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L'INSPIRATION EN PRATIQUE SOMMAIRE Utilisation des setpoints Les contrôles avant le départ Les contrôles en plongée L'Entretien du recycleur Les piles d'alimentation Le lestage Le bailout et ses accessoires La décompression Le gonflage des bouteilles L'analyseur d'oxygène Remèdes à quelques problèmes Utilisation des setpoints

Inspiration

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Page 1: Inspiration

L'INSPIRATION EN PRATIQUE

SOMMAIRE

Utilisation des setpoints

Les contrôles avant le départ

Les contrôles en plongée

L'Entretien du recycleur

Les piles d'alimentation

Le lestage

Le bailout et ses accessoires

La décompression

Le gonflage des bouteilles

L'analyseur d'oxygène

Remèdes à quelques problèmes

Utilisation des setpoints

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Introduction

Lors des cours nitrox, on apprend qu'une exposition prolongée à un fort taux d'oxygène

peut engendrer une toxicité pulmonaire et que pour éviter une crise hyperoxyque, la limite

maximale de 1,6 bars ne doit pas être dépasser. Dans le cadre des plongées loisir, la

valeur de 1,4 bars est cependant recommandée par beaucoup d'agences spécialisées.

En temps normal les plongeurs ne sont pas soumis à cette toxicité et seule la limite

maximale de 1,6 bars est à contrôler. Cependant, avec les recycleurs, les conditions de

toxicité deviennent possibles.

Pour les plongées réalisées avec un mélange nitrox, le pourcentage d'oxygène est constant

et la PpO2 varie en fonction de la pression absolue et donc de la profondeur. Le tableau

ci-dessous décrit l'évolution de la PpO2, pour un nitrox 32%, en fonction de la

profondeur.

Profondeur

(mètres)

PpO2

(bars) % O2

10 0,64 32

20 0,96 32

30 1,28 32

40 1,60 32

Un CCR comme le recycleur Inspiration fonctionne par maintien d'une pression partielle

d'oxygène constante. Ce qui veut dire, à l'inverse d'un mélange nitrox, que c'est le

pourcentage d'oxygène qui varie en fonction de la pression ambiante. Le tableau ci-

dessous décrit l'évolution du taux d'oxygène dans un mélange avec un recycleur réglé sur

une PpO2 de 1,3 bars.

Profondeur

(mètres)

PpO2

(bars) % O2

10 1,30 65

20 1,30 43

30 1,30 32

40 1,30 26

50 1,30 21

60 1,30 18

Afin d'éviter une exposition trop forte à l'O2 et en accord avec les limites établies par le

NOAA, la valeur de PpO2 recommandée pour un CCR est de 1,3 voir moins. Le tableau

NOAA ci-dessous donne, pour une valeur de 1,3 bars de PpO2, un temps maximum de

180 minutes pour une plongée simple et 210 minutes pour la durée cumulée en 24 heures.

Page 3: Inspiration

PpO2

(bars)

Durée pour

une

plongée

simple

(minutes)

Durée

cumulée

sur 24 heures

(minutes)

1,6 45 150

1,5 120 180

1,4 150 180

1,3 180 210

1,2 210 240

1,1 240 270

1,0 300 300

0, 9 360 360

0, 8 450 450

0, 7 570 570

0, 6 720 720

Les ordinateurs du recycleur Inspiration permettent de régler 2 valeurs de PpO2, une

haute et une basse appelés respectivement "High Setpoint" et "Low Setpoint". En

Français, cela pourrait se traduire par valeur de consigne haute et valeur de consigne

basse.

Ces 2 consignes correspondent aux valeurs de PpO2 que l'appareil utilisera

respectivement, au fond et en surface.

Par défaut sur le recycleur Inspiration, les valeurs sont de : 1,3 bars pour le high setpoint

et 0,7 pour le low setpoint. Ces 2 valeurs peuvent être modifiées à tous moments. Le low

setpoint peut être réglé dans la tranche 0,5 à 0,9 bar et le high setpoint de 0,9 à 1,5 bars.

L'utilisateur pourra, par un appui long sur un bouton, commuter d'une valeur de PpO2 à

l'autre. Le recycleur dispose de 2 consignes car il serait impossible d'atteindre une PpO2

de 1,3 bars en surface. Celle-ci ne pouvant, en aucun, cas dépasser la pression absolue qui

est de 1 bar en surface.

La compréhension du fonctionnement des setpoints est importante afin de savoir

correctement les utiliser. En effet, une mauvaise utilisation des setpoints peut rapidement

amener la PpO2 dans des limites dangereuses pour son utilisateur.

Page 4: Inspiration

Le low setpoint

En surface, et après allumage des ordinateurs de

contrôle, l'Inspiration démarre sur la consigne basse de

0,7 bar (correspond à un mélange à 70% d'O2 à la

surface). Avec la profondeur, la pression augmente

rapidement et la PpO2 suit dans les mêmes proportions.

Tous les plongeurs aux mélanges prennent la précaution

de rester en deçà de la limite maximale de 1,6 bars.

Avec un circuit ouvert la PpO2 augmente

proportionnellement avec la profondeur. On sait donc,

qu'il ne faut, en aucun cas, dépasser la profondeur limite

d'utilisation du mélange. Avec un mélange nitrox à 32%

un plongeur atteindrait la limite hyperoxique (effet Paul

Bert) à 40 mètres (PpO2 = 5 bars x 0,32 = 1,6 bars).

Un plongeur CCR pourrait se dire qu'il n'a pas à se

soucier de la profondeur car son appareil règle, en

permanence, la PpO2 sur la valeur de consigne

enregistré dans l'ordinateur. Ceci est vrai si la PpO2

dans le circuit est inférieur à la consigne. Dans ce cas,

l'ordinateur commandera l'ajout d'oxygène dans le

mélange jusqu'à atteindre la pression partielle de

consigne demandée. Cependant lors de la descente, c'est

le phénomène inverse qui se produit. A cause de

l'augmentation rapide de pression, il y a excès d'O2 (en

terme de pression partielle) dans la boucle de

respiration, et le système ne sait pas réduire, tout seul,

un excès d'O2.

Le tableau ci-dessous nous donne un aperçu de

l'élévation de la PpO2 dans le circuit respiratoire d'un

plongeur équipé d'un recycleur (avec un low setpoint de

0,7b) et d'un autre avec un circuit ouvert au nitrox 32%.

Surface 10m 20m 30m 40m 50m 60m

Plongeur

CCR 0,70 0,91 1,12 1,33 1,54 1,71 1,92

Plongeur

OC Nx32 0,32 0,64 0,96 1,28 1,60 1,92 2,24

Pour un plongeur en circuit ouvert qui respire un

mélange à 32% d'O2, la PpO2 est calculée à partir de la

loi de Dalton (Pp02 = Pres absolue x %O2 dans le

mélange).

Pour un plongeur recycleur la règle est différente car il

Réglage du low setpoint

Page 5: Inspiration

respire dans une boucle fermée ou le volume de gaz

total doit rester constant.

Lors de la descente, la pression augmente et le volume

du gaz dans la boucle respiratoire diminue en

conséquence (loi de Mariotte, P x V = P' x V'). Afin de

maintenir le volume de gaz constant, le plongeur doit

injecter du gaz frais dans la boucle. Ce gaz provient de

la bouteille de diluant qui est généralement de l'air. Les

gaz, O2 et N2, dans le circuit fermé évoluent de la façon

suivante (avec un setpoint de départ de 0,7) :

surface = 0,7b.O2 + 0,3b.N2 (avec b =

bars)

10m = (0,7b.O2 + 0,3b.N2) + (0,21b.O2 +

0,79b.N2) = 0,91b.O2 + 1,09b.N2

20m = (0,7b.O2 + 0,3b.N2) + (0,21b.O2 +

0,79b.N2) +

(0,21b.O2 + 0,79b.N2) = 1,12b.O2 + 1,88b.N2

etc...

Explication à 10m : nous avons 0,7 bar d'O2 + 0,3 bar

de N2 (soit 1 bar pour le mélange) auquel il faut ajouter,

pour garder le même volume de gaz dans la boucle

qu'au départ, 1 bar d'air provenant de la bouteille de

diluant. Soit : 0,21 bar d'O2 + 0,79 bar de N2. Soit au

total : (0,7b.O2 + 0,3b.N2) + (0,21b.O2 + 0,79b.N2)

Cette méthode de calcul ne prend pas en compte la

consommation d'O2 du plongeur. Ce qui veut dire que

les valeurs de PpO2 indiquées pour le plongeur CCR

sont légèrement surévaluées.

Page 6: Inspiration

Comment éviter d'atteindre la limite hyperoxique avec un CCR

Pour éviter la limite hyperoxique, le plongeur aura plusieurs solutions à sa disposition.

