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Hypotension orthostatiqueUn diagnostic à ne pas méconnaître chez la personne âgée
J.Roche17.09.2009
Epidémiologie
Fréquente et potentiellement grave La prévalence augmente avec l’âge:
5% avant 65 ans 30% après 75 ans 50% en institution Jusqu’à 70% en Court Séjour gériatrique
Définition
Baisse de 20 mm Hg et plus pour la PAS
Et/ou baisse de 10 mmHg de la PAD Dans les 3’ suivant le passage de la
position couchée à la position debout à coupler avec la mesure de la fréquence cardiaque
Physiopathologie de l’orthostatisme
Redistribution du sang en dessous du diaphragme (jusqu’à 700-1000ml) Diminution du retour veineux Diminution du débit cardiaque et de la
PA
Physiopathologie de l’orthostatisme
La PA est rétablie grâce à l’activation quasi immédiate des barorécepteurs aortiques et carotidiens provoquant une augmentation: De la résistance vasculaire (adrénergique) De l’élévation de la FC avec inotropisme
(adréne.) Mais l’âge diminue la sensibilité des baroré-
cepteurs par: Rigidité des artères Trouble de la relaxation
Symptômes
Souvent non ressentis Surviennent lors des changements de position Malaise, tête vide, faiblesse, syncope, chutes à répétition Cas particulier:
Hypotension post-prandiale Procédure de recherche
10’ de repos en position debout 2 mesures de la PA et FC couché 3 mesures en position debout à 1,2 et 3’ Peu reproductible, à répéter
Examiner les membres inférieurs Compléter par ECG +/-Holter +/-Tilt Test, Iono, NFP
Hypotension post-prandiale
Baisse de la TA systolique de plus de 20mm Hg dans les 2h. après le repas
Augmentation du débit splanchnique et baisse des résistances périphériques proportionnelle à l’ingestion de glucose et à la vitesse de transit dans le duodénum.
Etiologies superposables à celles de l’H.O. Très fréquente chez la personne âgée:
jusqu’à 38% en institution Mesure de la PAS avant le repas puis 45 à
60’ après ou MAPA.
Conséquences graves
Fractures Syndrome post-chute avec
rétropulsion, phobie, anxiété Ralentissement psychosocial Diminution cognitive Perte d’autonomie, fragilité
Etiologies (1)
En cas de survenue « aigue » penser à: Deshydratation, anémie Iatrogénie Troubles du rythme
H.O. à pouls invariable: Dysautonomie Diabète, Amylose, Alcool Parkinson et syndrome parkinson plus AVC multiple, PRN, infection SNC, myélopathie ....
Etiologies (2) H.O. à pouls variable (FC augmentant de 10 à 15
battements par mn. en position debout): Hypovolémie,varices, alitement prolongé, anémie Endocrinopathie: insuffisance surrénale,
hypothyroidie, phéochromocytome Médicaments:
Inh. Calciques, Bloquants, Diurétiques, IEC, ARA 2 Antihypertenseurs centraux Psychotropes, antiparkinsoniens Anticholinergiques, morphiniques, bloquants
Facteurs favorisants: HTA systolique Insuffisance cardiaque diastolique Age
Traitement non médical
Réévaluer tous les traitements Si HTA débuter à petites doses Mettre contention force 2 si insuffisance veineuse à
poser le matin avant le lever et à retirer le soir au coucher
Décomposer l’orthostatisme surtout après un décubitus prolongé
Surélever la tête du lit de 20°, Boire suffisamment le matin et suivre un régime
normalement salé En cas d’HPP: petits repas pauvres en Hydrate de
carbone.
Traitement médical (1)
Corriger la volémie si nécessaire Déhydroergotamine: 9-15 mg/j. Midodrine ou Gutron*: Agoniste
vasopresseur 2.5mg x 3/j. Augmentation de 2.5 mg x 3/sem. jusqu’à 10mgx3/j Prendre le matin tôt et le soir avant 18h Contre indications; coronaropathie, insuffisance
cardiaque, insuffisance rénale aiguë, rétention d’urine, thyréotoxicose
Prudence si association avec bradycardisants (digitaliques)
Traitement médical (2) Fludrocortisone ou Florinef*:
Augmente la volémie par rétention de Na+ Augmente les résistances périphériques 0.1mg/j. en augmentant de 0.1mg par semaine
jusqu’à 1mg/j Se méfier de HTA, K+, céphalées, œdème,
Insuffisance cardiaque. Exceptionnellement: EPO, bloquants non
cardio-selectifs en cas de participation vasovagale mais de maniement difficile chez la personne âgée.
Conclusions Surveiller la TA couché puis debout chez la
person-ne âgée hypertendue Penser à l’HO devant tout malaise ou chute
chez la personne âgée polymédiquée Rechercher une dysautonomie Evoquer d’emblée une pathologie iatrogène et
réévaluer le traitement Ne pas oublier les mesures non
médicamenteuses Difficultés thérapeutiques dans les cas
d’associa-tion HTA systolique et HO.