« Il n’y a pas de différence entre tract, affiche, bulletin, film, et cætera, et cætera. »

« Tracts, affiches, bulletins, paroles de rues ou infinies, ce n'estpas par souci d'efficacité qu'ils s'imposent. Efficaces ou non, ils appartiennent à la décision de l'instant. Ils apparaissent,

ils disparaissent. Ils ne disent pas tout, au contraire ils ruinenttout, ils sont hors de tout. Ils agissent, réfléchissent

fragmentairement. Ils ne laissent pas de traces : trait sans trace.Comme la parole sur les murs, ils s'écrivent dans l'insécurité,sont reçus sous la menace, portent eux-mêmes le danger, puis

passent avec le passant qui les transmet, les perd ou les oublie.1 »

0.0 Voici un certain temps qu’à l’initiative de LaurentMarissal, le MURSAINTMARTIN – sous-titré : un murau cœur de paris, un artiste recouvre l'autre –, offre l’op-portunité unique à des artistes contemporains, de noto-riété et d’obédience diverses, d’intervenir devant ou àmême ce mur [3 x 3,15 m\. Il est situé entre deux cafésau 180, rue Saint-Martin ①, dans le IIIe arrondissementde Paris, à deux pas de la Maison de la poésie ② et à 210mètres du Musée national d’art moderne ③ et/ou duMarais. Il est donc accessible à n’importe quel passant. Lesvernissages ont lieu au café Djudjura ④, à l’angle de larue Saint-Martin et de la rue aux Ours.

1.0 À l’occasion des 5 ans du MUR-SAINTMARTIN, Laurent Marissal& Jean-Charles Agboton-Jumeau, seproposent de programmer jusqu’à nou-vel ordre – en partenariat avec leséditions Al Dante, incontournables enla matière – des œuvres iconotextuelles(ou de Poésie plastique ou spatiale),fussent-elles précisément « si peu vi-sibles », comme l’écrit Laurent Cauwetà propos de ce qu’il appelle, à bonescient, son « exposition de papier 2 ».

1.1 Le MURSAINTMARTIN programmera donc desartistes, & cosmopolites & d’avant-garde ; & d’hier &d’aujourd’hui ; vivants ou non. Qu’ils soient relativementconnus (& plus ou moins oubliés) comme Apollinaire oucomparativement inconnus (& ou peu ou prou immémorés),tel un Horacio Zabala ou encore un Zhan Bin ; en passantpar les Dadaïstes, les Futuristes, Fluxus et toutes autresindividualités non-alignées.

1.2 Pour inaugurer cette programmation, le MUR-SAINTMARTIN a choisi une œuvre de l'artiste québécoisRichard Martel intitulée – . Il faut casser la machine im-médiatement ! (1987)

2.0 Chaque affichage donnera lieu à l’édition du journalde 4 pages (ou +) sur papier journal, comportant des re-pères biobibliographiques relatifs à l’artiste et à l’œuvreplacardée. Il pourra comporter la sérigraphie de l’œuvreplacardée disponible à la vente par abonnement.

2.1 Chaque affiche est à chaque placardage, tirée à quatre exem-plaires au minimum (ou plus selon le nombre de partenaires) :- le 1er exemplaire est affiché (et donc voué à disparaître) ;- le 2e exemplaire est remis à l’artiste (ou ses ayants droit) ;- le 3e exemplaire entre dans la collection inaliénable

du MURSAINTMARTIN ;- le 4e exemplaire est remis à l’éventuelmécène qui a produit l’affiche ou, àdéfaut, vendu aux enchères lors duvernissage (puis en ligne sur eBay).

2.2 Le nouveau programme d’affichagedu MURSAINTMARTIN débute le28 février à 15 heures. Le vernissageaura lieu au café Le Djudjura, au 1, rueaux Ours, Paris 3e, avec la participa-tion des éditions Al Dante.

1. - Maurice Blanchot, « Tracts,affiches, bulletins », Comité, bulletin

du Comité d'action étudiants écrivains auservice du Mouvement (oct.1968).

2. - Calligrammes & compagnie &cætera, Editions Al Dante,Marseille, 2010, p. 540.

M U R S A I N T M A R T I Nn o u v e l l e p r o g r a m m a t i o n

L’AN PREMIERDE LA LIBERTÉ

lemursaintmartin@laposte.nethttp://www.lemursaintmartin.com

BULLETIN DESOUSCRIPTION

RA

MUT

EAU

③

②

① ④

Abonnement 5 exemplaires (ou +) par an : 17,89 ¤.Chèque à l'ordre de : l'association slnd c/o Z. Sekai, 35, résidence de la Faussette, 77470 Le Trilport.

Les murs n'ont pas toujours la parole...par Jacques Sauvageot

Les murs n'ont pas toujours la parole... Nous connaissons aujourd'hui beaucoup trop de murs quipartagent, divisent, ferment. Nous préférons les murs quiprotègent ou servent d'appuis, de supports au regard, à la vie.

Nous aimons les murs qui nous offrent des images et desmots, des images que nous avons le temps de regarder, pascelles qui s'évanouissent dans un flot incessant et bruyant,s'accumulent sans répit les unes sur les autres, en fait toujoursidentiques, fausses images de la vie.

Nous aimons les images qui fonctionnent comme des mots, lesmots qui sont des images, qui nous invitent au rêve, suscitentdes pensées, nous laissent libres, les images rébus et les motsdevinettes qui suggèrent toujours, étonnent parfois, qui peuvent au premier regard nous laisser indifférents mais qui rentrent dans notre esprit.

