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VOLUME 27 | N° 26 | LE MARDI 16 AVRIL 2013 VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE ! Djemila Benhabib : Féminisme et laïcité | 4 La machine qui lisait les rêves | 16 Masters: Un veston vert sur un nouveau continent | 18 Le Salon international du livre de Québec | 10 PHOTO : HUBERT GAUDREAU DJEMILA BENHABIB

Impact Campus 16 avril 2013

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Journal des étudiants de l'université Laval

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Page 1: Impact Campus 16 avril 2013

VOLUME 27 | N° 26 | LE MARDI 16 AVRIL 2013VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE !

Djemila Benhabib: Féminisme et laïcité | 4

La machine qui lisait les rêves | 16

Masters: Un veston vert sur un nouveau continent | 18

Le Salon international du livre de Québec | 10

Choisir le Québec comme paysChoisir le Québec comme paysChoisir le Québec comme pays

PHOT

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REAU

DJEMILA BENHABIB

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OPINIONS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 9 AVRIL 20132

Horizontal

2 Phénomènes psychiques qui se succèdent pendant le sommeil

5 Marchant de vin tenant café

6 Qui est indépendant

8 Nom de famille du nouveau chef du Parti Libéral Canadien

10 Système permettant la transmission et la diffusion d’images

Vertical

1 Ensemble de conditions naturelles

3 Qui entretient une haine envers la femme

4 Feuillet sur lequel sont imprimés divers caractères

7 Caractère de ce qui est susceptible d’intéresser les gens dans le moment

9 Sport exclusivement masculin à l’époque

Mot-croisés

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SOMMAIRE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 2013 3

SommaireDirecteur général: Jean-Philippe Duphily [email protected]

Directrice adjointe: Céline de Laissardière [email protected]

Rédacteur en chef: Hubert Gaudreau [email protected]

Chef de pupitre actualités: Jérôme [email protected]

Chef de pupitre arts: Miléna Babin [email protected]

Chef de pupitre sports: Raphaël [email protected]

Chef de pupitre sciences: Valérie Désyroy [email protected]

Directrice de la photographie: Claudy Rivard [email protected]

Production: Mathieu Parent Stéphanie Turgeon-Girard [email protected]

IMPACT CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1V 0A6Téléphone: (418) 656-5079Télécopieur: (418) 656-2398

Publicité:Fabrice CoulombeTéléphone: (418) [email protected]

Journalistes: Élise Magnin, Catherine Gilbert, Maya Ber-nard, Jessica Pineau, Camille Ozuru, Louis-Augustin Roy, Marie-Claude Savoie, Justine Pomerleau-Turcotte, Mathieu Turgeon, Denis Michel Thibault, Christian Labane, Pierre-Guy Veer, Raphaël Lavoie

Photographe:Sylvain Fillos

Caricature:Sébastien Blondeau

Correctrices :Christine HébertMarilou Cloutier

Conseil d’administrationtransitoire :Pier-Luc Gauthier, Didier Ouellet, Guillaume Arsenault, Jérémie Lebel, François Gagnon, Francis Gagnon, Carol-Anne Gauthier, François Lachance, Romain Thibaud, Camille Zawadzki

IMPACT CAMPUS ne se tient pas respon-sable de la page CADEUL (7), dont le con-tenu relève entièrement de la CADEULLa publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour consultation au: http://impactcam-pus.qc.ca/code-dethique-publicitaire

Impression: Publications Lysar inc.

Tirage: 10 000 exemplairesDépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomination sociale Impact Campus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval, qui est en processus de fusion avec Réseau Radio Campus Laval a�n de se regrouper sous la Corporation des Médias Étudiants de l’Université Laval.

Sports

Un veston vert sur un nouveau continent | 18

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Trainspotting : Le mal du pays | 13

Sciences et techno

Grippe aviaire H7N9: l’OMS se veut rassurante | 15

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Ah ! La bouffe

Rendez-vous chez Benoît | 14

PHOT

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OpinionsProblèmes au féminin | 2

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Actualités

Djemila Benhamid :Féminisme et laïcité | 4

PHOT

O : C

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OISI

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Arts et culture

Observatoire de Québec

Photo de la semaine

Regarde! | Cécile Robert

Histoire de promouvoir le talent photographique des étudiants lavallois, IMPACT CAMPUS implante cette nouvelle section qui présentera chaque semaine une nouvelle photographie. Pour avoir la chance de voir votre travail publié, envoyez vos photos à l’adresse courriel suivante : [email protected].

Il vous suffit d’identifier votre photographie d’un titre et de l’accompagner d’une brève description.

Bonne chance !

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 20134

ActualitésLes 12 travaux de Trudeau | 8

Féminisme et laïcitéPHOTO : CLAUDY RIVARD

C’est le 12 avril dernier que l’ex-candidate du Parti québécois dans la circons-cription de Trois-Rivières, Djemila Benhabib, était de passage à l’Université Laval. Dans une classe malheureusement trop petite pour accueillir tous les gens désireux d’entendre l’auteur de Ma vie à Contre-Coran, plusieurs mili-tants du Parti québécois et de Génération nationale ainsi que plusieurs ci-toyens s’étaient réunis pour écouter la femme originaire de Oran, en Algérie. Cette conférence, organisée par le Parti québécois de l’Université Laval, avait pour titre «Féminisme et laïcité».

D’emblée, elle n’a pas manqué de dire un mot sur le sujet de

l’heure, soit le rapatriement de la constitution de 1982, qui fait couler beaucoup d’encre. «Avant de me plonger dans le vif du sujet, j’aime-rais vous rappeler que les ques-tions constitutionnelles ne sont pas vaines ou accessoires, comme cer-tains aiment le prétendre», dit Mme Benhabib, visant à mots couverts le chef de la Coalition Avenir Québec, M. François Legault et le nouveau chef du PLC, Justin Trudeau, ce qui n’a pas manqué de provoquer un rire général dans la salle.

Mme Benhabib a alors décrit en détail son parcours personnel. Ayant quitté l’Algérie au début des années ‘90 lorsque le Front islamique du salut (FIS) était aux portes du pouvoir, elle s’est ensuite exilée en France pendant quelques années. Malheureusement, même en France, les codes familiaux isla-miques étaient perceptibles chez

les familles algériennes, inspirés par l’entrée au pouvoir du FIS. Ce parti, islamiste radical, avait clairement dit aux citoyens qu’à son entrée au pouvoir, la démocratie serait chose du passé. C’est en 1997, déçue par la France, que Mme Benhabib a décidé de faire sa valise pour le Québec. Forte d’un impressionnant dossier académique, elle obtient une bourse de l’INRS pour préparer une maîtrise en physique, ce qui lui permet de décrocher un statut de réfugiée au Canada. «J’ai choisi le Québec pour son fait francophone, l’épanouissement de ses femmes et sa qualité de vie», déclare Mme Benhabib, qui insiste pour faire l’éloge du Québec.

«J’ai choisi le Québec, mais je l’ai choisi comme pays»Si Mme Benhabib a choisi le Québec, elle précise qu’elle l’a surtout choisi comme pays. «Nous sommes forts d’une culture, d’une identité et d’une Histoire riche. Nous devons l’affirmer de tout notre coeur», sou-tient la nouvelle résidente de Trois-Rivières, chaudement applaudie par les gens de la salle. «Je suis peut-être arrivée en 1997, mais je me fais un devoir de me rappeler, comme toutes les autres femmes du Québec, que les femmes ont dû se battre pour prendre leur place. Et je veux surtout me rappeler de celles qui ont brisé les barrières néces-saires à la libération de la femme. Pour une nouvelle arrivante comme moi, sachez que nous en sommes

très reconnaissantes», ajoute celle que ses supporteurs aiment simple-ment et affectueusement appeler «Djemila», en ayant un petit plaisir à ajouter une musicalité particulière à son prénom.

Cette libération de la femme, elle l’attribue grandement à la sépara-tion de l’Église et de l’État, qu’elle considère essentielle. «Les droits des femmes ne sont rien sans laï-cité. Et... on a attendu longtemps pour l’avoir, cette laïcité. On l’a attendu longtemps... et on s’est battu longtemps. Il ne faut jamais l’oublier», insiste Mme Benhabib en regardant les gens dans la salle droit dans les yeux.

«Le multiculturalisme ne fonctionne pas!»Si Mme Benhabib fait l’éloge du Québec, il n’en est rien du multi-culturalisme canadien. «Le multi-culturalisme ne fonctionne pas!», tonne-t-elle. «Ça équivaut à dire au peuple qui est chez lui qu’il n’est rien d’autre qu’un peuple parmi tant d’autres! C’est totalement ridicule».

« Il ne faut pas confondre l’ouver-ture à l’autre avec l’obéissance à l’autre. Chaque peuple a ses valeurs, ses buts et ses envies. Si le peuple dominant d’une juridic-tion n’affirme pas ces choses pour lui-même, personne ne le fera à sa place. Et il sera condamné à se fondre à la masse sans se poser de questions ».

Djemila Benhabib :

Mme Benhabib, qui a souligné l’apport démocratique de la création de Génération natio-nale plus d’une fois, n’est pas tendre envers Québec solidaire. « Le multiculturalisme à la sauce solidaire, je l’ai vu et je l’ai subie. Il bâillonne les femmes, ce mul-ticulturalisme. Lorsque je vois le lobby islamique torontois se mêler des affaires de Québec solidaire sans que ce dernier soit inquiété, je doute fortement des intentions de ce parti », affirme Mme Benhabib.

« Si je suis venu au Québec, ce n’est pas pour reproduire le

cauchemar vécu dans mon vil-lage algérien : c’est pour vivre le Québec tel qu’il est, dans sa splendeur comme dans ses mi-gnons petits travers », explique « Djemila » avec un petit sourire charmeur au visage.

Ce fut une journée très chargée pour Mme Benhabib puisqu’elle a appris, en avant-midi, qu’elle était finaliste au Prix de la littéra-ture Gérald-Godin, remis annuel-lement en marge des Grand Prix culturels de Trois-Rivières. Des anciens récipiendaires se trouvent notamment Fred Pellerin, Réjean Bonenfant et Nancy Montour.

Couverture du livre Ma vie à Contre-Coran de Djemila Benhabib

Jérôme BoucherChef de pupitre en actualités

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 2013 5

Danser sur sa tombeRaphaël Lavoie

Je ne sais pas si c’est le malaise collectif que nous procure la mort ou autre chose, mais dites-moi, la dame de fer qui brûle en plein

Londres, vous trouvez ça normal ? En tout cas, faut avouer que ça nous a donné des images assez particulières.

Brûler, c’est un grand mot. On n’a pas sorti le bûcher, mais c’est tout comme. Imaginez plutôt des Anglais tout sourire agitant des por-traits de Margaret Thatcher affublée de petites cornes rouges. Tout ça arrosé de mousseux, savouré au goulot même. Rien de moins. « The witch is dead », pouvait-on lire sur plusieurs pancartes et chan-dails. Ça change du signet mortuaire traditionnel.

