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VENEZ ENCOURAGER NOS ATHLÈTES CE DIMANCHE 17 JUIN AU STADE ROI BAUDOUIN FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012 SUPPLÉMENT GRATUIT À LA LIBRE BELGIQUE 15 JUIN 2012

HS sportif du 15 juin 2012

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De Londres à Londres

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Page 1: HS sportif du 15 juin 2012

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JUIN

2012

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Un parfumde nostalgie

Pour avoir bénéficié des conseils de sesaînés lorsqu’il était lui-même athlète, Jac-ques Borlée sait mieux que quiconque com-bien le dialogue entre les générations estimportant. Il l’a, du reste, encore rappelélors de la conférence de presse de présenta-tion de l’événement “From London 1948 toLondon 2012” qui s’est déroulée récemmentà l’Ambassade de Grande-Bretagne.“En 1983, lors des Championnats d’Eu-rope en salle, Gaston Roelants est venu

me trouver à l’issue de mademi-finale du 200m etm’a dit : ‘Jacques, la mé-daille est à ta portée. Fonce !’Ses encouragements m’ontdonné une force extraordi-naire et la médaille d’ar-gent fut effectivement aubout du parcours. Quant àRoger Moens, il m’envoie

régulièrement des messages relatifs auxperformances demes enfants. Des messa-ges toujours subtils et empreints d’intel-ligence, que je relis avec la plus grandeattention. Ces conseils n’ont pas de prixpour l’entraîneur que je suis.”Cette notion de reconnaissance envers lesanciens champions sera, précisément, aucœur du rendez-vous qui est fixé au grandpublic, ce dimanche 17 juin, au stade RoiBaudouin. Ce jour-là, tous les champions deBelgique couronnés depuis 1948 – toutes ca-tégories et toutes disciplines confondues – etqui se seront inscrits au préalable sur le sitewww.atletix.be, défileront devant la tribuned’honneur, faisant ainsi le lien entre les Jeuxlondoniens de l’après-guerre et ceux quinous attendent dans un mois. La rencontreentre les champions d’antan et ceux qui fontl’actualité, dans une ambiance festive et en-veloppée d’un parfum de nostalgie, n’éclip-sera cependant pas les enjeux sportifs essen-tiels que recouvrent les championnats deBelgique : avec les Championnats d’Europeet les Jeux Olympiques en ligne de mire,comment pourrait-il en être autrement?

ÉDITOLAURENT

MONBAILLU

02/744.44.55Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanentPatrice le Hodey • Administrateur délégué et éditeur responsableFrançois le Hodey • Responsable du magazine Laurent Monbaillu • Im-pression Sodimco • Direction, administration, rédaction rue desFrancs, 79 – 1040 Bruxelles • Fax (02) 211.28.70 • [email protected] • Publicité RGP (02)211.29.59 • Crédit Une DH

Il aura fallu plus d’un an et demi pour que leprojet finisse par voir le jour. Le temps néces-saire pour définir un concept et mettre enplace un cadre à la fois sportif et festif; le

temps pour prendre les contacts utiles, avec lesautorités et les partenaires privés, et de s’assurerde l’implication des uns et des autres; le temps,enfin, que l’idée fasse son chemin dans l’esprit dechacun. Comme elle a germé, au mois de septem-bre 2010, dans l’esprit de Jacques Borlée suite àune rencontre tout à fait fortuite, au détour d’unepiste d’athlétisme.

“Un beau jour, j’ai été appelé par un ancien ath-lète de Braine-l’Alleud qui a demandé à me rencon-trer suite aux résultats de mes enfants aux Cham-pionnats d’Europe de Barcelone”, raconte l’entraî-neur bruxellois. “Nous nous sommes donnérendez-vous aux championnats de Belgique de relaisau stade Gaston Reiff. Quelle ne fut pas ma surpriselorsque j’ai vu arriver à ma rencontre un homme de88 ans, un sac rempli de photos, m’annonçant avecfierté qu’il avait couru avec Gaston Reiff. Il voulaitme montrer toutes les épopées : ‘Regardez, ici le re-cord du monde de Zatopek au stade des TroisTilleuls’. Ce stade était noir de monde. L’enthou-siasme de cet homme, sa nostalgie heureuse descourses du passé étaient réellement touchantes.J’avais un enfant en face de moi...”

Dans la foulée, l’interlocuteur de Jacques Borléelui fit une proposition : “Vous allez à Londres en2012. Ne pourriez-vous pas inviter les anciens quiont connu cette ferveur sportive et les faire rencon-trer aux jeunes athlètes en partance pour les JeuxOlympiques ?”

Le papa des jumeaux lui promit de réfléchir àcette demande. “Cette belle idée de rendre hom-mage aux anciens pour leur signifier notre recon-

naissance a germé longtemps dans mon esprit. Enjuin 2011, les choses se sont précisées : je me suis ditqu’il serait bon d’inviter tous les champions de Belgi-que de 1948 à 2012. La proposition a été mise sur latable au Comité olympique et interfédéral belge, oùl’on trouvait l’initiative sympathique. Philippe Hou-siaux et Wilfried Meert, avec lesquels j’ai évoquél’idée, étaient également très enthousiastes maissans oser s’engager.”

C’est finalement au mois de février 2012, lorsd’une soirée organisée par l’un des partenaires dela famille Borlée, que l’impulsion finale a été don-née au projet. “L’un des convives m’a raconté queson père avait été champion de Belgique du 400mhaies et du 4x400m en 1950”, reprend le patriar-che. “Il m’a alors convaincu de mettre le projet enroute. Lors des démarches qui ont suivi, j’ai étéagréablement surpris par la réaction positive et ra-pide des deux Fédérations, par la mobilisation dequelques partenaires qui nous ont assuré de leursoutien. J’ai reçu l’approbation de tous pour faire re-vivre ces 64 années de passion, de dépassement desoi, d’audace, de courage, d’exemplarité, de sueur et,aussi, de frustrations. Cet enthousiasme s’est con-crétisé à travers cette opération baptisée From Lon-don 1948 to London 2012.”

