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SYSTÈMES ET PROGRAMMES Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation Bonnes pratiques a ` l e ´ cole et dans l enseignement professionnel Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail FR

Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

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Page 1: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

Afin de favoriser les progrès en ma-tière de protection de la sécurité et de lasanté des travailleurs, tel que stipulédans le traité et les programmes d’ac-tion successifs concernant la sécurité etla santé au travail, la mission del’Agence est de fournir aux instancescommunautaires, aux États membreset aux milieux intéressés les informa-tions techniques, scientifiques et éco-nomiques utiles dans le domaine de lasécurité et de la santé au travail.

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Agence européennepour la sécuritéet la santé au travail

Gran Via, 33, E-48009 BilbaoTel. (34) 944 79 43 60; fax (34) 944 79 43 83E-mail: [email protected]

Prix au Luxembourg (TVA exclue): 15 EUR

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S Y S T È M E S E T P R O G R A M M E S

Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducationBonnes pratiques a l’ecole et dans l’enseignement

professionnel

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Agence européennepour la sécuritéet la santé au travail

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SYSTÈMES ET PRO

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Bonnes pratiques a l’ecole et dans l’enseignement professionnel

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VENTE ET ABONNEMENTS

Les publications payantes éditées par l’Office des publications sont disponibles auprès de sesbureaux de vente répartis partout dans le monde. Passez commande auprès d’un de ces bureaux,dont vous pouvez vous procurer la liste:

• en consultant le site internet de l’Office (http://publications.europa.eu),• en la demandant par télécopie au (352) 29 29-42758.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

S Y S T È M E S E T P R O G R A M M E S

Agence européennepour la sécuritéet la santé au travail

Integration de lasecurite et de lasante au travail

dans l’education —Bonnes pratiques a

l’ecole et dans l’enseignement professionnel

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De nombreuses autres informations sur l’Union européenne sont disponibles sur l’internetvia le serveur Europa (http://europa.eu).

Une fiche bibliographique figure à la fin de l’ouvrage.

Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes, 2006

ISBN 92-9191-157-7

© Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, 2006Reproduction autorisée, moyennant mention de la source

Printed in Belgium

IMPRIMÉ SUR PAPIER BLANCHI SANS CHLORE

Europe Direct est un service destiné à vous aider à trouver des réponsesaux questions que vous vous posez sur l’Union européenne.

Un numéro unique gratuit (*):

00 800 6 7 8 9 10 11(*) Certains opérateurs de téléphonie mobile ne permettent pas l’accès aux numéros

00 800 ou peuvent facturer ces appels.

Ce rapport a été traduit à partir d’un original en langue anglaise par le Centre de traduction desorganes de l’Union européenne. En outre, l’Agence exprime sa gratitude à l’Institut national de re-cherche et de sécurité (INRS) pour sa contribution à la préparation de cette version linguistique.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

T a b l e d e s m a t i è r e s

Résumé et recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7

1. INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11L’objectif de l’intégration de la SST dans l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12Le projet de l’Agence: une approche graduelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12Le rapport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13

2. BRÈVES ÉTUDES DE CAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17

3. BONNES PRATIQUES — INTÉGRATION DE LA SST DANS L’ÉDUCATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .213.1. Vers une école saine et sûre: l’approche «holistique» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22

3.1.1. Le «National healthy school standard» (NHSS), Angleterre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .233.1.2. L’école en toute sécurité, Pays-Bas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .293.1.3. Faos, Grèce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .353.1.4. Le «cercle scolaire», Suède . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40

«Instantanés» I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .443.2. La sécurité et la santé en tant que sujets transversaux à l’école: l’approche

par le programme scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .493.2.1. À l’école de la sécurité, Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .503.2.2. Exemples de bonnes pratiques pour promouvoir la santé et la sécurité

à l’école primaire, Italie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .563.2.3. Splaat, Angleterre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .613.2.4. Projet «Armi»: Ar et Mi à l’école/De nouveaux jeunes au travail, Danemark . . . . . .67

«Instantanés» II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .723.3. De l’école au travail: approche par le lieu de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78

3.3.1. Prévention des accidents chez les enfants et les jeunes dans l’agriculture, Irlande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .79

3.3.2. Synergie, France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .843.3.3. Des machines plus sûres grâce aux étudiants, Belgique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .883.3.4. Check it out, Royaume-uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .933.3.5. Jugend will sich-er-leben, Allemagne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .983.3.6. La SST intégrée aux modèles de programmes scolaires, Italie . . . . . . . . . . . . . . . . .101

«Instantanés» III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .107

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6

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4. ANALYSE DU PROCESSUS: COMMENT INTÉGRER LA SST DANS L’ÉDUCATION . . . . . . . . . . . . . . . . .1154.1. Projet de modèle d’intégration de la SST dans l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1174.2. Le processus d’intégration de la SST dans l’éducation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .120

5. VERS UNE STRATÉGIE COHÉRENTE POUR INTÉGRER LA SST DANS L’ÉDUCATION —DÉCLARATION DE ROME ET ÉTAPES SUIVANTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .133Une stratégie européenne «cohérente» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134Un premier pas vers une stratégie «cohérente» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .136Suivi de la déclaration de Rome . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139Impact de l’élargissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .140Étapes suivantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .141Proposition de feuille de route pour les actions futures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .142

APERÇU DES CAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .145Approche «holistique» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .145Approche par le programme scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .146Approche par le lieu de travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .147

REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .149

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Nous devons concentrer nos efforts sur l’éducation des travailleurs de demain et nous assurer que les écoles intègrent les questions de SST dansles programmes dès le plus jeune âge afin de sensibiliser les jeunes à ceproblème et de changer les attitudes des générations futures.

Bernhard Jansen Direction générale de l’emploi et des affaires sociales

Des efforts particuliers doivent être consentis afin d’inscrire ce rapportdans les priorités des autorités et directions des écoles. Il pourrait inciterles autorités à entreprendre les actions appropriées.

Hector SmeestersMinistère de l’éducation de la Communauté flamande

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La sécurité et la santé des travailleurs de demain dépendent de l’intégration desquestions de sécurité et de santé au travail (SST) dans l’éducation dès aujour-d’hui. Les enfants et les adolescents doivent être familiarisés avec la sécurité etla santé à un stade précoce de leur éducation afin de pouvoir ensuite transpo-ser ces idées dans leur vie professionnelle et privée.

Nous savons désormais que nous ne pouvons pas nous permettre d’attendreleur entrée sur le marché du travail. Des études montrent en effet que les acci-dents sont encore la principale cause de décès parmi les enfants, les adolescentset les jeunes adultes dans la plupart des pays industrialisés. Par ailleurs, il est inquiétant de constater que le risque d’accident parmi les jeunes âgés de 18 à24 ans est 1,4 fois plus élevé que pour la moyenne. Autrement dit, il est essen-tiel d’enseigner la SST le plus tôt possible.

En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de préventionconstitue l’un des principaux objectifs de la stratégie de l’Union européenne enmatière de santé et de sécurité au travail pour la période 2002-2006. Pour sou-tenir cet objectif, le conseil d’administration de l’Agence a inscrit dans le pro-gramme de travail 2003 de l’Agence une étude d’exemples d’intégration réus-sie de programmes scolaires, systèmes et programmes d’enseignement sur lasécurité et la santé. L’objectif du rapport n’est pas seulement de fournir une vued’ensemble des bonnes pratiques et des expériences positives en Europe, maisaussi de proposer des mesures en vue de développer une stratégie cohérentepour intégrer la sécurité et la santé au travail dans l’éducation au niveau euro-péen.

Dès lors, nous espérons que ce rapport sera utile aux praticiens et intervenantsdes écoles et autres établissements d’enseignement. Il devrait également aiderles responsables politiques à développer une stratégie systématique d’intégra-tion des questions de SST dans l’apprentissage des enfants et le système édu-catif. Pour faciliter ce processus, l’Agence a publié une fiche d’information surle sujet et propose un site internet dédié comportant un outil statistique spéci-fique pour les responsables politiques.

L’Agence tient à remercier son centre thématique «Bonnes pratiques, systèmeset programmes», Veerle Hermans et Maureen Debruyne, Prevent Belgique, Kirsi Karjalainen du Finnish Institute for Occupational Health (FIOH) ainsi quetous les organismes qui ont contribué à ce rapport en communiquant leurs expériences. L’Agence tient également à remercier les points focaux nationauxet les groupes du réseau ainsi que le groupe d’experts de l’Agence sur les ques-tions d’éducation pour les informations qu’ils ont apportées, leurs commentai-res et leurs suggestions.

Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail

Mai 2004

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A V A N T - P R O P O S

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R É S U M É E T R E C O M M A N D A T I O N S

Comment réussir à intégrer la sécurité et la santé au travail (SST) dans l’éduca-tion? Il faut pour cela rattacher un domaine politique, la sécurité et la santé autravail, à un autre, l’éducation. En d’autres termes, deux systèmes différents,dotés d’institutions et de mentalités différentes, devront communiquer entreeux et mener des actions communes.

La stratégie de l’Union européenne (UE) en matière de santé et de sécurité dé-finit l’éducation et la formation comme étant des facteurs clés pour renforcer laculture de prévention. L’éducation en matière de santé et de sécurité ne com-mence pas avec l’entrée dans le monde du travail; elle devrait faire partie inté-grante des programmes scolaires ou constituer une discipline à part entière desfilières professionnelles (1).

L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail a lancé son pro-jet «Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation» en 2002 avec le slogan «Apprendre la sécurité dès le plus jeune âge». L’idée sous-jacente est la suivante: plus les enfants et les jeunes se familiarisent tôt avec la notion de sécurité et de santé, plus tôt ils pourront être sensibilisés aux ris-ques et mieux ils pourront agir ensuite sur leur propre environnement de sécuritéet de santé dans leur vie professionnelle et leur vie privée.

Le présent rapport Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’édu-cation — Bonnes pratiques à l’école et dans l’enseignement professionnel four-nit un aperçu d’exemples de bonnes pratiques en Europe et propose uneébauche de stratégie systématique en vue d’intégrer la sécurité et la santé autravail dans l’éducation au niveau européen.

Ce rapport s’adresse aux praticiens et intervenants du système éducatif ainsiqu’aux responsables politiques et aux partenaires sociaux tant au niveau desÉtats membres qu’au niveau communautaire. Il comporte trois parties princi-pales: une description des bonnes pratiques, une analyse des éléments clés pourla réussite d’un processus d’intégration, qui seront illustrés par un modèle etune feuille de route pour le développement futur d’une stratégie systématiqueen vue d’intégrer la sécurité et la santé au travail dans l’éducation au niveau eu-ropéen.

Il comprend une description générale de 36 exemples de bonnes pratiques enBelgique, au Danemark, en Allemagne, en Grèce, en Espagne, en France, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, en Autriche, en Finlande, en Suède et au Royaume-Uni. Quatorze de ces exemples sont approfondis sous la forme d’étu-des de cas. Le rapport couvre les différents niveaux d’enseignement jusqu’à lafin de la scolarité obligatoire: jardin d’enfants, école primaire et secondaire, enseignement professionnel.

Compte tenu de la multitude d’exemples à différents niveaux, de la diversité desorganisations à l’origine des projets et des partenaires impliqués, les exemplessont répartis suivant trois approches: une approche «holistique», une ap-proche par le programme scolaire et une approche par le lieu de travail.

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(1) Commission européenne, «S’adapter aux changements du travail et de la société: une nouvelle stra-tégie communautaire de santé et de sécurité 2002-2006», COM(2002) 118 final, p. 9 et 17.

Page 10: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

Les études de cas relevant de l’approche holistique permettent une compréhen-sion plus globale de la sécurité et de la santé et incluent la dimension de «bien-être physique, mental et social». En outre, elles visent l’ensemble du systèmescolaire, à savoir la «culture scolaire», le milieu d’apprentissage des élèves/étudiants et le milieu de travail des enseignants.

Les études de cas qui mettent l’accent sur l’intégration de la sécurité et de lasanté dans les programmes scolaires ne réduisent pas la sécurité et la santé àune matière particulière. Elles prônent l’intégration de la sécurité et de la santédans les programmes scolaires en tant que thème «transversal», c’est-à-dire àtous les niveaux de l’enseignement et dans les différentes matières, comme leslangues et la littérature.

Les études de cas relevant d’une approche par le lieu de travail mettent l’accentsur le passage de l’école à la vie professionnelle, en confiant par exemple à desélèves la responsabilité de questions de sécurité et de santé réelles ou en les sen-sibilisant aux risques généraux ou spécifiques auxquels ils seront confrontés.

À partir de ces exemples de bonnes pratiques d’intégration de la SST, un projetde modèle illustrant les principaux éléments de l’intégration de la sécurité et dela santé dans l’éducation a été élaboré dans la deuxième partie du rapport (2):

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(2) Ce modèle repose sur le modèle écoholistique des écoles promotrices de la santé.

Politique en matière de SST

et d’éducation en Europe

Politique en matière de SST

et d’éducation au niveau national

Politique en matière de SST

et d’éducation au niveau local

Politique en matière de SST

et d’éducation au niveau régional

1. Cadre juridique/ Normes

2. Participation de tous les acteurs

8. Évaluation/Retour d’information

7. Relation directe avec le lieu de travail

3. SST comme élément de l’apprentissage tout au long de la vie

6. Méthodes d’enseignement interactives et souples

4. Environnement d’apprentissage et de travail sain et sûr

5. Formation des formateurs

CULTURE DE PRÉVENTION

Modèle d’intégration de la SST dans l’éducation

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Les principales influences extérieures sur l’intégration de la sécurité et de la santé au travail dans le processus éducatif sont présentées dans ce modèle, de même que les éléments internes qui agissent sur la promotion de l’intégra-tion dans les écoles ou les autres établissements d’enseignement.

Ce projet de modèle repose sur l’analyse d’un processus en six étapes visant àintégrer la sécurité et la santé dans l’éducation. Ces étapes sont inspirées d’unautre modèle souvent utilisé dans le cadre de la gestion de la qualité et de l’or-ganisation du travail par projets dans l’enseignement professionnel (3).

Ces six étapes — information, planification, décision, réalisation, évaluation etsuivi — s’enchaînent selon un ordre logique: les suivre doit permettre d’amélio-rer la qualité du processus d’intégration et ses résultats.

La troisième et dernière partie de ce rapport examine la déclaration de Romesur l’intégration de la SST dans l’éducation et la formation rendue pu-blique par la présidence italienne du Conseil de l’UE en octobre 2003. Parmid’autres recommandations, la déclaration de Rome souligne le besoin d’objec-tifs qualitatifs et quantitatifs pour préparer les enfants et les jeunes à la vie ac-tive et améliorer les écoles et autres établissements d’enseignement en tant quelieux de travail. Elle appelle les partenaires européens tels que le Conseil «Af-faires sociales» de l’Union européenne, les États membres et les partenaires so-ciaux à agir ensemble sur cette question.

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(3) Ce modèle est un système en boucle ouverte. Il a été élaboré par Walter Volpert à la fin des années 70.

Le processus d’intégration de la SST dans l’éducation

Processus d’intégration

Suivi

Réalisation

Évaluation

Information

Décision

Planification

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P r i n c i p a l e s c o n c l u s i o n s d u r a p p o r t

Les principaux résultats du rapport peuvent être résumés de la manière sui-vante:

• la sécurité et la santé doivent être intégrées dans la formation tout au longde la vie, de l’enseignement préscolaire jusque après la retraite;

• intégrer la sécurité et la santé dans l’éducation et la formation, c’est ensei-gner des comportements de sécurité et de santé aux enfants et aux jeunes etaméliorer la culture de la sécurité et de la santé dans les écoles ou autres éta-blissements d’enseignement en tant que lieux de travail;

• la stratégie de l’Union européenne en matière de santé et de sécurité au tra-vail pour la période 2002-2006 préconise de renforcer la culture de préven-tion et d’améliorer la qualité du travail grâce à l’éducation et à la formation.Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de définir des objectifs opération-nels qualitatifs et quantitatifs pour préciser «comment» préparer les enfantset les jeunes à la vie active et comment améliorer le lieu de travail pour les en-seignants et les formateurs.

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1.I N T R O D U C T I O N

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Page 14: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(4) Commission européenne, «S’adapter aux changements du travail et de la société: une nouvelle stra-tégie communautaire de santé et de sécurité 2002-2006», COM(2002) 118 final, p. 9 (stratégiecommunautaire de SST).

(5) «Apprentissage de la sécurité et de la santé au travail», séminaire organisé à Bilbao (4 et 5 mars2002) par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail et la présidence espagnole duConseil de l’UE, en coopération avec la Commission européenne, compte rendu, 2002 (apprentis-sage de la SST) (http://europe.osha.eu.int/good_practice/sector/osheducation/).

La stratégie de l’Union européenne en matière de santé et de sécurité au travailsouligne la nécessité de renforcer la culture de prévention par l’éducation, lasensibilisation et l’anticipation des risques nouveaux et émergents afin de main-tenir et d’améliorer la qualité du travail (4). La santé et la sécurité au travail doi-vent faire partie d’une stratégie intégrée afin d’englober tous les aspects néces-saires de l’enseignement, de la formation, de la recherche et de l’innovationpour l’UE de demain.

L ’ o b j e c t i f d e l ’ i n t é g r a t i o n d e l a S S T d a n s l ’ é d u c a t i o n

L’intégration est l’un des nouveaux instruments de l’approche préventive faisantdes principes de gestion des risques et de la «réflexion sur la SST» une partie in-tégrante de la prise de décisions et de l’action sur le lieu de travail, de sorte quela sécurité et la santé au travail ne soient pas de simples «pièces rapportées».Or, cet objectif est plus facile à atteindre si les travailleurs et les employeurs ar-rivent sur le lieu de travail avec une bonne qualification, une connaissance ap-profondie de la SST et une culture solide en matière de prévention des risques.C’est pourquoi l’éducation à tous les niveaux peut jouer un rôle capital pour faire progresser la culture de prévention chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes.

L e p r o j e t d e l ’ A g e n c e : u n e a p p r o c h e g r a d u e l l e

Peu avant l’adoption de la stratégie de l’Union européenne en matière de santéet de sécurité au travail, l’Agence a démarré son projet «Intégration de la sé-curité et de la santé au travail dans l’éducation». En mai 2002, elle a organiséle séminaire «Apprentissage de la sécurité et de la santé au travail» conjointe-ment avec la présidence espagnole du Conseil de l’UE et en coopération avecla Commission européenne. Ce séminaire a été à l’origine de la discussion surl’intégration de la SST dans l’éducation au niveau européen. L’Agence a publiéle compte rendu du séminaire, un numéro de Forum et une présentation surl’internet spécialement consacrée à ce sujet (5).

La principale conclusion du séminaire «Commencer la sensibilisation et l’éduca-tion à la sécurité et à la santé dès le plus jeune âge» a été intégrée dans la ver-sion finale de la stratégie de l’Union européenne. Les orateurs et les participantsau séminaire sont convenus de la nécessité d’une plate-forme de rencontreentre experts de la SST et de l’enseignement qui leur permettrait d’échangerleurs expériences et de profiter mutuellement de leurs connaissances.

Ce séminaire a constitué la première étape du projet.

L’année suivante, un groupe de contact «Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation et la formation» de l’Agence, composé d’ex-perts de la SST et de l’enseignement, a été constitué. Ce groupe compte des re-présentants des États membres de l’UE, des pays de l’Association européenne

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de libre-échange (AELE), de la direction générale de l’emploi et des affaires sociales, de la direction générale de l’éducation et de la culture et des repré-sentants désignés par les partenaires sociaux.

La première réunion du groupe, qui s’est tenue en mai 2003 à Bilbao, a portésur les grandes lignes de la stratégie future d’intégration de la sécurité et de lasanté au travail dans l’éducation. Ses conclusions ont préparé le terrain de la dé-claration de Rome sur l’intégration de la SST dans l’éducation et la formationrendue publique par la présidence italienne du Conseil de l’UE le 3 octobre2003. À l’issue du séminaire «Intégrer la SST dans l’éducation — Les travailleursde demain», les participants se sont entendus sur les éléments clés d’une stra-tégie cohérente au niveau européen.

La déclaration de Rome a constitué la deuxième étape en vue de l’intégrationde la sécurité et la santé au travail dans l’éducation.

Le présent rapport présente une série d’études de cas provenant de différentspays de l’UE: c’est la troisième étape.

L e r a p p o r t

O b j e c t i f

Le présent rapport Intégration de la sécurité et la santé au travail dans l’éduca-tion — Bonnes pratiques à l’école et dans l’enseignement professionnel ne visepas seulement à donner une vue d’ensemble des exemples de bonnes pratiquesen Europe (6), mais aussi à décrire les prochaines étapes d’une stratégie systé-matique destinée à intégrer la sécurité et la santé au travail dans l’éducation auniveau européen.

G r o u p e d ’ u t i l i s a t e u r s

Le rapport devrait intéresser les praticiens et intervenants des écoles et autresétablissements d’enseignement ainsi que les responsables politiques et les par-tenaires sociaux.

C h a m p d ’ a c t i o n

Le rapport porte sur l’enseignement primaire, secondaire et professionnel.

S t r u c t u r e

Le rapport comprend trois parties principales:

1) une description des bonnes pratiques d’intégration de la sécurité et de lasanté dans l’éducation en Europe;

2) un projet de modèle décrivant les éléments clés pour réussir l’intégration dela sécurité et de la santé dans l’éducation. Ce modèle repose sur une ana-lyse du processus d’intégration faisant suite aux études de cas;

3) la déclaration de Rome en tant que première étape d’une stratégie commu-nautaire d’intégration de la sécurité et de la santé dans l’éducation et uneproposition de feuille de route portant sur le développement et la mise enœuvre de cette stratégie.

13■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(6) Les exemples décrits dans ce rapport proviennent des pays suivants: Belgique, Danemark, Alle-magne, Grèce, Espagne, France, Irlande, Italie, Pays-Bas, Autriche, Finlande, Suède et Royaume-Uni.

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La première partie (chapitre 3) comprend trente-six exemples de bonnes pra-tiques dont quatorze sont présentés sous la forme d’études de cas. Les princi-pales conclusions des autres exemples sont présentées brièvement dans la ru-brique «Instantanés» à la fin de chaque chapitre.

Les critères de sélection des études de cas ont été les suivants:

• exemples innovants;

• cas décrivant une intégration réelle (et si possible évaluée) de la sécurité et dela santé dans l’éducation;

• cas poursuivis à moyen ou à long terme (durables);

• cas transposables à d’autres États membres ou à d’autres niveaux d’enseigne-ment et institutions;

• cas couvrant un vaste choix d’établissements scolaires;

• cas provenant de différents États membres.

Les exemples de bonnes pratiques sont répartis suivant trois approches diffé-rentes: une approche «holistique», une approche par le programme scolaire etune approche par le lieu de travail.

Les études de cas relevant de l’approche holistique présentent une vision plusglobale de la sécurité et de la santé et incluent la dimension de «bien-être physique, mental et social». De plus, elles portent sur l’ensemble du «système»scolaire, à savoir la «culture scolaire», le milieu d’apprentissage des élèves/étudiants et le milieu de travail des enseignants (7).

Selon l’approche par le programme scolaire décrite dans ce rapport, l’inté-gration de la sécurité et de la santé dans les programmes scolaires n’est pas unematière isolée. La sécurité et la santé sont en effet intégrées en tant que sujets«transversaux», c’est-à-dire à tous les niveaux de l’éducation et dans les diffé-rentes matières telles que les langues ou la littérature.

L’approche par le lieu de travail est consacrée à la dernière étape, particuliè-rement importante, du processus éducatif: le passage de l’école à la vie active.Certains projets portent sur l’arrivée des élèves sur leur premier lieu de travail,sur les étapes menant à la vie professionnelle et sur les risques généraux ou spé-cifiques auxquels ils seront confrontés.

Cette différentiation entre les trois approches a été adoptée pour clarifier la pré-sentation des exemples malgré la diversité des niveaux, des organisations à l’ori-gine des projets et des partenaires impliqués. Pour une meilleure orientation, un symbole indiquant la (les) approche(s) utilisée(s) figure au début de chaqueétude de cas.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(7) Le terme «holistique» est utilisé dans ce rapport comme un terme du langage courant pour dési-gner une approche large de la sécurité et de la santé au travail qui inclut le bien-être physique, men-tal et social des enfants et des jeunes.

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Dans la deuxième partie du rapport (chapitre 4), le processus d’intégration dela sécurité et de la santé au travail dans l’éducation est analysé à partir dessources suivantes:

• les études de cas de bonnes pratiques figurant dans ce rapport;

• les résultats du séminaire de Bilbao de 2002;

• un projet de rapport interne sur l’intégration de la SST dans l’éducation(2002);

• les résultats de la première réunion du groupe de contact de l’Agence (2003).

À partir de cette analyse, un premier modèle illustrant le processus d’intégra-tion de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation a été élaboré.

La troisième partie du rapport (chapitre 5) décrit les premières mesures d’unestratégie «cohérente» d’intégration de la sécurité et de la santé dans l’éduca-tion et la formation, une proposition de feuille de route qui comprend des sug-gestions pour un suivi actif de la déclaration de Rome et des recommandationsd’initiatives complémentaires visant à consolider l’intégration de la sécurité etde la santé dans l’éducation et la formation au niveau européen.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

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2.B R È V E S É T U D E S D E C A S

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L’objectif général de la NHSSest d’aider les jeunes à êtreen meilleure santé et bienpréparés à leur future vieprofessionnelle.

L’approche par la politique de sécurité dans les écolesdoit correspondre au développement de l’enseignement.

«FAOS» illustre parfaitementcomment un petit nombred’actions locales isoléespeuvent être appliquées au niveau national.

Ce programme vise à ce quechacun se sente impliqué dans le développement de l’école et souhaite participerà l’amélioration des conditionsà l’école.

Le processus d’intégration de la SST dans le programmepeut être considéré commeun processus en spirale:d’année en année, la SST est abordée et étudiée de manière plus approfondieet adaptée pour correspondreau niveau intellectuel et émotionnel de l’élève.

a ) C a s r e l e v a n t d ’ u n e a p p r o c h e h o l i s t i q u e

N a t i o n a l h e a l t h y s c h o o l s t a n d a r d ( N H S S ) , A n g l e t e r r e

Le «National healthy school standard» (NHSS) (Norme nationale pour une écolesaine) prévoit un processus d’accréditation national des partenariats dans lesdomaines de l’éducation et de la santé et soutient le travail des coordinateursdu «programme écoles saines» dans toute l’Angleterre. La norme couvre desobjectifs nationaux et des plans d’action locaux comportant des objectifs opé-rationnels coordonnés aux niveaux régional et local. Pour pouvoir être classées«écoles saines», les écoles doivent avoir rempli les objectifs établis par le pro-gramme local.

L ’ é c o l e e n t o u t e s é c u r i t é , P a y s - B a s

«L’école en toute sécurité» est une campagne nationale visant à renforcer lacommunication relative à la sécurité et à la prévention de la violence à l’école etdans son environnement immédiat. Plusieurs outils ont été développés pour in-citer les écoles à analyser leur situation et à établir leur propre plan d’action. Cesoutils peuvent être adaptés à la culture ou à l’ambiance spécifique de chaqueécole.

F A O S , G r è c e

«FAOS» (Lumière sur la sécurité à l’école) repose sur une approche participa-tive progressive qui implique des organismes publics et privés sur la base du vo-lontariat. Dans le cadre de ce projet, des procédures globales visant à évaluer lasanté et la sécurité à l’école ont été développées. Le projet est essentiellementaxé sur la formation des enseignants en santé-sécurité, y compris la formationaux premiers secours.

L e « C e r c l e s c o l a i r e » , S u è d e

Dans le cadre de la loi suédoise sur le milieu de travail, le projet vise à faire par-ticiper chacun au développement de l’école. La méthode du «Cercle scolaire»repose sur des groupes de travail qui utilisent un questionnaire et mettent enplace un plan d’action pour améliorer le milieu de travail et d’apprentissagedans les écoles.

b ) C a s r e l e v a n t d ’ u n e a p p r o c h e p a r l e p r o g r a m m e s c o l a i r e

À l ’ é c o l e d e l a s é c u r i t é , I t a l i e

Le manuel À l’école de la sécurité est destiné à fournir aux enseignants des re-pères conceptuels et méthodologiques qui leur permettent d’introduire la SSTdans les programmes d’enseignement. L’éducation en santé-sécurité est conçuecomme un processus permettant d’appliquer la SST à tous les sujets. La partici-pation active des professeurs à l’élaboration d’un modèle de cours et un mo-dèle de processus de formation destiné aux professeurs souhaitant appliquer laméthode sont les caractéristiques essentielles de ce projet.

E x e m p l e s d e b o n n e s p r a t i q u e s p o u r p r o m o u v o i r l a s a n t é e t l a s é c u r i t é àl ’ é c o l e p r i m a i r e , I t a l i e

Des exemples de bonnes pratiques sur la façon de développer et de diffuser desoutils didactiques afin de promouvoir une culture de prévention à l’école

■18

I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

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primaire, en introduisant notamment des méthodes nouvelles et interactives,sont décrits dans cette étude de cas. Le principal objectif est d’impliquer les élè-ves pour qu’ils soient en mesure d’acquérir les connaissances nécessaires à lamise en œuvre de mesures de prévention efficaces dans leur environnementquotidien.

S P L A A T — J o u e r e n t o u t e s é c u r i t é à t o u t m o m e n t , A n g l e t e r r e

L’initiative «SPLAAT», qui fait partie du programme d’intérêt local de l’entre-prise Laing Homes, fournit des programmes de formation. Elle vise à sensibili-ser les enfants aux dangers rencontrés sur les chantiers de construction et à leurinculquer les connaissances nécessaires pour gérer ces risques, notamment envisitant des chantiers ou en réalisant des ateliers de construction à l’école pri-maire.

L e p r o j e t « A r m i » : A r e t M i à l ’ é c o l e / D e n o u v e a u x j e u n e s a u t r a v a i l ,

D a n e m a r k

Cette étude de cas englobe un projet pour les écoles primaires et un projet vi-sant à suivre l’entrée des jeunes dans la vie active. Ce projet, réalisé dans lecadre du programme gouvernemental «Un milieu de travail sain», implique denombreux partenaires. Le matériel éducatif permet de faire passer le messageen fonction de chaque tranche d’âge visée, et une méthode d’enseignementparticulière garantissant une implication active des élèves est mise en œuvre.

c ) C a s r e l e v a n t d ’ u n e a p p r o c h e p a r l e l i e u d e t r a v a i l

P r é v e n t i o n d e s a c c i d e n t s c h e z l e s e n f a n t s e t l e s j e u n e s

d a n s l ’ a g r i c u l t u r e , I r l a n d e

Ce projet irlandais traite du travail dans l’agriculture. Dans ce cadre, un «codede bonnes pratiques pour la prévention des accidents chez les enfants et lesjeunes dans l’agriculture» a été élaboré, en vertu duquel les agriculteurs doiventétablir une «déclaration sur la sécurité» et réaliser une évaluation globale desrisques. D’autre part, différentes initiatives fournissent aux écoles, pour lesélèves et les enseignants, du matériel concernant directement le travail dansune exploitation agricole.

S y n e r g i e , F r a n c e

L’idée de base du projet «Synergie» est de responsabiliser les élèves en leur don-nant de véritables compétences professionnelles et sociales au sein d’une entre-prise: durant leur stage ils sont chargés de contribuer à améliorer la santé et lasécurité dans l’entreprise. Le projet repose sur des statistiques et des partena-riats entre organismes publics et privés. Il a démarré dans le secteur du travaildu bois et a été étendu aux secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP),des industries graphiques, de la carrosserie et des structures métalliques.

D e s m a c h i n e s p l u s s û r e s g r â c e a u x é t u d i a n t s , B e l g i q u e

L’enseignement professionnel dans les écoles techniques implique de travail-ler avec des machines. Ce projet a été réalisé dans une école confrontée au pro-blème de machines anciennes non conformes. La meilleure solution consistait à adapter les tours aux normes actuelles. Étudiants et professeurs ont menéconjointement une évaluation des risques et ont discuté des mesures à mettreen place; les meilleures d’entre elles ont été mises en place par les étudiantseux-mêmes.

19■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Les écoles peuvent choisir leséléments qui leurconviennent et leur niveaud’implication dans l’initiative«SPLAAT».

Les élèves doivent être en mesure de contribuerpositivement à leur santé et à leur sécurité et à celles de leurs camarades.

La déclaration de sécuritéporte directement sur le travail dans l’agriculture, ce qui en fait un outilparticulièrement concret et pratique.

L’élève a la chance de faireson entrée dans le monde du travail en contribuantdirectement à la préventiondes risques professionnels.

Apprendre la sécuritédès le plus jeune âge!

Les étudiants constatent quela SST est une réalité et qu’ilsont les moyens d’agir pourl’améliorer.

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C h e c k i t o u t , R o y a u m e - U n i

Le pack vidéo Check it out (Contrôlez) répond à la demande d’une meilleureformation des jeunes à la prévention des risques, formulée dans le cadre de l’ini-tiative «Revitalising health and safety» (Remettre les questions de santé et desécurité à l’ordre du jour). Ce projet porte sur quatre secteurs: la restauration,l’industrie de la musique, la coiffure et les espaces de travail en usine. L’objectifest de montrer aux élèves toute une série de dangers qu’ils sont susceptibles derencontrer dans le milieu de travail, comment les identifier, évaluer les risquesqui en découlent et prendre des mesures pour contrôler ces risques pour soi-même et pour les autres. Il est destiné à fournir une approche d’enseignementpragmatique aux enseignants, peu susceptibles de disposer des connaissancestechniques ou d’un savoir-faire en matière d’évaluation des risques.

J u g e n d w i l l s i c h e r - l e - b e n , A l l e m a g n e

Ce projet est destiné à intégrer la SST dans les programmes scolaires des écolesprofessionnelles. Il se présente sous la forme d’un concours annuel portant surdifférents sujets tels que l’électricité, le bruit, les chutes, les substances dange-reuses, les gestes et postures (position assise, levage, transport), les accidentsde trajet, ainsi que la santé et la sécurité des postes de travail sur écran. Les ini-tiateurs du projet espèrent atteindre aussi efficacement que possible le grouped’utilisateurs grâce à un concours doté de prix attrayants et en présentant le su-jet de manière divertissante.

L a S S T i n t é g r é e a u x m o d è l e s d e p r o g r a m m e s s c o l a i r e s , I t a l i e

Afin d’accroître l’efficacité de la formation à la SST dans les écoles et les centresde formation professionnelle, des programmes de formation standard dans le secteur du bâtiment, de l’électricité/l’électronique et de la mécanique ont été examinés. Des modules de formation spécifiques ont été développés sous laforme d’unités de valeurs capitalisables et transférables [credit transfer train-ing units (CTTU)], ainsi que des outils pratiques destinés à impliquer les étu-diants dans les actions de formation.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Un enseignant expérimenté a développé des ressourcesdidactiques.

Ce projet existe depuis 1972et totalise plus de six millionsde participants.

Les modules conçus selon les CTTU peuvent être utiliséspour former des personnesdans tous les secteurs à hautrisque.

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3.B O N N E S P R A T I Q U E S — I N T É G R A T I O N D E L A S S T D A N S L’ É D U C A T I O N

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Pour améliorer durablement la sécurité et la santé des enfants (8) et des jeu-nes (9) à l’école et par l’école, ou dans d’autres contextes d’enseignement, il estnécessaire de mettre en œuvre une approche préventive qui englobe:

• le bien-être physique, mental et social et

• l’école dans son ensemble, en tant que réseau de relations d’interdépendanceentre des éléments organisationnels, individuels et environnementaux (10).

Une approche holistique de l’intégration de la sécurité et de la santé dans l’édu-cation scolaire a pour objet de:

• créer ou promouvoir des attitudes et perceptions individuelles de la sécuritéet de la santé à l’école;

• concevoir l’école comme un lieu de travail correspondant aux besoins desélèves et des enseignants.

L’idée sous-jacente est qu’un environnement d’apprentissage sain et sûr permetaux enfants et aux jeunes de développer aussi tôt que possible une sensibilitéet des compétences en matière de prévention des risques, ce qui leur permet-tra d’agir sur leur vie professionnelle (et privée) dans un souci de sécurité et desanté.

Les quatre cas présentés ci-après mettent en lumière différents aspects de cette approche. Le premier décrit un programme national qui prévoit un proces-sus d’accréditation des partenariats dans les domaines de l’éducation et de lasanté à l’école; le deuxième vise à renforcer la communication relative à la sécu-rité et à la prévention de la violence à l’école et dans son environnement immé-diat; le troisième décrit le développement de procédures globales afin d’évaluer lasécurité au quotidien à l’école et dans son environnement immédiat par la mise en place de partenariats publics et privés; enfin, le dernier cas présente unconcept visant à concevoir l’environnement de travail et d’apprentissage dansles écoles.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(8) Sont appelées «enfants» les personnes âgées de 3 à 15 ans approximativement. Il n’existe pas derègle concernant le début de l’enfance; en revanche l’âge limite correspond à la fin de la scolaritéobligatoire.

(9) Les jeunes sont les personnes âgées de 15 à 18 ans, conformément à la directive 94/33/CE duConseil du 22 juin 1994 sur la protection des jeunes au travail, JO L 216 du 20.8.1994, p. 12.

(10) Hundeloh, H., et Hess, B., La promotion de la sécurité — Élément de la promotion de la santé enmilieu scolaire, Bundesverband der Unfallkassen, Munich, 2001, p. 4 (allemand: GUV 57.1.1, dispo-nible en anglais et en français). Le concept allemand de «promotion de la santé» repose sur la dé-finition de la santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS): «La santé est un état de completbien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie oud’infirmité» (Organisation mondiale de la santé, 1948). Selon cette conception, la sécurité est unélément important de la promotion de la santé à l’école dans la mesure où «les blessures et trau-matismes causés par les accidents peuvent affecter sérieusement les différents éléments constitutifsde cet état de bien-être» (p. 1). Une «approche globale du bien-être au travail» est aussi l’un destrois éléments novateurs de la stratégie de l’Union européenne sur la SST (Stratégie communau-taire 2002, p. 3).

