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Ambassade de l’Inde - AVRIL/MAI 2012 - Numéro 406 Inde Mai 2012 29/08/12 7:31 Page 1

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"Nouvelles de l'Inde", revue de l'Ambassade de l'Inde à Paris, n°406, avril-mai 2012.

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Ambassade de l’Inde - AVRIL/MAI 2012 - Numéro 406

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SommaireFENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

• La dernière moissonExposition d’œuvres de Rabindranath Tagoreau Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris 3-4

• Visite guidée de la Dernière Moisson :Peintures de Rabindranath Tagore 5

• Revisiter les idées sur l’éducation de Swami Vivekananda 6-10

INTERVIEW

• Interview de Girdhari Maharaj 11-13

AUTRES FACETTES DE L’INDE

• Ayurveda : votre santé commence au marché 14-17

• L’art et l’artisanat (suite et fin) 18-23

• Visite du navire garde-côtes indien à Maurice,aux Seychelles et à la Réunion 24

• Peintures rares du Deccan dans les musées français 25-28

• Moti Mahal : quand la cuisine est une affaire de famille 29-30

DESTINATIONS A DÉCOUVRIR

• Les vallées idylliques de Yumthang et Tsopta au Sikkim,une touche de paradis 31-32

• Gros plan sur le Manipur 33-36

ECHOS ET SENTEURS DE L’INDE 37-38

REVUE DES LIVRES 39-40

LE COIN DES ÉCHOS 41-3ème de couv.

Editorial

Chers lecteurs,

Ce numéro est placé sous le signe de la modernité et de la tra-dition, à l’image de notre pays. Modernité avec un article sur « La dernière moisson », expositions d’œuvres de RabindranathTagore qui s’est déroulée au Petit Palais du 26 janvier au 11 mars dernier. Rabindranath Tagore sut, en effet, s’affranchirde la tradition pour ouvrir la voie de la peinture moderne enInde et cette exposition en est la parfaite illustration. Modernitéaussi avec un article sur les idées que Swami Vivekananda,grand réformateur spirituel et philosophe, avait sur l’éducationet qui sont toujours d’une étonnante actualité.

Tradition avec le dernier article de la série consacrée à notre artet notre artisanat, avec un nouvel article consacré à l’Ayurveda,une des formes les plus anciennes de la médecine de l’humanité.Tradition encore avec un article sur les miniatures du Deccandont plusieurs musées français possèdent des exemplaires.Tradition avec un portrait du père de l’un des plats les plus traditionnels de la cuisine indienne, le poulet tandoori, ShriKundal Lal Gujral.

Tradition et modernité également à travers l’interview de l’undes grands maîtres du style de danse classique Kathak, origi-naire de Jaipur, Shri Girdhari Maharaj, qui tout en transmettanttoutes les subtilités de ce style a su s’ouvrir sur la modernité enmêlant au Kathak danse contemporaine, hip hop, flamenco.

Nous découvrirons aussi dans ce numéro la visite du garde-côtes indien Vijit qui s’est récemment rendu pour des exercicesen commun, à l’Ile Maurice, les Seychelles et la Réunion.

Nous remercions les lecteurs de nous avoir retourné le ques-tionnaire relatif aux Nouvelles de l’Inde qui va nous permettrela mise à jour de notre fichier.

Bonne lecture à tous !

Nina Tshering LaConseiller (Presse, Information & Culture)

Publié par le Service Presse, Information et Culture de l’Ambassade de l’Inde15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARISTél. : 01 40 50 50 18 - Fax : 01 40 50 09 96E-Mail : [email protected]

Rédacteur en chef : Nina Tshering La, Conseiller (PIC)

Assistante de rédaction : Viviane Tourtet.

Contributeurs du numéro : Eric Bhat, Dr. Shashi Dharmadhikari, E.B.,Incredible India, India Brand Equity Foundation, India Travel Online,Kamal Kant, Sylvain Lecombre, Bikas C. Sanyal, Service Commercial del'ambassade de l'Inde, Viviane Tourtet.

Imprimé par : Imprimerie et Editions Henry62170 Montreuil/Mer - Tél. 03 21 90 15 15

Mentions :Toute correspondance sera adressée au Service Presse, Information etCulture, Ambassade de l’Inde, 15, rue Alfred Dehodencq, 75016 PARIS

Les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pasnécessairement celles de l’Ambassade de l’Inde.

Photos 1ère et 4ème de couverture : Peintures de Rabindranath Tagore -© National Gallery of Modern Art, New Delhi

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FENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNEFENÊTRE SUR LA CULTURE INDIENNE

Pour célébrer le cent cinquantièmeanniversaire de la naissance deRabindranath Tagore, le gouverne-ment indien a pris en 2011 l’initia-tive de faire circuler dans le monde(Amérique, Asie, Europe) trois ex-positions destinées à faire décou-vrir un aspect jusque là très mé-connu de sa prodigieuse activitécréatrice : ses peintures et dessinssur papier. C’est une de ces troisexpositions qui, du 26 janvier 2011au 11 mars 2012, fut reçue à Paris,au Petit Palais , après avoir été pré-sentée au Musée d’art asiatique deBerlin et avant d’être accueillie à laGalerie nationale d’art moderne deRome.Les 98 œuvres qui constituaientcette exposition ont permis d’avoirune connaissance très complètedes différents thèmes développéspar Tagore entre 1928 et 1939 : vi-sages d’hommes et de femmes,animaux fantastiques, scènes mys-térieuses car laissées volontaire-ment sans titres, paysages ainsique de ses différentes manières :lignes sinueuses ou au contrairetrès géométriques, goût espièglepour la caricature mais aussi re-cherche de la beauté pure, grandraffinement de la couleur aussibien que maîtrise du noir et blanc.L’exposition de ces peintures etdessins fut une réelle découvertepour le public parisien –et proba-blement aussi pour tous les autrespublics de par le monde– qui a pureconnaître en Rabindranath Ta-gore un authentique représentantde l’art moderne en Inde tant sonœuvre présente d’affinités avec cequi a fondé la modernité enOccident : le primitivisme, le sym-

bolisme et l’expressionnisme. Maisau-delà de ces catégories ce quicaractérise avant tout son art pic-tural et graphique, comme d’ail-leurs les autres domaines de sacréation, c’est la recherche intensede l’émotion née de l’observationpoétique de la nature et de l’hu-main et de l’amour qu’il leur por-tait.Paris se devait tout particulière-ment de recevoir cette expositionpuisque c’est dans cette ville, qu’en1930 Tagore montra pour la pre-mière fois ses peintures issues,comme il l’a souvent expliqué, desimages surprenantes que faisaientnaître les ratures qu’il traçait dans

ses manuscrits. Anna de Noaillesrédigea la préface à cette exposi-tion qui se tint dans une galerie deMontmartre, la galerie Pigalle.Tagore était alors âgé de soixanteneuf ans. Il venait d’enrichir sacréation d’une « dernière mois-son » (c’était le titre de l’exposi-tion), celle de la peinture, où il a sumontrer, comme dans ses autresrécoltes, toute sa profondeur, sonauthenticité et son originalité.Il est certain que l’immensité del’œuvre de Tagore aurait pu donnerlieu à une beaucoup plus grandeexposition qui aurait permis derendre compte des multiples as-pects de sa création : poésie, ro-

LA DERNIÈRE MOISSONEXPOSITION D’ŒUVRES DE RABINDRANATH TAGORE

AU PETIT PALAIS, MUSÉE DES BEAUX-ARTSDE LA VILLE DE PARIS

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LA DERNIÈRE MOISSON : EXPOSITION D’ŒUVRES DE RABINDRANATH TAGORE AU PETIT PALAIS, MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LA VILLE DE PARIS

mans et nouvelles, théâtre, musi-que, œuvre éducative et prises deposition sur les graves questionsqui ont pu opposer les hommesmais ces peintures –cet art sans lesmots qu’il avait découvert et qu’ilavait fait sien avec beaucoup d’en-gagement – ont ceci de particulierqu’elles peuvent être perçues par-tout dans le monde sans le secoursd’aucune traduction.L’exposition, même limitée à cettepartie de sa création, a cependantpermis d’évoquer toute la dimen-sion de l’artiste et du penseurqu’était Tagore. L’excellent docu-

mentaire « Rabindranath Tagore,portrait d’un sage » réalisé en 1995par le cinéaste français SylvainRoumette fut regardé avec grandintérêt par le public qui y trouvasous une forme très attractivebeaucoup d’éléments d’informa-tion.A l’auditorium du musée, un publicnombreux assista à la projectiondes deux très beaux films deSatyajit Ray d’après des romans deTagore « Charulata » et « La maisonet le monde » qui apportèrent unedimension supplémentaire à l’ex-position.

Par la qualité de l’attention portéepar les visiteurs à l’œuvre qui leurétait présentée, cette expositionfut pour le Petit Palais un momentexceptionnel, l’occasion d’une ren-contre privilégiée avec une person-nalité d’une si grande richessequ’elle ne peut que laisser de pro-fondes et durables résonances enchacun. ❑

Sylvain LecombreConservateur au Petit Palais,

Musée des Beaux-Artsde la Ville de Paris

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Le 9 mars 2012, dans le cadre de lacommémoration en cours du150ème anniversaire de la naissancede Gurudev Rabindranath Tagore,l’Ambassade de l’Inde a organiséune visite guidée de « La DernièreMoisson », une exposition d’œu-vres de Tagore au prestigieux mu-sée des Beaux-Arts de la Ville deParis - Petit Palais au cœur deParis.

Tandis que l’exposition a déjà at-tiré depuis l’ouverture de l’exposi-tion le 26 janvier 2012 des flots devisiteurs intéressés, cette manifes-tation unique a permis aux amou-reux de Tagore de redécouvrir lesœuvres exposées, guidés par lecommentaire expert de la célèbreartiste et musicienne, Mme Shar-mila Roy.

La Chargée d’Affaires, Mme GaitriKumar, a accueilli un groupe en-thousiaste de 50 personnes au dé-but de la visite, expliquant que lebut de cet événement était dedonner aux amoureux de l’art unechance de replacer les quelque85 œuvres exposées dans le con-texte plus large de l’immense pro-

duction artistique, musicale et littéraire, guidés bien sûr, parl’éminente spécialiste de Tagore.Mme Roy a conduit le groupe àtravers l’exposition et a systémati-quement retracé l’évolution dupeintre chez Tagore, depuis les ra-tures à l’encre sur ses manuscrits àses paysages et portraits évoca-teurs et lyriques. Ses commentai-res détaillés ont mis l’accent surl’utilisation de divers techniques,matériaux, influences et styles, ci-tant des anecdotes et des extraitsde ses écrits. Le groupe a ainsi étéà même d’avoir une compréhen-

sion globale plus profonde dumusicien, écrivain et philosophederrière le peintre.

La matinée s’est achevée sur unediscussion animée au sein dugroupe et la promesse de laChargée d’Affaires, Mme Kumar,de continuer ce dialogue artisti-que lors d’un événement organiséle 14 mars 2012 à l’ambassade.Chaque visiteur a remporté chezlui un volume commémoratif surTagore comme souvenir de sonexpérience. ❑

Viviane Tourtet

VISITE GUIDÉE DE LA DERNIÈRE MOISSON :PEINTURES DE RABINDRANATH TAGORE

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Selon un sondage OpinionWaypour Appel (Association des pa-rents d’élèves de l’enseignement li-bre) publié le 3 mars dernier, 9Français sur 10 sont favorables àune réforme dans l’éducation. Tousles ministres qui se succèdent ensont conscients : orientation, reva-lorisation du métier d’enseignant,réforme du lycée, violences scolai-res, accompagnement des enfantsen situation de handicap, place del’alternance, rythmes scolaires,parcours adaptés aux élèves quirencontrent des difficultés… ap-pellent des réformes. Bikas C. Sanyal, directeur de laMaison de l’Inde, Vice-Président del’UNESCO International Institutefor Capacity Building en Afrique,s’est penché dans le cadre du150ème anniversaire de la naissancede Swami Vivekananda, grand ré-formateur spirituel et philosophe,sur les constitutions de l’UNESCOet de la Ramakrishna Mission. Surles 7 objectifs de la RamakrishnaMission fondée en 1897 par SwamiVivekananda, 6 traitent de l’éduca-tion, de la science et de la cultureque nous retrouvons dans le but etles moyens à mettre en œuvre del’UNESCO dont la Constitution re-monte à 1945. Ainsi Vivekanandadressait précisément les idéaux del’éducation plus de 50 ans avant lacréation de l’UNESCO ! Bikas C. Sanyal a sélectionné sixdes pensées et actions proposéespar Swami Vivekananda que nousvous invitons à découvrir ci-des-sous et qui pourront nourrir votreréflexion sur les réformes de l’édu-cation. Elles concernent la défini-tion de l’éducation, la nécessité decombiner valeurs spirituelles et laï-ques dans l’éducation, l’éducationmorale et éthique, l’éducation des

femmes, l’éducation des masses etpour finir le besoin d’une interfaceentre science et religion dans lemonde d’aujourd’hui. Les idées deSwami Vivekananda sont toujourset plus que jamais d’actualité.

1. Définition de l’éducation : pourSwamiji, l’éducation était « la ma-nifestation de la perfection déjàprésente chez l’homme. » « Cequ’un homme ‘apprend’ est vrai-ment ce qu’il « découvre » en sou-levant le couvercle de sa propreâme qui est une mine de connais-sance infinie. » La connaissance estinhérente à l’être humain, toutcomme l’étincelle l’est au morceaude silex et tout ce dont on a besoinest l’apparition de la suggestionpour la faire naître. Selon SwamiPrabhananda, Secrétaire Généralde la Ramakrishna Math et Mis-sion, la « manifestation indique lacroissance spontanée, pourvu queles obstacles, si il y en a, soientsupprimés ». Il explique le terme « perfection » comme « but pourréaliser le plus haut potentiel hu-main » et le but « varie d’une so-ciété à l’autre » ; dans le contextede la vaste expérience de la perfec-tion de la civilisation indienne, ellepeut être interprétée à deux ni-veaux. Au niveau métaphysique, laperfection signifie la réalisation dela propre nature toujours parfaitede l’âme. Au niveau empirique, se-lon Vivekananda lui-même, la per-fection signifie atteindre le stadeoù « l’on tient sur ses propres jam-bes », bien équipé pour remporterla bataille de la vie avec un « espritde philanthropie »…Prabhananda interprète la phrase « déjà en l’homme » comme le po-tentiel de l’être humain qui a troisaspects (1) la capacité, signifiantl’acquisition d’une caractéristique

ou d’une compétence spécifiquequi rend l’apprentissage possible,(2) la propension, la probabilité àfaire quelque chose quand l’occa-sion se présente, ce qui implique ledéveloppement de l’apprentissageet (3) la capacité, la compétence àtravailler pour atteindre un résul-tat qu’on s’est fixé avec la force dese débarrasser des obstacles pourapprendre. Ceci implique que l’onse développe ou que l’on se donneles moyens en se formant soi-même.

2. Idée de Vivekananda sur la né-cessité de combiner éducationspirituelle et laïqueIl ressort de ce que nous venons dementionner ci-dessus qu’au sensspirituel, l’éducation est le proces-sus qui consiste à découvrir la ca-pacité, la propension de l’être hu-main à réaliser la nature toujoursparfaite de sa propre âme. Au senslaïc, l’éducation est le processusqui consiste à provoquer chez unêtre humain la capacité, la propen-sion à se développer et à se donner

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Portrait de Vivekananda, photo prise à Chicago en septembre 1893

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les moyens pour ne dépendre quede soi avec un esprit de philan-thropie. On peut noter ici la conti-nuité des valeurs laïques et spiri-tuelles dans la définition deVivekananda de l’éducation. Au sujet des valeurs laïques,Vivekananda poursuit : « L’éduca-tion n’est pas la somme d’informa-tions que vous mettez dans votrecerveau et qui y reste non digéréetoute votre vie. Nous devonsconstruire notre vie, bâtir notrepersonnalité en assimilant lesidées. »

