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Jauniaux Charlotte C1 / 57601200/ 4250 signes SOCIETE Rencontre avec le fondateur de l’Iclinique, le spécialiste de la réparation d’Iphones. “ Etre entrepreneur, tu ne l’apprends pas dans les bouquins ! ” Arthur Barsalou, jeune entrepreneur, lance en 2011 un projet singulier en Belgique: l’Iclinique. Cet hôpital d’un nouveau genre se spécialise dans la réparation d’Iphones, Ipad ou encore Macbook. Toujours étudiant à l’Ichec, sa start up prend du galon et fait le bonheur des amoureux de la pomme. © CharlotteJauniaux Aujourd’hui, Arthur Barsalou gère une entreprise de 5 employés. Il a choisi d’implanter ses bureaux à proximité des Ateliers des Tanneurs ( Bruxelles), lieu proprice au développement d’entreprises. Comment est née cette idée d’une Iclinique ? J’ai toujours été assez bricoleur et en fait ça m’est venu assez naturellement. J’ai commencé à réparer mes propres appareils. Le premier Iphone qui est

Interview Iclinique

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Jauniaux  Charlotte  C1  /  57601200/  4250  signes  

 SOCIETE  Rencontre  avec  le  fondateur  de  l’Iclinique,   le  spécialiste  de  la  réparation  d’Iphones.    “ Etre entrepreneur, tu ne l’apprends pas dans les bouquins ! ” Arthur Barsalou, jeune entrepreneur, lance en 2011 un projet singulier en Belgique: l’Iclinique. Cet hôpital d’un nouveau genre se spécialise dans la réparation d’Iphones, Ipad ou encore Macbook. Toujours étudiant à l’Ichec, sa start up prend du galon et fait le bonheur des amoureux de la pomme.

© CharlotteJauniaux Aujourd’hui, Arthur Barsalou gère une entreprise de 5 employés. Il a choisi d’implanter ses bureaux à proximité des Ateliers des Tanneurs ( Bruxelles), lieu proprice au développement d’entreprises. Comment est née cette idée d’une Iclinique ? J’ai toujours été assez bricoleur et en fait ça m’est venu assez naturellement.

J’ai commencé à réparer mes propres appareils. Le premier Iphone qui est

sorti n’a pas été commercialisé en Belgique. On ne pouvait pas espérer de

service après vente, donc pas de réparation de la part d’Apple. J’étais un peu

contraint de le faire moi-même. Au fur et à mesure, j’ai commencé à réparer

d’autres choses comme des ordinateurs. Puis un jour, j’ai vu quelqu’un dans

une voiture avec un Iphone dont la vitre était cassée, je lui ai alors dit que je

pourrais lui réparer pour 50 euros. Un jour plus tard, j’ai fait un blog avec

une liste de prix de ce que je me sentais capable de faire. En 2011, j’ai

cherché des collaborateurs et j’ai continué à répondre à la demande du blog.

Je me suis vite rendu compte que j’avais besoin d’une structure, car il y avait

dans ce domaine une vraie opportunité.

Vous parlez d’une réelle opportunité. Des initiatives semblables n’existent- elles pas dans d’autres villes ou autres pays ? Il y a un magasin spécialisé ailleurs bien sûr. Il y avait cela en France,

Bricomag. Je pense que c’est quelque chose qui m’a largement inspiré. En

Belgique, on est les seuls.

En tant que jeune entrepreneur, quelles difficultés avez-vous rencontrées

?

Le seule véritable difficulté que je rencontre est de mélanger études et travail.

Je suis encore étudiant en cours du soir à l’Ichec en dernière année. C’est sûr

c’est exigeant et pas évident. Être entrepreneur, ce n’est pas quelque chose

que tu peux apprendre dans les bouquins. Ici, tu apprends sur le tas..

Votre société n’est-elle pas la démonstration qu’Apple préfère vendre de nouveaux modèles plûtot que de réparer les anciens ? Chaque nouvel appareil est censé rendre obsolète l’appareil précédent dans la

vie des gens. La marque fait des campagnes de communication très

importantes pour vendre le nouveau modèle pour entre guillements oublier

l’ancien. A partir d’un moment, effectivement c’est un souci. Lorsque tu te

retrouves au bout de la garantie avec ce genre de truc, Apple ne va pas

proposer des réparations. Ils vont te proposer un échange standard pour une

somme importante. Les gens préfèrent l’échange et le nouvel appareil.

Certaines pannes restent-elles encore mystérieuses pour l’Iclinique ?

Bien sûr, bien sûr. On ne répare pas tous les appareils, on a un ratio de 9

appareils réparés sur 10 apportés.

