Upload
honore-gauthier
View
106
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
IEN ASH2 OISE 2
Qu’est-ce que l’autorité ?
Modalité du pouvoir d'influence fondée sur le statut, la compétence ou le charisme
de celui qui l'exerce.
IEN ASH2 OISE 3
Caractéristiques
• Légitimité– Dépasse les protagonistes
• Compétence– Propre au porteur de l'autorité
• Charisme– Effet de relation– La fermeture cognitive– L'enfermement ou la destruction physique
IEN ASH2 OISE 4
Autre définition
• Pouvoir conféré par la loi ou par une position hiérarchique de commander, d’imposer l’obéissance .
• Aptitude à se faire obéir, à imposer la considération, le respect .
IEN ASH2 OISE 5
Les 2 relations de G. Bateson
• Relation symétrique et relation complémentaire
• La schismogénèse
• L'autorité une relation complémentaire, mais non réciproque
IEN ASH2 OISE 6
Potestas et Auctoritas
• Pouvoir dépend du légitime, l'autorité ne dépend d'aucune instance
IEN ASH2 OISE 7
Recours à l'autorité
• Le dérangement de la routine et le retour à l'ordre
• Soumission, emballement, discrédit
• Définitions différentes de la situation
IEN ASH2 OISE 8
Histoire et sociologie
IEN ASH2 OISE 9
Typologie
Max Weber
Sources Subjectivation
Le charisme de l'individu exceptionnel
Dévouement zélé, fanatisme aveugle
Le prestige d'une tradition immémoriale
Habitude, résignation, ce qui règle la vie de tous les jours
La rationalité de la loi Obéissance
IEN ASH2 OISE 10
Hannah Arendt• Elle oppose l’autorité à la fois au pouvoir et à la
persuasion. • « Puisque l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend
souvent pour une forme de pouvoir ou de violence. Pourtant, l’autorité exclut l’usage de moyens extérieurs de coercition ; là où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué. L’autorité, d’autre part, est incompatible avec la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus d’argumentation. Là où on a recours à des arguments, l’autorité
est laissée de côté »
IEN ASH2 OISE 11
Le pouvoir• « Le pouvoir, c'est la capacité à obtenir de
quelqu'un un comportement qu'il n'aurait pas spontanément adopté. »
• Michel Foucault• Les 4 formes du pouvoir
– La contrainte– La ruse– La raison– L'autorité
IEN ASH2 OISE 12
Quatre formes de pouvoir
• Les 4 formes du pouvoir• La contrainte• La ruse• La raison• L'autorité
IEN ASH2 OISE 13
Caractéristiques de l'autorité• Non-violence
• Reconnaissance de la légitimité (conscience)
• Inégalité des acteurs
• Non discutable
IEN ASH2 OISE 14
Pour résumer• une relation entre deux acteurs• qui appartiennent à la même communauté• cette relation est dissymétrique-complémentaire et non-réciproque• l'exercice de l'autorité est ponctuel• il y a toujours risque :
– de non effectivité– de basculement dans l'autoritarisme et/ou de conflit– de soumission à l'autorité
• nécessité de la sanction• crise sociale du régime de l'autorité
IEN ASH2 OISE
Pour qu'une décision face autorité
• Justice : règles, droits, formalités
• Justesse : acceptable par les autres, par tous
• Pertinence : acceptable par la personne concernée
• Justification : doit être expliquée
IEN ASH2 OISE
La crise de l'autorité dans l'éducation
et dans l'éducation nationale
IEN ASH2 OISE
L’autorité de l’enseignant vue par Bruno . Robbes
• « l’autorité est une relation statutairement asymétrique dans laquelle l’auteur, disposant de savoirs qu’il met en action dans un contexte spécifié, manifeste la volonté d’exercer une influence sur l’autre reconnu comme sujet, en vue d’obtenir de sa part et sans recours à la contrainte physique une reconnaissance que cette influence lui permet d’être à son tour auteur de lui-même »
• « mutuelle, négociée, la reconnaissance constitue l’élément essentiel du processus de légitimation de l’autorité ». Nous affirmons enfin qu’ainsi envisagée, « l’autorité est par essence éducative »
IEN ASH2 OISE
La crise à l'école ou de l'école ?