- La première solution consistera, tout simplement, en une descente lente jusqu'à la

profondeur voulue.

La descente lente ne convient cependant pas à toutes les plongées, particulièrement

lorsqu'il s'agit d'une profonde avec descente en pleine eau. Le second problème de la

descente lente apparaîtrait surtout si elle était exagérément lente. Le plongeur CCR

risquerait alors d'effectuer toute sa descente avec une valeur de PpO2 ne dépassant pas 0,7

bar. Le risque serait de se retrouver, passé 23,3 mètres, avec un équivalent narcose

supérieur à celui d'un plongeur à l'air. 0,7 bar correspond à la PpO2 qu'un plongeur à l'air

aurait à 23,3 mètres (0,7 / 0,21 = 3,33 bars => 23,3 mètres). Le mélange s'en trouverait,

non pas suroxygéné mais surazoté. La descente lente, sur le low setpoint, n'est donc pas

une solution recommandable dans ce cas.

- La deuxième solution est de réaliser une purge complète du circuit respiratoire (diluent

flush en anglais) à une profondeur intermédiaire.

Le diluent flush est réalisé par un appui, pendant plusieurs secondes, sur le bouton

d'injection manuel de diluant et en actionnant, en même temps, la purge du faux poumon

expiratoire. Le mélange présent dans la boucle respiratoire sera ainsi remplacé par du

diluant. Avec un diluant air, la PpO2 chutera brusquement à une valeur égale à : Pression

ambiante x 0,21. On avait vu précédemment, que lors de la descente, la PpO2 atteignait sa

valeur critique à une profondeur légèrement supérieure à 40 mètres. Le tableau suivant

montre l'effet d'une purge du circuit réalisée à 20 puis à 30 mètres (toujours avec un CCR

avec un setpoint de 0,7).

Surface 10m 20m 30m 40m 50m 60m

Sans purge 0,70 0,91 1,12 1,33 1,54 1,71 1,92

Purge à 20m 0,70 0,91 0,70 0,91 1,12 1,33 1,54

Purge à 30m 0,70 0,91 1,12 0,84 1,05 1,26 1,47

Le diluent flush réalisé à 20m amènera la PpO2 à une valeur de 3 fois 0,21b, ce qui donne

0,63b. Il ne faut cependant pas oublier que la consigne basse est réglée sur 0,7b.

L'électrovanne d'injection d'oxygène sera donc commandée pour ramener la PpO2 à cette

dernière valeur.

Avec un diluant flush à 30m, l'ordinateur ne commandera pas l'injection d'oxygène car la

PpO2 sera, après le diluent flush, supérieure à la valeur de consigne (4 x 0,21 = 0,84b).

Les quelques exemples d'évolution de la PpO2 cités ci-dessus nous démontrent donc qu'il

est préférable de garder le low setpoint durant toute la descente et de faire un diluent flush

en court de route. Le high setpoint sera sélectionné uniquement une fois arrivé au fond.

Bien que ces quelques éléments de théorie permettent de bien comprendre l'évolution de

la PpO2, dans la pratique, il suffira, tout simplement, d'expirer un peu de gaz par le nez

(vidage du masque que l'on peut apparenter à un petit diluent flush) et compenser par un

ajout de diluant, pour arriver avec une PpO2 convenable au fond. Dans le cas d'une

Page 7: Inspiration

descente lente, le plongeur peut passer sur le high setpoint entre 10 et 20 mètres et

continuent tranquillement sa descente. Avec cette dernière méthode, il est tout de même

conseillé de garder l'oeil sur les afficheurs des cellules O2.

J'ai pratiqué les deux méthodes, lors de plongées sur le TOGO, avec une descente sur le

low setpoint et une autre en passant sur le high setpoint entre 10 et 20 mètres.

Avec une descente sur le low setpoint et un bon vidage de masque vers les 10 ou 15

mètres, je suis arrivé sur les superstructures du TOGO, à 45 mètres avec une PpO2 de 1,2

bars. Ma vitesse de descente était d'environ 25 mètres par minute.

Avec un passage sur le high setpoint (1,3) entre 10 et 20 mètres, j'ai dû ralentir ma

descente pour éviter de déclencher l'alarme (PpO2 trop élevée) et arriver avec une PpO2

de 1,55 bars. Le mieux est de guetter en permanence les afficheurs et expirer un peu par le

nez dès que la PpO2 s'approche des 1,5 bars. Le gaz expiré sera rapidement remplacé par

du diluant qui fera baisser la PpO2.

Le high setpoint

La consigne haute sera déterminée en fonction :

des limites établies par le NOAA,

et de la profondeur plancher.

Nous avons déjà vu précédemment que la valeur

préconisée se situait à 1,3 bars. La profondeur max

d'évolution avec une PpO2 de 1,3b devra cependant être

Page 8: Inspiration

limitée à 51,9 mètres (1,3 / 0,21). Ceci afin de ne pas

dépasser l'équivalent narcose d'un plongeur à l'air. Par

précaution et en fonction de la tolérance des cellules O2

(0,05 bar), la limite inférieure ne devrait pas dépasser la

profondeur de 49,5 mètres (1,25 / 0,21).

Pour les profondeurs entre 50 et 60, il faudra, bien sûr,

ajuster le high setpoint pour garder un équivalent

narcose inférieur ou égale à une plongée à l'air .

Pour les paliers, j'ai gardé mes habitudes de plongeur

nitrox, pour lesquelles je limite mes mélanges de déco à

80%.

J'effectue donc ma remontée sur le high setpoint

(généralement 1,3) jusque vers 9 mètres et je passe

ensuite à un setpoint de 1,15 pour le palier de 3 mètres.

Avec une tolérance des cellules O2 de 0,05 bar, à

soustraire, un setpoint de 1,15 (1,10 est la valeur prise

en compte) correspond à un mélange 74% à 4 mètres et

84% à 3 mètres (1,10 / 1,3).

L'autre solution (plus simple et qui évite les injections

d'O2 permanentes et énervantes dans la zone des

paliers) consiste à passer sur le low setpoint (0,7) vers

les 9 mètres et ensuite de fonctionner en mode manuel

par injection d'O2 avec le bouton d'inflateur. Une fois à

6 mètres il suffit de purger la boucle avec de l'O2 pur et

de faire tous les paliers avec un mélange proche du

100% d'O2 sans être constamment gêné par une

injection d'O2 pilotée par l'ordinateur.

Réglage du high setpoint

Les contrôles avant le départ

En lisant les chapitres précédents, vous avez eu le temps de comprendre que l'on ne

plonge pas avec un Inspiration comme on le fait avec un simple bloc équipé d'un

détendeur. Une partie des accidents mortels recensés sur recycleur Inspiration, le sont, à

cause d'une non observation de quelques consignes élémentaires de prudence. Et la

première des consignes de sécurité avec un appareil de ce type est de s'assurer, avant de

plonger... Qu'il est en état de fonctionner !!!

La check list des contrôles pour un Inspiration est, en effet, (un peu) plus longue que celle

d'un circuit ouvert, mais le jeu en vaut largement la chandelle.

Voici donc quelques éléments à contrôler ou à tester, en surface, avant de se lancer dans

la grande bleue mais également une fois dans et sous l'eau.

A terre ou sur le bateau

- Contrôle de la durée d'utilisation de la cartouche de chaux. La première façon est de

Page 9: Inspiration

noter, après la plongée et sur l'étiquette de la cartouche, le temps d'utilisation de la chaux.

Le carnet de plongée peut également servir de mémoire pour cette fonction. Il ne faut pas

oublier, avant de plonger, d'ajouter au temps d'utilisation passé, le temps prévu pour notre

future plongée. Le total doit être inférieur à 3 heures (recommandations APD).

- Contrôle des pressions dans les bouteilles d'O2, de diluant et du bail-out. La bouteille de

diluant doit, par précaution, toujours être pleine. Il ne faut d'ailleurs pas hésiter à la

gonfler au maximum, c'est à dire 230 bars. Idem pour le bail-out qui sera votre secours

pour remonter à la surface en cas de défaillance du recycleur. La bouteille d'oxygène est

moins sensible car une faible quantité est consommée. La consommation varie de 25 à 30

bars pour une plongée. Je ne pars généralement pas avec moins de 50 bars dans la

bouteille d'O2.

- Test d'étanchéité en pression du circuit. Embout fermé, valve de surpression du poumon

expiratoire vissée à fond, vous soufflez jusqu'à déclencher la valve. Il faut ensuite laisser

mijoter l'ensemble pendant 5 minutes. Si vous ne notez aucune perte de pression dans les

faux poumons, le test est OK. Dans le cas contraire il faut partir à la chasse aux fuites et

contrôler tous les joints. Il faut d'ailleurs penser à enduire régulièrement de graisse

(compatible O2) les nombreux joints. Je procède de la sorte environ une fois par semaine

pour les joints des tuyaux annelés et toutes les 4 à 5 plongées pour le joint du

scubber/canister.

