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FÉVRIER LA HOUILLE BLANCHE 33 rivalic-n, au moment cette rivière a été classée par l'or- donnance de i835, c'est qu'elle en a reconnu l'existence légale : et rien n'a été écrit de plus juste sur ce sujet que ces quelques lignes de Picard (Tome III, page 3o3) : « L'Ad- v miuislration est en général peu rigoureuse sur les justi- « fications ; elle se montre plus bienveillante encore, à cet K égard, pour les cours d'eau du domaine public que pour u les cours d'eau non navigables ni flottables : cette bien- « veillance s'explique par l'époque lointaine à laquelle doi- « vent remonter les preuves de l'existence légale, lorsque « l'objet n'a pas fait l'objet d'une vente nationale... » VI. Que faut-il entendre par « action en reconnaissance » ? L'indication d'une procédure pour une hypothèse, aussi étrangère à ce que l'on voit habituellement, aurait été la bien venue : aussi,le rédacteur de la loi de Finances se de- vail-il à lui-même de la laisser dans l'ombre. Mais, d'après les principes généraux, puisqu'il s'agit de faire « reconnaître conIre l'Etat » un 'droit acquis par « prescription » sur une rivière devenue non navigable ni flottable, c'est évidemment la procédure en reconnaissance d'un droit civil obtenu sur une chose reconnue susceptible d'appropriation privée. C'est le Tribunal civil qui devra en connaître sur assignation pré- cédée d'un mémoire déposé au greffe du Conseil de Préfec- tU1 ' P ' Paul BotJGATJLT, Avocat à la Cour d'Appel de Lyon. HYDRAULIQUE LES FORCES HYDRAULIQUES SCANDINAVES —( Suite )-— Usine de Yngeredsfors L'établissement dont je vais maintenant dire quelques mois est beaucoup moins considérable que les précédents, il est aussi de création récente et ne remonte pas à plus de trois ans. Yngeredsfors est situé sur la rivière /Etran près de la ville de Falkenbcrg à 90 kilomètres au Sud de Gôteborg. Fio. k. Bois flottés arrivant au barrage La rivière /Etran dessert un flottage considérable comme beaucoup d'autres cours d'eau du pays. La photographie ci-contre peut en donner une idée. Elle forme à Yngereds- fors mie chute naturelle d'environ 10 mètres que Ton a porté à 18 au moyen d'un barrage d'une douzaine de mètres de hauteur. Cet ouvrage présente en plan la forme d'un arc circulaire, de 200 mètres de rayon. La moitié de gauche porte des vannages mobiles, elle est divisée en six travées de 8 mè- tres par des piliers contreforts larges de 2 m 25 revêtus en maçonnerie et forme déversoir régulateur. Les quatre pre- mières travées en parlant de la rive sont pourvues chacune de huit vannes en charpente, guidées par des montants métalliques, type fréquent dans les prises d'eau Scandina- ves ; les deux suivantes sont munies d'aiguilles en bois. Les seuils et la pente qui leur fait suite sont revêtus de granit ; ils onl subi une épreuve pratique qui a montré la bonne qualité de cet appareil car, vers la fin des Iravaux, ou a dù faire passer,en moins de 10 jours, sur ces seuils cou- verts d'à peine o m ro d'eau 3oo 000 pièces de bois Hottes et aucun dommage n'en est résulté. 11 y a maintenant pour l'évacuation des bois un couloir spécial bien organisé. La moitié droite du barrage est également divisée par des piliers contreforts mais les intervalles qui les séparent n'ont plus de vannages mobiles ; ils sont fermés par des voûtes pleines en béton en forme de segments cylindri- ques convexes vers l'amont comme à Gullspâng, mais ici la fondation est largement étendue sur le rocher qui affleu- rait partout. Tout le corps du barrage est en béton de ciment, on en a employé environ 1.4.000 tonnes. Une portion importante a dù être fabriquée et mise en place pendant l'hiver par des froids de — 16 0 ; o n n ' a pas ralenti néanmoins la marche des travaux et l'on a exécuté ces béton nages dans des ateliers chauffés spécialement. Le chantier avait été pourvu d'un outillage approprié ; u n e station électrique de 100 IIP commandait les broyeurs, les pompes et l'éclairage. Le mètre cube de béton de ciment revient à aa fr. 5o ou à 35 fr. en y comprenant les dépenses d'échafaudages, main-d'oeuvre et emploi. Le, mèlrc cube de maçonnerie (au ciment) des contre- forts revient à 3o fr., celui du déblai rocheux à 7 ou 8 fr. à ciel ouvert et à 20 francs en soulerrain. Le bâtiment de l'usine, rectangulaire, est placé sur la rive droite juste au bout du barrage, ce qui a supprimé toute canalisation. il a deux étages largement éclairés et une toiture en terrasse. Il contient 3 groupes générateurs princi- paux commandés chacun par une turbine Francis double de 2 750 HP tournant à a5o tours et deux gi'oupes excitateurs de n o IIP à 4y5 tours. Les alter- nateurs triphasés de 2 4oo kw. fournissent le courant à k 000 volts, «des transformateurs à huile logés dans l'étage supérieur l'élèvent à 4o 000. Il est distribué dans un réseau de rao kilomètres par deux lignes séparées de conducteurs en cuivr" de 5 m m . et demi de diamètre portés sur poteaux en sapin. Au passage des rivières et des voies ferrées, les supports sont formés de hauts pylônes métalliques, la portée va jusqu'à 180 m . (traversée de la rivière Viskan). La ligne a coûté 4 970 fr. pa,- kilomètre, toutes charges comprises. La tension est abaissée à 10 000 volts dans les sous-stations principales et à 800 volts dans les réseaux secondaires de distribution. Les dépenses s'élèvent à 970 000 fr. pour les constructions et 5ooooo francs pour l'outillage, soit en tout à 1478000 francs, c'est-à-dire à iojï francs par cheval électrique ins- 1 allé et transformé. Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1911007

HYDRAULIQUE - shf-lhb.org · K égard, pour les cours d'eau du domaine public que pour u les cours d'eau non navigables ni flottables : cette bien- ... Usine de Yngeredsfors ... Tout

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FÉVRIER LA HOUILLE BLANCHE 33

rivalic-n, au m o m e n t où cette r iv iè re a été classée p a r l'or­donnance de i 8 3 5 , c'est qu 'e l le en a r e c o n n u l 'existence légale : et r i en n ' a été écri t de p l u s j u s t e su r ce su je t que ces quelques l ignes de P ica rd (Tome III , page 3o3) : « L'Ad-v miuis l ra t ion est en géné ra l p e u r i g o u r e u s e su r les jus t i -« fications ; elle se m o n t r e p lus b ienve i l l an te encore , à cet K égard, p o u r les cours d 'eau d u d o m a i n e p u b l i c que p o u r u les cours d 'eau n o n nav igab les n i flottables : cette b ien-« veillance s 'expl ique pa r l ' époque lo in ta ine à laquel le doi-« vent r e m o n t e r les p reuves de l 'exis tence légale , lo rsque « l'objet n 'a pas fait l 'obje t d ' u n e ven te n a t i o n a l e . . . »

VI . Que faut-il entendre par « action en reconnaissance » ?

L'indicat ion d ' u n e p r o c é d u r e p o u r u n e h y p o t h è s e , aussi étrangère à ce que l 'on voi t h a b i t u e l l e m e n t , aura i t été la bien venue : a u s s i , l e r é d a c t e u r de la loi de F inances se de-vail-il à l u i - m ê m e de la laisser dans l ' o m b r e . Mais, d ' après les principes g é n é r a u x , pu i squ ' i l s 'agit de faire « r econna î t r e conIre l 'Etat » u n 'droit acqu is pa r « p resc r ip t ion » sur u n e rivière devenue n o n n a v i g a b l e n i flottable, c'est é v i d e m m e n t la procédure en r econna i s sance d ' u n droi t civil o b t e n u sur une chose r e c o n n u e suscept ib le d ' a p p r o p r i a t i o n pr ivée . C'est le Tr ibunal civil qui devra en c o n n a î t r e su r ass igna t ion p ré ­cédée d 'un m é m o i r e déposé au greffe d u Consei l de Préfec-

t U 1 ' P ' P a u l BotJGATJLT, Avocat à la Cour d'Appel de Lyon.

HYDRAULIQUE

LES FORCES HYDRAULIQUES SCANDINAVES

—( Suite ) - —

Usine de Yngeredsfors

L'établissement d o n t j e vais m a i n t e n a n t d i r e que lques mois est b e a u c o u p m o i n s cons idérab le que les p récéden t s , il est aussi de créa t ion r écen te et n e r e m o n t e pas à p lus de trois ans .

Yngeredsfors est s i tué su r la r iv ière / E t r a n près de la ville de F a l k e n b c r g à 90 k i lomè t r e s au Sud de Gôteborg .

Fio. k . — Bois flottés arrivant au barrage

La rivière / E t r a n desser t u n flottage cons idérab le c o m m e beaucoup d ' a u t r e s cours d ' eau d u pays . La p h o t o g r a p h i e ci-contre peu t en d o n n e r u n e idée . Elle f o r m e à Yngereds ­fors mie chute na tu re l l e d ' env i ron 10 mè t r e s que Ton a por té

à 18 au m o y e n d ' u n b a r r a g e d ' u n e douza ine de m è t r e s de h a u t e u r . Cet o u v r a g e présen te en p lan la fo rme d ' u n a rc circulaire, de 200 m è t r e s de r a y o n . La moi t i é de g a u c h e por t e des vannages mobi les , elle est divisée en six t ravées de 8 m è ­tres p a r des pil iers contrefor ts larges de 2m25 revê tus en m a ç o n n e r i e et fo rme déversoir r é g u l a t e u r . Les q u a t r e p r e ­mières t ravées en p a r l a n t de la r ive sont p o u r v u e s c h a c u n e de h u i t v a n n e s en cha rpen t e , gu idées pa r des m o n t a n t s méta l l iques , type f réquen t d a n s les prises d 'eau Scandina­ves ; les deux su ivantes son t m u n i e s d 'a igui l les en bois .

Les seuils et la pen te qu i leur fait sui te son t revêtus de g r a n i t ; ils onl subi u n e épreuve p r a t i que qui a m o n t r é la b o n n e qua l i té de cet appare i l car, vers la fin des Iravaux, ou a d ù faire passe r , en m o i n s de 10 j o u r s , su r ces seuils cou­verts d 'à pe ine o m r o d 'eau 3oo 000 pièces de bois Hottes et a u c u n d o m m a g e n ' e n est résul té . 11 y a m a i n t e n a n t p o u r l ' évacuat ion des bois u n couloi r spécial b ien o rgan i sé .

La m o i t i é droi te d u ba r r age est éga l emen t divisée pa r des pi l iers cont re for t s m a i s les in terval les qu i les séparen t n 'ont p lus de v a n n a g e s mobi les ; ils sont fermés p a r des voûtes ple ines en bé ton en forme de s e g m e n t s cy l indr i ­ques convexes vers l ' a m o n t c o m m e à Gul l spâng , ma i s ici la fonda t ion est l a r g e m e n t é tendue su r le rocher qu i affleu­rait pa r tou t .

Tout le corps d u b a r r a g e est en béton de c i m e n t , on en a employé env i ron 1.4.000 t o n n e s . Une por t ion i m p o r t a n t e a dù être fabr iquée et mise en place p e n d a n t l 'h iver pa r des froids de — 16 0 ; on n ' a pas ra len t i n é a n m o i n s la m a r c h e des t r avaux et l 'on a exécuté ces bé ton nages dans des ateliers chauffés spéc ia lement .

Le chan t i e r avai t été p o u r v u d ' u n out i l lage app rop r i é ; u n e stat ion é lec t r ique de 100 I IP c o m m a n d a i t les b royeu r s , les p o m p e s et l ' éc la i rage .

Le m è t r e cube de béton de c i m e n t r ev ien t à aa fr. 5o ou à 35 fr. e n y c o m p r e n a n t les dépenses d ' échafaudages , m a i n - d ' œ u v r e et emplo i .

Le, m è l r c c u b e de m a ç o n n e r i e (au c imen t ) des con t re ­forts r ev i en t à 3o fr., celui d u débla i r o c h e u x à 7 ou 8 fr. à ciel ouver t et à 20 francs en sou le r ra in .

Le b â t i m e n t de l 'us ine , r ec t angu la i r e , est placé sur la rive dro i te ju s t e au bout d u b a r r a g e , ce qui a s u p p r i m é toute cana l i sa t ion .

il a d e u x étages l a r g e m e n t éclairés et u n e to i tu re en terrasse. Il con t i en t 3 g roupes géné ra t eu r s p r inc i ­p a u x c o m m a n d é s c h a c u n pa r u n e t u r b i n e Franc i s doub l e de 2 750 HP t o u r n a n t à a5o tours et deux gi 'oupes exci ta teurs de n o IIP à 4y5 tou r s . Les alter­n a t e u r s t r iphasés de 2 4oo k w . fourn issen t le c o u r a n t à k 000 vol ts , «des t r ans fo rma teu r s à hu i l e logés dans l 'é tage supé r i eu r l 'é lèvent à 4o 000. Il est d i s t r ibué dans u n réseau de r ao k i lomèt res pa r deux l ignes séparées de c o n d u c t e u r s en cu iv r" de 5 m m . et demi d e d i a m è t r e portés su r po teaux en sap in . Au passage des r iv ières et des voies ferrées, les suppor t s sont formés de h a u t s pylônes méta l l iques , la por tée va j u s q u ' à 180 m . (traversée de la r iv ière Viskan) . La l igne a coûté 4 970 fr. pa,- k i lomè t re , toutes charges compr i se s . La tension est abaissée à 10 000 volts d a n s les sous-s ta t ions p r inc ipa les et à 800 volts dans les réseaux secondaires de d i s t r i bu t i on .

Les dépenses s 'élèvent à 970 000 fr. p o u r les cons t ruc t ions et 5ooooo francs p o u r l 'out i l lage , soit en tou t à 1478000 francs , c 'est-à-dire à iojï f rancs pa r cheval é lec t r ique ins -1 allé et t r a n s f o r m é .

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1911007

LA HOUILLE BLANCHE

FIG. 5. — Partie fixe du barrage

Le tout est complé t é p o u r les cas de p é n u r i e de basses eaux pa r u n e stat ion de secours é tabl ie à Yarbe rg qui com­p r e n d t rois t u r b i n e s à v a p e u r de 3 ooo I IP ; le cheval-va­peur ins ta l lé y rev ien t à i 65 f rancs .

