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In Vodka Veritas, un jour- nal engagé dans les excès en tout genre... “Une vodka, une vodka, mon royaume pour une vodka”. Cette décla- ration de Richard III (malheureusement détournée par un sombre poète an- glais), résume assez bien l’histoire de l’homme sur terre : la recherche de plaisirs artificiels pour combler le vide de sa vie. In Vodka Veritas vous propose de plonger dans la décadence outrancière qui caractérise ses membres : sex, drugs, rock‘n’roll et révolution. Car c’est en révolutionnant la société que l’on pourra enfin atteindre le but de tout humain normalement constitué : le plaisir hédoniste. Amis moralisateurs, épris d’ordre et de piété, vous voilà avertis. Une nouvelle ère commence, et elle a pour emblème In Vodka Veritas, car la vérité n’est pas révélée, elle n’émane pas d’une prétendue transcendance, mais elle est à l’intérieur d’une bonne bou- teille d’Absolut ! La jeunesse dépravée de France a donc trouvé son porte parole. Notre devise ? Pas de contrainte, tant dans l’écriture que dans la mise en forme. La Révolution passe aussi par une refonte complète de notre façon de penser et de nous représenter le monde. Au nom de toute l’équipe d’In Vodka Veritas, nous vous souhaitons de passer un agréable moment, car c’est bien là notre seul objectif ! EXPRESSO,KEZACO ? Expresso, c’est le concours national de la presse jeune. Pour sa seconde édition, 8 jeunes de sciences-po y ont participé et ont gagné le prix du meilleur journal, celui-là même que vous tenez entre les mains. Expresso, c’est 15 heures d’écriture non-stop, avec dix sujets qui tombent au compte-goutte. Ce sont ces dix articles que vous allez lire, et voici leurs intitulés: - Grippe aviaire : encore une victoire de canard. - “L’état de jeune, c’est un passage, c’est une maladie dont on guérit”, Laurence Parisot, présidente du Medef - La politique et les médias à l’heure de la concurrence économique - La liberté de la presse (exposition de Reporters sans frontières) - Faut-il mettre de l’eau dans son divin ? - Le dernier assaut d’Il Cavaliere - Sujet libre - Téléchargement : pour le peer et le meilleur - Discriminations : ma télé a enfin la couleur Sommaire : H5N1 : I will survive 2 Le péril jeune 3 Connivence politico-médiatique 4 Liberté sous presse 5-6 La religion et Berlusconi sont-ils solubles dans la vodka ? 7 Anti-Folk 8 Pour le peer et le meilleur 9 La télé de mon voisin 10 1 I и V одка Veritas La révolution, c’est bourrés qu’on la fera (ou pas) ! Révolution, Vodka et Rock & Roll

In Vodka Veritas n°1

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Le premier numéro d'IVV

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In Vodka Veritas, un jour-nal engagé dans les excès en tout genre...

“Une vodka, une vodka, mon royaume pour une vodka”. Cette décla-ration de Richard III (malheureusement détournée par un sombre poète an-glais), résume assez bien l’histoire de l’homme sur terre : la recherche de plaisirs artificiels pour combler le vide de sa vie.

In Vodka Veritas vous propose de plonger dans la décadence outrancière qui caractérise ses membres : sex, drugs, rock‘n’roll et révolution. Car c’est en révolutionnant la société que l’on pourra enfin atteindre le but de tout humain normalement constitué : le plaisir hédoniste.

Amis moralisateurs, épris d’ordre et de piété, vous voilà avertis. Une nouvelle ère commence, et elle a pour emblème In Vodka Veritas, car la vérité n’est pas révélée, elle n’émane pas d’une prétendue transcendance, mais

elle est à l’intérieur d’une bonne bou-teille d’Absolut !

La jeunesse dépravée de France a donc trouvé son porte parole. Notre devise ? Pas de contrainte, tant dans l’écriture que dans la mise en forme. La Révolution passe aussi par une refonte complète de notre façon de penser et de nous représenter le monde. Au nom de toute l’équipe d’In Vodka Veritas, nous vous souhaitons de passer un agréable moment, car c’est bien là notre seul objectif !

EXPRESSO,KEZACO ?Expresso, c’est le concours national de

la presse jeune. Pour sa seconde édition, 8 jeunes de sciences-po y ont participé et ont gagné le prix du meilleur journal, celui-là même que vous tenez entre les mains.

Expresso, c’est 15 heures d’écriture non-stop, avec dix sujets qui tombent au compte-goutte. Ce sont ces dix articles que vous allez lire, et voici leurs intitulés:

- Grippe aviaire : encore une victoire de canard.