- Test d'étanchéité en dépression du circuit. Idem que le précédent (valve de surpression

dévissée à fond) mais en inspirant pour mettre le circuit en dépression. Il faut écraser les

tuyaux annelés lors de l'inspiration et refermer l'embout pour maintenir la dépression. Les

tuyaux annelés doivent rester écrasés pendant, au moins, 5 minutes. Même punition que

précédemment si de l'air est entrer dans le circuit.

- Ouverture lente de la bouteille d'O2. Vérifier la pression au manomètre et rester à

l'écoute d'une éventuelle fuite. Contrôler le bon fonctionnement du bouton d'injection

manuelle d'O2.

- Ouverture lente de la bouteille de diluant. Vérifier la pression au manomètre et rester à

l'écoute d'une éventuelle fuite. Contrôler le bon fonctionnement du bouton d'injection

manuelle de diluant.

- Contrôler le bon fonctionnement de l'inflateur de la bouée et de la source d'air de

secours (octopus ou auto-air).

- Allumer l'ordinateur maître puis écouter le double beep et le claquement du solénoïde.

- Allumer l'ordinateur esclave puis écouter le double beep et le claquement du solénoïde.

Il ne doit pas y avoir de "battery warning" affiché sur les ordinateurs.

- Réaliser la calibration des cellules O2. La calibration doit être faite au moins une fois

par jour. Durant le test vous devez vérifier la vitesse de réaction des sondes à oxygène et

la valeur max atteinte par chaque cellule (comparaison avec les tests précédents pour voir

l'usure des sondes O2). Les 3 sondes doivent avoir des vitesses de variation identiques.

Page 10: Inspiration

Dans le cas contraire, un "cell warning" pourrait apparaître.

- Test de fonctionnement de la boucle respiratoire. Une fois la calibration effectuée vous

aller respirer pendant, au moins, trois minutes dans le circuit. Sur le low setpoint, vous

aller contrôler les variations des sondes O2. La PpO2 doit se stabiliser autour de 0,7 bar.

Les 3 sondes fonctionnent de concert et il ne doit pas y avoir de "cell warning". Le

contrôle des cellules doit être réalisé sur les deux ordinateurs.

- Eteindre l'ordinateur maître. Un double beep retentit et l'esclave devient le maître.

En surface

Après avoir sauté à l'eau, il faut contrôler les afficheurs et s'assurer que la PpO2 se

maintien autour du low setpoint (0,7 bar). Cette précaution est d'autant plus recommandée

si vous avez un parcours à effectuer en surface, comme rejoindre une bouée. Si tout est

OK, vous pouvez alors descendre. Je vous ferais grâce des contrôles habituels de

l'équipement et de son accessibilité avant la descente.

Sous l'eau à faible profondeur

- Contrôle d'une éventuelle fuite (détection des chapelets de bulles continues).

- Vérifier le bon fonctionnement de l'ordinateur maître et l'affichage de l'esclave.

- Contrôle des pressions bouteilles.

une fois en plongée, il faudra contrôler fréquemment la PpO2. La consommation des gaz

(diluant et O2) est beaucoup plus lente qu'avec un circuit ouvert, mais le volume

disponible (2 fois 3 litres) est largement inférieur. Il faudra donc contrôler régulièrement

les pressions bouteilles.

Les contrôles en plongée

Page 11: Inspiration

Voici un schéma qui récapitule bien tous les contrôles qu'un plongeur Inspiration devra

faire durant sa plongée. Ce schéma est tiré du manuel d'utilisation de l'inspiration

(ambientpressurediving.com).

Entretien

On peut diviser l'entretien d'un recycleur en deux catégories. D'une part, les opérations

courantes que l'on effectue après chaque plongée et d'autre part, les interventions plus

espacées mais que l'on fait généralement à intervalle régulier.

L'entretien courant passe principalement par un nettoyage du circuit respiratoire après

chaque plongée et par un contrôle régulier des différents éléments. Les autres opérations

font souvent appelle à un démontage afin d'atteindre chaque élément pour un éventuel

changement ou un nettoyage suivi d'un graissage.

Juste après la plongée Rincer les faux poumons à grandes eaux. Surtout l'expiratoire, car il fait office de piège à

eau et est donc le plus exposé à tous les rejets divers en provenance de l'embout.

Attention au repas bien assaisonnés car il ne faut pas oublier que nous sommes en

présence d'une boucle fermée !!! En profiter, dans le même temps, pour rincer l'ensemble

des tuyaux annelés.

Ouvrir le canister, sortir la cartouche de chaux et laisser sécher l'intérieur. Une attention

toute particulière devra être apportée à la tête du canister qui contient les cellules O2.

C'est le point le plus chaud du circuit et la condensation y est plus importante car il est

Page 12: Inspiration

situé juste à la sortie de la cartouche de chaux. Pour accélérer le séchage je procède

généralement à un essuyage avec du papier absorbant (genre essuie tout).

Pendant la phase de séchage, il est fortement conseillé de protéger la cartouche en

l'isolant afin d'éviter une usure prématurée et non prévue de la chaux dans votre calcul du

temps d'utilisation. Une solution consiste, tout simplement, à l'enrouler dans un sac

plastique.

Si vous n'avez pas suffisamment de temps entre 2 plongées (successives), il est tout à fait

possible de laisser le recycleur en l'état et de ne procéder aux opérations de nettoyage

qu'en fin de journée.

A intervalles réguliers Certaines pièces demandent un nettoyage plus en profondeur et un démontage pour en

contrôler tous les éléments. L'intervalle d'entretien est alors fonction de la fréquence et du

type d'utilisation que chacun peut avoir de son recycleur.

Effectuer un rinçage complet du circuit respiratoire avec un produit nettoyant bactéricide

et fongicide (du même type que celui employé pour désinfecter les détendeurs) au moins

une fois par semaine ou toutes les 5 à 10 plongées.

Graisser les joints du canister et des tuyaux annelés avec de la graisse compatible O2. Je

graisse également les joints de l'embout, après démontage, avant chaque période longue

de stockage du recycleur.

Contrôler, de façon plus approfondie, l'état et le fonctionnement général du recycleur

(purges, stab, boutons d'injection manuelle, source d'air de secours, embout, etc.). Si

besoin est, il faut démonter pour nettoyer et graisser les pièces.

Procéder au changement des cellules O2, en fonction de son utilisation personnelle, mais

également tous les 2 ans au plus. Une sonde O2 fonctionnent en permanence, et s'use

donc, même si l'appareil n'est pas sous tension. L'usure peut être contrôlée régulièrement

en vérifiant la rapidité des variations de PpO2 affichées. En général, il y a souvent une

des cellules qui montre des signes de faiblesse avant les autres. Cela se traduit par des

"Cells Warning" sur l'afficheur.

Les piles d'alimentation

Le recycleur Inspiration (ou évolution) utilise 2 piles lithium au format CR2P 6v. La

durée de vie des piles dépend fortement de l'utilisation qui est faite du recycleur. Il est

donc difficile d'en déduire une durée de vie de référence.

Chaque pile alimente un ordinateur. L'ordinateur maître commande l'électrovanne et

consomme donc le plus. Le deuxième ordinateur fait les mêmes mesures sur les sondes

O2, mais ne commande aucun actionneur. La durée de vie de sa pile sera donc supérieure.

Pour le changement des piles, une règle de bonne utilisation communément admise, veut

que lorsque la pile du maître devient mauvaise, ce soit celle du deuxième ordinateur qui

vient remplacer la première. On met alors une pile neuve pour commander le deuxième

ordinateur (secours). Ce fonctionnement ne permet cependant pas d'évaluer la durée de

vie des piles de chacun des ordinateurs, car la pile de l'ordinateur maître est toujours (ou

très souvent) usagée et celle du second ordinateur ne va jamais en fin de vie dans le même

Page 13: Inspiration

ordinateur.

Ce mode de fonctionnement est vivement conseillé, car c'est le seul qui vous permettra

d'être sûr que l'ordinateur de secours sera opérationnel (en terme d'alimentation) au

moment ou vous en aurez le plus besoin. Tout autre utilisation est franchement

déconseillée. Il va s'en dire, qu'avant de mettre une pile neuve vous l'aurez, au préalable,

testé afin de vous assurer qu'elle est effectivement neuve.

La durée de vie dépend aussi du nombre de plongées effectuées dans une période donnée.

Je veux dire par là, que j'effectue souvent plusieurs plongées et que, pendant une période

allant de quelques jours à plusieurs semaines, je n'utilise plus le recycleur. Ceci veut dire

qu'il faut stocker les piles (ce qui implique une légère décharge) avant une nouvelle

utilisation. Il est donc recommandé, lorsque vous n'utilisez plus votre recycleur, de

penserà retirer les piles du compartiment et à les stocker dans un endroit sec pour éviter

une auto décharge trop rapide.

