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Ambassade de l’Inde - JANVIER/FÉVRIER 2011 - Numéro 401 Inde Mai-Juin 2010 5/01/12 13:47 Page 1

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"Nouvelles de l'Inde", revue de l'Ambassade de l'Inde à Paris, n°401, janvier-février 2011.

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Ambassade de l’Inde - JANVIER/FÉVRIER 2011 - Numéro 401

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SommaireFESTIVAL NAMASTE FRANCE• Festival de La Rochelle «Les Escales Indiennes » 3-4• L’Inde à l’honneur à Montlouis-sur-Loire 5• Le Groupe de réflexion franco-indien à Buc 6• Festival Amor India à Morlaix 7-8• Cycle de musique indienne :

de la tradition à Bollywood à Paris 9• Festival gastronomique indien à Biarritz 10• Exposition sur les puits à degrés de Patan à Biarritz 11• Rétrospective de films de Ritwik Ghatak à Marseille 12• Festival du temps d’aimer à Biarritz 13• Semaine de la culture indienne à Lyon 14• Festival du cerf-volant à Marseille 15-16• 8ème Symposium International sur le yoga et l’ayurveda 17-18• 62ème Foire Internationale de Saint-Etienne 19• Spectacle de la troupe Bihu à Marseille et à Paris 20• L’Inde au Festival d’automne à Paris 21• Défilé printemps-été 2011 de Manish Arora 22• Sortie de l’ouvrage pour enfants « Navani de Delhi »

de Anne Benoît-Renard 23• Festival “L’Été Indien” au Musée National des Arts

Asiatiques-Guimet à Paris 24• Exposition « Costumes d’enfants, miroirs de grands »,

au Musée Guimet à Paris 25• Concert du Dr Raza au Petit Palais à Paris 26• Projection du film India by Song

au cinéma Le Balzac à Paris 27• Exposition Connivence 1 au musée de l’Image d’Epinal 28• Lancement du premier volume du Ramayana de Valmiki

par Diane de Selliers 29• Hommage à Pandit Bhimsen Joshi 30INTERVIEW• Interview de Hemant Morparia à son retour de France 31-33FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE• Rencontre avec la Bégum Hazrat Mahal 34-35L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE• L’art de la rencontre 36-37• Destination « Ladakh » 38-39

AUTRE ASPECT DE LA CULTURE INDIENNE• Expédition à moto de l’armée indienne 40-41DESTINATIONS A DÉCOUVRIR• Narnaul en Haryana :

des pierres silencieuses et de grands tombeaux 42• Bateshwar : Madhya Pradesh - La réponse à Angkor Wat 43• Gros plan sur le Jharkhand 44-48LE COIN DES ENFANTS• Gopal et le Nawab - Un conte populaire du Bengale 49ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE 50-53REVUE DES LIVRES 54-57NOUVELLES DE L’INDE 58-59LE COIN DES ÉCHOS 60-3ème de couv.

Editorial

Je souhaite à tous les lecteurs une très heureuse nouvelleannée et espère qu’elle le restera tout du long.

Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour ce long intervalle depuis notre dernier numéro. Ce retard est indépendant de notre volonté, mais Nouvelles de l’Inde est de retour avec une compilation d’articles porteurs d’informations.

Dans ce numéro, nous sommes heureux de vous présenterun certain nombre d’évènements ayant eu lieu dans le cadre de Namaste France l’an dernier dans la France entière. Vous découvrirez des personnalités comme M. Hemant Morparia, un cartooniste indien, présent à LaRochelle pour « Les Escales Indiennes », M. Bhimsen Joshi,l’un des musiciens classiques indiens les plus imaginatifs,décédé récemment après une magnifique carrière.

Dans notre Coin des Echos, nous évoquerons le nom dequelques amis de l’Inde, qui nous ont également quittés,mais qui demeureront à jamais dans nos mémoires, tant ilsétaient dévoués à la culture indienne.

Quelques critiques de livres sont également disponiblespour nos lecteurs, parmi lesquelles, le dernier livre deKénizé Mourad sur la Begum Hazrat Mahal, dont l’histoirevous fascinera et vous permettra de découvrir une page del’histoire indienne.

Nous vous souhaitons un bon printemps à venir avec encore plus d’évènements sous Namaste France à découvrir.

Namrata KumarConseiller (Presse, Information & Culture)

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISTél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 45 24 33 45E-Mail : [email protected]édacteur en chef : Namrata Kumar, Conseiller (PIC)Assistante de rédaction : Viviane Tourtet.Contributeurs du numéro : Deepti Bhagat, Emilie Chergui, MichelleDehoky, E.B., Guillaume et Olivia de Lassus, Eunice de Souza, HabibataDramé, Mireille-Joséphine Guézennec, India Brand Equity Foundation(IBEF), Bernadette Justin, Manon Maurin, Viviane Tourtet.Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15Mentions :Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information etCulture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISLes opinions exprimées dans les articles signés ne sont pasnécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde.Photo 1ère de couverture : Le Président Nicolas Sarkozy et le PremierMinistre, Dr Manmohan Singh - ©Gouvernement de l’Inde, Photo DivisionPhoto 4ème de couverture : Sari Paithani, Phatan, Maharashtra, env. 1900.or sur soie.

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FESTIVAL DE LA ROCHELLE« LES ESCALES INDIENNES »

DU 11 FÉVRIER AU 31 DÉCEMBRE 2010

Dans le cadre de Namaste Franceet d’un projet de coopération dé-centralisé, entre la Ville de LaRochelle et les villes-ports indiens,conclu entre l’Alliance Française deMumbai et le Centre Intermondesbasé à la Rochelle et présidé parGuy Martinière en partenariat avecde nombreux organismes, s’est te-nue du 11 février au 31 décembre2010, une série de projets culturelsintitulés « Les Escales indiennes ».Pour cette importante manifesta-tion, des évènements ayant pourthème l’Inde se sont déroulés du-rant chaque mois de l’année 2010dans la ville. Ces évènements sontle symbole d’une volonté d’ouver-ture et de rapprochement culturelentre l’Inde et La Rochelle.L’Ambassadeur de l’Inde à Paris, M.Ranjan Mathai a d’ailleurs rappelélors de sa visite les liens histori-ques existant entre la ville et sonpays. Le lancement officiel des « Escalesindiennes » a eu lieu le 11 février à19h avec le vernissage de l’exposi-tion « Impressions croisées : deBombay par Georges Wolinski, deLa Rochelle par Hemant Morparia »à la Médiathèque Michel-Crépeauen présence de l’Ambassadeur del’Inde à Paris M. Ranjan Mathai etdu Député-Maire de La Rochelle,Maxime Bono. M. Mohan Kumar,chef de mission adjoint et MmeNamrata Kumar, Conseiller (Presse,Information & Culture) de l’Ambas-sade de l’Inde se sont égalementrendus à La Rochelle pendant lesEscales. La Médiathèque de LaRochelle a accueilli le caricaturistede presse indien Morparia que lecartooniste français Wolinski avaitrencontré à Mumbai lors de sonséjour en Inde dans le cadre de « Bonjour India » dans le cadre decette exposition qui a mis en re-

gard les caricatures des deuxgrands dessinateurs et critiques denos sociétés contemporaines.Chaque site de la Ville a ainsi toutau long de l’année permis aux ha-bitants de La Rochelle et de la ré-gion de s’initier à la riche cultureindienne. La médiathèque a projetéun documentaire sur les stars enInde de Yves Billon, présenté la lu-therie en Inde avec Sylvie Hiely,musicienne du Duo Saaj avecLaurent Hiély qui, tous deux, ontdonné un concert. Elle a proposéune conférence sur Pierre Loti enInde par Alain Quella Villeger, unconte sur les mythes indiens parNathalie Le Boucher. Le CarréAmelot a présenté le travail deMeena Naik, marionnettiste entreautres talents et de sa compagnieau grand public et aux profession-nels. Une exposition sur l’art postalpar l’association PerspectivesAsiennes et des ateliers autour duhenné ont été mis en place à la bi-bliothèque de Mireuil. La mêmeexposition a été présentée à la médiathèque de Villeneuve-les-

Salines qui a, par ailleurs, montrél’exposition sur l’Inde au fémininpar l’anthropologue AlexandraQuien, un spectacle par AnneTexier « Rasayana, carnet devoyage d’une artiste en Inde » au-tour du kathakali et du kathputli,des ateliers autour du henné, de lapose de sari et des rangolis.Exposition de photos par Emma-nuelle Sanchez et conte par NinaGomez « Au bord du Gange » ontséduit les visiteurs de la Biblio-thèque de Laleu-La Pallice. JacquesWeber a donné une conférence sur« L’Inde, Pondichéry et la France » àla salle de l’Oratoire. A l’astrolabe où l’artiste indienRanjit Dahiya était en résidence,un reportage photo par Eilem a étéexposé sur les arts anciens duKerala.Le cinéma était également au ren-dez-vous des « Escales indiennes »avec le festival du film documen-taire « Sunny Side » qui a accueillides professionnels du documen-taire, présenté un forum « FocusIndia » et le Festival international

De gauche à droite : M. Georges Wolinski, M. Maxime Bono, Député Maire deLa Rochelle, M. Ranjan Mathai, l’Ambassadeur de l’Inde, M. Hemant Morparia.

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

du Film qui s’est tenu du 2 au 11juillet. Au programme les films sui-vants : Calcutta My Love, JodhaaAkbar, The Damned Rain, FourChapters, Lucky Red Seeds, TheMan Beyond. Une soirée spécialeBollywood a été organisée le 6 juil-let avec la projection du documen-taire Mumbai, la cour des peintres,la présentation de la fresque encours réalisée par le peintre et affichiste bollywoodien RanjitDahiya, en résidence en juillet-août, représentant les habitants duquartier de Mareuil, la projection lesoir de Jodhaa Akbar, l’expositiondes peintures de Ranjit Dahiya quiretrace l’histoire du cinéma deBollywood, une exposition d’affi-ches originales de romances in-diennes des années 50-60 retra-vaillée par Proma Aryan. Ajoutonsaussi dans le cadre de Passeurd’images la projection en juillet deSlumdog Millionnaire de DannyBoyle et du Royaume des Diamantsde Satyajit Ray.Côté enseignement, un échange aété organisé entre le CateringCollege de Mumbai et le lycée hô-telier de La Rochelle et une écoled’été mise en place à l’Universitéde La Rochelle sur le thème « Développement et démocratie enInde. »De juillet à décembre, d’autres ma-nifestations se sont déroulées, tou-

jours pour le plus grand bonheurdu public, une performance et uneexposition d’art contemporain au-tour de Nikhil Chopra, artiste enrésidence, et de Laurent Milletainsi qu’une autre exposition met-tant cette fois-ci en scène « Lestrésors de l’Inde, les collections in-diennes » au musée d’Orbigny-Bernon.Dans le cadre du Festival du Jazz,s’est tenu un concert par les deuxmusiciens de Pondichéry ManoshBardham & Debi Prasad qui ont,par ailleurs, animé des ateliers. Un spectacle de danse Kathak « Pratibimb » (Réflexion) par Vai-shali Trivedi a également eu lieusuivi de deux concerts, l’un invitantau voyage dans le monde à traversles percussions avec Ravi Prasad(chant, kanjira, guimbarde/flûte in-dienne) accompagné d’artistes nonIndiens et l’autre de SayeeduddinDagar (chant Dhrupad), accompa-gné de ses musiciens.Le mois de décembre a été ponc-

tué de conférences et d’expositionsavec une conférence de PhilippeHaudrère sur « La compagnie fran-çaise des Indes aux 17ème et 18ème

siècles. » Arno Gisionger et RobertDulau ont exposé « Et maintenantPondichéry » tandis que PascalBernard et Thi baï ont exposé leurœuvre « Invitation d’un père et safille à un voyage de photographiesdans l’Inde d’aujourd’hui » qui a été suivie d’une conférence « Levoyage d’une goutte d’eau » surl’importance de l’eau dans la viequotidienne en Inde. Le mois dedécembre a également été l’occa-sion pour Maryse Pattier d’exposerses peintures « Visages et couleursde l’Inde ». L’Inde était égalementprésente avec un stand au salon dulivre

Une expérience peu banale :Broken White

Avec Nikhil Chopra, artiste en rési-dence au Centre Intermondes etLaurent Millet, artiste invité.

Nikhil Chopra est un artiste indienné en 1974 à Mumbai. Après unmaster aux Etats-Unis, il retournevivre en Inde, où il habite toujourslorsqu’il n’est pas en résidencedans de nombreux lieux de prestigedont le serpentine Gallery àLondres, le Mori Museum à Tokyoou le Centre Intermondes à LaRochelle où il a séjourné du 8 oc-tobre au 15 décembre 2010 dans lecadre des Escales Indiennes. Artisteà la renommée internationale, il areprésenté l’Inde à la Biennale deVenise en 2009 et ses films, photo-graphies et vidéos sont présentéslors d’exposition collectives àNew-York, Londres ou encore Parisoù il exposera en 2011 au CentreGeorges Pompidou. Son œuvre réunit différentes caté-gories artistiques telles que lethéâtre, la performance, la pein-ture, la sculpture et la photogra-phie. Il raconte à la fois l’histoirecoloniale de son pays et son his-toire personnelle. Il crée ainsi lepersonnage de Yog Raj Chitrakar,inspiré de son grand-père, person-nage fictif du XIXème siècle qui re-flète une identité à la fois in-dienne et occidentale. Chitrakar(littéralement “faiseur d’images”)“utilise le dessin afin de témoignerde son environnement”, mange, serase et dort en public. Il arpenteégalement la ville pour photogra-phier des sites architecturaux et ydérouler de larges morceaux de co-ton sur lesquels il dessine la ville etsa région.Le photographe et plasticien fran-çais Laurent Millet est né en 1968.Lors de sa collaboration avec NikhilChopra en tant qu’invité du CentreIntermondes de La Rochelle, il réa-lise avec l’artiste indien un projetphotographique en se rendantdans les carrières de Crazannes quiont servi à la construction des mo-numents de la région. Les imagestirées de ce lieu partent d’unconstat historique des origines versune interprétation fictionnelle etposent la question des apparences,du paysage et de ses représenta-tions. ❑

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L’INDE À L’HONNEURÀ MONTLOUIS-SUR-LOIRE, LES 5 ET 6 JUIN 2010

Comme chaque année, s’est tenu àMontlouis-sur-Loire, le festivalMontlouis en Fête. Ce festival detrois jours organisé du 4 au 6 juin2010, en face de la mairie a choisid’honorer l’Inde pour son édition2010, dans le cadre du FestivalNamaste France. Il a été organisépar la Mairie de Montlouis-sur-Loire et de son maire M. Jean-Jacques Filleul, grâce au soutien del’Ambassade de l’Inde à Paris. Lefestival s’est ouvert sur une projec-tion du film « Coup de foudre àBollywood » le vendredi 4 juin enprésence de Mme Namrata Kumar,Conseiller (Presse, Information etCulture) auprès de l’Ambassade del’Inde. Les visiteurs ont pu ensuitedécouvrir quelques-uns des élé-ments constitutifs de la culture in-dienne à travers des stages de dan-ses, de percussions, de chant etd’une initiation à la danseBollywood par Chandra Reba.Les visiteurs ont également pu as-sister à des démonstrations d’artmartial ou Kalarippayat et profiterde séances gratuites de massagesnommés « Gayaveda » proposés parSandrine Ganault. Monsieur Mo-han Kumar, chef de mission adjoint

à l’Ambassade de l’Inde à Parisétait présent le 5 juin pour l’inau-guration du festival.

La soirée du dimanche 6 juin a étéle théâtre de deux représenta-tions : l’une s’est avérée être un

spectacle magique de danse,chant, fakir et cracheur de feu,(Dhoad), et l’autre, une représenta-tion musicale intitulée « Olli andthe Bollywood ».

Le public a également pu se réjouird’un spectacle de déambulation,emprunt de gaieté et de dyna-misme, mis en scène par la fanfareJaipur Maharadja Brass Band.

Des initiations, proposées cettefois-ci par SOS Pondichéry, furentégalement de la partie afin de per-mettre aux invités les plus adroitsde s’initier au carrom (billard in-dien).

Un atelier spécial fut même monté,avec comme objectif premier defamiliariser les visiteurs au port dusari.

Les amoureux de travaux manuelsne furent pas en reste : l’associa-tion « Atelier au fils d’Indra » ex-posa des toiles murales brodées surle thème de l’Inde.

Pour terminer, cette célébration del’Inde a été clôturée par la présen-tation du livre Lumière de l’Inde duSud, voyage dansé au cœur destemples de Maya, danseuse deBharata Natyam, merveilleusementillustré par les photographies deDominique Guillemain d’Echon. ❑

M. Siva, M. Jean-Jacques Filleul, maire de Montlouis, et Mme Namrata Kumar,Conseiller (Presse, Information & Culture), Ambassade de l’Inde.

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Grâce au soutien de l’Ambassade del’Inde à Paris, de la Ville de Buc etde son Centre Culturel des Arcadesa été célébré, le 6 juin dernier, le20ème anniversaire du Groupe deRéflexion franco-indien, un pro-gramme bâti sur les échanges et lesdivertissements inscrit dans le ca-dre du Festival Namaste France.

C’est sur une invocation musicaleque se sont ouvertes les festivitéssous le regard de nombreuses per-sonnalités dont M. Ranjan Mathai,ambassadeur de l’Inde à Paris ac-compagné de son épouse et M.Jean-Marc Le Rudulier, maire de la

Ville de Buc, invitées par laPrésidente du Groupe de RéflexionMme Lalitha Badrinath pour cette20ème édition. Cet évènement aainsi été l’occasion d’échanger au-tour de divers thèmes introduits parune série d’exposés et de conféren-ces.

Cette célébration a également étél’occasion de mettre à l’honneur lestravaux et réflexions menés par M.Balveer Arora, professeur de scien-ces politiques et ancien recteur dela Jawaharlal Nehru University deNew Delhi. Quant aux participants,ils ont pu débattre et partager au-

tour de la thématique suivante : « La démocratie indienne : les vingtdernières années ».

Pour clôturer cette journée, unspectacle musical accompagné derafraîchissements a été organisé auCentre Culturel des Arcades, augrand bonheur de l’ensemble desinvités et participants.

La Ville de Buc a remis à l’ambassa-deur de l’Inde, ainsi qu’à M. et MmeBadrinath la Médaille d’honneur dela Ville, saluant ainsi le travail duGroupe de Réflexion franco-indienet les échanges culturels entrel’Inde et la France. ❑

GROUPE DE RÉFLEXION FRANCO-INDIENÀ BUC LE 6 JUIN 2010

De droite à gauche : L'ambassadeur, M. Ranjan Mathai avec Mme Marie Arora, Mme Gita Mathai, Mme Lalitha Badrinath, M. Jean-Marc Le Rudulier, maire du Buc, M. Balveer Arora et M. Badrinath.

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

FESTIVAL AMOR INDIA À MORLAIXDU 15 AU 25 JUIN 2010

C’est dans le cadre du FestivalNamaste France, en partenariatavec l’Ambassade de l’Inde à Paris,et en collaboration avec Cultures-France et l’Indian Council forCultural Relations (ICCR) que s’esttenue à Morlaix, la 4ème édition duFestival Armor India organisée du15 au 30 juin par l’associationArmor Dupleix Inde (AADI). Le butétant pour le directeur de l’asso-ciation, M. Jean-Claude Breton, defaire découvrir l’ensemble des fa-cettes de ce pays encore trop mé-connu en France. Un lien tout par-ticulier existe entre l’Inde et la villede Morlaix depuis le 18ème siècle.Grâce à des représentations uni-ques, des milliers de Morlaisiensont été invités à découvrir lecharme de l’Inde grâce à un voyagemusical composé de nombreuxspectacles de danses, de chant, demusique et de cinéma. Au pro-gramme de cet évènement, onnote, l’inauguration de l’expositiond’art contemporain indien, Kal-

pana, au siège de l’AADI, un spec-tacle rare de danse Manipuri, l’unedes sept danses classiques indien-nes et également l’une des plus an-ciennes, par la compagnie Anjikade Calcutta créée et dirigée parPreeti Patel, des ateliers de cuisineet de dégustation, la projection dufilm de Bollywood « Dil Se » du réa-lisateur indien Mani Ratman et leconcert « Duo Raga » par le Quar-tet indo-breton avec PrabhuEdouard aux tablas, Sandip Chat-terjee au santoor et deux musi-ciens bretons, concert salué par lapresse locale.M. Mohan Kumar, chef de missionadjoint était présent pour l’inaugu-ration du festival comme les an-nées précédentes. Il s’est rendu à lamairie du Morlaix le 14 juin pourrendre visite au Maire, Mme Agnès

M. Mohan Kumar, chef de mission adjoint, Mme Agnès Le Brun, maire de Morlaix,

et M. Jean-Claude Breton, président de l’association Armor Dupleix Inde

De gauche à droite Mme Agnès le Brun,M. Mohan Kumar, chef de mission adjoint et M. Jean-Claude Breton

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Le Brun et s’entretenir avec elledes perspectives en terme de par-tenariats entre la France et l’Inde.Accompagné du président del’Association et d’Agnès Le Brun,maire de la ville de Morlaix, ils ontvisité des entreprises dont E-CATavant d’inaugurer l’exposition Ma-nufacture. C’est sans surprise quele spectacle de danse Manipuri a,quant à lui, fait salle comble et lesspectaculaires prouesses des dan-seurs ont longuement été applau-dies par la foule. ❑

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Exposition Kalpana

Prabhu Edouard au tabla

Preeti Patel et sa troupe

Sandip Chatterjee au santoor

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CYCLE DE MUSIQUE INDIENNE :DE LA TRADITION À BOLLYWOOD À PARIS

DU 17 JUIN AU 25 JUIN 2010

Avec la collaboration de l’IndianCouncil for Cultural Relations(ICCR), s’est déroulé pendant9 jours, à la Cité de la Musique, uncycle de musique indienne prenantla forme de 4 concerts et d’un fo-rum.Cette célébration, annonçant tra-ditionnellement le début de l’été, afait le plus grand plaisir des ama-teurs de musique présents, puisquece ne sont pas moins de 150 artis-tes qui se sont déplacés spéciale-ment pour l’occasion.Organisé dans le cadre du FestivalNamaste France, le cycle de musi-que indienne a présenté au publicun large éventail de sonorités et decréations artistiques du sous-continent et de sa diaspora. Aprèsle concert-promenade « Inde : unsalon de musique » organisé le 13 juin qui a invité le public à uneinitiation à travers les salles dumusée, avec une conférence, unfilm et un atelier musical pour lesjeunes, le continent indien s’estdévoilé dans toute sa richesse.L’Inde du nord et ses grandes tradi-tions dévotionnelles tout d’abords’est présentée avec deux concertsde chants sikhs et qawwali avec

l’ensemble Sewak Dhadi Jatha(chants épiques et de bravouresikhs commémorant les exploits deleurs ancêtres guerriers) puis UstadChand Nizami et l’ensembleNizami Bandhu pour le chant qaw-wali, le 17 juin, sous l’œil ébloui duMinistre de la Culture, FrédéricMitterrand, invité d’honneur dufestival et du Conseiller (Presse,Information & Culture) de l’ambas-sade de l’Inde, Mme NamrataKumar. Le 18, les visiteurs ont pu décou-vrir la musique moderne avec unconcert orchestré par de jeunesIndiens installés en Inde du nord eten Grande Bretagne. Le groupeSize Zero Tabla Experience a su en-voûter son audience en faisantpreuve de ses multiples talents,mettant en scène à la fois de ladanse kathak, du sitar électrique etde la projection vidéo avec les ar-tistes Vijay Ghate (tabla), NiladriKumar (sitar, zitar), Talvin Singh(table électronique, DJ), Taalis(percussions), Agnelo Fernandes(clavier), Rahul Deshpand (chant),Sheetal Kolvalkar et Kaveri Agashe(danse kathak) et Vikram Shankar(DJ).

La musique filmi (de films) fitquant à elle l’objet d’un forum le19 juin après-midi animé par l’eth-nomusicologue Christine Guille-baud, l’anthropologue EmmanuelGrimaud et l’ethnologue Ingrid LeGargasson ainsi que des spécialis-tes du cinéma, rassemblés pourl’occasion. Des extraits du filmDilwale Dulhania La Jayenge deAditya Chopra ont également étéprojetés. La soirée du 19 juin ne fut pas enreste avec la prestation de la DholFoundation, avec danse tradition-nelle bhangra, gidda, VJ-ing et DJ-ing, l’Ensemble Sitar Funk sousle direction artistique de JohnnyKalsi. Cette danse omniprésentedans les comédies musicales deBollywood est résolument remiseau goût du jour grâce à un accom-pagnement de sons électro, de popet même de reggae. Enfin, le 25juin, sous la direction du chorégra-phe Shiva Aka, avec Angeli etSohail Kaul (chant) et la TerenceLewis Dance Company, une comé-die musicale originale « BollywoodFlashback » basée sur des extraitsde films a été présentée par unevingtaine d’artistes Bollywood. ❑

Le Ministre de la Culture, M. Frédéric Mitterrand, avec quelques chanteurs du Punjab.

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FESTIVAL GASTRONOMIQUE INDIEN À BIARRITZDU 1ER AU 7 JUILLET 2010

Du 1er au 7 juillet 2010, s’est tenu àl’Hôtel du Palais de Biarritz, l'undes plus prestigieux hôtel deFrance, le Festival Gastronomiqueindien, dans le cadre du FestivalNamaste France. C’est Hemant Oberoi, célèbre chefde la chaîne de restaurants etd’hôtels de luxe Taj Mahal Palace &Towers de Mumbai, et invité decette semaine gastronomique, quia investi les cuisines de l’hôtel duPalais. L’Ambassadeur de l’Inde à Paris, M.Ranjan Mathai accompagné duConseiller (Presse, Information etCulture), Mme Namrata Kumar, ontpu participer au dîner officiel pré-paré par Hemant Oberoi avant queM. l’Ambassadeur ne se voit remet-tre le lendemain, jeudi 8 juillet, àl’Hôtel de Ville, la Médaille d’Hon-neur de la Ville par le sénateur-maire de Biarritz, M. Didier Borotra,maire de Biarritz.

