25
JCS insurrections tti'ha/nes e 'i /'%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe Les ravages occasionnés par la pi'ést'iiCe continuelle des arillées qui, depuis le début de la guerre de Cent atis, parcouraient le pa y s, pillant, rançonnant. hrilant, détruisant sans merci, les excès sauvages de la •Jacqucrie. les épidéiiiics qui, depuis 1318, n'avaient cessé de décimer villes et campagnes, le poids toujours plus lourd des impôts, avaient ruiné le ro y aume de France Lit politique habile de Charles V, les calnpagmle; glorieuses de (lu Guesclin cachent iiial la profonde is èr., de ce temps. Pour pour- suivre l'expulsion des Anglais, pour reconquérir la France, pour payer la rançon (lu roi Jean, le pouvoir royal avait dù chercher des ressources nouvelles, et exiger (les contribuables des sacrifices ([année Cli année plus considérables. Les dernières années dc Charles V avaient été assombries par le mécontemneimt général, des plaintes s'étaient lait entendre de plus en plus nombreuses. (le plus CII plus violentes. Au jour de sa mort, un remords su l) rèIrme avait déchiré le coeur du monarque agonisant . Comprenant (jUC la Fiance ne pouvait plus supporter les charges multiples qui l'acca- blaient, prévo y ant les dillicultés qui ne pouvaient manquer d'as- saillir les débuts (lu règne de sou successeur, Charles V abolit (tans tout le ro y aume himpôt direct du fouage . 1. Cet article est extrait d'un travail avliivlleinent sous presse, etlè , ié présenté comme thèse de l'Ei'iilc ile., Chartes en 1891, SIiLLS le titre suivant Essai sur la crise financière de 1380 .4 fL2, dans Positions des thèses soutenues par les élèves de la pro- motion de 189 1 4, pour obtenir le diplôme darrhi'is(epaléoqrap/ie. Clialnri-sui'-Saône, I.. Marceau, 189l. I vol. in-S, p. 55-57). . Sur cet état de la France, voir Denifle, La désolation des éij!iSes, monastères vi hôpitauxde France. Paris, Aipli. Picard, 1597-1599, 3 vol. in-S. :3. Voir F'inot, La dernière ordonnance de Charles V dans Bibliothèque de L'École les Charles. 1889, L. L, p. 161-168 : - et llaurau, Notice sur le n P.99 des trias. Latins de la Bibi. nat. (dans Notices cl extraits des manuscrits, L. XXXI, 2 partie, P. 275 cl suiv.) 4. Ordonnances, t. VI, 1). '710. Document 1111 II II Il III IIIIl 11111111011 0000005683482

insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

  • Upload
    others

  • View
    4

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

JCS insurrections tti'ha/nes e 'i /'%ormandieà la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

Les ravages occasionnés par la pi'ést'iiCe continuelle des arilléesqui, depuis le début de la guerre de Cent atis, parcouraientle pays, pillant, rançonnant. hrilant, détruisant sans merci, lesexcès sauvages de la •Jacqucrie. les épidéiiiics qui, depuis 1318,n'avaient cessé de décimer villes et campagnes, le poids toujoursplus lourd des impôts, avaient ruiné le ro y aume de France Litpolitique habile de Charles V, les calnpagmle; glorieuses de (luGuesclin cachent iiial la profonde is èr., de ce temps. Pour pour-suivre l'expulsion des Anglais, pour reconquérir la France, pourpayer la rançon (lu roi Jean, le pouvoir royal avait dù chercherdes ressources nouvelles, et exiger (les contribuables des sacrifices([année Cli année plus considérables. Les dernières années dcCharles V avaient été assombries par le mécontemneimt général, desplaintes s'étaient lait entendre de plus en plus nombreuses. (le plusCII plus violentes. Au jour de sa mort, un remords su l) rèIrme avaitdéchiré le coeur du monarque agonisant . Comprenant (jUC laFiance ne pouvait plus supporter les charges multiples qui l'acca-blaient, prévo yant les dillicultés qui ne pouvaient manquer d'as-saillir les débuts (lu règne de sou successeur, Charles V abolit(tans tout le ro y aume himpôt direct du fouage .

1. Cet article est extrait d'un travail avliivlleinent sous presse, etlè,

ié présentécomme thèse de l'Ei'iilc ile., Chartes en 1891, SIiLLS le titre suivant Essai sur la crisefinancière de 1380 .4 fL2, dans Positions des thèses soutenues par les élèves de la pro-motion de 189 14, pour obtenir le diplôme darrhi'is(epaléoqrap/ie. Clialnri-sui'-Saône,I.. Marceau, 189l. I vol. in-S, p. 55-57).

. Sur cet état de la France, voir Denifle, La désolation des éij!iSes, monastères vihôpitauxde France. Paris, Aipli. Picard, 1597-1599, 3 vol. in-S.

:3. Voir F'inot, La dernière ordonnance de Charles V dans Bibliothèque de L'École lesCharles. 1889, L. L, p. 161-168 : - et llaurau, Notice sur le n P.99 des trias. Latinsde la Bibi. nat. (dans Notices cl extraits des manuscrits, L. XXXI, 2 partie, P. 275 clsuiv.)

4. Ordonnances, t. VI, 1). '710.

Document

1111 II II Il III IIIIl 111111110110000005683482

Page 2: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

LÉON MIROT

Mais celte géiiéi'etisc mesure n 'eut pas le saltitaire effet quesp'i'aitle roi. Un rie se con tenta pas de cette COIICOSS1OII 011 recLi 11111 (ktous côtés la suppression (le tous les impôts t. Le duc d'Anjoun 'osa. durant sa régence, assumer la responsabilité de satisfaireà ces exigences populaires. Ce fut seulement après le sacre deCharles VI 2, il la swte d ' une convocation d'États généraux àParis et sous la pression d'une émeute par i sienne', . que lut, le15 novembre 1380, publiée une ordonnance, sU1)prirnaflt à toujoursles impôts, aides, tailles, subsides et impositions établis depuis lerègne de Phili 1)pi' le Bel

Les revendications populaires et les sentim'nts d'opposition et deréaction des corps privilégiés s ' étaient accordés, bien qu'obéissantà des mobiles absolument étrangers les uns aux autres, pour com-battre l'œuvi'e centralisatrice (11.1 1)OUVOI]' cavai, et pour faire reculerla royauté (le près d'un siècle. Saurait-on Profiter de la victoire?.Le gouvernement (le Charles VI avait besoin d'ui'gent. pour fairelace aux nécessités urgentes, la perception (les impositions ayant etcin term'ompue au lendemain dit jour où I 'ordoimmiance d'a unI iLionavait été publiée. Il ne P'uhit s'en procurer qu 'en s'adressantaux Etats, généraux et provinciaux.

Durant deux mois on négocia, on hésita, chaque province nevoulant, prendre aucun engagement sans SavOti' Ce que l'oitavait décide ifl'' ailleurs. A Laon el , à Soissons, à Sens , à

1. Sur ces émeutes, étudiées ,'n détail dans notre travail indiqué ci-dessus, voirChronojraphia regain Franeorunm (&d. Moranvillé. S. II. 1'., t. II. P. 397; - I)ouitdÀrcq, Docunme,its inédits sur le règne le Charles VI (S. Il. F., t. I, p. 20 ; -Chronique du Religieux de Saint-Denis éd. Bellaguet. 1). 1.). t. 1, p. 20. - Un docu-ment fuit intéressant est conservé aux Archives municipales de Saint-Quentin,liasse 2, n' 29.

2. Charles VI fut sacré A Reimns le I novembre 1340.3. Sur ces Etats généraux,' voir Aug. Thierry, Histoire du Tiers État, p. ; —

Perm'ens, histoire de la Dnwcraiir cri France, L. II, P. 26 - Georges l'ie.ot. Histoiredes Fiais généra ux, L I, p, 229-230. note.. - Comme textes contenipnm'amns: Iiore etrrnrirques di' Flandres éd. kcrvyn di' let ti'nIiov. collection des chroniques belges(.t. Il, p. 1s7 ; Grandes Chroniques de France (éd. Paulin Paris). L. VI, p. 471-12- Chro nograpliia reg u m. Fra n cor u In. t. III p -2: - et Laon, Archives ruun Ici -pales, série CG, liasse 63:, - et Ordonnances. L. VI, p. 603-604.

4. Chronquc du !ietiyitu.r de Saint-Denis, t. I, p. 44 A 52; Chrmnique des quatrepremiers Valois éd. Luce, S. Il. l".L p. 291-292 - Grandes Chroniques de France,t. VI. p. 471-472;Ai'ch. nat.., .IJ, 142, t" fl° (ii.

5. Ordonnances, t. VI, p. 527.Ci. Taon, Archives municipales, série C.C. liasse 63.7. Arcli. nid.. X' mlii, f Î13- 144 ce texte mm été publié par M. Paul Guérin dans

le Bulletin de ta Société archéologique de Sens, année 1885,

Page 3: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

[Oj INSURRECTIONS UBIIA1NES EN NORMANDIE 3

ilouen 1 , on assembla les notables. Le résultat fut qu'une adresse deicinontrances, fllalheU1'CU5eifl(flt perdue, fut présentée au gouverne-nient par les Etats assemblés it Paris, au début de janvier 1381il ne paraît cependant P 5 quh ce moment Ofl se soit mis d'accordsu t' l'aide que l 'un ferait au pouvoir ro y al. A la lin de ce mêmemois, une nouvelle ordonnance confirmait l'acte (lu 15 novembre138 Iet ce fut seulement après une dernière consultation de luprovince, qu'une taille ou aide des blancs l'ut octro y ée enmandie . Rémois, Pincerais , Picardie, Senonnais et Anjou

Mais la ro yauté avait dû donner des gages une premièreordonnance datée (le .\laubuissoli-1e7.-l'onloise. en niais 1381. con-firmait les grandes ordonnances de, 1:l02 cl 13 5-7 , limitatives dupouvoir royal : une seconde, de même date, réglait la perception deI aide nouvellement accor(lél', et eu confiait la répartition et la sur-veillance. il des délégués (les états 1)rovinciailx °. Ces mesures pré-servatives contre les empiétements du pouvoir furent éphémères.Trop de causes de dissentiment existaient ntre les divers corpscomposant ces États, leurs intérêts étaient trop divergents, leurrésistance était trop émoussée par un siècle de défaites. po' qiiC

leur effort, pût être de longue durée. D'autre part, ils tic pouvaientsappuv&'r sur les mouvements populaires, dont le triomphe eût étéle signal (le leur propre ruine. Leur échec était fatal, et ii brèveéchéance.

En 1381, les aides furent régulièrement perçues eu Langue d'oïl.Les oncles du roi pensèrent alors, - les sommes obtenues en 1381ne siillisamit pus aux besoins (lu pouvoir, et linipot direct n 'ivintsemble-t-il, soulevé aucune protestation, - qu'il leni' serait loisible(le rétablir les impositions ili(liI('(t&'S.

1. (S)ville, Les F1(x de .\ ,i'uitndu', h'ui'i ,tr''j,,u's ef lent d.'eloipeiuen/ auXII'' siècle. Paris. lnipr. toit male, I9i, 1 vol. in s - stlus lit 'muiriulis assez citercet excellent ouvrage. o,'i nous avons puisé quantité dv dc premieroi'ii le.