3. Appel de Swamiji en faveurd’une éducation morale et éthi-queM. Sanyal note que la discrimina-tion et la hiérarchie sont d’actua-lité comme elles l’étaient à l’épo-que de Swamiji. Chaque religion seconsidérait comme la meilleure del’époque tout comme aujourd’huiet n’hésitent pas à se sous-estimerles unes les autres. Consterné parle fanatisme exprimé par les diffé-rentes religions, Swamiji parcourutle monde pour montrer que sonmaître, Sri Ramakrishna, lui avaitappris de par sa propre expérienceet des exemples que toutes les re-ligions menaient à un seul etmême but.« La religion ne réside pas dans lesdoctrines et les dogmes, ni dans leprogrès intellectuel. C’est dans lamanière d’être et de devenir. C’estla réalisation. » « Elle est la partiela plus profonde de l’éducation. »C’est « la manifestation de la divi-nité déjà en l’homme », dit leSwami. C’est la raison pour la-quelle il proclama au Parlementdes Religions à Chicago en 1893 : « Le sectarisme, la bigoterie etl’horrible fanatisme qui en découlese sont emparé depuis longtempsde cette terre magnifique. Ils ontrempli la terre de violence… Maisleur temps est révolu et j’espèreavec ferveur que la cloche qui asonné ce matin en honneur decette convention soit le coup de

grâce de tout fanatisme, de toutesles persécutions. »Hélas, la terre est autant rempliede violence aujourd’hui qu’à l’épo-que, si ce n’est plus. Ce qui s’estpassé le 11 septembre 2001 à NewYork et le 26 novembre 2008 àMumbai est la cruelle démonstra-tion de la menace continue de lamauvaise utilisation et interpréta-tion de la religion. Vivekananda amis en garde : « les mots les plusnobles de la paix que le monde aitjamais entendus sont venus deshommes du plan religieux. Dans lemême temps, la dénonciation laplus amère que le monde ait jamaisconnue a été prononcée par des re-ligieux. » Le monde actuel traversecette crise. Cela nous rappelle qu’ilfaut renforcer l’importance que leSwami a donnée à l’éducation pourcultiver la paix, la tolérance et l’in-clusion. Sa création de la Rama-krishna Math et Mission où l’on estsupposé croire en théorie à l’uni-versalité de la religion mais aussi lapratiquer, fut l’une des plus gran-des contributions qu’il ait donnée àla race humaine en général et auxIndiens en particulier. En 2010, onrecensait 172 centres dont 42 dans19 pays en dehors de l’Inde. Ilexiste 1506 institutions d’ensei-gnement de divers types avec plusde 400 000 étudiants bénéficiantautant que possible de l’éducationtelle que Swamiji l’envisageait.Les idées de Vivekananda sur l’édu-cation morale et éthique avait plu-sieurs autres dimensions. Tout d’abord, on pouvait observersa précaution quant à la formationintellectuelle… « Des hommes irré-ligieux ont été produits à partir dela formation la plus intellectuelle.C’est l’un des maux de la civilisa-tion occidentale, l’éducation intel-lectuelle qui ne tient pas comptedu cœur. Cela produit des hommesdix fois plus égoïstes. » « Quand il ya conflit entre le cœur et le cer-veau, écoutons le cœur… C’est lecœur qui transporte vers un plan

supérieur, ce que ne peut jamaisatteindre l’intellect ; cela va au-delà de l’intellect et atteint ce quel’on désigne sous le nom d’inspira-tion », affirmait-il.Nous observons aujourd’hui dansune société dominée par le marchéque l’avidité pour le progrès maté-riel est sans limite. Il prévoyait déjàle phénomène il y a plus de 110 ansquand il disait : « L’intellect a étécultivé avec pour résultat que descentaines de sciences ont été dé-couvertes, qui ont eu pour effetque quelques-uns ont fait des es-claves du plus grand nombre –c’est tout le bien qui en a résulté.Des désirs artificiels ont été créés.Et chaque pauvre homme, qu’il aitou non de l’argent, désire satisfaireces besoins, et quand il n’y par-vient pas, il lutte et meurt au com-bat. »Dans le contexte d’aujourd’hui,nous pouvons interpréter son avisde manière globale comme nousl’observons. La déforestation, le ré-chauffement climatique, la pollu-tion de l’eau et de l’air sont desconséquences du développementindustriel pour répondre aux be-soins matériels rendant la vie surterre difficile. Le développement del’ingénierie génétique, la génomi-que, la biotechnologie et la bio in-formatique ont apporté avec leursbienfaits le problème du clonagegénétique, des mères porteuses etl’intrusion dans l’intimité. L’impactde l’éthique peut se mesurer dansla haute technologie, des domainescomme la biologie et la médecineainsi que les mystérieux capricesde l’informatique, un phénomènequi touche toutes les sphères etnotamment la vie privée. Si nousnégligeons de faire un lien entrel’éthique de base et le progrèstechnologique, nous entreronsdans une ère de « barbarisme au vi-sage humain ».Deuxièmement, il a insisté sur laleçon de son maître Sri Rama-krishna qui avait indiqué que « les

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religions du monde ne sont nicontradictoires, ni antagonistes. Cene sont que plusieurs phases d’unereligion éternelle… Que notre maî-tre mot alors soit acceptation etnon exclusion. Pas seulement tolé-rance car la soi-disant toléranceest souvent blasphème.. J’acceptetoutes les religions qui étaientdans le passé et les vénèrent tou-tes. Je vénère le Dieu de chacuned’entre elles sous quelque formequ’elle vénère Dieu… Je ferai nonseulement tout cela mais je garde-rai mon cœur ouvert à toutes cel-les qui viendront à l’avenir. » Nousnous souviendrons du message deson maître cité plus haut « Toutesles religions conduisent au mêmebut. » La religion devient la sciencede la spiritualité.Troisièmement, ses pensées comme :- Aider et non combattre- Assimilation et non destruction- Harmonie et paix et non dissen-

sion- Chacun doit assimiler l’esprit des

autres et préserver pourtant sonindividualité et se développer se-lon sa propre loi de développe-ment (…)

Swamiji nous alerte déjà sur le be-soin « d’apprendre à vivre ensem-ble », un des slogans de l’UNESCOpour le 21ème siècle.

4. Les pensées de Vivekananda surl’éducation des femmesLes femmes en Inde étaient lais-sées en arrière des hommes dans ledomaine de l’éducation à l’époquedu Swami. La situation s’est amé-liorée mais pas suffisamment pourqu’on ne s’en préoccupe pas, ouqu’on s’en désintéresse. Observantla situation de l’éducation desfemmes, Swamiji se lamentait quele pays du Vedanta où un seul etmême soi est présent dans tous lesêtres pouvait présenter autant dedifférences entre les hommes et lesfemmes. Il citait Manu qui procla-mait qu’il fallait soutenir et édu-quer les filles avec autant de soinet d’attention que les garçons. Il

observait aussi que les nationspourraient atteindre un statut plusélevé en respectant davantage lesfemmes. Celles qui ne le faisaientpas, ne pourraient jamais préten-dre s’élever. Il affirmait aussi quece n’était que dans les foyers où lesmères étaient éduquées et pieusesque de grands hommes naissaient.Pour promouvoir l’éducation desfemmes dans le pays, il eut l’idéesuivante. « J’ai dans l’esprit d’éduquer desbrahmacharins et brahmacharinis,les premiers feront éventuellementle vœu de sannyasa et essaierontd’apporter la lumière de l’éduca-

tion parmi les masses, de village envillage, à travers le pays tandis queles secondes feront la même choseparmi les femmes. Mais tout le tra-vail doit se faire dans le style denotre pays. Tout comme des cen-tres doivent être mis sur pied pourles hommes, des centres doiventêtre mis sur pied pour enseigneraux femmes… Les principes quicontribuent au développementd’un caractère idéal doivent êtreenseignés à l’aide de la sciencemoderne, et les étudiantes doiventêtre formées à la vie éthique etspirituelle. Nous devons veiller à cequ’elles deviennent des maitresses

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de maison idéale ensuite. Les en-fants de telles mères feront à leurtour des progrès dans les vertus quicaractérisent leurs mères.

Il insistait aussi sur la combinaisonentre les aspects spirituels et laïcsy compris les aptitudes de la viequotidienne. « La religion, les arts,la science, l’entretien de la maison,la cuisine, la couture, l’hygiène, lesrudiments de ces sujets doiventêtre enseignés à nos femmes…Mais ne leur apprendre que les ri-tes d’adoration ne sert à rien ; leuréducation doit leur ouvrir les yeuxsur toutes les matières (…)

Ne retrouve t’on pas dans le slogande l’UNESCO des traces de cettedéclaration : « Eduquez un homme,vous éduquez un individu ; édu-quez une femme, vous éduqueztoute une famille. »

La Ramakrishna Sarada Mission,établie en 1954, exclusivementpour les femmes et gérée par desfemmes, reflète les pensées deVivekananda sur l’éducation desfemmes. Elle organise des activitésphilanthropiques, culturelles etéducatives tant en Inde qu’àl’étranger. La mission dirige plu-sieurs écoles, écoles supérieures etcentres de formation profession-nelle pour les femmes. Des pro-grammes sont également mis enplace pour les filles des quartiersdéfavorisés. La Mission travaillenotamment dans les zones rurales.Ses activités suivent le message deSwamiji « Eduquer vos femmesd’abord puis laissez-les livrées à el-les-mêmes ; elles vous diront alorsquelles réformes leur sont néces-saires. » (…) Le message deVivekananda sur l’éducation desfemmes est encore plus importantaujourd’hui quand, au nom de lareligion, les femmes de certainesrégions du monde sont dépourvuesde l’accès à l’éducation et auxsoins, aux droits du travail et au-tres droits de l’homme fondamen-taux.

5. Les pensées de Vivekananda surl’éducation des masses(…) « Mon cœur souffre en pensantà la condition des pauvres et desclasses inférieures en Inde, se la-mentait Vivekananda. « Faire de lapolitique ne procure aucun résultattant que les masses en Inde nesont pas davantage éduquées, biennourries et bien soignées ». Alorsqu’aujourd’hui les experts du pro-

grès essaient de démontrer la cor-relation qui existe entre le progrèséconomique et éducatif, Swamijipercevait « Une nation a progresséproportionnellement à la manièredont l’éducation et l’intelligence serépandent parmi les masses. » Il pro-cura également des moyens pourparvenir à éduquer les masses, lespauvres. Premièrement, il fit unesuggestion pédagogique pour leur

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faire prendre conscience commePaula Freire le fera 60 ans plustard. « Donnez-leur des idées », di-sait-il, « c’est la seule aide dont ilsont besoin, le reste suivra. »Deuxièmement, il suggéra quel’instruction pour les masses de-vrait se faire dans la langue mater-nelle. « Les idées doivent donc êtreenseignées dans la langue du peu-ple. » Troisièmement, il prescrivitd’instiller une culture de l’appren-tissage pour soutenir l’éducationque le peuple reçoit. Quatrième-ment, il conseilla d’enseigner desconnaissances de la vie, le com-merce, l’agriculture, etc. Cinquiè-mement, il mit en garde : éduquern’est pas suffisant, un enfant pau-vre préfèrera travailler pour aiderses parents démunis plutôt qu’étu-dier. Il suggéra aux sannyasins des’organiser comme professeurs desujets laïcs en plus de la religion etde répandre l’éducation porte àporte.

6. L’idée de Vivekananda sur l’in-terface entre science et religion.La contribution spirituelle deSwamiji est bien connue. Mais onsait peu de choses sur sa philoso-phie scientifique. Elle nous fut ré-vélée à travers une conversationqu’il eut avec l’industriel philan-thrope Jamshedji Tata en 1893 du-rant son séjour à Chicago. Commele rapporte le Président de laRépublique de l’époque, Dr. A.P.J.Kalam, dans un discours lors del’inauguration du VivekanandaInstitute of Value Education andCulture à Porbandar le 12 jan-vier 2006, « Swamiji demanda àJamshedji pour quelle mission ilvoyageait. Jamshedji dit qu’il vou-lait apporter l’industrie de l’acieren Inde. Swami Vivekananda le bé-nit. Il lui suggéra que la technolo-gie de l’acier avait deux compo-sants, l’un étant la science del’acier, l’autre la technologie de fa-brication. Ce que vous pouvez ap-porter dans ce pays au niveau de latechnologie matérielle, vous devrezbâtir la science matérielle dans le

pays. Jamshedji y repensa à main-tes reprises et prit une décision. Iltraversa l’Océan Atlantique, parlaaux Américains et rapporta latechnologie de fabrication del’acier. Et Tata Steel fut établi àJamshedpur. » L’intérêt de Viveka-nanda pour le progrès scientifiqueet technique de l’Inde continua àtravers Tata. L’Indian Institute of Science futinauguré à Bangalore en 1909.Swami Vivekananda eut la visiond’une Université à Belur Math quiaujourd’hui est une réalité. Lascience et la spiritualité devraientêtre intégrées dans cette univer-sité. La School of MathematicalSciences et la School of IndianHeritage sont en cours deconstruction côté à côte pour faci-liter l’intégration. (…) Il est intéressant de noter pourconclure que les quatre piliers del’éducation fixés par la Commis-sion Internationale sur l’Educationpour le 21ème siècle, présidée parJacques Delors, dans son Rapport àl’Unesco, à savoir « Apprendre poursavoir », « Apprendre à faire », « Apprendre à vivre ensemble etApprendre à vivre avec les autres »et « Apprendre à être » convergentavec les pensées de Vivekanandasur l’éducation. « Apprendre à savoir présupposeapprendre à apprendre, en faisantappel au pouvoir de concentration,de mémoire et de pensée ».Swamiji disait que la « concentra-tion est l’essence de toute connais-sance ; rien ne peut être fait sanselle ». « Apprendre à savoir et ap-prendre à faire sont dans une cer-taine mesure indissociables maisapprendre à faire est plus étroite-ment lié à la question de la forma-tion professionnelle ». Swamiji di-sait : « Ce serait mieux si les gensrecevaient une petite éducationtechnique pour qu’ils puissenttrouver du travail et gagner leurvie… »Au sujet d’« apprendre à vivre en-semble et apprendre à vivre avec

les autres », la Commission dit « Latache de l’éducation est d’ensei-gner, à un moment, la diversité dela race humaine et la prise deconscience des similarités entre leshumains et leur interdépendance. »Swamiji disait : « Chacun doit assi-miler l’esprit des autres et préser-ver pourtant son individualité etgrandir selon son propre mode dedéveloppement. » « Apprendre àêtre » , pour la Commission, il s’agitdu but du développement, à savoirla réalisation complète de l’hom-me ». Swamiji disait : « C’est l’édu-cation qui fait l’homme que nousvoulons partout ».La contribution de Vivekananda entant que fondateur de la Rama-krishna Mission a été reconnuetout d’abord par le DirecteurGénéral de l’Unesco en 1993. Unemention honoraire du Prix del’Unesco Madanjeet Singh pour laPromotion de la Tolérance et de laNon-Violence a été attribuée en2002 à l’organisation de Viveka-nanda pour « ses activités conti-nues en faveur de la paix et dubonheur parmi les hommes quel-que soit leur caste ou leurcroyance religieuse. »Le monde d’aujourd’hui fait face àd’importants défis : la crise de l’en-vironnement et les désastres natu-rels qui en découlent, le fanatismereligieux et l’intolérance, la vio-lence et le terrorisme qui en dé-coulent, le consumérisme non ré-gulé et ce qui en découle, l’avidité,la corruption, la crise économiqueet l’inégalité accrue des chances, lademande des peuples des droits del’homme fondamentaux, la paix etla démocratie. Etant donné que laRamakrishna Mission s’attaqueaux mêmes problèmes, l’UNESCOdoit établir des relations officiellesavec la Ramakrishna Mission avecun statut consultatif en tantqu’Organisation Non Gouverne-mentale pour construire un mondemeilleur. ❑

Bikas C. Sanyal Traduction Viviane Tourtet

REVISITER LES IDÉES SUR L’ÉDUCATION DE SWAMI VIVEKANANDA

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INTERVIEW

INTERVIEW DE GIRDHARI MAHARAJ

Guruji, vous êtes l’un des grandsmaîtres du style de danse Kathak,danse à l’origine dévotionnelle,puis danse de divertissement à lacour des souverains moghols.Trois écoles (Jaipur, Lucknow etBénarès) ont fixé les règles de cestyle de danse. Vous êtes vous-même héritier de la tradition dedanse Kathak de la Gharana deJaipur et avez créé votre propreécole, la Kathak Kendra de Jaipur.Qu’est-ce qui différencie les troisgrandes écoles de Kathak etpourquoi avez-vous créé votrepropre école ?La danse Kathak connaît trois dif-férents courants ou styles appelés « Gharanas », la Jaipur Gharana, laLucknow Gharana et la BenarasGharana.Les danseurs de la Jaipur Gharanasont reconnus pour avoir un jeu depieds complexe et puissant, de ri-ches constructions rythmiquesdans leur danse, des pirouettes ra-pides et nombreuses et enfin uneforte énergie et un dynamisme dansleur danse. La danse de la Jaipur

Gharana est considérée commeétant la plus énergétique compara-tivement aux autres courants.La Lucknow Gharana est reconnuepour la grâce et la souplesse de sesmouvements. C’est un style em-preint d’une grande élégance etmarqué par un rythme très lent.La Benaras Gharana est surtoutconnue pour les syllabes particu-lières des danseurs qui sont diffé-rentes de celles utilisées pour letabla ou le pakhawaj. Ce style estégalement plus orienté vers desthèmes spirituels.Cependant, de nos jours, chaquestyle tend à combiner toutes cesdifférentes tendances.Depuis huit générations, notre fa-mille est au Rajasthan et de pèreen fils, nous nous transmettonsl’art de la danse Kathak du style deJaipur. Dans le passé, nous avonssouvent offert nos services à lacour du Maharaja que cela soitpour des concerts de musique oudes prestations de danse.Mon plus profond désir était detransmettre ce que j’avais reçu etj’y ai consacré ma vie entière ! Celafait 45 ans que j’enseigne la musi-que et la danse. J’ai enseigné auCentre national de Danse Kathak

(Jaipur Kathak Kendra), au Rajas-than School of Art, et finalementen 1995 j’ai décidé de créer uneassociation qui aurait pour butd’ouvrir différentes écoles deKathak au Rajasthan. Je lui aidonné le nom de mon père ShriLaxmi Narayan Nrityashram. Nousavons ainsi créé une école Gurukul.

Nous savons que parallèlement àla danse, vous maîtrisez égale-ment l’art du théâtre, de la poé-sie, des percussions, du chant.Cela confère t’il à votre enseigne-ment une spécificité ?Mon père était un artiste complet,il était un merveilleux danseurmais aussi un excellent musicien,poète et chanteur. J’ai juste essayéde suivre ses pas ! La danse Kathak est vraiment « unedanse du rythme », le danseur doitparfaitement comprendre, suivre,jouer avec les percussions. Il estdonc essentiel pour être danseurd’apprendre le tabla, l’harmoniumet quelques notions de pakhawaj.Plus le danseur aura un bon niveauen musique, plus son jeu sera bon.J’enseigne donc tout cela à mesétudiants. Je les encourage aussi à s’ouvrir au sens poétique afin

Le Gurukul de Jaipur

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de mieux comprendre commenttransmettre l’émotion d’une phrasepoétique et donc au final de toutune danse. Le théâtre est égale-ment très important pour le dan-seur, il doit savoir exprimer cequ’on appelle l’ « abhinaya », c’est-à-dire toutes les modalités d’ex-pression où sont comprises les « navrasa », les neuf expressionsfondamentales.Pour moi, un danseur de Kathakreste incomplet sans l’apprentis-sage de la musique et du théâtre.

A quand remonte votre premièrerencontre avec le public fran-çais ? Le public français d’au-jourd’hui est-il le même que celuidevant lequel vous vous êtes pro-duit au début ?La première fois que je suis venuà Paris, c’était sur l’invitationd’Ariane Mnouchkine pour sonspectacle « L’Inde, de père en fils, demère en fille » en 1993.Ce fut une merveilleuse expériencede rencontrer un public si cultivéet intelligent. Cela reste une trèsbelle expérience. J’ai été très tou-ché par le respect que le publicfrançais a témoigné aux artistes.J’ai trouvé que le public françaisavait une riche connaissance desautres cultures et ce fut formidablede voir l’enthousiasme avec lequelil souhaitait toujours en apprendredavantage.Ma dernière venue en France futpour animer un stage de danseKathak avec ARTA. J’ai de nouveauretrouvé cet enthousiasme cheztous les participants du stage etune envie de développer leur sensde l’art quelque soit leur âge.