Usine de Frykfors ; ,

11 y a d a n s le Verrn land, au nord -oues t d u lac Vâ-n e r n , un g r o u p e de t rois lacs (Fryfcen) qu i on t en­semble u n e l o n g u e u r de 70 k i l om. ; ils s 'écoulent dans le Vâner pa r la r i ­vière Nors .

Il y existai t depu i s long­t e m p s u n e a n c i e n n e us i ­n e (mou l in et pol issage d e bois) , desservie pa r u n e grosse condu i t e en bois de 3 m 5o de d i a m è t r e d ' u n méd ioc re r e n d e m e n t .

C o m m e il y avait, là u n e c h u t e assez i m p o r t a n t e (8 m a5 ) , o n eut l ' idée de profi ter des d ispos i t ions favorables des l ieux p o u r relever la r e t e n u e j u s q u ' a u n iveau des lacs pa r u n b a r r a g e qu i leur servî t de r é g u l a t e u r . P a r ce m o y e n , on a p u por te r de i5 à 25 m 3 p a r seconde le débi t m i n i m u m de la r iv iè re et ut i l iser babil ue l l ement 47 m 3 qu i d o n n e n t , sous la c h u t e de 8m2b u n e pu i s sance de 4 000 I IP

Ce r e m a r q u a b l e 1 ésul la t n ' a pas été o b t e n u sans de sérieuses difficultés pa rce q u ' o n a d û cons t ru i r e le ba r r age s u r u n espace resserré , dans u n c o u r a n t p ro ­fond et r ap ide d o n t on n e pouva i t se débar rasser par­t i e l l ement q u ' e n le d é t o u r n a n t p a r la canal isa t ion en bois, de l ' anc i enne us ine .

Les ' ' t ravaux d é b u t è r e n t au p r i n t e m p s T907 pa r l ' é tabl i ssement d ' u n b a t a r d e a u de 10 m . de h a u t e u r fo rmé de deux parois en m a d r i e r s assemblés avec bourrage, i n t e rméd ia i r e d ' a rg i le et de sable ; il n e pu t pas résister aux crues d e la saison t rès p luv ieuse qu i d o n n è r e n t des débi t s de p lus de 3oo m 3 . On le re ­cons t ru is i t donc su r u n type t ou t différent fo rmé de g r a n d s chevalets on c h a r p e n t e de 10 m . de h a u t e u r , espacés de r m 5 o , so l idement ferrés, chargés de pierres et r e t e n u s p a r des câbles d 'acier , c h a c u n d 'eux-pesai t 7 t o n n e s 1 /2 . Malgré ces p récau t ions , ce second ba­ta rdeau fut aussi e n d o m m a g é et l 'on d u t en refaire

Fie. 0. — Parti* mobile du barrage

u n t ro i s ième en m a d r i e r s jo in t i f s assemblés su r une forte c h a r p e n t e ra id ie par des câbles et g a r n i e à sa base d ' u n massif de terre a rg i leuse . On réuss i t enfin à se débar rasse r des eaux et l 'on p u t tenir la fouille épuisée au m o y e n d ' u n e p o m p e cen t r i fuge . Les fon­da t ions fu ren t c o m m e n c é e s en d é c e m b r e 1907 et le b a r r a g e t e r m i n é en j u i n 1908.

Cet o u v r a g e est fo rmé p a r u n massif d e b é t o n avec blocs in terca lés ; il est r evê tu de tôle d 'acier et de moe l lons de g r an i t . La s u p e r s t r u c t u r e consis te en chevale ts méta l l iques qu i se rven t de gu ides à 3g v a n n e s en bois la rges de 1 m . et h a u t e s d e 4, que, l 'on manoeuvre au m o y e n d ' u n treui l de 5 tonnes qu i c i rcule d ' u n b o u t à l ' au t re d u b a r r a g e . Il y a aussi u n e échelle à poissons et u n couloir p o u r les. bois flottés avec seuil mob i l e .

Il n ' y a n i cana l d ' a m e n é e n i ' condu i t e s forcées ; l ' u s ine est si tuée su r la r ive g a u c h e , j u s t e au b o u t du

b a r r a g e et l 'eau de la r e t enue pénè t r e i m m é d i a t e m e n t dans les c h a m b r e s des tu rb ines . Ces c h a m b r e s , au n o m b r e do. qua t r e , sont m u n i e s de r a i n u r e s à pout re l les , gri l les et vannes de ga rde , cl c h a c u n e about i ! à lu fosse d ' u n e t u r b i n e horizon-

talc d o u b l e de 1 000 IIP, L 'a rbre ver t ica l de celle-ci po r t e l ' a l t e rna t eu r corres­p o n d a n t et 2 pet i ts grou­pes exci ta teurs accompa­g n e n t les t u r b i n e s d u mi­l ieu. Il n ' y a encore que 3 grosses u n i lés en place (3 000 HP) en 1910. Le ca­na l de fuite, c reusé dans le ;

roche r , est couver t d'une voû te qu i po r t e les murs des c h a m b r e s d ' eau et for­m e la paro i an t é r i eu re des fosses des t u r b i n e s . Le bâ­t i m e n t de l ' us ine dont celles-ci o c c u p e n t le sous-sol, est en m a ç o n n e r i e et à

é tages , deux étages , la salle des m a c h i n e s au rez-de-chaussée, con t i en t les a l t e rna t eu r s , appa­reils de c o m m a n d e et d e r é g u l a t i o n , le t ab l eau et tou te la basse t ens ion , à l ' é tage supé r i eu r sont les t r a n s f o r m a t e u r s et la h a u t e t ens ion . — Le c o u r a n t sort de l 'us ine à 34 000 volts; il est d i r igé su r la ville de Kai i s lad .

F10. 7. — L'Usine (Pendant, la construction d'une bâche dans le canal de fuite pour l'essai des turbines)

FÉVRIER LA HOUILLE BLANCHE 35

L'ensemble de l 'ms ta l la l ion a coulé :

Pour les b à t a r d e a u x . , 83 3oo fr. Pour le b a r r a g e 180 5oo » Pour l 'us ine e l son out i l l age 875000 »

c'est-à-dire e n tota l i té 1 i 3 8 800 »

ce qui fait ressor t i r la dépense p a r cheva l é lec t r ique i n s ­tallé à 380 francs p o u r 3 000 H P , m a i s ce p r i x baissera évi­demment au-dessous d e 3oo fr. l o r sque le 4° g r o u p e sera installé et la pu i s sance de l ' é t ab l i s sement por t ée à 4 000 H P .

Les proje ts o n t été dressés p a r le V a t l e n b y g g n a d s b y r â n qui a assuré l ' exécut ion p o u r le c o m p t e de la société p r o ­priétaire. Les t r a v a u x o n t été d i r igés p o u r le b a r r a g e p a r M. l ' ingénieur G. B e r g g r e n et p o u r l 'us ine pa r M. l ' ingé­nieur K. W i d e g r e n .

Usine de Jossefors

^~VvaTd~de q u i t t e r la Suède , i l m e reste à di re enfin que l ­ques mots des pe t i t s é tab l i s sements qu i se m u l t i p l i e n t u n peu par tou t et j e chois i ra i c o m m e e x e m p l e l 'us ine d e Jôs -sefors qui date de 1908. l.M'e est s i tuée d a n s l 'ouest d u pays près de la f ront ière de Norvège ; il y a là su r la r iv iè re Jôsse,

b ines s o n t placées d a n s des fosses au fond de ces c h a m b r e s c o m m e on le voit su r la coupe .

La salle des m a c h i n e s r e n f e r m e t rois a l t e rna teu r s t r i p h a ­sés et 2 d y n a m o s exci ta tr ices , les c o m m a n d e s h y d r a u l i q u e s , le p o n t r o u l a n t et le t ab leau .

Le c o u r a n t p r o d u i t à 7 000 volts est envoyé sous cet te ten­sion à u n e fab r ique de pâ te de bois et à la ville d 'Arv ika siluée à u n e faible d i s tance .

L ' ins ta l la t ion de Jôssefors a coûté env i ron 45o 000 francs p o u r les cons t ruc t ions de toutes catégories et 168 000 p o u r le ma té r i e l , ce q u i fait ressor t i r le cheval é lec t r ique ins ta l lé à 365 f rancs La pu issance totale est de 1 700 H P élec t r iques .

J e m ' e n t i end ra i à ces que lques exemples c o n c e r n a n t les usines hydro-é lec t r iques de la Suède ; ils n ' e n d o n n e n t évi­d e m m e n t q u ' u n ape rçu b i en i ncomple t , ma i s ils suffisent p o u r m o n t r e r que ces ins ta l la t ions n ' o n t r i en à envier à celles des au t res pays . Le caractère, d o m i n a n t q u i se dégage de l eu r é tude , c'est le soin appor l é à la régu la r i sa t ion préa­lable des déb i t s . Malgré la présence d ' i n n o m b r a b l e s lacs, il subsis te en effet b i en des écarts en l r c les débi ts d ' u n m ê m e

Ht 28

USINE DE JOSSEFORS

FÏG. 8. —> Plan général Fto. g. — Coupe par une turbine

dont le débi t n a t u r e l var ia i t autrefois e n t r e 8 e l 200 m 3 u n e chule de 7 m go . Grâce à la r égu la r i sa t ion d ' u n lac qu i la domine, on a p u amél io re r d ' abo rd ce r é g i m e et por te r à 22 m 3 le débi t i n d u s t r i e l l e m e n t u t i l i sable . Le b a r r a g e , assez court, a la fo rme d ' u n a rc de cercle convexe vers l ' a m o n t ; il est en m a ç o n n e r i e de g r a n i t avec c i m e n t .

Les eaux s 'écoulent p a r 3o v a n n e s en bois , de 1 m . d 'ou­verture et 3 m . de h a u t e u r manceuvrées à b ras et répar t ies on cinq g roupes ainsi q u e pa r u n e passe à aigui l les la rge de 5 m . p o u r les glaces . I l y a é g a l e m e n t des ouvrages spé­ciaux pour le floltage des bois et u n e échel le à po issons .

Le bâ t imen t de l ' u s ine , s i lué à l ' ex t rémi té d u ba r r age sur la rive g a u c h e , à 7 m . su r 28 ; il est cons t ru i t en b r i q u e s cl fondé sur le roche r . Les g roupes géné ra t eu r s son t au nombre de t rois , ils c o m p r e n n e n t , c h a c u n u n e t u r b i n e de 600 HP, à deux c o u r o n n e s , avec a r b r e ho r i zon ta l , logée dans une chambi*e d i s t inc te et six mè t r e s d ' asp i ra t ion ; les deux groupes exci ta teurs son t desservis p a r u n e canal isa­tion i ndépendan te . Toutes les t u rb ines se déve r sen t d a n s le canal de fuite p lacé sous les c h a m b r e s et pe rcé dans le roc­

hes trois c h a m b r e s d 'eau sont t e r m i n é e s le l o n g d u m u r de 1 usine pa r des fonds d e m i - c y l i n d r i q u e s ver t i caux en béton a rmé cl l 'eau s'v élève h 6 m. de h a u t e u r : les tur-

cours d 'eau à l 'é tal n a t u r e l . Les m i n i m a pa r k i lomè t re ca r ré de bass in ve r san t t o m b e n t à 2 ou 3 li tres pa r seconde , t and i s que les débi t s m o y e n s var ien t en t re 8 cl 20 litres ; aussi est-il de r ég i e à p e u près cons tan te , c o m m e j e l 'ai déjà di t , d ' a m é n a g e r les lacs en bass ins r égu l a t eu r s qui r e t i e n n e n t les c rues et p e r m e t t e n t ensu i te d ' amél io re r g r a n d e m e n t les él iages. Cette u t i le t r ans fo rma t ion se t rouve la p l u p a r t du t emps facilitée pa r le p e u de va leur des terres r ivera ines et la r a r e t é des hab i t a t i ons ; elle serait à coup sûr beau­coup p l u s onéreuse chez n o u s , ma i s il faut r econna î t r e q u ' e n F r a n c e le p r o b l è m e de la régular i sa t ion des cours d 'eau n ' a pas j u s q u ' i c i affilé su f f i samment l ' a t t en t ion et que n o u s avons t ou t à g a g n e r à su ivre sous ce r a p p o r t l ' exemple des pays d u Nord. Voici p o u r t e r m i n e r u n tableau dressé p a r M. Svcn Lubeck et qui d o n n e u n e idée des résul­tats q u e l 'on p e u t ob t en i r pa r des régu la r i sa t ions b ien en­t e n d u e s (Voir p a g e 36) .

Ainsi la r égu la r i s a t i on de ces d ix lacs p r o c u r e u n e réserve tota le de i 4 mi l l ions de mè t r e s cubes et u n e puissance de 63o 000 H P sans coûte r p l u s de i 5 mi l l i ons de francs, c'est-à-dire o cen t . 11 p a r m è t r e cube e m m a g a s i n é ou ?4 francs pa r cheva l o b t e n u . C'est u n résu l t a t a b s o l u m e n t r e m a r ­quab l e e t l 'on che rche ra i t en vain le parei l s u r l e con t inen t ,

36 LA HOUILLE BLANCHE

DESIGNATION

de quelques lacs suédois

Torn trask Stor Uman Storsjéjn Detlensjoarrta Stljean Vattern Sommei l Vanern , Fisjon Lagansjoar, Balmen, VidOstern,

Flàren

Ensemble pour / T O T A U X . . . . ces dix lacs I réunis. I MOYENNES .

ALTITUDES AU-DESSUS

de la mer

CAPACITÉ DES RÉSERVOIRS

(en millions de mètres cubes)

342 m. 1 090 348 960 292 1100 42 i3o

161 7 3 5 88 910

146 i 9 5 44 8490

120 11

I5O 440

14056,7

DEPENSES

TOI ALES (en millions

de francs)

2,240 4,620 0,210 o,56o 1,400 0,672 2,520 0,140

1,680

15,162

EN CENTIMES par mètre cube

emmagasiné

0,11 0,24 0,42 0,17 0,08 o,i5 0,35 0,04 1,20

0,39

0,107

oEBIT DES MASSES E -TJX en mètre cube par seconde

AVANT

régularisation

la 25 55 8

5o 27

7-4 460

0,45

18

APRES

régularisation

5i 74

145 13,5 90 40 14

55o 2,25

44

PUISSANCES GAGNÉES

(HP nets sur l'arbre des

turbines)

1 IOOOO HP 10 fr. 140 000 16 225000 20

2 200 9 5 60000 10400 134 8 55o 67

(78 37000 67 (78

t 900 74

35 000 49

|63oo5o

PRIX DE REVIENT

par HP gagné

24

II. — NORVEGE

E n Norvège, les forces h y d r a u l i q u e s n e sont pas m o i n s cons idérables q u ' e n Suède, m a i s elles offrent des caractères u n peu différents. D ' u n e façon généra le les eaux d ive rgen t a u t o u r de la g r a n d e l i gne de faîte q u i , depu i s le Sud-Ouest de la pén insu l e s ' épanoui t en h a u t s p l a t eaux dans le Télé­m a r k , le J o t u n (Galdhopig = 2 5 6 i m . , Gl i l t e r l ind — 2 554), en calotte glaciaire au Jos tcda l sbrae (2o33), sur le p la teau d u Dovre et se p r o l o n g e dans le Nord-Est j u s q u ' a u x pays l apons .

