Intégration des données de télédétection et d’observation ...redd.unfccc.int/uploads/2157_2_gfoimgd_french.pdf · Intégration des données de télédétection et d’observation

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  • Intgration des donnes de tldtectionet dobservation au sol pour lestimationdes sources et des puits de gaz effet

    de serre dans les forts:

    Mthodes et pratiques recommandes parlInitiative mondiale pour lobservation des forts

    Version 1

    Janvier 2014

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    2

    Pour citer le prsent document

    GFOI (2013) Intgration des donnes de tldtection et dobservation au sol pourlestimation des missions et des absorptions de gaz effet de serre dans les forts:Mthodes et pratiques recommandes par Initiative mondiale pour lobservation des forts.diteur: Groupe sur l'observation de la Terre, Genve (Suisse), 2014.

    ISBN 978-92-990047-4-6

    Droits dauteur et dnis de responsabilit

    2013 Group on Earth Observations (GEO). Le prsent document peut tre librementdiffus sous rserve de la mention de la source (GEO).

    Les informations contenues dans le prsent document sont considres comme correctes la date de sa publication. Ni les auteurs ni les diteurs ne peuvent tre tenus pourjuridiquement responsables dventuelles erreurs ou omissions. Les rectificatifs du documentMPR2 ont t intgrs.

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    3

    Remerciements

    La GFOI et le GEO remercient pour leurs contributions aux prsentes Mthodes et pratiques recommandes(ci-aprs MPR) le Groupe consultatif, lquipe des auteurs principaux, les auteurs, les collaborateurs et lesexaminateurs numrs ci-dessous. La GFOI et le GEO expriment leur gratitude toutes les personnes qui, titre personnel ou en tant que membre dune institution, ont concouru produire ces MPR. Ils remercientnotamment le Dpartement de l'environnement du gouvernement australien, le programme SilvaCarbon destats-Unis et le Ministre britannique de l'environnement, de l'alimentation et des affaires rurales pour laide quilsont apporte l'quipe des auteurs principaux.

    Membres du Groupe consultatif et auteurs principaux

    Groupe consultatif

    Prsidence:

    Jim Penman (Institut de lenvironnement, University College de Londres)

    Membres:

    Stephen Briggs (ESA)

    Martin Herold (GOFC-GOLD et Universitde Wageningen)

    Thelma Krug (INPE, Brsil)

    Alexander Lotsch (Banque mondiale)

    Kenneth MacDicken (FAO)

    Douglas M. Muchoney (USGS, tats-UnisdAmrique)

    Orbita Roswintiarti (LAPAN, Indonsie)

    Nalin Srivastava (GIEC)

    Rob Waterworth (Universit nationale dAustralie)

    quipe des auteurs principaux

    Jim Penman (University College deLondres)

    Miriam Baltuck (CSIRO)

    Carly Green (EAS)

    Pontus Olofsson (Universit de Boston et GOFC-GOLD)

    John Raison (CSIRO)

    Curtis Woodcock (Universit de Boston et GOFC-GOLD)

    Auteurs et collaborateurs

    Pradeepa Bholanath (Commission desforts de Guyane)

    Cris Brack (Universit nationaledAustralie)

    Deborah Burgess (Ministre delenvironnement de Nouvelle-Zlande)

    Eduardo Cabrera (IDEAM, Colombie)

    Peter Caccetta (CSIRO)

    Simon Eggleston (Bureau de la GFOI)

    Nikki Fitzgerald (Dpartement de lenvironnementdu gouvernement australien)

    Giles Foody (Universit de Nottingham)

    Basanta Raj Gautam (Arbonaut)

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    4

    Shree Krishna Gautam (Department ofForestry Research and Survey, Npal)

    Alex Held (CSIRO)

    Martin Herold (GOFC-GOLD et Universitde Wageningen)

    Dirk Hoekman (Universit de Wageningen)

    Inge Jonckheere (FAO)

    Leif Kastdalen (Centre spatial norvgien)

    Pem Narayan Kandel (Department ofForest Research and Survey, Npal)

    Josef Kellndorfer (Woods Hole ResearchCenter)

    Erik Lindquist (FAO)

    Alexander Lotsch (Banque mondiale)

    Kim Lowell (Universit de Melbourne)

    Richard Lucas (Universit de New SouthWales)

    Ronald McRoberts (Service des forts destats-Unis)

    Tony Milne (Universit de New SouthWales)

    Anthea Mitchell (Universit de New South Wales)

    Brice Mora (Office de la couverture terrestreGOFC-GOLD)

    Douglas M. Muchoney (Service gologique destats-Unis d'Amrique)

    Erik Naesset (Universit des sciences de la vie deNorvge)

    Keryn Paul (CSIRO)

    Shaun Quegan (Universit de Sheffield)

    Ake Rosenqvist (soloEO)

    Maria Sanz Sanchez (FAO)

    Stephen Stehman (Universit dtat de New York)

    Rob Waterworth (Universit nationale dAustralie)

    Pete Watt Indufor (Asie-Pacifique)

    Mette Lyche Wilkie (FAO)

    Sylvia Wilson (Service gologique des tats-Unisd'Amrique)

    Mike Wulder (Service canadien des forts)

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    5

    Examinateurs

    Heiko Balzter (Universit de Leicester)

    Stephen Briggs (Agence spatialeeuropenne)

    Sandra Brown (Winrock International)

    George Dyke (Groupe de coordination pourles donnes spatiales)

    Simon Eggleston (Secrtariat de la GFOI)

    Nagmeldin Elhassan (Haut Conseil delenvironnement et des ressourcesnaturelles du Soudan)

    John Faundeen (USGS)

    Giles Foody (Universit de Nottingham)

    Basanta Raj Gautam (Arbonaut)

    Alan Grainger (Universit de Leeds)

    Matieu Henry (FAO)

    Mohamed Elgamri Ibrahim (College ofForestry and Range Science, SoudanUniversity of Science and Technology)

    Thelma Krug (INPE)

    Ronald McRoberts (Service des forts destats-Unis)

    Brice Mora (Office de la couverture terrestreGOFC-GOLD)

    Erik Naesset (Universit des sciences de la vie deNorvge)

    Dirk Nemitz (Secrtariat de la CCNUCC)

    Shaun Quegan (Universit de Sheffield)

    Ake Rosenqvist (soloEO)

    Abdalla Gaafar Mohamed Siddig (Forests NationalCorporation, Soudan)

    Stephen Stehman (Universit dtat de New York)

    Nalin Srivastava (Programme du GIEC sur lesinventaires nationaux de gaz effet de serre)

    Tiffany Troxler (Programme du GIEC sur lesinventaires nationaux de gaz effet de serre)

    Stephen Ward (Groupe de coordination desdonnes spatiales)

    Rob Waterworth (Universit nationale dAustralie)

    Pete Watt (Indufor Asie-Pacifique)

    Jenny Wong (Secrtariat de la CCNUCC)

    Hirata Yasumasa (FFPRI, Japon)