Alors, si je ne cautionne pas les célébrations, je cautionne les poli-tiques de Miss Maggie? Non, pas vraiment. Je ne suis pas un franc partisan du néolibéralisme. Encore moins de l’héritage politique qu’a légué au monde Thatcher. Cela dit, je me vois mal me faire un bar-becue en plein centre-ville afin de souligner son séjour en enfer.

La dame de fer a divisé la Grande-Bretagne et vendu pas mal tout ce qu’elle pouvait. Beaucoup ont souffert de ses 11 ans et demi au pouvoir et il serait hypocrite d’oublier cette partie de l’histoire. Mais à ce que je sache, bien que Margaret Thatcher fricotait avec Pinochet, elle n’était pas elle-même dictatrice. Pour que les Anglais la porte au pouvoir trois fois de suite, on devient bien l’approuver quelque part.

Que certains fêtent son départ du monde politique en 1990, ça m’apparait totalement logique. Mais qu’on s’extasie devant sa mort, alors là, je n’en vois strictement pas l’intérêt. Depuis qu’elle a laissé le pouvoir, on ne peut pas dire qu’elle a brassé grand-chose. Elle s’est contentée de commenter à l’occasion, d’apparaître en public. D’exister. Mais il semble que c’était déjà de trop pour certains.

Je suis peut-être un homme qui a la pitié facile. C’est quelque chose que j’assume.

Toutefois, je ne dois pas être le seul à sourciller devant ces célébra-tions morbides. On peut bien faire des blagues, comme proposer de donner le contrat de ses funérailles au privé, mais danser gratuitement autour du cadavre, je ne vois pas ce que ça apporte à quiconque.

À la limite, pour un groupe de Londoniens qui désirent s’abreuver de champagne à tout prix, un sous-sol quelconque muni de stucco m’apparait idéal. Mais de grâce, un peu de retenue en pleine rue. Margaret Thatcher ne mangeait pas d’enfants, elle n’égorgeait pas de chiens.

Oui, elle était de droite profonde. Oui, elle a parfois manqué de jugement. Et que dire de sa mise en plis tristement célèbre . Ce-pendant, on se souviendra d’elle avant tout comme une première ministre élue démocratiquement. Et c’est pourquoi un minimum de respect ne me semble pas impossible.

Le foyer Maufils ferme ses portes

Pharma-Québec : la solution ?

Faute de financement, le foyer Maufils, qui hébergeait des ex-détenus et les accompagnait dans leur réinsertion sociale, a dû fermer ses portes le 31 mars dernier. Ouvert depuis 2004, le centre a été victime des compressions du gouvernement Harper dans l’aumônerie des pénitenciers. Mme Louise Pain-chaud, directrice de l’établissement, précise qu’environ la moitié de la cen-taine de personnes qui ont été chapeautés par le centre «ont été réchappé», exprimant ainsi le succès de l’entreprise.

Actuellement, le Québec dépense 20% de son budget en santé à l’achat des médicaments. C’est environ 5% de plus que le reste des provinces cana-diennes, ce qui représente un montant annuel d’un peu plus de 1 000$ par personne. Un chiffre astronomique qui risque grandement de s’accentuer avec le vieillissement de la population.

Jérôme Boucher

Jérôme Boucher

Rappelons qu’au début de l’année 2012, le projet de loi

omnibus C-10 a été adopté à la Chambre des communes. Les dis-positifs de cette loi qui se veut tough on crime ont été décriées à l’unanimité par l’Assemblée

nationale et les partisans de la réhabilitation sociale. Malheureu-sement, le foyer Maufils ne fait pas exception aux mesures du gouvernement Harper.

Source : Radio-Canada.

À titre de comparaison, les mé-dicaments coûtent 440$ par

année pour chaque Suédois et moins de 300$ par année pour les Néo-Zélandais. Comment peut-on en arriver à une si grande diffé-rence? La Suède a, de son côté, une entreprise pharmaceutique publique qui produit des médica-ments à une fraction du prix des grandes entreprises du domaine. Quant aux Néo-Zélandais, ils né-

gocient simplement le prix des médicaments de la manière la plus serrée possible.

Pourquoi ne pas faire les deux, au Québec?C’est ce que propose à la fois Québec solidaire et Option natio-nale. Si ce dernier ne se cache pas pour dire qu’il «a volé une excel-lente idée», le premier considère que le Québec pourrait écono-

miser - tenez-vous bien - 2G$ an-nuellement avec pareille entité. En s’appuyant sur ces deux piliers (en-treprise qui négocie serré les mé-dicaments de la population et fait aussi de la recherche et de la pro-duction de médicaments ), l’entité publique en question permettrait non seulement cette gigantesque économie mais abolirait du même coup le régime de médicament «à deux vitesses» qui n’avantage que les assureurs privés. Cela permet-trait aussi aux Québécois de pro-

fiter de médicaments cruciaux ( les vaccins, par exemple ) qui ne sont plus produits en grande quantité par les pharmaceutiques à cause de leur faible marge de profit.

Ajoutons à cela un montant de 1,5 G $ consenti à l’industrie pharmaceutique sous forme d’avantages fiscaux qui serait, de facto, annulé. Québec solidaire propose d’abolir la règle de pro-tection de 15 ans des brevets pharmaceutiques qui étouffe la

recherche et empêche les cher-cheurs d’être employés dans leur domaine. Un pouvoir d’achat plus que nécessaire pour ces personnes serait redistribué au moyen de leur salaire.

Voici donc un montant massif qui pourrait être directement réinséré dans le système de santé dans le but de créer une réelle première ligne et ainsi décentraliser les soins de l’hôpital pour désen-gorger les urgences.

Voilà une entité qui nous permettrait d’économiser 2 G $ annuellement sur le coût des médicaments au Québec

Toutefois, je ne dois pas être le seul à sourciller devant ces célébrations morbides. On peut bien faire des blagues, comme proposer de donner le contrat de ses funérailles au privé, mais danser gratuitement autour du cadavre, je ne vois pas ce que ça apporte à quiconque

Pensée de la semaine

Le capitalisme est l’exploitation de l’Homme par l’Homme ; le communisme, c’est l’inverse

PHOTO: COURTOISIE, FRANÇOIS RODRIGUE.COM

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L’impossible rêve immobilier ?

Table ronde sur l’environnement

Souvent vue comme l’achat d’une vie, une maison n’est plus ce qu’elle était. Malgré l’effondrement du marché immobilier en 2008 aux États-Unis, celui au Canada semble encore se maintenir à des niveaux très élevés. Un récent sondage de la firme Pollara montre des chiffres qui porteraient à croire que le rêve de propriété sera impossible pour la génération Y (née après 1980 ).

Maintenant fort d’une web-télé, Impact Campus diffusera ce mardi, 16 avril 2013, une table ronde sur l’environnement qui aura lieu en direct de l’amphi-théâtre 1 112 du pavillon Pouliot de l’Université Laval, une présentation de Univert Laval.

Pierre-Guy Veer

Jérôme Boucher

En effet, selon ce sondage, la majorité des gens estiment

qu’ils devront payer 300 000 $ pour leur première maison avec une mise de fonds de 48 000 $. Toutefois, ces prix ralentissent les ardeurs de plusieurs ; 63 % ont ralenti leur train de vie pour se permettre l’achat d’une maison et 59 % ont carrément retardé l’achat à cause des prix.

Au Québec, selon la Fédéra-tion des chambres immobi-lières, le prix moyen provincial d’une maison est de 255 700 $ et

celui d’un condo, de 255 400 $. Dans la région métropolitaine de Québec, ces prix étaient respectivement 264 700 $ et de 230 000 $. Dans le cas des condos, le Conference Board ( CB ) croit que leurs prix conti-nueront d’augmenter parce que les 55 ans et plus, de même que les premiers acheteurs, se tournent vers les copropriétés à cause de leur prix plus bas.

À la lumière de tous ces chiffres, est-ce donc dire que les 30 ans et moins auront peu d’espoir de pou-

voir devenir propriétaires et de-vront se limiter aux appartements?

Une bulle sur le point d’éclaterPeut-être pas. Malgré les pré-dictions du CB, plusieurs écono-mistes estiment que le marché immobilier est présentement dans une bulle, comme aux États-Unis avant 2008. Et dans les deux cas, on peut blâmer la réglementation, notamment l’assurance prêt hypothécaire de la SCHL, qui permet de devenir propriétaire avec seu-lement une mise de fonds de

Pour l’occasion, tous les partis politiques nationaux ont été

invités. Malheureusement, le Parti libéral du Québec a refusé l’invitation et la Coalition Avenir Québec s’est désisté il y a en-viron une semaine sans fournir de remplaçant à M. Jacques Marcotte, député de Portneuf.

Le Parti québécois sera repré-senté par le député de la cir-conscription de Repentigny, M. Scott McKay. Québec solidaire, de son côté, sera représenté par le député de Mercier, M. Amir Khadir. Pour le Parti vert du Québec, le chef intérimaire Jean Cloutier assurera la représenta-

tion. Quant à Option nationale, c’est le candidat de Laurier-Do-rion au dernier scrutin général, Miguel Tremblay, qui campera son parti.

Le modérateur sera M. Jean Pelletier, professeur titulaire au département de sciences poli-

5 % de la valeur de l’achat – le sondage en intro révélait plutôt une volonté de mise de fonds de 16 %. Il ne faut évidemment pas négliger une décennie de taux d’intérêts ridiculement bas, ce qui rentabilise plusieurs projets qui ne le seraient pas à taux plus élevés. Ainsi, les gens sont fortement incités à la pro-priété, ce qui peut les pousser, selon les conseils de la SCHL, à s’endetter jusqu’à 32 % de leur salaire brut en frais de toutes sortes ( services publics, frais de copropriété, remboursement de l’hypothèque, etc. )

D’ailleurs, cet enthousiasme passé pour l’immobilier ( toutes catégories confondues ) s’est reflété sur la construction. Ré-sultat : selon l’analyste David Descoteaux, il y a plus de condos et de maisons à vendre

à Montréal qu’à Toronto et à Vancouver réunis ensemble ! Aux États-Unis, cette bulle écla-tera un jour ou l’autre, et l’éco-nomie déprimera encore plus.

Par contre, ce sera une bonne nouvelle pour les personnes qui auront toujours un emploi. Elles auront ainsi l’embarras du choix pour leur nouvelle propriété, de même que le gros bout du bâton pour la négociation du prix, comme au début des années 80. Alors Y, ne perdez pas espoir !

[ ... ] le prix moyen provincial d’une maison est de 255 700 $ et celui d’un condo, de 255 400 $

tiques de l’Université Laval. Les panélistes auront à présenter la vision de leur parti respectif et expliquer comment les res-sources renouvelables et non-renouvelables devraient être gérées dans un contexte de développement durable. Ils au-ront aussi à proposer une vision claire sur la manière de faire du Québec un leader mondial en matière de contrôle des GES.

Univert Laval est un groupe environnemental étudiant qui a pour but de sensibiliser les membres de la communauté

universitaire de l’Université Laval aux enjeux environne-mentaux : en informant la com-munauté en matière d’environ-nement et de comportements écologiques ; en facilitant l’im-plication dans différents pro-jets environnementaux ; en col-laborant avec l’administration de l’université, des écoles et des facultés pour aider à verdir notre campus.

