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Revue des Maladies Respiratoires (2014) 31, 142—149 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com SÉRIE « POLLENS ET POLLINOSES » Coordonnée par D. Charpin Impact sanitaire des pollens : revue des études épidémiologiques Health impact of exposure to pollens: A review of epidemiological studies D. Caillaud a,, Y. Toloba a , R. Raobison a , J.-P. Besancenot b , M. Thibaudon b , S. Martin c , C. Segala c a Service de pneumologie, hôpital Gabriel-Montpied, CHU Clermont-Ferrand, rue Montalembert, 63003 Clermont-Ferrand, France b Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), 69960 Brussieu, France c SEPIA-Santé, 56150 Baud, France Rec ¸u le 7 juin 2012 ; accepté le 11 septembre 2013 Disponible sur Internet le 31 octobre 2013 MOTS CLÉS Épidémiologie ; Pollens ; Études de panel ; Études écologiques temporelles Résumé Cette revue a pour objectif de décrire l’impact sanitaire de l’exposition aux pollens au travers des études épidémiologiques récemment publiées. Le chapitre méthodologie, outre le travail de recherche bibliographique, rappelle des éléments importants de ces études : la mesure de l’exposition aux pollens, les types d’étude employés, les populations d’étude et les indicateurs sanitaires mis en relation avec les pollens. Après un rappel des deux revues bibliographiques les plus récentes, les résultats des nouveaux articles identifiés sont présen- tés. Deux types d’études sont retrouvés : les études écologiques étudiant le retentissement de l’exposition aux pollens sur des événements recueillis en routine, comme les consultations aux urgences, hospitalisations pour asthme, et la consommation de médicaments anti-allergiques pour rhume des foins, les études de panel consistant à étudier les symptômes oculaires, nasaux ou bronchiques d’individus sensibilisés au pollen pendant toute la saison pollinique. Dans les deux cas, les études mettent en relation sur un pas de temps journalier les indicateurs sani- taires et les taux journaliers de pollens atmosphériques, recueillis par un capteur de pollen. Ces études, tiennent compte le plus souvent des facteurs de confusion, comme la pollution atmo- sphérique, les facteurs météorologiques et parfois l’exposition aux moisissures extérieures. Contrairement aux études plus anciennes, de plus en plus d’études s’intéressent à la forme de la relation dose—réponse et au décalage entre l’exposition aux pollens et les symptômes. Plus rarement des facteurs de sensibilité individuelle, le phénomène clinique de priming et la polysensibilisation sont rapportés. Ainsi, les études, écologiques temporelles et de panel Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Caillaud). 0761-8425/$ see front matter © 2013 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.09.017

Impact sanitaire des pollens : revue des études épidémiologiques

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Page 1: Impact sanitaire des pollens : revue des études épidémiologiques

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evue des Maladies Respiratoires (2014) 31, 142—149

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

ÉRIE « POLLENS ET POLLINOSES »oordonnée par D. Charpin

mpact sanitaire des pollens : revue destudes épidémiologiques

ealth impact of exposure to pollens: A review ofpidemiological studies

D. Caillauda,∗, Y. Tolobaa, R. Raobisona,J.-P. Besancenotb, M. Thibaudonb, S. Martinc,C. Segalac

a Service de pneumologie, hôpital Gabriel-Montpied, CHU Clermont-Ferrand, rueMontalembert, 63003 Clermont-Ferrand, Franceb Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), 69960 Brussieu, Francec SEPIA-Santé, 56150 Baud, France

Recu le 7 juin 2012 ; accepté le 11 septembre 2013Disponible sur Internet le 31 octobre 2013

