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VOLUME 27 | N° 27 | LE MARDI 23 AVRIL 2013 VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE ! PHOTO : CLAUDY RIVARD L’ÉCRIT PRIMAL 48 : Table ronde sur l’environnement | 4 Entrevue avec Yannick Morin-Plante | 14 Tentative de trafic de bactéries | 13 Nomination de Péladeau : une bonne idée? | 6 Sondage IMPACT CAMPUS Un iPad mini à gagner! impactcampus.qc.ca

Impact Campus 23 avril 2013

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Journal des étudiants de l'université Laval

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Page 1: Impact Campus 23 avril 2013

VOLUME 27 | N° 27 | LE MARDI 23 AVRIL 2013VOTRE JOURNAL EST RECYCLABLE !

Édités pour le centenaire

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L’ÉCRIT PRIMAL 48 :

Table ronde sur l’environnement | 4

Entrevue avec Yannick Morin-Plante | 14

Tentative de trafic de bactéries | 13

Nomination de Péladeau : une bonne idée? | 6

Sondage IMPACT CAMPUS

Un iPad mini à gagner!impactcampus.qc.ca

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SOMMAIRE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 2013 3

SommaireDirecteur général : Jean-Philippe Duphily [email protected]

Directrice adjointe : Céline de Laissardière [email protected]

Rédacteur en chef : Hubert Gaudreau [email protected]

Chef de pupitre actualités : Jérôme [email protected]

Chef de pupitre arts : Miléna Babin [email protected]

Chef de pupitre sports : Raphaël [email protected]

Chef de pupitre sciences : Valérie Désyroy [email protected]

Directrice de la photographie : Claudy Rivard [email protected]

Production : Mathieu Parent Stéphanie Turgeon-Girard [email protected]

IMPACT CAMPUS1244, pavillon Maurice-Pollack, Université Laval, Québec, G1V 0A6Téléphone : (418) 656-5079Télécopieur : (418) 656-2398

Publicité :Fabrice CoulombeTéléphone: (418) [email protected]

Journalistes : Mathieu Turgeon, Marie-Claude Savoie, Mathieu Massé, Hugo Lafleur, Louis-Augustin Roy, Anne-Catherine Gagné, Pierre-Olivier Forget, Elise Magnin, Maya Bernard, Bo-ris Proulx, Raphaël Létourneau, Rosalie Readman

Photographes :Pascal HuotValere Sabatier

Correctrices :Christine HébertMarilou Cloutier

Conseil d’administrationtransitoire :Pier-Luc Gauthier, Didier Ouellet, Guillaume Arsenault, Jérémie Lebel, François Gagnon, Francis Gagnon, Carol-Anne Gauthier, François Lachance, Romain Thibaud, Camille Zawadzki

IMPACT CAMPUS ne se tient pas respon-sable de la page CADEUL (7), dont le con-tenu relève entièrement de la CADEULLa publicité contenue dans impact campus est régie par le code d’éthique publicitaire du journal qui est disponible pour consultation au: http://impactcam-pus.qc.ca/code-dethique-publicitaire

Impression: Publications Lysar inc.

Tirage: 10 000 exemplairesDépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec et Bibliothèque nationale du Canada. Impact Campus est publié par une corporation sans but lucratif constituée sous la dénomination sociale Impact Campus, le journal des étudiants et étudiantes de l’Université Laval, qui est en processus de fusion avec Réseau Radio Campus Laval afin de se regrouper sous la Corporation des Médias Étudiants de l’Université Laval.

Sports

Les blessés de la LNH | 15 PHOT

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Changing Room : laissez tomber les perruques | 8

Sciences et techno

Avril, mois du cancer | 12

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Les politiciens, tous les mêmes ? | 11

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Actualités

L’austérité budgétaire : bonne ou mauvaise idée ? | 4

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Arts et culture

Au bord de la mer, habitat des fous de Bassan, l’Île aux Oiseaux

Photo de la semaine

Valere Sabatier | Tetiaroa, l’Île aux Oiseaux ( Polynésie Française )

Histoire de promouvoir le talent photographique des étudiants lavallois, Impact campus implante cette nouvelle section qui présentera chaque semaine une nouvelle photographie. Pour avoir la chance de voir votre travail publié, envoyez vos photos à l’adresse courriel suivante : [email protected].

Il vous suffit d’identifier votre photographie d’un titre et de l’accompagner d’une brève description.

Bonne chance !

OpinionsLPU : Pourquoi pas ? | 6

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 20134

Actualités

Débat sur l’avenir environnemental du QuébecPHOTO : VALERE SABATIER

Répondant à l’appel du groupe environnemental Univert Laval, des repré-sentants de quatre partis politiques provinciaux ont débattu de l’avenir de l’environnement le mardi 16 avril dernier à l’Université Laval. Des échanges mouvementés ont pris naissance autour de la gestion des ressources non renouvelables et de la réduction des gaz à effet de serre.

Raphaël Létourneau

Cette discussion environne-mentale, qui prit la forme

d’une table ronde, accueillait Scott McKay, député de Repentigny pour le Parti québécois ( PQ ) et adjoint parlementaire au ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Amir Khadir, député de Mercier pour Québec solidaire ( QS ), Miguel Tremblay, candidat dans Laurier-Dorion pour Option nationale ( ON ) et Jean Clou-tier, chef intérimaire et candidat de Vanier-Les Rivières pour le Parti vert du Québec ( PVQ ). La Coalition avenir Québec devait initialement être représentée par Jacques Marcotte, député de Portneuf et porte-parole du

deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement, de développement durable, de la faune et des parcs, mais il s’est désisté peu avant la tenue de l’événement. Pour sa part, le parti libéral n’a pas répondu à l’invita-tion d’Univert Laval.

Les panélistes ont eu des échanges mouvementés autour de la gestion des ressources non renouvelables et de réduc-tion des gaz à effet de serre. Ces thèmes étaient tour à tour abordés quelques minutes par chacun des politiciens, avant de laisser place à une période de questions de la part du public. Toutefois, le respect des procé-

dures et des tours de parole a régulièrement fait défaut lors de certains face-à-face houleux.

Malgré un débat de plus de deux heures, les programmes en ma-tière d’environnement n’étaient pas tous clairement présentés par les formations politiques pré-sentes. Si des formations comme ON et QS ont bien illustré les ap-proches auxquelles ils adhèrent, le PVQ et le PQ ont laissé plané un flou concernant leurs positions.

Scott McKay, du Parti québé-cois, a grandement défendu et recensé les actions de son gou-vernement sur les questions environnementales, particuliè-

rement la fermeture de Gen-tilly-2, un dossier sur lequel il milite depuis près de 25 ans. « Si toute ma carrière politique se résumait à fermer Gentilly-2, je serais l’homme le plus comblé au monde », a-t-il soutenu. Cepen-dant, la ligne de parti a limité le discours de M. Mckay, ce qui a manifestement nui à son soutien de la part du public qui réclamait des réponses plus abouties de la part du représentant du gou-vernement. Ses interventions ont alors pris une tournure plus dé-fensive et mené à des prises de bec envers les autres politiciens. Offusqué par les accusations de copinage avec l’élite financière envers son parti par Amir Khadir, Scott Mackay a demandé à ce dernier de rendre public son rap-port d’impôt ainsi que celui de Françoise David pour « voir qui a des intérêts économiques impor-tants à défendre ».

Du côté du PVQ, Jean Cloutier a difficilement articulé ses idées lors du débat. Il a régulièrement passé à côté du sujet traité tout en s’égarant dans les compé-tences qui relèvent du fédéral et celles du provincial. Ayant bien peu de propositions concrètes à défendre et essayant de se dis-socier de toutes idéologies poli-tiques, le chef par intérim du PVQ a soulevé peu d’enthousiasme au sein de l’assistance. Ainsi, les autres participants et les ques-tions du public ne l’ont que très rarement visé.

Toutefois, QS et ON se démar-quaient significativement lors des débats. Cette distinction est due, entre autres, à l’élaboration de prises de positions fermes et de la présentation d’un plan global pour l’avenir de l’environ-nement au Québec.

Pour sa part, Amir Khadir a remis en question le modèle écono-mique qu’il accuse être la source des problèmes environnemen-taux. La nationalisation des res-sources naturelles est perçue comme une voie à suivre pour QS plutôt que de répondre aux lois du libre marché.

« Il faut sortir du cadre actuel im-posé à nos sociétés par une élite financière qui a le contrôle du monde politique par du finance-ment légal et illégal, et qui fait en sorte qu’on ne peut pas prendre les bons virages », a affirmé le député de Mercier.

Pour le représentant d’ON, Mi-guel Tremblay, c’est plutôt le projet souverainiste qui est à prioriser afin de pouvoir « gérer nos ressources naturelles ». La présence du Québec dans la fédération canadienne est, selon lui, l’obstacle numéro un au virage vert québécois. Il a, entre autres, soutenu la natio-nalisation des ressources en tant que mesure à mettre en place, tout comme l’électrification des transports.

