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S36 65 e Congrès franc ¸ ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14, 15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S53 échantillon représentatif de 1700 femmes adultes vivant en France métropolitaine. La prise d’un traitement pharmacologique faisait considérer le sujet comme traité pour le FDR dédié (HTA, diabète, dyslipidémie). Le tour de taille était mesuré et l’IMC a été calculé. Résultats.– Au sein de cette population, 30 % des sujets déclarent être traités pour au moins un des 3FDR. Vingt-deux pour cent étaient traités pour l’HTA, 16 % pour une dyslipidémie et 4 % pour un diabète. Après 35 ans, la prévalence de l’HTA atteignait 30 %. 24 % des femmes interrogées fumaient. Le tour de taille (cm) (95 ± 15 vs 87 ± 12) et l’IMC (kg/m 2 ) (28,0 ± 6,1 vs 24,4 ± 5,2) des patientes hypertendues étaient significativement supérieurs au reste de la population et 16 % des femmes étaient obèses (28 % des hyperten- dues). Soixante-quatorze pour cent des déclarent avoir eu une gros- sesse et 72 % ont des enfants (2,2 ± 1,0 en moyenne). Les femmes hypertendues déclarent un taux de grossesses compliquées plus important que les femmes normotendues (25,5 % vs 17,6 % ; p < 0,01). La complication principale rapportée est l’HTA gravidique. Trente-sept pour cent des femmes interrogées prenaient une contraception ; celle-ci consistait en une contraception orale pour 60 % d’entre elles. Seules 8,8 % des femmes hypertendues traitées utilisaient un contraceptif, qui était pour la majorité d’entre elles une pilule progestative. Conclusions.– Ces données actualisées, obtenues sur échantillon représentatif, confortent permettent d’avoir une image actualisée de l’impact de l’HTA et des comorbidités chez les femmes, à tous les âges de la vie. L’augmentation régulière de l’IMC chez les femmes en âge de procréer, ainsi que la prévalence stable du tabagisme sont des facteurs pouvant potentiellement favoriser l’augmentation des complications cardiovasculaires et de la grossesse chez les femmes jeunes. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.083 Communications orales 9 : médecine interne et médecine vasculaire CO073 Incidence et facteurs de risque de la maladie post-thrombotique au cours de la thrombose veineuse des membres inférieurs S. Belakhal , A. Hamzaoui , Y. Kort , A. Mersni , A. Brahem Sfaxi , M. Smiti Khanfir , M. Lamloum , I. Ben Ghorbel , M.H. Houman Service de médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– La maladie post-thrombotique (MPT) est une complication fréquente et parfois invalidante de la thrombose veineuse profonde (TVP). Sa gravité varie des simples œdèmes des membres inférieurs (MI) aux ulcères de jambe. Patients et méthodes.– Parmi une cohorte de 806 patients hospitali- sés entre 1995 et 2011 pour TV, les patients ayant présenté une TVP des MI ont été sélectionnés, au sein de ce groupe les patients ayant eu une MPT ont été étudiés. Résultats.– Six cent et une TVP des MI ont été recensées, parmi les- quels nous avons observé 63 cas de MPT (10,4 %). L’âge moyen des patients ayant présenté une MPT était de 47,9 ans (18–77 ans). Il s’agissait de 44 hommes et de 19 femmes. Des varices des membres inférieurs étaient observées chez 11,1 % des patients et 20,6 % des patients étaient obèses. Les œdèmes des membres inférieurs étaient observés au moment du diagnostic dans 90,5 % des cas, la diminution du ballottement dans 46 % des cas et le signe de Homans était positif dans 44,4 % des cas. La TVP était récidivante dans 31,7 % des cas. La localisation de la thrombose était proximale dans 63,3 % des cas et distale dans 31,7 % des cas. La thrombose était liée à une maladie de Behc ¸ et dans 23,8 % des cas et à une origine néoplasique dans 12,6 % des cas. Conclusions.– Le délai d’installation variable et parfois très prolongé d’apparition de la MPT et le manque de définition uniforme de cette maladie font toute la difficulté de sa prise en charge. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.084 CO074 Peut-on éviter la survenue de la maladie veineuse thromboembolique dans les trois mois qui suivent une hospitalisation pour une affection médicale aiguë ? Résultats de la cohorte Edith F. Hemon a , E. Le Moigne a , K. Lacut b , D. Mottier b , G. Le Gal a , A. Delluc a a Département de médecine interne et de pneumologie, CHU de la Cavale-Blanche, Brest, France b Cic 0502, CHU de la Cavale-Blanche, Brest, France Introduction.– L’hospitalisation pour une affection médicale aiguë est considérée comme un facteur de risque majeur de maladie veineuse thromboembolique (MVTE). Ainsi, il existe des recom- mandations nationales et internationales permettant d’identifier les patients hospitalisés pour une affection médicale aiguë qui jus- tifient d’une thromboprophylaxie. Ces recommandations reposent sur les critères de l’étude Medenox. Plusieurs études ont montré que près de 20 % des patients ayant présenté une MVTE avaient été hospitalisés dans un service de médecine dans les trois mois précédant la thrombose, mais la proportion de prescription d’une thromboprphylaxie au cours de ces hospitalisations n’est pas connue. Patients et méthodes.– Parmi les 1311 patients consécutifs inclus dans l’étude Edith entre mai 2000 et novembre 2008 pour une MVTE idiopathique (non liée à l’immobilisation plâtrée, la chirurgie de moins de trois mois, la présence d’un cancer actif, la gros- sesse ou le post-partum), nous avons identifié ceux qui avaient présenté une MVTE dans les trois mois suivant une hospitali- sation de plus de 72 heures pour une affection médicale aiguë. Le motif d’hospitalisation, la prescription d’une thromboprohy- laxie, son indication selon les critères de l’étude Medenox [1] et la présence d’une contre-indication aux anticoagulants ont été recueillis. Résultats.– Parmi les 1311 patients avec une MVTE idiopathique, 245 (18,7 %) avaient été hospitalisés pour une affection médicale aiguë dans les trois mois précédant la thrombose. Les don- nées concernant ces hospitalisations étaient disponibles pour 182 patients et concernaient 207 hospitalisations. L’âge moyen des patients était de 71,2 ± 13,5 ans, 97 (53,3 %) étaient des femmes, 46 (25,1 %) avaient un antécédent de MVTE. Une thromboprohy- laxie était indiquée par les critères Medenox au cours de 121 des 207 hospitalisations (58,5 %), mais elle était effectivement admi- nistrée pour 62 d’entre elles (62/121, 51,2 %), à posologie adéquate dans 82,3 % des cas (51/62). Une contre indication aux anticoagu- lants était trouvée au cours de 15 hospitalisations (12,4 %). Au cours des 86 hospitalisations pour lesquelles une prophylaxie n’était pas indiquée par les critères Medenox, 22 prescriptions (25,6 %) ont été trouvées. Au total, une thromboprohylaxie était administrée au cours de 84 des 207 hospitalisations (40,6 %). Aucun paramètre recueilli n’était associé à la prescription de la thromboprophylaxie. Conclusions.– Nos données suggèrent que la MVTE ait pu être évitée pour une proportion importante de patients. L’optimisation de la thromboprophylaxie devrait être une priorité. Références [1] Samama MM, et al. N Engl J Med 1999;341:793–800. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.085 CO075 Intérêt du dépistage systématique des thromboses veineuses profondes des membres inférieurs par

