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Maitron http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article19055 CAVAILLÈS Jean Bernard Pudal Né le 15 mai 1903 à Saint-Maixent-l’École (Deux-Sèvres), condamné à mort le 17 février 1944 par le tribunal allemand d’Arras (Pas-de-Calais), jugement immédiatement exécuté ; normalien (Ulm), agrégé de philosophie (1927), caïman, professeur au lycée d’Amiens (1936-1938), puis chargé de cours à la Faculté de Strasbourg, nommé chargé d’enseignement sur la chaire de méthodologie et logique des sciences à la Sorbonne le 18 mars 1941 ; l’un des fondateurs du journal Libération en zone sud, dirigeant du mouvement Libération-Nord, chef du réseau Cohors, arrêté une première fois en septembre 1942, évadé, arrêté de nouveau le 28 août 1943. Le père de Jean Cavaillès était officier supérieur, professeur de géographie à l’École militaire, et était issu d’une longue lignée huguenote du Sud-Ouest qui maintenait actif le souvenir des résistances passées. Ce militaire intellectuel dreyfusard publia en 1908 un Atlas pour servir à l’étude des campagnes modernes. L’oncle de Jean Cavaillès avait été professeur de géographie à la Faculté de Bordeaux. Jean Cavaillès, dans ce milieu familial, reçut une éducation profondément religieuse et connut, à neuf ans, une période mystique avant d’abandonner toute pratique religieuse vers 1935. Dès son enfance, il fut immergé dans un milieu patriotique et républicain, « sans ostentation ni fanatisme ». Titulaire de deux baccalauréats, de mathématiques et de philosophie, il fut reçu premier au concours d’entrée à l’ENS en 1923 bien qu’il ait interrompu ses études khagnales à Louis Le Grand et préparé seul le concours. Cacique, il mena de front des études de mathématiques et de philosophie, puis fut reçu au concours de l’agrégation de philosophie en 1927. À l’ENS, Jean Cavaillès s’engagea dans le « groupe chrétien » animé par des protestants à volonté œcuménique qui se réunissaient dans le local de la fédération des associations chrétiennes d’étudiants. Lorsque la revue protestante Foi et Vie enquêta sur « La jeunesse et l’avenir du protestantisme en France » en 1925, Jean Cavaillès répondit en défendant l’idée que l’originalité profonde du protestantisme résidait dans son attitude rationaliste : pour lui, le protestantisme était un « rationalisme radical ». Il soulignait les alliances possibles entre ce protestantisme et ceux qui tentent d’apporter des solutions aux problèmes de la paix, de la guerre et de l’injustice sociale, en particulier les partis socialistes. S’il signa en mars 1927 la pétition contre le projet de loi Paul-Boncour sur « l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre » lancée à l’initiative de Michel Alexandre, Jean Cavaillès ne prit part à aucune des actions antimilitaristes. Après son service militaire, il devint archiviste du Centre de documentation sociale (CDS) de l’ENS (1928-1929), puis agrégé répétiteur. Dès son entrée à l’ENS, Jean Cavaillès fut passionné par la politique, selon le témoignage de sa sœur, Gabrielle Ferrières. D’orientation socialiste ou socialisante, il n’adhéra à aucun parti politique, mais son recrutement par Célestin Bouglé au CDS, un lieu d’initiation privilégiée aux problèmes économiques et sociaux, sur un poste qu’occupèrent avant lui Marcel Déat, René Maublanc, Jean Carrère, confirme son intérêt passionné pour le monde social et politique. Il dialogua amicalement avec Étienne Borne et fit une conférence au groupe chrétien sur l’œcuménisme en novembre 1929. Boursier Rockfeller, Jean Cavaillès passa l’année scolaire 1930-1931 en Allemagne, ayant