De Calcutta à New York, en pas-sant par Londres et Dubai, le TajMahal est implanté partout dans lemonde avec ses 23 établissements,sauf en France. En plus de gérerplusieurs restaurants japonais, in-diens et français, Hemant Oberoiest le chef des chefs de la chaînedepuis vingt-cinq ans maintenant.Ainsi, sous ses ordres, 5000 repassont préparés chaque jour. Le chefcompte bien ne pas s’arrêter en sibon chemin : à l’occasion duMondial, Taj Mahal Palace &Towers a inauguré un hôtel dans laville du Cap, en Afrique du Sud etprévoit également de s’implanter àl’avenir en Chine, attiré par son 1,5milliard d’habitants.

Le chef a longtemps parcouru laFrance mais c’est la première foisqu’il se rend à Biarritz. Sa renom-

mée internationale réside dans lefait que la base indienne de sa cui-sine est agrémentée de goûts issusde ses nombreux voyages. Avecplus de 10 000 recettes indiennes,sa palette de réalisation est large :les grillades et kebabs du nord del’Inde, les currys de la côte sud-ouest ou encore les desserts del’est.Quoi qu’il en soit, celui-ci a usé deses talents accompagné de sesquatre fidèles cuisiniers, MmeDhawni Narender Tejwani, chef ju-nior, M. Jatan Singh Chauhan, spé-cialiste du tandoor, M. DineshSingh Antwal, spécialiste du curryet M. Banawali Raut, expert enhalwai. Durant cette semaine a étéproposé un buffet comportant unedizaine d’amuse-bouches, unevingtaine d’entrées et pas moins de80 desserts. Le lassi (boisson à basede yaourt et au choix de mangue,cannelle ou fruits de la passion) oule pana (jus de mangue verte) ontaccompagné entre autres les ke-babs d’agneau, les crevettes saucetandoori et les homards épicéscuits à l’étuvée. Une semaine gastronomique queles Biarrots ou touristes de passagene sont pas prêts d’oublier et quiles a ouvert à la découverte d’unecuisine aussi fameuse de par lemonde que la cuisine française. ❑

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EXPOSITION SUR LES PUITS A DEGRÉS DE PATANDU 1ER JUILLET AU 31 AOÛT 2010

Consacrée à une importante dé-couverte archéologique faite auGujarat par Michel Postel, l’exposi-tion « Le miracle archéologiquemondial à Patan », réalisée à partirdes photographies prises par MmeXintian Zhu, épouse de M. Postel, aouvert ses portes le 1er juillet auMusée Asiatica de Biarritz dans lecadre des manifestations organi-sées pour le Festival NamasteFrance.

Cette exposition qui comprenaitune cinquantaine de photogra-phies parmi les centaines de cli-chés pris par Mme Zhu lors de cesséjours sur une vingtaine d’années

sur le site a dévoilé au public,nombreux en cette saison estivale,la beauté des puits à degrés. « Lepuits en escalier de la Reine » dePatan a été construit en 1064 parUdayamhti, épouse du roi Bhima-dena 1er du Gujarat (environ 1022-1064). Après la mort de son époux,la reine décida de faire aménagerun réservoir à sa mémoire. Il

contient 365 statues de grandetaille de divinités hindoues, 298apsara (nymphes), des centaines decolonnes sculptées, de très nom-breuses statuettes de naïades, divi-nités, ascètes, animaux et motifsdécoratifs. Ce puits bâti comme untemple était à la fois commémora-tif mais aussi utilitaire puisque,grâce à la prouesse au niveau del’architecture et de l’ingénierie, ilprocurait de l’eau. Ce sanctuaire,ouvert à l’est, était dédié à Vishnudont on trouve encore trois statuesà trois niveaux du puits.

L’Ambassadeur, M. Ranjan Mathaia eu le plaisir d’inaugurer l’exposi-tion avec M. Postel et Mme Zhu en présence de plusieurs personna-lités. ❑

Mme Xintian Zhu, M. Ranjan Mathai, M. Michel Postel,M. Didier Borotra, maire de Biarritz.

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

RÉTROSPECTIVE DE FILMS DE RITWIK GHATAKDU 7 AU 12 JUILLET 2010 À MARSEILLE

Dans le cadre du Festival NamasteFrance, s’est déroulé du 7 au 12juillet 2010 le 21ème festival inter-national du documentaire deMarseille, « FIDMARSEILLE » durantlequel se sont tenus diverses pro-jections, rétrospectives, débats,tours de table, présentations et té-moignages.

Le festival a eu le plaisir de rece-voir Mme Namrata Kumar, Conseil-ler Culturel (Presse, Information etCulture) de l’Ambassade de l’Inde àParis et mis à l’honneur le célèbreréalisateur indien Ritwik Ghatak àtravers la projection de six de cesœuvres : Jukti Tako Aar Gappo(Raison, discussion et un conte,1974), Nagarik (Le Citoyen, 1952),Komal Gandhar (Mi Bémol, 1961),Subarnarekha (La rivière Subarna-rekha, 1962/65), Meghe DhakaTara (L’Etoile Cachée, 1960), TitashEkti Nadir Naam (La Rivière Titash,1973).

A la fois acteur, dramaturge etmetteur en scène, le jeune RitwikGhatak est né le 4 novembre 1925à Dhaka au Bangladesh. Il a été

fortement marqué par l’indépen-dance de l’Inde et la Partition de1947 qui l’obligèrent à fuir versCalcutta où il fit ses études.

Dans ses premiers essais littéraires,Ritwik Ghatak s’attache à toucherle coeur de ses lecteurs. De 1946 à1955, il s’implique dans la politi-que de son pays et rejoint le particommuniste indien. Parallèlement,il adhère à l’IPTA (Indian People’sTheatre Association), mouvementradical et progressiste. Il fondedans la lancée sa troupe, le GroupTheatre, inspiré par Stanislavskipuis rejoint peu à peu les studiosFilmistan de Bombay, où il écrit lescénario de Madhumati pour BimalRoy.

Son premier film, Nagarik, est ledébut d’une série de 8 films de fic-tion, incontestables chefs-d’œuvredu cinéma indien, de quelques do-cumentaires et d’écrits sur le ci-néma.

Ainsi, il aborde d’une façon uniqueune tradition épique, y intègre deséléments de la culture indiennepopulaire mais également des in-fluences tribales et classiques quion fait de lui un artiste à part.

Ritwik Ghatak a longtemps expéri-menté de nouveaux modes d’ex-pression, des formes de récit, d’ac-tion, de style et d’images et à tra-vers ses œuvres, le réalisateur s’esttoujours engagé politiquementavec une volonté de dire et de dénoncer.

Il a dirigé le Film and TelevisionInstitute of India en 1967 et est mort à l’âge de 51 ans. Ce n’est qu’à titre posthume que sonœuvre sera incontestablementreconnue.Le festival a été un succès et la ré-trospective a été très appréciée des nombreux cinéphiles et visi-teurs.

L’Etoile cachée de Ritwik Ghatak (1960)

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

Le Festival Le Temps d’Aimer a20 ans et cette année le FestivalNamaste France et l’Ambassade del’Inde à Paris se sont associés aufestival de danse de Biarritz orga-nisé du 10 au 19 septembre 2010,par Mme Yvonne Pochelu, direc-trice à Biarritz Culture. Le festivalaccueille chaque année une multi-tude de danseurs, de troupes et despectacles à travers une program-mation basée sur la « biodiversité »où la danse y figure dans tous sesétats. Le mercredi 15 septembre à 17 heu-res fut l’occasion d’accueillir latroupe de danse populaire indienne« Bhangra » composée de cinq fem-mes et neuf hommes, représentantla danse et la musique du Punjab.Au fil du spectacle, la danse se faitplus vive, les pas des danseurs évo-luent à chaque nouveau couplet.Ceux-ci s’animant au rythme d’unDholak (percussion), reconstituantles mouvements des premiers fer-miers du Punjab qui célébraient larécolte et le début d’une nouvelleannée solaire. Quant aux parolesdes chanteurs, elles sont extraitesde la poésie orale.Le public a ainsi pu assister à unincroyable spectacle en plein airsur la scène de l’esplanade, don-nant sur le célèbre casino deBiarritz.Cette danse, traditionnellementexécutée dans les champs et à latombée du jour, est omniprésentedans la vie sociale et culturelle desIndiens puisqu’elle est associée auxcérémonies de « Baishaki ». Il existeactuellement une multitude deformes et de styles de danseBhangra à travers le monde pou-vant même être agrémentés demusique pop et de bandes sonoresde film. ❑

FESTIVAL LE TEMPS D’AIMER À BIARRITZDU 10 AU 19 SEPTEMBRE 2010

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

SEMAINE DE LA CULTURE INDIENNE À LYONDU 12 AU 18 SEPTEMBRE 2010

Lyon a présenté avec le soutien del’ambassade de l’Inde à Paris lapremière édition du Festival del’Inde qui s’est déroulé du 12 au 18septembre 2010 dans plusieurslieux sous la bannière du FestivalNamaste France. Cette nouvellemanifestation proposait une par-faite combinaison de l’Inde d’au-jourd’hui et d’hier afin de promou-voir la culture indienne en Francegrâce au concours de nombreuxpartenaires institutionnels et asso-ciatifs dont l’Indian Council forCultural Relations (ICCR).Pour débuter ce festival, le public apu découvrir un des aspects de lavie spirituelle, bien ancré dans lavie quotidienne, avec le défilé enl’honneur du dieu Ganesh, « celuiqui enlève les obstacles ». Un voletsur les relations économiquesfranco-indiennes a également étéproposé à la Chambre de Com-merce et d’Industrie de Lyon enprésence de l’Ambassadeur del’Inde, M. Ranjan Mathai, avec laparticipation d’entreprises de la ré-gion Rhône-Alpes qui ont fait le

choix de l’Inde. De nombreux ate-liers ont ensuite été organisés :ateliers de cuisine indienne, dedanse indienne, d’initiation aumassage ayurvédique, avec despraticiens qui ont fait découvrir lesgestes contribuant à la détente ducorps, ainsi qu’un atelier de hathayoga animé par Nathalie Moulis,où l’on a pu découvrir les positionset respirations fondamentales quicontribuent au bien-être quoti-dien. Des conférences sur le yogaet l’ayurveda ont permis aux plusintéressés d’approfondir leursconnaissances sur les origines etles principes de ces pratiques. Unrepas était proposé au restaurantLe Shalimar qui a préparé un menuspécial pour l’occasion. Des spectacles, des tables rondeset beaucoup d’autres activités ontpermis au public le temps d’une se-maine de se dépayser, de se laissersurprendre !– 9 au 18 sept. : exposition

Kalpana, reproduction de 29chefs-d’œuvre de la peinture in-dienne moderne (Jamini Roy,

Amrita Shergil, M.F. Husain, K.G. Subramanyan, F.N. Souza,Krishen Khanna, Tyeb Mehta,Bhupen Khakhar, Rama-chan-dran, Arpita Singh, JogenChoudhury, Anjolie Ela Menon,Manjit Bawa, Arpana Caur), à laMairie du 2ème arrondissement deLyon

– 12 sept. : Défilé de Ganesh àRillieux-le-Pape

– 18 sept. :- ICCR Bhangra/Giddha Group- Défilé de Ganesh place Belle-

cour– 13 sept. : Relations économiques

franco-indiennes.– 14 &15 sept. : Ateliers de cuisine– 14 &15 sept : Cinéma: “Jodhaa

Akbar” et “Swadesh”:– 15 sept. : Après-midi des enfants– 15 sept. : Atelier Hatha Yoga– 17 sept. : Atelier Ayurveda– 16 sept. : Spectacle Bollywood– 17 sept. :

- Spectacle de danse Odissi parla troupe de Ranjana Gauhar

- Atelier danse indienne ❑

Le Groupe Bhangra

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FESTIVAL DU CERF-VOLANT À MARSEILLEDU 15 AU 19 SEPTEMBRE 2010

Dans le cadre de Namaste Franceet de la Fête du vent qui prendplace chaque année à Marseille,l’Inde a été à l’honneur pour cette25ème édition du Festival animantde nouveau les plages du Prado.

La Ville de Marseille et l’ambassadede France ont permis la venued’experts indiens de cerfs-volantsqui ont enchanté petits et grandssur la plage. Au programme de cet

évènement, des démonstrations decerfs-volants réalisées par ceséquipes venues spécialement del’Inde pour l’occasion. La déléga-tion invitée à se joindre à la fête

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était composée de M. KapadiaDeepak Dilipsinh, M. Khan Mo-hammad Azam, M. Kharwa PiyushHarishbhai, Mme Kharwa KalpanaPiyush, Mme Bamania HiteshJayantilal et M. Fareed Beig. MmeNamrata Kumar, Conseiller culturelde l’Ambassade de l’Inde à Parisétait présente le 19 lors de la jour-née principale qui a vu de très bel-les démonstrations et accueilli unetroupe de danseurs Bihu, sponsori-sée par l’Indian Council forCultural Relation (ICCR), qui a misen scène des spectacles de danseset de musiques traditionnelles duNord-Est de l’Inde. Un espace a également accueilliune exposition sur le thème descerfs-volants indiens et des car-nets de voyage originaux sur l’Indeet le Rajasthan.Enfin, des ateliers de constructionde cerfs-volants ont été mis à ladisposition des plus créatifs. Lesenfants ne furent pas en restepuisqu’ils ont également eu la pos-sibilité de visiter le site du Prado etde participer à de nombreux jeux.Au total, 200 cerfs-volistes dumonde entier furent mis à contri-bution pour le plaisir des petits etgrands. ❑

FESTIVAL NAMASTE FRANCE

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

8ÈME SYMPOSIUM INTERNATIONALSUR LE YOGA ET L’AYURVEDADU 16 AU 19 SEPTEMBRE 2010À PARIS ET EN NORMANDIE

Intitulé cette année « Ayurvéda,santé holistique et bien-être », le8ème symposium international surl’Ayurveda s’est tenu, les 16 et 17septembre 2010 à Paris et les 18 et19 septembre 2010 à la Fermed’Anneville en Normandie. Evène-ment organisé dans le cadre deNamaste France, cet exceptionnelsymposium a été mis en place parle Centre Tapovan, sous le haut pa-tronage de l’Ambassade de l’Inde àParis, avec le soutien du gouverne-ment indien, du DépartementAyush et de l’Indian Council forCultural Relations (ICCR). S’adres-sant aussi bien aux amateursd’Ayurveda qu’aux professionnelsreconnus de santé, ce colloque aréuni des participants du mondeentier.

Ce colloque s’est ouvert le 16 sep-tembre à Tapovan avec un motd’introduction du directeur M.Kiran Vyas sous le regard de ses in-vités d’honneur, le Dr. Baghel (di-recteur du C.H.U d’Ayurveda deJamnagar à Gujarat), le Dr. Kumar(Conseiller Siddha au Ministère dela Santé, gouvernement de l’Inde),le Dr. Pasha (Conseiller Unani auMinistère de la Santé, gouverne-ment de l’Inde) et le Pr. Belpomme(éminent cancérologue français auC.H.U Necker), suivi d’allocutionsdes personnalités Ayurveda tellesque le Dr. Krishna, le Dr. P. Rao et leDr. Singh. A travers un nombre im-pressionnant de séminaires et dethèmes très divers, le public pré-sent pour l’occasion a pu découvrirou redécouvrir « l’art de vivre ayur-védique ».

Etaient également présents pourcet évènement M. Patel (Présidentde la Fondation Internationaled’Ayurveda), le Dr. Kostopoulos(médecin allopathe, homéopatheet spécialiste en Ayurveda), M.Barot (éminent chercheur et spé-cialiste de l’Ayurveda), Dr. Chauvan(médecin ayurvédique), Dr Thakar(médecin et enseignant ayurvédi-que à l’université d’Ayurveda duGujarat), Dr. Keun (directeur de leGraduate School of AlternativeMedicine), le Dr. Rao (médecinayurvédique spécialisé en obstétri-

que), Dr de la Cochetière (médecinnutritionniste) et le Dr Leyronnais(Pédiatre néonatalogiste et urgen-tiste).

La journée du 17 a été ponctuéepar la cérémonie de remise des di-plômes des élèves du centre Tapo-van précédée de discours et demantras magnifiquement inter-prétés par le Pr Baghel, le Dr.Chauhan, le Dr. Krishna, le Dr.Bhattacharya et M. Kiran Vyas. 40élèves ont reçu leurs diplômes endiététique ayurvédique, massage

M. Kiran Vyas, Mme Ranjan Gauhar et Suresh Goel, Directeur Général de l'ICCR

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ayurvédique ou encore les fonda-mentaux de l’Ayurveda des mainsdu Pr. Baghel.

La journée du 18 a, quant à elle,débuté avec un cours de yoga dis-pensé par Huguette Declercq, suivipar un mot de bienvenue de KiranVyas et d’une introduction au col-loque par M. Gauthier et M. Patel.La journée s’est poursuivi par uneintroduction à la médecine envi-ronnementale par le Pr Belpomme,une conférence sur les opportuni-tés et les défis de l’Ayurveda par lesDr. Barot et Kostopoulos, ainsi quedivers ateliers et tables rondes. Lajournée a pris fin avec un incroya-ble spectacle de danse Odissi qui amis en scène, devant plus de 200personnes, la célèbre danseuse,productrice, chercheuse et scéna-riste Ranjana Gauhar, accompa-gnée de sa troupe. La journée dudimanche, dernier jour de ce sym-posium, a également débuté avec

un cours de yoga par HuguetteDeclerq ainsi qu’un cours sur lapratique des points de massageMarma et Kansu par Pankaj Vyas.Tables rondes et ateliers pratiques

ayant, entre autres, pour thèmes :Etudes sur les huiles et l’équilibredes doshas (Dr. Oh), le rôle del’Ayurveda dans la science mo-derne (Dr Krishna, Dr. Patel et Dr. P. Rao), la pédiatrie dans l’Ayur-veda (Dr. S. Rao) ont ponctué lajournée et ont permis à ces spécia-listes de partager leurs extraordi-naires connaissances sur l’Ayur-veda.Ce 8ème symposium s’est clôturé parles vifs et sincères remerciementsde M. Kiran Vyas et M. ThierryGaudin, président de Rétrospective2100, en présence de M. SureshGoel, directeur de l’ICCR et deMme Namrata Kumar, ConseillerCulturel (Presse, Information etCulture) à l’Ambassade de l’Inde,suivi d’une petite prestation deRanjana Gauhar, déjà saluée laveille. Un post-symposium a étéorganisé avec un stage d’Ayurvedaet la présence de nombreux profes-seurs invités.Ce nouveau symposium montre,une fois encore, les bienfaits et lespossibilités qu’offre l’Ayurveda et atémoigné d’un formidable esprit departage, d’enrichissement mutuelet d’une ambiance joyeuse même sile sujet était sérieux. ❑

La danseuse Ranjana Gauhar et M. Kiran Vyas

M. et Mme Rao, Dr Lakshmi Prasad, Dr Barot, Dr Kostopoulos,Dr Bhaswati Bhattacharya, M. Vyas, M. Thomas Müller, étudiant australien

et Dr Kumar de Ayush

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62ÈME FOIRE INTERNATIONALE DE SAINT-ETIENNEDU 17 AU 27 SEPTEMBRE

L’Inde, cette année, a été présentedans le cadre de Namaste France àla 62ème Foire Internationale deSainte Etienne, présidée par M.André Luquet, qui s’est déroulée du17 au 27 septembre 2010.De nombreuses personnalitésétaient présentes pour l’inaugura-tion de la Foire : M. Ranjan Mathai,Ambassadeur de l’Inde à Paris ainsique l’ensemble du Conseil d’admi-nistration de la Foire, M. MauriceVincent, Maire de Saint-Etienne,M. André Mounier, Président de laChambre de Commerce, d’Industrieet des Services de Saint-EtienneMontbrison, et M. Gabriel Rou-don, Président de la Chambre desMétiers et de l’Artisanat et ont eul’opportunité d’admirer de nom-breux artistes indiens venus seproduire.

Parmi les artistes au programme decet évènement figurait la troupe dedanse Bhangra. Giddha, Jhummar,Jindua, Malwai Giddha, Kirti diKulli, Sammi, Jawabi Challa,Nagin… autant de noms de danse

qui ont donné aux spectateurs en-vie d’entrer dans la danse.En dehors des artistes sponsoriséspar l’Indian Council for CulturalRelations, qui se sont produits dansle cadre du Festival Namaste

France, cette 62ème édition de laFoire de St Etienne a proposé, parailleurs, un véritable panorama dela culture indienne avec une expo-sition qui a présenté des sculptureset hauts reliefs de temples du IVème

siècle, une présentation des jardinsmoghols avec une maquette enmarbre du Taj Mahal, un bestiaireindien avec des représentationsmonumentales en bois polychromepour pénétrer dans l’univers my-thologique de ce voyage en terresdes Indes, une galerie de portraitsde maharadjahs, une excursiondans l’ancienne capitale des terri-toires français en Inde, avec tousles détails de l’histoire desComptoirs français, une place demarché avec ses étals d’épices, sespyramides de fruits sur les charret-tes à bras, ses véhicules si caracté-ristiques, les photographies excep-tionnelles de Gavin Fernandez, àl’extérieur, un village de tentesréalisé au Rajasthan avec les meil-leurs artisans du Fort Rouge et laprésence de trois tigres duBengale.

❑M. André Luquet, l’ambassadeur, M. Ranjan Mathai,

M. Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne.

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SPECTACLE DE LA TROUPE BIHUÀ MARSEILLE ET À PARIS

LES 19 ET 20 SEPTEMBRE 2010

Avec l’aide précieuse de l’Ambas-sade de l’Inde à Paris, s’est dérouléle 19 septembre à Marseille, puis le20 septembre à la Maison de l’Indede la Cité Universitaire dans le14ème arrondissement de Paris, unspectacle de la troupe Bihu spon-sorisée par l’Indian Council forCultural Relations (ICCR). A Paris,le chef de mission adjoint, M.Kumar fut l’invité d’honneur de cetévénement auquel ont assisté ledirecteur de la Maison de l’Inde, M.Bikas Sanyal et son épouse, atta-chée culturelle de cette Maison.A l’origine, le Bihu est un festivaltrès populaire associé à la récolteainsi qu’à l’agriculture. Il est origi-naire de l’Assam, un Etat de l’ex-trême nord-est de l’Inde, et fêtédepuis si longtemps maintenant,

qu’il est presque impossible de da-ter sa première célébration. Cetévénement marque ainsi la nou-velle année et se déroule durant lemois de Bohag (mois assamais dé-butant le 13 avril). Des instruments fabriqués au seinmême de la région sont tradition-nellement utilisés pour le festival,tels que le Dhol, fait de peau de va-che, de bois et de bambou, le Pepa,le Taka et le Gogona. De plus, pourrespecter la coutume, les femmesse vêtissent de costumes appelésMuga, de maquillages et accessoi-res particuliers.Cette danse, qui se déroule dans laforêt, au bord des rivières ou bien àla tombée du jour à terrain décou-vert, offre l’occasion aux filles etaux garçons de se prouver leur af-fection.Ces deux jours-là, Marseillais etMarseillaises, Parisiens et Parisien-nes ont pu découvrir une formed’art traditionnel et rêver à des ho-rizons lointains le temps d’un spec-tacle. ❑

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L’INDE AU FESTIVAL D’AUTOMNE À PARISDU 24 SEPTEMBRE AU 5 OCTOBRE 2010

L’ambassade de l’Inde, dans le ca-dre du Festival Namaste France,avec le concours de CulturesFranceet de l’Indian Council for CulturalRelations (ICCR), a eu le plaisird’accueillir pour la 39ème édition du Festival d’Automne à Paris,« Baithak », le salon de musiqueclassique de l’Inde à la Maison del’Architecture du 24 septembre au5 octobre 2010. Présidé par MmeMarine Collin et Mme FranceGrand, ce Festival a eu le plaisir derecevoir l’Ambassadeur de l‘Inde àParis, M. Ranjan Mathai, M. MohanKumar, Chef de mission adjoint del’Ambassade et le Conseiller Cultu-rel, Mme Namrata Kumar, qui a as-sisté à tous les concerts indiens duFestival. Ce salon a permis aux vi-siteurs de découvrir à la fois de lamusique hindustani, caractéristi-que de l’Inde du Nord et influencéepar la culture arabe et perse, et dela musique carnatique, née auXIVème siècle, qui appartient à laculture de l’Inde du Sud.

On raconte que les sept notes de lamusique indienne dont les princi-pes figurent dans les Veda (lesécrits fondateurs - Sama Veda) ontpour origine les chants d’oiseaux etles cris d’animaux – paon, gre-nouille, éléphant, cheval, catakal’oiseau mythique -, Sa, Re, Ga, Ma,Pa, Dha, Ni.Historiquement, musique et danseclassiques indiennes sont nées etn’ont longtemps été jouées quedans les temples et les palaisroyaux. Le terme « baithak » trouveson origine dans le sanscrit et si-gnifie « assis ensemble ». Il sug-gère ainsi un lieu, un salon où seréunissent quelques personnesuniquement. Cet espace restreintfavorise la création d’une intimitéentre les artistes et leur audience.La proximité physique dans lestemples ou les palais permettait àl’artiste d’évaluer le plaisir qu’ilcommuniquait à son public. Seulssont admis les petits comités,constitués d’initiés, de semblables,les Sahridaya : ces êtres sensibleset subtiles capables d’apprécier lamusique dans toutes ses nuanceset couleurs.