« On a dit qu’on allait nationa-liser l’eau et les terres agricoles parce qu’on s’est rendu compte que lorsqu’on n’avait pas mangé depuis deux jours le déficit zéro on l’avait moins en priorité [ ... ] La considération principale, elle est environnementale et pour être capable de relever ces défis là, le Québec doit être un pays », a expliqué Miguel Tremblay.

L’événement s’est tenu en pré-vision du Jour de la Terre qui a eu lieu lundi dernier et qui a rassemblé plus de 50 000 per-sonnes dans les rues de Montréal dimanche dernier.PHOTO : VALERE SABATIER

@ImpactCampus

impactcampus

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Jérôme BoucherChef de pupitre en actualités@JeromeLBoucher

L’austérité budgétaire : bonne ou mauvaise idée ?Depuis quelques années, plusieurs pays du monde choisissent des politiques d’austérité pour pallier à leur( s ) problème( s ) économique( s ). En Europe comme en Amérique, ces politiques ne sont pas sans heurts vis-à-vis les com-munautés concernées. Est-ce que l’austérité est une bonne idée permettant de rééquilibrer les finances d’un pays ou est-ce une mauvaise idée qui ne fait que creuser encore plus un fossé entre les classes sociales ? Pour commencer, il est important de définir ce qu’est l’austérité.

Tout d’abord utilisée par l’an-cien premier ministre français

Raymond Barre pour expliquer sa politique anti-inflationniste de la fin des années ‘80, la notion d’austérité est tantôt décrite par la droite économique comme une hausse d’impôt, tantôt par la gauche comme une réduction et un plafonnement des dépenses publiques. En réalité, c’est sou-vent un peu des deux, tout ça dans le but d’en arriver à un équi-libre budgétaire, c’est-à-dire que les revenus d’un État sont égaux aux dépenses de celui-ci.

Ce qu’en pensent les économistesPour plusieurs économistes, en période de crise, augmenter les tarifs ( ou les impôts ) tout en di-minuant les dépenses, ce n’est pas très rusé. Augmenter les ta-rifs diminue grandement le pou-voir d’achat de plusieurs citoyens, surtout pour les moins nantis. Sans pouvoir d’achat digne de ce nom, les citoyens dépensent peu ou pas, ce qui fait stagner l’éco-nomie globale d’une société. Qui plus est, couper les dépenses, surtout en matière d’avantages sociaux, diminue la qualité de vie des citoyens qui sont plus à risque d’avoir des problèmes de santé ou d’être incapables de payer les tarifs qui leur sont de-mandés. L’économie d’un pays devient alors concentrée autour de quelques secteurs sûrs, ce qui diminue la diversité du por-tefeuille étatique et le rend plus à risque par rapport aux soubre-sauts de la bourse mondiale. Bien entendu, cette avenue se fait généralement au détriment des personnes les moins fortunées qui sont moins aptes à vivre avec les défauts de l’austérité.

Pour l’économiste américain ré-cipiendaire du Prix Nobel 2001 d’économie, Joseph Stiglitz, tout cela ne fait qu’aggraver le pro-blème des inégalités. « On ne parle pas seulement des inéga-lités de revenus, mais aussi de l’inégalité des chances d’amé-liorer son sort par son travail et son talent : le grand mythe au coeur du rêve américain ».

Trois moyens de passer à travers une criseReste que malgré ces doléances, la rigueur économique demeure un facteur essentiel pour l’essor d’une société, puisqu’en période d’incertitude économique, les revenus étatiques se voient gran-dement diminués. Il faut donc pallier à ce manque à gagner tout en gardant la qualité de vie louable. Trois réponses à ce pro-blème sont alors possibles.

1- Ne pas se soucier du déficit, et considérer la relance comme prioritaire ; il sera toujours temps de s’occuper des déséquilibres budgétaires. C’est souvent ce qu’on appelle « l’autre politique » deux mots qu’on prononce avec la même émotion que « grand saut dans le vide ». En clair, c’est très risqué comme approche.

2- Se fixer un cap chiffré de ré-duction du déficit et ne pas en déroger même quand l’économie ralentit. Augmenter les impôts ( et/ou les tarifs ) ou réduire les dépenses reste donc prioritaire. Et si l’économie flanche, on accroît l’effort pour parvenir à l’objectif. C’est, en somme, une politique d’austérité. Et cette austérité est d’autant plus dou-loureuse que, par ailleurs, la poli-tique monétaire n’est pas très fougueuse. Comme démontré plus haut, ce n’est pas une op-tion que l’on pourrait qualifier de rusée. C’est un peu comme si on vous suggérait de démissionner de votre emploi pour économiser sur l’essence nécessaire pour vous rendre au travail. En clair, c’est une économie directe qui touche de plein fouet les béné-fices directs et indirects.

3- Ne se concentrer que sur la ré-duction du « déficit structurel » :

celui qui n’est pas lié à la conjonc-ture. Ne pas se soucier du déficit conjoncturel. Si la croissance ralentit, on ne cherche donc pas à « compenser » les baisses de recettes ou les hausses de dé-penses. On laisse jouer les sta-bilisateurs automatiques. C’est une politique budgétaire neutre qui exige beaucoup plus d’action sur le maniement des finances publiques, mais elle demeure la moins dommageable à court, moyen et long terme.

Au QuébecIci, il semble que le gouverne-ment Marois a choisi la deuxième option en faisant payer les ci-toyens pour le marasme écono-mique actuel. Les coups de sabre dans les dépenses publiques sont marqués et diminueront for-cément les revenus de l’État qui ne sont déjà pas très élevés en ce moment.

Les chômeurs et les prestataires d’aide sociale y goûtent aussi, et ce fortement. Les coupes dans l’aide sociale s’inscrivent dans le cadre du budget déposé par le PQ le 20 novembre dernier, qui a poursuivi la politique socio-économique du gouvernement libéral précédent de Jean Cha-rest en maintenant la taxe santé et les baisses d’impôt pour les riches, tout en limitant drasti-quement les dépenses sociales. Ce sont des pans entiers des services publics qui sont main-tenant dans la ligne de mire du gouvernement péquiste. C’est sans parler du système de santé, de l’éducation et du réseau des garderies qui y goûtent fortement. Et sans investisse-ments dignes de ce nom, le Québec connaîtra forcément des pertes d’emploi reliées aux dépenses trop retenues du gouvernement.

On peut donc se poser la même question que le journaliste éco-nomique de Radio-Canada, M. Gérald Fillion : comment peut-on augmenter les taxes et les impôts, et miser sur l’austé-rité, quand la récession s’étend dans plusieurs endroits dans le monde et que les niveaux de chômage sont si élevés ?

en brefLe projet Cuisine Campus fait le plein d’appuis !

2e prix à la simulation de l’ONU 2013 pour l’UL

Jérôme Boucher

Jérôme Boucher

En ligne depuis maintenant un mois, le site officiel de Cuisine Campus obtient un franc succès. En effet, au moment de

mettre sous presse, plus de 2 000 personnes ont officiellement appuyé le projet.

L’objectif du projet Cuisine Campus est l’obtention des contrats de gestion des différentes cafétérias du campus de l’Université Laval. En effet, les contrats des gestionnaires externes des installations ali-mentaires de l’Université Laval arrivent à échéance prochainement et la CADEUL croit qu’il s’agit d’une occasion, pour la communauté universitaire, d’utiliser et de développer son savoir-faire. Actuelle-ment sous contrat avec les firmes Laliberté et Sodexo, les étudiants de l’Université Laval pourraient bénéficier de baisses de prix pour leurs repas en plus de posséder une entité leur permettant de mettre en pratique les connaissances acquises pendant leurs cours. On n’a qu’à penser aux facultés d’administration ainsi qu’à l’AGÉTAAC qui profiteraient grandement de l’acquisition d’une expertise hors-pair, offrant par la suite à l’Université une vitrine digne de ce nom.

Pour ajouter votre nom aux 2 000 déjà présents, rendez-vous au www.cuisinecampus.com

La délégation de l’Université Laval, qui représentait l’Afrique du Sud au NMUN ( National Model United Nations ) de New York

s’est vu décerner le titre de « Distinguished Delegation » ( délégation s’étant le mieux distinguéezzzzzzzzzzzzzz ), soit le 2e prix de cette compétition se déroulant entre le 24 et le 28 mars dernier.

Vingt-sept délégués issus de l’ASNUUL ( Association pour la Simula-tion des Nations Unies de l’Université Laval ) ont cravaché durement pendant quatre jours afin de défendre la position de leur pays dans cette simulation qui accueillait pas moins de 5 000 étudiants repré-sentant 340 collèges et universités.