Comment expliquez-vous la pré-éminence de certains styles dedanse en France comme parexemple, le Bharata Natyam ?Le Bharata Natyam est la danseclassique du sud de l’Inde. C’estune danse dévotionnelle et son as-pect sacré a su traverser les âgesjusqu’à maintenant.

La majorité des Indiens venus s’ins-taller en France sont originaires dusud de l’Inde, on compte aussibeaucoup de Sri Lankais. Le Bha-rata Natyam fait partie de l’héri-tage culturel et il est tout à faitnormal que les enfants apprennentcette danse dès leur plus jeune âgemême s’ils n’en font pas une prati-que professionnelle plus tard. C’estune tradition qui se perpétue ainsi.Il est donc normal de retrouver uneFrance un essor important du Bha-rata Natyam.

Quelle est la place aujourd’hui duKathak en France ?Le Kathak est l’une des dansesclassiques de l’Inde.De nombreux danseurs de Kathakse sont produits sur des scènesétrangères et ont montré toute laparticularité de cette danse dansson énergie et sa rythmique. Beaucoup de familles aujourd’huireconnaissent l’importance decette danse et encouragent leursenfants à commencer dès le plusjeune âge.Je dois aussi dire que le cinéma in-dien a aussi contribué à faireconnaître le Kathak en montrantsouvent des scènes de danseKathak, ceci a rendu le publicétranger plus sensible à cettedanse.

Vous vous êtes beaucoup produità l’étranger. Quel est, selon vous,le public le plus sensible au styleKathak et à quoi cela tient-il ?J’ai dansé devant des publics trèsdifférents. Partout où j’ai été ac-cueilli, en tant qu’artiste j’ai tou-jours aimé le sens de l’art présentdans ces différents pays, mais jedois dire, sans exagérer, que le pu-blic français m’a particulièrementtouché pour le respect qu’il a desdifférentes formes d’art et l’accep-tation totale de celles-ci. Le publicfrançais sait ce qu’un artiste at-tend et il lui donne de tout soncœur.

Quelle est votre production pré-férée ?C’est une question difficile !Comment pourriez-vous dire quelest votre enfant préféré ? Je n’aipas de préférences, elles sont tou-tes aussi proches les unes que lesautres de mon cœur.

Guruji, vous êtes engagé dansd’autres projets. Pouvez-vousnous parler de votre projet Triwatvillage ? Comment est née l’idéede ce projet ?C’est notre futur projet. L’idée estd’ouvrir une école dans le Villagede Biharipura à 50 km de Jaipur

INTERVIEW DE GIRDHARI MAHARAJ

Stagiaires françaises

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INTERVIEW DE GIRDHARI MAHARAJ

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pour tous ceux qui voudraient ap-prendre le Kathak de manière in-tensive et devenir professionnels.Pour apprendre profondémentquelque chose, on a toujours be-soin de s’y consacrer entièrement.Vivre dans une atmosphère totale-ment imprégnée de musique et dedanse du matin au soir permet dedévelopper profondément le sensde l’art. Au final c’est plus qu’unapprentissage du Kathak, c’est unemanière de vivre avec.La musique, le chant et la danseseront enseignés par des profes-seurs hautement qualifiés.L’école sera ouverte à tous, sansdifférenciation de castes bien sûr,et en particulier aux jeunes sansmoyens financiers dans l’espoir deleur donner au travers des prati-ques artistiques un chemin de vie,le désir du partage et une recon-naissance sociale.Nous souhaitons aussi accueillir lesartistes étrangers qui désirent ap-prendre le Kathak et faire de notreécole un lieu de partage artistique.Nous pourrions ainsi créer ensem-ble des productions basées sur cetéchange. Partant de cette idée, mon filsKamal Kant qui dirige l’associationTriwat en France, organise aveccelle-ci des voyages de trois se-maines avec ses élèves au sein denotre école Gurukul à Jaipur.Pendant ce voyage nous essayonsde montrer avec quelle discipline ilest nécessaire d’appréhender cetart. Les étudiants apprennent leyoga le matin, ils pratiquent ladanse quatre heures l’après midi etpeuvent avoir accès à n’importequel enseignement d’un instru-

ment de musique. Ils sont totale-ment immergés dans notre familleet peuvent se consacrer entière-ment à l’apprentissage de l’art.

Parlez-nous de cet autre projetqui vous tient à cœur, Gurukul ?Notre association à Jaipur ShriLaxmi Narayan Nrityashram Sans-tha (SLNNS) a créé une école dedanse Kathak nommée Gurukul.Nous voulons ainsi transmettre no-tre savoir à tous ceux qui ont ledésir d’apprendre y compris lesplus défavorisés qui bénéficientgracieusement de l’enseignement.De nombreux élèves sont sortis denotre école et se produisent main-tenant partout en Inde et sur desscènes internationales. Ils ensei-gnent également le Kathak dansdes institutions gouvernementalesou bien à l’étranger comme auxEtats-Unis, au Canada, en France.Mon fils Kamal enseigne le Kathakdepuis de nombreuses années enFrance avec son épouse Megha,une de nos brillantes élèves.

Votre fils Kamal Kant s’est ins-tallé en France. N’auriez-vous paspréféré qu’il reste près de vous enInde ?J’aurais préféré bien sûr qu’il resteà mes côtés mais je suis très fier delui. Je suis très heureux qu’il trans-mette cet art hors de nos frontières

avec autant de détermination et jel’encouragerai toujours en ce sens.Je reviens de nouveau cette annéeen France pour donner un stage or-ganisé par Triwat et je suis tou-jours très heureux d’enseigner àdes personnes qui n’ont pas lamême culture que moi et de voirqu’au final nous nous retrouvonstoujours au sein de l’art.

Quelle évolution pour le Kathaken France ? Le Kathak prend de plus en plusd’ampleur en France. Comme je l’aidit, de nombreux jeunes danseursse produisent à l’étranger et doncen France également. Ils partici-pent à des créations mêlant Kathaket danse contemporaine ou fla-menco ou encore hip-hop. C’estune occasion pour le public fran-çais de découvrir le Kathak.En parallèle, de plus en plus decours de Kathak s’ouvrent enFrance. Je sais que l’école de monfils, Triwat, a de plus en plus d’élè-ves chaque année. Je pense que leKathak va prendre de l’ampleur enFrance dans les années à venir, entout cas je le souhaite ! ❑

Triwat AssociationKamal Kant (Artistic director)

6, rue Chappe, 75018 Paris, FRANCE Tel: 0033 (0)616 89 27 46 (Mobil)

E-mail : [email protected]èves du Gurukul de Jaipur

Girdhari Maharaj et son fils Kamal Kant aux tablas

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A vos paniers ! Les Nouvelles del’Inde vous accompagnent au mar-ché. Les stars et les nectars del’Ayurveda vous y attendent déjà.C’est pour globaliser que nous ti-trons sur le marché. Les quelqueslignes qui suivent concernent éga-lement les rayons du supermarchéde la ville ou des commerçants duquartier, dont les produits sontfrais pour la plupart.Avant d’établir votre liste de com-missions, plusieurs considérationsméritent un bref rappel. Les repas. Votre petit déjeuner doitêtre suffisamment nourrissantmais sans excès aucun, le déjeunersera votre repas principal dans lajournée, et votre dîner sera plus lé-ger, si possible sans viande, sanspoisson et sans laitage pour que ladigestion n’altère pas la qualité dusommeil nocturne. Veillez à la ré-gularité de l’horaire de vos repas. La composition de vos menus.Selon l’Ayurveda, un menu équili-bré doit comporter un peu de tout.Il est recommandé, cependant, dene pas mélanger ni multiplier lesprotéines animales lors du mêmerepas, car elles sont souvent in-compatibles : si par exemple desœufs sont au menu, ni poisson niviande ne doivent suivre. Prévoyezdes légumes à chaque repas, ainsique des épices facilitant la diges-tion. Pas de fromages au repas dusoir : ils fermentent et la digestions’en ressent.Les fruits que vous achèterez doi-vent être consommés entre les re-pas : songez-y lorsque vous leschoisirez, il faut pouvoir les mettredans votre poche ou dans votre sa-coche si vous partez travailler ou sivous êtes en vadrouille. Bien en-tendu, des fruits de saison s’impo-

sent, pour respecter les lois de lanature.Mangez frais ! Autant que possiblen’ingérez que des aliments frais etde saison. Ne faites pas de coursestrop longtemps à l’avance, les ali-ments ne peuvent que se détérioreret perdre leurs vitamines si voustardez à les consommer.Quelques mots sur les viandes. Onapproche là d’un sujet qui fâche unpeu : l’Ayurveda n’est guère fan, nispirituellement, ni côté santé.Amoureux de la côte de bœuf oude la charcuterie, espacez vosélans, car les calories carnées sontassez difficiles à assimiler par nosorganismes. Elles créent de mau-vaises graisses et multiplient lestoxines. Or chacun sait que lestoxines, selon l’Ayurveda, s’em-pressent de rejoindre nos pointsfaibles, créant lentement mais sû-rement les conditions de la mala-die. Privilégiez les viandes maigres(poulet, dinde), et encore, de façonnon quotidienne.Les poissons sont moins gras etdonc plus faciles à assimiler. Les

plus gras (thon, saumon, sardineet maquereau) sont de toute façonplus maigres que les viandes lesplus maigres. A ne pas oublier !Il est temps de vous emparer devotre cabas et de claquer la portederrière vous. L’heure est désor-mais venue de partir au marché.Quelle sorte de panier avez-vousemporté ?Ne comptez pas sur nous pour vousréciter machinalement un annuairedes fruits et légumes, des épices,des poissons ou des viandes : unnuméro entier des Nouvelles del’Inde n’y suffirait pas. Il s’agit plu-tôt de vous indiquer ici les recom-mandations ayurvédiques de basepour favoriser la santé.Les épices. Ah les épices ! Pargourmandise pure, commençonsnos courses en cherchant ces divi-nes saveurs. Moi, ma marotte, monchouchou, ma première quête àl’étal, c’est le curcuma. Je sautedessus derechef quand les présen-toirs proposent ces petites racinesorangées, ou alors, je l’utilise enpoudre, l’intégrant allègrement à la

AYURVEDAVotre santé commence au marché

AUTRES FACETTES DE L’INDE

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Pastèques

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plupart de mes aliments. Et je melèche les babines quand du painjaune au curcuma agrémente monpetit déjeuner. Je ressens une af-fection profonde pour le curcumadepuis qu’il a fait partie de monparcours initiatique en Ayurveda.Je découvrais le traitement nomménasya,, stimulation de toutes lesvoies ORL, quand le thérapeute m’afait respirer dans une louche eninox une poudre orange pétillante :c’était une fumigation de curcumagrillé. Mes sinus s’en souviennentavec émotion. Ce fut un pétille-ment instantané pour mes papilles,un feu d’artifice dans mes cloisonsnasales, une explosion de joie.L’épice m’a immédiatement con-quis, et mes terribles sinusites, jetouche du bois, ont disparu.Le curcuma est une star del’Ayurveda : ce « cousin » du gin-gembre est présent dans de nom-breux traitements. Il présente uncaractère hautement antioxydantet anti-inflammatoire. Cela luivaut d’intervenir pour protéger lapeau et les articulations, de favo-riser le renouvellement des cellu-les, de diminuer les problèmes di-gestifs et de fortifier le systèmeimmunitaire. Mieux, il prévient lecancer, et ralentit le processus dela maladie d’Alzheimer. Avouezqu’on a tout intérêt à en saupou-

drer sa salade, son riz ou ses pâtes.D’autant qu’associé au poivre noirfraîchement moulu, le curcumavous soutiendra avec plus d’effica-cité encore !Le gingembre mérite amplement,lui aussi, d’être un invité perma-nent dans vos mets. Longtemps, iln’a eu dans les contrées occidenta-les qu’une réputation aphrodisia-que. Non injustifiée d’ailleurs. Maisbien incomplète ! Car le gingembrereprésente une félicité pour amé-liorer la digestion. Ceux qui souf-

frent de migraines ou subissent lemal de mer (en fait, le mal destransports en général), ceux quiont du cholestérol ou qui ont dumal à supporter une chimiothéra-pie, celles dont la grossesse est dé-licate, le gingembre en racinesleur tend ses bras potelés. Et lescardiaques le remercieront de puri-fier et fluidifier le sang. Consom-mez-le en poudre ou confit si songoût naturel vous déroute au pre-mier abord. A l’inverse, vousconstaterez rapidement que dugingembre frais dans votre soupe,votre plat de poisson ou votre sa-lade fortifie sensiblement votre to-nus. Son prix modéré achèvera devous convaincre.

L’Ayurveda vous recommande lesafran quand il s’agit d’éloigner lessymptômes de déprime, la vanillesi vous gérez avec peine les excèsde stress, le cumin pour combattreles ballonnements, la cardamomeen cas de soucis dentaires, la can-nelle et les clous de girofle si vossinus ou votre gorge vous importu-nent l’hiver, enfin le poivre noir(ainsi que le piment) pour dissou-dre les graisses.

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Le riz constituera une bonne basede votre alimentation. Les précep-tes ayurvédiques soulignent lesqualités du riz rouge. « Le riz « nouveau » (moins de six mois) fa-vorise la stabilité de kapha, tandisque le riz plus ancien fortifie lespersonnes dont le feu digestif estau plus bas » souligne le DocteurSunanda Ranade dans la « bible »indienne Ayurvedic nutrition andcooking. Le monde entier connaîtaujourd’hui le riz basmati. Sonmérite est d’égale influence surVata, Pitta et Kapha. Il est facile àdigérer, très nutritif pour tous lestissus. L’un des traitements ayurvé-diques les plus appréciés est unmassage au riz au lait chaud quifortifie la peau et la rend plus lisse.

Autre fondement de l’Ayurveda, leghee (beurre clarifié) rejoindra vo-luptueusement chacun de vosplats. Son utilisation s’accroît enInde à mesure que l’on remontevers le Nord, au point de devenirsouvent systématique dans lescampagnes du Rajasthan. Le gheefavorise le feu digestif, nourrit lapeau, et développe surtout labonne santé cérébrale et la mé-moire. De nombreux massagesayurvédiques se font au ghee lon-guement mélangé à de l’eau cui-vrée. Cette préparation vaut bien

des produits cosmétiques autre-ment plus sophistiqués et coûteux.Préparer le ghee est un jeu d’en-fant. On liquéfie du beurre à feudoux, et un sifflement se fait en-tendre. Une vingtaine de minutesplus tard, le sifflement disparaît etla coloration vire au brun. Laissezrefroidir à température ambianteet filtrez. Votre ghee est prêt !Allez, on achète du beurre !

Au chapitre des légumes, privilé-giez les légumes verts et les légu-mes amers. Ils seront les garantsd’une bonne santé. Sa Majesté l’es-tomac et son compère le foie bon-diront de joie en accueillant no-tamment du fenouil cru, du radisnoir, des haricots verts, des endi-ves, des feuilles d’épinard et decoriandre. La chasse aux toxines, àces mots, sera clairement ouverte :les désordres intestinaux et con-cernant l’estomac s’estomperont.Pitta (l’énergie du feu) se rééquili-brera. Les légumes peuvent êtreconsommés sans modération.Fuyez tout de même la peau depoivron, très indigeste, de mêmeque les tomates si Pitta est dés-équilibré. Les fruits. Précipitez-vous sur lescitrons ! L’Ayurveda les apprécie auplus haut point. Ils ont un effetbienfaisant sur les trois doshas.Leur action digestive est formida-ble : contrairement aux oranges ouaux pamplemousses, les citrons nesont plus acides dans l’estomacmais basiques. Ils font merveille

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pour apaiser, nettoyer et purifierles cellules du système digestif eturinaire.La pastèque révèle bien des vertussous un angle ayurvédique. Ses ca-pacités désaltérantes diminuent lesfièvres. La pastèque accompagnevolontiers tous les régimes min-ceur, elle prévient les cancers de laprostate, soulage plusieurs aller-gies, et favorise la vision.Les pommes excellent s’il s’agitd’éradiquer diarrhées et maux in-testinaux, de même que les bana-nes (qui, elles, sont à éviter en casde refroidissement). Le raisin estnutritif, diurétique, antiacide et re-générant. Tout aussi nutritives sontles figues, au pouvoir laxatif re-commandé quand point la consti-pation. Mangues et papayes ontde bonnes capacités digestives etsont recherchées pour leurs vita-mines C et A. L’ananas est égale-ment très riche et souvent salva-teur en cas d’hémorroïdes.Si vous m’en permettez la sugges-tion, ne quittez pas le marché sansavoir rendu visite à l’apiculteur deservice. Le miel (je devrais écrire « Les miels » tant les variétés sontnombreuses) a des qualités médici-nales avantageuses. Outre ses ver-tus gustatives appréciées par tousles bambins, c’est un excellent re-constituant pour la peau et les

bronches notamment. En cas deblessures ou brûlures accidentelles,appliquez immédiatement unecouche de miel sur la surface depeau concernée. Les maux degorge et la toux seront atténuésdans la plupart des cas par unecuillerée de miel additionnée detrois pincées de poivre noir et pardu clou de girofle réduit en poudre.Même l’obésité bénéficie des bien-faits du miel, pris en tasses d’eauchaude additionnée d’une cuilleréede miel et d’un demi-citron, cha-que matin pendant trois mois.N’hésitez pas à vous procurer uneou deux plaques de chocolat noir.Un carré de chocolat (et un seul !Je vous ai à l’œil, les accros au ca-

cao) au petit déjeuner vous appor-tera une dose intéressante de ma-gnésium. Et s’il reste une placedans votre cabas, ajoutez un litred’huile de sésame, pour les appli-cations quotidiennes sur le corps.Vous en aviez déjà ? Qu’à cela netienne, vous offrirez la bouteille àdes parents ou à des amis, ça dimi-nuera leur arthrose.Conclusion : Voilà, vos courses sontfaites. Faites-en bon usage.N’oubliez pas de boire votre verred’eau chaude à jeun chaque matin.Mâchez consciencieusement lanourriture. Proscrivez la télé pen-dant les repas. Fuyez les contrarié-tés à table. Si vous combinez vosemplettes bien sélectionnées, vosmenus équilibrés et votre hygiènede vie buccale, vous prendrez leplus grand soin de votre systèmedigestif. Ama, qui fructifie en ac-cumulant les déchets digestifs nonassimilés et non évacués, ne vien-dra pas vous pourrir la vie avec sestoxines vicieuses qui, à la longue,créent les maladies. Ainsi votre feudigestif restera-t-il en pleineforme. Tous vos proches admire-ront votre bonne mine et votre vi-talité. A vous de jouer ! ❑