La démocratisation des arts classi-ques en Inde a certes permis de lesrendre plus accessibles mais a éga-lement vu décroître la richesse deleur esthétisme.

Les différents concerts ont eu lieuà la Chapelle du Couvent desRécollets à Paris et ont accueillides artistes de renom tels queMeeta Pandit du 24 au 26 septem-bre - chanteuse de style Khayal, petite fille du légendaire PadmaBhushan Krishnarao Shankar Pan-dit, éminente personnalité de lamusique classique de l’Inde duNord au XXème siècle, et fille deLaxman Krishnarao Pandit - KamalSabri, du 27 au 29 septembre - filsdu célèbre joueur de sarangi UstadSabri Khan et compositeur - VijayVenkateshwar du 30 septembre au2 octobre - talentueux joueur deviolon, de flûte et de vichitra-veena - ou encore O.S. Arun du 3au 5 octobre - fils de Vidwan O.VSubramaniam, interprète aussibien de ragas classiques que dechants dévotionnels. ❑

Meeta Pandit

Vijay Venkateshwar O.S. Arun et ses musiciens

Kamal Sabri

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DÉFILÉ PRINTEMPS-ÉTÉ 2011 DE MANISH ARORALE 30 SEPTEMBRE 2010 À LA SALLE WAGRAM

Grand moment haut en couleursque celui qui a accueilli dans le ca-dre du Festival Namaste Franceavec le concours de l’ambassade del’Inde à Paris à la Salle Wagram,Manish Arora et ses mannequinspour la présentation de la collec-tion Printemps-Eté 2011 !

La décadence de la période baro-que et la nostalgie romantiqueévoquées dans l’œuvre artistiquedu Japonais Hiroshi Nagai ont ins-piré le travail de Manish Arorapour sa Collection Printemps-Eté2011. Nous y retrouvons le mouve-ment dynamique et le goût du dé-tail compliqué de la période baro-que dans les broderies subtiles etles impressions qui font apparaîtrele délicieux hédonisme du passé.Mais dans le style de Manish Arora,la ligne courbe et fluide du stylebaroque se juxtapose aux lignesfuturistes plus strictes et sévèrescréant l’illusion intéressante d’unfutur baroque. L’or se combine auxbleus et rouges, qui font écho àl’héritage indien de Manish Arora.Lorsqu’on examine les impressions

de près, l’Inde que Manish a cou-tume de suggérer dans chacune deses collections prend vie sous laforme de Shiva dansant. Nous re-trouvons aussi comme en écho dela collection du peintre HiroshiNagai « Time goes by… » les souve-nirs d’un été magique plein de pro-messes.L’union entre le baroque vibrant etun Nagai plein d’esprit donne nais-sance à une collection remplie denostalgie, de décadence et la pro-messe d’un aperçu du futur tel quele voit le couturier.La palette des couleurs comprenddes nuances de bleu, pourpre, vert,crème, rouge, noir et or. Quant auxtextures de surface, elles reprodui-sent l’appliqué, un travail à l’ai-guille sophistiqué et une broderiemain avec sequins. Pour cette sai-son, Manish Arora a eu recours àdes tissus comme le crépon, lecrêpe espagnol, la soie, la soie decoton et le tricot de coton.

Manish a collaboré avec SwarovskiElements pour sa sixième année,avec M.A.C. pour le maquillage,Christophe Coppens pour les cha-peaux et Nicholas Kirkwood pourles chaussures.Le musicien Marc Chouarain, ac-compagné de Thomas Coeuriot(guitare) et de Denis Benarrosh(batterie) a accompagné le défiléde mode avec son theremin. Cetinstrument rare et difficile est leseul que l’on joue sans le toucher,deux antennes générant un champ

électro-magnétique qui inter-agitavec le corps du musicien. Il a aussila particularité d’être le premierinstrument de musique électroni-que, inventé vers 1917 par le génieLev Termen. Il est l’ancêtre des syn-thétiseurs. Son onde mystérieuse anotamment été entendue dans lesfilms d’Hitchcock ou encore dans « Good vibrations » des Beach Boys.A quand la prochaine collection ?

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

SORTIE DE L’OUVRAGE POUR ENFANTS« NAVANI DE DELHI » DE ANNE BENOÎT-RENARD

ILLUSTRATIONS DE MYLÈNE RIGAUDIE

Le livre pour enfant « Navani deDelhi » qui appartient à la collectionVIENS VOIR MA VILLE et nous pré-sente la vie quotidienne d’une pe-tite Indienne âgée de sept ans àDelhi, capitale de l’Inde, est sorti aumois d’octobre 2010 et fait partiedes événements qui se sont dérou-lés dans le cadre de NamasteFrance. Au fil des pages et des illus-trations, le lecteur découvre samaison, sa famille, son école, lesbazars et les temples, le Taj Mahal,la musique, la danse et la cuisine,etc.…Dans le même esprit, la collectionVIENS VOIR MA VILLE comprendégalement d’autres livres intitulés « Marie de Paris », « Paolo deRome », « Eva de Stockholm »,« Miyako de Tokyo »,… L’auteur du livre jeunesse mettanten scène l’Inde se nomme AnneBenoit-Renard. Née en France en

1970, cette passionnée de l’écriture,et auteur de nombreux ouvragesgrand public publiés aux éditionsMarabout, vit aujourd’hui en Aus-

tralie. C’est après un voyage en fa-mille en Inde de plusieurs mois, quel’envie lui est venue d’écrire des li-vres destinés aux jeunes enfants.Quant à l’illustratrice, MylèneRigaudie, celle-ci est née dans leCantal il y à maintenant 26 ans et agardé de ses années d’éleveused’insectes, un goût prononcé pourle détail, qu’elle retranscrit méticu-leusement dans ses dessins.Le livre dispose de petits plus nonnégligeables qu’il est important desouligner : ainsi, l’auteur, dans« Navani de Delhi », offre une ma-gnifique balade illustrée dans laville de Delhi, des illustrations dé-taillées grand format, un lexiquehindi-français illustré, ainsi qu’unbonus audio disponible sur le sitewww.abcmelody.com, où on y dé-couvre l’histoire lue et animée parNavani. Des ateliers seront mis en place parl’illustratrice du livre en 2011 tou-jours dans le cadre de NamasteFrance pour faire rêver les petitsFrançais à un pays lointain et diffé-rent du leur. ❑

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FESTIVAL « L’ÉTÉ INDIEN »DU 8 AU 29 OCTOBRE 2010 AU MUSÉE NATIONAL

DES ARTS ASIATIQUES-GUIMET À PARIS

Sous la bannière du FestivalNamaste France et grâce au sou-tien de l’Ambassade de l’Inde àParis, s’est déroulé du 8 septembreau 29 octobre dernier, la 7ème édi-tion du festival « L’Eté indien » auMusée National des Arts AsiatiquesGuimet. M. Ranjan Mathai, l’am-bassadeur de l’Inde à Paris et MmeNamrata Kumar, Conseiller cultu-rel, étaient présents pour inaugurerla manifestation. Cette 7ème édition du Festival l’Etéindien fut l’occasion de mettre enlumière le célèbre réalisateur, nou-velliste, conteur, dessinateur, musi-cien Satyajit Ray, disparu en 1992.Elevé au rang d’icône, Satyajit Ray,né en 1921, est originaire deCalcutta. Durant sa carrière, il futmaintes fois récompensé par leprestigieux National Film Awarddécerné par le Gouvernement in-dien et remporta également denombreux prix à l’étranger. Ainsi, les amateurs de cinéma in-dien ont pu visionner 21 de ses 37 films et documentaires, dont 7 jusqu’alors jamais diffusés en

France : Trois femmes (Teen Kanya),La Déesse (Devi), L’œil intérieur(The Inner Eye), Bala, RabindranathTagore, La Maison et le Monde(Ghare Baire), La Trilogie d’Apu, LaComplainte du Sentier (PatherPanchali), L’Invaincu (Aparajito), Le Monde d’Apu (Apur Sansar),Délivrance (Sadgati), Les aventuresde Goopy et Bagha (Goopy GyneBagha Byne), Le Royaume desDiamants (Hirak Rajar Deshe), LeDieu élephant (Joi Baba Felunath),La Grande Ville (Mahanagar),L’Adversaire (Pratidwandi), Enfer-mé dans des Limites (Seema-Badha), L’Intermédiaire (Jana Ara-nya), Un ennemi du peuple (Ga-nashatru), Pikoo, Kanchanjungha.Ce festival, à travers les conféren-ces organisées par MartineArmand, ancienne assistante duréalisateur et également responsa-ble de la programmation films del’Eté indien, a souligné le parcoursatypique de l’artiste en insistantsur les aspects les moins connus de

sa vie et de ses œuvres. MartineArmand dans l’une de ses confé-rences a notamment évoqué lesrapports de Satyajit Ray àRabindranath Tagore dont iladapta plusieurs nouvelles et ro-mans, son travail de documenta-riste, la place du monde de l’en-fance dans sa vie et son œuvre, sespréoccupations d’ordre moral. France Bhattacharya, professeurémérite des Universités, a de soncôté présenté lors d’une autreconférence l’humanisme du poèteRabindranath Tagore et la placequ’il a joué dans la renaissancebengalie.Enfin, deux spectacles étaientaussi au programme. L’auditoriuma accueilli le danseur de bharata-natyam, Vaibhav Arekar, ainsi queles danseurs de kathak LunaPoddar et Ashimbandhu Bhatta-charya, accompagnés de leurs mu-siciens.Un bel Eté indien en vérité ! ❑

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

EXPOSITION« COSTUMES D’ENFANTS, MIROIRS DES GRANDS »,

AU MUSÉE GUIMET À PARISDU 20 OCTOBRE 2010 AU 24 JANVIER 2011

C’est dans le cadre du FestivalNamaste France et grâce au sou-tien de l’Ambassade de l’Inde àParis que le Musée Guimet a mis enplace un certain nombre d’événe-ments culturels liés à l’Inde. Parmices manifestations figurait unemagnifique exposition de costu-mes asiatiques pour enfants.Cette collection de costumes a étégracieusement donnée au Muséepar Krishna Riboud (1926-2000),collectionneuse et créatrice de lagalerie Jean et Krishna Riboud auMusée Guimet. Krishna Riboud

était également une spécialiste destextiles asiatiques sur lesquels, ellea réalisé un nombre importantd’ouvrages. Le nom de l’exposition « Costumesd’enfants, miroirs des grands » an-nonçait le thème, l’enfance. Lesparents n’ont pourtant pas étélaissés de côté, car cette exposi-tion, mise en scène à la fois de ma-nière ludique et éducative, a su ra-vir tous les publics, les enfantsd’abord qui ont été émerveillés,parfois étonnés des couleurs, desmatériaux utilisés dans les vête-ments exposés, si différents deceux qu’ils portent aujourd’hui etles parents aussi qui se sont remé-morés ceux qu’ils portaient autre-fois.

Cette exposition proposait unéventail de vêtements du XVIIème,XVIIIème et XIXème siècles portés àl’occasion de cérémonies d’appa-rat, de célébrations religieuses oudans la vie quotidienne dans diverspays d’Asie dont l’Inde. Souvent re-flets de ceux des plus grands, lescostumes d’enfants nous touchentpar ce qu’ils ont d’universel et sont

le reflet de l’attention qui étaitportée aux enfants qui les por-taient. En plus des textiles des XVIIIème,XIXème et XXème siècles, des photo-graphies notamment du célèbreartiste et beau-frère de KrishnaRiboud, Marc Riboud, des illustra-tions, céramiques et outils techni-ques se côtoient pour aborder cethème de la manière la plus com-plète et didactique. Cette sélec-tion, toutes sections confondues,s’accompagnait d’œuvres contem-poraines empruntées à diversesinstitutions, attestant de la persis-tance de très anciennes traditionsdans certaines créations modernes.La présentation « Costumes desgrands » dans la galerie Jean etKrishna Riboud au premier étagedu musée montrait au public en regard de l’exposition « Costumesd’enfants, miroir des grands » unensemble de magnifiques costu-mes de l’Inde des XVIIème, XVIIIème etXIXème siècle destinés aux adultes.Cette exposition fait partie de lalongue saison de 10 mois qui acommencé avec l’Eté indien et larétrospective de Satyajit Ray et quise terminera avec une expositiondouble sur la ville de Lucknow.

Le discours d’inaugurationde l’ambassadeur de l’Inde,

M. Ranjan Mathai

Détail de la première salle

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Le discours d’inauguration du prési-dent du Musée Guimet, Jacques Giès.

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Blouses (Choli), Inde Gujarat Kutch,caste Barusati, deuxième moitié duXIXème siècle, soie brodée et mica.

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L'ambassadeur félicite le musicien - Dr. Raza entre M. Gilles Chazal, directeur du Musée du Petit Palais et son épouse.

FESTIVAL NAMASTE FRANCE

CONCERT DU DR. RAZAAU PETIT PALAIS LE 24 OCTOBRE 2010 À PARIS

Le 24 octobre dernier au soir, cen’est pas une exposition qui aconduit les pas des visiteurs vers lePetit Palais mais un concert de mu-sique indienne dans le cadre duFestival Namaste France. L’audi-torium a, en effet, accueilli l’un desgrands musiciens indiens, Dr.Mustafa Raza de la BeenkarGharana (école) de Patiala et

Moradabad. Dr. Mustafa Raza acommencé très tôt les cours de vi-chitra veena et de musique classi-que auprès de son père dans le plusgrand respect de la tradition.Dr. Mustafa Raza a fait connaîtrela vichitra veena dans un grandnombre de pays au monde. EnFrance il avait participé aux 24heures du Festival de l’an 2000. Ilpratique aussi la fusion avec desinstruments occidentaux comme laguitare, le violoncelle, le saxo-phone, la flûte, la harpe. Il travailleen Inde notamment pour la radioet la télévision, All India Radio etDoordarshan. De nombreuses ré-compenses et prix lui ont été attri-bués. L’ambassadeur M. Ranjan Mathai,le chef de mission adjoint, MmeGaitri Kumar ainsi que le directeurdu Petit Palais et Musée des BeauxArts de la Ville de Paris, M. GillesChazal ont fait l’honneur de leurprésence à ce très beau récital. Dr. Mustafa Raza était accompa-gné par Amaan Raza à la tam-

pura, Mansour Ali au swarmandel,Pt. Ravi Shankar Upadhyay aupackawaj, Ustad Rafiuddin Sabriau tabla. Il a interprété un ragatrès rare, le Raga Sungandh (par-fum).

Le public a pu découvrir la richessede cet instrument grâce au talentdu musicien qui a interprété égale-ment plusieurs autres morceauxappartenant au répertoire folklori-que, spirituel avec un chant soufiet musique légère. Il a égalementpu, à l’issue du concert, s’entrete-nir avec l’artiste qui a expliquécomment jouer de cet instrumentdont la création remonte au 7ème

siècle.

Harmonie et beauté étaient aurendez-vous de ce moment musi-cal d’exception que l’ambassade del’Inde en accord avec le Petit Palaiscompte bien renouveler durant lepremier semestre 2011 lors d’unconcert mensuel toujours dans lecadre de Namaste France. Nousvous y attendons nombreux. ❑

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

PROJECTION DU FILM INDIA BY SONGAU CINÉMA LE BALZAC À PARIS

AVEC LE RÉALISATEUR DU FILM VIJAY SINGH

Le 29 novembre 2010, en présencede l’ambassadeur de l’Inde et dansle cadre du Festival NamasteFrance, le cinéma Le Balzac, 1 rueBalzac, Paris 8ème, a proposé uneprojection du dernier film de VijaySingh, écrivain, historien et réali-sateur.Ce film présente de manière diver-tissante un portrait de l’Inde, surplusieurs niveaux, depuis sonémancipation de la couronne bri-tannique en 1947 jusqu’à nosjours.Orchestré autour d’un long voyageà travers le pays, India by Song,réunit histoire, extraits spectacu-laires de chansons bollywoodien-nes, témoignages vivants et bellesimages de l’Inde d’aujourd’hui pour

donner une œuvre cinématogra-phique captivante.

India by Song recourt à des témoi-gnages d’acteurs historiques,connus ou inconnus, d’intellectuelscélèbres comme Romila Thapar etN.R. Narayana Murthy, tout autantqu’à des témoins anonymes de

l’histoire, tels qu’Anjali, domesti-que à Mumbai qui raconte sa vie àl’époque de la mondialisation.

Vijay Singh introduit dans le filmdes extraits de chansons pour prin-cipalement montrer la nature desémotions qui habitaient la popula-tion à ces époques.

Soutenu par un récit historiqued’apparence linéaire mais propre àsusciter la réflexion et par un re-cours judicieux à la musique, Indiaby Song est autant un portrait del’Inde contemporaine qu’un aperçudes chansons de films produits àMumbai qui traduisent toujours de façon très vivante l’évolution du langage physique de la passionet de l’amour au cours des dé-cennies. ❑

Vijay Singh vit à Paris. India by Songa été coproduit par Guy Seligman(Sodaperata Productions) et Manda-kini Narain (Silhouette Films)

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

EXPOSITION CONNIVENCE 1AU MUSÉE DE L’IMAGE D’ÉPINAL

DU 11 DÉCEMBRE 2010 AU 1ER MAI 2011

Le Musée de l’Image abrita l’expo-sition Connivence acte 1, débutd’un cycle de 3 expositions intitu-lées Connivence, proposées du 11décembre 2010 au 1er mai 2011.Dans le cadre de Namaste France,l’exposition Connivence acte 1 amis l’Inde à l’honneur, avec, sousun titre commun, deux exposi-tions : une exposition d’images po-pulaires indiennes collectées par lemusée de l’Image d’Epinal depuis2003, et des photographies de laville de Mumbai de la photographeClaire Chevrier qui exposait, parailleurs, des photos sur la ville deRome.Les images indiennes se rangentdans la tradition des images enfeuille destinées à éduquer les éco-

liers indiens et, outre leur intérêtpropre, leurs multiples correspon-dances avec les images type Epinalsont remarquables. Certaines sontdes représentations familiales,d’autres décrivent le corps humainou les moyens de transport.Le Musée de l’Image a, depuis sonouverture et au fil des expositions,toujours proposé des connivencesavec des œuvres d’art contempo-rain. Peu à peu, les nombreux visi-teurs ont pu constater qu’uneconcordance apparaît même si riena priori ne laissait supposer qu’ilpuisse y avoir un lien entre lesphotographies contemporaines deClaire Chevrier et les images de lacollection du musée, images in-diennes éditées depuis les années50 et images européennes plus an-ciennes.Par le biais de l’expositionConnivence, le Musée de l’Imaged’Epinal s’est donc attaché à dévoiler les liens entre illus-trations populaires et imageriemoderne.

M. Michel Heinrich, député-maired’Epinal a inauguré l’exposition enprésence de Mme Namrata Kumar,Conseiller Culturel (presse, infor-mation et culture) de l’Ambassadede l’Inde à Paris, de Mme MartineSadion, conservatrice et directricedu musée de l’Image d’Epinal, et deMme Claire Chevrier, photographede l’évènement. De nombreusespersonnalités étaient présentes àl’inauguration qui s’est déroulée levendredi 10 décembre 2010 dontM. Bernard Visse, le directeur desAffaires culturelles de la Villed’Epinal, Mme Christine Tavernier,la directrice de l’Office de Tourismed’Epinal, M. Etienne Thery, le direc-teur de l’Ecole Supérieure d’Artd’Epinal, M. Jean-François Woll-brett du Conseil Général desVosges et M. Jean-Pierre Moinaux,conseiller région en tant que re-présentant de M. Jean-PierreMasseret. Etaient également pré-sents M. Philippe Aizier, DirecteurGénéral de l’Imagerie d’Epinal etM. Eric Staub, Président DirecteurGénéral de l’Imagerie d’Epinal. ❑

Mme Namrata Kumar, Mme Claire Chevrier, M. Michel Heinrichet Mme Martine Sadion

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

LANCEMENT DU PREMIER VOLUMEDU RAMAYANA DE VALMIKI PAR DIANE DE SELLIERS

Le 15 décembre 2010, fut présentéle premier volume du Ramayana deValmiki aux éditions Diane deSelliers et préfacé par B. NGoswamy, professeur émérite enhistoire de l’art à l’université duPunjab, à Chandigarh. Ce chefd’œuvre de la littérature indienne,illustré avec des miniatures duXVIème au XIXème siècle, nous racontela vie exemplaire du prince Rama.Contraint par son père à l’exil,Rama quitte sa ville nataled’Adyodhya pour mener une vied’ascète dans la forêt, accompagnéde son épouse Sita et de son frèreLaksmana. Mais c’est alors que leroi des démons, Ravana, emmèneSita sur l’île de Lanka. Une guerresanglante éclate donc, opposantles armées d’ours et de singes, fi-dèles alliés de Rama, aux troupesdu redoutable Ravana. Fort heu-reusement, le prince Rama en sort victorieux et retrouve sonroyaume, acclamé par son peuple.Le Ramayana est depuis toujours, àla vue de tous, un texte sacré ainsi

qu’une œuvre majeure de la litté-rature indienne. La version la plusancienne, attribuée à Valmiki, secompose de sept chants et de qua-rante-huit mille vers. D’après la lé-gende, le dieu Brahma en personneaurait invité l’ascète Valmiki àécrire l’histoire extraordinaire duprince Rama. Dans cette épopée,les liens entre hommes et divinitéssont constants. Issue de la littéra-ture védique, cette œuvre contientl’ensemble des aspects du brahma-nisme, qui se trouve être à l’originede l’hindouisme.Le héros légendaire Rama, connupour sa grandeur d’âme et sa forcesurnaturelle est vénéré en Indemais également dans toute l’Asiedu Sud-Est.La particularité de cette éditionpubliée par Diane de Selliers, estqu’elle rassemble pour la premièrefois l’intégralité de l’épopée duRamayana, illustrée par sept centsminiatures indiennes. En effet, pasmoins de dix années de rechercheont été nécessaires pour sélection-

ner à l’aide de critères rigoureuxces magnifiques peintures inspi-rées de textes sacrés, égalementcommentées par le conservateuren chef du musée des ArtsAsiatiques Guimet, en charge desarts de l’Inde, Amina Taha Hussein-Okada. Ces six cents commentairess’avèrent être indispensables car ilspermettent au lecteur de mieuxappréhender la culture, la religion,les traditions ainsi que les rites in-diens. Une campagne sans précé-dent fut donc menée en Inde ainsique dans le monde entier afin derecenser le plus de miniatures pos-sibles et d’en dévoiler les richesses.Pendant prés de trois cents ans,des milliers de miniatures indien-nes ont étés créés dans les royau-mes rajputs du Rajasthan, les colli-nes du Punjab, les Sultanats duDeccan ou encore à la cour mo-ghole. Les plus belles sont repro-duites dans cet ouvrage.En plus d’une iconographieéblouissante, le premier volume duRamayana de Valmiki jouit d’unetraduction de référence puisquel’intégralité du texte de Valmiki setrouve avoir été reproduit dans latraduction publiée en 1999 sous ladirection de Madeleine Biardeau et Marie-Claude Porcher à la« Bibliothèque de la Pléiade » qui ala particularité de présenter leRamayana en prose plutôt qu’envers. ❑

Lancement de l'ouvrage à la résidence de l'ambassadeur par Mme Diane deSelliers. A ses côtés, Mme Amina Taha Hussain Okada et l'ambassadeur au premier plan.

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FESTIVAL NAMASTE FRANCE

HOMMAGE À PANDIT BHIMSEN JOSHI

Ce 24 janvier, au matin, PanditBhimsen Joshi s’est éteint à Pune,à 88 ans. Le monde des musicienset des amoureux de la musique in-dienne est profondément ému ettriste, empli de gratitude aussi. Pour toute une génération de “mu-sic lovers”, indiens ou occidentaux,il aura été celui qui a ouvert laporte des merveilles, et celui grâceà qui le miracle de cette musiqueest devenu indispensable à tantd’entre nous.Il est le dernier à avoir reçu la plushaute distinction nationale, leBharat Ratna en 2008.Né le 14 février 1922 au Karna-taka, son exceptionnel destin mu-sical se manifeste dès l’âge de 5 ans, lorsque “Bhimu” s’échappede la maison paternelle pour sui-vre des groupes de musiciens dansla rue jusqu’à ce que son père le“récupère” une fois de plus auposte de police !...C’est à 11 ans que ce garçon intré-pide et determiné quitte le domi-cile familial à la poursuite du butunique de sa jeune vie : apprendrela musique ; trouver son guru.Plusieurs mois d’errance passés àchanter dans les trains pour gagnerde quoi vivre l’amènent à Gwalior,

Lucknow, Rampur, à la rencontrede différents maîtres. Il acquiert làles fondements du Dhrupad, genreancien exigeant, indispensable à lamaîtrise des ragas.Deux ans plus tard, son pèrel’ayant retrouvé et ramené à lamaison, il trouve son guru en lapersonne de Sawai Ghandarva, fi-gure majeure de la gharana deKirana, fondée à la génération pré-cédente par l’illustre Abdul KarimKhan. Cette gharana se caractérisepar l’importance accordée à la jus-tesse tonale et à un certain dé-pouillement de l’ornementation. Cestyle ne cède pas à la tentation dela virtuosité rythmique ou à l’utili-sation de tempi très rapides.L’accent est mis sur la puissanceémotionnelle, et la richesse de l’in-vention mélodique et rythmique.Pandit Bhimsen Joshi, sans l’appuide ses parents, par son courage etsa seule détermination, (16 heuresde riyaaz quotidien lui ont donnéune maîtrise totale de la techniquevocale), est devenu l’héritier directde cette tradition, qu’il a cepen-dant su dépasser en développantun style personnel, flamboyant, etsynthétisant des éléments d’autresgharana(s).