Quelle est votre plus-value par rapport à la chaine Mister Minute, par exemple, qui se lance également dans la réparation d’Iphone ? Les gens quand il viennent ici, ils reconnaissent que l’on fait partie de la

même famille. Les gens qui ont uniquement du Mac ont tendance à plus nous

faire confiance. C’est une plus-value, car ils peuvent apporter tous leurs

appareils en même temps. Tu peux avoir des conseils, ton intégration entre ton

Mac, ton Iphone et ton Ipad. Mister Minute ou d’autres entreprises proposent

peu de réparations par rapport à nous. Le service n’est pas toujours de la

même qualité. A l’Iclinique, si tu ne peux pas venir chercher ton appareil

réparé, on va t’organiser un envoi par coursiers. Nous sommes aussi

disponibles par téléphone et par mail. On fait le maximum pour le suivi des

commandes. On a une garantie qui est une vraie garantie. Nous ce que l’on

veut c’est que les gens ressortent avec le sourire et oublient l’Iclinique dès

l’instant où ils sortent.

Votre pérennité est-elle assurée seulement par Apple ?

Pour l’instant, c’est seulement assuré par Apple. Mais ça pourrait être

beaucoup d’autres choses. Je ne lie pas mon destin à cette entreprise étant

donné que j’ai 24 ans et que je suis entrepreneur.

Si vous pouviez adresser un mot à Steve Jobs, que lui diriez-vous ?

Je n’ai pas une passion pure pour Steve Jobs. Je respecte le personnage, car il

avait un sens de la vision, de l’informatique et de l’entrepreunariat qui est

absolument fascinant. Si je lui disais un truc, je lui dirais “sois plus loyal”. En

même temps, c’est ce qui faisait aussi son génie. Il était très dur avec ses

employés, mais cela les poussait aussi à donner le meilleur d’eux-mêmes.

C’est lui qui a redressé beaucoup de fois Apple. J’espère que j’aurais un jour

son sens de la vision.

Billet d’humeur 1981 Signes

Arthur, profession : docteur Iphone

De jeunes entrepreneurs toujours aux études, ça ne court pas les rues ! Mais

lorsqu’on a la chance d’en croiser un, ça redonne un brin le sourire. Si on

écoute Arthur Barsalou, tout semble possible et facile. On se met à rêver, à

notre tour, d’ avoir l’idée qui claque, l’idée qui marche. Sauf que l’on ne l’a

pas eue, du moins pas encore…

Son plus, c’est un constat, mais surtout un choix : celui de ne pas se laisser

berner par le marketing des grandes marques, ne pas se conforter, non plus,

dans ce rôle de victime de la mondialisation. Arthur prend le contrepied,

vestimentaire aussi.

Le matin, c’est pull à capuche, Converses aux pieds, cheveux un tantinet

ébouriffés. Premier coup d’oeil et on est déjà loin du costume cravate

traditionnel. Et au rituel métro-boulot, Arthur préfère, quant à lui, le scooter.

Son casque sous le bras, ce jeune bruxellois ouvre la porte de l’Iclinique. Les

clients, déjà présents, ne soupçonnent pas qu’il en est le patron !

Un jeune stagiaire peut-être… C’est pourtant lui qui a formé ses 5 employés

à une science, une chirurgie imaginaire. Les employés d’Apple, eux-mêmes,

ne la maitrisent pas.

Outre le savoir-faire, le design de l’atelier est savamment réféchi. A vrai dire,

on a rarement vu une clinique aussi lookée! Des Iphones sont posés ici et là

tels des corps en autopsie. Ils devraient prochainement rejoindre la salle d’op’

située à l’arrière. Dans l’atelier, tout est blanc. Seuls trônent, en relief,

quelques pommes pour rappeler… “que l’on fait partie de la même famille”

dit Arthur en souriant.

Mais l’ombre de Steve Jobs plane. Arthur prend conscience des années de

travail qu’il y a derrière chaque appareil qu’il démonte. Il rêve de pouvoir un

jour, lui aussi, proposer une vision futuriste. Son humilité l’empêche de le

dire, mais il est sacrémment bien parti ! CJ

Note justificative.

J’ai choisi d’interroger Arthur Barsalou, car je cherchais une initative positive

émanant d’un jeune. Après avoir lu durant un mois le #25 proposé par le

quotidien Le Soir, j’ai pris conscience des chiffres du chomage chez les

jeunes, et du manque de perspectives pour eux. (nous). Il était important de

montrer que certains jeunes, déculpabilisés, n’hésitent pas à s’enraciner dans

le monde du travail alors qu’ils sont encore aux études. Et c’est peut-être cela

la solution. Se faire un nom pour être embauché rapidement une fois le

diplôme en poche.