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Dossier « La jeune fille au carton à chapeau » (Boris Barnet, URSS, 1927) ‐ Ecole et Cinéma ORNE – 2008‐2009

Dossier réalisé par Thierry DELAMOTTE – CPD TICE/Mission Cinéma – IA ORNE – Janv. 2009 1

LA JEUNE FILLE AU CARTON A CHAPEAU

de Boris Barnet

URSS, 1927 Noir et Blanc, muet (sonore et cartons)

DVD La Jeune fille a carton à chapeau disonible à l’achat chez Bach Films (collection « Chefs-

d’œuvre du Cinéma Russe ») : 7€ - (Site Internet : http://www.bachfilms.com/) Autres ressources utilisées pour la formation : - L’homme à la caméra, de Dziga Vertov (collection Eden Cinéma, CDDP) : 29€ - Séquences vidéos issues de Youtube (téléchargées avec Firefox + le plugin « downloadhelper » à télécharger auparavant. Extraits : Burlesques (Chaplin, Harold Lloyd), cinéma Russe (Effet Koulechov ; le cuirassé Potemkine de Eisenstein), Premier film parlant « Blue sky » par Al Jolson, Films Lumiere…

I - PARTIE TRAVAIL AVEC LES ELEVES

Références aux Programmes de 2008 : Culture humaniste : L’histoire et la géographie donnent des repères communs, temporels et spatiaux, pour commencer à comprendre l’unité et la complexité du monde. Elles développent chez les élèves curiosité, sens de l’observation et esprit critique. Les travaux des élèves font l’objet d’écrits divers, par exemple des résumés et frises chronologiques, des cartes et croquis. Pratiques artistiques et Histoire des arts L’histoire des arts porte à la connaissance des élèves des œuvres de référence qui appartiennent au patrimoine ou à l’art contemporain ; ces œuvres leur sont présentées en relation avec une époque, une aire géographique (sur la base des repères chronologiques et spatiaux acquis en histoire et en géographie), une forme d’expression (dessin, peinture, sculpture, architecture, arts appliqués, musique, danse, cinéma), et le cas échéant une technique (huile sur toile, gravure...), un artisanat ou une activité créatrice vivante. L’histoire des arts en relation avec les autres enseignements aide les élèves à se situer parmi les productions artistiques de l’humanité et les différentes cultures considérées dans le temps et dans l’espace. Confrontés à des œuvres diverses, ils découvrent les richesses, la permanence et l’universalité de la création artistique. En arts visuels comme en éducation musicale, au titre de l’histoire des arts, les élèves bénéficient de rencontres sensibles avec des œuvres qu’ils sont en mesure d’apprécier. Selon la proximité géographique, des monuments, des musées, des ateliers d’art, des spectacles vivants ou des films en salle de cinéma pourront être découverts. Ces sorties éveillent la curiosité des élèves pour les chefs-d’œuvre ou les activités artistiques de leur ville ou de leur région. Français 1 - Langage oral L’élève est capable d’écouter le maître, de poser des questions, d’exprimer son point de vue, ses sentiments. Il s’entraîne à prendre la parole devant d’autres élèves pour reformuler, résumer, raconter, décrire, expliciter un raisonnement, présenter des arguments. Dans des situations d’échanges variées, il apprend à tenir compte des points de vue des autres, à utiliser un vocabulaire précis appartenant au niveau de la langue courante, à adapter ses propos en fonction de ses interlocuteurs et de ses objectifs.



AVANT LA PROJECTION DU FILM OBJECTIFS : Sans dévoiler l’histoire, il s’agira de susciter chez les élèves une mise en appétit pour le film qu’ils vont aller voir, de formuler un certain nombre d’hypothèses sur l’histoire et de réactiver certaines connaissances qu’ils ont pu acquérir auparavant. A – LIENS AVEC L’HISTOIRE Un film entretient avec l’histoire un certain nombre de relations : ‐ L’histoire du film naturellement (la narration - la diégèse) ‐ Le film dans l’histoire du cinéaste ‐ Le film dans l’histoire du cinéma ‐ Le film et l’histoire du pays ou du monde (valeur « document ») A1 - L’HISTOIRE DU FILM : Etude de la carte postale : Recto de la carte (seulement) : étude des photogrammes : - Dénotation et connotation : à l’oral ou à l’écrit, demander aux élèves de décrire ce qu’ils voient et de fournir des interprétations. - Quelles informations principales peut-on retenir ? Film en noir et blanc, qui semble être un vieux film, des personnages : une jeune fille, un vieil homme (ou vieille femme ?), un homme ou une femme avec des bottes assis au-dessus de la jeune femme dans un lieu inconnu, un homme d’un certain âge, un peu bourgeois qui sert de « socle » a une statuette posée sur sa tête, un homme en uniforme qui court dans la neige,… Verso de la carte : lecture des informations verbales : ‐ Qui a réalisé ce film ? en quelle année ? dans quel Pays ? combien de temps dure-t-il ? ‐ Résumer l’histoire oralement après lecture. ‐ …/… A2 - L’histoire du cinéaste Peu de choses sur Boris Barnet. Difficulté à trouver des informations sur le cinéaste (Internet). Eléments de biographie que l’on peut mettre sur la Cahier de cinéma : Boris Barnet : Né à Moscou le 18 juin 1902 – Mort le 8 janvier 1965 à Riga capitale de la Lettonie (entrée en Europe en 2004). Il a réalisé son premier film en 1927, à l’âge de 25 ans. A3 - LE FILM DANS L’HISTOIRE DU CINEMA. Le film date de 1927 : une date importante dans l’histoire du cinéma : 1er film « parlant » : « Le chanteur de Jazz » de Alan Crosland. Succès immédiat (Mais l’irruption de la parole bouleverse le travail des acteurs du « muet ». Bon nombre d’entre eux mettront fin à leur carrière.) Exercices : 1) Si elle n’a pas encore été faite, construction d’une frise chronologique (sur le « Cahier de cinéma » ou Cahier d’arts). 2) Placer les dates repères importantes : - 1895 : Naissance du cinéma. Invention des frères Louis et Auguste Lumière - 1927 : Premier film parlant : Le chanteur de Jazz de Alan Crosland. - 1932 : Premier film couleur (technique Technicolor "3 bandes" inventée 3 ans auparavant) : « Becky Sharp » de Rouben Mamoulian et Lowell Sherman. 3) Placer sur la frise « La jeune fille au carton à chapeau » (et les autres films vus) Illustrations : Montrer aux élèves des extraits afin de favoriser la construction d’une culture artistique.

Où trouver des extraits : - Mallette cinéma de circonscription : Chaque mallette contient des ressources pédagogiques et quelques films. Voir les K7 « Histoire de plan ».