3.1. V E R S U N E É C O L E S A I N E E T S Û R E :L ’ A P P R O C H E « H O L I S T I Q U E »

Page 25: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

3 . 1 . 1 . L E « N A T I O N A L H E A L T H YS C H O O L S T A N D A R D » ( N H S S ) ,A N G L E T E R R E

Health Development Agency, HDA, Londres

I n t r o d u c t i o n

Le NHSS (norme nationale pour une école saine) s’appuie sur le concept d’«écolesaine» pour promouvoir l’éducation en matière de santé et de bien-être et ai-der ainsi les jeunes à améliorer la qualité de leur vie future. Il prévoit un proces-sus d’accréditation des partenariats dans les domaines de l’éducation et de lasanté, et soutient le travail des coordinateurs du «Programme pour une écolesaine» dans toute l’Angleterre.

C o n t e x t e

Le concept d’école promotrice de la santé s’est développé dans les années 80 àpartir des travaux de développement de l’Organisation mondiale de la santé.Fondé sur la notion de promotion de la santé publique, le projet NHSS a été pro-posé pour la première fois en 1998 dans le livre vert du gouvernement intituléOur healthier nation (Notre nation plus saine). À cette époque, plusieurs mo-dèles ad hoc, non coordonnés au niveau local, pour une école saine existaientdéjà en Angleterre. La phase de mise en œuvre, supervisée par l’équipe natio-nale du projet NHSS et organisée à partir de l’agence pour la HDA (Agence pourla promotion de la santé) du Royaume-Uni, a comporté des activités de

23■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Caractéristiques du projet

• Aider les jeunes à être en meilleure santé et bien préparés à leur vie pro-fessionnelle future.

• Processus d’accréditation des partenariats dans les domaines de l’éduca-tion et de la santé.

• Programme national, que les écoles peuvent adapter à leur situation par-ticulière.

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recherche et des échanges de vue avec les acteurs des projets pour une école saine déjà en place. Après avoir identifié des modèles de bonnes pratiques telsque «Des méthodes efficaces de travail avec les écoles», on s’est employé à dé-velopper une norme nationale afin d’établir certains principes pour les projets à venir, de même qu’un cadre et des critères de référence en vue d’une accrédi-tation nationale.

Le projet vise tout particulièrement à:

• mobiliser toutes les écoles d’Angleterre;

• encourager une «approche holistique» de l’éducation et de la santé;

• encourager les écoles à devenir des «écoles saines» en mettant en place eten renforçant des partenariats durables avec d’autres acteurs;

• améliorer la santé et le bien-être des élèves et des personnels ainsi que de lacommunauté au sens large (les parents, les groupes locaux, les entreprises,etc.);

• établir une norme reposant sur des principes de bonnes pratiques.

O b j e c t i f

L’objectif général de la norme est d’aider les jeunes à être en meilleure santé etbien préparés à leur future vie professionnelle. Les trois objectifs stratégiquessont les suivants:

• réduire les inégalités en matière de santé;

• promouvoir la cohésion sociale;

• relever le niveau de l’enseignement.

Dès le départ, l’objectif fixé à toutes les autorités locales chargées de l’enseigne-ment (LEA) et leurs partenaires du secteur de la santé a été de s’engager dansun programme pour une école saine accrédité pour mars 2002. Après avoir at-teint cet objectif, le ministère de la santé (DH) et le ministère de l’éducation etde la technique (DFES) (11) ont défini de nouveaux objectifs nationaux concer-nant les programmes pour une école saine. Les objectifs axés sur la mise en placed’une infrastructure nationale pour le NHSS ont été remplacés par des objectifsopérationnels destinés à garantir que:

• toutes les écoles d’Angleterre ont toujours la possibilité d’accéder aux ser-vices d’un programme régional pour une école saine accrédité au niveau na-tional pour la période 2003 à 2006;

• les écoles participantes atteignent au moins un niveau de réussite sur les troiset visent à atteindre le niveau 3:

niveau 1: les écoles sont informées du projet et comprennent les avantagesd’une participation,

niveau 2: les écoles bénéficient des initiatives prévues par le programme,

■24

I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(11) Department for Education and Skills (DFES), How the national healthy school standard contributesto school improvement (Comment la norme nationale pour une école saine contribue à améliorerl’école), 2003.

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niveau 3: les écoles bénéficient des initiatives et ont entrepris un processus dedéfinition d’objectifs et de planification d’actions. C’est le niveau de partici-pation le plus élevé; pour l’atteindre, les écoles doivent démontrer les réper-cussions selon différents critères définis par la norme (12);

• toutes les écoles comptant plus de 20 % d’élèves issus de familles à faible re-venu (environ 7 000) devront avoir atteint le niveau NHSS 3 (le niveau le plusélevé) en 2006.

C h a m p d ’ a c t i o n

Le projet NHSS a été lancé en octobre 1999. Il est financé conjointement par leministère de la santé (DH) et le ministère de l’éducation et de la technique(DFES). La norme est activement promue par une équipe de conseillers natio-naux de la HDA, neuf coordinateurs NHSS régionaux dans chaque région, et, auniveau local, par des partenariats avec les services de l’éducation et de la santé.Jusqu’à présent, 14 000 écoles ont bénéficié d’un soutien de ce programme.

Le projet NHSS est conçu pour fonctionner à quatre niveaux:

C o o r d i n a t e u r s n a t i o n a u x

L’équipe de coordination nationale est chargée de développer les normes dequalité nationales pour les programmes locaux pour une école saine (13).

Cette norme comprend trois axes: partenariats, gestion du programme ettravail avec les écoles; les programmes locaux doivent mettre en œuvre unesérie d’actions afin d’être accrédités. Ainsi, la norme en matière de partenariatsprévoit notamment que les programmes locaux pour une école saine doiventêtre en mesure de prouver l’engagement du personnel de l’école, des élèves etdes groupes locaux dans la planification, la réalisation et l’évaluation des activi-tés.

Le processus d’accréditation permet de garantir que les programmes sont ri-goureux et cohérents, qu’ils reposent sur des principes solides, durables et suf-fisamment éprouvés et qu’ils fournissent des services efficaces aux écoles.

25■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(12) National healthy school standard (NHSS), Confirming healthy school achievement (Confirmer le sta-tut d’école saine), 2003, p. 3.

(13) Department for Education and Skills (DFES), National healthy school guidance (Orientation natio-nale pour une école saine), Nottingham, 1999 (DFES, 1999).

Coordinateurs nationaux

Coordinateurs régionaux des programmes locaux

Programmes locaux pour une école saine

Actions pour une école saine

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C o o r d i n a t e u r s r é g i o n a u x

Les coordinateurs ont un rôle moteur pour renforcer les aptitudes et les compé-tences au niveau local afin d’aider les partenariats entre les domaines de l’édu-cation et de la santé à atteindre l’objectif national. Ils doivent organiser des réunions de planification des activités comprenant le suivi des objectifs scolai-res et la mise en commun des résultats dans les écoles.

P r o g r a m m e s l o c a u x p o u r u n e é c o l e s a i n e

Il existe plus de 150 programmes locaux pour une école saine dans toute l’An-gleterre. Chaque programme comprend un partenariat entre les LEA et les ser-vices de santé; il est de son ressort de recruter les écoles et de leur fournir le sou-tien qui leur permettra de traiter des questions d’éducation à la santé.

Reposant sur les principes d’une approche holistique, ce soutien comprend gé-néralement:

• des orientations en matière d’animation et de gestion du changement;

• une aide en matière de développement professionnel des personnels (forma-tion qualité assurée, par exemple);

• une aide en matière de développement de la politique et de la culture sco-laires;

• un soutien concernant l’implication des élèves, des parents, des milieux pro-fessionnels et de la collectivité locale;

• des conseils en matière de planification et de mise en œuvre des programmesscolaires;

• une aide à l’identification des objectifs et à l’évaluation des résultats.

Tous les programmes appliquent une approche flexible permettant aux écolesde traiter des questions de santé importantes de leur région tout en travaillantsur huit thèmes spécifiques, dont la drogue, le bien-être psychique, l’alimenta-tion saine et la sécurité.

A c t i o n s d e l ’ é c o l e

Pour pouvoir être classée «école saine» dans au moins l’un des huit thèmes,l’école doit avoir atteint les objectifs fixés par le programme local. Il s’agit d’unprocessus continu: les écoles sont invitées à s’appuyer sur les résultats acquispour essayer d’atteindre d’autres objectifs et mettre l’accent sur de nouveauxthèmes.

R é s u l t a t s

L’évaluation fait partie intégrante du programme d’accréditation NHSS. Les éva-luateurs s’appuient sur une combinaison de méthodes d’évaluation quantita-tives et qualitatives (questionnaires remplis par les écoles et les partenariats lo-caux, examen des plans d’action et observations faites dans les écoles, parexemple) et les progrès sont comparés aux objectifs généraux du projetNHSS (14).

■26

I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(14) DFES, 1999.

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L’évaluation des programmes locaux pour une école saine et des actions parti-culières de l’école permet de montrer dans quelle mesure les normes et autreséléments du projet NHSS ont été suivis:

• en avril 2002, tous les programmes locaux pour une école saine conduitsdans le cadre d’un partenariat local entre les LEA et les services de santé ontobtenu l’accréditation nationale (NHSS);

• 8 000 écoles d’Angleterre ont inscrit un travail pour une école saine dansleur plan de développement scolaire et fixé des objectifs; elles ont accès àun soutien et mesurent les résultats de leurs actions.

Une analyse indépendante des rapports de l’inspection scolaire confirme les ré-sultats positifs des écoles participant au projet NHSS:

• l’efficacité générale de plus de quatre cinquièmes des écoles primaires et de50 % des établissements du secondaire a été qualifiée de «bonne» ou«meilleure» que la moyenne nationale;

• près des deux tiers des écoles primaires et 37 % des établissements du se-condaire ont fait de «bons» ou «meilleurs» progrès depuis la dernière ins-pection scolaire;

• les écoles primaires et établissements secondaires participant au projet pro-gressent plus rapidement que les autres dans un grand nombre de do-maines, dont le comportement, les normes de travail, la qualité du person-nel, le programme d’éducation sanitaire et social (PSHE) ainsi quel’encadrement et l’accompagnement des élèves.

Le programme NHSS fait actuellement l’objet d’une évaluation externe confiéepar le ministère de la santé et le ministère de l’éducation et de la technique à laNational Foundation for Educational Research (fondation nationale pour la re-cherche pédagogique) et la Thomas Coram Research Unit. Un rapport doit êtrepublié au début de 2004. Cette évaluation reposera sur le critère de réussite duniveau 3 afin de fournir des indicateurs pour de futures améliorations.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

À partir des données fournies par les personnes ayant répondu à l’enquête, unaudit des pratiques en place dans le cadre du projet NHSS a permis d’identifier uncertain nombre de problèmes ayant entraîné des résultats en deçà des attentes:

i) pressions dues à un manque d’enseignants (46 % des réponses);

ii) surcharge d’initiatives dans les écoles (31 %);

iii) manque de temps pour participer au projet (18 %);

iv) une minorité de réponses (10 %) dénonce une qualité insuffisante du tra-vail pour une école saine et souligne le besoin constant d’orientation natio-nale forte de la part des ministères concernés;

v) les coordinateurs ont exprimé leur préoccupation quant à l’implication desdirecteurs d’école et des parents, qui reste inégale. En conclusion, ilconvient d’aider plus encore les programmes locaux à impliquer ces acteursessentiels (15).

27■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(15) Rivers, K., Chase, E., Knight, A., McCallum, B., Tyrerand, P., et Aggletion, P., One year on: a natio-nal audit of activities linked to the NHSS (Après une année: audit national des activités liées au pro-jet NHSS). Rapport de la Thomas Coram Research Unit, Institut de l’éducation, Université de Londres,2001.

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F a c t e u r s d e r é u s s i t e

Il était demandé aux personnes interrogées de citer trois facteurs de progrès. Six notions principales se sont détachées:

i) l’existence d’un bon travail de partenariat entre les services de santé et del’éducation (36 %);

ii) la présence d’un personnel de qualité (35 %);

iii) un financement spécifique (30 %);

iv) l’enthousiasme des enseignants (29 %);

v) le soutien de l’équipe de coordination nationale (24 %);

vi) l’échange de bonnes pratiques (15 %).

T r a n s p o s a b i l i t é

i) À condition de disposer de ressources suffisantes pour couvrir les frais dedéveloppement et de fonctionnement nécessaires, des projets similairespourraient être adoptés dans un grand nombre de contextes nationaux.

ii) Le recours à des coordinateurs nationaux et régionaux s’occupant du pro-jet à plein temps semble avoir été un élément déterminant du succès duprojet.

iii) La réussite de ce projet est partiellement due aux partenariats locaux qui ontpermis une communication efficace avec les écoles et les services de santé.L’utilisation de réseaux équivalents constituerait un atout précieux si ce pro-jet devait être appliqué dans d’autres pays.

C o n t a c t

National Healthy Schools StandardHealth Development AgencyHolborn Gate330 High HolbornLondres WC1V 7BARoyaume-UniTél. (44) 20 74 30 08 50Internet: http://www.wiredforhealth.gov.uk

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3 . 1 . 2 . L ’ É C O L E E N T O U T ES É C U R I T É , P A Y S - B A S

Centre national pour l’amélioration de l’école (APS), Utrecht

I n t r o d u c t i o n

«L’école en toute sécurité» s’adresse à tous les acteurs impliqués dans la pro-motion de la sécurité dans les établissements secondaires. Des outils ont été dé-veloppés à titre d’exemples pouvant être adaptés à la culture spécifique del’école. Le point de départ de chaque projet est un exercice d’autosurveillanceou de diagnostic destiné à inciter les écoles à analyser leur propre situation et àfixer leur propre plan d’action en matière de sécurité.

C o n t e x t e

Le ministère de l’enseignement, de la culture et des sciences a présenté lesgrandes lignes de sa nouvelle campagne 1995-2000 dans la brochure L’école entoute sécurité (juin 1995) à la suite d’une enquête sur le harcèlement et la vio-lence à l’école. Il était précisé que les actions menées dans les écoles devaients’inscrire dans la politique générale en matière de jeunesse et de sécurité miseen œuvre par les municipalités. Des ressources supplémentaires ont été mises à

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Caractéristiques du projet

• Développer la communication relative à la sécurité et à la violence dansles écoles et leur environnement immédiat.

• Aider les établissements secondaires à mettre en œuvre une politique desécurité pour les élèves et les enseignants.

• Développer des outils qui puissent être adaptés à la culture spécifique del’école.

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disposition par le ministère de la justice, le ministère des transports, des travauxpublics et de la gestion des eaux et le ministère de l’enseignement, de la cultureet des sciences dans le cadre de la convention avec les grandes villes. La coor-dination a été assurée par la société Voortgezet Onderwijs de gestion des pro-cessus (gestion de l’enseignement secondaire).

Les principaux points de la politique de sécurité de la campagne sont les sui-vants:

• resserrer les liens sociaux: apprendre à vivre avec les autres;

• gérer les crises de manière systématique et professionnelle;

• garantir la sécurité des installations et leur sûreté d’utilisation à l’intérieur età l’extérieur des bâtiments.

L’approche de la politique de sécurité dans les écoles doit correspondre au dé-veloppement de l’enseignement. L’innovation pédagogique à laquelle tra-vaillent les acteurs de l’enseignement secondaire repose sur trois axes étroite-ment imbriqués:

• le développement général de tous les élèves;

• un rôle actif des élèves;

• le respect des différences entre les élèves.

O b j e c t i f s

Quels sont les principaux objectifs du projet?

i) Développer la communication relative à la sécurité.

ii) Mettre fin au tabou du non-dit concernant la violence à l’école et dans sonenvironnement immédiat.

iii) Soutenir les établissements secondaires dans la mise en œuvre d’une poli-tique de sécurité spécifique pour les élèves et les enseignants.

Les outils qui ont été développés pour rendre les écoles sûres peuvent êtreadaptés à la culture ou au climat spécifiques de chaque école.

Ce diagnostic est destiné à inciter les écoles à analyser leur propre situation età fixer leur propre plan d’action en matière de sécurité.

C h a m p d ’ a c t i o n

Cette campagne se concentre tout particulièrement sur les responsables poli-tiques dans les écoles, le personnel de soutien, les formateurs départementauxet les fournisseurs de matériels. Dans le même temps, elle touche, à travers cesintervenants, tous ceux qui sont activement impliqués dans la politique de sé-curité: élèves, enseignants, personnel auxiliaire, parents, professeurs principauxet directeurs d’école.

Cette campagne a d’abord été lancée dans l’enseignement secondaire, maiselle vise aussi maintenant l’enseignement primaire et le secteur de la formationprofessionnelle et des adultes (BVE).

Le point de départ de chaque projet est un exercice d’autosurveillance ou undiagnostic. Un bilan d’exploration rapide a été développé pour établir le dia-

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gnostic et faciliter le développement d’une politique de sécurité générale dansles écoles.

i) Quelle est la situation de départ?

ii) Quels sont les changements souhaités?

iii) Quels sont les méthodes de travail et outils à mettre en place?

iv) Quels sont les résultats escomptés?

Par ailleurs, plusieurs autres outils ont été développés à titre d’exemples. Il re-vient à l’école de choisir les outils et les méthodes de travail qui correspondentà sa situation et à son développement spécifiques en prenant en compte les cri-tères suivants:

i) intégration des outils dans le développement de l’école et d’autres thèmes;

ii) rôle actif des élèves dans l’établissement et la mise en œuvre des outils;

iii) évaluation et suivi: montrer le point de départ, les évolutions et les résultats(sentiment de sécurité accru, réduction sensible des incidents violents mi-neurs et majeurs);

iv) offre adaptée à la demande formulée par l’école et souplesse d’application;

v) les outils destinés aux formateurs internes et au personnel de soutien doi-vent être concrets, compacts et faciles à utiliser;

vi) acquisition et entretien des compétences sociales;

vii) bonne orientation des élèves pendant les cours et en dehors;

viii) règlement scolaire clair et soutenu par tous.

E x e m p l e s d ’ o u t i l s

B i l a n d ’ e x p l o r a t i o n r a p i d e

Il s’agit d’un questionnaire qui doit être rempli par le professeur principal. Ilcomprend quatre parties:

• vision: questions sur la stratégie et la politique mises en place pour définir etatteindre les objectifs («Quelle est la qualité de la stratégie de préventiondans notre école?», par exemple). Les réponses suivantes peuvent être don-nées: «bonne», «doit être améliorée», «doit être modifiée/développée»;

• culture: questions sur l’apprentissage mutuel, l’inégalité, la communicationet le comportement professionnel («Des activités sont organisées pour amé-liorer les relations sociales entre l’école et les élèves», par exemple);

• systèmes: règles clairement définies en matière de comportement, de fonc-tionnement de l’école et des cours, de stratégies en vue de résoudre les pro-blèmes («Existe-t-il des modes d’action clairs en cas de situation dangereuse,précisant qui est responsable et comment gérer la situation?»);

• structure: tâches et responsabilités clairement définies pour tous les acteursimpliqués («Tenons-nous compte de l’implication d’un groupe d’élèves quiréfléchit et émet des propositions en vue d’améliorer la sécurité à l’école?»,par exemple).

31■

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T h e r m o m è t r e : u n s e n t i m e n t d e s é c u r i t é

Il est important de savoir si les individus se sentent en sécurité ou non à l’écoleet dans son environnement immédiat lors de la mise en place d’une politiquede sécurité. «L’école en toute sécurité» propose un questionnaire permettantde mesurer simultanément trois éléments.

1) Les élèves et le personnel se sentent-ils en sécurité?

2) Comment les parents voient-ils la sécurité de leurs enfants à l’école?

3) À quelles formes de violence les personnes sont-elles confrontées à l’écoleet dans son environnement immédiat?

L i s t e d e s d i x p r i n c i p a u x c r i t è r e s d e s é c u r i t é

Outre le thermomètre, on peut utiliser une liste de dix critères de sécurité pourfaire participer les élèves, les parents et tous les membres du personnel à la po-litique de sécurité. «L’école en toute sécurité» propose un exemple qui peut êtreadapté à la situation d’une école particulière en impliquant tous les intéresséset en leur demandant d’établir leur propre liste de critères de sécurité.

G u i d e

Des modèles, des exemples de réussite et des exemples de formation appropriéssont présentés dans un guide détaillé. Une vidéo, des manuels et des scénariospouvant être utilisés dans différents contextes scolaires sont fournis. De plus,une ligne d’assistance a été mise en place pour accompagner les campagnes as-sociées telles que «Voortijdig schoolverlaten» (Quitter l’école précocement),«Weer samen naar school» (Retourner ensemble à l’école) ou «Samen schoolmaken» (Faire ensemble les devoirs scolaires).

Le développement d’outils et de méthodes de travail nécessite d’investir beau-coup d’argent, de compétences, de temps et d’énergie. C’est pourquoi lesgrandes municipalités peuvent s’associer pour financer une partie du budget dedéveloppement de ces outils au niveau national. Si un grand nombre d’acteursavec des rôles et des points de vue divers sont impliqués dans l’école, les de-mandes risquent de se révéler contradictoires. Par conséquent, il serait judicieuxque l’ensemble des acteurs démarrent du même point de départ avant d’intro-duire de nouveaux outils et méthodes de travail.

R é s u l t a t s

Entre novembre 1999 et mars 2000, le ministère de l’enseignement, de la culture et des sciences a mené une grande étude nationale sur la sécurité àl’école et le comportement des élèves du secondaire. Cette étude a notammentpermis de s’interroger sur les répercussions positives de la campagne «L’écoleen toute sécurité» sur le comportement social des élèves et de savoir si elle a per-mis de réduire le harcèlement et les violences entre élèves. Au total, 60 écoles,291 enseignants et 9 948 élèves ont rempli ce questionnaire. Les résultats del’évaluation ont fait l’objet d’une publication disponible auprès de l’adresse decontact en fin de chapitre [Veilige scholen en (pro)sociaal gedrag in het voort-gezet onderwijs, ITS, Wetenschap voor beleid en samenleving].

Selon les professeurs principaux, on constate une amélioration concernant lestrois principaux points de la politique de sécurité de la campagne par rapport àla situation d’avant 1995: resserrer les liens sociaux, gérer les crises et garantir

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la sécurité des installations. Néanmoins, il est difficile de dire si cette améliora-tion est uniquement le fruit de la politique de sécurité. Ainsi, les chefs d’établis-sement mentionnent comme source importante de l’amélioration de la poli-tique de sécurité des écoles la nouvelle loi «Arbo» (sur le milieu de travail) quiprévoit le développement d’un plan d’action «sécurité», des expériences per-sonnelles pratiques à l’école et de nouveaux développements pédagogiques en général. Quelque 33 % indiquent que la campagne a contribué à accroîtrela sécurité à l’école. Les outils les plus utilisés sont la cassette vidéo (11,5 %) et la ligne d’assistance pédagogique (8,3 %).

Selon les enseignants, la réflexion approfondie sur la sécurité dans les écoles aété intensifiée par l’effet combiné de la campagne, d’une campagne antiharcè-lement organisée par des associations de parents d’élèves et de la couverturemédiatique. Cependant, aucun changement de comportement de la part desélèves n’a été constaté entre 1991 et 2000. De même, la situation en matièrede harcèlement entre élèves ou entre élèves et enseignants n’a pas évolué. Lescomportements violents des élèves persistent.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

Bien que la campagne ait contribué à une meilleure prise de conscience desquestions de sécurité dans les écoles, les outils développés ne sont pas souventutilisés. De plus, l’amélioration de la communication en matière de sécurité aufil du temps n’a pas eu d’effet sur le comportement des élèves. Par conséquent,dix recommandations ont été formulées pour aborder ces questions à l’avenir.Sept recommandations touchent spécifiquement l’école, les trois dernières im-pliquent les pouvoirs publics:

i) faire la distinction entre les mesures de lutte contre les comportements an-tisociaux «constatés», les mesures de prévention des comportements anti-sociaux «éventuels» et les mesures destinées à promouvoir la «sociabilité»;

ii) concentrer les mesures de prévention sur la promotion de la sociabilité;

iii) créer des conditions mesurables d’environnements scolaires susceptiblesd’améliorer considérablement la sociabilité des élèves;

iv) créer des structures d’apprentissage pilotes transparentes en vue de soute-nir tous les élèves;

v) mettre en place des démarches de développement et de soutien individuelsdans les écoles et leur environnement immédiat;

vi) évaluer la nécessité de mettre en œuvre des démarches institutionnellesd’éducation et de développement;

vii) évaluer les caractéristiques de départ de chaque élève et mettre immédia-tement en place la prévention si nécessaire;

viii) soutenir chaque enfant le plus possible dans son groupe ou sa classe et uti-liser les technologies de l’information et de la communication;

ix) adopter une démarche intégrée avec l’aide sociale à la jeunesse et d’autresstructures connexes, notamment par le biais de groupes de travail transver-saux;

33■

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Page 36: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

x) soutenir les «bonnes pratiques» à chaque niveau d’enseignement: ellespeuvent également constituer des perspectives d’apprentissage pourd’autres niveaux;

xi) une recherche empirique longitudinale est nécessaire pour évaluer en per-manence les pratiques mises en œuvre et les optimiser, en particulier pourles enfants à risque.

Ces recommandations sont expliquées plus en détail dans le document susmen-tionné.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

La campagne a contribué, avec d’autres initiatives, à améliorer la communica-tion sur la sécurité à l’école. Dans les écoles et leur environnement immédiat,certaines modalités permettent de réagir efficacement en cas de situations dan-gereuses: désignation de personnes de confiance, établissement de procéduresde plainte et collaboration étroite avec des professionnels extérieurs, parexemple.

T r a n s p o s a b i l i t é

Les informations sur le projet sont disponibles en anglais sur l’internet mais lesoutils sont uniquement disponibles en néerlandais.

Mettre l’accent sur le climat scolaire, c’est être sensible à l’implication des ac-teurs. Le projet repose sur la participation de toutes les parties prenantes, avecla coopération de personnes spécifiques. Par conséquent, il est possible demettre en œuvre ce projet dans tous les types de milieux culturels, économiquesou sociaux.

C o n t a c t

Frits PriorAPS, National Centre for School ImprovementPostbus 854753508 AL UtrechtPays-BasTél. (31) 302 85 66 00Fax (31) 302 85 67 77E-mail: [email protected]: http://www.aps.nl/dvs

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3 . 1 . 3 . FA O S , G R È C E

Centre de prévention des risques professionnels en Grèce de l’Ouest

I n t r o d u c t i o n

«FAOS» (Lumière sur la sécurité à l’école) est un projet visant à sensibiliser au quotidien les élèves et le personnel aux questions de santé et de sécurité àl’école et dans son environnement immédiat. Il est à la fois centré sur la forma-tion des enseignants des écoles primaires et secondaires et sur l’enseignementdispensé aux élèves.

Les initiatives qui en découlent comprennent à ce jour la formation des ensei-gnants à la santé et à la sécurité et à la pédagogie appropriée, la création d’al-liances pour la promotion et la protection de la sécurité et de la santé entre lesautorités, l’industrie et les collectivités locales, une série de guides et d’ouvragessur la santé et la sécurité, une enquête de diagnostic à utiliser dans les écoles etune formation aux premiers secours.

C o n t e x t e

Le projet est soutenu par la direction de l’enseignement secondaire de la pré-fecture d’Achaia, le centre de prévention des risques professionnels en Grècede l’Ouest et l’association des industries de Grèce de l’Ouest. Il adopte une

35■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Caractéristiques du projet

• Collaboration entre différentes autorités avec un objectif commun (par-ticipation des organismes publics, des organismes privés, des écoles etdes collectivités locales).

• Approche participative progressive.

• Formation des enseignants.

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approche progressive et fonctionne depuis 2001. Outre les organismes sus-mentionnés, le projet inclut la participation active des directeurs d’écoles du pri-maire et du secondaire, des enseignants de l’université de Patras et de la collec-tivité locale.

Selon le rapport annuel publié en 1999 par le ministère grec de la santé, 25 %des accidents enregistrés se produisent à l’école et concernent des enfants âgésde 5 à 14 ans. À l’occasion de la journée mondiale de la santé et de la sécuritéau travail organisée en octobre 2000, l’idée de lancer un projet pilote en vue deprévenir les accidents à l’école et de promouvoir la sécurité des enfants a vu lejour. Les partenaires ont décidé de s’unir pour mettre en œuvre ce programmede la façon la plus efficace possible en appliquant leurs connaissances et leurscompétences dans le domaine de la santé et de la sécurité et en exerçant leurinfluence sur le milieu éducatif et au niveau local. «FAOS» est une action localesur la base du volontariat en dehors des structures scolaires. Des représen-tants des organisations impliquées dans le projet se sont rencontrés le 4 avril2001, afin de définir conjointement les grands axes d’un programme de santéet de sécurité à l’école. Ils forment l’équipe de coordination. Ce type d’initia-tive étant peu fréquent en Grèce, ils ont adopté une approche participative pro-gressive.

À l’heure actuelle, cette initiative fait l’objet d’un programme pilote dans la pré-fecture d’Achaia et bénéficie de la participation bénévole d’organismes publicset privés. Il est prévu d’étendre le programme à d’autres régions géographiquesde la Grèce avec le soutien de la direction régionale de l’éducation.

Le caractère innovant de cette action réside dans la collaboration entre orga-nismes privés et publics qui permet aux différents partenaires de profiter mu-tuellement de leurs expériences et compétences et de fixer un plus large éven-tail d’objectifs profitant à l’ensemble de la collectivité. Les différents partenairesfournissent également des possibilités de soutien financier plus important pourl’initiative.

O b j e c t i f s

Le principal objectif de l’initiative est de promouvoir et d’assurer la santé et laprotection des élèves au quotidien par une sensibilisation des élèves et du per-sonnel des écoles aux questions de santé et de sécurité à l’école. Les objectifsdu programme sont les suivants:

i) disposer de procédures plus globales pour l’évaluation de la sécurité des bâ-timents scolaires (en particulier: entretien des bâtiments, cours d’écoleadaptées aux enfants et sécurité du trafic accrue à l’entrée des écoles);

ii) développer de façon efficace la sensibilisation aux questions de santé et desécurité à l’école.

Pour atteindre ces objectifs, l’équipe a travaillé en coopération avec les direc-teurs d’école, les enseignants, les parents, les élèves et les groupes sociaux etfait participer chacun d’entre eux au processus.

C h a m p d ’ a c t i o n

Le point de départ de l’initiative a été la constitution d’un comité de coordina-tion composé de quatre partenaires/participants. Le programme a été mis enplace selon les étapes décrites ci-après.

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Les premières étapes de l’initiative ont été les suivantes:

i) la conception d’une enquête de diagnostic des situations dangereuses potentielles dans les écoles à l’attention des directeurs des établissementssecondaires. Tous les directeurs d’école de la préfecture d’Achaia y ont ré-pondu (juin 2001);

ii) les résultats du questionnaire ont été complétés par un programme d’éva-luation qualitative des questions de santé et de sécurité dans treize bâti-ments scolaires (juin à juillet 2001);

iii) un groupe principal de quatorze enseignants a suivi un programme de for-mation aux questions de santé et de sécurité à l’école (septembre 2001);

iv) une réunion de professeurs principaux des écoles (soixante-cinq au total) aété organisée afin qu’ils évaluent les premières actions entreprises et défi-nissent de nouveaux axes d’action prioritaires (octobre 2001).

En novembre 2001, le programme de formation des enseignants devait se dé-rouler dans 120 établissements du secondaire de la préfecture d’Achaia. L’ob-jectif était d’obtenir un effet multiplicateur et de s’assurer que toutes les écolesconcernées avaient un représentant responsable des questions de santé et desécurité.

Une manifestation ouverte a rassemblé la presse locale, des entreprises privéeset divers syndicats et associations en décembre 2001. Cette manifestation a no-tamment permis l’extension du programme aux écoles primaires de la régionavec la participation de la direction de l’enseignement primaire de la préfec-ture d’Achaia.

Au cours de l’année scolaire 2002/2003, le programme a permis d’assurer la formation de trente enseignants d’écoles primaires, ce qui était considérécomme essentiel pour réaliser les objectifs du programme. Des élèves ont étéimpliqués dans cette initiative et initiés à la SST par le biais d’actions relatives à lasanté et à la sécurité entreprises dans le cadre des programmes «Éducation à la santé» et «Éducation environnementale» intégrés aux programmes scolaires.

Quatorze entreprises privées ont financé et réalisé un programme de réparationdes bâtiments scolaires et d’amélioration de l’environnement scolaire. Ces tra-vaux ont été réalisés durant l’été 2002 avec la collaboration des municipalitéset des services locaux.

Le comité d’organisation a été reconnu comme personne morale en mars 2002sous la dénomination «FAOS». Le directeur du «FAOS» est le vice-chancelier del’université de Patras.

R é s u l t a t s

Au cours de l’année scolaire 2002/2003, le programme a permis:

i) la formation de quarante nouveaux enseignants aux questions relatives à lasanté et à la sécurité et à leur enseignement, comprenant une formationaux premiers secours;

ii) l’élaboration de plusieurs guides et ouvrages de bonnes pratiques et re-cueils d’exemples sur les questions de santé et de sécurité dans certains mi-lieux professionnels;

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iii) le recours plus systématique au premier groupe de quatorze enseignantspour l’élaboration de publications et d’autres supports d’information, lesmanifestations, la création d’une bibliothèque, des séminaires et visitesd’écoles, etc.;

iv) la création et la diffusion de produits pédagogiques adaptables aux diffé-rents contextes éducatifs;

v) la collaboration avec la direction de l’enseignement primaire de la préfec-ture d’Achaia;

vi) l’élargissement des collaborations: participation de la communauté univer-sitaire, des associations de parents d’élèves, de groupements sociaux etscientifiques, etc.;

vii) la mise au point d’un questionnaire de diagnostic à l’attention des per-sonnels chargés de la santé et de la sécurité (en général un enseignant del’école). Ce questionnaire permet aux néophytes d’identifier progressive-ment toutes les situations dangereuses potentielles en milieu scolaire;

viii) la mise en place d’une formation aux premiers secours.

Cette initiative a été accueillie avec enthousiasme par tous les participants. Lecomité d’organisation a pu créer un groupe de collaboration constitué de repré-sentants de la collectivité (privée et publique), de parents d’élèves, de représen-tants de l’industrie locale, des directeurs d’école et des élèves. Ainsi, il a permisde réunir les connaissances et les compétences de chacun et d’obtenir un sou-tien financier. Il a également permis de créer un système d’éducation à la santéet à la sécurité à la fois durable et multiplicatif.

L’évaluation du projet est permanente. Des évaluations ont été réalisées lors desréunions intervenues après la première phase du programme (octobre 2001) etavant le début de l’année universitaire 2002/2003 afin de débattre des objec-tifs prioritaires à mettre en place. En 2002, l’évaluation qualitative détaillée d’uncertain nombre d’établissements secondaires a été réalisée à partir des résultatsde l’enquête. L’association «FAOS» a aidé financièrement les écoles à atteindreun niveau de sécurité et de santé élevé. Enfin, l’équipe de coordination a orga-nisé des réunions avec les directeurs des écoles participantes afin de suivre l’évo-lution du processus et d’en évaluer l’efficacité.

L’implication croissante de partenaires, dont le ministère de l’éducation et lemonde économique, constitue aussi une évaluation en soi; elle prouve que l’ini-tiative a été bien accueillie et devrait être poursuivie.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

La communication avec les écoles devrait être permanente afin de pouvoirsuivre les progrès accomplis et déceler les problèmes éventuels. Comme pourtout projet participatif, le comité de coordination doit avoir préparé de bons ar-guments afin de pouvoir préconiser la mise en œuvre du projet et l’implicationdes différents acteurs. Enfin, «FAOS» mène des actions de soutien: son am-bition n’est pas de se substituer aux actions et aux programmes déjà mis en place pour l’enseignement de la santé et de la sécurité.

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F a c t e u r s d e r é u s s i t e

L’initiative a réussi à impliquer tous les partenaires possibles pour la sécurité etla santé à l’école. Elle a adopté une approche participative progressive et élargiles ressources au fur et à mesure du développement des actions de soutien.«FAOS» illustre parfaitement comment un petit nombre d’actions localessimples peuvent être appliquées au niveau national.

Facteurs de réussite spécifiques:

• engagement des initiateurs du projet;

• simplicité des actions entreprises:

° formation des enseignants,

° création de produits d’information,

° évaluation des questions relatives à la santé et la sécurité,

° attribution de responsabilités au niveau de l’école (directeurs d’école,personnels chargés de la santé et de la sécurité);

• attribution de responsabilités et communication au sein de la collectivité.

Les pouvoirs publics et les entreprises ont contribué à susciter une volonté d’en-gagement dans ce projet, ce qui a favorisé sa durabilité.

T r a n s p o s a b i l i t é

Les caractéristiques du projet, à savoir «collaboration entre différentes autoritésavec un objectif commun», «approche participative progressive» et «formationdes enseignants», peuvent être appliquées à d’autres initiatives similaires enmatière d’éducation à la santé et à la sécurité dans d’autres milieux culturels,économiques ou sociaux. Il est important d’évaluer les ressources, les pointsforts et soutiens potentiels de la collectivité avant de lancer ce type de projet.