Eric BHATAyurveda et réflexologie

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Dosa (crêpe de riz) servie avec une tasse de ghee (beurre clarifié)au Mavalli Tiffin Room à Bangalore

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Le bois travailléLa tradition du bois sculpté existeen Inde depuis une époque reculée.Les premiers temples sculptés surbois témoignent déjà de cet art.Les temples de bois existent encoreaujourd’hui en Himachal Pradeshet en Uttar Pradesh. En Inde, cha-que région a mis au point son pro-pre style de sculpture influencé parles traditions locales et les variétésde bois. Des formes populaires detravail du bois incluent des jouets,des marionnettes, des objets reli-gieux et des gravures.Le Nord de l’Inde possède une tra-dition des portes en bois sculptéavec des motifs complexes, des in-crustations de laiton et du treillagepour les fenêtres.L’Assam avec ses vastes forêts aune riche tradition de la sculpturesur bois. La plupart des lieux deculte comporte de grandes sculp-tures de figures mythiques commedes personnages mi-homme, mi-animal, Garuda, Hanuman et lelion.Au West Bengal, les maisons en ar-gile comportent de gros piliers enbois avec des chapiteaux auxsculptures complexes.Au Kashmir, les maisons sont tapis-sées de bois avec des plafonds aux

motifs géométriques et des fenê-tres en treillis réalisées avec desmorceaux d’un bois connu locale-ment sous le nom de Pinjara. L’Etatproduit également des meubles,des paravents, des boîtes et desbols, la plupart fabriqués avec dubois de noisetier que l’on trouve enabondance. Des panneaux de boisdécoratifs sur les plafonds et lespiliers sont appelés Khatamband.Ahmedabad au Gujarat possèdequelques-unes des plus bellessculptures ornementales sur lesbalcons des maisons anciennes.Sankheda est un centre importantpour les meubles laqués. La surfaceest peinte avec des motifs sur unfond laqué. Ceci est utilisé pourdonner un effet argenté. Des co-lonnes de lit, des berceaux et desjouets pour les enfants sont égale-ment fabriqués ici. Surat est connupour son travail de marqueterieque l’on désigne également sous lenom de Sadeli.Les poupées en bois de Tanjore auTamil Nadu font partie des rituelsdans les temples qui comportentégalement des piliers en boissculptés.En Andhra Pradesh, les poupéesrouges de Tirupathi sont venduesdans le complexe du temple.Le Kerala possède l’une des plus ri-ches traditions de la gravure surbois. La plupart des foyers tradi-tionnels ont un temple familialsculpté. Les sculpteurs sur bois duKerala font également des merveil-les avec le bois de santal et le boisde rose.Au Punjab, les vieilles maisons ontdes portes et des fenêtres sculp-tées. Les sculptures sur bois et lesincrustations sont maintenant pra-tiquées à Hoshiarpur. Jalandhar estspécialisé dans les meubles laqués. En Uttar Pradesh, Saharanpur estun centre important de la sculp-ture sur bois. On y trouve des para-

vents et des cloisons avec desmotifs sculptés et des incrusta-tions d’ivoire avec de minusculesdétails. Le Manipur est un centre impor-tant pour le Tarkashi, travail réaliséavec du fil de métal sur les meu-bles.Le Karnataka est spécialisé, lui,dans les sculptures sur bois de san-tal. De grandes boites couvertes descènes mythologiques sont un im-portant produit de Mysore, Kumtaet Sagar. Dans le sud Kanara, ontrouve des représentations en boissculpté du Bouddha grandeur na-ture. Mysore possède une formecomplexe d’incrustation d’ivoiresur bois que l’on trouve sur les pla-fonds et les portes du Palais deMysore.En Orissa, la principale divinité ducélèbre temple de Puri dédié auSeigneur Jagannath est représen-tée en bois. Un nombre de masquesen bois sont également fabriquéspour la traditionelle processionSahi Jatra.Le Nagaland a la tradition de fabri-quer des statues ainsi que des pi-liers commémoratifs en bois.

L’ART ET L’ARTISANAT (suite et fin)

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L’ART ET L’ARTISANAT

Les gravures sur pierreL’art de la gravure sur pierre s’estdéveloppé en Inde, un peu plustard que la sculpture sur bois.Depuis les gravures incrustées demarbre d’onyx noir à la pierre desavon joliment treillissée, l’attraitde la pierre a été éternel. Les diri-geants hindous comme musulmansde l’Inde ont servi de mécènes àcet art. L’art de l’Uttar Pradesh aatteint des sommets artistiquesd’excellence durant la période mo-ghole quand le Taj Mahal futconstruit.La maîtrise de l’artisan sur la pierreest vraiment visible dans l’archi-tecture et les sculptures que l’ontrouve dans les temples de Khaju-raho. Les gravures complexes àSanchi comptent parmi les plusbelles que l’on trouve à travers lemonde. Bodh Gaya, lieu de pèleri-nage pour les Bouddhistes, a éga-lement une tradition ancienne dela gravure sur pierre.Rien ne symbolise mieux le géniede Varanasi et Agra que leurs gra-vures sur pierre. Depuis les chefs-d’œuvre architecturaux complexes,les poteries en grès parfaitementciselées aux dessus de tables avecdes incrustations, chaque objet estune œuvre d’art exclusive. Pendantdes siècles, Mathura et Varanasisont restées au cœur du progrès. Au 3ème siècle avant J.-C., la courimpériale d’Ashoka a largementencouragé la sculpture sur pierre.Les stupas et les temples rupestresde cette époque figurent sansdoute parmi les structures en pier-re les plus anciennes. Le grès rougede Chunar a été abondamment uti-lisé dans les sculptures en pierrequi ont été trouvées lors des fouil-les dans la région de Mathura etAgra qui remontent à l’époqueMaurya.Les anciens sculpteurs étaient gui-dés par le Shilpa Shastra qui fixaitpour eux les règles. La divinitéprincipale était sculptée par desspécialistes qui connaissaient lespropriétés des différentes pierres,

leur grain ainsi que les proportionsrequises pour la sculpture.Sculpter la divinité était considérécomme un acte d’adoration et unrituel sacré. Des temples de pierresont construits même aujourd’huiet les Sthapathis du Tamil Naduainsi que les Somapuras du Gujeratet du Rajasthan sont souvent de-mandés à travers le pays.Agra est célèbre pour ses œuvresen marbre. De nombreuses piècescomme des fenêtres à croisillons,des cadres de miroir, des chapi-teaux sculptés, des dais, des pen-dentifs et des travaux de filigrane y

sont sculptés. Les artisans sontconnus pour leurs œuvres d’incrus-tation. Le Rajasthan maintient uneriche tradition de sculpture surpierre même dans les simples bâti-ments domestiques. Les cadres deporte sont communément bâtisavec pierres rouges. Les fenêtresprésentent des croisillons de pierreet même le cadre des métiers à tis-ser est réalisé avec des pierres gra-vées. Jaipur est l’un des centres lesplus importants où une grandecommunauté de graveurs surpierre sculptent des divinités enmarbre.

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L’ART ET L’ARTISANAT

La terre cuite La terre cuite est une autre expres-sion de l’art indien présenté à tra-vers l’argile. La poterie et la poterie(de terre) sont distinctement utili-taires et souvent décoratives tan-dis que la porcelaine et la poteried’atelier relèvent du domaine del’art. La terre cuite est également utili-sée pour les offrandes aux nom-breux dieux du panthéon hindou. Ils’ensuit que chaque région a unmotif, un contenu et une formedistincts. Le Bengale possède leplus large éventail des plus beauxspécimens de panneaux de templeen terre cuite. Même dans le sudde l’Inde, de nombreuses offrandesde chevaux et d’éléphants en terrecuite sont faites à une divinité ap-pelée Aiyanar qui, dit-on, les che-vaucherait.Un symbolisme mystérieux entouregénéralement la taille et la formede chaque pièce. Par exemple, lors-que le cheval est grand, le cavalierest comparativement petit. L’expli-cation est que le cheval est d’es-sence divine alors que le cavaliern’est qu’une représentation hu-maine.Le West Bengal possède sans doutela plus belle tradition de terrecuite. La plupart de ses figurinesont une connotation rituelle. Lecheval Bankura est célèbre. Hau-tement décoré, il est réalisé à par-tir d’une riche argile rouge. Quel-ques-unes des plus belles terrescuites peuvent se trouver à Mur-

shidabad, Birbhum, Jessore, Hoo-ghly et Digha. Le style est essen-tiellement populaire et les motifshautement expressifs. L’utilisationde tuiles vernies colorées a com-mencé après la conquête musul-mane. L’art de la tuile appelé Chiniou Kashi est devenue extrêmementraffiné. Aujourd’hui de nombreuxcentres de céramique produisentdes tuiles – à la fois vernissées etnon vernissées avec des motifs tra-ditionnels et modernes.Aujourd’hui sous les assauts de lamodernité, les traditions et les cul-tures s’érodent et sont corrompuespar la profusion des biens deconsommation disponibles. Pourceux qui apprécient l’artisanat lo-cal, ce sont ces produits de la viequotidienne, les pots à eau enterre, les boites à riz, à sel, les us-tensiles pour la cuisson et les brû-leurs d’encens qui présentent desformes riches. Utilitaires tout enétant uniques, ces articles ordinai-res sont finalement le résultat del’artisanat transmis de générationen génération tout autant que del’expérience collective et de la sa-gesse des peuples.Il existe une variété d’objets spé-cialement conçus pour les occa-sions festives comme des lampespour Diwali, des jouets pour Dus-sehra, des pots pour les semis pourSankranti et des pots colorés (ka-lash) pour les mariages.De nombreux objets sont égale-ment utilisés pour la décoration etservir de cadeaux comme les cen-

driers, les vases, les services à thé,la poterie, les presse-papiers et desfigures animalières décoratives.Delhi est célèbre pour sa poterie « bleue » qui utilise pour colorerl’argile une teinture bleue de Persequi interpelle l’œil. La poterie bleueest vernissée et cuite à haute tem-pérature ce qui la rend plus solideque les autres. Une autre version,la poterie bleue de Jaipur, est uni-que. Certaines de ces poteries sontsemi-transparentes et générale-ment décorées de motifs d’ani-maux et d’oiseaux. Des objets dé-coratifs comme des cendriers, desvases, des dessous de verres, despetites bols et des boites pour co-lifichets sont fabriqués avec de lapâte égyptienne et cuite à tempé-ratures très basses.

Les divers styles de poterie enusageLa poterie Mansa n’est pas facile-ment disponible en dehors duBengale. Elle représente la déesseserpent. Il s’agit d’un pot pittores-que, à double courbure avec un vi-sage peint sur la panse. De la

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même façon, les pots Dakshinirai,trouvés dans la région des Sunder-bans, sont ronds avec une ouver-ture symbolisant une couronne.Khurja, en Uttar Pradesh, à troisheures de route de Delhi, est éga-lement connu pour sa vaisselle bonmarché mais de facture grossière.Produite en masse, chauffée à hau-te température, ces pièces de pote-rie conservent leur couleur de boueet sont très demandées.La poterie du Rajasthan présentecertaines caractéristiques distinc-tes. Les ouvertures des pots à eausont petites, probablement pouréviter de verser à côté. Alwar est fameux pour ses poteriesfines comme du papier connuessous le nom de poterie kagzi (pa-pier).

La poterie de terre de Goa possèdeun charme qui lui est propre. On yfabrique un grand choix de figureset de panneaux en dehors des jolisvases et pots à eau.Parmi les objets intéressants à seprocurer, citons la poterie noire etle chillum (pipe en argile) duTamilnadu. A Kattaikorai à Pondi-chéry, la poterie vernissée a unetexture de peau d’orange. La pein-

ture est réalisée avant la cuisson etla plupart des objets sont utilitai-res, allant des chandeliers à des fil-tres à eau et à de la vaisselle.

Rotin et bambouEn Inde, le rotin et le bambou sont,depuis les temps anciens, l’expres-sion de l’art tribal. Ils procurentaux tribus un moyen d’existence.Aujourd’hui, les objets simples dé-corent les riches intérieurs et sedéclinent sous divers formes ycompris des meubles élaborés enrotin.

Des objets utilitaires et décoratifssont fabriqués en rotin avec desstyles et des motifs divers : les pa-niers et les nattes sont les plus po-pulaires. Le Tripura et le Bengalesont célèbres pour leurs élégantsparavents et nattes en bambou,réalisés avec art avec des mor-ceaux de bambou. L’Assam, Etatqui abonde en matières premières,possède une grande variété de pro-duits superbes tels que paniers,chopes pour la bière de riz, hukkas,instruments de musique et tapis desol. L’Arunachal Pradesh voisin ex-celle également dans le travail durotin et du bambou, produisant desobjets comme des ceintures de ro-tin. Du Tamil Nadu viennent les célè-bres nattes en herbe de kora.Les nattes les plus délicates sontfabriquées au Kerala, où des boitesen bambou carrées noires et blan-ches sont également réalisées dansla même tradition, et constituentd’excellents cadeaux.Le rotin est la richesse naturelledes forêts du Manipur. Grâce àl’agriculture sur brûlis (Jhum) pra-tiquée de manière galopante dans

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les zones de montagne, les res-sources en rotin n’ont cessé de di-minuer. Le bambou, une autre res-source forestière pousse en abon-dance dans les districts Chura-chandpur, Jiribam, Tamenglong etImphal du Manipur, le plus grandproducteur d’articles en bambouaprès le Tripura dans tout le Nord-Est. Parmi les produits en bambou,nous trouvons des ensembles ca-napés, des murhas, des nattes, despaniers, des plateaux, des chaises,des tables, des vases, des cendrierset autres articles décoratifs et uti-litaires.

BraceletsLes bracelets ont acquis au fil dessiècles une importance culturelle,

sociale et religieuse. Cet ornementétait un accessoire purement dé-coratif jusqu’à l’époque médiévale.Vers cette époque, le bracelet a ététransformé, passant d’un simpleobjet décoratif au symbole du ma-riage. Les mains nues sont symbo-liquement associées aux veuvesauxquelles on a refusé le droit deporter des bracelets.Au Bengale, le kada en fer (brace-let) communément appelé loha seporte par la femme mariée commesymbole de son mariage. Celle-cireçoit également un bracelet encoquillage blanc magnifiquementorné ainsi qu’un bracelet en laquerouge.Des bracelets en ivoire, commeceux en verre, sont un élément im-portant pour les mariées de certai-nes communautés. Une mariée duPunjab porte traditionnellement defin choodas (bracelets) en ivoireblanc et rouge. Ces bracelets ne sedonnent que par multiples de qua-tre. Au fil des années, l’ivoire de-venu coûteux a été remplacé par lalaque et le plastique mais la cou-tume perdure.

Quand la mariée Gujarati conçoit,sa belle-sœur lui offre un braceleten chaîne d’argent. Au septièmemois, on lui demande aussi de por-ter un bracelet composé d’un filnoir et de cinq kowdis (une sortede coquillage). Ce bracelet n’est re-tiré qu’au début des douleurs pouraider symboliquement la jeunemère à accoucher facilement. Unecérémonie similaire appelée Valai-kapu se pratique dans le sud del’Inde.La profession de fabricant et devendeur de bracelets de verre estsurtout exercée par des Musul-mans. Ferozabad, ville de l’UttarPradesh, est renommé pour son in-dustrie de fabrication de braceletsen verre.Dans chaque région, les braceletssont fabriqués avec les matériauxdisponibles localement comme lebois au Kashmir et la laque auRajasthan.Les Ahirs au Rajasthan et lesRabaris au Gujerat se couvrent en-tièrement la tête avec des brace-lets en os. Les Lambadis d’Andhra

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Pradesh portent des rangées debracelets en os jusqu’aux coudes.La tribu du Bastar du MadhyaPradesh porte des bracelets fabri-qués avec des noix de coco. LesGonds et les Bhils portent des bra-celets en laiton ou avec des perles.Les Kachemiris ont des bracelets enpapier mâché peint les plus exquis.

Foire de l’artisanatLancé conjointement par le DelhiTourism and Transportation Deve-lopment Corporation (DTTDC) et leConseil Municipal de New Delhi(NDMC), le projet de Dilli Haat futconçu dans l’idée de procurer unlieu d’exposition pour les petits ar-tisans qui ont peu de débouchéscommerciaux dans leur seul Etat.Le complexe de 6 hectares se situedans un centre commercial au Sudde Delhi. Le concept de Dilli Haattrouve son origine dans le marchéhebdomadaire local à la différence

que contrairement à celui-ci quiest installé de manière temporaire,Dilli Haat est une installation per-manence. Ce sont les artisans quitournent, offrant ainsi un vaste pa-norama de la diversité de l’artisa-nat et des objets dans un seul lieuregroupé.Dilli Haat comporte 62 stands quiproposent à la vente de l’artisanatde tous les styles et des quatrecoins du pays. Les stands sont al-loués pour une période de quinzejours selon un système de rotationdonnant une opportunité à unnombre maximum d’artisans d’ex-poser et de vendre leurs marchan-dises. Parallèlement, certainsstands sont permanents. Dilli Haatoffre également aux visiteurs lapossibilité de découvrir les diversescuisines et les nombreuses formesartistiques des différentes partiesdu pays, des démonstrations et desexpositions sur les divers métiersde l’artisanat.

