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KONIAK Pavlyk L3 Economie-Gestion EMIR-RAADIK KYZY Aiganysh Groupe M1 1 Instabilité dans le modèle de croissance monétaire de TOBIN Grenoble UPMF 2012-2013

Instabilité dans le modèle de croissance monétaire de TOBIN

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Instabilité dans le modèle de croissance monétaire de

TOBIN

Grenoble UPMF 2012-2013

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I. Présentation du modèle de Tobin

Né en 1918 aux États-Unis, James Tobin

explique sa passion pour l'économie par le

souvenir de la grande dépression qui l'a

profondément marqué durant son enfance. D'où

sa volonté de mettre la réflexion théorique au

service de la politique économique afin de lutter

contre la pauvreté par la croissance et le plein-

emploi. Étudiant à l'université Harvard de 1935

à 1939, il y découvre l'œuvre de John Maynard

Keynes. Il rejoint l'université de Yale, en 1950,

où il fait toute sa carrière. En 1981, il est

consacré par le prix Nobel de sciences

économiques pour « son analyse des marchés financiers et ses relations avec les choix de

dépenses, l'emploi, la production et les prix ». Tobin revendique son appartenance au courant

dit du « keynésianisme de la synthèse » qui cherche à fondre l'analyse keynésienne du

chômage involontaire sur la courte période et l'analyse néoclassique de la croissance sur la

longue période, principalement représentée par Paul Samuelson et Robert Solow.

Au sein de ce courant, son originalité est d'avoir souligné l'importance de la monnaie

et de la finance en proposant plusieurs modèles théoriques intégrant la sphère réelle et la

sphère monétaire et financière de l'économie, ce que n'avaient pas fait les modèles keynésiens

de son époque. L’un de ces modèls est un sujet de notre mémoire…

Le modèle économique décrit la demande de monnaie d'un ménage. Celui-ci doit

répartir ses actifs entre épargne (peu liquide) et monnaie (liquide) afin d'effectuer ses

transactions. Le modèle décrit un optimum entre deux désirs : d'une part, l'épargne est

profitable à l'inverse de l'argent liquide, ce qui pousse le ménage à conserver le maximum

d'actifs sous forme d'épargne et à faire un grand nombre de petits retraits d'argent ; d'autre

part, chaque retrait a un coût (ne serait-ce qu'en temps dépensé), ce qui le pousse à faire un

petit nombre de retraits plus importants.

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II. Modélisation théorique du modèle

Monnais externe.

On considère une monnaie externe M créée par le gouvernement à un taux constant θ :

Revenue des ménages.

Le revenu des ménages R se compose de deux termes :

Y(t) - la production et

- a variation du stock de monnaie réelle

P (t) le prix

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Consommation.

La consommation C est proportionnelle au revenu :

C(t)=(1-s)R(t)

s – taux d’épargne et 1-s – taux de consommation 0<s<1, s - constant

Digression sur SOLOW-SWAN et RAMSEY.

D’après le modèle de Solow-Swan, une fonction de production dépend de deux

facteurs :

Y(t)=F(K(t) ; L(t) )

K=quantité de capital et L=quantité de travail

F est une fonction homogène d’ordre 1, à rendement d’echelle constant, donc :

è

Mais en notations intensives Y(t)= (k(t))

D’après le modèle de Ramsey, on a l’hypothèse d’une économie sans gouvernement. Il

n’y a donc pas de dépenses publiques G ou de dépenses publiques T.

L’équilibre du marché des biens s’écrit alors :

Y(t)= C(t)+ I(t) (2)

Ci-après on développe les hypothèses du modèle de Ramsey qui approfond le modèle de

Solow-Swan.

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Masse salariale.

La masse salariale croît au taux v, c’est-à-dire v – est un taux de croissance du travail :

Elle peut être considérée comme un ménage, ou un grand nombre de ménages

identiques, dont la taille croît au cours du temps. Pour simplifier, la population active est

égale à la population totale. Chaque individu offre une unité de travail par unité de temps.

Stock de capital.

Le stock de capital est accru de l’investissement I(t) et diminué de la dépréciation

physique du capital supposée proportionnelle à K(t) :

K (t)=I(t) – K(t) (3)

De (2) et (3), on déduit :

K (t)= Y(t) - C(t) – K(t) (5)

é

Dérivons k :

Mettons (5), (6) et (4) dans la dernière équation

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Rétour à TOBIN .

Insérons encore les équations de et dans (7) :

En utilisant (1) on obtient :

En sachant que

est une variation du stock de monnaie réelle,

on note m(t) =

comme un stock de monnaie réelle par unité de travail:

(i)

Dérivons m :

m (t)= (t) (ii)

On obtient ainsi un système suivant :

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Hypothèse keynésienne.

Il est indispensable de prendre en compte les hypothèses Keynésiennes sur le taux

d’inflation , celui-ci est déterminé par une équilibre de court terme entre

l’offre et la demande de monnaie m(t).

Ceci résulte d’un effet de transaction et d’un effet de spéculation.

Par l’effet de transaction, la fonction de la demande est croissante de f(k).

Inversement, par l’effet de spéculation, la fonction de l’offre de monnaie est

décroissante de la perte anticipée sur l’épargne détenue sous forme monétaire au lieu de

capital, c’est-à-dire somme du taux d’inflation anticipé et de la rentabilité nette du capital.

Il y a effet de spéculaction si g (k)>0

Il y a effet de transaction si g (m)<0

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III. Résolution analytique d'un modèle

Choix des paramètres.

