2
6 février 2016 6 février 2016 investir investir i-2 i-3 Des FNB pour limiter le risque de concentration Fiducies immobilières : est-ce le moment ? Dominique Lamy [email protected] Les fiducies de placement immobilier (FPI) n’obtiennent guère la faveur des investisseurs depuis un certain temps déjà. Le moment est-il venu de leur accorder une petite place en portefeuille ? Plusieurs tuiles se sont abattues sur le secteur dans les dernières années. De un, le règne des très bas taux d’intérêt tire peut-être à sa fin. Les coûts de financement des différents opérateurs d’immeubles grimperont dans les années à venir. De deux, plusieurs sociétés immobilières ayant pignon sur rue en Alberta sont secouées par la chute abrupte du prix du pétrole brut. Les plus petites entreprises qui œuvrent dans l’industrie énergétique ont non seulement réduit leurs dépenses d’investissement, mais aussi leur main- d’œuvre. Jadis choyés par des conditions sala- riales avantageuses, certains travailleurs devront adapter leur nouvelle réalité économique à celle qui prévaut chez un autre employeur… ou en fonction de leurs prestations de chômage. Une situation susceptible d’avoir un impact financier pour des propriétaires d’appartements qui détiennent la majorité de leurs actifs en Alberta. « Les FPI ayant une exposition signifi- cative à l’Ouest canadien ont largement sous- performé leurs pairs en 2015 », observe Steve Bélisle, gestionnaire de portefeuille principal chez Gestion d’actifs Manuvie. À ce sujet, Marchés mondiaux CIBC recom- mande de sous-pondérer Boardwalk (Tor., BEI. UN) et Dream Office (Tor., D.UN) en porte- feuille. Le premier, en raison du fait que 79,5 % de ses actifs immobiliers sont situés dans l’Ouest canadien ; le second, parce que Calgary et Edmonton sont reconnus comme les marchés géographiques les plus vulnérables dans le domaine de la location de bureaux. « Les nou- velles constructions pourraient respectivement ajouter 8 % et 7 % à l’offre de locaux existants, pendant que le taux actuel d’inoccupation à Calgary a bondi à 12 % au troisième trimestre de 2015 », remarquent les analystes de l’institution. Finalement, la réalité semble avoir rattrapé certains FPI (real estate investment trust ou REIT) qui ont vu quelques importants locataires s’effondrer en 2015. C’est ainsi que les insuccès de Target, au Canada, ont compliqué l’exercice financier de RioCan (Tor., REI.UN) et de Comi- nar (Tor., CUF.UN), notamment. « Plusieurs autres détaillants ont fermé leurs portes en 2015 – Jacob, Bombay et Future Shop – ce qui est venu ajouter de la pression sur les propriétaires de centres commerciaux », souligne M. Bélisle. Un récent rapport de Canaccord Genuity indique d’ailleurs que 572 magasins ont fermé leurs portes depuis 24 mois, pour une superficie totale de 17,3 millions de pieds carrés. Cela, sans comp- ter les craintes que suscitent les difficultés du détaillant Sears, qui possède ou loue 197 espaces au Canada, pour une superficie totale de 23,3 M pi 2 . Même le géant Wal-Mart a récem- ment annoncé la fermeture de 269 magasins, dont plus de la moitié aux États-Unis et une soixantaine sur le marché brésilien. Plusieurs risques pèsent donc dans la balance. Certains bémols nuancent cependant l’ampleur des risques. Une assise solide ? Si ces sociétés restent sensibles à des coûts d’emprunt supplémentaires, le risque d’une hausse rapide et vertigineuse des taux d’intérêt au Canada demeure limité. « La majorité des FPI maintiennent un ratio d’endettement oscillant entre 50 % et 60 % de la valeur comptable brute : une augmentation potentielle du taux d’intérêt de 0,25 % par les banques canadiennes ne risque