Crafts Council of India Le Crafts Council of India est uneorganisation bénévole enregistréeà but non lucratif créée pour la

préservation de l’artisanat et pouraméliorer la qualité de vie de l’ar-tisan. Il est administré par ungroupe de travailleurs volontairesélus tous les deux ans. Son siège sesitue à Chennai et compte un ré-seau de dix Crafts Councils dansdix Etats. Le travail dans le do-maine sur le terrain se fait par lebiais de ces Conseils. L’absence deConseil dans un Etat particuliern’empêche toutefois pas de tra-vailler.Ses principaux buts sont de s’assu-rer que les objets artisanaux sontvendus, que la qualité est mainte-nue, que l’artisan en tire un béné-fice convenable et que les futuresgénérations de l’artisan trouvent letravail suffisamment intéressantpour le perpétuer. Il s’assure queles matières premières, adéquatessont fournis aux artisans à un tauxnormal, contribue à améliorer lesoutils et la technologie, travaillesur des programmes de construc-tion de la communauté, introduitdes designs de produits et contri-bue à écouler les produits. ❑

Incredible India

L’ART ET L’ARTISANAT

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Le navire garde-côtes indien Vijit,navire de patrouille offshore avechélicoptère intégré, s’est rendu àPort Louis (à Maurice), à Pointe desGalets (La Réunion) et Port Victoria(aux Seychelles) du 12 mars au 9 avril 2012 pour une interaction/des exercices communs avec lesAgences d’application du Droitmaritime.La garde-côtière indienne, l’IndianCoast Guard, est la quatrièmeForce armée du gouvernement in-dien qui fait appliquer les Lois ma-ritimes dans les Zones maritimesde l’Inde. La principale charte dedevoirs de l’Indian Coast Guardconsiste dans l’Application du Droitmaritime, la Recherche et le Sau-vetage maritimes et la Réponse àla Pollution maritime. Le but de lavisite du navire garde-côtes indienest de consolider le domaine d’in-térêt commun et de travailler pourdévelopper la coopération mari-time et les relations dans le do-maine de la Recherche et du Sau-vetage maritimes, de la Réponse àPollution maritime, aux effortspour lutter contre les pirates et à lagestion de ZEE entre les pays res-pectifs.En accord avec les directives del’Organisation maritime internatio-nale et la Convention recherche etsauvetage de 1979, l’Indian CoastGuard a pris l’initiative de dévelop-per une coopération régionale du-rable et significative avec lesAgences d’application du Droitmaritime des Etats littoraux dansla Région de l’Océan indien et au-delà. Dans le cadre de ses efforts,l’Indian Coast Guard a envoyé sesnavires pour un déploiement ou-tremer de divers Etats littoraux. Aucours des dernières années, les na-

vires de l’ICG ont visité et ont in-teragi avec les Agences d’applica-tion du Droit maritime de Maurice,du Japon, de la Corée du sud, duVietnam, des Philippines, de laThaïlande, de l’Indonésie, de Myan-mar, du Bangladesh, de Sri Lanka,des Seychelles, des Maldives etd’Oman. Le navire garde-côtes indien ICGVijit a été mis en service le 11 dé-cembre 2010 et est basé àPorbandar au Gujerat, lieu de nais-sance du Mahatma Gandhi en Inde.Le mot « Vijit » qui signifie « Vain-queur ou victorieux » reflète la vo-lonté et l’engagement de l’IndianCoast Guard de « servir et proté-ger » l’intérêt maritime de la nation.Le bâtiment est propulsé par deuxmoteurs diesel de 9100 MW pouratteindre la vitesse maximum de26 nœuds. A vitesse économique, ila une endurance de 4500 millesmarins et peut rester en mer pen-dant 15 jours sans être ravitaillé.Le bâtiment est équipé d’outils denavigation et de communication,de capteurs et de machines faisantappel à une technologie de pointe.Les caractéristiques du bâtimentsont les suivantes : un Système dePont intégré (IBS), un Système in-tégré de Contrôle des machines

(IMCS), un Système très puissantde lutte contre l’incendie (ABS Fi-Fi Class-1) Le navire est conçu pourtransporter un hélicoptère léger àdouble moteur et cinq bateaux quipeuvent naviguer à haute vitessepour la prospection et le sauve-tage, la mise en application dudroit et une patrouille maritime. Lenavire est équipé d’un Systèmemaritime global de Sécu-rité et deDétresse (GMDSS) ce qui en faitune plateforme adaptée pour me-ner des opérations de recherche etde sauvetage dans la Région in-dienne de recherche et de sauve-tage (ISRR). Le navire est capablede transporter de l’équipementpour répondre à la pollution, pourcombattre toute contamination enmer en cas de déversement acci-dentel de pétrole. Le navire estainsi capable d’entreprendre, demanière indépendante ou avecd’autres, une opération pour faireface à la pollution.

L’Inspecteur général adjoint, leGénéral Naresh Kaul, est le com-mandant de ce bâtiment qui com-prend 8 officiers et 103 hommes.Les systèmes et équipements lesplus modernes et récents procurentà ce navire la capacité d’effectuerle rôle d’une plateforme de com-mandement et d’accomplir toute lacharte de devoirs d’une garde-côtière. ❑

VISITE DU NAVIRE GARDE-CÔTES INDIENÀ MAURICE, AUX SEYCHELLES

ET À LA RÉUNION

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PEINTURES RARES DU DECCANDANS LES MUSÉES FRANÇAIS

Le nom de « Deccan » a été donnéà la vaste région située au sud des Monts Vindhya. Lorsque Baburvint en Inde en 1526, quelquesroyaumes indépendants étaientbien établis au Deccan depuis plusde trente-cinq ans. Le fameuxroyaume hindou de Vijayanagarétait aussi à son apogée. Les cinqautres sultanats du Deccan englo-baient Nizamshahi d’Ahmednagar(également écrit Ahmadnagar),Adilshahi de Bijapur, Imadshahi deBerar, Baridshahi de Bibar etQutbshahi de Golconda. Ces cinqEtats musulmans devinrent rapide-ment puissants et vainquirent en-semble Ram Raja de Vijayanagar en1565.L’autre grande différence entre cessultans musulmans et les empe-reurs moghols est que la majoritédes premiers était des Chiites alorsque les Moghols étaient d’ardentsdéfenseurs de la branche sunnite del’Islam. Les sultans de Nizamshahiet Adilshahi entretenaient une rela-tion cordiale avec le Shah d’Iran et

de nombreux artistes d’Iran et despays voisins ont été soutenus à lacour d’Ahmednagar et de Bijapur.Les peintures réalisées par ces artis-tes ont établi un style particulier,aujourd’hui connu mondialementsous le nom de « Deccani Kalam ».Les influences étrangères ont étécomplètement assimilées et les ca-ractéristiques « Dekhni » ont pris ledessus. Le style qui en a résultéavait dans l’ensemble un parfumdifférent et particulier comparé auxpeintures mogholes contemporai-nes. Bien que toutes les écoles duDeccan présentent cette qualitédistincte, elles différaient les unesdes autres par certaines caractéris-tiques. Par exemple, les peinturesde l’Ecole d’Ahmednagar sont im-médiatement reconnaissables par lestyle des vêtements que portent lespersonnalités.Selon certains chercheurs, les fa-meuses peintures Ragamala pro-viendraient du Deccan (Ahmedna-gar, Bijapur et Burhanpur) entre1580 et 1600. Ces peintures con-sistent en une série de peintures il-lustratives de l’Inde médiévale ba-sées sur le Ragamala ou « Guir-lande des Ragas » décrivant diversmodes musicaux indiens ou Ragas.Elles constituent un exemple classi-que de fusion de l’art, de la poésieet de la musique classique dansl’Inde médiévale.Les souverains d’Ahmednagar, Bija-pur et Golconde étaient, de par leurtempérament, différents des puis-sants Moghols. Les sultans duDeccan prenaient les choses tran-quillement et étaient sensibles; ilsaimaient les beaux-arts. Si lesMoghols préféraient voir leurs mé-moires ou leurs épopées illustrées,les sultans du Deccan préféraientdes illustrations de poèmes ou descènes d’amour et des portraitsd’eux-mêmes ou de leurs charman-

tes compagnes. En dépit de toutcela, il faut reconnaître que le nom-bre de peintures du Deccan produitest plus faible comparé à la vasteproduction des ateliers moghols. Laprincipale raison en est que le nom-bre d’artistes dans les cours duDeccan n’était pas important oubien, ce qui est aussi possible, qu’uncertain nombre d’œuvres ait été dé-truit durant les nombreuses guerresentre les sultans du Deccan ou em-porté par les Moghols au cours deleur invasion du Deccan. Enfin, plu-sieurs peintures du Deccan ont étéà tort attribuées aux artistes mo-ghols en raison de l’atmosphère etdes thèmes similaires. Une autreraison également est que, jusqu’àrécemment, seules les miniaturesproduites par la cour mogholeétaient étudiées en détail. Grâceaux récents travaux de chercheurstels que Mark Zebrowski, DouglasBarrett, Stuart Welch, Karl Kahn-dalawala et Jagdish Mittal, l’imagedes peintures du Deccan a récem-ment été restaurée.Nous pouvons admirer aujourd’huiles miniatures du Deccan bien

Accident de chasse, vers 1600

Sultan Murtaza Nizam Shah I, vers 1575

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PEINTURES RARES DU DECCAN DANS LES MUSÉES FRANÇAIS

conservées dans de grands muséesà la fois en Inde et à l’étranger.Quelques-unes de ces rares minia-tures du Deccan se trouvent égale-ment dans des musées français.Les collectionneurs français depeintures indiennes du 17ème et 18ème

siècle ont rapporté avec eux d’im-portantes peintures du Deccan enFrance. Jacques-Louis, Marquis deBeringhen (1651-1723), Jean-Baptiste-Joseph Gentil (1726-1799) et Christophe-Paul de Ro-bien (1698-1756) furent les pion-niers.L’ensemble des peintures attribuéesà Ahmednagar est très restreint ; dece fait, il est devenu extrêmementrare. Deux magnifiques peinturesd’Ahmednagar sont préservées à laBibliothèque nationale de Paris,BNF. Le portrait de Murtaza NizamShah I (1565-1588) est peut-être leplus beau des portraits du Deccan.Son naturalisme provient de lapeinture moghole et son raffine-ment subtil est aussi important quen’importe quelle étude de portraitd’un atelier moghol. La forme épa-nouie, la délicieuse finition, la par-ticularité et la couleur somptueusetout en étant retenue, avec desfonds dorés et des robes transpa-rentes blanc jasmin sont uniques

dans tous les portraits du Deccan.Certains chercheurs attribuent ceportrait à un autre sultan d’Ahmed-nagar, Burham Nizam Shah II(1591-1595). Une autre miniaturemagnifique du même royaumeAccident de chasse, datée d’environ1600, est également exposée à laBNF. La scène peinte représente unéléphant furieux qui attaque uncheval. Les scènes peintes ainsi queles beaux costumes des chasseurssont remarquablement reproduitspar l’artiste.La célèbre reine Chand Bibi a dé-fendu Ahmednagar contre l’arméemoghole de 1595 à 1600 ; elle estdevenue une héroïne immortelle duDeccan (voir Nouvelles de l’Inde n°393, 2009). Ses portraits la mon-trant à cheval durant la chasse aufaucon sont devenus aujourd’huides trésors rares de musées ainsique de collectionneurs d’art privés.Le fameux artiste français EdmondDulac a peint son portrait sur lacouverture d’un magazine améri-cain en 1934. Bien que la France nepossède pas de peinture originalereprésentant Chand Bibi, l’on peuttoutefois voir la copie de l’un de sesportraits, l’un à la Réunion desMusées Nationaux, l’original étantconservé au Metropolitan Museumof Arts de New York, et l’autre auCentre de Conservation du Livre àArles. Après la mort de Chand Bibien 1600, la capitale de Nizam Shahia été transférée d’Ahmednagar àDaulatabad sous la protection dufameux Malik Ambar. Ce courageuxguerrier était venu d’Ethiopie enInde comme esclave ; plus tard, ildevint un dirigeant puissant qui adéfendu le Deccan contre lesMoghols jusqu’à sa mort en 1626.Le portrait de Malik Ambar dessinépar l’artiste Hashim vers 1620-1630 est présenté au MuséeGuimet. Le portrait de Malik Ambarn’atteint peut-être pas le niveaud’excellence et de poésie du por-trait de Murtaza Nizam Shah I maisil s’agit néanmoins d’une œuvre im-portante. On y trouve les caractéris-tiques des couleurs des peintures

d’Ahmednagar : le fond carminclair, l’accent mis sur le blanc desjamãs et le orange des turbans etdes pãijãmãs. Certains historiensont attribué ce portrait au généralabyssinien Abhang Kahn qui diri-geait la faction contre la reineChand Bibi en 1596 durant laguerre civile.De toutes les écoles de peintures duDeccan, celle de Bijapur a suscité leplus d’attention. La cour de Bijapura toujours soutenu les artistes ve-nant de Perse, de Turquie et des ré-gions voisines. Les musées françaispossèdent plusieurs peintures de lacour de Bijapur. Le Musée Guimetpossède deux études d’oiseaux quipeuvent être citées comme desexemples importants des peinturesde Bijapur du début du 17ème siècle.L’une d’elles montre un faucon surun arbre et une autre montre deuxgrues au bord de l’eau, les deux réa-lisées aux alentours de 1610-1620.Ces peintures prouvent que, commeles rythmes agités, les couleurs lu-mineuses, les postures flamboyan-tes et le mystérieux romantismeréalisés par les peintres de Bijapursont tout aussi passionnants que letravail moghol sur le même sujet.Les oiseaux moghols sont des créa-tures dignes et constituent d’excel-

Chand Bibi chasse avec sa suite,vers 1700

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lentes études d’histoire détailléealors que les peintures de Bijapursont des motifs secondaires dont laprésence symbolique ajoute unetouche romantique et mystérieuse àla composition. Le Musée Guimetpossède une autre peinture de lacour de Bijapur Jeune femme de-bout, datée vers 1650. La BNF pos-sède également une peinture simi-laire Princesse au jharoka (fenêtreen pierre) datée de la même époque.Un Juif arménien du nom de ShahSarmad venu d’Iran avait fait for-tune avec le commerce entre l’Indeet l’Iran. En 1632, il était tombé

amoureux d’un jeune garçon dunom d’Abhai Chand. Mais les pa-rents d’Abhai s’opposèrent forte-ment à leur liaison. Sarmad devintalors dépressif et commença à visi-ter divers lieux complètement nu.De nombreuses personnalités dehaut rang devinrent ses disciples.Quand Aurangzeb élimina DaraShikah, il tua non seulement tousses frères mais aussi leurs disciples.Il exécuta ainsi Sarmad parmi d’au-tres. Une peinture datée vers 1640montrant une rencontre entre ShahSarmad et Abhai Chand est exposéeà la BNF.

PEINTURES RARES DU DECCAN DANS LES MUSÉES FRANÇAIS

Golconde avait beaucoup gagné dela défaite de Vijayanagara. Sonroyaume Qutb Shahi devint plustard le plus riche des sultanats duDeccan. La capitale nouvellementfondée d’Hyderabad devint un cen-tre culturel, politique et économi-que entretenant des liens étroitsavec la Perse. La tolérance reli-gieuse entre les Musulmans et lesHindous y était importante et se re-fléta dans les peintures, l’architec-ture et les costumes contempo-rains.

La Bibliothèque nationale de Franceconserve une importante collectionde peintures de Golconde de la findu 17ème siècle. A la même période,le voyageur vénitien Manucci ac-compagna Aurangzeb dans sa mis-sion au Deccan et, durant son sé-jour à Golconde, acquit 64 peintu-res réalisées par des artistes locaux.Un album comprenant 54 peinturesde la collection de Manucci estconservé dans d’excellentes condi-tions à la BNF. Il contient des por-traits des empereurs moghols, desprinces et des personnalités de lacour ainsi qu’un magnifique por-trait du grand souverain maratheShivaji à cheval, une épée à la main. Manucci avait déjà rencontré

Faucon Inde, Bijapur – XVIIe siècle, vers 1610-20

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Ragini Kakuba, vers 1660

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PEINTURES RARES DU DECCAN DANS LES MUSÉES FRANÇAIS

Shivaji quand il fut fait prisonnierpar Aurangzeb à Agra en 1666.Manucci avait relaté dans son car-net de voyage un épisode intéres-sant au sujet de cette rencontre. Unjour qu’il jouait aux cartes avec JaiSingh (le commandeur d’Aurangzebau Deccan) sous une tente à Agra,Shivaji entra ; tous se levèrent pourlui rendre hommage. Après quoi,Shivaji demanda à Jai Singh d’oùvenait Manucci. Jai Singh lui répon-dit que Manucci était un roi étran-ger (Farangi). Shivaji lui dit alors :« Moi aussi, j’ai de nombreuxFarangis dans mon armée mais au-cun d’eux n’a son style ». Jai Singhvoulut faire une faveur à Manucciet répondit que généralement, lanature faisait la distinction entreles grands et les humbles et que lui,Manucci, étant roi, la nature luiavait donné un corps et un esprittrès différents de ceux des autres.Ceci fut une ouverture qui donna àManucci l’occasion à plusieurs re-prises de converser avec Shivaji qui, à chaque fois, était impres-sionné par la profonde connais-sance que Manucci avait de l’Inde,de son peu-ple et de la langue hin-doustanie.

Les portraits de ce célèbre roi mara-the se trouvent aujourd’hui dansdes musées à travers le monde enInde et à l’étranger. En dehors de la

BNF, il y en existe un portrait datéd’environs 1680 au Musée Guimetet un autre du début du 18ème siècledans la collection Robien au Muséedes Beaux-Arts de Rennes.

Abul Hasan Qutb Shah (1672-1687)fut le dernier sultan de Golconde.C’était un homme d’Etat extrême-ment populaire qui ne discriminaitpas les autres groupes ethniques oureligions. Des portraits de lui sontexposés au Musée des Beaux-Artsde Rennes, à la BNF et aussi auMusée Guimet. Les peintures de lacour de Golconde sont caractériséespar des vêtements de style turc por-tés par des dignitaires. Ces portraitsfurent rapportés en France vers

1820-1830 à l’époque où le com-merce entre l’Inde et la France étaitflorissant.Au cours de la seconde moitié du17ème siècle, les peintures du Dec-can subirent l’influence d’un nou-veau style iranien importé en Indepar l’artiste Shaykh Abbasi et sonfils. Il existe une peinture intéres-sante signée par Shaykh Abbasi,Elephant monté par un prince suivide son escorte, datée d’environ1675-1676 au Musée Guimet.L’art indien a toujours fasciné laFrance, la rare collection des pein-tures du Deccan dans les grandsmusées français n’en est qu’unexemple. ❑

Dr. Shashi DharmadhikariLe raja Shivaji, vers 1685

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Shivaji Bhonsla, chef Mahratta, fin du XVIIème siècle

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Moti Mahal est un symbole del’histoire culinaire indienne. Il adébuté en 1920 sous la forme d’uncafé-restaurant à Peshawar dansl’Inde indivisée puis a ouvert ànouveau à Delhi en 1947 après laPartition du sous-continent. Sesrecettes et ses parfums sans égalen ont rapidement fait un nom sy-nonyme de cuisine authentique dunord de l’Inde. Le restaurant s’esttrès vite taillé une réputation au-près des visiteurs illustres qui vontle fréquenter – chefs d’Etat, digni-taires étrangers, stars de Holly-wood, qui l’inscrivent comme unepriorité dans leur itinéraire lors-qu’ils se rendent dans la capitale.