Conçue comme un véritable trait d’union entreles champions du passé et ceux qui font l’actualitéen cette année olympique, l’affiche, barrée de l’in-terjection “Wanted” (“Recherché”) à l’attentiondes champions de Belgique sacrés depuis 1948, il-lustre à merveille l’idée fondatrice de l’opération.“La notion de reconnaissance est fondamentale et jeremercie vivement ma Fédération de soutenir ceprojet. Sans ces anciens athlètes auxquels nous al-lons rendre un hommage appuyé, nous ne serionspas là. Sans eux, nous n’aurions pas la connaissance,les conseils, les encouragements. Avec ces cham-pions, nous pouvons passer le témoin de la recher-che de l’excellence”, souligne Jacques Borlée, quibénéficie de l’appui de deux merveilleux ambassa-deurs avec Gaston Roelants et Roger Moens.

La ville de Londres, elle, sert donc de fil rouge àl’opération. “Cette ville est un peu magique. C’est lenid du sport, le berceau de la culture du sport, de lareconnaissance des vertus de l’activité sportive et enparticulier de l’athlétisme”, poursuit Jacques Bor-

“QUELLE NE FUT PAS MA SURPRISELORSQUE J’AI VU ARRIVER

UN HOMME DE 88 ANS”

“La notion de reconnaissanceest fondamentale”Jacques Borlée revientsur la genèse de l’opération,fruit d’une belle rencontre,et lance un double appelpour que le public portenos athlètes vers les Jeux

FROM LONDON 1948 TO LONDON 20122 FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012

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“CES CHAMPIONNATS VONTÊTRE INCROYABLEMENT

STIMULANTS ET ATTRAYANTS”

Page 3: HS sportif du 15 juin 2012

lée. “C’est à Londres, en 1908, que les Jeux Olympi-ques prennent leur véritable envol. En 1948, c’estl’après-guerre et, pour nous Belges, les épisodesglorieux de Gaston Reiff sur 5.000m et d’EtienneGailly sur le marathon. Et à présent, elle est la pre-mière ville à accueillir les Jeux pour la troisièmefois.”

Un rendez-vous que tous les sportifs ont cercléde rouge dans leur agenda depuis bien long-temps. Alors que la période de qualification tou-chera bientôt à sa fin, Jacques Borlée insiste sur

l’importance d’instaurer une dynamique et un en-thousiasme autour de ceux qui représenteront laBelgique dans la capitale anglaise et d’encouragerjusqu’au dernier moment tous ceux qui se battentpour réussir les critères qualificatifs.

Et, à ce titre, il lance un double appel : “Toutd’abord, j’invite tous les anciens champions de Belgi-que titrés depuis 1948 à s’inscrire sur le sitewww.atletix.be pour venir nous rejoindre, ce diman-che 17 juin, au stade Roi Baudouin à l’occasion deschampionnats de Belgique d’athlétisme, afin de se

Jacques Borlée, entouré desprestigieux ambassadeurs de l’opération “De Londres

1948 à Londres 2012”, GastonRoelants et Roger Moens.

[BELGA]

FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012 3FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012

souvenir de nos victoires et de nos défaites, et detransmettre notre rage de vaincre à ceux qui fontl’actualité aujourd’hui. Ensuite, je demande au pu-blic de venir nombreux pour rendre un vibrant hom-mage aux anciens, pour soutenir les athlètes enquête de minima pour les Championnats d’Europed’Helsinki et pour les Jeux Olympiques et, enfin, pourencourager ceux qui sont en partance pour Londrescet été. Ces championnats de Belgique vont être in-croyablement stimulants et attrayants pour tout lemonde !”

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UN SPORTIF DE HAUT NIVEAU MÉRITE UN LIT DE HAUT NIVEAU!

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FROM LONDON 1948 TO LONDON 20124 FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012

Cette semaine, dans les bureaux de l’asbl Brus-sels Athletics, qui coordonne l’organisation del’événement From London 1948 to London 2012avec la Ligue royale belge d’athlétisme, on s’acti-vait, cette semaine, à huiler les derniers rouagesafin que la journée de dimanche se déroule de ma-nière optimale. Le menu est, il est vrai, copieuxavec, parallèlement aux championnats de Belgi-que, différentes activités s’inscrivant dans le cadrede cette grande fête de l’athlétisme qui promet derécolter un joli succès populaire si l’on en croit l’en-thousiasme affiché sur les réseaux sociaux.

Jean Halewyck, le directeur général du B.A., seréjouit, d’ores et déjà, de voir que les ancienschampions de Belgique ont répondu en masse.“C’est une opération un peu délicate à mettre enplace mais, grâce au site www.atletix.be et à l’appuides médias, de Facebook, etc. nous avons acté l’en-registrement d’environ 700 champions de Belgique”,explique notre interlocuteur. “Par ailleurs, la publi-cité faite autour de l’événement nous laisse penserqu’il pourrait y avoir au minimum 5.000 personnes

dans le stade. Bien sûr, ce n’est qu’une estimation,mais dans l’intérêt des athlètes, qui ont de multiplesdéfis à relever, il serait très plaisant de bénéficier dela présence d’un maximum de monde.”

L’accès à la Tribune 3 du stade sera gratuit, cequi permettra à chacun de profiter du spectacle(voir détails ci-contre). Les très nombreux invitésde marque attendus dimanche seront présents,quant à eux, dans la Tribune d’honneur.

“Nous n’avons pas invité que des représentantsde l’athlétisme : grâce au Comité olympique et Inter-fédéral belge, d’illustres sportifs issus de nombreu-ses disciplines se joindront à nous”, précise Jean Ha-lewyck. “D’anciens champions procéderontd’ailleurs à des remises de médailles et nous met-trons à l’honneur l’équipe nationale féminine de hoc-key qui a écrit une page d’histoire en se qualifiantpour les JO.”

Un tapis rouge sera, lui, carrément déroulé sousles pieds des champions dès leur arrivée au stadeoù ils seront alors invités à apposer leur signatureainsi qu’un mot d’encouragement sur une grandebâche à l’attention des athètes qui prendront partaux Jeux Olympiques de Londres. Les anciensOlympiens transmettront également le témoin àleurs successeurs devant la Tribune d’honneur :pouvait-on imaginer une plus belle symbolique ?