Bhimsen était totalement “musi-que”. Personne ne peut oublier, lorsde ses concerts, ce visage incroya-blement sensible et mobile, ce re-gard intense, traduisant chaquenuance de son immersion dans lerag, cette gestuelle libre, en quêtede l’absolu. Son style est totalement classique,mais cette extraordinaire imagina-tion mélodique et poétique, sonsens de l’équilibre, lui permettaientde développer le rag dans une har-monie, une plénitude et une flam-boyance inoubliables. C’est en hommage à son maîtreque Pdt Bhimsen Joshi a fondé àPune, il y a plus de 50 ans, l’un desplus célèbres festivals de musiqueclassique de l’Inde, le SawaiGhandarva Festival.Il faut noter qu’il ne s’est produitque rarement en France, pour2 mémorables concerts: le 8 sep-tembre 1985 dans le cadre del’Année de l’Inde au Théâtre duRond-Point, et le 6 octobre 1990au Théâtre de la Ville (coproduc-tion France Musique, FranceCulture, Ocora).Il ne nous a peut-être pas complè-tement quittés, grâce à l’amour decette musique qu’il laisse dans noscoeurs, et grâce aussi à une disco-graphie d’une richesse exception-nelle. ❑

Michelle Dehoky,avec le concours de Gérard Tourtrol

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Hemant, vous avez tout d’aborddécouvert La Rochelle. Que pen-sez-vous de cette ville ?C’est une ville agréable, vraimentjolie avec une vue délicieuse de-puis ses trois tours et les magnifi-ques bateaux dans la marinajusqu’aux petites boutiques et ca-fés. Les petites rues et les marchésm’ont tous fait grande impression.Une ville super qui possède toutesles qualités d’une bonne ville - parcela j’entends, beaucoup de chosessont à proximité, les gens sont plusamicaux, il y a une intimité qu’onne trouve pas dans une grosse ville.La ville est effectivement magnifi-que, mais plus magnifique encorepour moi étaient les gens qui s’in-terrompaient dans leur quotidienpour m’inviter, me faire faire untour et me venir en aide par n’im-porte quel moyen. Je me suis vrai-ment plu à La Rochelle. Ce fut unséjour mémorable dont je me sou-viendrai encore longtemps.

Parlons de l’exposition avecWolinski. Comment était-ce ?Est-ce vrai que les organisateursde l’exposition ne savaient pas àl’avance quels dessins vous alliezmontrer ? Avez-vous dessiné aucours des jours qui ont précédél’exposition ?Il n’y a pas de doute, ce fut unhonneur d’exposer mes œuvresavec un des légendaires dessina-teurs de dessins humoristiquesfrançais. C’est une référence enFrance et un pionnier dans lemonde des dessins humoristiques.Pour commencer, il y avait une ma-nière d’aborder l’ensemble de l’ex-position – vous comprendrez celaquand je vous dirai que l’exposition

s’est créée pendant que j’étais enFrance.Ce serait difficile pour n’importequel artiste créatif de prévoir quece qu’il va dessiner dans les deuxprochaines semaines sera suffi-samment de bonne qualité pourêtre exposé… Il y a toujours une in-certitude quant à l’ensemble duprocessus de création - Il se peutque ce soit un bon ou un mauvaisjour - il y a des jours où tu ne tesens pas de dessiner - il faut gar-der cela à l’esprit. Tout comme lefait que j’ai dessiné pour un publicfrançais, et que je n’avais jamaisvisité la France auparavant. Cecidit, j’ai balayé et mis de côté tou-tes ces hésitations quand j’ai fouléle sol de La Rochelle - je me suisdit, prends chaque jour comme ilvient et tout ira pour le mieux. Soistoi-même et observe - je me suisrappelé qu’après tout, les gens nesont pas si différents, au fond noussommes très semblables - et l’hu-mour consiste à exploiter les traitsessentiellement humains. Donc

avec cette attitude je suis allé del’avant.Oui, les organisateurs ne savaientpas à l’avance ce que j’allais dessi-ner. N’est-ce pas très courageux deleur part ? Aussi, quel société/pays/civilisation inviterait un hu-moriste/caricaturiste chez eux enlui demandant d’extraire de l’hu-mour à partir de leur propre vie ?La réponse est : un pays trèsconfiant et sûr de soi. Pouvez-vousimaginer cela aux Etats-Unis ? Ouen Iran ? J’aime à penser que c’estla marque d’une civilisation déve-loppée. Et également d’une sociétéjuste - comme Wolinski était enInde et dessinait sur Mumbai, j’aieu la chance d’« égaliser le score »en dessinant sur La Rochelle. J’ai dessiné en deux-trois semainestout le contenu qui a composécette exposition. Ce fut un défimais je ne pense pas m’être laisséaccabler. C’était le même dessin deMorparia, la même caricature jour-nalière sur la même race humaine,sauf dans un lieu différent.

INTERVIEW DE HEMANT MORPARIAÀ SON RETOUR DE FRANCE

par Geoffroy et Olivia de Lassus

INTERVIEW

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Quelles furent les réactions desFrançais par rapport à vos des-sins ?En général très positives et bonnes- bien sûr, il se peut qu’ils aientjuste voulu être aimables lorsqu’ilsm’ont complimenté. Je pense qu’ilexiste une qualité universelle parrapport à l’humour qui ne dépendpas excessivement de la langue,tout comme la musique. Je ne pou-vais pas avoir de caricatures baséessur la langue, j’ai donc essayéd’utiliser du visuel et des imagescomme humour. Je pense que celaa fonctionné – bien que pour s’enassurer totalement, le mieux seraitde poser la question aux Françaiseux-mêmes.

Comment vous vient l’inspira-tion ? Est-ce seulement en ob-servant les gens ? Ou liez-vousles choses et les idées ? Commentla France et les Français vousont-ils inspiré ?L’inspiration me vient de plusieurssources, laisse tes fenêtres et ta

porte ouvertes et attends patiem-ment. L’esprit créatif fonctionne denombreuses manières, en obser-vant, en écoutant, en surprenant,en marchant, en remarquant, enfermant les yeux et en les gardantouverts, en étant avec les gens ouéloignés d’eux, en rencontrantquelqu’un, en étant dans la foule, àune exposition d’art ou à unconcert de musique - toutes lesexpériences humaines sont de lamatière première pour l’inspiration.Le cerveau absorbe l’informationqu’il traite calmement dans le sub-conscient. Une vague idée émergeensuite dans votre conscience.Mon travail consiste à transformercette idée première et à en fairequelque chose de concret, en l’exé-cutant par le biais de l’écriture etdu dessin de façon à ce que lespersonnes qui la voient y soientsensibles et se rallient à cette « nouvelle pensée » qui est à l’ori-gine une connexion interne d’idéesdisparates qui permettra ensuiteune connexion externe entre mon

idée et l’esprit du lecteur. LesFrançais sont des gens pleins d’es-prit – ils adorent la culture et l’art,la musique et l’art de la scène, lalittérature et la philosophie. Il nesont pas radicaux. Je pense qu’ilsapprécient les subtilités des idéeset des points de vue. Le point devue de la vie est nuancé et très fin.Il y a de la sophistication dans leurfaçon d’appréhender la vie. La va-leur de l’être humain et ses droitssont placés très haut dans l’ordredes choses. Ils ne m’inspirent passeulement au niveau de la créati-vité mais également en tant quefaçon de vivre.

Nous savons que vous avez passéun jour au festival de la BD àAngoulême ? Comment était-ce ?De la folie ! De la folie pure ! Je n’aijamais vu autant de BD ni autantde fans de toute ma vie. Au boutd’un moment, j’avais le tournis. Jedois ajouter que 98% des livresétaient en français, une langue que

INTERVIEW DE HEMANT MORPARIA À SON RETOUR DE FRANCE

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je ne comprends pas. Cela a doncaccentué mes vertiges. Mais j’aiadmiré de tout cœur les talents etl’évolution de la forme de la BD.Elle a atteint un très haut niveau etAngoulême est le Mont Everest dece développement.

Vous avez rencontré plusieurspoliticiens français dont Ségo-lène Royal. Ont-ils prêté atten-tion à vos dessins ? Quel fut vo-tre première impression deSégolène Royal ?Une dame qui a de la classe, trèsbien habillée et élégante. Peut-êtrevaine et fière. Elle était venue pourune interview à Sud-Ouest et onm’a demandé de me joindre à euxdans la pièce où elle était réalisée.On m’a présenté à elle et je me suisassis en face, je l’ai dessinée maissans qu’elle le sache. Je n’étais passûr que cela soit bien perçu. Je suisdonc resté tranquille.. Je ne pensepas qu’elle ait vu mes dessins pen-dant qu’elle était là.

Et en ce qui concerne la nourri-ture française ?Et bien, je me suis mis à l’aimer aubout d’un moment - particulière-

ment les fruits de mer pour laquellela ville de La Rochelle est bienconnue. Mais le masala et les épi-ces de mon pays me manquaient.L’impression initiale était que lanourriture était fade et dépendaittrop lourdement du pain et du fro-mage. Mais j’ai adoré me faire àmanger - une des choses que j’aiapprises de ce voyage - cuisiner !La nourriture est une questiond’habitude et de coutume - on metdonc un certain temps pour l’ap-précier. Mais les pâtisseries et le vinfurent, quant à eux, très appétis-sants dès le premier jour.

Après La Rochelle, vous avezpassé 6 jours à Paris. Et cela étaitvotre premier séjour à Paris.Qu’avez-vous vu et qu’avez-vousaimé ?C’est un véritable musée vivant.Une ville fantastique qui vous offrequelque chose à chaque rue etchaque tournant. Elle palpite de vieet d’art et bouillonne d’énergie etde passion. J’ai adoré. Mais l’inti-mité de La Rochelle m’a manqué.Toutes les villes sont comme cela-impersonnelles et aliénantes -Paris peut l’être également.

Apparemment vous avez rencon-tré plusieurs de nos relations ?Des messages pour eux ?Je ne vous remercierai jamais assezpour vos contacts - ils m’ont per-mis de ne pas avoir le mal du pays.Je leur témoigne ma plus profondeestime et gratitude. Ils ont changéleurs habitudes pour que je mesente comme chez moi et m’ontfait visiter la ville. Je peux seule-ment espérer que j’aurais la chancede leur rendre leur gentillesse enInde. Ils furent tous uniformémentchaleureux et accueillants et m’ontouvert leur maison et leur cuisine !Encore merci à eux. ❑

INTERVIEW DE HEMANT MORPARIA À SON RETOUR DE FRANCE

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

RENCONTRE AVEC LA BÉGUM HAZRAT MAHAL

Dans la ville d’or et d’argent, deKenizé Mourad, Editions RobertLaffontA l’heure où la presse ne fait men-tion que de déchirements entrecommunautés un peu partout dans

le monde, un tel livre retient l’at-tention. Son titre déjà est promet-teur : Dans la ville d’or et d’argent.L’auteur, Kenizé Mourad, fille d’uneprincesse turque mariée à un rajahindien, a déjà fait le bonheur des

lecteurs avec ses précédents ro-mans comme Le jardin deBadalpour, De la part de la prin-cesse morte. La magie continued’opérer avec ce nouveau romanhistorique qui nous transporte àLucknow, capitale du royaumed’Awadh, Etat d’une grande ri-chesse comme son surnom l’indi-que où régnait, avant la révolte desCipayes, une harmonie inter-com-munautaire dont nous rêvons tousaujourd’hui encore. La grande force de l’auteur est deparvenir à nous captiver pour del’histoire ancienne, puisqu’elle re-monte à 1856, date à laquelle laCompagnie Anglaise des IndesOrientales décide de placer le sou-verain du royaume d’Awadh soustutelle britannique. Ce sera le dé-but du combat d’une femme, laBégum Hazrat Mahal, quatrièmeépouse de roi, condamnée à l’exil,dont le courage et la détermina-tion feraient encore bien des en-vieuses.Bercés par une écriture de qualité,facile, les lecteurs ne manquentpas dans ce livre de faire un voyagedans le temps, dans un temps oùsplendeur et violence se côtoient,et se laissent emporter par la fou-gue d’une femme d’exception qui,soutenue par le Rajah Jai Lal, vadurant deux ans résister à l’occu-pant avec l’aide des cipayes. Maisla Bégum Hazrat Mahal n’en estpas moins femme et se laisse en-traîner dans une passion amou-reuse qui fait battre son cœur etcelui des lecteurs.Un très beau roman qui habilementnous éclaire sur le point de vue desBritanniques et des Indiens, sur ceque l’on peut considérer comme lesorigines du mouvement pour l’in-dépendance de l’Inde. Un portraitd’une de ces femmes méconnues etqui pourtant ont contribué à l’his-toire de leur pays.

FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

Kenizé Mourad est la fille d’une princesse ottomane etd’un rajah indien. Elle a raconté l’histoire de sa familledans son célèbre roman De la part de la princesse morte(Robert Laffont, 1987), puis dans Les Jardins deBadalpour (Fayard, 1998). Reporter spécialisée dans lesaffaires du Moyen-Orient et du sous-continent indienpendant près de quinze ans, Kenizé Mourad a égalementécrit Le Parfum de notre terre (Robert Laffont, 2003),livre consacré au conflit israélo-palestinien.

Dans la veine de son best-seller De la part de la prin-cesse morte, la nouvelle saga historique de KenizéMourad – l’histoire fascinante et méconnue de la pre-mière femme indienne qui, près d’un siècle avant l’in-dépendance de son pays, osa défier l’occupant britanni-que.

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900RENCONTRE AVEC LA BÉGUM HAZRAT MAHAL

Extrait :C’est dans le fameux salon aux mi-roirs que, chaque après-midi,Hazrat Mahal reçoit le rajah Jai Lalvenu lui rendre compte de la situa-tion militaire, ce salon où, voici unpeu plus d’un an, s’était tenue l’en-trevue dramatique entre la

Rajmata, Malika Kishwar, et SirJames Outram, le Résident…… Tout a changé si vite… Ai-je moiaussi tellement changé ? On me re-garde différemment, avec plus dedéférence bien sûr mais aveccrainte également… même Mam-moo ne s’exprime plus aussi ouver-tement qu’autrefois… Seul Jai Lal agardé son franc-parler et ne seprive pas de me critiquer. Cela mefâche, mais en même temps je luien sais gré, le pouvoir isole telle-ment, lui au moins ne me cachepas les difficiles réalités…Mais tout autant que de l’entrete-nir des vrais problèmes, ce que lajeune femme apprécie chez le rajahc’est qu’il la traite en être humainet non comme une souverainetoute-puissante. Au cours de leursentrevues quotidiennes s’est déve-loppée une confiance mutuelle.Avec lui, elle se sent libre d’expri-mer ses doutes, ses inquiétudes,elle ose le questionner sur cequ’elle ignore ou ne comprend pas,elle sait que jamais il n’essaiera

d’en tirer parti contre elle.Contrairement à la plupart descourtisans qui ont accepté demauvais gré cette femme « venuede rien » et qui, perfidement, guet-tent ses maladresses et ses erreurs,Jai Lal a compris que, comme lui, laRajmata est résolue à se battrepour l’indépendance et que ni pro-messes ni menaces ne l’en détour-neront. Son rejet de l’occupant nerépond pas à une envie de le rem-placer afin de profiter des avanta-ges qu’apporte le pouvoir, c’est unerage contre l’injustice qui écrase ethumilie. D’où tient-elle sa convic-tion et son courage, qualités raresdans la haute société lucknowi quiaurait plutôt tendance à les tour-ner en dérision ? Serait-ce juste-ment parce qu’elle est « venue derien » et que, contrairement ànombre de parvenus, elle n’a pasoublié la souffrance de ceux qui sesentent méprisés ? Venue de rien,comme lui dont le père, petit pro-priétaire, fut anobli pour avoir lorsd’une chasse sauvé la vie du roi ?

Lu dans la presse« Plein d’une connaissance érudite des mœurs del’Inde du XIXème siècle, le roman de Kénizé Mourad,Dans la ville d’or et d’argent, est le récit épique dela lutte menée par la bégum Hazrat Mahal et de sapassion pour le chef militaire Jaï Lal », RenéBackmann pour Le Nouvel Observateur.

« Kénizé Mourad qui, en tant que grand reporter, aarpenté plus d’une fois le sous-continent indien,nous entraîne dans une très prenante et superbeépopée. De cette princesse héroïque mal connuedans nos contrées, elle fait le personnage atta-chant d’un roman historique, politique et romanti-que, qui ne manque ni de souffle ni de personnalité.Ne tardez pas à faire sa connaissance. » ElvireEmptaz pour le magazine ELLE.

« Pour ressusciter l’action – la formidable révoltedes cipayes, au milieu du XIXème siècle, qui préfigurela conquête par l’Inde de son indépendance un siè-cle plus tard -, Kénizé Mourad a mené l’enquête sur

place. Elle a consulté les bibliothèques publiques etprivées de Lucknow et de la région d’Awadh, oùs’est nouée l’intrigue et où se sont joués les drames.Surtout, elle a recueilli les témoignages des des-cendants des protagonistes, qui se sont précieuse-ment transmis de génération en génération, récitset documents. Résultat : un ouvrage émaillé dedescriptions et de citations… » « Dans la ville d’oret d’argent permet de saisir les ressorts profondsd’un pays devenu aujourd’hui une grande puis-sance émergente, en attendant d’abriter la pre-mière population mondiale. Et puis le livre deKénizé Mourad est d’une brûlante actualité : ascension de femmes au faîte du pouvoir, relationsentre hindous et musulmans, lecture bornée ouéclairée des Saintes Ecritures, place des islamistes(incarnés dans le roman par le maulvi Ahmadullahshah) dans le mouvement de résistance nationale…A quand la production sur écran de cette œuvrefascinante ? » Marc Yared pour le magazineAfrique-Asie, Février 2011

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Lors des Rencontres Cathédrale deCréteil, Chemin des Arts en Val-de-Marne a invité, dans la cathé-drale le 9 octobre 2010, à une per-formance d’ouverture ; celle-ci aaiguisé la curiosité des specta-teurs : comment une danse du Sudde l’Inde peut-elle illustrer « Tobieou la tendresse de Dieu » un récittiré de la Bible ?

Le danseur d’origine indienne,Lambert Vadrot, isolé dans sa logedepuis deux heures, s’est immergédans une méditation profonde.D’entrée, il a invité les trois artistesde la performance, la costumière,la fleuriste et la secrétaire à ungeste d’offrande. Cyril Marie, pia-niste, et Nathanaëlle Marie, violo-niste, ont accompagné le specta-cle, Chantal Vadrot a lu le récit bi-blique qui conte la vie d’une fa-mille bouleversée par l’exode, lespersécutions, la cécité de Tobie, lepère, le long voyage de son filsvers la Médie, la souffrance deSara dont tous les prétendantssont morts, la lutte avec un grospoisson au bord du Tigre et sa cap-ture, les onguents préparés sur lesconseils de Raphaël, la demande enmariage chez Ragouël, le père deSara, le retour chez Tobie père, saguérison, puis la découverte queRaphaël est un ange envoyé par

Dieu, le tout-puissant et le miséri-cordieux.

Les deux musiciens ont suivi auplus près le texte et la danse ; levisage, les gestes et attitudes deLambert exprimaient tour à tour ladouleur, l’inquiétude, l’attente, lajoie, la supplication ou la louange ;les spectateurs se sont laissé em-porter par le récit et la musique deGurdjief et par des « bhajans », –prières admirablement chantéespar Cyril Marie en sanscrit, tamoulou malayalam et portées par le récit et la musique - CatherineVigier, peintre, Martine Hadamar,

L’ART DE LA RENCONTRE

L’INDE EN FRANCE ET LA FRANCE EN INDE

L’association « Chemin des Artsen Val-de-Marne » a été voulue,en mai 2009, par la commissiondiocésaine d’Art Sacré qui ac-compagne la construction ou larénovation d’églises ou de bâti-ments paroissiaux. Elle a étésouhaitée par l’évêque deCréteil, Mgr. Michel Santier, etson siège social est hébergé àl’évêché : 2 av. Pasteur-Val-lery-Radot 94000 Créteil. Les « Rencontres Cathédrale » en-couragent, chaque année en oc-tobre, la création d’artistescontemporains, Arts plastiqueset Musique, et favorisent desrencontres avec les Val-de-Marnais.

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L’ART DE LA RENCONTRE

Lambert Vadrot est né à Karikal (Inde). Initié auBharatanâtyam, danse sacrée du sud de l’Inde, dèsl’âge de 10 ans par le maître N. Govindarajan(Nagapattinam) et formé à Paris par le maîtreAmala Devi, disciple de Ram Gopal, il effectue desstages auprès de maîtres : K. Murugan àPondicherry et le Père Barboza à Mumbai, pour en-richir son répertoire de danses sur les thèmes hin-dous et chrétiens. Fixé maintenant à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), il réalise des créations, depuis une dizained’années, entre la gestuelle indienne et la musiqueclassique et contemporaine d’Europe. Il a collaboré

avec des artistes spécialistes de musique électro-acoustique aborigène d’Australie, et des danseurscontemporains pour réaliser des œuvres de créa-tion. Il élabore aussi des chorégraphies à partir destextes de l’Évangile et de l’Ancien Testament enutilisant la gestuelle indienne. Il participe à la liturgie catholique, lors de célébra-tions, et à l’ouverture des assemblées générales decommunautés religieuses. Enfin, pour aider à prier avec le corps, il anime desateliers pour les jeunes et des animateurs d’aumô-nerie. « Le corps est l’outil vivant et heureux de Dieu» (Sri Aurobindo).

sculpteur et Marie Désert, artisteaudiovisuelle, étaient très concen-trées sur leur création.Cette admirable rencontre entredes cultures si différentes, de l’artde la danse indienne à la foi simpled’une famille juive, adoptée par lafoi chrétienne, a démontré qu’il estpossible aux hommes d’horizonsdivers de partager la beauté et lalouange pour un Dieu de tendresse.Le public a fait une ovation aux ar-tistes et à l’équipe qui a préparé lasoirée, récompense pour tousd’avoir réussi un projet répondantaux souhaits de rencontre des artsproposés par l’association et en-couragés par l’évêque de Créteil,Monseigneur Michel Santier. ❑

Bernadette JJUUSSTTIINN

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Des Elèves-ingénieurs de 1ére et 2ème

année de l’ENSIB partiront auLadakh, en août 2011, pour mener àbien un projet d’envergure qu’ilspréparent depuis la rentrée 2010avec leur association « Cinq Som-mets cinq Continents ». Ils ont solli-cité Mireille-Joséphine Guézennec,indianiste et enseignante de philo-sophie qui connaît parfaitementcette région de l’Himalaya, pourêtre la marraine de leur projet soli-daire, sportif et culturel dont ellenous présente les lignes de force.On se souvient du désastre climati-que qui a frappé l’été dernier leshautes régions Himalayennes. LeLadakh, parfois appelé le « toit dumonde » est un désert d’altitudequi connaît habituellement unefaible, voire une absence de plu-viosité. Situé au nord-ouest del’Inde dans la région supérieure duJammu Cachemire, le Ladakh et lesvillages proches de Ley (3.500 m),la capitale, ont connu, en août2010, des orages soudains et d’unegrande brutalité qui ont occa-sionné la disparation et la mort deplus de 200 personnes, ainsi que ladestruction entière de quelquesvillages et des infrastructures deLey sous l’effet des pluies torren-tielles et d’immenses coulées deboue. Si l’armée et le gouverne-ment se sont mobilisés de façontrès efficace et solidaire pour parer

au plus urgent, il reste encorebeaucoup à faire, aussi nos étu-diants amoureux de la montagne,des treks et des défis qu’ils aimentà se lancer, ont-ils décidé d’organi-ser un voyage solidaire et sportifpour venir en aide aux villageois duLadakh et vivre avec eux des mo-ments d’échanges culturels. Au cours du mois d’août, que legroupe passera au Ladakh, les 15Elèves-ingénieurs et les 6 adultesqui les accompagnent consacre-ront une semaine à la réalisationd’un projet solidaire pour effectuerdes chantiers en collaboration avecdes ONG locales et des entreprisesfrançaises qui ont été d’embléetrès sensibles à leur projet. CôtéLadakh, certains d’entre eux tra-vailleront avec l’ONG LSTM(« Ladakh Society for TraditionalMedicines ») et NOMAD RSI (« NO-MAD Recherche et Soutien Inter-national ») pour la restauration descanaux d’irrigation, tandis qued’autres installeront des panneaux

solaires avec l’ONG YAFCAD HNP(« Youth Association for Conser-vation and Development in HemisNational Park ») - et en collabora-tion avec son fondateur, KhenrabPhunstsog, en plein coeur du Parcde haute altitude d’Hemis, dans lavallée de la Markha.

Certes, un tel projet ne s’improvisepas, or les étudiants - hautementsensibilisés, par leur formation àl’ENSIB, la « référence nationalepour la maîtrise des risques » - ontla chance d’être entourés d’émi-nents spécialistes à tous les ni-veaux pour être préparés aumieux, tant sur le plan d’une maî-trise technique que par rapport àleur excellente condition physique.Elèves-ingénieurs d’une Ecole la-bellisée « Tête de cordée » sous lenom de « Futurs ingénieurs ausommet », ils recevront une forma-tion donnée par Giovanni Acre-moni, gérant de la société GAIndustrie qui leur transmettra,

DESTINATION « LADAKH 2011 »…UN PROJET SOLIDAIRE ET SPORTIF

CONDUIT PAR DES ÉTUDIANTS DE L’ENSIB (ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’INGÉNIEURS DE BOURGES).

LA FRANCE EN INDE

Les yeux déjà tournés vers quelques sommets du Ladakh...

