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GENOPOLE ® 1998 [ ] 2008 IL ÉTAIT UNE FOIS GENOPOLE ® ... 20 03

IL ÉTAIT UNE FOIS GENOPOLE · 2014. 9. 30. · cruelles. Pour la première fois, les projecteurs se braquent sur eux, la science s’intéresse à leur sort, leur promettant, dans

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G E N O P O L E ® 1 9 9 8 [ ] 2 0 0 8

I L É T A I T U N E F O I S G E N O P O L E ®. . .

2003

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L’ÈRE DE LA BIOLOGIE À GRANDE ÉCHELLEL’homme au cœur de la recherche

Une mobilisation exemplaire

Des premiers pas de géant

29

468

2631

DES PREMIERS SUCCÈSInnover pour mieux soigner

Fertiliser les connaissances

Accompagner les bioentrepreneurs

S’affirmer à l’international

S’inscrire dans la vie de la Cité

1412

182224

UN AVENIR PROMETTEURInventer la médecine de demain

Une seule ambition : l’excellence

2830

3240 LIVRE D’OR DE GENOPOLE®

Évolution du site Genopole®

L’équipe Genopole®

3839

1025

SO

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“CINQ ANS AUSERVICE DEL’ESPOIR ET DE LA VIE”

La France commence à combler le grand retard qu’elleaffichait en matière de biotechnologies, en partie grâce à Genopole®. C’est d’autant plus important que les entreprises de ce domaine constituent l’une des clésdu développement industriel de demain.L’évolution – la révolution même – à laquelle nousassistons depuis quelques années, n’est pas le seulfruit des immenses progrès réalisés dans le domainedes connaissances et des technologies en génétique eten biologie moléculaire. Elle vient aussi des hommes.Jadis enfermés dans leurs laboratoires, travaillant ensolitaire ou au sein d’équipes souvent cloisonnées, les chercheurs n’hésitent plus aujourd’hui à créer leur propre start-up pour finaliser leur projet. Bref, ils n’hésitent plus à se lancer dans l’aventureindustrielle. Qui plus est, sous le regard bienveillant de leurs pairs et avec des aides provenant aussi biendu public ou du privé.

D’autre part, les scientifiques de multiples horizonsunissent maintenant leurs efforts dans le but de mieuxcomprendre le vivant : qu’ils soient biologistes,généticiens, biomathématiciens, biophysiciens ou encorebiostatisticiens pour n’en citer que quelques-uns, tousapportent leur contribution, tant pour découvrir denouveaux mécanismes physiologiques ou pathologiquesque pour les comprendre, les expliquer ou interpréterles quantités de résultats qui découlent des études. Cette dynamique est impressionnante. Elle aurait dequoi inquiéter si toutes ces recherches sur les gènes, et donc sur la partie la plus intime de notre organisme,n’étaient pas effectuées avec le plus grand souci del’éthique. Pourtant, aujourd’hui encore, il est difficiledans notre pays d’instaurer des débats sereins etconstructifs sur le sujet. Or, les citoyens ont besoind’être convenablement et régulièrement informés del’avancée des recherches pour pouvoir s’approprier les progrès au lieu de les redouter.

THIERRY MANDON, PRÉSIDENT DE GENOPOLE®

PIERRE TAMBOURIN, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE GENOPOLE®

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L’ÈRE DE LA BIOLOGIE À GRANDE ÉCHELLE

50ans25 avril 1953 : James D. Watson et Francis H. C. Crick publient et décrivent pour la première fois la structuretridimensionnelle de l’ADN.

10ans

15 décembre 1993 : après la publication de la première carte génétique par l’Associationfrançaise contre les myopathies, la carte physique de l'ensemble du génome humain est établie par les chercheurs de la Fondation Jean Dausset – Centred'études du polymorphisme humain (CEPH) et de Généthon, le laboratoire de l’AFM.

