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5/18/2018 H.P.blavatsky-PremierPasSurLeChemindeLOccultisme-slidepdf.com http://slidepdf.com/reader/full/hpblavatsky-premier-pas-sur-le-chemin-de-l-occultisme H.P BLAVATSKY OCCULTISME PRATIQUE (Important pour le !tu"#ant$ B#en "e %en &'er&'ent un ene#%nement prat#ue "e l)O&&ult#me. Il "e*#ent n!&ea#re+ par &on!uent+ ")e,poer une -o# pour toute  a$ La "#--!ren&e eent#elle entre l)o&&ult#me t'!or#ue et l)o&&ult#me prat#ue / entre &e u# et %!n!ralement &onnu+ ")une part+ ou le nom "e T'!oop'#e+ et+ ")autre part+ ou &elu# "e S&#en&e O&&ulte 0$ La nature "e "#--#&ult! #n'!rente 1 l)!tu"e "e &elle2&#.  Il et -a&#le "e "e*en#r T'!oop'e. Qu#&onue po3"e une #ntell#%en&e mo4enne et un &erta#n %o5t pour la m!tap'4#ue ou u# m3ne une *#e pure et "!nu!e ")!%o6me+ trou*ant plu "e 7o#e 1 "onner "e l)a#"e 1 on pro&'a#n u)1 en re&e*o#r lu#2m8me / u# et tou7our pr8t 1 a&r#-#er e propre 7o#e pour l)amour ")autru# / a#mant la V!r#t!+ la Bont! et la Sa%ee pour &e u)elle ont en o# et non pour le a*anta%e u)elle peu*ent pro&urer 22 &elu#2l1 et un t'!oop'e.  Ma# tout autre &'oe et2&e ")entrer ur le Sent#er u# m3ne 1 la &onna#an&e "e &e u)#l et 0on "e -a#re+ au "#&ernement 7ute entre le 0#en et le mal / Sent#er u# m3ne au# l)'omme *er &e pou*o#r au mo4en "uuel #l pourra -a#re le 0#en u)#l "!#re+ ou*ent m8me+ en apparen&e+ an a*o#r 0eo#n "e le*er un "o#%t.  En outre+ #l et un -a#t #mportant ue "o#t &onna9tre l)!tu"#ant &)et la repona0#l#t! !norme+ preue an l#m#te+ aum!e par l)Intru&teur pour l)!l3*e. :epu# le ;ourou "e l)Or#ent ene#%nant ou*ertement ou en e&ret+ 7uu)au, uelue Ca0al#te "e pa4 o&&#"entau, u# entreprennent ")#n&uluer 1 leur "#&#ple le ru"#ment "e la S&#en&e Sa&r!e 22 &e '#!rop'ante !tant ou*ent eu,2m8me #%norant "u "an%er u)#l att#rent ur eu, 22 tou &e <Intru&teur< ont oum# 1 la m8me #n*#ola0le lo#. :3 le moment o= #l &ommen&ent 1 ene#%ner *ra#ment+ "3 l)#ntant o= #l &on-3rent 1 leur !l3*e un pou*o#r uel&onue 22 p4&'#ue+ mental ou p'4#ue 22 #l aument la repona0#l#t! "e tou le p!&'! "e &et !l3*e relat#- au, &#en&e o&&ulte+ p!&'! ")om##on ou "e &omm##on+ 7uu)au moment o=+ par l)In#t#at#on+ l)!l3*e era "e*enu un Ma9tre 1 on tour repona0le. C)et une lo# rel#%#eue+ %ran"ement *!n!r!e et o0er*!e "an l)E%l#e Or#entale Ort'o"o,e+ 1 mo#t#! ou0l#!e "an l)E%l#e Roma#ne et a0olument a0ol#e "an l)E%l#e Protetante. Elle "ate "e tout prem#er temp "u C'r#t#an#me+ et a 0ae e trou*e "an &ette lo# u# *#ent ")8tre e,po!e et "ont elle et un 4m0ole et une e,pre#on. C)et le "o%me "e rapport a0olument a&r! e,#tant entre le parra#n et marra#ne u# t#ennent un en-ant ur le -ont 0apt#mau, (>$. Il prennent ta&#tement ur eu, tou le p!&'! "e l)en-ant nou*ellement 0apt#! 22 leuel re?o#t l)on&t#on+ &omme "an l)#n#t#at#on+ m4t3re en *!r#t! @ 22 7uu)au 7our o= l)en-ant era "e*enu une un#t! repona0le+ &onna#ant le 0#en et le mal. C)et pouruo# le <Intru&teur< ont # r!er*! et pouruo# on e,#%e "e <&'!la< un er*#&e "e ept ann!e "e pro0at#on pour prou*er leur apt#tu"e et "!*elopper le ual#t! n!&ea#re 1 la !&ur#t! "u Ma9tre et "e l)!l3*e.  L)O&&ult#me n)et pa la Ma%#e.

H.P.blavatsky-Premier Pas Sur Le Chemin de L Occultisme

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Premiers pas sur le chemin de l'occultisme

H.P BLAVATSKYOCCULTISME PRATIQUE(Important pour les tudiants)

Bien des gens cherchent un enseignement pratique de l'Occultisme. Il devient ncessaire, par consquent, d'exposer une fois pour toutes :

a) La diffrence essentielle entre l'occultisme thorique et l'occultisme pratique ; entre ce qui est gnralement connu, d'une part, sous le nom de Thosophie, et, d'autre part, sous celui de Science Occulte

b) La nature des difficults inhrentes l'tude de celle-ci.