Félicitations à la délégation de l’Université Laval qui, une fois de plus, fait rayonner la grande qualité de l’Université de par le monde !

Pensée de la semaine

« Note aux ultra-catholiques qui sont contre le mariage des conjoints de même sexe : Jésus avait deux papas, une mère porteuse et il s’en est plutôt bien tiré »

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ACTUALITÉS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 20136

Nomination de Péladeau à HQ : une bonne idée ?Rosalie Readman

Il y a eu tout un débat dans la der-nière année à savoir si les grèves

étudiantes étaient légitimes ou non. Cela n’a pas changé, à ce que je sache, le fait que le phénomène des « scabs » dans le cas d’un conflit de travail régulier est encore quelque chose à ne pas tolérer dans notre société. Petit retour historique sur le sujet, Pierre Karl Péladeau ( PKP ) a tout de même déjà profité, même éhontément profité pendant plu-

sieurs années, du fait que la loi n’était pas à jour pour contourner ce principe. En effet, maintenant avec Internet, plus besoin de franchir la porte de l’entreprise pour être le « scab » des journalistes qui étaient mis en lock-out de force par leur employeur, M. Péladeau.

Dans Super Nanny ( l’émission où des parents en difficulté ap-prennent à gérer leur enfant tur-

bulent ), on essaie d’enseigner, à la base, à ne pas envoyer des signaux contradictoires en récompensant des enfants lorsqu’ils ont des mau-vaises conduites. Il ne doit pas y avoir beaucoup de personnes au PQ qui écoutent l’émission, parce qu’on vient de nommer PKP à la tête de la plus grande société d’État du Québec.

Si seulement les lock-out qu’il faisait durer par des pratiques douteuses étaient son principal défaut. L’idée même de baisser la qualité de ce qu’on vend en pensant que les gens ne seront pas assez éveillés pour y voir une différence, c’est sa marque de commerce. Tout comme le manque de transparence et un manque de volonté envers des règles minimales. Je parle entre autres, pour ce dernier cas, du fait qu’il retire un à un tous ses médias du Conseil de presse. Or, peu importe le nombre de motions de blâme, il n’a plus à se justifier.

Je ne sais pas si vous savez ce qui se passe en ce moment à Hydro-Québec ? Sinon, le mot « bordel »

vous ferait un beau topo. Il est de plus en plus question de rentrer le vérificateur général dans l’adminis-tration, parce que celle-ci manque de transparence et que la gestion est très loin d’être optimale.

Non, Hydro-Québec n’est pas une société d’État qui va bien. L’exemple des bonus grandissants pour les dirigeants alors qu’on af-fiche de moins bons rendements en est un exemple parmi d’autres. Régler cette situation demande de la rigueur, de la transparence et un effort vers une gestion re-posant sur des « bons principes ». Comment pouvons-nous penser que PKP puisse représenter une bonne nomination en raison de ses antécédents ?

Et pensez-vous sincèrement que dans les prochains mois, quand les médias auront à sortir contre Hydro-Québec pour dénoncer de futurs problèmes, les nombreux médias de Québécor vont donner la per-mission à leurs journalistes de re-later les faits comme ils le veulent ? Faire croire que tout ce qui se rat-

tache à ton propriétaire est cute et le fun, ça passe quand c’est des re-vues à potins, la chaîne de sport qui fonctionne mal ou Star Académie, mais là, ce n’est plus juste du diver-tissement. C’EST LA PLUS GROSSE SOCIÉTÉ D’ÉTAT DU QUÉBEC ET DES MILLIARDS DE DOLLARS. Oui, je sais qu’écrire en majuscule, c’est crier, et je crie vraiment.

Il y avait d’ailleurs d’autres raisons que la nomination même qui me donnait envie de crier cette semaine. Ce qu’on nous a servi comme mau-vaises excuses pour être heureux de cette nomination : Il a renoncé à son salaire, il est nationaliste, il veut redonner aux Québécois …

En conclusion, peu importe si des critiques sont soulevées et reportées dans les médias, elles seront toujours rabaissées par le fait qu’elles proviennent d’adver-saires de M. Péladeau. Étrange-ment pourtant, je vous l’assure, si vous tendiez un peu l’oreille vous entendriez certainement les mêmes critiques chez ses propres soldats …

Opinions@ImpactCampus

impactcampus

Hubert GaudreauRédacteur en chef @hubertgaudreau

Raison #33 de mettre sur pied le LPU

Le LPU vous savez ce que c’est ? Laissez-passer universel, un

laissez-passer qui permettrait aux étudiants de l’Université Laval d’em-prunter les services du RTC ainsi que ceux du réseau de transport de la ville de Lévis sans frais, ou du moins presque. Un maigre 60 $ qui pour-rait vous ouvrir les portes du trans-port en commun. Le projet a été mis sur la glace il y a de cela deux ans, mais voilà que le nouvel exécutif de la CADEUL ainsi que l’ALIÉS le remettent sur les rails. En 2010, le RTC avait refusé l’entente en plai-dant « le manque d’équité » envers sa clientèle ...

Mettons les choses en place. Selon le site web du RTC, 33 % de la totalité des usagers est constitué d’étudiants, soit plus du tiers des clients du réseau de transport. Sur ce 33 %, enten-dons-nous qu’il ne s’agit pas entièrement d’étudiants universi-taires de l’Université Laval. C’est donc effectivement un « manque d’équité » envers la clientèle du RTC que d’offrir un Laissez-passer universel à un si faible pourcentage de sa clientèle.

Or, ce pourcentage constitue aussi une strate de la population qui est et sera élevée dans la culture du transport en commun. Les usagers qui utilisent actuelle-ment l’autobus et qui ne font pas partie de la catégorie estudian-tine ont majoritairement fait le choix d’utiliser les transports en commun. Pour la plupart, c’est un choix financier ou influencé par la conscience environnementale qui en découle. Ce n’est donc pas par obligation que ceux-ci adhèrent à un abonnement mensuel. Ce qui n’est pas le cas pour une majorité

d’étudiants, qui eux s’abonnent soit par manque de revenus, soit par obligation ou simplement parce qu’ils ne possèdent pas de permis de conduire. C’est souvent passager, et lors de leur entrée sur le marché du travail, une ma-jorité d’entre eux se procure une voiture. Il faudrait donc changer la donne. Le site Web du RTC nous fait aussi part que globalement, 55 % des usagers sont âgés entre 16 et 34 ans, ce qui démontre l’importance de la jeunesse pour

le réseau de transport. Cette der-nière, sous peu, constituera une clientèle sur le marché du travail âgée entre 35 et 44 ans, popula-tion qui actuellement s’établit à 11 % des usagers du RTC.

En permettant une plus grande accessibilité au service de trans-port en commun, le LPU pourrait faire découvrir l’autobus à une plus grande partie de la popula-tion qui en prendrait par la suite l’habitude. Après tout, ce serait

une façon écologique de sauver de l’argent et de faire un geste pour la planète.

De refuser l’implantation d’un laissez-passer semblable, ce se-rait un manque d’équité envers les générations futures. Ce serait laisser passer l’occasion idéale de changer les habitudes de la popu-lation et de démontrer les points positifs du transport en commun. Ce serait une raison de moins pour prendre le bus.

PHOTO : CLAUDY RIVARD

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 20138

Arts et cultureCritique théâtre: Hamlet | 9

Critique littéraire : Chanson Française | 10

Laissez tomber les perruquesPHOTO : CAPTURE D’ÉCRAN, IMPACT CAMPUS

« On n’est pas au théâtre ! », lance notre animatrice, Délice,

à son arrivée. Tout s’apparente à un spectacle de drag queens : la salle s’est transformée en cabaret avec une scène qui rappelle celle du bar Le Drague. Interpellant le public, Délice se moque gen-timent des spectateurs tout en présentant les personnificateurs féminins de la soirée : Rossy, Jewel, La Goglue et Praline, toutes inspirées de véritables

drag queens de Québec, que le metteur en scène, Alexandre Fecteau, a rencontrées.

Présentée sous forme de docu-théâtre, cette soirée nous dé-voile les dessous de ce monde méconnu et incompris, parsemé de paillettes et de beaucoup de maquillage. Tous les aspects sont abordés, du quotidien des personificateurs aux sacrifices qu’ils doivent faire pour vivre de

leur art et, bien sûr, tous les pré-jugés qui y sont associés.

L’expérience débute dès notre entrée dans la salle. Avant de se retrouver dans le cabaret, on passe par les coulisses. Une pe-tite pièce où se trouvent des pho-tographies et des costumes, ainsi qu’une salle de bain. Bref, une réplique d’une véritable « chan-ging room ». C’est là que la por-tion documentaire est tournée,

Changing Room

Le Théâtre Périscope se transforme en cabaret « Pénis-cock » jusqu’au 27 avril et vous invite dans l’univers exubérant des drag queens. Docu-théâtre, Changing Room ( une production du collectif Nous sommes ici ) se veut un spectacle interactif où la fiction fait bien plus que frôler la réalité.