2. Arcli. nat.. X iui, f 533. Ordonnances, t.. VI. p. 552.t. Coville, olnrarje eihi, p. 128. - Bib!. nat., ma. frs 2505, n° 18.5. 1-hibI. riat., ma. frs 2505, n' 198.6. Ibid., jus, fis 26018, n' 200.7. Taon, Archives municipales. strie CC. liasse 635.8. BibI. nat., collection de Bourgogne, vol. 23.0. Ardu. nat., X I 472, f' 00-9110. Ordonnances , t.. Il!, p. 565-566; - Varin, Archives sd,niiitjstr.itii'ea tic la tille

de Iteirns (1). I.), 1. III, p. 512 cl suiv.

t'-

Page 4: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

LÉON YiIIROT 561

Mais ce fut dans cette tentative que l'on rencontra le plus derésista ace, provenan t. non d'anciens corps privilégiés, argua n t (ledroits précis l)iefl cJll'flfl'itil)liS, mais du peuple des villes. L'impôtdirect, impôt de quotité, happait chacun selon ses ressources. L'im-pôt indirect, au c'ontraim'e, apparaissait comimmne Une vexation , i oum'na-hère. COi)tflle 1111e lIma mi-luise sur les objets de consommationpremière, comme un (unit imij usti'mnen t exigé de chacun pour ce(jW était nécessaire à sa sUl)Sistilfl('c quotidienne . Aussi le jour oùion tenta de le rétublii', lo1ujiositjomi violente, brutale, éniana-t-elle,flou pas (les privilégiés, ( lUi souvent, pom_u' diverses raisons, enétaient ex cm jités, non pas même des habitants (le la eu m pagne,iïioiiiS itppe]és ([U daiitres I des achats journaliers. mais des ai' tisanset du bas peuple des villes, (levant, il chaque achat, acquitter iiii impôtqui semblait etre la m'a nçon (lu droit de vivre. À ussi la révolte l 'ut-elle, dans son principe, essentiellement populaire plus tard, cer-taine partie de In bourgeoisie, comme im Houen et i Paris, essayade la diriger et de la faire dériver ô son profit. l)ans chaque ville,l'émeute naquit de CaUSeS identiques niais partout, elle se diffé-rencia suivant les conditions sociales, économiques et locales desdiverses classes de la popula I ion. En outre, elle resta toujoursisolée, 11 11V eut III coordination, ni cohésion entre les divers émeu-tiers (le vil les (IiliéI'('ntes : chacun agit pour soi-même: on mie seconcert:i pas pour grouper ces insurrections. pourtant SeflhI)l(l)leSet contemporaines. Certes, dans chaque ville, l'on suivit, avec inté-rêt. les manifestations des autres centres urbains. Sans cloute, il yeut (les pouirpam'lem's. (les tentatives d'union entre les diversesémmuciites. Mais lentente mi exista pas plus entre les diversespro-vinces, qu entre la province et l >arip et qu'entre l >at'is et les Gan-tois, révoltés contre leur comte Louis (le Male t,

Sans ajouter absolument loi aux récits souvent fantaisistes du

1. On ne saurait nier, en effet, que Annoncenonce des té voltes de R tien n'ait cii in einfluence sur le mouvement parisien du 1 nia ra 1152 ni que, dau tic part, la non y e Ides insu rrect j .0 s éclatant dans tout le Nord de la France n 'ai t eu une répercussion enchaque centre urbain, ii est certain que les éiiieut jets français (on en a tout au iliumslit preu ve pou r Amiens et 1-'ni'i s) e s pérèrent henueoup de ta i'évolt e des Flamands,' que ceux-ci escompt'i'cnt les triruhies i iii érieurs de France, comme devant empê-

cher une démonstration urinée dc Charles \'l. Quant à lui découverte, i l Courtrai. delettrestics il 'aIl in nie entrere G ntl e t Pais, c 'est un point délicat, étudié en détail dansnotre t'avait sut' les Maillets,

Page 5: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

621 INSURRECTIONS URBAINES EN NORMANDIE

Religieux de Saint-Denis, il est certain que, durant les derniersmois de 1381 et au début. de 1382, le duc d'Anjou s'eIl'orça(le rétablir les suhsdes. 11 ne paraît pas que la haute bourgeoisie,lion l) ltls que le clergé et la noblesse, y aient fait grall(lC opposi-tion. Les charges et les besoins croissaient 1e duc d'Anjou pré-parait son expédition J Ilalie on soutenait le pape Clément VII;la Flandre était agitée par la guerre civile et l'on pouvait (lés lOIS

prévoir une Intervention armée de la Fiance; la guerre de parti-sans et (I escarlfloUches continuait avec l'Angleterre, et touji lui's surle sol français; en plus, chacuii, à commencer par LOUIS d'Anjou,ou,

dilapidait à l'envi le trésor royal.Pour remédier à cette pénurie d'argent, on eut recours à une

augmentation (les aides octroyées au (léllul de 1381 C'est ce qui sePassa en Rémois 1 et dans le pa y s Chartrain . A Paris, le duc,à la suite d'une réunion tenue à Vincennes le 1 ' janvier 1382,lit proclamer le 16, à midi, du haut (le la table de marbre de laChambre des requêtes, les nouvelles impositi o ns; elles (levaientcourir à partir (lu I ('r mars . C'était le rétablissement des imptsindirects. Le mars, joui' de la. mise en vigueur (le la nouvelleordonna nee,éclata ta terrible émeute des e Maillets ii. SoissonsOrléans '. Reims . Lvon , Ainiens , fuient également le théâtre deviolentes insurrections. Mais déjà, la Normandie avait donnél'exemple.

Il

En février 1281. les états (le Normandie, convoqués à Lnuviei's,avaient oct iové lue ii rue. dite (le blancs. de6 ii 1 blanc )ai' senuliIieL' premier terme avait été payé SiIS contestation ; iliitis ail seco1T(l

1. Bibi. miL , net. fi's 2:7o:, n" 27.9 . Ai-ch. rial., R.3s. n' 12.3. (:hrnnogritphi.i, t. III. p. S.1 Arch. net ., .1.1. 121, f" I iii, te 242. Ité ll lissioli tri faveur de Jean Gallien).. Ibid .,.JJ. 123, f" 3, n" S'i. Rérnissitri en faveur le ,Jean le Mariol

6. Bibi. mit., nia. frs 26020. n" 7)712.

7. Ai-ch. riat .1.1. 171, f' 201 v" n" 461. (Rémission pont Pierre Caqun - e! .!J.125. f 11.1. n' 204). Ibiitiai.tn P 0tt Guullatunt' 1.t'riit'de.

.Ai'Ch . net.. J J. 178, f" 162 v n '28 -.. li tint t sa o ri pour Jean Faussart . - Am ions,Archives municipales. Reg. A, f 123 y.

9. Coviile, ouvrage cité, p. iv'.

Page 6: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

6 LÉON MIROT

Cfl août, 1VS i\o1'lllafl(lS résistèrent 1 , et le 23 octobre1111e iiotivelle réunion. (lotit 01] ignore du reste le résultat, lut tenueà (e SUj('t à IMltVicl's -'. À en croire fauter de la ch i,onqueF1011001! (Je, (iii aurait impo sé une faxe u (k Viii, deniers tournoisparlivre sut' toute marchandise. (IV :20 1. par muid (le se!, ('t (le10 (l€'iiieI'S sur les I)i'(V;C'eSLe 1février 1 382, une assembléeconvoquée à Vernon. jiuiit'P t'f'oui'iiit' iiii l )ai C llietlt (lit doii fait auroi pat' les gens de ladite pi'o'ittt' octroyait une c'rze o ouaugmentation t1e l'a ide des blattes, les élus et i'eeeveut's de la pi'o-I ince. de iloneit (levaient la taire imposer et, pal-venir entre les liiaiiisde Guillaume l' E ii !ei'n 'I , t i'éSOl'iVP é13éi'i(l (les aides 6 . Le OUI,oà MI voulut percevoir l'imposition indirecte, la révolte éclatadans toute L province.

Nous soliillies niiilhetireus,nietit assez mal t'enseii4'ités sur la plupart(IV ('(5 émeutes beaucoup d'en tre elles ne L:ous sont connuesl tiV liai' les taxations (laiileii(I(5 lt 1il)os€t s en 1383 et 1381les réformateurs généraux o Sut' les rebell io ns, COI11i'C(lit et refusdes aides (le la guerre pour le 10V tiost ('C' sire o Les cornniissaii'esi'ovniix eurent il sévir à Louviers, Év reu x, Breteuil, Couches,

itt t.. ( )t'bic , 1 > 011 t-Audeiijet', \ci'uoii Menneval, cli Pontautou,dans la Vicomté d'Auge, à Lisieux, h Baveux, à 1] à

ai'eiitan, à Saint-T o 'i, à Coutances, à Saint-Saiiveur'-Leiideljn , àAvranches ". Partout, ainsi que nous le verrons l) l U 5 loin, les haN-tutus ehit'ent se soumettre aux jugements (les délégués du pOUVOirl'ovni, ce (ILli équivaut à dire pie partout la mc'nie opposition avaitaccueilli lus taxes imposées en 1382, et (I UC l )aI' tOUt elle s'étaitnia iii t'estée avec une égale violence,

1.Cvjllc, OUI'. ('ilr. p. 131.2. Ibid.e, C'h ('((1(1(10e nu,'m,'indi de Pierre C(.ie/(Ur( ('Cl. (le iobillat'd de lieaui'epaii'c, clans

Sm'ude de I'Iiis(,'ii('e 'Je ,\ rnie, r,die, p. lit,. - Il parait en effet certain l'impôtindirect. dont, on tenta 10 i'i't a 1)11 SiC I1( en t u Paris, fut levé en Normandie.ie . C'est cc quirésulte des ilcu'uinej,ts relatifs aux émeutes dc Caen et de Falaise. Cf. Chronique desquatre premiers Valois, P- 296-297.

BibI, nui., fils. fis 26010, n' 316.11(1)1, nul.,, fils. fi's 26020, n' :('ii. \ ' 0ii- ce texte plus loin, page 51). note il. - Loti-

tiers 'Eu i'' - Jrreu.r( Eui'e ; --- Breteuil-sur-Iton Eure, ari'd' d'Evi'cux. -Couches-de l'ont-l'Evèque);

(Calvados, ai'd (le Ljsii,',ix - Pont-Audemer (Eui'e : - Vernon (Eure, ard'd'Evt'eux - .ltennc'eat Eur'e, c' de llernay . - Pont--1 u Ilion Enre, e" dc Montfoi't-

Page 7: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

5641 lssl:RnEi:TIONs URBAINES EN NORMANDIE 7

A Falaise, le deuxième mardi après les Brandons, c'est-à-dire lemars 1382, les e1is clii commun « cuidant que l'on allait mettre

sus les aides (lariS la viii' (t vicomté t), sarm èreiit (C tie Jaques etd'épées , sur les conseils «un nainnié Henri \ nquet in. petit inar-chaud déjt C01111)I'oflo S 1); t r les propos inconsidérés qu'il a vait tenus iiA rg'cii ton, sonnèrentt la cloche du I)ell'i'i t i et coururent au Ii CU 011 Foildevait bailler les fermes des j tuposit jolis 1• Ils ne durent 1)r( iba ble'nieiitpas scit tenir iii ci'! te simple déitumiistration, car. Ufl an après, un tisse-rand, Ma rt iii Proucv implorait la clémence roale et sollicitaitSOU paillon d'avoir pris paît ii la u COlfliflOCIOfl (1Ui fusi Cli itostreville tIc Faloise 2 » Les révoltés durent ct'ailleui's paver une ainciideen 1600 livres tournois.

Un sentiment de révolte agitait toute la province. On s'inquiétait

si Il ; -- . lnqe. i'gioa de l'Ortie; - 1.i.s'ieti.r 'GIvailos - Baqeu.r : Ca[ vados,- 'iIioryy-.sr r- tire 1 Manche. Cn'(l (le Saint -L'' ; - Caren/an Manche. ard de Saint-ï .o : - Sa tut- Lé Ma uchic ' : -- (o u ta n i-es Manche : - Sa in t -Saure n r- Leu t!elin(Manche, ai-d t tIc Coutances z - .1 i-ra ii eh i'.s'', Manche).