Pour la diffusion en direct, visitez le site web d’Impact Campus :

www.impactcampus.qc.ca

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 20138

Les 12 travaux de TrudeauSans grande surprise, c’est dimanche dernier que le Parti libéral du Canada a choisi son nouveau chef en Justin Trudeau. Populaire, le jeune député de la circonscription fédérale de Papineau a gagné ce qui s’apparente à un concours de popularité gagné d’avance, sans grande opposition, si ce n’est que celle de Marc Garneau qui lui a servi quelques droites sur la mâchoire durant la campagne avant de se rallier à lui. Maintenant qu’il est chef, le «fils de l’autre» a une feuille de route plutôt chargée à assumer. Voici donc notre analyse des objectifs que doit se donner le potentiel futur Premier-ministre du Canada.

Rallier les troupesLes récentes défaites électo-

rales du PLC ont décimé la flotte de militants du parti. Plusieurs, charmés par Jack Layton et le Nouveau Parti Démocratique, ne reviendront jamais dans les rangs. M. Trudeau doit donc trouver un moyen de renouveler le militantisme de son parti, prin-cipalement en ce qui a trait aux moins de 35 ans. Pour ce faire, il devra démontrer en quoi le

Parti libéral du Canada fera un meilleur gouvernement que celui de Stephen Harper et, du même souffle, devra démontrer en quoi le vote progressiste doit se réunir autour de lui.

Se distancer du NPDRusé, le vieux loup politique qu’est Thomas Mulcair ramène son parti vers le centre, forçant du même coup le Parti libéral à mieux se définir sur l’échiquier

fédéral. M. Trudeau aura donc comme tâche de mettre de l’avant une stratégie qui établira claire-ment la différence entre son parti et celui de M. Mulcair. Ça c’est si, évidemment, une fusion avec ce dernier est impossible.

Trouver les terreaux fertiles aux libérauxSi le Parti conservateur est bien ancré dans les provinces de l’Ouest, le Parti libéral ne peut se

vanter d’avoir des régions sûres à l’échelle du pays. Pendant ce temps, les Maritimes - inspirées par la forte présence du député néo-démocrate Yvon Godin - de-viennent tranquillement mais sûre-ment orange. M. Trudeau devra donc cravacher en Ontario, au Québec et en Colombie-Britan-nique s’il veut espérer obtenir un gouvernement majoritaire.

Le vote francophoneSi le vote francophone à l’exté-rieur du Québec peut lui être facile à obtenir, ce n’est pas le cas pour celui au Québec même. Par association, M. Trudeau traîne avec lui l’héritage de son père qui, on se le rappelle, est l’homme des mesures de guerre et du rapatrie-ment de la constitution de 1982.

Si quelques comtés à Montréal ( donc le sien ) lui sont plutôt as-surés, le PLC est loin du compte à l’extérieur du 514 où le NPD do-mine encore les sondages.

Renouveler l’équipeM. Trudeau aura aussi à trouver un expert économique, un expert environnemental, un expert de la santé, un expert des relations internationales, etc. En poli-tique, il y a une loi non-écrite qui dit qu’on ne peut ramener les mêmes visages dans la sphère plus que deux fois. Est-ce que présenter Stéphane Dion comme un fidèle collaborateur inspirera les citoyens à voter pour lui ? Il est permis d’en douter. Qui plus est, M. Trudeau perdra bientôt un précieux collaborateur en M.

Denis Coderre qui partira vrai-semblablement en campagne pour le maire de Montréal.

Bien exprimer ses idéesC’est le reproche le plus fréquem-ment nommé en ce qui concerne M. Trudeau ; son manque d’idées concrètes. Maintenant qu’il est chef et qu’il a l’aval de ses troupes, il se doit de parler de ses idées en les chiffrant, en les quantifiant, en les qualifiant. Sans quoi il sera la risée des conservateurs et des néo-démocrates, sans oublier le Bloc québécois. Une équipe solide derrière lui pourrait être la solution. Jusqu’à maintenant, M. Trudeau a exprimé deux idées, soit que le registre des armes à feu était inutile et qu’un référendum sur la souveraineté du Québec doit

obtenir au moins 66% ( les deux tiers ) des voix pour être reconnu. Tirez vos propres conclusions.

Les relations internationalesSur le plan des relations internatio-nales, M. Trudeau devra probable-ment marcher sur des oeufs. Alors que le congrès américain discute de la faisabilité et de la pertinence du projet Keystone XL, M. Harper a tiré le Canada vers des relations privilégiées avec Israël qui ne sont pas sans conséquences. On peut aussi penser au protocole de Kyoto, biffé par le gouvernement Harper, qui a durement touché la réputa-tion d’exemple environnemental du pays, maintenant devenu une risée dans ce domaine. Il sera aussi intéressant de voir l’approche de M. Trudeau par rapport au BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) qui sont des partenaires commerciaux d’une importance capitale en cette période de mondialisation.

Des conservateurs coriacesSans opposition, le Parti conser-vateur amasse la quasi-totalité des votes à droite, même avec ses politiques grandement décriées à travers le pays. Cette frange de la population ne semble aucunement vouloir donner son vote à un autre parti dans un avenir rapproché. M. Trudeau devra donc gruger les votes conservateurs qui lui permet-tront de gagner sans s’alliéner le vote progressiste qu’il doit abso-lument conserver. Tâche colossale.

La remontée du Bloc québécoisPour ceux et celles qui croyaient à la mort du Bloc québécois, dé-trompez-vous : les derniers son-dages ( non probabiliste, mais tout de même ) placent le parti souverai-niste en tête des intentions de vote au Québec. Avec les dernières révé-lations entourant le rapatriement de la constitution de 1982, parions que le parti dirigé par Daniel Paillé ( pas le joueur de hockey, le politi-cien ) tentera de capitaliser sur cette situation pour reprendre un nombre respectable de sièges à la Chambre des communes. M. Trudeau devra donc composer avec cette réalité alors que les souverainistes, souvent divisés, sont toujours unis derrière le Bloc quand vient le temps d’une campagne électorale fédérale.

Deux annéesAlors qu’on peut s’attendre à une idylle entre les Canadiens et M. Trudeau pour un moment, il ne faut pas oublier que deux années entières nous séparent de la pro-chaine campagne électorale fédé-rale. M. Trudeau aura pour mis-sion de galvaniser ses troupes au point de faire durer l’idylle avec les Canadiens jusqu’au jour du vote. Pour ce faire, il devra faire preuve

de prudence mais aussi d’audace. L’économie, sujet principal au pays, devra devenir son affaire. Pour y arriver, il devra identifier son champion en la matière plus tôt que tard. M. Trudeau pourrait aussi choisir de capitaliser sur le développement durable, là où Stéphane Dion avait échoué.

L’influence des libéraux provinciauxSi l’idylle avec les Canadiens est plus que possible, il ne faut pas oublier que les libéraux des différentes provinces ont une influence dans la tête des ci-toyens. Au Québec, le PLQ est en pleine reconstruction après un règne de 9 ans qui s’est ter-miné en queue de poisson. En Ontario, les décisions de l’ancien Premier ministre McGuinty ont provoqué d’immenses manifes-tations ( pensons au gel des sa-laires des professeurs ontariens ), calmées légèrement par la venue de la nouvelle Première ministre, Mme Kathleen Wynne. En Co-lombie-Britannique, la Première ministre libérale Christy Clark est en plein scandale de discrimina-tion postive envers les nouveaux arrivants. M. Trudeau devra convaincre les citoyens que les libéraux fédéraux et provinciaux sont deux entités différentes.

Le partage des pouvoirsAvec la résurgence du débat constitutionnel, comment M. Trudeau agira avec les provinces en ce qui a trait au partage des pouvoirs ? Est-ce que le fils sera plus ouvert à la décentralisation des pouvoirs que le père ? Est-ce que M. Trudeau osera mettre les mains dans les juridictions provin-ciales ? Il devra rapidement faire le point sur ces questions.

Bonne chance à M. Trudeau !

Il sera aussi intéressant de voir l’approche de M. Trudeau par rapport au BRIC ( Brésil, Russie, Inde, Chine ) qui sont des partenaires commerciaux d’une importance capitale en cette période de mondialisation

Jérôme Boucher

PHOTO: COURTOISIE, FLICKR, JUSTIN TRUDEAU

Page 9: Impact Campus 16 avril 2013

OPINIONS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 9 AVRIL 2013 9

Opinions

@HubertGaudreauRédacteur en chef

@ImpactCampus

impactcampus

«Gentlemen only, ladies for-bidden», voilà ce que signifie

l’acronyme golf, ce sport pratiqué par de nombreuses femmes, qui pourtant s’y sont fait longtemps refuser l’accès. Heureusement que cette ère est révolue, car dans quelle société vivrions-nous si même les loisirs comportaient des inégalités homme-femme?

Sudoku Caricature

Pardonnez-moi, il s’est glissé une petite erreur dans mon texte, il existe en fait quelques inégalités homme-femme dans les loisirs, et ce au sein même du golf. Eh oui, cette fin de semaine se tenait le tournoi des Masters au célèbre terrain Augusta National, terrain qui n’a accepté des femme comme membres que depuis 2012. N’est-ce pas incroyable qu’encore aujourd’hui ( 2012, c’est pratique-ment aujourd’hui ) on ait peine à accepter que des femmes pra-tiquent un sport pourtant à la popularité croissante ?

Autre déception dans le domaine de l’égalité des sexes, un site web ultraconservateur outrage à répétition les médias sociaux en profanant un message miso-gyne contre la première ministre Pauline Marois. Les « amis de

la vérité », c’est le nom du site en question, semblent avoir un

problème avec le « sexe faible », en ne croyant pas que la femme puisse d’avoir assez de force pour diriger une nation. Or, ces

messieurs semblent oublier que bien des échecs sociétaires, voire la majorité, furent causés par l’homme avec un petit « h ». Croire au fond de soi-même que la femme est un être inférieur à l’homme est une chose bien triste et très peu évoluée, mais propager ce message relève de l’idiotie et de l’absurde. J’affir-mais ouvertement, il y a de cela deux semaines, être contre les révoltes en France qui s’op-posent au mariage gai, que ce genre de comportement était inconcevable en 2013. Je réitère mon désappointement cette fois face à cette misogynie injustifiée. Une montée de ce genre de rai-sonnement conservateur com-mence à faire surface et il devient inquiétant de faire ce constat, car l’apparition d’une strate de la population extrémiste ne ferait

qu’envenimer le climat d’austé-rité au Québec.

On comprendra certains d’être en désaccord avec plusieurs politiques du gouvernement péquiste, d’être fédéraliste ou même conservateur, mais des at-taques personnelles du genre ne sauraient être compréhensibles envers le gouvernement québé-cois, que celui-ci soit dirigé par un homme ou par une femme. Alors, braquons-nous contre ces extrémistes conservateurs et tentons de freiner cette propa-gande misogyne. N’attendons pas d’en arriver à une société régressive ou l’homme aura l’exclusivité du droit de parole et ne saura encourager une li-berté idéologique. Ne faisons pas de notre Québec un Au-gusta National.