D'autres éléments non négligeables jouent également sur la durée de vie des piles, comme

la température d'utilisation et particulièrement celle de l'eau. En eau froide la tension de la

pile sera plus faible et l'alarme (batterie faible) se déclenchera plus tôt. Il y a aussi

l'utilisation du rétro éclairage des ordinateurs qui influera beaucoup sur la durée de vie.

Malgré de nombreux paramètres influents sur la durée de vie, il m'arrive quelquefois de

remettre des piles neuves dans les 2 ordinateurs et de noter la durée d'utilisation avant de

changer la pile du maître. Cette durée varie approximativement entre 15 et 20 heures. Soit

en moyenne en eau tempérée de 15 à 20 plongées avant de changer la pile du maître.

Le lestage

Comme en plongée bouteille le lestage est important avec un recycleur. Avec le poids que

pèse un Inspiration, on aurait tendance à croire qu'il est inutile d'emmener quelques

plombs avec soit.

Que nenni ! C'est sans compter sur les nombreux volumes aériens que comporte un

recycleur. Avec les faux poumons le volume de gaz est constant et toujours présent que

l'on soit sur une inspiration ou une expiration. En gros, cela reviendrait, avec un circuit

ouvert, à évaluer son lestage avec les poumons gonflés.

Le lestage utile pour annuler la flottabilité naturelle de l'appareil devra être estimé avec

un volume de gaz dans les faux poumons juste suffisant pour prendre une inspiration

complète. Personnellement, avec une semi-étanche de 7mm, il me faut 4 kilos. Deux kilos

quand j'emmène mon bail-out (6 litres, 200 bars) avec moi.

Le lestage peut être réparti sur les côtés (des poches à lest adaptées au harnais de

l'Inspiration sont en vente sur le site web APD) ainsi que sur la partie supérieure de la

boîte du recycleur. Une pochette à velcro, fixée en haut de la boîte est d'ailleurs

spécialement prévue à cet effet. Plusieurs poids peuvent s'y loger pour compenser l'effet

de tangage (léger basculement avant/arrière) quand les faux poumons (placés devant et

sur les épaules) se remplissent et se vident. J'ai principalement utilisé cette pochette dans

mes débuts. Aujourd'hui je place généralement peu de poids sur le haut de la boîte, car

Page 14: Inspiration

j'apprécie cet effet de tangage qui plus est, remplace (à moindre effet et de manière

inversée) avantageusement l'effet de poumon ballast.

A l'inverse d'un plongeur bouteille, la consommation de gaz limitée (02 et diluant) ne fait

pas varier la flottabilité entre le début et la fin de la plongée. De même qu'il n'y a pas de

variation de la flottabilité entre une inspiration et une expiration. Le phénomène du

poumon ballast est inexistant avec un recycleur.

Par contre, avec un recycleur lors de la remontée, il faudra expulser, en plus de l'air en

excès dans la stab, les gaz se trouvant dans les faux poumons (expiration par le nez).

Le bailout et ses accessoires

Tant que tout fonctionne parfaitement, l'autonomie d'un

recycleur est sans commune mesure comparée à un

circuit ouvert. Paradoxalement, quand tout va mal, elle

se se réduit alors comme peau de chagrin. Le plongeur

recycleur devra donc prévoir le pire des cas de figure

possible. C'est à dire une inondation complète du circuit

respiratoire, qui aurait pour conséquence de rendre le

recycleur totalement inutilisable. La seule solution

envisageable dans un tel cas est de passer sur le

détendeur de secours monté en circuit ouvert.

Cependant, pour une plongée profonde et si votre

octopus est branché sur la bouteille de diluant (3 litres

pour un Inspiration), cette solution vous permettra, tout

au plus, de rejoindre (rapidement) la surface mais

certainement pas d'effectuer l'ensemble de vos paliers.

Si vous avez également équipé la bouteille d'oxygène

du recycleur avec un octopus, le surplus de gaz vous

donnera une autonomie supplémentaire sans pour

autant être suffisante.

Nous pouvons effectuer un calcul rapide pour évaluer la

quantité minimale de gaz pour remontée à la surface.

Dans notre exemple nous prendrons les paramètres de

plongée suivants :

- 15 mn à 60 mètres,

- la consommation de notre plongeur est de 15 litres

par minute,

- la vitesse de remontée est de 10 mètres par minute.

- Palier à 12m (air), 2mn.

- Palier à 9m (air), 5mn.

- Palier à 6m (air), 9mn. Palier à 6m (O2), 5mn

Bailout 6 litres nitrox Aqualung,

détendeur legend LX DIN

Page 15: Inspiration

- Palier à 3m (air), 21mn. Palier à 3m (O2), 9mn

Les calculs des paliers ont été réalisés avec le logiciel

de déco ZPLAN qui est un modèle Buhlmann. Avec

des tables MN90 la déco serait moindre (1' à 9m, 4' à

6m, 19' à 3m). L'écart de temps reste cependant minime

en regard de nos besoins présents.

Volume de gaz pour rejoindre la surface :

Pression (4 bars) à la profondeur moyenne (60/2 = 30m) pour rejoindre la surface x conso

du plongeur x temps de remontée (en mn) jusqu'à la surface = [4x15] x [6mn] = 60 x 6 =

360 litres de gaz

Volume de gaz pour effectuer les paliers (à l'air) :

12m : conso à 12m x temps de palier = 2,2x15x2 = 66 litres

9m : conso à 9m x temps de palier = 1,9x15x5 = 142,5 litres

6m : conso à 6m x temps de palier = 1,6x15x9 = 216 litres

3m : conso à 3m x temps de palier = 1,3x15x21 = 409,5 litres

Soit un total de 1194 litres d'air pour effectuer la remontée avec les paliers.

Nous allons prendre comme hypothèse que la bouteille de 3 litres de diluant (air) du

recycleur est remplie, au départ du fond, à 150 bars (ce qui reste habituellement en fin de

plongée) et idem pour la bouteille d'oxygène. On dispose donc de 3x150 = 450 litres d'air.

On se rend immédiatement compte que notre plongeur va rapidement tomber en panne

d'air. En fait notre plongeur a tout juste de quoi remonter à la surface, sans faire les paliers

(aïe !!!). De plus, vous remarquerez que je n'ai pris aucune marge de sécurité dans mon

exemple (généralement un minimum de 30%).

Reprenons nos calculs mais cette fois-ci avec des paliers effectués à l'oxygène, ce qui

laissera plus d'air disponible pour la remontée. Nous gardons les mêmes paramètres que

précédemment.

Volume d'air pour rejoindre le palier à 6m :

Pression (4,3 bars) à la profondeur moyenne ([60-6/2]+6 = 33m) pour rejoindre le palier

de 6m x conso du plongeur x temps de remontée (en mn) à 6m = [4,3x15] x [5mn24s] =

64,5 x 5,4 = 348,3 litres de gaz

Volume d'O2 pour aller du palier de 6m à 3m puis ensuite à la surface :

Pression (1,3 bars) à la profondeur moyenne (6/2 = 3m) pour rejoindre la surface x conso

du plongeur x temps de remontée (en mn) = [1,3x15] x [36s] = 19,5 x 0,6 = 11,7 litres de

gaz

Volume de gaz pour effectuer les paliers (avec paliers de 6 et 3m à l'O2) :

12m (air) : conso à 12m x temps de palier = 2,2x15x2 = 66 litres

9m (air) : conso à 9m x temps de palier = 1,9x15x5 = 142,5 litres

6m (O2) : conso à 6m x temps de palier = 1,6x15x5 = 120 litres

Page 16: Inspiration

3m (O2) : conso à 3m x temps de palier = 1,3x15x9 = 175,5 litres

Soit au total : 556,8 litres d'air et 307,2 litres d'O2. Là encore, on se rend compte que la

quantité d'air va être limite. C'est moins pire que pour le calcul précédent mais tout de

même insuffisant.

Tout ces calculs nous ont permis de mettre en évidence

le manque d'autonomie qu'aura un plongeur Inspiration

avec le seul volume de gaz embarqué dans son

recycleur.

La seule solution valable consiste donc à emporter, avec

soit, une réserve supplémentaire de gaz qui ne servira

qu'en cas de défaillance du recycleur ou de panne d'air

de votre binôme. Cette réserve de gaz porte le nom de

"bailout". En anglais l'expression "bail out" est utilisée

quand on veut s'échapper d'une situation difficile (to

bail out). En Français, le bailout sera tout simplement

traduit par : bouteille de secours.

Il ne faudra pas oublier de dimensionner correctement le

bailout en fonction du profil de plongée souhaité. En

prenant comme exemple les calculs précédents, une

bouteille d'air de 6 litres gonflée à 200 bars devrait

suffire pour remonter et effectuer l'ensemble des paliers.