Incidence et facteurs de risque de la maladie post-thrombotique au cours de la thrombose veineuse des membres inférieurs

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36 65e Congrès francais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14

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onsidérer le sujet comme traité pour le FDR dédié (HTA, diabète,yslipidémie). Le tour de taille était mesuré et l’IMC a été calculé.ésultats.– Au sein de cette population, 30 % des sujets déclarenttre traités pour au moins un des 3FDR. Vingt-deux pour centtaient traités pour l’HTA, 16 % pour une dyslipidémie et 4 % pourn diabète. Après 35 ans, la prévalence de l’HTA atteignait 30 %. 24 %es femmes interrogées fumaient. Le tour de taille (cm) (95 ± 15 vs7 ± 12) et l’IMC (kg/m2) (28,0 ± 6,1 vs 24,4 ± 5,2) des patientesypertendues étaient significativement supérieurs au reste de laopulation et 16 % des femmes étaient obèses (28 % des hyperten-ues).oixante-quatorze pour cent des déclarent avoir eu une gros-esse et 72 % ont des enfants (2,2 ± 1,0 en moyenne). Les femmesypertendues déclarent un taux de grossesses compliquéeslus important que les femmes normotendues (25,5 % vs 17,6 % ;< 0,01). La complication principale rapportée est l’HTA gravidique.rente-sept pour cent des femmes interrogées prenaient uneontraception ; celle-ci consistait en une contraception orale pour0 % d’entre elles. Seules 8,8 % des femmes hypertendues traitéestilisaient un contraceptif, qui était pour la majorité d’entre ellesne pilule progestative.onclusions.– Ces données actualisées, obtenues sur échantilloneprésentatif, confortent permettent d’avoir une image actualiséee l’impact de l’HTA et des comorbidités chez les femmes, à tous lesges de la vie. L’augmentation régulière de l’IMC chez les femmesn âge de procréer, ainsi que la prévalence stable du tabagisme sontes facteurs pouvant potentiellement favoriser l’augmentation desomplications cardiovasculaires et de la grossesse chez les femmeseunes.

oi:10.1016/j.revmed.2012.03.083

ommunications orales 9 : médecine interne etédecine vasculaire

O073ncidence et facteurs de risque de la maladieost-thrombotique au cours de la thromboseeineuse des membres inférieurs. Belakhal , A. Hamzaoui , Y. Kort , A. Mersni , A. Brahem Sfaxi ,. Smiti Khanfir , M. Lamloum , I. Ben Ghorbel , M.H. Houman