MOTS CLÉSÉpidémiologie ;Pollens ;Études de panel ;Études écologiquestemporelles

Résumé Cette revue a pour objectif de décrire l’impact sanitaire de l’exposition aux pollensau travers des études épidémiologiques récemment publiées. Le chapitre méthodologie, outrele travail de recherche bibliographique, rappelle des éléments importants de ces études : lamesure de l’exposition aux pollens, les types d’étude employés, les populations d’étude etles indicateurs sanitaires mis en relation avec les pollens. Après un rappel des deux revuesbibliographiques les plus récentes, les résultats des nouveaux articles identifiés sont présen-tés. Deux types d’études sont retrouvés : les études écologiques étudiant le retentissement del’exposition aux pollens sur des événements recueillis en routine, comme les consultations auxurgences, hospitalisations pour asthme, et la consommation de médicaments anti-allergiquespour rhume des foins, les études de panel consistant à étudier les symptômes oculaires, nasauxou bronchiques d’individus sensibilisés au pollen pendant toute la saison pollinique. Dans lesdeux cas, les études mettent en relation sur un pas de temps journalier les indicateurs sani-taires et les taux journaliers de pollens atmosphériques, recueillis par un capteur de pollen. Cesétudes, tiennent compte le plus souvent des facteurs de confusion, comme la pollution atmo-

sphérique, les facteurs météorologiques et parfois l’exposition aux moisissures extérieures.Contrairement aux études plus anciennes, de plus en plus d’études s’intéressent à la formede la relation dose—réponse et au décalage entre l’exposition aux pollens et les symptômes.Plus rarement des facteurs de sensibilité individuelle, le phénomène clinique de priming etla polysensibilisation sont rapportés. Ainsi, les études, écologiques temporelles et de panel

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (D. Caillaud).

761-8425/$ — see front matter © 2013 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.09.017

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Impact sanitaire des pollens : revue des études épidémiologiques 143

permettent d’apprécier l’impact de l’exposition pollinique respectivement en population géné-rale et dans des groupes de patients sensibilisés. En utilisant des outils statistiques appropriés,ces études permettent de mieux comprendre la forme de la relation dose—réponse le plus sou-vent de forme sigmoïde avec un seuil éventuel en dessous duquel les symptômes sont absents,puis une relation linéaire pour les symptômes oculaires, nasaux et bronchique et un plateau oùles symptômes n’augmentent plus malgré la poursuite de l’augmentation des pollens.© 2013 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSEpidemiology;Pollen;Panel studies;Ecological time-seriesstudies

Summary The aim of this review is to describe the health impact of exposure to pollen basedon recently published epidemiological studies. The methodology chapter, describes a reviewof the literature and outlines important elements of these studies: measurement of exposureto pollens, study types used, study populations and the health indicators related to pollenexposure. In this review, two types of studies have been used to assess the epidemiologicalevidence of short-term links between pollen exposure and hay fever or asthma. Ecologicaltime-series studies use daily indicators of asthma exacerbations (emergency room admissionsor hospitalizations), consultations for rhinitis or conjunctivitis, or anti-allergic drug consumptionwithin general population. Panel studies relate measurements of pollen grain concentrationsto nasal, ocular and bronchial symptom severity in a group of subjects sensitized to a specificpollen, monitored during the pollen season. In both cases, the studies show a relationship ona day-to-day basis between health indicators and daily rates of atmospheric pollen collectedby a pollen trap. These studies take into account confounding factors, such as air pollution,weather factors and sometimes exposure to outdoor molds. Unlike earlier studies, more andmore studies focus on the shape of the dose—response relationship and the lag between pollenexposure and symptoms. Only rarely, individual susceptibility factors, the clinical phenomenonof priming and polysensitization are reported. Thus, ecological time-series studies and panelstudies assess respectively the impact of pollen exposure in the general population and in groupsof sensitized patients. Using appropriate statistical tools, these studies provide insight into theshape of the dose—response relationship, with a potential threshold below which symptomsare absent, then a linear relationship for nasal, ocular and bronchial symptoms and a plateauwhere the symptoms do not increase despite the continued increase in pollen.

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© 2013 SPLF. Published by E

Introduction

L’impact sanitaire des pollens comprend essentiellementla rhinoconjonctivite allergique, affection fréquente qui,d’après les études épidémiologiques en population géné-rale en occident, affecte environ 20 % de la population chezl’adulte [1] et 13 % des enfants de 10 ans dans l’étude dessix villes en France [2]. Sa prévalence a triplé en 25 ans dansla population francaise. Par ailleurs, la rhinoconjonctiviteallergique peut s’accompagner d’asthme et les pollens fontpartie des facteurs déclenchants classiques d’exacerbationde cette affection [3].