Il est facile de devenir Thosophe. Quiconque possde une intelligence moyenne et un certain got pour la mtaphysique ou qui mne une vie pure et dnue d'gosme, trouvant plus de joie donner de l'aide son prochain qu' en recevoir lui-mme ; qui est toujours prt sacrifier ses propres joies pour l'amour d'autrui ; aimant la Vrit, la Bont et la Sagesse pour ce qu'elles sont en soi et non pour les avantages qu'elles peuvent procurer -- celui-l est un thosophe.

Mais tout autre chose est-ce d'entrer sur le Sentier qui mne la connaissance de ce qu'il est bon de faire, au discernement juste entre le bien et le mal ; Sentier qui mne aussi l'homme vers ce pouvoir au moyen duquel il pourra faire le bien qu'il dsire, souvent mme, en apparence, sans avoir besoin de lever un doigt.

En outre, il est un fait important que doit connatre l'tudiant : c'est la responsabilit norme, presque sans limites, assume par l'Instructeur pour l'lve. Depuis les Gourous de l'Orient enseignant ouvertement ou en secret, jusqu'aux quelques Cabalistes des pays occidentaux qui entreprennent d'inculquer leurs disciples les rudiments de la Science Sacre -- ces hirophantes tant souvent eux-mmes ignorants du danger qu'ils attirent sur eux -- tous ces "Instructeurs" sont soumis la mme inviolable loi. Ds le moment o ils commencent enseigner vraiment, ds l'instant o ils confrent leur lve un pouvoir quelconque -- psychique, mental ou physique -- ils assument la responsabilit de tous les pchs de cet lve relatifs aux sciences occultes, pchs d'omission ou de commission, jusqu'au moment o, par l'Initiation, l'lve sera devenu un Matre son tour responsable. C'est une loi religieuse, grandement vnre et observe dans l'Eglise Orientale Orthodoxe, moiti oublie dans l'Eglise Romaine et absolument abolie dans l'Eglise Protestante. Elle date des tout premiers temps du Christianisme, et sa base se trouve dans cette loi qui vient d'tre expose et dont elle est un symbole et une expression. C'est le dogme des rapports absolument sacrs existant entre le parrain et marraine qui tiennent un enfant sur les fonts baptismaux (1). Ils prennent tacitement sur eux tous les pchs de l'enfant nouvellement baptis -- lequel reoit l'onction, comme dans l'initiation, mystre en vrit ! -- jusqu'au jour o l'enfant sera devenu une unit responsable, connaissant le bien et le mal. C'est pourquoi les "Instructeurs" sont si rservs et pourquoi on exige des "chlas" un service de sept annes de probation pour prouver leur aptitude et dvelopper les qualits ncessaires la scurit du Matre et de l'lve.L'Occultisme n'est pas la Magie.

Il est relativement facile d'apprendre l'emploi des sortilges et les mthodes pour employer les forces plus subtiles, mais cependant matrielles, de la nature physique ; les pouvoirs de l'me animale dans l'homme sont vite veills ; les forces que son amour, sa haine, sa passion peuvent appeler l'activit, sont promptement dveloppes. Ceci est la magie noire - de la sorcellerie. C'est le mobile et le mobile seul qui fait que l'exercice d'un pouvoir quelconque devienne de la Magie noire (malfaisante) ou blanche (bienfaisante). Il est impossible de se servir de forces spirituelles s'il reste dans l'oprateur la moindre teinte d'gosme. Car, moins d'une intention entirement pure de tout alliage, la force spirituelle se transformera en force psychique, elle agira sur le plan astral et pourra produire des rsultats nfastes. Les pouvoirs et les forces de la nature animale peuvent tre employs par l'homme goste et vindicatif aussi bien que par l'homme altruiste et magnanime ; les pouvoirs et les forces de l'Esprit ne se prtent qu' ceux dont le cur est parfaitement pur - et c'est l la Magie Divine.

Quelles sont ds lors les conditions requises pour devenir un tudiant de la Divina Sapientia ? Car on doit savoir qu'aucune instruction de ce genre ne saurait tre donne moins que certaines conditions ne soient remplies et rigoureusement observes pendant les annes d'tudes. C'est un sine qua non. Nul homme ne peut nager moins d'entrer dans l'eau profonde. Nul oiseau ne peut voler moins que ses ailes n'aient pouss et qu'il n'ait de l'espace devant lui et le courage de se risquer dans les airs. Un homme qui veut manier une pe deux tranchants doit passer matre dans le maniement de l'arme mousse, s'il ne veut pas se blesser lui-mme ou, pis encore, blesser autrui au premier essai.

Pour donner une ide approximative des seules conditions auxquelles peut tre aborde avec scurit l'tude de la Divine Sagesse, c'est--dire sans danger de voir la Magie Divine faire place la magie noire, nous donnons une page des "rgles prives" dont chaque instructeur en Orient est muni. Les quelques passages qui suivent sont choisis parmi un grand nombre et expliqus entre crochets.

1. Le lieu choisi pour y recevoir l'instruction doit tre combin de faon n'offrir aucune distraction l'esprit, et rempli d'objets "exerant une influence" (magntique). Parmi d'autres choses, les cinq couleurs cres devront s'y trouver runies en un cercle. Le lieu doit tre exempt de toute influence maligne pouvant flotter dans l'air. [Le lieu doit tre rserv et ne servir aucun autre usage. Les cinq "couleurs sacres" sont celles du prisme, disposes d'une certaine manire, car ces couleurs sont trs magntiques. Par "influence maligne", on entend tous les troubles produits par les discordes, les querelles, les sentiments mauvais, etc., car on dit qu'ils s'impriment aussitt sur la lumire astrale, c'est--dire l'atmosphre de l'endroit, et "flottent dans l'air". Cette premire condition semble assez facile obtenir, et pourtant, dans la pratique, c'en est une des plus difficiles.]