5ans

6 juillet 1998 : création de l’association Genopole®. Les membres fondateurs sont :le Conseil régional d’Ile-de-France ; le Conseil général de l’Essonne ; la ville d’Évry et l’AFM.

“Un pari audacieux, fou,irréaliste, utopique, à releveren moins de cinq ans !”En acceptant de prendre la direction de Genopole®,Pierre Tambourin s’est lancédans une belle aventure.Aujourd’hui, ce pari est en passe d’être gagné.Grâce aux institutions et aux personnalités qui ontporté le projet, la France a pu se doter d’un parc de recherche en génomiqueet d’entreprises debiotechnologies. Un bioparcen perpétuel essor.

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Le noyau, véritable “boîte noire” de la cellule, livredésormais ses secrets. Quinze ans de travail dans les centres de séquençage de six pays ont eu – enfin ! – raison des 3,3 milliards de paires debases alignées qui composent le génome humain et contiennent près de 30 000 gènes. Cette quête,longue et fastidieuse, fut heureusement ponctuéepar les découvertes récurrentes de gènes impliquésdans les pathologies humaines comme, en 1986,celui de la myopathie de Duchenne.“Pour les médecins, l’identification de ce gène allaitenfin permettre un dépistage anténatal, raconteBernard Barataud. Moi, ça ne me suffisait pas, je voulais guérir mon fils. J’avais une idée fixe :lutter contre le temps. Et je pensais que la seule façond’y arriver était la génothérapie”.

L’ESPOIR DE SAUVER DES VIES

Bernard Barataud, alors président de l’Associationfrançaise contre les myopathies, fonde ses espoirssur l’industrie des biotechnologies, qui commencealors à se développer aux États-Unis. En 1987, à force d’obstination, il convainc la télévision

La grande histoire de la génomique débutevéritablement, il y a cinquante ans, avec la découverte de la structure en double hélice de l’ADN par James D. Watson et Francis H. C. Crick. Mais il faudra attendre un demi-siècle pour réussir à identifier, une à une, entièrement les trois milliards de lettres du volumineux livre des chromosomes humains. L’histoire de Genopole® commence, elle, lorsqueBernard Barataud, père d’un enfantmyopathe, se lance dans un combattitanesque pour tenter de soigner son fils à qui la médecine et l’industriepharmaceutique ne peuvent alors apporter aucune aide.

française d’organiser un Téléthon. C’est un succès.Grâce aux dons récoltés, à l’appui de Daniel Cohen,alors directeur scientifique du Centre d’études sur le polymorphisme humain-Fondation Jean Dausset, Bernard Barataud fonde, à Évry, un laboratoire futuriste de recherche en génétique,Généthon. Aux commandes, Jean Weissenbachet Daniel Cohen, généticiens reconnus dont les travaux (avec Charles Auffray, Ilya Chumakov et leurs équipes) aboutiront aux publications en 1992 et 1993 des premières cartes physique et génétique du génome humain. Plus tard, le Centre national de séquencage-Genoscope, dirigépar Jean Weissenbach a procédé au déchiffrage du chromosome 14 (et ses 850 gènes, soit plus de 87 millions de nucléotides) dont la séquencecomplète est publiée dans Nature en janvier 2003.

L’HOMME AU CŒUR DE LA RECHERCHE

“Riche de promesses et d’espérances, le progrès des sciences de la vie nous placedans une situation largement inédite. Sanscroire évidemment que demain tout serapossible, c’est d’abord l’espoir de guérir des maladies jusqu’ici incurables.”JACQUES CHIRAC, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Francis Crick et James Watson, prix Nobel de médecine, sont les premiers àavoir décrit la structure dans l'espace de l'ADN.

À droite, Bernard Barataud lors du premier Téléthon en 1987 de l'AFM.

Jacques Chirac en compagnie de Bernard Barataud lors de sa visite à l’AFM et au Généthon.