Le ve r san t le p l u s vaste en surface envoie ses eaux a u fjord de Chr i s t i an ia et au Skage rack p a r des fleuves abon­dan t s or ientés au Sud-Est p u i s au Sud ( G l o m m e n , D r a m -mense lv , e t c . ) , qu i f o r m e n t de n o m b r e u s e s et pu issantes chu tes et t r ave r sen t d ' i n n o m b r a b l e s lacs a d m i r a b l e m e n t dis­posés c o m m e appare i l s r é g u l a t e u r s . Les préc ip i ta t ions at­m o s p h é r i q u e s y son t modé rées (o m 6o sur la côte à Chr is ­t ian ia) et parfois e x t r ê m e m e n t faibles (o m 3o en cer ta ins po in t s d u G u d b r a n d s d a l au n o r d d u lac Mjôsen) .

A pa r t i r d 'Arenda l et d a n s tou te la p o i n t e mér id iona le de la p é n i n s u l e , les bass ins , t rès resserrés , descenden t droi t au Sud , on y recuei l le r' a34 de p lu ie su r la côte à Mandai et à pe ine i"'oo dans T in té r i eur ; on y t r o u v e encore des chu tes et des lacs n o m b r e u x .

Au-delà de la m e r d u Nord et j u s q u ' a u paral lè le de 62 0

les bass ins pet i ts et escarpés s 'o r ien ten t d ' abord au Sud-Ouest , puis à l 'Ouest, sauf au tou r d u Sognef jord où ils for­m e n t u n e sorte de ce in tu re r a y o n n a n t e ; c'est de beaucoup la zone la p lus r i che en préc ip i ta t ions ; la r épu ta t ion des p lu ies de Bergen est devenue c lass ique, elles a t t e ignen t leui m a x i m u m u n peu p lus au Nord (Matre 2 œ 7o, Mcelven 2 m 8ol et d i m i n u e n t ensu i t e assez vile en a l lant vers l ' in tér ieur . Au fond d u Sognefjord par exemple , à i3o k i lomètres de la côte, on ne recuei l le que o m 6S con t re i^oo et a m o o à l 'entrée. Les ven ts du l a rge , arrêtés pa r ,1c rempart , m o n t a g n e u x de la c h a î n e côtière, s'y d é c h a r g e n t de l eu r h u m i d i t é et ar r i ­ven t p r e sque secs de l ' au t re côté ; aussi les cours d 'eau d u versant Ouest, cour ts et rap ides , ont- i ls des débits p r o ­p o r t i o n n e l l e m e n t supér ieurs à ceux d u versant Est et des puissances considérables eu égard à leurs faibles l ongueu r s .

A pa r t i r d u 62 e degré , les pen tes vers l 'At lan t ique s 'orien­tent vers le Nord-Ouest , les bass ins que lque peu élargis au­tour d u fjord de T r o n d h j e m , f o r m e n t ensui te le l o n g de la côte u n ét roi t ve rsan t j u s q u ' a u x env i rons de Tromsô , après

quo i ils t o u r n e n t au Nord et m ê m e au Nord-Est avec la ri­vière Tan a d o n t le cours m a r q u e la f ron t iè re russe et o ù les p réc ip i t a t ions annue l l e s t o m b e n t à o™3o.

P r e s q u e p a r t o u t u n sol i m p e r m é a b l e laisse t ou t a u ruis­se l l ement superficiel ; le c l i m a t h u m i d e au sud , froid dans le n o r d , n e favorise pas n o n p lus les per tes p a r évapora-l ion en sor te que tou t concour t à m a i n t e n i r d a n s les tal­wegs des débi ts élevés. Les lacs e x t r ê m e m e n t n o m b r e u x j o u e n t u n rô le capi ta l dans le r é g i m e h y d r o l o g i q u e d u pays, ils son t en géné ra l a l longés , étroits et parfois t rès pro­fonds (*). Leur a m é n a g e m e n t en réservoirs fait, c o m m e je l 'ai dé jà di t , pa r t i e i n t é g r a n t e de t o u t p r o g r a m m e de forcé h y d r a u l i q u e , c'est u n des caractères les p lus f r appan t s et les p lus cons tan t s de cette i ndus t r i e et les résu l ta t s mér i t en t d 'ê t re no tés .

J e n e citerai pas tous les bass ins où l 'on a é tud ié , ni m ê m e ceux o ù l 'on a déjà résolu le p r o b l è m e de la régu la r i sa t ion des débi ts , r é m u n é r a t i o n seule en serait l o n g u e , j e m e bor­ne ra i à que lques exemples , pr is u n p e u p a r t o u t :

L ' u n des p lus anc iens est celui d u lac Mjôsen d ' o ù sort le V o r m e n , affluent du G l o m m e n , il couvre u n e surface de 362 k i l om. car rés . Dès avan t 1860, o n avai t re levé son ni­veau de 2m3o, ce qu i a a u g m e n t é la capaci té d u réservoir n a t u r e l de S30 millions de mè t r e s cubes ; te r ésu l t a t ne suffisant pas encore p o u r les g r a n d e s us ines établies su r la pa r t i e in fé r ieure d u fleuve, on a p r é p a r é un n o u v e a u relè­v e m e n t qu i p r o c u r e r a d 'après Srelren u n e a u g m e n t a t i o n de pu i s sance de 260 000 H P .

Dans le bass in de la D r a m m e n e l v , des b a r r a g e s existent dé jà a u x d é b o u c h é s des lacs Soneren et Spi r i l len , il est ques­t ion d 'en é tabl i r d ' au t res aux lacs Randsf jord , Krôde ren el E c k e r n , qu i d o n n e r o n t u n acc ro i s sement de pu i s sance de i5oooo H P p o u r u n e dépense de 3 mi l l ions de f rancs . On ob t i end ra 200 000 H P sur le Numeda l s l aagen avec u n bar-

(*) Beaucoup de lacs de l'intérieur ont leur fond au-dessous du niveau do la mer. Exemples :

Altitudes au-dessus de la mer : Mjôsen, 36A m. ; Tinsjoe, 190 m. ; Norsjo, i5 rn. ; Luiidevelancl, 45 m. ; Opstrynsvand, a5 m. ; Hornin-dalsvand, 52 mètres.

Profondeurs maxima : Mjôsen, 44o m. ; Tinsjoe 436 m. ; Norsjo, 177 m. ; Lundevand, Sio m. ; Opstrynsvand, 198 rn. ; Hornindalsvand, 486 mètres.

Ce dernier est sans doute le plus profond des lacs de Norvège et il faut, aller fort loin en pleine mer pour atteindre les mêmes niveaux de fonds.

FÉVHIER LA HOUILLE BLANCHE 37

rage de 10 m. au T u n h o r d f j o r d et u n de 5 m . au Paalsbuf-jord. la dépense sera de S3o ooo f rancs .

On ne s'est pas a t t aché s e u l e m e n t a u x g r a n d s fleuves, on a régularisé aussi des cours d 'eau d ' i m p o r t a n c e modes te qui sont devenus a ins i capables de puissances cons idérables , par exemple la pe t i te r iv ière qu i t raverse Chr i s t i an ia , FAc-Kerselv, don t le bass in n ' a que 3 24 k i l omè t r e s carrés et o ù l'on a ob t enu 5 ooo H P , ou encore le Far r i se lv près de Skien qui en d o n n e 2 ooo.

Il y a, tout au fond d u Sognef jord , un pet i t bass in de •SS ki l . q. où s 'écoulent les eaux d u lac Ty in et de p lus ieurs autres lacs p lus pet i ts ; on v i en t d 'y c o m b i n e r tou t u n en­semble de ba r r ages et de dér iva t ions que j e décr i ra i p lus loin en pa r l an t de l ' us ine de Tya, qui p o r t e n t à env i ron - 5oo litres par seconde le débi t m i n i m u m qu i , a v a n i ces travaux n ' a t t e igna i t g u è r e que r ooo l i t res et, c o m m e on dispose là de i ooo m . de c h u t e , on a créé d u coup u n e puissance n o u v e l l e de p l u s de 6o ooo H P , chiffre tou t à fait remarquable p o u r u n s i pe t i t bassin Mais ce que l 'on est en train de faire dans le bass in de la Skienselv est encore plus f rappant et mér i t e u n e m e n t i o n spéciale.

Vers l 'a l t i tude de 900 m . sort du lac Mjôsvand u n m o ­deste ruisseau appelé Maana qu i fo rme la célèbre cascade de Kjukanfos (H. io5 m . ) et, qu i , p e n d a n t l 'h iver , n ' ava i t guère que 6 à 7 m 3 . A v a n t d ' a m é n a g e r la c h u t e d ' env i ron 5oo mèt res que f o r m e n t les 9 p r e m i e r s k i lomèt res de la vallée, on a s a g e m e n t c o m m e n c é p a r é tabl i r à la sort ie du Mjôsvand u n b a r r a g e h a u t de TO m . qu i a d o n n é u n e p re ­mière réserve de 5?5 mi l l ions de m è t r e s cubes et p e r m i s de porter à 4o m 3 pa r seconde au l ieu de 7 le débi t de l 'é t îage. Un nouveau r e l è v e m e n t de 2 m è t r e s à pe ine t e r m i n é , v ien t de por ter la réserve à Soo mi l l ions et le déb i t m i n i m u m à !q m 3 . La m ê m e r iv iè re t r a v e r s a n t p lus lo in le lac T inns jô , on l'a éga lement p o u r v u d ' u n b a r r a g e de k mè t r e s qu i p ro ­cure u n e au t re réserve de :?.i5 mi l l i ons de m è t r e s cubes . Enfin, la r égu la r i sa t ion de p lus ieurs au t res lacs va bientôt, accroître ce chiffre si b ien q u e , u n e fois l ' e n s e m b l e t e r m i n é , on disposera d ' u n e réserve tota le de 1 500 millions de m è ­tres cubes. Il n ' y a de c o m p a r a b l e s j u s q u ' i c i que les n o u ­veaux réservoirs des g r a n d s fleuves a m é r i c a i n s , m a i s leurs barrages cou len t fort che r t and i s que le p r o g r a m m e qui s 'accomplit sans b r u i t d a n s cet te vallée d u T é l é m a r k n ' a u r a pas coûté 3 mi l l ions -de f rancs , c 'est-à-dire m o i n s de deux rnillimes par mètre cube de bassin. On t rouve d o n c r éun i s là un admi rab le sys tème de r égu la r i s a t i on et u n b o n m a r c h é exceptionnel .

Voici, c o m m e p o u r la Suède, d 'après M. Sven Lûbeek , le tableau des r égu la r i sa t ions les p lus r e m a r q u a b l e s ob tenues eu Norvège •

On a d o n c ici u n e réserve de a mi l l i a rds 700 mi l l i ons de mèt res cubes et 7x0000 H P ob t enus p o u r 19 mi l l i ons de francs , ce qu i fait payer le m è t r e c u b e de réservoi r o fr. 007 et le cheva l n e t 27 francs, résu l ta t n o n m o i n s r e m a r q u a b l e que celui cité p lus h a u t et qu i au p o i n t de vue é c o n o m i ­que , laisse loin de r r i è re lui tout ce qu i a été fait dans ce sens su r le con t i nen t .

La car te c i -annexée m o n t r e c o m m e p o u r la Suède l 'é tat ac tuel des indus t r i e s h y d r a u l i q u e s en Norvège : les us ines de 1 000 H P et au-dessus y sont p o u r le m o m e n t au n o m b r e d ' e n v i r o n soixante-dix et r ep ré sen t en t u n e pu i s sance totale de 5 i o 000 H P , c 'est-à-dire à peu près a u t a n t q u ' e n Suède . Les pet i tes us ines et les é tab l i ssements de bois , p o u r la p l u ­pa r t assez anc iens , y offrent à peu p rès les m ê m e s cond i ­t ions généra les , ma i s les g r andes ins ta l la t ions récentes et cel­les que l 'on p répa re s'en d i s t i n g u e n t par des caractères b ien t r anchés Tand i s q u ' e n Suède les g r andes usines centra les de d i s t r i bu t i on et de t r a n s p o r t absorben t la m a j e u r e par t ie de l ' énerg ie h y d r a u l i q u e , en Norvège au con t ra i re , ces éta­b l i s sements sont b e a u c o u p moins n o m b r e u x , le p lus im­portai ! I 'est ac tue l l ement à KykkeLsnid su r le ( J lommen non loin de Chr i s t i an ia , il c o m p t e env i ron 36 000 HP, les au t res son t b e a u c o u p p lus modestes et leur n o m b r e ne dépasse pas une douza ine , aussi les s ta t ions généra t r i ces de force et l u m i è r e qui fourn i ssen t en Suède 200 000 I IP , c 'est-à-dire la m o i t i é de la pu issance ac tue l l emen t a m é n a g é e dans ce pays , n e d o n n e n t en Norvège q u e 80000 IIP, c 'est-à-dire u n peu m o i n s d u s ix ième de la puissance totale ; cela t ient sans dou te à ce q u e la popu la t ion est s ens ib l emen t m o i n s dense en Norvège et les g r a n d s cent res m o i n s n o m b r e u x E n r e v a n c h e l ' é lec t ro-chimie y l ient b e a u c o u p p lus de place et s'y a n n o n c e c o m m e devan t en p r e n d r e à bref délai b i en p lus e n c o r e . En Suède, les us ines h y d r o - c h i m i q u e s n ' e m p l o i e n t guère que 3o 000 H P tandis qu ' en Norvège elles en u t i l i sen t déjà 360 000 et p r o c h a i n e m e n t b e a u c o u p p lus .

Je n ' e n t r e p r e n d r a i pas de tes décr i re , j e m e b o r n e r a i , c o m m e p o u r la Suède, à que lques r e n s e i g n e m e n t s choisis p a r m i ceux qui para i ssen t les p lus carac tér is t iques .

