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Présidente de la Fédéra- on des Centres sociaux et Socioculturels de France (FCSF) depuis juin dernier, et même première présidente depuis 1969, Claudie Miller revient sur son parcours, sur sa vision du centre social et sur le travail de construcon collecve qu’elle insuffle. Son parcours dans les centres sociaux remonte au début des années 90. Habitante du centre- ville de Chambéry, Claudie Miller s’est invese dans le centre social de son quarer jusqu’à en devenir la présidente. Dès 1998, elle contribue à la créaon de la Fédéraon des centres sociaux des 2 Savoies, qu’elle présidera. Elue au Conseil d’administraon de la FCSF en 2011, elle y occupait la foncon de vice-présidente depuis 2012. « Mon entrée au conseil d’admi- nistraon du centre social était un engagement militant. Etre admi- nistrateur c’est échanger, écouter, écrire, agir, mais aussi réfléchir collecvement, confronter nos idées, se soutenir face à l’adver- sité. L’équilibre, l’alchimie entre administrateurs et professionnels est un ingrédient essenel de la force du centre social. » Son engagement dans les diffé- rentes instances fédérales s’est fait pas-à-pas, guidé par l’envie d’aller plus avant dans l’acon collecve. « Notre ambion com- mune est de dessiner le centre so- cial de demain, afin qu’il soit une source d’énergie citoyenne, un ac- teur reconnu de la citoyenneté, un acvateur de débat, un lieu d’éclo- sion de dynamiques collecves. Chaque administrateur quel que soit son niveau de responsabilité, chaque fédéraon, union, dépar- tementale, régionale, naonale peut soutenir cee ambion. Je crois beaucoup au travail collecf, à l’intelligence partagée, mais je crois aussi qu’une part d’audace sera nécessaire à chacun pour faire avancer notre projet. » Le pet journal lere d’informaon de l’Union des Centres Sociaux des Bouches-du-Rhône De l’audace collective Renforcer le dialogue « L’Union », nommée ainsi certainement par facilité de langage, est souvent appré- hendée comme un ensemble insaisissable, situé au-dessus, parfois éloigné, mais tou- jours à côté. L’Union des centres sociaux est dans un ailleurs, sorte d’exutoire où s’épanchent les maux, s’écharpent les mots, à la recherche de l’objet rare, de la réponse espérée. A ce raccourci sans issue, nous préférons lui substuer l’idée d’une démarche collecve, où se construisent à parr de chaque centre social, un réseau et une culture commune. Pour raviver cee approche, nous avons inié des réunions territoriales ; pour aller au plus près du local, toucher au plus inme de la vie des centres sociaux. D’aucuns nous reprocheront une trop grande proximité au moment même où le territoire, en se redé- finissant, nous invite à de nouvelles projec- ons et concepons de l’espace urbain et rural. C’est à propos de tout cela que nous devons échanger, écrire, s’écrire, parler, discuter et parfois se disputer avec le respect qu’ap- pellent la diversité et la pluralité des points de vue et des idées. Rendez-vous est pris avec Le pet journal pour que se renforce le dialogue avec le réseau des administrateurs. Ils sont la che- ville ouvrière de notre concepon de la dé- mocrae au sein de chaque centre social. La force collecve que nous représentons passe par la prise de parole des administra- teurs de chacun de nos centres. Entendre leurs expériences, leur savoir-faire, leur mo- bilisaon, leur créavité, c’est dans ce bain culturel que nous pensons restaurer les liens qui unissent les centres sociaux de l’Union. Le pet journal est d’abord au service de la valorisaon et de la promoon des adminis- trateurs qui, par leur militansme œuvrent quodiennement à la construcon sans cesse renouvelée, du centre social associaf que nous défendons. François Lapena Président de l’Union des centres sociaux des Bouches-du-Rhône nPortraits de trois présidents de centres sociaux...................... p. 2-3 Pierre Prouvèze, centre social Frais-Vallon (Marseille) Monique Galichet, centre social Fabien Menot (Port-de-Bouc) Jean-Yves Constann, AVES (Vitrolles) nInfos fédérales................................................................ ........ p. 4 nIniave ................................................................................ p. 4 L’histoire du centre social La Gavoe (Les Pennes-Mirabeau) racontée par Colee Dubois édito à la une 4 sommaire A la découverte de Gaëlle Berge Gaëlle Berge, déléguée départementale de l’UCS 13 depuis mars dernier, revient sur les valeurs qui guident son acon, les liens qu’elle sse avec les bénévoles, militants et administrateurs. Rencontre. Une expression ponctue régulièrement les propos de Gaëlle Berge : éducaon populaire. Pour elle, il ne s’agit pas d’un leitmov, d’une idée dans l’air du temps, mais bien d’une expérience de vie qu’elle s’aache à défendre. « J’ai vécu et je vis l’éducaon populaire comme la découverte d’une conscience polique, qui consiste à dire que pour ne pas subir, il faut agir ! Dans mon histoire et mon expérience, des personnes m’ont poussé à agir, à aller au-delà de ce que je pensais pouvoir faire ». Son approche de l’éducaon populaire est toute person- nelle : « donner confiance et démontrer à ceux qui n’y pensent même pas qu’ils sont capables d’agir et de faire par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Cee idée me porte encore aujourd’hui, parce qu’elle m’a portée ». Pas de portrait de Gaëlle Berge sans évoquer son parcours de militante. Impliquée dans de nombreux conseils d’administraon d’associaons, elle raconte : « J’ai vécu cela comme une formaon, les responsables m’ont fait confiance, m’ont confié des responsabilités de présidente ou de trésorière. Et je me suis découverte. » Et lorsqu’elle présente son expérience professionnelle dans la solidarité internaonale au CCFD-Terre solidaire comme responsable de service sud et chargée de mission PACA-Languedoc-Corse, Gaëlle Berge revient à nouveau sur la découverte des autres. Bien plus qu’un leitmov, une expérience de vie. L’Assemblée Générale 2014 de la Fédéraon des Centres sociaux et Socioculturels de France (FCSF) aura lieu les 13, 14 et 15 juin à Lorient (Morbihan). L’AG est l’occasion de rer le bilan de l’année écoulée et d’inventer en- semble les prochaines étapes. Cee année, l’AG revêt un caractère excep- onnel ; le nouveau projet fédéral de la FCSF sera soumis au vote des ad- hérents. Adopon des rapports (d’acvités, fi- nancier, fonds mutualisé, FO.S.FOR.A., projet fédéral, moons…), et élecon de nouveaux administrateurs de la FCSF sont au programme de cee rencontre. Le conseil d’administraon de l’UCS 13 a mandaté deux de ses membres pour poser leur candidature au conseil d’administraon de la FSCF: Jean-François Vincent, président du centre social La Capelee (Marseille) et Véronique Magot-Estève, direc- trice du centre social Sainte-Elizabeth (Marseille). Rappelons que la FSCF est la tête d’un réseau de 1 200 centres sociaux ad- hérents. infos - UCS 13 : tél. 04 96 11 53 60 [ Le pet journal - # 1 - avril - mai - juin 2014 ] UCS 13 - 8, bd de Dunkerque 13002 Marseille – tél. 04 96 11 53 60 – mail : [email protected] - site : www.ucs13.fr Directeur de la publicaon : François Lapena Comité de rédacon : Malik Benghali, Alain Castel, Yves Masse, Arlee Konnert, Claudie Larrieu-Clerc, Eric Serre, Pascale Balian. photos D.C. Le centre social de la Gavoe 50 ans d’une œuvre collecve, le tre du livre écrit par Colee Dubois, fondatrice et présidente jusqu’en 2005 du centre social, est, on ne peut plus, explicite. « Le centre social est né très exactement le 9 juillet 1955, té- moigne-t-elle. Avec quelques familles de la Gavoe, nous avons eu l’idée de nous unir, parce que les temps étaient durs, qu’il nous fallait trouver une soluon aux problèmes et diffi- cultés que nous rencontrions. Il s’agissait de proposer un en- semble de services et de réalisaons collecves de caractère éducaf, social et sanitaire. Nous sorons de la guerre, un temps horrible et aussi extraordinaire de réflexion, de projets et de reconstrucon. » La valeur de ce témoignage ent à l’implicaon des bénévoles dans la vie du centre social, une approche militante exem- plaire. Colee et René Dubois ont présenté leur ouvrage le 8 avril dernier au centre social La Gavoe en présence de nombreux acteurs qui ont œuvré à leur côté pendant toutes ces années. « Parler du centre social c’est parler de chacun et de tous, des relaons entre les hommes », a t-elle-conclu. Informaons au centre social La Gavoe - tél. 04 91 51 08 60 - mail : [email protected] Le centre social de La Gavoe, 50 ans d’une œuvre collecve 1955-2005 Colee Dubois - 15 euros infos fédérales initiative lere d’informaon de l’Union des Centres Sociaux des Bouches-du-Rhône # 1 - avril-mai-juin 2014 n L’histoire d’une vie n