“NOUS ESPÉRONS AU MOINS 5.000 PERSONNES,

DANS L’INTÉRÊT DES ATHLÈTES”

Kim Gevaert et Tia Hellebautseront, bien entendu, de la fête dimanche.PHOTO NEWS

EN PRÉSENCE DE 700champions de Belgique

Des invités de marque,un concert, une exposition,des vidéos et... un accèsgratuit à la Tribune 3 :l’ambiance sera à la fête !

MEETGREET&

10JACQUES BORLÉE

10 lecteurs de la DH sont invités à rencontrer Jacques Borléeau Championnat de Belgique d’Athlétisme, ce dimanche 17 juin pendant 1 heure, pour un Meet & Greet passionnant et exclusif. Pour faire partie de ces lecteurs privilégiés, envoyez sans attendre votre demande à [email protected]. Les heureux gagnants, attendus sur place à 13:00 h., pourront venir accompagnés d’une personne de leur choix et seront personnellement avertis par retour de mail.

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FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012 5FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012

Jean-Claude ThillK PRÉSIDENT DE LA LBFA(Ligue belgefrancophone d’athlétisme)

“Cet événement nous renvoie toutd’abord vers les Jeux Olympiques de

Londres en 1948, une édition dont on gardeen mémoire les deux superbes médaillesconquises par nos compatriotes GastonReiff et Etienne Gailly. Si nous avons pris cepoint de départ, outre la symbolique incar-née par la ville de Londres, c’est aussi parceque, cet été, nous voulons faire au moinsaussi bien qu’alors. La délégation athlétiquepour les Jeux Olympiques prend de plus enplus d’importance au fil des semaines etnous espérons accueillir encore de bonnesnouvelles d’ici à la fin de la période de quali-fication. Et, pourquoi pas? à l’issue de cettejournée du 17 juin qui s’annonce festive etd’un très haut niveau sportif... ”

Eddy De VogelaerK PRESIDENT DE LA VAL(Vlaamse Atletiekliga)

“Cette initiative va permettre d’atti-rer l’attention sur notre sport, une

attention que nous allons utiliser afin de va-loriser notre discipline. Il faut se féliciter dufait que les championnats de Belgique vontbénéficier d’un supplément d’intérêt car lesenjeux ne manqueront pas, entre les mini-ma européens et les critères olympiques.Nous attendons de grandes performancesce week-end des 16 et 17 juin. Par ailleurs,il était important d’associer tous nos Olym-piens à cette fête de l’athlétisme car ils ontpermis à ce sport de rester dans l’actualitémême au cours de périodes plus difficiles.Nous allons donc célébrer tout à la fois lepassé, le présent et l’avenir au stade RoiBaudouin ! ”

Bon à savoir...À propos du déroulement de cette jour-née qui promet d’être inoubliable, ilconvient de rappeler que l’accès à laTribune 3 du stade Roi Baudouin (la-quelle fait face à la Tribune d’honneur)sera gratuit pour le public. “Nous con-seillons à tous ceux qui utiliseront lestransports en commun de descendre à lastation de métro Heysel, ceci afin de nepas faire le tour du stade inutilement.L’accès à la Tribune 3 est, en effet, trèsfacile à partir de là”, souligne Jean Ha-lewyck. Voici, par ailleurs, un petitaperçu des autres initiatives à souli-gner...K Une fois n’est pas coutume, un mini-concert sera proposé à l’occasion deces championnats de Belgique. C’est lechanteur-compositeur Tom Dice qui as-surera ainsi la partie musicale de l’évé-nement, alors qu’un hymne nationalsera interprété a cappella.K Une exposition de médailles olympi-ques, de photos, de spikes et de tenuesayant appartenu à de grands cham-pions se tiendra dans le Hall d’honneur,mais son accès sera limité pour d’évi-dentes raisons de sécurité. Des vidéosd’époque seront également diffusées.K Par le moyen d’une carte distribuéedans tous les clubs d’athlétisme, lesathlètes affiliés dans l’une des deux Fé-dérations peuvent prétendre à une par-ticipation à la conférence de presse quise tiendra à l’issue des championnats età laquelle assisteront Kim Gevaert, lesrelayeurs du 4x400m, Jacques Borlée etGaston Roelants. Les quatre gagnants(retenus sur base d’un mini-quiz et de lapertinence d’une question qu’ils aurontsuggérée), chacun ayant la possibilitéd’être accompagné de trois personnes,auront donc le loisir de converser avecces personnalités.K Enfin, sachez que les premièresépreuves débuteront à 12h ce diman-che !

Certains chanceux pourrontrencontrer les frères Borlée à l’issue des championnats.

[BERNARD DEMOULIN]

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Contactés pour être les ambassadeurs del’opération “From London 1948 to London2012”, Gaston Roelants et Roger Moensont répondu favorablement à l’invitation

de Jacques Borlée, lequel était très heureux depouvoir mettre en avant deux des plus grandschampions belges de l’histoire. Respectivementchampion et vice-champion olympique, les inté-ressés ont assisté, le 25 mai dernier, à la confé-rence de presse de présentation de l’événement àl’Ambassade de Grande-Bretagne. Où ils ont vu ré-défiler les images de leur mémorable course à lamédaille olympique...

X? Gaston Roelants, Roger Moens, quelles émo-tions ces images vous procurent-elles encore

aujourd’hui ?Roelants : “Très honnêtement, j’ai vu le déroule-ment de cette course à de très nombreuses reprisesà la télévision et cela ne m’émeut plus guère de re-voir ces images. J’ai d’ailleurs reçu le DVD, que jeconserve chez moi à la maison. Mais je ne vais pasvous dire que cela ne me fait pas plaisir !”Moens : “Comme pour Gaston, quasiment chaquefois que je suis invité quelque part, on rediffuse cesimages. L’issue de cette course étant connue, jem’intéresse davantage à certains détails représen-tatifs d’une autre époque...”

X? Que pensez-vous de cette initiative mise enplace à l’occasion des championnats de Belgi-que?

