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En Mauvaise Compagnie Pr senteé
HORSJEU
Enzo CORMANN
Mise en sc neè
Louise GAILLARD
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SYNOPSISUn homme mort se présente devant nous et se propose de nous raconter les derniers jours de son existence. C’est Gérard SMEC, ingénieur diplômé, au chômage suite au rachat de son entreprise. Inscrit au Job Store (équivalent de Pôle Emploi) depuis deux ans, il est soumis aux lois d'un marché de l'emploi dans lequel il n'a manifestement plus sa place. Désormais hors jeu, il a été « effacé de la photographie de groupe » des productifs et il en est rendu seul responsable. Quand l'exclusion devient le problème des seuls exclus, il ne reste que la violence en partage.
« un homme désespéré cherche une solution et il trouve une solution désespérée »
À l’heure où le taux de chômage européen a passé la barre des 10 (26 millions de %personnes)‚ la pièce d’Enzo CORMANN‚ inspirée d’événements réels‚ met en scène les différents degrés de la disqualification sociale comme autant d’étapes vers la mort.
Hors Jeu, c'est l'histoire vraie de Werner BRAEUNER, 46 ans, informaticien au chômage, vivant en Allemagne. Un matin, il se rend au domicile du responsable de son Pôle Emploi qui lui a supprimé ses allocations. Il le frappe à mort avec un outil de jardinage trouvé sur place puis il se rend à la police. Jugé l’année suivante, il est condamné à douze années de réclusion criminelle. Selon Eurostat, au moment où BRAEUNER sort de prison, près du quart de la population européenne est confrontée à une situation d’exclusion sociale, de pauvreté ou de privation matérielle grave, soit 125 millions de personnes.
« quand l'ennemi te transforme en ton pire ennemi la guerre s'est changée en maladie
dans ma poche le revolver brûle comme un poèmemoi qui ne suis plus rien je me demande à quoi ressemble un moins que rien
ma tête est déjà pleine du bruit qui la débarrassera d'elle-même »
Durant toute la pièce, Gérard SMEC, qui vient de mourir, s’entretient avec les fantômes de son passé, qu’il s’agisse de sa veuve éplorée ou des instances hiérarchiques qui légitiment dans une belle langue de bois sa cruelle éviction.
Hors jeu est une véritable tragédie des temps modernes, construite comme un roman noir, entre de nombreux rebondissements et une sanglante apothéose. Il s’agit aussi, bien sûr, d’un procès en règle du système néolibéral aussi triomphant qu’homicide, mais doublé, ici, de la volonté de redonner leur dignité perdue aux petits, aux obscurs, aux sans-grades, aux exclus.
Il est extrêmement aisé de considérer Gérard SMEC comme un être socialement surdéterminé à la folie destructrice, mais ce serait alors nier totalement la liberté qui est également la sienne, de faire lui-même quelque chose de ce que le monde a fait de lui.
À l'instant du drame, il n’est plus une victime, mais un bourreau : c’est lui soudain qui enferme, menace, terrorise, blesse et tue. Il n’a subitement plus d’autres possibilités que de s'arroger le pouvoir de vie et de mort sur ses semblables.
Gérard SMEC est alors le symptôme d'un mal infiniment trop grand pour lui.
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L AUTEUR’Enzo CORMANN est mon auteur fétiche depuis que je fais du théâtre et pour preuve, j’avais choisi une scène de Hors Jeu pour intégrer une école à Paris il y a maintenant quatre ans.L’écriture de Enzo CORMANN est crue, violente et en même temps pleine de cynisme et d’humour. Elle décrit avec distance le monde dans lequel nous évoluons. Elle est dystopique et en même temps tellement ancrée dans le réelle. Elle est poé-litique, elle me parle énormément et j’aimerais la faire entendre, la partager.
Je suis en contact régulier avec Enzo CORMANN et il s’est montré ravi que je m’intéresse à son travail et a montré le désir de nous suivre dans l’avancée de ce projet.