Dans ce contexte, il apparaît important d’évaluerl’impact des différents pollens sur la population générale.Plusieurs revues de la littérature, déjà anciennes, ont étéréalisées dans ce domaine [4—7]. L’objet de cet articleest de présenter de facon approfondie [8] les connaissan-ces actualisées sur l’impact de l’exposition pollinique sur lasanté de la population générale.

Méthodologie

Recherche bibliographique

La recherche bibliographique a été réalisée à partir de labanque de données et outil de recherche bibliographique

dpvn

er Masson SAS. All rights reserved.

e référence Pubmed (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/ubmed).

xposition aux pollens

’utilisation de capteurs individuels, bien que possible, n’aamais été utilisée dans le cadre d’études épidémiologiques.e ce fait, les études mettent en relation des données’exposition obtenues avec des capteurs fixes de pollens etes données d’impact sanitaire. Les données polliniques uti-isées sont, pour la plupart, issues des réseaux de mesure quitilisent des capteurs volumétriques de type Hirst fonction-ant en continu. Ces capteurs sont, en général, placés enosition de fond, en zones urbaines, à une hauteur corres-ondant à la rugosité de l’agglomération par rapport à laurface du sol [9]. La comparaison de l’utilisation des cap-eurs de différents modèles a été réalisée dans différentsravaux. D’une facon générale les capteurs hebdomadairese type Cour présentent une plus grande sensibilité quiermet de détecter de faibles quantités de pollens peubondants. Par contre, leur pas de temps hebdomadaire,ar rapport à l’enregistrement en continu des capteurs

e type Hirst, ne permet pas d’utiliser les données Courour des études épidémiologiques. En revanche, les tra-aux menés avec les capteurs de type Hirst ont permis deoter la sensibilité et la reproductibilité de la méthode en
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1 D. Caillaud et al.

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• Dans les études écologiques temporelles, lespopulations concernées sont des populations d’une

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apport avec les besoins des études épidémiologiques. Bel-onte [10] confirme la spécificité de chacune des méthodes

t la non-corrélation des données hebdomadaires Cour aveces données journalières issues des capteurs de type Hirst.es seuils de sensibilité restent spécifiques à chacune deséthodes utilisées. Ces travaux sont confirmés par le travaile synthèse européen publié en 2013 [11].

Plusieurs études ont montré qu’un seul capteurermettait d’informer correctement les populations situéesans un rayon de près de 30 km [12—15]. Si lesoncentrations extérieures mesurées ne correspondent pasxactement à celles auxquelles les individus sont exposés, il

cependant été montré qu’elles sont adaptées aux étudespidémiologiques de séries temporelles liant les comptesolliniques aux données journalières d’effets sanitaires [16].

ypes d’étude et estimation du risque

a plupart des études épidémiologiques de l’impact sani-aire des pollens se sont intéressées aux liens entre lesariations temporelles à court terme (d’un jour à l’autre)’indicateurs sanitaires mesurés, soit à l’échelon individuelans les populations spécifiques (étude de panel), soit àn niveau agrégé dans la population générale (étude écolo-ique temporelle). Seules, ces études de type longitudinalermettent de caractériser des relations exposition/risque.

opulations d’étude et indicateurs sanitaires

es populations étudiées dans les études de panels sontonstituées de patients mono- ou multisensibilisés souf-rant de pollinose ou de sujets asthmatiques. Les indicateursanitaires recueillis peuvent être les symptômes, la consom-ation de médicaments et la fonction pulmonaire. Pour les

ymptômes, soit leur incidence (premier jour où le symp-ôme apparaît), soit leur prévalence (nombre de jours où leymptôme est présent) sont analysés. Des scores de symp-ômes pouvant inclure les prises de médicaments sont aussirès souvent calculés.

Dans les études écologiques temporelles plus nom-reuses, les populations concernées sont des populationsenfants et/ou adultes) d’une zone géographique détermi-ée ou plus rarement les personnes affiliées à des régimes’assurance médicale. Les indicateurs sanitaires étudiéseuvent être : les consultations aux urgences pour rhinocon-onctivite, pour crises d’asthme ou affections respiratoires ;es admissions hospitalières pour des maladies respiratoires,t les délivrances de médicaments pour rhinoconjonctivites.

• L’exposition aux pollens a été mesurée à l’aidecapteurs de type Hirst ou Cour.

