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Louis-Antoine De Boucrrruvtle (L729-L8tt) ll est le premier Français à effectuer un voyage autour du monde entre 1766 et 7769.11est accompagné d'un cartographe, d'un astronome et d'un naturaliste, dont la femme, Jeanne Barret, s'est déguisée en valet pour pouvoir s'embarquer secrètement. Elle sera Ia première femme à accomplir un tour du monde ! P ante proche du bambou. Allusion au corset porté par es Européennes. L quide extrait d'une plante. L Relevez les expressions qui décrivent les Tahitiens. Quel regard Bougai nvi I le po rte-t- i I sur eux ? Ê. Quelles informations donne-t-il sur les parures, les vêtements et l'hygiène des Tahitiens ? I@À U reneontre d.e l'autre Je n ai jamais rencontré d'hommes mieux faits ni mieux propor] tionnés ; pour peindre Hercule et Mars, on ne trouverait nulle part d'aussi beaux modèles. [...] On voit souvent les Tâitiens nus, sans autre vêtement qu'une cein- ture qui leur couvre les parties naturelles. Cependant les principaux s'enveloppent ordinairement dans une grande pièce d'étoffe qu ils laissent tomber jusqr/aux genoux. C'est aussi là le seul habillement des femmes, et elles savent l'arranger avec assez d'art pour rendre ce simple ajustement suscepdble de coquetterie. Comme les Tâitiennes ne vont jamais au soleil sans être couvertes, et qu'un petit chapeau de canne$, garni de fleurs, défend leur visage de ses rayons, elles sont beaucoup plus blanches que les hommes. Elles ont les üaits assez délicats ; mais ce qui les distingue, c'est la beauté de leurs corps dont les contours n'ont point été défigurés par quinze ans de torture2. Au reste, tandis qu en Europe les femmes se peignent en rouge les joues, celles de Tâiti se peignent dlun bleu foncé les reins et les fesses ; c'est une parure et en même temps une marque de distinction. Les hommes sont soumis à la même mode. Je ne sais comment ils s'im- priment ces traits ineffaçables ; je pense que c'est en piquant la peau et y versant le suC de certaines herbes. [. . .] Lusage de se peindre y est donc une mode comme à Paris. un autre usage deTâiti, commun aux hommes et aux femmes, c'est de se percer les oreilles et d'y porter des perles ou des fleurs de toute espèce. La plus grande propreté embellit encore ce peuple aimable. Ils se baignent sans cesse, et jamais ils ne mangent ni ne boivent sans se laver avant et après. Le caractère de la nation nous a paru être doux et bienfaisant. Il ne semble pas qu il y ait dans l'île aucune guerre civile, aucune haine particulière, quoique le pays soit diüsé en petits cantons qui ont chacun leur seigneur indépendant. Il est probable que les Tâitiens pratiquent entre eux une bonne foi dont ils ne doutent point. Qu ils soient chez eux ou non, jour ou nuit, les maisons sont ouvertes. Chacun cueille les fruits sur le premier arbre qu il rencontre, en prend dans la maison il entre. Il paraîtrait que, pour les choses absolument nécessaires à la vie il n y a point de propriété et que tout est à tous. Louis-Antoine or Boucarxrrrrr., Voyage autour du monde, (seconde partie, chapitre III), 177 1 . .=i. Quelle image donne-t-il des femmes tahitiennes ? Citez le texte. =. Relevez une critique formulée contre ' les Européens. i'.:. En quoi la société décrite dans le dernier paragraphe semble-t-elle idéale ? 22 Partie 1./ Se chercher, se construire

I@À U d.e l'autre - ac-noumea.nc

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Louis-AntoineDe Boucrrruvtle(L729-L8tt)ll est le premier Français àeffectuer un voyage autourdu monde entre 1766 et7769.11est accompagnéd'un cartographe, d'unastronome et d'unnaturaliste, dont lafemme, Jeanne Barret,s'est déguisée en valetpour pouvoir s'embarquersecrètement. Elle seraIa première femme àaccomplir un tour dumonde !

P ante proche du bambou.Allusion au corset porté par

es Européennes.L quide extrait d'une plante.

L Relevez les expressions qui décrivent lesTahitiens. Quel regard Bougai nvi I le po rte-t- i I

sur eux ?Ê. Quelles informations donne-t-il sur les parures,les vêtements et l'hygiène des Tahitiens ?

I@À U reneontre d.e l'autreJe n ai jamais rencontré d'hommes mieux faits ni mieux propor]

tionnés ; pour peindre Hercule et Mars, on ne trouverait nulle partd'aussi beaux modèles. [...]

On voit souvent les Tâitiens nus, sans autre vêtement qu'une cein-ture qui leur couvre les parties naturelles. Cependant les principauxs'enveloppent ordinairement dans une grande pièce d'étoffe qu ilslaissent tomber jusqr/aux genoux. C'est aussi là le seul habillement desfemmes, et elles savent l'arranger avec assez d'art pour rendre ce simpleajustement suscepdble de coquetterie. Comme les Tâitiennes ne vontjamais au soleil sans être couvertes, et qu'un petit chapeau de canne$,garni de fleurs, défend leur visage de ses rayons, elles sont beaucoupplus blanches que les hommes. Elles ont les üaits assez délicats ; mais cequi les distingue, c'est la beauté de leurs corps dont les contours n'ontpoint été défigurés par quinze ans de torture2.

Au reste, tandis qu en Europe les femmes se peignent en rouge lesjoues, celles de Tâiti se peignent dlun bleu foncé les reins et les fesses ;c'est une parure et en même temps une marque de distinction. Leshommes sont soumis à la même mode. Je ne sais comment ils s'im-priment ces traits ineffaçables ; je pense que c'est en piquant la peauet y versant le suC de certaines herbes. [. . .] Lusage de se peindre y estdonc une mode comme à Paris. un autre usage deTâiti, commun auxhommes et aux femmes, c'est de se percer les oreilles et d'y porter desperles ou des fleurs de toute espèce. La plus grande propreté embellitencore ce peuple aimable. Ils se baignent sans cesse, et jamais ils nemangent ni ne boivent sans se laver avant et après.

Le caractère de la nation nous a paru être doux et bienfaisant. Ilne semble pas qu il y ait dans l'île aucune guerre civile, aucune haineparticulière, quoique le pays soit diüsé en petits cantons qui ont chacunleur seigneur indépendant. Il est probable que les Tâitiens pratiquententre eux une bonne foi dont ils ne doutent point. Qu ils soient chezeux ou non, jour ou nuit, les maisons sont ouvertes. Chacun cueilleles fruits sur le premier arbre qu il rencontre, en prend dans la maisonoù il entre. Il paraîtrait que, pour les choses absolument nécessaires àla vie il n y a point de propriété et que tout est à tous.

Louis-Antoine or Boucarxrrrrr., Voyage autour du monde,(seconde partie, chapitre III), 177 1 .

.=i. Quelle image donne-t-il des femmestahitiennes ? Citez le texte.

=. Relevez une critique formulée contre 'les Européens.i'.:. En quoi la société décrite dans le dernierparagraphe semble-t-elle idéale ?

;1 22 Partie 1./ Se chercher, se construire

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