Une rencontre dans les locaux de l’ENSATT entre ce dernier et les comédiens de mon équipe est prévue pour échanger sur son travail et principalement sur la pièce Hors Jeu et ses enjeux.
Il est l’auteur de plusieurs textes théoriques qui m’ont beaucoup marquée, notamment son essai A quoi sert le théâtre ?, dans lequel il tente d’exprimer en quoi le théâtre peut « aider à ne pas vivre et penser comme un porc » , formule à laquelle j’adhère particulièrement. Il y résume ici selon moi la fonction de la culture dans notre société de façon claire, accessible et drôle. Cette seule citation permet d’entrevoir la plume de cet auteur.
Né en 1953, Enzo CORMANN est l’auteur d'une quarantaine de pièces de théâtre et de textes destinés à la scène musicale, il est traduit et joué dans de nombreux pays. Egalement metteur en scène, acteur, conseiller littéraire et enseignant, il se définit volontiers comme un artisan de théâtre.
En France, ses pièces sont notamment publiées aux Editions de Minuit. Plusieurs disques témoignent de son travail jazzistique, et particulièrement en compagnie du saxophoniste Jean-Marc PADOVANI avec lequel il a créé « La Grande Ritournelle ».
Depuis 2000, Enzo CORMANN enseigne à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT), au sein de laquelle il conduit le département d'écriture dramatique.
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INTENTIONSMon désir de mettre en scène Hors Jeu, de Enzo CORMANN est suscité par le pouvoir du texte à transformer un fait divers qui « fait diversion » en un événement symptomatique d’un phénomène social.
« les individus qui ne figurent pas sur les photos de groupe son non seulement invisibles mais fautifs
tout leur tort est de croire qu’ils sont comme ils sont à savoir invisibles
quand les autres décrètent qu’ils sont comme on doit être à savoir comme tout le monde
à savoir comme eux-même à savoir dans le cadre »
Moi-même considérée comme hors jeu sur le marché du travail, moi-même ayant été ingénieure au chômage, moi-même « invisible sur la photographie de groupe », j’ai ressenti le besoin de mettre en lumière la violence qui consiste à exclure, radier, éliminer du jeu un individu considéré comme « hors cadre ».
« d'abord il faut que vous m'aidiez moi qui suis mort à prendre la parole »
Un homme mort est allongé sur le sol en bord plateau. Il se présente au public et se propose de lui raconter les derniers jours de son existence, les derniers jours de l’humanité qu’il lui fut donné de vivre et dont le public est dès lors, partie prenante. Cet homme, c’est Gérard SMEC, ingénieur au chômage depuis deux ans.
Gérard SMEC, dans l’écriture de Enzo CORMANN, s'adresse directement au public et s'empare progressivement du récit. Il joue et commente la situation ; il est avec son public et en même temps tout à son histoire, à la fois narrateur, personnage, scénographe, pédagogue ou conférencier. Ce n’est qu’une fois mort, qu’il devient maître du jeu duquel on l’a si souvent exclu de son vivant. La pièce prendra donc, au plateau, la couleur d’un jeu de piste grandeur nature.
« l’événement dont il est question ce soir là j’en ai été le protagoniste »
Maître du jeu, il est aussi le chef d'orchestre de l'histoire qu'il raconte et va donc donner ou non la parole aux autres protagonistes. Même silencieux, ces derniers resteront au plateau, en attente ; présence fantomatique de ses souvenirs enfouis prêts à ressurgir . Cette mise en scène viendra mettre en valeur l’écriture si particulière de Enzo CORMANN qui joue constamment entre la réalité et le rêve, l’illusion et la désillusion.
Si Gérard SMEC est celui qui rend vivants les autres personnages avec lesquels il décide de s'entretenir, il se fait très vite exclure ; il se retrouve constamment « hors jeu », dans un espace non défini (au centre du plateau), inexistant dans ses propres souvenirs. Je tiens à travailler sur la solitude et sur la violence que cette situation d’exclusion peut produire.