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Au pied du Stok Kangri qui culmine à 6100 m

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avant leur départ, tout le savoirfaire pour l’installation des pan-neaux photovoltaïques. Quant à leur entraînement physi-que, pour ce projet qui déjà leurdonne tellement d’élan, ils sont en-cadrés par Jean-Marc Margot, res-ponsable de la vie étudiante àl’ENSI, un passionné de montagneet alpiniste qui fut, par le passé,chef d’expédition pour l’ascensiondu Kilimandjaro que « Cinq Som-mets cinq Continents » a réaliséeen 2007. Aussi nos étudiants sont-ils déjà en train de courir, très tôtle matin et plusieurs fois par se-maine, avant de reprendre avec en-thousiasme leurs cours et le week-end du 20 février, ils ont participéen chœur à l’évènement sportif enrégion Centre, le « 60ème Bourges-Sancerre » : une randonnée dequelque 56 kilomètres qui consti-tue le meilleur entraînement pouranticiper quelques treks en hautealtitude et viser l’ascension d’unsommet à plus de 6000 mètres.C’est en direction du Kang Gyatse(6400 mètres) que les étudiants etleurs accompagnateurs – enfinceux qui le pourront !... - déjà ac-coutumés aux effets de l’altitude,s’élanceront à la fin de leur séjour,autant pour couronner leurs effortsque pour concrétiser leur rêve sousla conduite de quelques experts etguides Ladakhis…Avec eux, nous rêvons aussi et par-tageons cette réalité imminente dedécouvrir les splendeurs du Ladakh,terre d’hospitalité aux paysagesaussi rudes qu’imposants etroyaume préservé du bouddhismetibétain qui marquera dans leur vie

une empreinte décisive, que cer-tains auront, à coup sûr, envie plustard de raviver. A leur retour àDelhi, ils seront également accueil-lis à l’ambassade de France qui or-ganisera des rencontres avec desétudiants indiens pour qu’ils puis-sent témoigner de leur expériencesur le terrain et échanger autourde la vie étudiante en France.Gageons que de tels moments pri-vilégiés pourront faire fructifier unriche dialogue culturel, voire favo-riser quelques échanges universi-taires au futur.En France, ce projet a reçu des ap-puis officiels, tels que le ConseilGénéral du Cher, le ConseilRégional de la Région Centre, laMairie de Bourges ; de même qu’ila le soutien de « La Société deGéographie » et d’entreprises di-verses qui ont souhaité nouer despartenariats avec les étudiants.Mais il reste encore quelques moisà parcourir et beaucoup de travailà accomplir avant d’arriver ausommet d’une aventure exigeante,où les Elèves-ingénieurs sontconscients qu’ils doivent parallèle-ment et tout en s’impliquant aumieux dans leurs études -spéciali-sées dans les domaines du génie dela maîtrise des risques industrielset de l’informatique- , continuer àpromouvoir avec passion et vigi-lance ce projet d’envergure pour

solliciter d’autres appuis, d’autrespartenariats.A leur retour, forts de ce sentimentd’un dépassement de soi nourri dela confiance mutuelle, ils aurontaussi, nous disent-ils, le désir et lavolonté de valoriser leur expé-rience par des conférences, desrencontres et des témoignagespour transmettre ce qu’ils ont vécuau quotidien, au cours de cette an-née de préparation, et ce qu’ilsvont découvrir de rare et d’inou-bliable pendant le mois d’aoûtqu’ils passeront dans la vallée de laMarkha. Laissons le mot de la fin… ou plu-tôt celui du commencement à leurdirecteur, Joël Allain, qui affirme « qu’il n’est pas de grande Ecoled’Ingénieurs sans Vie Associative…et sans Traditions ». A coup sûr,cette promotion saura laisser satrace indélébile dans l’histoire etles annales 2011 de l’ENSI. Uneentreprise aussi dynamique qu’am-bitieuse et une aventure géné-reuse qui semblent donner à cha-cun des ailes !

❑Mireille-Joséphine Guézennec

Contact : Aurélien Dubois ; prési-dent « Cinq Sommets Cinq Conti-nents ». ([email protected]) http://5s5c.ensib.net/Projet_Ladakh_2011

DESTINATION « LADAKH »...

Après la catastrophe,villageois et militaires

travaillent conjointement

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L’hiver est des plus rudes au Ladakh

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Une expédition à moto de l’Armée indienne a été conduite par une équipede dix membres du personnel dont deux femmes en août et septembre 2010.Partie de New Delhi, l’équipe sur six motos Royal Enfield, a traversé l’Inde,la Turquie, l’Italie, la France et le Royaume-Uni couvrant une distance totalede 10 000 km. Ils sont entrés en France à partir de l’Italie et se sont arrêtésà Lyon, Paris et Lille.

Durant leur séjour en France, ils ont rendu hommage aux 9000 soldats indiens morts aux combats durant la Première Guerre Mondiale. Des cérémonies du souvenir ont été organisées par l’Ambassade à l’Arc deTriomphe, Neuve Chapelle et Miningate.

L’ambassadeur a reçu l’équipe autour d’un thé à l’ambassade.

AUTRE ASPECT DE LA CULTURE INDIENNE

Le chef de l'expédition avec l'Attaché militaire,

le général de brigade Amit Sharma

L'ambassadeur, M. Ranjan Mathai

et le général de brigade Amit Sharma au milieu de l'équipe indienne

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EXPÉDITION À MOTO DE L’ARMÉE INDIENNE

A l’Arc de Triomphe

Au Mémorial indien de Neuve-Chapelle

Au Mémorial indien de Neuve-Chapelle

Le Général Irastroza dépose une gerbe

à l’Amar Jawan Jyoti à l’India Gate

Le chef de l’armée française inspecteune garde d’honneur cérémonielle à South Block

Le Général Elrick Irastorza, Chef d’Etat-Major de l’Armée françaises’est rendu en Inde à l’invitation du Chef d’Etat-Major de l’Arméeindienne du 30 janvier au 2 février 2011.Le Général Irastorza a eu de fructueux entretiens avec M. M. PallamRaju, Ministre de la Défense, le Général de l’Armée de l’Air P.V. Naik,Président et chef d’Etat- Major de l’Armée de l’Air, le Général V.K. Singh,chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre et le Vice-Amiral D.K. Dewan, chefd’Etat-Major de la Marine.Il a visité un centre de régiment d’infanterie à New Delhi et a égalementprofité de l’occasion pour visiter les grands centres d’intérêt de la capitale.Le chef de l’Armée française a également visité la Brigade deParachutistes à Agra qui lui a permis également de visiter le Taj Mahal.

Le Général Elrick Irastorza, chef d’Etat-Major de l’Armée française,

et le Général V.K. Singh, chef d’Etat-Major de l’Armée indienne

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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

NARNAUL EN HARYANA : DES PIERRES SILENCIEUSESET DE GRANDS TOMBEAUX

Oui, il y a un Narnaul en Haryana etoui elle est ancrée dans l’histoire.Selon une légende, Narnaul date del’époque de l’épopée, le Mahabha-rata. La ville de Narnaul se trouve ap-proximativement à 150 km de Delhiaprès Rewari. Sher Shah Suri, (qui arejoint l’Inde par la Grand TrunkRoad) y est en fait né. Ibrahim Suri,un vendeur de chevaux afghan, s’estvu attribuer Narnaul comme terrepar les rois de Lodi. Des années aprèssa mort, son petit-fils Sher Shah Surilui a construit un tombeau magnifi-que. Construit en grès gris et rougeil est richement embelli par des tou-relles, des coupoles et des treillis. À côté du tombeau, se trouve latombe d’un saint soufi (Pir) vénérédepuis des centaines d’années.Shaikh Muhammad Turk de Narnaulpopulairement désigné sous le nomde Shah Turkman, s’y est installé au13ème siècle. D’après les données historiques, sousle règne d’Akbar, Narnaul était uneville importante où l’on frappait lamonnaie. Aujourd’hui, tout autour,ce n’est que ruines, enfants et bétailerrant qui n’ont aucune idée de leurhéritage. Un grand palais construit par Rai BalMukund Das, le diwan de Narnaul autemps du règne de Shah Jehan, estun bâtiment de cinq étages avecbeaucoup de halls, salles et pavil-lons. Le sol de son Diwan-e-Khas esten marbre ainsi que ses colonnes. Le Mirza Ali Jan de Baoli (puits à de-grés) est entouré par un étang : le

talab de Chotta Barwa. La structureprincipale représente un passage enforme d’arche portant un lit (takhat)surmonté d’un chattri soutenu par 8 piliers d’où des marches mènentdirectement au puits en bas. A l’ex-trêmité nord de la ville se trouve laChor Gumbad, une énorme tombecarrée construite sur un rocher avecdes minarets à chaque coin. C’est letombeau de Jamal Khan (un noblede Tughlak). L’endroit deviendra plustard la cachette de voleurs, d’où sonnom. Situé au milieu des champs, setrouve un tombeau octogonal enpierre grise (tombeau de Quli Khan).L’accès au jardin moghol abandonnédu nom d’Aram-e-Kausa se fait enempruntant une entrée cérémo-niale : le Tripolia. Au cours de votrepromenade, vous rencontrez une se-conde entrée conduisant à un réser-voir d’eau où aujourd’hui les femmeslocales lavent leur linge. Ce qui ne peut être décrit quecomme le joyau de la couronne deNarnaul demeure en périphérie.C’est un palais d’eau ou Jal Mahal. Ilest simple mais bien préservé. Il estconstruit au milieu d’un réservoird’eau artificiel sec, relié à un pavil-lon au bord du réservoir par un ponten pierre. A chaque mousson, quandle réservoir se remplit, on peut vi-sualiser sa gloire passée. Si vous

avez besoin de plus de preuves, re-gardez le plafond de chaque voûted’entrée du palais. Vous verrez debrillantes peintures représentant desmotifs floraux et géométriques auxnuances dorées, qui ont défié letemps et ont conservé leur éclat.Ce Jal Mahal fut construit par ShahQuli Khan, gouverneur de Narnaul,sous le règne du grand MogholAkbar. Narnaul a disparu des pagesde l’histoire pendant un certaintemps. Puis, en novembre 1857, RaoTula Ram s’est battu contre lesAnglais mais a perdu la bataille deNarnaul. Aucune trace de bataille nedemeure malgré les centaines de pa-triotes qui ont trouvé la mort à cetendroit. Rao Tula Ram est connu nonseulement à Narnaul mais aussidans la capitale Delhi, pour avoirune rue à son nom. Ironique, dîtes-vous !! Pour plus d’informations contacterHaryana Tourism Corporation Limi-ted, SCO 17-19, Sector 17-B,Chandigarh-160017, Tél: +91-172-20702955-57, 2720437, Fax: + 91-172-2703185, 2702783, Email: [email protected] et site in-ternet: http://haryanatourism.gov.in

Deepti Bhagat,India Travel Online,Vol XII, n° 24

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Les ravins de Chambal rappellent desdacoits redoutés comme Man Singhet Phoolam Devi. Qui aurait pu unjour imaginer que, nichés dans cesravins le long d’une pente, se trou-vent les temples à couper le soufflede Bateshwar vieux de 1300 ansdans le district de Morena auMadhya Pradesh, à proximité dePadavali, village à environ 30 km deGwalior.Les temples datent d’une période si-tuée entre le 8ème et le 10ème sièclesde notre ère (post-Gupta et débutPratihara). Les souverains dePratihara étaient des mécènescomme en témoignent ces merveillesarchitecturales qu’ils ont laisséesderrière eux. Bateshawar possède plus de 200temples répartis sur plus de 25 hec-tares. Ils avaient tous disparu, pasdeux pierres tenaient debout maisgrâce aux immenses efforts de K.K.Muhammed et de son équipe del’Archaelogical Survey of India, 100temples ont été entièrement restau-rés et sortis de l’oubli. Plus d’unecentaine d’autres sont en cours derestauration. Le nom de Bateshawardérive de Bhooteshwar, un autre desnoms du dieu Shiva.Parmi la centaine de vieux sanctuai-res, certains sont à la gloire de Shivaet d’autres à celle de Vishnu. Leursmajestueux shikhara parsèment dés-ormais le ciel, sauvés d’une végéta-tion envahissante, certainementl’ombre d’Angkor Wat. Ajoutez à celala présence des terribles dacoits de

Chambal, et l’ASI (ArchaelogicalSurvey of India) a en effet étéconfronté à une tâche impression-nante.Maintenant lorsque que vous vouspromènerez aux alentours, vouspourrez admirer un temple restaurédédié à Shiva avec un grand shikharaet un bas-relief d’un Shiva dansantsur le keerti ; derrière le linga deShiva se trouve un bas-relief repré-sentant Shiva tenant la main deParvati dans le saint des saints. Unautre temple est dédié à Vishnu.Celui-ci renferme une magnifiquesculpture d’une femme jouant de laveena. Dans un autre temple lesmurs du fond du saint des saints dé-peignent le mariage de Shiva et deParvati et montrent les vestiges d’un« Kalyana Sundaram ».Un majestueux temple dédié àVishnu possède une sculpture deGaruda, son vahan (véhicule) enca-dré par des hommes qui tiennent desguirlandes. Les piliers montrent dessculptures de femmes jouant desinstruments de musique et des hom-mes chevauchant des éléphants ouen train de se battre contre des lions.Des sculptures de Ganga et Yamunaportent des pots d’eau. Sur les mursextérieurs, vous verrez Devaki allai-tant Krishna bébé bien qu’une gar-dienne l’observe. D’autres scènes del’enfance de Krishna le montrent ar-rachant la vie du démon Bhootanai,etc.Les temples ont tous été construitsselon les principes architecturaux re-transcrits dans les textes sanscrits

tels que le Manasara Shilpa Shastra(4ème siècle), le Mayamata VastuShastra (7ème siècle).Une fortification a été ajoutée au19ème siècle par les Jat Ranas deGohad à ce temple de Pratihara da-tant du 10ème siècle. De l’extérieur, ila l’apparence d’un fort avec des rem-parts et deux lions en pierre qui vousaccueillent à l’entrée. Ce temple dé-dié à Shiva avec un taureau Nandipossède un mandapa magnifique-ment scul-pté. En fait, un peu par-tout se trouvent des images deBrahma, Vishnu, Shiva, Chandi, dumariage du Seigneur Shiva et deParvati, de Surya chevauchant unchar tiré par 7 chevaux, deDasavatara et des scènes de la vie deKrishna. Vous repartirez de ce lieuavec une prière sur les lèvres et l’es-poir que tous les temples de grès deBateshwar soient un jour restaurés.Gwalior peut être utilisé commepoint de départ pour explorerBateshwar étant donné qu’elle estbien desservie par avion, route etvoie ferrée et qu’elle possède égale-ment des hôtels de classe internatio-nale dans lesquels séjourner.Pour plus d’informations, contacterle Madhya Pradesh State TourismDevelopment Corporation LTD, Pa-ryatan Bhavan, Bhadbhada Road,Bhopal 462 003. Téléphone : +91-755-2278383/2774340,42,43,44.Fax : +91-755-2779476/2774289, E-mail : [email protected] andwebsite:http://www.mptourism.com

❑Deepti Bhagat

India Travel Online,Vol XIII, n°5

BATESHWAR : MADHYA PRADESHLA RÉPONSE À ANGKOR WAT

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Panoramique des temples en ruine, des bassins, des portes du site de Bateshwar

Frise sur le temple de Vishnu,décrivant Devaki allaitant Krishna

sous la surveillance d’une gardienne

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Le Jharkhanden bref

• Le Jharkhand se situe dans l’Estde l’Inde. Sa superficie est de 79714 km2. Il a été créé en 2000 àpartir du Sud de l’Etat du Bihar. Ilest bordé par les Etats de WestBengal à l’est, l’Uttar Pradesh etle Chhattisgarh à l’ouest, le Biharau nord et l’Orissa au sud. Ilcomporte 24 districts adminis-tratifs.

• Ranchi est la capitale de l’Etat et une ville industrielle.Jamshedpur, Dhanbad, Bokaro,Deoghar et Hazaribag sont quel-ques-unes des autres grandesvilles industrielles que comptel’Etat.

• Les forêts et les bois occupentplus de 29% de la superficie to-tale ce qui fait du Jharkhandl’Etat doté de la plus grande cou-verture forestière.

• Le Jharkhand possède environ40% des ressources minières dupays telles que charbon, mineraide fer, cuivre, uranium, mica,bauxite, granit, chaux, or, argent,graphite, magnésite, dolomite.

• La population totale (recense-ment 2001) est de 26,9 millionsd’habitants. La densité est de360 habitants par km2.

• Les langues communémentparlées dans l’Etat sont le hindiet le santâlî. L’ourdou et le ben-gali sont également répandues.L’anglais est la langue utiliséedans l’éducation. Le taux d’al-phabétisation est de 53,6% et ladurée de vie moyenne de 62 ansenviron.

Le Jharkhand offreun grand nombre

d’avantages– L’Etat est l’un des plus gros pro-ducteurs de charbon, de mica et decuivre en Inde. En raison de sesgrandes réserves minérales, l’ex-traction minière et minérale est laprincipale industrie dans l’Etat.– Le Jharkhand offre un largeéventail de facilités et de mesuresfiscales incitatives aux industries.L’Etat a des mesures pour les tech-nologies de l’information et les zo-nes économiques spéciales qui of-frent des primes spécifiques auxdifférents secteurs.– L’économie du Jharkhand a enre-gistré une croissance d’environ12% entre 2000-01 et 2008-09.L’Etat fournit des opportunitésdans des secteurs comme l’indus-trie minière et métallurgique,l’énergie, l’infrastructure, la fabri-cation et l’agro-alimentaire poursoutenir la croissance. – Les industries de l’Etat bénéfi-cient d’un avantage du point devue de leur situation géographiqueunique, proche du vaste marché del’Inde orientale ; il est proche desports de Kolkata, Haldia et Paradipet a un accès facile aux matièrespremières. Aux prix courants, le produit inté-rieur brut de l’Etat était en 2008-2009 de 16, 5 milliards de US$.Entre 2000-01 et 2008-09, lacroissance moyenne annuelle duproduit intérieur brut de l’Etats’élevait à 12%. En 2008-09, lapart du secteur tertiaire dans leproduit intérieur brut était de43,2% (US$ 6,4 milliards) suivie dusecteur secondaire pour unecontribution de 33,2 % (US$ 4,9milliards).Le produit intérieur net de l’Etatétait en 2008-09 de 14,2 milliards

de US$ et le taux moyen annuel decroissance du produit intérieur netde 12%.Le secteur secondaire a été celuiqui a enregistré la croissance laplus rapide avec un taux de crois-sance moyen de 219,3%. La crois-sance a principalement était muepar l’industrie manufacturière. Lesecteur tertiaire a enregistré untaux de croissance moyen de11,1%, conduit par les services. Lacontribution du secteur primaire achuté après la séparation duJharkhand d’avec le Bihar. Si l’Etatdu Jharkhand a retenu un grandnombre d’unités industrielles com-binées, il a perdu les plaines ferti-les du Gange qui sont devenuespartie intégrante du Bihar.Le revenu par tête d’habitant duJharkhand s’élevait à 574,1 US$ en2007-08. Comparé au reste del’Inde, il existe au Jharkhand unvaste champ pour l’expansion dumarché puisque l’Etat se dirige versle développement économique.Les exportations du Jharkhand ontaugmenté à un taux de croissanceannuel composé d’environ 15,6%entre 2000-01 et 2008-09. Lesprincipales exportations de l’Etatsont les biens d’ingénierie et lesservices, les composants automo-biles et les produits chimiques.

GROS PLAN SUR LE JHARKHAND

Les industries-clésau Jharkhand

1) Extraction minière et minérale2) Ingénierie 3) Fer et acier4) Produits chimiques5) Métallurgie6) Artisanat7) Alimentation et boissons8) Plastique et caoutchouc9) Impression et emballage10) Tourisme

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GROS PLAN SUR LE JHARKHAND

AgricultureEnviron 30% de la superficie totaledu Jharkhand sont consacrés àl’agriculture. Les principales cultu-res sont le riz, le mais, le blé et l’arhar.En 2006-07, la production totaledes principales récoltes dépassaitles 3,4 millions de tonnes.En dehors du riz, du maïs, du blé etde l’arhar, les légumineuses et lesoléagineux sont également cultivésdans cet Etat.En 2008-09, des programmes ontété mis en place pour améliorer laproductivité et la qualité, intro-duire la culture sur tissu en tantque nouvelle technologie et appor-ter la mécanisation pour la canne àsucre.Le sol et les conditions climatiquesde l’Etat permettent aussi la cul-ture de plantes ornementales, dechampignons, d’épices et de thé.Les exportations du Jharkhand ontaugmenté à un taux actuariel de15,6% entre 2000-01 et 2008-09.Les principaux biens exportés sontles produits manufacturés, les ser-vices, les composants automobileset les produits chimiques.

InvestissementsEn décembre 2008, le total des in-vestissements s’élevait à 99,3 mil-liards de dollars. L’industrie manu-

facturière représentait la plusgrande part des investissements(59,6 %) suivie de l’électricité(36,4%).

InfrastructuresRéseau routierLe Jharkhand comprend 12 auto-routes qui traversent l’Etat de parten part et couvrent 1805 km. Lalongueur des nationales est de plusde 4662 km. L’activité industrielle se concentreau sud-ouest de l’autoroute NH-2qui relie Kolkazta à Delhi via leJharkhand. Afin de procurer un bon réseau detransport routier dans d’autresparties de l’Etat, l’Asian Develop-ment Bank a donné son feu vert àun projet de 200 millions de US$en décembre 2009.

Réseau de chemins de ferLe réseau ferré est de 1955 km. La densité est de 26,7 km par 1000 km2. Les gares de Ranchi, Bokaro,Dhanbad et Jamshedpur disposentde bonnes installations pour lamanutention des marchandises. Il est prévu qu’un couloir dédié aufret (une extension du couloiroriental vers Kolkata) traversel’Etat ce qui servirait grandementl’industrie.

AéroportsUn aéroport intérieur se situe dansla capitale, Ranchi. Des liaisons di-rectes relient Ranchi aux grandesvilles telles que Delhi, Patna,Kolkata et Mumbai. Jamshedpur, Dumka, Bokaro,Giridih, Deogarh, Hazaribagh,Daltonganj et Noamundi ont éga-lement des pistes d’atterrissage.Le gouvernement local prévoitd’autoriser les opérateurs de ser-vice taxi/cargo à utiliser ces pistesd’atterrissage et de leur accorderdes facilités d’atterrissage.

TélécommunicationLe Jharkhand disposait en mars2009 de 492 centraux téléphoni-ques et de 1,26 million de lignestéléphoniques (fil et sans fil).On recense 420 000 connectionstéléphoniques avec fil et 840 000sans fil.Plus de 92% des villages ont desconnections téléphoniques par descentraux téléphoniques ou desopérateurs publics. Le Jharkhandcomprend, par ailleurs, 3124 bu-reaux de poste.

ElectricitéEn mars 2009, le Jharkhand avaitune capacité de production électri-que totale installée de 1754,1 MWrépartis en 1394,1 MW dépendantdes services publics et 360,00 MWdu secteur privé.La capacité des services publicsprovient pour près de 90% descentrales à charbon et pour le restede l’énergie hydraulique. Quant àcelle du public, elle provient descentrales à charbon. Un projet de centrale de 4000 MWdevrait voir le jour à Tilaiyya. Dans le cadre de la JawaharlalNehru National Urban RenewalMission, quatre projets d’urbanisa-tion d’un coût de 165 millions deUS$ ont été approuvés pour les vil-les de Ranchi et Dhanbad concer-

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GROS PLAN SUR LE JHARKHAND

nant l’approvisionnement en eauet le système de gestion des dé-chets solides.

EducationLe taux d’alphabétisation auJharkhand était au dernier recen-sement de 2001 de 53,6%, 67,3%chez les hommes et 38,9% chez lesfemmes.L’Etat compte 44 058 écoles publi-ques et écoles soutenues par legouvernement, six universités,

Infrastructure sanitaireLe Jharkhand dispose de 330 cen-tres de soins primaires, de 3958sous-centres et de 24 hôpitaux dedistricts, 10 hôpitaux de sous-divi-sion et de trois hôpitaux universi-taires.

Les principaux objectifs du minis-tère de la santé de l’Etat sontl’amélioration de la santé de lamère et de l’enfant, la stabilisationde la croissance démographique et

médecine et des écoles d’infirmiè-res ainsi que des instituts paramé-dicaux.

Infrastructure culturelleLa culture du Jharkhand englobeses langues, danse, théâtre, musi-que, peinture. Elle se caractérisepar la forme indigène ou folklori-que distincte. L’Etat comprend denombreux peuples indigènes.

Le gouvernement a créé un centreà Saraikela pour apprendre ladanse Chhau, danse folklorique ty-pique de la région et le BaratiyaNritya Kala Mandir à Ranchi etDumka.

On trouve au Jharkhand des siteshistoriques et pré-historiques telsque le temple de Maluti, le fort dePalamu, le temple de Tanginath, deHaradih qui ont été conservés parl’Archaeological Survey of India. LeJharkhand possède deux musées,l’un à Ranchi, l’autre à Dumka. Leprojet de construire un nouveaumusée national est à l’étude.

Six centres sportifs existent : troispour le hockey, deux pour l’athlé-tisme et un pour le football situésà Ramchi, Gumla et Latehar.Ranchi dispose d’un terrain de golf18 trous et un autre est en coursde construction.