à faire une enquête sur les mouvements de jeunesse, la Jugendbewegunden, tout en poursuivant ses recherches propres de philosophie des mathématiques. En fait, il mena surtout une enquête sur les mouvements religieux dont le renouveau théologique et philosophique l’intéressait. Très attentif aux évolutions politiques allemandes, il s’informa par la lecture, les rencontres et l’observation. Il alla jusqu’à écouter Hitler dans une brasserie le 25 mars 1931 : « tête de professeur de gymnastique, mâchoires et pas de regard ; débit assez vigoureux, un certain talent de mime à propos des intrigues entre partis de gauche et de droite, qui s’entendent en coulisse pour leurs intérêts et évidemment de la force quand son poing martèle son désir de sauver la patrie allemande » (p. 53). De retour en France, Jean Cavaillès publia divers articles dans des revues universitaires, puis dans des revues plus généralistes centrées sur l’actualité et la réflexion politique se réclamant d’une vision chrétienne de la politique, plutôt orientées à gauche : La Revue du christianisme social, Esprit, Politique (1932-1934). À l’occasion de divers séjours qu’il effectua en Allemagne, il prit de plus en plus conscience des progrès de l’hitlérisme et lut Mein Kampf. De 1931 à 1938, Jean Cavaillès mena une vie souvent ascétique jusqu’à la soutenance de ses thèses de doctorat en 1938, sous la direction de Léon Brunschvig, fervent européen et adepte de la politique briandiste. Agrégé-préparateur (caïman) à l’ENS en 1932, puis professeur au lycée d’Amiens d’octobre 1936 à 1938, son évolution politique et intellectuelle est difficile à connaître précisément. Perdit-il la foi ? Il aurait un jour dit à sa sœur : « Quand on a reçu une éducation religieuse comme celle que nous ont donnée nos parents, quand on est marqué de leur sceau, on ne sait jamais exactement où l’on est. » Il se tint à l’écart du mouvement qui conduisit, à droite comme à gauche, les écrivains, les universitaires, les artistes et les savants à s’engager publiquement. Il ne signa aucun des manifestes qui rythmaient la période, sans qu’on sache si cette discrétion exprime ses réticences ou s’explique par l’investissement total qu’exigeait sa recherche philosophique. Il soutint ses deux thèses en 1938. Sa thèse principale, « Méthode axiomatique et formalisme », et sa thèse complémentaire, « Remarques sur la formation de la théorie abstraite des ensembles », convoquaient sa double formation en philosophie et en mathématiques mais dans un domaine de la connaissance réservé à quelques philosophes des sciences. Pour Georges Canguilhem, l’importance de l’œuvre de Jean Cavaillès était d’autant plus difficile à comprendre sur le champ qu’il anticipait certaines tendances de l’évolution de la philosophie, celles qui Imprimer : CAVAILLÈS Jean http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=imprimir_articulo&id_arti... 1 sur 2 16/08/2014 10:59

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CAVAILLÈS JeanBernard Pudal

Né le 15 mai 1903 à Saint-Maixent-l’École (Deux-Sèvres), condamné à mort le 17 février1944 par le tribunal allemand d’Arras (Pas-de-Calais), jugement immédiatementexécuté ; normalien (Ulm), agrégé de philosophie (1927), caïman, professeur au lycéed’Amiens (1936-1938), puis chargé de cours à la Faculté de Strasbourg, nommé chargéd’enseignement sur la chaire de méthodologie et logique des sciences à la Sorbonne le18 mars 1941 ; l’un des fondateurs du journal Libération en zone sud, dirigeant dumouvement Libération-Nord, chef du réseau Cohors, arrêté une première fois enseptembre 1942, évadé, arrêté de nouveau le 28 août 1943.