pas de toucher le rendement de ces FPI », estime Stéphanie Lincourt, première directrice, audit, chez Richter. Ces sociétés ont d’ailleurs eu amplement le temps de se préparer à une telle éventualité. « Les FPI gèrent le risque de taux d’intérêt de façon très prudente en échelonnant le renouvellement de leurs dettes, en renouve- lant un montant comparable tous les cinq ans », dit-elle. Et, d’une pierre deux coups, ces renou- vellements effectués au fil du temps leur donnent l’occasion d’augmenter les revenus locatifs – donc la valeur des immeubles – et, éventuel- lement, le montant admissible au financement. Bien que potentiellement dilutives du bénéfice, d’autres solutions existent aussi en matière de financement. « L’émission de débentures convertibles ou d’unités supplémentaires est toujours une possibilité », ajoute-t-elle. Certains titres du secteur se vendent désormais à un escompte important comparativement à la valeur nette de leurs actifs. « L’évaluation des FPI canadiens est présentement très attrayante, forte d’un escompte sur la valeur nette des actifs d’environ 12 % », estime Steve Bélisle. C’est sans compter le rendement alléchant attendu des distributions versées par ces sociétés, souvent assurées par les fonds ajustés provenant de l’exploitation par part. De par leur statut juri- dique, les FPI sont effectivement dans l’obligation de verser de 70 % à 100 % de leurs bénéfices aux détenteurs de parts. Stéphanie Lincourt préfère évidemment les FPI dont le ratio de distribution se maintient sous les 90 %. « Ils pourront mieux faire face à la tempête si les taux d’intérêt aug- mentent tout en conservant le montant de dis- tribution actuel par unité », résume-t-elle. Choisir un panier de titres peut s’avérer une première stratégie pertinente pour investir dans les FPI et diversifier à faible coût son portefeuille boursier. C’est l’approche retenue par François Doyon La Rochelle, gestionnaire de portefeuille chez PWL Capital. « Tous les portefeuilles que l’on gère sont exposés en permanence à ce secteur », dit-il d’emblée. L’objectif visé ? « Une saine gestion du risque, puisque l’on considère que les FPI sont une catégorie d’actifs à part entière : ces derniers ont une faible corrélation avec les obligations et avec les grands indices boursiers canadiens, améri- cains et internationaux », résume-t-il. « Les FNB m’assurent d’une saine diversification géogra- phique et sectorielle du marché immobilier. Ils me permettent d’investir à l’international et dans des sociétés qui œuvrent dans l’immobilier commercial, résidentiel, industriel et de bureau, à titre d’exemple. Je ne veux pas être exposé à un risque de concentration trop grand, en ne choisissant qu’un seul titre. » François Doyon La Rochelle met cependant de l’avant deux pièges à éviter lorsque vient le moment d’investir dans le secteur. « Ne choisissez pas votre titre en fonction du seul rendement prévu du divi- dende : le yield trap peut faire des ravages en portefeuille », dit-il. La deuxième erreur serait de vouloir contrebalan- cer le faible rendement obtenu de vos produits d’obligations en ajoutant du rendement en provenance des distributions des FPI. « La volatilité quotidienne demeure en Bourse, et les pertes de capital sont une possibilité lorsqu’on y investit », résume-t-il. Selon lui, les REIT sont justement évalués par le marché à l’heure actuelle. Il ne se prononce pas sur la possibilité d’un rebond en 2016 – « je n’ai pas de boule de cristal et je ne tente pas de synchroniser le marché » –, mais le récent recul de certains titres offre l’occasion de pondé- rer notre portefeuille en ajustant la répartition d’actifs accordée