I. etc ...... .nous avoir esté humblement exposé de la part in itt:licite ',' ,nquetui, petit niarehtnnl ilctiioiti'aut à Faloisi' que, Sur Cl! que depuis (ni ((iit'flça et environ, quant il venoil de l'avis, de Rouen, et d'ailleurs, (Ili fait de sa nnu'ehiin-ilise et autri'iiient, pluseur's lui (t('inaridnient des nouvelles, et (lire ((n tiisoit du [(itt (lisiliiposielofls, il eust respondu conte l 'atiic publique et commune reriorixlliét' couroicril,ors. (lUi- Ofl tenoit ([(te 4 l'avis lii! ii Itotien lie uui'tiieut [((tint d& ('i(tii'S, et (tl!rl'Pii leveni'cd t api-ès les lmi'andons dt't'i'ein passés (lu eflvii'ofi, eu retournant dc la (hietc villedi' l'u'ts audit heu (li: l"Ctloisl', eust t couvé d'avent mv'. en la ville d'Argi'nton Jeh(tiflChieurs, loi-s su',' disant, esleti SIJI' k t'ait tics aides ou dioci'sc. de Sées, le quel Je,ltan luithenianila des nouvelles de Paris, et ledit exposant lui respon (Ii (fl disant bonnes uipunies en substance, et lui demanda ledit exposant où il aluit : lequel .Jeluau lui distqu'il aloit à t h'htcns l(Oii rCoii'soir fi'àre, ('t i( Sées hadLer les fermes dus imposit'ioiis. etlors ainsv que oit demanda des choses, le dit exposant demanda à ieeilui Jehiun s'il t 'oui-vernit bien qui les pi-endroit, tu' quel i'espondi qu'il lie savoit et ledit exposant ilist sicomme ((il lui u imposé, (Ille à Paris n'a voit homme si ha 'di. qui dcii ici' en ( usast é i-nia n de r,et sa txuhlt nient, ainsi que mi lui ileniittidoit (les nouvelles. le disi. à ptuseui's personnes.quant il tu à ladtcte ville dc FuI tise: Et jasoit. que en eu disant les dises dessus ulietes, iltic l t i' t ( s a s t à aucun niai, n('Cttit lll((iils. soiih,, uinhi'e dicelles paroles, et (le cc ituiequant leniurdi ensuivant, ((fl ('uidOit lesdiz aidesnmettt'e sus en Iti dicte ville et vicoutéde Fa tiSe, 1 1( ( i l' ce que plusviws gens de communein n ni' et de petit ests t se es w nu l'en t parnia n iêi'e tic eunimocion . et ijiic alicil lis SOit nèi'eru t le saint iii' la commune é 'icel le villede F'aloisc, ieellti j exposant. polit' ta defenu'e et I UiCiOfl de son corps et de ses biens searma et bailla à llauui (le 'catis tut [(((l i te s , tilt eltttii'ait dc fer et une espée. ut iiThomas le Itabustel une espée et Un gantelci., ainsi (lite VOisifls et amis confitt'tent bienI autre, et t( tissi l)uet CStt'e qu'il dis( à Guillot Setive et aucuns au [t'es, qu'il se tut'iltassent, doublant ladite conilflou'iùn, et qu'il se transportassent ait lieu mi lesdites fermesdevoient estre baillées, pour savoir que cestoit.,, lil ne pci-titI pas autu'enient iiut'tu l'émeute, niais les ttiliciu'i's royaux l'empu'isunnen[. le 'ni lui ticcttt'de rémission.l'arts, tuai 1352, ,.'rctu, rial. M. 120, fol. l2t v. ut

9.. At'ch, mit,, M. 123, t" 82, n 157,

Page 8: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

8 LÉON MIItÛT

des nouvelles (le Paris, et oit cro y ait, ainsi que liennequin le disaità Falaise, que perso: ne ne consentirait, à y prendre i;t ferme desimpôt s.

A Citeit, li' mouvement éclata le soir du lundi de ('arêiiie P-nant, c'est -à-d j 'e le 2'1, février, au moment où. à l'hôtel (le limage-Notre-l)i me, Jean du Bo y s, c ituni issaii'e sur le mil tics aides, ii liaitles pull ici'. Comme à Falaise, oit se porta vers la demeure (lucumuL issu ire, et (les actes (le violence furent 1i'pét tés, ce qui plustard amena de I t't'ribles représailles I

Le joui' même où. à Caen, oit s ' insurgeait contre l ' augmentai ii-indes impositions, imite révolte beaucoup plus grave, beaucoup plus

(lrai'li's.. De la partie de Perrin L II t artS, fit vtt' valiet mtt'cchal ciair'git ticfi'iiine et de deux pelle ettfttiis, deiiini'int en nsti-i' ville de Caen que, Comme cilqinu'esnii' derreirtenii'nl paS of oit an. - un joui' di' lundi au soi,', ainsi que ledit sup-1)11011 Siiitpptiit avec ci chiez mi malescliat de ladite ville, appellé Fientait, ikinitiirariten la gvarti rite, -- il ciii i-iv noise et murtnttre de gens en la dicte garnt rite, prè s ticlostel où il soiippoii et luis scsi tciit issu ili'ltois,.. i'ut apperiten gt'aut iuimbi'e degens qui est-tient devant iost cl (le l ' vntac N tst ri' 1)anie. où cesiitit logiez nostre CUlé.Jeha ri du Boys Chevalier, ettinut 55e t'(' sa r lt' fait tics ,tyilcs ior iti'denées estre misescris pour le t'ait iii' la guetri' , qui disoient et crioient moult de chetives et mauvaisesParo les t - Il a dispute avec mi n ni nié .1 clian ni t Jette n qui t se t i'ay, quant. il oyiii 1' (p11' t0U5 tlVitflS ol -dcliné ('otHfluss(tii'es SUI S ceuh qui contre nuits avoient ('011!-mis rebellions, par, devers Micliiel de la l"ttssr', Iltit avtiit este tttlililtISSilICt' des ditesavdes avec ledit chevalier, et- lui dit et afferma t;itt' veellui exposant avoir' estéavec ci'itlx qui cuni,nis av tient i'ebi'llion en la dicte ville di' Caen et en leu,' ci tmpaignie.et soobz otttht'e de ce ledit lit , Itt Fttsse le inisi, en esci'ipt avec ccit1 qu'il tilt savoii'ne iiii' dii'e, qui avaient, eetita dicte tehellion. Ledit exposant si' sauve. ses biensson t ciintisqués l kuit i ssj o n. Pa vis,5, Il ivembt'c 1:413). ,'ru'cli na l., il, 123, fi>]. I t 2, n° 221-- 1, Citat'les, iii la patte iii' Jt'ltu Gatin, povi'e luitiuiuui' t'akk'ur' de cordes, c1I1u'gi' deteiti itt e il en ftu ns. ri aglu t'es d'uit ii ra n t en nost te ville tIc Caen, Ct ' En nie api-'s ce que lesa ,vil es C yan s ci uts en ni isi ut' 1-4) va urne m'en t este' fuses jus et a bti t lies, n tus eussions

odepuis ,'iloriné vcelli's estre ri'lnises sus genet'alutcitt. pool' le t'ait lit' flOS gu t'rt'i's, etpour le ev et pnhlicit'iin dielles i ,vdes, qui furent itiées in hucttttt e ville di' Caen, set'ciisscn t esmetiz til itseitrs itt's Itithitans dicel le, en commettant plitst'ui's u'cbcll ions ettlest ilieissiint'es t'ont i'i' n ais il taie gens et officiers Sut' le t'ait tics ilitti's uvilt's, pittii'losquel p ittut et cot'i'igier nous lussions r'nvnié ci' rie in s itoz commissaires (-ripays et iluiltié de Nou'menilii'. lesquelx cttmmissait'cs, avant quilz entrasst'n t en ladite ville de Caen, fient erii'r (te pal' nous en lailiiL' ville et es fouttitiittus il'icttilees htiix acottstuime-e à laite i'i'it, qtit' aucun desiliz liabitans ne se llai'tist (tir bst'til astdicellc ville nt dcsdiz fotii'httiii's sttr paille tIc ha,usstunerut et que si' iuticuris estoientpal-lis p;tt'avanl t;uilz u'etitui'nasst'utt tledeuus Ittiit juins ensuivant- sur la peine dessus-dite. t ( n titi s't' ii fit t Ses bienss s titi confisqués. l t étui SS ou. Mcl tin, décembre 13,113.1fArcit rtat, F.I. 1'23, ut' 21)i. f

I n' autil'i' ptt'al' (Ii . iltt't'itthr, lasa, ('ontt'rnault h' inêmi' individu, mentionne leuiteiti'it'e pal . lui t , ttttittusil(- Thini-ris le Mi iltatti , Iiitl)il;iiil de Cati, ait nu-tuant deI t'ancuite Ibiil. , t t.9 t - ', n" Ciii . - Aol re rémissions pou' \'illt'iiuot Ltlarietiiuu'titit.i,ahouu'ett(' M. 21, f" 43, n" 'Ø, et poitu'Jttqutet 'I'alclo'.1,1. I2, t" 131 ytt u' 214).

Page 9: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

I\sri:ul::rIiNs iIfliiNt:s EN aiB\lNDlE 9

sanglante, avait lieu à Ilcnit'ii. C'est, abstraction faite des Maillets o,('('lUi (le ces mOu vemerit s tui rions est k mieux COflilU : C'est l'émeuteditela ILtrelle

Elle éclata le lundi 21 février, jour de la Saint-Mathias, sous lamairie de flobert Deschamps. Plus de deux cents ouvi'iers, « digirans,drappiers, et gens (le f)OUI're ('stolle t'. se soulevèrent à causedes impositions, Soutenus en sous-main par quelques gros inar-chauds et y inetiers. (lui espéra ien t liter profit de ces troubles. ils serépandirent clans les rues de la ville, formant it's portes, afin que nulne put sortir, sonnant le tocsin r la Rouxel ou cloche du befFroisemant partout la terreur sur l'ii' passage. Leurs chefs étaient undrapier. Jean le (les, dont ou o vouiu faite un complice résiglié deI cm eut e, un autre hou !'geois. nom trié la Canne, et un sergent.Maliieir Beaudoulz. Ce fuient eux qui, loin de céder par crainte,conduisirent l ' émeute: et. le danger venir, s'enfuirent. à l'exemple(le la plupart des chefs de mouvements populaires échappant ainsiau châtiment qui frappa leurs complices. Seul Beaudoulz resta ilfut décapité

I)ii'igée p' ces trois hommes. o la merdaille e n'eut lien de pluspressé que (le se livrer aux joies (lu pillage. Les maisons des princi-paux bourgeois furent attaquées et saccagées: o huches, coffres.parois, verreries t furent partout mis en pièces. (;iiéi)itt (le Mai-tonne

l'a nqui, uée pr'écédente, avait été maire de la ville, et dont la duretéavait surtout frappé le petit peuple, lut la l)1'R1ière xictinie. Sa(lerlieure, sise au Grand Pont, fut envahie, ses biens jetés dans la

1. Tes i'i"cits les puis i'itniplets MA« plus pi't'cis qiu nt_ois aient Mé laissés di' celte,inttil t' sont ceux de Pierre Cochon et tic l'auteur de la Citron ique des quatre pie-ttitcrs Valois. Leurs textes sont tort exacts. et c'est ii clix (parlions notissitm nies rappor-lis. Li' Iieligietix (le Saint-Denis,ain"i que l"ri,issart, nuits en ont donné tues relationstrt's ititagces. ti'l's drtunati fue, niais qu'ils ont, en niuiure parti e ititaririies. Froissaitn'assista pas û cette &nieul e: le Religieux di, saint-Denis écrivit postérieurement, etnombre de ses e llgat ion s sont su spec tes. L'ai n tut' de ta ph t'a si'nittgie la rechercheC ticl'eIli't l'ont stiuvent e&indittt 't raconter tu' " esententeitb' ri tint pas eu lient. C'estce q ue, nous pensons au sujet di' l'abolition des impt'it s a'cordi'e pal' Le Gris. revi't ud'habits royaux, - dit pillage des tares iii' Saint-1 huit, il de Attaque tlu Ml eau delii ttti'tt , i'reTteIitCnt Si' i'appon'taitt aux troubles tIc I :n8. C'est ce qui, Si niions, tutuspa ra it résulterr dun texte mat in t erprt k par M. Cli I !f ix foire de Boit en. pendantl'e4pouj ue communale, t. il, pièces jtttiticatives n' V. p. wP. Quant ait iittiti ticliai-elle, il n'est tpn'utti ancien mi-ut français, employé ait sens de sédition, émeute,trtttltle, cris (Cr. titi Cttttge : Gbos.sa,'iuni put_dia' e! iltfint[r' !:utirti!;t!is, t. 111,3' colonne. article lia relu et Godefroy : Dictionnaire tic li tic ie n ne langue fra nçaise.ise.t, 1V, p •i22. 2' colonne, article lIarele,

Page 10: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

tO 1.r::(\ \IIBOT j5c 1

rue, sa cave forcée; on défonça les tonneaux, et quand on ne putpuis bai re, on laissa le vin rouler et se répandre sur le sol. Il yper(Eit bien deux ii trois mille livres. Excités pal' cette orgie, lesémeut iers se précipitèi'eut cirez les anciens maires, GuillaumeAlorge , Eudes Clément, Jean le Trefiillier. les bourgeois, affolés,cherchaient un refuge dans la fuite; beaucoup d'entre eux deman-dèrent asile aux Cordeliers et aux (lifrérents couvents de la ville.l)ui'iiiit toute In nuit • ce ne furent que pillages et Scènes dedésordre : prè t res, bourgeois, juifs, prêteurs sur gages en étaientmd isti n et emen t lis victimes. Le beffroi sonnait toujours, tandish um Saiiit-Ouen, à Not re-l)anic et partout ailleurs les clochesdemeuraient silencieuses. Chose étonnant e on ne connaît que deuxindividus (lui périrent d a ns cette commotion L'un fut ,jeté à laSeine un autre, Giiéritrt Poullitin, fut également mis à mort

La bourgeo i s i e avait été surprise pur la rapidité des événements,et n'avait, de prime abord, songé qu'à se mettre en sûreté. Lepremier effroi passé, on pensa à résister à l'émeute. Dès le hindisoir et dans la nuit du mardi on s ' arma, on lit le guet. Des troupesarmées occupèrent le cimetière Saint-Ouen, l'aitre Notre-Dame,Saint-LA et Saint-Godard. Beaucoup d'émeutiers Furent alors ari'è-tés.