- “L’état de jeune, c’est un passage, c’est une maladie dont on guérit”, Laurence Parisot, présidente du Medef

- La politique et les médias à l’heure de la concurrence économique

- La liberté de la presse (exposition de Reporters sans frontières)

- Faut-il mettre de l’eau dans son divin ?- Le dernier assaut d’Il Cavaliere- Sujet libre- Téléchargement : pour le peer et le

meilleur- Discriminations : ma télé a enfin la

couleur

Sommaire : H5N1 : I will survive 2Le péril jeune 3Connivence politico-médiatique 4Liberté sous presse 5-6

La religion et Berlusconi sont-ils solubles

dans la vodka ? 7Anti-Folk 8Pour le peer et le meilleur 9La télé de mon voisin 10

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Iи Vодка

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La révolution, c’est bourrés qu’on la fera (ou pas) !

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Après les banlieues, la basse-cour s’enflamme.

En exclusivité, nous avons reçu un communiqué émanant du comité canarchiste révolution-naire pour l’émancipation des palmipèdes:

“Nous, canards du comité ca-narchiste révolutionnaire pour l’émancipation des palmipèdes, clamons aujourd’hui avec fierté une nouvelle victoire du peuple canard en lutte.Désormais, après la capitulation du gouvernement français, nos camarades du maquis de la Dombes sont libérés du joug fasciste qui les gardait confinés.Mais cela ne suffit pas. LA LUTTE CONTINUE, CAMARADES!

L’émancipation progressive des minorités est une caractéristique qu’on re-tiendra du XXe siècle.

Là où l’espèce majoritaire imposait sa poigne de fer, les nations opprimées ont su résister. L’histoire retiendra les luttes incessantes des afro-américains, des indiens ou des ours des Pyrénées pour l’émancipation.

Cependant le mouvement de libération des peuples est désormais passé à la vitesse supérieure. Le dernier bastion d’exploitation d’êtres vivants est en passe d’être supplanté par la révolte des derniers exclus du monde moderne.

Nos prédécesseurs révolutionnaires les Black Panthers ont dans les années 1960 et 70 fait plier le gouvernement américain. Nous, canarchistes, sommes ceux qui achèveront la lutte.

Et nous exigeons donc un moratoire total sur la chasse aux canards avec des peines sévères pour les chasseurs récalcitrants ou braconniers ;

Nous exigeons la libération du Canard Enchaîné, symbole de notre lutte et martyr de notre cause ;

Nous exigeons des couloirs aériens spécifiques pour nos migrations car trop de camarades meurent chaque année rôtis dans les réacteurs de ces pâles copies métalliques des fiers volatiles que nous sommes.

Et nous revendiquons :- le jugement de Picsou par un tribunal révolutionnaire extraordinaire, c’est

nous !- la détention et le développement de souches toujours plus virulentes de

H5N1, c’est nous !- l’entraînement au djihad aviaire de canards volontaires c’est encore nous !

Ben Ladinde,porte-parole du comité Canarchiste Révolutionnaire pour l’Émancipation des

Palmipèdes”

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H5N1 : retour sur

un fait d’hiver

Depuis quelques mois, le virus sévit un peu partout dans le monde.

Le 22 septembre : Découverte de la première attaque de canard au nord de la Chine. Bilan : 16 morts dont 4 canards.

Le 2 octobre :Le CIA (Comité d’Investigation Aviaire) découvre les salles d’entraî-nement des canards-suicides dans l’est du Coin-Coin Oriental.

Le 17 octobre : Attaque américaine au Coin-Coin. La statue de Colvert Ier est renversée, la prison d’Acouac-Grahib ouvre ses portes.

Le 5 novembre : Des canards de tous pays sont dépor-tés et abattus dans des conditions atroces. Les organisations internatio-nales protestent.

Le 25 novembre : Vague d’attentats aviaires. Les ca-nards volent dans différentes capita-les afin de transmettre le virus. Les associations sanitaires sont débor-dées.

Le 17 décembre : L’ONU décrète l’Etat d’urgence. Les gendarmes tirent à vue. Le virus mute et se transmet à tous les animaux.

Le 14 janvier : Le Coin Guevara, leader du mouve-ment aviaire, fait sa première déclara-tion : liberté pour les canards de tous pays

Le 15 février : Les canards les plus connus se joi-gnent au mouvement. Canard WC, Donald Duck et le Canard Enchaîné demandent la libération des canards emprisonnés.

