5
Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress.com 1 I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi (2002) : 1 2

I. La douleur de l’exil Persepolis, de Marjane Satrapi … · Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress. om 1 I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: I. La douleur de l’exil Persepolis, de Marjane Satrapi … · Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress. om 1 I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi

Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress.com 1

I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi (2002) :

1 2

Page 2: I. La douleur de l’exil Persepolis, de Marjane Satrapi … · Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress. om 1 I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi

Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress.com 2

3 4

Page 3: I. La douleur de l’exil Persepolis, de Marjane Satrapi … · Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress. om 1 I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi

Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress.com 3

Questions :

1. Comment s’appelle le personnage principal ?

2. La scène se passe à Vienne, en Autriche, mais l’héroïne n’est pas autrichienne. De quel pays vient-elle ?

3. Pourquoi peut-on dire qu’il y a un décalage entre la vie que l’héroïne mène à Vienne et la vie qu’elle aurait mené dans son pays d’origine ? Quel sentiment ce décalage provoque-t-il chez elle ?

4. Quels sentiments éprouve-t-elle vis-à-vis de son pays d’origine ? Pourquoi éprouve-t-elle ces sentiments ?

5. Analysez la planche 2 : quels évènements difficiles l’héroïne semble-t-

elle avoir vécu dans son pays ?

6. Comment l’héroïne est-elle traitée par les autres filles de Vienne ? Quelle réaction cela provoque-t-il chez elle ? Comment cette réaction se traduit-elle dans le dessin ?

7. Comment comprenez-vous la toute dernière phrase de cet extrait ?

5

Page 4: I. La douleur de l’exil Persepolis, de Marjane Satrapi … · Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress. om 1 I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi

Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress.com 4

II. Faut-il renoncer à sa culture d’origine pour s’intégrer ?

Doc 1. Faut-il américaniser son prénom pour réussir aux États -Unis ?

De nombreux talents français partent développer leurs projets professionnels outre-Atlantique et font le choix d'américaniser leur prénom pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté. C'est notamment le cas de Jean Rauscher, devenu John lors de son arrivée sur le sol américain. Le cofondateur d'Yseop - un éditeur d'un logiciel d'intelligence artificielle - s'est envolé pour les États-Unis en 1989, à l'âge de 30 ans. […] Dès son arrivée sur le continent américain, le désormais « serial entrepreneur » a vite compris qu'il lui serait nécessaire d'américaniser son prénom pour percer dans le milieu des affaires. […] Selon le chef d'entreprise, « pour réussir à l'international, il faut adopter la technique du caméléon afin de mieux s'adapter à son environnement ». Il poursuit : « Prenez l'exemple des yaourts Yoplait ! Ils n'ont pas du tout le même goût aux États-Unis et en France, mais c'est bien parce que la marque a su s'adapter qu'elle a pu s'implanter à l'échelle internationale ». Et a posteriori, John n'a aucun regret : « C’est aussi ça, le business ! ». Il profite même de son expérience pour encourager d'autres entrepreneurs à suivre son exemple. C'est ainsi que son ami Christian a lui opté pour le prénom Chris : « C'est compliqué de s'appeler Christian aux États-Unis, car ce prénom fait directement référence à la religion, dans un pays où les lobbies religieux sont très présents ».

Tous ne font toutefois pas le choix de s'américaniser jusqu'à changer leur prénom. Pierre Lapointe, cofondateur et PDG de Vinty - une plateforme de location de voitures de collection - préfère garder son prénom français, qu'il considère comme une fierté et une mise en valeur de son héritage culturel. « Conserver mon prénom me donne une originalité que je n'aurais pas si je me faisais passer pour Peter », explique l'entrepreneur. Et il considère même son prénom français comme un atout pour réussir outre-Atlantique : « Mon prénom me donne souvent l'opportunité de rendre mes discussions professionnelles plus cordiales et personnelles ».

Emmanuelle Oesterle, « Faut-il américaniser son prénom pour réussir aux États-Unis ? », Le Figaro, 13/07/2017

Doc 2. L’accent, facteur de discrimination ?

Bien sûr, toutes les personnes qui ont un accent ne se sentent pas victimes de discrimination. Certaines tonalités régionales, comme les accents méridionaux, jouissent d’une image et d’une représentation conviviale. D’autres, à l’instar du ch’timi –ou en réalité du picard–, ont été revalorisés grâce au film de Dany Boon Bienvenue chez les ch’tis (2008), certes caricatural et critiqué. Et selon une « étude » de 2013, les accents, du ch’timi au breton, tous « sympathiques », sont même carrément « sexy » – l’accent toulousain en tête. En revanche, quand il s’agit de savoir lequel de ces accents sonne « intelligent », c’est le « français standard parisien » qui est plébiscité. Et à une perception positive de l’accent se substitue une perception négative, avec des conséquences qui vont de la stigmatisation, par des imitations ou des commentaires, au refus d’embauche. Selon un sondage de 2003 sur « les discriminations sur l’apparence dans la vie professionnelle et sociale », 44% des personnes interrogées pensent même que « la façon de parler, l’accent » est un critère de choix d’embauche entre deux candidats de compétences et de qualification égales, soit un point de plus que le handicap ou treize points que « la couleur de peau ». [...]