- Lesite.TV : sur ce site de Vidéo à la demande (VOD), quelques extraits et fiches sur le cinéma (histoire et technique). La demande d’abonnement de l’école est à faire auprès du CDDP de l’Orne. - Possibilité de télécharger des extraits de films sur « Youtube » (site : http://fr.youtube.com/). Avec le navigateur Firefox, il est possible de télécharger le plugin « Download Helper ». Celui-ci permet de télécharger l’extrait sur son ordinateur. Les extraits sont au format flv (Flash vidéo : format de diffusion de qualité moyenne). A4 - LE FILM DANS L’HISTOIRE DU PAYS (ET DU MONDE). Situer 1927 par rapport aux évènements connus et appris en classe sur l’état du monde de cette période (entre deux guerres). Raconter aux élèves quelques éléments de la situation la Russie de cette époque en faisant par exemple un rapport avec La Révolution française (Régime tsariste, féodal, renversé en 1917 par les paysans, ouvriers et étudiants qui installe un régime communiste : plus de propriétés privées, tout est partagé…, Exécution de Nicolas II en 1918 par le régime communiste)… B - GEOGRAPHIE : LIEU DE PRODUCTION DU FILM. Ce film est d’origine russe. L’action se passe à Moscou et dans la campagne environnante - Situer ce pays sur un planisphère. Situer la capitale : Moscou. - Réaliser la carte d’identité de la Russie actuelle http://www.vivreenrussie.net/content/view/71/35/ - Faire la comparaison avec la France actuelle Liens ressources : Cartes : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/europe-russie/carte-europe-russie.shtml Voir aussi : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/europe-russie/carte-europe-russie.shtml ou sur Wikipédia la carte de l’Europe http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/Europe_countries_map_fr.png



Origine : site http://www.lib.utexas.edu/maps/historical/shepherd/europe_1871_1914.jpg

Europe 1871 1914



Source : www.hist-Geo.com



APRES LA PROJECTION DU FILM OBJECTIFS : Il s’agira après le film de permettre aux élèves de s’exprimer sur celui-ci et de développer avec eux quelques pistes d’analyse qui en favoriseront une compréhension. Restitution du récit : ce qui a été compris (marquer au tableau les éléments qui pourront être repris en analyse). A) ANALYSE DES PERSONNAGES Retrouvez et caractériser les personnages Identité Rôle dans

l’histoire Métier Description et caractère Liens entre les

personnages Natacha principal Fabricante de

chapeau

Ilia principal Etudiant Vogelev principal Caissier à la

gare Amoureux de

Natacha Mme Irène principal Commerçante

(vendeuse de chapeaux)

autoritaire Epouse de Nikolaï

Nikolaï principal Commerçant (vendeur de chapeaux)

Soumis à sa femme Mari de Mme Irène

Le grand- père

secondaire Grand-père de Natacha

La servante secondaire Contrôleurs du syndic

secondaire

Contrôleur de billet à la gare

secondaire

Ces personnages représentent la société russe du moment : - Les prolétaires : Natacha, son grand-père, Ilia, la servante - Les Nepmens (petite bourgeoisie issue de la Nep) : Nicolaï, Mme Irène sa femme - Le parti : les contrôleurs du syndic (pour la chambre). B – ANALYSE DES THEMES : - La petite bourgeoisie et l’argent (satire sociale) : Quelle mise en scène ? Quelle morale portée par le film? Il s’agit d’une critique féroce contre les nepmens, petite bourgeoisie de la Nep (la cupidité de certains face à l’argent : caractériser les époux Trager : cupides, avares, profiteurs, intéressés, …) - Crise du logement : comment Natacha va-t-elle faire pour donner sa chambre à Ilia (face à la crise du logement, le régime politique avait déterminé un certain nombre de m2 par habitant. Tous ceux qui le dépassaient devaient héberger un sans abri. Les employés devaient être logés par leurs patrons). Les mariages fictifs… - La liberté de la femme : Natacha est une jeune femme libre. Comment cela se voit-il ? Comme cette liberté est-elle mise en scène ? Dans ce film, d’une façon générale, les femmes exercent un certain pouvoir (Mme Irène sur son mari Nicolaï…) - Crise financière : emprunt d’état. Comment ce film de commande met en scène la promotion de l’emprunt « à lots ». [Pour les élèves : C’est un peu comme si en France, le Ministère de l’économie demandait à un réalisateur de faire un film promotionnel du Loto (sur lequel l’état gagne de l’argent)]



C – L’EXPRESSION CINEMATOGRAPHIQUE 1) Histoire de l’art / vocabulaire : Ce film, quoique muet, est sonore avec des cartons (intertitres). Avant le parlant, les films muets étaient le plus souvent accompagnés par un pianiste en direct dans la salle de projection. Ceci avait un avantage, celui de couvrir le son du projecteur, disait-on. L’accompagnement a aussi pour effet d’assurer un « continuum » dans l’enchaînement des plans. Elle participe enfin à la « sémiologie » de l’image en créant des atmosphères. Il existait souvent dans les salles des bonimenteurs qui racontaient en direct le film, lisait les cartons. muet / sonore / cartons / noir et blanc

2) Techniques cinématographiques : Le montage : Le montage est l’art d’associer des plans les uns à côtés des autres pour créer une signification. C’est le véritable langage cinématographique. Un exemple : la séquence du tirage au sort des emprunts à lots (l’état avait émis des emprunts auprès des russes assez fortunés). Ces emprunts donnaient lieu à des tirages au sort et permettaient de gagner de l’argent, comme à la loterie. Ce montage est fait en « fondu enchaîné ». On est dans l’esprit de Nicolaï (il imagine ces personnages). Le montage dans cette séquence a une fonction narrative NB : On rejoint des préoccupations de montage de Lev Koulechov, lequel distinguait trois fonctions : - Fonction narrative : action séquentielle, flash-back, montage alterné - Fonction intellectuelle : métaphore, contraste, montage parallèle - Fonction émotionnelle :rythme, montage "tonal", raccord de formes, montage "directionnel" Vocabulaire : montage / fondu-enchaîné / flash-back… Illustration : extraits des trois grands cinéastes russes : Lev Koulechov (« effet koulechev »

(youtube), Eisenstein (DVD L’homme à la caméra ; et Le cuirassé Potemkine (youtube) ; Dziga Vertov (DVD eden cinéma) 3) Le genre cinématographique : Le comique, le burlesque1 : Questionner les élèves (s’ils ont vu des films de Chaplin, Keaton, Tati) pour savoir s’ils font des relations, s’ils voient des similitudes ? Reparler du genre « Burlesque » : Genre cinématographique caractérisé par un comique extravagant, plus ou moins absurde, et fondé sur une succession rapide de gags (comique de geste, de situation, de répétition) Gags, effets comiques : Retrouvez quelques-uns des gags ou des effets (les courses, autour des « bottes », la servante qui défie les lois de la pesanteur, les luttes. Etude de l’un des gags. Exemple : la lutte entre Nicolaï et Vogelev, dans laquelle Nicolaï s’en prend à sa femme masquée par un drap (on retrouve, clin d’œil ?, une scène de la commedia dell’arte : Les fourberies de Scapin (Acte III-Scène II : épisode du sac : Scapin qui bastonne Géronte caché dans un sac > farce du XVIIe siècle) Genre cinématographique / Burlesque / comique / gags