Aujourd’hui : Déclaration du Comité Canarchiste Révolutionnaire pour l’Emancipation des Palmipèdes

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Le péril jeuneAprès la publicité de la Poste pour ses services financiers concernant les

15-26 ans, il a fallu attendre la déclaration de Laurence Parisot, Présidente du MEDEF, pour la Tribune [en italique] du 16 janvier 2006: “L’état de jeune, c’est un passage, c’est une maladie dont on guérit”[en italique aussi], pour que les pouvoirs publics et le ministère de Xavier Bertrand prennent véritable-ment en compte cette maladie, Trois mois après cette interview, les experts délégués du Ministère de la Santé publient leur livre blanc intitulé “La jeunesse n’est pas une fatalité”. De nombreux symptômes caractérisent cet état de l’homme. Le jeune commence par avoir un regard morne qui au fil des ans se transforme en regard glauque. Vers 16 ans , il se trouve dans un état de fati-gue chronique qui peut provoquer, à terme, une certaine négligence de soi. Physiquement cette négligence se manifeste par un cuir chevelu surgras, une hygiène corporelle approximative. Socialement, le jeune se confine dans un environnement désordonné. Malgré une tendance grégaire qui pousse la jeu-nesse à développer un esprit de meute, le jeune éprouve fondamentalement des difficultés pour communiquer. Cette incapacité à dialoguer avec autrui entraîne une dépendance à des prothèses électroniques: ordinateur, réseau Internet, “social software”, téléphone portable, lecteur mp3. Plus encore, la déclaration de Mme Parisot qui évoque obligatoirement les maux de la société (manifestations lycéennes, violences urbaines, chômage des jeunes) fait réfé-rence à l’un des symptômes phares de la maladie du jeune: les sursauts impul-sifs : le jeune, doté de l’esprit de contradiction peut être poussé à des rassem-blements au hasard voire violents afin de défendre des valeurs qui le “prend aux tripes” comme le disent les malades.

Le livre blanc “La jeunesse n’est pas une fatalité” commandé par le gou-vernement, doit tout mettre en oeuvre pour rassurer la population. En effet, les spécialistes proposent de nombreuses solutions médicales mais aussi des astu-ces pour venir en aide aux familles des malades. Mesures qui sont relayées par les propositions du MEDEF en matière sociale. Malheureusement, face aux problèmes des aînés, les spécialistes n’ont encore rien trouvé: la vieillesse est aussi un passage,une maladie mais dont on ne guérit pas.

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Une alternative au

CPE : le CPD

Le MEDEF planche en ce moment sur un “Contrat Première Dé-bauche”. Explications.

Le CPD, une nouvelle façon d’en-visager l’avenirEn effet, le CPD permettra aux jeunes de se livrer avec excès à la débauche sexuelle.

Le CPD, avant-garde de la nou-velle société libertineDans cette nouvelle société, les Egli-ses seront remplacées par des lieux de débauche. Cette nouvelle société sera donc orientée vers le plaisir sans entrave.

Le CPD, ses modalités : Plus d’embauche, que de la débau-che ! Voilà l’essence du CPD. Un nouveau contrat, un nouvel avenir.

JOUISSEZ SANS ENTRAVE !

Jeunesse : que faire si un de vos proches est atteint ? Comme l’a dit Laurence Parisot, il convient de se rassurer en gardant à l’esprit que le corps humain est ainsi fait que cette maladie se guérit d’elle-même avec le temps. Cependant, ce processus peut s’avérer plus ou moins long, et il existe des moyens de l’ac-célérer. De ceux développés dans le livre blanc intitulé “La Jeunesse n’est pas une fatalité”, on peut dégager les principes de base suivant:• Couper la radio et convertir le jeune aux vertus de la musique dite “de vieux”: Beatles, Doors, Country Joe, Bob Dylan, Sex Pistols... (à ap-pliquer avec modération toutefois)• Offrir placards, balais, déodorants, savons dès que l’occasion se présente•Organiser des vacances dans un des camps thématiques prévus par le rapport tels que “Autour de la plan-che: Surf et Repassage”.•En cas d’urgence, un numéro vert a été mis en place: 0800006660.

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Connivence politico-médiatique : l’heure de la vengeance a sonné !

Camarades, l’heure est grave ! Depuis trop longtemps la télévision abrutit les cerveaux de nos chères têtes blondes, leur remplit le crâne d’idioties sans nom pour faire tourner l’énorme machine capitaliste qui broie nos vies dans sa mâ-choire de fer.

La télévision est aux mains de sombres nantis qui s'aco-quinent avec le pouvoir afin de promouvoir leurs dérives sécuritaires. Ce que la télé nous propose, c’est tout simple-ment “du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola”. Fenêtre biaisée sur la réalité, la télévision déforme au lieu d’informer, manipule et abrutit.

Chaque jour des millions de français regardent cette télé-vision, qui pour beaucoup est leur seule source d’information. Le journal de 20 heures est aujourd’hui devenue la grande messe cathodique à ne pas rater. C’est l’alpha et l’oméga de l’information...

Camarade, révolte toi ! L’avenir de ton cerveau, de ton esprit critique est en jeu, c’est aujourd’hui ou jamais que tu peux décider de dire “non”. Si aujourd’hui l’économie dicte la politique, si la politique met les médias à genou, nous avons encore le pouvoir de décider de nos vies.