Roelants : “Que du bien ! Cela fait d’autant plus plai-sir que les anciens athlètes sont un peu oubliés enBelgique. j’ai, en effet, le sentiment que l’on tourneassez rapidement, trop rapidement la page de cer-tains exploits. Il y a quelques années, le COIB a com-pris qu’il fallait faire quelque chose et j’ai éténommé président de l’Association belge des Olym-piens. C’est toujours agréable de rassembler les an-ciens et cette opération-ci va dans le même sens.J’espère qu’il y aura beaucoup de monde dans les tri-bunes du stade Roi Baudouin ce 17 juin et que tousceux qui ont promis de venir tiendront leurs engage-

ments !Moens: “C’est une très bonne initiative de la part deJacques (Borlée). Tout le monde le connaît ! (Il sou-rit) Je pense que son but est de faire connaître l’ath-létisme à un maximum de monde, d’en assurer la

“C’EST TOUJOURS AGRÉABLE DE RASSEMBLER LES ANCIENS”

“Espérons qu’il y aitdumonde dimanche”Entretien avec Gaston Roelants et Roger Moens,deux personnalités qui rehausserontles championnats de Belgique de leur présence

La complicité entre GastonRoelants et Roger Moens

est réelle ! [BELGA]

FROM LONDON 1948 TO LONDON 20126 FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012

Page 7: HS sportif du 15 juin 2012

promotion à travers cet événement et de permettreaux athlètes, dont ses enfants, de réussir de bonnesperformances avec l’appui du public. J’espère que lesconditions météo seront favorables car on sait quec’est un paramètre très important dans ce sport.”

X? Et ce, malgré le fait que les deux époques sontincomparables...Moens: “Rien, en effet, ne semble plus unir des pé-riodes aussi éloignées. Les dimensions sociale, éco-nomique et culturelle de ces deux époques ont beau-coup évolué et elles n’ont plus rien à voir entre elles.Actuellement, les pistes synthétiques sont omnipré-sentes alors que, comme vous l’avez vu sur les ima-ges, les courses aux Jeux de Londres, en 1948, sesont déroulées dans la boue ! Vous imaginez le gainde temps que cela peut représenter. Et puis, à côtéde cette évolution technologique et matérielle, il y atout l’aspect entraînement qui s’est profondémentmodifié. Il y a cinquante, soixante ans, je travaillaisdu matin au soir. Jusqu’à l’âge de 30 ans, je n’ai ja-mais pris le moindre véritable jour de congé, vu queje consacrais tout mon temps libre à l’athlétisme !”

X? Qu’évoquaient les Jeux Olympiques pour vousà l’époque de vos débuts?Roelants : “Comme je l’ai rappelé à Roger, je ne con-naissais absolument pas Gaston Reiff. Je vous rap-pelle que je suis issu d’un village de 1.600 habitantset que nous n’avions pas encore la télévision. Je n’aipas de souvenir des Jeux de Londres en 1948, j’étaistrop jeune. La première fois que j’ai rencontré Reiff,c’était au cours des championnats du Brabant orga-nisés près de chez moi en 1959. Il s’agissait de mapremière année chez les seniors et j’ai battu l’ancienchampion olympique. Il m’a dit : ‘Je pensais pouvoirgagner, mais je suis tombé sur plus fort que moi.

Tu deviendras un grand champion.’ Quand on en-tend cela de la bouche d’un sportif aussi important,cela fait évidemment plaisir. Et cinq ans plus tard, jedevenais champion olympique du steeple.”Moens : “Moi, j’avais 18 ans en 1948. Je me souviensque mes grands-parents, qui avaient écouté lescommentaires de la finale du 5.000 m avec Reiff à laradio, m’avaient dit : ‘Roger, tu dois faire commeGaston !’ Malheureusement, ce n’est pas arrivé. En1956, j’étais dans d’excellentes dispositions. Mal-

heureusement, je me suis blessé en heurtant un po-teau lors d’un entraînement dans la pénombre, surun terrain de... tennis, avant un match Grèce - Belgi-que. Et quatre ans plus tard, le Néo-Zélandais Snellme priva de la médaille d’or.”Roelants : “Moi, douze semaines avant les JeuxOlympiques de Tokyo, je pensais que les Jeux étaientfinis pour moi avant même d’avoir commencé, enraison d’une infection à la jambe, alors que j’étais re-cordman du monde et invaincu en steeple. Pendantles premières semaines de revalidation, je me suisentraîné comme je le pouvais, en faisant tourner lesroues de mon vélo avec les bras, en pratiquant le ca-noë, mais aussi la boxe, entre autres avec GustaveRoth. Quatre jours avant le départ pour Tokyo, j’aieffectué mon premier tour de piste en guise de test.J’ai réédité ce 400m à plusieurs reprises et je n’avaisplus mal. Cet autre type d’entraînement m’a aussipermis d’arriver sur la ligne de départ dans uneforme cardio-vasculaire exceptionnelle. Mais je vousle dis, l’essentiel pour un athlète, cela reste ce qui sepasse entre les deux oreilles. Quand vous êtes bien

dans votre tête et que la condition est bonne, onpeut s’attendre au meilleur.”Moens : “Mais, il n’y a rien à faire, il faut aussi par-fois ce petit brin de chance...”

EN BREF

GASTON ROELANTS> Né le 5 février 1937 à Opvelp.> Disciplines : 5.000m, 10.000m,3.000m steeple, marathon.

> Ex-recordman du mondedu 3.000m steeple (1963-1968).

> Mérite sportif 1962.

Palmarès olympique

> 5 participations : Rome 1960, Tokyo 1964,Mexico 1968, Munich 1972, Montréal 1976.

> Médaillé d’or du 3.000m steeple aux JO 1964.

EN BREF

ROGER MOENS> Né le 26 avril 1930à Erembodegem.

> Disciplines : 400m, 800m.> Ex-recordman du mondedu 800m (1955-1962).

> Mérite sportif 1955.

Palmarès olympique

> 2 participations : Helsinki 1952 et Rome 1960.> Médaillé d’argent du 800m aux JO 1960.

7FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012

“JUSQU’À L’ÂGE DE 30 ANS, JE N’AIJAMAIS PRIS UN JOUR DE CONGÉ”

Page 8: HS sportif du 15 juin 2012

Une époque bénie. L’âge d’or de l’athlétismebelge. Des épisodes de bravoure et d’his-toire dont l’écho résonne encore à ce jour.Pendant plus de trois décennies, le sport

belge a pu compter sur des athlètes d’exception,souvent venus de la difficile école du cross-country, pour porter haut les couleurs de notrepays à travers le monde. Ils ont pour nom GastonReiff, Etienne Gailly, Gaston Roelants, RogerMoens, Emiel Puttemans, Karel Lismont et Ivo VanDamme. Leurs exploits, aux Jeux Olympiques no-tamment, ont profondément marqué l’histoire dusport et leur valent la reconnaissance de tous. Re-tour sur les principaux faits d’armes de nos aînés...

Gaston ReiffLe premier grand exploit d’un athlète belge aux

Jeux Olympiques débute par un coup du sort. Unmois avant les Jeux de Londres, en 1948, GastonReiff est en effet fauché par une voiture alors qu’ilattend le tram. Fortement contusionné, blessé à latête mais surtout à la cuisse, le Brainois doit inter-rompre l’entraînement pendant trois semaines. Le2 août 1948, il pleut des cordes sur la capitale an-glaise, des conditions qui

n’ont pas l’heur de plaire à Gaston Reiff, plutôtun... homme du soleil ! À Wembley, sur une pisteinondée, Emil Zatopek est bel et bien là, lui aussi, lemédaillé d’or du 10.000 m présenté comme legrandissime favori du 5.000m. Mais notre compa-triote, dossard 195, avait échafaudé un plan... “Jecraignais le sprint de Slijkhuis et le train de Zato-pek”, expliqua-t-il. “C’est pourquoi, à quatre tourset demi de la fin (1.800 m), j’ai démarré. Je pensaisentraîner Zatopek avec moi et j’espérais, ensuite, lebattre au sprint. Mais quand je me suis retourné, leTchécoslovaque n’était pas là. Je devais, alors, fon-cer. Tout seul.” À l’entrée du dernier tour, GastonReiff, le maillot maculé de boue, est largement de-vant et tout le monde pense que plus rien ne peutlui arriver. Dans la lignedroite opposée, il en-tend une clameur ve-nant des tribunes. Naï-vement, il pense que lafoule salue, déjà, savictoire. Mais le publics’enflamme parce quela locomotive tchèque

s’est, subitement, mise en mouvement et revientsur le Belge. À l’entrée de la dernière ligne droite,le voici même sur les talons de Gaston Reiff ! Le-quel puise dans ses ressources et réussit à conser-ver moins d’un mètre d’avance sur son légendairerival – avec lequel il entretiendra ensuite des liensd’amitié très étroits – pour devenir championolympique ! Le premier de l’histoire de notre athlé-tisme...

Etienne GaillyAu cours de cette même édition 1948 des Jeux

Olympiques, notre pays parut longtemps capablede ramener une deuxième médaille d’or en athlé-tisme. Auteur d’une brillante chevauchée à traversles rues de Londres sur le marathon, récupérantavec panache la première place qu’il avait rapid-ment occupée avant d’abandonner celle-ci tempo-rairement au 32e kilomètre, Etienne Gailly semblaparti pour imposer ses vues à l’ensemble desautres concurrents. Mais, à bout de forces, leBelge allait surtout écrire l’un des épisodes lesplus dramatiques de l’histoire de cette épreuve.

Toujours en tête à son entrée dans le stade deWembley, Etienne Gailly, titubant, ne put en effetcontenir plus longtemps le retour de l’ArgentinDelfo Cabrera, qui l’abandonna à son sort pour al-

“CE DERNIER TOUR FUT POUR MOIUN LONG MARTYRE, J’ÉTAIS

HORRIBLEMENT FAIBLE”

L’ÂGE D’ORde l’athlétisme belgePendant plus de trente ans, les coureurs belgesd’exception se sont succédé, du 800m au marathon...

Gaston Reiff résisteau retour d’EmilZatopek et remportele 5.000m aux JOde Londres en 1948.[VANZEVEREN]

Allant au bout de ses forces,Etienne Gailly a conquis la

médaille de bronze dumarathon en 1948. [BELGA]

FROM LONDON 1948 TO LONDON 20128 FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012

Page 9: HS sportif du 15 juin 2012

Roger Moens, médailléd’argent du 800 m auxJeux de Rome en 1960.[BELGA]

l’édition précédente”, reconnaîtra celui qui, en1957, avait devancé les trois médaillés des Jeux deMelbourne. Sa deuxième place olympique n’enreste pas moins, aujourd’hui, gravée dans les es-prits et dans les livres d’histoire.

Gaston RoelantsAux Jeux de Tokyo, en 1964, un Gaston en a re-

joint un autre ! Seize ans après Reiff, ce fut au tourde Roelants d’entrer au Panthéon du sport belgeen décrochant le titre olympique sur 3.000m stee-ple. Une belle revanche surle sort qui, à Rome en 1960,l’avait privé d’une premièremédaille, de bronze celle-là,le Louvaniste étant battu àla photo-finish ! Cette fois,Gaston Roelants, 27 ans,arrivé au Japon avec le sta-tut de grand favori – il dé-tenait le record du monde– en dépit d’une inflamma-tion à la jambe ayant con-sidérablement perturbé sapréparation finale, n’allaitlaisser à personne le soinde faire la course à l’issuedu premier kilomètre, le

champion d’Europe en titre prenant garde, lors dechaque franchissement de haie, de ne pas cognerun pied douloureux sur l’obstacle, à mesure qu’illâchait pourtant, un à un, tous ses adversaires.“J’avais la meilleure technique des coureurs de l’épo-que”, affirme-t-il. Roelants s’imposera avec 20 md’avance sur l’Anglais Herriott, auteur d’un sprintdesespéré pour combler son retard, et un peu plussur le Russe Belyayev. Le point culminant d’une fa-buleuse carrière... “Il y a une chose que l’on peut es-pérer dans une carrière, c’est devenir championolympique. Par bonheur, j’ai réussi à le devenir.”