Peu de chefs dans le monde peu-vent se targuer d’avoir créé un platqui est une cuisine à lui seul. ShriKundal Lal Gujral, né à Chakwaldans le Punjab non divisé de l’épo-que, dans la première décennie du20ème siècle, a cherché des moyenspour venir en aide à sa familleaprès le décès de son père alorsqu’il n’avait que dix ans. Il fut lepremier à Peshawar à creuser unfour (tandoor) directement au mi-

lieu du café-restaurant et à conce-voir l’art culinaire du poulet tan-doori, plat qui sera acclamé nonseulement en Inde mais aussi àl’étranger. Très vite Kundan fut de-mandé pour les banquets de ma-riage, les soirées.

Aujourd’hui toutes les grandes vil-les en Inde ont leur Moti Mahal etla chaîne commence à se faire unnom sur le plan international.

En 2003, Monish Gujral, le petit-fils de Shri Kundal Lal Gujral a crééla société Moti Mahl Delux Mana-gement Services dans le but de dé-velopper l’affaire sous la forme defranchises en Inde. En sept ans,Moti Mahal s’est étendu de quatrerestaurants autonomes à 100 res-taurants et franchises appartenantà la société – répartis en 88 dans22 villes du pays et les autres auMoyen-Orient, au Canada, en Asiedu Sud-Est, en Chine, en Europe etaux Etats-Unis. Au cours des an-nées à venir, ce nombre devrait en-core augmenter avec des projets dediversification dans d’autres sec-teurs du marché alimentaire.

Si le menu reste fidèle aux recettestraditionnelles Punjabi Pathani,Moti Mahal a su évoluer pour toucher le plus grand nombre deconsommateurs. Moti Mahal sedécline aujourd’hui sous plusieurstypes de restaurants : Moti MahalTandoori Trail, restaurants classi-ques avec une ambiance contem-poraine, dans des lieux particuliersou dans des centres commerciaux,certains dotés d’un bar/d’un coinsalon ; les Kebab Trail qui propo-sent pour un prix fixe et à volontédes kebabs sous leurs diverses va-riantes régionales de Lucknow, duPunjab, de Hyderabad ; le DNYBread Bar qui sert des sandwichsavec du pain frais cuit au fur et àmesure. Les garnitures ont recoursaux parfums indiens les plus sa-voureux ; des Comptoirs dans desaires de restauration dans des lieuxpublics et des points de vente dansdes zones commerciales qui offrentde la restauration rapide à des prixraisonnables pour une clientèle debureaux à l’heure du déjeuner.

S’il fallait retenir un terme pourdéfinir Moti Mahal, ce serait cer-tainement la qualité, tant au ni-veau des produits proposés qu’auniveau du personnel. Tous les chefs

MOTI MAHAL : QUAND LA CUISINEEST UNE AFFAIRE DE FAMILLE

Shri Kundal Lal Gujral

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30 Nouvelles de l’Inde n° 406

MOTI MAHAL : QUAND LA CUISINE EST UNE AFFAIRE DE FAMILLE

et le personnel sont formés par lamaison mère. Tous les points devente se procurent leurs produitschez les mêmes fournisseurs, lesrecettes sont également les mê-mes.

Cette expansion n’est pas seule-ment guidée par le désir d’établirun empire mais par la mission im-pérative de préserver l’authenticitéd’une cuisine authentique du Nordde l’Inde avec ses parfums Punjabi-Pathani. Pour reprendre les termesde Monish, « cette cuisine est unetradition à suivre, une culture àpréserver et un patrimoine dont onhérite. » C’est dans les cuisines deson grand-père que le jeuneMonish alors âgé de 17 ans a ap-pris les traditions, les recettes et lapratique qui continuent au-jourd’hui à faire la réputation deMoti Mahal.

Monish a publié deux livres de re-cettes et écrit régulièrement dansle Hindustan Times (‘Food Wise’) etdans The Hindu (‘Food Trendz‘). Il aété l’invité de plusieurs émissionsde cuisine à la télévision pourNDTV et Doordarshan. Ses livrescomportent des recettes mais aussides documents d’archives et no-tamment des photographies des

personnalités qui ont fréquenté lesétablissements Moti Mahal. Cesont « Moti Mahl’s Tandoori Trail »publié en 2005 par Roli Books Indiaet « On the butter Chicken Trail »publié en 2009 par Penguin. Fortde sa riche expérience, il donne parailleurs des cours au Pusa Instituteof Hotel Management.

Récemment Monish Gujral a parti-cipé au Festival du Livre culinairequi s’est déroulé dans le lieu fa-meux, le Centquatre, à Paris. Rap-pelons qu’il a reçu le 1er Prix duGourmand Award, dans la catégo-

rie Meilleur Livre des Recettes dansle Monde en 2010 pour son secondlivre. Son troisième livre « Thekingdoms of kababs » sortira enjuin et c’est avec plaisir que lesparticipants au Festival ont pu as-sister à la démonstration de quel-ques-unes des recettes de ce livre.

Si d’aventure vous passez en Indeou ailleurs dans le monde devantun restaurant Moti Mahal, laissez-vous tenter… ❑

Viviane Tourtethttp://motimahal.in/

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DESTINATIONS À DÉCOUVRIR

LES VALLÉES IDYLLIQUESDE YUMTHANG ET TSOPTA AU SIKKIM,

UNE TOUCHE DE PARADIS

Les vallées de Yumthang et Tsoptacomptent parmi les plus grandesattractions du nord du Sikkim.N’oubliez pas d’obtenir un permisavant de quitter Gangtok et arrê-tez-vous en route dans quelquesvillages et gompas. Au départ, ar-rêtez-vous au point de vue de Tashiau nord-ouest de Gangtok pouravoir la meilleure vue de Gangtok.L’étroite route nationale 31A grim-pe de manière abrupte au-dessusde la rivière Teesta, descendantparfois en direction d’un pont oùsont accrochés des drapeaux deprière, le franchit pour ensuite re-monter à nouveau une pente rude.Il est également intéressant des’arrêter à la cascade des SeptSœurs qui franchit un abîme au-dessus d’un bosquet de carda-mome en bordure de route. Desvues spectaculaires du MontKangchendzonga vous accompa-gnent sur la route principale versPhodong. Phodong est un lieu po-pulaire où s’arrêter et comprendune série de restaurants. Le gompade Phodong (1740) renferme degrandes peintures murales et unegrande statue du 9ème Karmapa. Sivous souhaitez aller un peu plusloin dans la découverte, une petitepromenade d’un demi-heure vousconduira au paisible gompa La-

brang (1884). Les peintures mura-les de sa salle de prière reprodui-sent 1022 fois le même Padma-sambhava dans la même attitude.Au premier étage se trouve une di-vinité d’aspect terrifiant portantun collier de têtes sévères. C’est làque se déroulent début décembredes danses Chaam.Sur la route qui conduit dePhodong à Singhik se trouve Man-gam, dans le quartier administratifdu district du North Sikkim. Man-gam se déclare fièrement comme « la plus grande capitale de la car-damome du monde ». A Singhikvous avez le choix de séjournerdans deux endroits agréables, cha-cun avec une belle vue. LaFriendship Guest House se trouvedans un jardin de fleurs en bord deroute ; elle est tenue par une mer-veilleuse famille sikkimaise. LaSinghik Tourist Lodge a des cham-bres chauffées. Elle possède mêmeun restaurant. Au-delà de Singhik,des chambres sont également dis-ponibles à Lachung et Lachen avec

deux options de base à Thangguaussi. Lachung et Lachen sont desvillages Lepcha avec leur propresystème de démocratie avec unchef (pipon) élu chaque année. Lesruelles de Lachen révèlent desjoyaux comme de vieilles maisonsen bois construites sur de solidesbases en pierre. Malheureusement,des hôtels en béton sortent deterre qui gâchent le charme anciende Lachen. Les vieilles maisonssont construites dans le style tibé-tain avec des encadrements de fe-nêtres à facettes colorées. Des bû-ches de bois sont stockées un peupartout pour se chauffer l’hiver. Aquinze minutes de marche au-dessus du village, on arrive au joligompa de Lachen. Ce gompa pré-sente de superbes fresques muralescolorées. Lachen est le point de dé-part pour des expéditions au GreenLake et au Glacier de Zemu où rô-derait le Yeti vers la face nord-estdu Kangchendzonga. Seuls desgrimpeurs avertis peuvent entre-prendre cette expédition.

Kangchendzonga de Thangshing

La danse traditionnelle Gumpaà Lachung pendant le festival

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Au nord de Lachen et au-delà d’unvaste camp de l’armée se situeThanggu. Ici vous avez l’impressiond’être arrivé au bout du monde.Arrêtez-vous au Thanggu Resort(maison familiale) pour y dégusterune tongba, la bière locale. Onvous servira un mug rempli degraines de millet fermenté aux-quelles vous rajoutez peu à peu del’eau chaude et que vous buvez àl’aide d’une paille en bambou. Celaressemble un peu au saké japonais.Reposé, vous vous mettez en routepour la vallée de Tsopta. Juste au-dessus de la crête des arbres, lepaysage change et vous rappellecertains endroits d’Ecosse avec unimpressionnant mur montagneuxcoiffé de glaciers. Il n’est pas rared’y voir des convois de zo yaks etd’ânes qui transportent des mar-chandises. Traversez le pont au-dessus de la rivière sauvage deYumthang jusqu’à Lachung qui estentouré de murs de vallées avecdes pitons rocheux. La vue à partirdu gompa de Lachung est specta-culaire. Le gompa renferme de

nombreuses peintures muralesavec une section qui présente lespeintures anciennes originales. Sesdeux gigantesques moulins à prièrecarillonnent périodiquement. FakaBazaar où la route du village deLachung quitte la route principalede Yumthang comprend plusieurshôtels. Après une nuit ici, vouspouvez poursuivre dans la valléemajestueuse de Yumthang. Unefois là, descendez vers la rive dufleuve et avec de la chance, vousserez récompensé par une vue pa-noramique à 360° sur des glaciers

inoubliables, des pics hérissés etsur des montagnes déchiquetéesqui s’élèvent vers le Tibet et res-semblent à des candélabres.

Pour plus d’informations, contacterle Sikkim Tourism, Mahatma Gan-dhi Road, Gangtok, Tél : +91 3592204543, 204408, Fax : +91 3592205647, Email : [email protected] et site Internet :http://www.sikkimtourism.travel

India Travel OnlineVol. XIV N°08

Monastère de Phodong dans le North Sikkim à un peu plus de 30 km de Gangtok

Elaichi ou cardamome. Principale culture commerciale du Sikkim.

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DES VALLÉES IDYLLIQUES DE YUMTHANG ET TSOPTA AU SIKKIM, UNE TOUCHE DE PARADIS

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Nouvelles de l’Inde n° 406 33

• Capitale : Imphal.• Superficie géographique :

22 327 km2.• Districts administratifs : 9.• Densité de la population :

122 habitants par km2.• Population : 2,7 millions (ré-

partis en 1,4 million d’hommeset 1,3 de femmes).

• Taux d’alphabétisation : 79,8%.• Langues parlées : meiteilon

(manipuri), anglais et hindi.

augmenté à un taux moyen de8,7% pendant la même période.

Production agricoleLa couverture forestière duManipur est d’environ 64% de lasuperficie totale du Manipur.L’agriculture constitue une partimportante du produit nationalbrut et procure des emplois à52,2% de l’ensemble des ouvriersdu Manipur. La chaine Siroy dans ledistrict de Ukhrul abrite la SiroyLily (Lilium macklineae), fleur quel’on ne trouve nulle part ailleurs. Lavallée de Dzuko abrite aussi l’es-pèce endémique et rare de laDzuko Lily (Lilium chitrangade).Le teck, le pin, le hêtre, l’uning-thou, le leihao, le bambou et lacanne, entre autres, sont d’impor-tantes ressources forestières. Deplus, le caoutchouc, le thé, le café,les oranges et la cardamome pous-sent dans les régions montagneu-ses. Les récoltes alimentaires etcommerciales poussent principale-ment dans la vallée. Les principaux fruits qui poussentau Manipur sont l’ananas, le citronvert, le citron, la banane, l’orange,la papaye, la prune et le fruit de lapassion. Le riz est la nourriture debase au Manipur. Il est cultivé surles collines et dans les plaines. En2008-2009, la production totale de

chemin de fer à la frontière entrele Manipur et l’Assam est en coursde construction. • Imphal est entouré de collinesverdoyantes et jouit d’un climatagréable. La ville offre aux touris-tes une variété d’attractions tellesque lacs, parcs et montagnes.• Avec un taux d’alphabétisationde 79,8%, le Manipur possède unemain-d’œuvre éduquée qui de sur-croît parle l’anglais. Le PNB de l’Etat du Manipur estd’environ 1,8 milliard de US$. Il aenregistré un taux de croissance de10,3% de 2004-05 à 2009-10. LePNB de l’Etat par tête était en2009-10 de 673, 4 US$ contre462,1 en 2004-05. En 2009-10, le secteur tertiairecontribuait pour 43,9% au PNB del’Etat aux prix courants, suivi dusecteur secondaire pour 33,8%.Entre 2004-05 et 2009-10, le sec-teur tertiaire a augmenté à un tauxmoyen de 14%, entraîné par lecommerce, l’hôtellerie, l’immobi-lier, la finance, les assurances, letransport, les communications etd’autres services. Le secteur secon-daire a augmenté à un taux moyende 9,2% durant la même période.Sa croissance a été stimulée par laconstruction et l’industrie manu-facturière. Le secteur primaire a

Les avantages duManipur

• Le Manipur a un important po-tentiel pour l’horticulture en raisonde conditions agro-climatiques va-riées.• La ville de Moreh offre un pas-sage entre l’Inde et Myanmar etvers les pays du Sud-Est asiatique.• Une grande variété de plantesmédicinales et exotiques poussentau Manipur. Les entrepreneurspeuvent facilement transformer etcommercialiser ces plantes.• Imphal a un aéroport et Air Indiaprocure des services de transportde marchandises. Quatre autorou-tes traversent l’Etat et une ligne de

GROS PLAN SUR LE MANIPUR

Le Manipur se situe dans la région la plus orientale du Nord-Est de l’Inde. L’Etat partage des frontières avec d’autres Etats du Nord-Est, le Nagaland, le Mizoram, l’Assam et le pays voisin deMyanmar.Les conditions climatiques qui dépendent de l’altitude des chaînes de montagnes varient de tropi-cales à subalpines.Le bassin fluvial du Manipur compte sept grandes rivières : Imphal, Iril, Nambul, Sekmai, Chakpi,Thoubal et Khual. Le lac Loktak, le plus grand lac d’eau douce dans le Nord-Est, se situe dans cetEtat.La ville d’Imphal est entourée de collines verdoyantes et jouit d’un climat salubre. C’est un délicepour les touristes par la richesse des attractions telles que lacs, parcs et montagnes.Avec un taux d’alphabétisation de 79,8% le Manipur offre une vaste main-d’oeuvre éduquée. Laconnaissance de l’anglais est un atout supplémentaire de la main-d’oeuvre.

Le Manipur en bref

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GROS PLAN SUR LE MANIPUR

riz s’élevait à 473 380 tonnes. Lavallée du Manipur est connue sousle nom de « Bol de riz ». La croissance de l’agriculture auManipur est inégale et pas satisfai-sante du fait même que la produc-tion agricole dépend des chutes depluie saisonnières.

Infrastructuresphysiques

Infrastructure routièreL’Etat possède quatre routes natio-nales dont la NH-39, artère princi-pale. Elle relie Imphal à Dimapurdans l’Etat voisin du Nagaland. Apartir d’Imphal, elle rejoint après110 km en direction du Sud Est laville frontalière internationale deMoreh à la frontière indo-birmane.La NH-53 relie Imphal et Jirighat àla frontière entre le Manipur etl’Assam et la NH-150 qui va vers leSud relie le Manipur et Seling auMizoram.Le gouvernement indien a un ac-cord trilatéral avec la Thaïlande etle Myanmar pour construire uneautoroute trans-Asie reliant l’Indevia le Manipur aux deux pays.Les services de transports routiers

sont assurés par la Manipur StateRoad Transport Corporation. L’Etat compte 959 km de routesnationales, 668 de routes au ni-veau de l’Etat, 964 grandes routesde district et 1013 autres routes dedistrict.

Infrastructures aéroportuairesLe Manipur a un aéroport à Imphal,l’aéroport Tulihal situé à environ 8 km du centre ville. L’aéroportd’Imphal est le second plus grandaéroport de la région du Nord-Est

avec un service de transport ducourrier fonctionnant 6 jours sur 7. L’aéroport est en cours d’agrandis-sement pour accueillir davantaged’appareils et devenir un aéroportinternational.La principale tête de ligne reliant leManipur au reste de l’Inde setrouve à Dimapur (dans l’Etat duNagaland), à 215 km d’Impahla.Une ligne de chemin de fer à partirde Jiribam est en cours deconstruction à la frontière entre leManipur et l’Assam. Cette ligne de-vrait relier Imphal au reste del’Inde d’ici 2016.

ElectricitéEn mars 2011, le Manipur avait unecapacité électrique installée de157,8 MW dont 80,9 MW d’énergiehydraulique, 71,3 MW d’énergiethermique et 5,4 MW d’énergie re-nouvelable.Les grandes compagnies commeSatluj Jal Vidyut Nigam Limited(SJVNL) et National HydroelectricPower Corporation Limited (NHPC)travaillent conjointement à lacréation d’un méga projet hydrau-lique à Tipaimukh avec un investis-sement de 2 milliards de US$. Lors-qu’il sera réalisé, il comportera 6 centrales produisant 250 MW cha-cune, soit un total de 1500 MW.