2. Avant que le disciple soit autoris tudier "face face", il devra acqurir une comprhension prliminaire dans un groupe choisi d'autres upsakas (disciples) laques, dont le nombre doit tre impair. ["Face face" veut dire, dans ce cas, une tude indpendante ou l'cart des autres, lorsque le disciple reoit son instruction face face soit avec lui-mme (son Soi Suprieur, divin), soit avec son Gourou. C'est alors seulement que chacun reoit la part d'instruction qui lui est due, selon l'emploi qu'il a fait de son savoir. Ceci ne peut avoir lieu que vers la fin du cycle d'instruction.]

3. Avant que tu (l'Instructeur) n'enseignes ton lanou (disciple) les bonnes (saintes) paroles de Lamrin, ou ne lui permettes de "faire les prparatifs" pour Dubjed, tu veilleras ce que son mental soit entirement purifi et en paix avec tous, surtout avec ses autres "soi". Faute de quoi les paroles de sagesse et de la bonne Loi seront parpilles et emportes par le vent. [Lamrin est un ouvrage d'instructions pratiques de Tsong-Kha-Pa, en deux parties, l'une pour l'usage ecclsiastique et l'autre pour l'usage sotrique. "Faire les prparatifs" pour Dubjed, c'est prparer les objets employs pour la voyance, tels que miroirs et cristaux. "Les autres soi" dsigne les condisciples. A moins que la plus grande harmonie ne rgne parmi les tudiants, aucun succs n'est possible. C'est l'instructeur qui fait la slection, selon la nature magntique et lectrique des tudiants, runissant et combinant avec le plus grand soin les lments positifs et ngatifs.]

4. Pendant l'tude, les upsakas doivent avoir soin d'tre unis comme les doigts d'une mme main. Tu graveras en leur esprit que ce qui nuit l'un nuit aussi aux autres ; et si la joie de l'un ne trouve pas d'cho dans le cur des autres, c'est que les conditions requises font dfaut et il est inutile de continuer. [Ceci ne peut gure se produire si le choix pralable a t fait conformment aux ncessits magntiques. On a vu des chlas qui, par ailleurs, donnaient des esprances et paraissaient qualifis pour recevoir la vrit, tre forcs d'attendre pendant des annes par suite de leur caractre et de l'impossibilit pour eux de s'adapter, de se mettre "au diapason" de leurs condisciples. Car--]

5. Les condisciples doivent tre accords par le Gourou comme les cordes d'un luth (vina), chacune diffrente des autres, mais mettant cependant des sons en harmonie avec toutes. Collectivement, ils doivent former un clavier rpondant en toutes ses parties ton plus lger contact (le contact du Matre). Ainsi, leur mental s'ouvrira aux harmonies de la Sagesse, pour vibrer comme connaissance en chacun et en tous, produisant des effets agrables aux dieux tutlaires (ou patrons angliques) et utiles au lanou. Ainsi, la Sagesse se gravera pour toujours sur leurs curs et l'harmonie de la Loi ne sera jamais rompue.

6. Ceux qui dsirent acqurir la connaissance conduisant aux Siddhis (pouvoirs occultes) doivent renoncer toutes les vanits de la vie et du monde (suit une numration des Siddhis).

7. Nul ne peut sentir de diffrence entre lui-mme et ses condisciples, se disant : "Je suis le plus sage", "Je suis plus saint et plus agrable l'instructeur ou dans la communaut que mon frre", etc., et rester disciple. Ses penses doivent tre principalement fixes sur son cur pour en liminer toute pense d'hostilit envers quelque crature vivante que ce soit. Il (le cur) doit tre rempli du sentiment de sa solidarit avec le reste des tres comme avec tout ce qui est dans la nature ; faute de quoi aucun succs n'est possible.

8. Un lanou ne doit craindre que l'influence vivante externe (manations magntiques de cratures vivantes). Pour cette raison, tout en tant avec tous en sa nature intrieure, il doit avoir soin de sparer son corps extrieur (physique) de toute influence trangre : nul autre que lui ne devra manger ni boire dans son bol. Il doit viter tout contact corporel (c'est--dire viter de toucher ou d'tre touch) de tout tre humain ou animal. [Il n'est permis d'avoir aucun animal familier ; il est mme dfendu de toucher certains arbres et certaines plantes. Un disciple doit vivre, pour ainsi dire, dans sa propre atmosphre, afin de l'individualiser dans des buts occultes.]

9. Le mental doit rester ferm tout sauf aux vrits universelles de la nature, de peur que la "Doctrine du Cur" ne devienne plus que la "Doctrine de l'il" (c'est--dire un ritualisme exotrique vide de sens).

10. Aucune nourriture animale quelle qu'elle soit, rien de ce qui a vie organique, ne sera absorb par le disciple. Il ne prendra ni opium, ni vin ou alcool ; car ils sont comme les Lhamayin (mauvais esprits) qui s'attachent aux imprudents : ils dvorent l'entendement. [Le vin et l'alcool sont censs contenir et conserver le mauvais magntisme de tous les hommes qui ont pris part leur fabrication ; la viande de chaque animal est suppose garder les caractristiques psychiques de son espce.]

11. La mditation, l'abstinence en toutes choses, l'observance des devoirs moraux, les bonnes penses, les bonnes actions et les bonnes paroles, ainsi que la bienveillance envers tous et le complet oubli de soi-mme, tels sont les moyens les plus efficaces pour acqurir la connaissance et se prparer la rception d'une sagesse plus leve.