Gaston Roelants toutà sa joie au moment

de couper la ligneen vainqueur,

sur 3.000m steeple,aux Jeux Olympiques

de Tokyo en 1964.[CORTEX]

ler conquérir l’or. “Au moment où je posai le piedsur la cendrée, je sentis la fatigue me tomber dessuscomme si j’avais pris un somnifère puissant”, ra-conta Gailly. “Ce dernier tour fut pour moi un longmartyre, j’étais horriblement faible, je me suis pres-que évanoui, surtout à cause des crampes qui me te-naillaient l’estomac.” Le Britannique Thomas Ri-chards, lui aussi, profita de la détresse de l’athlètebelge pour lui subtiliser la deuxième place à 120 mà peine de l’arrivée. C’est donc la médaille debronze qui attendait l’ancien parachutiste : elle nene lui sera pas remise sur le podium, auquelEtienne Gailly ne s’était pas présenté, notrehomme étant dirigé sans tarder vers l’hôpital...

Roger MoensAuteur d’un record du monde mythique sur

800 m (1:45.7), le 3 août 1955, à Oslo, le natifd’Erembodegem, n’ayant pu défendre ses chancesà Melbourne en 1956 en raison d’une blessure aupied, était le favori tout désigné pour le titre olym-pique décerné à Rome en 1960. Après une série etune demi-finale rondement menées, Moens laissal’initiative au Suisse Christian Waegli durant lepremier tour, celui-ci prenant un petit avantagesur l’Allemand Schmidt, le Jamaïcain Kerr, le Néo-Zélandais Snell et lui-même. Schmidt et Moenscollaborèrent ensuite pour rattraper le fuyard et,dans le dernier virage, le Belge se détacha dugroupe pour s’envoler, pensait-on, vers un succèsde prestige. Mais en se déportant sur la droite, no-tre compatriote, éprouvé par la répétition des ef-forts, commit une petite erreur dont profita aussi-tôt l’inattendu Snell pour passer à la corde et de-vancer Moens sur le fil ! Médaillé d’argent, Rogermit beaucoup de temps avant de surmonter sa dé-ception. “Cette finale, c’était le sommet de ma car-rière, j’avais une revanche à prendre après avoir raté

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nouvelle banderille à l’entrée de la dernière lignedroite. L’écart se creusa à nouveau, irrémédiable-ment cette fois : l’élève de Mon Vanden Eynde, ter-minant deuxième, tomba dans les bras du cham-pion nordique aussitôt la ligne franchie. “Il étaittout simplement trop rapide pour moi dans le der-nier tour”, reconnaîtra Puttemans, qui a peut-êtreaussi payé ses efforts en série. Inlassable chasseurde records, le jardinier de formation allait toute-fois encore faire parler de lui cette année-là avecdeux nouvelles références mondiales (7.37.6 sur3.000 m et 13.13 sur 5.000 m, ce second chronorésistant pendant cinq ans). Au total, il aura battupas moins de 16 records du monde, principale-

ment en salle, au cours de sa car-rière et il s’illustrera aussi surmarathon, remportant notam-ment celui de Rome.

Karel LismontC’est l’un des plus célèbres

forçats de l’athlétisme belge.Spécialiste du marathon (il s’im-posa sur la scène européennedès 1971 à Helsinki) mais suffi-samment polyvalent pour s’il-lustrer aussi dans les labourés,l’athlète de Borgloon, dans leLimbourg, présente un palma-rès olympique particulièrementenviable : en quatre participa-tions, il a remporté une mé-daille d’argent aux JO 1972,juste derrière l’Américain FrankShorter, et une médaille debronze aux JO 1976, derrièrel’Allemand Cierpinski et... lemême Shorter. Élu sportif lim-bourgeois du XXe siècle, KarelLismont, un homme à la per-sonnalité discrète mais dotéd’un fort tempérament, a faitpartie des meilleurs spécialis-tes mondiaux de la disciplinependant douze ans. “Le secretde ma longévité ? Tout d’abord,je n’ai jamais connu de graveblessure. Ensuite, j’ai toujoursréussi à conserver la même

Emiel PuttemansIl fallait bien un champion de la trempe de Lasse

Viren, auteur d’un nouveau record du monde endépit d’une chute survenue en milieu de course,pour priver Emiel Puttemans de la médaille d’or du10.000m, ce 3 septembre 1972. Pour sa deuxièmeparticipation aux Jeux Olympiques, le natif de Vos-sem finit cinquième du 5.000 m mais, quelquesjours plus tôt, c’est surtout sur les 25 tours depiste que notre compatriote fit merveille. Ne pou-vant résister au tempo imprimé par son rival fin-landais à deux tours de la fin, une accélération quebeaucoup pensaient décisive, Puttemans semblarevenir au train sur Viren... jusqu’à ce que celui-ci,excellent tacticien, ne place une

Emiel Puttemansa remporté la médailled’argent sur 10.000maux Jeux de Munich.[BELGA]

Quatre ans après s’être emparéde l’argent, Karel Lismontconnaîtra à nouveau les joiesd’un podium olympiqueà Montréal avec une troisièmeplace sur le marathon. [BELGA]

motivation, l’envie de me dépasser”, dit-il. Karel Lis-mont, dont le plus grand souvenir demeure son ti-tre européen à l’âge de 21 ans alors qu’il était en-core un inconnu, ne conserve, en définitive, qu’unseul regret : “Ne pas avoir été champion olympique !C’est le sommet dans une carrière. En 1976, à Mon-tréal, si je n’avais pas été malade, j’aurais sans douteété en mesure de m’imposer. Mais quand je vois ceque j’ai accompli pendant ma carrière, je pense queje ne peux pas me plaindre...”

Ivo Van DammeNous sommes le 29 décembre 1976 lorsque

tombe la terrible nouvelle : Ivo Van Damme atrouvé la mort dans un accident de la route... Per-sonne ne peut ou ne veut y croire. Et pourtant... Auretour d’un stage dans le sud de la France, l’ath-lète belge a été victime d’un terrible accident surl’autoroute du Soleil, à hauteur de Bollène. Un journoir pour le sport belge. Quelques mois aupara-vant, le Louvaniste, successeur de Roger Moens auplan national, était rentré des Jeux Olympiques deMontréal avec deux médailles d’argent, décro-chées sur 800 et 1.500 m, derrière deux véritablesphénomènes, le Cubain Alberto Juantorena et leNéo-Zélandais John Walker. Et ce, à 22 ans, àpeine ! Bourreau d’entraînement, obsédé par lechronomètre et doté d’une volonté peu commune,Ivo Van Damme se présentait comme le plus grandespoir de notre demi-fond et s’annonçait commele plus grand athlète belge de l’histoire. Mais ledestin, cruel, en a voulu autrement. Son nom allaitêtre perpétué par le Mémorial qui réunit, chaqueannée, près de 50.000 spectateurs au stade RoiBaudouin.