Marie-Claude Savoie

en direct, puis projetée dans la salle. Le tout est entremêlé des fameuses performances de lip-sync humoristiques et flam-boyantes, comme Man ! I Feel Like a Woman de Shania Twain interprétée par Praline, qui ex-prime les joies d’être une femme dans un quotidien de ménagères acharnées.

Invitant plusieurs membres du public à participer au spectacle, Changing Room réussit de façon ludique et audacieuse à dresser un portait ( plutôt adouci ) du monde des drag queens. Rempli de confidences, le spectacle écrase littéralement le qua-trième mur afin de créer un spectacle convivial où l’impro-

visation rend chaque moment unique et vrai.

Une production d’une belle naï-veté qui saura vous initier à cet univers haut en couleur.

Quoi ? Changing RoomQui ? Texte et mise en scène : Alexandre FecteauOù ? Théâtre PériscopeQuand ? Jusqu’au 27 avril

L’Écrit primal est la face reliée et cartonnée du Cercle d’écri-

ture de l’Université Laval ( CEULa ), qui vogue depuis 1986. La revue « répond à un manque important auprès de la relève : celui du palier [ entre ] le monde amateur et le monde professionnel », selon son dernier directeur, Éric Leblanc. En outre, elle « permet à de jeunes écrivains de côtoyer pour la pre-mière fois des écrivains reconnus du milieu » ( ici Naïm Kattan, Lise Gauvin, etc. ).

Camus, dont l’œuvre est abon-damment lue, immensément

connue, souvent enseignée, L’Étranger en tête, avait tout pour attirer de nombreux aspirants. Celui qui a remporté le premier prix du concours d’écriture, Cédric Panos, a touché à la contrainte du nobélisé par la bande des thé-matiques particulières : « C’est drôle parce que, si l’inspiration de départ était effectivement Camus, [ … ] j’ai écrit Larry Ras-mussen davantage sous l’inspi-ration de Robert Walser et de sa Petite prose. Disons que je me suis laissé aller entre le style de Walser ( malgré que ça ne lui ressemble pas vraiment en bout de ligne )

et le thème de l’étrangeté face au monde, qui n’est pas exclusif à Camus. » La plus populaire des thématiques aura été « Antago-niste et antihéros ». Panos ajoute, blagueur : « Pour être bien cer-tain que le texte soit lié à Camus, bref par acquit de conscience, j’ai changé le nom d’un personnage pour celui d’une anagramme d’Al-bert Camus. »

Construction du numéro 49 sur Gabrielle Roy et l’imaginaire des femmes, auteure et thème dési-gnés du prochain festival Québec en toutes lettres ( dont l’appel de

L’Écrit primal 48Sous le compte rond du centenaire de naissance d’Albert Camus, L’Écrit primal 48 a été lancé le 17 avril.

Louis-Augustin Roy

texte est encore ouvert jusqu’au 30 avril ), qui sortira des presses en octobre; assemblée générale sous peu pour les nouveaux inté-ressés ; présentations d’ateliers divers pendant deux semestres

dès l’automne ; commencement des préparatifs pour la 50e édition de la revue à voir le jour en avril 2014 : les équipes du CEULa et de L’Écrit primal n’auront pas de quoi chômer dans la prochaine année.

Lancement

[ ... ] cette soirée nous dévoile les dessous de ce monde méconnu et incompris

De gauche à droite : Cédric Panos ( 1er prix ), Cyril Schreiber ( 2e prix ), Marie-Laurence Trépanier ( 3e prix ) PHOTO : CLAUDY RIVARD

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 2013 9

L’exposition La rencontre de l’Autre a choisi comme vecteur

d’explication de cette richesse les rituels de la Côte d’Ivoire. Les photos d’Issam Jezly viennent mettre en valeur divers éléments présentés dans une série de vidéos en continu, diffusés dans l’exposi-tion. Ses photos ont une présence indéniablement chaleureuse, ac-compagnée d’une solennité qui contribue à nous faire comprendre tout le prestige et le mysticisme de ces rituels. Plusieurs photos cadrent des personnages clés de certains aspects de la vie religieuse de la région, qui ont été imprimés grandeur nature. La grandeur des photos et les regards perçants pris sur le vif, dirigés droit vers le spec-tateur, donnent l’impression que l’exposition est habitée.

L’exposition contient aussi plusieurs objets significatifs qui nous aident à saisir le côté très concret de ces pra-tiques, des expériences communes qui sont souvent centrées sur des objets tangibles et simples. L’expo-sition explique très rapidement plu-sieurs concepts généraux, comme le terme animisme ( et ses faiblesses selon les sciences religieuses ) et les différentes sous-catégories, qui sont séparées selon la perception de leur rôle et de leur importance face à la nature. Les explications fournies sont claires et aident à la compréhension des concepts présentés.

La plus grosse faiblesse de l’exposi-tion vient des vidéos. Commençons par le positif : normalement, les vidéos présentés dans des expo-sitions peuvent créer un effet de

détachement. Les prises de vue plan buste, la candeur et le ton sans filtre des habitants de la Côte d’Ivoire défont complètement cet éventuel détachement. Le sentiment que l’on partage une vraie discussion, que l’on reçoit une confidence d’un autre être humain, nous surprend. Les faiblesses précédemment men-tionnées viennent de la prise de son crue des vidéos, qui ne favorise pas la compréhension, déjà que l’ac-cent nécessite une courte période d’adaptation. Autre point déran-geant, les vidéos sont accompagnés d’une seule pièce à la harpe solo : A Bird Came Flying de Anne van Schothorst, qui n’a aucun lien avec le thème de l’exposition, ni des vidéos. La pièce dure entre 3 et 4 minutes, ce qui peut donner un nombre consi-dérable de répétitions dans une

Altération et altéritéLa compréhension de la différence est source d’ouverture sur l’extérieur. Ce genre de phrase, trop souvent entendu, a le vilain défaut de cacher derrière des termes génériques la réalité du monde, le foisonnement d’un océan de particu-larités qui ont un sens crucial pour les individus qui les créent et les maintiennent.

Hugo Lafleur

heure de vidéos. Ce problème est particulièrement dérangeant lorsque les vidéos montrent des scènes de rituels accompagnées de musique; il y a choc entre les deux.

L’exposition est, malgré cela, une entrée en la matière intéressante, qui peut expliquer assez rapide-ment plusieurs concepts religieux, surtout si vous omettez les vidéos. Si vous avez plus d’une demi-heure, le visionnement des vidéos est malgré tout recommandé. Il vous permet de mieux saisir l’importance de la tradition orale, élément parti-

culièrement étranger à notre culture basée sur les sciences et l’acadé-misme et de prendre contact avec la candeur et la noblesse de cette culture. Sachez toutefois que vous risquez d’être pris avec des traits de harpe dans la tête pour la journée.

Quoi ? La rencontre de l’AutreQui ? Un groupe d’étudiants de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Univer-sité LavalOù ? Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins ( local 2470 )Quand ? Jusqu’au 3 mai

PHOTO : PASCAL HUOT

PHOTO : COURTOISIE, NICOLA FRANK VACHON

Le roi est mort. La reine se re-marie… avec le frère du roi. Le

Prince Hamlet ne peut tout simple-ment pas le concevoir. Un soir où il rencontre le spectre de son père, il entrevoit les véritables raisons de sa mort. Il ne peut alors que s’en-gager dans un chemin qui mènera à son trépas.

La mise en scène de Marie-Josée Bastien est très rythmée, et le décor, des plus sombres. Les élé-ments de ce dernier sont quant à eux très bien utilisés. On peut noter d’emblée les balançoires utilisées de manière symbolique tout au long de la pièce. Plusieurs composantes changent de formes : un banc devient un cercueil, par exemple. Malgré le côté très sombre et la mort omniprésente, la pièce garde une espèce de mo-dernité qui engendre un sentiment de rupture avec tout le reste. Le design des costumes de Hamlet balance presque parfaitement les époques. Élaborés par Sébastien Dionne avec une grande finesse, ils agissent comme un pont entre les aspects classiques et modernes abordés dans la pièce.

Jean-Michel Déry joue un Hamlet sûr de lui. Il réussit bien à transmettre les sentiments de ce personnage troublé qui frôle la folie. Il se confond

Classique et moderneJusqu’au 11 mai, le Théâtre de la Bordée présente la pièce Hamlet (Shakespeare), traduite par Jean-Marc Dalpé et mise en scène par Marie-Josée Bastien.