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“On voulait industrialiser la génétique, la robotiserafin de pouvoir traiter l’énorme masse d’informationsqui arrivait, raconte Bernard Barataud. Il fallaitfaire de la biologie à grande échelle et raccourcir le chemin qui mène de la recherche au médicament”.C’est ainsi que sont lancés, en 1995, le Généthon IIet le programme dit Très Grand Séquençage (TGS)avec la société de biotechnologies Genset, premièreentreprise à s’installer à Évry.

L’IDÉE VISIONNAIRE D’UN “GÉNOPARC”

Rapidement une idée plus ambitieuse encore germedans les esprits de Bernard Barataud et de DanielCohen : celle d’un “génoparc” où les recherchesfondamentale et appliquée se fertiliseraientmutuellement. Le projet baptisé Genopole® séduit

“Nous sommes passés à l’ère de la biologie à grandeéchelle. […] Une deuxième étape […] consistera à mieuxinterpréter l’information biologique afin d’en tirer desapplications médicales, scientifiques ou industrielles.”JEAN WEISSENBACH, DIRECTEUR GÉNÉRAL

DU GENOSCOPE (CENTRE NATIONAL DE SÉQUENÇAGE)

ÉLISABETH DUFOURCQANCIEN SECRÉTAIRE D’ÉTAT À LA RECHERCHE

“D’une certaine façon, je me sens un peuresponsable de la naissance de Genopole®. À l’époque où j’étais secrétaire d’État à la Recherche, les oppositions au projet étaientnombreuses, au motif qu’il semblait plus “technologique” que “conceptuel”. Mais Bernard Barataudet Daniel Cohen m’avaient convaincue que le projet étaitstratégique. La crédibilité de notre recherche génétique future en dépendait. J’ai été alors servie par ma faiblesse même, à savoir que je ne faisais pas partie de l’establishment scientifique,et par ma force, à savoir que j’avais de longue date une vision à la fois internationale et quelque peu chauvine. J’ai voulu le projetGenopole® et n’ai voulu que lui. Le reste me paraissait second. En octobre 1993, j’ai demandé à Patrice Debré de me proposer quelques noms de scientifiques,assez libres pour braver les résistances et présenter un rapport de faisabilité. Je choisis Jean-Marc Egly qui eut le courage d’être“partant”. Je lui signai une lettre de mission fin octobre 1995,ignorant totalement que je ne serais plus secrétaire d’État une quinzaine de jours plus tard. Au lendemain de cettemésaventure, je rendis spécialement visite à mon successeurFrançois d’Aubert, pour lui demander de signer à nouveau cette lettre pour lui donner plus d’autorité. Ce qu’il fit.”

Jacques Chirac. Tout s’accélère alors. En janvier1997, le gouvernement décide la création duGenoscope – Centre national de séquençage –,suivie, en décembre, de celle du Centre national de génotypage. Les directions de ces centres de recherche nationaux sont respectivementconfiées à Jean Weissenbach et Mark Lathrop. Le 20 janvier 1998, Claude Allègre, ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie lance la mission Genopole®. Il chargePierre Tambourin, ancien directeur du département des Sciences de la vie du CNRS, de développer et coordonner le projet. Le site est officiellementinauguré le 23 octobre 1998.Cette épopée, commencée avec l’élan de générositédu Téléthon pour donner naissance à la “vallée de la génétique” d’Évry, ne peut se résumer à une aventure scientifique et industrielle, si bellesoit-elle. C’est aussi un formidable espoir, enpremier lieu pour les orphelins de la santé, cesvictimes d’affections génétiques aussi rares quecruelles. Pour la première fois, les projecteurs sebraquent sur eux, la science s’intéresse à leur sort,leur promettant, dans l’attente de parvenir à les guérir définitivement, de les aider à mieuxvivre. Ils ne seront pas les seuls bénéficiaires des multiples recherches menées à Genopole®. Les retombées des travaux sont autant de portesouvertes pour les patients souffrant de cancers, de maladies cardio-vasculaires, d’obésité et de biend’autres affections.