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deux facultés de droit, cinq écolesd’ingénieurs et 10 facultés de mé-decine.Depuis mars 2009, la CentralUniversity du Jharkhand a com-mencé à proposer des cours decommunication de masse, admi-nistration des affaires, mathémati-ques et anglais. L’University GrantsCommission a reconnu la KolhanUniversité (Chaibasa) en 2009-10.Le Birla Institute of Technology (àRanchi), le National Institute ofTechnology (à Jamshedpur) etl’Indian School of Mines (àDhanbad) figurent parmi les meil-leures écoles d’ingénieur de l’Inde.La Xavier Labour RelationsInstitute à Jamshedpur est l’unedes grandes écoles de commercedu pays.L’Etat compte de plus cinq institutsde recherche renommés qui sontliés à la recherche dans les secteurdu fer et de l’acier, l’industrie mi-nière et la métallurgie.

l’amélioration du statut nutrition-nel. L’Etat met l’accent sur la prisede pouvoir des femmes et l’inclu-sion des organisations à but nonlucratif afin d’atteindre ses objec-tifs. Le gouvernement local a établiune politique pour établir des hô-pitaux spécialisés, des facultés de

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GROS PLAN SUR LE JHARKHAND

Investissement dans l’infras-tructureA la date de décembre 2008, les in-vestissements dans le secteur del’infrastructure dépassaient les 10milliards de US$. Près de 93% desinvestissements dans l’infrastruc-ture ont été au secteur de la pro-duction et la distribution d’électri-cité, les chemins de fer et le réseauroutier.

Infrastructure industrielleJamshedpur est la première villeindustrielle de l’Etat où le groupeTata a installé sa première usine si-dérurgique, il y a plus de 100 ans. Ils’agit d’une municipalité gérée demanière privée. Elle comprend plu-sieurs types d’industries, automo-bile, métallurgique, chimique, élec-trique et électronique.Plusieurs autres secteurs indus-triels ont été développés basés surla présence de réserves minièresainsi que des industries connexes.Une zone économique spéciale aété déclarée à Adityapur (atte-nante à Jamshedpur) pour l’indus-trie automobile.

Se fondant sur les besoins d’unatelier perfectionné pour les indus-tries manufacturières, un atelierindo-danois et un centre de forma-tion ont été installés à Jamshedpur.Le gouvernement prévoit par ail-leurs de créer et de promouvoir descentres de croissance à trois étagesaux niveaux méga, mini et micro.

Le Jharkhand comprend trois orga-nismes de développement dans lesecteur industriel dont les sièges sesituent à Adityapur, Bokaro etRanchi. Un autre est en cours deformation à Santhal Pargana. Cesorganismes sont responsables del’acquisition de terrain et du déve-loppement de facilités d’infra-structure telles que route, drai-nage, parc, approvisionnement eneau et services publics au sein deleur juridiction. En décembre 2008, 93% des inves-tissements étaient dans le secteurde la production et de la distribu-tion de l’énergie. Les chemins defer et les routes sont les autressecteurs qui attirent des investis-sements.

L’industrie minière et desmétauxLe Jharkhand est un Etat riche enminerais. Environ 40% des réservesminérales de l’Inde sont disponi-bles dans cet Etat. On y trouve duminerai de fer, du charbon, dumica, du bauxite, de l’uranium etde la chaux. Les principales desti-nations d’exportation sont leBangladesh, le Népal, l’Afrique duSud et l’Arabie Saoudite. Les zones

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GROS PLAN SUR LE JHARKHAND

où l’on trouve du mica sont la ré-serve forestière de Koderma,Chatkri, Dhab, Jhumri Tilaiya et laville de Giridih. Les dépôts de cui-vre sont principalement concentrésdans les zones de Rakha, Kendadih,Surda, Pathargora et Mosaboni dudistrict oriental de Singhbhum.

L’industrie de l’ingénierieLes principaux pilotes de croissancede l’industrie de l’ingénierie sont ladisponibilité de matières premières,l’électricité, l’eau et la main-d’œu-vre industrielle. Un certain nombrede compagnies d’ingénierie lourdesituées dans l’Etat produisent del’équipement et fournissent desservices clés en main et des servi-ces de conseil à l’industrie métal-lurgique et minière existante.

L’industrie chimique et in-dustrie du cimentLes industries chimiques auJharkhand produisent un vaste

éventail de produits chimiques telsque la soude caustique, des teintu-res et des pigments et du gaz in-dustriel et médical. L’industrie s’estdéveloppée pour servir à d’au-tres unités de fabrication dans larégion et les marchés de l’Indeorientale.

Le Jharkhand possède 5,1 millionsde tonnes par an de capacité ins-tallée de ciment. La production to-tale de ciment s’élevait en 2009 à4,61 millions de tonnes par an. De2001 à 2009, l’industrie du cimenta vu sa croissance augmenter de20% en consommation. Les princi-pales compagnies de ciment sontACC et Lafarge.

L’industrie automobile et in-dustrie basée sur l’agricul-tureL’industrie automobile comprenddes fabricants d’équipement origi-

nal ainsi que des unités de produc-tion de pièces détachées.

En raison de son agriculture riche,le Jharkhand comporte de nom-breuses industries basées surl’agriculture. Le sol et les condi-tions climatiques favorisent la cul-ture de plantes ornementales, dechampignons, d’épices et de thé. Lasériciculture y est développée, 40%de la production de tussar provientde cet Etat. ❑

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NOUVELLES DE L’INDE

« Vous ai-je déjà laissé tomber, votre majesté ? » ditGopal.

« Je suppose que non », dit le roi et il demanda à l’unde ses courtisans d’apporter une chèvre à Gopal.

Le jour suivant Gopal se tint sur le chemin où le na-wab faisait sa promenade quotidienne. Aussitôt qu’ilvit le nawab au loin, il se pencha et commença àcompter. « Cinq cent un, cinq cent deux, cinq centtrois … »

Le nawab dit :

- « Gopal, que diable es-tu en train de faire à joueravec les poils de cette chèvre. Vous n’allez pas la raser,n’est-ce pas ? »

« Non, votre Altesse Royale. Je compte simplement lespoils de la chèvre. »

« Compter les poils de la chèvre ! Est-ce que tu es fou ? »

« Non, votre Altesse Royale. Il est plus facile de comp-ter les poils de la chèvre que de compter les étoilesdans le ciel. »

Le nawab comprit ce que Gopal essayait de dire.

« Intelligent Gopal », dit le nawab et il continua sapromenade en pensant au test idiot qu’il avait donnéau roi. ❑

101 folktales from India Eunice de Souza

Illustrations de Sujata Singh, Puffin Books

GOPAL ET LE NAWABUN CONTE POPULAIRE DU BENGALE

Gopal n’avait en rien l’étoffe d’un héros ordinaire. Lehéros traditionnel est courageux et combatif, épouseune belle princesse et gouverne son royaume de lameilleure manière qu’il soit. Il se bat avec des lions etdes tigres et revient à la maison sans égratignure.

Gopal était un simple barbier. Tout qu’il faisait étaitde bien raser, de couper les cheveux des jeunes gensen fonction de la dernière tendance et de masser siagréablement votre tête que vous pensiez vous trou-ver au paradis.

Mais si c’était tout ce qu’il y avait à dire sur Gopal, iln’y aurait aucune histoire à raconter. N’importe quelbarbier aurait pu faire ce que Gopal faisait ; pas aussibien, bien sûr, mais pas trop mal non plus.

Mais Gopal avait une qualité qu’aucun autre barbiern’avait. Deux qualités, devrais-je dire. Il était pleind’esprit et il était sage. Et c’était pour ces qualitésqu’il était le barbier personnel du roi.

Un jour, quand Gopal alla raser le roi, il trouva qu’ilavait l’air maussade.

« C’est de nouveau ce nawab, n’est-ce pas ? » ditGopal. Gopal parlait tout à fait librement au roi et leroi n’y voyait pas d’objection. Le nawab était le diri-geant du royaume voisin.

« Oui », dit le roi, « ce vieux m’as-tu-vu parade denouveau. Il me fatigue. Il veut toujours prouver qu’il aplus d’argent, plus de bijoux, plus d’amis, plus de tout.Surtout, il veut prouver qu’il a plus d’intelligence. »

- « Le nawab vous a-t-il lancé un quelconque défi ? »demanda Gopal.

« Oui. Il veut que je compte les étoiles et lui dise com-bien il y en a. Il dit que n’importe quel roi sage devraitpouvoir le faire facilement. »

« Hmmm », a dit Gopal.

Le roi se sentit mieux après avoir entendu Gopal dire« Hmmm.» Il savait qu’il réfléchissait à une solution.

Après quelque temps, Gopal dit : « Votre majesté,pourriez-vous me faire apporter une chèvre s’il-vous-plaît? »

Le roi était embarrassé. « Gopal », dit-il, « vous aurezma chèvre une fois de trop et ensuite vous aurezperdu toute votre tête ».

LE COIN DES ENFANTS

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50 Nouvelles de l’Inde n° 401

UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

La Biennale des antiquaires aconnu un franc succès au GrandPalais. Elle a attiré les grands ama-teurs de beauté, de qualité totale.Les galeries les plus renomméesont participé : Schmit de Bayser, lePrésidence, Aaron, Deydier, etc.Parmi les joailliers, Van Cleef &Arples s’est imposé avec sa collec-tion inspirée des voyages de JulesVernes et de l’inventivité de sesnouveaux modèles baleines tor-tues, parures somptueuses, oi-seaux, etc. Kevorkian a présentéquelques miniatures indiennesd’une grande finesse ; chezJacques Barrère, on a admiré un« Ganesh dansant » en grès beige(Inde, 10-11èmes siècles) capable delever les obstacles et une tête deYogini : Shri Antakari (Inde, 11-12èmes siècles) avec sa couronne decheveux et sa forme terrifiante.

L’arrivée du nouveau Petit Larous-se est chaque année un grand évé-nement. Le cru de 2011 comprenddes mots nouveaux tels que « gua-rana », « saladerie », « footeux », etcet des personnalités : Paul Andreu,James Cameron, Régis Debray,etc.Parmi les nouvelles planches figurecelle des épices avec l’indispensa-ble Cardamome.

La revue TTeerrrreess ddee ccooggnnaacc aconsacré en l’été 2010, une pageentière au sujet suivant : « L’Indese lance dans le vin ». Ce payscompte maintenant une centainede producteurs dont la majoritédans le Maharashtra. Non loin deBombay, la vallée de Nasik estconsidérée comme la capitale duvin. Sula Wines est leader mais ilexiste beaucoup d’autres indépen-dants. Les vins Flamingo et les YorkWines sont aussi importants toutcomme Mountain View. Les œnolo-gues sont en majorité australienset français.

La petite ville de Champniers enCharente a organisé la 6ème éditionde la Fête du Safran et a mis envaleur cette épice trop oubliée.Ingénieur agronome à l’INRA deBordeaux, André Pierronnet l’a faitrevivre en important des plants del’Inde.

En 2010, « Bombay Sapphire » arevêtu sa légendaire bouteilled’une parure scintillante, un habit

de lumière de plus de 1200 cris-taux de Swarovski. Le nom magi-que de Bombay restera toujoursporteur.

Nicolaï persiste etsigne avec la li-gne « Collection »pour le parfume-rie de la maison :« Maharadjah »,subtil accord delavande, bois desantal et pat-chouli sur uncœur épicé va-nillé. La bougieexiste maitnenanten version intense ; la senteur estaussi présente dans un ravissantœuf délicat qui se laisse ouvrir.

Lalique propose une « Fleur deCristal », heureux mélange de ber-gamote, jasmin, sambac, muguet,fleurs solaires, santal, cashmeranet ambre. Soufflé à la bouche, leflacon fait appel à des techniquescomplexes qui expriment le savoir-faire exceptionnel des maîtres ver-riers ; ce flacon est orné de brins demuguet. L’ensemble est satiné,poli, signé et numéroté. Laliqueprésente une autre prouesse (col-lection 2011) avec un assemblagede carmin opaque et fuschia trans-parent. Cette édition limitée en

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

cristal allie musc blanc, mûres sau-vages, feuilles de cassis et santalde Mysore. On retrouve le bois decachemire et le santal de Mysoredans le parfum unique réédité en12 exemplaires à l’occasion du150ème anniversaire de la naissancede René Lalique.

Il y a aussi du nouveau chez BOSSavec « Boss Orange Sunset » oucomment trouver la sérénité aumoment du coucher de soleil. Lejeune BOSS allie la fleur d’oranger,la grenadille (variété du fruit de lapassion), la vanille…et le santal.

Le Salon « Maison et Objet » évoluesans cesse et a été souple en 2010avec le Salon du Meuble. Il a pourobjectif de promouvoir toutes lesdiversités de la création en valori-sant les savoir-faire uniques. M & O est révélateur des plusbeaux univers domestiques qui ou-vrent leurs portes pour faire dé-couvrir le luxe de l’intime, il capteles tendances et saisit les influen-ces. Les plus grands noms partici-pent : Esteban et son nouveau jusaux fruits rouges, le Palais des Théstoujours fidèle au Darjeeling,Artiga et Jean Vier aux couleursfulgurantes, Gian et ses mugs, ledesign taiwanais, Blanc des Vosges,Linum, Cristal de Sèvres,etc. Venude New Delhi, Alex Davis a exposésa nouvelle gamme pour le jardin.L’Indian Gardie Cy a présenté sesparasols, tentes exotiques et ac-cessoires de jardin entièrementréalisés à la main – GarnierThiébaut a conçu une ligne

Pashmina avec nappe, serviette etchemin de table, tandis queLinvosges propose les « IndesGalantes », linge de lit avec draps,taies d’oreiller, taies de traversin,housses de couettes et draps-housses.

Le PAPP (Prêt-à-Porter Paris) dé-fend les talents et insuffle du re-nouveau : la mode est vivante etanticipative. La présence indienney a été très importante. Citons A.Chandra (maille, robes) deFaridabad, Anzara (robes habil-lées), Dauphine (chemises-blouses), Hemant et Nandita (ro-bes de cocktail) de Noida, NikhtaTandon (mode femme) et biend’autres encore.

Au salon « Who’s next », l’expres-sion créatrice peut être poussée àson paroxysme et les couleurs peu-vent être exagérées. Parfois les vo-lumes deviennent gigantesques ;les matériaux sont détournés,transformés, retravaillés. Ont par-ticipé Anupamaa de New Delhi,Preeti Chandra, de Delhi aussi, BPfifty-six, Morphe by AmitAggarwal, Sanchita de Bangalore(vêtements et accessoires).

Le salon « Première Classe » se faittoujours plus multiple : du bijoufantaisie à la pièce unique, de lapetite breloque au travail d’orfèvre.Chef de voûte de l’habillement,l’accessoire est plus que jamais lefaiseur de style. Né petit, ce salonest devenu un élément essentiel dela mode et de la distribution. Le sacdoit résister à toutes les épreuvesdu quotidien. Le crocodile est par-tout. La chaussure est un outild’expression de soi. Ont participéPashma de New Delhi (foulard),Sanchita de Bangalore (bijoux,sacs, chaussures) et VintageShades de Delhi (foulards).

L’Etude de Pescheteau-Badin aprésenté un beau dessin rehaussérose et or « Divertissement d’unprince moghol » : le prince est sansdoute Shah Jahan.

Jusqu’au 27 février 2011, le MuséeCarnavalet exposait « Voyage encapitale : Louis Vuitton et Paris. »L’ensemble réunissait des objetshistoriques de la maison L.V. Lesmalles et bagages sélectionnéssont autant d’ingénieux dispositifstechniques, le savoir-faire tradi-tionnel s’allie à une recherche per-manente. Ci-contre la « Tea case »(1926) en cuir grainé qui a telle-ment plu au Maharadjah de Barodaque cette pièce emblématiqueporte le nom de Baroda. Elle per-met de loger tous les accessoireshabituels nécessaires pour le thé :tasses, soucoupes, boîtes, pot àeau, etc.

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

Le Mondial de l’Auto a attiré lafoule des amateurs séduits par lesnouveaux modèles et le design dufutur. On a beaucoup parlé de voi-tures électriques mais aussi desVSP : voitures sans permis. La so-ciété Fisker a présenté une toutenouvelle Karma qui cherche sansdoute à se différencier d’un appétitviolent pour une consommationexacerbée.

Diptyque a créé un nouveau jus :« L’eau duelle » qui associe avec di-verses substances, trois autres ve-nues de l’Inde : la cardamomeverte, le calamus et le cypriol.

Frédéric Malle propose aussi unenouveauté : « Portrait of a lady »,partie d’une base de musc, benjoin,cannelle, patchouli, encens… etsantal, D. Ropion y a ajouté uneforte dose d’essence de rose ; aprèsdes centaines d’essais, le parfumsymphonique est né.

Bien connu pour ses chaussuresélégantes, Roger Vivier a lancécinq fragrances imaginées hors

mode ; dans sa forme presque cu-bique, le flacon affiche sobriété etrigueur. Voici donc l’iris, le néroli, larose, l’ambre… et le santal. Ce der-nier, bois mythique a une douceodeur lardée et chaude. A l’essencede santal d’Inde, s’ajoutent les no-tes de cèdre et de papyrus.

Pour « The one gentleman », Dolceet Gabbana a mélangé fougère,vanille, poivre, pamplemousse… etcardamome.

Fidèle au sigle ravissant créé parPaul Iribe (la mère et la fille) Lanvincrée « Marry me ». Le flacon re-prend les codes de la maison decouture, mais réinterprète le fa-meux nœud, avec un capot en mé-tal argenté. L’ensemble offre unetouche très Art Déco. Le parfumassocie ambre et cèdre, orangeamère, pêche blanche, et jasminsambac de l’Inde.- On se souvientque pour ses Millésimes, Givenchi autilisé déjà le jasmin du TamilNadu.

Au dernier Salon « Atmosphère »,on a pu admirer les vêtements deNiki Mahajan venu de New Delhipour faire connaître ses composi-tions hardies en soie de couleursdiverses.

Stephen Ongpin participe au Salondu Dessin à Paris. Il présentait ré-cemment une aquarelle « Sunita »par J.Epstein. Cette femme in-

dienne se nommait en réalitéAmina Peerbhoy. Elle a souventposé avec son fils Enver et sa sœurMiriam Patel.

Ci-dessous dignitaire en habit decour en ivoire (Inde du Nord) pro-posé par Europ Auction. La même

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

maison a exposé un tapis originalen soie (Inde, 19ème siècle.) On y voitun chasseur au faucon avec tousles symboles de sa vie et de sesvoyages.

Echosau fil des pages

Le « Dictionnaire des rues deBordeaux » par A. Descas (Ed.Sud-Ouest) permet de mieuxconnaître l’histoire de la capitalegirondine à travers les personnali-tés qui l’ont illustrée. On y trouveles rues Dupleix (gouverneur deChandernagor) et Suffren impliquéà Pondichéry, mais aussi la rueChalés. L’armateur Adolphe Chalés,capitaine au long cours, a fondéavec Sensine une maison d’arme-ment maritime spécialisée sur la li-gne Bordeaux-Calcutta. Après1870, il s’oriente vers la banque etcrée la Société Bordelaise de Créditindustriel et commercial. Enfin lecours Journu-Auber évoque Ber-nard Journu, négociant et arma-teur qui commerçait avec l’Inde.Député, royaliste, sénateur, et pairde France, grand amateur d’art, il alégué des tableaux à la Ville deBordeaux, et une magnifique col-lection d’histoire naturelle.

L’éditeur Ouest France publie« Enquête sur les plantes magi-ques » par M. Bilimoff. Ces plantessont complices des humains pourle pire et le meilleur ; elles sont au-réolées de mystère et des espoirsdes humains. Dans ce livre, au côtédes feuilles de fraisier, de la chico-rée, de la branche de hêtre entreautres figurent plusieurs référen-ces au monde indien. Brahma se-rait né d’une feuille de lotus quiavait elle-même poussé sur lenombril de Vishnu. Le chanvre oucannabis est une des plus ancien-nes plantes cultivées, aux grainesexistant depuis le néolithique. Onle trouve en Inde, consacré à Shiva.Il faut distinguer le « cannabis in-dica » et sativa textile. Hérodoteévoque le bain de vapeur aux grai-nes de chanvre.

Dans le Grand livre des plantesmédicinales (Ed. Rustica), ErikaLaïs évoque le basilic, herbe rituellequi figurait au culte des morts. EnInde, le basilic sacré ceint le frontde certaines statues. A propos dufraisier des bois, l’auteur cite l’undes « faux fraisiers » tel que laDuchesnea Indica. Le fraisier a desvertus diurétiques, astringentes, etsurtout antirhumatismales. Cespropriétés sont présentes aussibien dans le fraisier sauvage quedans les variétés cultivées.

Ouest France publie aussi les« Plantes médicinales » par Jac-ques Fleurentin. L’hydrocotyle ouCentella asiatica, est recomman-dée en médecine ayurvédique dansle traitement des maladies depeau, des ulcères liés au stress, etdes troubles nerveux. L’argousierfait partie des plantes stimulantesdu système nerveux, la baie estbien connue de la médecine in-dienne qui l’emploie contre les af-fections pulmonaires. Cet arbusteépineux aime les sols sablonneux.L’Inde utilise le curcuma commeanti-inflammatoire et contre lesmaladies de peau. On l’appelleaussi safran des Indes. Ce colorant

jaune orangé est recherché pourteindre les vêtements des moines.Cette plante herbacée vivace pré-sente un rhizome souterrain d’oùpartent de grandes feuilles allon-gées et de grands épis de fleursjaunes. Les dérivés de la curcumineaugmentent l’excrétion biliaire ducholestérol, ont un effet anti-inflammatoire et anti-ulcéreux. Lacurcumine peut induire la mort decellules tumorales.

Dans « Mon régime anti-cancer »(Ed. Solar) V. Liégois met en valeurle basilic et le curcuma facile à in-tégrer dans les potages. On peutaussi en saupoudrer légumes, riz,pâtes, poissons. L’auteur conseilleles épices de l’Inde, le lassi, les len-tilles et le riz à l’indienne. On faitcuire les lentilles dans de l’eau nonsalée, avec thym, cumin, poivre etoignon : on ajoute pomme et to-mate.

Chez Solar aussi, les docteursBeliveau et Gingras publient« L’alimentation anti-âge ». Face àla progression du cancer, du dia-bète, des maladies cardiovasculai-res et d’Alzheimer, la préventionest nécessaire. Vive le régime faibleen gras, les fruits et légumes, le jusde grenade ; à fuir : le sel et le su-cre... Les auteurs célèbrent aussi lecurcuma fort prisé en Inde. Uneétude récente a montré que ceuxqui consomment souvent des platsà base de curry (donc de curcuma)sont moins sujets au déclin cogni-tif lié à l’âge. Parmi les « super-fruits » riches en anti-oxydants ci-tons l’extrait de grenade depuislongtemps employé en Inde pourtraiter les inflammations de lapeau, et donc prévenir le dévelop-pement des lésions cutanées indui-tes par les UVA et UVB. Cultivéedepuis 6000 ans, la grenadecontient des tanins, de la punica-line, et autres substances utilesdans la lutte contre le cancer.(Notamment celui du poumon). ❑

EB

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Beau-LivreJoyaux Automobi-les des maharajas,de Gautam Sem,Editions E-T-A-I.Les passions vousconduisent parfois

à quitter la voie qui semblait êtrela vôtre. Ainsi, Gautam Sen estpassé de l’économie au monde del’édition et plus spécialement de lapresse automobile. C’est lui quicréa en 1986 Indian auto, l’équiva-lent de notre Auto Journal, puisAuto India en 1993 qui connais-sent tous les deux un véritablesuccès. Avec son livre, Joyaux automobilesdes Maharajas, Gautam Sen re-trace l’arrivée des voitures dites« sans chevaux » dans le paysageindien et l’attachement des Maha-rajas pour les voitures de collectionqui s’en est suivi.La première voiture importée enInde fut commandée par leBritannique J. B. Foster, en 1897.Débute alors une véritable histoired’amour entre l’Inde et l’automo-bile, une histoire d’amour qui adepuis très longtemps maintenantune place incontestable dans l’his-toire de l’automobile. En effet,cette passion s’est manifestée trèstôt par la création des voitures lesplus stupéfiantes et satisfaisant lesenvies les plus extravagantes de lahaute société indienne et britanni-que (en témoigne la Swan Car oula voiture-cygne). Ce livre met en image les magnifi-ques voitures des Maharajas, quipour la plupart n’ont pu conserverleur niveau de vie et leurs voitu-res, il nous relate longuement,l’histoire d’un des plus célèbrescollectionneurs, Pranlal Bhogilal,l’histoire de plus petits collection-neurs, Jitendra Rahore ou RobertoNieddu et sa femme Cathy installésen Inde depuis plusieurs années,mais également l’histoire fasci-nante de certaines voitures de col-lection qui se retrouvent au-jourd’hui exposées dans des mu-

sées européens et américains. Avecson livre, Gautam Sen ne met pasuniquement en scène la passion del’automobile mais dresse égale-ment un portrait intimiste de l’Inded’autrefois.

Roman / EssaiJaspreet Singh, Chef,traduit de l’anglaispar Laurence Vide-loup, Editions BuchetChastel.En 2006, à Delhi, le

sikh Kirpal Singh - Kip - apprendqu’il a une tumeur au cerveau, aumême moment, son ancien em-ployeur le rappelle au Cachemireafin de cuisiner le repas de noce deson unique et bien-aimée filleRubiya, qui épouse un musulmand’origine pakistanaise. Dans letrain qui le mène dans cettecontrée chargée de souvenirs, Kipfait un voyage en arrière jusqu’àremonter quatorze ans plus tôtlorsqu’il a quitté le Cachemire.Alors âgé de 19 ans quand il arrivedans cette vallée paradisiaque, ildécide de suivre les traces de sonpère mort en tant que véritable hé-ros de l’armée indienne sur le gla-cier Siachen et respecté de tous.Kip, fait son apprentissage en cui-sine avec le chef Kishen, mélomaneféru de Beethoven, esthète et idéa-liste qui lui apprend la poésie de lacuisine et les secrets des épices.Sur fond de guerres et de violentestensions entre les deux frères en-nemis, l’Inde et le Pakistan, Kip vadécouvrir la sensualité puis l’amourà travers Irem, une jeune « terro-riste » qui a passé la frontière parla rivière. Mais il découvre aussi latrahison et l’injustice des hommes ;les atrocités et les absurdités de laguerre. Ce voyage initiatique dansle temps est empreint de sensualitéet de vitalité mais aussi de nostal-gie et de mélancolie. JaspreetSingh est né au Pendjab et a grandiau Cachemire. Chef est son premierroman, déjà couvert de prix litté-raires et salué par la critique inter-nationale.