De croire au fond de soi-même que la femme est un être inférieur à l’homme est une chose bien triste et très peu évo-luée, mais de pro-pager ce message relève de l’idiotie et de l’absurde

Problèmes au féminin

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 201310 ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 2013 11

Alain BeaulieuQuelque part en AmériqueDruide

D’où vous provient l’inspiration pour vos personnages ?

« L’inspiration me vient habituellement d’une image floue, imprécise, que le fil de l’écriture viendra dévoiler. Le personnage ne m’est jamais révélé d’un seul bloc ; j’apprends à le connaître par le regard que portent sur lui les autres personnages, et par sa manière bien à lui de se dépêtrer avec la vie. Lorsque les mots du roman se mettent à vivre, le personnage devient une personne et entre en moi pour ne plus jamais me quitter. »

Marie-Claude GagnonMarches à Copenhague

Druide

Quel est le meilleur livre que vous avez lu cette année ? Pourquoi ?

« Châteaux de la colère de Alessandro Baricco, pour le monde qu’il a su créer. Un imaginaire fascinant. Pour l’invention de la langue, la poésie au cœur de la prose. »

Du 10 au 14 avril dernier se tenait le Salon International du livre de Québec au Centre des congrès de Québec. Entre les séances de dédicaces et les confé-rences, de nombreux auteurs ont accepté de se prêter au jeu auquel IMPACT CAMPUS les conviait en répondant à une question liée à la littérature.

Pierre-Luc LandryL’équation du tempsDruide

Quel livre auriez-vous aimé avoir écrit ? Pourquoi ?

« Kafka sur le rivage d’Haruki Murakami. Il y a là-dedans le mélange parfait : un imaginaire débridé, des personnages marginaux, une puissance d’écriture et assez d’intelligence pour impliquer le lecteur qui s’embarque dans une aventure, véritablement, dont il ne peut pas s’extraire dans l’indifférence. »

Geneviève JannelleOdoramaVLB éditeur

Quelles sont les conditions idéales pour écrire ?

« Selon moi, il n’y en a pas ! Évidemment, un peu de silence et une certaine disponibilité mentale sont essentiels, mais si j’attendais que toutes les conditions « idéales » soient réunies pour écrire, je n’écrirais jamais. C’est comme le parachute : on se botte un peu les fesses et on se lance. »

Véronique MarcotteCoïtsVLB éditeur

Comment faites-vous pour savoir que votre livre est terminé ?

« Il y a quelque chose qui se passe d’inexplicable, d’achevé. De paradoxal tant les émotions se croisent, différentes, émouvantes. Puis, soudainement, il n’y a plus rien à dire. »

Roxanne BouchardEn terrain minéVLB éditeur

Quel est l’écrivain qui vous a le plus inspirée? Pourquoi ?

« Louis Hamelin. Ses livres témoignent de la culture ( historique et littéraire ) du Québec dans une langue d’ici qui n’est ni joualisante ni liée au français international désincarné de tant de livres. Entre le festival western de Saint-Tite et la crise d’Octobre, Louis Hamelin réinvente un Québec riche en événements et intelligent dans le style. »

Marie-Renée LavoieLe syndrome de la visXYZ éditeur

Comment remédiez-vous au syndrome de la page blanche ?

« Je marche dans la ville à toute vitesse, les écouteurs enfoncés dans les oreilles : je me mets en forme, je change le mal de place et les idées affluent en masse. »

Jean-François CaronRose Brouillard, le filmLa Peuplade

Quelle partie du processus de création préférez-vous ? Pourquoi ?

« C’est avant. Quand l’écriture est encore dans la tête. Qu’elle est de l’ordre du spasme, du surgissement. C’est quand il s’agit d’écrire tout ce qui vient, quand tout peut encore changer. Avant le ménage et la structure. Quand l’écriture est encore une séduction lente. »

Sophie LétourneauChanson FrançaiseLe Quartanier

Vous souvenez-vous du premier livre que vous avez lu ?

« Manon des sources, de Marcel Pagnol. J’avais vu le film, ça commence à six ans, ce réflexe! On était partis à Cuba avec mes parents. Je venais d’apprendre à lire et c’est le livre que j’ai choisi dans la bibliothèque de mes parents. ( Je ne suis pas certaine de l’avoir terminé, mais le film demeure un de mes préférés. ) »

Isabelle ForêtLes laboureurs du ciel

Alto

Préférez-vous écrire ou plutôt avoir écrit?

« Je préfère nettement écrire. Vivre le processus de création. Me laisser porter dans un univers imaginaire, emprunter différentes voix, vibrer à travers elles. Avoir écrit, c’est d’abord vivre un deuil, l’amorce de tout ça. »

Michel VézinaAttraper un dindon sauvage au lassoTrois-Pistoles

Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez écrit?

« Non, mais je me souviens bien de la première fois où j’ai lu. Je devais avoir 3 ou 4 ans, ma mère lisait probablement Staendal et mon père, un journal. J’alternais entre les genoux des deux, en me glissant entre eux et leur lecture – je ne me souviens plus qui de l’un ou de l’autre, entre mon parent et sa lecture, me fascinait le plus… »

Isabelle LaflècheJ’adore ParisQuébec-Amérique

À qui ne faut-il surtout pas faire lire son manuscrit avant de le soumettre à un éditeur ? Pourquoi ?

« À sa mère. Elle vous dira un million de fois que c’est le meilleur livre au monde et qu’il deviendra un best-seller international. ( Au fond, on aime ça ! ) »

Stéphane DompierreFâché NoirQuébec-Amérique

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné en écriture ?

« Cut the crap. En français : Coupe la boulleshitte. Je crois que ça vient d’Hemingway. J’applique le principe dans la vie et dans mes livres. ( Je précise qu’il ne m’a pas donné ce conseil en personne. ) »

Iris BoudreauL’Ostie d’chatDelcourt

Quel est le personnage qui vous a le plus habitée? Pourquoi ?

« Dans mes personnages, définitivement Jasmin de l’Ostie d’chat. J’ai travaillé ce personnage pendant plus de deux ans et sur plusieurs centaines de pages. Je me suis énormément attachée à lui et sans vouloir avoir l’air bizarre : c’est presque comme s’il existait, hihi ! »

Marie Lamonde-Simard, Jean-Philippe Bergeron, Damien Berger Bulle, Cul Sec ! Tome 1Bergeron et Berger

Les Salons du livre, c’est l’occasion…

« De rencontrer, de partager avec les lecteurs et les passionnés du

livre. C’est aussi l’occasion de rire et de s’inspirer avec nos collègues bédéistes. Le salon peut aussi être l’occasion de courir certaines dédicaces entre deux ventes. »

Miléna Babin Photos : Sylvain Fillos

Élise LagacéLa courte année de Rivière-LongueHurtubise

Avez-vous une routine d’écriture particulière ? Laquelle ?

« Je commence par avoir une idée de base que je laisse grandir pendant plusieurs mois. Tout ce que je vis vient se greffer à cette histoire, tranquillement je tombe en amour avec les personnages. À un moment, tout va sortir d’un seul coup. J’écris de manière intense pendant quelques jours et c’est fini ! »

Dossier spécial :Salon International du livre de QuébecArts et cultureCritique littéraire :

Remèdes pour la faim | 12

Danse : Trois paysages | 13

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 201312

REMÈDES POUR LA FAIM

DENI Y. BÉCHARD

ALTO

Si j’étais un homme,je serais...écrivainlittératurela

SAUVER

Il y a des romans qui font pleurer, d’autres qui font rire et d’autres

encore qui font réfléchir. Il est par contre plus rare de tomber sur un bouquin qui fait les trois tout à la fois, en plus d’être mené par une plume franche comme celle de Deni Y. Béchard.

Ça aura pris plus de 17 années de recherche et de réécriture à l’auteur pour terminer le livre consacré à la vie de son père criminel. Roman? Biographie? Confession? Journal? Peu importe dans quelle catégorie vous classerez ce bouquin, cette

vie qui nous est racontée, c’est une grande histoire. C’est tout ce qui compte.

Remèdes pour la faim est le ma-gnifique récit d’un jeune garçon qui devient homme avant son temps, rien que pour essayer de comprendre la vie de son père. C’est aussi le périple d’un homme qui prend tous les moyens qu’il faut pour devenir, pour et par lui-même, l’être humain qu’il a tou-jours souhaité être. Presque tout de suite au début du bouquin, on a l’impression de tenir un dia-

mant brut entre les mains. Dès les premières pages, on s’attache au jeune narrateur, on s’acclimate ra-pidement à l’atmosphère du récit, on se blottit avec plaisir au creux des souvenirs semés ici et là. Et puis tout d’un coup, voilà, ça nous apparaît soudain très clair. Ça brille d’ingéniosité, cette façon de ra-conter les malheurs d’un dur à cuire. C’est audacieux, de jouer si habile-ment avec le passé, les regrets et les remords, la vérité et la fiction. Ce que nous considérions d’abord comme un roman d’apprentissage classique nous donne maintenant l’impression que le narrateur avait tous les morceaux de l’histoire entre les mains depuis le début, sans le savoir peut-être, et qu’il n’a fait que les empiler de la bonne façon, méthodiquement, pour arriver à raconter enfin cette histoire qui lui chatouillait les tripes depuis toutes ces années. Le plus impressionnant, c’est de voir ce jeune narrateur ta-

raudé par le besoin d’écrire devenir écrivain sous nos yeux, cet écrivain-là même qui est en train de nous livrer son histoire.

Chose certaine, Remèdes pour la faim vient consacrer le talent de conteur de Deni Y. Béchard de façon magistrale. On dit parfois d’une histoire qui nous semble plus ou moins vraisemblable qu’il faut savoir en prendre et en laisser.

Avec Remèdes pour la faim, tout semble vrai et on le prend sans rechigner. On déguste chaque anecdote et on ne se questionne pas. Car l’important n’est pas vrai-ment de pouvoir distinguer le vrai du faux, mais de réaliser qu’au fond, c’est peut-être le vrai ET le faux qui forgent les êtres que nous devenons.

Jessica Pineau

Le lancement du numéro 48 de L’écrit primal, qui s’inscrit sous le thème Cent ans de Camus, aura lieu à la cafétéria ouest du pavillon Alphonse-Desjardins de l’Université Laval en formule 5 à 7 le mer-credi 17 avril 2013. Au programme de la soirée: cocktail d’ouverture, dévoilement des trois lauréats du concours d’écriture de L’écrit primal, annonce des gagnants du concours L’image des mots, discussions et réseautage littéraires! L’écrit primal est la revue de création littéraire du Cercle d’écriture de l’Université Laval, une association sociocultu-relle à but non lucratif ayant pour mission d’encourager et de promou-voir la relève littéraire dans la ville et la province de Québec.

Une réussite

La soirée a débuté par les acro-baties de l’École de Cirque de

Québec, qui ont ravi les spectateurs. Puis, la performance de Mikaël Morin-Hamelin aux pinceaux a en-voûté les participants qui pouvaient, tout en appréciant le travail de l’ar-tiste, déguster des bouchées servies par le personnel de l’événement. Des coupons distribués à l’entrée donnaient droit à une dégustation de vin et de crème de cassis. Le fond musical de la soirée, quant à lui, était assuré par les DJ’s de Funk Connec-tion. Une loterie a permis aux spec-tateurs d’acheter des ballons renfer-mant des numéros reliés à des lots de 50$ et de 100$.