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“Nous vivons une époque qui n’a pasd’équivalent dans l’histoire du monde, une époque où la science médicale est en train de se transformer.”CLAUDE ALLÈGRE, ANCIEN MINISTRE

DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE LA RECHERCHE

ET DE LA TECHNOLOGIE

Élisabeth Dufourcq avec Bernard Barataud etFrançois Leblond, ancien préfet de l’Essonne,devant les maquettes du site d’Évry.

De gauche à droite, Roger-GérardSchwartzenberg, Denis Prieur, Mark Lathrop, Richard Messina etJosiane Schiavi au Centre national de génotypage.

Décembre 1993 : établissement de la carte physique de l’ensemble du génome humain. De gauche à droite : Jean Weissenbach, Ilya Chumakov, Daniel Cohen et Jean Dausset.

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“Genopole® a été un magnifique challenge, soutenu à la fois par l’enthousiasme des partenaires privés et publics ; il concrétisait l’espoir de faire décoller les biotechnologies en France.”FRANÇOIS D’AUBERT, ANCIEN SECRÉTAIRE D’ÉTAT

À LA RECHERCHE, DÉPUTÉ-MAIRE DE LAVAL

Les équipes françaises avaient une légitimité à prendre part au séquençage du génome de l’homme ; les premières cartes de ce génome furent élaborées par des Français, à la fin des années quatre-vingt et au début des annéesquatre-vingt-dix. Le monde scientifique s’accordesur la qualité du travail réalisé, notamment sous laconduite de Jean Weissenbach et de Daniel Cohen.Pour eux, il était normal que notre pays soitprésent lors de cette nouvelle étape.Et pourtant, même poussé par Bernard Barataud etporté par ces deux chercheurs de renom, le dossierGenopole® met du temps à sortir des tiroirsministériels. Or l’enjeu est de taille. Si ces équipes– et d’autres – ne reçoivent pas les moyens et les instruments dont elles ont besoin, la Francerisque de perdre sa place dans le monde de la génétique. “J’ai beaucoup œuvré pour le Centrenational de séquençage, malgré des difficultésadministratives, budgétaires et même les réticences de la communauté scientifique, se souvient Gérard Tobelem, alors conseiller d’ÉlisabethDufourcq, puis de François d’Aubert. Les chercheursdes sciences de la vie, à la différence des physicienspar exemple, n’avaient pas la culture des grandséquipements. Ils travaillaient dans leur coin

C’est pour ne pas rater le train – le TGV – de la génétique et répondre aux attentes des malades et de leur famille, que Genopole® a été créé en 1998. Avec d’emblée un but ambitieux : inventer à proximité de Paris une “vallée de la génétique”, réunir et fédérer, sur un même site, des laboratoires de recherche, des formations universitaires et des entreprises de biotechnologies.

et s’inquiétaient du coût d’un grand centre. Au total,il a fallu batailler pendant près d’un an. La décision finale a été prise au dernier trimestre 1996.”

UN LANCEMENT SOUS D’HEUREUX AUSPICES

La “machine” est lancée. Genopole® peut voir le jour à Évry, sur un site où s’était déjà formé un embryon de bioparc autour de l’Associationfrançaise contre les myopathies et de l’universitéd’Évry-Val d’Essonne, constitué de trois laboratoires(Généthon, Genoscope, Cerma) et de deuxentreprises (Genset, Biofords Consultants).“Au départ, c’était une association loi de 1901, à but non lucratif, fondée par le Conseil régionald’Ile-de-France, le Conseil général de l’Essonne, la ville d’Évry et l’AFM, racontePierre Tambourin. Cette association a été conçue,construite, dirigée et orientée comme une entreprise,une véritable start-up. Nous étions conscients d’agirdans un univers fortement concurrentiel, et il fallaitaller très vite.” “La force de notre département, […]c’est qu’ici en Essonne, les acteurs politiques,économiques, scientifiques, savent unir leurs efforts,être des partenaires”, se félicite quelque temps plustard Michel Berson, président du Conseil général