Les Empires de l’In-dus, Alice Albinia,traduit de l’anglaispar Eric Auzoux,Actes SudAvec ce livre, AliceAlbinia nous raconte à

la fois l’histoire d’un fleuve et d’unpays, et le jeu de syncrétismes etde séparations entre différentes ci-vilisations. A l’âge de vingt-septans, Alice Albinia décide d’entre-prendre un voyage audacieux, celuide remonter le cours de l’Indus de-puis son delta, dans la merd’Arabie, jusqu’à sa source auTibet, en passant par le Pakistan,l’Afghanistan et l’Inde du Nord. Enremontant ce fleuve mythique, elleremonte l’Histoire, parfois doulou-reuse, toujours instructive. Sa pas-sion pour le majestueux Indus estnée de sa lecture des hymnes ensanskrit du Rig Veda. Grâce à unedocumentation très fouillée et saconnaissance de la langue our-doue, elle nous offre un récit dé-taillé et riche qui appréhende cinqmille ans d’une histoire turbulenteet analyse les problèmes actuelsd’une région de l’Asie en proie auxplus grands troubles et à une vio-lence qui ne désarme pas. Ce récithistorique se lit comme un romandont le personnage principal est unfleuve avec ses passions et ses dra-mes. “Le fleuve a conféré une logi-que à mes explorations ; il est aucœur de ce livre parce qu’il pénètrela vie des peuples qui résident surses rives à la manière d’un charme.Des déserts du Sind aux montagnesdu Tibet, l’Indus est révéré par despaysans et honoré par des poètes ;plus qu’aux prêtres ou aux politi-ciens, c’est à l’Indus que va leur vé-nération”. Alice Albinia analyse lesrapports des êtres au fleuve et faitde ce dernier le fil conducteur deson immersion historique et hu-maine. Elle décrypte ainsi une civi-lisation difficile à comprendre -pour ceux qui sont loins - et sou-vent jugée à la hâte depuis l’Ouest,en expliquant les phénomènes parleurs origines en évitant tout tondidactique. Grâce à une écriture

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fluide et érudite, l’auteur analyseune situation complexe tout ennous faisant voyager dans descontrées rêveuses.

Ouvrages Jeunesse

Niccolo sur la routedes Indes, de Fran-çoise de Valence,illustrations de Vin-cent Brunot, Edi-tions Gallimard Jeu-nesse.

Niccolo, un garçon d’une quinzained’années, s’ennuie dans la bouti-que de son père, broyeur d’épices àVenise. Souvent, il court rejoindrele port pour voir les bateaux en rê-vant à ces pays d’Orient d’où vien-nent les épices. La scène se passeau XVIIème siècle où les grandes ex-péditions maritimes bouleversentle monde et un jour, Niccolo em-barque clandestinement sur unetartane à voile brune, laissant safamille dans le chagrin et l’inquié-tude.Le lecteur est invité à suivreNiccolo à travers le récit de sesaventures qui le mèneront tour àtour au service de Sir Henry Bard, àla rencontre de son oncle deRaguse, se déplaçant à dos de cha-meau à travers la Perse à la recher-che du Shah pour enfin terminerson parcours chez l’empereur del’Inde.Très vite, il apprrend à se débrouil-ler pour trouver de la nourriture,cuisiner, s’improviser médecin ouappréhender la mort. Niccolo côtoie les plus grands in-venteurs sans jamais marcher surles pas d’un autre à travers un vé-ritable voyage initiatique où il vaapprendre bien des choses de lavie. Cet ouvrage constitue un ex-cellent livre de voyage pour lesprochaines vacances de vos en-fants ou les vôtres ou une histoireà se passer de génération en géné-ration. Et les jeux à la fin du livresont un plus.

Contes et légendesd’Asie. Contes d’unegrand-mère indienne,réunis et racontés parYveline Féray, EditionsPhilippe Picquier.

Au début de ce livre,c’est un véritable chant d’amour àl’Inde que nous propose l’auteur. Ilattire notre attention sur le faitque tout ou presque est lié à cecontinent indien. L’ouvrage s’ouvresur divers contes du sud de l’Indedont le fameux conte « L’anneauprécieux » attribué au prince IlanAdigal. Le choix des contes est trèshabilement pensé. Authentiquechef-d’œuvre de la littérature indienne, « L’anneau précieux »donne le ton du livre. À travers dif-férentes histoires tantôt tragiques,tantôt drôles, nous sommes invitésà découvrir l’histoire de l’Inde etpar la même occasion à découvrirune partie de notre héritage.Suivant une progression chronolo-gique, les diverses histoires sontreliées les unes aux autres pour endernier lieu nous plonger de ma-nière captivante et poétique dansl’une des grandes épopées indien-nes, le Râmânaya.

MythologieLa naissance d’In-dra, approche com-parative de mythesde l’Inde ancienne,d’Eric Pirart, collec-tion Kubaba, Édi-tions L’Harmattan.

Eric Pirart, professeur de philologieindo-iranienne à l’Université deLiège, nous propose de réfléchir àla question : Comment de grandesfigures mythiques, telles qu’Indraou Athena, naissent ? Pour y ré-pondre, il propose quelques pistesqui passent par le constat qu’au-cun prototype proto-indo-iranienne peut être compris sans recourirà la comparaison des mythologiesindo-européennes. Eric Pirartéclairera certaines zones d’ombreset ambiguïtés que ces récits peu-vent parfois afficher. Riches de re-

cherches, de références, de ré-flexions, ce livre saura plaire auxspécialistes comme à ceux quicherchent à en savoir plus sur l’ori-gine de ces mondes mythiques quienchantent nos rêves et nourris-sent notre quotidien. Une étudecomparative, loin de la fantaisiequi confronte des univers rarementmis en parallèle.

SpiritualitéRetrouver la joie,Ma Ananda Mayi,Editions Le Relié.Ce recueil est unecompilation de tex-tes, déclarations, té-moignages sur et deMa Ananda Mayi,

sage du XXème siècle, considéréecomme « la plus grande sainte del’Inde du XXème siècle ».Il se divise en trois parties distinc-tes et complémentaires. ArnaudDesjardins et Svami Vijayananda(médecin français) témoignent deleur relation avec Ma Ananda Mayiet nous font découvrir une nou-velle facette de son visage de lu-mière dans une première partie.Ensuite, une deuxième partie relateles enseignements de Ma AnandaMayi sous forme d’histoires rem-plies de paraboles, extraites de sesnombreuses interventions et écritsau cours des années. Dans une der-nière partie, Ma Ananda Mayiéclaire le lecteur en revenant surses textes avec ses propres motsqui portent sur des sujets précistels que l’unité, la multiplicité,l’action, la méditation … Retrouverla joie est conçu comme une invi-tation à approfondir son être etnon une recette du bonheur carcomme le souligne Ma AnandaMayi, « le guide de chaque être esten lui-même. »

Lumière de l’Inde duSud, voyage danséau cœur des tem-ples, de Maya etDominique Guille-main d’Echon, Edi-tions Degeorge.

Ce livre n’est pas simplement le

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fruit d’un périple de plusieurs se-maines en Inde mais il est aussil’achèvement de l’itinéraire em-prunté depuis plusieurs années parses créatrices qui se sont mises auservice de la connaissance et del’amour afin de produire ce livrequi apparaît alors comme une réa-lisation de leurs êtres et de l’êtrehumain en général pour qui saura yvoir la finesse du travail exécutéavec beaucoup de talent.D’un côté, Dominique Guillemaind’Echon est passionnée par l’esthé-tique des disciplines d’expressioncorporelle et c’est à travers son re-gard et sa dextérité à user de l’ap-pareil photographique qu’elle dé-cide de témoigner de la splendeurde l’art corporel. De l’autre, Maya,professeur de yoga et danseuse deBharata Natyam, formée auprèsdes grands maîtres de l’Inde duSud, concentre son énergie en fa-veur de l’expression instinctive deson corps via la danse BharataNatyam.De leur association résulte un ma-riage juste, depuis le mouvementquotidien le plus banal au mouve-ment artistique le plus subtil. Rienn’y est trop ou trop peu. Les textesrédigés spécialement pour l’abou-tissement de cet ouvrage transfor-ment le geste en parole. Le toutdépasse les limites de l’immanentcorporel et nous transporte auxfrontières de la grâce divine qui nemanquera pas de renvoyer chacund’entre nous au cœur de son être leplus spirituel.

Trois enseignementssur la méditationVipassanâ de SatyaNarayan Goenka.Préface de WilliamHart. Edition Points.Satya Narayan Goen-

ka suivit pendant 15 ans les coursde Sayagyi U Ba Khin qui avaientpour thème l’enseignement duBouddha. N’enseignant qu’en Bir-manie, il chargea Goenka, laïcd’origine indienne, de répandrel’enseignement de Bouddha sous laforme de Vipassanã en Inde, ce qu’ilcommença vers 1969, et dans le

monde entier. Depuis, Goenka aélargi la diffusion de Vipassanã ennommant des assistants et des en-seignants aux quatre coins dumonde qui transmettent son ensei-gnement. Vipassanã a pour missionla purification de l’esprit, éliminerles tensions et la négativité. Cetteméditation s’adresse à tous ceuxqui veulent sortir de la souffrance.Goenka nous apprend qu’il faut nonseulement écouter les paroles duBouddha mais aussi les mettre enpratique pour qu’elles trouvent unsens. Du 6 au 8 septembre 1991, ildonna trois conférences sur la mé-ditation Vipassanã en expliquantson enseignement. Cet ouvrageconstitue la première traduction deses conférences en France.

Paroles de Brahma-nes, de Michel An-got, Editions Seuil.Les paroles de Brah-manes ont pendant denombreux siècles ap-partenu à la tradition

orale. Pour cette raison, ces profes-seurs de paroles dites « Veda » sesont longtemps opposés à la re-transcription écrite de leurs paro-les et enseignements. Les Vedasont classés en quatre catégories.Michel Angot est sanskritiste etenseignant à l’EHESS et à l’univer-sité de Bruxelles. Il nous livre unrecueil de textes issus de la littéra-ture védique, qui couvre une pé-riode de quatre millénaires, abor-dant divers thèmes relatifs à la sa-gesse après nous avoir expliqué lastructure du corpus. Il s’intéressedans son ouvrage à une période deplusieurs siècles de littérature al-lant de 1200 av. J.-C. à 1200 ap. J.-C. Les dieux, la mort, la procréa-tion, la parole, la poésie, la société,la philosophie et la grammaire sontautant de thèmes abordés. En ef-fet, l’hindouisme ne fait pas de dis-tinction entre un contenu doctrinalspécifiquement religieux et les rè-gles de conduite et coutumes quifont la singularité de la culture in-dienne. Afin d’aider le lecteur àcomprendre la littérature brah-mane, Michel Angot revient sur

leur portrait et sur l’origine du motVeda. Le lecteur est ainsi éclairé etpeut se plonger dans le corpus detextes réunis par l’auteur qui com-mente les textes qu’il a insérés àson recueil.

Lumière de l’absolu,de Shri DoorgeshRamsewak, traduitde l’anglais par YvesMoatti, Edition desDeux Océans.« L’homme court

après le bonheur. Au plus profondde lui pourtant, même si sa quêteest spirituelle, il ne peut pleine-ment assouvir son désir ». C’estainsi que Shri Doorgesh Ramse-wak, d’origine brahmane introduitson premier ouvrage dans lequel ils’interroge sur l’existence del’homme, l’avant et l’après, sur lesnotions de liberté et de bonheur.Toutes ces questions, il les traite enlien avec l’hindouisme, ses dieux etles principes sur lesquels cette reli-gion repose. Ramsewak amène lelecteur à s’interroger avec lui surl’existence de Dieu tout en admet-tant que le débat ne trouverait pasde fin. Il adhère à l’idée de KarlMarx, selon laquelle « la religionest l’opium du peuple ». Il décrit cetopium comme un soulagement desmaux qui touchent l’homme.L’Hindouisme enseigne qu’il estinutile de s’apitoyer sur la durée li-mitée et la brièveté de la vie. Il futle disciple de Swami Bhawangdas,grand maître spirituel qui lui a de-mandé de diffuser la connaissancede l’Hindouisme par l’écriture, cequ’il fait aujourd’hui en parallèle à son activité d’avocat à l’IleMaurice.

Un et multiple,Dieux et déesses,mythes croyanceset rites de l’Hin-douisme par SarahCombe, Edi t ionsDervy.

Ce livre, magnifiquement illustré àl’aide de photos, est un ouvragecomplet sur l’Hindouisme, une reli-gion qui pour beaucoup au-

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jourd’hui reste un mystère et qui,en même temps, nous fascine tantses facettes sont nombreuses. Deshymnes védiques, légendes desépopées, poèmes, contes, chantsmystiques, contes populaires, ré-cits et témoignages accompagnentles propos de l’auteur et « donnentà voir, à entendre, à travers d’au-tres regards et d’autres voix, lescouleurs, les visages, les gestes, lesimages, les légendes, les prières…de l’Inde ». Ce livre aborde l’en-semble des aspects qui concernentl’une des plus anciennes religionsdu monde et dispense les outils né-cessaires à une parfaite compré-hension des éléments qui consti-tuent cette religion. En effet, iltraite dans un premier temps desorigines de l’hindouisme et de l’ar-chéologie, puis de la spiritualité etl’organisation religieuse, ensuitedu panthéon et de ses divinités,leurs attributs et leurs significa-tions, et pour finir, des symboles etdes signes. Il permet au lecteur detester le savoir qu’il a précédem-ment acquis et de reconnaître unedivinité à partir d’une image etd’une statue. C’est parce qu’il lie àla fois théorie et pratique que ce li-vre constitue un incontestableatout à la fois pour les initiés et lesnon-initiés à la tradition hin-douiste.

Ethnologie/Sociologie/Economie

Les éleveurs Rai-ka en Inde, no-mades d’aujour-d’hui ?, de San-drine Prévot, Edi-tions L’Harmattan.Dans le cadre de

son doctorat en ethnologie et ensociologie comparative, SandrinePrévot s’est rendue en Inde à troisreprises afin de mener à terme sontravail ethnologique. Son troisièmevoyage a été le plus important :elle a vécu au sein de la commu-nauté Raika et plonge le lecteurdans le quotidien de ce peuple del’ancienne région de Marwar dont

la ville principale est Jodhpur. Dansson ouvrage, elle analyse les rap-ports sociaux anciens de la com-munauté Raika, qui ont été conser-vés, ceux qui disparaissent ainsique les nouveaux en les confron-tant entre eux. Elle écrit cet ou-vrage dans le but de mieux com-prendre le pastoralisme en Inde.Elle aborde la modernité du pointde vue des Raika, caste au cœurdes bouleversements de la sociétéindienne depuis quelques années.Les Raika risquent de subir unescission de la caste à cause del’installation en ville et l’abandonde l’activité pastorale de la part decertains ce qui engendre des ten-sions sociales. Sandrine Prévot aété intégrée comme une « filled’adoption » et sa participation à lavie quotidienne des Raika joue ungrand rôle dans sa relation desfaits. Cela lui a permis une analyseapprofondie de la parenté et desalliances matrimoniales et deschangements qu’elles subissent.

L’émergence de lapuissance indienne,mythes et réalités,d’Alain Chemin etJean-Pierre Gélard,Editions Presses Uni-versitaires de Rennes.Force est de constater

que le visage de l’Inde a extrême-ment changé depuis ces dernièresannées. Le reflet qu’elle renvoyaitaux Occidentaux était celui des bi-donvilles marquant une pauvretétrès prononcée et une forte dévo-tion religieuse. Même si la pau-vreté persiste, ce qui se dégage au-jourd’hui de ce pays est une vo-lonté à toute épreuve d’être legéant économique de demain. Pouratteindre cet objectif, certes lesconcessions et les bouleversementssont nombreux tant en ce quiconcerne l’organisation sociale,que politique et économique. Laculture indienne occupe le devantde la scène culturelle occidentaletant par son cinéma et ses acteurs,que sa littérature qui s’exporte deplus en plus. Dans cet ouvrage, desspécialistes, Indiens comme Fran-çais, s’interrogent sur ce pays

émergent et tentent de trouver desréponses en étudiant le systèmedes partis politiques en Inde, le dy-namisme culturel et religieux, ladiaspora indienne et en se deman-dant si la pauvreté est un obstacleau développement. Car n’oublionspas que chaque nation a ses forceset ses faiblesses. Les auteurs de celivre présentent tout de même unavenir optimiste pour ce pays àcheval entre tradition et moder-nité. Ce livre très complet soulèveun lourd voile qui pèse sur l’Indeet la fait souvent balancer entremythes et réalités de façon didac-tique et ludique via l’exposé desexperts et la retranscription deleurs débats.

Ouvrage de référenceL’Inde de A à Z, deNina et Olivier DaLage, Les Abécédairesdu Voyageur, AndréVersaille Éditeur. Cet ouvrage est idéalpour une première ap-proche de la civilisa-

tion indienne. Nina et Olivier DaLage réussissent à aborder plusd’une centaine de sujets se rappor-tant à l’Inde permettant au lecteurde devenir informé sur le cinémade Bollywood, contraction deBombay et de Hollywood, le sport,l’incontournable Taj Mahal d’Agra,Tata, l’un des plus vieux groupesindustriels de l’Inde, les différentesreligions, la partition, Pondichéry,la mousson, les rituels quotidienstels le service du thé, l’importancede la famille et le rapport de celle-ci avec le mariage, les relationsavec les autres nations. La densitéde l’information de cet ouvrageéveille le désir de s’envoler pourl’Inde et d’être au cœur de ce quiest décrit. Chacun des articles estdirigé vers un site Internet com-prenant des illustrations, des vi-déos et de plus amples informa-tions sur le thème abordé. De ma-nière brève et concise, les deux au-teurs font pénétrer le lecteur ausein de la société indienne et desrituels et coutumes sur lesquelselle repose. ❑

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

POLITIQUE• M. Subodh Kant Sahay, nouveau Ministre de l’Union pour le Tourisme.M. Subodh Kant Sahay occupe désormais les fonctions de Ministre du Tourisme après le remaniement ministériel annoncé par le Premier Ministrele 19 janvier 2011. M. Sahay est né le 2 janvier 1951, et représente la circonscription de Ranchi. (…) Dans ses anciennes fonctions de Ministrepour les Industries agro-alimentaires, M. Sahai s’est rendu en France en février 2010.Kumari Selja, ancien ministre du tourisme, est aujourd’hui Ministre d’Etat à la Culture et Ministre d’Etat au Logement et à la Réduction de laPauvreté Urbaine.

ECONOMIE ET ENTREPRISE• Carrefour, le deuxième plus grand distributeur au monde, a ouvert son premier magasin Cash-and-carry à New Delhi en Inde le 31 dé-cembre 2010. Le magasin, appelé Carrefour Wholesale Cash&Carry, se situe dans le quartier de Seelampur, à l’est de New Delhi, aux alentours deShahadara. De plus, le business naissant indien de cash-and-carry, va se développer de manière importante cette année tant les entreprises cherchent à sefaire une place dans le marché en espérant que le gouvernement ouvre ce secteur lucratif de la distribution multi-marques aux investissementsétrangers. (IBEF, CLIV, 3 janvier 2011)• Technologie de l’informationL’industrie de Technologie Indienne de l’Information (IT) estime avoir enregistré une meilleure croissance que ce qu’elle espérait, ce qui reflète lerebond dans l’industrie de délocalisation. La croissance du secteur IT est estimée à 19% en 2010-2011, fixant désormais ses revenus à 76 milliardsde dollars US. (IBEF, CCXXXIX, 7 février 2011)• Les ventes nationales de voitures ont augmenté de 26% en janvier 2011Selon les données publiées par la Society of Indian Automobile Manufacturers (SIAM), les ventes nationales de voiture ont témoigné d’une aug-mentation de 26,28% passant de 145 971 unités en janvier 2010 à 184 332 unités en janvier 2011. (IFEB, CCXL, 21 février 2011)• Le marché de l’informatique a augmenté de 30% en 2010En Inde, le marché des ordinateurs individuels (ou PC), a augmenté de 30% en 2010. Selon la société de recherche ICD, il s’agit de la plus grandeaugmentation depuis 2007. Presque 2,5 millions d’ordinateurs individuels ont été expédiés à des consommateurs indiens, faisant ainsi augmen-ter l’ensemble des ventes de 26%. (IFEB, CCXL, 21 février 2011)

TOURISME• Performance du secteur touristique au cours de l’année 2010Selon les estimations du Ministère du tourisme : le nombre d’arrivées de touristes étrangers au cours du mois de décembre 2010 était de 655 000contre 646 000 en décembre 2009 et 534 000 en décembre 2008. On note une augmentation du taux de croissance de 1,4% en décembre 2010 par rapport à décembre 2009, comparé à une croissance de 21%enregistrée en décembre 2009 par rapport à 2008. La baisse du taux de croissance en décembre 2010 par rapport aux autres mois de l’année 2010,est principalement due aux perturbations aériennes en Europe et dans d’autres pays en décembre 2010. Le nombre d’arrivées de touristes étrangers en Inde au cours de l’année 2010 s’élevait à 5,58 millions, soit une augmentation du taux de crois-sance de 9,3% comparée au nombre d’arrivées de touristes étrangers de 5,11 millions et un taux de croissance de moins 3,3% au cours de l’an-née 2009. Le taux de croissance de 9,3% en 2010 par rapport à 2009 en Inde est largement supérieur au taux de croissance mondiale de 5 à 6% prévu parl’Organisation Mondiale du Travail des Nations Unies au cours de la même période. Les gains de devises étrangères résultant du tourisme pour le mois de décembre 2010 étaient de 70 390 millions de roupies (1558 millions de dol-lars) comparé à 70 420 millions (1510 millions de dollars) en 2009 et 50 830 millions en 2008 (1046 millions de dollars). On note aucune évolu-tion en décembre 2010 comparé à décembre 2009, alors que l’évolution était de 38,5% en décembre 2009 par rapport à décembre 2008. Pour l’année 2010, les gains de devises étrangères provenant du tourisme étaient de 648 890 millions de roupies (14 193 millions de dollars) avecun taux de croissance de 18,1% comparé aux 549 600 millions (11 494 millions de dollars) et au taux de croissance de 8, 3% au cours de l’an-née 2009 par rapport à 2008 (11 747 dollars). Le taux de croissance de l’année 2010 est en effet plus de deux fois le double de celui observé pourl’année 2009. Le taux de croissance des gains de devises étrangères provenant du tourisme en termes de dollars au cours de l’année 2010 était de 24,6% com-paré au déclin de 3% en 2009 par rapport à 2008. De ce fait, le taux de croissance observé en 2010 était positif et relativement élevé. (IndiaTravel Online, Vol. XIV No. 01)• Le Ministère du Tourisme promeut le tourisme golfique.Un atelier d’une journée sur la promotion du tourisme golfique a été organisé par le Ministère du Tourisme pour créer un cadre complet et coor-donné pour promouvoir le tourisme du golf en Inde, capitalisant sur le travail existant qui est en cours, et se basant sur la solidité de la positionde l’Inde comme économie de marché libre ayant la croissance la plus rapide. L’Inde dispose de plusieurs terrains de golf de niveau internation-al. De plus, les tournois de golf qui se tiennent en Inde attirent également des touristes nationaux et internationaux. Avec un nombre de touristesinternationaux qui devrait croître dans les prochaines années, il est important que l’Inde aie les bons produits pour répondre aux besoins des vis-iteurs. (…) Le but de cet atelier était de développer une carte routière pour formuler des stratégies de développement et de promotion du tourismegolfique en Inde. Lors de cet atelier, les quatre groupes de travail, incluant des clubs de golf, des entreprises, des représentants d’agences de voy-age, des golfeurs professionnels, des managers d’évènements golfiques, ont discuté et apporté des suggestions, qui guideront le Ministère duTourisme sur son parcours futur. (India Travel Online, Vol. XIV No.02)

DEVELOPPEMENT DURABLE• Ajmer sera le premier district de l’Inde où les postiers distribueront le courrier à bord de véhicules écologiques, roulant à l’énergie solaire.(IFEB, CCXXXVIII, 24 janvier 2011)• L’International Finance Corporation de la Banque Mondiale prête 300 millions de dollars pour l’énergie renouvelable. L’International Finance Corporation dépendant de la Banque Mondiale, s’est engagée à apporter une aide financière de 300 millions de dollarspour le développement de projets d’énergie renouvelable en Inde. (IFEB, CCXXXVIII, 24 janvier 2011)• IICT travaille sur des projets d’énergie renouvelableL’Institut Indien de Technologie Chimique (IICT) travaille sur des sources d’énergie renouvelable comme la bioélectricité, les biocarburants et lespiles solaires. Il a déjà construit une centrale d’une capacité de 10 litres par heure qui peut utiliser n’importe quelle matière première pour ex-traire du biodiesel, d’après Ahmed Kamal, directeur de l’IICT. Il a déclaré que le procédé des biodiesels était prêt et que l’IICT s’associerait avecd’autres pour des transferts de technologie concernant la production de masse. (IBEF, CCXXXIX, 7 février 2011)