infos fédérales - UCS 13 · 2 3 «Je suis arrivé dans le quartier en 1976, raconte Pierre Prouvèze, pour être instituteur à l’école de Frais-Vallon. Je passais beaucoup de

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Page 1: infos fédérales - UCS 13 · 2 3 «Je suis arrivé dans le quartier en 1976, raconte Pierre Prouvèze, pour être instituteur à l’école de Frais-Vallon. Je passais beaucoup de

Présidente de la Fédéra-tion des Centres sociaux et Socioculturels de France (FCSF) depuis juin dernier, et même première présidente depuis 1969, Claudie Miller revient sur son parcours, sur sa vision du centre social et sur le travail de construction collective qu’elle insuffle.

Son parcours dans les centres sociaux remonte au début des années 90. Habitante du centre-ville de Chambéry, Claudie Miller s’est investie dans le centre social de son quartier jusqu’à en devenir la présidente. Dès 1998, elle contribue à la création de la Fédération des centres sociaux des 2 Savoies, qu’elle présidera. Elue au Conseil d’administration de la FCSF en 2011, elle y occupait la fonction de vice-présidente depuis 2012. « Mon entrée au conseil d’admi-nistration du centre social était un engagement militant. Etre admi-nistrateur c’est échanger, écouter, écrire, agir, mais aussi réfléchir collectivement, confronter nos idées, se soutenir face à l’adver-sité. L’équilibre, l’alchimie entre administrateurs et professionnels est un ingrédient essentiel de la force du centre social. » Son engagement dans les diffé-rentes instances fédérales s’est

fait pas-à-pas, guidé par l’envie d’aller plus avant dans l’action collective. « Notre ambition com-mune est de dessiner le centre so-cial de demain, afin qu’il soit une source d’énergie citoyenne, un ac-teur reconnu de la citoyenneté, un activateur de débat, un lieu d’éclo-sion de dynamiques collectives. Chaque administrateur quel que soit son niveau de responsabilité, chaque fédération, union, dépar-tementale, régionale, nationale peut soutenir cette ambition. Je crois beaucoup au travail collectif, à l’intelligence partagée, mais je crois aussi qu’une part d’audace sera nécessaire à chacun pour faire avancer notre projet. »

Le petit journallettre d’information de l’Union des Centres Sociaux des Bouches-du-Rhône