IEN ASH2 OISE 19
Les raisons de cette crise• Le cadre éducatif et familial se voudrait non
répressif et non délimité• Paradoxalement la réussite scolaire demeure un
enjeu fort pour les familles qui demandent à l’école un cadre exigeant
• La loi est perçue par les jeunes comme une limitation de leur vouloir
• L’éducation scolaire est ressentie comme une contrainte par les jeunes
IEN ASH2 OISE
L’espace public est sommé de prendre en compte toutes les individualités car la société civile tend à se composer à partir d’affinités particulières : origines ethniques, sociales, religieuses, sexuelles…
L’école est à la charnière entre le public et le privé
IEN ASH2 OISE
Les évolutions sociales et l'école
• La crise de l'autorité (et notamment l'affaiblissement de la dissymétrie anthropologique) cf. Arendt
• Les mutations de la famille
• Le triomphe de l'individu
IEN ASH2 OISE
La perte de la clarté des buts• L'école classique était caractérisée par trois principes :
• - la libération, l’accès à l’autonomie par le savoir ;• - l’universalisme de ce savoir ;• - la correspondance entre ce savoir et la culture
dominante assure la promotion sociale.
IEN ASH2 OISE
Des missions qui se superposent L’institution scolaire est sommée de
transmettre les savoirs mais de plus en plus de socialiser les individus, de corriger les inégalités sociales, de prendre des mesures de prophylaxie, de se substituer dans certains cas à des familles carencées dans leurs responsabilités éducatives.
IEN ASH2 OISE 24
Le droit à l’éducation
Longtemps formulée sous la forme de l’obligation scolaire :
1882 : 13 ans 1936 : 14 ans 1959 : 16 ans Le droit à l’éducation ? De 2 ans à…tout au long de la vie (principe déjà
annoncé par Condorcet en 1792!)
IEN ASH2 OISE
La perte du contrôle interne et des frontières
• L'école une zone de non-droit ?– Principe de la coupure– Du droit de l'imposition aux droits des personnes– Contrôle de l'entrée et de la sortie
• Conséquences– Instabilité : représentation dangereuse de la justice– Variabilité et préparation au monde complexe
IEN ASH2 OISE
Pourquoi aller à l'école ?
Pour les élèves ?
Pour les enseignants ?
L'école obligatoire, pour quoi ?
IEN ASH2 OISE
Du côté des élèves
• - « On est fabriqué pour ». La socialisation est déjà là. On est dans le « c’est comme çà. »
• - Le principe d’utilité. Je veux bien investir du temps (du sacrifice) pour obtenir quelque chose plus tard.
• - L’intérêt intellectuel. « Çà m’intéresse ».
IEN ASH2 OISE
Du côté de l'enseignant
• Patrick Rayou et Agnès Van Zanten : Enquête sur les nouveaux enseignants. Changeront-ils l’Ecole ? Bayard, 2004
• Le paradoxe pragmatique français
• Un recrutement très variable
• La formation et la déception
• Les 3 entrées : absence de vocation, stratégie de survie, mise à l'épreuve de soi
IEN ASH2 OISE
Pour quoi l'école obligatoire ?• Claude Lelièvre : L'Ecole obligatoire pour quoi faire ? Une question trop
souvent éludée, Editions Retz, 2004
• Les objectifs politiques :
– Faire la nation– Elargir le recrutement des élites, après la seconde
guerre mondiale– De la culture commune (1975) au socle commun (2005)
IEN ASH2 OISE
L'article premier
Loi nº 2005-102 du 11 février 2005 art. 19 I Journal Officiel du 12 février 2005) Loi nº 2005-380 du 23 avril 2005 art. 2 Journal Officiel du 24 avril 2005
L'éducation est la première priorité nationale. Le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l'égalité des chances. Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Dans l'exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en oeuvre ces valeurs. Le droit à l'éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer sa citoyenneté.
