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Photo IFDP 2013 Démonstration - utilis RAP sation de la boussole dans la reconnaissance parcellaire à Mumosho (Kab 31 Janvier 2014 | IFDP PPORT ANNUE IFD Inno le D 87B, Com Tél. : E-ma & jb. Web Via P Prov Répu bare), Sud-Kivu, RDC EL 2013 DP ovation et Formation pour Développement et la Paix , Avenue Maniema, mmune d’Ibanda - Bukavu : +243(0)813176475 ails: [email protected] [email protected] bsite : http://www.ifdp-africa.org P.O. Box 489 Cyangugu – Rwanda vince du Sud-Kivu ublique Démocratique du Congo

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Photo IFDP 2013 Démonstration - utilisation de la boussole dans la reconnaissa

RAPPORT

utilisation de la boussole dans la reconnaissance parcellaire à Mumosho (Kabare)

31 Janvier 2014 | IFDP

RAPPORT ANNUEL

IFDPInnovation et Formation pour

le Développem

87B, Avenue Maniema,

Commune d’Ibanda

Tél. : +243(0)813176475

E-mails

& [email protected]

Web

Via P.O. Box 489 Cyangugu

Province du Sud

République

à Mumosho (Kabare), Sud-Kivu, RDC

ANNUEL 2013

IFDP Innovation et Formation pour

e Développement et la Paix

, Avenue Maniema,

Commune d’Ibanda - Bukavu

: +243(0)813176475

mails: [email protected]

[email protected]

Website : http://www.ifdp-africa.org

Via P.O. Box 489 Cyangugu – Rwanda

Province du Sud-Kivu

ublique Démocratique du Congo

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SOMMAIRE

SIGLES ET ACRONYMES UTILISES .......................................................................................................... 3

I. LA SITUATION NARRATIVE GLOBALE .................................................................................................. 4

I.1. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 4

I.2. DESCRIPTION DES INTERVENTIONS AU COURS DE L’ANNEE 2013 ................................... 6

I.2.1. L’EXPERIMENTATION DU DISPOSITIF DE GESTION FONCIERE DECENTRALISEE A

BASE COUTUMIERE DANS LA CHEFFERIE DE KABARE (TERRITOIRE DE KABARE) ............... 6

I.2.1.3. Articulation du dispositif ..................................................................................................................... 7

I.2.1.3.1. Le cadre institutionnel .................................................................................................................... 7

I.2.1.3.2. Les actes et droits fonciers susceptibles d’être inclus ou non dans le dispositif ................. 11

I.2.1.3.2.1. Les témoignages ........................................................................................................................ 12

I.2.1.3.2.2. Les actes de vente (avec toutes les variantes) ..................................................................... 12

I.2.1.3.2.3. Les titres coutumiers (avec toutes les variantes) .................................................................. 12

I.2.1.3.2.4. Les attestations de propriété .................................................................................................... 13

I.2.1.3.2.5. Les titres légaux ......................................................................................................................... 13

I.2.3.2.6.. Les droits fonciers des femmes ................................................................................................. 13

I.2.1.3.3. Procédure introduite par le dispositif .......................................................................................... 13

I.2.1.3.4. La prise en charge des conflits fonciers .................................................................................... 16

I.2.1.3.5. Relation entre les autorités coutumières, l’administration foncière et la Société civile ...... 17

I.2.2. REHABILITATION – PROTECTION DES SITES FORESTIERS COMMUNAUTAIRES POUR

LA BIODIVERSITE ET L’ECONOMIE LOCALE DANS LA CHEFFERIE DE KABARE & LA

CHEFFERIE DE NGWESHE ....................................................................................................................... 17

I.2.2.1. Introduction ........................................................................................................................................ 17

I.2.2.2. Actions réalisées dans le cadre de l’intervention ......................................................................... 17

I.2.3. CONSOLIDATION DE LA PAIX BASEE SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

LOCALE AUTOUR DE QUESTIONS MINIERES ET FONCIERES DANS LES CHEFFERIES DE

LUHWINDJA ET DE NGWESHE AU SUD-KIVU A L’EST DE LA R.D.CONG0 .................................. 19

I.3. CHANGEMENTS DANS LA ZONE DE L’INTERVENTION .............................................................. 23

I.4. BENEFICIAIRES DIRECTS DE L’INTERVENTION .......................................................................... 23

I.5. DES PARTENARIATS GRACE A NOTRE ACTION ......................................................................... 23

II. LA SITUATION FINANCIERE CONSOLIDEE ...................................................................................... 25

II.1. LES ETATS FINANCIERS CONSOLIDES ........................................................................................ 25

II.2. SOLDE DE TRESORERIE AU 31/01/2014 .............................................................................. 27

III. DEFIS MAJEURS .................................................................................................................................... 28

IV. PERSPECTIVES POUR 2014 ............................................................................................................... 28

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SIGLES ET ACRONYMES UTILISES

AFEM Association des Femmes des Médias

AGRIPAX Agriculture pour la Paix

ANE Acteurs non étatiques

APCV Analyse Participative de Capacité et de Vulnérabilité

ASOP Action Sociale et d’Organisations Paysannes

BAD Banque Africaine de Développement

BEDAP Bureau d’Etudes et d’Expertise pour le Développement des Affaires et des Projets

CBO Community Based Organisation

CCAD Cadre de Concertation pour la consolidation de la paix et la Décentralisation

CCRN Cadre de concertation sur les Ressources Naturelles au Sud-Kivu

CENADEP Centre National d’Appui au Développement et à la Participation Populaire

CORDAID Catholic Organisation for Relief and Development Aid

DDC Direction du Développement et de la Coopération

CPECN Coordination Provinciale de l’Environnement & Conservation de la Nature

ETD Entité Territoriale Décentralisée

FARDC Forces Armées de la République Démocratique du Congo

FFI Fauna & Flora International

GFDC Gestion Foncière Décentralisée à base Coutumière

GIFS Gestion Intégrée de Fertilisation du sol

GRF Groupe de Réflexion sur les questions Foncières

ICCO Inter Church Cooperation Organisation for Development

ICJP Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix

IFDP Innovation et Formation pour le Développement et la Paix

ILD Initiative Locale de Développement

ITIE Initiative de Transparence dans les Industries Extractives

IUCN-NL International Union for Conservation of Nature/National Committee of the Netherlands

M23 Mouvement du 23 mars

MONUSCO Mission de l’organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo

NRC Norwegian Refugee Council

OGP Observatoire Gouvernance et Paix

ONG Organisation Non Gouvernementale

ONU-HABITAT Organisation des Nations Unies pour l’Habitat

ORN Observatoire des Ressources Naturelles

PACEBCo Programme d’Appui à la Conservation des Ecosystèmes du Bassin du Congo

PAD Programme d'Action pour le Développement durable

PCQVP Publiez Ce Que Vous Payez

PDL Plan de Développement Local

PNKB/ICCN Parc National de Kahuzi-Biega

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

R-CREF Réseau Conservation et Réhabilitation des Ecosystèmes Forestiers

RDC République Démocratique du Congo

RFN Rainforest Foundation Norway

RIO Réseau d’Innovation Organisationnelle

SAESSCAM Service d'Appui et d'Encadrement de Small Scale Mining

STAREC Programme de stabilisation et de reconstruction des zones sorties des conflits à l'Est de la RDC

UPACO Union des Producteurs Agricoles au Congo

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I. LA SITUATION NARRATIVE GLOBALE

I.1. INTRODUCTION

La République Démocratique du Congo regorge une véritable plaquette des

ressources naturelles, si elles étaient exploitées et gérées rationnellement,

pouvaient contribuer substantiellement au développement tant au niveau

local, provincial que national.

L’on assiste, par contre, à une mauvaise gouvernance de ces ressources

caractérisée par le désordre, la corruption, l’opacité et l’irresponsabilité des

acteurs concernés.

Il s’en suit logiquement, l’affaiblissement de l’Etat, la dégradation des

conditions de vie de la population accentuant la pauvreté ainsi que des

conflits fonciers interminables opposant individus ou communautés et des

revendications violentes entre les communautés et les particuliers (y compris

les sociétés minières étrangères) quant à l’exploitation et la gestion des

ressources minières. Cette situation constitue, en grande partie, une des

principales causes de l’instabilité sociale et de l’insécurité récurrente.

Le cadre juridique et institutionnel sur les ressources naturelles, notamment la

législation foncière, minière et environnementale, reste très lacunaire pour

régler ces problèmes. Signalons, par ailleurs, que des politiques n’ont pas

précédé pour dégager des règles de jeu plus justes et adaptées afin de mieux

gérer ce secteur. La Constitution et les lois sur la décentralisation ont,

néanmoins, tenté de trancher la question en prévoyant une gamme des

dispositions qui visent à mitiger ces problèmes au regard des réalités locales

en accordant des responsabilités de gestion des ressources au niveau local,

provincial et national dans l’objectif d’impulser le développement à partir de la

base, d’éradiquer les conflits et de construire la paix. Cependant, ces

dispositions, à elles seules, ne suffisent pas à provoquer des changements, il

faut en plus arriver à opérer des transformations comportementales et

structurelles profondes en particulier et de tout le système de gestion en

général.

Dans la Province du Sud-Kivu en général et dans les Territoires de Kabare,

Walungu et Mwenga (Chefferie de Luhwindja) en particulier, la situation n’est

pas guère confortable. Bien au contraire, la crise foncière, la destruction

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avancée de l’environnement ainsi que les conflits miniers superposés aux

conflits fonciers accentuent le déséquilibre social, l’exclusion et la pauvreté.

La survie de ces populations de ces territoires, jadis basée généralement sur

l’agriculture de subsistance pratiquée sur des petits espaces et dans une

certaine mesure, sur l’exploitation artisanale des ressources minières pour ce

qui concerne particulièrement les Territoires de Walungu (Mushinga) et de

Mwenga (Luhwindja), est, depuis, menacée par la dégradation très avancée

de la biodiversité, les érosions, l’insécurité foncière où seuls les témoignages

constituent, pour la plupart de cas, la preuve de la détention des droits sur le

sol et à l’émiettement des terres lié à : (1) à une démographie galopante non

maîtrisée, (2) le règlement des dossiers judiciaires résultant de la prolifération

des conflits fonciers, (3) couvrir les besoins primaires des familles (soins

médicaux, scolarité des enfants…) et (4) d’autres raisons sociales, c’est, entre

autre, la polygamie. La sous-production agricole et la baisse continue des

revenus financiers ne permettent pas à ces populations de subvenir à leurs

besoins sociaux de base. L’exploitation minière artisanale, malheureusement

sans impact significatif sur les familles des creuseurs, est également

menacée par l’octroi des sites miniers par le Gouvernement congolais aux

entreprises minières étrangères, notamment à la société canadienne Banro.

Par conséquent, les habitants de ces territoires vivent en dessous du seuil de

la pauvreté (± 0,5 $ par jour, soit 179$ par an selon le rapport du PNUD RDC,

2009).

C’est dans ce contexte particulier que s’inscrivent les interventions de

l’organisation (IFDP) au cours de l’année 2013 dans cette partie de la

province du Sud-Kivu. Il s’agit principalement des réponses innovantes

apportées en vue de contribuer à l’amélioration de la gouvernance des

ressources foncières, minières et environnementales, de manière à être

profitables au plus grand nombre, à savoir les communautés locales y

compris des groupes marginalisés (femmes, jeunes, peuples autochtones…).

Le présent rapport porte sur les activités, les résultats et les changements

réalisés par l’Organisation avec l’appui financier et technique de la

Coopération Suisse - DDC, CORDAID et l’International Union for

Conservation of Nature (IUCN/Pays-Bas). Des informations additionnelles

sont également données en ce qui concerne d’autres formes de partenariat

qui se sont développées au cours de l’année concernée par ce rapport.

Ces interventions s’articulent autour de :

• L’amélioration de la sécurité des droits fonciers coutumiers à travers le

dispositif de gestion foncière décentralisée à base coutumière dans la

Chefferie de Kabare (Territoire de Kabare).

• La mise en place d’une exploitation minière pacifique et pro-pauvre dans

la Chefferie de Luhwindja (Territoire de Walungu) et à Mushinga dans la

Chefferie de Ngweshe (Territoire de Walungu).

