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COMPRENDRE LA SHOAH
I – QU’APPELLE-T-ON LA SHOAH ?
La Shoah (en hébreu, « catastrophe »), aussi appelée Holocauste désigne le génocide de plus de 5 millions de juifs
au nom de l’idéologie raciste d’Hitler pendant la Seconde Guerre Mondiale (1939-1945).
II – QUAND CELA A-T-IL EU LIEU ?
La Shoah a eu lieu durant la Seconde Guerre Mondiale. L’extermination de tous les juifs d’Europe (« solution
finale » dans le langage nazi) a été décidée par Hitler en janvier 1942 lors de la conférence de Wansee. La Shoah est
en lui-même un phénomène rapide qui s’est opéré principalement entre le printemps 1942 et l’automne 1943.
III – POURQUOI LA SHOAH ?
Il faut sans doute remonter dans le Moyen-Age allemand, imprégné des peurs
collectives millénaristes (peurs de la fin du monde liée à l’An mil) qui conduisent à
l’idée que la purification est nécessaire. Tout d’abord, la Shoah n’est pas le premier
génocide (celui des Arméniens dès 1915, etc.…). Ensuite, il ne faut pas oublier l’origine
chrétienne du motif antisémite. Le livre de Jules Isaac, Les origines chrétiennes de
l’antisémitisme met en évidence la violence de l’antisémitisme du catéchisme des années
1900 à 1930. Puis, l’ampleur de ce génocide est liée aux Pogroms (massacre) de l’Est
ainsi qu’à la victoire du courant des anti-Lumières (remise en cause de l’héritage de la
Révolution Française par un refus du sujet, de la raison critique, d’un individu libre et
autonome) avant 1914.
Enfin, la Shoah trouve aussi ses origines dans une évolution de la guerre vers une
guerre totale qui ne distingue plus les civils des militaires : une habitude voire une
accoutumance à la violence de masse s’établit ainsi peu à peu.
La conjugaison de ces facteurs ne peut cependant que donner des pistes d’explications. L’événement de la Shoah
reste difficile à comprendre. En effet, la rapidité du phénomène (Printemps 1942 – Automne 1943) et son caractère
imprévisible (personne ne pouvait prévoir la durée du phénomène et son ampleur) ne laissent aucun délai pour les
victimes.
IV – POURQUOI CONTRE LES JUIFS ?
Qu’est-ce qu’un juif pour les nazis ?
Les nazis définissent les juifs comme une race au sang
impur. Ils n’inventent cependant rien puisque ce concept
de pureté de sang existe depuis 1447 sous l’appellation
« limpieza de sangre » (pureté de sang) et constitue le
premier jalon (étape) du racisme européen. Pour les
nazis, le sang définit la race et à la fois le sang impur et
le caractère apatride (sans patrie, Etat défini) définissent
les juifs. Le juif représente donc un danger absolu
pour la race aryenne allemande définie par les nazis.
Qu’est-ce qu’un Aryen pour les nazis ?
A l’origine, Aryen est relatif à ces peuples de langue et
d’origine indo-européennes qui s’établirent en Iran et au
Nord de l’Inde entre 2 000 et 1 000 av. J.-C. Dans les
théories racistes, notamment celle du nazisme, on trouve
cet adjectif employé pour définir un type d’homme de
« pure race », censé descendre directement ET sans
métissage (mélange avec d’autres races), des Aryens :
cette notion est totalement dépourvue de fondement
scientifique.
L’ANTIJUDAISME La « solution finale » (shoah) résulte d’un long processus mental et culturel dans lequel
l’antijudaïsme s’est implanté comme norme sociale et culturelle en Europe. L’antijudaïsme
est pour les nazis une idéologie « désangoissante » car elle leur permet de rendre compte du
monde. Cet antijudaïsme est d’autant plus fort qu’il intervient dans un moment où les juifs
sont des citoyens assimilés et intégrés, parfois depuis plus de 150 ans. Pour les nazis, cette
assimilation est la preuve d’une dégénérescence de la race aryenne menacée par le « péril »
juif. Enfin, l’antijudaïsme a une fonction existentielle et identitaire. Pour les nazis, il permet
d’établir le raisonnement suivant : « plus je chasse en moi la part juive (donc l’autre), plus je
me définis moi-même ». Dans une société en crise avec des individus eux aussi en crise,
identifier l’autre pour s’en différencier permet de savoir qui l’on est, de mieux se définir et de
définir le monde pour contrer l’incompréhension que suscite ce même monde. Les juifs ne
sont donc pas tués pour des raisons économiques, religieuses, territoriales mais parce qu’ils
sont pour les nazis l’incarnation du désordre du monde. C’est ainsi qu’il faut comprendre les
paroles de certains officiers nazis : « le bonheur du monde dépend de l’extermination des juifs »
V – OU ET COMMENT LA SHOAH S’EST-ELLE DEROULEE ?
Les camps et les ghettos (1942)
Le seul camp d’Auschwitz-Birkenau fera plus de 1 millions de
victimes.
La Shoah s’est déroulée dans les camps
d’extermination (Auschwitz-Birkenau, Chelmno,
Treblinka, Sobibor, Maidanek et Belzec) dans
l’ancienne Pologne. Contrairement aux camps de
concentration, l’objectif ici est de tuer
directement à une échelle industrielle : 8
millions. de personnes, dont 6 millions de juifs
meurent ainsi dans le système concentrationnaire
des allemands + environ 3 millions dans les camps
japonais (viols en Corée du Sud, expériences en
Mandchourie, camps de prisonnier au fond de la
jungle birmane).
A leur arrivée dans les camps
d’extermination, les juifs sont emmenés dans un
bâtiment ayant l’apparence d’une gare les
prévenant qu’ils se trouvent dans un camp de
transit avant de rejoindre un camp de travail. Pour
éviter les maladies, ils doivent être désinfectés et
donner vêtements, bijoux, argent et devise. Ils
sont ensuite dirigés vers des baraques de
déshabillage puis emmenés dans des chambres à
gaz où ils meurent en masse sous l’effet du
Zyklon B. Leur cadavre est ensuite transféré dans
un lieu d’incinération des corps afin de faire
disparaître toute trace de leur existence.
VI – CE QUE REPRESENTE LA SHOAH
L’événement que constitue la Shoah est une référence culturelle centrale de notre temps car la Shoah ne s’est pas
seulement exercée contre les juifs mais contre l’espèce humaine en général. Ce qui a été commis lors de la Shoah est
une transgression (ici, action de passer outre toutes les lois humaines) qui peut se reproduire. Nous sommes les
héritiers de cette transgression ce qui rend peut-être notre présent aussi angoissant.
VII – TEMOIGNAGES
Le Mémorial de la Shoah, à Paris, a mis en ligne sur Internet des témoignages et des conférences. Henri
Borlant est un de ses témoins.
Pour écouter son histoire, vous pouvez aller sur l’adresse suivante :
http://www.memorialdelashoah.org/index.jsp
Aller sur « Ressources audiovisuelles » puis « toutes les vidéos du Mémorial de la Shoah ». Dans
« THEME », faire dérouler la liste commençant par « Conférences 2011 ». Ensuite, aller à « Témoignages :
Derniers Témoins ». Le témoignage d’Henri Borlant s’y trouve (page 2) et dure 2 heures 20.