Une seule alternative : jeter la petite lucarne par la grande.

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Liberté de la presseLa presse... symbole séculaire, qui a évoqué selon

les époques l’odeur de l’encre qui sèche lentement sur le papier, le cliquetis des claviers des machines à écrire malmenés par des doigts enfiévrés, le doux ronronne-ment des ordinateurs au disque due saturé... Délice des cinq sens mais aussi met de choix pour tous les esprits insatiables: la liberté de la presse, comme sa sœur liberté d’expression et sa fille démocratie, n’a été acquise qu’au cher prix de luttes rudes et impitoya-bles; elle fut le fruit de revendications à vocation uni-verselle, mais aussi l’enfant digne et volontaire de la violence avec laquelle on brise les chaînes iniques du despotisme; héritière des revendications démocratiques et éclairées des philosophes, elle s’est développée dans le terreau fécond laissé vierge par la mort de l’autorité absolutiste. Tel un vent d’émancipation qui souffle sur les peuples, les libérant du joug de la censure, elle a été la mère de la démocratisation et par là même la marraine du bonheur du citoyen, enfin apte à exprimer ses passions, à se laisser aller au galop débridé de sa pensée, et à faire jouir les autres des aboutissements de sa réflexion bouillonnante!

Liberté de la presseLa presse... symbole séculaire, qui a évoqué selon

les époques l’odeur de l’encre qui sèche lentement sur le papier, le cliquetis des claviers des machines à écrire malmenés par des doigts enfiévrés, le doux ronronne-ment des ordinateurs au disque due saturé... Délice des cinq sens mais aussi met de choix pour tous les esprits insatiables: la liberté de la presse, comme sa sœur liberté d’expression et sa fille démocra-tie, n’a été acquise qu’au cher prix de luttes rudes et impitoyables; elle fut le fruit de revendi-cations à vocation universelle, mais aussi l’enfant digne et volontaire de la violence avec laquelle on brise les chaînes iniques du despotisme; héri-tière des revendications démocratiques et éclai-rées des philosophes, elle s’est développée dans le terreau fécond laissé vierge par la mort de l’autorité absolutiste. Tel un vent d’émancipation qui souffle sur les peuples, les libérant du joug de la censure, elle a été la mère de la démocratisa-tion et par là même la marraine du bonheur du citoyen, enfin apte à exprimer ses passions, à se laisser aller au galop débridé de sa pensée, et à faire jouir les autres des aboutissements de sa réflexion bouillonnante!

Liberté de la presseLa presse... symbole séculaire, qui a évoqué selon

les époques l’odeur de l’encre qui sèche lentement sur le papier, le cliquetis des claviers des machines à écrire malmenés par des doigts enfiévrés, le doux ronronne-ment des ordinateurs au disque due saturé... Délice des cinq sens mais aussi met de choix pour tous les esprits insatiables: la liberté de la presse, comme sa sœur liberté d’expression et sa fille démocratie, n’a été acquise qu’au cher prix de luttes rudes et impitoya-bles; elle fut le fruit de revendications à vocation uni-verselle, mais aussi l’enfant digne et volontaire de la violence avec laquelle on brise les chaînes iniques du despotisme; héritière des revendications démocratiques et éclairées des philosophes, elle s’est développée dans le terreau fécond laissé vierge par la mort de l’autorité absolutiste. Tel un vent d’émancipation qui souffle sur les peuples, les libérant du joug de la censure, elle a été la mère de la démocratisation et par là même la marraine du bonheur du citoyen, enfin apte à exprimer ses passions, à se laisser aller au galop débridé de sa pensée, et à faire jouir les autres des aboutissements de sa réflexion bouillonnante!

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Je ne pense à

rien

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Liberté sous presse

« Manifestations massives à Katmandou malgré le couvre-feu » titrait LeMonde.fr au commencement d’Expresso. Quelques images, quelques témoignages pour par-ticiper à l’affolement international –réveil brutal au sujet d’une situation qui dure depuis plus de dix ans. Mais les infos quand elles existent sont superficielles. Et pour cause ! Le Népal présente tous les symptômes des maladies étatiques liberti-cides, à savoir : mégalomanie de quel-ques uns, utopie meurtrière de plusieurs, dommages collatéraux d’une économie débridée.