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    6

    TABLE DES MATIRES

    RSUM ANALYTIQUE 10

    LISTE DES ACRONYMES 15

    PETIT GLOSSAIRE DE TERMES LIS LA CCNUCC 19

    OBJET ET CHAMP D'APPLICATION 24

    1 Dcisions l'tape de la conception 26

    1.1 Mthodologies du GIEC pour l'inventaire des GES 26

    1.2 Analyse des catgories de source cls 29

    1.3 Dfinition des bonnes pratiques 30

    1.4 Points prendre en compte pour la conception d'un systme national desurveillance des forts 31

    1.4.1 Mesure, notification et vrification 32

    1.4.2 Niveaux de rfrence 32

    1.4.3 Approches infranationales 33

    1.4.4 Dfinition de la fort 34

    1.4.5 L'utilisation des informations existantes 36

    1.4.6 Choix de l'approche et du niveau appropris 39

    1.5 Cot-efficacit 41

    2 Estimation des sources et des puits 43

    2.1 Mthode de diffrence des stocks et mthode gains-pertes 43

    2.1.1 Diffrence des stocks 43

    2.1.2 Gains-pertes 44

    2.2 Mthodes pour des activits forestires particulires 49

    2.2.1 Le dboisement 50

    2.2.2 La dgradation des forts 58

    2.2.3 Gestion durable des forts, renforcement des stocks de carboneforestiers (au sein d'une fort existante) et conservation des stocks decarbone forestiers 64

    2.2.4 Estimation des missions et des absorptions pour la gestion durabledes forts, renforcement des stocks de carbone forestiers au seind'une fort existante) et conservation des stocks de carbone forestiers 64

    2.2.5 Renforcement des stocks de carbone (reboisement de terres n'tantpas prcdemment des forts, reboisement de terres qui taientprcdemment des forts et qui ont t converties une autreaffectation des terres) 66

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    7

    2.2.6 Estimation des missions partir du renforcement des stocks decarbone forestiers (reboisement de terres n'tant pas prcdemmentdes forts, reboisement de terres qui taient prcdemment des fortset qui ont t raffectes un autre usage) 67

    2.2.7 Conversion de forts naturelles 68

    3 Donnes permettant d'valuer les missions et les absorptions 69

    3.1 Exigences en matire de donnes sur les activits 69

    3.2 Source des donnes de tldtection 70

    3.2.1 Donnes optiques de faible rsolution 71

    3.2.2 Donnes optiques de moyenne rsolution 71

    3.2.3 Donnes optiques de haute rsolution 73

    3.2.4 Les radars synthse d'ouverture (SAR) 74

    3.2.5 Les capteurs LiDAR 76

    3.3 Prtraitement des donnes satellitaires 76

    3.3.1 Prtraitement des images optiques satellitaires 77

    3.3.2 Prtraitement des images satellitaires SAR 79

    3.4 Produits cartographiques valus par tldtection 80

    3.5 Techniques de cartographie des donnes sur les activits 85

    3.5.1 Cartes des zones forestires/non forestires, de l'occupation dessols et de la stratification des forts 85

    3.5.2 Cartes de l'volution de l'occupation des sols 88

    3.5.3 Cartes de la dgradation des forts 89

    3.6 Principes directeurs concernant les sources et les techniques de tldtection 90

    3.7 Secteurs d'activit, incertitudes et induction statistique pour les donnes surles activits 94

    3.8 Collecte d'observations au sol et calcul des facteurs d'absorption desmissions 101

    3.9 Conseils d'ordre gnral sur l'emploi d'observations au sol pour valuerl'volution des bassins de carbone et les missions de GES autres que le CO2 102

    3.9.1 La biomasse 102

    3.9.2 Le bois mort et la litire 108

    3.9.3 volution des stocks de carbone dans le sol 108

    3.9.4 Les missions de GES autres que le CO2 110

    4 Incertitudes globales 113

    4.1. Incertitudes concernant les composantes 113

    4.1.1 Association des incertitudes 113

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    8

    5. Exigences en matire de dclaration 116

    6. Bibliographie 118

    Annexes

    Annexe A Rsum dtaill des orientations du GIEC 126

    Annexe B Donnes tldtectes prvues dans le cadre d'un arrangement entre la GFOI etle Groupe de coordination des donnes spatiales du Comit sur les satellitesd'observation de la Terre (CSOT) 141

    Annexe C Mthodes de niveau 3 145

    Annexe D chantillonnage 155

    Annexe E Choix et emploi des facteurs d'mission et d'absorption pour chaque activit duPartenariat REDD+ 160

    Annexe F Aperu de la possibilit d'tablir une valuation directe de la biomasse partldtection 169

    Annexe G laboration et emploi de modles allomtriques pour valuer la biomasse 176

    Annexe H Considrations financires 184

    Figures (en anglais avec traduction des lgendes en franais sur la page suivante)

    Fig. 1 Aperu gnral du document 13

    Fig. 2 Facteurs cls pour la conception du systme et critres pour dfinir le niveau etla mthode retenus pour l'estimation des gaz effet de serre 39

    Fig. 3 Diagramme dcisionnel pour le choix de la mthode d'estimation des sources etdes puits de CO2 en fonction de l'existence d'un IFN dans un pays. Il convient denoter que, en rgle gnrale, les IFN contribuent l'estimation des changementsdans les bassins de carbone issu de la biomasse et non dans les autres bassinsde carbone 47

    Fig. 4 Diagramme de processus pour l'estimation des missions issues du dboisementet de la dgradation des forts 55

    Tableaux

    Tableau 1 Conversions potentielles contribuant au dboisement et sections desorientations du GIEC pertinentes pour l'estimation des missions qui s'yassocient 51

    Tableau 2 Termes utiliss dans l'quation 1 62

    Tableau 3 Sources des facteurs d'mission ou d'absorption des sols organiques 63

    Tableau 4 Termes utiliss dans l'quation 2 65

    Tableau 5 Principales donnes ncessaires pour les activits lies au mcanisme REDD+ 69

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    9

    Tableau 6 Produits recommands de cartographie forestire conformes aux mthodesprsentes dans les sections 2.2 et 2.3.1 81

    Tableau 7 Rsum des types de donnes de tldtection et de leur statut oprationnelperu pour l'valuation des activits REDD+ 83

    Tableau 8 Ex. 1 Matrice de confusion pour le comptage des chantillons 96

    Tableau 9 Ex. 1 Matrice de confusion des proportions surfaciques estimes 97

    Tableau 10 Ex. 1 valuations et intervalles de confiance 98

    Tableau 11 Ex. 2 valuation rgionale des zones soumises au dboisement 100

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    10

    RSUM ANALYTIQUE

    Initiative mondiale pour lobservation des forts

    LInitiative mondiale pour lobservation des forts (GFOI) a t mise sur pied1 par le Groupesur l'observation de la Terre en 2011 pour aider les pays laborer des rapports fiables,cohrents et comparables sur les modifications de la couverture forestire et de lexploitationdes forts, ainsi que sur les missions ou absorptions anthropiques de gaz effet de serrequi sy associent.