Les paliers de 6 et 3 mètres pourront même être

effectués à l'oxygène si la bouteille d'O2 du recycleur a

été correctement gonflée au départ (une demi bouteille

suffira). Un des points important est de ne pas oublier

que le bailout doit toujours être rempli avec un mélange

respirable à la profondeur maximale atteinte. Sur des

profondeurs n'excédent pas 40 mètres le bailout pourra

être rempli avec du nitrox.

Pour le choix du volume de gaz à emporter, il ne faudra

pas oublier que le bailout peut également servir pour

assister un binôme en panne d'air, et qui de plus,

pourrait avoir une forte tendance à tirer sur la tétine (si

vous voyez ce que je veux dire !). Dans mes exemples

de consommation, je me suis basé sur une valeur de 15

L/mn. Beaucoup de plongeurs ont des consommations

largement supérieures, plus près des 20 que des 15

litres. En terme d'autonomie, il ne faudra donc pas

oublier de prendre une marge de sécurité minimale d'au

moins 30% calculée pour soit, mais également pour un

éventuel joyeux glouton. Il faut également être

conscient qu'en cas de gros problème, le stress peux

monter très rapidement et la consommation de même.

Dans le cas de plongées profondes avec des grosses

décos, il n'est peut-être pas inutile de prévoir une

Déco ou bailout Aluminium

Luxfer 7 litres, détendeur DIN

nitrox Calypso

Page 17: Inspiration

consommation multipliée par deux (voir trois).

Le bailout est généralement fixé sur le côté droit ou gauche du plongeur grâce aux

anneaux en "D" dont le harnais de l'Inspiration est largement pourvu. Pour ma part, j'ai

choisi de mettre le bailout (mélange fond) du côté gauche et la déco du côté droit. Ce

choix correspond tout simplement à l'emplacement des bouteilles qui alimentent le

recycleur. Côté gauche pour le diluant et droit pour l'oxygène . Ceci me permet de rester

cohérent avec l'équipement d'origine du recycleur.

La bouteille de secours ou de déco sera équipée d'un détendeur et d'un manomètre qui

seront maintenus en place par un ou 2 élastiques. Le robinet sera tourné vers l'avant et le

détendeur facilement accessible. Ne pas oublier de mettre la pression et de refermer le

bailout avant de partir. En pression pour éviter que l'eau ne rentre dans le détendeur et

fermer pour éviter que la bouteille ne se vide suite à un détendeur qui se mettrait à fuser

tout seul sans que l'on s'en rende compte. Dans tous les cas, il est bon de jeter un petit

coup d'oeil sur tous les manos de temps en temps. Ce qui veut dire 3 mano à contrôler avec

un recycleur + un bailout (sans parler des contrôeleurs de PpO2).

Avec un bailout, le lestage devra peut-être être revu. Une bouteille additionnelle sur un

côté pourrait présenter un déséquilibre variable en fonction du modèle emporté (bloc acier

200 ou 230 bars ou bloc alu). Avec un 6 litres acier 200 bars positionné sur le côté gauche,

je place 1 à 2 kilos sur le côté opposé pour compenser. Avec cet ensemble, je suis

correctement équilibré dans l'eau et le lestage globale est impeccable.

Une bouteille alu a l'avantage de ne pas (ou peu) participer au lestage globale du plongeur

car sa flottabilité est généralement proche de la neutralité. Ce qui permet aussi de garder

son lestage initial que ce soit avec ou sans bloc alu. L'autre avantage, toujours lié à sa

flottabilité neutre, est qu'il est plus confortable en plongée car il tire moins sur le harnais et

déséquilibre donc moins. En contrepartie, la flottabilité du bloc risque de passer de

légèrement négative à positive, en cours de consommation.

A chacun de déterminer quel sera le bloc (et le lestage) le plus adapté à son usage (bloc à

poste sur le harnais durant toute la plongée, bloc prévu pour être largué en cours de

plongée, plongée loisir ou profonde, etc.).

Pour conclure, la bouteille de diluant du recycleur devrait être suffisante pour rejoindre la

surface pour des plongées dans la courbe de sécurité et à des profondeurs n'excédent pas

l'espace lointain (40 mètres). Pour les plongées profondes (zone des 40-60) ou avec

décompression, un bailout deviendra obligatoire.

Page 18: Inspiration

Les accessoires

Avec les blocs additionnels il faudra également penser

aux détendeurs mais aussi à un certain nombre

d'accessoires obligatoires pour accrocher l'ensemble au

harnais, à la stab et au bloc principal.

Dans l'ordre nous aurons besoin :

- d'un ou plusieurs détendeurs adaptés à l'usage désiré

(bailout, déco),

- d'un petit harnais ou de quelques sangles pour le

bailout,

- de divers mousquetons pour accrocher le ou les blocs

additionnels au stab,

- des élastiques ou sandows pour maintenir les tuyaux.

Le détendeur sera choisi en fonction de l'utilité que l'on

en aura. Si le détendeur est prévu pour être monté sur un

bailout qui lui-même sera potentiellement utilisé à la

profondeur max atteinte (défaillance du recycleur), alors

il ne faudra pas hésiter à choisir du matériel haut de

gamme et en bonne état de fonctionnement. Ne surtout

pas faire, comme on peut malheureusement le voir

occasionnellement, certains plongeurs monter leur vieux

détendeur bas de gamme sur le bailout. C'est également

un peu le cas des octopus de certains moniteurs.

Imaginez-vous avec une panne de recycleur par 60

mètres de fond, avec un niveau de stress non

négligeable et en secours un vieux détendeur genre

"Spiro Club" des années 80 et de plus, qui a une

fâcheuse tendance à vous donnez autant d'eau que d'air.

Je vous laisse imaginer le tableau !

Le détendeur d'un bailout devra donc être souple et

performant. Par contre le détendeur monté sur un bloc

de déco n'aura pas besoin d'avoir des performances de

haut niveau. Sauf, si peut-être, vous compter faire des

décompressions de longue durée. Dans ce dernier cas un

détendeur souple sera certainement le bienvenue.

Pour un usage loisir (ou sportif) un détendeur de bailout

pourra être, par exemple, un modèle legend LX suprême

d'Aqualung et celui utilisé pour la déco un simple

Calypso nitrox. Par précaution tout mes détendeurs sont

compatibles O2 et idem pour mes blocs de déco et de

bailout.

Afin de pouvoir accrocher vos blocs additionnels à

votre stab, le plus simple sera d'acheter un petit harnais

Petit harnais de fixation pour le

bloc additionel

Anneaux D pour disposer

d'attaches supplémentaires sur la

stab ou le bloc principal

Page 19: Inspiration

de fixation (voir photo à droite en haut et ci-dessous),

ou tout simplement d'en confectionner un avec un

collier inox et une petite longe (corde ou sangle nylon)

équipée de 2 mousquetons inox ou laiton.

Quelques anneaux D seront bien utiles pour créer des

points d'attache supplémentaires sur la stab ou sur le

bloc principal afin d'y fixer notre bailout ou déco.

Les derniers éléments à se procurer sont les

mousquetons pour raccorder tout ce petit monde. Les

plus utiles sont certainement les mousquetons doubles

avec 2 têtes de fixation et ouverture longitudinale (les

deux en position centrale sur la photo de droite). Les

mousquetons classiques avec un doigt qui pivote pour

l'ouverture (celui du haut sur la photo de droite) ne sont

pas très appréciés des vrais plongeurs TEK. Ils les

appellent d'ailleurs les mousquetons de la mort, car ils

auraient la fâcheuse tendance à s'ouvrir tout seul et

seraient plus difficiles à retirer ou installer que ceux

équipés d'un doigt à déplacement dans l'axe du corps.

Vous pouvez observer un autre modèle, avec doigt à

déplacement longitudinal, et qui est assez pratique car il

permet sa fixation sans avoir à manipuler le doigt

d'ouverture (le dernier en bas sur la photo de droite). Il

est, en effet, capable de s'encliqueter tout seul grâce à

son ouverture en V et une légère pression pour l'insérer.

Le retirer est également aisé grâce à la taille du doigt

qui est très facile à attraper même avec des gants.

Dernière recommandation concernant les accessoires,

est de proscrire les mousquetons en aluminium utilisés

pour la montagne. J'ai, à quelques reprises, vu des

plongeurs se servir de ce type de matériel pour

accrocher un bloc de déco. Ces mousquetons ne sont

pas du tout prévus pour être utilisés en milieu salin et au

bout de quelques plongées le linguet métallique qui

retient le doigt de fermeture rouille et ce dernier ne reste

plus en position fermé. Sans compter que le doigt de

fermeture de ces mousquetons a souvent des arrêtes

vives qui font mal aux doigts une fois détrempés après

une heure de plongée.