• La réhabilitation et protection des sites forestiers communautaires dans le

cadre de la reconstitution de la biodivisté et de l’écologisation des

économies locales dans la Chefferie de Kabare (Territoire de Kabare) et

dans la Chefferie de Ngweshe (Territoire de Walungu).

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I.2. DESCRIPTION DES INTERVENTIONS AU COURS DE L’ANNEE 2013

I.2.1. L’EXPERIMENTATION DU DISPOSITIF DE GESTION FONCIERE DECENTRALISEE A BASE COUTUMIERE DANS LA CHEFFERIE DE KABARE (TERRITOIRE DE KABARE)

I.2.1.1. Introduction au dispositif

En 2012, face à la crise foncière, la Coopération Suisse – DDC à travers son

Programme foncier régional, a appuyé financièrement et techniquement

l’IFDP à mener une étude complémentaire sur la problématique foncière dans

la Chefferie de Kabare (l’une des 25 ETD de la Sud-Kivu, 681.000 habitants,

1295 Km²), afin de bien comprendre les réalités foncières dans ces deux

entités imbriquées sur le plan culturel et historique en dégageant l’impact des

pouvoirs officiels et coutumiers sur la question foncière ainsi que les enjeux,

le rôle et le comportement des acteurs et les défis au regard du contexte

législatif, administratif et coutumier dans une perspective de réduire les

conflits, de garantir l’accès sécurisé à la terre à tous et de faciliter le

développement des entités locales.

A partir de 2013, la DDC appuie la construction d’un dispositif de gestion

foncière décentralisée à base coutumière dans les Chefferies de Kabare et de

Ngweshe dans la province du Sud-Kivu susceptibles de toucher la

sécurisation foncière qui d’adapte aux besoins locaux (légitimité), en

adéquation avec le nouveau cadre juridique et institutionnel (légalité) et

durable dans le temps (pérennité), à travers les enquêtes parcellaires.

Cette recherche-action s’inscrit dans la démarche de la réforme foncière

initiée par le Gouvernement Congolais qui constitue le cadre par excellence

pour apporter une solution durable à la reconnaissance et la sécurisation des

droits fonciers locaux conformément à la première composante de la réforme

foncière à savoir la clarification, la reconnaissance et la sécurisation des

droits fonciers locaux et en adéquation avec la nouvelle Constitution et le

processus de la décentralisation.

I.2.1.2. L’objectif du dispositif :

Est de contribuer à l’amélioration des mécanismes d’accès et de sécurisation

foncière en milieu paysan, en vue d’assurer durablement la stabilité sociale, la

productivité agricole et le développement économique local. Pour y parvenir, il

cherche à : (1) construire une démarche juridique et institutionnelle foncière

légitime aux yeux des communautés locales et reconnu par l’Etat qui sécurise

les communautés et les personnes en tenant compte des règles et pratiques

établies, connues, compréhensibles et maitrisables par les communautés

concernées. Ce système ne doit pas constituer une transition vers un régime

concessionnaire qui concerne les terres urbaines, les grandes concessions

sorties du système coutumier ainsi que les espaces publics qui sont placés

par loi sous la responsabilité de l’Etat ou des acteurs publics. (2) promouvoir

une gestion décentralisée et participative des fonctions étatiques en matière

foncière en vue de construire des instances locales chargées de gérer les

terres et les ressources naturelles, de faciliter le développement local et

d’aider à la transformation durable des conflits fonciers. (3) éradiquer la

multiplicité d’acteurs, la prolifération des documents ainsi que les rivalités

entre la légalité et la légitimité sur l’espace foncier coutumier. (4) alimenter le

processus de la réforme foncière en cours en République Démocratique du

Congo.

Le système de gestion foncière décentralisé à base coutumière place la

gestion quotidienne du foncier au niveau de la Chefferie de Kabare, tout en

déconcentrant quelques tâches techniques au niveau du Groupement et du

Village, en vue de rapprocher les services fonciers des usagers et ainsi

réduire le coût de certification. Trois Groupements ont été choisis comme

sites pilotes : Cirunga (Chef lieu de a Chefferie), Irhambi/Katana et Mumosho.

Le niveau provincial est celui de la mise en place du cadre juridique

intérimaire (Edit provincial) pour consacrer juridiquement ce dispositif pour

être prise en charge dans le processus de la réforme foncière au niveau

national.

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7

I.2.1.3. Articulation du dispositif Ce processus de mise en place de la démarche s’articule autour de 04 points

majeurs à savoir : (1) le cadre institutionnel. (2) les actes et droits fonciers

susceptibles d’être inclus ou non dans le dispositif. (3) les procédures de

sécurisation foncière dans la Chefferie de Kabare et (4) la démarche de

résolution des conflits fonciers.

I.2.1.3.1. Le cadre institutionnel La connaissance des acteurs, personnes physiques ou morales, dont les

compétences légales et/ou pratiques (coutumières) ont une incidence sur la

gestion foncière en milieu rural, est une des composantes clés dans la

construction du dispositif. Il était donc indispensable d’élaborer les fiches de

ces acteurs, à la fois du point de vue légal (théorique) que pratique (coutumier

ou non), en tenant compte des éléments ci-après, en vue, entre autre, de

déterminer le rôle que peut jouer chaque acteur dans le nouveau dispositif. Il

s’agit de : (1) l’identité des acteurs, le pouvoir qu’ils exercent (compétences),

(2) le mode de désignation (légal ou coutumier), (3) la nature des droits que

possède l’acteur sur le foncier susceptibles d’être prise en charge par le

dispositif, (4) les procédures mises en place pour exercer ces droits (réels et

coutumiers), (4) les types d’instruments juridiques à la portée de l’acteur

(légaux et coutumiers), (5) les activités exercées sur le foncier, (6) les réalités

fonctionnelles (état des bureaux, matériels et outils de travail utilisés…) ainsi

que (7) les moyens de contrôle.

Les résultats d’analyse de ces fiches, ont guidé dans le choix des acteurs qui

jouent ou qui peuvent jouer un rôle dans la construction du modèle de gestion

foncière décentralisée au regard de leurs compétences et de l’exercice du

pouvoir, légal ou coutumier, sur le foncier ainsi que dans le processus de

mise en place des équipes de reconnaissance motivée par une Décision

officielle de la Chefferie. Contrairement à la loi foncière qui a limité à cinq les

acteurs pouvant attribuer la terre en RDC (Assemblée Nationale, Président de

la République, Ministère National des Affaires foncières, Gouverneur de

Province et Conservateur des Titres Immobiliers) avec une superficie bien

déterminée pour chacun de ces cinq acteurs, l’innovation apportée par le

dispositif est la prise en considération, au regard des réalités qui se sont

imposées sur terrain, des acteurs coutumiers, étant donné qu’ils exercent un

pouvoir politico-coutumier qui est sous-tendu par le pouvoir foncier (la plupart

étant des donateurs fonciers) qu’ils détiennent traditionnellement. Ce pouvoir

sur le foncier leur donne aussi un pouvoir social non moindre qu’ils exercent

sur les familles qu’ils leur sont assujettis (en vertu de la coutume) ce qui

pousse certains à être consultés des fois par les autorités légalement établies

et les notables (urbains et ruraux), pour obtenir la validation sociale sur des

espaces des terres coutumières acquises par ces derniers.

Parmi ces acteurs identifiés, il faut signaler :

Le Chef de sous-village : Bien que ne faisant pas partie des autorités

foncières telles que prévues par la loi foncière ni dans la subdivision

administrative conformément à la Constitution et à la loi sur les Entités

Déconcentrées, le Chef de sous-village est considéré comme l’autorité

coutumière de base dans la Chefferie de Kabare et, sur terrain, il exerce un

réel pouvoir social et foncier. Les localités ont été supprimées au profit des

Villages par le constituant qui sont les plus petites subdivisions

administratives reconnues par l’Etat, ce qui a contraint les acteurs de se

positionner par rapport à ce nouveau contexte. Pour ne pas les abandonner,

le Chef de Chefferie de Kabare avait tout simplement décidé de maintenir ces

anciens Chefs de village en les portant sur des entités (sous-village) créées

par lui-même, non légales mais coutumièrement acceptées par la

communauté, du fait qu’ils étaient les autorités de proximité depuis toujours

issues d’un pouvoir coutumier héréditaire. Dans le dispositif, le Chef de sous-

village est permanent sur terrain pour le compte du Chef de Village dont la

présence n’est que ponctuelle. Dans les équipes de reconnaissance, le Chef

de sous-village a pour rôle de : (1) éclairer sur les limites des parcelles

coutumières dudit Sous-village qu’ils ont eux-mêmes cédées ou non, (2)

confirmer aussi les droits fonciers coutumiers déclarés par les occupants des

terres coutumières du Sous- village concerné, (3) participer aux séances de

cartographie et de transformation des conflits fonciers éventuels et de

réconciliation pendant et après les travaux de reconnaissance dans le sous-

village concerné, (4) assurer le suivi de proximité des travaux de

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8

reconnaissance des droits fonciers coutumiers du sous-village qu’il dirige. (5)

appose, en sa qualité de membre de l’équipe, appose aussi sa signature sur

les Procès verbaux de délimitation des parcelles coutumières dudit sous-

Village et (6) participer aux réunions de constitution et vérification des

dossiers des parcelles reconnues dans le sous-village.

Le Chef de Village : Dirige le Village (article 31 alinéa 2 de la loi organique

n°10/011 du 18 mai 2010 portant fixation des subdivisions territoriales à

l’intérieur des provinces) qui est la plus petite subdivision administrative après

le Groupement selon la Constitution et la loi sus évoquée. Il est désigné

conformément à la coutume ou aux usages locaux. En tant qu’autorités de

base, les Chefs de Village revêtent le pouvoir administratif, en même temps la

casquette coutumière en matière foncière (Barhambo), étant donné que la

plupart, sont issus de la famille royale et donc directement descendants du

Mwami, Chef de Chefferie. Il peut être consulté par l’Administration foncière

lors de l’enquête de vacance de terres pour témoigner sur l’existence ou non

des droits sur une concession que l’Etat veut attribuer à une personne

physique ou morale sans pour autant détenir le pouvoir de s’opposer à une

telle décision sous peine de sanctions (loi foncière de juillet 1973). En matière

de gestion des conflits, notamment ceux liés à la terre, rien n’est clairement

indiqué dans les dispositions légales que le Chef de Village a un rôle à jouer,

à moins d’interpréter l’attribution stipulée à l’alinéa 2 dans la loi ci-haut

mentionnée, comme étant une façon indirecte, de lui confier aussi la gestion

foncière de son ressort. Dans le nouveau dispositif, nous avons considéré sa

compétence foncière relevant de la coutume, étant donné qu’il reste encore

soumis et reconnaissants envers l’autorité du Mwami. C’est lui le responsable

local très proche de la population et nombreux usagers se reconnaissent en

lui. En outre, la plupart de Chefs de Village (qui sont également des Chefs

fonciers) agissaient sur le foncier, conformément au pouvoir obtenu du

Mwami, en octroyant des droits perpétuels à travers le « Kalinzi ». Il a pour

rôle de : (1) confirmer les droits fonciers coutumiers déclarés par les

occupants des parcelles coutumières du Village concerné qu’il a cédées ou

non, (2) éclairer sur les limites du Village concerné par rapport aux Villages

voisins lors de la cartographie, (3) assurer l’accompagnement du processus

de reconnaissance des droits fonciers coutumiers et de la cartographie dans

le Village qu’il dirige et mobiliser les usagers fonciers de sa juridiction pour y

participer massivement, (4) apposer sa signature sur les fiches de

reconnaissance des droits fonciers coutumiers des usagers de son Village et

(5) modérer les réunions du Conseil de Village (GRF) en matière de

prévention et de gestion des conflits fonciers.

Le Chef de Groupement : c’est une autorité désignée conformément à la

coutume et reconnu par le pouvoir public. La majorité des Chefs de

Groupement sont issus de la coutume et directement de la lignée royale. Par

conséquent, coutumièrement, ce sont des Chefs fonciers car ils octroient des

terres aux usagers locaux de sa juridiction moyennant le Kalinzi. Cependant, il

existe aujourd’hui des Groupements dits administratifs, car dirigés par des

Chefs qui n’ont pas d’emprise sur le foncier. L’attitude des usagers vis-à-vis

du Chef de Groupement varie selon qu’on est en face d’un Chef de

Groupement administratif sans pouvoir foncier ou d’un autre qui revêt les

deux casquettes les plus importantes, à savoir coutumière et foncière. Le

Chef de Groupement dirige plusieurs Villages et constitue l’autorité charnière

entre la Chefferie et les Villages. Il est reconnu par l’Arrêté du Ministre de la

République ayant les affaires intérieures dans ses attributions. Son entité est

déconcentrée et ne jouit pas de la Personnalité juridique, à l’instar du Village.