12. Ce n'est qu'en vertu d'une stricte observance des rgles prcdentes qu'un lanou peut esprer acqurir avec le temps les Siddhis des Arhats, atteindre la croissance qui peu peu le fera devenir Un avec le Tout universel.

Ces 12 extraits sont pris parmi quelques 73 rgles, qu'il serait inutile d'numrer, car elles n'auraient pas de sens en Europe. Mais ces quelques fragments suffisent faire voir combien sont immenses les difficults dont est hrisse la voie de l'aspirant "upsaka", n et lev dans les pays occidentaux (2).

_________________________________________________________________________________(1) Dans l'Eglise Orthodoxe, le lien ainsi form est considr comme tant si sacr qu'un mariage entre parrain et marraine d'un mme enfant est considr comme le pire des incestes ; il est illgal et, comme tel, dissous par la loi ; cette dfense absolue s'tend galement aux enfants de l'un par rapport aux enfants de l'autre.

(2) Que l'on se souvienne que tous les "chlas", mme les disciples laques, sont nomms "upsakas" jusque aprs leur premire Initiation, quand ils deviennent lanou-upsakas. Jusqu' ce jour-l, mme ceux qui font partie de lamaseries et sont mis part, sont considrs comme "laques". L'OCCULTISME COMPAR AUX ARTS OCCULTES

J'ai souvent entendu dire, mais ne l'ai jamais cru jusqu' prsent, que certains pouvaient, par de puissants sortilges magiques, plier leurs desseins tortueux les lois de la nature. Milton

Plusieurs lettres provoques par le prcdent article tmoignent de l'impression profonde produite sur certains esprits par l' "Occultisme pratique". De telles lettres contribuent grandement dmontrer et renforcer deux conclusions logiques :

a) Qu'il y a plus d'hommes cultivs et srieux croyant l'existence de l'Occultisme et de la magie (ces deux choses tant trs diffrentes l'une de l'autre) que ne le pense le matrialiste contemporain ; et

b) Que la majorit des croyants (y compris beaucoup de thosophes) n'ont aucune ide nette de l'Occultisme et le confondent avec les sciences occultes en gnral, la magie noire comprise.

Leurs faons de se reprsenter les pouvoirs que l'Occultisme confre et les moyens employer pour les acqurir sont aussi diverses que fantaisistes. D'aucuns se figurent que, pour devenir un Zanoni, il suffit qu'un Matre de l'Art vous montre la voie. D'autres croient que l'on n'a qu' passer le canal de Suez et aller dans l'Inde pour s'panouir en un nouveau Roger Bacon, voire un comte de Saint-Germain. Bon nombre prennent pour idal Margrave avec sa jeunesse sans cesse rnove, sans se soucier de l'me qui en fut le prix. Plus d'un aussi, confondant l'Occultisme avec la sorcellerie pure et simple, fait "surgir des tnbres du Styx, travers la terre bante, les ples fantmes vers la rgion de lumire" et, en vertu de ce haut fait, prtend tre considr comme un Adepte pleinement panoui. La "magie crmonielle" conforme aux rgles tablies par moquerie par Eliphas Lvi, est encore un alter ego imaginaire de la philosophie des Arhats de l'antiquit. Bref, les prismes, travers lesquels l'Occultisme apparat aux ignorants en cette philosophie, sont aussi varis, aussi diversement colors que peut les concevoir l'imagination humaine.

L'indignation de ces candidats la Sagesse et la Puissance sera-t-elle trs grande si on leur dit franchement la vrit ? Il est non seulement utile, mais il devient ncessaire d'en dtromper la majorit avant qu'il ne soit trop tard. Cette vrit peut tre dite en quelques mots : parmi des centaines de soi-disant "occultistes" en Occident, il n'y en a pas une demi-douzaine qui aient une ide mme approximativement correcte de la science dont ils cherchent se rendre matres. A quelques rares exceptions prs, ils sont tous sur le chemin de la sorcellerie. Qu'ils rtablissent quelque peu d'ordre dans le chaos qui rgne dans leur mental avant de protester contre cette assertion. Qu'ils apprennent d'abord le rapport vritable des sciences occultes l'Occultisme et la diffrence entre eux, et qu'ensuite ils se fchent s'ils croient encore avoir raison. Qu'ils sachent, en attendant, que l'Occultisme diffre de la magie et des autres sciences secrtes autant que le radieux soleil diffre d'un lumignon de veilleuse, autant que l'immuable et immortel esprit de l'homme -- reflet du Tout absolu, inconnaissable et sans cause -- diffre de l'argile prissable, du corps humain.

Dans notre Occident hautement civilis, o les langues modernes ont t formes et les mots forgs dans le sillage des concepts et des ides -- ainsi que cela a lieu pour toute langue -- mesure que les ides se matrialisaient dans la froide atmosphre de l'gosme occidental et de la poursuite incessante des biens de ce monde, moins le besoin se faisait sentir de produire des termes nouveaux pour exprimer ce qui, tacitement, tait considr comme "superstition" absolue et discrdite. De tels mots correspondaient des ides qu'un homme cultiv n'tait gure cens pouvoir entretenir en son esprit.

"Magie", synonyme de jonglerie ; "Sorcellerie", quivalent d'ignorance crasse, et "Occultisme" pitre reliquat des cerveaux fls du moyen ge, des philosophes du Feu, des Jacob Bhme et des Saint-Martin, sont des termes que l'on croit plus que suffisants pour embrasser le domaine entier de ce qui est considr comme une sorte de "prestidigitation". Ce sont des termes de mpris, ne s'appliquant gnralement qu'au rebut et aux scories des sicles d'ignorance et des ons prcdents du paganisme. C'est pourquoi il n'y a pas de termes dfinis pour exprimer les diffrences et les nuances de ces pouvoirs anormaux ou des sciences qui mnent leur acquisition, ainsi qu'il est possible de le faire avec prcision dans les langues orientales, surtout en sanscrit.