Le père de Jean Cavaillès était officier supérieur, professeur de géographie à l’École militaire, etétait issu d’une longue lignée huguenote du Sud-Ouest qui maintenait actif le souvenir desrésistances passées. Ce militaire intellectuel dreyfusard publia en 1908 un Atlas pour servir àl’étude des campagnes modernes. L’oncle de Jean Cavaillès avait été professeur de géographie àla Faculté de Bordeaux. Jean Cavaillès, dans ce milieu familial, reçut une éducation profondémentreligieuse et connut, à neuf ans, une période mystique avant d’abandonner toute pratiquereligieuse vers 1935. Dès son enfance, il fut immergé dans un milieu patriotique et républicain,« sans ostentation ni fanatisme ». Titulaire de deux baccalauréats, de mathématiques et dephilosophie, il fut reçu premier au concours d’entrée à l’ENS en 1923 bien qu’il ait interrompu sesétudes khagnales à Louis Le Grand et préparé seul le concours. Cacique, il mena de front desétudes de mathématiques et de philosophie, puis fut reçu au concours de l’agrégation dephilosophie en 1927. À l’ENS, Jean Cavaillès s’engagea dans le « groupe chrétien » animé par desprotestants à volonté œcuménique qui se réunissaient dans le local de la fédération desassociations chrétiennes d’étudiants. Lorsque la revue protestante Foi et Vie enquêta sur « Lajeunesse et l’avenir du protestantisme en France » en 1925, Jean Cavaillès répondit en défendantl’idée que l’originalité profonde du protestantisme résidait dans son attitude rationaliste : pour lui,le protestantisme était un « rationalisme radical ». Il soulignait les alliances possibles entre ceprotestantisme et ceux qui tentent d’apporter des solutions aux problèmes de la paix, de la guerreet de l’injustice sociale, en particulier les partis socialistes. S’il signa en mars 1927 la pétitioncontre le projet de loi Paul-Boncour sur « l’organisation générale de la nation pour le temps deguerre » lancée à l’initiative de Michel Alexandre, Jean Cavaillès ne prit part à aucune des actionsantimilitaristes. Après son service militaire, il devint archiviste du Centre de documentation sociale(CDS) de l’ENS (1928-1929), puis agrégé répétiteur. Dès son entrée à l’ENS, Jean Cavaillès futpassionné par la politique, selon le témoignage de sa sœur, Gabrielle Ferrières. D’orientationsocialiste ou socialisante, il n’adhéra à aucun parti politique, mais son recrutement par CélestinBouglé au CDS, un lieu d’initiation privilégiée aux problèmes économiques et sociaux, sur un postequ’occupèrent avant lui Marcel Déat, René Maublanc, Jean Carrère, confirme son intérêt passionnépour le monde social et politique. Il dialogua amicalement avec Étienne Borne et fit uneconférence au groupe chrétien sur l’œcuménisme en novembre 1929.Boursier Rockfeller, Jean Cavaillès passa l’année scolaire 1930-1931 en Allemagne, ayant à faireune enquête sur les mouvements de jeunesse, la Jugendbewegunden, tout en poursuivant sesrecherches propres de philosophie des mathématiques. En fait, il mena surtout une enquête surles mouvements religieux dont le renouveau théologique et philosophique l’intéressait. Trèsattentif aux évolutions politiques allemandes, il s’informa par la lecture, les rencontres etl’observation. Il alla jusqu’à écouter Hitler dans une brasserie le 25 mars 1931 : « tête deprofesseur de gymnastique, mâchoires et pas de regard ; débit assez vigoureux, un certain talentde mime à propos des intrigues entre partis de gauche et de droite, qui s’entendent en coulissepour leurs intérêts et évidemment de la force quand son poing martèle son désir de sauver lapatrie allemande » (p. 53). De retour en France, Jean Cavaillès publia divers articles dans desrevues universitaires, puis dans des revues plus généralistes centrées sur l’actualité et la réflexionpolitique se réclamant d’une vision chrétienne de la politique, plutôt orientées à gauche : La Revuedu christianisme social, Esprit, Politique (1932-1934). À l’occasion de divers séjours qu’il effectuaen