Nul n’a oublié l’élégantefoulée d’Ivo Van Damme,double médaillé d’argent

aux Jeux Olympiques de Montréal.

[REPORTERS]

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Résumer la carrière de Tia Hellebaut à ceconcours magnifique serait tout à fait ré-ducteur. Mais le caractère exceptionneld’un titre olympique surpasse bien en-

tendu tout autre résultat, aussi brillant soit-il. Cefameux samedi 23 août 2008, Tia Hellebaut adonc atteint une forme d’éternité en réussissantun pur chef-d’œuvre, au sein du grandiose Nidd’Oiseau de Pékin, à l’issue d’un parcours enhauteur qui s’est achevé à 2,05 m. Unemédaille d’or un peu inattendue tantla Croate Blanka Vlasic, après 34victoires consécutives, sem-

blait au-dessus du lot. Mais un succès mille foismérité pour cette athlète modèle, sportivement ethumainement.

Alors que son cœur balançait entre l’heptathlonet la hauteur, Tia eut le déclic en 2004, dans la fou-lée des Jeux Olympiques d’Athènes, où elle ne putéviter la 12e et dernière place de la finale avec unsaut à 1,85 m. Perdant du poids sur les conseils deson entraîneur, Wim Vandeven, elle s’affina et lerésultat fut immédiat sous la forme d’une 6e placemondiale, en 2005, à Helsinki. Elle ne se doutaitalors pas qu’elle franchirait 2,03 m et deviendraitchampionne d’Europe, en 2006, à Göteborg, puisune nouvelle fois en 2007, en indoor, à Birmin-gham ! Toujours exacte au rendez-vous, elle inscri-

vit encore à son palmarès un titre mondialau pentathlon, au début de l’année

2008, preuve de

sa polyvalence et de sa force de caractère. Au sommet de son art à Pékin, l’Anversoise écri-

vit alors le scénario d’une des plus illustres pagesd’histoire du sport belge. Avec six sauteuses à2,01m, le concours fut des plus relevés. Tia Helle-baut franchit cette hauteur à son deuxième essai,une tentative de plus que Vlasic et Chicherova. Cefut également au deuxième essai que la Belgefranchit 2,03 m pour assurer... la médaille debronze. L’or se joua à la hauteur supérieure, soit2,05 m. Vlasic échoua, Chicherova aussi. Puis, vintle tour de Tia qui… s’enroula autour de la barrepour passer en tête du concours ! Seule Vlasic putlui emboiter le pas au deuxième essai. À 2,07 m,après un premier échec des deux côtés, Tia décida,sur les recommandations de son coach, de fairel’impasse de manière à laisser sauter la Croate àdeux reprises. Un coup de poker gagnant !

À 30 ans, Tia Hellebaut devint la première ath-lète féminine à s’emparer de l’or olympique, un ex-ploit que seuls Gaston Reiff (5.000 m), en 1948, etGaston Roelants (3.000 m steeple), en 1964,avaient réussi avant elle. Au lendemain de la trèsbelle médaille d’argent conquise par l’équipe derelais 4x100 m féminin, un fossé de 44 ans venait

donc d’être comblé...

UN SUCCÈS MILLE FOIS MÉRITÉPOUR CETTE ATHLÈTE MODÈLE,

SPORTIVEMENT ET HUMAINEMENT

Le chef d’œuvre deTIA HELLEBAUTUne troisième médaille d’orolympique pour la Belgique,quarante-quatre ansaprès Gaston Roelants...

FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012 11FROM LONDON 1948 TO LONDON 2012LE

SFI

NA

LIST

ESBE

LGES

AU

XJO LES MÉDAILLÉS:

OR1948 GASTON REIFF 5.000 M1964 GASTON ROELANTS 3.000 M ST.2008 TIA HELLEBAUT HAUTEUR

ARGENT1960 ROGER MOENS 800 M1972 EMIEL PUTTEMANS 10.000 M1972 KAREL LISMONT MARATHON1976 IVO VAN DAMME 800 M1976 IVO VAN DAMME 1.500 M2008 RELAIS F 4X100 M

BRONZE1948 ETIENNE GAILLY MARATHON

1976 KAREL LISMONT MARATHON

LES AUTRES FINALISTES:QUATRIÈME1960 GASTON ROELANTS 3.000 M ST.1976 ALFONS BRIJDENBACH 400 M

CINQUIÈME1972 EMIEL PUTTEMANS 5.000 M1980 ALFONS BRIJDENBACH 400 M1988 WILLIAM VAN DIJCK 3.000 M ST.2008 RELAIS H 4X400 M

SIXIÈME1972 HERMAN MIGNON 1.500 M1972 FREDDY HERBRAND DÉCATHLON

1976 WILLY POLLEUNIS 5.000 M2004 KIM GEVAERT 200 M2004 RELAIS F 4X100 M

SEPTIÈME1956 EMILE LEVA 800 M1964 AURÈLE VANDENDRIESSCHE MARATHON1968 GASTON ROELANTS 3.000 M ST.1976 MARC SMET 10.000 M1980 RELAIS F 4X400 M1984 MICHEL ZIMMERMANN 400 M H.1996 PATRICK STEVENS 200 M

HUITIÈME1964 JACQUES PENNEWAERT 800 M1964 WILFRIED GEEROMS 400 M H

Tia Hellebaut faisant flotter le drapeau belge à Pékin : un grand moment d’histoire... (BELGA)

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Cette édition 2012 des championnats deBelgique, même si elle dépendra fortementdes conditions météorologiques, s’annonceparticulièrement riche en performances de

qualité si l’on songe aux échéances internationalesqui approchent à grands pas. Le rendez-vous desamedi (séries) et dimanche (finale) permettra eneffet de valider les derniers billets pour les Cham-pionnats d’Europe qui se tiendront du 27 juin au1er juillet prochains à Helsinki et il donnera imman-quablement lieu à des duels susceptibles de dé-boucher sur de nouvelles qualifications pour lesJeux Olympiques de Londres.