UNE MOBILISATION EXEMPLAIRE

de l’Essonne, à l’occasion d’une visite de Roger-Gérard Schwartzenberg (alors ministre de la Recherche) et de Laurent Fabius (alors ministrede l’Économie, des Finances et de l’Industrie) àÉvry. “Cette étape a été déterminante pour la suite,ajoute Gérard Tobelem. Elle a permis à la France des’exprimer à haute voix dans le débat mondial sur la brevetabilité du génome et de se battre pour que les résultats de la recherche soient mis à la dispositionde tous les chercheurs.”

GÉRARD TOBELEM, PROFESSEUR DES UNIVERSITÉS,

ANCIEN CONSEILLER DE FRANÇOIS D’AUBERT

“Le drame des familles touchées par une maladierare était présent en permanence dans nosesprits, pendant la période d’élaboration duprojet de Genopole ®. Les associations, notamment l’AFM, nous ont servi d’aiguillon. Et nous savions que les progrès dans le séquençage des gènesauraient des effets bénéfiques dans le diagnostic et le traitement,non seulement des maladies rares, mais aussi de bien d’autres comme les cancers, les maladies cardio-vasculaires et dégénératives ou encore l’obésité. Les avancées permettront également de mettre au point des traitements conventionnels, des médicaments innovants plus ciblés.”

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“Le temps n’est plus où le chercheur s’isolaitdans son laboratoire. Le temps est auxéchanges, à l’ouverture sur l’extérieur, aux partenariats et au mouvement permanent.”JEAN-PAUL HUCHON, PRÉSIDENT DU CONSEIL

RÉGIONAL D’ILE-DE-FRANCE

Jacques Guyard, Bernard Barataud, Jean-Paul Huchon, Claude Allègre et Pierre Mutz à l'AFM.

Jean Weissenbach dans la salle des séquenceurs au Centre national de séquençage.

Jacques Guyard, Claude Allègre, Pierre Mutz, Dominique Strauss-Kahn, Michel Berson et Jean Weissenbach.

“Avec Genopole ®, les habitants d’Évry se rassembleront et construiront une collectivitéassurée d’un développement durableet plus solidaire.”JACQUES GUYARD,ANCIEN DÉPUTÉ-MAIRE D’ÉVRY

“Il est naturel et même nécessaire, qu’un ministère qui a en charge l’avenirindustriel et économique de notre pays consacreune bonne part de son énergie aux jeunesentreprises nées des technologies nouvelles.”DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, ANCIEN MINISTRE

DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L’INDUSTRIE

“L’aventure Genopole® est née grâce à l’obstination exemplaired’un homme, Bernard Barataud, et de quelques scientifiques dontDaniel Cohen et Jean Weissenbach, pour qui il ne semblait pasutopique de vaincre la maladie en explorant de nouvelles voiesscientifiques et techniques. Je veux saluer l’esprit de cespionniers, leur ténacité, leur clairvoyance, leur sens de l’initiative,et rappeler que la foi en la science est source de progrès quandelle sert de nobles causes.”MICHEL BERSON, PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DE L’ESSONNE

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Après 1998, année de la création et du lancementde Genopole®, 1999 est celle des fondations del’édifice. Une période capitale consacrée aurenforcement de l’équipe Genopole®, à la mise enplace opérationnelle des stratégies et à l’élaboration des outils. Autant d’étapes-clés pour l’avenir, mais qui doivent être réalisées dans l’urgence, dans un contexte scientifique et industriel en

“À présent que de grandes espérances sont nées, nous n’avons pas le droit de les décevoir. Voyons àlong terme et unissons nos efforts pour travailler vite et bien,” lançait Pierre Mutz, ancien Préfet del’Essonne, en 1999. C’est en effet, grâce au soutien indéfectible de l’État, des financeurs publics etprivés, des partenaires institutionnels et économiques, que Genopole® a pu se développer, en faisanttoujours preuve d’audace et d’innovation.

