Île-de-France

Approche socioculturelle, enjeux de prévention du VIH/Sida

Célestine BADIANE

Parcours migratoire et vécu des immigrés africains en

France

« Avant d’être chiffres, statistiques, faits de société, les

migrations sont une somme d’histoires individuelles,

heureuses ou malheureuses, tristes ou pleines d’espoir, elles

sont aussi avant tout essentiellement humaines. »

(Aurélie Bray, Soraya Thabet, 2009)

Quelques définitions et remarques

Immigration : flux, entrée dans un pays, de personnes étrangères pour y séjourner ou y travailler.

Immigré : personne née étrangère dans un pays étranger et vivant actuellement en France par exemple (HCI 1992).

Etranger : personne qui n’est pas de nationalité française. Un immigré cesse théoriquement d’être étranger avec l’acquisition de la nationalité française.

Evolution de l’immigration africaine en France

Les causes :

- Economiques : besoin du migrant/besoin de la France.

- Passé colonial : exigence de reconnaissance, sentiment de partager une histoire commune, partage de la langue…

Evolution de l’immigration africaine en France

Les migrations de travail (début des années 70)

- Croissance économique.

- Ralentissement de l’accroissement naturel de la population.

Dès lors, construction sociale de l’immigré comme

homme, jeune, seul, travailleur.

Evolution de l’immigration africaine en France

Les migrations des épouses (milieu 70)- Politique de regroupement familial,

processus de féminisation et de rajeunissement.

- Diversification des origines géographiques à partir des années 80-90.

- Modification du projet migratoire initial.

Quelques chiffres

2008 : 5 million d’immigrés en France métropolitaine, soit 8% de la population (INSEE/INED).

Fin 2005 : 1,2 million d’immigrés africains titulaires d’un titre de séjour dont : - Maghrébins : Algériens (565 448), Marocains (469 973) Tunisiens (170 794). - Pays francophones d’Afrique de l’ouest : Sénégal (49 789), Mali (45 503), et Côte d’Ivoire (31 685). - Afrique centrale : Cameroun (31 253), et Congo (24 655), RDC (36737).

Vie en France et perception du pays d’accueil

Vulnérabilité- Economique et sociale

/Accès difficile à l’emploi, habitat précaire…

- Difficultés administratives/Identité, sentiment d’appartenance ou de frustration…

- Difficultés de compréhension du mode defonctionnement du pays d’accueil.

Vie en France et perception du pays d’accueil

- Difficulté d’accès aux soins et aux droits.

- Expérience de l’exil : pertes, rupture.Etre d’ici ou d’ailleurs, les réalités de l’entre deux.

- La question de la transmission et de l’éducation des enfants : scolarité, reproduction.

Culture et interculturalité

« Etres humains, nous sommes tous des êtres de culture.

Selon nos origines nous avons appris à exprimer nos

émotions, nos maux, à décoder et à interpréter les

événements que nous traversons. »

(C. Deschamps, l’altérité culturelle dans la prise en charge hospitalière, janvier 2005).

Culture et interculturalité

Culture - Individuelle, apprise, partagée, varie

selon lesépoques et les groupes.

- Façon de vivre, de concevoir son environnement, de communiquer.

- Réinvention de la culture et des traditions en contact avec la société d’accueil : culture de l’immigration.(M. Timera, Rapport final, SSAE, juin 2003)

Culture et interculturalité

Interculturalité : rencontre de plusieurs cultures, mélange, évolution, influences permanents.

Une rencontre à plusieurs niveaux :

- Information = curiosité de l’autre et pour soi

- Communication/échange = négociation- Influence réciproque = enrichissement,

plus-value.

Quels obstacles à la prévention du VIH/Sida?

- Facteurs de vulnérabilité sociale, juridique et épidémiologique.

- Complexité et difficulté d’appropriation de la maladie du Sida.

- Particularités de la prise en charge.

- Lenteur et complexité des formalités administratives.

Quelques pistes de réflexion dans le sens d’une amélioration des

pratiques de prévention- Prendre en compte les facteurs de

vulnérabilité.

- Cultiver un reflexe interculturel en évitant les travers du culturalisme.

- La référence à l’altérité pour éviter l’enferment dans l’individualisme.

- Promouvoir le dépistage et le TPE comme moyens de prévention.

Merci de votre participation!

www.lecrips-idf.net