• Seules des études menées soit à l’échelon individueldans les populations spécifiques (étude de panel),soit à un niveau agrégé dans la populationgénérale (étude écologique temporelle) permettentde caractériser les relations exposition/risque.

• Les populations concernées dans les études de panels

sont les patients mono- ou multisensibilisés auxpollens atteints de rhume des foins ou asthmatiques.

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zone géographique déterminée ou les personnesaffiliées à des régimes d’assurance médicale.

ésultats

uénel et al. ont réalisé une synthèse des études épidé-iologiques mesurant les liens entre pollens et pollinoses

aisonnières publiées entre 1978 et 1995 [4]. Seize étudesvaient été retenues et analysées (15 études de panel et unetude écologique temporelle). Les conclusions de ce travaile synthèse étaient que les résultats allaient dans le sens’une association entre les concentrations polliniques et lesollinoses saisonnières, mais la quantification de l’effet eta forme de la relation dose—réponse ne pouvaient être clai-ement explicitées, du fait des faiblesses méthodologiqueses études : emploi de méthodes statistiques inappropriéest non prise en compte des facteurs de confusion.

Guillam et Ségala ont analysé les travaux entre 1995 et005, étudiant les effets à court terme des pollens [7].euf publications avaient été retenues. Parmi les étudescologiques temporelles, seule une étude s’était intéres-ée aux consultations aux urgences des enfants pour rhinitesu conjonctivites [17]. Les auteurs montraient, après ajus-ement sur les facteurs temporels et météorologiques,es associations significatives entre pollens d’ambroisie etonjonctivites et entre pollens d’arbres, ainsi que de gra-inées et rhinites. Les consultations aux urgences pour

rise d’asthme avaient fait l’objet de plusieurs travaux.hez l’enfant, au Canada, Dales trouvait qu’elles sont asso-iées aux spores fongiques mais pas aux pollens [18]. Enspagne, des auteurs après ajustement de leurs modèles sures facteurs temporels et météorologiques, mais égalementur les infections respiratoires et les polluants atmosphé-iques, montraient que trois des quatre pollens étudiéstaient significativement associés à des risques augmentése consultation aux urgences pour asthme (dont la moitiéoncernait des enfants âgés de zéro à 14 ans) [19,20]. Rosast al. [21] avaient étudié ces mêmes relations à Mexico pen-ant l’année 1991. Les auteurs mettaient en évidence desssociations plus fortes entre les admissions aux urgencesour crises d’asthme et les concentrations en pollens deraminées, que celles avec les polluants chimiques. Seule,ne étude avait étudié la délivrance de médicaments pourhinoconjonctivites allergiques à Clermont-Ferrand [22,23].es associations positives et significatives avaient été mesu-ées entre l’association médicamenteuse « antihistaminiqueer os et traitement anti-allergique local » et cinq pol-ens dans la population générale de plus de cinq ans,près ajustement sur les facteurs temporels et météorolo-iques pour la moyenne des concentrations en pollens duour même et du jour précédent. Deux études de panelsvaient été recensées ; une première étude s’était intéres-

ée aux symptômes nasaux, oculaires et respiratoires [24].alheureusement, l’analyse statistique de cette étude est

mpropre pour en tirer des conclusions. La seconde mettaitn évidence des associations entre les comptes polliniques

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Impact sanitaire des pollens : revue des études épidémiolog

totaux et une baisse de débit de pointe et des augmenta-tions de scores de symptômes et de la prise de médicamentschez des sujets asthmatiques, uniquement en l’absencede tabagisme et d’habitat moisi [25]. À côté des étudess’intéressant aux effets des expositions à court terme auxpollens, d’autres travaux qui ont mis en évidence des liensentre les « épidémies » d’asthme observées lors de violentsorages et les pollens étaient cités [26—32], les conditionsmétéorologiques extrêmes (vents violents, pluie) favorisantla rupture des grains de pollens et la dissémination de leurcontenu dans l’atmosphère.

Notre nouvelle recherche bibliographique a identifié les

travaux postérieurs à 2005 étudiant les effets à court termedes pollens. Huit nouvelles études écologiques temporelleset quatre nouvelles études de panel ont été identifiées(Tableau 1).