C o n t a c t

M. Nikos SarafopoulosPreventive Centre of Occupational Risks in Western GreeceNEO Patron-Athinon 12GR-T.K. 26441 PatrasTél. (30) 26 10 42 98 77

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3 . 1 . 4 . L E « C E R C L E S C O L A I R E » ,S U È D E

Arbetslivsinstitutet, Stockholm

I n t r o d u c t i o n

L’objectif de l’Arbetslivsinstitutet (l’Institut national du monde du travail) étaitde développer un instrument dénommé le «Cercle scolaire» afin de contrôler etd’améliorer le milieu de travail à l’école conformément à la loi suédoise sur l’en-vironnement de travail. Il s’agit d’un processus de formation tout au long de lavie visant à sensibiliser chacun, les élèves en particulier, mais aussi le personnel,aux risques auxquels ils peuvent être confrontés et à la façon de les prévenir;l’objectif est de connaître l’importance d’un bon environnement de travail etd’être sensibilisé aux risques pour la santé.

C o n t e x t e

La loi suédoise considère que les conditions à l’école sont de la responsabi-lité de chacun, et implique les élèves autant que les salariés. C’est pourquoi ilest admis que l’école est le plus important lieu de travail de Suède avec ses 200 000 salariés et 1,5 million d’élèves.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Caractéristiques du projet

• Sensibiliser les élèves à l’importance de l’environnement de travail et àleurs responsabilités.

• Approche participative.

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L’Institut national du monde du travail et les services locaux de l’éducation deNacka souhaitaient créer un outil qui:

• permette à chacun de se sentir impliqué dans le développement de l’école;

• aboutisse à un plan d’action en vue d’améliorer l’environnement de travail.

Pour créer cet outil, des élèves et des représentants de toutes les catégories depersonnel des écoles ont été interrogés. Les réponses obtenues ont permisd’élaborer un questionnaire qui a été testé dans 15 écoles. Ce questionnaire aensuite fait l’objet d’adaptations; il est utilisé depuis 1995-1996 dans les écolessuédoises.

O b j e c t i f s

Les objectifs du projet sont les suivants:

• permettre aux élèves, au personnel et aux parents d’élèves de participer à lapolitique de l’école en matière d’environnement de travail, et leur apprendreà être responsables de manière démocratique;

• établir, mettre en œuvre et évaluer un plan d’action pour l’amélioration dumilieu scolaire.

L’objectif général du projet est de lancer un débat sur l’environnement de travail. Il vise à ce que chacun se sente impliqué dans le développement del’école et souhaite participer à l’amélioration des conditions à l’école. Il s’agitd’un processus de formation tout au long de la vie visant à sensibiliser chacun,en particulier les élèves, aux risques auxquels ils peuvent être confrontés ou àceux qu’ils peuvent engendrer, et à leur permettre de jouer un rôle dans la pré-vention de ces risques. Lorsque les élèves entreront dans la vie active, ils aurontainsi conscience de l’importance d’un bon environnement de travail et serontvigilants concernant les risques pour la santé.

L’école doit être un bon milieu d’apprentissage qui encourage le développe-ment des élèves. L’instruction, la participation et l’environnement de travail doi-vent aller de pair. La protection de l’environnement commun, de méthodes detravail démocratiques et des valeurs intrinsèques de chaque individu, la préser-vation de la santé et l’assurance d’un bon développement sont des valeurs com-munes à la loi sur l’enseignement et à celle sur l’environnement de travail.

Les produits diffusés relèvent de l’autoapprentissage; chaque école peut lesadapter à sa culture propre, supprimer ou ajouter des questions. Il est possiblede les adapter pour les utiliser dans d’autres pays.

Il s’agit également d’un modèle permettant un suivi régulier de l’environnementde travail puisque le «Cercle scolaire» est un concept prévu pour être mis enpratique régulièrement.

C h a m p d ’ a c t i o n

Le point de départ du «Cercle scolaire» est la création d’un groupe de travailcomposé au minimum du directeur, du chargé de sécurité et du représentantdes élèves. Les étapes suivantes sont préconisées:

i) planification: décisions concernant les modalités de mise en œuvre du pro-jet, utilisation des produits dans le cadre d’une journée thématique, de cer-

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tains cours ou devoirs à la maison et définition d’échéances précises, parexemple. Le personnel doit être le premier à se familiariser avec les produits;

ii) communication: pour être accepté, le programme doit être présenté à l’en-semble des parties prenantes. On doit préciser la finalité du projet, les res-ponsabilités de chacun, les objectifs à atteindre et les moyens mis en œuvrepour y parvenir. Des informations peuvent être données sur des questionsimportantes pour les élèves concernant le milieu de travail: aspects psycho-sociaux, environnement physique (bruit, lumière et air), sécurité incendie,ergonomie, allergies, etc. (16);

iii) diffusion et analyse du questionnaire: chaque participant remplit séparé-ment le questionnaire, et les résultats sont ensuite examinés en réunion degroupe de travail. Une moyenne est calculée pour chaque question, ce quipermet de créer un «profil» de l’environnement de travail à partir duquel onidentifie les domaines prioritaires. La liste de contrôle a été utilisée à deuxreprises à un an d’intervalle. Des informations complémentaires relatives àl’état de santé des élèves et aux échecs ont été recueillies à chaque fois;

iv) discussion en petits groupes: en vue d’élaborer des suggestions d’améliora-tion et de décrire les conditions nécessaires à leur réalisation;

v) établissement d’un plan d’action: un plan d’action pour les questions qui nesont pas immédiatement traitées doit être établi. Il s’agit d’un documentécrit comprenant les mesures, les coûts, le calendrier et le partage des res-ponsabilités pour la phase de mise en œuvre;

vi) mise en œuvre;

vii) suivi et évaluation.

On ignore combien d’écoles ont utilisé cet outil jusqu’à présent.

R é s u l t a t s

De nombreuses écoles se plaignant de la longueur du questionnaire, une ver-sion électronique en accès gratuit sur l’internet a été créée, ce qui permet derépondre plus facilement au questionnaire et de compiler les réponses automa-tiquement. Cette version électronique facilite grandement la compréhension etl’analyse des résultats. De plus, les résultats sont enregistrés dans une base dedonnées qui permettra dans un proche avenir de vérifier si l’environnement detravail dans les écoles s’est réellement amélioré au fil du temps.

Ce modèle peut inciter les élèves à initier des processus de discussion et des ac-tions d’intervention, et il est évident que les élèves constituent une ressourceimportante qui devrait être utilisée lorsqu’on aborde le milieu scolaire.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

Les principaux problèmes sont les suivants:

i) temps nécessaire pour remplir et analyser le questionnaire (problème ré-solu grâce à la version électronique, voir ci-dessus);

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(16) Pour voir la brochure: http://www.skolliv.nu

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ii) temps passé par le personnel et les élèves pour discuter des problèmes etdes solutions. C’est une étape indispensable qui peut se révéler très longue;

iii) nécessité de disposer des ressources pour mettre en œuvre les solutionsproposées;

iv) sensibiliser le personnel de façon à ce qu’il prévoie suffisamment de tempspour traiter du sujet.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

Les élèves et le personnel considèrent en général que les questions du question-naire sont importantes et pertinentes. Ils se déclarent attachés à leur lieu de tra-vail et sentent qu’ils participent à un processus démocratique. Ils ont de plus enplus conscience de créer eux-mêmes leur environnement de travail.

Les relations à l’école s’améliorent, et les acteurs réalisent que le fait de se com-porter correctement avec les autres est la condition sine qua non d’une bonneambiance de travail.

T r a n s p o s a b i l i t é

Les questions sont élaborées de façon à pouvoir s’adapter aux discussions par-ticipatives à l’école et les conditions d’un engagement à l’égard des questionsliées à l’environnement de travail et à l’acquisition de connaissances en la ma-tière sont créées. Ce projet peut également être appliqué dans d’autres paysaprès adaptation à la culture et à la politique nationales.

C o n t a c t

Roswitha Melzer et Märit Sjögren ArbetslivsinstitutetSE-113 91 Stockholm Tél. (46) 86 19 69 40 Fax (46) 86 19 67 95 E-mail: [email protected] Internet: http://www.skolliv.nu

http://www.peerspros.org/ — A30

Les cas susmentionnés ne constituent pas une liste exhaustive.Ainsi, les «Instantanés» figurant à la fin de chaque chapitre pré-sentent brièvement d’autres exemples de bonnes pratiques.

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«Instantanés» I

P r o j e t « D e s é c o l e s p r i m a i r e s p l u s s û r e s » , A n g l e t e r r e

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Le programme de recherche et de développement du National Health Service(Service national de la santé)

O b j e c t i f

Réduire les accidents à l’école, pendant les activités sportives ou de loisir, pardes interventions dont on mesure l’efficacité.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Participation des représentants de la communauté scolaire au sens large:élèves, parents, personnel (enseignant et non enseignant), responsable de laprévention des accidents et administrateurs à chaque étape du processus (en-semble du système scolaire, approche holistique).

• Plusieurs approches ont été combinées: formation du personnel sous la forme de réunions plus ou moins spécialisées; éducation par le biais de programmes scolaires formels et informels; mise en place de politiques scolai-res; modification du milieu scolaire.

• Des investissements ont permis d’alléger les horaires de travail des ensei-gnants, qui ont pu ainsi être déchargés d’une partie de leur activité pédago-gique pour planifier et mettre en place le programme d’intervention.

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R i s i k o m o m e n t e r , D a n e m a r k

Internet: http://www.risikomomenter.dk

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Arbejdsmiljørådet (Conseil sur le milieu de travail) du secteur danois de la re-cherche et de l’éducation

O b j e c t i f

Fournir des connaissances approfondies sur la prévention des accidents afin degarantir un environnement de travail sûr, que ce soit dans une bibliothèque, lorsdu travail sur écran ou de la manipulation de produits chimiques, et proposerdes mesures de sécurité spécifiques.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Un guide détaillé traitant de neuf sujets différents à l’attention des ensei-gnants impliqués dans des activités à risque dans les lycées. Ce guide est éga-lement destiné aux organismes de sécurité, directeurs et autres profession-nels travaillant sur la sécurité dans les salles de classe.

• Un chapitre définit les lois et responsabilités de l’ensemble des parties pre-nantes, ce qui permet de mettre des outils utiles à la disposition de tous lesacteurs impliqués dans la sécurité à l’école.

• Le site internet a été évalué par les utilisateurs et les professionnels puis misà jour pour aboutir à sa forme actuelle très conviviale. De plus, l’Arbejds-tilsynet, organisme national danois pour l’environnement de travail, l’a ap-prouvé, le déclarant conforme à ses recommandations.

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V e r s u n e é c o l e s a n s a c c i d e n t , P a y s - B a s

Internet: http://www.veiligheid-op-school.nl

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Consumer Safety Institute (Institut pour la sécurité des consommateurs)

O b j e c t i f

Créer les conditions nécessaires pour garantir la sécurité des bâtiments scolaireset du milieu d’apprentissage et encourager enseignants et élèves à adopter uncomportement sûr. Centrée sur l’enfant, la stratégie adoptée combine cinq élé-ments: inspections, règlement des établissements, plans d’évacuation, enregis-trement des accidents et compte rendu d’une politique de sécurité.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Fournit une approche globale et structurée de la sécurité physique à l’école.

• Place l’enfant au premier plan des préoccupations.

• Tient compte des pratiques scolaires courantes, de sorte que la stratégie estpragmatique et facile à mettre en œuvre.

• Facilite les échanges sur les questions de sécurité avec les différents parte-naires dans les écoles et leur environnement immédiat.

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T r a v a u x p r a t i q u e s s û r s , P a y s - B a s

Internet: http://www.aps.nl/natuurentechniek/arbo.html

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Centre national pour l’amélioration de l’école, APS

O b j e c t i f

Apprendre aux élèves à élaborer des règles pour des travaux pratiques sûrs.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Les élèves apprennent, grâce à divers outils (posters, fiches de travail, ana-lyse des étiquettes de produits), à reconnaître les situations à risque et à leséviter.

• Les élèves apprennent à élaborer un plan de sécurité assurant autant quepossible l’adoption d’un comportement sans risque.

• Des guides sont fournis aux enseignants.

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U n e l i g n e d ’ a p p r e n t i s s a g e e n m a t i è r e d e h a r c è l e m e n t ,B e l g i q u e

Internet: http://www.sip.be/stamand/pesten.htm

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Sint-Amandusschool, Meulebeke

O b j e c t i f

Traduire la question complexe du harcèlement à l’école primaire grâce à diversmilieux d’apprentissage dans différentes classes et avec différents sujets.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Apprendre aux élèves à améliorer l’assertivité des victimes et les sensibiliseraux conséquences du harcèlement en mettant en œuvre et en intégrant descompétences et techniques sociales.

• L’enseignant raconte une histoire à l’aide d’une vidéo ou d’un livre qu’il uti-lise pour inciter les élèves à traiter les informations reçues de manière créative(en réalisant par exemple des masques, des posters, des tags, un journal del’école).

U n e i d é e d ’ a c t i o n , B e l g i q u e

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Ministère de la culture et des affaires sociales de la Communauté française,Croix-Rouge de Belgique et Éduca Santé

O b j e c t i f

Diffuser des études de cas et des exemples de bonnes pratiques en matière desanté et de prévention des accidents dans les écoles primaires et secondaires.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Les écoles reçoivent des informations sur trente projets différents couvrantune grande variété de sujets (par exemple: «maison du danger», évacuationde la salle de classe) qui encouragent les enfants à acquérir un comportementsain et sûr en mettant en œuvre ces informations de manière créative (parexemple par le dessin, en réalisant une vidéo ou des interviews).

• Les informations relatives à chaque projet sont très détaillées: conséquenceslogistiques et financières, calendrier et réalisations spécifiques.

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Intégrer la sécurité et la santé dans les programmes scolaires, en particulier ceuxde l’enseignement professionnel, constitue une mission d’envergure. Cepen-dant, les moyens mis en œuvre pour y parvenir ont évolué au cours des vingtdernières années. L’approche par le programme scolaire repose aujourd’huiprincipalement sur deux concepts:

1) intégrer la SST à différents sujets de façon transversale dans le cadre d’uneformation tout au long de la vie (17). La SST n’est plus un thème réservé auxmatières scientifiques: elle fait désormais partie d’autres matières commel’apprentissage des langues ou la littérature, par exemple;

2) faire en sorte que les élèves et les enseignants développent des compé-tences essentielles en matière de SST. On est passé d’un «système à sensunique» à un apprentissage par l’expérience fondé sur le dialogueentre les élèves, les enseignants et les professionnels de la SST.

Les quatre études de cas présentées ci-après sont destinées à fournir aux pro-fesseurs des repères conceptuels et méthodologiques qui leur permettent d’in-troduire la SST dans les programmes d’enseignement: des exemples de bonnespratiques à l’école primaire, des méthodes de conception et de diffusion d’ou-tils didactiques, une mallette de formation pour les matières du programmed’enseignement national en vue de sensibiliser les acteurs de l’école primaireaux problèmes de sécurité rencontrés sur un chantier de construction et, enfin,un concept global visant à développer les attitudes et connaissances fondamen-tales et à permettre aux élèves de contribuer positivement à leur propre santé-sécurité et à celle des autres.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(17) Nyhan, B., «European cooperation in vocational education and training» (Coopération européenneen matière de formation et d’enseignement professionnels), discours extrait de «Proceedings of thefirst Agency contact group meeting ’Mainstreaming OSH into education and training’», (compterendu de la première réunion du groupe de contact de l’Agence «Intégrer la SST dans l’éduca-tion et la formation»), Bilbao, 26-27 mai 2003 (http://europe.osha.eu.int/good_practice/sector/osheducation/fullproceedings.stm).

3.2. L A S É C U R I T É E T L A S A N T É E N T A N T Q U E S U J E T S T R A N S V E R S A U X À L ’ É C O L E : L ’ A P P R O C H E P A R L E P R O G R A M M E S C O L A I R E

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3 . 2 . 1 . À L ’ É C O L E D E L A S É C U R I T É , I T A L I E

Servizio Medicina Preventiva di Comunità, Bergame

Istituto Superiore per la Prevenzione e la Sicurezzasul Lavoro (ISPESL), Rome

I n t r o d u c t i o n

À l’école de la sécurité est un manuel pour enseignant élaboré en collaborationavec les services de santé publique et les services de l’enseignement (Serviceprovincial de l’éducation et enseignants de différents échelons et niveaux) envue d’introduire la sécurité et la prévention dans le contenu des cours. Il four-nit aux enseignants des repères conceptuels et méthodologiques, des informa-tions de référence, différents exemples et des suggestions pour tester et appli-quer le concept.

C o n t e x t e

En 2000, l’Azienda Sanitaria Locale (ASL — Service de santé de Bergame) amené des études approfondies sur de nouvelles méthodes visant à améliorerl’éducation en matière de santé; ces études ont permis de souligner la néces-sité d’intégrer la santé aux processus éducatifs et aux programmes scolaires habituels, et ce non pas de façon isolée mais plutôt sous forme d’une série de thèmes différents examinés en permanence et intégrés à différentes ma-tières au fil du temps. L’exemple le plus représentatif en la matière est celui del’État du Michigan (États-Unis), qui a développé le «Michigan comprehensiveschool model» (modèle du Michigan pour une approche globale de l’éducation).

En 2001, l’ASL de Bergame et un groupe d’enseignants coordonnés par le Ser-vice provincial de l’éducation ont préparé un projet de manuel pour enseignantvisant à introduire les thèmes relatifs à la sécurité à la maison, à l’école, dans les

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Caractéristiques du projet

• Fournir aux enseignants des repères et des informations qui leur permet-tent d’introduire la sécurité et la prévention dans le contenu des cours.

• Associer plus étroitement les enseignants au développement des aspectséducatifs, à l’adoption d’une approche par le programme et à l’actuali-sation du manuel scolaire.

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transports, aux risques majeurs ou à d’autres situations ou contextes dans lesprogrammes scolaires de l’enseignement primaire et secondaire.

En 2002, l’ISPESL (Institut national italien pour la prévention et la sécurité au tra-vail) et l’ASL ont signé un accord d’étude de deux ans portant sur un «projet pi-lote pour le développement d’une culture de la santé et de la sécurité dans lesécoles d’une zone délimitée».

Il est spécialement prévu de créer un cours de formation à l’attention des en-seignants afin qu’ils puissent promouvoir des actions efficaces en matière desanté et de sécurité et contribuer à intégrer les questions de SST dans les programmes scolaires.

O b j e c t i f s

Les objectifs du projet sont les suivants:

i) intégrer la santé et la sécurité dans l’éducation et en faire l’expression decompétences en matière de protection par le biais d’un programme fondésur l’expérience individuelle et collective;

ii) préparer un modèle de cours d’enseignement pour les élèves du primaire etdu collège comportant des propositions et des outils d’étude sur la sécuritéet qui soit applicable dans toutes les écoles italiennes;

iii) offrir un modèle de processus de formation pour les enseignants en vue del’application correcte de l’enseignement susmentionné;

iv) définir et appliquer des critères et méthodes d’évaluation efficaces concer-nant les deux processus susmentionnés;

v) collecter une importante documentation sur les méthodologies et les appli-cations et la mettre à la disposition de toutes les écoles souhaitant appliquerla méthode.

C h a m p d ’ a c t i o n

L’éducation en matière de sécurité et de santé doit être considérée comme unprocessus impliquant l’acquisition de certaines compétences. Il s’agit par consé-quent d’un processus intégré au projet éducatif et applicable à toutes les ma-tières (mathématiques, sciences, histoire, géographie, littérature, etc.). Il peutêtre considéré comme un processus en spirale: d’année en année, la SST estabordée et étudiée de manière plus approfondie et adaptée pour correspondreaux niveaux intellectuel et émotionnel de l’élève.

Ce projet s’adresse aux jardins d’enfants, aux écoles primaires et aux collèges.Les thèmes abordés englobent la sécurité à l’école, à la maison, dans la rue, etc.

Le manuel comprend l’acquisition de compétences concernant:

i) le savoir: informations nécessaires à la compréhension et informations surl’âge du groupe d’utilisateurs;

ii) le savoir-faire: acquisition de compétences clés par l’expérience pratique;

iii) le savoir-être: acquisition d’une attitude personnelle positive.

Ce projet est caractérisé par la participation active d’un groupe de professeursà la formulation des aspects éducatifs et à l’intégration de la méthode au pro-gramme scolaire. Le groupe procédera également à la révision du manuel.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

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Le manuel a été imprimé puis présenté aux écoles de la province de Bergameen juin 2002. Certaines écoles ont choisi volontairement de participer au pro-jet. Le manuel est devenu l’une des options de formation pour la promotion dela santé dans la communauté scolaire relevant de l’ASL de Bergame.

Le développement du projet se fera selon quatre axes:

A . P r é p a r a t i o n d e m o d è l e s d e c o u r s p o u r l e s é l è v e s

Le manuel propose aux enseignants travaillant dans les différentes écoles, desprincipes, critères et suggestions leur permettant d’intégrer les questions desanté dans les différentes matières scolaires suivant un modèle de programmescolaire. Le tableau 1 représenté ci-dessous détaille quelques exemples. Durantle projet, les exemples concrets seront multipliés afin d’aider les enseignants quisouhaitent adopter la méthode. Cette dernière comprend une grille d’évalua-tion de l’efficacité.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Tableau 1 — Exemples de cours pour les élèves (école primaire)

Matière Objectifs du programme Objectifs de sécurité Exemplesscolaire (exemples) domestique

Italien Identifier le principal Comprendre le thème et les L’élève:élément de tout message informations principales des • définit le mot «médicament» etentendu ou lu. modes d’emploi ou des textes explique les règles permettant

réglementaires. d’utiliser convenablement et demanière saine les médicaments (autorisés);

• définit ce qu’est une «urgence»et montre les compétencesrequises pour demander de l’aide en appelant le 118 et en donnant les informationsexactes sans paniquer.

Mathématiques L’élève: L’élève: L’élève:• résout les problèmes • reconnaît les situations • connaît sa maison et en utilise

avec des outils concrets; critiques; les différents espaces selon leur• classe les données • collecte des données en fonction;

selon qu’elles sont utilisant des questionnaires; • collecte et analyse des donnéesprobables, certaines, • reconnaît et résout des sur les accidents domestiques;incertaines; problèmes dans le contexte • propose des solutions et des

• collecte des d’expériences pratiques. suggestions en vue d’améliorerdonnées les interventions.individuelles et sur le groupe.

Sciences L’élève: L’élève: L’élève:• maîtrise les • explore l’environnement • énumère et met en pratique les

techniques de domestique; attitudes permettant de prévenirrecherche • relie les causes et les effets; les lésions auditives et les(observation, • collecte et sélectionne troubles visuels (utilisationexamen, essai); les informations; d’ordinateurs, téléviseurs, etc.);

• agit après réflexion. • utilise l’ordinateur pour • connaît et met en pratiquetravailler sur les données; certaines mesures de

• confirme les faits, comprend secourisme;les relations. • connaît, respecte et utilise

convenablement le mobilier, les équipements techniques et les appareils électriques à la maison.

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B . D é v e l o p p e m e n t d ’ u n m o d è l e d e p r o c e s s u s d e f o r m a t i o n p o u r l e s

e n s e i g n a n t s s o u h a i t a n t a p p l i q u e r l a m é t h o d e

Le travail commence par une analyse des besoins en formation en matière de développement d’un enseignement sur la sécurité destiné aux jeunes. Legroupe prenant part aux actions de formation est constitué de quinze ensei-gnants d’une école primaire où la méthode étudiée sera appliquée.

La technique de groupe nominal (18) et ultérieurement la technique Delphi (19)ont permis d’identifier les objectifs énumérés par les enseignants pour la forma-tion (tableau 2).

Le cours se déroule en trois sessions de quatre heures chacune portant sur lesthèmes suivants:

• Contenu technique

Objectifs de formation: les enseignants sont informés des principaux facteursde risque dans différents contextes (rue, maison, école, quartier), des donnéesépidémiologiques et de la législation de référence.

• Aspects éducatifs, théorie

Objectifs de formation: les enseignants apprennent ce qu’est l’éducation à lasanté ainsi que les modèles théoriques en vue de changer les comportements,les attitudes et la représentation sociales, le rôle des émotions.

• Aspects pratiques

Outils de travail, objectifs de formation: les enseignants sont en mesure de réa-liser des fiches d’activités en vue d’atteindre les objectifs en matière de santédans différents milieux et pour différentes classes d’âge. Ces fiches seront tes-tées avec quelques élèves durant l’année scolaire; leur efficacité et leur applica-bilité dans les programmes scolaires seront évaluées.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(18) La technique de groupe nominal est une technique d’évaluation des besoins de formation qui per-met à un groupe de personnes (enseignants) de s’accorder sur des thèmes jugés prioritaires dans lecadre d’une formation sur la SST qui leur est destinée.

(19) La technique Delphi est utilisée dans la deuxième phase du projet en vue de mieux cibler les objec-tifs de la formation. L’utilisation de questionnaires envoyés à chaque enseignant par courrier élec-tronique permet d’obtenir un consensus plus grand que celui existant au début du projet sans for-cer la recherche d’assentiment par un conditionnement psychologique individuel.

Contenu Objectifs de formation

Contenu technique: données épidémiologiques, types de Les enseignants sont informés des principaux facteurs de risques, législation de référence. risque dans différents contextes, et des données

épidémiologiques actualisées leur sont fournies.

Aspects éducatifs: modèles théoriques en vue de faciliter Les enseignants sont en mesure d’appliquer le contenu de la un changement de comportement, d’attitudes sociales formation en vue de promouvoir une culture de la sécurité et de conscience, rôle des émotions. auprès des élèves.

Aspects pratiques: outils de travail pour réaliser des fiches Les enseignants sont en mesure de réaliser des fichesd’activités. d’activités pour différentes classes d’âge et différents

objectifs en matière de sécurité.

Tableau 2 — Développement d’un modèle de processus de formation pour les enseignants souhaitantappliquer la méthode

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C . D é f i n i t i o n d e s c r i t è r e s d ’ é v a l u a t i o n

Le projet sera doté d’un système d’évaluation principalement axé sur l’évalua-tion du processus et sur l’évaluation des résultats (tableau 3).

■54

I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Cours (pour les élèves) Processus de formation (pour les enseignants)

Évaluation du • Comment les enseignants élaborent-ils • Évaluer le développement du processusprocessus et/ou mettent-ils à jour le manuel? de formation impliquant les enseignants.

• Comment évaluer les processus • Comment évaluer les cours de formationéducatifs impliquant les élèves qui suivants impliquant les enseignants quiutilisent le manuel? souhaitent utiliser le manuel?

Évaluation des • Évaluer les compétences cognitives et • Évaluer les compétences acquises par les résultats professionnelles des élèves utilisant le enseignants grâce aux cours de formation.

manuel.

Tableau 3 — Définition des critères d’évaluation

D . C r é a t i o n d e r e s s o u r c e s d o c u m e n t a i r e s f a c i l e s à u t i l i s e r

p o u r l e s é c o l e s s o u h a i t a n t u t i l i s e r l e m a n u e l

Il devrait être possible d’avoir accès à ces ressources via l’internet.

Ces ressources devront comprendre au minimum les catégories suivantes:

i) collecte de données épidémiologiques sur les accidents (dans la rue, à la maison, à l’école et dans le quartier) impliquant des enfants dans la pro-vince de Bergame, en Italie et en Europe;

ii) directives nationales, européennes et internationales sur la promotion de lasanté auprès des enfants;

iii) législation sur la sécurité ayant trait aux enfants;

iv) lignes directrices (nationales et internationales) sur la prévention des acci-dents;

v) documentation sur les méthodes d’éducation à la santé;

vi) étude critique de la littérature nationale et internationale traitant d’actionssur les programmes scolaires couvrant la sécurité et la prévention dont l’ef-ficacité a été prouvée;

vii) au moins sept kits de projets d’éducation à la santé sur le thème de la sé-curité destinés aux élèves du primaire et du collège;

viii) tous les modèles applicables dans les différentes matières scolaires et desaides pédagogiques préparées par les enseignants participant au projet.

R é s u l t a t s

Les résultats seront compilés et présentés dans la seconde phase du projet, quia démarré en mars 2003 et se poursuit actuellement.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

Ce projet a été développé conjointement par les secteurs de l’éducation et dela santé. À certains égards, la contribution du monde de l’éducation prédomine

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(développement et mise en œuvre des méthodes d’enseignement). À d’autres, le secteur de la santé joue un rôle prépondérant (suggestion des ques-tions prioritaires, collecte et traitement des informations, développement etcontrôle du système d’évaluation). Il est souvent difficile, voire stérile, d’évaluerla contribution des différentes parties prenantes. Ces deux secteurs ont despoints de vue difficiles à concilier. Leurs modes opératoires (concernant la for-mation des enseignants, par exemple) semblent parfois diverger. Néanmoins, leniveau atteint leur a finalement permis d’accroître leurs connaissances respec-tives.

Tant que l’intégration des matières ayant trait à la santé dans les programmesscolaires ne sera pas ratifiée par des normes nationales, les expériences de cetype serviront uniquement à proposer des critères et des outils didactiques quiseront seulement appliqués dans les écoles où la sensibilité des enseignants etdes familles, le contexte social et la tradition pédagogique le permettent.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

La possibilité offerte aux enseignants et aux professionnels de santé de collabo-rer et de «comparer leurs acquis» a déjà constitué pour les participants une ex-périence précieuse qui a largement compensé les problèmes susmentionnés.

C o n t a c t

Raffaele Paganoni, Giuliana Rocca, Enea BoveServizio Medicina Preventiva di ComunitàVia Borgo Palazzo 130I-24125 BergameTél. (39) 354 53 13 09Fax (39) 354 53 13 54E-mail: [email protected]

Emanuela Giuli, Giuliana RoseoISPESLVia Alessandria 220I-00198 RomeTél. (39) 06 44 25 10 17Fax (39) 06 44 25 09 72E-mail: [email protected]

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3 . 2 . 2 . E X E M P L E S D E B O N N E SP R A T I Q U E S P O U R P R O M O U V O I RL A S A N T É E T L A S É C U R I T É À L ’ É C O L E P R I M A I R E , I T A L I E

Istituto Superiore per la Prevenzione e la Sicurezzasul Lavoro (ISPESL), Rome

Rete civica di Milano (RCM)

I n t r o d u c t i o n

Deux outils didactiques (le CD-ROM Chez Luca et le court métrage Des lunettespour y voir plus clair) ont été créés pour les élèves de 6 à 10 ans; ces outils uti-lisent des démarches didactiques adaptées à cette tranche d’âge. Ils ont été dif-fusés au niveau national pour inciter les enfants à se familiariser avec les ques-tions de sécurité et pour promouvoir une culture de prévention. L’utilisationd’outils multimédia interactifs s’est révélée décisive pour l’implication globale etactive des élèves.

De plus, le CD-ROM a été intégré à un projet coopératif destiné à expérimenterdes formes d’enseignement innovantes et un apprentissage interactif destinésaux élèves de 5 à 16 ans. Ce projet parallèle, intitulé «La chasse au trésor», offrede nombreuses possibilités d’étude de thèmes en relation avec les principalesmatières scolaires.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Caractéristiques du projet

• Promouvoir une culture de prévention en créant des outils didactiques,traitant à la fois de la vie quotidienne et de la vie professionnelle, desti-nés aux élèves des écoles primaires.

• Développer et diffuser des outils de formation au niveau national.

• Encourager la participation des enseignants et des élèves.

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C o n t e x t e

Ce projet a été conçu en partant de l’hypothèse que les écoles, et les écoles primaires en particulier, pouvaient jouer un rôle essentiel dans la transmissiondes valeurs fondamentales de sécurité et de santé aux nouvelles générations.Le jeune âge des élèves permet de les sensibiliser plus facilement.

O b j e c t i f s

i) Amener les élèves concernés à acquérir les connaissances nécessaires à la mise en œuvre de mesures de prévention efficaces dans leur vie quoti-dienne par le biais d’outils spécifiques.

ii) Tester des méthodes d’enseignement et d’apprentissage nouvelles et inter-actives en vue de promouvoir une culture de prévention dans les écoles pri-maires.

iii) Impliquer les enseignants, les parents et les élèves dans la promotion de lasanté et de la sécurité.

C h a m p d ’ a c t i o n

Ce projet a un double objectif: d’une part, la création d’outils didactiques des-tinés aux élèves du primaire (6-10 ans) et mettant en œuvre des méthodes d’en-seignement adaptées à cette tranche d’âge, d’autre part, la diffusion de ces ou-tils au niveau national afin de promouvoir une culture de prévention.

Les objectifs de formation sont les suivants:

i) créer des outils pour inciter les enfants à se familiariser avec les différentsconcepts de prévention;

ii) développer des méthodes (actives) d’enseignement/d’apprentissage quicaptent l’attention des élèves et les aident à se socialiser;

iii) stimuler l’implication des enfants et des enseignants;

iv) évaluer, par différents moyens d’expression (dessins, posters, questionnaire,journaux), ce que les enfants ont appris ainsi que leur niveau d’implication.

Le principal objectif du projet est: «Apprendre la sécurité dès le plus jeune âge!»

D e s c r i p t i o n d e s o u t i l s

Le premier outil, créé par l’ISPESL en coopération avec le Centro Sperimentaleper l’Educazione Sanitaria Interuniversitario (CSESI) de l’université de Pérouse,est le CD-ROM interactif Chez Luca, qui permet de sensibiliser les enfants auxdangers de certaines situations ou activités à la maison et aux risques qui en dé-coulent, par le biais de dessins et d’animations attrayants. Dans ce jeu, l’enfantélimine toutes les situations dangereuses et apprend à adopter un comporte-ment sûr dans divers environnements domestiques tels que la chambre, la sallede bain, la cuisine, le garage ou le salon. Le CD-ROM contient des outils didac-tiques destinés aux éducateurs (parents et enseignants) ainsi qu’aux enfantsplus âgés. Il comporte également des fiches d’information sur les premiers se-cours et les mesures à prendre en cas d’accident ainsi qu’un glossaire des prin-cipaux termes de la SST.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

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Le second outil, créé par l’ISPESL en coopération avec l’Institut de recherchepour la sécurité dans le milieu domestique (IRSAD), est un court métrage inti-tulé Des lunettes pour y voir plus clair. Dans ce film, un grand-père, incarnantl’expérience et la sécurité, pose des questions sur la santé et la sécurité à ses petits-enfants et attend leurs réponses. Les questions et les réponses apparais-sent en sous-titre et peuvent être lues à haute voix par les enfants comme dansun karaoké. Les lunettes auxquelles le titre de la vidéo fait allusion sont une mé-taphore. Elles permettent aux enfants d’y voir plus clair et donc d’éviter les ac-cidents domestiques. La vidéo présente des scènes familiales typiques et expliquecomment les accidents domestiques se produisent. Les accidents sont repro-duits dans six environnements différents, et la vidéo permet de parler avec les en-fants des risques et des mesures préventives.

R é s u l t a t s

Les deux outils ont été diffusés dans des écoles primaires de la région de Mo-lise en collaboration avec le service local de l’éducation et avec la participa-tion d’experts en SST de l’ISPESL et l’association «Ambiente, Sicurezza e Qualità»de la confédération nationale des métiers. Ils ont également été testés dans lesécoles du trente-septième district scolaire de Rome.

L’ISPESL a largement diffusé ces outils dans le cadre de réunions et de sémi-naires spécifiques et les a transmis à de nombreuses écoles qui les demandaient.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

i) Les enseignants ont une connaissance superficielle des concepts de SST(c’est pourquoi l’ISPESL avait prévu des réunions avec des experts de la SST).

ii) Les parents ont également une connaissance superficielle des concepts deSST.

iii) Les écoles ont souvent des difficultés financières.

iv) On déplore une pénurie structurelle des établissements scolaires.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

L’utilisation d’outils multimédia interactifs s’est révélée décisive pour l’implica-tion active de l’ensemble des élèves.

L’action sur les aspects pratiques a permis de mettre en œuvre une stratégie deformation susceptible d’inciter les élèves à résoudre les problèmes rencontrésdans l’environnement quotidien. Les élèves ont également appris à travailler engroupe, ce qui leur a permis d’améliorer leurs facultés relationnelles et cogni-tives et d’atteindre les objectifs fixés.

De plus, la stratégie adoptée comprenait des réunions entre enseignants et ex-perts en SST afin d’analyser les deux outils, d’en discuter, d’illustrer les mé-thodes didactiques les plus appropriées et d’élaborer un système d’évaluationpour vérifier si les messages transmis ont bien été compris et assimilés. Pendantles séances de travail en groupe et les exercices, les enfants ont réalisé des des-sins, des posters et fait des comptes rendus qui montrent une sensibilisation ac-crue aux risques dans leur environnement domestique.

De nombreuses écoles italiennes ont demandé ces outils didactiques. C’est pourquoi l’ISPESL a décidé d’élaborer des lignes directrices spécifiques àl’usage des enseignants afin d’en optimiser l’utilisation.

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T r a n s p o s a b i l i t é

Le CD-ROM Chez Luca a été intégré à un projet coopératif pour l’enseignementà distance dans les réseaux scolaires.

Ce projet, appelé «La chasse au trésor» (20), est promu par la Rete Civica di Mi-lano (RCM — réseau civique de Milan), le département scolaire régional deLombardie et le comité des enseignants en informatique, avec le soutien du mi-nistère de l’éducation.

Le projet est destiné à expérimenter des formes d’enseignement innovantes etun apprentissage interactif en proposant aux participants (des élèves âgés de 5 à 16 ans) de nombreuses possibilités d’étude de thèmes en relation avec les principales matières scolaires: éducation interculturelle, éducation en santé-sécurité, éducation à l’environnement, technologies et communications, etc.

En 2000-2001, 5 000 élèves et enseignants de 350 écoles d’Allemagne, de Belgique, du Costa Rica, d’Égypte, de France, d’Italie, du Luxembourg, duRoyaume-Uni, de Suisse et d’Uruguay ont participé au projet dans 490 groupes(avec 300 familles participant depuis leur foyer).