1 Définition (Larousse): adj. (ital. Burlesco ; du latin burla = farce). D’un comique extravagant ; ridicule, absurde, bouffon. Genre littéraire parodique traitant en style bas un sujet noble, spécial, en France au XVIIème siècle (Le burlesque de Scarron). Genre cinématographique caractérisé par un comique extravagant, plus ou moins absurde, et fondé sur une succession rapide de gags. Il est difficile, à la fois sur le plan sémiologique et esthétique, de décrire avec précision le burlesque, véritable nébuleuse au sein de la nébuleuse comique, traversant des pays, des époques, des arts, des genres, des oeuvres, des sujets et des styles différents. Cependant, l’on s’accorde pour dire que le burlesque au cinéma est un genre hérité des formes burlesques de la littérature : La commedia dell'arte et le roman comique du XVI et XVIIe siècle ; la pantomine du XIXè siècle. Le principe de fonctionnement en est presque identique : la farce, la caricature des personnages stéréotypés, la parodie sociale, le travail des corps, les gags… Le comique est emprunté aux situations de la comédie : comique de situation et comique de répétition… >> Voir document déjà réalisé sur le Burlesque sur le site Ecole et Cinéma Orne (Ressources pédagogiques) : http://www.ac-caen.fr/orne/ress/culture/cinema/ecole_et_cinema/



Analyse d’un montage (exemple) : Raconte ou écris ce qui se passe



D - LES EXPRESSIONS PLASTIQUES IO 2008, page 26 Quelques oeuvres illustrant les principaux mouvements picturaux contemporains ; une sculpture ; des oeuvres cinématographiques (dont le cinéma muet) et photographiques ; des oeuvres cinématographiques illustrant les différentes périodes historiques. A la même époque où Boris Barnet réalise son film, la peinture russe connait un développement important de l’art abstrait. Malevitch

Possibilité d’aborder ce peintre :

montrer certains de ses tableaux, faire sa fiche d’identité, le placer sur la frise chronologique des arts, Le sens de sa peinture…

Observer le photogramme issu du film de Boris Barnet. Poser comme éventualité une correspondance artistique entre les deux artistes (retrouvez les formes géométriques et les lignes du plan…) Voir d’autre courants et d’autres artistes contemporains à Malevitch.. Quelques liens sur Malevitch http://expositions.bnf.fr/utopie/cabinets/rep/bio/11.htm http://remue.net/spip.php?article427 http://www.lemondedesarts.com/ArticleKazimirMalevitch.htm



Une organisation géométrique de l’espace : le coin aménagé par Natacha dans la chambre pour sa nuit avec Ilia (temps : 46’52)



Les lignes de composition du plan



Une inspiration suprématiste ?…



Malevitch : Composition Blanc sur Blanc 1918. Huile sur toile, 80 x 80 cm, Museum of Modern Art de New York

Boris Barnet : Vogelev court vers la gare (temps 5’35)


Thierry DELAMOTTE – CPD Nles Technologies / Mission Cinéma – Mai 2006

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II – PARTIE CONNAISSANCES ENSEIGNANTS

ELEMENTS SUR LE REALISATEUR Boris Barnet (nom d’origine irlandaise) est né à Moscou le 18 juin 1902 dans une famille d’imprimeurs. Son grand-père était un soldat anglais établi en Russie pendant les guerres napoléoniennes. - 1916, il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts et d’Architecture de Moscou puis est engagé par le Théâtre d’Art de Stanislavski (comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique dont l’enseignement a bouleversé toute l’Europe et qui a marqué à jamais l’art du comédien et de la mise en scène. On a dit de lui que son jeu était inspiré de la commedia dell’arte). Il peint des décors et réalise des bruitages, mais il se rêve acteur. - En 1919, à 17 ans, il s’engage dans l’armée rouge. Il s’y passionne pour la culture physique en général et la boxe en particulier. - Démobilisé en 1921, à cause d’une maladie, il devient boxeur et même champion de sa catégorie. - Il est repéré par Lev Koulechov, directeur de l’École technique supérieure du cinéma de Moscou, le V.G.I.K. Koulechov l'engage pour donner des leçons de boxe à ses élèves comédiens. - Boris Barnet est séduit par le 7ème et décide d’en faire son métier, d’abord assistant décorateur, puis acteur, (en 1924, il est le cow-boy du film de Koulechov, « Les extraordinaires aventures de M. West au pays des bolchevicks » > voir DVD Dziga Vertov) - En 1926, il est assistant réalisateur de Fedor Ozep. - En 1927, Barnet passe définitivement derrière la caméra, signant deux films, l'un qu'il reconnaît lui-même médiocre, « Moscou en Octobre » réalisé pour commémorer le Xe anniversaire de la révolution puis « La Jeune fille au Carton à chapeau » qui demeure un sommet de son œuvre, et qui lui est commandé par le Commissariat du peuple aux finances, afin de promouvoir l’achat d’obligations à lots. - Puis 1928, La maison de la rue Troubnaïa, autre film important et reconnu par la critique. Son premier film parlant, Le Faubourg, figure parmi les classiques d'un cinéma soviétique au sein duquel B. Barnet, réalisateur mais aussi souvent interprète, fit toujours figure de marginal (films pas assez engagés ni théorisés sur le 7ème art par rapport à certains de ses contemporains). Ce statut particulier, Barnet le doit sans doute aux sujets qu'il a abordés : "A quelques exceptions près, tous mes films ont, bien ou mal, exprimé la vie contemporaine et ses problèmes... … Marginal, Barnet le fut aussi par sa conception du cinéma : "Je ne suis pas, je n'ai jamais été un homme de théories. J'aime avant tout la comédie, je me plais à introduire des scènes drôles dans un drame et des épisodes dramatiques dans un film comique." - en 1939, il adhère au Parti communiste - Il tourne dans les Républiques (1951 : « Un été prodigieux », 1957 : « Le lutteur et le clown » admiré par Godard et Rivette - Mars 59 : prix Staline pour son œuvre - 8 janvier 1965, en proie à la dépression, à la solitude et à l’alcoolisme, il se suicide dans un hôtel à Riga. Filmographie 1927 La jeune fille au carton à chapeau 1927 Moscou en octobre 1928 La maison de la rue Toubnaia 1929 Question de vie (CM) 1929 Le piano (CM) 1931 Le dégel 1933 Le faubourg (Okraïna) 1936 Au bord de la mer bleue 1939 La nuit de septembre 1940 Le vieux jockey 1941 le courage 1942 Un personnage exceptionnel

1943 Les Novgorodiens 1945 Une fois la nuit 1947 Personne ne le saura (ou L'exploit d'un agent secret) 1948 Les pages de la vie 1951 Un été prodigieux 1952 Concert des orchestres ukrainiens 1955 Liana 1957 Le poète, le lutteur et le clown 1959 Annouchka 1962 Alenka 1963 Signal d'alarme