La seconde partie de l’événement a débuté par le discours du président d’honneur de la soirée, Denys Le-lièvre. Un vidéo de remerciement de la présidente de la Fondation pour l’alphabétisation du Québec remer-ciant l’organisation de l’événement a ensuite été diffusé. Enfin, le duo

L’Expérience A, organisée par le Commando Culturel et Le Communautaire à l’espace 400e Bell, a rassemblé plus de 70 personnes, dans une tranche d’âge qui allait de 20 à 60 ans. Les spectateurs ont pu apprécier une succession de numéros de tous les domaines.

Camille Ozuru

Erratum : dans le numéro du 9 avril, l’article intitulé A comme ART, portant sur le présent événement, laissait en-tendre que Sarah Toussaint Léveillé était la fille de Claude Léveillé, or il s’agit de la fille de François Léveillé.

d’étudiantes en communication a débuté le spectacle musical.

«J’ai accepté avec grand plaisir et j’ai aimé l’expérience», a com-menté Frikal Alequez, le slameur de la soirée. Ce dernier a interprété l’un de ses textes au micro. La tête d’affiche, Sarah Toussaint Léveillé, a dit avoir appris des choses: «J’étais consciente qu’il y avait des anal-phabètes au Québec, mais 49%, je ne savais pas», a-t-elle expliqué.Les directrices de l’édition 2013 du Commando Culturel, Isabelle Renaud et Geneviève Turgeon, ont conclu la soirée avec un discours fort en émotions. «On a vraiment créé l’ambiance qu’on voulait, s’est réjouie Isabelle Renaud, les gens qui sont venus ont pu vraiment voir les différents aspects de la culture et c’était ça notre objectif.»

«Je trouve ça bien organisé, elles ont été amenées à toucher à toutes les facettes d’un événement dans un milieu de com’», a finale-ment commenté Denys Lelièvre en fin de soirée.

Une soirée agréable et bien orga-nisée pour soutenir l’alphabétisation au Québec.

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 2013 13

Une personne du public a ac-cepté de renoncer à son droit

de spectateur: voir le spectacle. Une caméra devant les yeux dont l’image est projetée sur un mur scé-nique, Éric tiendra métonymique-ment notre rôle.

En trois tableaux et une finale, le public reçoit un véritable mes-sage d’amour de la part des danseurs, transmettant celui de Ledoyen.

D’abord, en appréhension progres-sive du mouvement, puis en une danse symbiotique, la sensualité dans les mouvements, devant Éric, libre de regarder ou non. Tout va pour le mieux.

Puis, lorsqu’on lui bande les yeux, que sa présence hante la scène à pas frankensteinesques, les ar-tistes sont indépendants, en ap-parence désarticulés les uns des autres si ce n’est quelques «coïn-

cidences». L’une des danseuses, Sara Harton qui effectuait le solo initial, rejoint Éric et l’enlace pour clore ce segment.

Ensuite, sans la présence directe du « public », un couple dansant est à tout instant prêt à tomber et « s’entre-retient » avant l’effon-drement, l’un ne pouvant vivre sans l’autre, comme l’artiste sans public, dans un très beau jeu de contrepoids.

Les attentions de l’artiste et du publicL’air constitue l’élément manifeste de Trois paysages de Karine Ledoyen, pré-senté à la Rotonde. Pourtant, ce qui est manifeste n’est pas toujours le plus important. Tout un rapport entre l’artiste et le public est exposé au cours de cette chorégraphie qui se fait aussi performance.

Louis-Augustin Roy

Karine Ledoyen transforme ingénieusement une contrainte en propos avec Trois paysages.PHOTO : COURTOISIE, DAVID CANNON

Que l’on soit déjà conquis par le charisme et l’humour de

Robitaille ou non, que l’on aime ou pas sa musique, c’est indéniable: le chanteur est un entertainer de talent. Plus qu’un auteur-compo-siteur-interprète, il sait séduire : on voit par ses interventions, ses pas de danse et son aisance qu’il maîtrise l’art de se laisser désirer, puis de livrer exactement ce que le public souhaite. Tout est dans le rythme et le choix du moment.

Après avoir porté les costumes de chanteur folk, puis de crooner, Robitaille assortit maintenant son panama à ses chansons colorées pour teinter son répertoire de cou-leurs latines. Ses sept musiciens (François Richard aux claviers, Louis Lalancette à la basse, Max Sansalone à la batterie, «Kiko» aux percussions, en plus d’une efficace section de cuivres ) et lui forment un ensemble solide. Tous connaissent leur métier et l’expé-rience transparaît : aucune appa-rence de début de tournée. Men-tion spéciale au conguero cubain déniché pour la tournée. Les ar-rangements sur scène lui laissent

la place qu’il mérite. Spectaculaire et toujours de connivence avec le batteur, il complète ce tableau sonore ensoleillé.

La solidité se manifeste égale-ment dans l’aisance avec laquelle Robitaille jongle avec son réper-toire. La relecture de Mètres de mon être, issue de la toute pre-mière mouture, était particulière-ment réussie : toute la première moitié n’était accompagnée que par le shaker et les congas. Sans support harmonique, c’est un sacré défi pour la justesse; malgré cette contrainte, la conviction et le plaisir d’exécution évident ren-daient le tout magistral. Les an-ciennes compositions semblaient particulièrement à leur avantage avec le groove accru. Effet de surprise ou simple question d’ha-bitude, elles avaient parfois plus d’impact que les nouvelles, ceci dit sans rien enlever à Au pays de la liberté et Serpents et échelles, particulièrement enlevantes. Nos jambes se sont dégourdies pour les dernières pièces : pas d’âge pour se déhancher, et pas de limites aux tropiques!

Séducteur néL’agitation qui régnait au parterre laissait présager que Damien Robitaille était fort attendu. Le 11 avril dernier, à la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, il prouvait à un public varié (quelques enfants, hommes, femmes... en fait, sur-tout des femmes) que les rythmes chauds n’ont pas de frontières, surtout pas quand le vrai printemps se fait attendre sous nos latitudes.

Justine Pomerleau-Turcotte

Trainspotting

Le mal du paysL’Écosse des années 80, c’est celle de la honte où les jeunes ne trouvent pas leur place et où le sentiment d’être colonisé pue au nez. Entre le mépris de cette société et une ardente fierté identitaire semi-consciente, Trainspotting propose une descente aux enfers pour essayer de se retrouver.

Marie-Claude Savoie

Pourquoi les gens deviennent junkie? «Pour qu’on leur crisse

la paix et le silence!» Mark Renton est l’un d’eux. Il est sans emploi, mais surtout accro à l’héroïne, tout comme le reste de sa bande d’amis. Il expose leur quotidien perdu dans un tourbillon d’aiguilles et de fluides qui alimentent une soif de vivre mise en veilleuse. Sans pu-deur, dans un humour grinçant et un langage ordurier, il nous plonge dans un univers volontairement

coupé d’une réalité trop triste pour l’attaquer de front.

Le défi était de taille. La version cinématographique culte de Trains-potting par Danny Boyle marque l’imaginaire depuis dix-sept ans. Comment faire revivre cette histoire malaisante? Comment nous faire redécouvrir le récit d’Irvine Welsh?

Tout simplement grâce à des comé-diens de talent qui rendent plus

Trainspotting, du collectif FIX, est présentée jusqu’au 27 avril au théâtre Premier Acte.PHOTO : COURTOISIE, GABRIEL TALBOT LACHANCE

Trois murs de papiers se déplacent selon les passages, encadrent l’ac-tion des artistes comme le qua-trième mur et au-delà, sur scène avec les autres, les cachent.

Enfin, l’homme-public surgit, un ballon faisant office de visage, et suivent une multitude de bons-

hommes de papier à tête d’hélium poussés par le vent. Un public vient à notre rencontre, autre public à la fois participant par l’entremise d’Éric et assistant par notre fonc-tion propre. Et nous applaudis-sons Karine Ledoyen pour son attention double : dans le propos et dans la forme.

réels que jamais la dépendance et l’abandon de soi dans une adaptation théâtrale de Wajdi Mouawad et Martin Bowman qui fait jaillir l’essence même de l’his-toire : la honte de l’Écosse et la quête identitaire d’une jeunesse laissée à elle-même. Une réalité qui nous est shootée comme un fix, sans lourdeur moralisatrice.

Lucien Ratio, qui incarne avec brio le rôle de Mark Renton, et ses compagnons de scène nous livrent des performances vraies, mais surtout touchantes. Tout est à vif, sans être surjoué. Claude Breton-Potvin (Alison ) nous glace le sang avec les cris d’une mère désemparée qui déchire le cœur. Jean-Pierre Cloutier nous présente un Tommy naïf et attachant, tandis que Charles-Étienne Baulne nous trouble par son interprétation de Begbie, un personnage d’une violence indéchiffrable.

Bien que quelques longueurs se glissent ici et là et que des personnages comme Sick Boy ( pourtant essentiel au récit original ) auraient pu être rayés de la production, la mise en scène de Marie-Hélène Gen-dreau clôt comme une tonne de briques la saison du théâtre Premier Acte.

Page 13: Impact Campus 16 avril 2013

AH ! LA BOUFFE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 201314

Ah ! la bouffe FAIBLE PAS CHER

MOYEN

SORTIE DU MOIS

QUALITÉ GÉNÉRALE

BON

EXCELLENT

BUDGET

ON AIME

AIMEMOINS

Rendez-vous chez Benoît

@ImpactCampus

impactcampus

PHOTO : MARIE-CLAUDE SAVOIE

iX pour Bistro

Limoilou devient de plus en plus un quartier gastronomique audacieux et diversifié à Québec. iX pour Bistro vient confirmer cette nouvelle répu-tation avec sa cuisine américaine complexe offerte dans une ambiance décontractée et amicale.

Marie-Claude Savoie

Le petit local aborde une allure très simple avec ses murs peints

d’ardoise où l’on peut consulter le menu et une partie de la carte des alcools. La cuisine est ouverte et on peut y voir Benoît, le proprié-taire, s’amuser aux fourneaux. Ce soir-là, le restaurant pouvant accueillir une vingtaine de gour-mands n’en accueille que quatre. Ainsi, notre hôte joue les rôles de cuisinier, de serveur, de plon-geur… bref, il fait tout. En fait, il n’a tout simplement pas d’employés ! Impressionnant, vu le menu com-plexe qui nous est offert.

D’ailleurs, ne sachant quoi choisir comme entrée, nous nous en remettons entièrement à Benoît

pour le choix des plats. Il nous sert alors une assiette dégusta-tion de l’ensemble de son choix d’entrées du soir. Elle est com-posée de champignons funghi ai vino blanco, de pétoncles Céline, de roulés de porc effiloché et de prosciutto et de petites portions de soupe à l’oignon. Un véritable délice, la soupe est rehaussée de crème pour ainsi rendre le bouillon maison d’une douceur à faire fondre nos cœurs, littérale-ment. Le propriétaire nous avoua par la suite détenir cette recette de sa mère !