De l’audace collectiveRenforcer le dialogue« L’Union », nommée ainsi certainement par facilité de langage, est souvent appré-hendée comme un ensemble insaisissable, situé au-dessus, parfois éloigné, mais tou-jours à côté. L’Union des centres sociaux est dans un ailleurs, sorte d’exutoire où s’épanchent les maux, s’écharpent les mots, à la recherche de l’objet rare, de la réponse espérée. A ce raccourci sans issue, nous préférons lui substituer l’idée d’une démarche collective, où se construisent à partir de chaque centre social, un réseau et une culture commune. Pour raviver cette approche, nous avons initié des réunions territoriales ; pour aller au plus près du local, toucher au plus intime de la vie des centres sociaux. D’aucuns nous reprocheront une trop grande proximité au moment même où le territoire, en se redé-finissant, nous invite à de nouvelles projec-tions et conceptions de l’espace urbain et rural. C’est à propos de tout cela que nous devons échanger, écrire, s’écrire, parler, discuter et parfois se disputer avec le respect qu’ap-pellent la diversité et la pluralité des points de vue et des idées. Rendez-vous est pris avec Le petit journal pour que se renforce le dialogue avec le réseau des administrateurs. Ils sont la che-ville ouvrière de notre conception de la dé-mocratie au sein de chaque centre social. La force collective que nous représentons passe par la prise de parole des administra-teurs de chacun de nos centres. Entendre leurs expériences, leur savoir-faire, leur mo-bilisation, leur créativité, c’est dans ce bain culturel que nous pensons restaurer les liens qui unissent les centres sociaux de l’Union.Le petit journal est d’abord au service de la valorisation et de la promotion des adminis-trateurs qui, par leur militantisme œuvrent quotidiennement à la construction sans cesse renouvelée, du centre social associatif que nous défendons.

François LapenaPrésident de l’Union des centres sociaux des

Bouches-du-Rhône

nPortraits de trois présidents de centres sociaux...................... p. 2-3Pierre Prouvèze, centre social Frais-Vallon (Marseille) Monique Galichet, centre social Fabien Menot (Port-de-Bouc)Jean-Yves Constantin, AVES (Vitrolles)nInfos fédérales................................................................ ........ p. 4nInitiative ................................................................................ p. 4L’histoire du centre social La Gavotte (Les Pennes-Mirabeau) racontée par Colette Dubois

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A la découverte de Gaëlle BergeGaëlle Berge, déléguée départementale de l’UCS 13 depuis mars dernier, revient sur les valeurs qui guident son action, les liens qu’elle tisse avec les bénévoles, militants et administrateurs. Rencontre.

Une expression ponctue régulièrement les propos de Gaëlle Berge : éducation populaire. Pour elle, il ne s’agit pas d’un leitmotiv, d’une idée dans l’air du temps, mais bien d’une expérience de vie qu’elle s’attache à défendre.« J’ai vécu et je vis l’éducation populaire comme la découverte d’une conscience politique, qui consiste à dire que pour ne pas subir, il faut agir ! Dans mon histoire et mon expérience, des personnes m’ont poussé à agir, à aller au-delà de ce que je pensais pouvoir faire ». Son approche de l’éducation populaire est toute person-nelle : « donner confiance et démontrer à ceux qui n’y pensent même pas qu’ils sont capables d’agir et de faire par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Cette idée me porte encore aujourd’hui, parce qu’elle m’a portée ».Pas de portrait de Gaëlle Berge sans évoquer son parcours de militante. Impliquée dans de nombreux conseils d’administration d’associations, elle raconte : « J’ai vécu cela comme une formation, les responsables m’ont fait confiance, m’ont confié des responsabilités de présidente ou de trésorière. Et je me suis découverte. »Et lorsqu’elle présente son expérience professionnelle dans la solidarité internationale au CCFD-Terre solidaire comme responsable de service sud et chargée de mission PACA-Languedoc-Corse, Gaëlle Berge revient à nouveau sur la découverte des autres. Bien plus qu’un leitmotiv, une expérience de vie.

L’Assemblée Générale 2014 de la Fédération des Centres sociaux et Socioculturels de France (FCSF) aura lieu les 13, 14 et 15 juin à Lorient (Morbihan).L’AG est l’occasion de tirer le bilan de l’année écoulée et d’inventer en-semble les prochaines étapes. Cette année, l’AG revêt un caractère excep-tionnel ; le nouveau projet fédéral de la FCSF sera soumis au vote des ad-hérents.Adoption des rapports (d’activités, fi-nancier, fonds mutualisé, FO.S.FOR.A., projet fédéral, motions…), et élection de nouveaux administrateurs de la FCSF sont au programme de cette rencontre.Le conseil d’administration de l’UCS 13 a mandaté deux de ses membres pour poser leur candidature au conseil d’administration de la FSCF: Jean-François Vincent, président du centre social La Capelette (Marseille) et Véronique Magot-Estève, direc-trice du centre social Sainte-Elizabeth (Marseille). Rappelons que la FSCF est la tête d’un réseau de 1 200 centres sociaux ad-hérents.