IEN ASH2 OISE
L'autorité réclamée
• L'autorité sans légitimité externe
• L'autorité réclamée et acceptée
• L'autorité refusée
IEN ASH2 OISE 32
la question de l’autorité dans l’Education Nationale : La représentation de l'autorité à l'Ecole est toujours
interpellée par ses acteurs comme par la société civile.
Trois types d'autorité sont en jeu dans la relation éducative à l'Ecole qui répondent à trois modèles pédagogiques.
IEN ASH2 OISE
Que fait l'école ?
les enseignants et les responsables de la vie scolaire passent un temps considérable à poser les règles à des jeunes sans repères et à les faire respecter.
L’incorporation des codes et des normes, la reconnaissance d’autrui l’apprentissage de la civilité deviennent des missions prioritaires de l’école
IEN ASH2 OISE 34
L’autorité dans l’Education Nationale :
•l'autorité légitimée par l'institution sociale (qui s'exerce sur l'objet élève ) •l'autorité fondée sur la relation pédagogique et le rapport au savoir (qui maintient le sujet élève dans une relation d'influence),
•l’autorité de l'accompagnement responsabilisant et du contrat ,
IEN ASH2 OISE 35
Chaque type d’autorité renvoie à un modèle pédagogique.
Autoritaire et transmissive Comportementaliste et manipulatrice Sociocognitive et responsabilisante
IEN ASH2 OISE 36
Le modèle autoritariste
Le modèle autoritariste et purement transmissif même s’il subsiste dans notre système éducatif et est défendu par certains professeurs dans le second degré, se modèle est frappé d’obsolescence par les textes réglementaires. Notre idéal éducatif dissociant acte pédagogique et autoritarisme depuis plusieurs décennies.
IEN ASH2 OISE 37
Le modèle comportementaliste C’est le plus répandu. L’enseignant définit
des objectifs et développent des stratégies pour que les apprenants se soumettent à son dispositif.
L’usage de la manipulation devient le corollaire de l’autorité de l’enseignant.
La manipulation négative ne sert que l’intérêt de l’enseignant
La manipulation positive conduit l’élève à apprendre.
IEN ASH2 OISE 38
Tensions
Il existe une tension entre technique et éthique car on joue sur la vulnérabilité affective de l’élève afin qu’il agisse et qu’il puisse atteindre l’objectif.
Les apprenants peuvent refuser cette manipulation ou ne pas en être dupes ce qui aboutit à des conflits et à des posture de refus de la part de ce qui ne veulent pas entrer dans le jeu.
IEN ASH2 OISE 39
Le modèle socioconstructif
Il reconnaît l’élève en tant que sujet autonome et rejette la logique de soumission ou de manipulation.
L’empathie devient une capacité de l’enseignant à mettre en œuvre une relation basée sur la coopération au projet et aux interactions entre pairs.
IEN ASH2 OISE 40
Dépasser la peur et la violenceL’élève pour apprendre pour bien se comporter
doit s’identifier à l’adulte dans son rapport au savoir et à la loi. Comment un élève peut-il s’identifier à un adulte qui a peur de lui ? Et réciproquement ?
La peur empêche la décentration de l’un comme de l’autre.
IEN ASH2 OISE 41
Pour conclure
Il faut mettre en œuvre un type d’autorité qui redonne sa place au sens de la présence des élèves à l’école.
Cela passe par une contractualisation tripartite entre l’école, l ’élève et sa famille.
Cela passe par la connaissance de chacun des acteurs par la connaissance des enjeux
et les défis.