NOUVELLES DE L’INDE

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UNE ENTREPRISE DE NAVIGATION A VAPEUR INDIENNE EN INDOCHINE FRANCAISE, 1891-1900

Citation du mois« Dans un avenir prévisible, je vois l’Inde rejoindre la ligue des bons. L’Inde fera partie des 3-4 plus importants marchés, avec l’Allemagne,les Etats-Unis et la Chine »

Peter Honeeg, Directeur Général de BMW. (IFEB, CCXL, 21 février 2011)

NOUVELLES DE L’INDE

• Le Ministère publie de nouvelles lignes directrices pour des zones écologiques autour des parcs nationauxLe Ministère de l’Environnement a publié de nouvelles lignes directrices pour créer des zones éco-sensibles (ZEC) autour des zones protégées pourprévenir les dommages écologiques autour des parcs nationaux et des réserves naturelles. (IFEB, CCXL, 21 février 2011)

MANIFESTATIONS DIVERSES• Le plus grand show aéronautique de l’Inde : Aero India 2011.La neuvième édition d’Aero India s’est déroulée à Bangalore du 9 au 13 février 2011. Les momentsforts de la cérémonie d’ouverture ont résidé dans la démonstration de manœuvres à couper le souf-fle par différents avions. La manifestation « améliore le statut de l’Inde en tant que marché pour l’équipement de défense etdestination majeure de sous-traitance… C’est le plus grand spectacle aéronautique de la région », adéclaré le Ministre de la Défense, A. K. Anthony.Selon le ministre, la manifestation s’est considérablement développée depuis ses débuts en 1996. « L’augmentation de la participation étrangère le prouve. » Environ 75 000 m2 ont été réservés cettefois, contre 45 000 m2 lors du dernier show en 2009. Plus de 40 pays ont participé à la manifesta-tion. Huit pays ont installé des pavillons à cet effet. Les avions participant au spectacle ont eu accès à 12 hangars dans la base de l’Armée de l’Air indienne à Yelahanka, dont 7 hangars tempo-raires spécialement montés pour l’occasion. Une démonstration de vol de deux heures s’est tenue àla plateforme de la base de l’Armée de l’Air de Yelahanka après l’ouverture par le Ministre de la Défense A. K. Anthony du show aérien bisannuelde cinq jours, le plus grand à ce jour avec une forte participation nationale et internationale. A l’invitation du Ministre de la Défense duGouvernement indien, le délégué général de la direction générale de l’armement, M. Laurent Collet-Billon, a conduit une délégation française auspectacle aérien. Le général Jean-Paul Paloméros, Chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air y a également assisté. • Picasso et de Souza, bestsellers au Sommet sur l’artLe sommet de l’art qui vient de se terminer à Delhi, et qui est certainement la plus grande foire de l’art du pays, a été très largement visité et no-tamment par des collectionneurs étrangers.Les œuvres réalisées dans des médiums plus nouveaux comme le dessin assisté par ordinateur, l’art d’animation et l’art vidéo, ont attiré les ache-teurs, avec un total de 50 millions de roupies d’œuvres réalisées avec des médiums nouveaux, selon les organisateurs. D’après l‘organisateur de cet évènement de quatre jours, « de tous les artistes modernes européens, Pablo Picasso est celui qui s’est le plus vendu,et de tous les modernes indiens, les œuvres de F. N. Souza ont été les plus largement achetées ».Les galeries ont rapporté qu’elles ont vendu 80% des œuvres à de tout nouveaux acheteurs, une augmentation par rapport aux 30% à 40% ven-dus à la même catégorie lors de la précédente édition.Les œuvres d’art d’un montant entre 100 000 et 500 000 roupies ont été plus particulièrement vendues à des tout nouveaux acheteurs.Ce gigantesque salon d’art a vu la participation de 84 galeries originaires de 20 pays. Le travail de plus de 500 artistes était exposé. Les artistes indiens contemporains qui se sont le mieux vendus sont Subodh Gupta, Bharti Kher et Sudarshan Shetty. Les grands musées interna-tionaux ont acheté des œuvres d’Indiens contemporains, et plusieurs musées ont passé des commandes. De nombreuses ventes importantes ontété réalisées auprès de collectionneurs privés des Etats-Unis, d’Europe, d’Israël et de Hong-Kong.La Baronne du sucre, Rajshree Pathy, Lekha et Anupam Poddar, le duo mère-fils de la fondation Devi Art, Malvinder Singh de Religare Art’s et lafemme du fondateur de HCL Shiv Nadar, Kiran, furent quelques-uns des collectionneurs indiens qui ont visité la foire.(India Travel Online, Vol. XIV No. 03).

• Des timbres en khadi à l’effigie de Gandhi, un succès pour l’exposition mondiale de philatélieL’Exposition mondiale de philatélie a commencé avec un timbre-poste inédit à l’effigie du père de la nation,Mahatma Gandhi, qui est devenu de loin le plus recherché. Le timbre coûte 250 Rs (environ 5$ US), il est fait de khadi (tissu de coton tissé à la main), le tissu préféré deBapu, et a ravi des collectionneurs qui n’ont pas hésité à faire la queue pour sa première édition limitée au for-mat d’un feuillet miniature, à Pragati Maidan, où se déroulait Indipex 2011, qui a été inauguré par la présidenteMme Pratibha Devi Singh Patil.L’atout principal de ce timbre est sa confection en khadi et Harpeet Singh, directeur d’Indipex, a déclaré quel’Inde n’avait jamais créé de timbre dans un autre matériau que le papier. D’autres pays ont utilisé des matièrescomme la soie, l’or et même des diamants, et la décision d’utiliser le khadi a été prise en hommage au Mahatma

Gandhi qui affectionnait ce tissu. Les ventes de ce timbre ont dépassé les prévisions (…) (India Travel online, Vol. XIV No. 04)• L’Inde célèbre le centenaire de l’Aviation CivileL’Aviation Civile indienne existe désormais depuis 100 ans. L’année 2011-2012 a été déclarée Année du Centenaire de l’Aviation Civile, elle dé-bute le 18 février 2011 et se terminera à la même date en 2012. A cette date en 1911, le premier avion commercial volait en Inde entre Allahabadet Naini. Depuis ce jour, l’aviation en Inde n’a fait que se renforcer. L’Inde est aujourd’hui le 9ème plus grand marché de l’aviation civile dans lemonde et cette marche en avant risque fort de culminer en Inde jusqu’à devenir l’un des trois plus grands marchés mondiaux d’ici 2020 (…) Dansson discours, le Ministre de l’Aviation civile, M. Vayalar Ravi, a rappelé que Rajiv Gandhi avait posé les fondations d’institutions remarquables enlien avec l’aviation comme l’Indira Gandhi Rashtriya Udaan Academy et Pawan Hans Helicopter Limited. Il a aussi mentionné JRD Tata générale-ment considéré comme le père de l’Aviation Civile indienne. Il a indiqué que l’aviation civile est un leader majeur de l’économie. L’OrganisationInternationale de l’Aviation Civile estime que chaque fois que 100 dollars sont dépensés pour les transports aériens, un bénéfice de 325 dollarsrevient à l’économie. 100 postes supplémentaires dans les transports aériens créent 610 nouveaux postes pour l’économie. Les cent dernières an-nées ont vu l’aviation civile indienne s’étendre de façon exponentielle. Depuis l’époque du premier vol, quand les avions atterrissaient sur le solbrut sans aide de navigation, nous avons parcouru une longue distance jusqu’aux aéroports modernes de classe internationale d’Hyderabad,Cochin, Bangalore et bien sûr le T3 de New-Delhi. Aujourd’hui, rappelle le Ministre, « la capacité de nos aéroports a atteint 235 millions de per-sonnes, ce qui est suffisant pour satisfaire nos besoins pour les prochaines années. Je voudrais souligner que les aéroports ont été améliorés nonseulement dans les métropoles principales mais aussi progressivement dans 35 villes ».

Le général Paloméros s’entretenant avec le géné-ral d’armée aérienne P.V. Naik, chef d’Etat-Majorde l’Armée de l’Air indienne

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LE COIN DES ÉCHOS

Manifestations• La Mairie de Boulogne-Billan-court honore à nouveau l’artisteindien Iqbal MalhotraPour la deuxième année consécu-tive, l’artiste indien Iqbal Malhotraa été sélectionné pour exposer sesphotos et ses peintures à l’huile àl’occasion des Portes OuvertesAteliers d’Artistes – EXPOSEZ VOSTALENTS organisée par la Mairie deBoulogne- Billancourt pour les ar-tistes locaux les 2 et 3 octobre2010.

La mairie d’Honfleur a, par ailleurs,sélectionné M. Malhotra pour par-ticiper à un concours de peinturesà l’occasion du 150ème anniversairede la Fête des Marins qui aura lieule 11 février 2011. Une peinturefaite spécialement pour cette oc-casion devra être réalisée sur lethème de la ville d’Honfleur. Latoile sera fournie par la mairie pourque les 150 participants travaillentsur un format identique.

• La fête de Diwali à la Maison del’IndeComme les années précédentes, laMaison de l’Inde a célébré Diwali ledimanche 7 novembre 2010. SonExc. M. Ranjan Mathai, ambassa-deur, était l’invité d’honneur et aallumé la lampe de Diwali accom-pagné du Représentant permanentde l’Inde à l’UNESCO, M. V. S.Oberoi. Cette année, la spécificitéde la fête était la décoration de laMaison, dans l’esprit de l’Inde dunord. Les résidents avaient utilisédes motifs géométriques pour le « rangoli », typiques de « l’art appli-qué » du Rajasthan. La forme deslampes fabriquées avec du papiercoloré, découpé et plié, faisait échoaux élégants chandeliers (connussous le nom de « Jhumars ») quel’on trouvait dans les palais royauxde l’Inde. Les « rangolis » de papieren 3 dimensions étaient un moyende mêler motifs anciens, tradition-nels et dynamisme moderne, ren-dant ainsi le thème divers et mul-tidimensionnel. Le couloir étaitéclairé tout du long de bougies co-lorées qui illuminaient la Maisoncomme la pleine lune éclaire le TajMahal, et des chandelles flottantdans des récipients anciens remplisde fleurs fraîches aromatiquesétaient disposées de chaque côtéde l’entrée pour accueillir les visi-teurs. La façade extérieure du bâti-ment était décorée avec des objetsdécoratifs en tissus colorés (ou « pipli ») qui viennent de l’Etatd’Orissa, tandis que les piliers en-veloppés à la main, répandaientdes motifs dorés sur du papier co-loré autour d’un cadre en bois cequi produisait un effet éblouissant. Le programme culturel détaillé ci-dessous était offert surtout par lesrésidents et il était très riche et ré-jouissant : après une invocation àla Lumière par Devika Singh, étu-diante en Relations Internationalesà Sciences Po, Arohi, ensemble mu-sical dédié à la musique classiquedu nord de l’Inde, s’est produit avec

Madhubanti Sarkar, chanteur clas-sique de l’Inde du nord, originairede Kolkata et vivant désormais enFrance, accompagné de trois musi-ciens français formés à la musiqueclassique indienne, Christophe Lar-tillot à la flûte, Jean-Luc Zuntini aughatam et Matthias Labbe au ta-bla. Puis William Richmond etNithya Vaz, deux résidents étu-diant la musique classique occi-dentale à l’Ecole Normale deMusique, ont présenté une chan-son en italien « Con te partiro » ou« Time to say goodbye », accompa-gné par Eduard Tonoyan au piano.Ahuti Arya et Namrata Patel, étu-diants en Master à la Sorbonne,respectivement en cinéma et ma-thématiques, ont présenté unedanse qui fusionne deux stylesclassiques : le Bharatanatyam et leKathak. Ensuite, Aurobrato Ghosh,originaire de Nice, en train de ter-miner son doctorat en Mathémati-ques Appliquées, a présenté leRaag Khambaj au sitar. Ce fut en-suite au tour de Manabendra NathBera qui termine son Doctorat enPhysique Atomique et a chantéune chanson du genre soufi, baséesur une des compositions de RahahFateh Ali Khan. Roopika Menon,ancienne résidente de la Maisonqui est désormais en Allemagne etfait son Doctorat sur le cancer dela prostate, a dansé sur une mélo-dieuse chanson ancienne en hindi.Puis Samarth Kothari, qui aprèsavoir complété son Master d’étu-des de traduction à la Sorbonne estmaintenant sur un Programmed’éducation continue, a joué unmedley de deux anciennes chan-sons hindi suivi par Gayatri Tilak,étudiant en Master des Systèmesd’Information et de Finance Quan-titative à l’Ecole Centrale d’Elec-tronique, qui nous a chanté unechanson en marathi. Enfin, Srin-wanti Chakrabarti, danseuse clas-sique indienne reconnue, a conti-nué avec le genre d’Odissi. Elle a donné de nombreux specta-cles dans le monde comme artiste

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Le stand photo de M. Malhotra sur lagauche et ses peintures à l’huile sur ladroite.

Le Maire de Boulogne-Billancourt, M.Pierre-Christophe Baguet, au stand deM. Malhotra.

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LE COIN DES ÉCHOS

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solo mais aussi avec sa troupe de danse. Elle vit maintenant àParis.

• La visite à Paris du Ministre desTransports routiers et des Auto-routes, M. Kamal Nath, du 4 au 6 janvier 2011Le Ministre des Transports routierset des Autoroutes, M. Kamal Nath,s’est rendu à Paris du 4 au 6 janvier2011 à l’invitation de la Ministre del’Ecologie, du Développement du-rable, des Transports et duLogement, Mme. Nathalie Kos-ciusko-Morizet, dans le cadre d’ungroupe de travail mixte et pour at-tirer des investissements et latechnologie dans le secteur de l’in-frastructure routière en prove-nance de la France.

Le 5 janvier, le Ministre a participéà des réunions bilatérales avecMme. Kosciusko-Morizet ainsiqu’avec le Secrétaire d’Etat chargédes Transports M. Thierry Mariani.M. Nath a pris part à une tableronde en présence des PDG fran-çais. Une réception a été organiséepar Paris-Ile-de-France CapitaleEconomique en l’honneur du Mi-nistre indien à laquelle ont parti-cipé la Ministre de l’Economie, desFinances et de l’Industrie, Mme.Christine Lagarde, ainsi que desPDG des deux pays.

Lors de la table ronde, Mme.Kosciusko-Morizet a évoqué la vi-site fructueuse du PrésidentNicolas Sarkozy en Inde, et a solli-cité les entreprises françaises àcontribuer à la réalisation du pro-gramme ambitieux entrepris par M.Kamal Nath de développer 20 kmde route par jour. Le Ministre in-dien a mis l’accent sur les atoutsde l’Inde et son taux de croissance.Il a par ailleurs souligné les oppor-tunités pour les investisseurs fran-çais de combler l’énorme déficit enmatière d’infrastructures dans lestransports routiers.Lors du déjeuner auquel ont étéconviés des PDG, le Secrétaired’Etat chargé du Commerce exté-rieur, M. Pierre Lellouche, a rappeléles étroites relations bilatérales eta mentionné les opportunités pourles entreprises indiennes et fran-çaises de créer des emplois aussibien en France qu’en Inde. M. Natha ajouté que l’Inde considère laFrance comme un partenaire dansson développement.Ce déplacement en France de M.Nath faisait suite à la visite de tra-vail fructueuse du PrésidentSarkozy en Inde en décembre der-nier, et représentait une opportu-nité pour les deux pays de renfor-cer la coopération bilatérale.

• La Maison de l'Inde à la CitéUniversitaire de Paris a accueillidepuis le début du FestivalNamaste France plusieurs artistessponsorisés par l'Indian Councilof Cultural Relations (ICCR) :Preeti Patel et sa troupe Anjika le21 juin, la troupe Bihu le 20 sep-tembre et le Pandit Bhajan Soporiet ses musiciens le 24 janvier 2011pour le plus grand bonheur de tous.Le Centre Mandapa a présenté latroupe Anjika de Preeti Patel le 20 juin également.

Distinctions• Amitav Ghosh promu DocteurHonoris Causa

Le mercredi 27 octobre 2010, auGrand Amphithéâtre de la Sor-bonne, s’est déroulée la séance so-lennelle de l’Université Paris-Sorbonne au cours de laquellel’écrivain indien Amitav Ghosh aété promu Docteur Honoris Causaainsi que la soprano Dame FelicityLott. Après l’allocution de Mon-sieur le Recteur Patrick Gérard,Chancelier des Universités de Pariset de Monsieur le ProfesseurGeorges Molinié, Président del’Université Paris-Sorbonne, l’élogede Monsieur Amitav Ghosh a étéprononcé par le Professeur AlexisTadié de l’UFR d’Anglais.La musique était également aurendez-vous avec « Le Songe d’unenuit d’été », op. 21, VI, « Nocturne »de Mendelssohn et « Der Königs-sohn », op. 116, V de Schumann. Né en 1956 à Calcutta, AmitavGhosh, auteur indien de languebengalie, est connu pour son œu-

M. Kamal Nath et Mme. Kosciusko-Morizet au Ministère de l’Ecologie, duDéveloppement durable, des Trans-ports et du Logement le 05 janvier 2011.

M. Kamal Nath en compagnie de MmeChristine Lagarde lors du cocktail orga-nisé par Paris-Ile-de-France CapitaleEconomique le 05 janvier 2011.

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LE COIN DES ÉCHOS

vre en anglais. Il a suivi ses étudesà la Doon School. Il est titulaired’une Licence d’Histoire et d’unMaster de Sociologie obtenus à StStephen’s College et Delhi Univer-sity à Delhi ainsi que d’un doctorat(PhD) de l’université d’Oxford enAnthropologie sociale. Il a obtenuégalement un diplôme d’arabe àTunis. Il a enseigné à l’Université deDelhi, puis dans plusieurs universi-tés américaines (Columbia etHarvard, entre autres). Il vit entreCalcutta, Goa et New York avec safemme Deborah Baker, auteur de labiographie de Laura Riding « InExtremis : the Life of Laura Riding »(1993). Ils ont deux enfants, Lila etNayan. Il travaille actuellement à une tri-logie, « Ibis », qui devrait être pu-bliée chez Penguin Books India etdont « Un océan de pavots » est lepremier volume.En 2009, il a été élu Membre de laRoyal Society of Literature. En dehors des nombreux articlespubliés dans des revues scientifi-ques et littéraires en Inde, auxEtats-Unis et en Grande-Bretagne,ainsi que plusieurs essais, il a pu-blié six romans dont le dernier « Sea of Poppies » vient d’être tra-duit et publié en France sous le ti-tre « Un océan de pavots » auxEditions Robert Laffont. Ses ro-mans, « The Circle of Reason »(1986), « The Shadow Lines »(1988), « The Calcutta Chromo-some » (1995), « The Glass Palace »(2000) et « The Hungry Tide »(2004) ont été publiés dans denombreuses langues à travers lemonde. Amitav Ghosh a reçu uncertain nombre de distinction pourson œuvre littéraire : « The Circle ofReason » (Les Feux du Bengale)avait obtenu le Prix Médicis étran-ger en 1990 ; « The Shadow Lines »,la Sahitya Akademi Award et leAnanda Puraskar ; « The CalcuttaChromosome », le Arthur C. ClarkeAward (1997) ; « The Glass Palace »,le Grand Prix pour la Fiction dansle cadre des Frankfurt International

e-Book Awards en 2001. « TheHungry Tide », le Hutch CrosswordBook Award en 2006. « Sea ofPoppies » a été sélectionné pour leMan Booker Prize en 2008, il a étéco-récompensé avec le VodafoneCrossword Book Award en 2009 etco-récompensé par le Dan DavidPrize en 2010.Ses romans sur fond historiqueabordent des sujets universels telsque l’identité, les frontières, les na-tions, qui ne laissent pas le lecteurindifférent. Amitav Ghosh est un grand écri-vain contemporain.

• Pandit Hariprasad Chaurasia,Chevalier de l’Ordre des Arts etdes Lettres

L’ambassadeur de la France enInde, M. Jérôme Bonnafont, a dé-cerné le 9 novembre 2010 au flû-tiste Pandit Hariprasad Chaurasial’insigne de Chevalier de l’Ordredes Arts et des Lettres, en recon-naissance de sa contribution à ladiffusion de la musique classiqueindienne en France et dans lemonde. Le coffret « HarisprasadChaurasia et l’Art de l’improvisa-tion » était également présenté lorsde la soirée. Ce coffret, composéd’un livre et de deux disques, a étéréalisé par le musicien françaisHenri Tournier, assistant de M.Chaurasia au sein du Conservatoirede musique de Rotterdam. Il a reçupour cette oeuvre le prix « Coup decoeur » de l’Académie Charles Crosdans la catégorie « Collections ».

Décès• L’association Madhurya a latristesse de nous apprendre le dé-cès du maître de vina, SriTrivandrum Kenkataraman, le 5janvier, d’un accident de voiture. Ilétait venu dix fois en France, adonné une vingtaine de concerts,probablement la vainika qui s’est leplus produit en France. Son dernierconcert fut donné au MuséeGuimet le 15 mai 2009, une puremerveille. Le 1er janvier 2010, SriVenkataram obtint le titre deSangita Kala Acharya de la presti-gieuse Music Academy de Chennai.Ce titre est une reconnaissance dugrand travail de transmission dumaître qui a enseigné dans plu-sieurs pays dont la France.

• Une autre grande âme s’est éga-lement éteinte, Sri S. Rajam, pein-tre, musicien, historien et cher-cheur. Des reproductions de cesœuvres ont servi à décorer le halld’entrée de la Maison des Culturesdu Monde pour les 7ème et 8ème

Festivals Thyagaraja.

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LE COIN DES ÉCHOS

Nouvelles de l’Inde n° 400 63

• Un grand ami de l’Inde nous aquittés en la personne de GérardClot, professeur d’anglais maisaussi photographe et écrivain.Pour Gérard Clot, l’Inde fut enquelque sorte sa seconde mère. Ils’y rendait fréquemment depuisplus de dix ans, s’y ressourçait, ytrouvait son inspiration pour en-suite écrire ou en rapporter desphotos qui témoignaient de sondésir profond et sincère de mieuxla connaître pour mieux l’aimer. Sila spiritualité indienne n’a pasmanqué de l’inspirer comme en onttémoigné plusieurs de ses exposi-tions comme Sadhus et Temples del’Inde, Les Jains de l’Inde, Ferveursindiennes, les Indiens de tous hori-zons ont su aussi retenir son atten-tion « Adivasis, tribus de l’Inde », « Femmes – Offrandes : Puja del’Inde », « Regards de l’Inde », « Une Inde plurielle », « Inde, mesIndes », « Impressions du TamilNadu », « Calcutta, aussi », entreautres.

Ses ouvrages, « L’Inde avant l’Inde »paru en novembre 2007 puis « L’Inde au corps » en mai 2008,ont fait l’objet de présentation, delectures, d’entretiens au cours des-quels Gérard Clot parlait avec pas-sion de cette Inde qu’il avait inté-grée en lui et qui ne l’oubliera pas.L’Ambassade a pu apprécier sa col-laboration tant pour le magazineNouvelles de l’Inde que pourl’agenda annuel auquel il a contri-bué par ses magnifiques photogra-phies.

• Christian Petit qui fut profes-seur, agent de voyage, éditeur etécrivain était avant tout un pas-sionné de l’Inde qu’il visitait depuisplus de trente ans. Engagé dansl’action humanitaire, il a suivi plu-sieurs projets de développement enInde notamment. Nous lui devonsplusieurs ouvrages autour del’Inde : Bombay Victoria, New Delhibaby, Orissa ou les chasseurs depluie, Les cerfs-volants de Bénarès,Le Songe du Taj Mahal et Le TajMahal au Clair de Lune à traverslesquels l’auteur faisait partager lelecteur son amour des femmes etdes hommes de l’Inde dont il sesentait si proche. Christian Petitnous a quittés le 1er août 2010 à65 ans.

Sortie de filmsLa Lalit Kala Akademi et son prési-dent, Ashok Vajpayi, viennent deproduire une série de films« Living Legends of Indian Con-temporary Art » sur les grandes fi-gures de l’art contemporain indien.La première série de films sera sui-vie en 2011 par une autre série, je-tant les bases d’un vaste projetculturel, les Archives de l’Art indiencontemporain.

« Seul un film peut rendre comptede la subtile subjectivité de l’êtrehumain, une voix, une main, unetouche de couleur sur la toile, desyeux regardant la progressiond’une création… », explique Lau-rent Brégeat, le réalisateur qui apassé deux années de sa vie à fil-mer, à retrouver des amis et des té-moins, regrouper des données in-connues, ou encore trouver deslieux emblématiques pour recréerle contexte sociologique et histori-que des artistes de la période post-indépendance. Face à face avecl’artiste en pleine création, LaurentBrégeat a pu immortaliser leur tra-vail.

Quatre artistes, quatre destinées,quatre films- Akbar Padamsee, Works & Words(49’38” en HD video digital)- Sayed Raza, The very Essence (50’45” en HD video digital)- M. F. Husain, The Barefoot Pilgrim(51’37” en HD video digital)Ram Kumar, Nostalgic Longing(48’14” en HD video digital)

Chaque artiste, à sa façon, racontel’histoire de ses débuts, ses pointsde repères, ses challenges, se sou-vient des moments-clés de sonparcours, de ses amis, analyse saformation, ses influences, partagedes pensées et des anecdotes.

Laurent Brégeat a créé une impor-tante source d’informations enmettant à la disposition des archi-ves de la LKA le matériel tournéqu’il n’a pas utilisé pour ses filmspour les étudiants, les critiquesd’art, les journalistes, les universi-taires...

Bien que l’art contemporain indiensoit aujourd’hui connu sur la scèneinternationale, aucun documentaudiovisuel récent n’était dispo-nible à ce jour pour présenter ses artistes les plus importants. Aujour-d’hui, une étape a été fran-chie.

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