Il y a peu encore, il fallait saisir les dépê-ches au vol, compter sur la chance pour espérer lire un article concernant ce pays coincé au milieu de l’Himalaya. Les jour-nalistes ne sont pas les bienvenus là-bas. Le roi actuel (Gyanendra bir Bikran Sha Dev), pas plus que son frère précédem-ment au pouvoir (et assassiné dans des circonstances étranges), n’est pas un fana de la liberté de la presse. Mais ça va avec le reste : Parlement dissout, pouvoirs confisqués… la jeune monarchie constitu-tionnelle n’est pas prête de posséder un Hyde Park Corner. Il nous faut cependant être compréhensif : si Gyanendra terro-rise le pays, c'est pour son bien. Il faut lutter contre les « marxistes – léninistes – maoïstes » qui terrorisent et contrôlent la majeure partie des zones rurales. Pas des grands libertaires ceux-là non plus. La population trinque, et ceux (les « journa-listes bourgeois contre-révolutionnaires ») qui s’y intéressent avec. Remarquez les Népalais rouges ne sont pas les seuls dégentés politiques du même acabit… ils foisonnent dans le monde. Du jeunôt-gar-gantuesque asiatique reconverti au capi-talisme, au frêle vieillard d’une île des Caraïbes, en passant par les excités hu-mides de l’Amazonie, tous utilisent leur opinion politique pour justifier ce qui n’est pas justifiable (ni humainement, ni logi-quement). Condamnation de prophètes fous (ceux qui causent sans raison du 4 juin 1989), séquestrations des fouille-mer-des potentiels (mieux vaut prévenir que guérir), intimidations et kidnapping pour un peu de blé… tous les moyens sont bons pour la cause.

Et puis, il y a les autres. Les barbus apa-trides énervés qui condamnent trois coups de crayons (certes maladroits) causant ainsi violences et haines… Les barbus affiliés à un Etat : de la Palestine à l’Ara-bie Saoudite (du pauvre dépérissant au riche gargarisant). Il y a les porteurs de kippa qui, sous prétexte de combattre les barbus fadas, sont tout aussi destructeurs des libertés d’expression (on n’oublie pas

M. Vanunu, kidnappé puis emprisonné 18 ans pour avoir apporté la preuve à un journal anglais de la possession de l’arme nucléaire par Israël, ni les balles « per-dues » de Tsahal). Il y a aussi les chefs de pays qui se noient plus qu’ils n’émergent : Zargo assassiné pour avoir enquêté trop proche de la famille du Président du Bur-kina Faso, Kieffer disparu pour les mêmes raisons en Côte d’Ivoire.

Mais l’exotisme n’est pas une donnée proportionnelle à la réduction de la liber-té de la presse : la France, peu exotique, se défend dans ce domaine. Puissance économique, un maître mot. Pression de l’audimat, volonté de plaire, drague du téléspectateur… PPDA ne fait pas son ouverture de JT sur le Népal (pas très porteur comme sujet…). Pourquoi envoyer des reporters ? Quel intérêt au quotidien ? Si, le jour où il y a un mouvement vio-lent, brutal, spectaculaire, on en parle ; et encore, si les autres le font aussi. Le Né-pal est tout autant victime de la folie des hommes locaux que de la pression éco-nomique occidentale qui cause l’indiffé-rence générale. Concentration économi-que d’autre part : la presse française, monopolisée par deux magnats de l’ar-mement (Dassault et Lagardère) en est un bel exemple. A tel point, que le Ministre de l’Intérieur Nicolas (Sarkozy), lorsqu’il est mécontent d’une interview de la per-sonnalité préférée des français Yannick (Noah), passe un coup de file à son pote Arnaud (Lagardère), principal actionnaire du magazine concerné (Paris Match) pour qu’il demande au rédac chef de couper les passages gênants. Et tout le monde s’exécute. Liberté chérie…

Liberté de la presse un sujet d’actualité, perpétuellement. Le jour où la liberté de la presse ne le sera plus, nul doute qu’elle aura disparu. La liberté se défend au jour le jour, elle évolue avec les hom-mes, les sociétés, les cycles économiques (pauvre France Soir) et les avancées technologiques. Internet, les technologies de communication, sont le nouveau défi pour la liberté de la presse, pour les libertés individuelles en général. Mais heureusement le Népal n’a pas à affron-ter ces nouvelles difficultés high-tech (pas assez riche pour cela comme beaucoup d’autres). D’autres telle la Chine, par contre, cumulent. D’autres enfin permet-tent que tout fonctionne ainsi, mais en donnant des leçons pour avoir bonne conscience et oublier la poutre profon-dément plantée dans l’œil.

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Quand la Chine

s’éveillera...

La Chine est en passe de devenir un des états les plus puissants de la pla-nète. Etats-Unis, Europe, Japon la courtisent. Disons le, l’avenir est en Chine.

D’autant que depuis le “malheureux” incident du 4 juin 1989 sur la place Tienanmen, la Chine s’est ouverte au monde. On est bien loin du terrible régime communiste répressif de Mao Zedong. Mais est-ce bien le cas?

Est-ce bien le cas en effet, car s’il ne s’agit plus aujourd’hui du Grand Bon en Avant de 1964, on ne peut pas pour autant dire que la situation des Chinois et des journalistes de Chine soit des plus enviables.