Se comportant parfois en « électrons libres », certains Chefs de Groupement,

généralement fonciers, ont commis plusieurs abus dans la gestion de leurs

entités et surtout en matière foncière (ventes en cascades des réserves de la

Chefferie, spoliations, stellionat…), jusqu’à être suspendus de leurs fonctions.

L’innovation introduite est que le Chef de Groupement est membre des

équipes de reconnaissance, conformément à la Décision officielle de la

Chefferie mais ne signe pas sur les fiches de reconnaissance des droits

fonciers coutumiers, à l’exception du procès-verbal élaboré à l’issue de la

séance de vérification des dossiers sur lequel, il contresigne, pour éviter les

risques de monnayer sa signature, comme préalable à tout envoi des dossiers

au Service Foncier Local (SFL). A ce sujet, comme acteur coutumier, il a pour

mission dans le dispositif de : (1) superviser les travaux de reconnaissance

des droits fonciers coutumiers ainsi que le processus de cartographie au

compte de la Chefferie dans le Groupement qu’il dirige, (2) diriger les séances

de vérification des dossiers constitués et contresigne le procès-verbal

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sanctionnant ladite vérification, (3) émettre la note de perception (pour le

compte de la Chefferie) des frais à payer par les usagers pour obtenir le

certificat foncier coutumier et (4) en cas d’empêchement, se faire remplacer

par son délégué.

Les Agents fonciers coutumiers (AGF) : L’expression « Agent foncier

coutumier » est une innovation introduite dans la construction du dispositif.

Les AFC sont au départ des agents de l’Etat formés comme Agronomes

(Topographes) au service de la Chefferie affectés soit au niveau du Service

de l’Agriculture de la Chefferie, soit au (x) Groupement(s) ou encore entre les

deux niveaux (le secteur mais qui n’est pas une subdivision administrative

mais établi pour de raison technique par le Ministère concerné). En tant

qu’agents de l’Etat, ils sont nommés par l’Arrêté du Ministre National ayant

l’Agriculture dans ses attributions avec pour mission (légale) d’assurer, entre

autre, la vulgarisation agricole en milieu paysan. Du point de vue pratique

(coutumier), étant au service de la Chefferie, en plus d’être agronomes

(Topographes), le Mwami leur a confié des missions en rapport avec la

question foncière et ce, à travers la gestion du Service du cadastre coutumier

de la Chefferie (dont l’existence date des années fin 50. A ce sujet, les

agronomes basés au Groupement font les mesurages des terrains sur

demande de l’Agronome principal pour des usagers qui le souhaitent

(approche individuelle) et transmettent les données à ce dernier, afin de

produire les croquis parcellaires ainsi que le Certificat d’occupation d’un

terrain coutumier (équivalent au Titre Foncier Coutumier) ou carrément, c’est

l’Agronome principal lui-même qui descendait seul sur terrain pour mesurer

les parcelles avec les risques pour les usagers de payer plus cher le

document coutumier (sans bas juridique jusque là, si l’on s’en tient à la loi

foncière), ce qui n’était pas différent de la démarche légale. Etant donné que

les activités foncières de la Chefferie sont traditionnellement faites par les

AFC, il a été normal de les inclure dans le dispositif au lieu d’engager des

nouvelles ressources humaines, en veillant à séparer le travail d’Agronome au

sein du Service de l’Agriculture, qui continue en même temps, de celui de la

gestion du Cadastre foncier coutumier au sein de la Chefferie. C’est pourquoi,

l’appellation « Agent Foncier Coutumier » est utilisée pour les agronomes de

la Chefferie impliqués dans la construction de ce dispositif. En outre,

l’amélioration des infrastructures d’accueil des activités foncières, les

compétences ainsi que les outils d’arpentage et de gestion du dispositif dont

ils ne disposaient pas auparavant, figurent parmi les innovations introduites

dans le milieu. Dans la mise en place du dispositif, ils ont pour rôles de : (1)

conduit les travaux des levées topographiques et topométriques des parcelles

coutumières dans le sous-village, le Village ou le Groupement concerné, (2)

rassembler les données sociologiques, juridiques et topométriques prélevées,

(3) apposer également sa signature sur les fiches de reconnaissance des

droits fonciers coutumiers, (4) établir et contresigner les procès-verbaux de

reconnaissance d’un terrain coutumier, (5) constituer les dossiers et ensuite,

après vérification, les transmet au Service Foncier Local à la Chefferie et (6)

charger, au niveau du bureau du Groupement, de remettre les Certificats

fonciers coutumiers transmis par le SFL aux usagers concernés.

Les Groupes de Réflexion sur les questions foncières (GRF) : Ce sont

des Conseils villageois au format amélioré, parce qu’ils incluent désormais les

femmes et les jeunes (45 % des membres du GRF) et sont chargés de

faciliter la résolution des conflits fonciers dans la logique « gagnant ». L’IFDP

a accompagné la mise en place de ces espaces paysans, en vue de combler

les lacunes qui s’observent sur terrain aussi bien au niveau des mécanismes

de transformation des conflits initiés par la Société civile à traves les projets et

donc moins durables qu’au niveau des structures étatiques incapables de

délivrer des services de justice équitable et de qualité. Sur le plan officiel, les

GRF n’ont pas d’existence légale mais l’expérience nous a démontré qu’ils

sont plus efficaces, dynamiques et pérennes sur le terrain que la démarche

légale et coutumière. Cet outil participe à la construction du modèle, en ce

sens l’innovation a intégré des membres du GRF opérant au niveau sous-

village dans les équipes de reconnaissance des droits fonciers locaux, pour

aider à régler les conflits fonciers aussi bien pendant les travaux mais aussi

pour des cas référés par les équipes au niveau de Village ou de sous-village,

selon que le GRF a été établi au niveau de l’un ou de l’autre. L’intégration de

l’outil GRF dans le dispositif est motivée aussi par l’intérêt et la confiance que

les populations locales témoignent dans cet outil qui est, par ailleurs, reconnu

par la Décision de la Chefferie. Les séances de résolution des conflits fonciers

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sont toutes sanctionnées par les procès-verbaux écrits et signés par les

parties en conflit.

Le Chef de Chefferie : Il est désigné par la coutume et reconnu et investi par

les pouvoirs publics et dirige la Chefferie conformément aux dispositions de la

loi organique n°08/016 du 7 octobre 2008 portant composition, organisation et

fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées et leurs rapport avec

l’Etat et les Provinces (article

67). Cette loi organique à

l’article 84, donne tacitement la

compétence au Chef de

Chefferie de s’occuper de la

gestion du domaine (domaine

foncier de la Chefferie), des

eaux, des cours d’eau et des

rives (qui par ailleurs, relève du

domaine foncier public de

l’Etat) et au Collège exécutif de

la Chefferie d’y veiller. Le Chef

de Chefferie est l’autorité de la

Chefferie qui possède une

personnalité juridique. Il exerce

l’autorité coutumière (article

207 de la Constitution) et

définit les orientations relatives

à la bonne marche de sa

juridiction (article 85). Dans le

domaine foncier, le Constituant

de 2006 stipule à l’article 34

que l’Etat garantit le droit à la

propriété individuelle ou

collective acquis conformément à la loi ou à la coutume (Constitution de la

République Démocratique du Congo modifiée par la Loi n° 11/002 du 20

janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution de la

République Démocratique du Congo du 18 février 2006). Cette disposition

constitutionnelle est venue consacrer , par conséquent, les actes juridiques

(Titre Foncier Coutumier ou l’équivalent) que l’autorité coutumière (Chef de

Chefferie) a toujours posés en matière foncière à travers le Service du

cadastre coutumier. Le (nouveau) cadre juridique et institutionnel relatif au

foncier devrait donc s’adapter à l’esprit de la nouvelle Constitution de la

République. Par ailleurs, signalons l’existence du Plan de Développement

local (PDL 2013-2017) à la Chefferie de Kabare qui prévoit des activités

relatives à la sécurisation

foncière. Si l’on soutient que la

terre est un bien susceptible

d’appropriation, l’on admet que

sa propriété s’acquiert et se

transmet par donation entre vifs

(Bushobole), par testament, par

succession (Bwime) et par

convention (Kalinzi, Bugule) au

regard de l’esprit de l’article 49

de ladite loi foncière. En outre, si

la loi foncière dispose que le sol

est la propriété exclusive,

inaliénable et imprescriptible de

l’Etat (article 53), or le Chef de

Chefferie représente l’Etat et la

province dans sa juridiction, à ce

titre, il assume la responsabilité

du bon fonctionnement des

services de l’Etat et des services

provinciaux dans leurs entités et

assure la bonne marche de leurs

administrations respectives sous

réserve des dispositions des

articles 82 et 86 de la présente loi (article 93 de la loi sur les ETD), nous

pouvons soutenir, sans se tromper, qu’en vertu de l’esprit de l’article 94 de la

loi sur les ETD, la coordination et la supervision, des services qui relèvent de

l’autorité du pouvoir central ou de la province reconnues au Chef de Chefferie

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(article 94) incluent également les services de l’administration foncière

installés dans son entité. Notons par ailleurs que l’administration foncière

considère le document délivré par l’administration foncière comme une preuve

et même comme un préalable pour un requérant paysan qui veut obtenir le

Titre. Pour ce qui est de l’innovation introduite, le Chef de Chefferie est

entièrement responsable du dispositif qui se construit dans son entité. Il

organise le Service Foncier Local (qui remplace le Cadastre coutumier) pour

gérer les activités foncières dans la Chefferie sur l’espace coutumier

(exceptées, les parcelles paysannes qui sont déjà couvertes par le Certificat

d’Enregistrement) en plaçant les travaux techniques au niveau des

Groupements à travers les Cellules Techniques, en vue d’en réduire les

charges qui pèsent sur les usagers aussi bien dans la procédure légale de

sécurisation que dans celle coutumière. En outre, par sa Décision, il

réorganise le système de gestion foncière coutumière sur l’espace foncier

qu’il administre, institue les équipes de reconnaissance des droits fonciers

coutumiers, dont chacune est composée du Chef de Groupement, Chef de

Village, Chef du sous-village, quatre membres du Conseil du Village (GRF),

de l’Agent foncier coutumier et d’une personnalité neutre (qui ne fait pas

partie de la gestion foncière coutumière) et fixe les frais à payer par les

usagers fonciers de sa juridiction pour sécuriser (coutumièrement) leurs

parcelles conformément à l’esprit de l’article 34 de la Constitution. Il certifie

les droits fonciers coutumiers tels que constatés sur le terrain par les équipes

de reconnaissance, vérifiés et contrôlés par les Cellules techniques et le

Service Foncier Local.

Les institutions politiques provinciales : Conformément à l’article 183

alinéa 4 de la loi foncière du 20 juillet 1973, le Gouverneur de Province

figure parmi les autorités foncières et peut octroyer les blocs des terres dont

la superficie est inférieure ou égale à 200 hectares en milieu rural et inférieure

ou égale à 10 hectares en milieu urbain. En outre la Constitution a prévu que

le régime foncier, minier, forestier et immobilier fassent l’objet des principes

fondamentaux (article 123) et que les droits civils et coutumiers ainsi que les

droits fonciers et miniers, l’aménagement du territoire, le régime des eaux et

forêts soient des matières concurrentes entre le Pouvoir central et la Province

(article 203) laissant l’opportunité et les ouvertures à l’Assemblée

Provinciale de légiférer également sur ces matières (article 36 de la loi

portant principes fondamentaux sur la libre administration des provinces). La

clarification, la reconnaissance et la sécurisation des droits fonciers

coutumiers sont, par conséquent, des matières sur lesquelles, la Province

pourrait agir, parce que relevant de son domaine des compétences

constitutionnelles propres et celles concurrentielles. L’élaboration de la

Stratégie Provinciale sur le Développement Durable en rapport avec le

processus REDD en 2012 consacrant la décentralisation des services

fonciers, comme une stratégie durable de sécurisation foncière dans la

Province du Sud-Kivu, constitue une démarche pouvant se justifier au regard

des dispositions constitutionnelles et légales en République Démocratique du

Congo. Pour ce dispositif, les travaux de reconnaissance qui sont

actuellement en cours sur le terrain pourront contribuer à alimenter des

débats multi-acteurs au niveau provincial et fournir des matériaux nécessaires

pour faciliter l’élaboration d’un projet d’Edit provincial qui, une fois adopté

par les Députés provinciaux en plénière et promulgué par le Gouverneur de

Province, se positionnera comme un cadre juridique intérimaire pour

alimenter le processus de la réforme foncière en cours au pays.