L’édition 2001-2002 a attiré 6 000 utilisateurs d’Allemagne, d’Argentine, deFrance et d’Italie. Il existe déjà 150 journaux de bord en ligne comprenant desliens hypertextes, des dessins, des animations

et des illustrations qui témoignent de la créativité et de l’intérêt des enfants, desenseignants et des parents pour les questions de santé et de sécurité.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(20) Le projet s’appelle «La chasse au trésor» car le jeu consiste à former des équipes de pirates qui par-tent à la course au «trésor de la connaissance» dans l’espace. Il est conçu de façon à ce que chaquegroupe participant, enregistré en ligne en fonction de sa tranche d’âge, puisse participer au jeu etaborder les différentes étapes en utilisant des coffres au trésor de différentes couleurs en fonctiondu niveau de difficulté (mauve: cours préparatoire et cours élémentaires, bleu: cours moyens et sixième,par exemple). Le troisième niveau de «La chasse au trésor», qui bénéficie du soutien du dépar-tement de documentation, d’information et de formation de l’ISPESL, propose des guides, des pro-duits didactiques, des devinettes et des jeux portant sur l’éducation à la SST. Cet outil peut être té-léchargé à l’adresse suivante: http://fc.retecivica.milano.it/rcmweb/tesoro/suk/didacta.htm#didacta

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C o n t a c t

Emanuela Giuli, Giuliana Roseo, Gabriella TotiISPESLVia Alessandria 220I-00198 RomeTél. (39) 06 44 25 10 17Fax (39) 06 44 25 09 72E-mail: [email protected]: http://fc.retecivica.milano.it/rcmweb/tesoro/english/

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3 . 2 . 3 . S P L A A T , A N G L E T E R R E

Programme d’intérêt local de «Laing Homes», Milton Keynes

I n t r o d u c t i o n

L’initiative «SPLAAT» — Safe Play at All Times (Jouer en toute sécurité à toutmoment) fait partie du programme d’intérêt local de l’entreprise de construc-tion Laing Homes, qui propose des ressources, des idées et projets d’apprentis-sage aux instituteurs en utilisant un chantier de construction situé à proximitépour stimuler les enfants. Elle permet de faire passer des messages essentiels enmatière de sécurité des enfants et de durabilité et de comprendre les enjeux dela construction afin d’élargir des matières du programme scolaire telles que lalecture et l’écriture, les technologies de l’information et de la communicationou le design et la technologie.

C o n t e x t e

Les entreprises de construction du Royaume-Uni ont manifesté une préoccupa-tion croissante en ce qui concerne les risques en matière de sécurité pour lespersonnes habitant à proximité de chantiers de construction. Ainsi, entre 1990et 2000, 818 enfants ont été victimes d’accidents dont 16 cas mortels. Par lebiais d’initiatives collectives, les entreprises de construction peuvent espérer re-dorer leur blason et obtenir le soutien des collectivités locales.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Caractéristiques du projet

• Sensibiliser les élèves de l’école primaire aux questions de sécurité liéesà un chantier de construction local.

• Créer des ressources d’enseignement pour les élèves afin de développerleurs compétences et aptitudes individuelles en matière de gestion et demaîtrise des risques.

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L’éducation à la sécurité relève également de la responsabilité des écoles selonle programme scolaire national anglais (21). Les initiatives scolaires en matière desécurité peuvent prendre des formes diverses mais elles sont particulièrementadaptées lorsqu’elles traitent de questions quotidiennes. À cet égard, enseigneraux enfants les risques liés à un chantier de construction situé dans leur envi-ronnement immédiat est susceptible d’avoir un impact positif.

L’initiative «SPLAAT» a démarré en 2000 et a été développée par le coordonna-teur du programme d’intérêt local de Laing Homes (un enseignant qualifié). Plu-sieurs organismes partenaires ont été impliqués dans son développement, no-tamment la Royal Society for the Prevention of Accidents (ROSPA — sociétéroyale pour la prévention des accidents) et le Construction Industry TrainingBoard (CITB — conseil de formation du secteur de la construction). Cinq voletséducatifs ont été développés à partir de la pratique pédagogique scolaire. Lesécoles peuvent sélectionner ceux de leur choix et leur niveau d’implication dansl’initiative «SPLAAT». Cette initiative est actuellement étendue pour être appli-quée dans les établissements du secondaire (élèves de 11 à 16 ans).

O b j e c t i f s

i) Sensibiliser des élèves de 7 à 11 ans aux questions de sécurité liées à unchantier de construction situé à proximité.

ii) Développer des ressources didactiques qui aideront les élèves à développerdes connaissances, des compétences et des aptitudes personnelles en ma-tière de gestion et de maîtrise des risques.

iii) Lors de visites dans les écoles, expliquer aux enfants les risques auxquels ilssont exposés s’ils jouent sur des chantiers de construction.

iv) Développer des modules d’enseignement intégrant la SST pour des ma-tières du programme scolaire national telles que la lecture et l’écriture, lestechnologies de l’information et de la communication, l’éducation person-nelle, sociale et sanitaire.

v) Intégrer dans les modules d’enseignement développés les objectifs définisdans les programmes scolaires nationaux.

vi) Développer un site internet pour les écoles primaires proposant des infor-mations et des ressources interactives portant sur l’éducation à la sécuritésur les chantiers de construction.

vii) Développer les relations entre l’entreprise Laing Homes et la collectivité.

C h a m p d ’ a c t i o n

Les écoles concernées par cette initiative sont des écoles primaires situées dansun rayon d’un kilomètre autour des chantiers de construction de Laing Homes.Lorsqu’un nouveau chantier de construction de Laing Homes est prévu, toutesles écoles primaires situées dans un rayon d’un kilomètre sont invitées par cour-rier à participer à l’initiative.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(21) Ainsi, le programme scolaire national comprend des lignes directrices portant sur l’enseignementdes risques, de la santé et de la sécurité spécifiant que les élèves doivent apprendre à gérer leur en-vironnement pour garantir leur santé et leur sécurité et celle d’autrui et à expliquer les mesures qu’ilsprennent pour maîtriser ces risques [Qualifications and Curriculum Authority (QCA — service desqualifications et programmes scolaires), Design and technology, Her Majesty’s Stationery Office(HMSO), Londres, 2000, p. 16]. Pour de plus amples informations concernant le QCA, consulter:http://www.qca.org.uk/

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L’initiative a pour objet de sensibiliser les enfants aux risques auxquels ils sontexposés sur les chantiers de construction et de leur apporter les connaissancesnécessaires pour les maîtriser.

L’initiative «SPLAAT» comprend cinq volets:

i) des exposés sur la sécurité conçus pour des élèves de différents niveaux (gé-néralement âgés de 5 à 11 ans);

ii) un programme de ressources éducatives pour l’enseignement (à des en-fants de 7 à 11 ans) de la sécurité sur les chantiers de construction etd’autres objectifs d’apprentissage essentiels;

iii) un site internet interactif sur l’éducation à la sécurité;

iv) des ateliers de construction;

v) des visites accompagnées, pour les écoles, sur les chantiers de constructionde l’entreprise Laing Homes.

Tous ces éléments sont fournis gratuitement aux écoles, le niveau de participa-tion étant laissé à l’appréciation des écoles participantes.

E x p o s é s s u r l a s é c u r i t é

Les exposés sur la sécurité s’inscrivent dans le cadre d’exposés pour l’ensemblede l’école ou bien sont conçus spécifiquement pour des classes particulières. Ilscomprennent des présentations multimédia, l’identification des risques com-munément encourus sur les chantiers de construction, et les élèves peuvent es-sayer les équipements de protection portés par les travailleurs sur les chantiers.

Le discours sur la sécurité tient compte des possibilités d’apprentissage des dif-férentes catégories d’âge. Des efforts particuliers sont faits pour s’assurer queles élèves ne sont pas effrayés par le contenu des exposés et qu’ils peuvent par-ticiper à un débat sur le sujet.

P r o g r a m m e d e r e s s o u r c e s é d u c a t i v e s

Ce programme fournit aux enseignants un ensemble complet de produits leurpermettant de traiter de la sécurité dans le cadre des programmes d’enseigne-ment de la lecture et de l’écriture, des technologies de l’information et de lacommunication et de l’éducation personnelle, sociale et sanitaire. Il comprendles outils nécessaires et des schémas de cours pour six programmes d’enseigne-ment. Chaque programme est conçu pour couvrir les principaux objectifs d’ap-prentissage du programme scolaire national ainsi que les sujets éducatifs appro-priés en matière de sécurité. Les schémas de cours sont organisés de façon àpouvoir être adaptés par les enseignants en fonction des besoins de leursélèves.

Cette ressource est accessible sans restriction pour tous les utilisateurs par le siteinternet de Laing Homes (22).

S i t e i n t e r n e t i n t e r a c t i f

Le site internet de l’initiative «SPLAAT» fournit aux enseignants d’autres res-sources sur les chantiers de construction et la sécurité des enfants. Il proposeégalement des activités pour les enfants, parmi lesquelles des concours et un

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(22) Les ressources sont disponibles à l’adresse suivante: www.building4education.co.uk

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scénario interactif leur demandant de jouer le rôle d’inspecteurs de la sécuritéet d’identifier les risques sur un chantier de construction virtuel.

A t e l i e r s d e c o n s t r u c t i o n

Il s’agit de cinq ateliers de construction thématiques destinés à différentes catégories d’âge et utilisant les outils développés par le CITB.

Durant l’atelier, les élèves travaillent en commun pour créer de grandes struc-tures sur pied (un pont ou une voûte, par exemple). L’atelier est conçu pour pro-mouvoir le travail en équipe et l’aptitude à résoudre les problèmes tout en sus-citant un intérêt pour la construction de bâtiments, les matériaux et lesstructures ainsi que les questions de sécurité.

V i s i t e d ’ u n c h a n t i e r d e c o n s t r u c t i o n

Des visites de chantier sans danger sont proposées à de petits groupes d’en-fants. Elles peuvent être adaptées pour porter sur les matières du programmescolaire telles que les matériaux de construction (sciences) ou la région (géogra-phie), par exemple.

Les coûts de fonctionnement de ce projet sont de 140 000 euros par an, uni-quement imputés au budget des relations publiques de Laing Homes. Ce mon-tant comprend toutes les ressources matérielles ainsi que le salaire d’un coor-donnateur du programme d’intérêt local embauché à plein temps.

R é s u l t a t s

Il n’y a pas eu de groupe témoin ou de méthode d’évaluation formelle appli-quée à l’initiative «SPLAAT». À cet égard, le projet a porté sur le processus demise en œuvre des aspects du programme scolaire portant sur l’enseignementde la sécurité plutôt que sur l’évaluation des résultats (une plus grande sensibi-lisation des élèves aux risques, par exemple).

La moitié des écoles des régions concernées a accepté l’invitation de participerà l’initiative à un niveau ou à un autre. Les exposés sur la sécurité représententla principale motivation et le premier niveau de participation. Quelque 65 % desécoles participantes ont organisé des ateliers de construction et 5 % des visitesde chantier. Le site internet de l’initiative «SPLAAT» peut être consulté partoutes les personnes intéressées (le niveau de consultation augmente avec ac-tuellement 3 000 connexions par mois).

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Ces dernières années, les écoles ont été incitées à appliquer une approche édu-cative globale. On leur demande d’impliquer le personnel enseignant, lesélèves, les parents et d’autres membres de la communauté (les entreprises, parexemple) dans les actions d’enseignement. La participation à l’initiative de LaingHomes contribue à atteindre cet objectif.

Le site internet a été soumis à une évaluation formelle et a reçu l’agrément du gouvernement pour faire partie de la grille nationale d’apprentissage duRoyaume-Uni (NGFL — National Grid for Learning) (23).

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

L’un des objectifs du programme d’intérêt local de Laing Homes était de créeret d’entretenir une interaction avec les collectivités locales. Le coordonnateurdu programme n’a pas été en mesure d’entretenir à lui seul la communication.Cependant, des efforts ont été consentis pour déléguer une partie des respon-sabilités à des salariés de Laing travaillant dans chacune des localités concernéesafin d’étendre le travail de liaison avec les écoles.

Certaines écoles ont signalé qu’elles n’avaient pas été en mesure de profiterd’autant d’éléments qu’elles l’auraient souhaité. Ceci est dû au fait que les pro-grammes scolaires sont souvent très chargés, de sorte que de nouveaux thèmesdoivent être inscrits dans les plans de travail bien avant leur mise en œuvre.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

Les aspects éducatifs de l’initiative «SPLAAT» ont été développés et fournis parun enseignant expérimenté, de sorte que l’initiative repose sur la grande maî-trise d’un enseignant praticien. Plusieurs écoles participantes ont signalé que cefacteur s’était traduit par le développement de produits éducatifs de grandequalité. Autre preuve de leur pertinence, ces produits sont conformes aux ob-jectifs d’enseignement du programme scolaire national.

L’initiative «SPLAAT», qui porte sur les chantiers de construction locaux, est par-faitement adaptée aux conditions locales et dispense aux jeunes un apprentis-sage en matière de risques et de sécurité personnelle pratique et basé sur lemonde du travail réel.

Le fait qu’elle soit fournie gratuitement et ne grève pas les ressources des écolesparticipantes constitue une autre caractéristique importante. Lorsqu’il se renddans les écoles, le coordonnateur de l’initiative «SPLAAT» fournit tous les ma-tériaux nécessaires.

T r a n s p o s a b i l i t é

Au Royaume-Uni, de nombreuses entreprises ont conscience de l’importancede leur image auprès du public et cherchent à l’améliorer par des initiatives re-levant des relations publiques. Ceci est l’un des principaux facteurs de motiva-tion de Laing Homes. Si des initiatives similaires devaient être proposées pard’autres entreprises de construction privées, celles-ci devraient probablementêtre convaincues de la valeur publicitaire de leur participation à des pro-grammes d’intérêt local.

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(23) La grille d’apprentissage nationale fournit une sélection de liens vers des sites internet présentantdes contenus et des informations de grande qualité.

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Des ressources d’enseignement similaires pourraient être développées pourd’autres États membres de l’UE. Toutefois, des modifications seraient probable-ment nécessaires en fonction des exigences des programmes scolaires natio-naux et des divergences régionales concernant les risques sur les chantiers deconstruction et la réglementation en matière de sécurité.

C o n t a c t

Laing Homes’ Head OfficeSPLAAT Community Liaison CoordinatorNoble HouseCapital DriveLinford WoodMK14 6QP Milton KeynesRoyaume-UniTél. (44) 19 08 20 90 06Fax (44) 19 08 20 90 65E-mail: [email protected]: http://www.splaat.com/index.htm

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3 . 2 . 4 . P R O J E T « A R M I » : A R E T M I À L ’ É C O L E / D E N O U V E A U XJ E U N E S A U T R A V A I L , D A N E M A R K

Arbeidsmiljoradets Service Centre (ASC), Valby

I n t r o d u c t i o n

Le projet «Armi» s’adresse aux écoles primaires, aux collèges d’enseignementgénéral et aux écoles et collèges professionnels du secondaire. Il traite des com-portements et des habitudes en matière de sécurité et de santé. «Ar» et «Mi»sont deux lutins dont le nom est tiré de «ArbeidsMiljo» («milieu de travail» endanois). Une méthode de travail par projet permet d’initier les enfants aux ques-tions de santé et de sécurité, qui leur deviennent ainsi familières. Toute une pa-lette de matériaux d’enseignement a été développée pour transmettre le mes-sage de manière à plaire aux enfants.

«De nouveaux jeunes au travail» constitue le prolongement de ce projet. Comme son nom l’indique, cette partie concerne l’entrée des jeunes dans la vieactive. À partir d’exemples concrets, les élèves écoutent un bref exposé sur lafaçon de réagir face à l’inconnu et à la situation stressante que constitue un premier emploi. Dans ce cas également, les moyens (internet et vidéo) sont adaptés à la tranche d’âge des utilisateurs.

C o n t e x t e

Pour prévenir les «atteintes» à la sécurité et à la santé chez les jeunes, il faut les inciter à adopter des comportements adaptés en matière de sécurité et de

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Caractéristiques du projet

• Sensibiliser, dès l’école primaire, à la sécurité et à la santé en transmet-tant des comportements et des connaissances fondamentales.

• Apprendre aux enfants à contribuer positivement à leur santé et à leursécurité et à celles de leurs camarades.

• Impliquer différents partenaires: parents, élèves, organismes publics,syndicats et organisations patronales, ainsi que d’autres experts de laSST et de l’éducation.

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santé et à développer un sens des responsabilités à la fois dans leur cadre de vieet leur environnement de travail. L’enseignement des comportements et des connaissances fondamentales en santé-sécurité devrait être pris en chargepar le système éducatif.

C’est pourquoi le gouvernement danois a développé le programme d’action«Un milieu de travail sain» destiné à établir de bonnes règles en santé et sécu-rité d’ici à 2005. L’un de ses principaux objectifs est la question de la sécurité etde la santé des enfants et des jeunes. Le programme recommande que descomportements et des connaissances fondamentales liées à la sécurité et à la santé soient enseignés à l’école, afin de s’assurer que les élèves contribuentpositivement à leur santé et à leur sécurité et à celles de leurs camarades de classe.

L’enseignement de la santé et de la sécurité occupe une place essentielle dansla législation et dans les programmes scolaires. Ainsi, dans la loi sur l’école pri-maire, une priorité est accordée à l’enseignement de la santé et de la sécurité,qui est intégré à plusieurs matières du programme scolaire et est obligatoire àtous les niveaux scolaires. Dans les établissements secondaires, l’enseignementde la santé et de la sécurité n’est obligatoire que pour certains niveaux.

L’organisation pilote du projet était de la responsabilité de l’ArbeidsmiljoradetsService Centre (ASC — Centre de services du conseil sur le milieu de travail, Da-nemark). Plusieurs parties prenantes ont collaboré à la mise en place de ce pro-jet:

• les syndicats;

• les organisations patronales;

• l’association nationale des autorités locales du Danemark;

• le ministère danois de l’éducation;

• l’organisation de parents d’élèves «École et société»;

• l’association nationale des enseignants;

• l’association danoise des directeurs d’école;

• les associations d’élèves FLO et DEO;

• les services danois sur le milieu de travail;

• le conseil pour l’éducation et la recherche du secteur sécurité;

• des représentants de plusieurs projets sur la sécurité et la santé au travail.

Une partie du projet «Armi» est axée sur l’enseignement de la santé et de la sé-curité dans les écoles primaires (enfants de 6 à 15 ans), l’autre partie sur le dé-veloppement de comportements positifs dans l’environnement psychosocial detravail des jeunes élèves (âgés de 15 à 19 ans). Cette dernière partie, appelée«De nouveaux jeunes au travail», a été développée à la suite de la mise en placeréussie du projet initial «Ar et Mi»; elle est destinée aux élèves de l’enseigne-ment secondaire et professionnel.

O b j e c t i f s

«Ar et Mi» vise à sensibiliser dès le plus jeune âge aux questions de sécurité etde santé. Les écoles devraient prendre en charge l’enseignement des compor-tements et des connaissances fondamentales en la matière, et les élèves être en

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mesure de contribuer positivement à leur santé et à leur sécurité et à celles deleurs camarades. Ils découvrent comment, en discutant et en exprimant leursopinions, ils peuvent agir sur leur environnement.

L’objectif du projet «De nouveaux enfants à l’école» est de mieux faire com-prendre aux jeunes l’environnement psychosocial, la façon dont il peut affecterleur sécurité et leur santé, et de leur apprendre à y réagir de manière positive etadaptée. Le projet est conçu pour différents secteurs professionnels qu’illustrentplusieurs exemples: une exploitation agricole, un bar, un chantier naval, unchantier de construction, une société de transport, un salon de coiffure, un hô-pital et une société de conseil. L’ambition du projet n’était pas seulement defournir du matériel éducatif pour les élèves mais aussi de former les ensei-gnants.

C h a m p d ’ a c t i o n

1 . A r e t M i

Au cours de différentes activités, les lutins expliquent aux jeunes élèves pour-quoi un bon environnement scolaire physique et psychosocial est importantpour leur bien-être. Le programme utilise une méthode de travail par projet: Aret Mi sont présents dans l’ensemble des produits et guident les enfants dans les différents sujets. La partie «Ar et Mi» du projet applique une méthodologiedans laquelle les élèves explorent activement et délibérément leur environne-ment, pour en déduire des concepts et des idées, essayer de le comprendre,prendre des initiatives et se forger une opinion à son sujet. L’approche utiliséerepose sur la discussion et la créativité individuelle des enfants.

Ce système donne aux élèves la possibilité de présenter leur travail à leurs ca-marades de classe, aux élèves d’autres classes ou d’autres écoles, aux parents,aux conseils d’écoles, etc. La présentation peut intégrer les différentes disci-plines d’un sujet telles que des statistiques, une maquette, une pièce de théâtre,un film, etc.

Le projet «Ar et Mi» comprend de nombreux produits:

• la «maison des lutins», contenant de nombreux produits d’enseignement ensanté-sécurité; le livre Ar et Mi à l’école; des posters; un dossier des ensei-gnants;

• le journal Ar et Mi et la «formation à la santé et à la sécurité Ar et Mi»;

• un catalogue d’idées; une formation à la santé et à la sécurité pour les for-mateurs;

• page d’accueil Ar et Mi: (http://www.armi.dk).

2 . D e n o u v e a u x j e u n e s a u t r a v a i l

Le projet «Ar et Mi» a un prolongement pour les jeunes (de 15 à 19 ans) qui en-trent dans la vie active. «De nouveaux jeunes au travail» est un programme deproduits d’enseignement de l’environnement psychosocial de travail aux élèvesdu second cycle de l’enseignement secondaire général et professionnel. L’hy-pothèse sous-jacente est qu’il est important d’avoir des bases sociales solidessur le lieu de travail. La période stressante correspondant au passage de l’école/l’enseignement au monde du travail est utilisée comme outil didactique.

Les produits reposent sur huit cas dans lesquels des jeunes font l’expérience de leur premier emploi. Toutes les études de cas ont en commun d’être des

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expériences réelles que les jeunes pourraient avoir à affronter dans le cadre deleur premier emploi, le premier jour, sans avoir la possibilité de recourir à l’aidede leurs enseignants, conseillers, camarades ou amis, et auxquelles il devronts’adapter.

Le programme de matériel pédagogique comprend quatre films (vidéo/DVD),des posters, des dossiers, des articles et rapports écrits, des conseils pour les en-seignants, des programmes télévisés éducatifs et une page d’accueil très four-nie développée en étroite collaboration avec la société de radio et de télévisiondanoise. Le temps d’antenne à la télévision est un atout important du projetqu’il ne faut pas sous-estimer.

Les différents produits sont développés en étroite coopération avec les conseilsde la sécurité sectoriels traitant du métier en question. Les produits sont en ventedepuis novembre 2003.

Le projet «De nouveaux jeunes au travail» utilise différentes méthodes didac-tiques adaptées à la tranche d’âge. Il utilise l’esprit critique des élèves et rat-tache les exemples à des expériences stressantes qu’ils pourraient avoir à affron-ter dans un avenir proche.

L’enseignement en classe passe par la formation des formateurs, c’est pourquoides programmes de formation sont également proposés dans les modules d’en-seignement.

R é s u l t a t s

Le projet et les réalisations ont été évalués dans un «projet pilote». Les produitspédagogiques ont été testés dans des classes d’établissements du second cyclede l’enseignement général et professionnel et les résultats ont été positifs. «Aret Mi» a remporté un vif succès: bien que les produits soient chers, 50 % desécoles publiques les utilisent, ce qui porte à croire que le projet «De nouveauxjeunes au travail» a des chances d’être également bien accepté par les écoles.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

L’un des inconvénients du projet est que les produits sont coûteux pour lesécoles. Néanmoins, ils se révèlent très efficaces en matière de réalisation des ob-jectifs fixés.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

«Ar et Mi» est un succès pour les raisons suivantes:

• il implique différents partenaires, y compris les syndicats, les associations pro-fessionnelles, le gouvernement, les parents et les élèves, ainsi que d’autresexperts en matière de sécurité et de santé au travail;

• les exemples utilisés sont en rapport avec la vie des élèves, de sorte qu’il leurest plus facile de s’y identifier, de les comprendre et d’en tirer des enseigne-ments;

• il met en œuvre une multitude de méthodes (méthode par projet, reposantsur des livres d’histoires pour enfants, par exemple) et a permis de créer plu-sieurs produits remarquables (DVD, vidéos, site internet, posters, maison deslutins, articles, etc.).

Mais surtout, il utilise une approche didactique et des méthodes d’apprentis-sages adaptées à la catégorie d’âge.

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T r a n s p o s a b i l i t é

Le fait que les lutins aient une connotation différente dans d’autres pays (plu-tôt méchants que gentils, par exemple) pourrait poser un problème. Cepen-dant, d’autres personnages que les lutins pourraient également poser un pro-blème d’identification.

Le concept est facilement transposable dans d’autres pays. Les informations surce projet sont disponibles en danois. La brochure Ar et Mi à l’école a été tra-duite en anglais et en italien, et une vidéo de présentation du projet «De nou-veaux jeunes au travail» est sous-titrée en anglais. Cependant, «De nouveauxjeunes au travail» requiert plus qu’une simple traduction. Les images et certainsdes exemples choisis pourraient constituer une barrière pour les élèves d’autrespays en raison du manque d’identification immédiate.

C o n t a c t

Susanne UlkEducation and Training ConsultantASC (Arbeidsmiljoradets Service Centre)Ramsingvej 7DK-2500 ValbyTél. (45) 36 14 31 32Fax (45) 36 14 31 80E-mail: [email protected]: http://www.armi.dk

http://www.nyijob.dk

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«Instantanés» II

T o r c h e h u m a i n e , R o y a u m e - U n i

Internet: http://www.hse.gov.uk/education/humantorch.htm

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Health and Safety Executive (HSE — Direction santé et sécurité)

O b j e c t i f

Transformer les cours d’enseignement standard du programme scolaire natio-nal sur la sécurité et les risques en une intrigue médico-légale façon «X-Files»sur la combustion humaine spontanée afin d’enseigner aux élèves (âgés de 11à 14 ans) les réactions chimiques et la sécurité.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Les CD-ROM proposent des activités didactiques innovantes pour les élèveset les enseignants afin d’accroître l’intérêt pour les sciences dans les écoles.

• Les activités sur ordinateur sont enrichies par des expériences théâtrales dansles classes permettant aux élèves de reconstituer le crime.

• Les premières réactions des écoles pilotes ayant testé cette approche laissentà penser que les élèves trouvent le projet très motivant et que les professeursestiment qu’il a un impact sur les comportements en matière de sécurité.

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É q u i p e m e n t s d e p r o t e c t i o n i n d i v i d u e l l e , R o y a u m e - U n i

Internet: http://www.rospa.com/CMS/index.asp

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Le directeur adjoint, l’équipe d’éducation à la sécurité de la Royal Society for thePrevention of Accidents et les sapeurs-pompiers des Midlands de l’Ouest.

O b j e c t i f

Le projet technologique pour les classes de niveau 2 (enfants âgés de 7 à 11 ans)a pour objet de familiariser les élèves à l’utilisation professionnelle de vêtementsde protection et d’évaluer les questions de santé, de sécurité et de maîtrise desrisques qui s’y rapportent. Il répond à l’exigence qui veut que, en Angleterre, lesécoles tiennent compte de la santé et de la sécurité dans cinq groupes de mo-dules du programme scolaire. Le projet intègre la santé et la sécurité dans unmodule «technologie».

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Opération ponctuelle menée avec un groupe, mais le modèle (développé parle corps enseignant) pourrait être reproduit dans d’autres écoles ou servir deréférence pour des initiatives similaires.

• Le projet a fait appel à des ressources déjà disponibles dans l’école.

• Dans l’évaluation externe de l’école effectuée par l’inspection standard del’office des normes dans l’éducation (Ofsted), le projet a été cité de façon po-sitive. Le projet a également été récompensé par le Birmingham Careers andEducation Business Partnership (partenariat entre le secteur professionnel etéducatif de Birmingham) en tant qu’exemple d’un partenariat réussi entreécole et entreprise.

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L a S S T e n t a n t q u e m a t i è r e d ’ e n s e i g n e m e n tt r a n s v e r s a l , E s p a g n e

Silvia Royo, Centro Nacional de Condiciones de Trabajo, BarceloneE-mail: [email protected]: http://www.mtas.es/insht

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Instituto Nacional de Seguridad e Higiene en el Trabajo (INSHT), Madrid

O b j e c t i f

Afin d’aider les enseignants des écoles primaires (enfants de 6 à 12 ans) et desétablissements du secondaire à initier les élèves à la SST, deux guides et plu-sieurs propositions ont été élaborés. L’objectif est que les élèves apprécient laSST et développent des comportements et des habitudes destinés à préserverleur santé et leur sécurité.

C a r a c t é r i s t i q u e s

Les guides contiennent des produits spécifiques pour le travail en classe, avecdes travaux pratiques.

Le guide pour les écoles primaires comporte sept parties:

• l’enseignement des valeurs;

• le travail à l’école;

• la sécurité au travail et à l’école;

• l’hygiène au travail et à l’école;

• l’ergonomie au travail et à l’école;

• la gestion de la prévention à l’école;

• l’enseignement transversal des valeurs.

Le guide pour l’enseignement secondaire traite des questions suivantes:

• valeurs dans l’enseignement secondaire: la sécurité, une valeur éducative;

• la sécurité au travail et à l’école;

• l’hygiène au travail et à l’école;

• la santé au travail et à l’école;

• l’ergonomie et la psychosociologie au travail et à l’école;

• le cadre social de la SST: gestion de la prévention.

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E r g a p r i m a r i a t r a n s v e r s a l , E s p a g n e

Silvia Royo, Centro Nacional de Condiciones de Trabajo, BarceloneE-mail: [email protected]: http://www.mtas.es/insht

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Instituto Nacional de Seguridad e Higiene en el Trabajo, Madrid

O b j e c t i f

Erga primaria transversal est une publication en ligne destinée à aider les ensei-gnants des écoles primaires à enseigner la SST en tant que matière d’enseigne-ment transversal afin de développer les valeurs et comportements SST chez lesélèves.

C a r a c t é r i s t i q u e s

La présentation adoptée pour les contenus est très pratique; les utilisateurs peu-vent obtenir et traiter chaque texte ou image pour les utiliser dans leur travail.Chaque numéro aborde un thème particulier et comprend les parties suivantes:

• la sécurité à l’école;

• travaux pratiques:

• premier cycle (élèves âgés de 6 à 8 ans),

• deuxième cycle (élèves âgés de 8 à 10 ans),

• troisième cycle (élèves âgés de 10 à 12 ans);

• étude de cas transversale;

• avis d’expert;

• législation;

• actualités;

• informations utiles;

• publications intéressantes;

• suggestions.

Cette revue trimestrielle peut être téléchargée gratuitement sur le site internetde l’INSHT (http://www.mtas.es/insht/en/MTA/MTA_en.htm). Elle est publiée audébut de chaque trimestre scolaire. Le site internet est visité environ 8 000 foispar mois.

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Page 78: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

N o b a d i s ! L a p r e v e n c i ó d e s d e l ’ e s c o l a , E s p a g n e

Lluïsa Llop i FernandezDirecció General de Relacions LaboralsE-mail: [email protected]

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Departament de Treball, Indústria, Comerç i Turisme, Generalitat de Catalunya,Barcelone

O b j e c t i f

Le projet «No badis!» est conçu pour les écoles primaires (enfants de 6 à 12 ans). Il est absolument indispensable d’avoir une véritable culture de préven-tion dans tous les domaines de la vie pour pouvoir ensuite l’appliquer dans le mi-lieu professionnel, et donc éliminer les accidents et maladies professionnelles.L’objectif est d’intégrer la prévention de manière définitive dans toutes les acti-vités des élèves, et notamment celles susceptibles de comporter des risques pourla santé.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Les produits d’enseignement décrivent des situations dangereuses qui peu-vent se produire à la maison, à l’école ou dans la rue: chutes, utilisation d’ou-tils tranchants, mauvaise posture, etc.

• D’autres jeux initient à des concepts de base en matière de prévention telsque l’importance de l’ordre, de l’organisation et de la planification.

L a s é c u r i t é c ’ e s t… l e d é c r e t 6 2 6 m i s e n m u s i q u e ,I t a l i e

Internet: http://www.polistudio.it

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Polistudio SRLVia Combattenti Alleati d’Europa 35I-45030 Borsea (RO)

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O b j e c t i f

«La sécurité c’est… le décret 626 mis en musique» a été imaginé pour propo-ser aux enfants, aux enseignants et aux parents des supports d’étude et des pro-ductions musicales traitant de tous les aspects de la sécurité sur le lieu de tra-vail et en dehors. Les paroles et la musique des chansons ont été composées à partir des informations techniques et réglementaires en matière de santé etde sécurité au travail et de prévention. Ces informations ont été transposées en histoires simples inspirées de la vie quotidienne puis racontées aux enfantsainsi qu’aux parents, aux enseignants et aux travailleurs.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Le produit comprend un CD de dix titres et huit mélodies instrumentales, unguide avec des illustrations et les paroles des chansons pour les enfants et unguide pour les enseignants et/ou les familles.

• La présentation graphique attrayante des couplets et des refrains aide les en-fants à apprendre les contenus grâce à des personnages imaginaires (ungrillon chantant, un grillon triste, une taupe enseignante, une fourmi ensei-gnante, un loup dangereux).

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Pour l’enseignement technique et professionnel en particulier, l’écart entrel’école et le milieu de travail est assez faible, mais il s’agit d’une étape impor-tante. La préparation aux enjeux de la vie professionnelle constitue donc un élé-ment clé de la formation.

Dans les chapitres précédents, l’accent a été mis sur le développement et la pro-motion de comportements généraux en matière de sécurité et de santé et surla création d’un environnement sain et sûr. On a vu dans ce qui précède qu’ilétait possible de sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge et qu’un compor-tement sain et sûr pouvait être enseigné dès l’école primaire. L’accent est misdans ce chapitre sur la dernière étape du processus d’éducation: le passage del’école au travail. Il s’agit d’une étape extrêmement importante, compte tenudes risques spécifiques liés à des secteurs comme le bâtiment ou l’agriculture,notamment.

Six études de cas sont présentées dans ce chapitre: un exemple de projet visantà prévenir les accidents chez les enfants et les jeunes dans l’agriculture, un pro-jet dont l’objectif est de conférer aux étudiants une véritable utilité profession-nelle et sociale au sein de l’entreprise, un exemple spécifique de la façon dontles étudiants contribuent à l’amélioration de la sécurité des machines, un sup-port vidéo comportant des exemples concrets de risques professionnels et unconcours pour les élèves d’écoles professionnelles. Ce dernier cas porte surl’amélioration de l’enseignement et de la formation en SST dans les écoles etcentres de formation professionnelle par la construction de modules de forma-tion s’inscrivant dans une démarche d’unités de valeur capitalisables et transfé-rables.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

3.3. D E L ’ É C O L E A U T R A V A I L : A P P R O C H EP A R L E L I E U D E T R A V A I L

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3 . 3 . 1 . P R É V E N T I O N D E SA C C I D E N T S C H E Z L E S E N F A N T S E T L E S J E U N E S D A N SL’ A G R I C U L T U R E , I R L A N D E

Health and Safety Authority (HSA), Dublin

I n t r o d u c t i o n

La déclaration sur la sécurité consiste pour l’essentiel en un document indiquantcomment la sécurité et la santé sont gérées dans l’exploitation agricole. Ellecomporte un inventaire et une évaluation de l’ensemble des risques. Les me-sures de prévention permettant d’éliminer ou de réduire les principaux risquesdoivent être indiquées.

C o n t e x t e

Les statistiques d’accidents dans l’agriculture en Irlande sont alarmantes. Lestaux d’accidents enregistrés ces dernières années montrent que les agriculteursnégligent souvent la prévention. Ainsi, pour la seule année 2001, les accidentsont provoqué le décès de vingt-quatre personnes, dont sept enfants. Ces acci-dents étaient liés notamment aux facteurs suivants: tracteurs, machines agri-coles, animaux, fosses à purin, chutes de hauteur.

Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement exposés aux risques.En jouant, les enfants risquent de se trouver au contact d’animaux, de tracteursou de machines. Ils se cachent dans des endroits où peuvent être stockés des

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Caractéristiques du projet

• Sensibiliser les agriculteurs aux dangers encourus par les enfants dansune exploitation agricole grâce à un code de bonnes pratiques.

• Prévoir, dans ce cadre, l’élaboration d’une déclaration sur la sécurité etla conduite d’une évaluation des risques.

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produits chimiques ou d’autres produits dangereux, ou grimpent là d’où ils ris-quent de tomber. Les fosses à purin et les greniers à foin présentent des risquesparticuliers pour les enfants: chutes de hauteur, chutes entre des meules defoin, écrasement par des chutes de meules.

Pour les agriculteurs, il est naturel d’associer leurs enfants à leur travail. Cetteinitiation précoce contribue à développer chez l’enfant des compétences trèsdiverses. Cependant, les adultes n’ont pas toujours conscience du fait que lesenfants sont plus exposés aux dangers qu’eux. Les jeunes peuvent se sentir obli-gés d’effectuer un travail pour lequel ils ne sont pas qualifiés, qu’ils ne compren-nent pas ou qui dépasse leur capacité physique, ce qui peut avoir des consé-quences fatales (24).

La Health and Safety Authority [HSA — L’autorité irlandaise chargée de la sécu-rité et de la santé au travail (25)] a publié un code de bonnes pratiques pour laprévention des accidents chez les enfants et les jeunes dans l’agriculture (Codeof practice on preventing accidents to children and young persons in agricul-ture).

Ce code de bonnes pratiques fournit une orientation pratique concernant lerespect des dispositions de la loi de 1989 sur la sécurité, la santé et le bien-êtreau travail, de la réglementation de 1993 (applicable à l’ensemble des tra-vailleurs) sur la sécurité, la santé et le bien-être au travail, et de la réglementa-tion de 1998 (applicable aux enfants et aux jeunes) sur la sécurité, la santé et lebien-être au travail, qui vise la protection de la sécurité et de la santé des en-fants et des jeunes dans l’agriculture.