Sous l'action de ce nouveau facteur, (l ui espérait petit-être calmerles esprits, mais surtout dompter l'émeute pour in détourner h son pro-fit, le mouvement perdit son caractère violent. Toutefois les actesaccomplis le mardi 25 mie firren t pas rio i1, s redoutables dans leursconséqirciices, pmin' la bourgeoisie, (hiC lie lavaient été les excèscornons la veille, A Rouen, de nombreuses causes de dissenti-ment existaient entre la commune et les établissements reli-gieux. Des conflits de juridiction éclataient à chaque instant.Si l'on se sonivejutit. (les i'écemit es luttes du bailli r'oval avec l'arche-vèqime Philippe d'Alençon S (iii n'avait Pi s 11011 I1iS OU1)lié le procèssoutenu devant le Parlenien t entre la vil k et 1 'ab]javi' de Saint-Ouen . On crut pouvoir profiter (le l 'insurrection pou' ti'ionipei' (lesprétentions ecclésiastiques. On força, dans une assemblée tenue à

• (I,,oniue ;rorniaoile de Pierre Gorhon, p. 163 et suiv.1-or' Mirot et Iugne l)iprez (In eu ri/Id de fa ridici ion soirs Charis V. L'a f-

faire de Philippe d'Alençon. arrherdque de Rouen ex I ait. du Mrnjen-.4ge, tome X,18W7

3. Cf. Chéiuel, ouvrage cité, p. ;1à et 5111v.

Page 11: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

[ a68j INSURRECTIONS URBAINES EN NORMANDIE Il

la croix de Saint-Ouen, le chapitre de Rouen à renoncer à quatrecents livres de rente qu il percevait sur les balles de la ville; ettout cela ne se lit pas sans qu'auparavant on eut etfra'é les cha-noines par des menaces et des dégradations de la cathédrale, ainsique l'atteste une délibération du 1 avril 1383 1 . Puis on obligeal'abbé de Saint-Ouen à renoncer aux droits (le Justice qu'il pré-tendait avoir sur la ville et la banlieue, à se désister de toutprocès, de tout appel devant le Parlement ou l'Échiquier, et detoute réclamation (les (lUX cents livres à lui dues par la ville '. Lesmultiples réticences (le cet acte, les précautions flOIfll)rCUSCS p'"qu'on n'y ti'ouvt pas ne échappatoire, montrent bien que, ([5 lors,à côté du mouvement populaire (k la veille, s'éta i tt orgallisée unerésistance plus calme, mais tout aussi décidée à profiter de la situa-tion et dirigée pal' la moyenne boUrgeoisie.

Après s'être laissée aller aux violences (le lit première colère, l'in-surrection s 'était attaquée aux pouvoir ,, rivaux des libertés com -muna les. saint-Ouen, la plus puissante des ah] av e s, en avait étéla l)I'eIIiièI'e victime. On songea ensuite à réclamer les privilègesprovinciaux. lis étaient résumés eu un acte : la Charte aux N or-inands. Ce 'ut ce texte que l 'on voulut laite reconnaitre par tousdans une grande assemblée, tenue, le mercredi 26, au cime-

I. Eadcm die lT avril I 352 f . fuit unaniilu lei' et concortiilci' deliherat uni in pleno capi-tub. qund fiei'eL supplicatin, pro ista ceclesia, domiuis reforniatorihus generalibus exparte do iii mi nI sti'i Regis in N ormaun ia depu tiiti s. vicie licet super facto iij u ria ru in,dainpnoruni et malefacti l'uni, per co,nitiiiilitatt'iii ville R tllouingensis in tiltiilla c' Iii-III0CII1IIC ipsilis ville lune c'celcsia fuictturntn, et jtli'avei'unt onincs (iotitini supradicli(encre faci ni istud secietuni (Seine-1 n féri cii rc . 'ch. départ., G. 21s, fil. I I s

2. CI. Chui'itet, ourrulqeei!l, L. II. p. 1i , pièl'e ,justilIl'ittivI'.fl' III). Après l'énietile,cette charte. arrachée pal' la violence â l'ahln' de Saint-Ouen, l'ut, annuk'e dans les tci'itiessuivants s Les gens etc... Alors. etc... (''OIt Inc pieça clui'an t la cominI ciun ou 1-larelleque lit à Ilouen. tau mil CCC, li lI sx . cl un, lesreligieux, abbé cl couvent de Saint-Mien dcItouen, par la foi-ce et contrainte des genss q iii firent lad i etc cominocion, pour d oubtede mourir et que icelles gens leur unoustier et hosh'I ne fusi gaslé et démoli. si cllnlmcile di si ien t, eusl. qui Itié aux maires,Ires, pers. 1)41 Il i'geois et liah il tils (Ficelle ville, toutela juridiction et. Justice (tO C culx uLvoleuit et disoicnt avoir en leur baronnie. de Saint -Ouen, et l'cni ncié du Lotit â ce et aux procès qui pour raison du d iscort ut ' icell e jusl iceet juridiction penduient... cuIr euk et it'euls lituIile, iel'S, et le &'e tiii' elIsselit luisacordé et ha illié lettres de qui tance sous tours seaulx . soubz telle fournie de pai'ollescomme icelles gens avo eu t lors voulu uln'e et dcvi scu'. . , su il la le n eu r de la qui il-ta nec A tous eulx , . Et pour ('C 1111e au Suie la demande des religieux (tl'avis conforme dii pneu 'eu r du roi, malgré l'opposition des procureurs de la ville,ladite quittance est déclarée iiitllc et non a\'ciiile . Scine-bnféi'ieui'e, Arcli. départ.,Échiquier de Normaridie, reg. de 1356, n' 3, fol. 36) Nous devons cette note à l 'obli-geance de notre ruait M. Ch. tic , lit Roncière.

Page 12: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

12 LÉON MulOT 5691

fière Saint-Ouen. La charte, scellée sur las de soie et en cire verte,fut solennellement apportée. 'l'humus PougnauL, bailli d' Harcourt,dut, sous menace de voir piller sa maison, en donner lecture. Tousjurèrent de l'observer grands et petits, bourgeois et gens du peuple,

Commencer par l'abbé de Sainte-Catherine, le chapitre de Houeir,l'official et son promoteur, les prieurs du Pré, de la Madeleine et duMont-aux-Malades, et jusqu'au ! )1 'o(trI 'eur du roi, furent contraints depiètet' serment sur les Eviwgiles. Un exigea enlia une l'émission etUu pai'doii général pOUI' Lotit CC (fUI avait été Commis pendant lesémeutes. Des tabellions de cour d'église et de cour laye avaient étéconvoqués et durent en brime boit instrument 1 . Pendant ce temps,quelques forcenés couraient ii Biho rel, et abattaient les fourches pati -bulaires, que l'abbé de Saint-Uueii avait réceuuuueiit fait rétablir

Après Ces tumultueuses ujaitilestationis, après ces concessionsarrachées aux pouvoirs ecclésiastiques, après cette reconnaissancede la Charte aux Normands, exigée méfie (les officiers royaux, aprèscette promesse de pardon pour les excès commis, le mouvementse calma subitement. Mais alois 011 songea, aux conséquences(JUC ces événements si troublés pourraient avoir pour la ville, oncraignit. (jiLt' les 1) r 'ot1 ( ss(s d'oubli, obtenues par la violence,n'eussent pas une suffisante efficacité, et (ILIC le gouvernement royaliiusàt (le justes mais redoutables représailles. On tenta de fléchir lacolère royale; on députa À, plusieurs reprises des clercs, (les bourgeois,on les lit nième accompagner par le maréchal (le Blainville, espé-

1 Chronique norrictntle de Pierre C'u'hon, p. 13:>.2. Ctiii'uet, ouvrage cité. L, Il. p. 13. - Nous n'avons trouvé qu'une seule Ictti'c de

i'érnissi on se rapportant à ces vin cine ii t,sCharles ..... A nous avoir <'4' exposé de la partie de Pierre (hullos, cou r't'oiei',

habitant de n os li'c ville de l(ouen que cumule na guièu'es, ou Le tups de la ci uniitoc ion.qui (let-rein s esté t> iidi t lieu, il fusi alé quéri r nu sien vartet, qui estoi t e>> vil le,pour venir, ouvrer de son unest ici' et fai re soi> service. Av in L >iuc en retournantive>> lx 11I&IiS( re et \UL'tCt cri la liaison dudit exposant, ilz trouvèrent gi'ant multitudede p u eple dc lad icI e vit le, qui leur dirent q u'ilx vcit isse itt ave eques euh., Laquellechose, considéré l'effr'ov en quoy ledi t >upk estu L, I z n'osèrent i'et 'ust'i', pourpa iu r de ni> i', mai, an t'en t a vec'quus <'il z, s;> ilS oc quetic lcd i ex posati t iuuehreist o n eq n es,ne feist deplaisii' à personne du monde, en quelque manière que <'e fust, Toutevoiz,pat' occasion dudit fait, son dit varlet lu pris, iL put' autres d&'hitz et crimes qu'ilconfessa avoi r pei'ptrez ailleurs que en lad te te e> illiiti non , fit exécuté. Et ii LI 'en queprès ce qu'il tu Jugi<, il dist teiz paroles ou samhlahiles « A! maistre i de male heure

me venustes quérir, car si vous n'y fussiez t'eiuz, je ne pi'eisse point téle mort '. Etpoui'cc ledit exposant, doublant Figue»!', se absenta.., Ifléunission, Meln, 22 mai1:1s21 Ai'cti. nat., M. 120, 1' 137 s', j' 275:.

Page 13: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

J 70] INSURRECTIONS URBAINES EN NORMANDIE 13

rant que la présence de ce vaillant chevalier aurait une heureuseintluence sur l'esprit (les ducs. Il n'en fut rien. Le roi resta sourdaux prières. et aux sollicitations des délégués, on répondit « que icrov irait à Boueii, et saroit qui avoit niengié le lart n.