Que reprsentent l'esprit de ceux qui les entendent ou qui les prononcent les mots "miracle" et "enchantement" (mots dont le sens, aprs tout, est identique, puisque tous deux expriment l'ide de choses merveilleuses produites, ainsi que l'expliquent les autorits reconnues, en violant les lois de la nature (!) ) ? Un chrtien -- l'infraction aux lois de la nature nonobstant -- tout en croyant aux miracles parce que censs avoir t produits par Dieu travers Mose, tournera en drision les enchantements produits par les magiciens de Pharaon ou bien il les attribuera au diable. C'est ce dernier que nos pieux ennemis rattachent l'Occultisme, alors que leurs adversaires impies, les incrdules, se moquent de Mose, des magiciens et des occultistes et rougiraient d'accorder une seule pense srieuse de semblables "superstitions". Cela provient de ce qu'il n'existe aucun terme pour indiquer la diffrence ; aucun mot pour exprimer les lumires et les ombres, et pour tracer la ligne de dmarcation entre ce qui est sublime et vrai, et ce qui est absurde et ridicule.

A cette dernire catgorie appartiennent les interprtations thologiques qui enseignent "la violation des lois de la nature" par Dieu, l'homme ou le diable ; les scientifiques" miracles" et enchantements de Mose et de magiciens sont conformes aux lois naturelles et appartiennent la premire catgorie, car aussi bien l'un que les autres taient verss dans toute la Sagesse des sanctuaires (qui taient les "Socits royales" de ce temps-l) et en vritable Occultisme.

Ce dernier mot prte sans contredit au malentendu, car, tel qu'il est, il reprsente la traduction du mot compos "Gupta Vidya" : "connaissance secrte". Mais de quelle connaissance s'agit-il ? Quelques termes sanscrits pourront nous aider le dcouvrir.

Quatre noms (parmi beaucoup d'autres) sont donns aux divers genres de connaissances ou sciences sotriques, mme dans les Pouranas exotriques. Il y a :

- Premirement : Yajna-Vidya (3), la connaissance des pouvoirs occultes, veills dans la Nature par la pratique de certaines crmonies et certains rites religieux ;

- Deuximement : Maha-Vidya, "le Grand Savoir", la magie des cabalistes et du culte Tantrika, souvent la sorcellerie de la pire espce ;

- Troisimement : Guhya-Vidya, la connaissance des pouvoirs mystiques rsidant dans le Son (Ether), et partant dans les Mantras (prires chantes ou incantations) et qui dpendent du rythme et de la mlodie employs ; en d'autres termes, une opration magique base sur la connaissance des forces de la Nature et de leur corrlation ; et

- Quatrimement : Atma Vidya, terme que les orientalistes traduisent simplement par "Connaissance de l'Ame", sagesse vritable, mais qui signifie bien plus encore.

Ce dernier est le seul genre d'occultisme auquel devrait tendre tout thosophe qui admire la Lumire sur le Sentier et qui dsire devenir sage et altruiste. Tout le reste n'est qu'une branche quelconque des "Sciences Occultes", c'est--dire d'arts bass sur la connaissance de l'essence ultime de toutes choses dans les rgnes de la Nature -- des minraux, des plantes et des animaux -- par consquent de choses appartenant au ct matriel de la Nature, si invisible que soit cette essence et si insaisissable qu'elle ait jusqu' prsent pu tre pour la science. L'alchimie, l'astrologie, la physiologie occulte, la chiromancie existent dans la Nature, et les sciences exactes -- ainsi nommes peut-tre parce qu'en ce sicle de paradoxales philosophies, on trouve qu'elles sont exactement le contraire -- ont dj dcouvert plus d'un des secrets de ces arts. Mais la clairvoyance symbolise dans l'Inde par "l'il de Shiva" et nomm au Japon "Vision Infinie", n'est pas l'hypnotisme, cet enfant illgitime du mesmrisme, et ne saurait tre acquise au moyen de tels arts. Les autres genres de connaissance peuvent tre acquis et des rsultats obtenus - bons, mauvais ou quelconques ; mais Atma-Vidya n'en fait que fort peu de cas. Elle les englobe tous et peut mme s'en servir l'occasion, mais ne le fait que dans des buts bienfaisants et aprs les avoir purs de leurs scories, en ayant soin d'en liminer tout lment de mobile goste.

Expliquons-nous : n'importe quel homme ou quelle femme peut se mettre tudier l'un quelconque des "Arts Occultes" numrs ci-dessus, sans grande prparation pralable et mme sans s'astreindre aucun genre de vie trs disciplin. On pourrait mme au besoin se dispenser d'un niveau de moralit lev. Dans ce dernier cas, il y a, bien entendu, dix chances contre une que l'tudiant devienne un sorcier fort convenable et roule tte baisse dans la magie noire.

Mais qu'importe ? Les Voudous et les Dougpas mangent, boivent et se rjouissent malgr les hcatombes de victimes de leurs arts diaboliques. Ainsi font aussi MM. les bons vivisecteurs et hypnotiseurs diplms des facults de mdecine ; la seule diffrence entre les deux catgories tant que les Voudous et les Dougpas sont des sorciers conscients, et l'quipe des hypnotiseurs, des sorciers inconscients.

Ds lors, puisque les uns comme les autres rcolteront les fruits de leurs travaux et de leurs exploits en magie noire, les praticiens occidentaux ne devraient pas en avoir seulement la punition et le mauvais renom, sans aucun des bnfices ni des plaisirs qu'ils pourraient en retirer.