au secteur. Règle générale, l’allocation aux fiducies immobilières dans nos portefeuilles varie de 1 % à 3 % : les FPI ne sont que l’une des nombreuses catégories d’actifs qui entrent dans la composi- tion de ceux-ci », souligne-t-il. AU CANADA  iShares S&P/TSX Capped REIT Index (XRE) Le FNB vise à reproduire l’indice plafonné des fiducies de placement immobilier du S&P/TSX. Le ratio des frais de gestion (RFG) se situe à 0,61 %, et le rendement de distribu- tions est d’environ 6 %. « Le seul bémol pour celui-ci, c’est la pondération accordée à certains mastodontes du secteur : RioCan (Tor., REI.UN), par exemple, représente plus de 19 % de ce FNB », dit-il. Quinze titres le composent, 35 % de ceux-ci étant considé- rés comme des FPI diversifiées. Vanguard FTSE Canadian Capped REIT Index (VRE) Dans ce cas-ci, l’indice de référence est le FTSE Canada All Cap Real Estate Capped 25 % Index. « Son ratio des frais de gestion est moindre que le précédent », remarque François Doyon La Rochelle. Il se situe à 0,40 %. Le rendement de la distribution est moindre (5,6 %), par contre. Les cinq principaux titres sont RioCan REIT (REI.UN-T, 17,17 %), H&R REIT (HR.UN-T, 12,59 %), Smart REIT (SRU.UN-T, 7,51 %), Canadian Apartment Properties REIT (CAR.UN-T, 6,64 %) et Canadian REIT (REF. UN-T, 6,45 %). BMO équipondéré FPI (ZRE) Celui-ci cherche à reproduire le rendement de l’indice Dow Jones Canada Select Equal Weight REIT, et chaque titre qui compose cet indice se voit attribuer une pondération fixe plutôt qu’une pondération en fonction de la capitalisation boursière. « Ce FNB offert par la Banque de Montréal vient régulariser le problème que soulève le XRE : tous les titres y sont pondérés également », explique-t-il. Ainsi, les cinq principaux titres détenus sont limités à une pondération d’environ 7 % chacun. Le RFG se situe à 0,62 %, et l’investis- seur reçoit une distribution annuelle procurant un rendement de 6,28 % au cours actuel. À L’INTERNATIONAL  Vanguard REIT (VNQ) L’indice calqué est le MSCI US REIT Index. « Le ratio des frais de gestion n’est que de 0,12 %, et plus de 150 titres américains composent ce panier », constate M. Doyon La Rochelle. Les deux premières composantes en importance sont Simon Property Group (NY, SPG) et Public Storage (NY, PSA). Attention ! L’investisseur s’expose ici au risque de devises. Le rendement de la distribution se situe à 4,11 %. Vanguard Global ex-US REIT (VNQI) « C’est par celui-ci que l’investisseur peut s’exposer à l’immobilier du Japon, de l’Australie et d’une trentaine de pays, tout en bénéficiant d’un ratio de frais de gestion très raisonnable de 0,24 % », remarque François Doyon La Rochelle. Au 30 novembre, 668 titres différents en faisaient partie. Les portefeuilles de plus grande ampleur nécessitant une diversification addition- nelle pourraient fort bien bénéficier de ce FNB, évidem- ment sujet au risque de devises. Le rendement de la distribution se situe à 3,20 %. — D. LAMY LE DéTAILLANT SEARS, QUI CONNAîT DES DIFFICULTéS, POSSèDE OU LOUE 197 LOCAUX AU CANADA, POUR UNE SUPERFICIE TOTALE DE 23,3 MILLIONS DE PIEDS CARRéS. 572 MAGASINS ONT FERMé LEURS PORTES DEPUIS 24 MOIS, POUR UNE SUPERFICIE TOTALE DE 17,3 MILLIONS DE PIEDS CARRéS. LA VILLE DE CALGARY CONNAîT UN TAUX D’INOCCUPATION QUI A BONDI à 12 % AU TROISIèME TRIMESTRE DE 2015. ESCOMPTE SUR LA VALEUR NETTE DES ACTIFS CENTRE COMMERCIAL BUREAUX LOCATIFS Top 5 1. DREAM Unlimited (Tor., DRM) - 49 % - 40 % - 33 % - 32 % - 26 % 2. MainStreet Equity (Tor., MEQ) 4. Tricon Capital Group (Tor., TCN) 3. Dream Industrial REIT (Tor., DIR.UN) 5. Northview Apartment REIT (Tor., NVU.UN) Source : Canaccord Genuity