DES PREMIERS PAS DE GÉANT“Genopole® joue un rôle de premier plan dans le dynamisme actuel de notre Communauté.”JEAN HARTZ, PRÉSIDENT DE LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION

D’ÉVRY-BONDOUFLE-COURCOURONNES-LISSES

“Certains disent que le XXIe siècle sera le siècle du savoir, j’ajouterai qu’il doit être le siècle du savoir partagé et des choix assuméscollectivement et démocratiquement.”LIONEL JOSPIN, ANCIEN PREMIER MINISTRE

JEAN-LOUIS ESCARY, PDG DE GENODYSSEE, LA PREMIÈRE ENTREPRISE DE BIOTECHNOLOGIES

À AVOIR ÉTÉ CRÉÉE À GENOPOLE®.

“Recruté par Mark Lathrop, directeur du Centre national de génotypage (CNG), à la fin de mon postdoctorat en Californie, je suis arrivé comme responsable du programmede variabilité des génomes au CNG, à Évry. Nous avonsconstitué une équipe et contribué au séquençage du chromosome 14. Depuis plusieurs années déjà, j’avais envie de créer ma propre entreprise. Mais c’est alors que j’ai trouvé LA bonne idée : travailler sur la caractérisationde variabilité du génome, avec une expertise que j’avais développée auparavantquand j’étais à l’Institut Pasteur, dans le domaine des cytokines et facteurs de croissance. Et capitaliser sur ces deux expériences pour créer une structurequi ferait du service et qui développerait aussi des molécules thérapeutiques. Quand j’ai exposé mon projet à Pierre Tambourin, en juin 1999, il s’est montréenthousiaste. Il m’a présenté, avec succès, devant le Comité d’experts de Genopole® 1er Jour. L’étude de marché, financée par Genopole®, ayant rendudes conclusions positives, j’ai décidé de créer GenOdyssee en novembre 1999.J’ai moi-même financé ce projet à 95 % mais, sans l’aide de Genopole®, je n’aurais sans doute pas réussi.”

évolution rapide. Il faut tout à la fois organiser,stimuler et animer les pôles Recherche,Enseignement, Entreprises, International etCommunication de Genopole®. Cela implique de soutenir les équipes de recherche déjà présentespar des actions ciblées, d’en attirer d’autres, demultiplier les contacts avec les entreprises et lespartenaires institutionnels (Inra, Inserm, CNRS et CEA), de tisser des liens avec l’universitéd’Évry-Val d’Essonne, mais aussi de veiller à la cohérence du site et de forger une identité forte à Genopole®. Une tâche considérable menée grâce ausoutien sans faille des membres fondateurs del’association (le Conseil régional d’Ile-de-France, le Conseil général de l’Essonne, la ville d’Évry etl’Association française contre les myopathies) et àla forte implication des acteurs locaux.

Marion Guillou, directrice générale de l’Inra,Bernard Pau, directeur du département

des Sciences de la vie du CNRS,Michel Caboche, directeur de l’URGV et son équipe.

Judith Melki, Éric Molinié lors de l'inauguration de l'Unité Inserm E.223.

Pierre Tambourin, Michel Caboche, Claudie Haigneré, Serge Dassault et André Syrota, directeur des Sciences du vivant du CEA.

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Parallèlement, les hommes politiques prennent des décisions de nature à faciliter le développementdu campus. La loi sur l’innovation et la recherche,promulguée le 12 juillet 1999, permet auxchercheurs et enseignants de participer à la créationd’entreprises afin de valoriser leurs travaux. Dix réseaux de recherche et d’innovationtechnologique associant laboratoires publics etentreprises sont créés. Un appel à projets pour la création d’incubateurs et de fonds de capitalamorçage pour les jeunes entreprises technologiquesest lancé. Un concours de création d’entreprisesinnovantes est mis en place parallèlement. D’autres mesures sont prises, durant les annéessuivantes, pour développer l’innovation etvaloriser la recherche.