« je commets le pire mais je le signe de mon nom »
Hors Jeu est pour moi un matériau de travail passionnant. Cette pièce permet de jouer constamment avec les frontières du réel. La mise en scène se construit sur ces ambiguïtés.
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SC NOGRAPHIEÉPour reprendre Enzo CORMANN dans un de nos échanges, « pour porter Hors Jeu à la scène, il faut le faire par amour de la parole, passion des êtres parlants et goût immodéré de la fable ». Enzo CORMANN nous touche par la seule force de son écriture et par les thématiques qu’il aborde : exclusion, solitude, chômage…
Je privilégie donc la parole par une mise en scène simple et épurée, un jeu d’acteur sincère, sobre et des corps engagés. C’est par ce biais que l’imaginaire du spectateur se liera avec l’imaginaire et les souvenirs de Gérard SMEC. Tout repose donc sur les acteurs. Ils sont au centre du dispositif. Leurs corps dessinent l'espace et éclairent le jeu de leurs partenaires. Ici, le moindre geste se charge de sens, le moindre déplacement agit comme une chorégraphie.
Formellement, les seuls éléments de décors sont une table, deux chaises et un fauteuil ; ils représentent le bureau de la Manager du Job Store. C'est ici que Gérard SMEC est retrouvé mort. Nous sommes donc au début d'un véritable polar social. Tout le plateau est recouvert d’une bâche transparente (bâche utilisée pour recouvrir les lieux d’un crime), qui repose sur le décor. De la rubalise ou « ruban de protection » entoure la scène.
Les coulisses sont à vue et les comédiens sont constamment présents sur le plateau. À part l’acteur principal (Gérard SMEC), les comédiens interprètent tous plusieurs personnages et le passage d’un personnage à l’autre s’opère par un changement de costumes simple. Par l’instabilité des rôles et des personnages, miroir de l’instabilité de Gérard SMEC, je montrerai l’endroit de solitude et de violence qu’une telle situation d’exclusion peut produire.
« tu me demandes si je suis la mort parce que je parle de tuer des gens mais la mort n'a jamais le visage de la mort
la mort est dans la fiche d'identification le classement la radiation la mort est dans le mot client et dans le mot emploi »
Au début de la pièce, Gérard SMEC est en avant scène et les protagonistes attendent leur tour : c’est lui qui lance les dés du jeu dont il est le seul inventeur des règles. C'est lui qui vient couper la rubalise entourant la scène, symbole d'une prise de pouvoir sur sa propre mort et d'une inauguration de son histoire. Il nous entraîne alors dans le « cluedo » de sa vie.
Il est important que le spectateur sente que ce qui se passe au plateau n’est pas une représentation de la vie mais plutôt une traversée rétrospective, post-mortem dans les souvenirs de Gérard SMEC, et du processus qui l’a conduit à accomplir cet acte qui lui sera fatal.
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EN MAUVAISE COMPAGNIEEN MAUVAISE COMPAGNIE est un collectif d’acteurs qui s’est construit autour de Notre Jeunesse, d’Olivier SACCOMANO (2016), questionnant le passage à l’âge adulte d'une jeunesse qui doit éclore ou exploser.
En 2017, le collectif continue de jouer avec la jeunesse contemporaine et les petites absurdités de son époque dans sa première création originale Ils s’actualisèrent et eurent beaucoup d’enfants (30 représentations dans les festivals d’art de rue depuis Août 2017).
Enfin, en septembre, En Mauvaise Compagnie poursuit sa route sur la thématique du travail et de l’exclusion avec Hors Jeu, de Enzo CORMANN, mis en scène par Louise GAILLARD.