Différents types de

mousquetons

Page 20: Inspiration

La décompression

Avec un recycleur, plusieurs méthodes de décompression peuvent être adoptées. Cela va

de l'utilisation d'un simple ordinateur air, pour une plongée (très) conservatrice, à un

appareil plus complexe comme le VR3 qui sait gérer les systèmes fonctionnant à pression

partielle d'oxygène. Sans oublier, bien sûr, les tables de décompression et le Run Time sur

lequel on a inscrit toutes les étapes de sa décompression calculée avec un logiciel adapté.

Page 21: Inspiration

Dans ce chapitre nous allons passer en revue l'ensemble des moyens disponibles. Ceci

n'est pas un cours sur la décompression et je ne rentrerais pas dans le détail du

fonctionnement de tel ou tel système. Pour de plus amples informations sur les moyens

énoncés, je laisserais le lecteur se reporter à la notice d'utilisation ou aller faire un petit

tour sur le site web du fabricant (ou concepteur).

Voici une liste, non exhaustive, des moyens de décompression disponibles pour les

plongeurs recycleur :

- ordinateur classique air et nitrox,

- ordinateur avec gestion multigaz,

- ordinateur avec gestion par pression partielle constante d'oxygène,

- logiciel de décompression.

Le moyen de décompression sera généralement choisi en fonction du type de plongée

habituellement réalisé par le plongeur recycleur. Les moyens mis en oeuvre ne seront, en

effet, pas les mêmes pour un spécialiste de la plongée carré sur épave à 100 mètres et

pour un habitué de la simple promenade multiniveaux dans 40 ou même soixante mètres

d'eau.

Ordinateur classique air ou nitrox

Tous les plongeurs niveau 3 ou plus, possèdent généralement un ordinateur air ou nitrox.

C'est donc certainement un des premiers moyens de décompression que l'on utilisera

après l'achat d'un recycleur. Avec un ordi air, il n'y a pas à se prendre la tête, car dans tous

les cas de figure on plongera avec une marge de sécurité colossale, particulièrement avec

un CCR. Avec un SCR cela revient à plonger au nitrox et la marge de sécurité sera

moindre mais restera tout de même intéressante.

Avec un ordinateur nitrox on pourra enfin commencer à profiter des bienfaits du

recycleur sans toutefois optimiser sa décompression dans le cas de l'utilisation d'un CCR.

Avec un SCR, le taux d'O2 dans le mélange est presque constant et il suffira de régler

l’ordinateur comme on le ferait avec un bloc nitrox. Par exemple, avec la bouteille d'un

Dolphin gonflée avec du Nx32% et après calcul du mélange résultant respiré par le

plongeur, on obtient un Nx26,8% (voir abaque Draeger ci-dessous). Par sécurité on

réglera notre ordinateur nitrox pour un mélange 26%.

Taux d'O2

dans la

bouteille (%)

Consommation

du plongeur

(L/min)

Taux d'oxygène

dans le mélange

(%)

60%

0,3

1,0

1,5

2,5

57,4

49,9

42,6

19,2

50%

0,3

1,0

1,5

2,5

47,5

41,0

35,1

19,1

40% 0,3

1,0

1,5

38

32,9

28,8

Page 22: Inspiration

2,5 18,6

32%

0,3

1,0

1,5

2,5

30,5

26,8

23,9

17,4

Abaque Draeger pour recycleurs Dolphin/Ray

Avec un CCR on se basera sur la valeur de la consigne haute (high setpoint) qui est

généralement réglée sur 1,3. L'inconvénient est qu'il faut connaître sa profondeur max

d'évolution. En prenant comme exemple un plongeur qui désire descendre à 40 mètres

(soit 5 bars) avec le high setpoint positionné à 1,3, l'ordinateur devra être réglé sur une

valeur de nitrox de 1,3/5=0,26 (26%). Pour les puristes et si on tient compte de la marge

d'erreur des cellules O2 du recycleur nous utiliserons la valeur de 1,3-0,05 = 1,25. Soit

une valeur de nitrox de 1,25/5=0,25 (25%).

En résumé, l'ordinateur air associé à un recycleur sera tout à fait adapté pour les

personnes à risque (d'ADD) et le modèle nitrox conviendra parfaitement à l'utilisation

d'un SCR de type Dolphin.

Un des avantages de cette solution est principalement le coût négligeable de l'ordinateur

vis à vis du recycleur.

Ordinateur à gestion multigaz

Ce type d'ordinateur aura l'avantage de permettre une première exploitation du recycleur

Inspiration. Un des ordinateurs multigaz le plus vendu actuellement est certainement le

SUUNTO VYTEC. Il sait gérer 3 gaz nitrox avec des taux d'O2 allant de 21 à 99%.

Le VYTEC est la première solution que j'ai adoptée avec mon recycleur Inspiration. Elle

me semble être en adéquation avec le type de plongée que j'ai l'habitude de faire et

s'adapte parfaitement aux binômes que je fréquente et qui plongent principalement à l'air

ou au nitrox et occasionnellement avec une bouteille avec forte concentration d'O2 (pur

ou 80%) pour la déco.

Le réglage du VYTEC se fera en fonction des gaz emportés. Prenons un équipement

composé d'un recycleur inspiration et d'un bloc de 7 litres alu 200 bars gonflé à l'air ou au

nitrox. Le bloc additionnel est un bail-out et servira donc uniquement en secours, soit

pour le plongeur recycleur si ce dernier devenait inutilisable, soit pour alimenter le

binôme en cas de panne d'air. Le bail-out doit donc toujours être rempli avec un mélange

respirable à la profondeur max d'évolution. Par habitude et pour simplifier les choses, j'ai

décidé de toujours le remplir avec de l'air pour les plongées dans la limite des 55/60m.

Sur un ordinateur multigaz, il faut régler, pour chaque mélange utilisé, le taux d'oxygène

(21 à 99%) et la PpO2 max autorisée (0,5 à 1,6 bars).

Au vue de ma configuration, je paramètre le VYTEC avec un mélange fond (air), un

mélange intermédiaire (nitrox 40 à 50%) et un mélange de déco, généralement du nitrox

80%.

Si, par exemple, je désire faire une plongée à 50 mètres (high setpoint sur 1,35), je

réglerais le mélange fond sur 21%, le mélange intermédiaire à 45%, utilisable à partir de

20 mètres (1,35/0,45=3 bars soit 20m), et le mélange de déco sur 80%. Ce dernier réglage

m'obligera cependant soit, à modifier près de la surface, le high setpoint du recycleur pour

obtenir un mélange 80% jusqu'à 3 mètres, soit à passer sur le low setpoint et atteindre

Page 23: Inspiration

manuellement la PpO2 désirée. Cette dernière méthode étant certainement la plus pratique

et facile à mettre en oeuvre. A cet effet, je me suis construit un petit tableau, au format

carte de crédit, avec les différentes PpO2 , en fonction de la profondeur, pour obtenir un

nitrox 80%.

Avec un high setpoint à 1,35, j'obtient un mélange 80% vers 7 mètres (1,35/0,8=1,68 bars

soit 6,80 mètres).

Pour obtenir un mélange 80% à 3 mètres il faudra soit passer sur le low setpoint (0,7) et

injecter manuellement pour obtenir une PpO2 de 1,04b (1,3 x 0,80 => Nx80 à 3m) soit

modifier la valeur du high setpoint pour obtenir un Nx80. Le high setpoint devra donc

être réglé sur 1,04.

Dans le cas d'une plongée carré, l'utilisation d'un ordinateur multimélanges, pour un

plongeur recycleur, ne permettra pas de réduire beaucoup plus les paliers que pour un

plongeur bouteille équipé d'un bloc de déco. Lors d'une remontée verticale, l'utilisation

d'un mélange intermédiaire à partir de 20m n'apportera que peu de gain.

Par contre, dans le cas d'une plongée multiniveaux (du genre : un beau tombant de 0 à 50

mètres) le passage sur un mélange intermédiaire dans la zone des 20 mètres (un mélange

45% à 20m à une profondeur équivalente air -PEA- de 10 mètres), tout en continuant sont

exploration, permettrait une première désaturation efficace et limiterait certainement

d'éventuels paliers dans les zones des 9 et 6 mètres. Le couple recycleur Inspiration /

ordinateur multigaz commence donc à devenir particulièrement efficace pour des

plongées d'exploration ou l'on peut remonter tranquillement et par paliers (multiniveaux)

vers la surface.

Cette configuration a aussi l'avantage d'être compatible, en terme de déco affiché sur

l'ordinateur, avec celle des plongeurs bouteilles et donc de savoir à tout moments où en

sont nos camarades de plongée.

Pour clore ce chapitre, le prix d'un ordinateur à gestion multigaz, reste tout à fait

raisonnable en regard des avantages acquis. Environ 600 euros pour un VYTEC seul et

1000 euros équipés de sa sonde pour la mesure de la pression bouteille. Ce dernier

élément étant optionnel.