    La GFOI:

    a) Collaborera avec le Comit sur les satellites d'observation de la Terre2 pour faciliterla fourniture aux pays, sur le long terme, de donnes dobservation de la Terreprovenant de satellites. Le Comit a mis sur pied le Groupe de coordination desdonnes spatiales pour rpondre aux besoins de tldtection de la GFOI;

    b) Donnera des conseils mthodologiques sur lutilisation des donnes de tldtectionet des observations au sol aux fins de lestimation et de la notification des sources etpuits de gaz effet de serre dans le contexte forestier, dans lesprit des orientationsdonnes par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'volution du climat(GIEC) pour linventaire des gaz effet de serre. Ce faisant, elle donnera suite une demande de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changementsclimatiques (CCNUCC) en vue de la mise en place du mcanisme REDD+ titrevolontaire;

    c) Dterminera les travaux de recherche et dveloppement 3 ncessaires pouramliorer lutilit et la prcision des donnes des systmes nationaux desurveillance des forts, lesquels visent rpondre aux exigences de la CCNUCC enmatire de notification dmissions et dabsorptions de gaz effet de serre, ainsiquau besoin de surveiller lenvironnement plus grande chelle;

    d) Aidera les pays renforcer leurs capacits dutiliser des donnes dobservation dela Terre dans le cadre de leurs systmes nationaux de surveillance des forts auxfins de la notification des sources et puits de gaz effet de serre. Les mesuresprises cette fin par la GFOI viennent complter les activits de prparation tellesque celles de linitiative UN-REDD4 ou du Fonds de partenariat pour le carboneforestier de la Banque mondiale.

    1La GFOI sappuie sur les travaux qua mens prcdemment le Programme de suivi du carbone forestier,tabli par le GEO en 2008, pour dmontrer que la coopration internationale peut fournir des donnes et desinformations utiles pour la surveillance et la notification des volutions des forts nationales.

    2tabli en 1984, le CEOS coordonne les observations spatiales civiles de la Terre.Voir http://www.ceos.org/

    3Le document de la GFOI sur la recherche et le dveloppement peut tre consult ladresse www.gfoi.og

    4Linitiative des Nations Unies pour la rduction des missions causes par le dboisement et la dgradationdes forts.

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    11

    Les prsentes Mthodes et pratiques recommandes (ci-aprs MPR) ont pour objet defournir les conseils mthodologiques dfinis sous b), concernant les donnes renduesdisponibles par le Groupe de coordination des donnes spatiales mentionn sous a).

    Les conseils et lappui mthodologiques pour laccs aux donnes fournies par la GFOI sontsusceptibles dintresser tous les pays souhaitant utiliser des donnes de tldtection oudes donnes recueillies au sol aux fins de la surveillance des forts et de la notification deleurs volutions. Lobjectif premier est de rduire les missions causes par le dboisement,de limiter la dgradation des forts et de mener des activits connexes, gnralementappeles les activits REDD+5 dans le cadre des ngociations sur le climat.

    Les prsentes MPR sadressent:

    1. Aux ngociateurs techniques de la Convention-cadre des Nations Unies sur leschangements climatiques (CCNUCC) qui souhaiteraient voir comment les activitsREDD+ peuvent tre dcrites et conues dans le cadre de la mthodologie du GIECen matire de gaz effet de serre, conformment aux dcisions de la Confrence desParties;

    2. Aux responsables des dcisions prises dans la phase de conception pour la mise enuvre des systmes nationaux de surveillance des forts;

    3. Aux spcialistes chargs destimer les missions et les absorptions.

    Le niveau de technicit du document augmente progressivement au fil des pages. Lesgroupes dutilisateurs 1 et 2 sintresseront probablement davantage aux premiers chapitres,alors les utilisateurs du groupe 3 devraient trouver de lintrt la lecture de lintgralit dudocument. Les membres du groupe dutilisateurs 1 ont par dfinition une perspectivenationale. Les membres des groupes dutilisateurs 2 et 3 peuvent travailler pour un pays, uneorganisation internationale, un programme multinational comme UN-REDD ou le Fonds departenariat pour le carbone forestier de la Banque mondiale, ou dans le cadre deconventions bilatrales ou multilatrales.

    Les prsentes MPR visent amliorer la comprhension mutuelle entre ces groupesdutilisateurs ainsi qu'entre eux et les communauts scientifiques, techniques et politiquescomptentes, leur donner des orientations pour la collecte de donnes pertinentes sur lesforts, et contribuer aux changes de donnes et dexpriences. Les MPR visent aussi complter les orientations du GIEC, lapproche adopte par le programme UN-REDD6 et ledocument de base du programme GOFC-GOLD7, et elles ont t labores avec leur coopration.

    5Les activits REDD+, recenses dans les Accords de Cancn (paragraphe 70 de la dcision 1/CP 16 de laCCNUCC), sont: a) la rduction des missions dues au dboisement; b) la rduction des missions dues ladgradation des forts; c) la conservation des stocks de carbone forestiers; d) la gestion durable des forts;e) le renforcement des stocks de carbone forestiers.

    6Voir les systmes nationaux de surveillance des forts: Surveillance et Mesures, notification et vrification dansle contexte des activits REDD+: http://www.un-redd.org/PolicyBoard2/9thPolicyBoard/tabid/106647

    7La version de novembre 2012 du document GOFC-GOLD, utilise dans le prsent document, peut tretlcharge partir du lien suivant: http://www.gofcgold.wur.nl/redd/sourcebook/GOFC-GOLD_Sourcebook.pdf

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    12

    Les prsentes MPR viennent complter les orientations du GIEC sous la forme de conseilsqui intgrent l'exprience acquise dans l'utilisation des donnes de tldtection et desdonnes recueillies au sol, et sont spcialement adapts aux activits REDD+ telles quellessont prsentes dans les accords de Cancn. Bien que les orientations du GIEC portent surle dboisement dans le contexte du Protocole de Kyoto8, elles ne dcrivent en gnral pasde mthodologie conue spcialement pour les activits REDD+, celles-ci nayant pas tdfinies avant la rdaction des orientations et des lignes directrices du GIEC. Les MPR serfrent aux orientations du GIEC, mais sans pour autant faire double emploi. Le termeorientations est utilis pour dsigner les orientations du GIEC et le terme conseils pourdsigner les nouveaux lments venant complter celles-ci.

    Les prsentes MPR font ressortir combien il importe de prendre en compte les circonstancesnationales pour dterminer le rapport optimal entre tldtection et observations au sol dansllaboration des inventaires de GES. Relvent des circonstances nationales la prsence,actuelle ou venir, de comptences techniques et de capacits institutionnelles pourlacquisition et le traitement des donnes; de mme que la communaut, le rgime, lesparties prenantes, les dispositions juridiques et administratives lies la foresterie et dautres modes dutilisation des terres; laccessibilit des donnes, ainsi que des facteurstels que la couverture nuageuse, susceptible de rduire lefficacit des mthodes detldtection optiques, et la nature du terrain, qui peut compromettre l'accs pour lesmesures au sol.

    Outre quelles concourront au respect des exigences lies la production de donnesdmission et dabsorption quantifiables, significatives et vrifiables dans le cadre de laREDD+, les MPR devraient savrer utiles aux pays pour:

    Estimer les quantits mises et absorbes dans le cadre de lutilisation des terres,des changements daffectation et de la foresterie;

    Tansmettre les informations lintrieur des frontires et contribuer lvaluationdes effets des politiques et mesures nationales;

    Assurer la planification pour dautres objectifs stratgiques;

    Fournir des informations pour les rapports nationaux destins au Programmed'valuation des ressources forestires mondiales 9 de lOrganisation desNations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

    Les prsentes MPR sarticulent en quatre chapitres, qui correspondent dans leurs grandeslignes aux tapes que les pays doivent suivre pour laborer des estimations en vue decommuniquer les activits lies lutilisation des terres, aux changements daffectation et la foresterie, y compris les activits REDD+. Ces chapitres portent respectivement sur:

    8Voir GPG 2003, section 4.2.6.