On attendit près d'un mois, dans le trouble et l'anxiété. la venue(le Charles U. Paris avait suivi l'exemple de la Normandie, et le

mars avait éclaté, toujours à cause des impositions, la terrible in-surrection des Mail lets . Le pouvoir royal était Plus dangereusementmenacé par ce dernier soulèvement : allait-iii voir se renouvelerles émeutes et l'anarchie (le 1358? On ne pouvait châtier floueti etlaisser Paris cii pleine insurrection. Le vendredi I i l cette dernièreémeute étant nionieiitaiiéincn t ('al ruée, le duc L\ it)oii qui était fortaimé des Parisiens, demeura négocier avec eux Le duc de Bourgogneet Charles VI. avant réuni les hommes d'armes nécessaires pourl'exécution projetée . quittèrent Vincennes le 1 -À mars, et s'ache-minèrent N ers la Norniajidie :, Le 19, ils étaient à Meulait et cou-chèrent, à Mantes le 20, ils arrivèrent à Vernon. «ii ils demeurèrenttrois jours. Le 23, jour de •Ju(Iica nie, Charles VI se rendit à Pont-de-l'Arche. où il devait résider jusqu'au vendredi 28. 11 y reçutencoi'e une députation I'OUeflfliiise, qui renouvela les pi'otestatioiis derepentir des habitants. Le loi se contenta de répond e, commue ill'avait fait à Paris, qu'il saurait pardonner à ceux qui s'étaient tenus àl'écart, mais qu il punirait rigoureusement les fauteurs de l'émeute t'

I. Chronique norznaiole, p. 166. - Chronique des quatre premiers Va lois. p. 229.2. Sui' cette insurrection des Maillets. voir Chr'orioqrajihis requin I"rani'oruni

L. III. p. 22, et Partie inédiie de- la (,'Ii Ionique de .Sa in I- De-ni s pu liii éc pal' le baronJéi'fune Pichon Paris, Ch. Lahur&', I su U I vol. iii X, xu-'S pages Cette révolte estl'objet d'uni' longue étude d sus u, travail qu e ii u avons actuel le ni 'n t sous

3. Finissait éd. 1.uce. continuée pai' G. Raynaud, S. 11. F.), t. X. p. 136.i. u la tiare 1352. Quittance donnée par I lutin il'Ausseville, écu yer, à Jean le Fia-

niant, dc 36 I. t., 11(1111' ètre venu avec ses gins, trouver le roi 3 Vincennes. (liiN. naît.,Claii'anibaul.. XL, '2():t7 t: - 14 nous. Quittance donnée par licquet de Thiei'es. clic-s'aller. di' 20 1. t. pont' être venu avec, ses gens d'arines è Vincennes, sue- Foi'di'e duroi. i lbid., XXXI, 2377 (; - 14 tuars, Quittance donnée par Gauvain tIc De-eux, cheva-lier, de 30 1. L, pou] , lui et se s gens venus u Vincennes. .Ihid., XLII, 3115 .; 19 lisais.Quittance de I)iegret Ilésu. chevalier, (lc 30 I. L., pou' ê tre venu à Vincennes le17 tutus. (Ibid.. XIX, 1909(.

Voir E i'neul Petit. Les SéJOUPS de Charles VI l38O-i4OO, P. 13 1.extrait du Bul-le- tin du rom iii li is toi'ïq ne, année 1896 1j . - La date du départ, du roi est donnée pal' laPartie inédite de-s Chroniques de Saint-Denis. p. 1.

6. Voir Chronique norma nde de Pierre Cm' Itou, 3011-301 (.'h roui ique des quatrepremiers Valois, p. 166-169; - Partie inédite des Chroniques (le Saint-Denis, p. 3; -Chrono'jraphi'i I'egutn Frsnco,'urn, t. III, p. 30. - C,mtisult.ei' aussi, avec réserve, laChronique- tIti lIe/igieu.r de Saint-De-nia, t. I. p. 130 il i"tsiissai't S. II. F.. t. X. p. 135.

Page 14: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

1 .1. LÊOjN MiiOyI [571

Et (le fait, durant cette semaine, les exécutions commencèrentMathieu B3audoul7, l'un des chefs de l'émeute, et cinq autres cou-pables lurent décapités, et leurs têtes fichées aux portes (le la ville,pour rappeler aux rouennais leur faute et leur montrer commenton punissait les révoltés. Douze autres émeutiers furent, enattendant ({tl 'Otl (Iélil)éI'àt SUF leur soit, enfermés clans les prisons deFon ta inc s-1 es- Bourgs.

Enfin, le samedi 29 mars, veille de Pâques Fleuries, la courquitta Pont-de-l'Arche pour faire son entrée a Roueii .Âv ont SOu

arrivée, les cloches de la commune, qui avaient appelé les habi-tants à l'émeute. Caclie-Ribout 1 et la Rouvel , avaient été descen-dues de la tour. La poile Mai'taiiiville, par où le cortège (levaitpénétrer dans la ville, avait été privée de ses battants. Les chaînesqui servaient, durant la nuit, à barrer les rues, avaient été descellées,les armes des bourgeois confisquées . et 'e tout porté au château,sous la garde du gouverneur royal.

Quand le roi fut arrivé, les bourgeois. revêtus (le costumes defête, mi-partie bleu, mi-partie vert, J'accueillirent, au milieu desrues encourtinées en signe de re j ouissance, en criant « Noël, Nolvive le roi e Le cortège s'avançait, casques en tête, épées nues,et les gens du roi répondaient que ce n'était pas Noël qu'il fallaitdire, niais Merci la hart au col », Charles VI se rendit au châ-teau, où il demeura jusqu'au lundi de Pâques, 7 avril. Quand ilquitta ilouen, la cité rebelle avait été durement punie.

(in frappa pécuniairement les lial>itaiit.s en percevant pour le toi,durant son séjour, une amende de 120 marcs, et une de 50 au pro-fit du duc (le Bourgogne. Pour se procurer cette somme, on dut

1. Cache-Itiband ne fut, remise cri place qu'en 1398. Cf. de La Qiieriire, Notice /,isto-rigue cl descriptive sur l'ancien hôtel de ville, le hc/Troi cl la grosse horloge de Rouen,l•2.

2. Houvet, appelée aussi Rouvre ou Rembel, fut confisquée etdescendue en 1352En le roi, le 19 décembre, lit don h Pierre de Boves et Guillaume de I I éri uval. enrécompense de leurs services, de la doclie « séant au lieu dit Macharère, appelezRouvre laquelle StI ii pua quand la cou mocion . le bel li 1 u,1 assemblée fut faicte euirostie dicte ville de itouen . Le p roctireu r de la ville s opposa à l'exécution de cettedonation (ilouen, Archives municipales, reg À 1, f. 161-163 , . -- Jean Poolun, Nui.las le Comte et Robert la Vache frirent députés pour a piluve la protestation de la ville.ainsi qu'il ressort d'un pu1eIIIef de li) s. t. qui leu' lut tait le oct 'bi'e 1390 (if. Itul-latifl de la commission des an fig u if és de ta Seine-In/urieu ra. I. [X 1892 l' , I r, livraison,p. ). La cloche l'ut probablement l'erLdIie. cal' en 1398, elle fut remise en place (Cf. dela Querière, ouvrage cité, P. 36.).

3. Les armures elles cliuurres l'iii'enl, rendues aux bourgeois après le départ du roi.

Page 15: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

72]INSURRECTIONS t'RIIAINES EN NORMANDIE I i

vendre toute la vaisselle (For fi n et toute la vaisselle. d'argent desconfréries et (les chai'i t és, les pin (s d'argent, les chandeliers, lesburettes, les boites à encens, et tous autres ol^jets servant au culte.On les frappa ci'iminellenien t en (lecapitant six des bourgeois quiavaient été enfermés à l"outaines-Ies-Hourgs.. Mais surtout on attei-gniL la vie municipale en abolissant, ou mieux, en ciitifisquant et enmettant en la main du roi, coiliiiie on le lera à Paris et clatisflOilti)t'e d'autres villes, toute l',tdniiiiisti ,;k L i oit commun ale I Ce futunegi'ande perte e car le maire avoit telle franchise qu'il estoitappelé cii la court du ru per à compte. Et quant il estoit,eslu à la Saint Svmon e t Saint Jude, pour entrer cii sa mai rie enNoël ensuivant, il avoit xxii. sergenz, desquicix ii y en avoit xii. àcheval ; et avoient XX. 1. de gages pour le cheval, et tous les xii.vestus d'une I'Ol)C RU (lit j our (le Noel, et les IU tics xx. sel'genz tousvestus d'unes robes différentes des sergens ii cheval : et tout ce àcoust.eements de la ville. Et avoit le (lit, maire sa juridicion demeuble et (le béni aige de toute la ville et banlieue (le Rouen,8VeCI1UCS Sa cohue et ses pnisonz, et n'avait le bailli nulle COgflOiS-sauce en toute la ville et hanleue, fors de cas de ci, vme. auquel lahaulte justice au nom du nov lui appartenoit ; et povoit ledit mairetenu' Un prisonnier cii cas de enfle. eu ses prisons une unit etUfl jour. Et avoil ledit maire mi. bourgeois nommés pets avecxii autres bourgeois iioniniés premlhoin mes. pour le conseil cotidiande ladite ville ' E

Tout cela fut SU l)l)i'tmé la u'ovauté profita (le l'occasion qui luiétait offerte pour briser l'organisation municipale, obstacle à sonimnuxion centralisatrice dans l'administration (les villes. C'était lale point capital. Les amendes t'emplissaient le trésor; les exécutionsservaient d'exemple salutaire aux fauteurs de désordres; la confis-cation (les franchises at teignait dans ses racines l'oppositionréfléchie de la bourgeoisie. Aussi quand, cédant aux prières desha] tuants, et se souvenant de la miséricorde que l'on devait avoiren lala t sariile el l)('noz/e semaine p('m'usc e, Charles VI accorda

1. Cette suppression de la mairie dc Rouen dés avril 13$2 est attestée par toits lesch roniqueurs. Aucun an e con temporain cepe ndant ne la con turne, mais on ne sait—rait, devant cette u na ni mité des cont emporai n s , la ré%oquer en doute.

. (7hroriiqiie ,t)rmamm(!a dc Pie,'i'e. Coe/wn. p. I67. - C'est du i'este à cet auteur quenous avons enipi'iinté la plupart des renseignements sur ces événements de mars 1 :182

2

Page 16: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

16 LÉON MIBOl' I431

pardon et remise (les peines cr'itninctles et civiles, sauf à ceux (lUis'étaieii t enfuis et à ceux qui étaient prisonniers, se garda-t-il biende ré ti blir la commune. La gardant eu sa main il espérai têtreplus facile ment pour l'avenir ni;iitre de la ville 1.

La révolte coutre les impositions avait été générale dans la pro-vince.. aussi, en attendant qu'il ja'tt clifitier la N orinandie. le t'airésolut-il d'obtenir, gi'ôce à l'exemple donné aux ilouetijiais, lesiin1x'it.s qui lui étaient nécessaires. Les états de Normandie furentconvoqués i l Pàques 1382 : ils accordèrent, non seulement la cruedes blancs, qui avait précédeuimen t fait l'objet dune vive opposi-tiori, niais encore certaines aides u pour aider au fait de la guerre o,à savoir 8 deniers pat' livre sur toutes les denrées et mat'cliiindisesVendues en Norutandic. Un (lix iètiie sur les breuvages vendus audétail, et 20 francs par liIUi(l de sel à lit de Paris; à condi-tion toutefois que les Fi ats généraux consentissent également cesitiipôtsle 2 avril, Gini rt 'loUrnel)u, le sénéchal d'Eu, Etierine duMous tier et Raoul Cam pion, étaient, à la supplication des giiS(le ladite ditchée o nominés gouvernetirs et conseillers sur le Aitde l'aide, avec tous pouvoirs (le perception et (le contrôle sur lesagents subalternes, coinnie il avait été réglé en 13M, Mais, dansces lettres, on tic retrouve plus trace d'aucune action des Etats. Ilsne surent pas résister au roi, polit' l'octroi de l'impôt, Ili 5C11 réser-ver le contrôle et l'adniitiistra tioti. Le ci agit, à la demande desÉtats, il est vrai, tuais dans la plénitude de ses pm1'oirs.

lii Normandie punie, l'im pôt accordé, Charles \'l était revenuvers Paris, oit durant tout l'été, il devait lutter contre l'oppositionparisienne, que la tréve du 1 i. mars n'avait pas terminée.

Les Etats généraux, auxquels les représentants de la Norinindie,réunis li Rouen au tiimitent de Pàques. avaient fait allusion, furentconvoqués entre le Il et le 20 avril ii Cotnpiégtie Il ne paraîtIms quils aient coiiseiit.i au rétablissement (lis impôts proposé parAriiaud de Corbie.

Il fallait pourtant de l'argent uni trésor ro-al. Le duc d'Anjou

Cette i-éiiii , , ii b n a été j)lIl)liée par Cltéi'uc], iuiraye cité. 1. 11. p. 54 7 (piice just,i_ljcative ii' l\'

2. Cuville, ouvrage cité, p. 39ièce justificative, ii' XIX). —Sui' lii pel'CCptiOii dccelte aide, voir lithi. nul., itis. fi's 2605, ir' 95,

:i. C'est ces seules dates que. Charles VI s4.jolirl1a à ( Inpii'grtc. PctiL, otu'raqe cité,P . lj.