Dans la sphère du travail, « l’accent ne fait pas sérieux, est perçu comme un handicap et les autres vous le font sentir », complète Médéric Gasquet-Cyrus. A tel point que beaucoup renoncent à leur accent pour réussir socialement car « on inculque qu’il n’y aurait qu’un accent valable ». « Avec ta voix, tu ne pourras faire que de la presse écrite », entend-on dans les écoles de journalisme ou « Avec tel accent, tu ne pourras jamais jouer du Shakespeare », dit-on aux jeunes comédiens.

Florian Bardou, « On n'insiste pas assez sur la discrimination par l'accent », Slate.fr, 13/11/2015

Page 5: I. La douleur de l’exil Persepolis, de Marjane Satrapi … · Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress. om 1 I. La douleur de l’exil : Persepolis, de Marjane Satrapi

Séance TF44. Entre deux mondes │ leproflhg.wordpress.com 5

Doc 3. Extrait de Je suis noir et je n’aime pas le manioc , de Gaston Kelman (2003)

Si l’on veut dire que la France est un tout composé de plusieurs entités, selon les régions, les religions, les origines de ses populations, leur lieu de vie, leurs âges, les catégories socioprofessionnelles, pour ne citer que ces critères, alors je me dis : la belle découverte ! Existe-t-il en ce bas monde et en cette haute France un lopin de terre qui ne soit multiculturel ? Dans notre modeste F4 familial de Courcouronnes, se côtoient déjà plusieurs cultures, cultures générationnelles et territoriales, celle de mes enfants, adolescents ronchons et franciliens, la mienne d’adulte bougon et bourguignon, et celle que souhaite imposer mon épouse, féminisée, féminine ou féministe. Si l’on veut dire qu’aujourd’hui la France doit ingérer de nouveaux courants culturels venus d’autres pays, franchement, là on plus, je ne vois pas matière à un big-bang social. De nouveaux courants migratoires, la France en a connu et accueilli de tous temps. Celtes, Romains, Germains, Visigoths, Ostrogoths, Vikings, Danois, Lombards, Saxons, Arabes, Polonais, Russes, Espagnols, Italiens, Portugais, tous ces peuples et bien d’autres encore sont venus les uns après les autres enrichir la culture française de leurs spécificités linguistiques, artistiques, gastronomiques, scientifiques qui tôt ou tard deviennent solubles dans le corpus national sans cesse renouvelé, remodelé, déformé, transformé, métissé, enlaidi, embelli, enrichi, appauvri, ennobli. […] La mondialisation ne fait rien d’autre que faciliter la migration des cultures d’un pays à l’autre. Le café, le thé, le McDonald’s, le nem, le tiebdien, le couscous, tous ces éléments exotiques participent à l’enrichissement multiculturel de la France et un jour, de multiculturels, deviennent tout simplement culturels.

Gaston Kerman, Je suis noir et je n’aime pas le manioc, 2003

Fiche méthodologique : l’argumentation délibérative :

Au bac, vous pouvez tomber sur un corpus qui propose des points de vue opposés sur un même sujet. Dans ce cas-là, la question d’écriture peut vous demander de délibérer. Exemples de sujets tombés au bac :

- « Selon vous, l'identité d'une personne est-elle ou non liée à son pays d'origine ? » (Objet d’étude : Identité et diversité, sujet de 2013) - « Selon vous, une parole pour convaincre dans la défense d'une cause politique est-elle plus efficace quand elle est portée avec fougue ou quand elle est dite

posément ? » (Objet d’étude : la parole en spectacle, sujet de 2014) - « Selon vous, une œuvre littéraire ou artistique doit-elle nécessairement s'engager en faveur d'une cause ? » (Objet d’étude : L’homme et son rapport au monde,

sujet de 2016) Délibérer signifie peser le pour et le contre avant de donner son avis personnel. Il s’agit de prendre le temps de réfléchir à un problème avant d’exprimer une opinion. Une argumentation délibérative se fait donc en trois temps :

1. La thèse : cette première partie a pour but d’expliquer un point de vue sur la question posée (on commence par le point de vue avec lequel on est le plus d’accord) 2. L’antithèse : on nuance ou on critique le point de vue de la première partie, en avançant des arguments opposés. 3. La synthèse : on exprime son point de vue personnel, en évitant de répéter des choses dites dans les deux premières parties. Vous pouvez vous appuyer sur votre

expérience personnelle, ou proposer un tout autre point de vue. Vous pouvez commencer cette troisième partie par « Personnellement, … »

Ensemble, rédigeons une argumentation délibérative sur la question : « Faut-il renoncer à sa culture d’origine pour s’intégrer ? »