Pour notre modèle, nous fixons les paramètres comme suit :

s=0.6 taux d épargne

1-s=0.4 taux de consommation

=1.3 taux de change

v=0.4 taux de croissance du travail

-v=0.9

=0.1 taux de dépréciation physique du capital

a= +v=0.5

Nos paramètres étant détermines, nous pouvons maintenant définir les différentes

fonctions qui sont utilisées dans le modèle :

revenue par tête

taux d inflation m=0

Le système du modele est donc le suivant :

X , X’=Ϝ(X)

En remplaçant les paramètres et en simplifiant les équations on aura :

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Récherche des équilibres.

X est une équilibre si et seulement si Ϝ

=0, c’est-à-dire :

on pose n=

En prenant en compte notre choix des paramètres :

L équilibre du modèle est (

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Interaction de deux courbes.

On sait que à l’équilibre :

On développe (ii) :

Consécutivement on développe (i) :

Le système devient :

Finalement :

Avec notre choix des paramètres on aura les courbes suivants :

La première fonction définit dans le plan (k,m) une

courbe croissante pour k<k1 et décroissante pour k> k1 où k1 est la solution de f (k1)=a/s .

Sur cette courbe m* s’annule en un point ks tel que : sf(ks)=a ks et (ks étant l’équilibre

de croissance sans monnaie).

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La deuxième fonction

définit dans le même plan comme une droite

croissante.

On suppose que ces deux courbe se coupent en un unique point (k*, m*) de (R+*)² tel

que k1<k*< k2, l’équilibre phisique k* du modèle de croissance monétaire n’étant pas trop

éloigné de l’équilibre ks du modèle sans monnaie.

Il se dégage deux propriétés de l’équilibre k* :

Le niveau du capital par unité de travail k* du modèle de croissance monétaire est

inférieur à celui du modèle de croissance sans monnaie ks, défini avec le même taux

d’épargne s.

L’équilibre physique k* dépend du taux de croissance de la monnaie, la monnaie

n’est pas neutre.

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Nature et stabilité d équilibre.

Nous allons vérifier la stabilité de cet équilibre grâce à la matrice Jacobienne :

J(k ;m)=

=

J(k* ;m*)=

Calculons le déterminant : dét J(k* ;m*)= = -0,37<0.

Pour déterminer si l'équilibre est localement stable, calculons les valeurs propres

associées à la matrice J(k* ;m*) :

dét (J(k* ;m*) -λI) = ( -λ)*( -λ)- (-1*(- ))= λ2 -1,0 λ-0,370987=0

Il faut résoudre cette équation du second degré, on trouve :

Δ= 1,0 2-4*1*(-0,370987)= 2,619387

√ Δ=1.618452

Soit :

λ1= (1,0 -1.618452)/2=-0,276441<0

λ2= (1,0 +1.618452)/2=1,342011>0

Vérifions ces valeurs :

dét(J(k* ;m*)= λ1* λ2=-0,37<0

Comme les deux valeurs propres sont de signes contraires et que le déterminant de la

matrice est négatif, on en déduit que l'équilibre ( est un équilibre non

localement stable de notre modèle. Il s'agit d'un point selle (ou col).

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IV. Confirmation du modèle par le logiciel SciLab

Système non linéarisé.

A l’aide du logiciel Scilab, on modélise tout à bord le système non linéarisé :

t1=linspace(0,0.7,100)

function xdot=myfonc(t1,x)

xdot=[0.6*x(1)^0.5-0.1*x(1)-0.52*x(2),0.9*x(2)-x(1)]

endfunction;

for i=0.68366:0.01: 0.88366

for j=0.77073:0.01: 0.97073

x=ode([i;j],0,t1,myfonc);

plot2d(x(1,:),x(2,:));

end; end;

Soit la représentation graphique suivante :

Illustration 1: Représentation graphique du modèle de Tobin non linéaire

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Système linéarisé.

Observons désormais la représentation du modèle lineairisé obtenu grâce à la matrice

Jacobienne :

Représentation obtenu à l’aide au programme suivant :

t1=linspace(0,0.7,100)

a=0.16557;b=-0.52;c=-1;d=0. 9;

function xdot=myfonc(t1,x)

xdot=[a*x(1)+b*x(2),c*x(1)+d*x(2)]

endfunction;

for i=-0.1: 0.01:0.1

for j= 0.1: 0.01:0.1

x=ode([i;j],0,t1,myfonc);

plot2d(x(1,:),x(2,:));

end;

end;

Soit:

Illustration 2: Représentation graphique du modèle de Tobin linéaire

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Interprétation des graphiques.

m

m*

k* k

m

m*

k* k

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Ainsi, on voit clairement apparaitre l'equilibre que nous avions précédemment

déterminé ( . Equilibre instable, car les courbes se dirigent vers le point d'equilibre avant d'en devier.

Ce qui montre que l'equilibre est en fait un point col. Et confirme ainsi nos calculs.

On retrouve suite au modèle linéarisé, la même représentation graphique que

précédemment, ormis que l'équilibre se trouve desormais en (0,0). C'est là encore un point col,

les points se dirigent vers l'equilibre avant d'en dévier.

Le lien entre le système linéarisé et non linéaire peut paraître évident, du fait que la

jacobienne découle des valeurs d'équilibre préalablement défini. Il permet aussi de confirmer nos résultats et de démontrer que nous avons à faire à un point selle (ou col).