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La vallée de Dzukou

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Nouvelles de l’Inde n° 406 35

TélécommunicationsEn décembre 2010, les Etats dunord-est de l’Inde comptaient 6,4millions d’abonnés au téléphonesans fil et 277 540 abonnés desservices filaires.En décembre 2010, l’Etat compor-tait 53 centraux téléphoniques.

Infrastructures urbainesDans le cadre du développement etde la Jawaharlal Nehru NationalUrban Renewal Mission (JNNURM),trois projets d’un coût de 33,6 mil-lions de US$ ont été approuvéspour Imphal, notamment dans lesecteur de la gestion des ordures,du drainage de l’eau et de la pré-servation des plans d’eau. Pour les petites et moyennes villes,13,7 millions de US$ ont été al-loués pour le développement dusystème d’alimentation d’eau àThoubal, Kakching, Jiribham, Moi-rang et Bishnupur.

Infrastructure sociale

EducationLe Manipur a un taux d’alphabéti-sation de 79,8% selon le dernierrecensement de 2011 répartis en86,5% pour les hommes et 73,2%pour les femmes.Le nombre d’institutions académi-ques a augmenté passant de 538en 1950-51 à plus de 4 222 à la fin2004-05. Elles sont réparties en4089 écoles, 62 établissementsd’enseignement supérieur, 69 éco-les professionnelles et 2 universi-tés. Plusieurs programmes dont un pro-gramme national de nutrition pré-voyant des repas à la mi-journéesoutiennent l’éducation primaire.L’Etat promeut aussi l’éducationdes filles. 259 100 personnes illet-trées ont suivi un programme d’al-phabétisation en mars 2007 prévupour les personnes âgées entre 15et 35 ans. Un programme similairepour les plus de 35 ans a été mis enplace recensant en décembre 2007,241 402 personnes.

L’Etat compte 3926 écoles primai-res, collèges et lycées.

SantéL’infrastructure de santé de l’Etatcomprenait en mars 2006 13 hôpi-taux publics, 72 centres de soinsprimaires, 420 sous-centres desanté primaire, 16 centres de soinsde communauté et 20 dispensai-res ; l’Etat a mis en place plusieursprogrammes liés à la santé et la fa-mille, notamment en zone rurale,pour éradiquer la malaria, contrô-ler la lèpre, la tuberculose, la cécitéet des programmes liés à la petiteenfance.

Infrastructureculturelle

Le Manipur a des formes d’art spé-cifiques. Les divers styles de danseManipuri comprennent le Ras Lila,le Nupa Pala, le Pung Cholom, ladanse Maibi et la danse KhambaThoibi.Le Manipur possède deux musées,le Manipur State Museum et leSekta Archaeological Museum quiconservent le patrimoine de la ré-gion.Le Manipur fête plusieurs festivalscomme Lai Haraoba, Yaoshang (DolJatra), Ratha Jatra, le festival deKuki Chin Mizo, Gang-Ngai (festi-val de Kabui Nagas) et Chumpha.Théâtre et société sont étroitementliés au Manipur. Shumang Iila et

Phampak Iila sont deux formespopulaires de théâtre. Parmi lesgrandes troupes importantes dul’Etat, citons Manipur DramaticUnion, Arian Theatre, ChitrangadaNatya Mandir, Society Theatre,Rupmahal, Cosmopolitan DramaticUnion et The Chorus RepertoryTheatre.

De nombreux jeux indigènes sepratiquent au Manipur comme leSagol Kangjei (polo), Yubi Lakpi(rugby), Hiyang Tannaba (coursesde bateaux), Mukna (lutte), Kang,Thang-Ta et Sarit Sarat.

GROS PLAN SUR LE MANIPUR

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Mongyamba Danse Ras Liladu Manipur qui décrit les amours

entre Radha et Krishna

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36 Nouvelles de l’Inde n° 406

GROS PLAN SUR LE MANIPUR

Infrastructureindustrielle

Le parc alimentaire de Nilakuthiest construit sur 31 hectares. Ceparc pourra accueillir 40 à 50 usi-nes alimentaires.Le gouvernement a donné son avalpour le Projet de DéveloppementInfrastructurel Intégré à Morehd’un coût total de 1,3 US$ million.Le projet de Parc Industriel pour laPromotion de l’Exportation (EPIP) àKhunuta Chingjiu dans le districtde Thoubal a également été ap-prouvé. Deux centres de commercesont prévus, l’un à Moreh, achevé,l’autre à Imphal. Un Centre de Croissance Indus-trielle verra le jour à Chingarenégalement.

Les industries-clésCe sont le tissage, l’artisanat, la sé-riculture, l’agro-alimentaire, latransformation du bambou et letourisme.Le tissage est la plus grande indus-trie artisanale de l’Etat. Le Manipurest le 5ème Etat en termes de nom-bre de métiers à tisser dans le pays.La plupart des tisserands sur soie

se trouvent à Wangkhei, BarmonKampu, Kongba, Khongman etUtlou.Les tissus et les châles du Manipursont fortement appréciés tant enInde qu’à l’extérieur. Les trois gran-des organisations gouvernementa-les du secteur sont la ManipurDevelopment Society (MDS), laManipur Handloom and Handi-crafts Development Corporation(MHHDC) et le Manipur StateHandloom Weavers CooperativeSociety.

L’artisanat est une autre industrieimportante du Manipur. La brode-rie sur tissu, le rotin et le bambou,la gravure sur ivoire, pierre et bois,le travail du métal, les articles dé-coratifs en corne, les casse-noix debétel, les poupées et les jouets sontquelques-uns des articles d’artisa-nat de cet Etat.La vannerie est une occupation po-pulaire du Manipur. La poterie est,quant à elle, abondante dans lesdistricts d’Andro, Sekmai, Chairen,Thongjao, Nungbi et certains en-droits de Senapati.

La sériculture : quatre variétés desoie se trouvent au Manipur : mul-

berry, éri, muga et oak-tussar. LeManipur Sericulture Project a étémis en place par le gouvernementdu Manipur avec l’aide du gouver-nement japonais pour fournir desemplois aux femmes.

L’agro-alimentaire : les conditionsagro-climatiques particulièrementfavorables conviennent bien à l’in-dustrie agro-alimentaire. Magfruit,Ratna, Sana, Manifru, Likla, Hei-rang, Chandani et Waifru sont desmarques connues du Manipur.Parmi les produits appréciés, citonsl’ananas et le fruit de la passionfrais, la pulpe, le jus, les caramels,le concentré, le jus de citron etd’orange, l’huile de gingembre, leschampignons, les pousses de bam-bou.

Le tourisme : le Manipur jouit d’unclimat agréable, d’une végétationexotique, d’une flore variée sanscompter d’une riche culture tribale.En 2009, selon le Ministère duTourisme, cet Etat aurait accueilli1,2 million de touristes. Les principales destinations sont :le Parc national de Keibul Lamjaosur les rives du lac Loktak, seul ha-bitant du daim sangai (cervus eldieldi), le mémorial de l’Armée natio-nale indienne à Moirang où l’ar-mée nationale indienne a hissé ledrapeau tricolore pour la premièrefois sur le sol indien, le parc natio-nal de Siroy à Ukhrul et le lacLoktak, le plus grand lac d’eaudouce du Nord-Est. ❑

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• On sait que les Indiens sont trèsprésents au Salon du Prêt-à-Porter. Après les journées trèschargées de la Porte de Versaillesen janvier, voici celles du jardin desTuileries et autres lieux qui révè-lent les dernières tendances enmatière de mode et d’accessoires.

• Au Jardin des Tuileries, le SalonPremière Classe a encore attiré lafoule des professionnels. Lesécharpes de cachemire ou de soiede Nitin Goyal protègent le corps,et conservent une bonne chaleur.

• Le Salon « The Box » a réuni lesmeilleurs dont les chaussuresCalvin Klein, les bijoux de Claire deDivonne, les chapeaux et foulardsde Javits, les chapeaux inouïs deRicucci, les sacs d’Aigner et lesfoulards raffinés de « Me andKashmiere » de New Delhi.

• Dans le cadre unique duCarrousel du Louvre, le SalonTranoï était consacré aux femmes.Les Japonais et les Italiens étaientomniprésents. Mais on retrouvaitaussi « Khadi and Co » qui utilise la

laine de l’Himalaya pour des jupesbouffantes, des cardigans confor-tables et des robes. Parmi les desi-gners présents, citons le studioPratpa de Faridabad, et LayapAgnis Apparels de New Delhi,ainsi que Namrata Joshipura,Rohit Gandhi et Rahul Khanna deNoida.

• Piasa organise une nouvellevente avec quelques miniaturesindiennes du 19ème siècle représen-tant Akbar et un ascète, la déesseParvati sous une arcature et un ca-valier rajpute auréolé sur fond vert.

Shikha Chireux a fait découvrir lamerveilleuse broderie Zardozi les30 mars et 1er avril pendant lesJournées européennes des Métiersd’art. Son Atelier qui accueille desprofessionnelles mais aussi desamateurs est un ravissement pourles yeux. Ce style de broderie fututilisé au XVIème siècle par les ar-tisans indiens pour répondre auxexigences d’une cour moghole raf-finée et satisfaire le goût des mar-chés étrangers. L’Atelier comportedes vêtements en attente d’être

brodés, certains pouvant demandersix mois de travail, d’autres termi-nés, des broderies seules, des châ-les. Un lieu qui témoigne que l’artdu travail bien fait est encore de cemonde, rassurant, non ? www.zar-dosi.fr et [email protected]

• Une nouveauté à retenir : le Café« Lire l’Inde » propose un ou deuxmercredis par mois de 18h30 à 20hla présentation et l’analyse dequelques livres au début de chaqueséance sur un thème donné parAliette Armel, auteur d’un roman « Pondichéry » et critique au Ma-gazine Littéraire depuis 1984.Gilles Guillot, fondateur de Un re-gard sur le monde, société créée en2009 qui accompagne des voyagesen Inde, et Pratap Lall, accompa-gnateur de circuits qui partage sontemps entre l’Inde et la France, in-terviennent en contrepoint. Letroisième temps de la soirée estconsacré aux questions-réponsesdans un esprit de dialogue et d’ou-verture. Une intéressante manièrede découvrir les livres de fictionayant l’Inde pour cadre et pour su-jet et pourquoi pas d’envisager unvoyage en Inde pour approfondir.Les séances sont gratuites et cha-cun règle sa consommation au res-taurant Best of India, 170 rue duFaubourg Saint Denis, dans le 10ème

arrondissement qui accueille leCafé « Lire l’Inde ». Pour en savoirplus, vous pouvez écrire à[email protected]

ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

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ÉCHOS ET SENTEURS DE L’INDE

• Un nouveau centre de yogavient d’ouvrir au 5 rue Stanislasdans le 6ème arrondissement. La mé-thode utilisée est la méthodeIyengar basée sur la pratique ap-profondie des postures ou asanaset du souffle ou pranayama. Elles’adapte à toutes les morphologieset les cours dispensés par AndréRivoire qui enseigne depuis dix anss’adressent tant aux débutantsqu’aux personnes qui pratiquent leyoga depuis longtemps. Le centre,

idéalement situé à deux pas duLuxembourg, est d’une grande so-briété qui en fait un lieu idéal pourpratiquer et se détendre. Les fem-mes apprécieront le vestiaire quileur est destiné. Pour en savoirplus, vous pouvez consulter le site :www.yogaraspail.fr

• L’association Kalavistar a pro-duit 2 DVD de Louise Gunnell « Unedécouverte sonore de l'Inde » chezl'éditeur Lugdivine. Le premier

« Tout ouïe », évoque la vie d'unejeune musicienne depuis les pre-miers bruits d'un matin indienjusqu'au récital de sitar auquel elleassiste le soir ; le second DVD, « Des pieds et des mains », nousfait pénétrer dans l'univers d'unfacteur de sitars et de tanpuras, àMiraj. Ces films, empreints d'hu-manité, décrivent avec empathie lavie quotidienne authentique ettraditionnelle de l'Inde et s'adres-sent aussi bien aux curieux del'Inde qu'aux spécialistes de la mu-sique. Editions Musicales Lugdivine,BP 9025 ; 69265 Lyon Cedex 09. Email : [email protected] ;www.lugdivine.com

• Il est fait mention dans le dernierrapport d’activités de la Maison del’Inde de la Cité InternationaleUniversitaire de Paris que laMaison de l’Inde accueillait au 31mars 2012, 109 personnes dont105 résidents réguliers et 4 de pas-sage. Parmi les résidents réguliers,84 sont doctorants, 4 poursuiventdes études et 17 sont en post-doc-torat. Sur les 105 résidents régu-liers, 96 sont indiens, et les 9 au-tres sont de nationalité française,chinoise, japonaise, suisse et tuni-sienne. 40 sont des femmes ce quireprésente une amélioration parrapport à l’année dernière. Le nom-bre total de résidents réguliers sur

le campus de la CIUP est de 185. Laplupart d’entre eux reçoivent dugouvernement français une aide aulogement allant de 80 à 100 eurospar mois de résidence.

• Au sujet de l’extension de laMaison de l’Inde à la CIUP, le pro-jet avance. La date limite pour sou-mettre les appels d’offre était fixéau 27 avril. La sélection des entre-prises commencera avec la partici-pation de l’Ambassade, des archi-tectes, de la CIUP, du maîtred’Ouvrage et de son assistant. Leprocessus prendra environ deuxmois et la pierre de fondation dubâtiment pourrait être posée cou-rant juin.

• Le 19 avril 2012, l'Inde lançaitavec succès son premier missile delongue portée à capacité nu-cléaire, Agni V. D'une portée de5000 kilomètres, la fusée, lancée àpartir de Wheeler Island, au largedes côtes de l'Orissa, mesure 17mètres, pèse 50 tonnes et com-porte 3 étages. Dorénavant, l'Indequi a ainsi acquis la capacité d'at-teindre la Chine, va pouvoir rejoin-dre le club très exclusif des paysdotés de missiles balistiques inter-continentaux, à savoir la Chine, laRussie, les Etats-Unis, la France etla Grande-Bretagne. Le Premierministre, Dr. Manmohan Singh, afélicité tout le personnel scientifi-que et technique de la DefenseResearch and Development Orga-nisation (DRDO) et d'autres organi-sations qui a permis à l'Inde defranchir une étape importantedans le domaine des missiles stra-tégiques. ❑

E.B. et Viviane Tourtet

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Yoga/Bien-EtreLe grand livre duyoga, de SwamiVishnudevananda,Ed. Le Courrier duLivre.Dans la préface deSwami Vishnudeva-

nanda, personnalité marquante duHatha et du Raja Yoga, qui re-monte à 1988, il était déjà faitmention de la crise dans laquellesombre peu à peu l’humanité et dela difficulté de contrôler son men-tal pourtant indispensable à notrebien-être général. L’auteur traitedonc des grands principes qui peu-vent nous aider si tant est quenous les intégrons dans nos habi-tudes quotidiennes : des exercicesappropriés, une respiration cor-recte, une bonne relaxation, unenourriture saine et une pensée po-sitive associée à la méditation. Lelecteur puisera dans ce livre sé-rieux les rudiments d’un savoir-faire ancestral. Les photos en noiret blanc datent un peu mais SwamiVishnudevananda nous y décrittoutes les postures essentielles dela technique du yoga. Rappelonsque Swami Vishnudevananda est lefondateur des Centres Internatio-naux Sivananda de Yoga Vedanta.

Beaux-ArtsGuidée par monpinceau, de GitaWolf et DulariDevi, traduction del’anglais par FennTroller, Ed. Syros.

Se plonger dans ce livre, c’estcomme partir pour une contréemagique, remplie de couleursgaies, lumineuses et de courbesgracieuses. Nous y découvrons lavie d’une jeune Indienne du Bihar,bien différente de celle des petitesOccidentales et pourtant envelop-pée de l’amour maternel. Une viepartagée entre tâches quotidien-nes et moments de joie notam-ment à travers la peinture qu’elle

va découvrir et apprendre auprèsd’une artiste. Ensuite, la vie deDulari va consister à peindre, lesoir venu, après le travail, sa vie auvillage, des portraits, la Déesseprotectrice de l’œil, son enfantjusqu’à elle, en tant qu’artiste. Unebelle histoire vraie où l’art est di-vertissement, thérapie et moyend’existence. Une belle histoire oùl’homme et l’animal sont à l’hon-neur.

RomansShalom India Rési-dence, d’Esther Da-vid, traduit de l’an-glais (Inde) parMarianne Véron,Ed. Héloïse d’Ormes-son.

Léon, Yael, Salomé, Sippora, Ruby,Rachel, Juliet, Ben Hur – hurcomme «pur», Diana, Esra, Ezel,Tamar, Noah, Shoshanah, Miriam,Samuel, Juliet, Hadasah auxquelsEsther David consacre un chapitredans ce troisième ouvrage consa-cré à la communauté juive desBene Israël en Inde, ont un pointcommun. Ils vivent tous dans la ré-sidence Shalom India composée dubâtiment A où ils sont tous instal-lés, le bâtiment B étant ouvert auxParsis et aux Chrétiens. Jusqu’en2002, année funeste des émeutes,ils avaient vécu dans le quartierpopuleux près de la porte deKhamasa au milieu des familleshindoues, musulmanes, parsies etchrétiennes. A présent ils vivaientdans le quartier chic de Satellite àl’ouest d’Ahmedabad dans une ré-sidence spécialement conçue parEzra pour eux. Ils avaient ensuitedécidé de fêter leur première pâ-que chacun chez soi. Et tous atten-daient donc la venue du prophèteElie… Esther David nous présenteun prophète joyeux, prêt à interve-nir en cas de besoin et qui à la ré-sidence Shalom India aura bien dutravail. Un roman sur trois généra-tions de Juifs pour lesquelles tradi-tions et ouverture ne signifient pastoujours la même chose. A travers

cette série de portraits, EstherDavid nous donne à voir une Indedifférente de celle que nousconnaissons.

Le Talisman, nou-velles de VaikomM u h a m m a dBasheer, traduit dumalayalam par Do-minique Vitalyos,Editions Zulma.