IEN ASH2 OISE 42
LA SANCTION
On ne peut soulever le problème de l’autorité à l’école sans parler de la sanction.
IEN ASH2 OISE 43
La sanction
La nouvelle circulaire publiée fin août, après la publication des décrets n° 2011-728 et 729 du 24 juin 2011, s’appuie sur ce constat chronique : l’exclusion des élèves de cours ou d’établissement comme pratique de sanction répandue
IEN ASH2 OISE 44
Le texte insiste aussi sur le fait que la procédure disciplinaire respecte des principes généraux du droit. Les commentaires qui accompagnent le rappel des quatre principes déjà inclus dans la circulaire de juillet 2000 précisent des points de compréhension ou tirent des enseignements de leur application dans les établissements.
IEN ASH2 OISE 45
Eviter l’exclusion
L’objectif est d’apporter une réponse proportionnée à des transgressions d’élèves sans recourir systématiquement au conseil de discipline.
Première nouveauté, l’exclusion temporaire de la classe vient s’ajouter aux deux autres types d’exclusions relevant des sanctions disciplinaires : l’exclusion temporaire de l’établissement et l’exclusion définitive.
IEN ASH2 OISE 46
Trois mesures
Première nouveauté, l’exclusion temporaire de la classe vient s’ajouter aux deux autres types d’exclusions relevant des sanctions disciplinaires : l’exclusion temporaire de l’établissement et l’exclusion définitive.
IEN ASH2 OISE 47
Deuxièmement, la création de la mesure de responsabilisation – cette nouvelle sanction amalgamée aux travaux d’intérêt général dans l’esprit des responsables politiques et de l’opinion publique – traduit une volonté forte d’accompagner l’élève sanctionné afin qu’il poursuive son travail scolaire, ne devienne pas décrocheur.
IEN ASH2 OISE 48
Troisièmement, la création d’une commission éducative dans chaque établissement institutionnalise et définit les contours d’une pratique conseillée, répandue dans ceux ayant davantage avancés que les autres sur les alternatives aux mesures exclusivement répressives
IEN ASH2 OISE 49
Pratiquer la sanction
Concernant la légalité des fautes et des sanctions : « Une faute peut reposer sur des faits commis hors de l'établissement scolaire, s'ils ne sont pas dissociables de la qualité de l'élève ». Les exemples cités concernent l’injure d’un élève sur le répondeur téléphonique d’un enseignant ou le harcèlement sur internet entre élèves. Par ailleurs pour ne pas apparaître arbitraires, la liste des sanctions doit figurer dans le règlement intérieur.
IEN ASH2 OISE 50
Concernant le principe du contradictoire : il est « insuffisamment appliqué », ce qui « peut conduire à l’annulation de la sanction » et générer un sentiment d’injustice chez l’élève. Les « droits de la défense » (précisés p. 10 et 11) doivent être strictement respectés.
IEN ASH2 OISE 51
Concernant le principe de proportionnalité : le texte insiste sur l’importance d’ « une réponse éducative adaptée ». Ainsi, il précise que « tout nouveau manquement au règlement intérieur ne saurait suffire, à lui seul, à justifier une nouvelle mesure à l'encontre de l'élève, plus lourde que la précédente ». Paradoxalement par rapport à ce que nous allons voir à propos du chef d’établissement, c’est l’idée de sanction automatique graduée (de type « permis à point » ou « échelle automatique des sanctions ») qui est ici dénoncée.
IEN ASH2 OISE 52
Concernant le principe d’individualisation : une sanction ne peut « atteindre indistinctement un groupe d'élèves ». Là, l’un des points de la circulaire n° 2004-176 du 19 octobre 2004 (Bulletin Officiel n° 39 du 28 octobre 2004) qui avait modifié celle de 2000 est réaffirmé. On se souvient que cette décision de François Fillon, alors ministre de l’Éducation nationale, avait entraîné dans l’opinion publique une confusion sur la possibilité de « punitions collectives