Ordinateur à gestion par pression partielle constante d'oxygène

Ces ordinateurs sont le nec plus ultra de la décompression pour l'utilisateur d'un recycleur

Inspiration. Ils s'appellent, pour les plus connus : VR2 ou VR3 de la société Delta P

Technology et Nexus de la société AP Valves. Tous ces ordinateurs permettent une

utilisation en circuit ouvert et/ou fermé. Le summum étant le VR3 qui a une gestion

multigaz (10 gaz, air, nitrox, hélium, héliox) ainsi qu'un fonctionnement en PpO2

constante pour les recycleurs. Le VR3 (seconde solution que j'ai adopté) possède comme

le recycleur, 2 réglages de la PpO2 qui seront déterminés avant la plongée et l'on peut

passer de l'un à l'autre en appuyant sur un bouton comme avec le recycleur. L'avantage du

VR3 est qu'une fois réglé en mode CCR, vous n'avez plus à toucher à votre ordinateur de

la plongée sauf si vous venez à passer sur bailout. Le VR3 peut également être accouplé à

une sonde O2 qui mesurera le mélange respiré par le plongeur et calculera la

décompression en temps réel. Autre point non négligeable du VR3 est la possibilité de

modifier les choix faits même sous l'eau. Cette possibilité est cependant déconseillé car

sous l'eau on n'a pas toujours la tête aussi claire qu'à la surface et cela demande de bien

Page 24: Inspiration

maîtriser l'utilisation du VR3 qui n'est, soit dit en passant, pas vraiment intuitif. En fait il

demande une bonne période d'apdaptation comme le recycleur.

Le Nexus et le VR2 n'ont, quant à eux, qu'une gestion air et nitrox et ne possèdent pas la

connection à une sonde O2. Autre petit plus des VR2 et VR3, est la possibilité d'une mise

à jour de leur soft interne.

Quelque soit le modèle choisi, vous pourrez optimiser votre décompression à son

maximum. Il y a cependant un petit bémol, car malgré tous les avantages potentiels de ces

appareils et les bienfaits reconnus de la décompression par PpO2 constante, il faut être

conscient, qu'aucune organisation ne possède une expérience significative réalisée avec ce

type d'ordinateur. Autant dire que les propriétaires actuels font un peu office de Bêta

testeurs.

Le seul reproche que je ferais au VR3 est sa taille et son poids (boîtier en métal), mais on

s'y fait avec le temps. En contrepartie, il a un grand écran qui permet d'afficher un grand

nombre d'informations (peut-être un peu trop) et la possibilité de passer en mode gros

caratères (BG comme Big Graphic). Ce dernier mode n'est pas complètement inutile car

l'affichage du VR3 n'est pas aussi lisible que celui d'un SUUNTO ou d'un UWATEC.

Cependant, son avantage principal, par rapport à ses petits copains, est de pouvoir évoluer

au gré des progrès et des avancées réalisés en matière de décompression (trimix ou autres

mélanges, dernièrement un modèle de décompression VPM, etc.).

Le dernier point, et non des moindres, est le prix de ces petits bijoux. Il faut compter plus

de 1000 euros pour un VR3 C4 (version CCR et trimix sans sonde O2 et hors options),

800 euros pour un VR2 et enfin 500 euros pour un Nexus.

Si vous désirez tout connaître de ces appareils, vous pouvez vous rendre sur les sites de

leurs fabricants respectifs (www.vr3.co.uk, www.apvalves.com).

Logiciel de décompression

Actuellement très utilisé dans le cadre des plongée profondes au trimix, les logiciels de

décompression sont les seuls à pouvoir s'adapter à tous les types de profils et ceci quelque

soit les mélanges embarqués ou le type de machine employée (CCR, SCR, OC). Cette

flexibilité peut aussi être à double tranchant et demande de la part de leurs utilisateurs,

une bonne connaissance et compréhension des modèles mathématiques utilisés.

Une fois dans l'eau les procédures résultantes des logiciels se retrouvent sous forme de

tables (run time) et ne peuvent être utilisées que pour des immersions dont le profil sera

défini au préalable et suivi à la minute près.

L'utilisation d'un logiciel revient souvent à se construire sa propre table (run time) en

fonction du profil de plongée souhaité. Cette méthode de décompression est donc adaptée

à des profils carrés mais ne se prête pas ou peu à des plongées multiniveaux.

N'étant pas un plongeur profond, je n'emploie pas de logiciels pour une utilisation réelle.

Page 25: Inspiration

Par contre ils deviennent intéressants pour effectuer des simulations et définir, à l'avance,

quel sera le meilleur profil de décompression. Cet aspect des logiciels est d'ailleurs très

ludique et formateur. Il existe toujours un logiciel qui utilise un modèle équivalent ou

proche de celui de votre ordinateur. Il ne reste plus, par la suite, qu'à paramétrer votre

ordinateur (multigaz) et de vérifier avec le mode simulation de celui-ci ce qui a été

précédemment testé avec le logiciel.

Voici quelques logiciels de planification :

- GAP-RGBM (basé sur les modèles RGBM et Buhlmann GF - Gradient Factor),

http://www.gap-software.com/

- Pro-Planner (basé sur le modèle Buhlmann ZHL 16)

- V-Planner (basé sur le modèle VPM-B), http://www.hhssoftware.com/v-planner-fr/

- HLPlanner (basé sur le modèle VPM-B), http://www.hlplanner.com

- Decoplanner (basé sur le modèle Buhlmann ZHL 16 GF) http://www.gue.com/

Page 26: Inspiration

Le gonflage des bouteilles

Pour le gonflage des bouteilles du recycleur (également

bailout et déco), il faudra penser à s'équiper de quelques

accessoires utiles et même indispensables. Pour remplir la

bouteille d'oxygène, une lyre de transvasement compatible

O2 est obligatoire. Le remplissage pourra s'effectuer soit

par transvasement à partir d'une bouteille industrielle, soit

avec un surpresseur. L'avantage du surpresseur est de

pouvoir monter la pression à 200 bars. Malheureusement

cet équipement est encore rare dans les structures d'accueil.

De plus, attention, car avec un surpresseur la température

finale du bloc est assez élevée. Et à priori, température et

O2 à haute pression ne font pas bon ménage.

Le gonflage à partir d'une bouteille industrielle est quant à

lui plus doux si le transfert se fait lentement (ce qui est

d'ailleurs la règle). Avec une montée en pression lente

(environ 20 bars/mn) vous éviterez une montée en

température excessive de la bouteille réceptrice. Par

précaution, la bouteille peut être baignée dans un bac

rempli d'eau froide pendant le remplissage.

On trouve deux types de lyres dans le commerce. Les plus

courantes (et les plus chères) sont équipées d'un tuyaux

d'un à deux mètres, d'un manomètre de précision (1%),

d'une vanne de laminage (permet un réglage précis du

débit) et d'un clapet anti-retour. Les lyres sont montées

avec une connection DIN 232 bars G5/8 (M26 si équipée

pour la nouvelle norme compatible O2) d'un côté et

conique industrielle de l'autre. Ce modèle de lyre est plus

généralement destiné au remplissage des bouteilles nitrox

par la méthode des pressions partielles.

Des lyres, plus simples (et moins chères), dépourvues de

manomètre et de clapet anti-retour peuvent être utilisées

pour les transvasements entre bouteilles d'oxygène. Sur ces

lyres, la vanne de laminage est remplacée par un simple

robinet beaucoup moins cher. L'inconvénient est, que ce

dernier ne permet pas de régler finement le débit.

L'absence de manomètre ne pose, quant à lui, aucun

problème car l'objectif est de transférer le contenu d'une

bouteille dans une autre jusqu'à égalisation des pressions.

Là, est justement l'inconvénient du transvasement, car il

sera impossible d'atteindre une pression finale de 200 bars.

Vous partirez, dans tous les cas, avec une bouteille

partiellement remplie.

Dans le cadre de plongées loisirs, cela a peu d'importance.

Avec une consommation d'environ 25 á 30 bars, sur une

bouteille de 3 litres pour une heure de plongée, une

pression de départ de 50 bars permet encore de se faire

Lyre de transfert

Les éléments d'une bonne

lyre

Page 27: Inspiration

plaisir. Pour des plongées extrêmes (profondes) la réponse

est certainement tout autre.

La seconde bouteille (diluant) du recycleur sera gonflée,

comme pour le nitrox, avec un compresseur équipé d'un

étage de surfiltration. Le diluant injecté dans la boucle

respiratoire ne devra pas contaminer les circuits qui seront

amenés à fonctionner dans une ambiance composée de

100% d'oxygène. Toute trace d'huile est donc à proscrire.