Certes le journaliste est libre d’exer-cer son métier. Certes il peut évoquer tous les sujets.

Parler du social bien sûr, puisque la Chine est un état communiste. A con-dition toutefois d’éviter quelques su-jets inutiles et rébarbatifs, comme les grèves et émeutes ouvrières, les morts dans les coups de grisou dans les mines, la situation des sans-terre, la corruption des dirigeants.

Parler de la religion bien sûr, du moment qu’on évite la situation des bouddhistes, des chrétiens ou des musulmans de Chine.

Parler de santé également du moment qu’on évite la puérile évocation du sang contaminé et du SIDA.

Quand la Chine s’éveillera... on peut craindre une sacrée gueule de bois. Ce sera le prix de la démocratie.

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Dieu est-il soluble dans l’eau ?

Doit-on mettre de l’eau dans son divin ? La question a de quoi étonner. Après des siècles de ré-pression au nom de Dieu, il faudrait modérer ses propos à son sujet ? L’affaire des” caricatures” en dit long sur l’état de la religion dans le monde. Il faudrait se censurer lors-que l’on caricature une religion ? Parce que cela choquerait les croyants ? Et que fait-on de ceux qui sont choqués par les religions elles-mêmes ? Par les messages de haine qu’elles diffusent à travers leurs “livres sacrés” ?

Que dire de l’état de la justice qui retire une campagne de pub parce qu’elle détourne une image pieuse (la cène de Léonard de Vin-ci où des femmes remplacent les apôtres) ? Le délit de blasphème est-il de retour ?

Nous ne jugerons pas ici de la qualité de ces “caricatures”, mais de leur portée symbolique : oui on a le droit de critiquer la religion, toutes les religions, même si ça dérange - et surtout si ça dérange.

Et qu’on ne vienne pas nous dire que “cela choque la sensibilité des croyants”. Est-ce que ça cho-quait leur sensibilité quand on brû-

lait des livres et des juifs du temps de l’Inquisition, lors-qu’on lapide des femmes ou lorsque des guerres de reli-gions se déclenchent à cause d’une controverse sur la virgini-té de Marie ? Si Dieu a un problème avec des caricaturis-tes, qu’il vienne lui-même se faire justice au lieu d’envoyer son fan-club.Mettre de l’eau dans son divin, c’est reculer beaucoup pour finalement n’en retirer pas grand-chose.

Comme le disait Voltaire, ECR(asons) l’INF(âme).

Berlusconi est-il soluble dans le vote ?

Berlusconi s’attache à la prési-dence de l’Italie comme le morpion aux poils pubiens. Il s‘accroche tellement fort qu’il en finirait par déchirer la fragile démocratie ita-lienne. L’insecte gluant, qui a déjà ruiné les finances de son pays, qui confond intérêt personnel et bien commun, fait finalement comme tous les animaux politiques de son espèce : il veut garder son poste, parce que sinon il va se retrouver AU poste (ça vous rappelle quel-qu’un ?). Espérons juste que l’ami Berlu se pliera pour une fois aux règles de la démocratie et du plura-lisme, et lâchera prise.

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Berlu Ciao

AFP - 23/04/06, de notre correspondant à Rome

La coalition de Romano Prodi a remporté d’une courte ma-jorité les élections législatives italiennes avec environ 40.000 voix d’écart par rap-port à celle menée par le Pré-sident du Conseil sortant, Sil-vio Berlusconi. Ce dernier, après avoir remis en cause les procédures de vote, est en passe de demander l’annula-tion des votes de la Ligue Lombarde. Dans le cas d’un échec, Berlusconi menace de bloquer le nouveau gouver-nement Prodi.

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Manhattan Transfert : New-York, du folk à l’antifolk

1961 : Un certain Robert Zimmerman, en provenance du Michigan, débarque gui-tare sur le dos dans Greenwich Village, repère des folkeux américains, et creuse son trou parmi cette scène bouillonnante – pour finalement s’en détacher comme une personnalité et une voix plus que singulière.2001 : Un quintet de branleurs de bonne famille, bercé aux rythme des mélopée punk des 70s de leur ville natale, balance une claque en forme de fausse interroga-tion, Is This It, à la face du monde, lui rappelant la place que la Grosse Pomme se doit de conserver dans la course : à l’épicentre de la moindre secousse rock, folk ou un tantinet underground, encore et toujours.40 années séparent Dylan des Strokes ; 40 années foisonnante, durant lesquelles le rock, éternel phénix, n’a cessé de s’au-todétruire pour mieux renaître de ses cendres – le sol new-yorkais s’avérant particulièrement fertile et riche en herbes folles. Du Velvet Underground à LCD Soundsystem, du Chelsea de Leonard Cohen au Chelsea Hotel Nights de Ryan Adams, du Wha ? Café qui assista aux débuts de Dylan au Sidewalk Café qui sert de QG aux éminents représentants de l’antifolk actuel, que ce soit à l’ombre des gratte-ciels de Manhattan ou dans les ruelles de Brooklyn, New York a été, et reste, une terre d’accueil de premier choix pour tout les exilés de la mélodie et de la mélancolie.