infos - UCS 13 : tél. 04 96 11 53 60

[ Le petit journal - # 1 - avril - mai - juin 2014 ]UCS 13 - 8, bd de Dunkerque 13002 Marseille – tél. 04 96 11 53 60 – mail : [email protected] - site : www.ucs13.frDirecteur de la publication : François LapenaComité de rédaction : Malik Benghali, Alain Castel, Yves Masse, Arlette Konnert, Claudie Larrieu-Clerc, Eric Serre, Pascale Balian.photos D.C.

Le centre social de la Gavotte 50 ans d’une œuvre collective, le titre du livre écrit par Colette Dubois, fondatrice et présidente jusqu’en 2005 du centre social, est, on ne peut plus, explicite. « Le centre social est né très exactement le 9 juillet 1955, té-moigne-t-elle. Avec quelques familles de la Gavotte, nous avons eu l’idée de nous unir, parce que les temps étaient durs, qu’il nous fallait trouver une solution aux problèmes et diffi-cultés que nous rencontrions. Il s’agissait de proposer un en-semble de services et de réalisations collectives de caractère éducatif, social et sanitaire. Nous sortions de la guerre, un temps horrible et aussi extraordinaire de réflexion, de projets et de reconstruction. »

La valeur de ce témoignage tient à l’implication des bénévoles dans la vie du centre social, une approche militante exem-plaire.Colette et René Dubois ont présenté leur ouvrage le 8 avril dernier au centre social La Gavotte en présence de nombreux acteurs qui ont œuvré à leur côté pendant toutes ces années. « Parler du centre social c’est parler de chacun et de tous, des relations entre les hommes », a t-elle-conclu.

Informations au centre social La Gavotte - tél. 04 91 51 08 60 - mail : [email protected]

Le centre social de La Gavotte, 50 ans d’une œuvre collective 1955-2005 Colette Dubois - 15 euros

infos fédérales

initiative

lettre d’information de l’Union des Centres Sociaux des Bouches-du-Rhône

# 1 - avril-mai-juin 2014

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L’histoire d’une vie

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Page 2: infos fédérales - UCS 13 · 2 3 «Je suis arrivé dans le quartier en 1976, raconte Pierre Prouvèze, pour être instituteur à l’école de Frais-Vallon. Je passais beaucoup de

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«Je suis arrivé dans le quartier en 1976, raconte Pierre Prouvèze, pour être instituteur à l’école de Frais-Vallon.

Je passais beaucoup de temps dans ma classe, mais je me suis toujours intéressé à la vie en dehors de l’école. J’ai toujours été en lien avec le centre social ». En 1988, le directeur du centre social de l’époque lui propose d’intégrer le conseil d’administration. Après avoir lu le rapport d’activité, pris un temps de réflexion, Pierre Prouvèze s’engage. « Je voulais savoir ce que mes élèves vivaient en dehors de l’école, ne pas me contenter des rumeurs sur ce qui se passait dans le quartier. C’était une manière de faire mon boulot d’enseignant, c’est-à-dire ne pas être qu’un transmetteur de savoir, mais aller voir ce que ce savoir produisait avec les habitants, et finalement de mieux connaître la réalité de leur vie, ce pour quoi ils se battent. A mon arrivée au conseil d’administration, j’ai très rapidement pris conscience qu’être administrateur, c’était être le garant des missions du centre social, que cela demandait parfois d’être vigilant et d’assurer la défense de notre projet », poursuit-il.Président depuis 1992, Pierre s’empresse d’ajouter : « Je ne le ferai pas jusqu’à 90 ans. Je me présente souvent comme administrateur et non pas comme président. D’ailleurs, au sein du conseil d’administration, chaque membre prend sa part. Légalement, la Préfecture nous demande d’avoir un président mais je ne le vis pas comme une fonction de gouvernement personnel.