Car, comme nous le rptons, l'hypnotisme et la vivisection, tels qu'ils sont pratiqus dans ces facults, sont de la sorcellerie pure et simple, moins le savoir dont jouissent les Voudous et les Dougpas et qu'aucun hypnotiseur n'est mme de se procurer, ft-ce en cinquante annes d'tudes acharnes et d'observation exprimentale.

Que ceux donc qui, comprenant ou non la nature de la magie, tiennent se mler d'en faire, mais trouvent trop rigoureuses les rgles imposes aux tudiants et laissent par consquent de ct l'Atma-Vidya ou Occultisme -- que ceux-l s'en passent. Qu'ils deviennent magiciens s'ils y tiennent, lors mme qu'ils ne seraient que Voudous et Dougpas pendant dix incarnations venir.

Mais l'intrt de nos lecteurs se fixera sans doute sur ceux qui sont invinciblement attirs vers "l'occulte", mais qui cependant ne se rendent pas compte de la vraie nature de ce quoi ils aspirent, et ne sont ni invulnrables aux passions ni vritablement exempts d'gosme.

Qu'en est-il donc, nous demandera-t-on, de ces malheureux tiraills ainsi en sens contraire par des forces opposes ? Car on l'a dit trop souvent pour qu'il faille le rpter -- et l'vidence du fait s'impose tout observateur -- que ds l'instant o l'aspiration vers l'Occultisme s'veille rellement dans le cur, il ne reste pour l'homme aucun espoir de paix, aucun lieu de repos ni de bien-tre dans le monde entier. Il est pouss vers le dsert aride et dsol de la vie par une inquitude incessante qui le ronge sans que rien puisse l'apaiser. Son cur est trop rempli de passion et de dsir goste pour lui permettre de franchir la Porte d'Or ; mais dans la vie ordinaire, il ne peut trouver ni repos ni paix. Est-il donc invitable qu'il tombe dans la sorcellerie et la magie noire, accumulant pour lui-mme un Karma terrible travers de multiples incarnations venir ? N'y a-t-il pour lui nulle autre voie ?

En vrit, il y en a une, rpondrons-nous. Qu'il n'aspire rien de plus lev que ce qu'il se sent capable d'accomplir. Qu'il ne se charge pas d'un fardeau trop lourd porter pour lui. Sans prtendre devenir "Mahatma", "Bouddha" ou "Grand Saint", qu'il tudie la philosophie et la "Science de l'Ame" et, sans aucuns "pouvoirs surhumains", il pourra devenir l'un des modestes bienfaiteurs surhumains. Les Siddhis (ou pouvoirs de l'Arhat) sont pour ceux qui sont capables de "vivre la vie", de s'astreindre aux terribles sacrifices exigs en vue d'un tel entranement et de s'y conformer la lettre. Qu'ils sachent une fois pour toutes et qu'ils se souviennent toujours que l'Occultisme ou la Thosophie vritable est "le grand renoncement au moi", renoncement absolu et sans conditions, en pense aussi bien qu'en action. C'est l'altruisme, et il met aussitt entirement hors des rangs des vivants celui qui le pratique. "Non pour lui-mme, mais pour le monde", il vit ds l'instant o il a pris l'engagement de ce travail. Il lui est beaucoup pardonn pendant les premires annes de probation. Mais peine est-il "accept" que sa personnalit doit disparatre et il ne doit plus tre qu'une force bienfaisante de la nature. Il y a pour lui aprs cela deux ples, deux sentiers, sans aucun lieu de repos entre les deux. Il doit ou bien gravir pniblement, chelon par chelon -- souvent travers des incarnations nombreuses sans repos dvakhanique dans l'intervalle -- l'chelle d'or conduisant l'tat de Mahatma (tat d'Arhat ou de Bodhisattva) -- ou bien, au premier faux pas il se laissera glisser au bas de l'chelle et sombrera dans l'tat de Dougpa.

Tout ceci est soit ignor, soit entirement perdu de vue. En effet, quelqu'un qui est en mesure d'observer la silencieuse volution des aspirations prliminaires d'un candidat, voit souvent des ides bizarres prendre tranquillement possession de son cerveau. Il y a des personnes dont les facults de raisonnement ont t tellement fausses par des influences trangres, qu'elles se figurent qu'il est possible de sublimer et d'lever les passions animales au point que leur violence, leur force et leur ardeur puissent tre, pour ainsi dire, tournes vers l'intrieur ; qu'on puisse les garder emmagasines, enfermes dans son sein, jusqu' ce que leur nergie soit non pas panouie et dploye, mais dirige vers des buts plus levs et plus saints : savoir jusqu' ce que leur force collective accumule permette leur possesseur d'entrer dans le vritable sanctuaire de l'me et de s'y tenir en la prsence du Matre -- du Soi Suprieur ! Dans ce but, ils ne veulent ni lutter contre leurs passions ni les dtruire. Ils veulent simplement, par un vigoureux effort de volont, en touffer la violence et l'ardeur et les garder en eux-mmes, l'tat latent, laissant le feu couver sous une mince couche de cendres. Ils se soumettent de gat de cur la torture de l'enfant spartiate qui se laissa dvorer les entrailles par son renard plutt que de se sparer de l'animal. pauvres visionnaires aveugles !