Service de médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie

ntroduction.– La maladie post-thrombotique (MPT) est uneomplication fréquente et parfois invalidante de la thromboseeineuse profonde (TVP). Sa gravité varie des simples œdèmes desembres inférieurs (MI) aux ulcères de jambe.

atients et méthodes.– Parmi une cohorte de 806 patients hospitali-és entre 1995 et 2011 pour TV, les patients ayant présenté une TVPes MI ont été sélectionnés, au sein de ce groupe les patients ayantu une MPT ont été étudiés.ésultats.– Six cent et une TVP des MI ont été recensées, parmi les-uels nous avons observé 63 cas de MPT (10,4 %). L’âge moyen desatients ayant présenté une MPT était de 47,9 ans (18–77 ans). Il’agissait de 44 hommes et de 19 femmes. Des varices des membresnférieurs étaient observées chez 11,1 % des patients et 20,6 %es patients étaient obèses. Les œdèmes des membres inférieurstaient observés au moment du diagnostic dans 90,5 % des cas, laiminution du ballottement dans 46 % des cas et le signe de Homanstait positif dans 44,4 % des cas. La TVP était récidivante dans 31,7 %

es cas. La localisation de la thrombose était proximale dans 63,3 %es cas et distale dans 31,7 % des cas. La thrombose était liée à unealadie de Behcet dans 23,8 % des cas et à une origine néoplasique

ans 12,6 % des cas.

16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S53

Conclusions.– Le délai d’installation variable et parfois très prolongéd’apparition de la MPT et le manque de définition uniforme de cettemaladie font toute la difficulté de sa prise en charge.

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CO074Peut-on éviter la survenue de la maladie veineusethromboembolique dans les trois mois qui suiventune hospitalisation pour une affection médicaleaiguë ? Résultats de la cohorte EdithF. Hemon a, E. Le Moigne a, K. Lacut b, D. Mottier b, G. Le Gal a,A. Delluc a

a Département de médecine interne et de pneumologie, CHU de laCavale-Blanche, Brest, Franceb Cic 0502, CHU de la Cavale-Blanche, Brest, France

Introduction.– L’hospitalisation pour une affection médicale aiguëest considérée comme un facteur de risque majeur de maladieveineuse thromboembolique (MVTE). Ainsi, il existe des recom-mandations nationales et internationales permettant d’identifierles patients hospitalisés pour une affection médicale aiguë qui jus-tifient d’une thromboprophylaxie. Ces recommandations reposentsur les critères de l’étude Medenox. Plusieurs études ont montréque près de 20 % des patients ayant présenté une MVTE avaientété hospitalisés dans un service de médecine dans les trois moisprécédant la thrombose, mais la proportion de prescription d’unethromboprphylaxie au cours de ces hospitalisations n’est pasconnue.Patients et méthodes.– Parmi les 1311 patients consécutifs inclusdans l’étude Edith entre mai 2000 et novembre 2008 pour uneMVTE idiopathique (non liée à l’immobilisation plâtrée, la chirurgiede moins de trois mois, la présence d’un cancer actif, la gros-sesse ou le post-partum), nous avons identifié ceux qui avaientprésenté une MVTE dans les trois mois suivant une hospitali-sation de plus de 72 heures pour une affection médicale aiguë.Le motif d’hospitalisation, la prescription d’une thromboprohy-laxie, son indication selon les critères de l’étude Medenox [1] etla présence d’une contre-indication aux anticoagulants ont étérecueillis.Résultats.– Parmi les 1311 patients avec une MVTE idiopathique,245 (18,7 %) avaient été hospitalisés pour une affection médicaleaiguë dans les trois mois précédant la thrombose. Les don-nées concernant ces hospitalisations étaient disponibles pour182 patients et concernaient 207 hospitalisations. L’âge moyen despatients était de 71,2 ± 13,5 ans, 97 (53,3 %) étaient des femmes,46 (25,1 %) avaient un antécédent de MVTE. Une thromboprohy-laxie était indiquée par les critères Medenox au cours de 121 des207 hospitalisations (58,5 %), mais elle était effectivement admi-nistrée pour 62 d’entre elles (62/121, 51,2 %), à posologie adéquatedans 82,3 % des cas (51/62). Une contre indication aux anticoagu-lants était trouvée au cours de 15 hospitalisations (12,4 %). Au coursdes 86 hospitalisations pour lesquelles une prophylaxie n’était pasindiquée par les critères Medenox, 22 prescriptions (25,6 %) ontété trouvées. Au total, une thromboprohylaxie était administréeau cours de 84 des 207 hospitalisations (40,6 %). Aucun paramètrerecueilli n’était associé à la prescription de la thromboprophylaxie.Conclusions.– Nos données suggèrent que la MVTE ait pu être évitéepour une proportion importante de patients. L’optimisation de lathromboprophylaxie devrait être une priorité.Références[1] Samama MM, et al. N Engl J Med 1999;341:793–800.

doi:10.1016/j.revmed.2012.03.085

CO075Intérêt du dépistage systématique des thrombosesveineuses profondes des membres inférieurs par