    9La FAO assure une surveillance des forts de la plante intervalles de cinq dix ans depuis 1946. Lesressources forestires mondiales sont actuellement values tous les cinq ans dans le but quune mthodecohrente soit adopte pour dcrire les forts du monde et leurs volutions. Les valuations se fondent surdeux sources primaires de donnes: les rapports nationaux labors par les correspondants nationaux et lesobservations de tldtection coordonnes par la FAO, avec laide des coordonnateurs nationaux et despartenaires rgionaux. Pour plus de renseignements, voir sous: www.fao.org/forestry/fra

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    13

    1. Les dcisions ltape de la conception relatives la porte et aux dfinitions dusystme;

    2. Les processus dintgration pour lestimation des sources et des puits;

    3. Les mthodes pour recueillir, analyser et intgrer les donnes;

    4. La notification.

    La structure des MPR reflte le processus suivre, prsent la Figure 1, conue pourguider lutilisateur dans sa lecture du document.

    Figure 1: Aperu gnral du document

    Les flches grises indiquent que les pays continueront amliorer et adapter leursdonnes et leur processus dintgration mesure que leurs technologies et capacitsprogresseront par exemple en adoptant des mthodes plus complexes (dun niveausuprieur) du GIEC.

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    14

    Lgende de la Figure 1 (Aperu gnral du document):

    1re

    colonne Services de la GFOI

    Fourniture de donnes

    Conseils mthodologiques

    Renforcement des capacits

    Recherche et dveloppement

    2me

    colonne Chapitre 1 Dcisions l'tape de la conception

    Chapitre 2 Estimation des missions et des absorptions

    Chapitre 3 Fourniture de donnes en vue de l'estimation des missions et desabsorptions

    Chapitre 4 Notification

    3me

    colonne Responsabilit du pays

    Transparence

    Exactitude

    Exhaustivit

    Cohrence

    Comparabilit

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    15

    LISTE DES ACRONYMES

    ACA Analyse cots-avantages

    ALOS Satellite volu dobservation de la Terre (srie japonaise)

    AMNF Superficie totale de forts naturelles modifies

    APlantF Superficie totale de forts plantes

    ASI Agenzia Spaziale Italiana (Agence spatiale italienne)

    AVNIR Radiomtre perfectionn dans le spectre visible et linfra-rouge proche (sriejaponaise)

    BA Biomasse arienne

    BM Banque mondiale

    BUR Rapports biennaux actualiss

    C Carbone

    CBERS Satellite sino-brsilien dexploration des ressources terrestres

    CBMNF Densit de carbone de la biomasse dans les forts naturelles modifies

    CBPF Densit de carbone de la biomasse dans les forts primaires

    CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

    CNES Centre national dtudes spatiales (Agence spatiale franaise)

    CO2 Dioxyde de carbone

    CO2degrad missions annuelles de CO2 dues la dgradation des forts

    CONAE Comison Nacional de Actividades Espaciales (Agence spatiale argentine)

    COP Confrence des Parties ( la CCNUCC)

    CRESDA Centre chinois pour les donnes et applications des satellites dexploration desressources

    CSA Agence spatiale canadienne

    CSC Constellation de surveillance des catastrophes

    CSIRO Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth

    CSOT Comit sur les satellites d'observation de la Terre

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    16

    DA Donnes sur les activits

    DCC Dpartement du changement climatique

    DFRS Department of Forestry Research and Survey (Npal)

    DLR Deutsches Zentrum fr Luft- und Raumfahrt (Centre arospatial allemand)

    EF Coefficient dmission

    E/RF Coefficient dmission et/ou dabsorption

    ERF valuation des ressources forestires

    EROS Centre dobservation des ressources terrestres et de donnes scientifiques

    ESA Agence spatiale europenne

    ETP quivalent temps plein (employs)

    FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

    FCPF Fonds de partenariat pour le carbone forestier de la Banque mondiale

    FF Facteur dabsorption

    FP Fort primaire

    FullCAM Modle de comptabilisation complte du carbone

    GES Gaz effet de serre

    GFOI Initiative mondiale pour lobservation des forts

    GIEC Groupe d'experts intergouvernemental sur l'volution du climat

    GIS Systme d'information gographique

    GL Lignes directrices (Lignes directrices 2006 du GIEC)

    GLAS Systme altimtre laser pour les sciences de la Terre

    GOFC-GOLD Programme dobservation mondiale de la couverture forestire et de la dynamiqueterrestre

    IceSAT Satellite de mesure des nuages et de la topographie terrestre

    IFN Inventaire forestier national

    INPE Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais (Institut national brsilien pour les tudesspatiales)

    IRS Srie indienne de satellites de tldtection

    ISRO Agence indienne de recherche spatiale

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    17

    JAXA Agence japonaise dexploration arospatiale

    KOMPSAT Srie corenne de satellites polyvalents

    L1G Landsat Niveau 1 gorectifi

    L1T Landsat Niveau 1 orthorectifi

    LAMP Programme de donnes LiDAR multisource

    LANDSAT Satellite terrestre (srie de satellites des tats-Unis)

    LEDAPS Systme Landsat de traitement adaptatif des perturbations des cosystmes

    LIDAR/LiDAR Dtection et localisation par la lumire

    LR Long terme

    MAN Modle altimtrique numrique

    MNF Fort naturelle modifie

    MNV Mesure, notification et vrification

    MODIS Spectroradiomtre imageur moyenne rsolution (srie de satellites des tats-Unis)

    MPR Document sur les mthodes et pratiques recommandes

    NASA Administration amricaine pour l'aronautique et l'espace

    NASRDA Agence nationale nigriane pour la recherche et le dveloppement dans le domainespatial

    NCAS Systme national de comptabilisation du carbone (Australie)

    NMHC Hydrocarbures non mthaniques

    NR Niveau de rfrence

    ONU Nations Unies

    PK Protocole de Kyoto

    PlantF Fort plante

    PR Pratiques recommandes (Pratiques recommandes GIEC 2003)

    RADARSAT Srie de satellites SAR (Canada)

    REDD+ Rduction des missions dues au dboisement, rduction des missions dues ladgradation des forts; conservation des stocks de carbone forestiers; gestion durabledes forts; renforcement des stocks de carbone forestiers.

    RDI Rgion dintrt

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    18

    SAOCOM Satellite argentin dobservation des hyperfrquences

    SAR Radar synthse douverture

    SIN Systme dinventaire national (Australie)

    SNSF Systme national de surveillance des forts

    SPOT Satellite pour lobservation de la Terre (srie franaise de satellites)

    SRTM Mission interfromtrique de cartographie

    TANDEM X Complment de TerraSAR-X pour la cartographie altimtrique numrique (Allemagne)

    TerraSAR X Satellite SAR dobservation de la Terre (Allemagne)

    UE Union europenne

    UN-REDD Initiative des Nations Unies pour la rduction des missions causes par ledboisement et la dgradation des forts. Les organisations participantes desNations Unies sont: la FAO, le Programme des Nations Unies pour le dveloppement(PNUD) et le Programme des Nations Unies pour lenvironnement (PNUE).