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Tableau 1 Effets à court terme des pollens : études épidémio

1er auteur,année

Typed’étude

Population Ind

Carracedo,(2012) [33]

Écologiquetemporelle

Adultes Approd’a

Huyn, (2010)[35]

Écologiquetemporelle

Population générale Copo

Heguy, (2008)[36]

Écologiquetemporelle

Enfants Coast

Zhong, (2006)[37]

Écologiquetemporelle

Enfants Coast

Hanigan,(2007) [34]

Écologiquetemporelle

Population générale Adpro

Erbas, (2007)[38]

Écologiquetemporelle

Population générale Hoast

Erbas, (2012)[39]

Écologiquetemporelle

Enfants Hoast

Johnston,(2009) [40]

Écologiquetemporelle

Population générale Déan

Krämer, (2005)[44]

Panel Enfants Po

Caillaud,(2012) [43]

Panel Adultes allergiques auxgraminées (Gr)

Syna

DellaValle,(2012) [42]

Panel Enfants asthmatiquesallergiques GrSans traitement defond

Tosifno

Gr : graminées.

145

Les appels téléphoniques aux services d’urgence pourauses respiratoires [33], quand le taux de pollens passe du5e au 99e percentile, augmentent respectivement de 19,6,0,6, 8,7, 24,9, et 45 % pour l’aulne, le bouleau, le noisetier,e chénopode et les graminées avec des délais compris entree jour même (= 0) pour les graminées et trois jours pour leouleau. Aucune interaction significative entre l’effet desolluants et celui des pollens n’a été détecté.

Hanigan s’est intéressé aux recours aux urgences desdultes de Darwin (Australie tropicale), pour affections res-iratoires entre 2004 et 2005 [34]. Il observe des relationsinéaires entre les comptes polliniques totaux et les admis-

ions aux urgences pour bronchopneumopathies chroniquesbstructives et pour affections respiratoires en général. Enevanche, les relations avec l’asthme et les infections res-iratoires sont non linéaires.

logiques sélectionnées.

icateurs sanitaires Principaux résultats

pel téléphonique pourblème respiratoire (%)ugmentation

↑95 < [pollens] < 99 percentiles↑ 19,6 % aulne, 30,6 %bouleau, 8,7 % noisetier,25 % chénopode, 45 % Gr

nsultations chez le MGur asthme

↑ 17, 6 Gr/m3

↑ 54 %

nsultations aux U pourhme

↑ 10 Gr/m3

↑ 1,73 %

nsultations aux U pourhme (%)

↑ 100 grains/↑ Chêne 23 %, Pin 34 %,ambroisie 54 %

missions aux U pourblème respiratoire

↑ 9 grains/m3 pollenstotaux↑ 17 %

spitalisations pourhme

↑ Jusqu’à plateau30 Gr/m3

spitalisations pourhme

↑ Jusqu’à plateau19 Gr/m3

livrance médicamentsti-allergiques

↑ 3 Gr/m3

↑ 5 %

ussée estivale d’eczéma 46 Gr/m3, ↑ prurit de 16 %

mptômes oculaires,saux et respiratoires

1 < Priming < 10 grains/m3

↑ 10 Gr/m3 (avant leplateau)↑ Symptômes nasaux 6 % ;symptômes oculaires 8 %

ux, dyspnée,flements, symptômescturnes

≥ 2 grains/m3

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Lmigde concentration à partir duquel les manifestations sont

46

Les crises d’asthme ont fait l’objet de plusieurs étudescologiques temporelles, l’indicateur sanitaire étant soites consultations auprès de médecins généralistes ou auxrgences, soit les hospitalisations.

Les consultations au cabinet de médecins généralistesour crise d’asthme [35] dans le Grand Paris entre 2003 et007 s’accroissent de 54 % pour une augmentation de7,6 grains/m3 de graminées. L’augmentation n’est que de

% pour une augmentation de 16,3 grains/m3 de bouleau.a forme des relations dose—réponse a été étudiée : ellesont linéaires avec les graminées et le bouleau.

Les consultations aux urgences pédiatriques pour crise’asthme ont fait l’objet de deux travaux. Héguy, àontréal, observe une association positive avec les pol-

ens de graminées entre 1994 et 2004 [36] avec unécalage de 3 jours. Aucune relation n’est mise en évi-ence avec les pollens d’ambroisie. Zhong, à CincinnatiÉtats-Unis), a retrouvé des relations avec les comptes jour-aliers de pollens d’ambroisie, de chêne, d’érable et dein, avec des décalages s’échelonnant entre 3 et 5 jours37].