i-2 6 février 2016 6 février 2016 Fiducies immobilières ... · velles constructions pourraient respectivement ... forte d’un escompte sur la valeur nette des actifs d’environ

Embed Size (px)

Citation preview

6 février 2016 6 février 2016investir investiri-2 i-3

Des FNB pour limiter le risque de concentrationFiducies immobilières :

est-ce le moment ?Dominique [email protected]

Les fiducies de placement immobilier (FPI) n’obtiennent guère la faveur des investisseurs depuis un certain temps déjà. Le moment est-il venu de leur accorder une petite place en portefeuille ?

Plusieurs tuiles se sont abattues sur le secteur dans les dernières années. De un, le règne des très bas taux d’intérêt tire peut-être à sa fin. Les coûts de financement des différents opérateurs d’immeubles grimperont dans les années à venir.

De deux, plusieurs sociétés immobilières ayant pignon sur rue en Alberta sont secouées par la chute abrupte du prix du pétrole brut. Les plus petites entreprises qui œuvrent dans l’industrie énergétique ont non seulement réduit leurs dépenses d’investissement, mais aussi leur main-d’œuvre. Jadis choyés par des conditions sala-riales avantageuses, certains travailleurs devront adapter leur nouvelle réalité économique à celle qui prévaut chez un autre employeur… ou en fonction de leurs prestations de chômage. Une situation susceptible d’avoir un impact financier pour des propriétaires d’appartements qui détiennent la majorité de leurs actifs en Alberta. « Les FPI ayant une exposition signifi-cative à l’Ouest canadien ont largement sous-

performé leurs pairs en 2015 », observe Steve Bélisle, gestionnaire de portefeuille principal chez Gestion d’actifs Manuvie.

À ce sujet, Marchés mondiaux CIBC recom-mande de sous-pondérer Boardwalk (Tor., BEI.UN) et Dream Office (Tor., D.UN) en porte-feuille. Le premier, en raison du fait que 79,5 % de ses actifs immobiliers sont situés dans l’Ouest canadien ; le second, parce que Calgary et Edmonton sont reconnus comme les marchés géographiques les plus vulnérables dans le domaine de la location de bureaux. « Les nou-velles constructions pourraient respectivement ajouter 8 % et 7 % à l’offre de locaux existants, pendant que le taux actuel d’inoccupation à Calgary a bondi à 12 % au troisième trimestre de 2015 », remarquent les analystes de l’institution.

Finalement, la réalité semble avoir rattrapé certains FPI (real estate investment trust ou REIT) qui ont vu quelques importants locataires s’effondrer en 2015. C’est ainsi que les insuccès de Target, au Canada, ont compliqué l’exercice financier de RioCan (Tor., REI.UN) et de Comi-nar (Tor., CUF.UN), notamment. « Plusieurs autres détaillants ont fermé leurs portes en 2015 – Jacob, Bombay et Future Shop – ce qui est venu ajouter de la pression sur les propriétaires de centres commerciaux », souligne M. Bélisle. Un récent rapport de Canaccord Genuity indique d’ailleurs que 572 magasins ont fermé leurs portes depuis 24 mois, pour une superficie totale de 17,3 millions de pieds carrés. Cela, sans comp-ter les craintes que suscitent les difficultés du détaillant Sears, qui possède ou loue 197 espaces au Canada, pour une superficie totale de 23,3 M pi2. Même le géant Wal-Mart a récem-

ment annoncé la fermeture de 269 magasins, dont plus de la moitié aux États-Unis et une soixantaine sur le marché brésilien.

Plusieurs risques pèsent donc dans la balance. Certains bémols nuancent cependant l’ampleur des risques.

Une assise solide ?Si ces sociétés restent sensibles à des coûts d’emprunt supplémentaires, le risque d’une hausse rapide et vertigineuse des taux d’intérêt au Canada demeure limité. « La majorité des FPI maintiennent un ratio d’endettement oscillant entre 50 % et 60 % de la valeur comptable brute : une augmentation potentielle du taux d’intérêt de 0,25 % par les banques canadiennes ne risque pas de toucher le rendement de ces FPI », estime Stéphanie Lincourt, première directrice, audit, chez Richter. Ces sociétés ont d’ailleurs eu amplement le temps de se préparer à une telle éventualité. « Les FPI gèrent le risque de taux d’intérêt de façon très prudente en échelonnant le renouvellement de leurs dettes, en renouve-lant un montant comparable tous les cinq ans », dit-elle. Et, d’une pierre deux coups, ces renou-vellements effectués au fil du temps leur donnent

l’occasion d’augmenter les revenus locatifs – donc la valeur des immeubles – et, éventuel-lement, le montant admissible au financement. Bien que potentiellement dilutives du bénéfice, d’autres solutions existent aussi en matière de financement. « L’émission de débentures convertibles ou d’unités supplémentaires est toujours une possibilité », ajoute-t-elle.