Mathieu Massé

lui-même dans cette démence en basculant parfois dans un état qui finira par confondre les spectateurs. C’est sans aucun doute sur lui que la trame de la pièce repose. Jean-Mi-chel Déry trouve de bons appuis à ses côtés : Lise Castonguay (Bon-jour, là, bonjour et Les trois sœurs) et Réjean Vallée (Les feluettes et Roméo et Juliette), qui incarnent les rôles de Gertrude et de Claudius. Leur interprétation est juste, mais ne semble pourtant pas convaincre le public à 100 %. De son côté, Israël Gamache — qu’on a pu voir il y a à peine quelques mois dans Rhino-céros au Théâtre du Trident — suit le rythme à merveille.

D’une durée de près de trois heures, la pièce reste fidèle au texte. Malgré un très bon rythme, on y retrouve certaines longueurs qui pourraient déranger les moins patients d’entre nous. La pièce vaut toutefois le détour, puisque Marie-Josée Bastien a su balancer à mer-veille son adaptation, qui vogue entre classicisme et modernité.

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ARTS ET CULTURE | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 201310

CHANSON FRANÇAISE

SOPHIE LÉTOURNEAU

LE QUARTANIER

Rassurant comme un vieux disquelittératurela

SAUVER

OOTHÈQUE

OOTHÈQUE

BONSOUND

En attendant le retour de Malajube, le batteur de cette formation montréalaise, Francis Mineau, nous offrira dès le 14 mai son projet

solo Oothèque, sous l’étiquette Bonsound.

Dès la première pièce, Portrait d’une panthère, Oothèque rappelle la chanson française, et le timbre de voix de Mineau, celui de Dumas. Tou-tefois, c’est l’influence du dernier album de Malajube, La Caverne, qu’on ressent le plus au fil des pièces. Un peu comme une suite logique, Mineau amène le son pop de son groupe à un tout autre niveau où l’influence 80’ s et le synthétiseur deviennent planants et créent une ambiance fes-tive instantanée. Ayant enregistré l’album lui-même, le musicien offre un projet d’une belle authenticité et d’une solidité surprenante. Celui qui désirait marier la musique « naturelle » et « synthétique » y arrive à mer-veille avec certaines chansons plus rock, comme Secrétaire, qui s’infiltre dans l’album avec ses guitares plus lourdes et ses accents de piano un peu dramatiques. Ce qui continue avec Spiegelbild, où l’on s’est bien amusé avec le synthétiseur.

La plume de l’auteur-compositeur-interprète semble également in-fluencée par le groupe Malajube. Les textes n’ont pas beaucoup de sens, mais, contrairement à ceux de Malajube, ont un côté beaucoup plus naïf et léger, ce qui ajoute beaucoup de couleurs à cet univers musical. Ils laissent également toute la place aux mélodies et à l’interprétation.

Ce qu’on pourra peut-être reprocher à l’album, c’est d’être un peu trop uniforme. En effet, les onze pièces répètent un peu les mêmes sonorités et auraient brillé davantage si elles nous avaient surpris de temps à autre.

Oothèque demeure toutefois un projet léger et joyeux qui arrive juste à temps pour l’été. Puis, bien que ce premier album solo de Francis Mi-neau ne réinvente pas le genre, il charmera certainement par sa réalisa-tion accomplie et sans aucune prétention.

3.5/5Marie-Claude Savoie

La couverture bleue de Chanson Française de Sophie Létour-

neau te rappelle que le ciel est aujourd’hui terriblement gris. Tu lis les premières phrases, les pre-mières pages. « Venue acheter une boîte de céréales, tu en profitais pour jeter un coup d’œil à l’allée des surgelés dans l’espoir d’y ren-contrer l’homme de ta vie. Il n’était jamais là. » Ça commence bien ; le tu en narration, ça te parle. Tout au long du livre, cette instance narra-tive particulière, comme un heureux mélange de l’étranger et de l’alter ego, s’adresse au personnage prin-

cipal et le raconte en même temps. Elle crée une certaine proximité, un monde clos dont on ne peut sortir. Ça aurait pu devenir agaçant à la longue, mais non.

Chanson Française, c’est l’histoire de Béatrice et de ses amours, belles mais malheureuses comme celles de Barbara, qui décide de quitter Montréal et sa classe de 2e année pour aller enseigner à d’autres fri-mousses à Paris. C’est l’histoire d’une jeune femme qui veut voir sa vie fleurir ailleurs. C’est aussi parfois l’histoire de Véro, de Christophe

et de Julien, des verres de vin en solitaire ou entre amis, des prome-nades dans les ruelles, des sandales qui meurtrissent les pieds en juillet, de la chapka de fourrure réapparue et du téléphone qui ne sonne pas, de l’attente de celui qui pourrait être au bout du fil.

Le roman est habilement construit, suit le fil des saisons montréalaises et parisiennes, dans un univers tout simple, mais si invitant qu’on a l’impression d’appartenir à l’histoire dont les pages défilent sans peine, tellement vite qu’on voudrait pou-voir les ralentir. On se sent devant le roman comme devant un vieux disque que l’on peut faire rejouer sans cesse, sans s’en lasser. Il faut le dire, l’auteure raconte bien, et juste assez. Sauf une fois, peut-être. Les trois dernières pages du roman condensent près d’une vingtaine d’années et laissent un léger goût d’amertume sur les lèvres, comme

ont le don de le faire les images bucoliques sous-titrées d’un « 10 ans plus tard » à la fin des films. N’em-pêche, suffit de reculer un peu, de s’accrocher à une autre dernière phrase, qui laisse place au rêve ou à l’illusion, qui laisse les mots en sus-pens, tel un refrain chanté en boucle

qui s’estompe. Comme les grandes de la chanson française, Sophie Lé-tourneau a les mots justes, les mots beaux, les mots vrais. Et une voix pour les dire.

Anne-Catherine Gagné

Philippe Bond en tête d’affiche pour la fin de la session

L’Association des diplômés de l’Université Laval vous invite à venir célé-brer le printemps et la fin de la session avec Philippe Bond et DJ Mike Sickini ! Le « Garden-party » se déroulera le jeudi 25 avril au Grand Salon. Sur place : service de bar, prix de présence, tirage d’un nain de jardin et cadeaux pour tous ! Faites vite, les billets sont limités !

Philippe Bond + soirée DJ : 21 h, 10 $ prévente/ 15 $ porte Soirée DJ seulement : dès 22 h 30, 5 $ Pour plus d’information : adul.ulaval.ca

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INTERNATIONAL | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 2013 11

International

Les politiciens, tous les mêmes ?PHOTO : COURTOISIE, WIKIMEDIA, CYCLOTRON, CREATIVE COMMONS

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impactcampus

Paris — On apprend que le ministre du Budget lui-même possède des comptes en Suisse et à Singapour. Ayant nié ceci devant l’Assemblée nationale, le ministre reconnaîtra les faits lors du déclenchement d’une enquête judiciaire, le 19 mars.

Boris Proulx, @borisproulx

Si le règne de l’ancien président Sarkozy a été traversé par de

nombreux scandales politico-fi-nanciers, cette nouvelle tuile vient confirmer que le nouveau gouver-nement de gauche n’est pas à l’abri de tels écarts de conduite. Le scan-dale se produit alors même que l’idée selon laquelle « les politiciens sont tous des crapules » semble ga-gner une part croissante de la popu-lation. Cynisme qui semble d’ailleurs faire gonfler les rangs des mouve-

ments d’extrême droite français tels le Front national de Marine Le Pen ( près de 18 % des voix à la dernière élection présidentielle ). Aux grands maux, les grands moyens : face à cette crise de confiance, le pré-sident Hollande a décidé d’imposer à ses ministres la plus parfaite trans-parence. Les membres du gouver-nement ont donc tous révélé leur patrimoine, listant leurs avoirs, du nombre de résidences aux voitures qu’ils possèdent.

Les quotidiens se sont empressés d’analyser les possessions de leurs gouvernants. On peut ainsi apprendre dans le quotidien Libé-ration du 16 avril que le ministre Michel Sapin ( emploi ) possède un patrimoine de deux millions d’euros, alors que sa collègue Najat Vallaud-Belkacem ( Droits des femmes ), disposant d’un compte en banque plus modeste, ne se déplace qu’en scooter. Cette exigence de transpa-rence, qui est déjà la norme dans

certains pays d’Europe, saura-t-elle redonner un peu de confiance perdue envers le gouvernement ? Rien n’est moins sûr, surtout que le ministre déchu Jérôme Cahuzac, se confiant à la chaîne d’informa-tion BFM TV le 16 avril, a maintenu l’ambiguïté au sujet de la connais-sance de ses comptes en Suisse par le président ...