    USD Dollar des tats-Unis dAmrique

    USGS Service gologique des tats-Unis d'Amrique

    UTCATF Utilisation des terres, changement daffectation des terres et foresterie

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

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    PETIT GLOSSAIRE10 DE TERMES LIS LA CCNUCC

    Terme Signification Commentaires Rfrence indicative(sil y a lieu)

    Donnes sur lesactivits

    Donnes sur lampleur des activits humainesentranant des missions ou absorptions.

    Souvent prsentes sous forme desurfaces ou de modification desurfaces

    GPG 2003.

    Coefficientdmission oudabsorption

    missions ou absorption de GES par unit dedonne sur les activits.

    GPG 2003.

    Surveillance desforts

    Fonctions dun systme national de surveillancedes forts pour aider un pays rpondre auxexigences en matire de mesures, de notificationet de vrification ou atteindre dautres objectifs.

    10Le prsent glossaire fournit des explications, mais ne donne pas proprement parler de dfinition.

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

    20

    Terme Signification Commentaires Rfrence indicative(sil y a lieu)

    Inventaire des gaz effet de serre

    Estimations des GES dorigine anthropique avecindication de leur tendue sur le territoire national,effectues selon les mthodes du GIEC,conformment aux dcisions prises laConfrence des Parties (COP) la CCNUCC.

    Comprend lnergie, lutilisation deprocessus et produits industriels,lagriculture, lexploitation des fortset d'autres terres, ainsi que lesdchets. La COP a convenu defonder les estimations dmissions etdabsorptions de la REDD+ sur lesmthodes les plus rcentes du GIECconvenues cette fin.

    La dcision de la COP 4/CP.15prvoit dutiliser les orientationset lignes directrices les plusrcentes du GIEC que la COP aadoptes ou encourages.Lannexe III, part. III, de ladcision 2/CP17 s'y rfrecomme suit: Version rvise1996 des Lignes directrices duGIEC et Recommandations duGIEC en matire de bonnespratiques 2000 et 2003.

    Donnes au sol Donnes recueillies par des mesures prisesin situ.

    Les mesures de concentration desgaz peuvent tre considrescomme prises par tldtection si ledispositif d'observation est loign delobjet mesur.

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

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    Terme Signification Commentaires Rfrence indicative(sil y a lieu)

    Mesure, notificationet vrification(MNV)

    Procdures lies la communication de toutes lesmesures dattnuation prises par des pays endveloppement.

    La mesure correspond lestimationde leffet de lactivit; la notificationest la communication des donnes la communaut internationale; et lavrification est le contrle desestimations. La CCNUCC devraitconvenir de procdures pour les troisdmarches.

    Parfois appeles tort: surveillance,communication et vrification.

    Accords de Cancn (para. 61 64, dcision COP 1/CP.16;dcision -/CP19

    11(Modalits

    pour les mesures, la notificationet la vrification).

    Inventaire forestiernational (IFN)

    Processus dchantillonnage mis jourpriodiquement et destin fournir desinformations sur l'tat des ressources forestiresd'un pays.

    Ces inventaires, sans lien historiqueavec les missions de GES, sonttoutefois une source potentielle dedonnes pertinentes.

    National Forest Inventories,Tomppo, E.; Gschwantner, Th.;Lawrence, M.; McRoberts, R.E.(Eds.), Springer 2010.

    11Les dcisions de la Confrence des Parties la CCNUCC sont numrotes, mais lheure de la rdaction du prsent document (peu aprs la dix-neuvime session de laCOP, tenue Varsovie) les numros des sept dcisions sur la REDD+ navaient pas encore t attribus. Ces dcisions apparaissent donc toutes sous la forme -/COP19et doivent tre dsignes par leurs titres respectifs.

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

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    Terme Signification Commentaires Rfrence indicative(sil y a lieu)

    Systme nationalde surveillance desforts (SNSF)

    Dispositif institutionnel dun pays pour surveillerles forts. Le SNSF devrait normalement faireintervenir des reprsentants des ministrescomptents, des populations autochtones, descommunauts locales, de lindustrie forestire etdautres parties prenantes.

    Dans le contexte de la REDD+, systme desurveillance et de notification des activitsREDD+, conformment aux orientations de laCOP.

    La COP a tabli quun SNSF devraitutiliser des donnes de tldtectioncombines des donnes au sol,fournir des estimationstransparentes, cohrentes, exactesdans la mesure du possible, etpropres rduire les incertitudes,compte tenu des capacitsnationales. Les rsultats sontnormalement disponibles etsusceptibles d'tre rviss, commeconvenu par la COP. Les SNSFpeuvent fournir des informations surdes mesures de sauvegarde.

    Dcisions COP 4/CP.15,1/CP.16 et -/CP19 (Modalitsdes systmes nationaux desurveillance des forts).

    REDD+ Rduction des missions dues au dboisement;rduction des missions dues la dgradationdes forts; conservation des stocks de carboneforestiers; gestion durable des forts;renforcement des stocks de carbone forestiers.

    Dcision COP 1/CP.16.

    Tldtection Acquisition et utilisation de donnes fournies parun satellite ou un aronef.

    Les mesures de concentration desgaz peuvent tre considrescomme prises par tldtection si ledispositif d'observation est loign delobjet mesur.

  • Mthodes et pratiques recommandes par la GFOI

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    Terme Signification Commentaires Rfrence indicative(sil y a lieu)

    Garanties Engagement dassurer et de renforcer laprservation de la socit et de lenvironnement.

    Implique le maintien d'une cohrenceavec les programmes forestiersnationaux et les conventions etaccords internationaux pertinents, latransparence et lefficacit de lagouvernance forestire nationale, lerespect des connaissances et desdroits des peuples autochtonescomme des membres descommunauts locales, ainsi que laparticipation des parties prenanteset, en particulier, des peuplesautochtones et des communautslocales.

    Dcisions COP 1/CP.16et -/CP19 (portant sur lecalendrier et la frquence desrapports synthtiquess sur lesgaranties).

  • GFOI Methods and Guidance

    24

    OBJET ET CHAMP DAPPLICATION

    Le prsent document de lInitiative mondiale pour lobservation des forts (GFOI) a pourobjet de conseiller les pays aux fins de llaboration dun dispositif de surveillance des fortsnationales, ainsi que dun systme de mesure, notification et vrification fond sur desdonnes de tldtection et des donnes au sol. Il contient des informations qui peuventtre adaptes aux circonstances de chaque pays et qui sont compatibles avec les diverschoix et volutions technologiques.

    Les conseils communiqus dans les prsentes MPR viennent combler certaines lacunes desorientations pratiques sur l'laboration et la mise en uvre des systmes de MNV pour lesforts, en particulier pour l'intgration des donnes de tldtection avec les donnes au solpour estimer les sources et les puits de GES provenant des terres.

    Les MPR sont utiles tous les pays quels quils soient, mais sadressent plusparticulirement aux preneurs de dcisions politiques et techniques des pays endveloppement, de mme qu leurs partenaires travaillant pour des organismesinternationaux ou des programmes internationaux ou bilatraux.

    Les MPR apportent des conseils pratiques permettant de mieux se conformer aux exigencesde notification internationales; cet effet, elles:

    Dcrivent les exigences dcoulant des lignes directrices du Groupe dexpertsintergouvernemental sur lvolution du climat (GIEC) et les dcisions de laConvention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)pour lestimation des sources et puits provenant des terres.