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CULTURE HUMANISTE ET HISTOIRE DES ARTS Le film « La jeune fille au carton à chapeau » est sorti en 1927. Cette réalisation s’inscrit dans un contexte important : ‐ de l’histoire de la Russie (politique, économique et sociale) ‐ de l’histoire des Arts : 7ème art naturellement, mais aussi peinture, théâtre, architecture… 1 - ELEMENTS HISTORIQUES SUR LA RUSSIE / URSS NB : L’URSS créée le 22 décembre 1922 sous Lénine. Dissolue officiellement le 21 décembre 1991. Sites ressources : http://www.crdp-reims.fr/memoire/bac/1gm/sujets/russie.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_russe#La_Russie_avant_la_R.C3.A9volution 1.1. LA NEP Réalisé en 1927, le film s’inscrit dans une période de l’histoire de la Russie, plus précisément de son histoire politique, économique et sociale : la NEP (Nouvelle Politique Economique). Cette politique est mise en place en place par Lénine, et la direction du Parti Communiste, lors du Xème Congrès du Parti en mars 1921. Il s’agissait d’introduire dans l’organisation économique du Pays une dose de « libéralisme », d’initiative et d’enrichissement privé et personnel afin de redonner un souffle à l’économie du pays qui était en plein chaos, et à la situation sociale (mécontentement général, famine, soulèvement des marins de Cronstadt –qui sera réprimée2-, soulèvement des soviets). La NEP marque donc l’arrêt d’une autre période mise en place en 1917 : le Communisme de Guerre. - Les réquisitions sont abolies et remplacées par un impôt en nature, puis en monnaie. - Les paysans peuvent librement commercialiser leurs surplus sur les marchés locaux. À partir de 1922, on arrête les redistributions de terres et on reconnaît le droit de disposer de sa ferme, ainsi que d’embaucher des salariés. 6 millions de paysans abandonnent leurs lots trop petits et s’emploient comme salariés auprès d’agriculteurs plus importants. C’est le retour des koulaks. - Extension à l’industrie et au commerce. Dès 1921, les usines de moins de 10 ouvriers sont rendues à leur propriétaire. On supprime le travail obligatoire et on réintroduit la hiérarchie des salaires. - L’héritage est admis jusqu’à un plafond de 10 000 roubles-or. - Dans les villes se constitue une nouvelle classe d’hommes d’affaire, les nepmen. - Les capitalistes étrangers sont invités à investir. Derrière cette liberté apparente, l’état garde un contrôle de l’économie. Il s’agit d’inculquer aux hommes un esprit de gestion efficace, en utilisant les méthodes du capitalisme. La NEP n’est pas une mesure conjoncturelle, mais une étape dans un processus qui dure des générations Bilan de la NEP : Augmentation de la production agricole : ces améliorations sont surtout le fait des paysans qui ont trouvé dans la NEP les conditions de l’enrichissement. Mais le nombre de paysans pauvres s’est accru. La NEP a ainsi cristallisé les inégalités sociales du monde rural. Le mécontentement rural se dirige contre les koulaks, les ventes à l’État et l’incurie des pouvoirs à gérer les affaires paysannes. La corruption sévit parmi les nepmens et dans le parti, favorisée par la bureaucratie. Ces laisser-aller vont justifier la mort de la NEP en 1928-29 1.2. Bref contexte historique Histoire Russe fin du XIX - 1932 - Depuis 1547, Russie Tsariste (1er Tsar : Ivan IV « Le terrible » sur lequel Eisenstein réalisera un film célèbre). Régime féodal, autocratique (abolition du servage en 1861). - Fin du XIX début du XX, un développement industriel archaïque, mal accepté par les paysans (85% de la population) qui s’appauvrissent, nbs paysans sans terres qui se louent à de petits propriétaires dans les Koulaks (petite bourgeoisie rurale), nbx capitaux étrangers (emprunts russes), développement des villes, apparition d’une petite classe ouvrière sensibles aux idées de Marx (scolarisation débutée fin 19ème).

2 En mars 1921, la Révolte de Kronstadt, soulèvement armé des marins de la forteresse pour le pouvoir des soviets, pour des élections libres et la liberté de la presse, et contre les bolcheviks, est réprimée par l'armée rouge (qui compte 10000 morts dans ses rangs lors de l'assaut). 2168 marins furent exécutés, 1955 condamnés au travail obligatoire et 1272 libérés.



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- Fin 19e, début du XX : nombreuses agitations révolutionnaires, réprimées par la force du pouvoir tsariste. Vieil ordre social ébranlé. Le Tsar est Nicolas II (dynastie des Romanov, de 1894 à son exécution en juillet 1918) - Révolution ratée en 19053, qui fait suite au conflit Russo-Japonais, perdu par la Russie. Nombreuses répressions (ex : Cuirassé Potemkine). Formation des premiers organes de pouvoirs indépendants de la tutelle de l’État, les Soviets. - 1914 : engagement dans le conflit (7 millions d’hommes, mal formés, mal dirigés, pas motivés). Bilan : désertions, 1 millions de morts, presque autant de blessés, et autant de prisonniers, pénuries, famine. La guerre est perdue en quelques mois, ainsi que des territoires abandonnés aux allemands qui sont arrivés jusqu’à la Bérézina (Pologne, Lituanie…). Incapacité du régime à gagner la guerre et à répondre aux mécontentements du peuple. - Des Conseil de soldats, d’ouvriers et de paysans (soviets) se mettent en place un peu partout. Malgré une tentative de mise en place d’un gouvernement à tendance démocratique, les Soviets, emmenés par Lénine, et portés par le peuple, prennent le pouvoir le 25 octobre 1917 : Révolution d’octobre - 1918-1921 : communisme de guerre : Suppression des propriétés privées, nationalisation des banques, Mise en place d’un parti unique (contestation interdite) bureau politique (en russe Politburo) formé par Lénine, Trotsky, Staline, Kamenev, Krestinsky - 1918 : Début d’une guerre civile bolcheviks contre Russes blancs (soutenus par les pays européens), - violences dans les campagnes entre paysans et bolcheviks et contre les ouvriers - 1921 : Devant l'impasse du « communisme de guerre » et l'effondrement de l'économie, Lénine décide un retour limité et provisoire au capitalisme de marché : la Nouvelle politique économique (NEP) est adoptée au cours du XXe congrès. - En 1922, Lénine transforme l'ancien Empire russe en « Union des Républiques Socialistes Soviétiques » (sur proposition de Staline). Mais sa santé déclinante réduit progressivement son activité. - Lénine meurt le 21 janvier 1924. - Fin de 1927, Trotski, Zinoviev et Kamenev sont exclus du parti bolchevik, et l'autorité de Staline est désormais considérable : « Le socialisme dans un seul pays ». - 1928-32: Premier plan quinquennal : Collectivisation de l'industrie, de l'agriculture, disparition du secteur privé début de la Seconde révolution soviétique. Voir aussi : http://www.vivreenrussie.net/content/view/168/40/ 1.3. Libération et émancipation de la femme (un des thèmes du film) : La critique marxiste de la famille bourgeoise entraine des mesures qui visent à améliorer le statut social de la femme. Dès fin 1917, série de décrets : - droit des femmes à la journée de 8h, - droit à la négociation sur le montant des salaires, - préservation de l’emploi en cas de grossesse, - possibilité d’assurer des oins aux enfants malades pendant les heures de travail, - droits politiques égaux à ceux des hommes. - Le travail des femmes est encouragé, à la fois pour favoriser son émancipation (« enchaînée au foyer, la femme ne peut être l’égale de l’homme »), mais aussi pour combler le déficit de main d’œuvre résultant de la guerre et des famines. - Mais aussi : modification des droits concernant le divorce, le mariage, l’interruption volontaire de grossesse.