Usine de Varna

Vers la la t i tude de Chr i s t i an ia , le G l o m m e n t raverse le lac Oieren (102 m . d 'a l t i tude et 87 k m q . de superficie) p o u r s 'écouler ensu i te pa r u n e p e n t e r ap ide vers le Skagerack en f o r m a n t p lus ieurs chu tes i m p o r t a n t e s (Halfredfos, Fos-sumfos , e t c . ) , depu i s l o n g t e m p s uti l isées à Sa rpsbo rg (scieries de Bor regaa rd 16 000 H P , us ines é lectr iques et ch i ­m i q u e s de Hafs lund 27 000) et depuis peu à Kykkels rud (centra le de 36 000 IIP p o u r Chr i s t i an ia ) et à Varna (55 000 H P ) . Cet ensemble , qui c o m p t e r a b ien tô t u n nouve l éta-

NOMS DES LACS ALTITUDES

CAPACITÉ DES RLSER\01RS

en millions de mètres cubes

DÉPE

10'! AU5S

en francs

STSES

EN CENTIMES par mètre cube

emmagasiné

DÉBIT DES B en mètre cub

régularisation

ASSES EAUX s par seconde

APRES

régularisation

PUISSANCES N E ! IES> GAGNÉES

HP sur l'arbre des turbines

PRIX DE REVIENT

par HP obtenu

Mjosen... Cinsjo . . . . Mjôsvand Veivand Tyin, Aursjon

TOTAUX

MOYENNES

121 190 902 89-2

1076

»!

»

ÏO8O 3 2 0 ;8oo i35 IQO

r 2 8 7 *

4200000 fr. 1540000 1400000 3 36oooo

35oooo 8 400000

0,39 0,64 0,18 2,5o 0,18 2,94

70 55 6 o,5 0,4 1

170

46 8,5 7

i5

I 10000 HP 36 000

320000 68000 66000

IJOOOO

38 fr. 38

4 49

5 77

Mjosen... Cinsjo . . . . Mjôsvand Veivand Tyin, Aursjon

TOTAUX

MOYENNES

121 190 902 89-2

1076

»!

»

rg 260000

»

0,39 0,64 0,18 2,5o 0,18 2,94

70 55 6 o,5 0,4 1

170

46 8,5 7

i5

710000

1)

38 fr. 38

4 49

5 77

Mjosen... Cinsjo . . . . Mjôsvand Veivand Tyin, Aursjon

TOTAUX

MOYENNES

121 190 902 89-2

1076

»!

»

rg 260000

» 0,71

70 55 6 o,5 0,4 1

170

46 8,5 7

i5

710000

1) 37 fr.

38 LA HOUILLE BLANCHE

b l i s semen t à Halfredfos, ut i l ise u n e c h u t e tota le de 75 m . Il f o rme u n g r o u p e concen t r é su r le bas G l o m m e n d o n t le r é g i m e , autrefois t rès va r iab le s ' amél iore r a p i d e m e n t pa r l'effet de la r égu la t ion géné ra l e des lacs. D a n s l 'état na tu r e l pr imit i f , l 'é l iage descenda i t à 80 o u 70 m 3 et les c rues s 'é levaient j u s q u ' à 3 5oo ; a u j o u r d ' h u i sous l ' inf luence des p r emie r s ouvrages r égu la t eu r s d u lac Mjôsen, .on p e u t c o m p t e r su r u n m i n i m u m de 170 m 3 et l 'on au ra b ien tô t 285 m 3 , ce d o n t tou te la r ég ion indus t r i e l l e va é v i d e m m e n t beaucoup profi ter .

L ' ins ta l la t ion la p lus récen te et qui s 'achève en ce m o ­m e n t à Vania servira à l ' é lec t ro-chimie des composés azo­tés qu i p r e n d p a r t o u t en Norvège u n é n o r m e développe­m e n t , elle t rouve là dès m a i n t e n a n t 55 000 H P et p rocha i ­n e m e n t 7F) 000.

L 'us ine de Varna se t r o u v e s i tuée à 22 k i lomèt res de Sa rpsbo rg u n peu en aval de Kykke l s rud , on l ' aménage p o u r 280 m 3 , ma i s en r é se rvan t la possibi l i té d 'en ut i l iser 34o q u a n d les t r a v a u x r é g u l a t e u r s d u lac Mjôsen a u r o n t p rodu i t tou t leur effet.

Les ouvrages c o m p r e n n e n t u n g r a n d ba r ­rage fixe en travers d u fleuve, u n canal de d é c h a r g e et l ' u s ine p r o p r e m e n t d i te .

Le b a r r a g e , l o n g d ' e n v i r o n 25o m . , est t racé en l i g n e d ro i te avec d e u x annexes la té­rales cu rv i l ignes ; il est en b é t o n p le in et g ros blocs in terca lés , sa h a u t e u r m a x i m a est de 33 m 5o, sa l a r g e u r au s o m m e t , de 3 m . , et son épaisseur de base , env i ron 25 ; celle-ci repose su r le r o c h e r . Le p a r e m c n l d ' a m o n t est i nc l i né au x/10 et celui d 'aval à 7/5 ; le c o u r o n n e m e n t dépasse les p lus hau te s eaux de i m 5 o en face de l 'us ine et de o™5o sur le res te de l ' ouv rage . La base est d r a inée dans le sens d e la l o n g u e u r p a r d e u x aqueducs r e p o s a n t s u r le r o c h e r de fonda t ion et c o m ­m u n i q u a n t avec le bief d 'aval , le p a r e m e n t d ' a m o n t est aussi d r a i n é p a r u n réseau de ga ines vert icales et la surve i l l ance assurée p a r deux galeries l ong i tud ina l e s placées a u x n i v e a u x des eaux d ' a m o n t et d ' ava l .

On a d é t e r m i n é le profil de façon à résis­ter à u n e c h a r g e h y d r o s t a t i q u e supé r i eu re d e 1 m è t r e a u x p lus h a u t e s eaux et à u n m o ­m e n t de r e n v e r s e m e n t de 5o t o n n e s pa r m è t r e c o u r a n t .

La po r t i on infér ieure a d û être cons t ru i t e p e n d a n t l 'h iver avec des p récau t ions spéciales. Elle avai t r e çu p o u r l 'écou­l e m e n t des eaux sept ouve r tu re s de 4 m 75 d e d i amè t r e ; on a d iscu té p o u r savoir si o n les conservera i t c o m m e ouvra ­ges de d é c h a r g e supp lémen ta i r e s qu i serv i ra ient en cas d 'ac­c iden t ou de r épa ra t ions , m a i s o n pa ra î t y avoir r e n o n c é en cons idéra t ion des dépenses que nécessi terai t l eu r équi ­p e m e n t avec v a n n e s , m o t e u r s el tous apparei ls de m a n œ u ­vre e t , q u i on t été jugées ho r s de p r o p o r t i o n avec les avan­tages qu ' i l s p r o c u r e r a i e n t ; elles do iven t d o n c être c o n d a m ­nées au m o y e n de fe rmetures é tanches e n tôle et pout res d 'acier en sorte que l ' é cou lemen t dev ra se faire en ent ier pa r le cana l de, d é c h a r g e et pa r les 12 condui tes forcées de l 'us ine .

Le cana l de décha rge , adossé à la r ive droi te , présente des disposi t ions-spécia les appropr iées à sa des t ina t ion : lar­g e m e n t évasé (64 m . ) à l ' en t rée , afin de recevoir fac i lement les bo is flottés et les g laçons , il se ré t réci t ensui te g radue l ­l e m e n t j u s q u ' à 25 mè t r e s ; c'est su r tou t p e n d a n t les crues

q u e le flottage a de l ' impor t ance , m a i s c o m m e il p e u t aussi se p r o d u i r e p a r cer ta ines pér iodes de basses eaux, o n a tenu à l ' assurer avec u n m i n i m u m de débi t : dans ce b u t le fond d u cana l s ' incl ine dans le sens t ransversa l à pa r t i r de la dro i te de façon à f o r m e r su r la g a u c h e u n couloi r étroi t et p rofond . Ce couloi r est ga rn i de tôle et les corps flottants p e u v e n t y être d i r igés et en t r a înés sans u n e forte consom­m a t i o n d 'eau ; p o u r cela, l ' en t rée d u cana l est fe rmée par u n r ideau d 'a igui l les qu i p e r m e t de dégager ju s t e la lar­geu r nécessaire et le tou t est s u r m o n t é d ' u n p o n t suspendu pa r lequel la r ive est m i s e en c o m m u n i c a t i o n avec l 'usine.

Celle-ci est établie j u s t e au pied d u b a r r a g e dans le lit m ê m e d u fleuve et près de la r ive g a u c h e . Elle do i t recevoir douze g roupes géné ra t eu r s à condu i t e s i n d é p e n d a n t e s . Cha­que condu i t e pa r t d ' u n e c h a m b r e spéciale ménag-ée dans la par l ie supé r i eu re d u b a r r a g e , m u n i e de r a i n u r e s p o u r pou­trel les manceuvrées pa r u n e g r u e rou l an t e , de gri l les de g a r d e inc l inées el d ' u n e v a n n e ; c h a q u e c h a m b r e peu t être vidée i so lément m ê m e p a r les p lus grosses eaux p o u r exa-

Fio, 10. — Usine d-e Vania, sur Je Glommen (Plan).

m e n et r épa ra t i ons . Les v a n n e s d u type Stoney o n t 4m25 de l a r g e u r et 5 m oo de h a u t e u r , l eur seuil, est rég lé à 12 m è l r e s au-dessous d u n iveau de la r e t e n u e , elles sont en tôle d e fo rme concave d u côté de l 'eau et ra id ies par des a r m a t u r e s hor izon ta les , c h a c u n e d'elles .pèse six t onnes ; on les soulève p a r u n t reu i l é lec t r ique abr i t é sous u n e su­p e r s t r u c t u r e couver te . P o u r p r éven i r la gelée, u n e cloison qu i p l o n g e au-dessous d u n iveau in fé r ieur de la re tenue, obl ige les eaux à s iphone r p o u r a r r iver de la surface à l'en­t rée des condui tes ; l ' expér ience a d 'a i l leurs m o n t r é que s

sauf des cas except ionnels , il n e se f o r m e p o i n t de glace s u r le b a r r a g e el que , seul , le galet à fleur d 'eau r i s q u e d'être g ê n é p a r la gelée ma i s que , d a n s tous les cas , on p e u t le d é g a g e r . fac i lement .

Les condu i t e s p a r l e n t des c h a m b r e s de r r i è r e les vannes , descenden t à demi-encas t rées d a n s le p a r e m e n t aval d u bar­r a g e et v i e n n e n t abou t i r en t re les d e u x étages des t u r b i n e s ; elles sont en tôle r ivée de 8 à 12 m i l l i m . d ' épa i sseur et ont

FÉVRIER LA HOUILLE BLANCHE 39

/im'?„r) de d iamè t re i n t é r i eu r . U n éven t (reniflard) est d isposé dans le ba r rage au s o m m e t de c h a q u e c o n d u i t e .

Les turbines de 7 5oo I IP p o r t e n t deux c o u r o n n e s mobi les sur un arbre ver t ica l de façon à p lacer la salle des m a c h i ­nes au-dessus d u n iveau supé r i eu r des eaux d 'aval qu i p e u t varier de dix m è t r e s ; elles t o u r n e n t à 260 tour s sous la charge de 2o œ 75 et, avec u n débi t de 280 m 3 , elles fourn i s ­sent 75 000 HP ne t s . A l ' o rd ina i r e on n ' e m p l o i e r a p robab le ­ment que neuf g r o u p e s , le de rn i e r d e m e u r a n t c o m m e ré ­serve p o u r le cas des crues q u i r édu i sen t b e a u c o u p la chu te .

En sortant des t u r b i n e s l 'eau r e n t r e i m m é d i a t e m e n t d a n s le fleuve par des c a n a u x de d é c h a r g e ind iv idue l s revêtus de iôle m u n i s de coulisses et de caissons-portes m a n œ u v r e s pa r une grue rou lan te qu i p e r m e t t e n t de les isoler et de les metlre. à sec.

Le niveau d 'aval p o u v a n t var ie r de 10 mè t r e s , il a fallu donner aux m u r s de l 'us ine assez d e rés is tance p o u r n ' avo i r rien à c ra indre de la c h a r g e h y d r o s t a t i q u e m a x i m a , on a renforcé en conséquence les fonda t ions et tout l 'é tage infé­rieur.

L'étage supé r i eu r , p lacé à u n n iveau i n s u b m e r s i b l e ,

SCSI.50.

propr ié ta i res r ive ra ins ou in te rmédia i res , la p rogress ion des i m p ô t s , e t c . .

D 'a i l l eurs , les pays favorisés d u Nord n ' é c h a p p e n t pas tou jou r s à ces inf luences qu i c o m m e n c e n t déjà à s'y faire sent i r sous les formes habi tue l les (grèves, p ré t en t ions crois­santes des p ropr ié ta i res d u sol, e t c . ) , ma i s ils g a r d e r o n t l o n g t e m p s les avan tages que leur confè ren t leur s i tua t ion pr ivi légiée , la concen t r a t ion des grosses puissances , l eu r facilité d ' a m é n a g e m e n t , la péné t r a t i on p ro fonde des voies m a r i t i m e s et su r t ou t leur r é g i m e h y d r a u l i q u e placé sous l ' inf luence régu la t r i ce de lacs vastes et n o m b r e u x .

Usine Svaelgfos

J e dirai, p eu de choses de l ' us ine de Svadgfos, que con­na i ssen t sans dou te déjà la p l u p a r t des lec teurs français pa r les descr ip t ions qu i o n t p a r u en diverses pub l i ca t ions t echn iques n o t a m m e n t p a r celle qu ' en on t d o n n é e les au­teurs m ê m e s de cette bel le ins ta l la t ion ' MM. Eydc et KIou-m a n n d a n s le Génie Civil des i 5 et 22 m a i 1909. J e m e b o r n e r a i à en rappe le r les é léments p r i n c i p a u x el les par t i ­cular i tés les p lus r e m a r q u a b l e s .

FlG. I I . Fie. Usine de Varna, sur le Glommen. (Coupe verticale.)

forme la salle des m a c h i n e s l a rge d ' env i ron d ix mè t r e s qu i contient les a l t e rna t eu r s et u n p o n t r o u l a n t de 4o tonnes . Le tableau se t rouve placé con t r e le m u r d ' a m o n t der r iè re lequel une annexe à trois élages r e n f e r m e les divers appare i l s . Les excilalric.es sont calées su r les a rb re s des g roupes p r inc i ­paux.