I.2.1.3.2. Les actes et droits fonciers susceptibles d’être inclus ou non dans le dispositif En ce qui concerne les actes en matière foncière dans la Chefferie de Kabare,

il faut signaler que pendant les premières expériences de reconnaissance des

droits fonciers coutumiers, il y a une prédominance de l’oralité, des écrits sous

diverse forme (papiers ou des petits papiers), non seulement entre les

paysans mais aussi ceux délivrés par les services étatiques autres que

l’Administration foncière. Ces différents actes, dont certains sont pris en

compte dans le dispositif, surtout au moment des travaux de reconnaissance,

se catégorisent de la manière suivante : (1) Les actes de vente (avec toutes

les variantes), (2) les attestations de propriété, (3) les testaments, (4) les

titres coutumiers (avec toutes les variantes) et (5) titres légaux

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I.2.1.3.2.1. Les témoignages Sur terrain, nous avons relevé que la plupart des usagers fonciers ne

disposent pas de preuves écrites pouvant justifier les droits qu’ils

revendiquent sur leurs parcelles et s’estiment être « sécurisés ». Ils s’appuient

généralement sur leurs propres témoignages verbaux qui sont souvent

renforcés par les déclarations des voisins, des acteurs coutumiers et des

membres des familles, conformément aux coutumes et usages locaux. Les

différents types des droits sous-tendus uniquement par les témoignages sont

d’origine coutumière et sont tous pris en compte dans le dispositif. Sur la

fiche de reconnaissance, le donateur appose également sa signature

parmi les témoins pour affirmer les déclarations faites par l’usager.

Parmi ces droits, l’on note : Le Kalinzi : c’était le mode par excellence

d’accès à la terre coutumièrement dans la Chefferie de Kabare. Le Mwami,

garent de tout l’espace foncier donnait la terre généralement par le Kalinzi et

exceptionnellement par une cession à titre gratuit. Le Kalinzi était plus

créateur des relations fraternelles qu’un moyen d’accéder à une chose. Aucun

soubassement écrit n’était établi entre le donateur et la famille bénéficiaire.

Tout était basé sur la confiance et la compréhension mutuelle. Bien qu’ayant

été le principal mode par lequel la plupart d’usagers ont accédé à un droit

privatif perpétuel, nous avons constaté que le nombre des détenteurs de ce

droit est en baisse croissante, car d’une part, ceux qui l’ont obtenu du

donateur sont en train de disparaître au profit de nouvelles générations (ce

qui justifie un très grand nombre des cas successoraux pendant les enquêtes

parcellaires) et d’autre part, il n’y a plus (assez) de terres à donner

gratuitement. Le Bwime : ce sont des terrains hérités. Pendant les travaux de

reconnaissance des droits fonciers coutumiers, les parcelles acquis sous ce

mode sont en quantité non négligeable étant donné que elles avaient été

acquises par Kalinzi il y a deux ou plusieurs décennies, l’acquéreur mort, ses

successeurs reprennent le fond. Le Bushobole : c’est un droit qui se traduit

littéralement par la donation. Dans sa compréhension, il n’est pas exempt de

tout paiement. En effet, les chefs fonciers ne donnaient des espaces

gratuitement qu’aux personnes qui sont ou qui ont été à leur service et qui ont

fait preuve de loyauté. Actuellement, on constate que le père de famille, pour

prévenir des conflits de succession entre ses potentiels héritiers, partage ses

biens fond avant sa mort. Dans le cas où ces derniers entre en possession de

ses biens du vivant de leur père, cela devient une donation. Cependant,

certains exigent que les enfants ne jouissent de leurs parts qu’après sa mort.

Dans ce cas nous rentrons dans une situation d’une succession testamentaire

nonobstant

I.2.1.3.2.2. Les actes de vente (avec toutes les variantes) Les différentes variantes tournent principalement autour du Bugule. Il a été

introduit dans la zone comme mode d’accès à la terre pour les étrangers (les

allochtones) afin d’accéder au Titre foncier coutumier (TFC) ainsi réduire

l’assujettissement face aux donateurs qui sont généralement des acteurs

coutumiers. Aujourd’hui, Il est devenu le mode le plus usité du fait que la

tendance des paysans c’est d’accéder à la terre par un contrat libérateur de

toute obligation coutumière telle que la redevance. Cependant, la plupart se

contente des simples (petits) papiers qu’ils estiment être les moyens les plus

sûrs de sécurisation. Ils ne se ruent pas ni du côté de l’administration foncière

pour le Certificat d’enregistrement ni du côté de la coutume pour le Titre

coutumier. Ces actes de vente sont pris en compte lors des travaux de

reconnaissance pour étayer les déclarations des usagers concernés pendant

l’établissement des fiches de reconnaissance. Sur la fiche de

reconnaissance, le vendeur appose également sa signature parmi les

témoins pour affirmer les déclarations faites par l’usager.

I.2.1.3.2.3. Les titres coutumiers (avec toutes les variantes) La Chefferie de Kabare a, depuis, la fin des années 50, délivré des titres

coutumiers sur des espaces fonciers coutumiers de sa juridiction. Ces titres

coutumiers ont plusieurs appellations. Principalement, nous avons identifié le

Titre Foncier Coutumier (TFC) et le Certificat de cession d’un terrain

coutumier mais tous deux présentent le même contenu et visent à sécuriser

durablement les paysans. La majorité des usagers paysans ne possèdent pas

malheureusement le TFC, car les procédures pour son obtention sont autant

plus compliquées que la procédure légale. Cet acte coutumier est concerné

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également par les travaux de reconnaissance des limites pour prouver

l’exactitude des données topographiques rapportées sur le document sous

examen.

I.2.1.3.2.4. Les attestations de propriété Généralement, ces actes sont établis et signés, soit par l’Administrateur de

Territoire ou les Services de l’urbanisme et Habitat installés dans la Chefferie

qui ne figurent pas parmi les autorités foncières conformément à la loi et

même à la coutume. Les documents qu’ils donnent, notamment les

attestations sont donc sans fondement juridique mais ceux qui en bénéficient

s’estiment « sécurisés », surtout qu’ils sont délivrés par des institutions

étatiques. Dans les sous-villages jusque là couverts, on n’a pas encore

rencontré ces documents, mais par rapport au dispositif, nous les considérons

parmi les témoignages écrits pour étayer les déclarations des détenteurs lors

des opérations de reconnaissance.

I.2.1.3.2.5. Les titres légaux Il s’agit principalement du Certificat d’Enregistrement pour une concession

ordinaire (emphytéose) ou une concession perpétuelle (à caractère

résidentiel). Signalons que sur toutes les parcelles reconnues depuis fin

janvier 2014, aucune d’entre elles n’est couverte par un Titre légal. Les droits

revendiqués sur ces parcelles sont tous d’origine coutumière à part la

concession de l’Eglise Catholique de Mwanda dans le Groupement

d’Irhambi/Katana, une des zones pilotes, qui est mitoyenne aux parcelles des

paysans mais n’a pas fait l’objet de reconnaissance parce qu’ayant déjà été

sécurisé par la procédure légale. Les différentes parcelles couvertes par les

titres légaux seront prises en compte dans la cartographie qui distinguera les

parcelles coutumières directement concernées par le dispositif des

concessions privées et des espaces faisant parties du domaine public de

l’Etat.

.

I.2.3.2.6.. Les droits fonciers des femmes Pendant les enquêtes parcellaires, nous constatons que les femmes

revendiquant des droits sur les parcelles qu’elles occupent. La plupart sont

des veuves ou des femmes chefs des ménages. Bien que leur proportion soit

insuffisante par rapport à celle des hommes, nous avons relevé qu’elles se

retrouvent beaucoup plus dans le Bwime (héritage des femmes et filles qui

est soutenu par le Code de la Famille), le Bugule (les femmes qui ont l’argent

peuvent acheter la terre sans contraire, contrairement dans l’ancienne société

traditionnelle) et le Bushobole. Le renforcement du plaidoyer en matière

successorale et dans la gestion participative et inclusive du patrimoine foncier

familial pourrait, entre autres, renforcer l’accès et le contrôle des femmes à la

terre dans le milieu paysan.

I.2.1.3.3. Procédure introduite par le dispositif

Signalons d’abord que le nouveau dispositif introduit dans le milieu la

démarche d’une reconnaissance groupée ou systématique des parcelles pour

combler les insuffisances d’une approche individuelle (volontariste), ce qui

permet, en plus de faire participer les autres de la communauté dans la

reconnaissance sociale des limites mais aussi permettre de représenter ce

travail sur une carte foncière fournissant des informations détaillées sur

l’espace de vie de la communauté concernée. En plus, la procédure n’est pas

exécutée par un seul acteur mais avec plusieurs acteurs, chacun jouant un

rôle bien déterminé dans la construction du dispositif d’où la mise en place

des équipes (commissions) de reconnaissance. Chaque équipe est constituée

du Chef de Groupement, le Chef de Village, le Chef de sous-village, quatre

membres du Conseil villageois (pour l’instant c’est le GRF, c’est-à-dire

Groupe de Réflexion sur les questions foncières), l’agent foncier coutumier et

une personnalité neutre (ne faisant pas partie de la gestion foncière

coutumière). Dans chaque village l’équipe est dirigée par le Chef du village

concerné. Sur terrain, les membres de chaque équipe procèdent à la

reconnaissance des droits fonciers et des limites sur les parcelles des

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paysans en présence de leurs voisins respectifs et des autres membres de la

communauté qui en portent témoignage.

Ces travaux sont dits groupés ou systématiques parce qu’ils consistent à

reconnaitre les parcelles d’un village, l’une à coté de l’autre, à partir d’une

parcelle d’entrée jusqu’à couvrir tout le village. Avant de commencer ces

enquêtes parcellaires, de séances de sensibilisation et information (tribunes

populaires, les visites porte à

porte, affiches, émissions

radio diffusées) sont

organisées pour chercher

d’abord l’adhésion et

l’appropriation du modèle

auprès des autorités et de la

population à la base. Ensuite,

les équipes de reconnaissance

passent dans les villages pour

effectuer les enquêtes parcelle

par parcelle, de façon, à créer

presqu’une toile d’araignée. Le

nouveau dispositif peut inclure

également les demandes

individuelles. Il en sera de

même en ce qui concerne les

mutations et autres

transactions foncières. La

demande individuelle de titre devra être adressée à la CTBG avec copie au

Chef de groupement et du village. L’Agent Foncier Coutumier informe les

membres de l’Equipe de reconnaissance et propose le jour de la descente. Il

informe le requérant du jour fixé et demande à ce dernier de tenir informé ses

voisins. Au jour fixé pour la descente, l’équipe devra procéder à la

reconnaissance des limites et au mesurage ou ré-mesurage du terrain

concerné.

Concrètement, la procédure se décrit comme suit : (1) Les enquêtes

parcellaires : Le Village constitue le champ de matérialisation de la

Cartographie participative et des enquêtes parcellaires. Les enquêtes

parcellaires consistent en une reconnaissance groupée ou systématique en

passant parcelle par parcelle pour s’enquérir des informations avérées sur

l’identité des requérants, l’historique de la parcelle, les droits fonciers

revendiqués, la situation géographique et les limites des parcelles qu’ils

déclarent leur appartenir et ce, à travers les opérations de reconnaissance.