    Donnent des conseils prcis sur la prise de dcisions et leur application technique,et esquissent les grands principes de la collecte et de l'utilisation des donnes, demanire que celles-ci restent pertinentes lors d'volutions technologiques etmthodologiques.

    Illustrent comment les pays peuvent appliquer les principes esquisss dans ledocument en sinspirant dexemples concrets dinventaires nationaux de gaz effetde serre et dautres systmes oprationnels tels que ceux qui sont utiliss pour ladtection prcoce du dboisement.

    Le terme orientation renvoie ici des recommandations du GIEC et le terme conseil estutilis lorsque le prsent document apporte des informations nouvelles ou complmentaires.

    Afin de rpondre aux besoins des utilisateurs finals, les MPR:

    Prsentent le processus que les pays doivent suivre pour mettre au point unsystme rpondant aux objectifs de politique nationale;

    Intgrent des diagrammes dcisionnels et des liens web pour permettre auxutilisateurs de naviguer et de se concentrer sur les informations/outils qui leur sontutiles;

    Existent en version imprime et en format lectronique.

  • GFOI Methods and Guidance25

    Les orientations du GIEC mettent en valeur le rle potentiel des donnes de tldtection(qui peuvent provenir de capteurs embarqus dans des aronefs ou d'images prises parsatellite) pour l'laboration d'inventaires de gaz effet de serre, mais se contentent dedterminer les techniques requises, sans aller dans le dtail. Les MPR compltent cesorientations du GIEC car elles apportent des conseils prcis et se fondent sur uneexprience concrte de l'utilisation des donnes de tldtection et des donnes recueilliesau sol. Les MPR sont de plus directement applicables aux activits REDD+. Bien que leGIEC traite du dboisement dans le contexte du PK12, en rgle gnrale il ne dcrit pas lesmthodologies propres aux activits REDD+, car celle-ci ont t dfinies aprs la rdactiondes orientations de 2003 et des lignes directrices de 2006. Les MPR apportent donc desconseils spcialement adapts aux activits REDD+.

    Les MPR font ressortir combien il importe de respecter les exigences de MNV et de prendreen compte les circonstances nationales lors de la dtermination du rapport optimal entre lesobservations obtenues par tldtection et les donnes recueillies au sol. Le document faitaussi valoir que les techniques sont susceptibles dvoluer. Relvent des circonstancesnationales:

    Lexistence ou labsence dun inventaire forestier ou dautres donnes statistiqueshistoriques sur lutilisation des terres;

    Laccessibilit et la disponibilit des donnes ainsi que les aspects mtorologiques,tels que la couverture nuageuse, qui peut rduire l'efficacit des mthodes detldtection;

    La prsence de comptences techniques et la capacit institutionnelle dacqurir etde traiter des donnes;

    La communaut concerne, le rgime foncier, les parties prenantes, ainsi que lesdispositions juridiques et administratives associes la foresterie et dautres typesdexploitation des sols.

    12Voir GPG 2003, section 4.2.6

  • GFOI Methods and Guidance

    26

    1 Dcisions ltape de la conception

    Le chapitre 1 comporte une description des mthodes de compilation des inventaires de gaz effet de serre prconises par le GIEC, dcrit, plus particulirement, les mthodologies plusieurs niveaux, fournit une analyse des catgories de source cls et dfinit la notion debonnes pratiques. Il prsente les fonctions quun systme national de surveillance des fortspeut assurer et met en lumire la complexit de la dfinition du terme fort. Il porte surl'utilisation des informations disponibles et sur des choix mthodologiques. Il traite aussi deniveaux de rfrence, du rle des approches infranationales et du rapport cot-efficacit.

    1.1 Mthodologies du GIEC pour linventaire des gaz effet de serre

    Depuis 1996, le GIEC produit et publie les orientations que les pays ont convenu de suivrepour laborer leurs inventaires de GES afin de les notifier selon les termes de la CCNUCCet du Protocole de Kyoto. Ces inventaires couvrent tous les secteurs de lconomie, ycompris les modes dutilisation des terres, les changements daffectation des terres etl'exploitation forestire. La CCNUCC et le Protocole de Kyoto ont tabli un systme pourexaminer les inventaires des pays industrialiss, lequel constitue la base de l'valuation desprogrs raliss en vue de respecter les objectifs et les engagements en matire derduction des missions pour ces pays. Pour les activits REDD+, les estimations desinventaires pourraient bien devenir une condition requise pour participer aux programmesdincitation axs sur les rsultats, tant pour estimer les missions et les absorptions que pourtablir les niveaux de rfrence et les niveaux dmission de rfrence aux fins de leur valuation.

    la suite de la publication de la Version rvise 1996 des Lignes directrices du GIEC pourles inventaires nationaux de gaz effet de serre (IPCC, 1997), le GIEC a mis en place en2000 son Guide des bonnes pratiques (IPCC, 2000). Ce guide porte sur tous les secteurs endehors de lUTCATF. En 2003, il a t tendu pour intgrer l'estimation des GES pour lesecteur UTCATF (GPG 2003) (IPCC, 2003). Le GPG 2000 et le GPG 2003 forment un toutavec la Version rvise 1996 des Lignes directrices du GIEC. En 2006, le GIEC a publi sesLignes directrices 2006 (ci-aprs GL 2006) pour les inventaires nationaux de gaz effet deserre (GL 2006) (IPCC, 2006), qui combinent lUTCATF et lagriculture sous la seulerubrique Agriculture, foresterie et autres affectations des terres (AFAT). Les Lignesdirectrices 2006 reprennent le cadre mthodologique du GPG 2000 et du GPG 2003.

    En 2011, la CCNUCC a dcid que les pays en dveloppement devraient utiliser la Versionrvise 1996 des Lignes directrices du GIEC de mme que le GPG 2000 et le GPG 2003pour estimer et notifier les sources et puits anthropiques sur leur territoire 13 . Enconsquence, aux fins de la REDD+, le cadre de linventaire demand par la GFOI est dfinipar le GPG 2003. Les MPR se rfrent donc ce document. Les pays devraient pouvoir sefonder sur les mises jour scientifiques du GL 2006 et les rfrences aux sectionscorrespondantes de ce document sont donc galement indiques.

    Le GPG 2003 propose des mthodes pour estimer les variations dans cinq bassins decarbone (la biomasse arienne, la biomasse souterraine, le bois mort, la litire et les

    13Voir la dcision 4/CP.15 et la partie III de lannexe III aux conclusions des dlibrations du Groupe de travailspcial de la plate-forme de Durban pour une action renforce long terme au titre de la Convention(Dcision 2/CP.17); les pays industrialiss utiliseront le document GL 2006.

  • GFOI Methods and Guidance27

    matires organiques du sol14) et les missions de GES autres que CO2 pour six catgoriesdexploitation des terres (forts, cultures, pturages, zones humides, tablissementshumains et autres), ainsi que pour la raffectation des terres. Les sources et les puits sontestims pour les terres qui restent dans une catgorie comme pour celles qui passent dunecatgorie une autre. On dfinit les missions lies au dboisement comme la somme dessources et des puits qui sassocient la raffectation des forts dautres typesdexploitation des terres. La dgradation des forts, la conservation des stocks de carboneforestiers et la gestion durable des forts ne sont pas dsignes sous ces termes dans leGPG 2003 (ou dans le GL 2006), mais elles peuvent tre estimes comme leffetdinterventions humaines sur les missions et les absorptions sur les terres qui restentexploites en tant que forts15. Le renforcement des stocks de carbone forestiers peutsoprer dans des forts existantes et intgrer leffet de la conversion en forts dautrestypes de terres. Le chapitre 2 des MPR dcrit comment procder ces estimations, en serfrant aux mthodes dcrites par le GIEC.