Page 17: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

ï7 i 1 INSU IIRECL'IONS URBAINES EN NOBMANJiII: li

I'éCI'III nie n t parti pour l'italie, s'était, fait péctiniai renient eider pa rCharles 'V E. Le (lue (le BourLogne, demeuré mait re de la situation,p1pa1a tt I expéili t ion (le Flandres. Les ti'eve.s avec I 'Angleterreétaient mal observées. 11 fallait entretenir toujours un certainnombre d'hommes d'ai'nies. La réunion (le (onipiègne n'axantdonné aucun résultat. I énieute persistant ô Paris, oit s'adressa denouveau ô Je \orniand le (lu 1 er au S juin, les députés de l it pro-Villec furent convoqués ô Pontoise 1 , et accordii't'ent au roi 300 ,000 f'i'.(I or iii' soit étal, 600 lioniineS l'armes et 200 arbelestr'iers pourUn au, commençant au Jrr tnai's 1382), suis compter Une 11fl1)oSitioiisur les breuvages, ô partir (1(1 Il" juillet. Robert dFstouiLevjlje.Girard Tout'nebu, le sénéchal d ' EU, Etienne du Moustier, étaientchargés tic la perception .Miis, ô jeun' retour ô Rouen, les I)OUt'-

gcols qui avaient été si généreux fuient plutôt tuai accueillis et « ilfut tielntttu (l'aUcuns ' Le méconleittement ne devait demeurerIda tonique.ique.

En effet, si ô Cacu , ô Lisieu x , ô Séez, ô lct'iiiiv, , cette nouvelleaide fut perçue salis difficulté, il n'en l'ut pas de m'tne à Roueti

Le vendredi 1" août, les impositions (levaient être levées. I)éjàles officiers avaient dressé les tables, ouvert les registres, quandles habitants de la ville et des faubourgs se rassemblèrent, . Dra-

1. Ce (te d s e est fournie par la Chronique des quatreIre j renu ers 's e. 30. -1)ans l ' itinéraire de Chartes VI, la présence du lui ï l'iuitiisc ct. (lestée le endc'edi6juin, Le 9, Charles VI était à Cec'iI. I.ejewlï 29 mai, il se trouvait à Melun. C'estihncentre le 30 mai et, te 8 PU, "e cette asseril bide au l'ai t été t (le 1k' li t . o u

P. 13li.. Bibi, rial., iflS. frs 26019, n' 3i4. - Covilte, ouvrage cité, P. 395 piéee ,jtistifica-

(ive, n XLVII).t, Chronique des quatre premiers Va lois, p103.

(laites.....( ciuuue le vendredi, preiiiici' jour dur mois d'aoust derreiri passé, quecertains aides par fucus or'denez pour te t'ai t de rioz guerres lie voient par flost le man -dementdenrent et tur'denanec avc,ir rouis en flosti'i' bruine illie de lkwen, auquel jour de 'eu-redi te niai'ctrid est d& tout temps cru icell' ville, plusi'uji's des hahitans de tactile ville etdes fuuj'ljucui's iI'ju'elIe se fussent csmeuz u't asseriihl'z pal' lrianiei'e de iuuunolcolle etcorlspiu'au'iurn. afin de rompre et. eurpes,'hut'i' que lesdiz aides eussent cours et fussentlevez cri ladite ville, et crissent urba Lui titi liuiïet sur' lequel ledit premier jolie d'aoustyceulx aides devoient esti'e i'er.euz, et toutes nuz ireris, olih'it'i's, su'rgi'nz et t'eu'niiersestanz au lieu. eussent eiïi'aiez et uns en tel double, qui' les en convint t mvi' et,eulz riiticici', et que de fui Iesdiz aides c'essièi'ent, et fuient lois euipesc'lri'z eu nisti'e(lieb' ville, et n culent ('ltd'S eu) vcelle jusqtues'u eeu'laui temps après ensuivrai,, Iu'sqil.'lleschoses fument l'aie tes, en Commettant cru cu,cri t i'e rions i'ehu'l li on et eriin e de lc'ze - un aj u's té,et en cc eussent ycculx (les autres l)Onrres villes et lieux dicellui pas piis milaulvaisexeinl)le... Pour' lesquelles... s lléinjssiorr, Paris. 18 juin 1383 . (Ai'ch. nat,. M. 123,

31 V 5 , n 51.*

Page 18: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

I S LEOA miurr-

P' (S et 1)01('li('1S, avant à leur tètetête un boucher nmumé Cornette,se précipitèrent vers la liafle aux draps, renversèrent les bureaux(les comptables, et forcèrent b)us les officiers royaux il chercherleur salut dans la fuite. Mais l'exp.rieiIce de la Hardie et des Mail-lets avait rendu le pouvoir l'uval 1)l'U(lCIit. On se doutait que destroubles éclateraient. Le c:(!)itaine de Rouen, Gui Il iunie de Bel-letigues. cii Inia iefîervescence 1 .. u reste, six semaines auparavant,dix imile viretons avaient été, à la deniaiide (le Mouton de Blainville,fouillis à la garnison (lU château (JUiflh.e cents matelots espagnolsattendaient auprès tic la ville, CI le :11 j uillet le roi ordonnaitdonnt de

délivrer à leur capitaine, Caheza de \ac:t , u ne 'alère (lu clos deRouen, ainsi que l'ti'tillei'ie nécessaire à ses six vaisseaux espa-gnols 2 . Ce l'ut seulement, au bout d'une semaine juii fut possibled'exécuter cet ordre, ce qui tendrait a faire croire que l'éi1leute nefut apaisée (l'hPl('s jouis. La flot te espagnole, ravitaillée.tua croiser tians les eaux tlaiiia tilles, appuyant ainsi l'expéditionentreprise contre les Gantois révoltés. et que ia victoire de flouse-becke allait tenu j

Malgré cette nouvelle révolte, le gouvernement, 1) 0111' dire file>' àde nouvelles (lef)elkses, telles que la défense de la frontière lioNmande, n'hésita pts à (lema 11(lei' de nouvelles ressources. Cette fois,il n'y eut pas de Consultation (I EtiIts provinciaux. Les gouverneursgélléraux se reudii'ent dans chaque diocèse, conférèrent avec les sei-gneurs et les bourgeois et obtinrent I oeLroi tl'Une CrUe (lu quart del'aide eonseii tic j)récédeinnlent il Vernon, au début de 1382 . Ce nou-veau subside levé en aout et septenihre dans le Lieuvin, l'Evre-ciii. le Bessin, l'Avi'aiicluin et le Cotentin, le tut en novembre et endécembre, ii la suite d'un>' r,iuunnm des conseillers ro yaux à Pont-de-l',\ relie, dans le dioeist' tle I tuuen. en Vexin. et dans la \icomtéd'Auniale .

,\iiisj, non seulement les inipàts consentis à Vernon en février1382, à Rouen cii avri1 à Pontoise Cil jUili. n'avaient pas sulli,

1. (:/>ronirjne n,,,'manrle de Pierre Cochon, p- luS.2. Charles ck ht Rtnciàt'c, Histoire de lit ,lfsrine française, La guerre de Gent an..

Réroltz/i''n ,narifiute, p.3. Iii!>!, nal., Ils. i 'u', u;nur, n" :i 19.L Bibi. nue,, n_ frs 26ol. n 34:, - 2IUi7, n" 21 - 2(3019, n' 349; - 26019,

n 362 - 26019, n" 300. .- Guviile, ouvrage eitui. p. :399, 100 pièces justificatives,n"' XLVIII ('t

Page 19: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

INSI1IRECTIONS iRI1ÀI.\ES INRINL)lC

niais encore il avait fallu demander. OU mieux imposer nue Ct'UC. et

cia sans rencontrer il opposition. Le mouvement qui. en février,

avait été général, s ' était, en aoôt , limité ï, Rouen Puis. un ne pro-

teste plus, on se résigne les Ftak provinciaux qi avaient en 1380 cl.

1381 hautement revendiqué leur privilèges, sontannihilés; oit ne

les convoque même plus. Résultat déplorable du iniimi1uc de enlié-

Siofl et de l'affaiblissement des résistances provinciales. 1)u reste. à

quoi eût servi une nouvelle 11josition ? Chattes VI venait d'écra-

ser les Flamands il rentruit victorieux it I > ; trts, Bientôt après, larépression commençait.

111

La bourgeoisie parisienne était frappée dans soit argent. dans ses

privilèges on procédaitait m son égard comme on avait agi im H oUeflen 1382, comme on allait agir (tans tout le royaume. Des commis-SU1'eS m'éneraux i'efoi'iimteiii's, investis des puis larges pouvoirs

étaient institués 1)OUI' instruire sur les « cOIrlmOCiOIIs,I'el)ellLl)IIS,

(lésobéissailces. port d'armes, et delitz n, les coupables qui trou-

vez pourront, estre pugnis et corrigiéz crim itiel nient ou ('ivilmeimt OU

par composition tiu autrement. selon l'exigence des cas, les abseiis

faire appeler et ha n nir de nustre ro y aume, vceulx t'appelei' et

remettre en leur estat, biens et pals I, comme 1)01) semblera, les biens

1.Chark'e par la grAce de 110w. roy de Fiance. A nos tintez et feaulz et n sei li ers V%s andu 1tov.e hevaliet'. tiltiisirt' des i'eqiiestt'sde lltost 1. et liegnaitit li' la Ctuipeile, notret rtsttriel', salut et dilection. (ornliie par nos itultis lett res, titis, entre les autiosi'it(iSeS...ous tlVOflS ordcnu& et coiltiitis iiVCC aucuns autres nos conseillers gtnraiil.n'eflirmateiii's 's cUé iL dioc'si' et Imwhee tic Ileinie pi tiir eltqiii'i'ii' A- sas Arlavi'iti par s'iiits et eux et vos tontinas toi ri',(les eonninitttcitilns, rebellions, iltistla'issauces. port. ii'ai'uies confie niais et titis offliciers, il tic pliisiciin's auliv, niellais etdciii,. &'ni i'oniiiit'tltint viiine de leze majesté ci toit i't'nii'ut. et titi tins raz iltxs etuittleticcs. (lui titiitit puys anitinil esté etiilintis, tint pat' nos officiers itiniuiti' aulnes, clt (III les ctiitptihies, (liii tt'outvt'i P0t11't'tttul est 't'. pugnit' et Ciiti'i.ritu' t'i'iitiinehiit'iit tincivilement itti par composition tu autrenieni, selon l'exigence tics cas, les (tiiselus faiteappeler et bannir tic ri p st t'e litS ulule, vceulx n'appeler et i'entettt'e en leur esiti lienset pais tontIne bon senibleia, cl les biens tliccuilz ci it1iahics par bons invi'nton'esprendre ou t'ion't' pl'enuti'e en iiost cc main et les appliquer ou faire appliquer ou Anost le prituflit, contrite à lions confisquiep et aussi de Itouz nobles A ut hies aubes quiont. acco ut uiné de porsui e les guerrec qui après nost te d'y sut' ('C fi il ' A MLin t t'sI t' innos tre armée et e hev nche pque uaga t'ez a vi in s fait en Flandres, se j iz &%in t juste cas(le e xeuza cii in. leurs rentes et revenus titi (lit tas lever et recevoir P° ut' IlOUS et àpoti'e pi'ounffit pin' %nus tu \'iis (li'ipitt.is ti ce, et ait r titut stitiinuiit'eittetti et iii' )litit)