Cette opération se fait en présence du (des) « propriétaire(s) » de la parcelle

et ceux des parcelles voisines. L’équipe de

reconnaissance des droits fonciers

coutumiers procède par la matérialisation de

la parcelle déclarée avec le premier jalon que

l’usager foncier lui-même place à un premier

point quelconque sur la limite de la parcelle à

reconnaître. Aussitôt reconnu par le voisin, la

matérialisation d’autres jalons s’ensuit jusqu’à

couvrir le contour de toute la parcelle (ses

limites). La prise des données sociologiques,

à ce niveau, permet de déterminer la position

relative à tous ces points sur un plan

horizontal dans les limites déclarées avec les

voisins. A cet effet, on mesure des distances

horizontales des points et des angles

horizontaux ou orientation de chaque point.

De façon plus détaillée, on commence le

cheminement à la Première station c'est-à-

dire entrer au point A. On place le jalon au

point A qui est l’entrée et puis on mesure à la boussole l'azimut de la droite

reliant le point A au point B (point suivant visible depuis le point A). Le point A

est appelé station 1. L'orientation mesurée à partir de ce point et en direction

du point B ou de la station 2 est appelée visée avant (VAv) étant donné que

l’on a fait une mesure dans le sens du cheminement c'est-à-dire vers l'avant.

On inscrit ensuite cette valeur dans un tableau du carnet. En plus, on se place

au point B pour mesurer à la boussole l'azimut de la droite reliant le point B au

point A (point antérieur visible depuis le point B). Le point B est appelé station

2. L'orientation mesurée à partir de ce point et en direction du point A ou de la

(Photo IFDP 2013) : Travaux de reconnaissance des limites d’une parcelle à Mumosho (Kabare)

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station 1 est appelée visée arrière (VAr) pour autant qu’on a fait une mesure

dans le sens contraire du cheminement c'est-à-dire vers l'arrière. L’on inscrit

encore cette valeur dans un tableau du carnet.

En plus, on mesure la distance horizontale de A vers B au moyen d’un mètre

ruban pour rapporte cette mesure de distance A B dans le tableau destinée à

la prise des notes. Ainsi, à chaque point se fait 3 types de mesures et où les

données sont transcrites dans les colonnes réservées sur la fiche de RDFC :

la distance entre 2 points ou station en mètre, la visée avant et la visée

arrière au moyen de la boussole.

L’opération continue jusqu’ à couvrir

tous les points et revenir sur le point

de départ A qui est la station 1.

Cependant, l’équipe de RDFC tient

compte des cas en présence tels

que : (a) Si le terrain est en pente, on

doit utiliser une méthode plus précise.

Il est possible de mesurer ou de

calculer les distances horizontales par

un procédé spectral qui tient compte

de la pente. (b) La différence de la

visée avant et arrière d’une station

doit être à 180 °. Cette opération se

fait directement par la personne qui

prend note. Elle permet de reprendre

la prise des informations aussitôt que

la différence des visées ne se

rapproche pas de 180° pour éviter qu’on garde des informations erronées.

Enfin, on procède au remplissage des fiches de reconnaissance des droits

fonciers coutumiers (RDFC) et le Procès-verbaux de reconnaissance d’un

terrain coutumier avec les signatures des témoins. A la fin de la journée, les

agents fonciers coutumiers élaborent les agendas fonciers journaliers (AFJ).

Ces documents sont transmis aux CTBG pour préparer les dossiers

individuels. Chaque vendredi une séance de vérification sont organisées au

niveau de chaque CTBG et sanctionnée par un PV. Les dossiers partiels

vérifiés (DPV) sont inscrits dans le Carnet de transmission des DPV et

transmis au SFL au moyen de l'Accusé de réception modèle "A". (2)

Constitution et vérification des dossiers fonciers concernés : Ce travail

se fait au niveau de la Cellule Technique basée au Groupement (CTBG). Un

jour la semaine (généralement le vendredi) et consacré à la constitution et la

vérification des dossiers des usagers. La séance se déroule à la cellule

technique basée au groupement. L’équipe de vérification est constitué de six

personnes dont le chef de groupement, le chef de village concerné, celui du

sous village où les reconnaissances se

sont déroulées au courant de la semaine,

l’agent foncier basé au groupement, l’agent

foncier du SFL et le point focal pour les

groupes de réflexion sur les questions

foncières de l’axe concerné. L’animateur

local de l’IFDP qui accompagne les

travaux de reconnaissance sur terrain

assiste également à la séance de

constitution et de vérification des dossiers

fonciers coutumiers.

La constitution des dossiers consiste à en

farder chaque dossier qui constitué de la

fiche et du Procès-verbal (PV) établis lors

de la reconnaissance sur terrain. La

vérification quant elle consiste à constater

la présence de toutes les mentions

recherchées sur la fiche et le PV. Dans le

cas où une information ou une mention est manquante, le dossier reste à la

cellule pour être corriger la semaine suivante sur terrain. Sur les dossiers en

ordre on appose le cachet dossier partiellement constitué et vérifié. Ces

dossiers sont envoyés au SFL par le canal de l’agent foncier du SFL qui a

participé à la séance de constitution et vérification des dossiers. Il en n’accuse

réception après que l’agent foncier basé au groupement les ait notés dans le

carnet de transmission. Ces deux documents sont dressés et signés par les

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deux agents fonciers présents à la séance. Notons enfin que cette séance est

sanctionnée par un procès verbal dressé par l’agent foncier basé au

groupement et signé par toute l’équipe de vérification. (3) Réception,

enregistrement et seconde vérification : Les dossiers transmis au Service

Foncier Local (SFL) sont reçus dans la Cellule de réception-enregistrement-

vérification (Cellule 1). Comme son nom l’indique, cette Cellule enregistre les

dossiers partiellement constitués et procède à une deuxième vérification des

éléments constitutifs du dossier. Au cas où les dossiers présenteraient des

lacunes ou des erreurs, ils sont renvoyés au CTBG pour correction par le

biais de l’accusé de réception des cas litigieux. (4) Production des croquis

et surfaces des parcelles reconnues : Les dossiers jugés en ordre au

niveau de la Cellule 1 sont envoyés à la Cellule informatique qui se charge de

la production des croquis et superficies réels. Ces deux informations

permettent d’établir les listes des superficies réelles qui sont envoyées au

CTBG pour affichage et permettre ainsi les usagers concernés de payer les

frais d’obtention du certificat foncier coutumier dans un compte de la Chefferie

ouvert dans une institution de micro-finance pré indiquée. Les bordereaux

ainsi que les demandes des CFC dûment remplies sont transmis au SFL par

le biais des CTBG pour prouver l’acquittement et déclenchés le processus de

certification. (5) Processus de certification des dossiers complet

certifiés : Les dossiers venus des CTBG sont complétés par le croquis et le

modèle du CFC au niveau de la Cellule informatique et envoyé au

responsable du SFL qui contrôle chaque dossier. Celui-ci complète les

dossiers en y intégrant les derniers documents provenant des CTBG à savoir

les demandes des CFC et les bordereaux qui constatent le paiement des

usagers pour l’obtention des CFC. Il complète les CFC et les signe. Enfin, il

appose le cachet portant les mentions « dossier complet certifié ». Ces

dossiers sont transmis au Chef de Chefferie qui contresigne les CFC, les

renvoie au SFL et classe les dossiers avec une copie du CFC pour chacun.

Les CFC signés sont transmis aux CTBG où les usagers les retirent. Ceux-ci

accusent réception du CFC avant le retrait. (6) Gestion des transactions

foncières : concerne le morcellement et/ou cession complète (vente,

donation, succession) d’un terrain couvert par le CFC. En effet, un terrain déjà

couvert par un CFC peut être morceler ou céder entièrement. Dans ce cas, le

cédant remet le certificat au nouvel acquéreur qui introduit sa demande écrite

de mutation auprès de la cellule technique basée au groupement. L’agent

foncier constitue l’équipe de reconnaissance qui va effectuer une descente

sur les lieux et procéder de nouveau au travail de reconnaissance des droits

fonciers coutumiers. La procédure continue telle que décrite plus avant. Elle

sera sanctionnée à la fin par l’obtention du CFC portant le nom du nouvel

acquéreur et qui ne concerne que l’espace par lui acquis. (7) Processus de

cartographie participative : Pour renforcer la sécurisation foncière, le

nouveau système de gestion foncière offre aux populations locales, la

possibilité de cartographier leurs villages dans une démarche d’autonomie et

de contrôle de la propriété du processus et des produits (cartes). Cette

cartographie participative permet d’avoir, d’une part, les cartes des Villages

indiquant les limites des parcelles inscrites et d’autres biens non directement

concernés par l’opération, tels que les plantations privées, les domaines de

l’Etat… D’autre part, la carte du Groupement reprenant les limites des

Villages (si possible des sous-villages). Les deux types de cartes peuvent

alimenter le processus d’aménagement et d’affectation des terres (par

exemple, les parcelles dédiées uniquement aux habitations, à l’agriculture, au

pâturage, etc) pour une meilleure occupation spatiale et une gestion

rationnelle des ressources foncières et naturelles. Ces travaux sont dirigés

par une équipe composée de 7 à 8 personnes par Village (Chef de Village ou

son délégué, Topographe de la Chefferie basé dans le Groupement et 5 à 6

volontaires), sous la supervision du Chef de Groupement et du Cadastre

coutumier de la Chefferie.

I.2.1.3.4. La prise en charge des conflits fonciers

Légalement, les conflits fonciers sont traités par les Cours et Tribunaux qui

s’appuient sur la loi foncière. Cependant, les conflits qui se rapportent sur les

droits fonciers coutumiers ont toujours du mal à être bien cernés et à trouver

des solutions durables auprès des institutions judiciaires qui ne maîtrisent les

coutumes et usagers locaux, au contraire, il s’observe depuis des décennies,

une prolifération des procès judiciaires cycliques en rapport avec le foncier qui

appauvrissent, du jour le jour, les paysans. A cause de la déliquescence de la

justice congolaise à laquelle, il faut ajouter la corruption et l’immoralité du

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personnel judiciaire, l’accès aux services juridiques et judiciaires des usagers

fonciers est devenu presqu’un cauchemar, ce qui contraint souvent nombreux

à recourir à d’autres mécanismes de prise en charge des conflits, à savoir la

médiation foncière, les tribunaux coutumiers..Ces derniers, avant leur

suppression, n’étaient pas non plus exempt de corruption et d’immoralité et

les méthodes de travail n’étaient différentes des tribunaux du droit commun.

L’installation des Tribunaux de Paix pour tenter de prendre en charge les

conflits fonciers risquent de ne pas être performants d’autant plus que les

méthodes de travail n’ont pas changé.

Par rapport au dispositif, l’expérience de l’IFDP a été capitalisée en ce qui

concerne la Sociothérapie et des Groupes de Réflexion sur les questions

foncières (GRF) qui ont permis de changer le comportement de plus de

150.000 personnes et résoudre plus de 2.000 cas des conflits fonciers dans

les Territoires de Kabare et de Walungu entre 2007 et 2012.

La prise en charge des conflits fonciers est schématisée de la manière

suivante :

I.2.1.3.5. Relation entre les autorités coutumières, l’administration foncière et la Société civile

Pour réduire les éventuels blocages dans la mise en œuvre du nouveau

dispositif, il est indispensable d’organiser des concertations entre l’entité, en

l’occurrence la Chefferie qui pilote le processus avec l’Administration foncière

publique. Cela permet de dissiper tout malentendu qui porterait sur la

question de légitimité, de compétence et du pouvoir par rapport au foncier.

Ces concertations se font sous forme des réunions. Les échanges

d’information réguliers entre les deux institutions sont nécessaires,

pendant et après, en vue d’éviter les antagonismes et les conflits d’intérêts qui

peuvent surgir à tout moment. En plus, discussions entre les deux

Administrations et la Société civile sont également capitales, dans le sens

d’accroître la participation des organisations de la société civile et de la

population dans la mise en œuvre de ce dispositif. Lorsque ce dernier prend

en compte leurs problèmes et besoins, la mise en œuvre du dispositif ainsi

que sa pérennisation seront durables.

I.2.2. REHABILITATION – PROTECTION DES SITES FORESTIERS COMMUNAUTAIRES POUR LA BIODIVERSITE ET L’ECONOMIE LOCALE DANS LA CHEFFERIE DE KABARE & LA CHEFFERIE DE NGWESHE

I.2.2.1. Introduction Ce programme relatif au domaine environnemental est mis en œuvre par

l’IFDP depuis le mois de juillet 2012. Il a été appuyé par l’IUCN/Pays-Bas et

prend fin en juin 2015. Le présent rapport concerne sa deuxième année

(2013).