Autant esprer que dans un sanctuaire tendu de toiles blanches, on puisse enfermer une bande de ramoneurs ivres, couverts de sueur et de suie, et qu'au lieu de le souiller par leur prsence et d'en transformer les tentures en un amas de chiffons sales, ils se rendraient matres du saint lieu pour en merger finalement aussi immaculs que le sanctuaire lui-mme. Pourquoi ne pas s'imaginer qu'une douzaine de sconses emprisonns dans la pure atmosphre d'un monastre pourraient en sortir imprgns de tous les parfums des encens qu'on y brle ? Etrange aberration de l'esprit humain. Peut-il en tre ainsi ? Raisonnons.

Le "Matre" dans le sanctuaire de nos mes est le "Soi Suprieur" -- l'Esprit Divin dont la conscience, (tout au moins durant la vie terrestre de l'homme en qui il est captif) est drive du seul mental et bas sur lui que nous sommes convenus d'appeler l'Ame Humaine (l'Ame spirituelle tant le vhicule de l'Esprit). A son tour, l'me humaine ou personnelle est, dans son aspect suprieur, un compos d'aspirations spirituelles, de volitions et d'amour divin ; et dans son aspect infrieur, de dsir animal et de passions terrestres, dus ses rapports avec son corps qui en est le sige. Elle se trouve tre ainsi le lien et le moyen de communication entre la nature animale de l'homme que sa raison suprieure cherche subjuguer, et sa divine nature spirituelle vers laquelle elle gravite chaque fois qu'elle a le dessus dans la lutte contre l'animal intrieur. Ce dernier est l'me instinctive animale, serre chaude de ces passions, simplement assoupies et non dtruites, ainsi que nous venons de le dire, et que certains enthousiastes imprudents gardent renfermes en leur cur. Esprent-ils encore transformer ainsi le torrent boueux de l'gout animal en eaux cristallines de vie ?

Et quel est le terrain neutre o elles pourraient tre emprisonnes de faon ne pas affecter l'homme ? Les passions furieuses d'amour et de luxure sont encore toujours vivantes et elles sont autorises rester au lieu de leur naissance -- cette mme me animale ; car aussi bien que la partie suprieure que la partie infrieure de l'me humaine (ou mental) rejettent de tels habitants, bien qu'elles ne puissent viter d'tre souilles en les ayant pour voisins. Le Soi Suprieur ou Esprit est aussi incapable d'assimiler de tels sentiments que l'eau de se mler l'huile ou du suif liquide impur. C'est ainsi que le mental -- unique lien et moyen de communication entre l'homme terrestre et le Soi Suprieur -- est la seule victime et se trouve constamment en danger d'tre entran en bas par ces passions (qui peuvent se rveiller nouveau n'importe quel moment) pour prir dans l'abme de la Matire. Et comment pourrait-il jamais s'accorder au diapason de la divine harmonie, du principe le plus lev, alors que la seule prsence de semblables passions animales dans le sanctuaire en prparation suffit pour dtruire cette harmonie ? Comment l'harmonie pourrait-elle prvaloir et vaincre, lorsque l'me est souille et bouleverse par le tumulte des passions et des dsirs terrestres des sens physiques ou mme de l'homme astral ?

Car cet astral, le double fantomatique (en l'animal comme en l'homme) n'est pas le compagnon de l'Ego divin, mais celui du corps terrestre. C'est le lien entre le moi personnel, la conscience infrieure de Manas et le corps, et c'est le vhicule de la vie transitoire, non de la vie immortelle. Telle l'ombre projete par l'homme, il suit servilement et automatiquement ses mouvements et ses impulsions et tend, par consquent, vers la matire, sans jamais s'lever vers l'Esprit. Ce n'est que lorsque la puissance des passions est entirement morte et lorsqu'elles ont t crases et annihiles dans la cornue d'une volont inbranlable ; lorsque non seulement tous les dsirs et toutes les convoitises de la chair sont morts, mais que le sentiment du moi personnel est ananti et l'importance de l'astral rduite zro ; alors seulement peut se produire l'union avec le Soi Suprieur. Alors, l'astral ne refltant plus que l'homme vaincu, la personnalit toujours vivante, mais non plus agite par des dsirs gostes -- alors le radieux Augdes, le Soi Divin, peut vibrer en harmonie consciente avec les deux ples de l'Entit humaine -- l'homme de matire purifi et l'me spirituelle ternellement pure -- et se tenir en la prsence du Soi-Matre, Christos du mysticisme gnostique, immerg en Lui, un avec Lui jamais (4).

Comment ds lors serait-il possible de penser qu'un homme puisse franchir la "porte troite" de l'occultisme, tandis que ses penses de chaque heure et de chaque jour sont absorbes par des choses terrestres, dsirs de possessions et de puissance, convoitises, volupt, voire des ambitions et des devoirs qui, pour honorables qu'ils soient, appartiennent encore la Terre ?

La satisfaction personnelle, celle des sens et mme celle du mental, entrane aussitt la perte de la facult du discernement spirituel ; la voix du Matre ne peut plus tre distingue de celle de nos propres passions, voire de celle d'un Dougpa -- ni le bien du mal ou la saine morale de la casuistique pure et simple. Le fruit de la mer Morte assume la plus splendide apparence mystique, mais ce n'est que pour se transformer en cendre sur les lvres et en fiel dans le cur, ayant pour le rsultat :

Des abmes toujours plus profonds, des tnbres toujours plus paisses ; la folie remplaant la sagesse, le crime l'innocence, l'angoisse se substituant l'extase et le dsespoir l'esprance.