3 Cuirassé Potemkine : mutinerie du cuirassé Potemkine dans le port d'Odessa en 1905, de l'insurrection et de la répression qui s'ensuivirent dans la ville. L'événement, qui a lieu pendant la Révolution russe de 1905, est ici vu comme précurseur de la révolution d'Octobre (1917) et est présenté du seul point de vue des insurgés. Le cuirassé reproduit donc dans le microcosme de son équipage les clivages de la société russe et ses insupportables inégalités. Ainsi, et c'est l'une des causes de la mutinerie, la question de la nourriture. Les officiers présentés comme cyniques et cruels contraignent l'équipage à consommer de la viande avariée, dans le même temps ces derniers maintiennent un train de vie privilégié parmi l'équipage. (Scène de la vaisselle « Dieu, donne‐moi mon pain quotidien ».



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2 – CONTEXTE CULTUREL : ELEMENTS D’HISTOIRE DES ARTS A la fin du XIXe siècle, la Russie s’était un peu ouverte aux courants artistiques qui se développaient en Europe et dans le monde (Impressionnisme, fauvisme). Mais la période post-révolutionnaire marquera de façon importante l’histoire universelle des arts. C’est une période faste qui s’ouvre et qui est encouragée par l’attitude du régime communiste. Si les bolcheviques interdisent les œuvres ouvertement hostiles au régime, le nouveau pouvoir ne donne cependant pas de directives en matière d'art — Trotsky déclarant que « L'art n'est pas un domaine où le Parti est appelé à commander. »[103] — et encourage la floraison des courants d'avant-garde4. C’est une période extrêmement créative, innovatrice et mais aussi une période importante de réflexion théorique (tant sur le plan du cinéma que sur le plan de la peinture, du théâtre, de l’opéra, de la poésie...). Cette période sera stoppée avec l’arrivée au pouvoir de Staline (début des années 30) qui exigera le développement d’un art populaire, prolétarien (courant Prolekult) : « Le Réalisme socialiste ». Voir > http://www.communisme-bolchevisme.net/realisme_socialiste.htm Compte-tenu de ses aspirations artistiques et de son parcours, de ses relations avec les cinéastes, comme Lev Koulechov, Boris Barnet a nécessairement été sensible à ces créations et marqué par ces nombreuses influences. A - AU PLAN DU 7EME ART Avant la révolution : Cinéma bourgeois. La plupart fuient la Russie lors de la révolution. Thème le plus souvent empruntés à la littérature russe. Emergence de nouveaux cinéastes : LEV KOULECHOV (cinéaste et théoricien russe) : 1899 - 1970 à Moscou. Souvent nommé « Le père du cinéma Russe ». À partir de 1920, Koulechov dirige l’école de cinéma de Moscou, le VGIK, où il crée un laboratoire qui expérimente le montage de façon presque scientifique. L’effet Koulechov : L'effet Koulechov désigne la propension d'une image à influer sur le sens des images qui l'entourent dans un montage cinématographique. Les images ne prenant alors sens que les unes par rapport aux autres. Le spectateur étant amené inconsciemment à interpréter les images dans leur succession et non indépendamment les unes des autres. Cet effet est à la base de la narration cinématographique. Pour mettre en évidence cette contamination sémantique, Lev Koulechov développe une expérience scientifique (psychologie cognitive). Il choisit un gros plan de l'acteur russe Mosjoukine dans lequel celui-ci est particulièrement inexpressif. Il fait alors trois tirages de ce plan auquel il fait précéder trois images différentes. Dans le premier montage, avant le plan de Mosjoukine, il insère un gros plan d'une assiette de soupe. Dans le second montage, il insère, à la place de l'assiette de soupe, un cadavre dans un cercueil. Enfin, il insère un plan d'une femme allongée sur un canapé. Interrogés après le visionnage de chaque séquence, les spectateurs doivent caractériser le sentiment exprimé par l'acteur. Dans le premier cas, les spectateurs croient percevoir la faim, dans le second, la tristesse et dans le dernier le désir. 4 Selon l'historien de l'art Jean-Michel Palmier, « Il y a peu de pays qui ont consacré autant d'argent aux Beaux-Arts, au théâtre, à la littérature, à la peinture que l'URSS dans la période la plus difficile qu'elle a connue. Alors que la famine régnait, que la contre-révolution levait la tête sur tous les fronts — intérieur et extérieur — la jeune république des soviets dépensait des sommes énormes pour développer l'art — et pas seulement comme instrument de propagande. »[104] Dès les premiers jours qui suivent la révolution d'octobre, le gouvernement bolchevique met en œuvre une série de mesures visant à assurer la préservation, l'inventaire et la nationalisation du patrimoine culturel national[105]. La collection privée du commerçant et mécène Sergueï Chtchoukine est réquisitionnée pour ouvrir le « premier musée de l'art occidental ». Vassily Kandinsky est nommé directeur du Musée de la culture artistique, créé en 1919, et ouvre une vingtaine de musées en province. Ici encore, la pénurie limite les ambitions du régime. Par manque de crédits pour la reconstruction, la plupart des projets d'architectures novateurs ne peuvent être achevés[106]. http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_russe



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EISENSTEIN : 1898 à Riga (Lettonie) - 1948 à Moscou Films les plus connus : Le Cuirassé Potemkine (1925), Alexandre Nevski (1938), Ivan le terrible, Partie I, II et III (1944-1946). Le cuirassé Potemkine : Réalisé en 1925, le film traite de la mutinerie du cuirassé Potemkine dans le port d'Odessa en juin 1905, de l'insurrection et de la répression qui s'ensuivirent dans la ville. L'événement, qui a lieu pendant la Révolution russe de 1905, est ici vu comme précurseur de la révolution d'Octobre (1917) et est présenté du seul point de vue des insurgés. Le cuirassé reproduit donc dans le microcosme de son équipage les clivages de la société russe et ses insupportables inégalités. Ainsi, et c'est l'une des causes de la mutinerie, la question de la nourriture. Les officiers présentés comme cyniques et cruels contraignent l'équipage à consommer de la viande avariée, dans le même temps ces derniers maintiennent un train de vie privilégié parmi l'équipage. (scène de la vaisselle « Dieu, donne-moi mon pain quotidien ». Le film a rencontré un énorme succès en Union soviétique et a marqué l'histoire du cinéma par ses inventions et qualités techniques ainsi que par le souffle épique insufflé par Eisenstein. DZIGA VERTOV 2 janvier 1896 – Moscou, 12 février 1954 - Cinéaste soviétique d'avant-garde qui s'opposant à un cinéma dramatique et littéraire (une histoire, des acteurs, des décors), privilégia le montage-mouvement du réel. Œuvre importante : L’Homme à la caméra > disponible dans la collection L’Eden Cinéma (CDDP)