Certains titres du secteur se vendent désormais à un escompte important comparativement à la valeur nette de leurs actifs. « L’évaluation des FPI canadiens est présentement très attrayante, forte d’un escompte sur la valeur nette des actifs d’environ 12 % », estime Steve Bélisle. C’est sans compter le rendement alléchant attendu des distributions versées par ces sociétés, souvent assurées par les fonds ajustés provenant de l’exploitation par part. De par leur statut juri-dique, les FPI sont effectivement dans l’obligation de verser de 70 % à 100 % de leurs bénéfices aux détenteurs de parts. Stéphanie Lincourt préfère évidemment les FPI dont le ratio de distribution se maintient sous les 90 %. « Ils pourront mieux faire face à la tempête si les taux d’intérêt aug-mentent tout en conservant le montant de dis-tribution actuel par unité », résume-t-elle.

Choisir un panier de titres peut s’avérer une première stratégie pertinente pour investir dans les FPI et diversifier à faible coût son portefeuille boursier. C’est l’approche retenue par François Doyon La Rochelle, gestionnaire de portefeuille chez PWL Capital. « Tous les portefeuilles que l’on gère sont exposés en permanence à ce secteur », dit-il d’emblée. L’objectif visé ? « Une saine gestion du risque, puisque l’on considère que les FPI sont une catégorie d’actifs à part entière : ces derniers ont une faible corrélation avec les obligations et avec les grands indices boursiers canadiens, améri-cains et internationaux », résume-t-il.

« Les FNB m’assurent d’une saine diversification géogra-phique et sectorielle du marché immobilier. Ils me permettent d’investir à l’international et dans des sociétés qui œuvrent dans l’immobilier commercial, résidentiel, industriel et de bureau, à titre d’exemple. Je ne veux pas être exposé à un risque de concentration trop grand, en ne choisissant qu’un seul titre. »

François Doyon La Rochelle met cependant de l’avant deux pièges à éviter lorsque vient le moment d’investir dans le secteur. « Ne choisissez pas votre titre en fonction du seul rendement prévu du divi-dende : le yield trap peut faire des ravages en portefeuille », dit-il. La deuxième erreur serait de vouloir contrebalan-cer le faible rendement obtenu de vos produits d’obligations en ajoutant du rendement en provenance des distributions des FPI. « La volatilité quotidienne demeure en Bourse, et les pertes de capital sont une possibilité lorsqu’on y investit », résume-t-il.

Selon lui, les REIT sont justement évalués par le marché à l’heure actuelle. Il ne se prononce pas sur la possibilité d’un rebond en 2016 – « je n’ai pas de boule de cristal et je ne tente pas de synchroniser le marché » –, mais le récent recul de certains titres offre l’occasion de pondé-rer notre portefeuille en ajustant la répartition d’actifs accordée au secteur. Règle générale, l’allocation aux fiducies immobilières dans nos portefeuilles varie de 1 % à 3 % : les FPI ne sont que l’une des nombreuses catégories d’actifs qui entrent dans la composi-tion de ceux-ci », souligne-t-il.

AU CANADA 

iShares S&P/TSX Capped REIT Index (XRE)Le FNB vise à reproduire l’indice plafonné des fiducies de placement immobilier du S&P/TSX. Le ratio des frais de gestion (RFG) se situe à 0,61 %, et le rendement de distribu-tions est d’environ 6 %. « Le seul bémol pour celui-ci, c’est la pondération accordée à certains mastodontes du secteur : RioCan (Tor., REI.UN), par exemple, représente plus de 19 % de ce FNB », dit-il. Quinze titres le composent, 35 % de ceux-ci étant considé-rés comme des FPI diversifiées.

Vanguard FTSE Canadian Capped REIT Index (VRE)Dans ce cas-ci, l’indice de référence est le FTSE Canada All Cap Real Estate Capped 25 % Index. « Son ratio des frais de gestion est moindre que le précédent », remarque François Doyon La Rochelle. Il se situe à 0,40 %. Le rendement de la distribution est moindre (5,6 %), par contre. Les cinq principaux titres sont RioCan REIT (REI.UN-T, 17,17 %), H&R REIT (HR.UN-T, 12,59 %), Smart REIT (SRU.UN-T, 7,51 %), Canadian Apartment Properties REIT (CAR.UN-T, 6,64 %) et Canadian REIT (REF.UN-T, 6,45 %).