    Le GIEC donne des orientations sur deux mthodes de calcul gnriques pour lestimationdes sources et puits de CO2; la mthode gains-pertes (qui permet de calculer directementles quantits mises et/ou absorbes) et la mthode de diffrence des stocks16 (qui tablitles quantits mises ou absorbes partir de la variation du stock total de carbone entredeux moments distincts). La section 2.1 porte sur les critres de choix mthodologiques etsur lapplication de ces mthodes.

    Pour lestimation des missions sans CO2, on multiplie les coefficients dmission par lesdonnes sur les activits. Les mthodes du GIEC utilisent galement des donnesauxiliaires, qui sont des informations utiles pour slectionner et appliquer les donnes surles activits et les coefficients dmission ou dabsorption. Il peut notamment sagirdinformations sur le type et ltat de la fort, la pratique de gestion et lhistoire desperturbations.

    Le GIEC dcrit trois approches pour fournir des donnes sur les activits lies aux terresmerges17. Lapproche 1 nest pas spatialement explicite18 et utilise simplement des airesnettes associes lutilisation de terres exploites. Lapproche 2 fournit la matrice detransition entre diffrentes utilisations des terres. Lapproche 3 est tout fait spatialementexplicite. Les donnes de tldtection sont en principe mieux mises profit par lesapproches 2 et 3. Les trois approches sont dcrites et illustres la section 2.3 duGPG 2003 ou la section 3.3 du GL 2006. Les mthodes du GIEC exigent une classificationdes forts, une stratification pertinente de celles-ci et ltablissement de la superficie dechaque strate. Ces mthodes sont ensuite appliques au niveau des divers bassins de

    14Le GPG 2003 propose trois autres mthodes pour les produits de lexploitation forestire.

    15Selon la terminologie du GIEC, les terres forestires restant terres forestires.

    16Ces mthodes sont prsentes la section 3.1.4 du GPG 2003, ou au volume 4, la section 2.2.1 duGL 2006. Dans le GL 2006, la mthode de variation des stocks est appele mthode de changement desstocks. Le chapitre 2 du Vol 4 du GL 2006 prsente les quations la base des deux mthodes.

    17Voir le chapitre 2 du GPG 2003, ou le chapitre 3 du volume 4 du GL 2006.

    18Un objet est considr comme spatialement explicite ds lors que sa position au sol peut tre dtermine laide des coordonnes gographiques.

  • GFOI Methods and Guidance

    28

    carbone et les quantits mises et absorbes sont additionnes. Les mthodes du GIECn'exigent pas ncessairement ltablissement d'un inventaire forestier national (IFN)proprement dit.

    Le GIEC a dfini trois classes de mthodes en fonction de leur degr de dtail, et les aappeles niveaux. Lencadr 1 donne une dfinition synthtique des niveaux, fonde sur ladescription du GPG 2003. Le niveau 1 est galement appel mthode par dfaut, et leslignes directrices du GIEC visent communiquer les informations dont tout pays a besoinpour appliquer le niveau 1, concernant en particulier les coefficients dmission etdabsorption et l'acquisition des donnes sur les activits. Le niveau 2 repose en rglegnrale sur la mme structure mathmatique que le niveau 1, mais exige que les paysfournissent des donnes correspondant leurs circonstances nationales. Il leur faut doncprocder des relevs in situ pour estimer les valeurs requises si celles-ci ne sont pasdisponibles. Les mthodes de niveau 3 sont en gnral plus complexes et ncessitentnormalement ltablissement de modles et des donnes dune rsolution plus fine surl'exploitation des terres et sur les changements dexploitation des terres. Davantage dedtails sur les orientations du GIEC figurent lannexe A; l'annexe C prsente des exemplesd'approches de niveau 3 en cours de mise en uvre dans des pays.

    La stratification spatiale en fonction de la nature ou de la porte des activits humaines oudu type de fort devrait amliorer la qualit des rsultats quel que soit le niveau. Parexemple, les forts peuvent tre subdivises laide de donnes auxiliaires relatives au typedcosystme, au climat, laltitude, lhistoire des perturbations et/ou au type de gestion.Lencadr 4 prsente sommairement le principe de la stratification.

    Il est possible de conjuguer plusieurs niveaux, le plus souvent les niveaux 1 et 2. Pour lanotification des GES par les pays, toutes les combinaisons de niveaux et d'approches sontpossibles. Pour la REDD+, qui exige des donnes spatialement explicites permettant desuivre les activits et les facteurs dterminants et destimer les quantits de GES mises ouabsorbes, il convient dopter pour l'approche 3.

    Encadr 1: Le principe des niveaux dfini par le GIEC

    Le GIEC a rparti les approches mthodologiques en trois niveaux en fonction de la quantit de donnes requiseet du degr de complexit des analyses (IPCC, 2003, 2006).

    Le niveau 1 repose sur la mthode gains-pertes dcrite dans les lignes directrices du GIEC, sur les coefficientsdmission par dfaut et sur dautres paramtres dfinis par le GIEC. Il permet de se fonder sur des hypothsessimplificatrices sur certains bassins de carbone. Les mthodologies de niveau 1 peuvent se combiner avec desdonnes sur les activits spatialement explicites obtenues par tldtection. La mthode de diffrence desstocks nest pas applicable au niveau 1 du fait de ses exigences en matire de donnes (GPG 2003).

    Le niveau 2 repose en gnral sur la mme approche mthodologique que le niveau 1, mais applique en outredes coefficients dmission et dautres paramtres propres au pays concern. Ces coefficients et paramtres,tablis spcifiquement pour le pays, sont les plus pertinents pour ses forts, ses rgions climatiques et sessystmes dexploitation des terres. Des donnes sur les activits plus stratifies peuvent tre ncessaires pour leniveau 2 afin de correspondre aux coefficients dmission et aux paramtres propres des rgions particulireset des catgories dutilisation des terres plus finement dfinies. Les niveaux 2 et 3 peuvent galementsappliquer pour les mthodes de diffrence des stocks qui ncessitent des donnes sur les placettes fourniespar les IFN.

    Au niveau 3, des mthodes de classe suprieure font intervenir des modles et peuvent utiliser des donnes surles placettes fournies par les IFN, rajustes pour correspondre aux circonstances nationales. Si elles sont bienappliques, ces mthodes peuvent produire des estimations d'une plus grande prcision que celles des niveauxinfrieurs et mieux reflter le lien entre la biomasse et la dynamique du carbone des sols. Elles permettent ausside combiner plusieurs mcanismes prenant en compte lge, le type et la production des forts, de les associer des modles de processus dans les sols et d'intgrer divers types de surveillance et de donnes. Un suivi estassur pour les zones faisant lobjet dune raffectation des terres. Ces systmes peuvent prendre en comptedes facteurs climatiques et fournir des estimations avec variabilit interannuelle.