CONTACT
Louise GAILLARD : 06 69 11 55 54
http://www.enmauvaisecompagnie.fr/
En Mauvaise Compagnie
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L QUIPE ’ÉGAILLARD Louise, Metteure en scène
Louise est née à Lille. Après un diplôme en génie des systèmes urbains elle se forme à l'art dramatique au Studio MULLER puis au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique (LFTP) où elle elle travaille sous la direction de Maxime FRANZETTI, Lorraine DE SAGAZAN, Frederic JESSUA, Thomas Condemine, Thomas BOUVET, Florian PAUTASSO et Benjamin PORÉE. Parrallèlement à sa formation, elle effectue divers stages : masque avec Peguy DIAS et Alexandre ETHÈVE, danse contemporaine avec Tatanka GOMBAUD, Sara TAN, caméra avec Sylvain DIEUAIDE.Membre d'En Mauvaise Compagnie depuis sa création elle participe aux deux spectacles de la compagnie : Notre Jeunesse d'Olivier SACCOMANO et "Ils s'actualisèrent et eurent beaucoup d'enfants". Le premier en tant que comédienne et le second en tant que comédienne et dramaturge en duo avec Frédéric ABRY.
LECOINTE Jules, Comédien
Jules est né à Paris . Il se forme à l'art dramatique au Studio MULLER. Il joue dans le Le bourgeois gentilhomme de MOLIÈRE et Les bons bourgeois d'Obaldia de la compagnie du Théâtre de l'Avant Seine de Claudine JOLY. Il fonde la compagnie L’Heur du T avec laquelle il joue Un air de famille du duo JAOUI/BACRI. Il participe au second spectacle de la compagnie du Cerf-Volant : Le diable en partage de Fabrice MELQUIOT. Membre d'En Mauvaise Compagnie depuis sa création, il participe aux deux spectacles de la compagnie. Il intègre également la compagnie du Altar et est comédien au sein du projet franco-algérien : Alertes écrit par Marion AUBERT et mis en scène par Kheireddine LARDJAM.
ORAIN Julien, Comédien
Julien est né à Rennes. Il se forme au jeu face caméra à Acting International et fonde le collectif Ducky Strike qui produit notamment le court métrage Le Divin Enfant. Il se forme en parallèle à l’improvisation et joue tous les mois sur scène avec Les Réformés. Membre d'En Mauvaise Compagnie depuis sa création, il participe aux deux spectacles de la compagnie: Notre Jeunesse d'Olivier SACCOMANO et Ils s'actualisèrent et eurent beaucoup d'enfants. Le premier en tant que comédien et le second en tant que comédien et metteur en scène.
RICHER AUBERT Chloé, ComédienneChloé est née en Martinique. Elle étudie le cinéma à l’institut international de l’image et du son dont elle sort diplômée en 2014. Elle commence l'apprentissage du jeu aux Ateliers du Sudden avant d’intégrer le Laboratoire de Formation au Théâtre Physique.Elle travaille sur les projets de différentes compagnies et réalise en parallèle ses premiers courts métrages.Elle intègre en Mauvaise Compagnie quand elle rejoint l’équipe de Hors Jeu.
SEYROUX Aude, Comédienne
Aude est née à Lyon. Après l'obtention d'un bac option cinéma, elle obtient en 2015 une licence en Arts du spectacle à l'université Paris VIII. Elle se forme ensuite à la Nef des acteurs à la Cité du cinéma de Saint Denis, En 2014, elle joue dans l'une des dernière mise en scène d'Armand GATTI : Résistance selon les mots. De 2016 à 2018, elle suit une formation en art dramatique au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique (LFTP) à Montreuil où elle travaille sous la direction de Maxime FRANZETTI, Lorraine DE SAGAZAN, Frederic JESSUA, Thomas Condemine, Thomas BOUVET, Florian PAUTASSO et Benjamin PORÉE.Parrallèlement à sa formation, elle effectue divers stages : Théâtre Nô avec Jean-François DUSIGNE à ARTA à la Cartoucherie, masque avec Stephane GALLET, Peguy DIAS, clown avec Eleonore BARON, Hubert BARBIER, danse contemporaine avec Tatanka GOMBAUD, Sara TAN, caméra avec Sylvain DIEUAIDE.