Les hospitalisations pour crises d’asthme ont égale-ent été étudiées. Erbas a réalisé une étude à Melbourne

Australie) sur des données datant de la saison pollinique992—1993 [38]. Jusqu’à un seuil de 30 grains/m3 de gra-inées, le nombre d’hospitalisations pour asthme dans

a population totale augmente significativement, puis lesffets restent stables quels que soient les niveaux deoncentration polliniques au-dessus de ce seuil. La mêmequipe [39], dans une étude récente (septembre à décembre003) toujours à Melbourne, pratiquée au printemps,etrouve que les hospitalisations pour asthme chez l’enfantugmentent linéairement pour des taux de graminéesompris entre 6 et 19 grains/m3, puis se stabilisent jusqu’à3 grains/m3, pour réaugmenter ensuite.

Une autre étude a étudié la délivrance de médi-aments pour rhinoconjonctivites allergiques. À Darwin,ohnston et al. [40] montrent une augmentation des ventese médicaments anti-allergiques pour un interquartile de

grains/m3 de graminées ; dans l’étude clermontoise [23],a même augmentation des ventes est constatée pour unnterquartile de 41 grains de graminées. Une explication pos-ible à cette différence est que les graminées tropicales sontifférentes de celles des zones tempérées et ont un pouvoirllergénique plus important.

On note que la plupart de ces études écologiques tem-orelles ne se sont pas intéressées aux symptômes dehinoconjonctivite, spécifiques de la pollinose. La plupartes modèles utilisés dans le cadre de ces études temporellesont de type régression de Poisson, avec ajustement sures variables temporelles, des facteurs météorologiques, larippe et parfois les polluants atmosphériques (ozone, NO2,M). On note que peu d’auteurs s’intéressent à la formee la relation dose—réponse [35,38], la plupart utilisant unodèle linéaire a priori.Trois études de panels ont été recensées. Jantunen et al.

41] ont réalisé une étude sur les symptômes de pollinose,ais seule une analyse descriptive (coefficient de corré-

ation) a été réalisée. Une étude pratiquée aux États-Unis

ans le Connecticut chez des enfants de 4 à 12 ans asthma-iques sensibilisés ne prenant pas de traitement de fond,ontre qu’un taux de graminées ≥ 2 grains/m3 est associé

otn

D. Caillaud et al.

l’essoufflement, à la toux persistante, aux sifflements et des symptômes nocturnes [42]. Chez les enfants asth-atiques sensibilisés prenant un traitement de fond, les

ifflements, l’essoufflement et la prise de médicaments sontiés aux pollens d’ambroisie au-dessus de 5 grains/m3. Dansette dernière étude, les données de pollens sont obtenuesar modélisation à l’adresse de chaque participant. Uneécente étude francaise [43], sur 106 patients atteints deollinose aux graminées, montre une relation non linéairevec les symptômes nasaux et oculaires. Un effet de pri-ing et pré-priming, déjà décrit en situation expérimentaleuand le taux de pollens est inférieur à 10 grains/m3, estontré, suivi d’une réponse linéaire jusqu’à un effet de

aturation se traduisant par un plateau pour des valeurs res-ectives de 80 et 90 grains/m3 pour les symptômes nasaux etculaires.

Dans ces études de panel, les modèles utilisés sont soites modèles mixtes [44], soit des modèles GEE [42,43]. Seulea dernière étude citée s’est intéressée à la forme de laelation dose—réponse [43].