Je ne considère pas cette fonction comme honorifique. Nous sommes une équipe. Ma voix n’est pas plus impor-tante que celle des autres membres, nous faisons des tours de table et les décisions sont collectives. Certaines ne sont pas faciles à prendre qui qu’on soit, mais une seule chose nous guide, l’intérêt du quartier et de ses habitants. »

L’AVES, association qui gère, entre autres, deux centres sociaux Le

Bartas et les Salyens à Vitrolles est présidée depuis plusieurs années par Jean-Yves Constantin. « J’étais vice-président, la présidente d’alors quittant ses fonctions en cours d’année, j’ai été propulsé au poste de président. »Membre du conseil d’administration depuis plusieurs années, Jean-Yves poursuit, « cela s’est fait un peu par surprise mais je ne le regrette pas, j’ai beaucoup reçu et beaucoup appris. C’est un poste avec un réel enjeu, auquel on peut apporter son grain de sel. C’est une fonction qui se vit à deux niveaux d’équipe, précise-t-il, celui des salariés et celui des administrateurs, avec pour mission de faire aboutir le projet, pour que soit entendue la parole des habitants, pour les aider à prendre des initiatives et la parole. »Après plus de 15 ans de fonction, Jean-Yves Constantin n’éprouve aucune lassitude, même si lucide, il ajoute, «on prend le risque de ne pas se renouveler et on trouve toujours de bonnes raisons de res-ter; des mouvements dans l’équipe, un projet à mener à terme. Ma longévité dans ce poste est liée à des changements importants, mais je continue de penser que personne n’est indispensable. Aujourd’hui, nous

sommes en renouvellement de projet. Ce n’est pas forcément le moment de partir... »Quoi qu’il en soit, son expérience rassure : « Entretenir le partenariat est une fonction particulièrement impor-tante pour le président car le centre social est au cœur d’un maillage de relations. La relation président-directrice est aussi un point important, c’est une clé de voûte, qui n’existe que si toutes les pierres au-dessous sont là et solides, car elles soutiennent cette clé de voute. Le président doit me semble-il, entendre et percevoir ce qui se passe dans le quartier, et ceci grâce aux salariés qui sont en lien avec les habitants, grâce aux administrateurs, aux partenaires, grâce à une parole libérée des habitants. »« J’occupe le poste de présidente du centre social Fabien Menot depuis un an seulement, prévient d’emblée Monique

Galichet. J’étais membre du conseil d’administration pendant plusieurs années, l’ancien président ne s’est pas repré-senté, une nouvelle direction est arrivée, j’avais envie d’épauler le centre social de manière plus marquée, poursuit cette jeune retraitée. Nous avons connu une période tendue avec des difficultés de plusieurs ordres, c’était donc un défi pour moi, une possibilité de donner un nouveau souffle. »Cet engagement « en tant que citoyenne de la ville, qu’habitante du territoire ; je vois le centre social de ma fenêtre», Monique Galichet le vit avec détermina-tion. « En prenant cette fonction, je n’imaginais rien, je découvre tous les jours, j’essaie de faire au mieux. Pour moi, les choses sont plus claires aujourd’hui, le projet, les missions, ce que doit être le centre : un lieu de rencontre, d’échanges, d’accompagnement pour que les habitants se sentent acteurs de la vie de leur quartier. Devenir présidente m’a amenée à m’intéresser au fonctionnement, au financement, à la gestion du personnel. Occuper cette fonction n’est pas anodin, tout le monde peut s’y mettre, mais il est nécessaire de se former, le centre so-cial est comme une « entreprise » qu’il faut gérer, pour ne pas mettre en danger la structure. En occupant cette fonction, je me dois d’être plus à l’écoute des sa-lariés, des habitants. La mission de relais auprès des partenaires est également enrichissante et nouvelle pour moi. » Et Monique de conclure : « Nous avons initié de nombreux changements. Nous avons adhéré à l’UCS 13, de nouveaux membres ont intégré le CA et nous sui-vons une formation sur le rôle des administrateurs… » Défi relevé !