Déjà sous le charme de ses ta-lents culinaires, nous sommes curieuses à l’arrivée des plats

principaux. La première assiette est composée d’une poitrine de canard au cari rouge accompa-gnée de quinoa crémeux et légè-rement épicé, d’asperges et d’une tranche de poivron rôti. La pièce de viande apprêtée avec soin est bien rehaussée d’une petite sauce sucrée qui contraste bien avec le quinoa qui pique le palais en fin de bouche. Un plat bien équilibré.

Le second plat qui nous est sug-géré est les côtelettes d’agneau. Elles sont assorties à une purée de courge citronnée très lisse et déli-cate et des mêmes légumes que la précédente assiette. Au fait, les asperges et le poivron sont d’une cuisson exquise ! Pour ce qui est

de l’agneau, il est juteux et juste assez rosé pour garder une belle tendreté.

Rassasiées, Benoît vient s’assurer que nous avons toujours de la place pour le dessert. Impossible de décliner l’appel du sucre après un menu aussi réussi et puis de toute façon, la « Signature foie gras » avait capté mon attention dès mon arrivée : je me dois d’y goûter ! La création du chef est audacieuse, assez pour apeurer certains gourmands, aux dires de notre hôte. Eh bien, si vous qui lisez ceci avez déjà décliné ce dessert… Quelle erreur ! Léger comme un nuage, il se compose de deux minces tranches de miche de pain imbibées de crème et liées par une couche d’un mé-lange de cassonade et de quinoa croustillant. Pour ce qui est du foie gras, il est minutieusement sau-poudré sur le dessus. Une façon toute simple et savoureuse de clore ce copieux repas.

Benoît, le polyva-lent et talentueux propriétaire

Qui dit cuisine ouverte, dit être imprégné d’une odeur de bouffe

Excellent

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SCIENCES ET TECHNO | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 16 AVRIL 2013 15

Sciences et techno

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, ELZA FIÚZA/AGENCIA BRASIL, CREATIVE COMMONS

Pas d’évolution du virus vers une transmission interhumaine

Grippe H7N9 :

Le bilan des personnes infectées par le virus de la grippe H7N9 s’alourdit chaque jour, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se veut rassu-rante et affirme que, pour le moment, il n’y a pas eu de mutation du virus favorable à une transmission interhumaine.

Élise Magnin

La souche H7N9 du virus de la grippe aviaire a fait de nouvelles

victimes en Chine. Cette version du virus, comme des dizaines d’autres, possède à sa surface deux pro-téines externes, l’hémagglutinine ( la lettre H) et la neuraminidase (N), composants lui permettant de s’amarrer à une cellule et de l’in-fecter. Avec 16 formes différentes d’hémagglutinine et 9 de neura-minidase, il existe de nombreuses combinaisons toutes présentes dans le monde animal, en particu-lier chez les espèces aviaires; les oiseaux et les volailles constituent donc le premier vecteur de propa-gation du virus. De plus, le H7N9 a la particularité de posséder intrin-

sèquement les éléments lui per-mettant de s’attacher aux récep-teurs qui sont utilisés de manière préférentielle par les virus humains.

Découvert au début du mois dans la région de Shanghai, le virus H7N9 a, à ce jour, infecté 38 per-sonnes dont 10 sont décédées. En effet, ayant acquis une mutation lui permettant de se transmettre à l’homme, H7N9 a ainsi passé la bar-rière de l’espèce.

La difficulté de contenir la propa-gation du virus réside dans le ca-ractère non létal de l’infection des volailles par le H7N9, compliquant sa détection: les agriculteurs ne

s’aperçoivent donc pas que les éle-vages sont contaminés, facilitant ainsi la diffusion du virus. De plus, la densité humaine du continent et les modes de vie - les habitants ont l’habitude de vivre avec des volailles au sein de leur maison - ont permis un rapide passage de l’animal à l’homme. Cette transmis-sion se ferait vraisemblablement à partir de particules aériennes pro-venant de poussières de fientes contaminées par le virus ou par contact avec des animaux infectés, comme tel a été le cas pour le virus H5N1 en 2001.

Très concentré dans l’air, le H7N9 entraîne au départ une grippe

classique dégénérant dans la majorité des cas en pneumonies, accompagnées de fièvre, toux et essoufflement. Pour le moment, il n’existe pas encore de preuve attestant d’une transmission d’homme à homme. En effet, « même si nous ignorons l’origine de l’infection, pour l’heure il n’y a pas de preuve d’un tel type de transmission de la souche H7N9 de l’influenza aviaire », a déclaré lors d’une conférence de presse le représentant de l’OMS en Chine, Michael O’Leary.

Les foyers d’infection sont loca-lisés et ponctuels chez l’homme, mais une mutation du virus favo-rable à une transmission interhu-maine reste possible à tout mo-ment, ce qui pourrait déclencher une pandémie.

Dix ans et 800 morts après l’épi-démie du SRAS ( syndrome res-piratoire aigu sévère ), le trauma-

tisme demeure. Pékin avait alors été critiqué pour avoir tardé à donner l’alerte et tenté de dis-simuler l’ampleur de l’épidémie. Se sachant observées, les auto-rités de Shanghai ont donc pris des mesures préventives : abat-tage d’élevages de volailles, fer-meture de marchés aux volailles et des volières du zoo, inter-diction de courses de pigeons voyageurs et de vente d’oiseaux d’agrément. Face au H7N9, le ministère de la santé chinois a promis « d’entretenir des canaux de communication et d’informa-tion avec l’OMS ainsi qu’avec les pays et les régions concernés, et de renforcer les mesures de sur-veillance et de prévention ».

De plus, l’agence chinoise du médicament a autorisé la mise au point d’un vaccin contre le H7N9 et celui-ci devrait être disponible avant le milieu de l’année.

Un pas vers une obligation écologiqueUne ville californienne envisage une mesure qui fait beaucoup de bruit : im-poser la pose de panneaux photovoltaïques sur les maisons nouvellement construites.

Catherine Gilbert

Vous vivez dans une ville où il fait toujours beau, où le soleil

est présent du matin au soir et vous cherchez un moyen d’être écologique? Lancaster, une ville californienne au cœur d’une ré-gion désertique, a trouvé la solu-tion. Elle va imposer la pose de panneaux photovoltaïques sur les maisons nouvellement construites. Il y a 2 ans, le maire, R. Rex Parris, a décidé que sa ville allait devenir la

capitale mondiale du soleil. «Nous voulons être la première ville pro-duisant plus d’électricité venant de l’énergie solaire que ce que nous consommons», explique-t-il. Pour ce faire, il doit munir la plupart des toits des maisons et des stationnements de panneaux solaires pour produire 126 mé-gawatts d’énergie solaire. Actuel-lement, la ville ne génère que 39 mégawatts et 50 mégawatts

seront bientôt disponibles grâce à de nouvelles constructions. Pour atteindre les mégawatts manquants, il exige que toutes les nouvelles constructions soient équipées de panneaux. Ensuite, il impose une capacité minimum de 1 à 1,5 kW selon la superficie du terrain. Les propriétaires de ter-rain pourront se regrouper pour construire une centrale commune à plusieurs maisons.

Par contre, selon Green Tech Media et Green Technica, l’indus-trie du bâtiment n’est pas favo-rable à cette initiative. En effet, cette obligation ferait grimper les coûts reliés à la construction des bâtiments.

Déjà commencéBien que ce règlement soit nou-veau, la ville de Lancaster s’est déjà équipée de centrales so-laires pour alimenter l’hôtel de ville et de nombreux bâtiments résidentiels ou industriels. La ville espère générer des écono-mies et des revenus de 1,5 million de dollars par an.

Côté environnement, c’est un pas immense pour sa sauve-garde. Un projet d’une telle envergure serait-il possible au Québec et est-ce que les gens seraient intéressés d’investir pour finalement avoir une facture d’Hydro-Québec moins élevée ? Cela pourrait être une bonne idée d’inclure l’idée dans les promesses électorales lors des prochaines élections.

La machine qui lisait les rêves | 16

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La machine qui lisait les rêvesPouvoir visualiser le contenu des rêves... Une équipe de chercheurs japo-nais a tenté de rendre tangible ce qui sonne pour l’instant comme une pure science-fiction. Les scientifiques ont réussi à décoder les rêves d’un groupe de bénévoles et mis en évidence quand ils rêvaient de choses telles que des voitures ou des femmes. Il s’agit de la première « lecture de l’esprit», où la technologie parvient à recréer des images à l’aide d’un logiciel qui n’utilise rien d’autre que des scans du cerveau.

RésultatsL’équipe rapporte que, bien que quelques-uns des rêves étaient hors de l’ordinaire, la majorité rela-tait des expériences banales de la vie quotidienne.

D’après les témoignages recueillis, l’équipe du Pr Katamani a choisi 20 larges catégories regroupant les thèmes les plus fréquents, tels que «voiture», «homme», « informa-tique». Par exemple, des thèmes comme «clé» et «marteau» ont été classés sous «outil ». Puis des photos représentant chaque catégorie ont été sélectionnées. Les participants étaient ensuite invités à visionner les images alors que leur cerveau était scanné une seconde fois.

En comparant la deuxième série de données sur l’activité du cer-veau avec les enregistrements effectués juste avant le réveil des volontaires, les chercheurs ont pu identifier des modèles distincts dans trois régions clés du cerveau. Ces régions nous aident à traiter ce que nos yeux voient.

Ils ont également conclu que l’activité présente dans un certain

Le Professeur Yukiyasu Kami-tani et ses collègues du labo-

ratoire de neurosciences compu-tationnelles de l’Institut japonais de recherche en télécommuni-cations avancées ( ATR ) à Kyoto ont récemment publié dans la prestigieuse revue Science une expérience surprenante. Ils jugent celle-ci déterminante pour pou-voir percer l’état psychologique de certains patients, ou déceler des maladies mentales.

MéthodeDepuis une décennie, le cher-cheur japonais met au point des algorithmes informatiques vi-sant à identifier ce que les gens pensent, rêvent ou regardent. Dans un article de 2005, il rappor-tait la création d’un programme informatique visant à associer des modèles d’activité cérébrale enre-gistrés au cours d’une imagerie par résonnance magnétique fonc-tionnelle ( IRMf ) avec des stimuli visuels spécifiques.

Récemment, l’équipe nippone a scanné les cerveaux de trois volon-taires de sexe masculin alors qu’ils

dormaient pour suivre l’évolution de l’activité qui pourrait être liée au contenu de leurs rêves. Ils ont également suivi les motifs élec-triques dans les ondes cérébrales des participants, afin de pouvoir les réveiller chaque fois que les signaux indiquaient qu’ils avaient commencé à rêver. Chaque fois que les volontaires étaient ré-veillés, ils devaient indiquer ce à quoi ils étaient en train de rêver avant de pouvoir se rendormir.

Tous ceux qui ont déjà passé une IRM savent que le fort claque-ment causé par les vibrations des bobines de métal de la machine n’est pas propice au sommeil. Néanmoins, les bénévoles por-taient un casque anti-bruit et anti-vibrations, et ont tout de même réussi à somnoler.