Page 20: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

20 J.l0N "IIROT p15771

début de 1383. acclamés par les 1ithi larits, qui espéraient ii tortdésarriier ainsi leur colére. Jean Iastoure1 les fit assembler, leurrappela leurs C'i'rines, e t 0t1r i' ter un grand lronhl)re. nuIt dit--

tic qui l'on n'aurait rien im espérer pécuniairemeii t. mais deriches bourgeois. On les divisa cii trois catégories : les tins, quis'étaient Oppirsés à la percepti iii (les impôts. fuient conda flirtés àmort; d'autres vilont leurs biens confisqués et fuient l)alIItisd'autres enfin ne i'aehetérent leur liberté qu 'à prix (largen t.Terrifiés, les Rouennais, si.' souvenant du pardon qui leur avaitété accordé en avrilavril 1382, sa(lress'reI1l à la clémence royale.Le 27 mars, le roi ordonna aux COfl) inissaires (le relâcher les

i ' isori ii i ei's et. (le leur resétuer leurs biens I Les réformateurs netirent Salis cloute pas ('0fl114C tIcs injonctions r'ovales, car, en juinune S(iCOiI(le le 1.1 i .e leur faisait s avoir que,ne. Vu le chi tiinent déjà exercé,Charles VI accordait grâce et rémission à la ville, sauf à ceux (luiChient eiifuisàl 'approche des coninlissaires. et sa tif les droits (lejuriclictiun et (le mairie, qu ' il gardait en sa maiii . Citait la confisca-tion (lélinitive des franchises municipales. Eu outre, la ville tout(lal)Oi'(l taxée à 100.000 livres. avait été eondii muée à paver unesomme de XHOP livres, sans ('onlpterulle airiende dl.' 10.000 francs ?En niai, 2.u0I) I. étaient payés; M00 le lurent en juillet, 10.1100

oIi'e-l)inie de (leceiul)re. I IlOOt;lEpipitanie suivantele roi,

t,' llal'l,i,'l', dit Cul de tutu', i''n'.il,i're que ,',iiitii li pie Vin fiil'ulacirlu le rende char-gi. Ion t cSVuui s pire pi'c'ii ves ne par, ci infession et pal' le 3)i'C's n'est-il pas iii,mUé. rieaciluiflel coulpulili' d'iivoii' esté ii la seconde hlil'elC tili('ll.' (I floiieii lejour(I'aOmlstun nul (CC.illi.xx et deii'u. lois utuecic Ii tituu'i' Regnaut li' l3uu'bier dit Ciutde tilt!,. lu loiigu' prou cil hi(111011e il n esté et tes pailles i tuil n elle et sontieut, veuela grime. rimissïmmul (tu ]l..y Sil'(' sur, le l i lenuier fait, (te la preflhi'l'e hardie,Iuuiuienile qui' l'ai 'te en a ledit, Itimbeil Mai-i' n este (ail \m.' à six livres tournois, parlaquelle puilant liii en Inuutlririt l),lll ptesges sontiisaus et scIvaht&'s, ledit 1{oii&'i't sera(ktivr's. a,itri'riu_'nt Ieiiti'a prison sus lani qu ' il iiI pis ' Bibi. nuit.. ni ..rs 60I9, 110

410. - 1)'autrc part, nus savons min tin n4iiiiiiié Citin le Mire l'ut, le Ix juin 1:384. ex-('1it( lui uriai'ciu polir sis ilniii'ites Bibi. nat.. tus, fis 20020. n' :i3;; -- (t III comptenon daté, mais de tu iui'u1ii' époque, u'ouitenaui t lis'lames versées an hoiii'reau deI(oiien, nous tait cmiiiaitre le nota di' qum'liui's imutivils pendus ii itoucn Jean il'E1ii-11(1V, le 26 nvenuli'eJean le Itouiclici', li,' 16 ttm','inhu'u' - Colin te Biui'liei', le tl

TI iliei't (lui M,mitlin. le I lévrier:Juin ttmmuului't 1'janvier: - liobei'l LuiretJe la I'evi'ier: - et .lu'urm du l'uv, le ii. IBId. nat .. rus, fis 2601S, n'' 150:. —Sagit-ildecriminels uuimtinuiii' " , muk' tuuiteurs des éiii'iut('s de 1382?

I. Chérin't, luuru'.'qc' cité. t. li . t>. 55 g . i'iéces justiticuutivm's, n'' Viii2. Ibid., I l..,il,l m ii''m'sjulstiticatives, n" V.':3, (:1111111/u11' ((ruila iude de Pierre Gvc/uoii. p. 109.

Page 21: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

78 1 1NSITHIIEC1'IONS 171lll..1NES EN N(J8\IANI)IE 21

d'iceulx coupables pal' bons inventaires prendre ou faire prendre en

nostr'e main, et les appliquer ou faire appliquer è nostre prouffit1

comme à nous confisquez.... et sur le tout sommairement et de

plein juger et ordr'ner comme bon vous semblera, lequel jugement

OU orilonance nOUS VOIOUS valoir contin uI' è f07 (le l)OSt IC parlement

Ailleurs, pouvoir 1cm' est donné dc se transporter partout ou bon

semblera et. (le 5111' tOUS et chiisCUli des cas, malifices, et delitz et

crimes, excès ( 1 111 auront esté taU'. et Commis... par quelque pci'-

sonne, tant foz ofliciers comme aulti'es, informancions. incjuisitioiisfaire... o.

Naturellement, h Normandie tic fut pas épargnée. Jean Pastoui'el,

président (le la Chambre des comptes, Jean le Mercier, sire de

Noviant. Nicolas l'auR'l, .Jean de Vienne, amiral (le France, Étienne

(lu Moustier, furent envo y és comme réformateurs. Robert r],IdC

les accompagnait comme secrétaire 1 . Ils arrivèrent il flouen au

u giet' 01 ordonner continue h mn vous semblera, lequel jugement ou ordonnance nousvarIons valiiit'eomttie A nui. le nostre par'lm'riierit et si pour' cer'taines causes tous Iesdiz

u Ix te lb mr'tuateu i's ne puissent bonnement vaquer oudi t fait si lias Li ve ment queni es lit' r cri est, nous vous mandons et fi i 'hascun de vous commettons que, sur I nus lescas dessus clix et autres que trouver polu'rez, louchant trous ou nostc'cinuit )ai.(' t leurs eir'cm,nstarrces, vous vous informez miiligemment et sceretteriient psi'

toutes les meilleures voies et manières que faire pourrez, et touz les coulpahles ouve ticmcnl cuit' rit sonispçmi n nez des mlix cas on aire ri ris di i'cul x, faites prendre et. empri-sonnés couture le ('as le climiverit, et leurs biens, et ausi desdiz nobles et anoblis etautresr'es qui ont pour'snry les pierres et non t esté eu ladite a 'm ie (le I"l an cl l'es I net t exoit faites mettre liai' lions inventoii'es en rimmstr't' main, et les faisant gardai' et grmuvcr-n er })u' personnes convenables. qui en rendent bon cl loyal co m ptepte où et si comme ila impa tendra, et toutes les in fi ir'fliricions et inveri (iii l'es rirte sur ce seront fa z. baillezciii faites bailler atrsdiz t'etTmirrnateur's 1 iimui' en ordonner comme il appar'I iendr'n, ccfaites si dil igemment (Ille ci ri ru ri mli' l'a ut n' Y ait, sens ce quart quelque , appel lacionsvous obéissez mur ationnenient cri cris nonobstant icelle appellacitiri se&'di'z rliligeiiiiiicnt, en cesti' r'iiuUijs5jimtt. Mandons fi tous nos justiciers. officier s., etsuhgie7 et a c'ticiscun dent. pic. 't \'OItS (t fi vos mli'pptitCz et commis en ce faisantmilmt'isserit et eut.eiiilent diligr'rrirtir'nt. ('L 1.ni'esterit conseil, cont'oi'L et aide (1 priSons 5C

nie4iet' est et requis en sont. 1) in ii é 'i Paris sou h. nost ne seul oi'd en né en l'absence (trigrant, le xxvii' joui' de felivier trin de grâce nul CCC.11llsx. et Il., et le tiers de rrostrerégne. Airisv signe liai' le vo',', fi lit ri'laeimirn de messeigneurs les ducs (le Beu'r'', deltriui'goingne. J, Gesse. ii (Laon, .Ai'i'hives municipales, CC. liasse 633.1

1. Chf'ruel, ummrrraqe cite', f. li. P M-1 70 , Un acte nous donne le nom cl (in émeu -tier à qui l'on lit l'enlise de la t,r'irmt capitale

Cy apr'és s'r'nsunicnt les amendes tauxét's p' rrcmseigrreni'S les Généraux commis-saires pan' k' 11m ',' nmmst 'e sire oi'dcriec iii pays (le Nr,n'mendic, bariliées fi exécuter àSyniori (le Baigne u x , vicon te (le Iloiten, Le xxii', oui' de juin n g, Fan mil CCC. vquatre-

lits et, l'ois.ltohei'l Marie, prisonnier fi lirmiieri , 1' 5OiiSCÇOfl rliu,voin' esté 'i la première et.

seconde harde faite à itoucti, et aussi d'avoir donurimi deux coups de poing à itegnaut

Page 22: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

22 i,É' MIRÛT

CU égard il la pauvreté ries ha hi ta n Ls. leur fit refuse de i. i00 livresavancées par eux pom' la guei'rre de Flandre

Pour percevoir cette amende, on délégua certains bour-geois ,JiLC(1UCS Ibrurel. Ge rvais Dessauh, Pierre le Tavernier.Thomas de (reiges, On imposa une taille de 25.000 livres, et onfit luit emprunt sui' les riches bourgeois. Les P 1 'e11 IiL's percepteurs!responsables de leurs comptes, n'ayant, pu réussir, la ville se char-gel el le-inème du recouvrement . Des receveurs furent instituésdans chaque paroisse. Le règlement de comptes fut très long; enI 3t. il en est encore question dans les registres (le délibérations

Les ('Onlilhissaires visitèrent ensuite la province. Ils allèrent à Caen,a l ités P(1ues Avant leur arrivée, ils tirent pl'oc'laniter une défensegénérale de s absenter de la ville, et enjoignirent aux fugitifs de i'en-tuer sous huit jeu rs. Puis, de mènie qu't Rouen. ils assemblèrent leshabitants, leur rappelèrent leurs crimes, en emprisonnèrent 300, enfirent exécuter q1cli 1 iies uns, et finalement aceor(lér('nt. Un pardon

t Mandement de Charles V[ ail bailli de liouvn. Richard de Houdetot, en date (Ili27 avril 1M.L. lloit,'n Ai'c'lliV('s municipales, liassen0 9

2. A nosseigneurs compte,,; et trés oriers. - Supplient humblement .laques flou-i'el . G ervais Dessaul , Pierre le Tavernier' et Thomas de G 'e ige , Connue pi p 'ç'a lesIii. '.rrppli;rns crissent e 4 é corrrniis pal' les hiurgoiz, haliitans de Iii ville de Umini a

('ill'illir' et recevoir une taille de xxv". livres turinois. pour ;iaier l'airr&'ride dc ix".lis i'es tournois, en quoy les lu uiirgoiz. ,naiiirns et liibi(ans dicell,' ville lurent, pieu' letemps les ('ummi-Ici r s, cia dc ra l liez. envers le 11 ov ii ustre sire. et aussi puni' vilvilli r etlever la somme de viii", livres tournois, pour' ciii perm s fais sur' aucuns bouraiz parti -euh ers cIa la ville de lIa en. pour aid ici' i pu ici' et avan cier le paiement des dictesxx'," livres tournois.et parme e que la dicte somme de XV"'• I. n s,:' p01 paier nel'aura ii' "i pro m ptement, que n (C4'Ss iL ' estoit nonobstant ledit emprunt (le von". livrestournois up our lis paroisses qui n'avaient (le (puy pilier, il convint que i,'elliui('ii)pi'liflt 545 nrontirst jilsi[lies û la SlIfllfl)e le n"'. livres t uiii'iioisoi, r'risir'iuir,d,inl, les dictesliuli'isses demurur'ii'i'en( en r'este (le ('e il ,imoy il,. avoient esté assiz ile la iti('t(' sommedi' s int et cinq nulle livres t'iiii'iii,is, et ,1uilz ru' t liii ' il t pilier, ('1iii1fli dit est, ('ii litsi)u)lflie (le iii". xi. I. vii, s. vi. d. t., si ('liinirire par la tin (les comptes que les di e. Sup-

pli ans en ont rendu par tlevari t vous pu et apparoir, et combien q ne (le 1aiiz icell u icompte r','iiul,r (levant vous, le bailli, conseillers, et procnr'eur de la ville de Rouen aient"st, i,'ouiniisûthe Venir ('us la (li,'te sonimi' (le iii". xi.. I., vu. s., vi. (I., h ill)' certainecommission sur ci' fait,', liai' laqrri'lli' et po ur icelle i'nterinen' les iIi,, i'uirrrrnris ont tansl'art i luili ont ti'ai,t,i des ilieli', iii'. N i . I., vu. s., vi. d. t. avec les P' lk t'ns (les<liu'I ' piu'iiiiuses en ule setiar-g'aril. I,'s uns sur les autres des iliz. (' rll l>n'dins r tarit c u ire , si(ramille 1'i'n dit, cerilz qui amont t'aie les <lie empiuris, se tiu'gueiit pour coruiens et

liii ni o iris presque toits eu riten s, les die su ppl in ris, qui de ce n 'ont riens u'eçeirsont adournez par' devant VOUS p°' cil u'cnclr'e compte. ce <tuilz ire pourroientfaire..., ils supplient les t n'u.koriei's de leur faire iloimner quittance et (hjehan'g-e par lesbailli s ('t procureurs. BibI. nat., rus, fis 26021), n" 621

3. l i, hem, Archives nj ii n ii,'ipuiles, série A, reg, I cf. in s', sommair e, P'

Page 23: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

8Oj lSuluu::iloNs IrIIHAINE5 l•:N NIIllNDlE 23

généi'a 1, moyeiiinint une amende (le 22.000. florin s d'or 1• M iiilesroi tu confisqua les privi kges, uobleces, fr'anch ises, I LI)ertéZ, (IlOiz,usages dont lesdiz bourgeois, liabutaiiz et cornniilnaidez joissoientavant la venue desdiz commissaires a en un mot il retint, làaussi, les libertés municipales. Berniéres, ( hiistreliarii fuient demime touchés par les t'n(ueteuis ro y aux. IA Normandie tout,('litière (lut aycl de futiles amendes.