•  « Come writers and critics, who pro-phesize with your pen, and don’t speak

too soon, for the wheel’s still in spin ; don’t criticize what you can’t understand, the chance won’t come again…. »Au début des sixties en effet, les choses changent, surtout en Amérique. Et peut-on parler de ces changements sans évoquer New-York et la scène active des folknicks (par opposition aux Beatnicks friscains), qui refont le monde à coup d’accords mineurs et de rimes assassines. C'est dans ce milieu, regroupé à Greenwich Village – où il arrive que l’ont croise encore à l’époque Woodie Guthrie, parrain de la chanson protestataire américaine – q’une des figures les plus emblématiques de l’Amérique révoltée va aiguiser ses pre-mières armes, et écrire, au coin de la table d’un arbre, son premier hymne, dont le refrain fait encore parfois vibrer la brise aujourd’hui…

• Mais Dylan sera le premier à « trahir » le folk, en branchant sa guitare dès 1964… Les humeurs changent, les nuages psychédéliques se dissipent peu à peu, les bad trips et les angoisses commencent à pointer le bout de leur nez… Après les envolées fiévreuses de la génération Pea-ce & Love qui se sentait la force de soule-ver des montagnes, les premiers émois punks éclosent… Le Velvet Underground, groupe New Yorkais par excellence, groupe culte s’il en est, brode d’un fil noir ses craintes existentielles et toxiques. On ne sait pas si le dealer que Lou Reed attendait, avec 26$ dans la mains, est jamais venu. Toujours est-il que le groupe a tenu assez longtemps pour contribuer à ensemencer le terreau punk. Car New- York, au coude à coude avec les londo-niens (Clash et Sex Pistols en tête) n’est pas en reste à la fin des années 70 : le mythique CBGB, qui a fermé ses portes l’année dernière, accueille la frénésie de

Television ou de Patti Smith – le punk ici est plus intello qu’outre-Atlantique, moins populaire, mais au moins aussi influent.

• On en trouve ainsi de nombreux relents derrière le voile qu’on t levé les Strokes en 2001, que ce soit chez les fiévreux Yeah Yeahs Yeah s ou les excité de The Rapture ou de Radio 4. Mais si, il y a 40 ans, les songwriters New-Yorkais affi-chaient haut et fort leur volonté de chan-ger le monde, bon nombre des contem-porains ont des objectifs bien plus hum-bles, tels que survivre à une rencontre avec Will Oldham dans le métro ou survi-vre à une nuit avec une femme cul-de-jatte… La scène antifolk, par essence new-yorkaise, limitée en nombre tant qu’en popularité, n’en est pas moins vivace et dynamique. Qu’est-ce que l’antifolk, au juste ? Synthèse des espérances hippies et de la colère punk, assaisonnée d’une pincée de nonsense assumé et de réa-lisme (sans être défaitiste), l’antifolk s’é-loigne des grands thèmes et des grandes poses de son positif, et cache derrière une forme lamentable un fond souvent brillant et toujours hilarant. Porté par la vague du succès d’Adam Green (super-star en Allemagne, au statut plus modeste dans nos contrées francophones), et in-carné à la perfection par Jeffrey Lewis (Backpacker, dessinateurs de comics, historien occasionnel du communisme…) le mouvement n’est certainement pas promis au destin des autres courants musicaux new-yorkais, mais c'est le cadet de souci.

• Et malgré tout ce qu’on peut dire et entendre le rock n’a pas perdu son pou-voir de subversion. Le microcosme new-yorkais, excellent laboratoire d’analyse de l’évolution des tendances musicales divergents du mainstream, semble en être la preuve…. Le rock y semble se mouvoir en un éternel cycle (du moins dans le regard qu’y portent les médias) : ainsi, Adam Green serait le Leonard Cohen du XXIe siècle, et Conor Oberst de Bright Eyes reprendrait le flambeau encore brûlant de la tradition dylanienne…

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Mon coeur balance entre Kazaa et les disques faits maison