Pierre Prouvèze, président du centre social Frais-Vallon (Marseille) Jean-Yves Constantin, président de l’AVES (Vitrolles) centre social les Salyens et centre social le Bartas

Monique Galichet, présidente du centre social Fabien Menot (Port-de-Bouc)

Késako...Le président est, par délégation du conseil d’administration, le représentant légal politique, juridique et économique de l’association. Il s’assure du fonctionnement régulier des instances, il contrôle l’exécution des man-dats et des responsabilités. Il se tient informé des questions concernant le management de l’association et son projet, la conduite et la gestion de l’équipe, la gestion financière de l’association. Il est l’interlocuteur privilégié du directeur du centre social.Pour être en règle légalement, l’association doit identifier une personne physique agissant en son nom : son représentant légal. Généralement, cette per-sonne est appelée «président» (parfois porte-parole).Ses actes engagent l’association à l’égard des tiers (banques, administrations, justice, autres associations, etc.). Le représen-tant légal peut déléguer tout ou partie de ses pouvoirs (par exemple à un vice-président, à un secrétaire ou à un trésorier). Mais il demeure co-responsable des actes réalisés au nom de l’association par ceux à qui il a délégué ses pouvoirs.Source site internet service-public.fr

Pour aller plus loin…Guide du bénévolat 2014, édité par le ministère en charge de la vie associative disponible sur le site internet : www.associations.gouv.fr

Le centre social Fabien Menot (Port-de-Bouc) a rejoint notre réseau en janvier dernier. Créé en 1984, le centre social est implanté au sud de la ville, en front de mer, dans le quartier des Aigues-Douces. Il accueille des habi-tants des quartiers de la Lèque, les Combattants et une partie du centre-ville. Depuis plus d’un an, le centre social a choisi d’aller à la rencontre des habitants en proposant des actions en dehors de ses murs. Des ateliers pein-ture ont ainsi lieu, tous les mercredis après-midi, au pied des immeubles du quartier de la Lèque.

Créé en 1978, le centre social Frais-Vallon est inscrit dans la durée et dans le territoire. Il ancre son projet sur des axes forts et notamment le lien social, l’insertion, la valorisation de la fonction parentale, la prévention, la promotion de la participation des habitants, la culture,...Le centre social mène depuis plusieurs années des projets culturels construits avec les habitants. Le dernier en date : On peut rêver une exposition et un journal réalisés avec l’artiste graphiste Vincent Perrottet. Enfin, il s’appuie sur un réseau de partenaires pour construire et mener des projets spécifiques sur les questions de parentalité, de réduction des risques, d’images,… dans le cadre de collectifs qu’il coordonne ou auquel il participe.

Des administrateurs en ateliers...Destinés aux administrateurs des centres sociaux, les ateliers Etre administrateur en centre social proposés par l’UCS 13 sont de véritables lieux de formation et d’échange pour un conseil d’administration. Travailler ensemble sur l’organi-sation et le fonctionnement d’une association, acquérir des informations et des outils pour mieux comprendre son rôle d’administrateur, tels sont quelques-uns des objectifs des ateliers.En pratique, cette formation se déroule sous forme d’ateliers, dont le contenu est défini avec le conseil d’administra-tion, selon les besoins qu’il a repérés. Construite sur-mesure, elle se déroule au sein du centre social, dans le cadre d’une animation participative à partir de l’expérience de chacun. Elle peut porter sur la vie associative, les rôles et fonctions des administrateurs, le rôle politique d’un conseil d’administration, comment faire vivre la démocratie au sein d’un centre social, le projet social…Infos & contact : 04 96 11 53 61 - mail : [email protected]

Créée en 1974, -elle fête cette année, ses 40 ans-, par la Ville de Vitrolles et le bailleur social lors de l’aménagement des quartiers de la Petite Garrigue et des Pins, l’Association Vitrollaise pour l’animation et la gestion des Equipements Sociaux (AVES) gèrent deux centres sociaux : le Bartas et les Salyens. Elle mène également des actions pour favoriser l’insertion sociale et profession-nelle des personnes en difficulté, lutter contre le chômage et pour le droit au logement. Son projet intègre un centre d’hébergement pour femmes (CHRS) et un Bureau d’aide au logement (BAIL).

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