À la fois lieu de travail et lieu de résidence, les exploitations agricoles occupentune position singulière par rapport à presque tous les autres lieux de travail pource qui est de l’impact potentiel sur les enfants. C’est pourquoi ce code debonnes pratiques vise expressément la sécurité des enfants dans ce contexteparticulier.

De plus, il ne s’applique qu’au travail sur l’exploitation et à son impact poten-tiel sur les enfants, sans couvrir des activités telles que la conduite de tracteursou d’engins sur la voie publique, qui relève de la réglementation sur la circula-tion routière.

O b j e c t i f s

Ce projet a pour objet de sensibiliser les agriculteurs aux dangers encourus parles enfants dans les exploitations agricoles, de leur faire comprendre que les ac-cidents peuvent être évités et qu’ils ont un rôle à jouer en la matière.

Ce code de bonnes pratiques peut leur faire comprendre que les dangers sontune réalité mais ne constituent pas un obstacle insurmontable.

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(24) Dans le présent document, «enfant» désigne une personne ayant moins de 16 ans ou n’ayant pasatteint l’âge de la fin de la scolarité obligatoire (s’il est plus élevé); «jeune» désigne une personneayant au moins 16 ans ou ayant atteint l’âge de la fin de la scolarité obligatoire (s’il est plus élevé)mais ayant moins de 18 ans.

(25) En vertu de la section 30 du Safety, Health and Welfare at Work Act (loi sur la sécurité, la santé etle bien-être au travail) de 1989, à la suite de la consultation du groupe ad hoc de la HSA sur la sé-curité dans l’agriculture et avec l’accord de M. Tom Kitt, TD, secrétaire d’État au ministère de l’en-treprise, du commerce et de l’emploi, en date du 18 juin 2001.

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C h a m p d ’ a c t i o n

L’une des principales exigences du code est l’établissement par les agriculteursd’une déclaration sur la sécurité et la conduite d’une évaluation globale desrisques. Il stipule qu’une évaluation des risques doit être réalisée avant qu’unmineur ne commence à travailler dans l’exploitation ou ne soit au contact destravaux agricoles.

Des conseils et une orientation sont dispensés dans les domaines spécifiquessuivants:

• déclaration sur la sécurité et évaluation des risques pour les travaux impli-quant des enfants et des jeunes;

• surveillance, instruction et formation;

• principes généraux de gestion de la santé et de la sécurité;

• aires de jeu pour les enfants ne participant pas aux travaux;

• exploitation et conduite de machines;

• contact avec des machines et des engins mobiles;

• contact avec des animaux;

• noyade et asphyxie;

• substances dangereuses;

• chutes de hauteur;

• blessures dues à une chute d’objet;

• incendie.

La déclaration sur la sécurité indique comment sont gérées la sécurité et la santédans une exploitation agricole. Elle comprend une identification systémati-que de tous les dangers ainsi qu’une évaluation des risques. En cas de risqueélevé, la déclaration sur la sécurité définit des mesures de prévention en vue del’éliminer ou de le réduire.

Autres aspects importants:

i) les mineurs devront, notamment en raison de leur degré de maturité, fairel’objet d’une surveillance et d’une instruction plus importantes que lesadultes. Il est primordial que les mineurs soient convenablement surveilléspar un adulte responsable;

ii) les mineurs ne devraient pas être autorisés à effectuer un travail avant queleur aptitude à l’effectuer n’ait été évaluée en termes de sécurité et de santé;

iii) des précautions particulières doivent être prises pour que les enfants n’aientpas accès aux zones dangereuses vers lesquelles ils pourraient être attiréspar la curiosité suscitée par le bruit des moteurs de tracteurs ou d’autres en-gins, par exemple:

• les machines en cours de fonctionnement (tracteurs,moissonneuses-batteuses, remorques et engins tractés, machinesà moteur, épandeuses d’engrais, etc.),

• les zones comportant des risques de noyade ou d’asphyxie (tellesque les fosses à purin, silos à grains, etc.),

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• la partie supérieure des bâtiments et les structures élevées tellesque les silos ou les meules de fourrage, par exemple, avec desrisques de chutes de hauteur).

À partir de cette initiative, la HSA a intégré l’étude de cas «Safe farming is goodbusiness» (L’agriculture en toute sécurité est une bonne affaire) dans la sixièmeédition (2002) de The Irish Times Business 2000, publication qui propose auxenseignants et aux élèves des études de cas et des ressources sur le monde du travail. Complétée par un CD-ROM et un site internet (http://www.business2000.ie), cette publication est mise gratuitement à la disposition detoutes les écoles d’Irlande. L’étude de cas de la HSA est disponible à l’adressesuivante: http://www.business2000.ie/cases/cases_6th/case14.htm. En 2003, la HSA a envoyé aux exploitations agricoles des exemplaires gratuits du Farm safety self-assessment document (Document d’autoévaluation de la sécu-rité agricole) se rapportant à l’initiative Brian Higginson (initiative de soins géné-ralisés pour les enfants ayant des besoins particuliers) qui faisait spécifiquementréférence à l’évaluation de la sécurité chez les enfants.

Il existe également d’autres produits. Une vidéo, un CD-ROM et The code of practice on Irish farming (code de bonnes pratiques dans l’agriculture irlan-daise) ont été diffusés à toutes les écoles primaires irlandaises (élèves jusqu’à 12 ans). Autres exemples de publications: Play safe, stay safe on the farm (Joueren toute sécurité et être en sécurité dans une exploitation agricole) et Childrenand safety on farms (Les enfants et la sécurité dans une exploitation agricole).

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

Les activités, précautions et méthodes de prévention exposées dans ce code debonnes pratiques ne sont pas exhaustives; de nombreuses autres activités agri-coles comportent des risques pour les enfants. Il est de la responsabilité desagriculteurs d’évaluer les risques de chaque activité pour les enfants et lesjeunes. Avant de les autoriser à effectuer un travail, ils doivent apprécier s’il leurconvient en tenant compte de leur niveau de compétence ainsi que du niveaude surveillance et d’instruction fournis.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

La déclaration sur la sécurité repose sur l’environnement de travail agricole, cequi en fait un outil particulièrement concret et pratique.

De plus, les dangers sont énumérés, ce qui représente une aide précieuse pourles personnes travaillant dans l’agriculture. Des mesures sont proposées pourchaque risque, ce qui est un excellent point de départ pour la prévention.

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C o n t a c t

Pat DonnellanCustomer Services Enterprise Support and Public RelationsHealth and Safety Authority10 Hogan PlaceDublinIrlandeE-mail: [email protected] Internet: http://www.business2000.ie/html/case_studies/index.htm

Voir également:

H e a l t h a n d S a f e t y E x e c u t i v e ( H S E — D i r e c t i o n s a n t é e ts é c u r i t é ) , R o y a u m e - U n i

Publications:

• Stay safe on the farm (Être en sécurité dans une exploitation agricole)(http://www.hse.gov.uk/pubns/staysafe.pdf)

• Keep children safe on the farm (Veillez à la sécurité des enfants dans les ex-ploitations agricoles) (http://www.hse.gov.uk/pubns/indg340.pdf)

• Preventing accidents to children on the farm (Prévention des accidents chezles enfants dans les exploitations agricoles)(http://www.hse.gov.uk/pubns/as10.pdf)

• Avoiding ill-health at open farms — Advice to farmers (Éviter les problèmesde santé dans les exploitations ouvertes — Conseils aux agriculteurs)(http://www.hse.gov.uk/pubns/ais23.pdf)

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Page 86: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

3 . 3 . 2 . S Y N E R G I E , F R A N C E

Caisse régionale d’assurance maladie, CRAM

Institut national de recherche et de sécurité, INRS

I n t r o d u c t i o n

«Synergie» est un projet auquel participent des lycées professionnels, des en-treprises et des experts de la SST. Les élèves sont chargés de réaliser une évalua-tion des risques dans leur entreprise d’accueil. Cette démarche leur permetd’avoir une véritable valeur professionnelle et sociale durant leur stage.

C o n t e x t e

En 1993, un protocole a été signé entre le ministère de l’éducation et la Caissenationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAM-TS). Le principalobjectif de ce nouvel accord était de promouvoir la sécurité et la santé dans lesfilières de formation professionnelle. La prévention des risques professionnels aété intégrée dans l’enseignement. Un autre partenariat entre l’Éducation natio-nale, la Caisse régionale d’assurance maladie (CRAM) et la filière «bois» a vu lejour en Alsace. Des relations partenariales étroites existaient déjà entre ces or-ganismes.

Les statistiques montrent que les salariés de moins de 25 ans sont deux fois etdemi plus souvent victimes d’accidents du travail que la moyenne nationale. Lesapprentis, qui ne représentent pas plus de 1,2 % des travailleurs, sont impliquésdans 3,3 % des accidents du travail.

Ces chiffres et les partenariats formés en vue d’améliorer la sécurité au travailont donné naissance au projet «Synergie».

Au départ, le projet concernait uniquement les métiers du bois. Il a ensuite étéétendu au secteur du bâtiment et des travaux publics, aux industries graphiqueset au secteur de la carrosserie et des structures métalliques.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Caractéristiques du projet

• Responsabiliser les élèves des filières professionnelles en leur donnantune véritable utilité professionnelle et sociale au sein de l’entreprise.

• Confronter ces élèves aux questions de santé et de sécurité en leur de-mandant d’améliorer les conditions de travail et de réaliser une évalua-tion des risques.

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O b j e c t i f s

Travailler en toute sécurité fait partie des bonnes pratiques. Par conséquent, lesélèves doivent être bien formés et avoir été confrontés à la santé et à la sécu-rité avant leur entrée dans la vie active. Le principal objectif de la démarche «Sy-nergie» (École — Prévention — Entreprise) est de responsabiliser les élèves enleur donnant de véritables compétences économiques et sociales au sein de leurentreprise d’accueil et de les mettre en contact avec la sécurité et la santé autravail. Cet objectif est atteint dans la mesure où ils doivent contribuer à l’amé-lioration des conditions de sécurité et de travail. Les stagiaires ont besoin d’ou-tils et de méthodes pouvant être appliqués immédiatement durant leur stage etplus tard lorsqu’ils entreront sur le marché du travail.

Les employeurs doivent réaliser des évaluations des risques. Ainsi, «Synergie»fait d’une pierre deux coups. La loi impose en effet aux employeurs certai-nes obligations auxquelles ils ne peuvent déroger. Quant aux élèves, ils peuventfaire leur entrée dans la vie active en se concentrant d’emblée sur la préven-tion des risques professionnels.

C h a m p d ’ a c t i o n

Les stagiaires, assistés de leurs maîtres de stage, effectuent un diagnostic desrisques et des conditions de travail dans leur entreprise d’accueil. Cette phasede diagnostic est la dernière étape d’un processus de partenariat et de forma-tion.

É t a p e s

Dans un premier temps, la CRAM passe un accord avec la branche profession-nelle afin que les entreprises de son secteur acceptent le principe d’un audit surla sécurité réalisé dans le cadre de la formation d’un élève. L’objectif de cet au-dit est l’ouverture d’un dialogue entre les générations au sein de l’entreprise surles problèmes de santé et sécurité au travail. La CRAM s’engage à ne pas utili-ser les résultats de l’audit. Les caisses d’assurance maladie et l’inspection du tra-vail n’ont pas accès à ces résultats. Dans un deuxième temps, une équipe mixtecomposée d’enseignants, de préventeurs et de professionnels réalise les outils de diagnostic sur la santé et sécurité au travail. Ces outils font ensuitel’objet d’un plan de formation des enseignants et maîtres de stages qui forme-ront à leur tour les élèves avant qu’ils ne commencent leur stage en entreprise.

Enfin, une fois le diagnostic effectué, les travaux sont remis au chef d’entre-prise et à l’enseignant; ce dernier les intègre dans l’évaluation de l’élève pour la délivrance de son diplôme professionnel. Parallèlement, les entreprises qui le souhaitent peuvent bénéficier des conseils, voire de financements de laCRAM pour mettre en œuvre les mesures de prévention issues de cet audit pédagogique.

O u t i l s

Les outils développés pour la mise en œuvre de l’évaluation des risques ont étéréalisés grâce à un partenariat entre l’Éducation nationale et l’INRS.

A p p r o c h e s e c t o r i e l l e

Initiée en 1995 en Alsace, cette démarche entre dans sa sixième année d’exten-sion sur l’ensemble du territoire français. La première filière professionnelle associée à cette démarche concernait les métiers du bois dans les menuiseries

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artisanales et semi-industrielles. Les élèves préparaient les baccalauréats pro-fessionnels «conception et aménagement du bâtiment» (CAB) et «producti-que bois». Dans ce secteur, plus de 400 élèves ont réalisé un audit dans quelque350 entreprises en 2001. Certains des travaux effectués par les élèves ont étépris en compte par les entreprises concernées ou fait l’objet d’un contrat de pré-vention avec la CRAM associée.

L’extension géographique de «Synergie-Bois» se poursuit, complétée par lacréation d’outils didactiques dans le secteur du bâtiment et des travaux publics,des industries graphiques, de la carrosserie et des structures métalliques. Lastructure dans ces secteurs est la même que celle utilisée à l’origine pour la dé-marche «Synergie-Bois». Ces autres secteurs ont été impliqués en raison de l’in-térêt croissant des employeurs ayant pris connaissance du projet «Synergie-Bois», soit parce qu’ils faisaient partie du même groupement d’employeurslocaux, soit parce qu’ils avaient participé à un jury d’examen et rencontré desenseignants. Ils ont donc entendu parler du projet, ont été intéressés et fait ensorte que leur secteur y participe.

R é s u l t a t s

Les résultats comprennent:

i) la formation dispensée aux futurs travailleurs;

ii) une aide pour l’application de la réglementation en matière d’évaluationdes risques;

iii) le début d’un dialogue intergénérationnel sur la SST;

iv) le passage, de la part de la CRAM, d’une logique de contrôle de la SST àune logique de conseil, notamment auprès des microentreprises.

Les employeurs d’autres régions et d’autres filières ont manifesté une volontéassez forte d’adopter cette démarche. Ils ont constaté que la qualité de l’éva-luation des risques était satisfaisante. Le partenariat entre employeurs et élèvesa bien fonctionné.

En vue de soutenir l’initiative et d’en garantir les principes fondamentaux, un centre «ressource» national a été créé en collaboration avec le ministère de l’éducation nationale, la CRAM d’Alsace-Moselle et l’INRS. Ce centre «res-source» fournit aux éducateurs des outils de diagnostic, pilote la réalisation desoutils dans les nouvelles filières professionnelles, apporte son assistance péda-gogique aux CRAM et aux académies pour la mise en œuvre de cette démar-che dans les régions et permet aux entreprises volontaires de se tenir informées.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

Le principal problème consiste à convaincre les employeurs de participer à la dé-marche, certains estimant qu’il n’est pas réaliste de laisser un élève qui neconnaît rien à l’atelier réaliser une évaluation des risques. Les meilleurs initia-teurs sont les employeurs qui parlent de la démarche avec leurs homologues.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

«Synergie» propose un programme de formation concret à la SST qui s’adresseà un jeune public de futurs professionnels. Il permet de lancer un véritable dé-bat sur les problèmes liés à la sécurité et aux conditions de travail dans les

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entreprises au moment de l’entrée du jeune stagiaire dans son entreprise d’accueil. Il est assez facile de motiver l’élève puisque le travail qu’il effectue sesitue dans l’environnement qui pourrait être son futur milieu de travail.

Le bénéfice direct pour l’entreprise et la garantie de la plus stricte confidentia-lité du document qui ne sera pas divulgué à la caisse d’assurance maladie ren-dent la démarche également intéressante pour l’employeur.

T r a n s p o s a b i l i t é

Étant donné que l’obligation de rédiger une évaluation des risques est large-ment répandue, il est tout à fait envisageable de transposer cette idée dansd’autres pays ou dans d’autres langues. Par ailleurs, l’enseignement profession-nel implique également que les élèves passent un certain temps dans desusines. Les deux conditions pratiques nécessaires à la réussite de la démarchedans d’autres pays sont par conséquent réunies. Néanmoins, tout dépend duclimat dans les entreprises et les écoles.

C o n t a c t

Philippe BielecCNAM-TS (Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés)Département «Prévention», Direction des risques professionnels33, avenue du Maine, BP 7F-75755 Paris Cedex 15Tél. (33) 142 79 38 25Fax (33) 142 79 38 06E-mail: [email protected]: http://www.synergie-bois.com/

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3 . 3 . 3 . D E S M A C H I N E S P L U SS Û R E S G R Â C E A U X É T U D I A N T S ,B E L G I Q U E

Technisch instituut Scheppers, Herentals

I n t r o d u c t i o n

Dans une école technique, des étudiants, des enseignants, des préventeurs etdes acteurs du monde du travail ont collaboré à un projet pour améliorer la sé-curité. Il s’agissait de transformer les tours utilisés par les étudiants en machinessûres. L’ensemble de la démarche comprenant l’évaluation des risques, la défi-nition et le regroupement des mesures de sécurité nécessaires a été développéconjointement avec les étudiants.

C o n t e x t e

Les étudiants des filières techniques sont formés aux métiers de soudeurs, élec-triciens, tourneurs, fraiseurs, etc. La formation comprend un volet pratique detravail avec les machines que les étudiants utiliseront plus tard dans leur vie ac-tive. Cependant, en raison de l’évolution rapide des technologies et du budgetlimité des écoles, ces dernières sont souvent obligées d’utiliser des machines an-ciennes. Néanmoins, ces machines doivent être conformes à la réglementationet aux directives européennes en vigueur.

Le Technisch instituut Scheppers s’est trouvé confronté au problème de ma-chines anciennes non conformes. Compte tenu des coûts élevés, il n’était paspossible d’acheter de nouvelles machines. La meilleure solution a été l’adapta-tion des tours dont il disposait. L’institut pouvait compter sur le soutien d’unpersonnel motivé constitué d’enseignants et de préventeurs. Ils ont fait appel à

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Caractéristiques du projet

• Les étudiants, enseignants, préventeurs et acteurs du monde du travailcollaborent à un projet pour améliorer la sécurité.

• Le projet commence par une évaluation des risques et s’achève lorsquela situation a changé.

• Sensibiliser au fait que les étudiants sont également responsables de laSST et qu’ils peuvent contribuer à l’améliorer.

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une entreprise du voisinage qui travaillait avec des machines similaires. Finalement, il a été décidé de mettre en place un projet dans lequel les étudiantsparticiperaient activement à l’ensemble du processus d’adaptation des machi-nes aux normes actuelles.

O b j e c t i f s

Quels sont les principaux objectifs du projet?

i) Transformer des machines peu sûres en machines sûres.

ii) Appliquer toutes les compétences dont les élèves doivent disposer dans unprojet SST.

iii) Sensibiliser au fait que les étudiants sont également responsables de la SSTet qu’ils peuvent contribuer à l’améliorer.

On peut facilement vérifier si le premier objectif a été atteint. On peut en effetcontrôler la sécurité des machines et leur conformité à la réglementation en vi-gueur.

Il sera possible de vérifier dans quelle mesure les étudiants ont maîtrisé les dif-férentes compétences à mettre en œuvre au fur et à mesure de l’avancementdu projet: sont-ils capables de travailler avec leurs camarades? Consultent-ils lesexperts (compétences en matière de communication)? Disposent-ils des compé-tences techniques nécessaires lorsqu’ils mettent en pratique les mesures de sé-curité proposées?

C h a m p d ’ a c t i o n

Les principaux enjeux du projet étaient:

• une participation du début à la fin;

• une sensibilisation à la SST;

• un lien direct avec la vie professionnelle.

Durant leur dernière année d’étude, les étudiants doivent passer un «test inté-gré» qui comprend toutes les matières et compétences qui leur ont été ensei-gnées dans l’année. Ce test se déroule tout au long de l’année scolaire etconcerne les compétences professionnelles, manuelles, les compétences en ma-tière de communication et les connaissances générales. Au cours du dernier tri-mestre, quatre heures par semaine sont consacrées à ce test intégré. Le résul-tat final est sanctionné par un diplôme ou un certificat.

L’adaptation des tours convient parfaitement à ce programme. Les étudiantspartent d’une situation peu sûre qu’ils s’efforcent de transformer en situationsans danger en travaillant ensemble et en se conformant à la réglementation.Pour ce faire, ils font appel à leurs connaissances générales, leur maturité etl’ensemble de leurs compétences. Ce projet concernait des étudiants âgés de17 à 18 ans. Des adaptations mécaniques, techniques ou autres étant néces-saires, le projet a été conçu sous la forme d’initiative transversale (comprenantnotamment la mécanique, le soudage et l’électronique). En d’autres termes, ellea concerné différentes matières.

Le projet a démarré en 2000, deux tours par année scolaire ayant été adaptésdans un premier temps. Dans un deuxième temps, quatre tours ont été trans-formés et ultérieurement, la même procédure a été appliquée à d’autres ma-chines.

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Différents partenaires étaient impliqués: les enseignants, le responsable de lasécurité de l’école, les étudiants et les préventeurs d’une entreprise voisine.

Dans un premier temps, le responsable de la sécurité de l’école a vérifié quelleétait la réglementation applicable aux machines. Compte tenu de la complexitéde la réglementation et de la nécessité d’être familiarisé avec le sujet, il au-rait été inutile d’associer les étudiants dès ce stade. Une fois les dispositions àrespecter déterminées, les étudiants et les enseignants ont mené conjointementune évaluation des risques en deux parties:

i) une liste de contrôle avec les normes minimales applicables aux machinesaux termes de la réglementation belge;

ii) une analyse des tâches illustrée des photos de la machine et des utilisateursdes tours. Ces photos montrent que les utilisateurs avaient (parfois incons-ciemment) trouvé quelques «astuces» pour contourner les mesures de sé-curité ou résoudre certains problèmes.

Les résultats de l’évaluation des risques ont été analysés, et les élèves, conseilléspar les enseignants, ont proposé plusieurs mesures. Celles-ci ont été examinées,et les élèves ont finalement appliqué les meilleures d’entre elles. Le résultat estillustré par la photo représentée ci-dessous.

L’école coopérait déjà étroitement avec le monde du travail dans le cadre de la conception du projet en lui-même. Toutefois, ce n’était qu’un début. Dans le cadre du suivi du projet, un cours de formation VCA (26) a été organisé pourles conseillers techniques, les enseignants et les élèves. Combiné au projet, il représente un atout important pour les élèves et futurs travailleurs. Son coût

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(26) VCA: Veiligheids Checklist Aannemers. Il s’agit d’un cours traitant de tous les aspects de sécurité etconsidéré comme une garantie que l’entreprise ou la personne travaille de manière sûre.

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financier considérable aurait représenté un obstacle pour l’école (cours, diaposi-tives, CD-ROM). L’entreprise a proposé de le prendre en charge et a en outre misà disposition deux fonctionnels de sécurité pour ces cours. Soixante-quatorzeélèves et huit enseignants ont suivi la formation. Les cours étaient dispensés pardeux fonctionnels de sécurité, cinq enseignants (qui avaient déjà obtenu leVCA) et le responsable de la sécurité de l’école (pour la réglementation). Soixante-douze élèves et huit enseignants ont obtenu le certificat.

R é s u l t a t s

Au cours de l’année scolaire, les évaluations suivantes sont prévues:

i) trois évaluations échelonnées donnant aux enseignants la possibilité de réorienter le projet;

ii) une évaluation finale à la fin de l’année scolaire.

Ces évaluations sont réalisées en collaboration avec des acteurs du monde dutravail.

Elles ont montré que les élèves considéraient ce projet comme un atout. Le faitd’enregistrer les lacunes dans le domaine de la sécurité et de regrouper les me-sures de prévention a amélioré leur prise de conscience des questions de sécu-rité.

La méthode est également applicable à d’autres machines, de sorte que l’écoleréutilise volontiers l’outil pour un autre type de tour ou pour d’autres machines.De plus, l’approche a été une telle réussite qu’elle a aussi été adoptée par desentreprises.

Les évaluations échelonnées ont déjà montré que le projet présentait une réellevaleur ajoutée pour les élèves. Le savoir-faire acquis et le fait qu’ils consi-gnaient eux-mêmes les améliorations en matière de sécurité seront considéréscomme un atout économique supplémentaire dans leur future carrière profes-sionnelle.

Le projet a remporté le premier prix de deux concours sur la sécurité, ce quiconfirme les efforts des élèves et plaide pour qu’il soit présenté comme exemplede bonnes pratiques à d’autres écoles.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

Le projet pose les problèmes suivants:

i) seul un petit nombre d’élèves peut y participer;

ii) les difficultés de transposition de ce projet dans d’autres écoles. On risquede «surévaluer» la réalisation d’un projet similaire. Les projets de ce typedoivent, en effet, être bien encadrés, une orientation méticuleuse et un suiviconsciencieux sont nécessaires. Dans cette école, cela a été le cas, mais lerisque que d’autres écoles soient uniquement satisfaites par l’idée de voirles étudiants adapter les machines sans encadrement ou orientation suffi-sants existe;

iii) en développant les mesures de sécurité, les élèves ont été confrontés à desproblèmes techniques. Ils ont dû modifier les plans initiaux et rechercherd’autres solutions.

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F a c t e u r s d e r é u s s i t e

Ce projet impliquait les élèves, les enseignants et les acteurs du monde du tra-vail. Du point de vue pédagogique, il a permis de rassembler des compétencesdifférentes. Les élèves ont dû travailler ensemble, coopérer avec d’autres élèvesmais aussi avec leurs «surveillants». Sur le plan technique, ils ont dû réaliser eux-mêmes les modifications sur les machines et faire appel à leur créativité pourtrouver des solutions aux problèmes rencontrés au fur et à mesure des transfor-mations.

Le lien avec la vie professionnelle est établi à deux égards. Les élèves reçoiventune aide concrète d’une entreprise voisine, et l’objet du projet est une ma-chine avec laquelle ils travailleront probablement plus tard. Par conséquent, ilsse rendent compte du fait que la SST est une réalité, que les individus y partici-pent et que, dans une certaine mesure tout du moins, ils disposent de moyenspour contribuer à l’améliorer.

T r a n s p o s a b i l i t é

Chaque école a ses propres machines, mais l’idée dans son ensemble est facile-ment transposable dans d’autres écoles. Les principales conditions sont unebonne orientation de la part des experts et des enseignants et une conceptionde projet centrée sur la sensibilisation à la SST.

C o n t a c t

Paul MoonsPreventieadviseur Technisch instituut ScheppersScheppersstraat 9B-2200 HerentalsTél. (32) 14 24 85 20Fax (32) 14 23 25 42E-mail: [email protected]

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3 . 3 . 4 . C H E C K I T O U T ,R O Y A U M E - U N I

Health and Safety Executive (HSE), Londres

I n t r o d u c t i o n

Le pack vidéo Check it out (Contrôlez) est destiné à présenter aux jeunes de 14 à 18 ans les risques auxquels ils pourront être confrontés au cours de leurstage en entreprise et les démarches de maîtrise des risques.

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Caractéristiques du projet

• Sensibiliser les élèves à la nécessité d’évaluer, de gérer et de maîtriser lesrisques dans le cadre de leur stage en entreprise.

• Concevoir un pack vidéo destiné aux élèves pour les aider à évaluer et àmaîtriser les risques.

• Réaliser un support vidéo sur les risques pour la santé et la sécurité autravail à l’usage des enseignants.

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C o n t e x t e

En juin 2000, le vice-premier ministre britannique a lancé l’initiative «Revitali-sing health and safety», visant à donner un nouvel élan aux actions dans le do-maine de la sécurité et de la santé (27). Cette initiative définit un certain nombrede questions prioritaires relevant du HSE (Direction de la santé et de la santé autravail) et souligne notamment la nécessité d’accorder plus de place à la problé-matique des risques et aux compétences en santé et sécurité dans le cadre del’enseignement. Il existe au moins deux raisons de consacrer des efforts particu-liers à l’éducation des jeunes à la prévention. La première est que les jeunes sontplus exposés aux risques que la moyenne de la population du fait de leur rela-tive inexpérience, la seconde que de nombreuses habitudes potentiellementdangereuses pour la santé, qui peuvent influer sur le comportement à l’âgeadulte, s’acquièrent au cours de l’enfance et de l’adolescence.

Dans le cadre de la scolarité obligatoire en Angleterre et au pays de Galles, tousles élèves des classes de niveau 4 (de 14 à 16 ans), et en Écosse tous les élèvesterminant leur troisième année du niveau secondaire (de 14 à 15 ans) peuventparticiper à des programmes de stage en entreprise d’une durée de deux semaines au minimum. Ces stages sont destinés à préparer les jeunes à leur fu-ture vie professionnelle. Dans la plupart des cas, ils représentent leur pre-mier contact avec le monde du travail.

Sans formation appropriée, les jeunes sont particulièrement exposés aux risquesprofessionnels. Une étude récente a montré que les jeunes de 16 à 24 ansétaient les plus exposés aux risques d’accident du travail. Ainsi, entre 1996 et2001:

• 54 jeunes (âgés de moins de 18 ans) ont été victimes d’un accident de travailmortel;

• 12 599 jeunes ont été gravement blessés (fractures, amputations, brûluresgraves, par exemple).

Le pack vidéo Check it out, qui répond à la demande de moyens de formationdes jeunes dans le cadre de l’initiative «Revitalising», constitue un volet du pro-gramme de travail du HSE pour la réduction des risques d’accident du travail.Quatre types d’activité sont présentés: restauration, industries de la musique,coiffure et travail en usine.

L’éclairage apporté sur le milieu de travail a pour objet de sensibiliser les élèvesaux risques auxquels ils pourront être confrontés durant leur stage, de les initierà l’identification et à l’évaluation de ces risques et à la mise en œuvre de me-sures de prévention, pour eux-mêmes et pour leur entourage. Ce projet fait ap-pel à des démarches éprouvées de sensibilisation et d’amélioration de la sécu-rité, consistant à mener une action d’information et de conseil s’adressant àcertains membres du groupe.

Le HSE a sous-traité pour un montant de 70 000 euros la conception et la pro-duction du pack vidéo Check it out lancé en Angleterre en septembre 2002. Lepremier exemplaire est gratuit pour toutes les écoles d’Angleterre, d’Écosse etdu pays de Galles. Pour toute commande supplémentaire, le pack complet estfacturé 42 euros et la vidéo seule 35 euros (tarifs de diffusion aux établisse-ments scolaires et à tout autre demandeur).

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(27) Ministère de l’environnement, des transports et des régions (DETR), 2000.

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O b j e c t i f s

Les objectifs de ce projet sont les suivants:

i) sensibiliser les élèves à la nécessité d’évaluer, de gérer et de maîtriser lesrisques lors de leur stage en entreprise;

ii) concevoir une vidéo et un ensemble de supports destinés à aider les élèvesà évaluer et à maîtriser les risques lors de leur stage en entreprise;

iii) fournir aux enseignants des supports vidéo qui les aideront:

• à sensibiliser les élèves à l’importance de gérer les risques lors des stagesen entreprise,

• à sensibiliser les élèves aux responsabilités des différents acteurs enmatière de gestion de la santé et de la sécurité au travail,

• à enseigner aux élèves des méthodes d’évaluation des risquesprofessionnels,

• à présenter des mesures adaptées de maîtrise des risques.

Il s’agit notamment de mettre à disposition des enseignants (qui sont peu sus-ceptibles de disposer de connaissances techniques ou d’un savoir-faire en ma-tière d’évaluation des risques) une approche pragmatique pour l’enseignementde la démarche d’évaluation et de gestion des risques professionnels.

C h a m p d ’ a c t i o n

Le pack Check it out est proposé à tous les établissements secondaires d’Angle-terre, d’Écosse et du pays de Galles dont les élèves participent à des pro-grammes de stages en entreprise. Bien que le thème traité ne soit directementlié à aucune discipline particulière, il devrait pouvoir s’inscrire dans une série dedomaines figurant dans les référentiels (développement individuel, social, édu-cation à la santé, éducation civique, par exemple).

L’utilisation des supports est laissée à l’appréciation de chaque enseignant. Ce-pendant, projeter la vidéo sans débat ou activités individuelles ou de groupen’est pas la meilleure solution.

Le pack vidéo Check it out comprend trois éléments principaux: une vidéo devingt minutes, un dossier d’information pour les enseignants et des feuillesd’exercices pour les élèves.

L a v i d é o

À travers l’expérience de quatre élèves en stage dans les secteurs de la coiffure,de la restauration, des industries de la musique et de l’imprimerie, la vidéoillustre des dangers auxquels les stagiaires peuvent être exposés (produits chimiques, chutes, manutention, par exemple) et décrit diverses situations de risque, ainsi que les mesures de prévention applicables. Les relations entreélève et employeur sont également mises en scène, et l’accent est mis sur l’im-portance de la communication, en particulier dans le domaine de la santé et de la sécurité.

Les vidéos à elles seules ne garantissent pas toujours l’intérêt du public pour lemessage délivré. C’est pourquoi des activités de suivi faisant référence à la vi-déo sont proposées. L’objectif est de susciter une plus grande implication desintéressés vis-à-vis des contenus de la vidéo.

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S u p p o r t s d ’ i n f o r m a t i o n p o u r l e s e n s e i g n a n t s

La vidéo est accompagnée d’aides à la préparation des cours (propositions dedémarche didactique, plans et supports de cours — transparents, notamment).

E x e r c i c e s p o u r l e s é l è v e s

Le pack comprend six feuilles d’exercices qui incitent les élèves à s’interroger surles risques auxquels ils sont confrontés dans la vie courante et ceux qu’ils pour-raient rencontrer durant leur stage en entreprise. L’objectif est de renforcer lesmessages transmis par la vidéo en amenant les élèves à analyser les situationsauxquelles sont confrontés les quatre élèves du film lors de leur stage en entre-prise.

Le pack vidéo est distribué par le HSE.

R é s u l t a t s

Le pack vidéo n’a pas fait l’objet d’une évaluation formelle, mais il a reçu un ac-cueil positif des écoles et de la presse spécialisée dans les domaines de la sécu-rité et de l’éducation (Health and Safety at Work, avril 2003, par exemple).

En outre, à la suite des demandes des écoles, 1 500 packs vidéo ont été diffu-sés dans les trois mois qui ont suivi le lancement. Cet intérêt montre bien les be-soins des écoles en matière de supports d’enseignement de qualité sur l’évalua-tion des risques.

À la suite de sa propre évaluation du pack vidéo, la Health and Safety Autho-rity irlandaise (Autorité chargée de la santé et de la sécurité) a passé une com-mande groupée.

F a c t e u r s d e r é u s s i t e

La vidéo étant produite par le HSE, autorité nationale en matière de santé et desécurité, elle jouit d’un certain crédit. En effet, le corps enseignant a générale-ment une idée des objectifs stratégiques du HSE, et n’a donc pas de réticenceà reprendre ces objectifs à son compte.

Le pack vidéo fournit plusieurs supports d’enseignement. L’utilisation de la vi-déo seule risque de ne pas avoir l’effet souhaité ou de ne pas avoir un impactdurable sur le groupe cible. Les autres activités proposées visent à favoriser l’in-teractivité, à partir des contenus de la vidéo.

Conçus par un enseignant expérimenté, ces supports sont cohérents avec lescontenus et les objectifs pédagogiques des programmes d’enseignement natio-naux et sont de grande qualité.

T r a n s p o s a b i l i t é

Il est établi que l’attention des élèves est détournée du message principal desvidéos lorsque les références culturelles (langage ou code vestimentaire, notam-ment) sont datées ou ne correspondent pas à celles du groupe cible. Les mes-sages de prévention n’échappent pas à cette règle.

Les supports d’enseignement fournis avec la vidéo ayant été conçus en réfé-rence aux programmes scolaires anglais, des modifications seraient donc né-cessaires pour adapter l’outil à un autre contexte national.

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C o n t a c t

Simon PillingHealth and Safety ExecutiveCentral Expertise Policy and Support Division: Risk EducationRose Court8SW2 Southwark BridgeLondres SE1 9HSRoyaume-UniTél. (20) 77 17 68 03Fax (20) 77 17 68 91E-mail: [email protected] Internet: http://www.hse.gov.uk/education/checkout.htm

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3 . 3 . 5 . J U G E N D W I L L S I C H - E R - L E B E N , A L L E M A G N E

Landesverbände der gewerblichenBerufsgenossenschaften, Düsseldorf

I n t r o d u c t i o n

«Jugend will sich-er-leben» (28) est une campagne d’information destinée auxélèves de l’enseignement professionnel. Elle se présente sous la forme d’unconcours destiné à promouvoir la sécurité et la santé au travail parmi les jeunes.Ce concours annuel existe depuis 1972 et plus de six millions d’élèves y ont par-ticipé depuis sa création.

C o n t e x t e

Il est établi que les jeunes sont particulièrement sujets aux accidents. Ainsi, surles 150 000 accidents occasionnés par des outils à main chaque année, 40 %touchent des jeunes âgés de 18 à 24 ans. Plus généralement, près de 20 % desvictimes d’accidents graves appartiennent à cette tranche d’âge. En dehors deslieux de travail également, les jeunes de 18 à 24 ans sont particulièrement vul-nérables. Plus de 100 000 d’entre eux sont victimes d’accidents de la route,dont 1 700 accidents mortels.

Ce constat a conduit les Landesverbände der gewerblichen Berufsgenossen-schaften (Fédérations régionales des caisses d’assurance accident de l’industrie)à lancer le projet «Jugend will sich-er-leben», en 1972, pour tenter d’intégrer laSST à l’enseignement, en utilisant des supports adaptés au groupe cible: desjeunes dans une salle de classe. Il est financé par les groupes de travail pour lasécurité au travail mis en place par les Landesverbände der gewerblichen Berufs-genossenschaften. Ces groupes de travail réunissent tous les partenai-res concernés: syndicats, organisations patronales, fédérations de l’assurance

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(28) Signifiant à la fois «Les jeunes veulent vivre en sécurité» et «Les jeunes veulent se connaître eux-mêmes», ce jeu de mot a été introduit récemment pour donner au projet une connotation plus«branchée». L’ancien intitulé était «Jugend will sicher leben» (Les jeunes veulent vivre en sécurité).