N'importe quelle structure équipée d'une station nitrox

pourra effectuer cette opération. Le tout est de ne pas

oublier de le préciser au technicien chargé du gonflage. Par

prudence, j'emmène toujours avec moi un filtre personnel

que je fournis monté sur la bouteille de diluant. De cette

manière, je suis sûr du résultat car certains compresseurs ne

sont pas toujours recommandables.

Mon filtre est équipé d'une connection DIN 232 bars mâle

d'un côté, pour la bouteille du recycleur, et d'un adaptateur

DIN femelle + embout DIN/INT (étrier) de l'autre. Cette

configuration me permet ainsi de m'adapter rapidement à

tous les cas de figure. La connection étrier étant, bien sûr,

toujours la plus courante.

Le filtre personnel avec une cartouche de rechange

L'analyseur à oxygène

L'oxymètre est un petit instrument particulièrement utile

pour contrôler l'oxygène que vous mettez dans votre

bouteille de recycleur mais aussi celui qui pourrait

composer votre bailout nitrox.

Page 28: Inspiration

L'analyse de l'O2 en provenance d'une B50 n'est pas une

nécessité absolue en France, car la qualité est

généralement au rendez-vous. Certains plongeurs

recycleur (CCR) contrôlent cependant systématiquement

leur bouteille de 3 litre d'O2. La prudence voudrait, en

effet, que nous fassions systématiquement ce contrôle. Il

faut également savoir qu'avec les remplissages successifs

de la bouteille d'O2 du recycleur, la pureté du gaz peut-

être amenée à baisser légèrement car à chaque

remplissage, l'air contenu dans la lyre de transfert est

envoyé dans la bouteille d'O2. C'est aussi pour cette

raison qu'il est recommandé, de temps à autre, de vider

complètement la bouteille d'O2 afin d'en refaire le

remplissage. Pour limiter l'introduction d'air vous

pouvez, bien sûr, penser à purger la lyre avec l'O2 avant

chaque branchement sur la bouteille du recycleur.

Les plongeurs Inspiration (ou avec n'importe quel CCR)

ont tout avantage à se construire eux-même leur

analyseur. En effet, tous les 2 ans les cellules sont à

changer. La durée de vie des cellules peut largement

durer encore une bonne année. Alors pourquoi ne pas

s'en servir ?

Il existe plusieurs plans d'oxymètre sur le net. Je peux

vous proposer celui que j'ai moi-même utilisé

(http://members.cox.net/bee2). Les organes principaux de

l'analyseur peuvent être achetés dans n'importe quel

magasin d'électronique. Le reste, comme dans mon cas,

est de la récupération que j'ai obtenu à droite et à gauche.

Le nouveau module LCD PM128 est légèrement

différent de celui du plan mais le numéro de la résistance

à changer est le même. Donc pas de souci pour savoir où

souder la nouvelle résistance.

Voici les références des pièces à commander chez

Selectronic (magasin d'électronique par correspondance):

- module LCD PM128 (réf. 70.9625): 5,90 euros,

- coffret plastique (réf. 70.7568.6): 6,50 euros,

- bouton noir avec capuchon vert (réf. 70.0023): 1,80

euros.

Au total cet oxymètre m'a coûté 14,2 euros (+ frais

d'envoi). Le reste est de la récup (potentiomètre, fils

électrique, tuyaux PVC électrique, vieille cellule O2 de

recycleur Inspiration, résistances 1/4w, interrupteur).

L 'analyseur à oxygène

complet

Vue du montage interne

Page 29: Inspiration

Pour quelqu'un qui doit tout acheter, c'est principalement

la cellule O2 qui fera le prix de l'appareil (de 70 à 90

euros).

Remèdes à quelques problèmes

Dans ce chapitre j'ai établi, sous forme de tableau, les principaux problèmes (non

exhaustifs) que l'on peut rencontrer avec un Inspiration ainsi que les réactions puis les

remèdes que le plongeur pourra apporter sous l'eau.

La principale recommandation que j'aurais à formuler à la survenue d'un problème, est

que, si le moindre doute subsiste quand à la bonne réaction à adopter, c'est certainement

de passer sur bailout. Une fois passé sur la source d'air de secours, vous pourrez prendre

le temps de réfléchir et d'analyser le problème afin d'y apporter le bon remède. L'autre

point important est que, dans beaucoup de cas de figure, un problème en plongée CCR

marque souvent le signal de retour vers la surface. Mieux vaut écourter une plongée (voir

annuler) que de continuer avec un problème.

Problème Réaction Cause

possible Remède Commentaire(s)

PpO2 haute

> 1,6 bars

(alarme

buzzer +

high oxygen

sur

l'afficheur)

- Purger la

boucle

respiratoire

(diluent flush)

avec le diluant

ou :

- Passer sur

circuit ouvert

(octopus ou

bailout)

Solénoïde

bloqué en

position

ouverte

- Fermer le robinet

de la bouteille O2

- Purger la boucle

respiratoire (diluent

flush) avec le

diluant

- Ouvrir lentement

le robinet de la

bouteille d'O2

- Contrôler

l'injection d'O2

avec le robinet de

la bouteille

Retour surface avec

contrôle fréquent de la

PpO2

PpO2 basse

< 0,4 bar

(alarme

buzzer +

low oxygen

sur

l'afficheur)

- Contrôler la

pression O2

bouteille

(OK)

- Injecter de

l'O2 en

manuel avec

l'inflateur

Solénoïde

bloqué en

position

fermée

Contrôler la PpO2,

en mode manuel,

avec l'inflateur O2

Retour surface avec

contrôle fréquent de la

PpO2

Page 30: Inspiration

- Contrôler la

pression O2

bouteille

(vide)

- Passer en

mode SCR

(circuit semi-

fermé) ou sur

circuit ouvert

Bouteille O2

vide

Bailout ou

fonctionnement en

mode semi-fermé

- Retour surface

- Attention à la chute

de PPO2 si mode semi

fermé (contrôle de la

PpO2)

PpO2 basse

< setpoint

- Purger la

boucle

respiratoire

(diluent flush)

avec le diluant

- Contrôler la

pression O2

bouteille

(OK)

Cellules O2

périmées

(tension de

sortie faible)

Bailout ou

fonctionnement en

mode semi-fermé

- Retour surface

- Attention à la chute

de PPO2 si mode semi

fermé (contrôle de la

PpO2)

- Changez les cellules

tous les un à deux ans

au maximum

- Contrôlez les

variations de PpO2

lors du calibrage

Afficheurs

bloqués ou

éteints

- Purger la

boucle

respiratoire

(diluent flush)

avec le diluant

ou :

- Passer sur

circuit ouvert

(octopus ou

bailout)

Ordinateur

planté

- Couper les 2

ordinateurs et

rallumer

- Calibration

cellules : NON

Si les ordinateurs ne

s'allument pas, passer

en mode semi-fermé

(attention à la chute

de PpO2 rapide lors

de la remontée) ou sur

bailout

Ordinateur

HS

Passer en mode

circuit semi-fermé

ou sur circuit

ouvert (octopus ou

bailout)

Retour surface

(attention à la chute

de PpO2 si circuit

semi-fermé)

Ecart de

valeur trop

important

sur une des

cellules

(cell

warning)

Purger la

boucle

respiratoire

(diluent flush)

avec le diluant

Défaillance

sur une des

cellules

(problème

d'humidité ou

d'usure)

- Purger la boucle

respiratoire (diluent

flush) avec le

diluant

- Contrôler la

réaction des

cellules :

* si 2 cellules

réagissent

correctement,

remontée possible

en mode CCR

* si une seule

cellule réagie

- Retour surface avec

contrôle fréquent de la

PpO2

- Pour contrôler les

cellules après le

diluent flush, vérifier

si la PpO2 affichée est

proche de celle de la

PpO2 air à la pression

ambiante

Page 31: Inspiration

correctement,

passer sur bailout

* si doute, passer

sur bailout

Une des

valeurs des

cellules est à

zéro

(cell

warning)

Nettoyer la

boucle

respiratoire

(diluent flush)

avec le diluant

Défaillance

sur une des

cellules ou

problème de

connection

Purger la boucle

respiratoire (diluent

flush) avec le

diluant (les 2 autres

cellules doivent

réagir

correctement)

Retour surface avec

contrôle fréquent de la

PpO2 (mode CCR

possible avec 2

cellules en ordre de

marche)

Afficheur

"Low

battery"

- Eteindre

l'ordinateur

maître

- L'ordinateur

esclave

devient le

maître

- Réallumer le

premier

ordinateur qui

devient alors

l'esclave

Tension pile

faible

Passer sur le

second ordinateur

- Retour surface avec

contrôle fréquent de la

PpO2

- Penser à contrôler

régulièrement les piles

- Changer si tension

inférieure à 5,7 volts

Problème Réaction Cause Remède Commentaire(s)