Le 400m masculin, qui permettra de détermi-ner la hiérarchie – sans doute décisive pour lesJeux Olympiques – entre les prétendants à uneplace de titulaire aux côtés des frères Borlée ausein du relais national 4x400m, figure parmi lesépreuves les plus attendues du week-end. Dans lesillage de Kevin Borlée, le champion d’Europe de ladistance, Nils Duerinck, Antoine Gillet, ArnaudGhislain, Arnaud Destatte, Will Oyowe, ArnaudFroidmont et Joris Haeck (quelle densité !) vontdonner le meilleur d’eux-même pour assurer leurplace dans la sélection belge pour Helsinki.

Les spécialistes du 110 m haies, Adrien Degheltet Damien Broothaerts (on retrouvera aussi cedernier sur 100m face à Julien Watrin et à KristofBeyens), offriront une énième représentation deleur épreuve de haute voltige avec, pour enjeu,une qualification européenne (13.67) voire, dans lemeilleur des cas, un billet pour les Jeux (13.45). Ce

qui constituerait une superbe revanche sportivepour ces deux garçons qui reviennent de loin !

Le 200 m masculin pourrait, lui aussi, accou-cher d’un chrono de valeur. Assuré de sa participa-tion aux Championnats d’Europe et aux JeuxOlympiques, Jonathan Borlée a, en effet, promis delâcher les chevaux sur cette piste qu’il affectionne.Deuxième sprinter belge de l’histoire (avec un re-cord personnel à 20.31, contre 20.19 à Patrick Ste-vens) et deuxième Européen de l’année sur cettedistance, le recordman de Belgique du... 400 msera l’une des incontestables têtes d’affiche deschampionnats.

Parmi les prétendants masculins au voyage àHelsinki, il conviendra de suivre de près Stef Van-haeren (400 m haies), Tom Goyvaerts (javelot),voire Kristof Van Malderen (1.500m) et Krijn VanKoolwijk (3.000 m steeple), sachant que les cour-ses ayant des titres nationaux pour enjeux ne sontgénéralement pas des plus rapides. Jan Van denBroeck (800m), l’une de nos bonnes surprises del’hiver dernier, viendra, lui, chercher une médailled’or qui lui paraît promise...

Enfin, Hans Van Alphen, le recordman de Belgi-que et détenteur de la meilleure performancemondiale de l’année au décathlon (8.519 points),

ELINE BERINGS ET ANNE ZAGRÉ VISENT LA QUALIFICATION

OLYMPIQUE SUR 100M HAIES

Damien Broothaertset Adrien Deghelt

chassent le minimumeuropéen, voire olympique

sur 110 m haies. [PHOTO

NEWS]

Spectacle en vue !La chasse aux minima européens prendra fince dimanche, au stade Roi Baudouin,où les Jeux Olympiques seront aussi en point de mire...

FROM LONDON 1948 TO LONDON 201212

SamediSéries12.30 400m h. F12.50 400m h. H13.10 400m F13.25 400m H13.40 100m F14.00 100m H14.25 100m h. F14.50 110m h. H15.10 800m F15.20 800m H15.30 200m F15.50 200m H16.10 1.500m F16.35 1.500m H

DimancheFinales09.30 Marteau (*) H10.45 Marteau (*) F12.00 Perche F

Javelot FLongueur F

13.00 Hauteur H13.30 Disque H

Longueur H14.00 Poids F

400m h. F14.10 400m h. H14.20 800m F

Perche H14.30 800m H14.40 400m F14.50 400m H15.00 100 m F

Hauteur FJavelot HTriple F

15.10 100m H15.20 5.000m F

Poids H15.45 100m h. F15.55 110m h. H16.05 5.000m H16.25 200m F16.30 Disque F

Triple H16.35 200m H16.45 3.000m st. H17.00 1.500m F17.10 1.500m H

(*) Épreuve disputée à Nivelles

L’HORAIRE DES CHAMPIONNATSDE BELGIQUE

poursuivra sa préparation pour les Jeux de Lon-dres sur 110m haies et au lancer du disque, Tho-mas Van der Plaetsen et Cédric Nolf, ces autresspécialistes des épreuves combinées, affinant cer-tains réglages, notamment à la perche, avant des’envoler pour la Finlande.

Du côté féminin, le sprint monopolisera l’atten-tion avec une concentration intéressante de jeu-nes femmes sous les 12 secondes sur 100m. Oli-via Borlée, Hanna Mariën, Anne Zagré et la nou-velle venue Hanne Claes doivent y apparaître àleur meilleur niveau dans l’optique du relais4x100m, les deux premières et Claes étant aussi àla lutte sur 200m face à la jeune Imke Vervaet et...l’heptathlonienne Sara Aerts, troisième perfor-meuse de l’année.

Cette dernière, qui a réussi à décrocher sa quali-fication pour l’Euro dans les épreuves multiples etsur 100 m haies, viendra également ajouter songrain de sel dans une course où Anne Zagré etEline Berings, concurrencées par... la Néo-Zélandaise Andrea Miller, viseront ni plus ni moinsque le minimum olympique fixé à 12.90. Assuré-ment une épreuve très attendue !

Sur 400 m haies, Elodie Ouedraogo, qui dispu-tera les derniers championnats de Belgique de sacarrière, continue à peaufiner sa préparation pourles Jeux Olympiques. Poussée par Axelle Dauwens,sélectionnée pour l’Euro, elle peut réussir unchrono intéressant.

Enfin, dans les concours, Hannelore Desmet(hauteur), concurrencée par la jeune star mon-tante Nafissatou Thiam, et Fanny Smets (perche),flanquée de ses copines Aurélie De Ryck et ChloéHenry, auront les yeux rivés vers leur minimumeuropéen respectif. La Liégeoise, qui a établi unemeilleure performance belge à 4,25 m dimanchedernier, ambitionne cette fois de franchir 4,40m!

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