Caractéristiques du projet

• Intégrer la SST aux programmes de l’enseignement professionnel.

• Toucher le groupe cible grâce à un concours doté de prix attrayants etune présentation divertissante du sujet.

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accident pour le secteur privé et Unfallversicherungsträger der öffentlichenHand (organismes d’assurance accidents pour le secteur public), services so-ciaux et culturels, spécialistes de sécurité au travail, etc.

O b j e c t i f s

L’objectif du projet est d’intégrer la SST au programme de l’enseignement pro-fessionnel. Quelques thèmes, inscrits en alternance au programme, ont été re-tenus. Les initiateurs du projet cherchent à toucher le groupe cible par unconcours donnant lieu à la remise de prix attrayants et à une présentation di-vertissante du sujet.

C h a m p d ’ a c t i o n

Depuis le lancement du projet «Jugend will sich-er-leben» en 1972, plus de six millions de jeunes ont participé au concours. Chaque année, les groupes detravail s’adressent à quelque 800 000 élèves de l’enseignement professionnel.

Parmi les supports envoyés aux établissements d’enseignement, une fiche d’in-formation présente le sujet de manière intéressante et divertissante. Cette fichecomporte un questionnaire que les élèves peuvent remplir à la fin du cours pourparticiper au concours. Toutes les réponses sont rassemblées par l’école et en-voyées à la fédération régionale la plus proche. Le gagnant est tiré au sort par-mi toutes les bonnes réponses; 1 800 prix d’une valeur totale de 80 000 eurossont remis aux élèves. L’école qui totalise la plus forte proportion d’élèves par-ticipants remporte également un prix.

Chaque année, le concours porte sur un thème différent choisi parmi les suivants: électricité, bruit, chutes, substances dangereuses, posture assise/levage/manutention, trajet domicile-travail, travail sur écran. Le traitement dusujet dépasse le cadre professionnel et englobe d’autres domaines de la vie telsque la maison ou les loisirs, ce qui permet une approche diversifiée.

Les enseignants disposent d’une vidéo et d’un support pédagogique sur le thème à traiter. Certains de ces films ont été récompensés lors de festivals inter-nationaux. Pour le concours de cette année, un CD-ROM avec un film Flash et unscénario interactif a été réalisé.

Le projet démarre toujours après les vacances d’été et se poursuit durant l’au-tomne et l’hiver. Certaines fédérations régionales délèguent du personnel dansles écoles pour assister les enseignants.

Le projet se termine dans chaque école par une cérémonie de remise des prixpour laquelle les élèves préparent un spectacle avec des sketches, par exemple,ou une exposition présentant le sujet de manière créative.

R é s u l t a t s

Le projet existe depuis 31 ans et totalise plus de six millions de participants, cequi montre que cette formule fonctionne bien. La participation, en hausseconstante, atteste également de son succès. Les réactions des enseignants etdes élèves sont positives, comme le montrent notamment les activités initiéespar les élèves (expositions, spectacles).

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P r o b l è m e s r e n c o n t r é s e t f a c t e u r s d e r é u s s i t e

L’un des problèmes rencontrés est la mise à jour des supports et des thèmes trai-tés. De nouveaux thèmes sont donc proposés (notamment l’informatique), etl’on s’efforce d’intégrer les changements de style de vie et d’aspirations desjeunes (d’où le changement apporté à l’intitulé du projet, en particulier). Unautre facteur de réussite est l’introduction progressive de nouveaux supports deformation tels que des CD-ROM.

T r a n s p o s a b i l i t é

Le concept de base du projet n’a pas de spécificité culturelle, de sorte qu’il pour-rait être transposé dans d’autres pays. Le seul problème concerne l’organisa-tion. Les pays très centralisés risquent en effet de ne pas disposer d’organismesrégionaux en mesure d’organiser un tel projet à cette échelle.

C o n t a c t

Edith MünchSüddeutsche Metall-BerufsgenossenschaftHauptabteilung Prävention — BetriebsbetreuungÖffentlichkeitsarbeitWilhelm-Theodor-Römheld-Str. 15D-55130 Mayence Tél. (49) 61 31 80 25 98Fax (49) 61 31 80 25 72E-mail: [email protected] Internet: http://www.smbg.de

Heiko WulfertZeunerstrasse 22D-45133 EssenLandesverband Rheinland-Westfalender gewerblichen BerufsgenossenschaftenKreuzstraße 45D-40210 DüsseldorfTél. (49) 21 18 22 46 37Fax (49) 21 18 22 46 44E-mail: [email protected] Internet: http://www.lvbg.de

http://www.jugend-will-sich-er-leben.de/derwettbewerb/index.htm

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

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3 . 3 . 6 . L A S S T I N T É G R É E A U X M O D È L E S D E P R O G R A M M E SS C O L A I R E S , I TA L I E

Istituto Superiore per la Prevenzione e la Sicurezzasul Lavoro, ISPESL

Istituto per lo Sviluppo della Formazioneprofessionale dei Lavoratori, ISFOL

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Caractéristiques du projet• Assurer une plus grande efficacité de la formation à la SST dans les

écoles en élaborant et en testant des modules standards de formation àla SST pour les secteurs du bâtiment, de l’électricité/l’électronique et dela mécanique.

• Concevoir des supports didactiques adéquats (audiovisuels, jeux, etc.) etadopter des méthodes de pédagogie active (simulations, études de cas, etc.).

• Concevoir et tester des programmes de formation à la SST conformé-ment à la méthodologie des unités de valeurs capitalisables et transfé-rables (CTTU) (29).

(29) CTTU = Unités de valeur capitalisables et transférables.

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I n t r o d u c t i o n

Le manque de formation est en partie responsable des lacunes des salariés enmatière de sécurité et de santé au travail, d’où la nécessité d’intégrer ces sujetsaux programmes d’éducation et de formation pour améliorer de façon sensiblela prévention.

Afin d’assurer une plus grande efficacité de la formation à la SST dans lesécoles, les instituts techniques industriels (ITI), les instituts professionnels publicsde l’industrie et de l’artisanat (IPSIA) et les centres de formation profession-nelle (CFP), des programmes standards de formation dans le secteur du bâti-ment, de l’électricité/l’électronique et de la mécanique ont été évalués. Des mo-dules et des supports de formation spécifiques pour l’enseignement de la SSTdans les écoles professionnelles et les centres de formation professionnelle ontété conçus.

C o n t e x t e

Le projet est parti de l’hypothèse que l’enseignement de la sécurité tant dansles écoles (ITI et IPSIA) que dans les centres de formation professionnelle (CFP)ne répondait pas complètement aux besoins de la société en général et du monde du travail en particulier. La mise en œuvre effective du décret n° 626/94,modifié périodiquement, et son impact sur le milieu de travail ont donné unenouvelle dimension aux questions de prévention des accidents et de sécuritédes travailleurs.

L’ISPESL et l’ISFOL ont coopéré de la manière suivante:

i) ils ont procédé, sur le plan national, à l’inventaire et l’évaluation des ques-tions de SST dans les programmes des centres de formation profession-nelle, des instituts techniques industriels et des instituts professionnels publics de l’industrie et de l’artisanat pour les secteurs du bâtiment, del’électricité/l’électronique et de la mécanique. Au total, 313 instituts ont été concernés par cette enquête: 154 CFP et 159 ITI et IPSIA;

ii) ils ont conçu, réalisé et testé des modules de formation spécifiques pour re-médier aux insuffisances constatées dans les programmes de formation deces instituts. Sept instituts, 234 élèves et 13 enseignants ont participé auprojet.

O b j e c t i f s

Les principaux objectifs du projet sont:

• l’instauration d’une culture de la sécurité, allant de la sensibilisation aux dan-gers au développement de l’aptitude à mettre en œuvre des mesures de pré-vention et de protection efficaces dans le milieu de travail;

• la promotion, dans les écoles et les centres de formation professionnelle, del’utilisation de modules standards de formation à la sécurité conçus en fonc-tion des critères méthodologiques permettant un transfert des actions et l’ac-quisition d’unités de valeur;

• l’identification de critères méthodologiques novateurs et efficaces pour l’en-seignement de la sécurité.

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C h a m p d ’ a c t i o n

Ce projet a une double portée: d’une part, la réalisation d’une enquête cogni-tive sur les programmes standards de formation dans les secteurs du bâtiment,de l’électricité/l’électronique et de la mécanique destinée à l’inventaire des mé-thodes d’enseignement des sujets liés à la sécurité, d’autre part, les efforts àréaliser pour remédier aux insuffisances constatées dans les programmes sco-laires en concevant, réalisant et testant quatre modules de formation spéci-fiques (A, B, C et D). Le premier module (A) est général, tandis que les troisautres sont propres aux secteurs susmentionnés.

Les objectifs suivants concernant l’amélioration de l’enseignement et de la for-mation à la SST ont été identifiés:

i) analyser les secteurs critiques et les points faibles de l’enseignement de lasécurité;

ii) concevoir et produire des programmes standards de formation conformesà la réglementation en vigueur, et en particulier au décret n° 626/94;

iii) sensibiliser les élèves aux dangers et développer leur aptitude à mettre enœuvre des mesures efficaces de prévention et de réduction des risques;

iv) détecter les insuffisances concernant les équipements, matériels et outils desécurité;

v) créer des modules de formation comportant des outils pour l’évaluation etle suivi des résultats obtenus par les élèves;

vi) développer des outils multimédia interactifs tels que des jeux de simulation,etc.

M o d a l i t é s

Les unités de valeur capitalisables et transférables comprennent au total qua-rante heures réparties en quatre modules.

M o d u l e A

Vingt heures pour les compétences de base communes aux trois secteurs consi-dérés: bâtiment, électricité/électronique, mécanique.

M o d u l e B

Vingt heures pour les aspects techniques et opérationnels du secteur du bâti-ment, comprenant les compétences de base pour ce secteur, des compétencesinterdisciplinaires pour l’exposé et la résolution de problèmes et des compé-tences professionnelles et techniques.

M o d u l e C

Vingt heures pour les aspects techniques et opérationnels du secteur de l’élec-tricité/l’électronique, comprenant les compétences de base pour ce secteur, descompétences interdisciplinaires pour l’exposé et la résolution de problèmes etdes compétences professionnelles et techniques.

M o d u l e D

Vingt heures pour les aspects techniques et opérationnels du secteur de la mécanique, comprenant les compétences de base pour ce secteur, des

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compétences interdisciplinaires pour l’exposé et la résolution de problèmes etdes compétences professionnelles et techniques.

Trois types d’outils ont été développés:

i) outils d’information — conçus pour recueillir des informations sur les élèveset leurs critères d’admissibilité aux différents modules et pour évaluer le de-gré d’appréciation des activités réalisées;

ii) outils d’évaluation — conçus pour évaluer la formation dans son ensembleet le niveau d’apprentissage atteint par chaque élève et par le groupe/la classe;

iii) outils d’enseignement/de formation — conçus pour réaliser des exercicesindividuels et en groupe afin de permettre aux élèves une formation par desactions intégrées d’analyse et de synthèse de situations dangereuses réelles(jeux de simulation).

Lors de la conception et du développement des différents modules, on a parti-culièrement veillé à l’implication des élèves en utilisant une pédagogie active etdes techniques telles que la discussion des situations, le visionnage de clips, desexercices, des jeux de simulation, etc.

Les élèves ont en effet été mis dans des situations très proches de la réalité, cequi leur a permis d’acquérir des connaissances approfondies sur les questionsde prévention et de sécurité.

Le jeu connu sous le nom de «cartes 626» peut être cité comme exemple pourle module général A. Il a pour objectif de tester, par des processus simples etune série de choix, ce qui a été appris durant la formation. Dans ce jeu, chaquejoueur reçoit trente cartes, chacune comportant une affirmation identifiée parune lettre. Chaque joueur doit rejeter les affirmations erronées, identifier cellesqui sont exactes et les classer par ordre d’importance. Ce classement est com-paré, discuté et argumenté dans un groupe animé par le responsable de la for-mation qui doit organiser et expliquer rationnellement les conséquences desdifférents choix effectués.

L’exercice pratique «Évaluez et éliminez le risque» peut être mentionné pour lesmodules sectoriels B (bâtiment), C (électricité/électronique) et D (mécanique).Cet exercice comporte une phase préliminaire durant laquelle le responsable dela formation attire l’attention sur des risques spécifiques (allant des risques éle-vés aux risques faibles) liés à certaines activités dans le secteur en question. Cesrisques sont décrits et discutés avec les élèves sans suivre d’ordre particulier.Chaque élève les classe ensuite selon l’importance qu’il/elle estime la plus ap-propriée et marque un point pour chaque type de risque correspondant au clas-sement établi par le formateur. Les résultats sont utilisés pour discuter du contenudes exercices (risques et dangers).

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

CTTU 1 CTTU 2 CTTU 3Bâtiment Électricité/électronique Mécanique

Module A (20 heures) Module A (20 heures) Module A (20 heures)

Module B (20 heures) Module C (20 heures) Module D (20 heures)

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Dans la vidéo La chasse au risque, diffusée dans le cadre des modules sectoriels,des clips illustrent les différentes opérations effectuées durant le travail. Pourchaque activité, l’élève doit indiquer, sur une fiche, les risques et dangers de cetteactivité, le comportement incorrect du travailleur et les solutions pour réduireou éliminer les risques. L’analyse de situations de travail spécifiques donne aux élèves la possibilité d’identifier les actions ou les comportements qui per-mettent de prévenir les risques et les dangers. À la fin de l’exercice, les résultatsobtenus par les membres du groupe sont comparés afin de discuter des diffé-rentes solutions en matière de prévention et de protection adoptées dans diffé-rentes situations de travail.

R é s u l t a t s

Dans l’ensemble, les tests ont donné de bons résultats tant sur le plan de laconception que sur le plan méthodologique/didactique. Une comparaison desvaleurs moyennes concernant les résultats obtenus par les élèves dans le mo-dule de base A et les modules B, C et D fait ressortir les considérations suivantes:

i) les élèves des secteurs du bâtiment et de la mécanique obtiennent de bonsrésultats tant dans le module A que dans les modules sectoriels B, C et D;

ii) les élèves du secteur de l’électricité/électronique, qui ont obtenu de moinsbons résultats dans le module A comparativement aux deux autres secteurs,se sont révélés globalement meilleurs dans le module C en ce qui concernel’apprentissage thématique (évaluation satisfaisante).

Les meilleurs résultats obtenus dans les modules sectoriels sont dus, d’une part,à l’intérêt manifesté par le groupe d’élèves considéré pour la suite du processusde formation commencé avec le module A et, d’autre part, au fait que les élèvesavaient plus envie de traiter de thèmes spécifiques à leur activité future.

De bons résultats ont également été obtenus sur le plan de l’appréciation desélèves concernant la méthode utilisée, les outils de formation et les critèresd’évaluation des résultats préliminaires et finaux. Les relations entre ensei-gnants et élèves ont également été excellentes tant du point de vue relationnelqu’en ce qui concerne la motivation.

L’utilisation d’outils pratiques a notamment permis aux enseignants et aux tu-teurs d’impliquer les élèves de façon proactive dans les activités de formation,ce qui s’est révélé primordial pour atteindre les objectifs fixés.

P r o b l è m e s r e n c o n t r é s

Durant les tests, certains problèmes sont apparus, notamment celui du tempsaccordé par les écoles et centres de formation professionnelle à l’expérimenta-tion des modules. En effet, les quarante heures nécessaires pour le module debase et le module sectoriel devaient être prises dans le quota d’heures total duprogramme scolaire. Dans certains cas, l’expérience a été conduite durant lesheures mises à la disposition des enseignants l’après-midi. L’autre problème aconsisté à trouver des lieux adaptés aux activités de simulation dans certainesécoles.

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F a c t e u r s d e r é u s s i t e

L’enquête sur les programmes de formation et l’expérimentation des modulesde formation conçus selon des critères standards ont contribué à valoriser leprojet.

L’utilisation d’une approche novatrice basée sur des activités proactives orien-tées vers la formation ainsi que l’utilisation d’outils multimédia interactifs sesont révélées essentielles pour l’implication globale et active des élèves. En agis-sant sur ces aspects pratiques, il a été possible de mettre en œuvre une straté-gie de formation apte à inciter les individus à résoudre des problèmes réels desécurité au travail. Dans le même temps, les élèves ont été sensibilisés au travailen groupe, ce qui leur a permis d’améliorer leurs compétences relationnelles etcognitives en vue d’atteindre les objectifs fixés.

T r a n s p o s a b i l i t é

Les caractéristiques méthodologiques/didactiques intrinsèques des modulesconçus selon des unités de valeur capitalisables et transférables permettentd’utiliser avec succès les modules en tant que tels pour la formation de per-sonnes travaillant dans différents secteurs de l’industrie de transformation pré-sentant des risques et/ou des dangers élevés. Par conséquent, cette expérienceconstitue une première étape importante pour la diffusion d’autres actions auniveau national, l’application des normes de formation acquises entraînant uneamélioration supplémentaire de la qualité de la formation à la SST dispensée.

C o n t a c t

ISFOLColombo Conti, Mara MarincioniVia G B Morgagni 33I-00161 RomeTél. (39) 0644 59 02 43Fax (39) 0644 59 05 10E-mail: [email protected]

[email protected]

ISPESLGiuliana Roseo, Mauro PellicciVia Alessandria 220/eI-00198 RomeTél. (39) 0644 28 02 12/97Fax (39) 0644 25 09 72E-mail: [email protected]

[email protected]

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«Instantanés» III

T o n t r a v a i l , t o n c o r p s , t a v i e d a n s l ’ i n d u s t r i ea u t o m o b i l e , S u è d e

Internet: http://www.myn.se

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

L’association suédoise de l’industrie automobile, le syndicat suédois des métal-lurgistes et le syndicat suédois des peintres

O b j e c t i f

Dispenser des connaissances sur la façon de prévenir/minimiser les risques dusaux surcharges et aux mouvements répétitifs et sur la façon de manipuler cor-rectement le plastique thermodurcissable et les isocyanates. Ce projet proposeégalement une aide didactique actualisée sur les questions liées au milieu detravail pour les classes des filières «mécanique automobile» des établissementssecondaires.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Une offre complète de formation et d’information ainsi que des tests deconnaissance sur CD est proposée aux ateliers et aux écoles.

• Le programme repose sur l’autoformation. Des exemples de situations de tra-vail permettent d’expliquer l’origine des problèmes et comment les éviter; lesrésultats peuvent être vérifiés à travers des pages internet; des expériences etdes conseils sont également proposés.

L ’ é c o l e a d o p t e u n e e n t r e p r i s e p l u s s û r e , I t a l i e

Internet: http://www.ispesl.it/index.asp?language=2

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Association locale de santé, autorité locale de l’éducation, organisations patro-nales et syndicats

O b j e c t i f

Expliquer aux élèves comment le décret n° 626/94 est réellement appliqué parun contact direct avec les acteurs du système de prévention des entreprises et

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leur faire comprendre qu’une évaluation précise et systématique des risquespeut améliorer considérablement la sécurité et la santé au travail.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Passer d’un enseignement axé sur la sécurité à une nouvelle stratégie oùl’école joue un rôle actif, si bien que les élèves «perçoivent» les questions desécurité comme une expérience quotidienne.

• Les élèves suivent la production d’une entreprise pendant plusieurs mois, ap-prennent à effectuer des évaluations des risques, émettent des observationset des suggestions pour améliorer la situation.

• Les partenaires assistent les enseignants et les élèves lors des discussions enclasse.

I n t é g r a t i o n d e l a S S T d a n s l ’ e n s e i g n e m e n tp r o f e s s i o n n e l a g r i c o l e , A l l e m a g n e

Karl Heinz GrütteE-mail: [email protected]

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Autorité du Land de Brandebourg chargée de la santé et de la sécurité en coopération avec la caisse d’assurance accidents

O b j e c t i f

Améliorer l’intégration de la SST dans l’enseignement professionnel des futursagriculteurs, horticulteurs et ouvriers forestiers.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Lors d’une évaluation, on a constaté que les enseignants réclamaient un sou-tien technique pour développer leur expertise en SST et que les apprentisavaient besoin de compétences techniques et professionnelles en la matière.Les machines pouvant être très coûteuses, il est nécessaire de disposer descompétences appropriées pour les conduire.

• Des experts de la SST en agriculture ont choisi les sujets d’enseignement etapporté des informations pour un manuel de formation à l’usage des ensei-gnants dans lequel les exposés ont été résumés et documentés. La secondeédition du manuel a été publiée sous la forme de CD-ROM et préparée avecl’aide des étudiants.

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S i c h e r i s t S i c h e r ( O n n ’ e s t j a m a i s t r o p s û r ) , A l l e m a g n e

Internet: http://www.good-practice.de/infoangebote_beitrag572.htm

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Bundesinstitut für Berufsbildung (Institut fédéral de la formation profession-nelle), BIBB

O b j e c t i f

Modifier le comportement des élèves en matière de SST grâce à un supportmultimédia (CD-ROM).

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Une combinaison de jeux, simulations et tests permet d’améliorer la motiva-tion des étudiants.

• Plusieurs sujets sont abordés: trajets domicile-travail, serrage à la main, serrage à la machine, substances dangereuses, échelles, échafaudages, sou-dage.

I n s t r u c t i o n s e n m a t i è r e d e r i s q u e s p r o f e s s i o n n e l s ,A u t r i c h e

Karlheinz Körpert

E-mail: [email protected]: http://www.auva.sozvers.at

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Allgemeine Unfallversicherungsanstalt (Caisse d’assurance accidents), AUVA

O b j e c t i f

Développer des référentiels pour l’enseignement dans les écoles profession-nelles et la formation sur le terrain en matière de situations de travail dange-reuses.

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C a r a c t é r i s t i q u e s

• L’utilisation de la loi spéciale sur les interdictions et restrictions concernant letravail des mineurs a permis d’agir sur le programme scolaire.

• De nouveaux supports sont fournis aux enseignants qui peuvent suivre unprojet de formation des formateurs sur les bases de la réglementation SST envigueur, la prévention des risques et l’évaluation des lieux de travail. Le sup-port média est appelé «L-Programme».

P r o j e t « E n f a n t s » , A u t r i c h e

Leopold SchusterE-mail: [email protected]

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Inspection du travail, Commission d’assurance accidents

O b j e c t i f

Organiser une prise de contact entre l’élève et l’inspection du travail avant lepremier emploi.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Le contact peut prendre la forme d’une présentation des questions de SST enclasse, d’une coopération à des projets de SST dans les écoles ou de standsd’exposition lors de salons.

• Il est plus important de donner une première impression positive de l’inspec-tion du travail et des questions de SST que de parler de contenus déterminésau préalable sur des questions de SST.

• L’expérience pratique personnelle est très importante.

P a s s e p o r t S S T , F r a n c e

Laurent ThévenyE-mail: [email protected]: http://www.cerp.prd.fr

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Caisse régionale d’assurance maladie (CRAM) et Académie de Marseille

O b j e c t i f

Intégrer les compétences en SST dans l’enseignement professionnel et le sys-tème de formation.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Des experts en prévention participent à la création de diplômes. De plus, laSécurité sociale forme les enseignants et prépare les élèves à des leçons spé-cifiques en matière de SST.

• Lorsque les élèves obtiennent leur diplôme, ils reçoivent également un «pas-seport SST» attestant des cours suivis et des compétences acquises en ma-tière de prévention. Ce passeport est un véritable outil de communicationentre l’école et le monde du travail.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

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A p p r e n t i s s a g e s u r l e l i e u d e t r a v a i l d a n s l e s y s t è m eé d u c a t i f f i n l a n d a i s : f o r m a t i o n d e t u t e u r s , F i n l a n d e

Arja ÄyräväinenE-mail: [email protected]

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Työterveyslaitos (FIOH — Institut finlandais de la santé au travail), en coopéra-tion avec le conseil national de l’éducation et le Département de santé et de sé-curité au travail du ministère des affaires sociales et de la santé

O b j e c t i f

L’objectif de cet apprentissage sur le lieu de travail est d’améliorer les compé-tences professionnelles des élèves et leur disposition à intégrer le monde du tra-vail.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Organiser la formation des tuteurs dont le rôle est de guider les élèves sur lelieu de travail. Durant cette formation, les questions de santé et de sécuritéau travail sont particulièrement soulignées.

• Développer des modèles d’apprentissage sur le lieu de travail.

• Évaluer le projet.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

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L e s j e u n e s e t l e t r a v a i l , F i n l a n d e

Timo LeinoE-mail: [email protected]

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Työterveyslaitos, département de recherche et développement des services desanté au travail

O b j e c t i f

Promouvoir la santé et la capacité fonctionnelle des jeunes, leur aptitude et leurcapacité à entrer sur le marché du travail; développer un milieu et un collectifde travail sûrs et sains en mettant en place un réseau étendu de partenariatsentre les jeunes et le monde du travail.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Le réseau analyse les facteurs liés à l’aptitude au travail et à la capacité fonc-tionnelle des jeunes ainsi que les moyens permettant de les améliorer pourentrer sur le marché du travail.

• Les conditions de travail sur les lieux de travail et dans les établissementsd’enseignement sont étudiées.

• L’accent est mis sur la SST dans l’enseignement, l’orientation professionnelleet l’apprentissage sur le lieu de travail.

J e u n e s t r a v a i l l e u r s , R o y a u m e - U n i

Internet: http://www.youngworker.co.uk/home.html

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

The Royal Society for the Prevention of Accidents et Norwich Union (compagnied’assurance)

O b j e c t i f

Ce site internet constitue une ressource en ligne pour chaque personne respon-sable de jeunes sur le lieu de travail et pour les jeunes eux-mêmes.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Le site a été principalement conçu pour trois catégories de personnes: les employeurs [des petites et moyennes entreprises (PME) en particulier], les

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organisateurs de stages en entreprise et les jeunes participant à ces stages ous’apprêtant à entrer sur le marché du travail.

• D’autres professionnels et les personnes concernées ou intéressées par lasanté, la sécurité et le bien-être des jeunes, y compris les parents et tuteurs,peuvent également trouver ce site internet utile.

• Les étudiants y trouveront des informations sur la SST, notamment les respon-sabilités au travail, des faits et chiffres sur les risques et les accidents, ainsiqu’un guide et des listes de contrôle pour les aider durant leurs premiers joursde travail; les enseignants y trouveront des informations sur la mise en placeet la coordination de programmes de stages pour leurs élèves.

• Les employeurs trouveront des informations sur la santé et la sécurité desjeunes travailleurs, y compris les dispositions légales, des listes de contrôle,des fiches d’information et des informations sur les inspecteurs en santé etsécurité.

V e i l i g e n w e l , P a y s - B a s

Internet: http://www.veiligenwel.nl

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Organisation de projets du système d’enseignement professionnel secondaire

O b j e c t i f

Ce site internet est destiné à fournir aux établissements d’enseignement profes-sionnel des informations sur les questions de santé et de sécurité des élèves aucours de leur formation.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Informations sur la réglementation et les responsabilités des établissementsd’enseignement et des entreprises au cours de la formation professionnelledes élèves.

• Aperçu des facteurs de risques pour la santé et la sécurité au travail dans cer-tains secteurs spécifiques (agriculture, construction, économie, soins et bien-être).

• Listes de contrôle permettant d’évaluer la situation de l’établissement d’en-seignement et celle de l’entreprise en matière de santé et de sécurité, ainsique les connaissances et comportements des élèves sur le sujet.

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Page 116: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

« I n t e r v e n t i o n c o l l e c t i v e e n p r é v e n t i o n » , F i n l a n d e

Jukka VuoriE-mail: [email protected]

O r g a n i s a t i o n p i l o t e

Työterveyslaitos

O b j e c t i f

Concevoir une intervention collective pour les diplômés des écoles profession-nelles destinée à améliorer la qualité de leur emploi et à promouvoir leur socia-lisation dans le milieu du travail ainsi que leur santé mentale.

C a r a c t é r i s t i q u e s

• Venant s’ajouter à une formation à la recherche d’emploi, cette méthode degroupe traite des compétences en matière de socialisation au travail (compé-tences sociales au travail et façon de trouver un premier soutien dans sonnouveau travail).

• Le projet a fait ressortir l’effet bénéfique de la méthode dans les évaluationsde l’engagement et de la pertinence des objectifs de travail personnels. Parconséquent, des effets à long terme sont attendus sur le plan de la santémentale.

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Page 117: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

4.A N A L Y S E D U P R O C E S S U S :

C O M M E N T I N T É G R E R L A S S T D A N S L ’ É D U C A T I O N

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Page 118: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

Pour promouvoir une culture de prévention chez les futurs travailleurs et em-ployeurs, il est nécessaire d’intégrer la SST dans l’éducation.

Si les enfants et les jeunes sont familiarisés avec un comportement sûr et sain,s’ils sont sensibilisés aux risques et s’ils apprennent à aménager leur propre en-vironnement pour préserver leur sécurité et leur santé, il est probable que leurvie professionnelle (et privée) sera plus sûre et plus saine.

Ce rapport présente de nombreux exemples de bonnes pratiques à l’école etdans l’enseignement professionnel mis en place dans les 15 États membres del’UE (30) à tous les niveaux de l’enseignement jusqu’à la fin de la scolarité obli-gatoire. Les exemples choisis couvrent un large éventail d’approches, de mé-thodes et d’outils pour intégrer la SST dans le processus d’apprentissage et lemilieu de travail.

• Mais comment fonctionne le processus d’intégration?

• Comment démarrer cette intégration?

• Quelles mesures prendre pour sa réussite?

• Existe-t-il une compréhension commune de l’intégration de la sécurité et dela santé dans l’éducation?

• Comment développer une stratégie cohérente pour intégrer la sécurité et lasanté dans l’éducation au niveau européen?

Ce chapitre développe les bases d’une compréhension commune de l’intégra-tion de la sécurité et de la santé dans l’éducation:

1) un modèle d’intégration de la SST dans l’éducation, dont les éléments lesplus importants sont décrits dans la section 4.1, est élaboré;

2) ce modèle repose sur une analyse des «facteurs de réussite» du processusd’intégration à partir des exemples de bonnes pratiques (section 4.2).

Le dernier chapitre (chapitre 5) examine la possibilité d’une stratégie européenneet présente les actions envisageables dans ce contexte.

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(30) EU-15: Belgique, Danemark, Allemagne, Grèce, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Suède et Royaume-Uni.

Page 119: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

En 2002, le réseau européen des écoles promotrices de la santé a édité une bro-chure présentant des modèles d’écoles promotrices de la santé en Europe. Cettebrochure montre comment ces modèles sont développés dans différentscontextes culturels, politiques et économiques et comment ils adoptent desformes et des structures compatibles avec le milieu dans lequel ils s’insèrent touten adhérant aux principes de base communs que sont la démocratie, l’action,l’équité et le développement durable. Compte tenu des différents contextes, lesauteurs présument qu’il n’est pas possible ni souhaitable de créer un seul mo-dèle général ou global d’école promotrice de la santé. Chaque modèle est le ré-sultat d’un dialogue et d’un consensus entre ceux qui l’ont «construit» et faitsens dans un certain cadre de valeurs, dans un contexte particulier.

L’école promotrice de la santé est plus un processus d’interprétation contextuelleque le résultat de la mise en œuvre de principes généraux. Néanmoins, les différents modèles peuvent être utilisés comme base du dialogue engagé entreles partenaires des écoles promotrices de la santé en Europe en vue de dévelop-per de nouvelles structures plus élaborées et ambitieuses, plutôt que commedes vérités «objectives» ou des règles normatives (31). En particulier, le modèleholistique d’école promotrice de la santé présenté dans cette brochure est de-venu un tremplin pour identifier les éléments clés d’une école promotrice de lasanté (32).

Dans ce rapport, le modèle a servi de base pour un premier projet de modèled’intégration de la SST dans l’éducation. Ce modèle présente les principales influences externes sur le processus d’intégration de la SST dans l’éducation,ainsi que les éléments internes ayant une incidence sur la promotion de l’inté-gration dans les écoles ou les autres établissements d’enseignement.

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(31) Jensen, B. B., et Simovska, V., (éditeurs), Models of health promoting schools in Europe (Modèlesd’écoles promotrices de la santé en Europe), Réseau européen des écoles promotrices de la santé,2002 (http://www.who.dk/document/e74993.pdf).

(32) Parsons, C., Stears, D., et Thomas, C., (Royaume-Uni), «The eco-holistic model of the health promo-ting school» (Le modèle holistique d’école promotrice de la santé), in: Jensen et Simovska 2002, p. 64 à 66.

4.1. P R O J E T D E M O D È L E D ’ I N T É G R A T I O N D E L A S S T D A N S L ’ É D U C A T I O N

Page 120: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

Les éléments externes ne doivent pas être considérés comme des entités dis-tinctes mais doivent former un réseau de décideurs politiques, comme le mon-trent les flèches qui les relient.

Les initiatives européennes doivent être traduites aux niveaux national, régionalet/ou local, avec possibilité de retour permanent d’information pendant l’éva-luation des initiatives concrètes. Cette démarche permet d’analyser les facteursde réussite et d’échec en vue de nouveaux plans d’action ou de nouvelles stra-tégies. Il est également important d’évaluer si les institutions ou les partenaireslocaux dans le domaine de la SST et de l’éducation sont en mesure d’atteindreles objectifs fixés.

Les facteurs internes du modèle seront présents aux étapes décrites dans la sec-tion 4.2:

• cadre réglementaire: réglementation en vigueur et programme scolaire offi-ciel;

• communication avec/entre tous les acteurs: école, élèves, parents, em-ployeurs, éducateurs, agences pour l’emploi, prestataires de soins, etc.;

• la SST comme élément de la formation tout au long de la vie: la sécurité et lasanté font partie intégrante de tous les aspects de la vie quotidienne et de lavie professionnelle;

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Politique en matière de SST

et d’éducation en Europe

Politique en matière de SST

et d’éducation au niveau national

Politique en matière de SST

et d’éducation au niveau local

Politique en matière de SST

et d’éducation au niveau régional

1. Cadre juridique/ Normes

2. Participation de tous les acteurs

8. Évaluation/Retour d’information

7. Relation directe avec le lieu de travail

3. SST comme élément de l’apprentissage tout au long de la vie

6. Méthodes d’enseignement interactives et souples

4. Environnement d’apprentissage et de travail sain et sûr

5. Formation des formateurs

CULTURE DE PRÉVENTION

Modèle d’intégration de la SST dans l’éducation

Page 121: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

• environnement d’apprentissage et de travail sain et sûr: politique scolaire oupolitique en matière de SST dans les autres établissements d’enseignement;

• enseignants qualifiés en matière de SST;

• supports éducatifs interactifs et flexibles: adaptés à l’âge, attrayants, prêts àl’emploi;

• quitter les bancs de l’école: relations avec le monde du travail, les respon-sables de la prévention, etc.;

• retour d’information de tous les acteurs et évaluation.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Page 122: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

Ce chapitre décrit l’intégration de la sécurité et de la santé dans l’éducationcomme un processus comprenant six étapes différentes. Ces étapes sont inspi-rées d’un modèle de processus (33) souvent utilisé dans le cadre de la gestion dela qualité ainsi que dans le domaine de l’enseignement professionnel.

Les études de cas décrites dans ce rapport ont été analysées à partir de ce mo-dèle. Les six étapes comprennent des «facteurs de réussite» identifiés dans lesétudes de cas, à savoir les facteurs ayant contribué à la réussite du processusd’intégration de la sécurité et de la santé dans l’éducation.

Ces six étapes — information, planification, décision, réalisation, évaluation etsuivi — s’enchaînent selon un ordre logique. Les suivre permet d’améliorer laqualité du processus d’intégration et ses résultats.

Nous allons tout d’abord présenter un résumé de ces étapes, puis une descrip-tion détaillée des résultats de l’analyse des cas et d’autres sources (34).

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4.2. L E P R O C E S S U S D ’ I N T É G R A T I O N D E L A S S T D A N S L ’ É D U C A T I O N

(33) Ce modèle est un système en boucle ouverte. Il a été élaboré par Walter Volpert dans le cadre d’unenouvelle discipline scientifique, la psychologie du travail et des organisations, et transposé dans ledomaine de l’enseignement professionnel et de la formation à la fin des années 70.

(34) Les résultats du séminaire de Bilbao de 2002, un projet de rapport interne sur l’intégration de la SSTdans l’éducation (2002) et les résultats de la première réunion du groupe de contact de l’Agence(2003).

Le processus d’intégration de la SST dans l’éducation

Processus d’intégration

Suivi

Réalisation

Évaluation

Information

Décision

Planification

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a ) R é s u m é d e s s i x é t a p e s

Étape 1: information

Avant de démarrer le projet, il convient de rassembler un certain nombred’informations, telles que les statistiques d’accidents impliquant des en-fants et des jeunes, le nombre de cours sur la sécurité dispensés dans lesécoles ou des données sur les conditions de travail dans les écoles ou lesautres établissements d’enseignement. Dernier point et non des moindres,l’expérience acquise dans des projets similaires doit être prise en compte.

Étape 2: planification

Il convient d’identifier à l’avance les partenaires qui participeront au projetd’intégration. On peut faire appel aux expériences et structures existantes,comme les réseaux de promotion de la santé, ou la coopération avec lesautorités chargées de la sécurité et de la santé et leurs instituts de forma-tion. La question du financement doit également être abordée.

Étape 3: décision

On doit avoir franchi les deux premières étapes avant de prendre la déci-sion de réaliser une étude pilote. À ce stade, il convient de définir l’objec-tif global du projet et les objectifs opérationnels, et aussi d’élaborer un ca-lendrier et de définir les responsabilités dans un plan d’action.