La dépense lolale de l 'us ine de Varna y c o m p r i s le bar ­rage, les b à l i m e n i s , le ma té r i e l cl tous les accessoires doit couler à peu près dix mi l l ions de f rancs , ce qui fail ressor­tir le cheval é lec t r ique instal lé à

10 000 000

7 5 000 133 francs

H impor te de r e m a r q u e r cet e x t r a o r d i n a i r e b o n m a r c h é f(ue l 'on che rche ra i t v a i n e m e n t d a n s les forces h y d r a u l i ­ques de not re pays . Il est vrai qu ' i l n ' y existe encore a u c u n e usine de 7a 000 chevaux ne t s m a i s les p r ix de rev ien t y sont toujours b e a u c o u p p lus élevés et ils n e p e u v e n t guè re qu a u g m e n t e r dans l ' avenir avec les cha rges sans cesse crois­santes de l ' indus t r ie , la rare té d e la m a i n - d ' œ u v r e , la hausse dés salaires qui en est, la conséquence , les exigences des

Celle us ine est l 'une des plus récentes et aussi , ma i s p o u r p e u de l e m p s sans dou te , l ' une des p lus puissantes de la Norvège ; c'est aussi l ' une des p lus connues à l ' é t ranger parce que c'est là que. l ' é lcc l ro-chimie a pour la p remiè re fois e m p l o y é su r ' une g r a n d e échelle et d ' u n e façon tout à fait indus t r ie l le u n e puissance, cons idérable à la fabrica-î l ion des n i t ra tes syn thé t iques .

L 'us ine de Svadgfos os! si tuée à env i ron c inq kilomètres* de Noloddcn sur la T i n n , r iv ière qui fait c o m m u n i q u e r les deux lacs T i n n s j ô et I l i t t e rda lsvand en Té lémark , Celle vallée p résen te , c o m m e on. l'a déjà dit , un exemple tou t à fait r e m a r q u a b l e d ' u n e régu la r i sa t ion généra le d ' un bas ­s in au m o y e n de lacs, r égu la r i sa t ion q u i , lorsqu 'e l le va se t rouver t e r m i n é e , au ra réalisé le type des opéra t ions de celle n a t u r e à u n bas prix, excep t ionne l . A ce m o m e n t qu i d 'a i l leurs est p r o c h a i n , la r ivière débi te ra vers Svadgfos e n ­v i ron 00 m 3 p a r seconde, d ' u n e façon à peu près cons tan te ci l ' us ine p r o d u i r a u n e pu issance ne t te p e r m a n e n t e de /10 000 I IP . P o u r le m o m e n t , le r é g i m e n 'est pas encore aussi r égu l i e r : il y a en a u t o m n e un él iage de. 80 m 3 et p e n d a n t 2 semaines quelquefois pas p lus de 65 à 70 m 3

40 LA HOUILLE BLANCHE

grâce d 'a i l leurs aux régu la r i sa t ions déjà accompl ies et sans lesquelles le r é g i m e n a t u r e l serait enco re b ien m o i n s régu l i e r .

La h a u t e u r de la c h u t e b r u t e est de 48 m è t r e s . La pr i se d ' eau c o m p o r t e u n b a r r a g e fondé s u r le roche r

s o i g n e u s e m e n t d r a i n é au préa lab le ; le corps est en bé ton au dosage 1/0/7 (l ^ e c i m e n t , 5 de sable, 7 de p ie r re con­cassée) e n d u i t d u côté de l 'eau. D e u x v a n n e s régula t r ices de 4 m o o x a m i o m u e s p a r u n t reui l é lec t r ique , p e u v e n t ê t re c o m m a n d é e s d e l 'us ine et le son t aussi p a r u n flotteur de façon à ob ten i r le r è g l e m e n t a u t o m a t i q u e de la r e t enue . Les crues son t évacuées p a r q u a t r e t ravées à aigui l les (2^10 de h a u t e u r ) , l ongues ensemble de 68 m è t r e s ; u n e pet i te s ta t ion généra t r i ce d e secours de 70 H P a été m é n a g é e dans le corps m ê m e d u b a r r a g e p o u r facili ter les m a n œ u v r e s et assurer la l u m i è r e à l 'us ine p r i n c i p a l e en cas d 'acc ident à celle-ci.

A côté de la pr i se d 'eau se t r o u v e le couloir p o u r bois

flottés si généra l dans les chu tes d 'eau Scandinaves ; il con­siste, au dépar t , en u n a q u e d u c en béton, de i ^ao de l a rgeu r et i m 5 o de p ro fondeu r .à ciel ouver t , pu is en u n t u n n e l la rge de 2 m . , enfin en u n e r igole en c h a r p e n t e por tée sur des chevalets . Il c o n s o m m e de 3 à 4 m 3 pa r seconde et p e r m e t de débi te r pa r h e u r e 80 douza ines de pièces de g r a n d e lon­g u e u r ; il a coûté 108000 francs.

La r e t enue d u b a r r a g e fo rme u n lac d ' u n e cer ta ine éten­d u e d 'où pa r t la pr ise d 'eau. La surface se recouvre en h iver d ' u n e couche de glace qu i n e para î t pas j u s q u ' i c i avoir beaucoup g ê n é et sous laquel le l ' écou lement se fait avec u n e régu la r i t é satisfaisante m ê m e par les g r a n d s froids.

Le canal d ' amenée en pa r t à ciel ouver t , sa tête est pou r ­vue de deux v a n n e s de 5 m . d ' ouve r tu re et de gri l les de g a r d e ; il a u n e section transversale, de 4o mè t r e s carrés et

11 u n e pen te de après u n pa rcour s de n 5 m . le canal

1 10 000 1

devien t sou te r ra in sur 5ao m . et fonc t ionne ple in j u s q u ' à

la clef pa r m e s u r e de p r é c a u t i o n con t re la gelée ; il se ter­m i n e à u n e c h a m b r e d ' eau en b é t o n ( so igneusemen t drainé) de 6 800 m è t r e s carrés p o u r v u e d ' u n ne t toyage de fond et de laquel le p a r t e n t les q u a t r e grosses condu i t e s forcées de l 'us ine .

Leur d i a m è t r e i n t é r i e u r est de 3 m 4o , elles p a r t e n t de la c h a m b r e d 'eau su r le côté opposé à l 'us ine , passen t sous cette c h a m b r e et r e v i e n n e n t h o r i z o n t a l e m e n t abou t i r aux t u r b i n e s . Celle d ispos i t ion spéciale a été chois ie afin d'éloi­g n e r les t u n n e l s o ù passent ces condu i t e s de la surface exté­r i eu re d u roche r qu i p r é sen t e que lques fissures et q u i n 'a pas p a r u su f f i samment sa ine . C h a q u e condu i t e p e u t débiter 23 m 3 . Elle est p o u r v u e d ' u n e gr i l le et d ' u n v a n n a g e de ga rde c o m m a n d é de l 'us ine et que l 'on p e u t aussi m a n œ u ­vrer pa r u n treuil m o b i l e à b r a s .

Le b â t i m e n t de l ' us ine (56 x 11 m . ) , s i tué au pied de la falaise rocheuse qu i bo rde la r iv ière , r e n f e r m e quatre

g roupes p r i n c i p a u x d e 10 000 H P à 260 t o u r s , et deux exci tatr ices de 520 H P à 700 tours . Les t u r b i n e s sor­t en t de la m a i s o n Voig lh d ' I Ieiden-h e i m , elles f o n c t i o n n e n t avec 6 mè­tres d ' a sp i ra t ion et o n t fait l ' ob je t de m e s u r e s de r e n d e m e n t e x t r ê m e m e n t précises et qu ' i l serai t u t i l e de repro­d u i r e pa r tou t . Le r e n d e m e n t à pleine c h a r g e a t te in t 86 %.

Elles c o m m a n d e n t c h a c u n e u n al­t e r n a t e u r t r iphasé (de io5 tonnes ) de 10 5oo k w . (cos. <p = 0,67), qu i pro­d u i t d u c o u r a n t à 10 000 volts et dont la cons t ruc t ion p ré sen te diverses par­t icular i tés in té ressantes d o n t o n pour­ra t r o u v e r l 'exposé dans les articles préc i tés .

Le c o u r a n t est e n v o y é sans t r ans ­fo rma t ion à Notodden p a r t ro is lignes d is t inc tes paral lèles espacées de 7 à 8 mè t r e s et por tées sur des po t eaux en bois d a n s les a l i g n e m e n t s droi t s et su r des py lônes mé ta l l i ques aux an­gles et d a n s les courbes .

Tou te l ' ins ta l la t ion de Svoelgfos, y compr i s p rès d ' u n m i l l i o n p o u r l 'achè­v e m e n t de la r égu la r i s a t i on d u Tinns-jô , coûte 5 120000 f rancs , ce qu i re­

vient à e n v i r o n i3o francs p a r cheva l é lec t r ique ins ta l lé et t r anspo r t é , c'est p re sque exac t emen t le m ê m e p r i x q u ' à Varna.

La fabr ique de Notodden qui ut i l ise cette éne rg i e ainsi q u ' u n s u p p l é m e n t de 2 000 H P v e n a n t de Tinfos (*) est, c o m m e on sait, le p r e m i e r cen t re de fabr ica t ion des pro­du i t s azotés p a r la m é t h o d e B i rke l and-Eyde : On e n con­na î t le p r i nc ipe que je m e bo rne ra i à r é s u m e r t rès succinc­t e m e n t ; depu i s Cavend i sh o n savait ob ten i r la combina i son des deux gaz cons t i tuan t s de l 'air a t m o s p h é r i q u e pa r l 'étin­celle é lec t r ique , ma i s des difficultés p r a t i q u e s considérables se sont l o n g t e m p s opposées à l ' app l i ca t ion de ce pr inc ipe t h é o r i q u e . L ' une des pr inc ipa les est l ' ins tab i l i té de la com­b ina i son qu i est révers ib le à u n e t e m p é r a t u r e d o n n é e et qui

(*) L'usine de Tinfos est mue par une chiite de 20 m. sur la môme rivière, tout à côté de Notodden ; elle est actuellement montée pour 10 000 I I P , mais doit êlrc prochainement portée à 25 0 0 0 ; elle produit do la pâte de bois, des planches, elc... et envoie h Notodden son excédent d'énergie.

FIG. i 3 . —• Usine de Svœlgfos.

FÉVRIER LA HOUILLE BLANCHE

se décompose s p o n t a n é m e n t si cette t e m p é r a t u r e n ' e s t pas abaissée i m m é d i a t e m e n t , m a i s c o m m e la c o m b i n a i s o n elle-nième exige au con t r a i r e p o u r se p r o d u i r e u n e t e m p é r a t u r e fort élevée, il y a u n e sor te de cercle v ic ieux q u i a l ong ­temps arrêté tous les efforts. Le four B i rkc land-Eyde résout la difficulté pa r u n e c i rcu la t ion r a p i d e de l 'air qu i , aussi­tôt après son passage au t ravers de l 'a rc é lec t r ique est en­traîné el refroidi r a p i d e m e n t au-dessous de la t e m p é r a t u r e d'équilibre : u n v io len t c o u r a n t d ' a i r est envoyé dans Leu­cémie cy l indr ique d u four , il y en t r e pa r le cen t re et s'échappe pa r la p é r i p h é r i e après avoir t r aversé l ' a rc et subi lu t empéra tu re (3 ooo à 3 5oo°) ; cet a rc éclate en t r e deux électrodes creuses en cu iv re de i5 m m . de d i a m è t r e , refroi­dies par une c i rcu la t ion d ' eau in t é r i eu re , qui sont disposées suivant un d i a m è t r e d u four clans le c h a m p d 'un pu i s san t électro-aimant qu i le souffle auss i tô t ; ma i s c o m m e on em­ploie du c o u r a n t a l ternat i f à 5o pér iodes , il se r a l l u m e suc­cessivement en sens inve r se à c h a q u e pér iode et la succes­sion rapide de ces arcs mob i l e s

forme dann le p lan d i amé t r a l • -du four un disque l u m i u e u x de • plus de a mè t r e s de d i a m è t r e , ; - • V ; contre lequel se p r o d u i t au pas - - , v - ' , s

sage, la combina i son des d e u x , -,'-i>!.';"';, ' gaz du c o u r a n t d 'a i r . Mais la j V ls>; *,-.;';'.'• proportion qu i se c o m b i n e est ! ' " ' ; ; v V ' v V , " toujours très faible (5 % a u i -'i' '.,•>'• "• .

plus). Le gaz n i t r e u x refroidi '' -'C-*.x'Xfv> h ' ; { « V . » aussi vite que possible à 7000 ou , * ' • : - - : ' V - . . - ~ '•>';•;.',<•

7f>o° subit ensu i te u n e oxyda- -'• + lion c o m p l é m e n t a i r e qu i le transforme en acide, n i t r i q u e , lequel à son t o u r est, soit r e ­cueilli sous cette f o rme , soit fixé par une. base au m o y e n d ' appa ­reils spéciaux q u e j e n ' a i pas à décrire ici. L ' avan tage p r a t i q u e du procédé est de p e r m e t t r e l'emploi du c o u r a n t al ternatif , de fours pu i ssan t s , d ' u n e con­duite facile el de n e c o m p o r t e r aucun o rgane mob i l e (*). L 'us ine de Notodden dispose de 36 fours de 835 kw. de 3 m . d e d i a m è ­tre, qui peuven t d o n n e r d e 45o à 5oo kg . d 'acide n i t r i q u e p u r

<a 100 %) ou 800 k g s de n i t r a t e de c h a u x pa r k i lowat t -an . Elle est en m e s u r e de p r o d u i r e 25 000 ou 3o 000 tonnes de, nitrate de c h a u x , p l u s u n e n o t a b l e q u a n t i t é de n i t r a t e de soude et l 'on se p ropose d 'y a jou te r b i en tô t d ' au t r e s sels alcalins, n i t ra tes de potasse , d ' a m m o n i a q u e , etc.

La Société n o r v é g i e n n e de l 'Azote et de forces h y d r o ­électriques (Norsk Hydro-e lek t r i sk Kvscistof Akt ieselskab) , propriétaire, a créé à Notodden tou te u n e cité ouvr i è re d o n t les nombreuses et é légantes cons t ruc t i ons p e u p l e n t les r ives boisées de la Tine lv . Le type le p l u s r é p a n d u est celui d ' u n chalet de 120 m è t r e s carrés de superficie c o m p r e n a n t les logements de deux famil les , fo rmés c h a c u n de t rois c h a m ­bres et d ' u n e cu is ine , il r ev i en t à 6 5oo k r . (9 000 f r . ) .

L'usine de Nolodden va p r o c h a i n e m e n t recevoir i 5ooo I IP s u p p l é m e n t a i r e s de la c h u t e de Licnfos située immédia temen t en aval de Svoeglfos cl qu i appa r t i en t à la même Société.