LA TÊTE DE PONT DES BIOTECHNOLOGIESFRANÇAISES

Fin 1999, Genopole® loue près de 6 500 m2 dansl’agglomération d’Évry. Mais cela ne lui suffit déjàplus. Pour poursuivre la croissance, d’autressurfaces ont été réservées avec le souci constant derépondre au mieux aux besoins des laboratoires etde construire un campus propice aux collaborations.Aujourd’hui, le parc immobilier de Genopole®

s’étend sur près de 71 000 m2. Son aménagement et sa gestion sont confiés à la Société d’économiemixte (Sem) Genopole® créée en juillet 2002 par le Conseil régional d’Ile-de-France, le Conseilgénéral de l’Essonne et la Caisse des dépôts etconsignations. Parallèlement à cette extensiongéographique, Évry est devenu la tête de pont d’un Réseau national de Genopole® (RNG), dirigépar Jacques Haïech jusqu’à fin 2003, chargé de favoriser des programmes de génomique ou

de postgénomique et de mettre en place des plates-formes technologiques. Cette politique se traduit par la création début 2002 du Consortiumnational de recherche en génomique (CNRG),actuellement dirigé par Christian Bréchot,regroupant le Genoscope-CNS, le CNG et le RNG.Comme l’a souligné Claudie Haigneré, ministredéléguée à la Recherche et aux Nouvellestechnologies lors de sa visite à Évry, en mars 2003 :“Évry n’est pas seulement connue comme l’une desgénopoles françaises, mais comme La GENOPOLE,l’archétype qui a initié la création du réseau nationaldes génopoles.” Le territoire de Genopole® etcertains sites parisiens sont désormais associés àÉvry sous l’intitulé Genopole® Évry/lle-de-France.Enfin, près de quatre ans après sa création,l’association Genopole® laisse la place auGroupement d’intérêt public Genopole®. Ce GIP estcréé pour douze ans par le ministère de la Recherche,le Conseil régional d’Ile-de-France, le Conseil généralde l’Essonne, la Communauté d’agglomérationd’Évry-Courcouronnes-Bondoufle-Lisses, la Villed’Évry, l’université d’Évry-Val d’Essonne etl’Association française contre les myopathies.Publié dans le Journal officiel du 1er mars 2002, il conforte l’Ile-de-France comme cœur de larecherche en génétique et génomique et en fait le principal moteur du développement des biotechnologies en France.

“Le partenariat avec Genopole® s’inscrit totalement dans la stratégieglobale de la Chambre de commerce et d’industrie de l’Essonne (CCIE)qui est de favoriser l’essor des activités industrielles et d’accompagnerles entreprises dans leur développement.”JEAN-PAUL CHAUDRON, PRÉSIDENT DE LA CCIE

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“Si l’on réfléchit aux conditions de succès de ses cinq dernières années, il y en a une qui est essentielle : c’est la stabilité des engagements conjoints des partenaires et la volonté de donner confiance a priori à l’équipe de Genopole®. C’est-à-dire depermettre à Genopole® et à l’ensemble des acteurs d’inventer, de prendre des risques,de défricher un avenir qui n’était pas écrit. ”THIERRY MANDON, PRÉSIDENT DE GENOPOLE ®

La pépinièreGenopole®

Entreprises, et les hôtels

d'entreprise deGenavenir, sur

le site dit du “Rondpoint du gène“.

Vue aérienne du site avec le Centre

national de séquencageet le Centre national

de génotypage.

“Il faut voir loin, aller vite et accepter l’idée que ce que nousconstruisons aujourd’hui ne sera peut-être visible que demain. Mais si nous jouons tous le jeu, et si le projet va au bout alors dans 20 ans peut-être chacun sera fier de dire : le lancement de Genopole ®, j’y étais.”PIERRE MUTZ, ANCIEN PRÉFET DE L’ESSONNE