Des travaux, en Espagne notamment, ont exploré’autres hypothèses en utilisant d’autres types d’étude.insi, Galan et al. [45] ont étudié dans une étude cas-émoins, la relation entre la sensibilisation aux pollens etes consultations aux urgences pour asthme. Il s’avère queendant la période de mai-juin, l’augmentation très impor-ante du nombre d’asthmes décompensés est fortement liée

la sensibilisation aux pollens, en particulier aux graminées.ur Gimeno et al. ont montré dans une étude comparanteux zones géographiques distinctes, que les admissionsour asthme sont plus nombreuses dans une ville polluéeue dans une ville non polluée [46].

iscussion

es études présentées confirment l’impact sanitaire desollens. Les résultats des principales études positives’appuient sur les analyses statistiques adaptées, prenantn compte les principaux facteurs de confusion. Si touteses études sont en faveur d’une relation entre les concen-rations en pollens et plusieurs indicateurs de santé, on’apercoit qu’il n’existe qu’un nombre très limité de tra-aux, notamment parmi les plus récents, consacrés auxollinoses saisonnières, la majorité des études s’étant inté-essées aux relations entre pollens et asthme. On notera parilleurs, que de nombreuses études identifiées n’ont pas étéetenues, dans la mesure où le principal intérêt était en faita relation polluants chimiques-effets sanitaires, les pollens’étant pris en compte que comme facteurs de confusion47—54].

orme de la relation dose—réponse

a relation entre les concentrations en allergènes et lesanifestations cliniques est complexe, car elle varie d’un

ndividu à l’autre (selon leur sensibilité) et selon les aller-ènes étudiés. D’après certains auteurs, il existerait un seuil

bservées et une concentration pour laquelle les manifes-ations observées sont maximales : la courbe dose—réponsee serait donc pas linéaire, mais aurait une forme sigmoïde,

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Impact sanitaire des pollens : revue des études épidémiolog

avec un seuil en dessous duquel on n’observe pas de symp-tômes, ensuite une relation dose—réponse linaire, puis unplateau au-dessus duquel les symptômes n’augmentent plus[5,6,55].

Une autre caractéristique de cette relation est le déca-lage (lag en Anglais) entre les concentrations en pollen etl’apparition des manifestations cliniques. Celui-ci peut êtreabsent ou aller jusqu’à quelques jours après l’exposition pol-linique. Ainsi, si la concentration en pollen reste constantesur plusieurs jours et même diminue, les manifestations cli-niques peuvent, elles, aller en augmentant [5].

Une autre difficulté est liée à la fréquente polysensibili-sation des patients. Ainsi, les sujets allergiques aux pollensde bouleau sont très souvent allergiques au noisetier [56] etaux pollens de graminées [57] ; de ce fait, les symptômes liésà l’exposition initiale au pollen allergisant n’ont pas totale-ment disparu, lorsque survient la vague suivante de pollensauxquels ils sont également allergiques.

Un autre facteur compliquant la relation dose—effet estl’existence du phénomène clinique de priming. L’expositionrépétée aux pollens, peut entraîner l’apparition de phéno-mènes cliniques allergiques explosifs, même à de très faiblesdoses. Ce phénomène a été décrit initialement il y a plusde 40 ans par Connell après tests de provocation répétésin vivo en dehors de la saison pollinique à l’ambroisie [58].Ce phénomène semble encore s’amplifier (pré-priming) chezles patients présentant par ailleurs une cosensibilisation àdes allergènes perannuels, comme les acariens ou les poilsd’animaux, comme cela a été retrouvé dans une étude enchambre d’exposition pollinique [59].

• Il y aurait un seuil de concentration à partirduquel apparaissent les manifestations et uneconcentration à laquelle les manifestationsobservées sont maximales : la courbe dose—réponseest dans certaines études linéaires et dans d’autressigmoïde.

• Il existe un décalage variable entre l’exposition auxpollens et le début des manifestations cliniques.

• La polysensibilisation est un facteur confondant carune manifestation allergique peut être induite parun allergène autre que l’allergène étudié.

• Le priming échappe aux études de relationdoses—effets car, dans ce cas, de très faiblesdoses d’agent sensibilisant peuvent provoquer uneréaction allergique majeure.

Facteurs de confusion de la relationpollen—effets sanitaires

Parmi les facteurs de confusion de la relation pollen—effetssanitaires, on compte les facteurs météorologiques, les moi-sissures et les polluants atmosphériques.

Les facteurs météorologiques, comme la température,l’humidité, le vent ou la pluie peuvent intervenir dans l’effet

des pollens. Ainsi, le nombre de grains de pollens augmenteavec la température [60]. L’humidité ou une pluie légèrepeuvent entraîner la rupture des pollens, avec libération degranules de petite taille allergisants qui pénètrent volontiers

càte

147

ans les bronches [61], alors que le nombre total de pollensans l’air diminue [62].