Les objectifs de notre programme qui sont, entre autres de : (1) promouvoir

une gestion participative des ressources naturelles. (2) améliorer et diversifier

les initiatives de conservation des écosystèmes particulièrement pour les

femmes, les jeunes en intégrant les enjeux de développement. (3) renforcer

les compétences et les capacités techniques, institutionnelles et relationnelles

sur les liens éco et développement de l’équipe de l’IFDP et des CBO

impliqués dans la mise en ouvre de ce projet. (4) stimuler un changement de

comportement au niveau de la base et à toutes les échelles de gouvernance

locales. (5) renforcer une harmonisation des approches, des outils et un

partage d'expérience entre partenaires impliqués dans les projets et (5)

assurer le renforcement organisationnel et institutionnel du projet

I.2.2.2. Actions réalisées dans le cadre de l’intervention

Une étude socio-économie et un plan de développement local (2013 -

2017) ont été réalisés avec la synergie Chefferie de Kabare, Parc

National de Kahuzi-Biega, Fauna & Flora International (FFI) et l’IFDP.

Un plan de développement local de la Chefferie de Kabare pour la période

allant de 2013 jusqu’en 2017 a été produit ; Il a traduit les principales mesures

et/ou actions opérationnelles à même d’assurer le développement socio-

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économique des populations et prend en charge, entre autres, la sécurisation

et consolidation foncières ainsi que les questions environnementales. Ce

document est considéré comme un cadre de référence des interventions de

tous les acteurs du développement dans la Chefferie de Kabare ; il permet

actuellement aux 14 Groupements et les 67 Villages de la Chefferie de

s’approprier et de participer à la mise en œuvre des actions de

développement qui s’opèrent dans ces entités. L’étude socio-économique qui

a précédé l’élaboration de ce Plan ainsi que ce dernier lui-même ont été

réalisé par la synergie constituée de la Chefferie de Kabare, Parc National de

Kahuzi-Biega, Fauna & Flora International (FFI) et l’IFDP avec le

cofinancement de l’IUCN/Pays-Bas (en partenariat avec l’IFDP) et du

PACEBCO (partenaire du PNKB et de FFI)..

130 villages, à travers les GRF, ont été dotés en intrants et en

connaissances techniques pour faire des pépinières collectives à base

des espèces exogènes et améliorer les méthodes et pratiques

d'exploitation rationnelle et durable des terres.

Au total, 548.628 plants de reboisement (eucalyptus) produits par des

associations communautaires au niveau des Villages ont été affectés aux 36

GRF inscrits dans la dynamique de boisement communautaire et 44 ha des

terres marginales ont été afforestées. 7,55 ha ont été reboisés (boisements

individuels) par 15 GRF à travers 1.332 ménages qui ont disponibilisé en

moyenne à 0,27 ha des terres par ménage. On note parmi les espèces en

plantation, l’eucalyptus et le bambou. Actuellement 5 sites des pépinières

contiennent des plantules qui attendent à être évacué vers les parties

disponibilisées au reboisement en saison B (mars 2014).

Des ateliers regroupant les concessionnaires privés et les paysans sans

terres (petits producteurs) ont été organisés autour de l’approche

Agriculture pour la Paix (AGRIPAX).

Actuellement 17 concessionnaires privés regroupés au sein de l’UPACO

(Union des Producteurs Agricole au Congo) avec plus de 5.000 hectares des

terres agricoles adhèrent à l’initiative et avec leurs métayers et un contrat

d’exploitation à longue durée, humanisant les relations entre les parties, a été

mis en place, discuté et vulgarisé dans deux ateliers organisés à ce sujet.

Une structuration au niveau de chaque site agricole est en train d’être

finalisée par la mis en place des noyaux coopératifs. La plate forme

AGRIHUB – RDC qui est pilotée par ICCO Coopération a partagé cette

expérience de l’IFDP avec d’autres organisations de Nord et du Sud Kivu.

Des sessions de sensibilisation et de formation sur les relations entre

Ecosystèmes et développement durable.

L'IFDP a organisé 2 sessions portant sur les liens entre l'écologie et le

développement. Il a été question d'expliquer et de sensibiliser les

communautés locales de Nyangezi (Territoire de Walungu) et de Mudaka

(Territoire de Kabare) représentées par 71 GRF sur l'importance et l'urgence

de protéger les écosystèmes qui leur donnent des services gratuits et qui

protègent ces dernières contre la vulnérabilité face à la pauvreté et au

changement climatique. Ainsi donc, au cours de ces assises, les avantages

tirés de la protection des écosystèmes on été démontrés et des stratégies ont

été relevées susceptibles d’être capitalisées et placées au service de toute la

communauté, avec une attention spéciale sur les couches les vulnérables,

telles que les femmes, les jeunes, les enfants et les populations autochtones.

Les GRF et des autres CBO qui travaillent à la protection de

l’environnement ont été appuyés et structurés

Les Analyses Participatives de Capacité et de Vulnérabilité (APCV) ont permis

aux GRF de définir des actions communautaires prioritaires à mener pour la

protection et la sauvegarde de l’environnement agro-écologique de leurs

milieux. Des plannings ont défini les temps de sensibilisation, de négociation

des terres auprès des propriétaires fonciers coutumiers, la formalisation de

ces négociations à travers des contrats de location des terres à longue durée,

la production des plants et le reboisement des surfaces négociées et celles

privées. Pour ce faire, un travail de structuration a précédé, en vue de

renforcer les membres des GRF en termes de cohésion interne pour une

gestion durable des réalisations. En partenariat de la Coordination Provinciale

de l’Environnement et Conservation de la Nature (CPECN), des séances de

formation sur la préparation et rapportage, de capacitation sur les règles de

gestion et des plans de gestion des boisements communautaires ont été

organisé en faveur des GRF.

Cette activité a permis de faire un état d’avancement des actions prioritaires

définies après les APCV:

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• Les communautés d’accéder aux sites de production des plants de

reboisement, moyennant, de contrats de métayage qui proposaient un

plant de gestion et un plan d’aménagement de gestion du boisement

communautaire soit un document d’achat de la superficie octroyée par le

propriétaire foncier .

• L’accès à la terre et à leur jouissance : une gestion des investissements

convenus et acceptés à travers des contrats signés entre les propriétaires

fonciers et les représentants des GRF, qui évite des remises en cause,

les conflits et favoriser une gestion participative. La production et

l’afforestation de plus de 51, 44 hectares des terres marginales comme

boisement communautaire et individuel à travers une espèce qui se

positionne comme écologiquement adaptée et économiquement rentable

par les ménages et les autres espèces agro forestières (grevillea,

markhamia, maesopsis, calliandra) dans les champs de production

agricole.

Des séances de sensibilisation et de vulgarisation des textes légaux ou

des propositions des lois relatifs à la conservation des écosystèmes et à

la protection de l'environnement en RDC ont été largement vulgarisés

auprès des communautés locales et les autorités coutumières.

Une cinquantaine des séances de vulgarisation des textes relatifs à la

protection de l'environnement ont été organisées dans les Groupements de

Nyangezi, Mumosho, Cirunga, Bugobe et Mudaka au cours de la période

allant de janvier à décembre 2013 et ont porté sur les textes relatifs au Code

forestier, à la loi portant principes fondamentaux relatifs à la protection de

l’Environnement et l’Edit portant Code l’Environnement au Sud-Kivu adopté

en octobre 2013 par les Députés provinciaux du Sud-Kivu (mais n'est pas

encore promulgué par le Gouverneur de Province),.dont les textes de base

sont l’émanation de l’IFDP.:

Ces sensibilisations se faisaient à travers des tribunes populaires et des focus

group avec des explications en langue locale, bien que ces textes soient

écrits en français.

Des séances de projection du cinéma écologique accompagnées des

discussions et échanges participatifs et la prise des engagements des

acteurs sociaux ont été organisées

86 séances de projection cinématographique ont été organisées au cours

desquelles 3.440 personnes ont participé aux séances de projection du

Cinéma Ecologique – un outil d’éducation environnementale - réalisées par

l’équipe de l’IFDP. Les bénéficiaires de ces projections sont constitués des

membres des GRF, les délégués des ILD, les associations des femmes, les

responsables d’écoles, les élèves et enseignants. Actuellement les initiatives

de reboisement prises par les communautés locales figurent parmi les fruits

de ces discussions et échanges participatifs lors des projections du Cinéma

Ecologique.

I.2.3. CONSOLIDATION DE LA PAIX BASEE SUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE LOCALE AUTOUR DE QUESTIONS MINIERES ET FONCIERES DANS LES CHEFFERIES DE LUHWINDJA ET DE NGWESHE AU SUD-KIVU A L’EST DE LA R.D.CONG0

Cette intervention a été réalisée par l’IFDP dans la Chefferie de Luhwindja

(Territoire de Mwenga) et la Chefferie de Ngweshe (Territoire de Walungu)

avec l’appui de CORDAID (Une ONG Internationale dont le siège est au

Pays-Bas). Il vise à contribuer : (1) au rapprochement et à la restauration du

dialogue social entre parties prenantes autour de la reconstruction

communautaire s’appuyant sur les ressources minières et foncières dans les

chefferies de Kabare et de Ngweshe et de Luhwindja. (2) à la mise en place

et au développement des politiques et des bonnes pratiques de gestion

transparente et équitable des ressources foncières et minières dans les

chefferies de Kabare et de Ngweshe.

Des réunions de concertation avec toutes les parties prenantes pour

discuter sur le processus d’exploitation minière ainsi que sur différentes

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niches d’investissement socioéconomique profitables aux

communautés locales ont été organisées.

L’IFDP a tenu dans l’ensemble, à Luhwindja et à Mushinga, cinq grandes

réunions de concertation avec les parties prenantes pour discuter sur le

processus d’exploitation minière dans ces deux entités ainsi que différentes

niches d’investissement socio économiques profitables aux communautés

locales susceptibles d’être envisagées. Plusieurs actons ont été entreprises

par la suite, c’est notamment le renforcement et la redynamisation de 2

cadres de concertation initiés par la synergie OGP – PAD - EIRENE à

Luhwindja et à Mushinga.

Des ateliers de sensibilisation, d’information et d’explication des

communautés et acteurs de la société civile locale sur la traçabilité et la

certification des minerais en RDC et dans la sous-région ont été

organisés.

Deux ateliers ont été tenus respectivement à Luhwindja et Mushinga avec une

participation de + 80 personnes dont 26 femmes. Ils ont porté essentiellement

sur la traçabilité et la certification des minerais en République Démocratique

du Congo.

Des contacts individuels ciblés à Bukavu, Luhwindja et Mukungwe avec

les acteurs clés dans le processus d’exploitation des ressources

minières ont été

16 contacts stratégiques à l’endroit de 35 acteurs clés dans le processus

d’exploitation des ressources minières à Luhwindja et Mushinga ont été

réalisés dans les deux sites mais également à Bukavu y compris les

responsables de la société minière Banro et certaines personnalités, entre

autres, le conseiller du Ministre provincial des mines, le Directeur provincial

du SAESSCAM, le Chargé de l’administration et finance du CEEC, le

Président du Comité de Développement de Luhwindja, la Mwamikazi de

Luwhindja….

Des Tables rondes de discussion et d’écriture des engagements sociaux

pour une exploitation paisible et mutuellement bénéfique des

ressources minières, dont l’une à Luhwindja et l’autre à Mukungwe.Il

s’agissait de mettre ensemble les différentes parties pour envisager une série

d’actions, en termes d’engagements, en vue de rendre réellement paisible,

l’exploitation minière dans les deux sites. A ce sujet, ils se sont engagés de

soutenir les initiatives locales pour réduire les conflits et les tensions sociales

et améliorer la transparence dans la gestion et la redistribution des revenus

issus de l’exploitation des ressources minières. Les participants ont convenu

de négocier et arriver à signer un vrai protocole entre les communautés

locales et la société BANRO d’un côté et de l’autre, entre la communauté

locale de Luhwindja et les creuseurs artisanaux sur l’exploitation paisible et «

gagnant-gagnant » des ressources minières.

Deux Tables rondes ont ainsi été tenues en fonction des besoins réels des

communautés.