La IRMf mesure les flux sanguins du cerveau, et est ainsi censée re-fléter l’activité neuronale. Les cher-cheurs ont également utilisé un électroencéphalogramme (EEG) pour suivre l’activité électrique.

Plutôt que d’attendre que les participants entrent dans le stade paradoxal du sommeil –stade qui se caractérise par le mouvement rapide des yeux et de longs rêves bizarres et narratifs – l’équipe a profité des hallucinations fréquentes qui se produisent pendant le début du sommeil. À ce stade, les personnes ne savent sou-vent même pas qu’elles sont déjà endormies.

Lorsqu’une ondulation de l’acti-vité de l’EEG suggérait la pré-sence probable d’hallucinations, et donc un passage de sommeil léger à plus profond, les cher-cheurs réveillaient les sujets et leur demandaient de décrire ce qu’ils avaient « vu ».

Le processus a été répété au rythme de 3 séances d’une heure pendant 10 jours, jusqu’à ce que 200 rapports soient recueillis auprès de chacun des « cobayes ».

Valérie DésyroyChef de pupitre science et techno

nombre de régions du cerveau jouant un rôle plus spécialisé dans le traitement visuel (par exemple, en nous aidant à reconnaître les objets ) varie grandement en fonc-tion du contenu des rêves.

Enfin, ils ont construit un modèle informatique qui pourrait prédire si oui ou non chacun des thèmes sélectionnés était présent dans les rêves des bénévoles.

Le Pr Katamani explique ainsi qu’il parvient à prédire si, par exemple, une femme est présente dans un rêve avec une précision de 75 à 80%!

Lors de la conférence annuelle de la Société pour les Neurosciences la semaine dernière, il rajoutait que ses résultats indiquaient que les tendances de l’activité dans les zones visuelles du cerveau sont les mêmes, que l’on soit éveillé ou en train de rêver.

PerspectivesAinsi, en utilisant une base de don-nées d’images suscitées en fonc-tion de l’activité cérébrale et un algorithme de reconnaissance de forme, nous pourrons potentiel-lement lire, ou plutôt décoder le rêve qu’une personne est en train de faire ! L’étude réalisée se limite à décrypter uniquement des caté-gories de base, mais le Pr Katamani est confiant que la méthode pour-rait être étendue à des aspects plus dynamiques et plus émotionnels.

Les auteurs de cette étude es-pèrent que la technique pourra être appliquée à la recherche cli-nique. Par exemple, elle pourrait venir en aide aux personnes en proie aux cauchemars fréquents.

Elle pourrait également être à l’ori-gine de futurs travaux portant sur la commande de machines par la pensée, un thème de recherche très prisé au pays du soleil levant.

Le Pr Katamani explique ainsi qu’il parvient à prédire si, par exemple, une femme est présente dans un rêve avec une précision de 75 à 80 % ! L’étude réalisée se limite à décrypter uniquement des catégories de base, mais le Pr Katamani est confiant que la méthode pourrait être étendue à des aspects plus dynamiques et plus émotionnels

Le Songe de Tartini par Louis Léopold Boilly, 1824 | PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE

Un médecin observe les images d’un cerveau obtenues par ERM | PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, SETH ROSSMAN, CREATIVE COMMONS

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En tête du marathon nord-américain de faible consommation d’essenceDu 4 au 7 avril se tenait pour une 7e année consécutive l’Éco-marathon Shell des Amériques, une compétition qui vise à dessiner, fabriquer puis tester des véhicules à faible consommation d’essence. Ici, ce n’est pas la vitesse, mais la distance qui compte !

L’évènement suscite le débat sur l’avenir de la mobilité et motive les jeunes ingénieurs à repousser les limites de l’efficacité énergétique.

Au total, c’est environ une tren-taine de délégations d’étudiants de niveau secondaire, collégial et universitaire qui se sont affron-tées sur un circuit urbain spéciale-ment conçu pour l’événement au centre-ville de Houston ( Texas ). Essence, diesel, gaz de pétrole liquéfié, hydrogène, énergie solaire, batterie... Les équipes peuvent sélectionner la source d’énergie de leur choix, tout ce qui compte étant de faire le plus de kilomètres possible tout en consommant le moins de carbu-rant possible.

L’Université Laval fracasse son recordAprès ses victoires de 2009, 2010 et 2011, l’équipe Alérion Super-mileage de l’Université Laval a pour une 4e fois dominé la com-pétition, en parcourant un in-croyable 3587 miles avec un seul gallon d’essence ( 1525 km/l ). La quinzaine d’étudiants en génie mécanique de la Faculté des sciences et de génie a ainsi devancé de près de 1300 mil/gal ( 553 km/l ) l’ ancien record de l’école secondaire Mater Dei ( In-diana ), qui avait remporté la com-pétition de 2012. « La victoire de l’Université Laval est vraiment re-marquable et souligne l’étendue des progrès dont peuvent béné-ficier nos propres voitures et camions en matière d’économie de carburant », a déclaré la pré-sidente de Shell Canada, Lor-raine Mitchelmore. « Des équipes dévouées d’élèves du secondaire et d’étudiants universitaires nous étonnent chaque année par leur progrès donnant lieu à des amé-liorations sans précédent en économie de carburant », a-t-elle ajouté.

Même si le record mondial de 8914 mil/gal ( 3790 km/l ), établi en 2003 par une équipe fran-çaise, demeure, cette victoire est particulièrement motivante pour l’équipe Alérion. En effet, l’année dernière la délégation lavalloise

avait dû renoncer au podium en raison de difficultés techniques. Philippe Bouchard, chef et porte-parole de l’équipe, explique que les déceptions de 2012 ont mo-tivé l’équipe à revenir en force au lieu de la désillusionner.

La seconde place est revenue à l’équipe de Mater Dei, avec un parcours de 2308 mil/gal ( 981 km/l ), mais celle-ci repart avec la médaille d’or pour la catégorie « concept urbain », grâce à un ré-sultat fameux de 849 mil/gal ( 360 km/l ).

Les filles au rendez-vous !Depuis 2010, la seule équipe féminine de la compétition pro-venait de l’école secondaire Sho-pGirls, à Granite Falls ( État de Washington ). En 2013, elles ont enfin des compétitrices : l’équipe Under The Hood, des étudiantes de la St Scholastica Academy ( Covington, Louisiane ). Celles-ci ont été accueillies chaleureuse-ment, puisque les vétérantes les attendaient avec des cadeaux et des surprises ! Zéro rivalité fémi-nine ici, puisque la chef de Shop-Girls déclarait qu’elles étaient ra-vies d’avoir de la compagnie fémi-nine pouvant collaborer à prouver à leurs acolytes masculins qu’elles pouvaient être une menace sé-rieuse dans une épreuve normale-ment largement dominée par les hommes.

Pas toujours facile !Dans ce type de compétition, nombreux sont les pépins qui peuvent survenir, comme en témoigne l’expérience de l’Uni-versité del Valle, au Guatemala. Des restrictions de la compagnie

aérienne ont obligé l’équipe à acheminer sa voiture sans moteur ! Heureusement, les étudiants de l’école Schurr ( Montebello, Cali-fornie ) ont généreusement offert un autre moteur, ainsi que des pièces de rechange.

Afin de s’assurer que les normes de sécurité et que toutes les exi-gences techniques étaient res-

pectées à la lettre, ce sont les ingénieurs spécialisés de la firme Michelin qui se sont chargés de cette mission. Par exemple, l’équipe de la St Thomas Academy ( Mendota Heights, Minnesota ) a pu parcourir plus de 1000 miles ( 1609 km ) en route pour Houston avant de découvrir que son véhi-cule était 10 cm trop long !

Pour ceux qui souhaitent avoir da-vantage d’informations, comme la liste complète des résultats des compétitions américaines en 2013 ou les autres Shell Éco-ma-rathon ( Europe et Asie ), le site www.shell.com/ecomarathon est très complet. Les actualités de l’équipe lavalloise sont ici : http ://alerionsupermileage.ca/.

Université Laval

Maya BernardLe véhicule d’Alerion Supermileage en 2011 | PHOTO : COURTOISIE, ALÉRION SUPERMILEAGE

L’équipe Alérion Supermileage a pour une 4e fois dominé la compétition

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Sports

Un veston vert sur un nouveau continentPHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, GARBER, CREATIVE COMMONS

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En défaisant l’Argentin Angel Cabrera en prolongation di-

manche, Adam Scott est devenu le premier Australien à enfiler le prestigieux veston vert. Le golfeur âgé de 32 ans a calé un roulé pour l’oiselet au deuxième trou de la prolongation pour rem-porter le premier tournoi majeur de sa carrière.

Les deux joueurs ont offert un spectacle digne des grands évè-nements sur le dernier trou de la quatrième ronde. Scott, qui était dans l’avant-dernier groupe, a réussi un oiselet grâce à un roulé de 20 pieds pour se donner une avance d’un coup alors que Ca-brera était tout juste derrière dans l’allée. L’ex-vainqueur du Tournoi des Maîtres a ensuite épaté la galerie en mettant son approche à trois pieds de la coupe et a en-suite forcé la prolongation avec son oiselet. Scott et Cabrera ont terminé les 72 trous avec un cu-mulatif de -9.

Scott est finalement récompensé pour ses succès obtenus lors de la dernière ronde du Tournoi des Maîtres. Lors des trois dernières rondes finales de ce tournoi, l’Aus-tralien affiche un cumulatif de -14, ayant remis une carte de 69 lors de la présente édition, de 66 l’an dernier et de 67 en 2011, alors qu’il

avait fini tout juste derrière le vain-queur Charl Schwartzel.

En quatre rondes, il n’a commis que cinq bogueys et un double boguey. Il a souligné, après son triomphe, qu’il a été inspiré par un autre golfeur australien qui a passé si près de l’emporter à quelques reprises au Tournoi des Maîtres, Greg Norman. Scott a montré un jeu solide, calant les roulés au bon moment et montrant un peu plus de cran et d’émotion qu’on ne l’avait connu aupara-vant. Son cadet, Steve Williams, a sûrement aidé au passage, lui qui portait le sac de Tiger Woods lors de 13 de ses 14 victoires en tournois majeurs.

Tricherie ou erreur involontaire?Le tigre a terminé à égalité au qua-trième rang à -5, mais ce n’est pas cela qui marquera ce plus récent passage du golfeur numéro un au monde à Augusta. Vendredi, le gagnant de quatre vestons verts a reçu une pénalité de deux coups et Woods aurait pu être disqualifié si ce n’était pas de la clémence des organisateurs. Celui qui a 14 vic-toires majeures à son palmarès a envoyé son troisième coup à l’eau au 15e trou de sa deuxième ronde.

Il a décidé de jouer son cinquième coup (un coup de pénalité pour

balle à l’eau ) du même endroit. Woods a contrevenu au règlement lorsqu’il a reculé de deux verges pour se donner un allègement favorable puisqu’il trouvait que la zone où il devait laisser tomber sa balle était humide.

Pourquoi Woods aurait-il donc été disqualifié? C’est parce qu’il a signé une carte erronée en inscri-vant un 6 au 15e trou de sa ronde de vendredi alors qu’il aurait dû y ajouter un coup pour son allège-ment. Le comité décisionnel a ap-pliqué un règlement qui donne le bénéfice du doute au joueur dans une situation où celui-ci ne serait pas conscient qu’il enfreint le code du golf.