Aller plus loin sur L’histoire du cinéma Russe Voir : Petite histoire du cinéma russe : http://www.russie.net/cinema/histoire.htm Cinéma : Critique, esthétique et théorie jusqu'aux années trente : http://cours.arts.free.fr/cin%E9th%E9ories.htm

LE FREKS : Fabrique de l’acteur excentrique Un autre mouvement s'était également formé en URSS dès 1921: la FEKS (Fabrique de l'acteur excentrique). Les réalisateurs Grigori KOZlNTSEV (1905-1972), YOUTKEVITCH et Leonid TRAUBERG (1902-1972) s'en prennent à l'art bourgeois et préconisent des modèles choisis dans la culture populaire, tels que le cirque ou le music-hall plus proches de la vie. Ils recommandent l'utilisation, à des fins parodiques et révolutionnaires, des genres occidentaux comme le serial, le burlesque et le film de poursuite. L'acteur en est un élément central, sorte de marionnette perfectionnée inscrite dans un ensemble de gags aux formes caricaturales. Cette fabrique de l’acteur excentrique, à l’inverse d’un Vertov, va jouer sur le factice, le faux, l’art pour l’art et tous ses artifices. Ils utiliseront les parades, le cirque et pousseront le jeu dans toutes les outrances possibles. Ils expérimenteront également les techniques diverses de trucages. Cette école prônait, pour les acteurs, un jeu autant que possible éloigné de tout réalisme et poussé à l’extrême dans le sens de l’expression caricaturale. Source : http://www.russie.net/cinema

Barnet, de toute évidence, évite systématiquement le naturel, transformant ses personnages en marionnettes un peu grotesques, aux gestes anguleux, tout en donnant beaucoup de relief au caractère de chacun. http://www.lux-valence.com/image/fichefilm.php?id=282&partie=PointsDeVue Aller plus loin : 1924-1930 : L'âge d'or du cinéma soviétique

http://www.cineclubdecaen.com/analyse/cinemarusse19241933.htm Voir le DVD L’Homme à la caméra, de Dziga Vertov (Collection Eden Cinéma, CRDP, CDDP)

B – AU PLAN DES AUTRES ARTS : PEINTURE, ARCHITECTURE Deux courants importants de l’abstraction se construisent en parallèle sur la base du cubisme et du futurisme (mouvement artistique fondé en Italie en 1909 pour la glorification de la CiviIisation moderne, du progrès technique et de la vitesse contre la tradition conventionnelle et le passéisme culturel) utilisant exclusivement des éléments géométriques comme le cercle le rectangle ou la ligne droite.



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B1 - LE COURANT CONSTRUCTIVISTE Un des courants d'avant-garde né en Russie et qui se développe au début du XXe (manifeste date de 1922). Il marquera de façon importante les arts plastiques, l'architecture, mais aussi le théâtre. Fondateur et membre le plus célèbre : Vladimir Tatline. En firent également partie les frères Gabo et Pevsner, Malevitch, Choukhov, Alexandre Rodtchenko, et Lazar Markovich Lissitzky. Le constructivisme proclame une conception géométrique de l'espace, que précède le Cubo futurisme, appliquée aussi bien à la sculpture qu'à l'architecture ou au design, la suppression du tableau de chevalet, la mort de l'art, la nécessité de fondre l'acte créateur dans la production dans tous les domaines. Une des ses constantes fut de révéler la beauté de la Machine, de l'objet industriel, le passage de la composition à la construction. Ce mouvement a notamment inspiré les théories architecturales enseignées à l'école du Bauhaus en Allemagne (1919-1933). Artistes Vladimir Tatline 1885-1953 à Moscou. Peintre et sculpteur, Tatline est passé par plusieurs mouvements artistiques. Il voulait matérialiser l'art avec des montages, des assemblages. Il recherchait la mort de l'œuvre d'art de musée : l'œuvre doit participer à la vie et à la construction du monde. En 1913, il rencontre Picasso à Paris qui lui montre ses tableaux en relief. De retour en Russie, Tatline développe une série de « contre-reliefs », compositions similaires à celles de Picasso. Mais c'est précisément le bouleversement d'Octobre qui va lui permettre d'affirmer sa personnalité. En 1918, il fait partie du département des Arts décoratifs (section de Leningrad) créé à l'instigation du commissariat à l'Éducation (Narkompross) alors dirigé par Lounatcharski. On y trouve des peintres (Malevitch, Kandinsky, Falk), des architectes (Joltovski), des sculpteurs. Tatline adopte pleinement le slogan du Front gauche de l'art (LEF) : « À bas l'art ! » (Doloj iskusstvo). Tatline abandonne la peinture de chevalet, et se déclare, comme les artistes du Vkhoutemas, « artiste productiviste ».(...) Son œuvre la plus célèbre est son projet pour un Monument à la Troisième Internationale, datant de 1919-1920 mais qui ne sera jamais construit (ce devait être une véritable tour habitée). Elle constitue également l'œuvre la plus emblématique du Constructivisme, dont Tatline fut le principal inspirateur.

Tatline le poissonnier (1913) www.universalis.fr

Relief complexe pour encoignure 1915.jpg Monument à la 3e Internationale, datant de 1919-1920



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Alexandre Rodtchenko 1891, Saint-Pétersbourg - 1956, Moscou : artiste russe à la fois peintre, sculpteur, photographe et designer. Il est l'un des fondateurs du constructivisme russe et a beaucoup influencé le design russe et la photographie par ses travaux.

AU THEATRE : Tout au long des années vingt, la scène représente pour le mouvement constructiviste un lieu constant d'expérimentation (profondément lié au social et à l'idéologie). Le Théâtre constructiviste est marqué par la géométrie assez dépouillée des décors. C’est dans l’interprétation, sans doute, que l’on trouve les traces les plus nettes du théâtre satirique de l’époque, très influencé par le constructivisme (…)

Dans La jeune fille au carton à chapeau « Nous pensons à la singulière gymnastique irréaliste de la servante Marfouka lorsque, sur l’échelle, elle lave la vitrine. Ou encore à l’étudiant transportant le noceur endormi sur son siège (…). Peut-être, peut-on y voir aussi quelques réminiscences du cinéma burlesque américain (Harold Lloyd, par exemple)… » Source : http://www.lux-valence.com/image/fichefilm.php?id=282&partie=PointsDeVue