Usine de Rjukan

La Société Norvég ienne de forces (Kraft Akt iese lskab) , don t le capi ta l appa r t i en t p o u r mo i t i é à celle de Notodden (Société Norvég ienne de l'Azote et de forces hydro-é lec t r i ­ques) , p o u r s u i t depu i s p lus ieurs années l ' a m é n a g e m e n t de la pu i s sance h y d r a u l i q u e la p lus cons idérable d u pays , celle des chu te s de R j u k a n d o n t j ' a i déjà s igna lé p lus h a u t l ' im­por t ance t ou t à fait p r é p o n d é r a n t e (envi ron 2/10000 H P ) . La p l anche IV m o n t r e le t racé généra l de l ' ins ta l la t ion .

P o u r le m o m e n t on n ' a m é n a g e encore que le g r a d i n supé r i eu r d o n t voici les p r i n c i p a u x é léments :

/ ... , , l Primitif. environ 902 Niveau du lac A c t u e , _ J

o » Mjosvand | P r o j e t é _ ^

Tranche d'eau disponible entre la retenue projetée et le tunnel de vidange !4«i5o

Superficie du lac (d'après Sœtren) 52l"»â6 Volume disponible du réservoir, environ 800 millions de m ; i.

(*) N.D.L.R. On donnera prochainement la description de ce procédé.

FIG. 1/;. — Prise d'eau de Svaelgfos.

Altitude de la prise d'eau à Scarsfos 853m

1 / Volume dérivé \ M i n ™ 40» 3 par sec. g 1 ( Normal . . 47 — % \ Longueur de la dérivation souterraine. . . . . 42 5o»>oo (*) "a \ Pente totale —- — 9 m ° ° J / ( Hauteur , 5 m 75 ) z • Profil transversal ] [ Section, aé™* cj V ( Largeur . 5*5o ; Perte de charge entre la prise et la chambre : 853 — 844 = g^oo

soit 2 œ i o par kilomètre a f Niveau maximum 853,60 « ° ) Niveau normal 844,00

Fond bétonné 839,00 5 Q ( Seuil de prise d'eau 841,20

/ Nombre de conduites 10 i \ i m 55

CONDUITES 1 Diamètre intérieur v n % Q

FORCÉES j E p a i S S e u r s des tôles partant de 10 m/m e t croissant ' de 5 à chaque section de 175'» de longueur.

(*) Prix de revient 3oo fr. environ le mètre.

42 LA HOUILLE BLANCHE

Hauteur de la chute

Brute, entre la prise d'eau et le canal de fuite-: 296™.

Nette, déduction faite de toutes les pertes de charges : 276».

' Dimensions i3im X i8 = 236o m 2 . Niveau du sol SSgmSo.

USINE \ ( 5 à Heidenhein (Voight) , , ) Dix grosses unîtes de 16000 \ 1 0 / GENERATRICE ( U H „ <

A VEMORK / 6 N C O N S T R U C T L O N - ( 5 à Zurich(EscherWyss) [ Deux groupes excitateurs de 1400 H P . \ Puissance normale nette présumée de l'usine : 122Q00HP

Cette pu i s sance sera t r ansmise p a r 18 cables de cuivre de l 'us ine généra t r i ce s i tuée à V e m o r k à l 'us ine récept r ice s i tuée à Saahe im o ù sera instal lée tou te la fabr ica t ion c h i m i q u e . Le tout doi t ê t re t e r m i n é au p r i n t e m p s p r o c h a i n (1911) . On c o m p t e y ut i l iser ou t re le p rocédé Bi rke land-Eyde dé jà app l iqué , c o m m e o n l'a vu, sur u n e g r a n d e échel le à Notod­den , la m é t h o d e S e h ô n h c r r expé r imen tée depu i s d e u x ans à Kris l ianssand pa r u n e Société filiale d e la Badische Ani l in u n d Soda F a b r i k de Ludwigsha fen , associé e l l e -même avec

FIG. 17, — Conduites forcées de Rjukan.

les Sociétés n o r v é g i e n n e s de fabr ica t ion et de t ranspor t . Les deux procédés n e se c o n c u r r e n c e r o n t d o n c pas su r le m a r c h é ma i s celui q u e l ' expér ience m o n t r e r a le p lus avan t ageux éli­m i n e r a p r o b a b l e m e n t l ' au t re peu à peu .

Le four S c h ô n h e r r consis te en u n l o n g t u b e méta l l ique p o u r v u d ' u n e l ige cen t ra le e t p a r c o u r u de bas en h a u t pa r u n c o u r a n t d 'a i r ob l ique . U n arc é lec t r ique a l l u m é en t re la l ige et l a paroi d u t u b e qu i cons t i tuen t les deux électrodes du four est e n t r a î n é pa r le c o u r a n t d 'a i r en spirale et p r e n d lui-m ê m e la fo rme d ' u n e hél ice lu ih ineuse étroi te d ' u n e g r ande fixité ; sa par t i e supé r i eu re seule t o u r n e dans le t ube avec u n e vitesse qu i dépend de l ' in tens i té d u c o u r a n t d 'air d o n t toutes les par t ies v i e n n e n t ainsi en contac t avec la flamme ; ses é l émen t s se c o m b i n e n t sous l 'ac t ion de la t e m p é r a t u r e élevée où ils a r r iven t , ma i s le cou ran t d 'a i r les en t ra îne aussi tôt et les r a m è n e do sui te à u n e t e m p é r a t u r e où les p rodu i t s n i t r e u x res ten t s tables , ce qu i favorise, c o m m e on l 'a vu , le r e n d e m e n t de l 'opéra t ion . Les gaz sor tan t d u four on t a ins i u n e t e n e u r élevée en oxydes d 'azote d o n t la t r ans ­

fo rma t ion finale en acide n i t r i q u e se p o u r s u i t p a r des pro­cédés ana logues à ceux qu i son t décr i t s p l u s h a u t . Les quan t i t é s d ' éne rg ie ut i l isée et de gaz c o m b i n é s n ' e n restent pas m o i n s assez faibles en c o m p a r a i s o n de ce q u i traverse le four . Quoi qu ' i l n ' y ait a u c u n é lec t ro -a iman t , ce q u i sup­p r i m e tou te pe r t e p a r hystérés is , la p r o p o r t i o n de l 'énergie qu i passe dans les réac t ions ch imkjues ,c ' e s t -à -d i re qu 'absorbe d i r e c t e m e n t le four n e dépasse pas 3 % ; t o u t le res te , soit 97 % est dissipé p a r r a y o n n e m e n t et conduc t ib i l i t é ou em­ployé à la condensa t i on et au chauffage des chaud iè res de concen t r a t ion (Voir La Houille Blanche. N° de m a r s 1910).

Le g r a d i n in fé r ieur des chu tes de R j u k a n c o m p r i s entre V e m o r k et S a a h e i m n e sera a m é n a g é q u ' u n p e u p l u s tard, sa h a u t e u r est d ' e n v i r o n 260 m . , i l f o u r n i r a n 5 o o o HP, en sorte q u ' u n e fois les d e u x us ines t e r m i n é e s , o n aura à R j u k a n u n e pu i s sance to ta le vois ine de 2/10 000 H P .

On s'est d e m a n d é s'il valai t m i e u x l 'u t i l iser su r p lace ou la t r an spo r t e r é l e c t r i q u e m e n t à Notodden p o u r l 'y employer avec l ' énergie des chu tes de Sehvœlgsfos et de Licnfos. Une

é tude a t ten t ive des l ieux et des divers é l éments d u p r o b l è m e a m o n t r é que l 'u t i l i sa t ion su r place est b e a u c o u p p lus avantageuse. Le t r a n s p o r t de 2/10 000 H P à 80 k i lomèt res de d i s t ance , m ê m e à très forte t ens ion , ex igera i t tou­j o u r s des câbles de gros d iamètre et u n poids de m é t a l considéra­ble ; l ' ins ta l la t ion des l ignes se­ra i t c o m p l i q u é e s u r t o u t le long d u lac T ins jô à r ives ab rup t e s et boisées, la surve i l lance difficile et les r i sques des h ivers rigou­r e u x cons idérables . Après mûr e x a m e n , o n s'est déc idé à créer à Saahe im u n n o u v e a u cen t r e de fabr ica t ion d o n t l ' i m p o r t a n c e dé­passera n a t u r e l l e m e n t beaucoup celle d e Notodden , et à créer pour le re l ier à la côte d e u x t ronçons de c h e m i n s de fer et u n e flotte de ba t eaux . Les t r anspo r t s se fe­r o n t en m a j e u r e pa r t i e à la des­cente et l 'on n ' a u r a à r emon te r q u e le calcaire des t iné à fixer

l 'acide n i t r i q u e o b t e n u c o m m e à Notodden .

Ce qui pa ra î t le p lus r e m a r q u a b l e d a n s cet te ent repr ise , c'est la m é t h o d e qu i a prés idé à l ' amé l io ra t ion d u rég ime h y d r a u l i q u e de la vallée, qu i a p e r m i s , en c réan t au lac Mjôsvand u n réservoir de 800 mi l l i ons de m è t r e s cubes de por t e r à 47 m 3 pa r seconde l 'é t iage d ' u n cours d 'eau qui . descenda i t a u p a r a v a n t à 6 m 3 et d 'u t i l i ser cet é n o r m e débit d a n s u n e c h u t e de 55o m è t r e s de h a u t e u r p o u r en tirer 240 000 chevaux . Il n 'exis te encore à m a conna i s sance aucun exemple d ' u n e opéra t ion aussi vaste en E u r o p e .

D 'a i l leurs , l ' i ndus t r i e des n i t ra tes qu i en est l 'occasion ne ta rdera p r o b a b l e m e n t pas à créer en Norvège d ' au t r e s éta­b l i s sements d ' u n e pu issance n o n m o i n s cons idé rab le , no­t a m m e n t su r les r iv ières Toke et Aura .

La c o n s o m m a t i o n de ce p réc ieux engra i s n e p e u t aller q u ' e n a u g m e n t a n t avec les p r o g r è s de l ' ag r i cu l tu r e et les ni­trates d u Chil i n e d u r e r o n t pas t o u j o u r s . O n p e u t d o n c pré­voi r p o u r - l ' i n d u s t r i e qu i les p r o d u i t p a r syn thèse avec les é léments inépuisab les de l ' a t m o s p h è r e u n aveni r des plus

FÉVEIER LA HOUILLE BLANCHE

brillants. L ' exemple p a r lequel j e t e r m i n e r a i cette étude, va mont re r que les us ines à n i t r a t e s , qu i t i e n n e n t dé jà à Rju­kan le record de la pu i s sance , v o n t p r e n d r e aussi à Tya celui de la h a u t e u r .

Usine de Tya

La chute qu i va n o u s occuper m a i n t e n a n t n ' e s t pas encore aménagée, on doi t en c o m m e n c e r les t r a v a u x cette année , mais on peu t dès m a i n t e n a n t l ' é tud ie r c o m m e u n exemple instructif de ce q u e d o n n e u n e c o m b i n a i s o n b i en e n t e n d u e des réservoirs de m o n t a g n e m ê m e de surface re s t r e in te .

Cette chu te qu i a p p a r t i e n t à la Société Norvég ienne d e For­ces se trouve si tuée dans" l 'ouest d e la Norvège a u fond d u Sognefjord, n o n lo in d u J o t u n et p rès d u faîte de pa r t age entre l 'At lan t ique et le Skage rack . On y r e n c o n t r e à i ooo mètres d ' a l t i tude u n lac d ' é t e ndue modes t e (3 36o h e c ­tares) dont les eaux descenden t vers la m e r p a r u n e p e n t e rapide, c'est le lac Ty in .

Il est encadré de m o n t a g n e s incu l t es et déser tes , pa rcou­rues seulement e n été p a r que lques tour i s tes . H d o n n e na i s ­sance, à u n ru isseau ou pe t i te r iv ière (Tya) qu i traverse u n

Fia. I Aménagement du lae Tyin.

peu plus bas (t o44 n i . ) , u n second pe t i t l ac , le T o r o l m e n et reçoit ensui te le t r i b u t de p lus i eu r s au t res (Mansberg , Bis-kop, Kirke, e t c . ) .

Le c l imat ,doux au Sognef jord c o n s t a m m e n t l ibre de glace, devient vite r u d e q u a n d on s 'é lo igne de la côte ; p luv i eux l'été et froid l 'h iver , il cause néces sa i r emen t de grosses iné­galités dans le r é g i m e d u cours d 'eau ; q u a n t au lac Ty in , •il n'est l ibre de glace q u e p e n d a n t t ro i s m o i s d ' é té et les montagnes qu i l ' e n t o u r e n t p o r t e n t tou te l ' a nné e des ne iges plus ou moins a b o n d a n t e s .

En par lant du Sognef jord on r e n c o n t r e p r e sque i m m é d i a ­tement à 12 mèt res d ' a l t i tude u n a u t r e lac l o n g d ' u n e d iza ine de kilomètres, c'est le lac d 'Aarda l (Aarda lsvand) au fond duquel se t rouve la pe t i te local i té de Vee. L 'é tude de la ré­gion ayant m o n t r é que ce p o i n t offrirait des cond i t ions favo­rables pour u n e i n d u s t r i e à cause de sa p r o x i m i t é de la m e r f d e l a douceur d u c l i m a t q u i p e r m e t la na v i ga t i on t ou t e Mmnée, la Société Badisch An i l i n & Soda Fabr i ck {Ludwigshafen) se r e n d i t p rop r i é t a i r e des t e r r a in s et r ive-fainetés nécessaires à l ' a m é n a g e m e n t de la c h u t e p o u r y a p p l i q u e r ses brevets â la fabr ica t ion des n i t r a t e s .

Avant d ' en t r ep rendre les t r a v a u x o n a commencé avec

ra ison p a r p r é p a r e r les lacs qui r e n d e n t ce pet i t bass in pa r ­t i cu l i è rement in té ressan t . Le terr i toi re qu i verse ses e a u x au T y i n est d ' env i ron i3 35o hec ta res , ma i s il a p a r u préfé­rab le d e n e pas é tabl i r su r ce lac m ê m e l ' o r ig ine de la cana­l isa t ion, diverses cons idéra t ions Fon t fait r epor te r en aval sur le T o r o l m e n qu i est d 'a i l leurs très vois in en p l an c o m m e en a l t i tude et o ù conve rgen t les eaux d ' u n te r r i to i re no ta ­b l e m e n t p l u s é t endu (20 igo hectares) ; on p e u t d u reste l ' a u g m e n t e r encore en d é t o u r n a n t vers ce lac p lus ieurs pet i ts cours d ' eau en sorte qu ' avec que lques t r a v a u x fort s imples on a r r ive à y concen t re r les eaux d ' u n bassin de 22 780 h e c ­tares en tê te d u q u e l se t rouve ainsi le lac Ty in .