Entre vous et moi, le meilleur gol-feur au monde doit connaître le livre des règlements mieux que les officiels eux-mêmes, d’où le fait que plusieurs anciens du cir-cuit de la PGA auraient souhaité que Woods se retire lui-même du Tournoi des Maîtres, malgré la décision prise par le comité déci-sionnel.

Un top 10 aux couleurs internationalesSeulement trois Américains ont réussi à se faufiler dans le top 10 du classement final (Woods, Brandt Snedeker et Matt Kuchar ).

Le Augusta National est réputé pour son conservatisme, mais une première a quand même eu lieu lors de la 77e édition du Tournoi des Maîtres.

Christian Labarre

L’Australie était bien représentée grâce au triomphe de Scott, mais aussi en raison du troisième rang de Jason Day, qui a même été meneur pendant une partie de la ronde finale. Leur compatriote Marc Leishman a terminé à égalité au quatrième rang.

Le Danois Thorbjorn Olesen a pris le sixième rang tandis que l’Espagnol Sergio Garcia et l’Anglais Lee Westwood ont fini la compétition à égalité au hui-tième échelon.

Trente-quatre joueurs internatio-naux participaient aux rondes du week-end, ce qui constitue un re-cord pour le Tournoi des Maîtres.

Un golfeur d’outre-mer a retenu l’attention toute la semaine et re-tenez son nom: Guan Tianlang. Il est originaire de la Chine et il était le plus jeune golfeur de l’histoire à prendre part au «Masters» en raison de ses 14 ans. Malgré son âge, Tianlang a démontré un calme hors du commun même après qu’il ait reçu une pénalité de deux coups à la suite de la deuxième ronde pour jeu lent. Il s’est tout de même qualifié pour les deux der-nières rondes, et s’il maintient cette attitude, il sera à surveiller.

À l’opposé, de vieux routiers se sont illustrés lors de cette 77e édition. Fred Couples, qui est âgé de 53 ans, accusait seule-ment un coup de retard sur le meneur après deux rondes. Le gagnant de l’édition de 1992

a ramené une décevante carte de 77 samedi, mais a complété le tournoi avec un cumulatif de -1 pour finir à égalité au 13e

rang. Bernhard Langer, deux fois champion du tournoi, a terminé au 25e rang en compagnie de neuf autres golfeurs malgré ses 55 ans.

Plusieurs à revendiquer la têteSergio Garcia et Marc Leishman partageaient la tête du tournoi après les 18 premiers trous. Jason Day était seul au sommet à l’aube de la fin de semaine. Celui qui a terminé deuxième en 2011 a cédé sa place à Brandt Sne-deker et Angel Cabrera à la fin de la troisième ronde.

Le parcours Augusta National est un terrain privé situé en Géorgie. Il a été cofondé par le golfeur légendaire Bobby Jones et l’ar-chitecte Alister McKenzie en 1933. Il accueille le traditionnel Tournoi des Maîtres depuis 1934. Cet évènement est l’un des rares évènements sportifs où vous ne verrez aucun commanditaire.

Le club de golf ne s’est pas ou-vert aux changements aussi rapi-dement que le reste des États-Unis. Ce n’est que depuis huit mois qu’il y a des membres du sexe féminin et elles ne sont que deux, dont l’ex-secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice. Il a fallu attendre jusqu’en 1990 avant de voir un golfeur noir être intronisé à titre de membre du sélect parcours de golf.

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Mooseheads d’Halifax ( 58-6-4 ) contre Huskies de Rouyn-No-

randa ( 40-24-4 )

Choix d’IMPACT CAMPUS : Mooseheads d’Halifax

Ils sont simplement trop forts! Considéré comme la meilleure équipe au Canada, Halifax n’a pas encore perdu une seule rencontre lors des deux premières rondes. Avec un marqueur de 19 points en Stefan Fournier et trois de 16 points en Drouin, MacKinnon et Frk, les Mooseheads devraient pouvoir

passer en finale sans trop de diffi-culté. De plus, le gardien Zachary Fucale n’accorde en moyenne qu’un seul but par match. Les Huskies, qui ont éliminé les Remparts en cinq rencontres, pourraient créer une surprise en infligeant une première défaite aux Mooseheads, notam-ment avec des joueurs comme Sven Andrighetto qui domine le classe-ment des pointeurs en séries avec 22 points, et Nikita Kucherov qui a récolté six points lors du cinquième match de la deuxième ronde. Ha-lifax devrait l’emporter en quatre ou cinq parties.

Drakkar de Baie-Comeau ( 44-19-5 ) contre Armada de Blain-

ville-Boisbriand ( 41-19-8 )

Choix d’IMPACT CAMPUS : Armada de Blainville-Boisbriand

Cette série devrait être très égale. À la fin de la saison ré-gulière, seulement trois points séparaient les deux équipes qui ont terminé en première posi-tion dans leur division respec-tive. Avec trois joueurs dans les dix meilleurs pointeurs en éli-minatoires 2013 en Christopher

Le carré d’as est connuHuit équipes étaient toujours en vie dans les séries de la LHJMQ il y a environ dix jours. Après une deuxième ronde expéditive, il n’y a plus que quatre équipes qui vont se disputer les deux places disponibles pour la grande finale de la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec et le trophée du Président. Comme lors des autres rondes, IMPACT CAMPUS y est allé de ses prédictions.

Mathieu Turgeon

Clapperton ( 17 pts ), Marc-Oli-vier Roy ( 16 pts ) et Tommy Gi-roux ( 15 pts ), l’Armada a toutes les ressources offensives pour passer en finale. Ils devront tou-tefois se méfier de Petr Straka et Valentin Zykov qui nous ont ha-bitué à de bonnes performances.

L’expérience de l’entraîneur-chef du Drakkar Éric Veilleux sera très importante, lui qui a mené les Cataractes de Shawinigan à la victoire lors de la dernière Coupe Mémorial. Blainville-Boisbriand devrait l’emporter en six ou sept matchs.

Comment commencer sans parler de la belle séquence des

Braves d’Atlanta. Les hommes de Fredi González sont littéralement en feu. En date de lundi après-midi, les Braves ont une fiche de 11 victoires et 1 défaite, pour le meilleur dossier des ligues majeures. Justin Upton, le nouveau venu via une transaction durant l’hiver, est en train de tout casser avec ses 7 circuits, 11 points produits et une plus qu’acceptable moyenne de .348.

Il serait difficile de ne pas parler des brillantes performances des A’s d’Oakland. Serions-nous en train d’assister à un nouveau miracle de Billy Beane ? Assurément trop tôt pour l’affirmer, mais la concession de la côte ouest est en train de sur-prendre tout le monde. Menés par un groupe de voltigeurs sous-éva-lués, les A’s accumulent une fiche de 9 victoires et 4 défaites.

Ceux qui tardent à commencerAu début de la saison, il y avait de très grandes attentes sur les épaules de John Gibbons et les Blues Jays. Jose Reyes, Josh Johnson, Mark Buehrle, Emilio Bonifacio et R.A. Dickey s’amenaient via des transac-tions alors que l’on signait Melky

Cabrera à coup de gros sous. Ces joueurs étaient supposés se joindre à Jose Bautista, Brett Lawrie, Edwin Encarnacíon, Brandon Morrow et J.P. Arencibia afin de former l’une des meilleures formations des ligues majeures… du moins sur papier. La mouture tarde à prendre dans la capitale ontarienne alors que R.A. Dickey commençait la saison avec 2 défaites consécutives. En date de lundi, les oiseaux bleus ont une fiche de 5 victoires et 7 défaites. Rien n’est perdu pour les Jays, mais ils devront assurément en donner plus que cela s’ils veulent répéter les exploits de 1992 et 1993. À noter que les Jays devaient composer avec l’absence de Brett Lawrie, qui est présentement en réhabilitation suite à une blessure au niveau AA, et devront faire sans leur nouvelle sensation Jose Reyes qui s’est grave-ment blessé à la cheville. La durée de son absence est incertaine, mais on entend entre les branches que celle-ci pourrait aller jusqu’à la pause du match des étoiles.

Autre équipe, même division, les Rays de Tampa Bay sont l’une des décep-tions de l’année. Ceux que l’on voyait déjà batailler pour une place en série avec les Blue Jays n’ont qu’une maigre

fiche de 4 victoires et 7 défaites et croupissent au dernier rang de la division. Ne vendons pas la peau de la raie avant de l’avoir tué me direz-vous, mais reste qu’eux aussi devront remédier à la situation s’ils ne veulent pas voir leur saison finir en queue de poisson ( alerte aux jeux de mots ).

Mais la déception de l’année sont les Angels de Los Angeles. Verrons-nous Mike Scoscia être congédié le premier cette année? L’an dernier, les Angels avaient signé Albert Pu-jols et C.J. Wilson pour des sommes importantes. Cette année, ce fut le tour de Josh Hamilton et Tommy Hanson de s’amener dans la ville du cinéma. Malgré l’explosion du joueur de champ extérieur, Mike Trout, les Anges avaient raté de peu les séries éliminatoires. Bien décidé à ne pas répéter l’histoire, les Angels devaient et doivent encore à tout prix gagner cette année. Les propriétaires ont investi de grosses sommes sur les joueurs et attendent bien évidem-ment un retour sur leurs investisse-ments. La perte de Jered Weaver, l’un des meilleurs lanceurs des ligues majeures, pour cause de blessure sera difficile à pallier, mais il serait tout de même temps que les Angels sortent les gros canons.

Peut-être ne l’avez-vous pas remarqué avec la tempête de neige de cette fin de semaine, mais la saison de baseball des ligues majeures est bel et bien commencée depuis 2 semaines. Bien qu’il soit encore tôt pour porter des conclusions, aujourd’hui nous nous prêtons au jeu des observations et des analyses en cet embryonnaire début de saison.

Playball !

Denis-Michel Thibault

Le film 42 de Jackie Robinson, le premier joueur noir des ligues majeures, est enfin sorti. Au-delà du baseball, c’est une belle his-toire d’un homme qui a fait face aux États-Unis racistes des années 40 pour faire ce qu’il aimait vraiment. À voir!

Tom Verducci de Sports Illustrated signe un article intéressant sur les collisions au marbre avec le receveur. Il avance qu’il est temps d’interdire au joueur qui arrive du 3e coussin de foncer à vive allure sur le receveur. En espérant que le baseball majeur n’attendra pas de voir un joueur vedette être blessé avant d’agir. À lire!

Prospect Watch : Jurickson Profar, Wil Myers, Mike Zunino et Oscar Tavares sont présentement dans le niveau AAA de leur club res-pectif. Ces quatre joueurs ne font qu’attendre l’appel qui les amè-nera dans les ligues majeures. Qui sera le Mike Trout ou Bryce Harper de 2013? Le temps nous le dira…bientôt. Attention à Mike Zunino, si vous voulez mon avis.

D.-M. T

en bref

L’année dernière, Bautista a frappé 27 circuits en seulement 92 rencontres PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, INTERESTICA, CREATIVE COMMONS

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