Voir aussi : Les nombreux plans de la chambre de Natacha que lui accorde Mme Irène et son mari. C’est le vide absolu. Clin d’œil aussi de Barnet qui fait retirer à Ilia le tableau laissé par les propriétaires (art bourgeois). Natacha qui s’aménage son coin avec les éléments en sa possession, de forme géométriques (voir aussi suprématisme). Aller plus loin sur Le constructivisme

http://www.aci-multimedia.net/web_galerie/constructivisme.htm http://www.larousse.fr/ref/NOM-COMMUN-NOM/constructivisme_36517.htm B2 – LE COURANT SUPREMATISTE Mouvement d'art abstrait né en Russie au début du XXe siècle. Son « créateur » est Kasimir Malevitch (1878-1935), qui peint le premier tableau suprématiste en 1913 ; le Carré noir sur fond blanc. Le suprématisme ne s'est vraiment développé qu'à partir de 1915 avec Malevitch mais aussi El Lissitzky, Ivan Klioune, Ivan Puni ou Olga Rozanova, toujours en Russie. Ce mouvement est à rapprocher du constructivisme, apparu peu après et toujours en Russie. Le suprématisme prône la suprématie de la forme pure dans la peinture. Le suprématisme, écrit Malévitch, c’est la peinture de la sensation pure, la blancheur infinie, le sentiment de l’absence d’objet. Le carré blanc apparaît comme l’impulsion vers les fondements de la construction du monde…



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Artiste : Kasimir Malevitch Après une formation de dessinateur technique à Moscou en 1902, il développa en autodidacte son œuvre plastique qu'il déclina au cours de sa vie dans une dizaine de styles différents : Réalisme, Impressionnisme, Symbolisme, Cézannisme, Fauvisme, Néoprimitivisme, Cubofuturisme, Cubisme alogique, Suprématisme, Supranaturalisme. En 1913, il peignit le célèbre Carré noir sur fond blanc qui l'accompagna tout au long de sa vie, et qui ne fut cependant exposé qu'en 1915. Avec la Révolution de 1917, Malevitch accepta des fonctions institutionnelles comme enseignant et chercheur, et lutte pour la démocratisation. En 1918 il peignit "carré blanc sur fond blanc" qui fut le premier monochrome blanc. En 1927, Malevitch part en voyage en Allemagne, il y laisse 70 tableaux et un manuscrit « Le Suprématisme ou le Monde sans objet », publié par le Bauhaus. Durant la guerre, une quinzaine de ses tableaux disparurent et ne furent jamais retrouvés, une partie se trouve au Stedelijk Museum d'Amsterdam et une autre au MoMA de New York. Artiste prolifique, il ne cessa de peindre tout au long de sa vie. En 1929, il fut traité par le pouvoir soviétique de subjectivisme et de rêveur philosophique. Au cours des années 1930, les besoins du pouvoir soviétique en matière d'art ayant évolué, Kazimir Malevitch fut sans cesse attaqué par la presse, perdit ses fonctions officielles - il fut même emprisonné et torturé. Même si les autorités lui décernèrent des funérailles officielles en 1935, la condamnation de son œuvre et du courant suprématiste s'accompagna d'un oubli de plusieurs décennies. La reconnaissance de cet artiste intervint à partir des années 1970. Depuis, les nombreuses rétrospectives à travers le monde ont consacré Kazimir Malevitch comme l'un des maîtres de l'art abstrait.

Source : Wikipedia

carré noir 1918 (1923) autoportrait en deux dimensions 1915

Composition Blanc sur Blanc 1918.

Ressources : http://aplressources.free.fr/35oamc/sld014.htm

La cavalerie rouge (vers 1930)



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Autre peintre qu’il est possible d’associer : Vassily Kandinsky Peintre russe et un théoricien de l’art né à Moscou le 4 décembre 1866 et mort à Neuilly-sur-Seine le 13 décembre 1944. Considéré comme l’un des artistes les plus importants du XXe siècle aux côtés notamment de Picasso et de Matisse, il est le fondateur de l'art abstrait : il est généralement considéré comme étant l’auteur de la première œuvre non figurative de l’histoire de l’art moderne, une aquarelle de 1910 qui sera dite "abstraite". Certains historiens ou critiques d'art ont soupçonné Kandinsky d'avoir antidaté cette aquarelle pour s'assurer la paternité de l'abstraction sous prétexte qu'elle ressemble à une esquisse de sa Composition VII de 1913. Il passe son enfance à Odessa. Il commence des études de peinture à l’âge de 30 ans. En 1896 il s’installe à Munich où il étudie à l’Académie des Beaux-Arts. Il retourne à Moscou en 1918 après la révolution russe. En conflit avec les théories officielles de l’art, il retourne en Allemagne en 1921. Il y enseigne au Bauhaus à partir de 1922 jusqu’à sa fermeture par les nazis en 1933. Il émigre alors en France et y vit le reste de sa vie, acquérant la nationalité française en 1939. Il s'éteint à Neuilly-sur-Seine en 1944, laissant derrière lui une œuvre abondante Source : wikipedia "L'art moderne ne peut naître que lorsque les signes deviennent des symboles." "Aujourd'hui un point dans un tableau dit beaucoup plus qu'un visage humain. "La forme est l'expression extérieure du contenu intérieur."

En savoir plus : La Naissance de l’art abstrait : Dossier documentaire assez complet du Centre Pompidou http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-abstrait/ENS-abstrait.html Les mouvements en peinture, Musée Guggenheim http://www.guggenheimcollection.org/site/movements.html



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EVOLUTION DE LA PEINTURE EN RUSSIE SOUS STALINE : LE « REALISME SOCIALISTE »

« V. Lénine à Razliv » par I. KIANTCHENKO

http://www.communisme-bolchevisme.net/images_urss_sous_staline.htm

http://art.and.facts.site.free.fr/Site/3principalestendancesetecoles/31lanonfiguration/311lesdifferentsmouvments/31115realismesocialiste.html



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1 - ORIGINE : Le mot cinématographe vient du grec kinema, « mouvement », et graphein « écrire ». Sur le plan technique, le cinématographe est la résultante de trois inventions techniques mises au point sur de nombreuses années: -La technique de projection (essentiel : la salle est un lieu de projection / la télé est objet d’émission) -La technique du mouvement (16 images / secondes au début ; 24 actuellement ; 25 en vidéo) -La technique de la photographie (photo = lumière ; graphein = écrire)

Vous retrouverez, ci-dessous, quelques dates importantes de procédés techniques mis au point qui ont concouru à la naissance du cinématographe. Cependant, d’autres techniques pré-existaient déjà et sont à ajouter à la lente évolution des techniques vers le cinéma. -la technique des ombres chinoises (ou théâtre d’ombres) qui constituait un spectacle de projection d’ombres portées, -La lanterne magique : instrument inventé vers le 18ème siècle, qui permettait de projeter des images agrandies de figures peintes sur des supports transparents 2 - DATES IMPORTANTES 1816 : Premières photographies fixées sur chlorure d'argent par Nicéphore Niepce. Temps de pose : 8 heures. 1829 : Nicéphore Niepce signe un contrat avec Daguerre qui vulgarise sa découverte. En même temps, il met au point la reproduction de gravures à l'aide d'une plaque de métal sensibilisée au bithume de Judée et gravée à l'acide. La photogravure était née en même temps que la photographie. 1832 : Joseph Plateau présente un phénakistiscope. Des figurines sont peintes sur un disque en carton fenestré. En tournant, ce disque restitue l'illusion du mouvement. 1839 : Louis-Jacques Daguerre commercialise la "daguerréotypie", un procédé à base d'iodure d'argent. Les photographies sont fixées sur des plaques de cuivre. 1847 : Abel Niepce, un cousin de Nicéphore, invente le cliché sur verre permettant le tirage des épreuves photographiques. Il est aussi l'inventeur de l'héliochromie et réalise les premiers clichés en couleurs, hélas non conservables. 1851 : Temps de pose réduit à quelques secondes par l'usage du colodion humide. 1855 : Nouveau support photographique expérimental. L'Anglais Alexander Parkes remplace la plaque de verre sensible par une surface souple presque transparente. 1860 : Pierre Seguin invente un projecteur d'images animées, le "polyorama". 1861 : Henri Dumont envisage une boîte photographique mécanisée permettant l'impression de plusieurs photographies successives. 1874 : Pierre Jules César Jansen met au point un revolver astronomique pour étudier au Japon le passage exceptionnel de Vénus devant le soleil. 1877 : Charles-Emile Reynaud crée le praxinoscope. Grâce à un jeu de miroirs tournants, ce jouet restitue l'illusion du mouvement.