L’évasion fiscale, un vrai problèmeDepuis les crises financières et économiques qui se sont suc-cédé en Europe, les impopulaires mesures d’austérité ont été appli-quées par souci de rigueur bud-gétaire : coupe dans les services publics, hausse des impôts. Or, il semble qu’une frange parmi

les plus nanties se soustrait aux efforts de redressement en pla-çant leur argent dans des pays qui ne communiquent pas le secret bancaire : autrefois la Suisse et le Luxembourg, maintenant Hong-Kong et Singapour. En plus d’avoir menti aux Français, l’ex-ministre du Budget Jérôme Cahuzac se révèle faire partie de ce cercle de financier crapuleux, alors même que son chef François Hollande avait déclaré en campagne électo-rale : « l’ennemi, c’est la finance ». Il ne croyait pas si bien dire !

L’évasion fiscale coûte, chaque année, environ 30 milliards d’euros à la France ( environ 40 milliards de dollars canadiens ).

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Sciences et techno

PHOTO : COURTOISIE, WIKIMÉDIA, WISHUPONACUPCAKE, CREATIVE COMMONS

La pharmacogénétique pour déjouer le cancerAvril, mois du cancer

La dernière décennie a fait naître des progrès substantiels dans l’analyse du génome humain et apporte une certaine maturation dans la compréhension de la biologie des tumeurs. Bien que de nombreux progrès soient encore nécessaires, des avancées récentes ont conduit au développement de théra-pies ciblées et fournissent de nouvelles directives pour l’élaboration de mé-dicaments. La pharmacogénétique est aujourd’hui reconnue comme l’étape fondamentale vers une médecine personnalisée. Elle étudie la façon dont les individus réagissent aux médicaments selon leur génotype.

Maya Bernard

La compréhension des méca-nismes des processus biolo-

giques qui régissent les cellules cancéreuses et les cellules nor-males dont elles sont issues ont longtemps influencé les traite-ments du cancer. Ces efforts ont aujourd’hui changé. Nous sommes partis de vieilles options thérapeu-tiques cytotoxiques pour le pa-tient, pour arriver à des traitements chimiques et biologiques qui sont conçus pour cibler précisément un gène critique ou une voie métabo-lique clé. Cela a permis un certain degré de contrôle de la tumeur pour les cancers fréquents tels le cancer du testicule et la leucémie infantile aiguë. Par exemple, les thérapies axées sur les voies cellu-laires ont considérablement amé-lioré les résultats pour des leucé-mies myéloïdes chroniques ( LMC ) et des tumeurs gastro-intestinales.

Toutefois, ces progrès sont coûteux, au propre comme au figuré. En effet, les nouveaux traitements coûtent

fréquemment des milliers de dollars par mois et sont parfois associés à une toxicité qui peut affecter néga-tivement la vie des patients.

Mutations somatiques impré-visibles, variations héréditaires chez l’individu, voilà seulement deux exemples de tous les fac-teurs qui peuvent influer sur l’issue des maladies ou de la ré-ponse aux traitements.

Ces mutations, qui sont les bio-marqueurs du cancer, peuvent être classées sous marqueurs-pronos-tiques – c’est-à-dire être associés au cours ou au résultat d’une maladie – ou comme marqueurs-prédictifs – c’est-à-dire être utilisés pour identi-fier les sous-populations de patients les plus susceptibles de répondre à un tel type de thérapie.

L’information génétique peut donc être utilisée pour aider à la fois le choix d’un traitement efficace, ainsi que pour éviter les traitements re-

présentant un risque inacceptable et pouvant donner lieu à des réac-tions indésirables.

Gènes différents, traitement différentLes différences héréditaires re-liées aux effets des drogues ont d’abord été documentées dans les années 50 en termes de « métabo-lisme des médicaments ». Cette expression a donné lieu à l’expres-sion « pharmacogénétique », soit l’étude de l’influence du génotype ( ou information génétique ) sur la variabilité de la réponse à un traitement médicamenteux.

La pharmacogénétique est maintenant étendue à tous les aspects de la distribution des médicaments, depuis l’absorp-tion, jusqu’à la distribution et l’excrétion dudit médicament, et promet de révolutionner la thérapie médicamenteuse.Le tableau 1 décrit quelques exemples actuels où le génotype

est utilisé pour la sélection d’une chimiothérapie donnée.

L’analyse de l’ADN tumoral, dans le but de guider le traitement des patients est utilisée depuis plus de 20 ans, mais de façon très spo-radique et aléatoire. De plus en plus, la baisse des coûts associés au séquençage de l’ADN de haute qualité permet que le profilage axé devienne une partie courante de la gestion des choix thérapeu-tiques. Actuellement, le dépis-tage génétique le plus courant consiste à effectuer une capture d’ADN ciblée, axée sur quelques gènes candidats pertinents, et d’en faire le séquençage.

De la découverte au patient : enjeux et problématiquesLa validation de la pharmacogéné-tique soulève de nombreux défis. Il est souvent difficile de caractériser puis de traiter uniformément et sys-tématiquement les patients afin de quantifier objectivement le type de réponse de la drogue.

La norme standard devrait être d’obtenir l’ADN génomique de tous les patients soumis à des essais cliniques de médicaments, pour permettre des études et une éventuelle validation de l’approche pharmacogénétique. Aussi, ceci est actuellement une pratique de routine pour la plupart des tests cliniques menés par les grandes pharmaceutiques, mais n’est pas encore devenue la norme pour les études académiques.

Le défi est maintenant de trouver un équilibre entre le désir d’appliquer et d’utiliser ces nouvelles connais-sances, et la nécessité de s’assurer qu’il existe des données solides soutenant le fait que d’agir selon un marqueur pharmacogénétique est réellement dans le meilleur intérêt d’un patient.

Néanmoins, se baser unique-ment sur des études éventuelles et aléatoires pour justifier une mise en oeuvre clinique systé-matique est peu pratique, car

cela implique un lag d’encore 5-10 ans avant que les études soient organisées, conduites puis interprétées.

Il existe également une décon-nexion entre les organismes de financement et la hiérarchisation de ce type d’études, en termes d’engagement financier, d’infras-tructures cliniques disponibles et de capacités d’adopter rapide-ment de nouvelles stratégies.

Actuellement, les efforts sont dirigés vers la création de consensus entre les différentes institutions chargées d’appliquer les informations génétiques sur le choix des thérapies.

Un de ces efforts a mené au Cli-nical Pharmacogenetics Imple-mentation Consortium ( CPIC ), qui regroupe des participants de plus de 80 institutions sur 4 continents, créé en 2009. Les lignes directrices du CPIC sont examinées par des pairs et pu-bliées dans des revues à haut fac-teur d’impact. L’objectif principal est d’aborder quelques-uns des obstacles à la mise en oeuvre de tests pharmacogénétiques dans la pratique clinique. Les lignes directrices sont conçues pour aider les cliniciens à comprendre comment les résultats des tests génétiques peuvent être utilisés pour optimiser les stratégies médicamenteuses, plutôt que de décider si les tests doivent être commandés. Ainsi, le CPIC sou-haite arriver à une situation de génotypage à haut débit et pré-ventif, ce qui soulève aussi des questions d’ordre d’éthique.

Les bases de la médecine per-sonnalisée semblent solides et de nombreuses preuves indiquent sont importance croissante dans la recherche sur le cancer. Cepen-dant, l’essentiel de son potentiel reste encore à explorer : l’utilisa-tion des marqueurs moléculaires dans la pratique clinique est en augmentation, mais est encore à un stade initial.

Gêne / protéine concerné Médicament Effet

Thiopurine Methyltransferase Mercaptopurine Risque de neutropénie1

Cytochrome P450 Codéine, OxycodoneContrôle de la douleur altéré

activité du médicament altérée

Glucuronosyltransferase 1A1 Irinotecan, NilotinibAnémie : risque de neutropénie,

risque de sous-dosage

Gêne KRAS CetuximabBaisse de l’activité médicamenteuse

Gêne HER2 TrastuzumabHausse de l’activité médicamenteuse

1 Un trouble hématologique caractérisé par un taux bas de granulocytes, un type de globules blancs.Tableau 1 Marqueurs d’ADN pharmacogénétique dans l’utilisation clinique pour la chimiothérapie ou des soins de soutien pour les patients cancéreux.

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SCIENCES ET TECHNO | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 2013 13

Tentative de trafic de bactéries

Les mammouths, le retour ( non non, ce n’est pas du cinéma ! )

Deux ex-chercheurs canadiens accusés :

Un ex-scientifique fédéral du nom de Klaus Nielsen a été intercepté alors qu’il tentait de passer des bactéries dangereuses hors du pays pour en faire la contrebande. Depuis, lui et Wei Ling Yu, elle aussi ex-chercheuse du gouver-nement fédéral, font tous deux face à des accusations de tentative de trafic de bactéries.

Ramener des espèces disparues à la vie … Certains chercheurs en rêvaient, ce n’est désormais plus un fantasme : c’est un processus technologique de renaissance qu’on appelle la « dé-extinction ». Le futur pourrait alors se créer sur des vestiges du passé.