Nous aimons ce qui peut peupler notre quotidien, nous aiderà l'habiter, à "vivre avec", ce qui peut parler à tout le monde,aux passants attentifs ou distraits, à ceux qui croient auximages comme à ceux qui n'y croient pas.

Nous préférons ce qui suggère, indique un chemin, plus quece qui oblige, contraint.

Et nous aimons l'art qui n'est pas une marchandise, mais unregard, une proposition, une invitation.

Paris, février 2015

n° 1Février 2015

France 1,848 ¤Etranger 1,968 ¤

Page 3éditions clandestines SLND maquette : groupe au bleu

éditorial

RICHARD MARTEL

Richard Martel est un artiste international et transdisciplinaire québécois. Il conjugue les arts visuels à travers l’installation (vidéo) et la performance notamment, mais pratique également la radio, l’écriture,l’édition, l’organisation d’événements & l’enseignement.

Membre fondateur des Éditions Intervention dont il estle coordinateur, Richard Martel est à l’origine de larevue Inter, art actuel dont il est rédacteur, & du Lieu,centre en art actuel de Québec (1982) où il organise laRencontre internationale d’art performance (RIAP).

Engagé dans la pratique et la théorie, il s’intéresse à l’artcomme système d’expérimentation et de transgression ;autrement dit, comme activité comportementale poétique.

Richard Martel (*1950) vit et travaille à Québec.

PUBLICATIONS DE R. M.

• Richard Martel, activités artistiques 1978-1982, Éditions Intervention, 1983 100 p., 76 photos (manœuvres, écrits, gestes, travaux photographiques)

• Je 2 mains, Zerosscopiz 845, New Collection, en copy art, France, 1988, 24 p.

• Élégie : vérification neutre, texte d’installation, Obscure, Québec, 1989, 30 p.

• « La déroute comme pratique artistique », « L’artcomme activité », « L’obsolescence du sens» (traduitsen polonais), catalogue BWA, Laby ri nth 2, Lublin, 1989

• L’Art en actes. Le LIEU, centre en art actuel 1982-1997,Performance, Installation, Manoeuvre, Arts média, Inter Éditeur, 308 p., Québec 1998

• Art Action 1958-1998, Inter Éditeur, Québec, 500 p., 2e trimestre 2001.

• Latinos del Norte, Arte actual y alternativo dela cuidad de Québec, Inter Éditeur, Québec, 92 p., 4e trimestre 2001,

• Republication du texte "Identité et réseau : prolégomènes à l'activité artistique comme échange de nourriture".

• Rencontre internationale d'art performance 2000, Inter Éditeur, Québec, 28 p., 1er trimestre 2002

• Arts d'Attitudes, Inter Éditeur, Québec, 190 pages, 3e trimestre 2002.

• Robert Filliou, l’art est ce qui rend la vie plus intéressanteque L’art, Inter Éditeur, textes français et espagnol, 70 p., 4e trimestre 2003.

• Publication en espagnol du livre Art Action 1958-1998 par l’Institut Valencia d’art modern (IVAM) en deuxtomes, Arte Accion I et II, IVAM, Valencia, 2004, tome I (222 p.) et tome II (445 p.)

• Rencontre internationale d’art performance de Québec 2002, Inter Éditeur, Québec, 2e trimestre 2004, 56 p.

• Villes anciennes/Art nouveau, Québec/Krakow, co-édition entre Inter Éditeur et le Bunkier Sztuki, Cracovie, Pologne, 2e trimestre, 2004.

• Art-Action, l’Écart absolu, Les Presses du réel, mars 2005, 175 p.

• Michael La Chance « Œuvres-bombes et Bioterreur,l’art au temps des bombes », Inter Éditeur, Québec,2007, 204 p., 16 p. couleurs

• Arte accion, Universidad autonoma Métropolitana, Unidad Xochimilco, Mexico, 205 p. (traduction du livreparu aux Presses du réel), oct. 2008 , textes théoriquesen espagnol.

• Habanart à Québec/Arte de Québec en La Habana, Inter-editeur,Québec, 4e trimestre 2008, 128 p. (avec DVD, 40 min.)

• Gymnastiques d‘étendues, Essai poésophique, avec cd,le Bleu du ciel, Bordeaux, 96 p.

• Transitoires alphabets, Dernier télégramme, Limoges, 16 p.,2009

• Rencontre internationale d’art performance de Québec2010, inter/éditeur, Québec, 2011, 135 p.

• L’art dans l’action, l’action dans l’art, inter/éditeur,Québec, 2012, 151 p.

• RIAP 2012, Rencontre internationale d’art performance, Éditions Intervention, 2013, 184 p.

La biaudiobibliovideoeventoperformoprofessographie…complète de l'artiste est accessible ici : http://issuu.com/jcajcriticavit/docs/richardmartelcv_janv_2015Site Internet de l'artiste : http://inter-lelieu.org/

Le MsM remercie très chaleureusement Richard Martelet Jacques Sauvageot pour leur exceptionnelle générosité.Merci également à Laurent Cauwet, Alexandre Rolla etBilal Ben-Hafsi. Remerciements à Hubert Renard pourson soutien sans faille.

Editions Al Dante Centre d'art mobile (Besançon) UN[ée\COLED'ART

Comité de rédaction : Painterman(http://www.laurentmarissal.net/)jcaj (http://criticavitjkj.blogspot.fr/)

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