Allemagne, il prit de plus en plus conscience des progrès de l’hitlérisme et lut Mein Kampf.De 1931 à 1938, Jean Cavaillès mena une vie souvent ascétique jusqu’à la soutenance de sesthèses de doctorat en 1938, sous la direction de Léon Brunschvig, fervent européen et adepte dela politique briandiste. Agrégé-préparateur (caïman) à l’ENS en 1932, puis professeur au lycéed’Amiens d’octobre 1936 à 1938, son évolution politique et intellectuelle est difficile à connaîtreprécisément. Perdit-il la foi ? Il aurait un jour dit à sa sœur : « Quand on a reçu une éducationreligieuse comme celle que nous ont donnée nos parents, quand on est marqué de leur sceau, onne sait jamais exactement où l’on est. » Il se tint à l’écart du mouvement qui conduisit, à droitecomme à gauche, les écrivains, les universitaires, les artistes et les savants à s’engagerpubliquement. Il ne signa aucun des manifestes qui rythmaient la période, sans qu’on sache sicette discrétion exprime ses réticences ou s’explique par l’investissement total qu’exigeait sarecherche philosophique.Il soutint ses deux thèses en 1938. Sa thèse principale, « Méthode axiomatique et formalisme »,et sa thèse complémentaire, « Remarques sur la formation de la théorie abstraite desensembles », convoquaient sa double formation en philosophie et en mathématiques mais dans undomaine de la connaissance réservé à quelques philosophes des sciences. Pour GeorgesCanguilhem, l’importance de l’œuvre de Jean Cavaillès était d’autant plus difficile à comprendresur le champ qu’il anticipait certaines tendances de l’évolution de la philosophie, celles qui

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substituaient « au primat de la conscience vécue ou réfléchie le primat du concept, du système oude la structure ». Il dirigeait depuis janvier 1938, avec Raymond Aron et Albert Lautman, unecollection d’Essais philosophiques chez Hermann et fut nommé chargé de cours à la Faculté deStrasbourg en juillet 1938.Son évolution intellectuelle le conduisait depuis longtemps dans la voie du rationalisme spinoziste,voire du matérialisme. Et c’est à une conception spinoziste de la liberté qu’il sembla se tenir, sil’on en croit Raymond Aron avec qui il conversa en 1943 à Londres : « Je suis spinoziste, je croisque nous saisissons partout du nécessaire. Nécessaires les enchaînements des mathématiciens,nécessaires même les étapes de la pensée mathématique, nécessaire aussi cette lutte que nousmenons. »La guerre qui s’annonçait introduisit une rupture extérieure à une logique professionnelle etintellectuelle à laquelle il restera fidèle jusqu’au bout, rédigeant en prison, en 1942, Sur la logiqueet la théorie de la science. La nécessité, telle du moins que la comprenait Jean Cavaillès, imposaitsa loi. Au moment des accords de Munich, ce « réaliste » du nécessaire se montra hostile auxmanifestations pacifistes. Début octobre, il écrivait qu’« il faudrait pendre Bonnet etChamberlain », puis au lendemain de l’entrée des nazis à Prague, le 15 mars 1939, l’actionguerrière devint un horizon auquel il se préparait : « J’espère que nous aurons cette fois lecourage de nous battre - on finit par le souhaiter. »Mobilisé en 1939, Jean Cavaillès commanda une section d’infanterie coloniale. Il fut distingué pourson action et reçut deux citations en 1940. Sa connaissance de l’allemand lui valut d’être nomméau service du Chiffre en janvier 1940. Acheminé comme prisonnier de guerre vers l’Allemagne le25 juillet 1940, il parvint à s’évader et rejoignit la zone sud où il se fit démobiliser. À la rentrée denovembre 1940, il reprit son poste à l’université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Sonpremier acte de résistance consista en le cration d’un petit noyau qui faisait de la propagande.Puis avec Emmanuel d’Astier et Jean Rochon, Jean Cavaillès fut l’un des fondateurs du journalLibération, édition de zone Sud, dont ils rédigeaient l’éditorial.Dès le 18 mars 1941, il fut nommé à titre