Dilemme cornélien: qui acheter, qui télécharger ? Télécharger les morts ? Télécharger les grands qui n’ont décidément plus besoin de notre soutien financier ? Donner une chance aux petits en achetant leurs oeuvres ? Ces questions, tout amateur de musique, heureux propriétaire d'une bonne connexion se les est posées. A l'heure où le débat sur les droits d'auteurs et la licence globale semble s'apaiser, il est plus que temps de ce pencher sur la question.Internet a cela de joli que tout y est possible et presque tout permis. Le téléchargement, légal ou non, sécurisé - plus ou moins, prolifère, Kazaa et ses collègues ayant fait des émules. Le Peer To Peer n'est pas le seul moyen de téléchargement, et d'autres moins critiqués sont tout aussi répandus. Prenons par exemple le cas de MSN. Un simple échange de fichiers entre amis est tout aussi préjudiciable aux droits d'au-teurs qu'un téléchargement sur Kazaa. Pourtant, il n'est pas autant décrié… Quand bien même la législation anti-p2p se renforcerait, le débat resterait tout aussi brûlant… S'attaquer à MSN, et donc à Bill Gates, s'avére-ra, on s'en doute, moins aisé que de s'attaquer à un indépendant tel Emule… Les questions suivantes resteront : ou s'arrête la liberté du surfeur? Où commence la propriété de l'artiste? Ainsi, c'est au delà de la bataille légis-lative qu'il faut observer le phénomène, a travers les liens web/artistes… On représente souvent cette version simpliste du surfeur préjudiciable a l'artiste, or ce n'est et de loin, pas toujours le cas.En effet, si on entend sou-vent parler d’artistes floués par le piratage, une nouvelle génération d’artistes a pris possession du web, et en est indissociable : ainsi nous le montrent les exemples d’Arcade Fire et des Arctic Monkeys. Ce téléchargement légal et gratuit (contrairement au téléchargement sur fnac.com où le prix de 0,99€ le titre en décourage plus d'un) est un moyen oh combien prometteur de promotion pour l'artiste. En aucun cas préjudiciable, (faut-il rap-peler que les Monkeys viennent de signer le contrat le plus juteux de l'histoire du rock?), il permet aux artistes de se passer des canaux publicitaires usuels, et d'avoir une plus grande proximité avec leurs fans.Du côté des labels indépendants et des auteurs plus confidentiels, Internet est ainsi perçu comme une réelle aide à la diffu-sion. Notons ici l’utilisation de sites qui tel MySpace permettent aux artistes de se présenter et d’offrir un aperçu de leurs oeuvres à moindre coût. La démarche peut aller encore plus loin. Ainsi, Conor Oberst, non content de mettre a disposition deux titres de Bright Eyes par album, met en ligne sur le site de son label l'intégralité des œuvres qu'il édite!Loin des clichés maintes fois débattus, les artistes apprivoisent la toile, la modèlent, la façon-nent autant que celle-ci modifie la distribution musicale. Internet va aider ceux qui sauront s'y adapter… Les au-tres seront protégés par nos législations de plus en plus contraignantes.

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Du fait du jet de la télévision de la rédaction dans

un article précédent, nous sommes dans l’incapacité

technique de visionner les programmes sur lesquels

cet article devait porter dans des conditions satisfai-

sante; nous intitulerons donc cet édito...

La télé de mon voisin a la couleur

La coloration est un processus, et comme tout processus, elle ne peut qu’être inachevée. Hier encore nos présentateurs étaient de blancs moutons, désormais certains trublions colorés, M.Roselmack en tête, ponctuent agréablement notre écran blanc (ou plutôt, celui du voisin d’en face). De chez moi, les quelques maigres efforts notre cher média favori font pales figures... On est passé d’un écran blanc à un écran noir et blanc. Le progrès est notable, mais où sont donc les couleurs dans tout ça? Et mon rouge chéri? Le rouge qui nous anime, le rouge de la lutte et d’Absolut, ce rouge est absent, aujourd’hui autant qu’hier.

Tout, me direz-vous, est affaire de compromis. Doit-on se réjouir de cette apparition de quelques points noirs? Notre télé est dalmatienne, cé-lébrons-le! Mais n’est-elle pas aussi daltonienne? Or, ceci s’avère bien plus dérangeant quand le Dalton auquel elle s’apparente le plus est Averell... D’autres couleurs que le rouge carmin (ne soyons pas sectaires!) sont en effet exclues du petit écran: où sont donc le rose fushia, le vert émeraude, le bleu lavande- pour n’en citer qu’un petit nombre? Elles sont sous-repré-sentées voire carrément absentes! A quand des présentateurs iroquois vê-tus de costumes oranges à pois parme (commerce équitable bien sûr) ?

Couleurs bafouées de tout les pays,

unissons nous!

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Ont participé à l’é-laboration de ce journal

Cointe BéatriceRédactrice

Iss ArnaudRédacteur

Tibéri JeanEmployé fictif

Gravey VivianeRédactrice

Lanson SophieRédactrice

Chirac JacquesBientôt en prison ?

Matagne ThomasRédacteur

Amar NathanelRédacteur

Marx KarlUn ami

Carlier DenisRédacteur

Alazet LaureRédactrice

Che GuevaraMy Homeboy