Pierre-Olivier Forget

Elise Magnin

Tout a débuté lorsqu’un fonc-tionnaire public a accusé

les deux chercheurs d’abus de confiance, plaidant qu’ils met-taient en œuvre un plan afin de commercialiser un bien appar-tenant à l’Agence canadienne d’inspection des aliments ( ACIA ) – agence pour laquelle les deux accusés travaillaient.

En mars 2011, après que l’ACIA lui ait signalé la plainte concernant ses deux employés, la GRC ou-vrait une enquête visant à cerner

les intentions véritables de Klaus Nielsen et de Wei Ling Yu.

Puis, en octobre dernier, alors qu’il transportait 17 fioles conte-nant la bactérie Brucella, Klaus Nielsen fut intercepté. Les au-torités lui ont mis la main au collet tandis qu’il se dirigeait vers l’aéroport d’Ottawa. Avant même son arrestation, Nielsen était déjà sujet à des accusations émanant de la Loi sur les licences d’exportation et d’importation, de la Loi sur le transport de ma-

tières dangereuses ainsi que de la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines.

L’identité des acheteurs ou même le pays où Nielsen avait l’intention de transporter les bactéries demeurent pour l’ins-tant inconnus. Quant à sa col-lègue, Wei Ling Yu, elle fait désormais l’objet d’un mandat d’arrestation pancanadien. Tou-jours à sa recherche, la police présume qu’elle se serait réfu-giée en Chine.

BrucellaNielsen, en 2003, faisait partie d’une équipe de scientifiques ayant été honorée pour sa dé-couverte d’un traitement pou-vant diagnostiquer en 15 se-condes la brucellose chez les animaux de ferme, une maladie pouvant occasionner des avorte-ments indélibérés. Malgré la su-dation excessive et les douleurs musculaires que son infection peut causer, l’espèce de bactérie

Brucella n’est que très rarement fatale pour l’homme.

Rappelons qu’au milieu des an-nées 50, alors que l’armée améri-caine entreprenait la production d’armes biologiques, la première bactérie utilisée fut une souche de Brucella. Toutefois, on aban-donna son usage sitôt qu’on reconnut la bactérie Brucella comme inefficace à devenir une arme potentielle.

Notre espèce a joué un rôle dans l’extinction de nom-

breuses autres. Mais maintenant, certains scientifiques proposent une solution radicale : ramener ces espèces disparues d’entre les morts grâce, notamment, au clo-nage. Cette science du renouveau des espèces, la « dé-extinction », a fait l’objet d’une conférence tenue le 15 mars dernier, au siège du Na-tional Geographic à Washington, et dirigée par des membres du groupe « Revive & Restore ».

Revive & RestoreRevive & Restore travaille en col-laboration avec des scientifiques du monde entier, spécialistes de la dé-extinction, pour construire une liste d’espèces potentiellement « ressuscitables ». La sélection s’est faite sur trois critères basés sur la biologie de la conservation et la biologie moléculaire : l’espèce a-t-elle manqué ? Quelles seraient les

difficultés technologiques d’une renaissance ? Et enfin, la facilité de réintroduction de l’espèce dans la vie sauvage. Dans la liste établie figurent entre autres le mammouth, le tigre de Tasmanie et le dodo.

MéthodeC’est grâce à la génétique que l’on pourrait voir revenir ces es-pèces éteintes. Trois méthodes ont été proposées. La première, le clonage ; une sorte de Jurassic Park, sans Jurassic, avec des mam-mouths à la place des dinosaures. Plus sérieusement, sachant que les dinosaures ont disparu il y a 65 mil-lions d’années et que l’ADN se dé-grade de moitié tous les 521 ans, il est donc mathématiquement ( et donc biologiquement ) impos-sible de reconstituer leur génome ( mais ça vous le saviez déjà, car je suis sûre que vous aviez déjà fait le calcul mental avant la conclusion de la phrase ! ). Les espèces que les

scientifiques peuvent donc espérer faire revenir sont celles rayées de la surface de la Terre au cours des 100 000 dernières années et qui ont laissé une partie d’elles-mêmes – des cellules intactes, par exemple – contenant leur ADN afin de re-trouver leur génome. Les derniers représentants des mammouths ayant disparu il y a « seulement » 35 000 ans, il serait donc théorique-ment possible de les cloner à l’aide d’une mère porteuse éléphante.

Une deuxième technique du génie génétique consiste à séquencer le génome d’un animal éteint et à in-sérer les morceaux d’ADN qui font sa spécificité dans le génome d’une espèce cousine toujours vivante.

Quant à la troisième approche, elle ne fonctionne que si l’espèce dis-parue a laissé derrière elle une ou des espèces « filles ». Dans ce cas, on utilise des méthodes d’élevage traditionnelles, par croisement d’in-dividus exprimant le plus les carac-téristiques physiques de l’ancêtre. Il est vérifié, au fur et à mesure des croisements, que le génome des individus obtenu se rapproche ou non du génome souhaité.

Et après ?La thématique de la dé-extinction prend un tour excitant qui pourrait devenir effrayant avec les possi-

bilités réelles qu’offre la science actuelle. D’où un certain nombre d’interrogations sur son intérêt, sur les avantages et les inconvénients qu’il y aurait à voir resurgir des es-pèces du passé.

Les scientifiques parlent de justice. Pour Mike Archer, biologiste de l’évolution, ce serait un devoir de « restaurer l’équilibre de la nature que nous avons bouleversé ». Ce projet de réintroduire de la biodi-versité ancienne pourrait constituer un bénéfice pour les environne-ments menacés ou appauvris.

D’un autre côté, ces anciennes espèces pourraient devenir inva-sives et mettre en péril d’autres espèces fragiles dans l’environ-nement actuel. Certaines per-sonnes disent même que les chercheurs se prennent pour Dieu. Ce à quoi Mike Archer ré-pond : « Je pense que nous avons déjà joué à Dieu quand nous avons exterminé ces animaux ».

Mais une question subsiste : que vont devenir ces animaux nouvelle-ment créés ? Le succès d’une réin-sertion dans la vie sauvage n’est aucunement garanti. L’habitat de certaines de ces espèces n’existe plus et serait bien difficile à repro-duire, par exemple celui des mam-mouths : « Essayer de reproduire l’ère glaciaire n’a pas beaucoup de sens alors que notre espèce dirige la planète vers un effet de serre », déclare, via son blogue, le paléon-tologue Brian Switek.

Pour le moment, la dé-extinc-tion demeure un rêve, mais qui n’est peut-être pas si invraisem-blable. Il est alors important de se demander quelles en sont les limites. Et ce, surtout parce qu’une dernière espèce dont le génome a été très bien séquencé pourrait avoir sa place sur la liste des dis-parus « ressuscitables » : l’homme de Neandertal. Imaginez alors les innombrables problèmes éthiques que ce projet susciterait …

PHOTO : COURTOISIE, FLICKR, GRC - RCMP / DIVISION C - QUÉBEC, CREATIVE COMMONS

PHOTO : COURTOISIE, DEVIANTART, MR-SLOOW, CREATIVE COMMONS

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SPORTS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 201314

Sports

Raphaël Bergeron-GosselinChef de pupitre sports

À l’aube de la nouvelle saisonPHOTO : ARCHIVES, IMPACT CAMPUS, CLAUDY RIVARD

@ImpactCampus

impactcampus

C’est le 24 août prochain que l’an-nuelle rencontre hors-concours

aura lieu au Peps. Après avoir reçu la visite des Marauders de McMasters

Année après année, l’équipe de football du Rouge et Or a de grandes ambi-tions et les partisans en attendent autant de leurs favoris. La nouvelle saison approche et les Lavallois semblent encore une fois déterminés à défendre leur titre de champion du football universitaire canadien.

lors des deux dernières saisons, le Rouge et Or sera opposé à la puis-sante formation des Dinos de Cal-gary. Le jour précédant la rencontre, les deux équipes s’affronteront dans un entraînement de « scrimmage » où l’on simulera un match. Les Dinos peuvent compter sur une formation très expérimentée avec leur quart-arrière de quatrième année Éric Dzwilewski et l’excellent porteur de ballon Steven Lumbala.

Des espoirs au sein de l’équipeIl y a exactement un mois de cela se déroulaient les tests physiques en vue du prochain repêchage de la

Ligue canadienne de football ( LCF ) du 6 mai. Trois joueurs du Rouge et Or étaient présents et l’on peut dire qu’ils ont fait bonne impression.

Le receveur de passes Yannick Morin-Plante était présent et a en-core une fois réussi à épater les dé-pisteurs grâce à sa grande vitesse. Il a été le 3e athlète le plus rapide au test des 40 verges en inscrivant un temps de 4,534 secondes. Pour ce qui est de ses chances d’entendre son nom au repêchage, Morin-Plante demeure assez prudent. « Les entrevues avec les équipes de la LCF se sont bien déroulées. J’ai

discuté avec toutes les équipes, excepté Winnipeg et Calgary. Je suis content de ma fin de semaine à Toronto. Pour ce qui est de mes chances d’être repêché, je n’en ai aucune idée. Ça dépend des be-soins des équipes et si j’ai réussi à attirer leur attention », a expliqué le numéro 77.