Nous pouvons, dejuillet à septembre 138î, nOUS i'cndie compte dessommes tfLl( les tli!lércii Les parties de la province ' lurent coiidam-

I. Bibi. nat., int. lus 23u:u,2 . Ari'lu. nuit.. .1.1. 121, t' 3, ii" .' Ciuurli's... de la partie de .le}ian (lit Chelliru',

pu vre varie t, denioura n t. en nosi te ville de Ctuen , c o m menue il fusi. ut clit tenu en nost 'e(lei) te isuti' lei ires obligatoires et autrement envers plusieurs personnes il icelie villeen certaines sommesnies de dciii nt's et acres choses, polo' certai lies ri j Listes ra uses,tiuunt, les ternies tic J)LUO' ettlfiielll leussez, et pour cc qu'il esicuii, puvre et n'avuiit deujuov faire satisfaction LI ses Cita uuciers, dutibtatit que son corps ne t'ust emprisonnez,il se absenta tic la dicte ville un uuuui ' s tir jant jeu' Van md CCC.IEilsx. et deux,voit lequellntpiel temps ouz officiers u.lunlit brui, par le eomuaafldctneiut et uii'denance des rene-rutila commissaires pour nous uii'ulenezau pais de Noruieuuulie. tirent prendre et empri-son ne r cil nostre chaste! de 4 :a e u Krant quaiu t. i tu dm gens du roui nu tru d ielle villet1iii fuient tllei'qiies dctenuz toi bu plus guauut partie, jusques à ce que lesutiz geile-raulx coutnhiussuujres o rdonnassent (le lvuvs dcli tutu ces, lesquclz geiueraulx , e tut x eslanzcil lu dicte ville de Cari i , firent il 1er es lieux ou tel culs accu nisi u nIez crier et pu hi ier de1111e nous, que les juin., houigois et ]iabitans d'icelle ville et forbours dicelle ne senpartissent aucunement. sans le congié de tu LIUS 1:111 de eulx , et que tous u'eulx qui abseit-tez et tuieutl depuis aucunes rebellions iL tItsoheissttnces faictes en ta dicte ville, faictesCuuul.u'c testat de nous et ulu, nos officiers. retournassent auuulil. lieu uledens huitjours après I ed . civ, sur patine de bannisse nien t du royaume et de con ilse lion debiens o. [Il s'enfuit et on lui l'ait ruinissiofl. paris, niuveitihie 13631.

. Bibi, nuit., lit,.t, 2uO4i, ut' u01Amendes et rapiats de la i'rl'unuu;tu'iu,n triinui'al de Norunendic. ruuuuuiruueèe dès le

inuits de juillet l'an M.CCC.11ll'x. et (poutre, extraites des registres de lu dicte i'el'uir-l)ului'iuufl depuis ledit euuirunienu'liemeiut , Jusques au vu'. jouit de décembre uttidit an,qua itt est de relies pigées puiui' les rebellions contre les aides.

1-es hnuurgoyz et liabitaus de Itt ville de Lorieu's, (1(1 xx'.u.uui' de juillet au tut an ......I,t,

--de la ville ut des fauulxhuuui'g'o dEvi'eux, les ttal,i anis etsutqu'cts de i'évesquii' ut tIti uloyeiu et capiti'u° dEvrenxles tiuut,ittuuis de la vuuuutiutu di':t'i'eux et ceux de ladicte vicomte quiiii. du i'c 'ts, o't dii bailliagedEvi'cux. xv'. joui' ultuuuuut u',uuulit Len t s , iii. ru. I, t.

Ixs habitaius des villes et pu'ies uns vicindéz (le llreteuul, Couches, Beaumont I.Iluugni', Oi'bee et Pont-Audemer, xvi'. jour dudit mois d'tioust, iii. in. I. L.

Les bah iLs n s de la ville et dues taux bouts de Vernon ri tics lieux de Sa in t - Père. (IttSaint-Just et de Saint -Martel, tic làv quo est de la pat'oyce de Sainte-Geneviève enVeriion, et LI Veu'nouinnel. ledut ,vlr jour d'aoust,, vue. 1. t.

Les habitans de la ville et paroyce de Mainevuul, vi. jour de juillet oudit an, iu°. LL, et depuis iiiodrrttes par messeigneurs. toii' la povreté des gens, r. I. t.

- ' -.

Page 24: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

24 LÉON MIRO'i' [S1 ]

nées à acquitter le 6 juillet. Meiineval était taxé à 100 1. t. - le16 août, les vicomtés de Bi'eleutl, Beaumont. Oi'bec, Pont-Audemer.à 3.000 1. t. ; le 16. Vernon, Sainf-Pèi'e, Saint-Just, Saint-Marcel à 800 1. t. ; - le 18, Gaillon et Auhevoye. à 70 1. t. -le 22, la vicomté de Rouen (moins la ville i l à 2. 0() 1. L.l)eau vil le, à 80 fr. - ladu Puntaulou, à 1.000 fi'. : - le22, la vicomté d'Auge, à I .0() fi-. ;Lisicux , à 1 .0(1(1 fi'. ;F'aul-

I.es haliitans tics villes et parOVl'CS de Caillou et. Auhevove, le xviii'. jiit' tl'tttnistotidit SU, LXX. L t.

Les habita n s des villes et pa i' ivces dc la vicon e de Milieu, bois ladite ut,' et lesfaulshouu's de Rouen s,'tiletneitt, le xxt,'. Jour d'atust ' tudit an, ii «". Illi . . fi'.

Les liahitrtns de lit ville et cltastc'lle,'tt' de I)atti ille, xv,,'. joui' dudit na' ,xs d'aotist,iiiiXx. (t.

Les liahitans dc lit vicoiité (lit l'ontaul,tu. ledit xxti'.jitirdud.iiitysd'aousl, mil ft'ttus.-- (l'Auge, le xxvi'. .Jfflt' dudit ittoys d 'attust, tiiil et y '. fi'ans.--vilk' et banlieue de l.isiex, k xxvii'. ,j,tttt' dudit, ittoys

d'aoust, mil francs.--de la ville de Faulsgti,'t'iiiitt, ce dit xxv,. joui' d'aoust,

t.. fi'ans,- de lit vi conté (le Caen, Itot's ta y il le et les faulsboit i's de Caen, d ei'eiii

j(tttr dudit m '',vs d'aousl , II"'. ct:c. fr.Les hourgoys et hahitaits de la ville, faulsbout's. banlieue et toute la viconté de

Itaiex, le tiers joui' de septembre oud, an, iii", il[,. rr.l.i's bourgoys et Itabitans (le lu ville de Tot'ign , le y'. jour dudit nioys de

septembre, titi-XX. t'i'.Les habit-tins de la viconité de Cai'ettten et lit que voulitit tenir le roy de

Navarre, vin « . joli,' mal. mois (le septembre oud, an, x. f,'.Les habitans de la ville et. vtcoiité de Coustances, huis la ville et faulsbours de

Sain t-L' , le xi , . jour dudit mors de septembre,. I'i'.l,es lutbi tans de la vicon té tic S. -Sauve t t i Leitde lit,, le xii' jt t tt t' tIc . ptcm I tic, ut . francsLes liabilans tic ha y it',,tité de (Lit,t'ev. ,ttttl" xti j' tii tIc septembre, xi r. fr.J,cs habit ait s de la vil' ' inté d'. i i'enchies, en Cc (tue le iioy n ,,st 'e Sire ('n a toujours

tenu et lient, Itt's tes villes et taulsbours cIAvi'e,ielies, et de Saint-Jaiiie di' Itevron,le xv' jour ond. mors de septi'inhi'e. V'. fr.

La ville et les faulsbours dtttlit S. Jame de licvj'on, cc dit xv'. joui' de septembre,V*. fr.

Les liabitans (le la vicorité d'Avi'ttehes. es terres que voultiit le ru de Navtu'retltidtt XV'. (le septembre, iii'. Ii.

Les Itabittins de la vicotité de Condé sur Noire Eaue, xix'. jour dudit nioys (le sep-tembre, Vi-XX. V. I. t.

Les Itab i tari s de la vieont é de Vire bots la ville et fa ti Ix boiu's (le l"alovse ledxxvi'. jour (le septeiu bre oud. an, X y t'. ft',

Les I t ahi tans de la vico ité (le Mort a ing, ledit t x'. j ttui, ut il fr.l'es lia I t lUItS (le la x' iconté de Falo ,yse. bois la ville et fi ti lsbo ti i'gs de l'aI, iyse, le

xxvi'. joui' (le septembrebt'e au(l it an, xv' *('r.Plttlt 1 > j titt le H itix de Wi,le fontaine en la victiitté de Carentan, pour avttit' batu

Guillaume Cl ereiit haii t (lui aid,ti I. ù cueillir l'amende gagée au Ilo y nos le sire pourtirles dictes rebellions des aides, xx. fi'.

Somme des parties e ydcsstis eset'iptes. XXI". V'. XXI. I. t.. i Bibl. nat., ms,frs 26020.n' 23).

Page 25: insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii ...bibnum.enc.sorbonne.fr/omeka/files/original/077c...JCS insurrections ttiha/nes e i /%ormandie à la ftn (lii .•VIfr S1(CIe

ISCR1EC1iuNs 1I1BA1NIS EN N ]l%NDiI 25

gernon. à 50 fr. le 31, la vicomté de Caen (moins la ville), à2.000 fr. ; - le 3 septembre, la vicomté de Baveux, à 3. 00 fr. -le 5, Thorignv, à 80 fr. ; - le 8, la vicomté de Carentan, à 500 Ir.

le Il, la vicomté de Coutances, à 500 fr. ; —le 12, Saint-Sauveur-Lendelin , à 300 fr. Gauuv, à 1.201) fr. ; -le 1;"), Avranches à 5011 fr.

Saint-Jarnes-de-Beuvron, à SIlO fr., - la vicomté d'Avraiiclies à300 fr. - le 19, Condé-sur-Noireau, à 120 fi. - le 26, la vicomtéde Vire, sauf Falaise, à 1.600 fr. Louviers 1 et Falaise durent,tic leur ciné, payer, l'une 300 fr., l'autre 1.600 1, t., pour ' fait desConirnocions

En même temps que l ' on réj)rilnait, en province, les insurrec-tions locales, le 21 janvier 1383 était publiée une ordonnanceroyale, sur le fait (les aides cl les pouvoirs des conseillers y ordonnés,et s ' appliquant à tout le royaume. Les impositions de 12 deniers

" livresur les marclui udises, de 12 deniers sur les vins vendus engros, du huitième sur les vins vendus au détail, d. 20 fr. d'or parinui(E (le sel, étaient rétablies. Les officiers ro y aux, nommés par le roi,devaient les percevoir, et toutes les conditions de perception et d'ad-ministration étaient minutieusement réglées par l'autorité roale.

C'était la condamnation absolue et délinili 'e des résistances de1381-1382; des Etuts l) 1 'o \' i1ci;t u x affaibli-,., des révoltes urbainesdébutant par la violence, canalisées ensuite au profit de l'aristocra-tie bourgeoise, partout le manque dunioni, de cohésion tel était lespectacle que les opposants avaient donné, en Norniaudie coineailleurs, et cette tentative n'avait servi qu'à fortifier le mot i ve-ment centralisateur et unitaire du pouvoir loyal.

I.'.ie h. nat., K, 51, ri , 10.

MACON, ('RU ÏAT FRiO(ES, (M P14IMURS,