Des séances d'explication et de vulgarisation des engagements sociaux

signés entre les vrais représentants des communautés locales, les

autorités locales et les représentants de la société Banro

Nous avons organisé 12 séances de sensibilisation sur les engagements des

autres parties prenantes autour de l'exploitation minière à Luhwindja et à

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Mukungwe. Cependant, il faut rappeler les quelques occasions que nous

avons eues avec la société, nous avons insisté sur l'impérieuse nécessité

qu'elle s'implique dans l'exploitation paisible des ressources minières dans les

deux sites mais aussi dans la redistribution des revenus pour permettre de

lutter contre la pauvreté et la misère au sein des communautés locales.

Une étude de mise à jour des données sur la problématique minière et

son impact sur les conditions sociales et économiques des

communautés locales à Luhwindja et à Ngweshe.

Une étude sur la problématique minière à Luhwindja et à Ngweshe a été

menée sous la conduite d'un Consultant externe. Il en est résulté :: (1) Une

base-line sur la conduite des activités minières ainsi que les dynamiques des

conflits a été produite (2) les causes, les conséquences ainsi que l’impact des

conflits sur la cohésion sociale et le développement local à Luhwindja et

Ngweshe (Mukungwe) ont été mis à la place, (3) Quelques pistes de solution

sont dégagées et partagées avec toutes les parties prenantes.

Des séances de restitution de l'étude de mise à jour menée à Luhwindja

et à Mukungwe ont été organisées

En vue de renforcer les connaissances du public sur la situation actuelle de

l'exploitation minière industrielle (Luhwindja) et artisanale (Mukungwe), nous

avons organisé deux séances de restitution respectivement à Luhwindja et à

Mushinga. Ces deux séances ont connu la participation de plus de 80

personnes.

Une séance d'échange et d'information sur les activités de Coalition

Nationale Publier Ce Que Vous Payez (PCQVP) dans la province du Sud-

Kivu a été réalisée

Plus ou moins 35 personnes issues de la Société civile ont pris part à la

séance d'échange et d'information qui a été organisé à Bukavu. La rencontre

a porté sur les activités de plaidoyer mené par la Coalition PCQVP sur la

promotion de la transparence dans les industries extractives en RDC en

général et au Sud-Kivu en particulier.

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Participation aux activités et aux réunions organisées par la Coalition

Nationale Ce Que Vous Payez (PCQVP) et aux initiatives sous-régionales

et internationales sur la problématique des Ressources Naturelles par

rapport à la paix et le développement durable.

L’IFDP a participé à l’assemblée générale de la Coalition nationale de PCQVP

qui a eu lieu à Kinshasa du 19 au 21 mars 2013. L’organisation a été

acceptée comme membre de la coalition. Faut-il signaler que les deux

premiers jours le travail était focalisé sur l’évaluation de l’ITIE (Initiative de

Transparence dans les Industries Extractives) et la RDC n’a présenté que le

rapport de 2010. La Coalition a proposé que deux ateliers sur l’exploitation

des ressources naturelles se tiennent à l’Est de la RDC : l’un au Katanga et

l’autre au Nord ou au Sud-Kivu. Jusque là, ils n’ont pas encore été tenus.

L'IFDP a participé également dans les échanges au niveau provincial, à

travers le Cadre de concertation sur les Ressources Naturelles (CCRN) dans

lequel on retrouve, l'IFDP, l'OGP, l'Observatoire sur les Ressources

Naturelles (ORN) du Sud-Kivu de la Commission Episcopale de l'Eglise

catholique, PAD, CENADEP, le Bureau de Coordination de la Société Civile

du Sud-Kivu, etc.

Le processus de valorisation des expériences et d’apprentissage sur les

Ressources Naturelles à travers le Cadre d’Echanges sur les Extractives

au Sud-Kivu initié par quelques partenaires (Cordaid, RIO, Radio

Maendeleo, ICJP, AFEM, IFDP) a été appuyé.

L'IFDP a abrité 05 rencontres d'échanges sur toute la période sous examen

portant sur la valorisation des bonnes pratiques dans le domaine minier au

Sud-Kivu. Ces rencontres ont regroupé les organisations, telles que : IFDP,

RIO, Cordaid, la Radio Maendeleo et l'ICJP. Sept autres rencontres ont,

cependant, été poursuivies par des échanges, à travers le Cadre de

concertation sur les Ressources Naturelles (CCRN).

Une Conférence –débat sur la sécurisation foncière en milieu rural en

RDC, cas du Sud-Kivu a été organisée à Bukavu.

Quelques temps après sa participation à l’atelier de lancement du processus

de la réforme foncière en RDC tenu à Kinshasa du 19 au 21 juillet 2012,

l'IFDP a organisé une conférence-débat sur la sécurisation foncière en milieu

rural. Cette activité s'est déroulée à l’hôtel Horizon dans le premier semestre

du projet et a connu la participation de + 50 personnes dont 09 femmes. Au

cours de cette conférence-débat, il a été question d'offrir aux différents

intervenants de l'espace pour débattre sur la situation actuelle du foncier en

milieu rural du Sud-Kivu, dégager les enjeux et les défis par rapport à

l'insécurité foncière que vivent les communautés suite, par exemple, à

l'ineffectivité de la loi foncière, à la superposition des droits, à l'acquisition

massive des terres par les industries extractives ou par des sociétés qui

ambitionnent l'exploitation du bio-carburant, etc. mais aussi proposer des

pistes d'amélioration pour sécuriser les terres paysannes et la petite

agriculture locale.

A cette occasion, l'IFDP a partagé son modèle de gestion foncière

décentralisée à base coutumière qu'elle est entrain d’expérimenter avec

l'appui de la Coopération Suisse - DDC et qui consiste à sécuriser les droits

fonciers coutumiers à travers les travaux de reconnaissance parcellaire, dont

les résultats vont alimenter le processus de la réforme foncière aussi bien au

niveau provincial que national en cours en République Démocratique du

Congo.

Des mécanismes de suivi de l'action publique ont été mis en place pour

relever les forces et faiblesses sur l'utilisation des revenus issus de

l'exploitation minière à Luhwindja et à Ngweshe.

Ce travail a consisté à récolter des données sur la gestion et l'utilisation des

revenus issus éventuellement de l'exploitation minière industrielle (à

Luhwindja) et artisanale (à Mukungwe).Des informations récoltées vont

permettre de poursuivre un travail de plaidoyer auprès des responsables de

ces entités décentralisées pour qu'il y est une répartition équitable des

revenus issus du secteur minier dont ils seraient éventuellement bénéficiaires.

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I.3. CHANGEMENTS DANS LA ZONE DE L’INTERVENTION

• Les autorités coutumières (Chef de Chefferie, Chefs de Groupements,

Chefs de villages et Chefs de sous-villages) sont conscientes des

problèmes liés à la sécurisation des droits fonciers des paysans et se

sentent responsables vis-à-vis du processus de reconnaissance des

droits fonciers coutumiers. Ils se sont tous engagés à s’impliquer

totalement et de manière responsable dans ce processus au cours de

l’année 2014 et 2015.

• Des changements enregistrés ont intervenus dans l’amélioration de la

perception et la prise en conscience des réelles difficultés que

l’exploitation minière à Luhwindja et à Mukungwe qui se présentent

aujourd'hui sur le terrain et la nécessité de s'organiser en vue de faire

face à ces difficultés. Pendant la tenue des réunions de concertation avec

les parties prenantes sur le processus d’exploitation minière les

participants ont indiqué que malgré les richesses, la pauvreté persiste

dans leurs milieux. Il se pose un problème de redistribution des revenus

issus du secteur minier dans les sites concernés, ce qui est, entre autre, à

la base des révoltes et revendications de la population qui a été contrainte

d'abandonner les travaux agricoles pour cause de la non disponibilité des

terres (Luhwindja) ou se livrer à l’exploitation minière artisanale

(Mushinga).

I.4. BENEFICIAIRES DIRECTS DE L’INTERVENTION

BENEFICIAIRES DIRECTS

SEXE Total

Hommes (Ad + jeunes)

% Femmes

(Ad + Jeunes)

%

Les membres des GRF 4964 79 1326 21 6290

Les concessionnaires privés et les ménages sans terres

93 71.5 37 28.5 130

6Les leaders locaux de la Chefferie de Kabare

59 90.8 6 9.2 65

La Société Civile (OSC) 320 73.9 113 26.1 433

Community based Organisation (CBO) 772 84.5 142 15.5 914

Medias 13 100 0 0 13

Associations des femmes 81 19.7 329 80.3 410

Associations des jeunes 76 72.4 29 27.6 105

Universités et Instituts de Recherche 128 82 28 18 156

Autorités politico-administratives 53 82.8 11 17.2 64

Autorités coutumières 102 88.7 3 11.3 115

Secteur privé (BANRO, FEC, etc.) 11 84.6 2 15.4 13

Participants aux séances d'information et de sensibilisation sur le modèle de GFDC

1352 84,50 247 15,50 1599

Participants aux discussions avec la Chefferie, les Groupements et Villages sur le modèle de GFDC

58 77,30 17 22,70 75

Participants aux séances de démonstration/coaching sur les travaux de RDFC

145 80,50 35 19,50 180

Membres de nouveaux GRF à Mwanda/Katana

570 71,20 230 28,80 800

Acteurs Non Etatiques 98 81,00 23 19,00 121

8895 2578 11483

En somme, au cours de l’année 2013, notre intervention a touché 11.483

personnes qui ont bénéficié directement de nos activités à Bukavu,

Luhwindja, Ngweshe et Kabare. Les femmes représentent 22.45%.

I.5. DES PARTENARIATS GRACE A NOTRE ACTION

• La première synergie qu’il faut mentionner ici est celle développée avec

PNKB, l’IFDP, la Chefferie de Kabare et Fauna & Flora International a

appuyé, techniquement et financièrement, l'élaboration du Plan de

Développement local de la Chefferie de Kabare planifiée pour la période

2013 – 2017. Ce travail en synergie a été réalisé en quatre grandes

étapes : (1) les consultations des communautés locales, (2) l'étude socio-

économique, (3) l'atelier de planification et (4) la finalisation des outils de

gestion du PDL. Les fonds pour ce travail sont venus, d'une part de

l'IUCN/Pays-Bas du côté IFDP et d'autre part, du PNKB et FFI à travers le

financement de la Banque Africaine de Développement (BAD) via la

Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale (CEEAC) à

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travers son Programme d'Appui à la Conservation des Ecosystèmes du

Bassin du Congo (PACEBCo).

• Un travail d’ensemble a été fait pour aider la Chefferie à asseoir son Plan

de Développement Local (PDL) qui intègre les problèmes

environnementaux et la lutte contre la pauvreté. L’harmonisation de

différents cadres de concertation constitue un autre terrain de

collaboration. Pour améliorer ces différentes synergies, il sera question

d’appuyer des rencontres périodiques de concertation entre les différents

partenaires où pourront se faire des échanges sur ce que chacun peut

offrir à l’autre, dénicher ensemble les obstacles à la collaboration et les

pistes de solution en privilégiant celles qui ne sont pas coûteuses et à

entreprendre sans appui externe.

• La Coordination Provinciale de l’Environnement et Conservation de la

Nature (CPECN) a commencé depuis février 2013, un travail progressif

d’aménagement de la concession étatique de Businga. La CPECN a reçu

un appui technique et financier de la Coopération allemande GIZ. C’est

avec la capacité de mobilisation de IFDP mais aussi de l’encrage des

CBO mises en place dans les villages (les GRF) de la zone actuelle du

projet (Businga, un patrimoine de plus de 650 ha dégradés qui nécessite

une réhabilitation) qu’une autre forme de collaboration importante vient de

se développer ‘’ société civile et institution étatique ‘’ IFDP et CPECN.

Des séances de travail entre la DFS/GIZ, l’IFDP et la CPECN, suivies des

ateliers d’harmonisation ont clarifié les aspects (règles) de gestion de

Businga. L’IFDP a été sollicitée pour renforcer les capacités des 5 GRF,

villages de Ibambiro, Mubumbano, Ishunda, Nyamurambye et Kamina,

particulièrement les 1) restructurer pour s’assurer de leur bon

fonctionnement et les appuyer sur le plan technique et logistique.(2) De

faire le suivi de l’exécution des engagements par toutes les parties dont

les communautés, les GRF, la CPECN, les métayers. Et de (3) De

continuer la vulgarisation des règles de cogestion. Actuellement, on

évalue à 55 075 plants d’eucalyptus (50 ha) de reboisement sur la zone

de reboisement et 30 000 plants des agro forestiers (30 ha) associés aux

cultures dans différents sites pour cette seule saison A entre octobre et

décembre 2013.