Étape 4: réalisation

Il s’agit de la phase de mise en œuvre du projet. La réussite de l’intégrationdépendra des facteurs suivants: la reconnaissance de la sécurité et de lasanté comme parties intégrantes de la formation tout au long de la vie; uneconception large de la sécurité et de la santé comprenant le bien-être phy-sique, mental et social; une relation directe entre les mesures éducatives etle milieu de travail; la participation d’enseignants expérimentés au déve-loppement du programme et des supports pédagogiques.

Étape 5: évaluation

L’évaluation doit faire partie intégrante du processus. Elle doit accompa-gner et améliorer le processus d’intégration. En outre, il convient d’évaluerles résultats du projet en termes de développement durable et de transpo-sabilité à d’autres institutions et dans d’autres contextes culturels.

Étape 6: suivi

Durant le projet, il convient de développer un plan de promotion et d’exa-miner les possibilités de suivi.

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b ) D é t a i l d e l ’ a n a l y s e d e s c a s

Ces six étapes devraient permettre un meilleur aperçu des facteurs de réussiteet d’obtenir une image plus claire de la façon d’intégrer la sécurité et la santédans l’éducation.

Étape 1

S t a t i s t i q u e s

Les taux élevés des accidents impliquant des enfants et des jeunes constituentun point de départ important pour le processus d’intégration. Ces chiffres peu-vent être à l’origine d’un projet, comme ce fut le cas pour le projet français «Sy-nergie» ou pour le projet allemand «Jugend will sich-er-leben» (35).

R e c h e r c h e

Le processus d’intégration de la SST dans l’éducation doit s’appuyer sur la re-cherche (36). Durant la phase de développement de la «Norme nationale pourune école saine» (Angleterre), on a procédé à des activités de recherche etconsulté des acteurs de projets pour une école saine existants. Dans le cadre duprojet «FAOS», une enquête sur la situation actuelle a été réalisée par tous lesdirecteurs des établissements du secondaire dans la région d’Archaia (Grèce). Le«Cercle scolaire» suédois repose sur une recherche sur le «Monde du travail àl’école» qui a rassemblé des chercheurs de l’Institut national de recherche sur lavie au travail suédois travaillant sur les questions scolaires. Ces chercheurs, quiont différentes formations et divers domaines de spécialisation (pédagogues,spécialistes du bruit, ergonomes, sociologues ou chercheurs spécialistes du har-cèlement), travaillent dans les écoles pour mettre en œuvre différents projets dedéveloppement (37). Dans deux projets italiens, la recherche fait partie du champd’action du projet en lui-même (38).

En Finlande, une enquête nationale sur la formation à la sécurité au travail dansles écoles a été réalisée en 2003. L’objectif était d’examiner l’éducation à la sé-curité au travail à tous les niveaux scolaires en fonction du nombre de cours dis-pensés sur le sujet, des méthodes et des supports utilisés pour ces cours et de la qualification des enseignants. Entre octobre et décembre 2002, un question-naire a été envoyé à un échantillon représentatif de toutes les écoles publiquesfinlandaises. Les enseignants dispensant le plus de cours magistraux sur la sécu-rité au travail ont été priés de répondre au questionnaire. Les résultats ont mon-tré que le plus petit nombre d’heures de cours sur la sécurité au travail en Fin-lande (1 à 2 heures) concernait les écoles élémentaires et le plus grand

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(35) Une présentation spéciale sur internet: «Les statistiques contribuent à l’intégration de la SST dansl’éducation et la formation» est en cours de réalisation.

(36) Azurbi, F., extrait du séminaire «Apprentissage de la sécurité et de la santé au travail» organisé à Bilbao (4 et 5 mars 2002) par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail et la présidence espagnole du Conseil de l’UE, en coopération avec la Commission européenne, compterendu, 2002, p. 47.

(37) Pour plus d’informations: www.skolliv.nu

(38) «À l’école de la sécurité» et «La SST intégrée aux modèles de programmes scolaires».

INFORMATION

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nombre d’heures (15 heures) les écoles professionnelles. La méthode le plus sou-vent utilisée était le cours magistral, manuels et brochures étant les matériels lesplus fréquents. Un enseignant sur trois avait reçu une formation suffisante, du-rant ses études, pour donner des cours traitant de la sécurité au travail, le se-cond tiers avait suivi des cours sur le sujet dispensés par les syndicats, et le derniertiers enseignait la sécurité au travail à partir de sa propre expérience profession-nelle. La première conclusion est que la formation à la sécurité au travail n’estpas systématique dans les écoles finlandaises mais dépend largement de l’activitédes enseignants (39).

I n i t i a t i v e s s i m i l a i r e s

L’échange de bonnes pratiques d’intégration de la SST dans l’éducation avant ledébut du projet est nécessaire pour éviter d’effectuer deux fois le même travail.Cependant, il peut également être utile de chercher des initiatives similaires dansd’autres domaines. Ainsi, dans le cadre du projet italien «À l’école de la sécu-rité», des études sur de nouvelles méthodes permettant d’améliorer l’éducation àla santé ont été menées et l’approche par le programme scolaire adoptée pource projet était étroitement liée au «Michigan model for comprehensive schoolhealth education®» (Modèle du Michigan pour une approche globale de l’édu-cation à la santé à l’école) (40).

Étape 2

R é f é r e n c e à d e s s t r u c t u r e s e x i s t a n t e s

Quels sont les types de structures déjà en place? Comment les utiliser pour in-tégrer la SST dans l’éducation? Les exemples comprennent des réseaux exis-tants de promotion de la santé ou une coopération avec les autorités chargéesde la sécurité et de la santé.

P a r t i c i p a t i o n d e t o u s l e s a c t e u r s

La participation active de tous les partenaires possibles est nécessaire pour dé-velopper une approche globale de l’éducation des enfants et des jeunes et dis-poser d’un large soutien. Ceci est illustré dans ce rapport par plusieurs pro-jets (41) dans lesquels de nombreux acteurs (responsables politiques,représentants des syndicats, employeurs, parents, élèves, enseignants, profes-seurs principaux/directeurs d’écoles, experts en SST) étaient impliqués.

Les principaux acteurs potentiels dans la communauté sont les écoles, les em-ployeurs, les parents, les camarades faisant fonction d’éducateurs, les agencespour l’emploi, les prestataires de soins et les associations locales.

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(39) Salminen, S., National survey on learning of occupational safety in Finnish schools (Enquête natio-nale sur l’apprentissage de la sécurité au travail dans les écoles finlandaises), Työterveyslaitos (Insti-tut finlandais de la santé au travail); e-mail: [email protected]

(40) http://www.emc.cmich.edu/mm/default.htm

(41) «FAOS» (Grèce), projet «Armi» (Danemark), projet «Des machines plus sûres grâce aux étudiants»(Belgique), par exemple.

PLANIFICATION

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Écoles

Les écoles ont la responsabilité directe de la sécurité des élèves, en particulierdans l’enseignement professionnel où il existe des risques spécifiques, et la res-ponsabilité indirecte de préparer les enfants à leur vie future. Pour ce faire, ellesdoivent aider les enfants à développer des compétences pour assurer leur sécu-rité et celle des autres (42).

La ROSPA offre un cadre pour une politique de la santé et de la sécurité à l’école (43). De plus, une partie de son site internet «Jeunes travailleurs» s’adresseaux enseignants qui préparent et coordonnent des programmes de stage en en-treprise pour leurs élèves (44). Il présente des informations sur la santé et la sé-curité sur le lieu de travail, les responsabilités au travail, des faits et chiffres surles risques et les accidents du travail, ainsi que des informations utiles avant laprise de contact avec l’organisme qui propose le stage.

Employeurs

Les employeurs ont une responsabilité directe, ce sont donc des partenaires im-portants dans le cadre des initiatives en matière de SST et d’éducation (45). Bienqu’ils connaissent les questions juridiques, ils ne savent pas toujours commentsurveiller et guider efficacement les jeunes. Atteindre les employeurs signifie:

• identifier les entreprises locales qui emploient un grand nombre de jeunes;

• proposer des fiches d’information ou des brochures aux employeurs et lesrencontrer;

• contacter les entreprises proposant des stages d’enseignement professionnelet les organisations professionnelles locales.

Les employeurs et les établissements scolaires collaborent pour que l’élève soitbien préparé au monde du travail. La désignation d’un bon tuteur sur le lieu detravail est nécessaire pour guider l’élève et assurer un retour d’information. Descompétences pédagogiques, une ouverture d’esprit et une bonne aptitude autravail en équipe constituent des caractéristiques importantes en la matière.

Parents

Les enfants et les jeunes se tournent souvent vers leurs parents pour obtenir desinformations et des conseils en matière de travail (46). Ceux-ci doivent donnernon seulement des conseils mais aussi connaître les droits et responsabilités surle lieu de travail. Dans de nombreux pays, les parents doivent aussi signer uneautorisation de travail pour leur enfant. Atteindre les parents signifie:

• identifier les organisations animées par des parents ou défendant leurs inté-rêts;

• organiser des ateliers pour des groupes de parents dans la communauté;

• distribuer des posters, des brochures et d’autres supports d’information.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(42) Dans le «Cercle scolaire» (Suède), par exemple.(43) http://www.rospa.co.uk/cms(44) http://www.youngworker.co.uk(45) Le projet français «Synergie», par exemple.(46) «Exemples de bonnes pratiques pour promouvoir la santé et la sécurité à l’école primaire» (Italie),

«Prévention des accidents impliquant des enfants et des jeunes dans le secteur de l’agriculture» (Irlande), par exemple.

Page 127: Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation · 2015-01-26 · En outre, l’utilisation de l’éducation pour renforcer la culture de prévention

Éducation par les pairs

Les jeunes sont des formateurs efficaces: ils déploient beaucoup d’énergie etd’enthousiasme, parlent le langage de leurs camarades, servent de modèle àd’autres jeunes et apportent un regard neuf sur les questions liées au travail.Promouvoir l’éducation par les jeunes signifie:

• identifier des programmes ou des personnes souhaitant parrainer des élèvesfaisant fonction d’éducateurs;

• fournir des supports aux conseillers des élèves faisant fonction d’éducateurset leur assurer une formation;

• aider les conseillers à intégrer la sécurité et la santé dans leurs programmes.

Dans le même esprit, les chefs de projet doivent impliquer très tôt les jeunesdans le projet afin de s’assurer que celui-ci sera adapté et convivial (47). Il est im-portant de savoir ce que souhaitent les jeunes et de travailler avec eux enconcertation. Les enseignants sont de plus en plus concernés par la conceptionou la modification de nouveaux programmes, en particulier pour les stages enentreprise.

Agences pour l’emploi

Les agences pour l’emploi proposent souvent des formations professionnellesspécifiques ou des conseils pratiques (adopter une tenue vestimentaire et unecommunication appropriées, par exemple) qui se prêtent particulièrement bienà l’intégration des questions de santé et de sécurité. Atteindre les agences pourl’emploi signifie:

• identifier les agences pour l’emploi dispensant une formation et connaîtreleurs besoins;

• fournir des supports au personnel de placement et lui assurer une formation;

• assister le personnel de placement pour l’intégration de la SST dans les pro-grammes.

Prestataires de soins

Les prestataires de soins informent les jeunes patients d’une multitude derisques pour la santé, mais rarement des risques liés au travail. En raison de leurcontact direct avec les jeunes et de leur notoriété dans la communauté, les pres-tataires de soins peuvent être des défenseurs efficaces de la sécurité et de lasanté des jeunes travailleurs. Promouvoir la SST auprès des prestataires de soinssignifie:

• contacter les prestataires de soins dans la communauté et les infirmeries sco-laires;

• fournir des supports (vidéos à visionner avec les jeunes patients, posters pourles salles d’attente, etc.) et assurer la formation du personnel médical;

• demander aux hôpitaux locaux de fournir des données sur les accidents autravail;

• procurer une documentation écrite aux associations de professionnels desanté.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(47) «Jugend will sich-er-leben» (Allemagne), par exemple.

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Le projet local «Jeunes travailleurs» financé par le NIOSH fournit de plus amplesinformations sur les acteurs (48).

C a d r e j u r i d i q u e / N o r m e s

Si la réglementation peut constituer un obstacle à de nouvelles initiatives, ellepeut aussi être incitative, comme le prouvent certains projets qui découlent di-rectement de la réglementation SST: le «Cercle scolaire» (Suède), le projet«Armi» (Danemark), «Synergie» (France) et «Check it out» (Angleterre), parexemple.

D’autres projets sont issus des normes imposées par les autorités en charge de l’éducation et/ou des programmes scolaires: la «Norme nationale pour uneécole saine» (Angleterre), «L’école en toute sécurité» (Pays-Bas), «SPLAAT» (An-gleterre), «La SST intégrée aux modèles de programmes scolaires» (Italie). Unecoopération doit être initiée entre les différentes autorités en charge de l’édu-cation, de l’emploi et de la santé.

La «Norme nationale pour une école saine» en particulier révèle la nécessitéd’un soutien fort, d’une orientation et d’une coopération étroite venue d’enhaut et d’un travail aux niveaux national, régional et local. Il est évident que lesautorités ou administrations de santé publique, de SST et d’éducation doiventcommuniquer et que le dialogue doit se développer, au niveau internationalcomme au niveau national.

F i n a n c e m e n t

Le financement est un paramètre important du processus d’intégration. Lesprojets présentés dans ce rapport ont recours aux ressources suivantes: finance-ment public (49), caisses d’assurance accidents et caisses d’assurance maladie(50), partenariats public-privé (51) et parrainage (52).

O r i g i n e

Des initiatives nationales ou des actions régionales ou locales ont constitué lepoint de départ de plusieurs projets décrits dans ce rapport (53). La semaine eu-ropéenne 2006, organisée sur le thème des «Jeunes au travail», constitue éga-lement une bonne possibilité pour démarrer de nouveaux projets d’intégrationde la SST dans l’éducation et la formation, aux niveaux national et européen.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(48) National Institute for Occupational Safety and Health. Centres for Disease Control and Prevention(Centres de contrôle et de prévention des maladies), Promoting Safe Work for Young Workers (Pro-mouvoir un travail sans risque pour les jeunes travail leurs), novembre 1999(http://www.cdc.gov/niosh/99-141.html).

(49) La «Norme nationale pour une école saine» (Angleterre), «L’école en toute sécurité» (Pays-Bas), parexemple.

(50) «Jugend will sich-er-leben» (Allemagne), «Synergie» (France), par exemple.(51) «FAOS» (Grèce), par exemple.(52) «SPLAAT» (Angleterre), par exemple.(53) Projets nationaux «Check it out» (Royaume-Uni), «Armi» (Danemark), projet régional «À l’école de

la sécurité» (Italie), projets locaux «FAOS» (Grèce), «Des machines plus sûres grâce aux étudiants»(Belgique).

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Étape 3

O b j e c t i f s o p é r a t i o n n e l s

Dans le cadre de l’initiative britannique «Revitalising health and safety» parexemple, de nouveaux objectifs nationaux pour les programmes de santé à l’école ont été définis (54); le programme d’action danois «Clean the work-ing environment» fixe des objectifs en vue d’établir des normes en matière desanté et de sécurité d’ici à 2005 (55). La définition d’objectifs nationaux imposele processus d’intégration de la SST dans l’éducation dans la mesure où ces ob-jectifs nationaux doivent être remplacés par des objectifs opérationnels dans le cadre des projets.

P l a n d ’ a c t i o n

Il s’agit de définir les objectifs généraux, les mesures à mettre en œuvre, les ob-jectifs opérationnels et les initiatives du projet d’intégration de la SST dansl’éducation. Un plan d’action doit être défini en fonction des éléments clés duprocessus d’intégration. Ainsi, dans le cas de la «Norme nationale pour uneécole saine» (Angleterre), ces éléments clés sont les partenariats, la gestion duprogramme et la coopération avec les écoles. Dans le «Cercle scolaire» (Suède),un plan d’action doit être établi qui comprendra les mesures à mettre en œuvre,le financement, le calendrier et la répartition des responsabilités pour la réalisa-tion.

P r o j e t p i l o t e

Avant sa mise en œuvre, le projet doit être testé dans le cadre d’un projet pi-lote. Ce dernier peut être utilisé pour analyser les supports existants ou en tes-ter de nouveaux à l’école ou dans les autres établissements d’enseignement (56).

R e s p o n s a b i l i t é s

La condition préalable nécessaire à la mise en œuvre d’une approche participa-tive progressive est l’engagement des initiateurs du projet et une répartitionclaire des responsabilités entre les différents intervenants (57).

Étape 4

L a S S T c o m m e é l é m e n t d e l a f o r m a t i o n t o u t a u l o n g d e l a v i e

La sécurité et la santé concernent tous les aspects de la vie quotidienne et pro-fessionnelle. Pour promouvoir un comportement adéquat chez les enfants et les

127■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(54) La «Norme nationale pour une école saine» (Royaume-Uni), vidéo Check it out (Royaume-Uni).(55) Projet «Armi» (Danemark). (56) Projet «Armi» (Danemark), «La SST intégrée aux modèles de programmes scolaires» (Italie), par

exemple.(57) «FAOS» (Grèce), par exemple.

DÉCISION

RÉALISATION

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jeunes avant leur entrée dans la vie active, les questions de sécurité et de santédoivent être intégrées au programme scolaire.

Les moyens d’y parvenir ont évolué au cours des vingt dernières années. Ainsi,on a pu observer qu’autrefois la SST était intégrée au programme scolaire sousla forme d’un sujet (ou d’un cours) unique, le plus souvent dans les classesscientifiques. Il s’agissait souvent d’un élément ajouté ou isolé, avec pour in-convénient l’absence d’élargissement possible ou de suivi. Aujourd’hui, on viseune intégration plus «transversale» des questions de SST dans différentes ma-tières et durant tout le processus d’enseignement, en tenant compte de l’âgeet du niveau d’éducation des enfants. En considérant la SST comme un sujettransversal, on espère obtenir une meilleure intégration durant tout le proces-sus d’enseignement, et non pas de façon ponctuelle. Au Royaume-Uni, des cri-tères d’évaluation nationaux [comme l’Ofsted (58)] et des lignes directrices pourles programmes scolaires (comme le programme scolaire national) constituentdes leviers importants permettant d’agir sur l’orientation de la pratique péda-gogique et de la gestion des écoles. De plus, les programmes de SST doiventêtre adaptés à leur contexte, suffisamment flexibles pour pouvoir être adaptésau contexte «local» de chaque école et aménageables en fonction des diffé-rents contextes de formation.

Dans ce rapport, la plupart des cas prennent en compte la représentation de laSST dans les différentes matières ou cours (59).

Comment cette démarche peut-elle être mise en pratique? Quels types de su-jets doivent être présentés aux élèves?

Le «Michigan model for comprehensive school health education®» (60) apportedes informations à ce sujet. Il a été élaboré par différentes agences gouverne-mentales afin d’établir un mécanisme efficace de diffusion des messages deprévention des maladies et de promotion de la santé en tenant compte du ni-veau d’éducation des élèves. Ainsi, dans les jardins d’enfants, des «cours» sontdispensés sur des sujets tels que les «Règles pour rester en sécurité afin de pou-voir apprendre» ou «Se faire des amis». Dans les établissements secondaires,des sujets tels que «Gérer les conflits et prévenir la violence» ou «Rester physi-quement actif — pour la vie» sont abordés.

C o m p r é h e n s i o n g l o b a l e d e l a S S T

Une approche globale de la SST comprenant la santé physique et psychologiqueet le bien-être est nécessaire. Au modèle «facteurs de risque» doit correspondreun modèle «ressources» soulignant les qualités et les aptitudes qui permettentd’entretenir, d’améliorer ou de rétablir la sécurité et la santé (61). Il est importantde ne pas se concentrer (uniquement) sur l’aspect négatif de la SST (risques ouaccidents) mais d’en utiliser l’aspect positif pour en faire un élément de bonnesconditions de vie et pour encourager une vie saine.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(58) Office for Standards in Education (Office des normes dans l’éducation), Royaume-Uni:http://www.ofsted.gov.uk/

(59) «FAOS» (Grèce), «À l’école de la sécurité» (Italie), «Exemples de bonnes pratiques pour promouvoirla santé et la sécurité à l’école primaire» (Italie), «SPLAAT» (Angleterre), projet «Armi» (Danemark),«Prévention des accidents impliquant des enfants et des jeunes dans le secteur de l’agriculture» (Irlande), «Synergie» (France), «Des machines plus sûres grâce aux étudiants» (Belgique), «Checkit out» (Royaume-Uni), «Jugend will sich-er-leben» (Allemagne), «La SST intégrée aux modèles deprogrammes scolaires» (Italie).

(60) Voir note 40 de bas de page.

(61) Hundeloh, H., et Hess, B., La promotion de la sécurité — Élément de la promotion de la santé enmilieu scolaire, Bundesverband der Unfallkassen, Munich, 2001, p. 3.

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R e l a t i o n d i r e c t e a v e c l e l i e u d e t r a v a i l

Il semble évident d’établir un lien avec la pratique quotidienne, et donc avec lavie professionnelle lorsqu’on parle d’enseignement dans les écoles profession-nelles. Plusieurs cas présentés à la section 3.3 en sont l’illustration: «Synergie»(France), où les élèves effectuent une évaluation des risques dans l’entreprise oùils travaillent comme apprentis, «Des machines plus sûres grâce aux étudiants»(Belgique), qui a eu recours à des professionnels d’entreprises du voisinage pourla partie technique et la partie «formation» du projet.

Ce rapport présente l’ensemble du processus d’intégration qui commence dèsl’école primaire (voire dès le jardin d’enfants pour certains projets). Pour ces en-fants très jeunes, la vie professionnelle est encore très éloignée et donc ne pré-sente aucun intérêt. Pour eux, il est donc primordial de présenter un comporte-ment général sûr et sain de manière ludique et adaptée à leur âge, et de seréférer à leur vie quotidienne. Les deux projets italiens «À l’école de la sécurité»et «Exemples de bonnes pratiques à l’école primaire», ainsi que le projet«Armi», illustrent cette démarche. Cependant, il est possible d’aborder lesrisques professionnels avec ces enfants en ayant recours à des professions «at-trayantes» (travaux de construction dans l’initiative anglaise «SPLAAT», parexemple) de façon à pouvoir démarrer l’intégration de la SST.

Le lien étroit avec la vie quotidienne devrait aussi être présent à l’école; une ap-proche éducative globale de la SST est nécessaire, elle doit commencer par unmilieu scolaire sûr et sain. Cet élément clé est présenté explicitement dans lescas relevant de l’approche holistique.

P a r t i c i p a t i o n d ’ e n s e i g n a n t s e x p é r i m e n t é s

Le développement de ressources didactiques par des enseignants expérimentésayant une compréhension approfondie de la pédagogie scolaire garantit l’adé-quation et la qualité élevée des ressources. Ceci est souligné dans l’étude de cas«Check it out» (Royaume-Uni), et dans la description de l’initiative «SPLAAT»(Angleterre).

De plus, l’enthousiasme des enseignants est souvent l’élément moteur de l’in-tégration de la SST dans l’éducation. La possibilité pour les enseignants et lesexperts en santé et sécurité de travailler ensemble constitue une expérience en-richissante pour les deux parties (62).

M é t h o d e s i n t e r a c t i v e s

Expliquer et transférer les connaissances dans un système à sens unique (l’en-seignant explique, l’élève écoute et reproduit) ne constitue pas la méthode laplus efficace de formation. Les pédagogues ont compris que l’interactivité étaitdevenue un principe fondamental, et c’est vrai aussi pour la SST. L’approche in-teractive nécessite une contribution active et créatrice de la part de l’élève, commedans le cas du projet «Jugend will sich-er-leben» (Allemagne). Elle suppose également une coopération entre enseignants, élèves et experts en prévention.Dans les projets de l’enseignement secondaire et professionnel, les élèves co-opèrent souvent non seulement avec leurs camarades de classe, mais aussi avecleurs enseignants (63), les professionnels (64) et l’ensemble de la communauté (65).

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(62) À l’école de la sécurité (Italie), Des machines plus sûres grâce aux étudiants (Belgique).

(63) «Des machines sûres grâce aux étudiants» (Belgique), par exemple.

(64) Synergie (France).

(65) FAOS (Grèce).

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Ceci met bien en lumière le fait que la SST dépasse largement le cadre desconnaissances nécessaires pour obtenir un diplôme particulier, qu’elle concernechacun et touche tous les aspects de la société.

M é t h o d e s / s u p p o r t s f l e x i b l e s : p r a t i q u e s , a d a p t é s à l ’ â g e e t a u c o n t e x t e

Plusieurs projets ont développé une multitude d’outils didactiques. Ils consti-tuent un attrait supplémentaire pour les élèves et, bien sûr, également pour lesenseignants qui peuvent utiliser des supports «prêts à l’emploi» sous différentesformes qui leur permettent de réfléchir à différentes façons d’enseigner la SST.Il peut s’agir d’outils concrets (66) ou de différents modules proposés par lesconcepteurs du projet sur lesquels l’école ou l’enseignant peut s’appuyer pourson approche (67). Des outils adaptés peuvent également jouer un rôle pour uneapproche convenant à une catégorie d’âge particulière. Le projet danois«Armi», qui englobe le projet «Ar et Mi» (école primaire) et son prolongement,«De nouveaux jeunes au travail» (pour les 15 à 18 ans) en est un exemple.

Les ressources didactiques doivent être développées et diffusées avec la colla-boration de différents partenaires pour augmenter l’adhésion et la qualité (parexemple, autorités en charge de la SST et de l’éducation, partenaires sociaux,organisations de parents d’élèves et d’enseignants, employeurs).

A g i r e n d e h o r s d e l a s a l l e d e c l a s s e

La sécurité et la santé ne doivent pas être limitées à la salle de classe, commedans le cas de «SPLAAT» (Angleterre) et de «Synergie» (France). Les élèves ontl’occasion d’avoir une réelle expérience et sont directement responsables demesures de santé et de sécurité. Les possibilités de transfert des projets sont ainsirenforcées.

M e d i a

L’importance des mass media ne doit pas être sous-estimée. Dans le cadre desprolongements du projet danois «Armi», des programmes de télévision éduca-tifs ont été développés en étroite coopération avec la Société danoise de radio-télévision, et la vidéo De nouveaux jeunes au travail a son propre temps d’an-tenne à la télévision.

F o r m a t i o n d e s f o r m a t e u r s

Plusieurs exemples montrent que les enseignants et les formateurs doivent êtreformés. En effet, il est possible qu’ils aient peu d’expérience du monde du tra-vail, en dehors de celui de l’éducation, ou des connaissances insuffisantes sur lafaçon de transmettre les informations sur la santé et la sécurité. De plus, les en-seignants disent souvent qu’ils ont déjà beaucoup à faire, et qu’ils craignent dene pas pouvoir atteindre leurs objectifs «classiques» d’enseignement. Parconséquent, il est nécessaire d’intégrer la sécurité et la santé dans l’ensembledu programme scolaire, de façon à ce qu’elles puissent être transposées dansplusieurs matières. Il est également important de mettre à jour les connais-sances en matière de sécurité et de santé dans l’éducation. De plus, il est néces-saire d’améliorer la qualité de l’enseignement. Les enseignants ont besoin debons outils didactiques. L’intégration de questions de sécurité et de santéconstitue une modification considérable de la culture de l’enseignement, et sa

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(66) Vidéo Check it out (Angleterre), CD-ROM Chez Luca (Italie), par exemple.

(67) «Norme nationale pour une école saine» (Angleterre), «SPLAAT» (Angleterre), par exemple.

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(68) Health and Safety Executive, The new general teaching requirement for health and safety, décembre1999 (http://www.hse.gov.uk/policy/genteach.htm).

(69) http://www.empnto.co.uk/. Les NOS sont des référentiels des compétences attendues d’un tra-vailleur dans une profession donnée. Elles couvrent tous les aspects importants d’un métier, y com-pris les bonnes pratiques en vigueur, l’aptitude à s’adapter aux exigences futures, les connaissanceset la compréhension qui sous-tend les performances.

(70) Wheare, K., Second workshop on practice of evaluation of the health promoting school: models,experiences and perspectives (Second atelier sur la pratique d’évaluation des écoles promotrices dela santé: modèles, expériences et perspectives), 21-24 septembre 2001 (http://www.who.dk/docu-ment/ E77088.pdf).

mise en œuvre requiert des méthodes innovantes et demande du temps et dela patience de la part de tous les acteurs.

Dans le projet italien «À l’école de la sécurité», un modèle de processus de for-mation a été développé pour les enseignants qui souhaitaient mettre en œuvrela méthode.

La formation à la SST des enseignants est souvent insuffisante. Il est capital defournir une formation aux enseignants pour répondre à des questions telles que«Comment démarrer l’intégration?», «Qu’est-ce que les élèves doivent sa-voir?», «Quels sont les outils pédagogiques appropriés?» Le programme sco-laire anglais comprend une «exigence de formation générale» en matièred’éducation à la santé, à la sécurité et à la prévention des risques (68). Un pro-jet de développement de normes professionnelles nationales [national occupa-tional standards (NOS)] pour les services de formation, de développement et de soutien est actuellement réalisé par le Réseau européen de formation descollectivités territoriales (ENTO), Royaume-Uni (69).

Étape 5

L’évaluation des cas est importante pour mesurer l’efficacité de chaque projetd’intégration. Les critères d’évaluation du réseau européen des écoles promo-trices de la santé pourraient servir de base à l’évaluation des projets d’intégra-tion de la SST (70).

Ces critères sont:

i) l’existence de données d’étude comparatives montrant un impact;

ii) un changement positif dans le comportement et/ou l’organisation de l’école;

iii) la préservation des acquis positifs;

iv) un nombre significatif de participants;

v) le témoignage de soutien des participants;

vi) des enseignants satisfaits et qui se sentent responsabilisés;

vii) une réponse de la communauté pour confirmer le travail effectué;

viii) une reconnaissance externe du programme;

ix) un soutien continu;

x) l’intégration de l’évaluation dans les activités normales de l’école.

131■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

ÉVALUATION

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De plus, l’évaluation doit faire partie intégrante de chaque projet. Elle doit êtreeffectuée continuellement pendant le projet et avoir un impact positif sur leprocessus d’intégration. Des évaluations espacées donnent aux responsables duprojet et aux enseignants la possibilité de redéfinir les objectifs et de réorienterle processus (71). L’évaluation du projet doit comprendre les réactions de tous lespartenaires. De plus, des études empiriques longitudinales sont nécessairespour évaluer les bonnes pratiques sur le long terme et appuyer une optimisa-tion de l’infrastructure en santé et sécurité dans les écoles comme à l’exté-rieur (72).

Étape 6

P r o m o t i o n d e s p r o d u i t s

L’intégration de la SST dans l’éducation étant comprise comme un processusparticipatif, les produits doivent être diffusés avec le soutien de tous les parte-naires. Les exemples montrent qu’ils sont plus faciles à diffuser s’ils sont gra-tuits (73) que s’ils ne le sont pas (74). Des expositions comme «La formation à laSST», réalisée en 2003 par l’Agence en coopération avec l’ISPESL à Rome,constituent un moyen adéquat pour donner aux experts et à toute personne in-téressée une vue d’ensemble et promouvoir une grande variété de produits (75).

P r o j e t d e s u i v i

La SST étant comprise comme une partie intégrante de la formation tout aulong de la vie, un projet ne doit pas se limiter à une campagne ponctuelle.

Les prolongements pourraient comprendre:

i) le suivi d’un projet pilote;

ii) le transfert du modèle de projet ou des outils existants vers d’autres écoles,organisations ou secteurs;

iii) l’amélioration du modèle de projet ou des outils existants;

iv) le développement de produits supplémentaires.

Sur la base du modèle de processus utilisé dans ce chapitre, l’intégration de laSST dans l’éducation doit être un processus de développement permanent pourpréparer les enfants et les jeunes à leur future vie professionnelle (et privée) etpour améliorer la formation et le milieu de travail des écoles ou des autres éta-blissements d’enseignement.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

SUIVI

(71) «FAOS» (Grèce), «Des machines plus sûres grâce aux étudiants» (Belgique), par exemple.

(72) L’école en toute sécurité (Pays-Bas).

(73) «SPLAAT» (Angleterre), par exemple.

(74) Projet «Armi» (Danemark), par exemple.

(75) http://europe.osha.eu.int/good_practice/sector/osheducation/

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5.V E R S U N E S T R A T É G I E C O H É R E N T E

P O U R I N T É G R E R L A S S T D A N S L ’ É D U C A T I O N —

D É C L A R A T I O N D E R O M E E T É T A P E S S U I V A N T E S

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En mars 2000, le Conseil européen de Lisbonne s’est fixé un objectif stratégiqueambitieux: «Devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plusdynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accom-pagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plusgrande cohésion sociale.» Il a souligné que le principal préalable pour atteindrecet objectif était la modernisation des systèmes de prévoyance sociale et d’édu-cation. Jamais auparavant le Conseil européen n’avait accordé une telle recon-naissance au rôle joué par les systèmes d’éducation et de formation dans la stra-tégie économique et sociale et l’avenir de l’Union (76).

Dans ce contexte, de nouvelles stratégies ont été développées et des objectifscommuns ont été fixés. Dans le domaine de la SST, la nouvelle stratégie com-munautaire, qui définit l’éducation et la culture de prévention comme étant desfacteurs clés pour soutenir et améliorer la qualité du travail et demande des mesures ultérieures appropriées, a été adoptée. En ce qui concerne l’éducationet la formation, des objectifs concrets ont été définis d’ici à 2010, et un pro-gramme de travail détaillé en vue de réaliser ces objectifs a été présenté (77), lefinancement étant en grande partie assuré par le programme européen Leonardoda Vinci et le Fonds social européen.

Dans le prolongement du Conseil de Lisbonne, il existe pour la première fois desbases communes pour les activités de sécurité et de santé au travail et d’éduca-tion et de formation. Cependant, il n’est pas si facile d’intégrer la sécurité et lasanté dans l’éducation et la formation. Il s’agit en effet d’intégrer un domainepolitique (la sécurité et la santé au travail) dans un autre domaine (l’éducation).Par conséquent, deux systèmes différents, dotés d’institutions et de mentalitésdifférentes, doivent communiquer entre eux et mener des actions com-munes (78).

Le présent rapport montre non seulement qu’il est possible d’intégrer la SSTdans l’éducation de diverses manières mais décrit également les mesures néces-saires devant être prises pour y parvenir.

Néanmoins, il n’existait pas jusqu’à présent de stratégie européenne cohérented’intégration.

U n e s t r a t é g i e e u r o p é e n n e « c o h é r e n t e »

Alors que la sécurité et la santé au travail reposent sur une harmonisation grâce aux directives de l’Union européenne — et relèvent d’une approche juri-dique (79) — l’éducation et la formation restent principalement du ressort desÉtats membres. Par conséquent, l’objectif d’une politique de l’éducation nepeut pas être de développer une politique «commune» mais plutôt d’atteindreune meilleure qualité de l’éducation et de la formation par une coopération au

■134

I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(76) Commission européenne, «Éducation & formation 2010 — L’urgence des réformes pour réussir lastratégie de Lisbonne», COM(2003) 685 final, p. 4.

(77) Rapport du Conseil européen, «Les objectifs concrets futurs des systèmes d’éducation et de forma-tion», 14 février 2001, 5980/01 et «Programme de travail détaillé sur le suivi des objectifs des sys-tèmes d’éducation et de formation en Europe», Conseil de l’Union européenne, 6365/02 EDUC 27,20 février 2002.

(78) Bergulf, Morten, ministère de l’emploi (Danemark), in: L’apprentissage de la SST, compte rendu,2002, 62 (http://europe.osha.eu.int/good_practice/sector/osheducation/).

(79) Principalement la directive 89/391/CEE du Conseil du 12 juin 1989 concernant la mise en œuvre demesures visant à promouvoir l’amélioration de la sécurité et de la santé des travailleurs au travail, JO L 183 du 29.6.1989, p. 1.

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niveau européen. Autrement dit, l’Union européenne n’a pas l’intention deconcevoir ou de mettre en œuvre une politique «commune» mais une politiqueeuropéenne «cohérente» en matière d’éducation.

À la suite du Conseil de Lisbonne, deux documents sur l’éducation et la forma-tion encouragent la coopération et la coordination au niveau européen:

i) la «déclaration de Copenhague sur l’intensification de la coopération enmatière de formation et d’enseignement professionnels» (80);

ii) la résolution du Conseil sur l’éducation et la formation tout au long de la vie en vue d’une intensification de la coopération en matière de forma-tion et d’enseignement professionnels couvrant toute forme d’éducation,qu’elle soit formelle, non formelle ou informelle, depuis l’enseignement pré-scolaire jusqu’après la retraite (81).

Les priorités actuelles en matière de politique de l’éducation au niveau euro-péen comprennent:

i) le renforcement de la dimension européenne dans la formation et l’ensei-gnement professionnels;

ii) l’amélioration de la transparence et de la reconnaissance des qualificationset compétences;

iii) l’amélioration des qualifications et compétences au niveau sectoriel par uneintensification de la coopération et de la coordination impliquant en parti-culier les partenaires sociaux.

Le développement d’une stratégie future visant à intégrer la sécurité et la santé au travail dans l’éducation et la formation doit tenir compte des prioritésde la politique actuelle en matière d’éducation au niveau européen.

Une première étape pour le développement d’une telle stratégie au niveau eu-ropéen a été amorcée à Rome en octobre 2003. Lors du séminaire de la prési-dence italienne du Conseil de l’UE sur le thème de «L’intégration de la SST dansl’éducation — Les travailleurs de demain», les participants se sont mis d’accordsur la nécessité d’instaurer une stratégie européenne d’intégration de la SSTdans l’éducation et la formation (82).

135■

A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(80) Déclaration des ministres européens de la formation et de l’enseignement professionnels et de laCommission européenne réunis à Copenhague les 29 et 30 novembre 2002 sur l’intensification dela coopération en matière de formation et d’enseignement professionnels.