L’autre receveur Guillaume Rioux a également excellé en établissant un record de rapidité au « T-test » ,qui mesure la rapidité des dépla-cements latéraux, avec un temps de 3,91 secondes.

Le dernier représentant lavallois était Seydou Junior Haïdara, et il a également laissé sa marque en ins-crivant le quatrième saut le plus long à l’épreuve du saut en longueur. Le dernier classement des espoirs le classe également 11e meilleur espoir en vue du repêchage.

Pression ou motivation ?Cette année, le Rouge et Or aura la chance de défendre son titre devant ses partisans. « Notre ob-jectif est toujours de remporter la Coupe Vanier. Que ce soit à la maison ou non, ça demeure la même chose. Le fait de jouer à Québec rajoute tout de même une petite touche spéciale », a avoué Yannick Morin-Plante.

La seule « faille » que nous pour-rions dénoter chez le Rouge et Or est la perte d’éléments très im-portants en défensive avec le dé-part entre autres de Frédéric Ple-sius et d’Arnaud Gascon-Nadon.

Il s’agit toutefois d’une situation familière pour la troupe de Glen Constantin, qui met de gros efforts année après année dans le repêchage afin de pallier ces pertes.

en brefNouveau Logo 7 joueurs du CIS dans les espoirs de la LCF

Le Rouge et Or a décidé de rafraîchir son image en actualisant son logo actuel. Selon les créateurs, les différences majeures sont :

1-L’expression « Rouge et Or » inscrite dans une nouvelle police, avec des caractères moulés. Cette modification a pour objectif d’obtenir une meilleure clarté des écritures.

2-Les lignes qui délimitent le logo ont été épaissies. Ce changement a pour but d’offrir un meilleur contraste au logo.

Avant Après

La Ligue canadienne de football a publié sa plus récente liste des espoirs qui devraient être repêchés lors du prochain repêchage. On y retrouve sept joueurs du circuit universitaire canadien dans le top

15. Le seul espoir lavallois à figurer dans les 15 premiers est Seydou Junior Haïdara, qui vient au 11e rang.

1. Bo Lokombo2. Stefan Charles3. Linden Gaydosh4. Matt Sewell5. Andy Mulumba6. Nolan MacMillan7. Ben D’Aguilar8. Brett Jones

OregonReginaCalgaryMcMasterEastern MichiganIowaMcMasterRegina

9. Brent Urban10. Mike Edem11. Seydou Junior Haïdara12. Corey Watman13. Jesse Joseph14. Connor Williams15. Brander Craighead

VirginiaCalgaryLaval

Eastern MichiganConnecticutUtah StateUTEP

Joueur Université Joueur Universtité

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SPORTS | IMPACTCAMPUS.QC.CA | MARDI 23 AVRIL 2013 15

Tous les joueurs et dirigeants l’ont dit avant de com-

mencer cette courte saison : ce sera un sprint! Les équipes ne pouvaient pas se permettre de connaître un mauvais début de saison, alors l’intensité était à son comble. À l’aube des séries, certaines équipes seront donc privées d’éléments majeurs de leur formation.

Blue Jackets de ColumbusPour la première fois depuis longtemps, les Blue Jackets devraient être de la grande danse du printemps. Ils seront toutefois privés du jeune défen-seur Ryan Murray ( épaule ) qui ne reviendra pas cette saison. Artem Anisimov ( commotion ) ne devrait pas être de retour non plus, lui qui connaissait jusqu’à

sa blessure sa meilleure saison en carrière.

Red Wings de DetroitDepuis le départ de leur capi-taine Nicklas Lidstrom pour la retraite, Detroit n’est plus l’équipe de pointe qu’elle était. Ils se battent actuellement pour une place en séries et seront privés de Darren Helm ( dos ), de

Une véritable épidémieEn cette saison écourtée par le conflit de travail qui a ramené le calendrier de la LNH à 48 rencontres au lieu de 82, il semble y avoir beaucoup plus de joueurs qui tombent au combat qu’à l’habitude.

Mathieu Turgeon

Todd Bertuzzi ( dos ), de Mikael Samuelsson ( muscle pectoral ) et de Drew Miller ( main ). Les quatre ne seraient pas de retour si les Red Wings participaient aux éliminatoires.

Wild du MinnesotaTransformé par les récentes ac-quisitions de Zach Parise et de Ryan Suter, le Wild va participer aux éliminatoires et pourrait même causer des surprises. Il sera toutefois privé de l’excellent marqueur Dany Heatley ( épaule ), qui ratera le reste de l’année.

Canadien de MontréalBlessé lors d’un contact avec le colosse Milan Lucic des Bruins de Boston, Alexis Emelin ( genou ) ne devrait pas revenir au jeu cette année, à moins que le Canadien ne se rende loin en séries.

Rangers de New YorkMarc Staal ( œil ) s’est blessé en recevant une rondelle dans le visage il y a environ un mois et demi. Son nom figure sur la liste des blessés à long terme des Rangers qui auraient bien besoin de leur général à la ligne bleue pour confirmer leur place dans les éliminatoires.

Sénateurs d’OttawaLes Sénateurs sont privés de deux gros morceaux de leur équipe. Jason Spezza ( dos ) devrait rater le reste de la saison, lui qui n’a joué que cinq rencontres cette année. Erik Karlsson ( tendon d’Achille ), qui a été victime d’un coup de patin de Matt Cooke des Penguins de Pittsburgh, ne devait pas revenir au jeu cette année et suivre un long processus de réha-bilitation. À la surprise de tous, il est de retour à l’entraînement depuis la semaine dernière et aux dires de son entraîneur, il n’a rien perdu de son aplomb.

Penguins de PittsburghLe Directeur général Ray Shero doit être bien content d’avoir ac-quis Brenden Morrow et Jarome Iginla, puisque son équipe est actuellement privée de ses deux grandes vedettes. Sidney Crosby ( mâchoire/bouche ) a reçu une rondelle au visage il y a presque un mois et la durée de son absence est indéterminée. Pour James Neal ( commotion ) et Evgeni Malkin ( haut du corps ), c’est aussi le même cas. Avec des aspirations à la Coupe aussi élevées cette année, il ne serait toutefois pas surprenant de revoir au moins un d’entre eux pour les séries.

Blues de St-LouisPour les Blues de St. Louis, la situation n’est pas parfaite, mais

ils sont actuellement au sixième rang de l’Association de l’Ouest. Cette jeune équipe devra com-poser avec l’absence du vétéran Jamie Langenbrunner ( hanche ) pour le reste de la saison. T.J. Oshie ( pied ) serait dans la même situation, lui qui a été placé sur la liste des blessés à long terme. On dit que la durée de son ab-sence est indéterminée. Quant au gardien Jaroslav Halak ( aine ), il devrait être de retour pour le début des séries

Canucks de VancouverActuellement champions de leur division, les Canucks ont bien réussi à composer avec leur conflit devant les buts en connaissant une bonne saison. Avec le retour de Ryan Kesler, il ne leur manque que David Booth ( hanche ) qui a raté presque toute la saison et qu’on ne devrait pas revoir en 2013, ainsi que Chris Higgins ( bas du corps ), pour qui le statut est semblable à celui de Booth. Troisième au classement, Van-couver a assez de profondeur pour connaître du succès.

Capitals de WashingtonSi la Ligue remettait un trophée pour le plus gros reviremenent de situation, les Capitals en seraient probablement l’équipe gagnante. Leurs joueurs ve-dettes sont en santé et sur une très bonne lancée. Par contre, ils seront privés de Tom Poti ( dos ), de Brooks Laich ( aine ) et de Joel Ward ( genou ) pour « la vraie saison ».

Jets de WinnipegPour la première fois depuis le retour des Jets dans la LNH l’an passé, ils pourraient participer aux séries éliminatoires. Ils ont toutefois reçu la mauvaise nou-velle le 9 avril alors que leur défenseur Tobias Enstrom ( dos ) n’a pas pu finir le match. On ne connaît pas la durée de son absence. Ils sont actuellement aussi privés du centre format géant Nik Antropov ( bas du corps ), mais le Russe devrait être de retour pour le début des séries.

Les équipes non mentionnées n’ont pas de blessés majeurs ou sont éliminées des prochaines séries éliminatoires. Le calendrier de la saison régulière se terminera en fin de semaine et quelques courses pour accéder aux séries devraient être serrées jusqu’à la toute fin. Reste à voir laquelle de ces équipes sera en mesure de combler le fait que des joueurs d’impact soient blessés et pourra soulever le précieux trophée.

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