C'est lu i qu i cons t i tue le r égu l a t eu r p r inc ipa l , les au t res f o r m a n t s e u l e m e n t u n appoin t , préc ieux d 'a i l leurs , c o m m e on va l ' exp l iquer .

Les va r i a t ions na ture l les de n iveau d u lac Tyin n e dépas­sent pas o m 6 o , ma i s on les por t e ra à 2m75 par u n b a r r a g e ré ­gu la t eu r à la sort ie d u lue, ce qu i d o n n e r a au réservoi r u n e capaci té ut i le d ' u n e centa ine de mi l l ions de mèt res cubes suffisante p o u r assurer la total i té d u débi t nécessaire (7 45o litres) p e n d a n t p lus de c inq mois et r ep ré sen tan t avec

la chu lc d i spon ib le u n e énerg ie p o ­tentielle de 270 mi l l ions de ki lo­wa t t s -heure . Celle réserve sou t ien­d ra la m a r c h e de l 'us ine pendan t l 'h iver ; dès les p r emiè re s fontes de ne ige , le déb i t d u bass in a u g ­m e n t a n t , on r édu i r a progress ive­m e n t la q u a n t i t é e m p r u n t é e au ré ­servoir j u s q u ' à suppress ion com­plète lo rsque le reste du bass in fourn i ra les 7 5oo litres nécessaires ; à pa r t i r de ce m o m e n t , on laissera le lac Ty in se r e m p l i r et l 'on fera face a u x besoins var iables de l 'été au m o y e n des au t res lacs. Ceux-ci n e se rv i ron t ainsi qu ' en été, c'est-à-dire dans la saison où ils sont accessibles et leurs v a n n e s faciles à manoeuvrer ; en h iver , le lac Tyin fonc t ionne ra seul . P a r cette c o m b i ­na i son , on p o u r r a uti l iser 3a li t . -|

par seconde et pa r k i l o m è t r e ca r ré de bass in , ce qui cons t i tue une r égu la r i sa t ion complè te des débi ts n o n seu lemen t en t re les diverses saisons d ' u n e année , ma i s encore en t re phis ieurs années consécut ives , on peu t d i re que cette so lu t ion ne laisse r îen à dés i re r .

X-'-- 2.50 -v-->*

Profil non revêtu FïG. 10

• I.--'- 2 0,

Prof"il'avec revêtement

Tunnel d'adduction.

La p r i se d 'eau su r le lac To ro lmen é tan t à 1 o44 m . et les tuyères des roues Pe l ton de l 'us ine à 4a m . , la c h u t e b r u t e d i sponib le est de 1 002 mètres.

De la pr i se d ' eau p a r t i m m é d i a t e m e n t le t u n n e l d ' amenée , l ong de 19. k i lomèt res ; o n a calculé sa section en lui don-

M LA HOUILLE BLANCHE

liant ta g r a n d e u r au-delà de laquel le il n ' y aura i t p lus avan­tage à d i m i n u e r pa r un accro issement de surface la per le Me cha rge due au f ro t tement , é tant d o n n é que la force vau t à peu près 18 f rancs pa r chcval -an ; la sect ion varie e n t r e 3 m . (j. 7;") el 7 m . q. f>o su ivan t la n a t u r e des roches t r a ­versées, il n 'y a de r evê t emen t s en m a ç o n n e r i e que dans les te r ra ins schis teux On b é t o n n e r a les paro is sur le côté extér ieur dans les courbes p o u r facili ter l ' écoulement . La per te de cha rge dans le t u n n e l doi t être en m a r c h e n o r m a l e de a^Tio, ma i s on s'est réservé de faire var ie r la puissance à l 'us ine de 10 % en p lus ou en m o i n s sans pe r t e d 'eau ; avec une s u r c h a r g e de 10 %, le f ro l l emenl absorbera ï>7œ4o ; avec une d é c h a r g e égale, (10 % ) , il absorbera i 8 m 3 o , ce qu i cor respond dans la c h a m b r e d 'eau aux n iveaux t o r 3 el 1 029, prévis ions qui se ron t toutes expé r imen ta l e ­m e n t vérifiées dès la mise en eau d u t u n n e l .

Ce de rn ie r abouti t à u n e c h a m b r e d 'eau d 'un type tout à fait spécial ' c o m b i n é en vue des var ia t ions considérables d u n iveau de. l 'eau, qui a t t e i n d r o n t 17 mètres , ci, qu i consiste en trois pu i t s ver t icaux creu­sés dans le roc à ao m . de p r o f o n d e u r ; le p r e m i e r , dans lequel débouche le t u n n e l d ' a m e n é e , présente u n e section ovale, les n iveaux d ' eau y v a r i e n t en t re 1. o i 3 et T o3o, le fond csl à 1 010 ; i l se t e r m i n e de­v a n t deux clapets m a n œ u v r e s p a r des t reui ls supé­r ieurs el qu i commanden t , l ' en t rée de d e u x galeries qui about i ssent au fond des d e u x au t res p u i t s , les­quels c o m m a n d e n t c h a c u n u n e des condu i t e s for­cées. Ces deux dern ie r s pu i t s cons t i t uen t la c h a m b r e de mise en c h a r g e , ils sont m u n i s de v a n n e s cyl in­d r iques qu i coiffent l 'orifice d ' en t rée de c h a q u e con­du i te , d 'escaliers el de p la te formes de m a n œ u v r e . A côté d ' eux sont disposées des ga ines spéciales d 'aé-rage qu i m e t t e n t les cana l i sa t ions en c o m m u n i c a t i o n avec l ' a tmosphère . Le t ou t d é b o u c h e au n iveau d u sol sous u n e vaste s u p e r s t r u c t u r e e n m a ç o n n e r i e et bé­ton a r m é qu i fo rme c h a m b r e de t ravai l el o ù cir­cu len t les t reui ls de levage c o m m a n d é s e u x - m ê m e s , en cas de besoin , d u tableau de l ' us ine .

Ces d isposi t ions o n t p o u r b u t de défendre les pui l s cl les apparei ls con t re le froid et les acc idents de con­géla t ion , la c h a m b r e supér ieu re sera chauffée cl les p récau t ions prises p o u r e m p ê c h e r la fo rmat ion de la glace, su r tou t dans les ga ines d ' aé rage qui doivent, d e m e u r e r c o n s t a m m e n t l ib res , au besoin on y recou­vrera la surface de l 'eau d ' u n e couche d 'hu i l e .

Le n iveau supé r i eu r de l 'eau sera m a i n t e n u à la cote m a x i m u m 1 o3o pa r u n déversoi r p lacé à ce n i ­veau ; si le t ravail d e m a n d é à l 'us ine v ien t à baisser de 10 %, l 'eau m o n t e r a j u s q u ' a u déversoi r et s 'échap­pera ensui te pa r dessus , u n a r rê t b r u s q u e de toute l 'us ine p rodu i r a i t d o n c l ' évacuat ion pa r déversement d u déb i t total (7 5oo l i tres pa r seconde) , u n e baisse d e t ra ­vai l de m o i n s de 10 % n e p r o v o q u e r a a u c u n déversement ; au con t ra i re , l o r squ 'on d e m a n d e r a aux mo teu r s de l 'us ine u n travail supér ieur à la n o r m a l e , le n iveau baissera d a n s les c h a m b r e s et, p o u r u n e surcharge, de 10 %, il descendra à la cote m i n i m u m 1 o r 3 qu i cor respond à l ' écoulement l ibre de 7 5oo l i tres dans le t u n n e l .

Les v a n n e s cy l indr iques qui coiffent au dépar t les cana l i ­sa t ions sont d ' u n e m a n œ u v r e facile, on p e u t les c o m m a n d e r de l 'us ine et elles se fe rmera ient a u t o m a t i q u e m e n t en cas d 'acc ident , pa r exemple p o u r u n e r u p t u r e des condui tes p r o ­v o q u a n t u n appel b r u s q u e dans la c h a m b r e d 'eau. Les sièges

des v a n n e s sont encadrés de p ie r re , le res te des paro is est en bé ton . Les condui tes forcées son t au n o m b r e de d e u x en p a r t a n t des c h a m b r e s d 'eau et de t ro is en a r r i v a n t à l 'usine ; l 'épaisseur des tôles va en croissant, avec la c h a r g e jusqu 'au m o m e n t où il devient p lus é c o n o m i q u e d ' a jou te r le troisième' tuyau . Le tracé est u n e l i gne droi te d ' u n b o u t à l ' au t re et les files de t u y a u x paral lèles reposent, sur le r o c h e r n u d o n t ils su ivent les inflexions au m o y e n de coudes .

C h a q u e sect ion est anc rée à sa base d a n s u n massif de bé lon a r m é et c h a q u e vi role repose su r u n a p p u i de béton m o i n s i m p o r t a n t . Les j o in t s sont à a ssemblage fixe avec bagues de cu i r ou d e caou t chouc ; au s o m m e t de chaque

Coupe longitudinale

' i n N veau prévu pour une i diminution de 10% dans

'M l la charge de l 'Usine

Niveau prévu pour une augmenta t ion de !0 % dans

e de l'Usine

_ „ ^ 5 10 13

Fio. 20. — Chambre d'eau de l'usine.de Tya.

sect ion on a m é n a g é u n j o i n t de d i la ta t ion et u n tro d ' h o m m e . Les c h a n g e m e n t s de d i a m è t r e on t l ieu sur 1* massifs d ' appu i .

J u s q u ' à 335 m . de c h a r g e , on emplo ie l 'acier sans coït lu re , au-delà , des tôles soudées ou r ivées . Les deux fiM supér ieures on t au dépar t 8 m m . d 'épa isseur et imào de dit m è t r e et à l eu r ex t rémi té 36 m m . et i n , o o . Les t rois files id r ieurcs on t u n d i amè t r e cons t an t de o m 8 o et des épaisseu-croissant de 3 i à /|o m i l l i m . (*).

(*) La plupart de ces renseignements sont tirés d'un article de la l nisk Tidskrift, reproduit dans l'Engeenering (mars 1909).

FÉVRIER LA HOUILLE BLANCHE 45

La longueur tota le d e la cana l i sa t ion est de i 83o m . en t re la chambre d 'eau et l ' u s ine . E n a r r i v a n t à celle-ci, les t ro is conduites peuven t ê tre mises en c o m m u n i c a t i o n de façon à égaliser les cha rges in t é r i eu res et les débi ts en cas d ' a r rê t partiel des m o t e u r s .

En arr ivant à la h a u t e u r de l ' u s ine , les t ro is files de con­duites s 'a l ignent pa r a l l è l emen t au g r a n d cô té d u b â t i m e n t à travers u n e g r a n d e carcasse en b é t o n a r m é , chauffée p a r fair des généra t r ices qu i les m a i n t i e n t et les rel ie so l idemen t d'une façon r ig ide , su r c h a c u n e p r e n n e n t na i ssance q u a t r e branchements desse rvan t d e u x g r o u p e s m o t e u r s (Voir P l a n ­che IV, c i -annexée) .

L'usine compor t e six g r o u p e s composés c h a c u n de d e u x roues Pellon m o n t é e s su r u n a r b r e ho r i zon ta l c o m m u n qu i porte en son m i l i e u l ' a l t e rna teu r ; celui-ci est d o n c c o m ­mandé en réal i té pa r d e u x t u rb ine s .

Les arbres de tous les g r o u p e s sont a l ignés d a n s le sens du grand axe d u b â t i m e n t . La d i spos i t ion hab i tue l l e p l açan t les arbres des m o t e u r s n o r m a l e m e n t au g r a n d axe d e l 'us ine aurait facilité l ' é c h a p p e m e n t des eaux mo t r i ce s dans le cana l de fuite, mais c o m p l i q u é l 'arr ivée et a u g m e n t é f ina lement la dépense, c'est p o u r q u o i on y a r e n o n c é . La pu i s sance de chaque g roupe p e u t va r i e r de 12 000 à 14 600 c h e v a u x sous la charge net te de g 3 5 œ 6 o en t o u r n a n t à 370 t o u r s en sorte qu'une seule des d e u x roues de c h a q u e g r o u p e d o n n e r a de 6 000 à 7 000 c h e v a u x . L 'eau s ' échappera dans u n canal transversal placé sous c h a q u e r o u e et abou t i s san t au canal de fuite généra l d a n s le sens d e la l o n g u e u r d e l ' u s ine ; u n ventilateur ac t ionné pa r l ' a l t e rna teu r y re foulera l 'air c h a u d de la salle.

Ces canaux, f rappés p a r l 'eau qu i s ' échappe des roues et surtout des v a n n e s compensa t r i ce s son t exposés à des efforts intenses et à u n e u s u r e r a p i d e ; la vitesse de sort ie pa r les tuyères sous 935 m . de c h a r g e ne t t e est é n o r m e (plus de 120 m. pa r seconde) ; p o u r y rés is ter , on doi t b l i n d e r les parois avec des p laques d 'ac ier f o n d u e t su r les po in t s les plus exposés avec des pièces t r e m p é e s amovib le s . E n ou t r e , un mur -ba r rage m a i n t i e n d r a le cana l de fui te p le in d 'eau sous les tu rb ines .

Cinq groupes suffiront à d o n n e r la p le ine pu i s sance (70 000 IIP) et le s ix ième servira de réserve .

Les unités excitatr ices s e ron t m o n t é e s s u r les g r o u p e s p r i n ­cipaux et combinées de telle sor te que q u a t r e pu i s sen t suffire pour obtenir des a l t e rna teu r s 70 000 chevaux ne t s .

Toutes les manoeuvres se c o m m a n d e r o n t de l ' in té r ieur de l'usine. L 'ensemble des p rév i s ions cle dépenses est d ' env i ron i3 millions de francs y c o m p r i s l ' a m é n a g e m e n t des lacs, l'outillage de l 'us ine , tou tes les cons t ruc t ions et les voies d'accès, ce qui fait ressor t i r le p r i x de r ev i en t d u cheval à moins de 190 francs cl celui d u k i lowat t ins ta l lé à env i ron a55 francs.

Je n'ai p u dans ce r a p i d e exposé des forces h y d r a u l i q u e s Scandinaves, d o n n e r q u ' u n ape rçu b ien i n c o m p l e t des res­sources de ce pays , il suffit c e p e n d a n t p o u r m o n t r e r quel développement é c o n o m i q u e la Suède et la Norvège p e u v e n t attendre d 'une b o n n e u t i l i sa t ion de leurs chu tes d 'eau .