(81) Commission européenne, direction générale de l’éducation et de la culture, «Réaliser un espace eu-ropéen de l’éducation et de la formation tout au long de la vie», COM(2001) 678 final, p. 3.

(82) Ce séminaire s’est déroulé du 1er au 3 octobre 2003 à Rome dans le cadre de la conférence inter-nationale sur la santé et la sécurité au travail dans les PME et a été réalisé par le ministère italien dutravail et des politiques sociales en coopération avec l’Agence.

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U n p r e m i e r p a s v e r s u n e s t r a t é g i e « c o h é r e n t e »

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

D é c l a r a t i o n d e R o m e s u r l ’ i n t é g r a t i o n d e l a S S T d a n s l ’ é d u c a t i o n e t

l a f o r m a t i o n

Lors du séminaire de la présidence italienne du Conseil sur le thème de«L’intégration de la SST dans l’éducation — Les travailleurs de demain» quis’est déroulé dans le cadre de la conférence internationale sur la santé etla sécurité au travail dans les PME du 1er au 3 octobre 2003 à Rome, les experts en santé et sécurité se sont mis d’accord sur la nécessité d’instau-rer une stratégie européenne reposant sur des objectifs qualitatifs et quan-titatifs en vue de préparer les enfants et les jeunes à la vie active. Ce sémi-naire a été clos par la déclaration de Rome sur l’intégration de la SST dansl’éducation et la formation.

Objectifs

Le principal objectif de cette déclaration est de préparer et de soutenirchaque individu dès l’enfance et tout au long de la vie en faisant participerles écoles et les établissements de formation professionnelle à des actionsdestinées à assurer une main-d’œuvre mieux formée à la santé et à la sé-curité dans l’UE de demain.

Lors du séminaire de la présidence italienne sur le thème de «L’intégrationde la SST dans l’éducation — Les travailleurs de demain», les experts de lasanté et de la sécurité se sont mis d’accord sur la nécessité d’instaurer unestratégie européenne reposant sur des objectifs qualitatifs et quantitatifsen vue:

• de préparer les enfants et les jeunes aux défis de leur future vie profes-sionnelle en garantissant leur sécurité et leur santé au travail;

• de fournir à tous les citoyens, et en particulier aux travailleurs, une édu-cation et une formation tout au long de la vie;

• d’améliorer l’implication des systèmes d’éducation et de formation ini-tiale et continue pour la promotion de la santé et de la sécurité sur le lieude travail.

Cette stratégie doit être clairement axée sur les jeunes, notamment en vuede l’élargissement, étant donné que, à compter de mai 2004, il y aura 75 millions de jeunes dans les 25 États membres de l’Union européenne.

Historique

Le comité consultatif de Luxembourg pour la santé et la sécurité a approuvéen 1998 des lignes directrices portant sur la nécessité d’instaurer une stratégie d’éducation et de formation globale précoce en vue de garantirde meilleures conditions sur le lieu de travail.

Le Conseil de Lisbonne de mars 2000 s’est fixé un objectif stratégique glo-bal: «devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plusdynamique du monde, capable d’une croissance économique durable

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi etd’une plus grande cohésion sociale» d’ici à 2010.

Le séminaire de Bilbao de mars 2002, organisé par la présidence espagnoleet l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail en coopé-ration avec la Commission européenne, a constitué la première étape de ladiscussion sur l’intégration de la SST dans les politiques et pratiques en ma-tière d’éducation au niveau européen.

La stratégie communautaire de santé et de sécurité 2002-2006 souligne la nécessité de «sensibilisation et d’éducation dès le plus jeune âge» et af-firme que l’éducation et la culture de prévention sont des facteurs cléspour soutenir et améliorer la qualité du travail.

De nouvelles stratégies dans le domaine de l’éducation et de la formationdoivent également être adaptées à cette approche, notamment les futursobjectifs concrets des systèmes d’éducation et de formation et leur suivi viale programme de travail européen pour l’éducation et la formation.

Appel à l’action

Cette déclaration appelle le Conseil des ministres des affaires sociales, leParlement européen et la Commission européenne à envisager des actionspour:

• mettre en œuvre les lignes directrices européennes pour l’emploi dansles États membres afin de garantir que:

• l’éducation et la formation à la santé et à la sécurité sont mention-nées comme des moyens d’améliorer la santé et la sécurité au travailet la qualité du travail en Europe,

• les lignes directrices pour l’emploi intègrent des objectifs qualitatifset quantitatifs pour préparer les jeunes à la vie active grâce à l’édu-cation et à la formation. L’un de ces objectifs quantitatifs pourraitêtre que «d’ici à 2010, tous les jeunes doivent avoir reçu une forma-tion à la SST d’au moins huit heures dans le cadre du programmed’enseignement standard lorsqu’ils quittent l’école». Chaque Étatmembre peut décider quand cette formation doit démarrer et com-ment elle doit être dispensée,

• toute activité d’apprentissage tout au long de la vie prévoit un bud-get suffisant consacré à la SST;

• développer un plan d’action pour intégrer la SST dans l’éducation et laformation au niveau européen et mener des actions régulières de pro-motion en coopération avec les partenaires sociaux européens;

• soutenir la Semaine européenne de la sécurité et de la santé au travail2006 sur le thème des «Jeunes au travail», et y participer activement;

• soutenir, dans le cadre des activités de formation professionnelle de laCommission, le développement de réseaux européens pour la formationprofessionnelle à la sécurité et à la santé dans différents secteurs.

La déclaration appelle les États membres de l’Union européenne et les paysadhérents ainsi que les partenaires sociaux de ces pays à envisager:

• d’établir des objectifs nationaux et de développer des stratégies cohé-rentes pour préparer les enfants et les jeunes à la vie active via l’éduca-tion et la formation;

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La déclaration de Rome est la première initiative européenne pour le dévelop-pement d’une intégration de la SST dans l’éducation et la formation au niveaueuropéen. Son objectif est de préparer et de soutenir chaque individu dès l’en-fance et tout au long de la vie en faisant participer les écoles et les établisse-ments de formation professionnelle à des actions destinées à assurer une main-d’œuvre mieux formée à la santé et à la sécurité dans l’UE de demain.

La déclaration de Rome souligne la nécessité de définir des objectifs opération-nels qualitatifs et quantitatifs pour:

• préparer les enfants et les jeunes à la vie active;

• améliorer les écoles et les autres établissements d’enseignement en tant quelieux de travail.

Cette déclaration s’adresse à tous les partenaires européens tels que le Conseildes ministres des affaires sociales, les États membres et les partenaires sociaux.Il leur a été demandé d’introduire des objectifs appropriés dans les lignes direc-trices pour l’emploi, de prévoir et de mener des actions communes, notammentdans le cadre de la semaine européenne, mais également en ce qui concerne ledéveloppement de réseaux au niveau sectoriel, afin d’améliorer la qualité del’enseignement et de la formation professionnels. La déclaration de Rome ap-pelle également les présidences du Conseil de l’UE à mettre ces questions à leurordre du jour.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

• de fixer des objectifs qualitatifs et quantitatifs pour améliorer l’environ-nement de travail dans les écoles et les autres établissements d’ensei-gnement;

• d’échanger les bonnes pratiques en matière d’intégration de la SST àl’éducation et à la formation au sein d’un groupe du réseau européenélargi d’experts de la SST et de l’éducation/de la formation;

• de participer activement à l’organisation nationale de la Semaine euro-péenne de la sécurité et de la santé au travail 2006 sur le thème des«Jeunes au travail».

La déclaration appelle enfin les prochaines présidences du Conseil de l’UE— l’Irlande et les Pays-Bas — à envisager en 2004 des actions permettantd’assurer un suivi approprié de cette déclaration.

Les participants au séminaire de Rome espèrent que cette déclaration don-nera l’impulsion nécessaire pour développer des politiques européennescohérentes en matière de SST, d’éducation et de formation qui contribue-ront fortement au développement d’une culture de prévention européenneet donc à l’amélioration de la qualité du travail et de l’éducation dansl’Union européenne.

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S u i v i d e l a d é c l a r a t i o n d e R o m e

Un suivi actif de la déclaration de Rome pourrait comprendre les actions sui-vantes:

1) sensibilisation à la nécessité de mener des activités communes pour intégrerla SST dans l’éducation et la formation, en s’adressant en particulier à la di-rection générale de l’emploi et des affaires sociales et à la direction géné-rale de l’éducation et de la culture;

2) actions communes des ministères du travail et de l’éducation pour intégrerla SST aux niveaux national et européen, dans le cadre des présidences duConseil de l’UE par exemple;

3) établissement, au sein de la «troïka» constituée des présidences italienne,irlandaise et néerlandaise, d’un groupe d’intégration de l’UE afin d’engagerun suivi actif de la déclaration de Rome;

4) consolidation du groupe de contact de l’Agence en tant que plate-formed’échange d’expériences et de coopération sur l’intégration de la SST dansl’éducation et la formation en Europe;

5) définition d’objectifs opérationnels pour l’intégration de la sécurité et de lasanté dans l’éducation et la formation qui devront être repris dans les pro-chaines lignes directrices pour l’emploi (83);

6) promotion des produits de l’Agence portant sur l’intégration de la sécuritéet de la santé au travail dans l’éducation et la formation aux niveaux natio-nal et européen, avec une attention particulière portée aux nouveaux Étatsmembres;

7) mise en œuvre d’un mécanisme plus structuré et systématique de sur-veillance des progrès en matière d’intégration de la SST dans l’éducation,par des rapports annuels dans le cadre du plan de travail des points focauxdes États membres ou par un groupe de suivi spécifique autorisé par legroupe de contact de l’Agence, par exemple.

Ces tâches, ainsi que les prochaines étapes en vue d’intégrer la SST dans l’édu-cation et la formation au niveau européen, seront résumées dans une proposi-tion de «feuille de route» à la fin de ce rapport. Cette proposition doit aider à décrire des actions concrètes et définir dans toute la mesure du possible uncalendrier et des responsabilités.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(83) Conseil de l’Union européenne, décision du Conseil du 22 juillet 2003 sur les lignes directricespour les politiques des États membres en matière d’emploi, JO L 197 du 5.8.2003, p. 13.

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I m p a c t d e l ’ é l a r g i s s e m e n t

À partir de mai 2004, la question centrale sera celle de l’intégration de lasécurité et de la santé dans les systèmes d’éducation et de formation de dixnouveaux pays (84).

De plus, il faut tenir compte des contextes culturels, économiques et sociauxainsi que des différents systèmes d’éducation et de formation. Il n’existeactuellement qu’un petit nombre d’études systématiques portant sur lesconditions de travail des pays adhérents et des pays candidats (85) et sur lasituation en matière d’éducation et de formation dans ces pays (86).

Seules quelques questions concernant l’élargissement de l’UE seront examinées ici:

• à partir de mai 2004, il y aura 75 millions de jeunes dans l’Union euro-péenne (87);

• le niveau moyen d’achèvement des études secondaires supérieures dans lespays adhérents est très élevé (90,1 %), soit un niveau déjà supérieur àl’objectif fixé pour l’Union pour 2010 (88);

• la moyenne estimée de la population âgée de 25 à 64 ans ayant participé àune action d’éducation ou de formation est plus faible dans les paysadhérents que dans l’Europe des Quinze (5 % contre 8,5 %) (89) et il y a undéficit en matière de formation professionnelle proposée par les entreprisesà leurs salariés (40 % contre 72 %) (90);

• le nombre d’enseignants par rapport à la population active est souvent très élevédans certains pays adhérents comparativement à l’Europe des Quinze. Engénéral, leur salaire n’y a pas progressé autant que le salaire moyen. Leurformation doit être améliorée et actualisée pour pouvoir répondre aux exigencesdes nouveaux programmes scolaires développés et des nouvelles approchespédagogiques et méthodologiques utilisant notamment les technologies del’information et de la communication (TIC) et l’apprentissage en ligne (91).

Au début de l’année 2004, il a été demandé aux points focaux de tous lesnouveaux États membres de désigner des représentants pour rejoindre legroupe de contact «Intégration de la SST dans l’éducation et la formation» del’Agence pour un échange d’informations et d’expériences. Ce rapport, unefiche d’information sur le sujet et un site internet dédié seront toutparticulièrement valorisés au sein des nouveaux États membres. Leursreprésentants sont invités à participer à la seconde réunion du groupe decontact de l’Agence en juin 2004 à Dresde.

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

(84) EU-25: EU-15 et les dix pays adhérents (République tchèque, Estonie, Chypre, Lettonie, Lituanie,Hongrie, Malte, Pologne, Slovénie et Slovaquie). Les pays candidats, la Bulgarie et la Roumanie, espèrentrejoindre l’UE en 2007. Les négociations d’adhésion avec la Turquie ne sont pas encore entamées.

(85) Paoli, P., et Parent-Thirion, A., (Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie etde travail), Conditions de travail dans les pays adhérents et candidats, Office des publicationsofficielles des Communautés européennes, Luxembourg, 2003.

(86) Commission européenne, direction générale de l’éducation et de la culture, «Une nouvelleimpulsion pour la jeunesse européenne», livre blanc, Bruxelles, 2002; Commission européenne,direction générale de l’éducation et de la culture, «Éducation et culture en Europe», Le Magazine,numéro 19, 2003; Commission européenne, «Éducation & formation en 2010 — L’urgence desréformes pour réussir la stratégie de Lisbonne». Projet de rapport intermédiaire conjoint sur la miseen œuvre du programme de travail détaillé concernant le suivi des objectifs des systèmesd’éducation et de formation en Europe, COM(2003) 685 final, p. 24.

(87) Livre blanc, 2002, p. 9.

(88) Rapport intermédiaire, 2003, p. 24.

(89) Rapport intermédiaire, 2003, p. 26.

(90) Sauf l’Espagne et le Portugal dans l’EU-15 et sauf l’Estonie, la Pologne et la Slovénie dans les paysadhérents. «L’élargissement», Le Magazine, 2003, p. 10.

(91) Le Magazine, 2003, p. 10.

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É t a p e s s u i v a n t e s

U n n o u v e a u c o u p d e p r o j e c t e u r s u r l a f o r m a t i o n p r o f e s s i o n n e l l e

a u n i v e a u s e c t o r i e l

La stratégie communautaire de santé et de sécurité au travail privilégie la for-mation professionnelle comme élément principal du renforcement de la culturede prévention (92). La déclaration de Copenhague souligne la nécessité d’unecoopération européenne en matière de formation et d’enseignement profes-sionnels. Elle recommande d’accroître la transparence dans l’éducation et la for-mation professionnelles et de développer des compétences et des qualificationsau niveau sectoriel en renforçant la coopération et la coordination, notammenten impliquant les partenaires sociaux (93).

Dans la logique de sa démarche progressive et compte tenu de ces deux docu-ments, le projet «Intégration de la SST dans l’éducation» de l’Agence sera axésur la formation professionnelle. En 2004, la priorité sera donnée à la formationprofessionnelle initiale et continue dans différents secteurs. L’intégration de laformation professionnelle initiale permettra d’assurer la continuité du projet del’Agence.

L’Agence rassemblera des exemples de bonnes pratiques, des systèmes et desprogrammes d’intégration de la sécurité et de la santé dans la formation pro-fessionnelle dans les secteurs de la construction, des transports, de l’hôtellerieet de la restauration. Tous ces secteurs coopèrent au niveau paneuropéen. Lemodèle présenté dans ce rapport sera utilisé pour la collecte systématique desdonnées et pour leur analyse.

Lors de la seconde réunion du groupe de contact de l’Agence, les questions sui-vantes, parmi d’autres, seront examinées.

• Quels sont les éléments clés d’une intégration réussie de la sécurité et de lasanté dans la formation professionnelle initiale et continue? Le modèle décritdans ce rapport peut-il être transposé dans la formation professionnelle?

• Quelles sont les qualifications et compétences communes en matière de sécu-rité et de santé dans un secteur donné? Quelle pourrait être la forme d’un pro-fil de qualifications et de compétences en matière de SST au niveau sectoriel?

• Quelles sont les conditions nécessaires pour une reconnaissance mutuelle desqualifications et compétences dans différents secteurs au sein de l’Europe?Comment les partenaires sociaux peuvent-ils soutenir le processus de recon-naissance mutuelle des qualifications et compétences en matière de SST enEurope?

• Quelles sont les qualifications et compétences communes des enseignants etformateurs en matière de sécurité et de santé? Quelle pourrait être la formed’un passeport SST européen pour les enseignants/formateurs?

• Quels sont les projets prioritaires traitant de l’intégration de la sécurité et dela santé dans la formation initiale et professionnelle qui devraient être finan-cés, à l’avenir, par le programme Leonardo da Vinci?

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

(92) Commission européenne, «S’adapter aux changements du travail et de la société: une nouvellestratégie communautaire de santé et de sécurité 2002-2006», COM(2002) 118 final, p. 9.

(93) Déclaration des ministres européens de la formation et de l’enseignement professionnels et de laCommission européenne réunis à Copenhague les 29 et 30 novembre 2002 sur l’intensification dela coopération en matière de formation et d’enseignement professionnels.

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Les données et connaissances compilées en 2004 ainsi que le présent rapportconstitueront des éléments de base pour la préparation de la semaine euro-péenne 2006 dont le thème central sera «Les jeunes au travail».

L’année 2006 permettra d’évaluer si l’approche plus stratégique d’intégrationde la SST dans l’éducation et la formation au niveau européen a rempli l’objec-tif de la nouvelle stratégie communautaire sur la santé et la sécurité au travailen développant une véritable culture de la prévention des risques via l’éduca-tion et la formation en Europe (94).

P r o p o s i t i o n d e f e u i l l e d e r o u t e p o u r l e s a c t i o n s f u t u r e s

I n t é g r e r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o ne t l a f o r m a t i o n — S u i v i d e l a d é c l a r a t i o n d e R o m e

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

Description

Une déclaration sur l’intégration de la sécurité et de la santé au travail (SST) dans l’éducation et la formation a été adoptéesous la présidence italienne le 3 octobre 2003. Cette déclaration décrit des actions concrètes destinées à soutenir l’intégra-tion de la SST dans le processus d’éducation et de formation aux niveaux national et européen et appelle tous les acteursdans le domaine de la SST et dans celui de l’éducation à conduire ces actions et donc à coopérer entre eux.

Il est proposé de mettre en place un groupe de la «troïka» sur cette question particulière afin d’assurer la continuité de cetteintégration et la mise en œuvre des objectifs de la déclaration de Rome pendant les présidences européennes successives.

Cette proposition de feuille de route vise la période 2002-2006 conformément à la stratégie européenne en matière de SSTmais ne perd cependant pas de vue l’objectif stratégique global de Lisbonne qui devra être atteint en 2010 dans le domainede la SST et de l’éducation.

Une feuille de route doit permettre de décrire des actions concrètes et de définir dans toute la mesure du possible un calen-drier et des responsabilités.

Les acteurs principaux suivants ont été identifiés:

• la direction générale de l’emploi et des affaires sociales, direction D — Adaptabilité, dialogue social et droitssociaux sera invitée à coordonner les activités;

• la direction générale de l’éducation et de la culture, direction B — Coordination des activités concernant la formation professionnelle au niveau sectoriel sera invitée à veiller à une intégration adéquate de la SST dans le pro-gramme Leonardo da Vinci;

• le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop) sera invité à coopérer avecl’Agence;

• les partenaires sociaux (Académie syndicale européenne, partenaires sociaux au niveau sectoriel, par exemple) seront in-vités à soutenir le processus, notamment en participant à la seconde réunion du groupe de contact de l’Agence et en dé-veloppant des réseaux au niveau sectoriel pour intégrer la SST dans l’éducation et la formation;

• l’Agence est chargée de rassembler de façon systématique des exemples de bonnes pratiques, des systèmes et des pro-grammes et de mettre en valeur l’intégration de la SST dans le processus d’éducation et de formation. L’Agence doit res-ter en contact avec tous les acteurs internationaux en vue d’encourager le développement d’une stratégie européenne co-hérente d’intégration de la SST dans l’éducation et la formation;

• le groupe de contact de l’Agence, constitué de représentants de tous les États membres, des pays de l’AELE, de repré-sentants de la Commission et des partenaires sociaux, doit être une plate-forme d’échange d’expériences et de coopéra-tion sur l’intégration de la SST dans l’éducation et la formation en Europe. Les membres de ce groupe seront en étroiterelation avec les groupes du réseau national;

• les points focaux et réseaux nationaux devront soutenir le processus activement, en particulier dans la préparation dela semaine européenne 2006;

• les réseaux internationaux existants [Association internationale de la sécurité sociale (AISS), comité «Éducation et for-mation», par exemple] doivent être invités à échanger leurs expériences et à coordonner leurs activités futures.

(94) Stratégie communautaire 2002, p. 9.

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

Étapes déjà franchies

Mars 2002 Séminaire «Apprentissage de la SST»Agence, présidence espagnole

Février 2003 Contribution à la «Consultation publique sur l’avenir des programmes européens dans Agence les domaines de l’éducation, de la formation et de la jeunesse»

Juin 2003 Présentation du projet «Intégration de la SST dans l’éducation» au comité consultatif DG Emploi et affaires sociales pour la formation professionnelle (CCFP) et au comité du Fonds social européen

Mai 2003 Première réunion du groupe de contact de l’Agence: «Intégrer la SST dans l’éducation et Groupe de contact politique de formation — Discussion d’une stratégie future»

Octobre 2003 Déclaration de Rome sur l’intégration de la SST dans l’éducation et la formationPrésidence italienne

Décembre 2003 Appel en direction de la présidence italienne du Conseil de l’UE pour un suivi actif de la Agence déclaration de Rome

Étapes suivantes2004

Premier semestre de 2004 Initiative pour qu’une «troïka» des présidences italienne, irlandaise et néerlandaisePrésidences du Conseil de l’UE du Conseil de l’UE ou des présidences suivantes assure un suivi actif de la déclaration

de Rome

Premier semestre Invitation faite au réseau des points focaux à désigner des experts de la formation de 2004 professionnelle comme membres du groupe de contact de l’AgenceAgence

Premier semestre Deuxième réunion du groupe de contact «Transparence des qualifications et de 2004 compétences en matière de sécurité et de santé au travail dans la formation Agence professionnelle au niveau sectoriel» avec la direction générale de l’emploi et des affaires

sociales, la direction générale de l’éducation et de la culture, le Cedefop et les partenaires sociaux européens

Premier semestre Présentation de «l’antenne sur l’amélioration du milieu de travail» au «Forum de liaison» de 2004 (réunion conjointe de tous les comités sectoriels du dialogue social) attirant l’attention DG Emploi et affaires sur un éventuel appel à propositions sur la «Valorisation et diffusion de l’innovation» du sociales programme Leonardo

Premier semestre Demande de participation au nouveau groupe interservices «Formation professionnelle» de 2004 (DG EAC B/3) axé sur l’utilisation des résultats du programme Leonardo (forum DG Emploi et affaires dynamique pour l’échange de bonnes pratiques, l’analyse des besoins, les retours sociales d’information sur le programme Leonardo, etc.)

Deuxième semestre Proposition de présentation du projet «Intégration de la SST dans l’éducation» au comité de 2004 Leonardo da Vinci Agence

Deuxième semestre Proposition de présentation du projet «Intégration de la SST dans l’éducation» au comité de 2004 consultatif pour la formation professionnelleAgence

Deuxième semestre Réunion avec les partenaires sociaux européens et les groupes d’intérêt de de 2004 l’enseignement pour promouvoir ce rapport et la fiche d’information associée; lancement Agence du site internet «Les statistiques contribuent à l’intégration de la SST dans l’éducation»

Deuxième semestre Fin du processus de collecte de données sur l’intégration de la sécurité et de la santé de 2004 dans la formation professionnelle initiale et continue dans les secteurs de la construction, Agence des transports, de l’hôtellerie et de la restauration

Deuxième semestre Audition du Parlement européen — la demande doit être faite par l’Agencede 2004Parlement européen

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I n t é g r a t i o n d e l a s é c u r i t é e t d e l a s a n t é a u t r a v a i l d a n s l ’ é d u c a t i o n

2005

Premier semestre Proposition de révision des lignes directrices pour l’emploi (déclaration de Rome)de 2005DG Emploi et affaires sociales

Premier semestre Production d’un guide coûts/avantages des différents types d’interventions pour la de 2005 prévention en SSTDG Emploi et affaires sociales

Premier semestre Début de la collecte de données concernant l’intégration de la sécurité et de la santé de 2005 dans l’enseignement supérieurAgence

Premier semestre Réunion de lancement du réseau européen des enseignants et formateurs en matière de de 2005 SST et établissement d’un groupe de suivi pour l’intégration de la SST dans le processus Groupe de contact éducatif

Tout au long de l’année Préparation de la semaine européenne 2006jusqu’à octobre 2006Agence États membres

2006

Premier semestre Révision des lignes directrices pour l’emploi (déclaration de Rome)de 2006DG Emploi et affairessociales

Deuxième semestre Semaine européenne de la sécurité et de la santé au travail 2006de 2006Agence États membres

Deuxième semestre Rapport du groupe de suivide 2006

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A g e n c e e u r o p é e n n e p o u r l a s é c u r i t é e t l a s a n t é a u t r a v a i l

A P E R Ç U D E S C A S

A p p r o c h e « h o l i s t i q u e »

Pays Titre Organisation pilote Principale réalisation

Belgique Une idée d’action Ministère de la culture et des Diffusion d’études de cas aux écolesaffaires sociales (Communauté française) et Croix-Rouge

Belgique Une ligne Sint-Amandusschool Introduction de compétences socialesd’apprentissage en Meulebeke matière de harcèlement

Danemark Risikomomenter Conseil sur le milieu de travail Guide proposant des connaissances du secteur danois de la approfondies à l’usage des enseignantsrecherche et de l’éducation

Angleterre Norme nationale Agence pour le développement Programme régional pour une école saine pour une école saine de la santé accrédité au niveau national

Angleterre Projet pour des Programme national de Représentants de l’ensemble de la écoles primaires plus recherche et développement du communauté scolairesûres Service national de la santé

Grèce FAOS Centre pour la prévention des Programme de formation risques professionnels des enseignants

Suède Le cercle scolaire Institut national de recherche Discussions et interventions participativessur la vie au travail

Pays-Bas L’école en toute APS, Centre national pour Communication renforcée en matièresécurité l’amélioration de l’école de sécurité et de prévention de la

violence

Pays-Bas Vers une école sans Institut pour la sécurité des Politique de sécurité physiqueaccident consommateurs

Pays-Bas Cours pratiques sûrs APS, Centre national pour Règles et outils pour des cours pratiques l’amélioration de l’école sûrs

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Pays Titre Organisation pilote Principale réalisation

Danemark Ar et Mi à l’école/De Arbeidsmiljoradets Service Centre Ressources éducatives adaptées à l’âgenouveaux jeunes au pour les enseignantstravail

Angleterre SPLAAT — Jouer en Programme Programme de ressources éducativestoute sécurité à tout communautaire de Laing portant sur les chantiers de constructionmoment Homes

Italie À l’école de Servizio Medicina Cadre conceptuel et méthodologique la sécurité Preventiva di Comunità pour les enseignants

Bergamo et ISPESL

Italie Exemples de bonnes ISPESL et Réseau civique Création et diffusion d’outils didactiquespratiques pour de la fondation de Milanpromouvoir la santé et la sécurité à l’école primaire

Italie La sécurité c’est… le Polistudio srl CD sur la sécurité comprenant des décret 626 mis en ressources didactiques et de la musique musique

Royaume-Uni Torche humaine HSE CD-ROM comportant des activités d’enseignement innovantes en chimie

Royaume-Uni Équipement de ROSPA et Service des Projet technologique sur les vêtements de protection sapeurs-pompiers des protectionindividuelle Midlands de l’Ouest

Espagne No badis! La prevenció Departament de Treball, Matériel didactique pour les écolesdes de l’escola Industria, Comerç I primaires

Turisme

Espagne La SST en tant que Instituto Nacional de Guides pour les écoles primaires et lesmatière Seguridad e Higiene en établissements secondairesd’enseignement el Trabajotransversale

Espagne Erga primaria Instituto Nacional de Guide en ligne pour les enseignants des transversal Seguridad e Higiene en écoles primaires

el Trabajo

A p p r o c h e p a r l e p r o g r a m m e s c o l a i r e

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Pays Titre Organisation pilote Principale réalisation

Autriche Projet «Enfants» Inspection du travail et Contact entre les élèves et l’inspection Commission d’assurance du travailaccidents

Autriche Instructions en Allgemeine Supports pédagogiques et formation matière de Unfallversicherungsanstalt des enseignantsrisquesprofessionnels

Belgique Des machines Technisch instituut Scheppers Évaluation des risques et propositionsplus sûres grâce Herentals pour des machines sûresaux étudiants

Finlande Apprentissage sur Institut finlandais de la santé Formation d’instructeurs du travaille terrain au travail

Finlande Les jeunes et Institut finlandais de la santé Réseau de partenariats entre les jeunesle travail au travail et le monde du travail

Finlande Intervention Institut finlandais de la santé Améliorer la qualité de l’emploi etcollective préventive au travail la santé mentale

France Synergie Caisse régionale d’assurance Diagnostic des risques par les élèves surmaladie et Institut national de le lieu de travailrecherche et de sécurité

France Passeport SST CRAM et Académie de Diplôme supplémentaire sur la préventionMarseille

Allemagne Jugend will sich- Landesverbände der Concours sur le thème de la sécurité àer-leben gewerblichen l’intention des écoles professionnelles

Berufsgenossenschaften

Allemagne Intégration de la Autorité du Land de Manuel pour les enseignants dansSST dans Brandebourg en charge de la l’enseignement agricolel’enseignement santé et de la sécurité etprofessionnel agricole Caisse d’assurance accidents

Allemagne On n’est jamais Institut fédéral de la formation Informations multimédia et jeux portanttrop sûr professionnelle sur la sécurité

Grande- Check it out HSE Expériences des élèves sur les risques surBretagne le lieu de travail et les relations avec les

employeurs

Irlande Prévention des Autorité irlandaise en charge Déclaration sur la sécurité (code deaccidents de la santé et de la sécurité bonnes pratiques et évaluation des impliquant des risques)enfants et des jeunes dans l’agriculture

Italie L’école adopte Association locale de santé et Appliquer la législation dans uneune entreprise autorité locale de l’éducation entrepriseplus sûre

Italie Intégration de la ISFOL et ISPESL Concevoir et tester des modulesSST dans les standards de formation à la sécuritémodèles de programmes scolaires

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Pays Titre Organisation pilote Principale réalisation

Suède Ton travail, ton Association suédoise de Informations didactiques sur lacorps, ta vie dans l’industrie automobile mécanique automobilele secteur automobile

Pays-Bas Veilig en Wel Organisation de projets du Site internet présentant des informations poursystème de l’enseignement des secteurs spécifiquesprofessionnel secondaire

Royaume- Jeunes ROSPA et Norwich Union Ressource en ligne pour les employeurs desUni travailleurs PME, les organisateurs de stages en entreprise

et les jeunes

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L’Agence tient à remercier les principaux collaborateurs au présent rap-port: Veerle Hermans et Maureen Debruyne, Prevent (Belgique); Kirsi Karjalai-nen, FIOH (Finlande); Maria Karanika, I-WHO (Royaume-Uni); Philippe Bielec,CNAM-TS (France); Emanuela Giuli et Giuliana Roseo, ISPESL (Italie); PeterShearn, HSL (Royaume-Uni); Wolfgang Huebner, Angelika Pensky et WielandWettberg, BAUA (Allemagne).

L’Agence tient également à remercier pour les informations, les obser-vations et les suggestions apportées:

les points focaux de l’Agence et les membres de leurs groupes du ré-seau: Jan Harmen Kwantes, TNO Work and Employment et Jos Lange, YvonneBonnet et H. Goudsmit, MINSZ (Pays-Bas); Pat O’Halloran, HSE (Irlande); ArjaAyravainen, FIOH (Finlande); Reinhard Gerber, BMWA (Allemagne); Jutta Busch,BUK (Allemagne); Hella Skoruppa, LIAA (Allemagne); Willy Imbrechts, FGOV etHector Smeesters, ministère de l’éducation de la Communauté flamande (Bel-gique); Silvia Royo, MTAS (Espagne); Martina Häckel-Bucher et ses collègues,BMWA (Autriche); Emanuela Giuli et Mauro Pellicci, ISPESL (Italie); Tove Loft,Dorethe Gamborg Anderson, Arbejdstilsynet, et Henrik Billehøj, DLF (Dane-mark); Erkki Yrjänheikki, STM (Finlande); Theonie Koukoulaki, ELINYAE (Grèce);

tous les collègues ayant participé au séminaire de la présidence ita-lienne «Intégrer la SST dans l’éducation — Les travailleurs de demain»et à l’exposition «L’apprentissage de la SST», coorganisés par l’Agence,du 1er au 3 octobre 2003 à Rome: Susanne Ulk, ASC (Danemark); Paulsen Reimer,HVBG/DAL (Allemagne); Pat Donnellan, HSE (Irlande); Patricia Lüning-Klemm,BUK (Allemagne); Arja Ayravainen, FIOH (Finlande); Jaume Abat I Dinarès, Ge-neralitat de Catalunya (Espagne); Alf Berglund, TransportGruppen (Suède); Si-mon Pilling, HSE (Royaume-Uni); Karl Körpert, AUVA (Autriche); Rolf Gänger,BIBB (Allemagne); Edith Münch, SMBG (Allemagne); Tracy Mcloone, LaingHomes (Royaume-Uni); Silvia Royo, MTAS (Espagne); Frits Prior, APS (Pays-Bas);Karin Kaudelka, BAUA (Allemagne); Alberto Lucarelli, INAIL, et Sergio Tavassi,Giuliana Roseo, Emanuela Giuli et leurs collègues de l’ISPESL;

les membres du groupe de contact de l’Agence «Intégration de la SSTdans l’éducation 2003»: Celia Alexopoulou, DG Emploi et affaires sociales(Commission européenne); Barry Nyhan, Cedefop (Thessalonique); Asa Asgeirs-dottir, Administration de la SST (Islande); Henrik Billehøj, ministère de l’éduca-tion (Danemark); Jutta Busch, BUK (Allemagne); Henriëtte D. Kassies, ministèredes affaires sociales et de l’emploi (Pays-Bas); Pat Donellan, HSE (Irlande); Do-rethe Gamborg Andersen, autorité danoise sur le milieu de travail; Trifon Gina-las, ministère du travail et des affaires sociales (Grèce); Emanuela Giuli, ISPESL(Italie); Henk Goorden, FPS ELSD (Belgique); Johann Haas, SECO (Suisse); JeanHoffman, EST (Luxembourg); Jean Kandel, Centre national de qualification(Luxembourg); Odd Einar Johansen, direction de l’inspection du travail (Nor-vège); Wilfried Marien, FPS ELSD (Belgique); Markku Mattila, ministère de l’édu-cation (Finlande); Eivor Nilsson, Prevent (Suède); Maria Teresa Ogallar, Institutnational de qualification; François Ortolani, Centre national de qualification(Luxembourg); Raffaele Paganoni, ASL, Bergame (Italie); Simon Pilling, HSE(Royaume-Uni); Rainulf Pippig, LIAA (Allemagne); Wolfgang Riemer, ministèrefédéral de l’éducation, des sciences et de la culture (Autriche); Silvia Royo Bebe-ride, Centre national des conditions de travail; Victor Roeser, IFES (Luxem-bourg); Giuliana Roseo, ISPESL (Italie); Leopold Schuster, Inspection du travail(Autriche); Märit Sjögren, Institut national du monde du travail (Suède); Vasilios

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Staboulis, ministère de l’éducation nationale et des cultes (Grèce); Erik van Luijk,ministère des affaires sociales et de l’emploi (Pays-Bas); Matti Ylikoski, FIOH (Fin-lande);

certains membres du personnel de l’Agence ont également participé au rap-port, notamment: Christina Roberts, Tim Tregenza (directeur de centre théma-tique), Eusebio Rial-González, Sarah Copsey, Siobhan Savage, Estibaliz Vidart etPaola Piccarolo.

Ulrike Bollmann Responsable de projet

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Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail

Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation —Bonnes pratiques à l’école et dans l’enseignement professionnel

Luxembourg: Office des publications officielles des Communautés européennes

2006 — 151 p. — 16,2 x 22,9 cm

ISBN 92-9191-157-7

Prix au Luxembourg (TVA exclue): 15 EUR

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VENTE ET ABONNEMENTS

Les publications payantes éditées par l’Office des publications sont disponibles auprès de sesbureaux de vente répartis partout dans le monde. Passez commande auprès d’un de ces bureaux,dont vous pouvez vous procurer la liste:

• en consultant le site internet de l’Office (http://publications.europa.eu),• en la demandant par télécopie au (352) 29 29-42758.

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Afin de favoriser les progrès en ma-tière de protection de la sécurité et de lasanté des travailleurs, tel que stipulédans le traité et les programmes d’ac-tion successifs concernant la sécurité etla santé au travail, la mission del’Agence est de fournir aux instancescommunautaires, aux États membreset aux milieux intéressés les informa-tions techniques, scientifiques et éco-nomiques utiles dans le domaine de lasécurité et de la santé au travail.

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Agence européennepour la sécuritéet la santé au travail

Gran Via, 33, E-48009 BilbaoTel. (34) 944 79 43 60; fax (34) 944 79 43 83E-mail: [email protected]

Prix au Luxembourg (TVA exclue): 15 EUR

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S Y S T È M E S E T P R O G R A M M E S

Intégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducationBonnes pratiques a l’ecole et dans l’enseignement

professionnel

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Agence européennepour la sécuritéet la santé au travail

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ESIntégration de la sécurité et de la santé au travail dans l’éducation —

Bonnes pratiques a l’ecole et dans l’enseignement professionnel

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