BMO équipondéré FPI (ZRE)Celui-ci cherche à reproduire le rendement de l’indice Dow Jones Canada Select Equal Weight REIT, et chaque titre qui compose cet indice se voit attribuer une pondération fixe plutôt qu’une pondération en fonction de la capitalisation boursière. « Ce FNB offert par la Banque de Montréal vient régulariser le problème que soulève le XRE : tous les titres y sont pondérés également », explique-t-il. Ainsi, les cinq principaux titres détenus sont limités à une pondération d’environ 7 % chacun. Le RFG se situe à 0,62 %, et l’investis-seur reçoit une distribution annuelle procurant un rendement de 6,28 % au cours actuel.

À L’INTERNATIONAL 

Vanguard REIT (VNQ)L’indice calqué est le MSCI US REIT Index. « Le ratio des frais de gestion n’est que de 0,12 %, et plus de 150 titres américains composent ce panier », constate M. Doyon La Rochelle. Les deux premières composantes en importance sont Simon Property Group (NY, SPG) et Public Storage (NY, PSA). Attention ! L’investisseur s’expose ici au risque de devises. Le rendement de la distribution se situe à 4,11 %.

Vanguard Global ex-US REIT (VNQI)« C’est par celui-ci que l’investisseur peut s’exposer à l’immobilier du Japon, de l’Australie et d’une trentaine de pays, tout en bénéficiant d’un ratio de frais de gestion très raisonnable de 0,24 % », remarque François Doyon La Rochelle. Au 30 novembre, 668 titres différents en faisaient partie. Les portefeuilles de plus grande ampleur nécessitant une diversification addition-nelle pourraient fort bien bénéficier de ce FNB, évidem-ment sujet au risque de devises. Le rendement de la distribution se situe à 3,20 %. — D. LaMy

Le détaILLant

SEaRS,

quI connaît

des dIFFIcuLtés,

Possède ou Loue

197 Locaux au

canada, Pour

une suPerFIcIe

totaLe de

23,3

MILLIOnS

DE PIEDS

CaRRéS.

572

MaGaSInS

OnT

FERMé

Leurs Portes

dePuIs 24 moIs,

Pour une

suPerFIcIe

totaLe de

17,3 mILLIons

de PIeds carrés.

La VILLE

DE CaLGaRy

connaît un taux

d’InoccuPatIon

quI a bondI à

12 %

au troIsIème

trImestre

de 2015.

ESCOMPTE SUR La VaLEUR

nETTE DES aCTIFS

CEnTRE

COMMERCIaL

BUREaUX

LOCaTIFS

Top 5

1. DREAM Unlimited (Tor., DRM)

- 49 %- 40 %

- 33 %

- 32 %- 26 %

2. MainStreet Equity (Tor., MEQ)

4. Tricon Capital Group (Tor., TCN)

3. Dream Industrial REIT (Tor., DIR.U

N)

5. Northview Apartment REIT (Tor., N

VU.UN)

source : canaccord Genuity

6 février 2016investiri-4

L’épargnant qui souhaite investir dans la brique et le mortier peut aussi se tourner vers les titres individuels. Plusieurs noms de sociétés reviennent, d’un rapport d’analyste à l’autre. Petite tournée des choix canadiens les plus recommandés du secteur.

allied Properties REIT (AP.UN, 33,30 $)distribution : 1,50 $, 4,5 %

Voici l’un des premiers choix de Scotia Capital, qui entrevoit un potentiel haussier de 18,5 % pour ce titre avec une cible à 39,50 $. Les analystes de Marchés mondiaux CIBC favorisent aussi Allied Proper-ties pour sa forte croissance, son faible endettement, un ratio de distribution relativement bas et sa légère sensibilité aux taux d’intérêt. Ce portefeuille immobilier, considéré comme de grande qualité, se compose majoritairement d’immeubles de bureaux situés dans les villes de Québec, Montréal, Ottawa, Toronto, Kitchener, Winnipeg, Calgary, Edmonton, Vancouver et Victoria. Récemment, les dirigeants ont annoncé la mise en place d’un programme de rachat d’actions pour fins d’annulation (10 % des actions en circulation) et la suspension du rabais de 3 % consenti aux investisseurs qui bénéficient du programme de réinvestissement automatique des dividendes. Cette dernière initiative est saluée par Mario Saric, de Scotia Capital. « J’estime que cette mesure réduit le nombre annuel d’unités émis sous ce programme par environ 40 000 », calcule-t-il.