provisoire chargé d’enseignement à la chaire deméthodologie et logique des sciences à la Sorbonne. En zone nord, il intégra le groupe dirigeantdu mouvement Libération-Nord par l’entremise de René Parodi, où il rejoignit des syndicalistescomme Louis Saillant* et Charles Laurent*, des chrétiens comme Gaston Tessier* et dessocialistes comme Jean Texcier* et Henri Ribière*. Il y représenta aussi Libération-Sud. Lapremière réunion du comité directeur en décembre 1941 se tint chez Christian Pineau, s’inscrivantainsi dans la résistance de cette fraction de l’élite républicaine et bourgeoise qui refusait de sesoumettre. Jouant de tous les registres de l’action résistante, Jean Cavaillès, chef du réseauCohors, fut de plus en plus convaincu de l’impérieuse nécessité de l’action armée et desopérations de sabotage. Arrêté une première fois début septembre 1942, emprisonné àMontpellier, il s’évada et gagna Londres où il arriva le 24 février 1943. Au cœur des mouvementsde résistance, adoubé par le Général de Gaulle qui le reçut à Londres, il revint en France. L’étaude la surveillance allemande se resserra progressivement autour de Cavaillès qui perdit plusieursde ses agents. Arrêté le 28 août 1943, il fut transféré à Compiègne le 19 janvier 1944 avecBoquet, Oglistro, Ferrières, Thiébaut. Il fut jugé et condamné à mort le 17 février 1944 par letribunal militaire allemand d’Arras, et aussitôt exécuté.Cavaillès fut un résistant entièrement dévoué à l’action, n’ayant d’autre ambition pour l’après-guerre, à titre personnel, que de reprendre ses recherches et son enseignement. Intellectuelspécifique, ce qui caractérisait Cavaillès était moins un itinéraire de pensée, qui devaitnécessairement le conduire à s’engager, qu’une qualité d’adhésion à la liberté de penser qui nepouvait souffrir l’oppression nazie et vichyste même si cette « liberté de penser » avait, pour lui,son spinozisme comme point d’ancrage. C’est son attachement sans réserve aux valeursd’autonomie des champs intellectuels et sa profonde défiance des méfaits du narcissismeintellectuel, même résistant, qui en firent un chef de réseau opérationnel, fidèle en cela à l’idéequ’il se faisait de la pensée comme action. Cavaillès fut « résistant par logique », commeCanguilhem se plut à le souligner. Héritier des traditions rationalistes de l’Université française,Jean Cavaillès, revendiquant les valeurs de l’universalisme républicain contre l’irrationalismenational-socialiste et le racisme, appartient au groupe des philosophes qui sont entrés enrésistance : Valentin Feldman, François Cuzin, Albert Lautman, fusillés, ou Jean Gosset, mort endéportation, mais aussi Georges Politzer ou Georges Canguilhem.

ŒUVRE : pour son œuvre philosophique, cf Œuvres complètes de Philosophie des sciences,Hermann, 1994. — « Éducation morale et laïcité », Cahiers de Foi et Vie, n° 3, 1928. — « Unmouvement de jeunesse en Allemagne », Annales de l’Université de Paris, t. 7, n° 2, p. 148-174.— « Crise du protestantisme allemand », Le Christianisme social, Clermont-Ferrand, t. 46, n° 7, p.305-315. — « L’Allemagne et le Reichstag », La Paix par le droit, 1933, t. 42, n° 9, p. 385-396. —« La crise de l’Eglise protestante allemande », Politique, 1934, n° 12, p. 1 036-1 039.

SOURCES : Gabrielle Ferrières, Jean Cavaillès, philosophe et combattant, PUF, 1950. — GeorgesCanguilhem, Vie et mort de Jean Cavaillès, Éd. Allia, 1996. — Laurent Douzou, « Un itinérairerésistant hors du commun : Jean Cavaillès (1940-1944) », in Philosophia Scientiae, PressesUniversitaires de Nancy, Vol. 3, Cahier 1, 1998. — Alya Aglan, Jean-Pierre Azéma (dir.), JeanCavaillès Résistant, Flammarion, 2002. — Fabienne Federini, Écrire ou combattre, des intellectuelsprennent les armes, La Découverte, 2006.

Pour citer cet articlehttp://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article19055, notice CAVAILLÈS Jean, version miseen ligne le 25 octobre 2008

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