Les moisissures extérieures sont plus fréquentes pendanta saison estivale (Alternaria et Cladosporium), et sont clas-iquement plutôt à l’origine d’atteinte bronchique, du faite la petite taille de leurs spores. Néanmoins, la fréquencee la sensibilisation à Alternaria est faible en populationénérale en France chez l’enfant [63] comme chez l’adulte64].

Sur le plan expérimental, il a été montré dans plu-ieurs études cliniques que l’effet du challenge allergéniquetait nettement plus important après une exposition auxolluants atmosphériques [65]. Dans les études épidémio-ogiques, la pollution atmosphérique extérieure augmente’effet des pollens sur les symptômes à court terme. Dansne étude de panel, les polluants atmosphériques chimiquesO3, NO2, particules inhalables), augmentent les symptômese rhinoconjonctivite chez les sujets allergiques aux pol-ens [66]. Dans une étude écologique temporelle récente,n retrouve une association, mais faible, entre les hospita-isations pour asthme et l’exposition aux pollens d’arbre eta pollution particulaire fine (PM 2,5) ou l’exposition aux her-acées et les particules (PM 10) [67]. Le faible effet observéeut s’expliquer notamment par le fait que, contrairementux situations expérimentales, dans la vie quotidienne, lesics de pollution atmosphérique sont rarement concordantsvec les pics polliniques. Par ailleurs, l’exposition chroniqueux particules et à l’ozone augmente la fréquence des aller-ies respiratoires et du rhume des foins chez l’enfant enopulation générale, tant en France [2,68] qu’aux États-Unis69].

• Les facteurs de confusion de la relationpollen—effets sanitaires sont les facteursmétéorologiques, les moisissures et les polluantsatmosphériques.

En conclusion, l’ensemble des études confirment la rela-ion entre la quantité de pollens présents et la survenuee symptômes allergiques : crise d’asthme en premier lieut beaucoup plus rarement symptômes de rhinoconjoncti-ite. Il apparaît que seules les études de panel peuventtudier la relation pollens—symptômes, or ce type d’étudeseste peu fréquent. Si la plupart des travaux présententes relations dose—réponse linéaires a priori, plusieursuteurs confirment l’existence de relations non linéairesntre certains pollens et certains indicateurs sanitaires. Lestudes les plus récentes en ce qui concerne les graminéesetrouvent un effet sur le rhume des foins et l’asthme quipparaît pour des valeurs faibles < 10 grains/m3, du fait d’unelargage initial très progressif de ces pollens, avant la tra-itionnelle saison pollinique. Si cela se confirme par d’autresravaux, il faudra considérer l’ensemble de la saison polli-ique aux graminées comme à risque et mettre en place unraitement anti-allergique symptomatique dès l’apparitiones premiers pollens. Pour les autres pollens, des travaux

omplémentaires apparaissent nécessaires. Enfin, l’intérêt

porter aux relations pollens-santé est d’autant plus essen-iel que le réchauffement prévu au cours du siècle prochainst susceptible d’influer sur la qualité et les quantités de

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ollen produites, ce qui augmenterait le risque allergénique.es changements climatiques pourraient également entraî-er un déplacement des aires de répartition des espèceségétales.

POINTS ESSENTIELS

• Les nouvelles études épidémiologiques concernantles allergies aux pollens sont de deux types :études écologiques collectives (retentissement del’exposition aux pollens sur les conséquences del’allergie) et études de panel individuelles (étudedes symptômes oculaires, nasaux ou bronchiquesd’individus sensibilisés au pollen pendant toute lasaison pollinique).

• Les études sur la relation dose—réponse sontcomplexes en raison du décalage entre l’expositionaux pollens et les symptômes, de la variabilité de lasensibilité individuelle, du phénomène clinique depriming et de la polysensibilisation.

• L’étude de la relation pollen—effets sanitaires peutêtre faussée par des facteurs météorologiques, lesmoisissures et les polluants atmosphériques.

• Toutes les études confirment l’impact sanitaire despollens et rapportent une relation dose—réponse.

• Seules les études de panel peuvent évaluer larelation pollens—symptômes.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

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