Dream Industrial REIT (DIR.UN, 7,17 $)distribution : 0,70 $, 9,7 %

Si votre tolérance au risque le permet, et en vue de bénéficier d’une reprise potentielle du cours du pétrole, Steve Bélisle recom-mande de jeter un coup d’œil à Dream Industrial, sévèrement puni par le marché pour son exposition à l’Alberta. « Ce titre s’échange à un escompte exagéré par rapport à sa valeur nette et offre un rendement de dividende d’environ 10 %, qui me semble soutenable au niveau actuel », explique-t-il. L’analyste Pammi Bir, de Scotia Capital, souligne de son côté la grande diversification géographique pancanadienne du portefeuille et la répartition adéquate de celui-ci parmi différents services industriels (entrepôts, centres de distribution, etc.). Sa cible de 9,50 $ laisse miroiter un rendement potentiel d’environ 32 %. Un autre catalyseur pourrait aussi poindre à l’horizon. « Nous croyons que cette société pourrait être une cible d’acquisition potentielle par une firme privée ou une plus large entité », résument quant à eux les analystes de la Financière Banque Nationale, Matt Komack et Trevor Johnson.

american Hotel Income Properties (HOT.UN, 10,17 $)distribution : 0,90 $, 8,8 %

On frôle l’unanimité ici. La Finan-cière Banque Nationale et Marchés mondiaux CIBC ne sont pas les seules institutions à recommander le titre. Les analystes de Canaccord Genuity fixent leur cible à 12,50 $ – un rendement potentiel d’environ 24 %, sur la base d’un multiple de 8,5 fois les fonds d’exploitation ajustés anticipés pour 2017 (1,47 $ par action). La société verse l’équivalent d’une distribution annuelle de 0,90 $, pour un rende-ment de 8,8 %.

Un fort pourcentage de la location des chambres d’hôtel est encadré par des contrats d’hébergement à long terme signés avec des opéra-teurs de chemin de fer (par l’intermédiaire de l’enseigne Oak Tree Inn). Ces contrats assurent un taux d’occupation stable et de meilleurs flux de trésorerie comparativement à l’ensemble des entreprises nord-américaines du secteur. L’hôtellerie est évidemment très liée à la santé de l’économie. Les prix réduits à la pompe jouent en faveur de l’industrie, les consom-mateurs ayant davantage de dollars à consacrer à d’autres postes budgétaires. La société bénéficie aussi de la vigueur du dollar américain.

Milestone apartments REIT (MST.UN, 15,08 $)distribution : 0,55 $ us, 5,20 %

Autre consensus au sein de la communauté financière. « Nous détenons Milestone Apartments depuis plus d’un an en portefeuille », dit Steve Bélisle, gestionnaire principal chez Gestion d’actifs Manuvie. Ce FPI propose des appartements dans le sud des États-Unis, dans des régions qui bénéficient d’une croissance économique plus rapide. Cela permet « à la société d’augmenter ses loyers de 5 % à 7 % par année », explique-t-il. Ses dirigeants ont annoncé le 22 octobre que le dividende sera dorénavant payé en dollars américains. Ce dernier se situe à 0,55 $US, pour un rendement de 5,2 % au cours actuel.

Dans une récente note de recherche, Desjardins Marché des capitaux affirme qu’un élément clé pour investir dans un contexte de turbulences boursières en 2016 reste la croissance du dividende. Dans le secteur des FPI, le choix de leurs analystes à ce sujet s’arrête justement sur Milestone Apart-ments, notamment. Le titre pourrait progresser d’environ 22 % durant l’année, avec une cible établie à 18,50 $. — D. LaMy

QUaTRE

TITRES

PRISéS

PaR LES

anaLySTES