Je crois que n o u s avons aussi q u e l q u e s e n s e i g n e m e n t s à en tirer : j ' a i s igna lé en pas san t l 'u t i l i té d ' u n con t rô le p lus ngoureux des débi ts l iqu ides d a n s les c a n a u x indus t r i e l s et

intérêt T"'!! peu t y avoi r à conci l ie r l ' a m é n a g e m e n t des chutes avec le respect des sites c o m m e o n a su le faire pa r exemple à Tro l lba t tan , avec le m a i n t i e n d u flottage e t de la pèche, etc . . . , il est b o n de r e m a r q u e r aussi les soins d o n n é s m x superstructures des c h a m b r e s d ' eau p o u r les abr i t e r

contre les i n t empér i e s d ' u n c l ima t r i g o u r e u x , m a i s la leçon la p lus u t i le que n o u s d o n n e n t les us ines Scandinaves con­cerne les réservoirs ; sans dou te , no t r e pays est lo in d ' ê t re favorisé sous le r a p p o r t des lacs, ma i s il n ' a c e r t a i n e m e n t pas j u s q u ' i c i t i ré t o u t le par t i possible de ceux qu ' i l possède ni des réservoirs artificiels que les profils de nos vallées p e r m e t t e n t d 'y é tabl i r . À ce po in t de vue c e p e n d a n t , les projets des g r a n d s ouvrages de Génissiat su r le R h ô n e (76 m . de h a u t e u r , réservoir de 5o mi l l ions de mè t r e s cubes , pu i s ­sance de 33o 000 HP) et de Ser rc -Ponçon sur la D u r a n c e vS5 m . de h a u t e u r , 5oo mi l l ions de mèt res cubes 80 000 HP) sont d e b o n a u g u r e et m o n t r e n t q u e l 'on a compr i s chez nous l ' i m p o r t a n c e d u rôle des réservoirs dans l ' a m é n a g e ­m e n t des forces h y d r a u l i q u e s ; si ces deux g r andes en t r e ­prises se réa l isent , elles p lace ron t no t re pays au p r e m i e r r a n g sous ce r a p p o r t m a l g r é des cond i t ions na ture l les assez peu favorables . Mais il y a dans les Alpes, les Pyrénées , les Vosges et le massif cent ra l cle n o m b r e u x pet i ts lacs d e m o n ­tagnes d o n t on a encore t i ré très p e u pa r t i et qu i p o u r r a i e n t u t i l e m e n t en t re r dans le sys tème d ' a m é n a g e m e n t des forces h y d r a u l i q u e s ; il fau t espérer q u ' o n n e les laissera pas p lus l o n g t e m p s dans l 'oubl i . Il est vrai q u ' u n c o m m e n c e m e n t d 'u t i l i sa t ion a été tenté sur que lques -uns (lacs de la Girol le en Savoie, Sept -Laux, lacs de Laffrey en D a u p h i n é , lacs de la Boui l louse , d 'Or redon , Long dans les Pyrénées , e tc . ) , mais ces efforts p o u r r a i e n t être b e a u c o u p général isés ; p o u r ne par le r q u e des Alpes, les lacs de Mon l r iond su r la Dranse , de F la ine su r l 'Arve, de 'Ligne et de la Sassièrc su r la Hau te -Isère, de Savine sur l 'Arc, d 'Orcières et de Crupi l louze su r le Drac , les n o m b r e u x lacs de B r a m a n s , des Rousses et d u Taillefer su r la R o m a n c h e , le lac d 'Àllos su r le Hau l -Verdon , celui de R a b u o n s su r la Tinéc , e t c . , e t c . , r ep ré sen t en t u n potent ie l h y d r a u l i q u e cons idérable el g é n é r a l e m e n t facile à a m é n a g e r ; le lac d u Bourge t p o u r r a i t j o u e r u n rôle très, i m p o r t a n t c o m m e r é g u l a t e u r d u r é g i m e d u R h ô n e et accu­m u l a t e u r d ' énerg ie ; enf in ,cer ta ines vallées se p rê te ra ien t sans dépenses excessives à la créat ion de réservoirs n o n m o i n s préc ieux p o u r l ' ag r i cu l tu re que p o u r l ' i ndus t r i e . Il est à désirer q u e l ' a t t en t ion de nos e n t r e p r e n e u r s de chu tes d 'eau se por te d a v a n t a g e su r cette i m p o r t a n t e ques t ion de l ' amé­n a g e m e n t des réserves l iquides et qu ' à l ' exemple de leurs c o n c u r r e n t s Scandinaves, ils l ' env isagent désormais c o m m e l 'un des é léments les p lus efficaces d u b o n r e n d e m e n t des forces h y d r a u l i q u e s .

J e m e pe rme t t r a i de sou l igner encore l ' exemple d o n n é par le G o u v e r n e m e n t Suédois qu i a c o m p r i s de b o n n e h e u r e les ressources q u e les forces h y d r a u l i q u e s p e u v e n t p rocu re r pour l 'électrif ication des c h e m i n s de fer et qui a su p répa re r à l ' avance cette transformation sans al tendre q u e l ' i ndus ­tr ie p r ivée ai t p r i s possession de la p l u p a r t do ces forces ; il y a là u n e leçon de p révoyance u t i le à méd i t e r cl sans cloute aussi à i m i t e r a i l leurs qu ' en Suède .

Enfin, j e n e saura i s t e r m i n e r cette é tude sans r e n d r e horn m a g e aussi au d i s c e r n e m e n t des indus t r i e l s no rvég iens qu i , p a r m i tou tes les appl ica t ions possibles de la houi l le b l anche on t su d o n n e r la meil leure-place à la fixai ion de l 'azote a t m o s p h é r i q u e . Les p r emie r s , ils on t c o m p r i s q u e les forces h y d r a u l i q u e s o n t là un aven i r assuré . Quels q u e soient en effet les p iocédés m i s en œ u v r e et les p r o g r è s qui n e peuvent, manquer de s u r v e n i r dans la technique des indus t r ies de l'azote (*), i l y a u n fait ce r ta in , c'est q u e le d é b o u c h é offert aux eng ra i s azotés est sans l imi tes : le Chili en expor te

(*) Nitrates, cysmmnMe, nitrure d'ahiuiinium, etc., e t c . .

LA HOUILLE BLANCHE

a u j o u r d ' h u i à peu près % mi l l ions de tonnes d o n t 3oo ooo v i e n n e n t en F rance , la c o n s o m m a t i o n s'en accroît c h a q u e a n n é e el, m a l g r é les éva lua t ions les p l u s opt imis tes su r la r ichesse des g i semen t s d u Chi l i , on doi t r econna î t r e q u ' u n j o u r v i end ra i név i t ab l emen t où ils se ron t épuisés . D'ici là, les d e m a n d e s croissantes de l ' ag r i cu l tu re d é t e r m i n e r a i e n t fa ta lement u n e hausse d ' a u t a n t p lus r eg re t t ab le que le p r o ­du i t devient sans cesse p lus nécessaire si la fabr icat ion syn­thé t ique n ' a r r iva i t pas j u s t e à p o i n t p o u r a t t énue r u n e crise aussi fâcheuse . Les indus t r i e l s qu i a u r o n t su d i r iger de ce côté les ressources de la hou i l l e b l a n c h e doivent d o n c t rouver dans celte voie les p lus p réc i eux e n c o u r a g e m e n t s et l 'on ne peu t que souha i te r à nos compa t r io tes d'y su ivre h a r d i m e n t leurs col lègues Scandinaves .

Grenoble, décembre 1910. R. DE LA BROSSE.

DISTRIBUTIONS D'ENERGIE

ACCIDENTS DUS AUX SURTENSIONS ET AUX COURTS-

CIRCUITS DANS LES USINES ET RÉSEAUX

Rapport de M. LEGOUEzà la Ï>« section du Comité de la Société Internationale des Electriciens. (Séance du 6 juillet 1910}.

Le déve loppemen t cons idérab le q u ' o n t p r i s , depuis que l ­ques années , la pu i s sance des un i t é s et des us ines géné ra t r i ­ces, la vitesse de ro ta t ion des a l t e rna t eu r s c o m m a n d é s p a r t u r b i n e s à vapeu r , l ' ex tens ion des réseaux de d i s t r ibu t ion h a u t e tension tan t sou te r ra ins qu ' aé r i ens , o n t fait appara î t r e une série de p h é n o m è n e s n o u v e a u x , d o n t o n t à souffrir les exploi tants et que les cons t ruc t eu r s , m a l g r é toute l eu r science, n ' o n t p u p révo i r , fau te d ' u n e expér ience suffisam­m e n t l o n g u e , p o u r l eu r p e r m e t t r e de c o n n a î t r e et la tech­n i q u e de ces p h é n o m è n e s et les mesu re s à p r e n d r e , s i non p o u r en éviter le r e tou r , tou t au m o i n s p o u r en l imi te r les effets.

Les cons t ruc teu r s de m a c h i n e s à v a p e u r on t eu à lu t t e r con t re des difficultés ana logues q u a n d ils on t a u g m e n t é la pu i ssance des m a c h i n e s et des chaud iè res , la pression de la vapeur , la l o n g u e u r et la compl ica t ion des tuyauter ies de vapeur . E u x aussi on t eu des acc idents , se sont t rouvés en présence de p rob lèmes n o u v e a u x et i m p r é v u s qu i n ' o n t été résolus qu ' avec le t emps , u n e l o n g u e expér ience el su r t ou t la col labora t ion de pu issan tes associat ions c o m m e les Socié­tés d ' indus t r ie l s de Mulhouse .

Votre, p remiè re section a c ru qu ' i l étai t de son devoir d 'es­sayer de joue r u n rôle a n a l o g u e p o u r l ' indus t r ie é lect r ique, d o n t le déve loppemen t i n f i n i m e n t p lus rapide que celui de la cons t ruc t ion des m a c h i n e s à v a p e u r se heu r t e f r équem­m e n t à de nouvel les difficultés c l soulève de nouveaux p r o ­b l èmes . C'est dans col, espr i t et d a n s ce but qu 'e l le a abordé l ' enquê te don t le libellé v ien t d 'ê t re rappe lé .

Elle a déjà reçu d'assez n o m b r e u x r e n s e i g n e m e n t s , et j e crois être l ' in te rprè te de la p r e m i è r e section et de tout le Comi té en exp r iman t sa g r a t i t u d e aux exploi tants et i n d u s ­triels qu i on t b ien v o u l u la d o c u m e n t e r et qui ont. compr i s , su ivan t l 'expression de l ' un d 'eux, que le r e m è d e aux acci­den t s qui se p rodu i sen t « ne p o u r r a se t rouver que dans u n e co l labora t ion très s incère des intéressés ».

P a r m i ces r e n s e i g n e m e n t s , il en est u n e catégorie q u i , pa r la ne t te té , et l 'on peu t d i re l ' un i fo rmi lé des p h é n o m è n e s ,

p e r m e t d 'ores et déjà d 'en b i en faire ressor t i r les causes , d'en su ivre le d é v e l o p p e m e n t et les effets : i l s 'agit de la réper­cuss ion su r fout u n réseau d ' u n e su r t ens ion p r o v o q u é e pat u n acc ident t rès localisé.

La C o m m i s s i o n a es t imé qu ' i l serai t u t i le de faire con­na î t re ce qu 'e l le savai t dé jà su r ce p o i n t i m p o r t a n t et elle espère que l 'exposé qu i va en ê t re fait p r o v o q u e r a de nou­velles c o m m u n i c a t i o n s et s u r t o u t inc i t e ra les p l u s autorisés de nos col lègues à c h e r c h e r le r e m è d e à u n m a l nettement défini.

Quelques exemples les p lus typ iques des acc idents , sur lesquels des r e n s e i g n e m e n t s o n t été fou rn i s , v o n t montrer que l est l 'é tat de la ques t ion et le p r o b l è m e à r é soud re .

Premier exemple. — Ce p r e m i e r exemple a été chois i par­m i les p lus s imples . Il s 'agi t d ' u n réseau à 10 a5o vol ts , tri­phasé , 25 pér iodes . Au m o m e n t de l ' acc ident , des alterna­teurs en paral lè le su r le réseau p o u v a i e n t e n s e m b l e dévelop­pe r u n e pu i s sance de 10 000 à i a 000 k i lowat t s .

L ' u n des feeders A b r a n c h é sur les ba r r e s p r inc ipa les subit u n e avar ie à que lques cen ta ines de m è t r e s d u t ab leau . Par su i te d u défaut , l ' u n e des phases d u câble avar ié fut mise-à t e r re , ce qu i eu t c o m m e conséquence de déve lopper des su r t ens ions su r les au t res phases , d o n t l'effet se fît sent i r sut les au t res feeders reliés a u x ba r re s d u t ab leau a l imen tan t le-câble avar ié . Cet effet fut p a r t i c u l i è r e m e n t sensible sur une phase d ' u n cer ta in feeder B .

La f igure 1 est un s c h é m a de l'installa­t ion d ' u n e phase du feeder B .

Sur c h a q u e phase est b r a n c h é en dérivation u n l i m i t e u r de tension, composé de rouleaux e n b ronze à 24 inter< valles ; en série avec * l imi t eu r , est placée un rés is tance l iqu ide , com­posée d ' u n t u b e en rempl i - d ' eau distillée ; cette l é s i s t ance est elle-

. m ê m e reliée à tuï b a r r e d e t e r r e commit n e à tous les feeders.

A l 'é tage inférieurs! t rouve d ' abo rd u n couteau d e mi se à la ter re , p u i s u n réduc­teur d ' in tens i t é et enfin la boi te d ' ex t r émi té à laquelle ë raccordé le feeder. Les avaries consta tées é ta ien t les sui van tes :

Le l im i t eu r de tension étai t en par t i e b r û l é ; la résistant l iqu ide , placée en série avec ce l im i t eu r , é tai t vide ; l'eau qui la r empl i s sa i t avait été pro je tée avec violence en dehors (t t u b e en U. Ces diverses avaries i n d i q u e n t qu ' i l étai t pas pa r le l i m i t e u r u n débi t i m p o r t a n t , qui avai t échauffé 1 rés is tance l iqu ide , l 'avait a m e n é e à l ' ébu l l i l ion ; l'cbuMitioP étai t b i en tô t d e v e n u e v io lente , et l 'eau avai t été projetée e dehor s d u t ube en U ; ce q u i avait, coupé la communication avec la ter re .

Une seconde série d 'avaries m o n t r e n e t t e m e n t quelle flf velle l ia ison avec la t e r r e s 'était é tabl ie sous l 'act ion dei su r t ens ion , après la mi se hor s de service d u l i m i t e u r de te» s ion.

Un arc avai t sauté , à l ' é tage in fé r ieur , e n t r e le couteau! mi se à la t e r re et le c i m e n t a r m é c o n s t i t u a n t les séparatioi

m w w m w w w i LÉGENDE. — C, câble. —• B, boite d'extré­

mité. — A, réducteur d'intensité. — T , cou­teau de mise à la terre. •— L, limiteur de tension. — R, résistance liquide.