• AGRIHUB-RD.Congo est une plate forme encadrée par les organisations

hollandaises ICCO, Agittera et Cordaid. Chaque organisation traite d’une

thématique dans laquelle, IFDP qui développe la sécurisation foncière a

été contacté pour présenter ses stratégies au profit des organisations qui

accompagnent les communautés locales. l’AGRIPAX « agriculture pour la

paix » dans ce cas constitue un thème que développe IFDP en faveur des

membres de la plate forme qui sont intéressés de la manière donc cette

agriculture prend en compte les aspects environnementaux (méthodes

culturales), sociaux ( usage des contrats raisonné entre propriétaires

foncier et demandeurs des terres) et économiques (amélioration de la

production agricole et une agriculture orienté vers le marché).

• Dans le cadre de la promotion de la transparence dans la gestion des

Ressources Naturelles au Sud-Kivu, l'IFDP participe, au travers des

réunions, à la mise en place d'un Cadre de concertation sur les

Ressources Naturelles, Plate-forme qui regroupe l'IFDP, RIO, ORN, OGP,

CENADEP....

• L’IFDP est en collaboration avec ASOP qui s’occupe de la mise en œuvre

du modèle presque similaire à Ngweshe avec laquelle plusieurs séances

d’harmonisation des outils de travail sont régulièrement organisées avec

ou sans la participation de la DDC.

• Ministère provincial des affaires foncières : l’IFDP est en contact avec

le Ministère des affaires Foncières depuis la mise en œuvre du modèle de

GFDC. Cette démarche de l’IFDP s’inscrit dans le cadre de consolider un

soutien politique dans la mise en œuvre du modèle.

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II. LA SITUATION FINANCIERE CONSOLIDEE

II.1. LES ETATS FINANCIERS CONSOLIDES Les états financiers consolidés portent sur les trois grands projets développés par l’IFDP au cours de la période allant du 1

er janvier au 31 décembre 2013 pour

les projets CORDAID et IUCN/Pays-Bas et du 1er

juillet 2013 au 31 janvier 2014 pour le projet financé par la DDC. Dans les tableaux ci-dessous, nous présentons

les résultats à la fin de la période, c’est-à-dire, au 31 janvier 2014.

DESIGNATION DDC CORDAID IUCN-NL TOTAL EN USD

I. RECETTES DE LA PERIODE

1. TRANSFERTS REALISES PAR LES BAILLEURS DE FONDS

Projet pilote d’appui à la gestion foncière décentralisée à base coutumière en Chefferie de Kabare au Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Contrat N° 81018467.

140.000,00 0,00 0,00 140.000,00

Programme de consolidation de la paix basée sur le développement économique locale autour de questions minières et foncières dans les Chefferies de Luhwindja et de Ngweshe au Sud-Kivu, à l’Est de la R.D.CONG0. Contrat N° 108235

0,00 96.205,00 0,00 96.205,00

Projet de réhabilitation et protection participatives de sites forestiers communautaires pour la restauration de la biodiversité et l’écologisation des économies locales dans les Chefferies de Kabare et Ngweshe. Contrat N° 600580.

0,00 0,00 48.319,00 48.319,00

Total Transferts (a) 140.000,00 96.205,00 48.319,00 284.524,00

2. AUTRES RECETTES

2.1. Report 2012 11,61 13,52 14.939,00 14.964,13

2.2. Apport IFDP pour finaliser le Contrat N°108235 0,00 28.562,03 0,00 28.562,03

2.3. Préfinancement IFDP pour le N° 81018467 34.189,17 0,00 0,00 34.189,17

Total autres recettes (b) 34.200,78 28.575,55 14.939,00 77.715,33

TOTAL RECETTES POUR 2013 (a)+(b) (I) 174.200,78 124.780,55 63.258,00 362 239,33

DEPENSES

Transport 750,00 7.525,00 4.426 ,00 12.701,00

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Salaires, honoraires consultants et primes 39.150,00 59.614,00 18.000,00 116.764,00

Location salles et participation à des sessions 5.088,65 930,00 12.760,00 18.778,65

Achat carburant et lubrifiant 5.578,00 12.603,40 179,00 18.360,40

Frais de communication 6.295,00 5.564,00 366,00 12.225,00

Achat fournitures et équipements (+ terrain) 50.336,00 2.098,00 1.781,00 54.215,00

Frais de logement, restauration et séjour 6.640,00 20.268,00 0,00 26.908,00

Frais entretien réparation 19.068,00 227,00 0,00 19.295,00

Frais des enquêteurs 0,00 4.250,00 0,00 4.250,00

Eau et électricité consommées 1.200,00 0,00 335,00 1.535,00

Taxes payés pour les véhicules et motos 2.870,17 0,00 0,00 2.870,17

Frais et commissions bancaires 2.068,35 2.227,63 749,00 5.044,98

Frais d’audit institutionnel 2012 0,00 4.000,00 0,00 4.000,00

Frais de tenue des réunions 8.135,00 1.260,00 8.862,00 18.257,00

Contributions annuelles au loyer bureau 0,00 4.200,00 3 900 8.100,00

Frais des formations 27.010,00 0,00 9.554,00 36.564,00

TOTAL DEPENSES POUR 2013 (II) 174.189,17 124.767,03 60.912,00 359. 868,20

SOLDE (I – II) 11,61 13,52 2.346,00 2.371,13

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II.2. SOLDE DE TRESORERIE AU 31/01/2014

Le solde au 31 janvier 2014 se présente comme suit :

N° DESIGNATION MONTANT EN USD

A. RECETTES

I SOLDE D'OUVERTURE (Au 01/01/2013)

Espèce en caisse 25,13

espèce en Banque 14.939,00

Sous total (I) 14.964,13

II RECETTES ANNUELLES

a) COOPERATION SUISSE - DDC 140.000,00

b) CORDAID 96.205,00

c) IUCN-NL 48.319,00

d) APPORT IFDP AU CONTRAT N° 108235 28.562,03

a) PREFINANCEMENT CONTRAT N° 81018467 34.189,17

Total encaisse (II) 347.275,20

TOTAL RECETTES(I)+(II) 362.239,33

B. DEPENSES DES PROJETS & PROGRAMME

a) COOPERATION SUISSE - DDC 174.189,17

b) CORDAID 101.218,00

c) IUCN-NL 60.912,00

d) IFDP 23.549,00

TOTAL DEPENSES 359.868,17

C. SOLDE DE CLOTURE PAR BAILLEUR

a) COOPERATION SUISSE - DDC 11,61

b) CORDAID 13,52

c) IUCN-NL 2.346,00

TOTAL SOLDE 2.371,13

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III. DEFIS MAJEURS

L’intervention de l’IFDP dans les Territoires de Walungu, Kabare et Mwenga (Luhwindja) sur les thématiques foncières, minières et environnementales a produit

des changements très significatifs sur les bénéficiaires. Ce travail a mobilisé les autorités coutumières, les acteurs de la société civile et les membres des

communautés locales, parce qu’il touche les problèmes réels que connaissent ces acteurs et les solutions proposées sont innovantes et efficaces vis-à-vis de leur

récurrence. Les questions foncières et minières étant très sensibles, nous avons réalisé que beaucoup de défis se présentant sur notre parcours, à savoir :

• Notre travail demande beaucoup de sacrifices, un esprit d’analyse exhaustive et très poussée ainsi que suffisamment du temps.

• L’étendue géographique de la zone d’intervention est immense.

• La mobilisation importante des moyens en termes des ressources humaines et financières.

• La disponibilité des membres des équipes de reconnaissance.

• Le processus crée une masse d’informations qu’il faut méticuleusement traitées et gérées.

• La relation difficile entre ce dispositif et le travail des administrations foncières étatiques.

• La prise en mains des demandes individuelles.

IV. PERSPECTIVES D’AVENIR

Des progrès importants ont franchis dans l’amélioration de la gouvernance foncière, minière et environnementale dans la zone d’intervention de l’organisation

(IFDP). Certes, le chantier est encore immense. Au cours de la période allant de 2014 à 2017, les actions suivantes sont envisagées :

Dans le domaine foncier :

a) La poursuite de la construction du dispositif de gestion foncière décentralisée à base coutumière dans la Chefferie de Kabare, notamment :

• La poursuite des travaux de reconnaissance des droits fonciers coutumiers jusqu’à la certification effective de ces droits par le Service foncier local.

• L’accélération de la cartographie participative pour renforcer les informations foncières.

• Le suivi de la gestion des frais payés par les usagers fonciers (transparence et redévabilité des instances coutumières).

• la poursuite de la sensibilisation et la mobilisation de toutes les parties prenantes, notamment sur les préoccupations foncières des femmes paysannes.

• Le plaidoyer pour l’intégration du dispositif dans le Plan de développement et le budget participatif des Entités décentralisées ainsi qu’au niveau de la

Province et du Gouvernement central.

• Le plaidoyer pour la prise en compte du dispositif dans la reforme foncière en cours.

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b) L’adaptation et la duplication du dispositif de gestion foncière décentralisée à base coutumière dans d’autres Entités Territoiriales Décentralisées, notamment

dans d’autres Chefferies et Secteurs du Sud-Kivu et dans d’autres Provinces.

c) La mobilisation (fundraising) des ressources humaines et financières additionnelles.

d) La mobilisation des communautés locales et de la société civile pour mettre en place des esapces de dialogue et de concertation autour du processus de la

réforme foncière.

e) Le plaidoyer juridique et légsimatif pour la sécurisation des droits fonciers coutumiers (niveau provincial et national) qui prend en compte les droits fonciers

des femmes, des jeunes et des peuples autochtones pygmées).

Dans le domaine environnemental :

a) Assurer le suivi de la mise en œuvre du Plan de Développement Local dans la Chefferie de Kabare par tous les intervenants et le vulgariser à tous les

niveaux en vue de permettre à la Chefferie de pouvoir mobiliser des ressources nécessaires capables d’apporter des solutions aux problèmes de sa

population, y compris les problèmes environnementaux et fonciers.

b) Harmonisation des cadres/mécanismes de concertation au niveau de Kabare initiés par des intervenants dans cette entité territoriale décentralisée, en vue de

permettre au PDL et différents programmes de développement d’être mois en œuvre de manière harmonieuse et concertée.

c) Organisation des séances de sensibilisation et de vulgarisation des textes légaux ou des propositions des lois relatifs à la conservation des écosystèmes et à

la protection de l’environnement en RDC.

d) Réalisation d’une cartographie des intervenants internationaux et nationaux aux au Sud Kivu dans le domaine environnemental en vue d'améliorer la

collaboration et les échanges d'informations environnementales.

e) Matérialisation de l’idée des noyaux coopératifs avec les concessionnaires privés et les paysans sans terres (petits exploitants) dans le cadre de l’approche

AGRIPAX.

f) Organisation des sessions de formation sur les liens entre Ecosystèmes et développement durable.

g) Dotation de l'équipe de l'IFDP d'une expertise locale dans le domaine de la foresterie communautaire et de l’environnement.

h) Renforcement des capacités de l'équipe de l'IFDP sur le processus REDD et le changement climatique.

i) Accompagnement des organisations des femmes et des jeunes qui luttent contre la dégradation des sols à travers le reboisement dans la mise en place des

dispositifs de protection des collines nues, notamment avec la pratique des terrasses et le GIFS.

Dans le domaine minier :

a) Développement des connaissances sur l'ITIE.

b) Accompagnement des femmes jadis travailleuses dans le site minier de Mukungwe (Ngweshe, Terriroire de Walungu) pour une reconversion réussie après

l’acquisition du site par la société minière Banro.

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Fait à Bukavu, le 31 décembre 2013. IFDP Innovation et Formation pour le Développement et la Paix Adresse physique : 87, Avenue Maniema, C/Ibanda, Bukavu, South-Kivu, République Démocratique du Congo (DRC) Tél. : +243813176475 E-mail : [email protected] et [email protected] Internet : www.ifdp-africa.org Twitter : @IFDPDevelopment