Vous vous ennuyez ? Vous trouvezque l’humanité régresse ? Alorsplongez-vous dans la lecture deces merveilleuses nouvelles quitantôt nous font sourire, rire, tan-tôt nous font monter les larmesaux yeux. Elles disent les misèresdu monde, les petits soucis de lavie quotidienne, l’amour et lahaine, la vie ordinaire de couplesordinaires, et bien d’autres chosesencore mais avec une telle poésie,un humour si délicieux que commeJamila Bibi, protagoniste d’une desnouvelles qui ne cessait de deman-der des bananes-coqs à son mari,nous en voulons encore. Elles nousracontent les animaux, les fruits,les parfums, les temples, les échop-pes, les riches et les pauvres, lesHindous, les Musulmans, le Keraladans ce qu’il a de plus authentique.Les personnages semblent d’uneautre époque et ont quelque chosede touchant, leurs histoires bienqu’indiennes et kéralaises, ont fi-nalement quelque chose d’univer-sel. Les chagrins d’amour ne nousfont-ils pas tous pleurer ? Les fan-tômes ne viennent-ils pas aussi depar chez nous ? Un petit bijou quise savoure page après page.L’auteur né en 1908 et mort auKerala en 1994, est l’un des grandsenchanteurs de la littérature in-dienne contemporaine.

Le Guide et laDanseuse, de R.K.Narayan, traduit del’anglais par Anne-Cécile Padoux, Ed.Zulma.Autre enchanteur de

la littérature indienne, R. K. Na-

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REVUE DES LIVRES

rayan, qui nous a quittés en 2001.Les lecteurs qui ont lu quelques-uns de ses livres se rappelleront dela petite ville de Malgudi, villeimaginaire dans laquelle l’auteurplante son décor à chaque fois. Età chaque fois, le lecteur s’y re-trouve comme s’il revenait dansune ville qu’il connaît. Il retrouvel’ambiance qui y règne, les odeurs,les parfums, les habitants aussimême si dans chaque roman, ils’agit de personnages différents,comme le peintre d’affiche, leguide, et bien d’autres encore.Dans ce roman-ci, nous faisons laconnaissance de Raju qui sort deprison pour se retrouver à son insumaître spirituel. Mais de son passé,que reste-t-il ? La belle danseusequi lui faisait tourner la tête, Rosieet puis ses clients qu’il escortait entant que guide qui, il l’avoue, s’ins-truisait tout en enseignant sans nerien savoir ! Narayan révèle unefois de plus ses extraordinaires ta-lents de conteur dans ce roman. Etgrande nouvelle, les éditions Zulmaont décidé de rééditer son œuvre.Nous ne pouvons que nous en ré-jouir tant la fraîcheur de ton etl’écriture de R.K. Narayan sont unravissement.

Retour à Bombay, deKavita Daswani (tra-duit de l’anglais parIsabelle Caron), Ed.de Fallois.Kawita Daswani nouslivre ici son second

roman, le premier, Mariage à l’in-dienne, remontant à 2003. Toutcomme le premier, la femme y tientune place de choix, tout commedans la société indienne. Pour cenouveau roman, Kavita Daswanis’est une fois de plus inspirée de sapropre histoire familiale même siici, il s’agit d’une famille très riche.L’héroïne, Sohana, suit des étudesde décoration intérieure à Londresmais suite à la rupture d’avec sonami, Jag, elle laisse tout tomberpour rentrer dans sa famille àMumbai. A peine arrivée, un articleparaît dans la presse relatant com-

ment son grand-père et ses troisfils avaient fait fortune, puis songrand-père décide de céder sonentreprise à celui de ses petits-filsqui lui soumettrait le projet de dé-veloppement le plus innovant…Notre ambitieuse Sohana va alorsmettre tout en œuvre pour décou-vrir la vérité et parvenir à ses finsbien qu’elle soit une fille. Un ro-man sur l’Inde contemporaine oùles femmes doivent tenter de trou-ver un équilibre entre vie profes-sionnelle et vie familiale, traditionset modernité. Un livre joyeux où lelecteur suit avec passion notre hé-roïne dans son parcours de femmequi sait prendre les choses enmain.

A l’écoute de JeanKlein, de Nita Klein,Editions Almora.Dans cet ouvrage,Nita Klein, comé-dienne, nous parle deson père, Jean Klein

(1912-1998), artiste musicien,homme de théâtre qui a puisé dansla Non-Dualité ou advaïta vedântace qui va donner à la créationtoute son authenticité. Pour lui « on ne peut jamais connaître la vie,on ne peut qu’être la vie », ilconvient d’être ici et maintenant,en pleine conscience, concentrésur nos zones sensibles. Harmoni-ser notre corps et notre mental, lesmettre au diapason pour tendrevers l’indicible, mais sans intentionde notre moi derrière, laisser coulerl’énergie qui vibre en nous tel unfleuve qui naturellement s’écoule.Etre présent totalement, libre, pourensuite s’effacer dans le grandTout, la conscience universelle,Brahman.Ce livre, hommage d’une fille à unpère qui fut Présence, nous invite ànous poser, à nous interroger sur lebut ultime de l’existence, à écouterpalpiter notre corps, l’énergie vi-bratoire qui l’anime pour vivre ouplutôt être autrement. Il ne man-quera pas d’interpeller aussi les co-médiens. Jean Klein les invite à

considérer que corps, mémoire, pa-role ne sont que des objets, des ou-tils et que plus on s’éloigne de ceque l’on est, plus on se rapprochedu personnage. Pour Jean Klein,travailler, c’est finalement remer-cier la vie.

Culture/ReligionPluralisme et inter-culturalité, VolumeVI - Cultures et reli-gions en dialogue,tome 1, sous la di-rection de RaimonPanikker et de Mile-

na Carrara Pavan, Ed. du Cerf. La lecture de cet ouvrage fait dubien. Elle reflète la grande cultureet l’humanisme profond de RaimonPanikker qui, écrit dans l’avant-propos sur l’édition dont émane celivre, qu’il n’a pas vécu pour écriremais qu’il a écrit pour vivre de ma-nière plus conscience et pour aiderses frères avec des pensées qui nenaissent pas seulement de son es-prit mais jaillissent d’une Sourcesupérieure, l’Esprit peut-être. Cetouvrage qui fait partie du vaste en-semble d’écrits qui s’étale sur unepériode de 70 ans traite du plura-lisme et de l’interculturalité etnous ouvre les portes de la ré-flexion sur des sujets plus que ja-mais d’actualité. Il nous rappelleque l’interculturalité joue un rôle-clé dans la construction de la paixentre les hommes qui doivent ap-prendre pour ce faire à élargir leursperspectives pour parvenir au res-pect culturel indispensable à celuide la dignité humaine. Un livre quinous ouvre des pistes pour unemeilleure compréhension des roua-ges de l’humanité. Né à Barcelone en 1918 d’un pèreindien hindou et d’une mère espa-gnole catholique, Raimon Panikketa, au fil d’un riche parcours intel-lectuel, élaboré une réflexion hu-maniste et universelle qu’il nous atransmise à travers ses écrits,avant de s’éteindre en 2010. ❑

Viviane Tourtet

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Manifestations• Le 4ème Conseil présidentielfranco-indien des entreprises s’esttenu à Paris les 30 et 31 janvier2012.Le Conseil a été co-présidé parDhruv M. Sawhney, président deTriveni Engineering & Industries, etBertrand Collomb, président d’hon-neur de Lafarge.Dans son allocution, le ministre in-dien du Commerce, de l’Industrieet des Industries textiles, AnandSharma, a souligné la nécessitépour les deux gouvernements etpour le secteur privé de faire da-vantage dans le but de renforcer etde diversifier les relations. Ce der-nier a insisté sur le fait que lesprincipaux défis de l’Inde restent lacroissance inclusive, la nécessitéd’une technologie verte, la sécuritéalimentaire et les projets d’infra-structure. Le ministre a ajouté quele travail du Conseil sera crucialnon seulement en vue d’encoura-ger les relations économiques en-tre les deux pays mais égalementpour trouver des solutions aux dé-fis économiques du pays.

De son côté, la ministre du Budget,des Comptes publics et de laRéforme de l’Etat, et porte-paroledu gouvernement, Valérie Pécresse,a mis l’accent sur les efforts entre-pris par la France pour rendre lepays plus compétitif et en faire unedestination plus attractive aux in-vestissements. L’Ambassadeur de l’Inde en France,Son Excellence M. Rakesh Sood, amis en évidence la dimension stra-tégique de la relation entre l’Inde

et la France, et a affirmé que lesrelations entre les deux gouverne-ments progressaient de manièreforte et positive. Les visites politi-ques de haut niveau ont contribuéà maintenir ce dynamisme. M.Sood a ajouté que l’économie in-dienne était promise à une crois-sance rapide au cours des années àvenir et a invité, par la même occa-sion, les groupes français à tirerprofit des opportunités disponibles.Il a fait remarquer que l’économieindienne a bien résisté face à lacrise économique mondiale, et quele processus des réformes était ir-réversible car soutenu par unconsensus politique. Il a conclu enaffirmant que le Conseil présiden-tiel franco-indien des entreprisespeut jouer un rôle prépondérantdans la pleine réalisation des rela-tions économiques entre les deuxpays.Le Conseil a abordé une vastegamme de thèmes tels que l’infra-structure, la santé, l’énergie, latechnologie verte, l’agroalimen-taire, l’éducation ou encore l’auto-mobile. Un certain nombre de sec-teurs a été identifié en vue d’unecoopération bilatérale. Quelquesentreprises françaises ont fait partde leur taux de croissance élevé enInde et de leur souhait d’y accroî-tre leurs investissements.

• Le 14 mars dernier, une soiréeconférences-débats a été organi-sée à l’ambassade autour deRabindranath Tagore dans la

continuité de la visite guidée del’exposition qui s’est tenue auMusée des Beaux-Arts Petit Palaisde la Ville de Paris le 9 mars der-nier. Après une introduction parMme Gaitri Kumar, Chargéed’Affaires, plusieurs intervenantsont pris la parole, présentant aupublic plusieurs aspects de Rabin-dranath Tagore. France Bhatta-charya, docteur d’état en études

indiennes et professeur éméritedes universités, a parlé des rencon-tres que Tagore a faites en Occi-dent et notamment en France.Traductrice du bengali, rappelonsqu’elle a publié, entre autres, deRabindranath Tagore « Quatre cha-pitres » et « Charulata » chezZulma, et « Yogayog » qui attendun éditeur. Sharmila Roy, artistepeintre, chanteuse, a présenté la

Les ministres Anand Sharma et ValériePécresse au Conseil présidentiel franco-indien des entreprises le 30.01.12

De gauche à droite : Le vice président etdirecteur général de Jubilant, Hari S.Bhartia, le président-directeur général deWipro, Azim Premji, l'ambassadeur del'Inde en France, Rakesh Sood, et le pré-sident de Triveni Engineering & Industries,Dhruv M. Sawhney

Mme Gaitri Kumar introduit le débatet les conférenciers

dont Mme Sharmi Roy à sa droite

Mme France Bhattacharya évoqueRabindranath Tagore et les personnalités

qu’il a rencontrées en Europe

Un auditoire attentif aux proposde M. Azarie Aroulandom,

Président de l’association Tagore Sangam

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Peinture Gond de Venkat Raman Singh Shyam

notion de rythme dans le travail deTagore. Un intermède musical a étéproposé aux auditeurs avec l’inter-prétation de chansons de Tagorepar la chanteuse Madhubanti.Enfin M. Azarie Aroulandom adressé un bilan de l’exposition duPetit Palais qu’il a fait visiter à ungrand nombre de personnes.

• Les marionnettes indiennes ontété à l’honneur en ce début d’an-née avec deux très beaux specta-cles, « Kathputli, Danses etMarionnettes du Rajasthan » parla compagnie Théâtre en Tête du 11au 29 janvier 2012 au GrandParquet en partenariat avec leThéâtre de la Ville. Ce spectacleenchanteur a offert aux specta-teurs, petits et grands, venus nom-breux, une bouffée d’air, les atransportés dans l’imaginaire d’unecontrée lointaine où une gracieusedanseuse crée le lien entre eux etles marionnettes. Le temps d’unspectacle plein d’entrain, les spec-tateurs ont pu oublier leurs soucisdu quotidien en plongeant tantôtdans l’univers de la vie quoti-dienne, tantôt dans la vie de courchez les maharajas. Théâtre en Têteorganise aussi des stages, desconférences sur les arts tradition-nels, la place des petits métiers en

Inde, du théâtre d’ombre et l’expo-sition « Jugaad » qui reproduitl’ambiance unique du bazar indien.Pour en savoir plus, vous pouvezconsulter le site [email protected]

• Le second spectacle, non moinsenchanteur, s’est déroulé du 6 au 9 avril à la Maison des Cultures duMonde dans le cadre du 16ème

Festival de l’Imaginaire. Ces ma-rionnettes à fils, parées de couleursflamboyantes, portent le nom deyakshagana ou chant des êtres cé-lestes. Elles racontent des épisodesdu Râmâyana, du Mâhabhârata oudes Purana mais grâce à la pré-sence du clown et des singes, l’hu-mour est aussi au rendez-vous

pour le plus grand bonheur desspectateurs. L’épisode présenté lorsde ce spectacle est l’incendie deLanka tiré du Râmâyana et relateles mésaventures de Sita enlevéepar le démon Ravana qui la gardeprisonnière en son palais sur l’îlede Lanka mais grâce à l’armée dusinge Hanuman, elle pourra retrou-ver le prince Rama. La troupeUppinakudru Yakshagana Gom-beyata venue du Karnataka a faitmerveille.

• Le L.A.C. (Lieu d’Art Contem-porain) a récemment convié le pu-blic à une nouvelle exposition ras-semblant des œuvres de l’artisteAnju Chaudhuri, des œuvres d’arttribal et populaire dont des œu-vres d’art du Mithila. Cette expo-sition imaginée et montée par Nitin Shroff, artiste d’art visuel, encollaboration avec David Schisch-ka-Thomas permet aux visiteurs dedécouvrir l’art contemporain indiendont des artistes méconnus maisqui méritent d’être connus et re-

connus. Quelques œuvres récentesde Nitin Shroff ont permis de fairele lien entre ces œuvres et des œu-vres de la collection permanentedu L.A.C. Un article sur cette expo-sition vous sera proposé dans notreprochain numéro des Nouvelles del’Inde. L’exposition a été inauguréele 4 avril dernier et durera deuxmois.

• A l’occasion du 150ème anniver-saire de la naissance de Rabin-dra-nath Tagore et dans le cadre duprogramme Unesco « Tagore –Neruda – Césaire pour un universelréconcilié », l’association TamilSangam a présenté l’expositionitinérante « Sur les pas deTagore » du 11 au 28 avril auCentre Dunois dans le 13ème arron-

Œuvre d’Anju Chaudhuri

La chanteuse Madhubanti

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dissement de Paris. Cette exposi-tion était placée sous le haut pa-tronage de l’ambassade de l’Inde,avec le soutien de l’Unesco et encollaboration avec la Mairie du13ème arrondissement et le Centred’animation Dunois.

• La Jeune Chambre Economiquede Monaco a accueilli l’ambassa-deur de l’Inde, M. Rakesh Sood,dans le cadre du dîner sur lethème des Pays BRICS qui s’esttenu le 19 avril au Monte-CarloBay. M. Rakesh Sood a prononcé undiscours en présence de MonsieurMarco Piccinini, Conseiller deGouvernement des Finances et del’Economie et de Monsieur TonyGuillemot, Président de la JeuneChambre Economique de Monaco.L’ambassadeur a souligné dans saconclusion combien les BRICS, tout

comme d’autres groupementscomme les CIVETS ou MIST allaientdans les années à venir maintenirleurs identités uniques et contri-buer à leur façon aux défis mon-diaux en raison de la tendancegrandissante vers un monde inter-dépendant. Les forums des BRICSservent de catalyseur pour trouverdes solutions à ces défis, promou-voir un ordre mondial plus démo-cratique et maintenir et renforcer

le rôle central des Nations Uniesdans la promotion de la paix, de lasécurité et du développement auniveau international.

• Le Global Investors' Meet les 7 et 8 juin 2012 à BangaloreLa deuxième édition du GlobalInvestors’ Meet (GIM) se tiendrales 7 & 8 juin 2012 au BangaloreInternational Exhibition Centre(BIEC) à Bangalore. Cette rencon-tre organisée par l’Etat du Karna-taka a pour but de mettre en avantle potentiel d’investissement dansbon nombre de secteurs tels quel’aéronautique, l’automobile, labiotechnologie, l’éducation, l’éner-gie, l’agroalimentaire, la santé,l’infrastructure, l’IT, les minéraux,le textile et le tourisme, et ce, pourmaintenir le Karnataka au rang desdestinations préférées des investis-seurs tant indiens qu’étrangers.Les séminaires, conférences et B2Bqui seront organisés dans le cadredu GIM réuniront des dirigeantsd’entreprise, des investisseurs, desdécideurs, etc.L’édition 2010 a connu un vif suc-cès avec la participation de plus de7 600 délégués et de 2 000 entre-prises de 21 pays de par le monde.L’Etat du Karnataka est l’un descinq premiers Etats industrialisésdu pays doté contribuant à hauteurde 6% du PIB et de 13% des expor-tations indiennes pour seulement5% de la population nationale. Laprésence de plus de 2 000 SSII surson territoire fait de cet Etat lequatrième cluster informatique aumonde. De même, le Karnatakaabrite quatre-vingts des entrepri-ses du Fortune 500 et plus de septcents multinationales. On y noteégalement la présence de vingt zo-nes économiques spéciales (zonesfranches).

Pour tout complément d’informa-tion, nous vous invitons à consulterle site officiel www.advantagekar-nataka.com et/ou prendre contactavec notre service par courriel à[email protected].

Récompense• L’Inde peut s’enorgueillir d’avoirremporté la compétition de laLangue Française 2012 à « Ques-tions pour un champion » qui du19 au 25 mars a réuni 21 pays de 5continents. Les candidats se sontaffrontés et ont défendu les cou-leurs de leur pays. Azad Monany adéfendu avec brio celles de l’Inde.

C’est en présence du super hérosSouleymane, du Sénégal, que s’estdéroulée la finale qui a opposé les5 candidats qui se sont affrontés etse sont qualifiés dans les cinqémissions quotidiennes précéden-tes. Azad Monany qui a remportéle Face à Face a affronté Souley-mane qui a remis son titre en jeupour la 3ème année consécutive etl’a perdu au bénéfice d’AzadMonany. L’Inde est donc devenuegrâce à lui Championne 2012 dela Francophonie. ❑

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