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1878 : Charles Bennet met au point une émulsion rapide (pellicule très sensible) qui permet des temps de pose très courts. Grâce à 12 appareils photographiques installés en batterie, l'Américain Eadweard Muybridge réalise des séries de clichés montrant les différentes phases d'un galop de cheval. Un appareil à disque de verre tournant (le zoopraxisnocope) permet ensuite de les visionner. 1882 : Jules Marey présente son fusil photographique. Il permet la photographie d'un mouvement en 25 clichés successifs, répartis sur la circonférence d'une plaque sensible. 1887 : L'Américain Hannibal Goodwin dépose un brevet pour un ruban photographique en celluloïd. 1888 : Charles-Emile Reynaud crée le "Théâtre optique". Il peint des centaines d'images sur un ruban de celluloïd transparent et perforé. En les projetant à bonne vitesse sur un mur, il crée l'illusion du mouvement. Jules Marey met au point une chambre capable de photographier des séries d'images sur des bandes de papier sensible : le chronophotographe à bande mobile. 1889 : L'industriel George Eastman commercialise du ruban celluloïd. Ce ruban équipe en particulier un nouvel appareil de photographie qu'il vient de lancer : le Kodak. 1890 : Jules Marey utilise du ruban celluloïd pour son chronophotographe. Il réalise de nombreuses prises de vue à la station physiologique. 1891 : L'industriel américain Thomas Edison met au point une chambre dite "kinétographique" qui permet l'enregistrement du mouvement sur un ruban celluloïd perforé large de 35 mm. Un brevet est également déposé pour un kinétoscope, un appareil qui permet de visionner les images. George Demeny présente un phonoscope à lanterne permettant de projeter des images en mouvement sur un mur. La machine utilise des disques en verre tournants. 1892 : Marey conçoit un projecteur chronophotographique. 1894 : Edison commercialise ses premiers kinétoscopes. Demeny améliore la machine de Marey. Il invente un dispositif à came battante qui permet un meilleur défilement du ruban par intermittences. 1895 : Le 22 mars, les industriels Louis et Auguste Lumière présentent leur "Kinétoscope de projection". 1895 : Le 28 décembre 1895, Louis et Auguste Lumière se décident à montrer leur dernière invention aux Parisiens (en fait 33 invités) au Grand Café, boulevard des Capucines à Paris. Le choc de ces images (L’entrée du train en gare de la Ciotat) est si violent que certains spectateurs, pris de panique, fuient à la vue du train qui fonce sur eux. Pour Louis et Auguste Lumière, leur invention n’est qu’une simple curiosité scientifique, sans « aucun avenir commercial». Ils préfèrent se consacrer à d'autres inventions. 1892 : L’Américain Edison essaie d’utiliser le phonographe (qu’il a inventé en1877) pour synchroniser l’image et le son. Expérience sans succès. 1896 : Le français Baron poursuivant la recherche parvient à synchroniser le film et le phonographe. On parvient alors à faire des films chantant de 4 minutes. Les acteurs sont filmés puis leur voix est enregistrée à part. A la projection, on fait coïncider l’image et le son. 1927 – Premier film parlant : Le chanteur de Jazz. Le son d’un disque de gramophone est synchronisé avec les images du film. Le succès est immédiat. Mais l’irruption de la parole bouleverse le travail des acteurs du « muet ». Bon nombre d’entre eux mettront fin à leur carrière.



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Apparition de la couleur : Dès les origines, on cherche déjà à « colorer » les films : au pinceau, image par image (exemple Méliès), puis au pochoir dans des ateliers de coloriage. 1932 : Invention du Technicolor. Sur 3 pellicules, la caméra enregistre les trois couleurs primaires : bleu-jaune-rouge qui, assemblées, composeront l’image couleur. Puis on parvient à remplacer ce procédé coûteux en enregistrant les couleurs sur une seule et même pellicule. Autres évolutions : Le CinémaScope : Dans les années 1950, le cinéma commence à être concurrencé par la télévision. Pour attirer les spectateurs dans les salles, on met au point la projection des films sur des écrans très larges (deux fois plus que le format standard) : c’est le cinémascope. Avec ce procédé on déforme très légèrement l’image au tournage. Le son cinémascope innove aussi par l’apparition du son stéréophonique sur piste magnétique. 1954 : sortie du premier film tourné en cinémascope image et son (Comment épouser un millionnaire de Jean Negulesco) 3 - Le cinématographe – 7

ème des arts

Si à l’origine, le cinéma était considéré comme une prouesse technique (utilisation d’une machine) et une curiosité scientifique (décomposition du mouvement), il a acquis très vite le statut d’art et rejoint les six autres arts reconnus : La peinture - L’architecture - La littérature - Le théâtre - La musique - La chorégraphie. On a commencé à nommer le cinématographe 7ème art en 1915. La bande-dessinée est couramment appelée le 8

èmeart.

Tous ces arts ont en commun de s’adresser d’abord à notre sensibilité, de susciter en nous des sensations, des émotions, de nous permettre de projeter nos désirs, nos rêves… Certaines œuvres provoquent en nous des sentiments intenses et parfois contradictoires... De quel art s’agit-il? Très tôt le cinéma s’est imposé comme l’art de projeter sur un écran une œuvre formée d’images (dessinée ou photographiques) donnant l’illusion du mouvement, de la vie. Mais chaque art est à sa manière, un art de l’illusion (la peinture en inventant la perspective a inventé l’illusion d’un espace réel). Le cinéma y a ajouté la vie. Le cinéma est donc d’abord un art de l’illusion (illusion du mouvement, illusion du réel). Septième des arts, il a beaucoup emprunté aux autres arts. Il conjugue à sa manière tous les autres arts. Le cinéma est ainsi : -un art du spectacle (« figé sur la pellicule », contrairement au théâtre qui est un art du « spectacle vivant »). -un art de la représentation (du réel), -un art de la narration (avec des images, du son, des décors…), -un art de la mise en scène

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I - PARTIE TRAVAIL AVEC LES ELEVES - académie de Caen | L ... · Le film date de 1927 : une date importante dans l’histoire du cinéma : 1er film « parlant » : « Le chanteur