Et s'tant une fois tromps et ayant agi conformment leurs erreurs, la plupart des hommes rpugnent se rendre compte de la faute commise et s'enfoncent ainsi de plus en plus dans la fange. Or, bien que ce soit, avant tout, l'intention qui dcide si la magie pratique est blanche ou noire, nanmoins la sorcellerie, mme inconsciente et involontaire, ne saurait manquer de produire de mauvais Karma. Il en a t assez dit pour dmontrer que la sorcellerie est toute influence mauvaise exerce par d'autres personnes qui souffrent ou font souffrir autrui en consquence. Le Karma est une lourde pierre lance dans les eaux calmes de la vie, et les cercles ainsi produits vont en s'largissant sans cesse presque l'infini. De telles causes produites doivent infailliblement tre suivies d'effets et ces derniers sont rvls par la loi quitable de Rtribution.

Cela pourrait en grande partie tre vit si seulement on s'abstenait de se lancer dans des pratiques dont on ne comprend ni la nature ni l'importance. Nul n'est tenu de se charger d'un fardeau qui dpasse ses forces et ses pouvoirs. Il y a des "magiciens-ns", mystiques et occultistes de naissance et par droit direct d'hritage provenant d'une longue suite d'incarnations et d'ons de souffrances et d'checs. Ceux-l sont pour ainsi dire invulnrables aux passions. Nul feu d'origine terrestre ne peut, en eux, attiser de flamme en aucun sens ni aucun dsir ; nulle voix humaine veiller d'cho dans leur me, except la grande plainte de l'Humanit. Ceux-l seuls sont assurs du succs. Mais ils sont rares et clairsems, et ils franchissent la porte troite de l'Occultisme parce qu'ils ne sont plus chargs d'aucun bagage personnel de sentiments humains transitoires. S'tant affranchis du sentiment de la personnalit infrieure, ils ont ainsi paralys l'animal "astral", et la porte dore, mais troite, s'ouvre pour eux toute grande. Il n'en est pas de mme pour ceux qui ont encore porter pendant plusieurs incarnations le fardeau des vies prcdentes et mme dans leur existence actuelle. Car pour ceux-l, moins qu'ils ne procdent avec une prudence extrme, la Porte d'Or de la Sagesse peut se trouver transforme en la porte large et la voie spacieuse qui "mne la destruction" et c'est pourquoi "nombreux sont ceux qui y entrent". C'est la porte des Arts Occultes pratiqus dans des buts gostes et en l'absence de l'influence modratrice et bienfaisante d'Atma-Vidya. Nous sommes en Kali Youga, et son influence nfaste est mille fois plus puissantes en Occident qu'en Orient ; de l le grand nombre de proies faciles qui, en cette lutte cyclique, succombent aux puissances de l'Age des Tnbres ; de l aussi les illusions multiples dont souffre actuellement le monde. L'une d'elles est cette ide de la facilit relative avec laquelle on croit possible d'atteindre la "Porte" et de franchir le seuil de l'occultisme sans aucun sacrifice bien grand. C'est l le rve de la plupart des thosophes, rve inspir par le dsir du pouvoir et par l'gosme personnel, et ce ne sont point l des sentiments qui pourront jamais amener au but convoit. Car Celui qui s'est, croit-on, sacrifi pour l'humanit, l'a bien dit : "Etroite est la porte et troit le chemin qui mnent la vie ternelle" ; et c'est pourquoi "peu nombreux sont ceux qui la trouvent". Si troite, en effet, qu'au simple nonc de quelques-unes des difficults prliminaires, les candidats occidentaux reculent pouvants et battent retraite en frissonnant.

Qu'ils en restent l et n'essaient rien de plus dans leur grande faiblesse. Car si, ayant tourn le dos la Porte Etroite, ils laissent leur dsir de l'occulte les entraner d'un seul pas dans la direction du portail plus large et plus sduisant de ce mystre dor qui miroite la lumire de l'illusion, malheur eux ! Cela ne saurait les conduire qu' l'tat de Dougpa, la sorcellerie, et ils peuvent tre certains de venir bientt chouer sur cette Voix fatale de l'Enfer, sur le portail duquel Dante avait lu ces paroles :

Par moi, on va dans la cit dolente,Par moi, on va dans l'ternelle douleur,Par moi, on va parmi les tres perdus.

_________________________________________________________________________________(3) "Le Yajna, disent les brahmanes, existe de toute ternit, car il est issu de Suprme en qui il tait latent depuis 'avant tout commencement'. C'est la cl de la Traividya, la science trois fois sacre, contenue dans les versets du Rig qui enseigne les Yajns ou mystres sacrificiels. Le Yajna existe en tout temps comme une chose invisible ; il est comme le pouvoir latent d'lectricit dans une machine lectriser, qui, pour jaillir, ne demande que l'action d'un appareil appropri. Il est cens s'tendre de l'Ahavaniya ou feu sacrificiel jusqu'aux cieux, formant un pont ou une chelle au moyen de quoi celui qui sacrifie peut communiquer avec le monde des Dieux et des Esprits et mme s'lever pendant sa vie terrestre jusqu' leurs demeures." ("Aitareya Brahmana", Martin Haug)"Ce Yajna est encore une des formes de l'Aksha et le mot mystique qui l'appelle l'existence et qui est prononc mentalement par le prtre initi, est le Mot Perdu qui reoit l'impulsion par le pouvoir de la volont." ("Isis Dvoile", vol. 1, intr. voir "Aitareya Brahmana" de Haug).

(4) Ceux qui seraient ports voir trois Egos en un seul homme montreraient par l qu'ils sont incapables de saisir le sens mtaphysique. L'homme est une trinit compose du corps, de l'me et de l'Esprit ; mais il est un, nanmoins, et n'est coup sr pas son corps. C'est ce dernier qui est la proprit, le vtement transitoire de l'homme. Les trois "Egos" sont l'homme sous ses trois aspects respectifs sur le plan astral, intellectuel ou psychique et spirituel.