  • GFOI Methods and Guidance29

    La progression entre le niveau 1 et le niveau 3 correspond en gnral une augmentation de la prcision desestimations de GES, qui s'obtient au prix d'un accroissement de la complexit du processus de mesures et desanalyses. Les mthodes de niveau infrieur peuvent se combiner avec des mthodes de niveau plus lev pourles bassins moins importants. Il nest pas ncessaire de passer par un niveau infrieur pour atteindre le niveau 3.Il est souvent plus simple et plus rentable de passer sans transition du niveau 1 au niveau 3 que de concevoir unsystme de niveau 2 quil faudra remplacer par la suite. Les donnes recueillies dans le cadre de llaborationdun systme de niveau 3 peuvent toutefois tre utilises pour produire des estimations intermdiaires deniveau 2.

    1.2 Analyse des catgories de source cls

    Le GIEC prconise danalyser les catgories de source cls pour dterminer quellescatgories dmission ou dabsorption doivent tre considres comme prioritaires dans lesestimations en vue de l'laboration de linventaire des gaz effet de serre. Lanalyseseffectue selon une mthode de niveaux 2 ou 3. Une catgorie est dite catgorie de sourcecl si, lorsque les catgories sont classes par ordre dcroissant de contribution auxmissions, elle figure parmi le groupe de catgories qui, ensemble, concourent 95 % dutotal des missions et des absorptions nationales ou favorisent la tendance 95 %.Lanalyse des catgories de source cls et son application au secteur UTCATF sont dcrites la section 5.4 du GPG 2003, qui correspond au chapitre 4 du volume 1 des Lignesdirectrices de 2006.

    Lanalyse des catgories de source cls prend parfois une nature itrative; il est parfoisncessaire de procder un premier classement selon une mthode de niveau 1, car lescatgories de source cls ne sont pas encore dtermines. La mthodologie des inventairesconue par le GIEC ne rserve pas de place particulire aux activits REDD+, mais, pour cequi est du dboisement, il est suggr dans le GPG 2003 de prendre en compte la totalitdes forts raffectes des utilisations contribuant au dboisement, et de considrer celui-cicomme une catgorie de source cl si sa contribution est plus importante que celle de laplus petite catgorie considre comme source cl selon la dfinition convenue. Le mmeprincipe peut lvidence s'appliquer pour dautres activits REDD+. Le GIEC a galementdfini des critres qualitatifs pour cerner les catgories de source cls. Notamment, lescatgories pour lesquelles les missions sont en cours de rduction ou les absorptions encours daugmentation devraient tre considres comme telles. Ce critre qualitatif pouvantprobablement sappliquer toutes les activits REDD+, celles-ci devraient probablementtre considres comme des catgories de source cls, mme si la COP n'a pas pris dedcision leur gard.

    Selon le GPG 2003, il convient de se demander, dans le cadre de lanalyse des catgoriesde source cls 19 , si la biomasse, la matire organique morte et les sols sont dessous-catgories importantes. Les sous-catgories (ou les bassins) considrs commeimportantes sont celles qui apportent une contribution dau moins 25 % 30 % auxmissions ou absorptions de la catgorie dont elles relvent. Pour les sous-catgories quine sont pas importantes et pour lesquelles les pays ne disposent pas de donnesspcifiques, ils peuvent appliquer une mthode de niveau 1. Dfinir les sous-catgories cls

    19Comme indiqu la section 3.1.6 du GPG 2003, les diagrammes dcisionnels fournis par la GPG 2003.

  • GFOI Methods and Guidance

    30

    permet d'attribuer de manire plus stratgique des ressources supplmentaires pourrecueillir les valeurs nationales, et de rduire les incertitudes relatives ces sous-catgories.

    La CCNUCC a dcid20 que les bassins importants mritaient d'tre pris en compte lors ducalcul des niveaux de rfrence ou dmission de rfrence pour les forts. La COP na pastabli si la dfinition dune sous-catgorie importante correspondait celle dune catgoriede source cl pour le GIEC, mais on pourrait lenvisager.

    1.3 Dfinition des bonnes pratiques

    La notion de bonnes pratiques sous-tend les documents GPG 2003 et GL 2006. Selon ladfinition quen donne le GIEC21, les inventaires labors selon de bonnes pratiques sontceux dont les estimations ne sont ni surestimes ni sous-estimes autant qu'on puisse enjuger et dont les incertitudes sont rduites autant que possible. Cette dfinition ne sassortitdaucun niveau de prcision prdfini, mais vise maximiser la prcision sans introduire debiais, compte tenu des ressources raisonnablement disponibles pour llaboration desinventaires de GES. Il est dcid implicitement de ce niveau de ressources au cours duprocessus dexamen international des inventaires administr par la CCNUCC.

    Les bonnes pratiques sappliquent aussi dautres domaines lis llaboration desinventaires de GES, tels que la collecte des donnes, les stratgies dchantillonnage,lestimation des incertitudes, le choix de la mthode en fonction des catgories de sourcecls (celles qui contribuent le plus, en termes absolus, aux sources et aux puits ou quifavorisent le plus la tendance aux missions ou absorptions), lassurance et le contrlequalit, ainsi que la cohrence des sries temporelles. Lassurance et le contrle qualitimpliquent notamment la validation (le contrle de la cohrence interne) et peuventcomprendre la vrification (le contrle par comparaison avec des estimations indpendantesou, du moins, effectues indpendamment). Les donnes de tldtection peuvent treutiles pour la vrification, de mme que pour la compilation des inventaires de gaz effet deserre, pour autant quelles soient indpendantes, cest--dire quelles naient pas t prisesen compte pour llaboration de linventaire.

    Les bonnes pratiques reposent sur les principes gnraux suivants:

    La transparence (les procdures doivent tre suffisamment documentes pour quilsoit possible dvaluer dans quelle mesure les bonnes pratiques ont trespectes);

    L'exhaustivit (toutes les catgories pertinentes dmissions et dabsorptionsdoivent avoir t estimes et notifies);

    La cohrence (les diffrences de valeurs dune anne lautre doivent reflter lesdiffrences dmission et dabsorption et non des changements de mthodologie oudes fluctuations de la disponibilit des donnes);

    20Voir lannexe la dcision 12/CP.17 et le paragraphe 2, note 1 du -/CP19 (Modalits des systmes nationauxde surveillance des forts).

    21Voir la Section 1.3, 2003 GPG, ou la Section 3 de lAperu des Lignes directrices du volume 1 du GL 2006.

  • GFOI Methods and Guidance31

    La comparabilit (les estimations des inventaires doivent pouvoir tre comparesdun pays lautre);

    Lexactitude (les mthodes appliques doivent exclure toute surestimation ousous-estimation.

    Une vigilance particulire est ncessaire pour garantir la cohrence des donnes detldtection, car des satellites finissent leurs missions, dautres sont mis sur orbite, et lamanire d'utiliser les images volue22. Ces facteurs peuvent avoir une incidence sur lesestimations de sries temporelles et sur la cohrence entre donnes nouvelles ethistoriques. Or, cette cohrence est ncessaire pour tablir des niveaux de rfrence ou desd'mission de rfrence pour les forts. Ces derniers, qui sont dcrits plus bas, sont desvaleurs repres pour lvaluation de lefficacit des activits REDD+. Des orientationsdordre gnral pour maintenir la cohrence sont donnes dans le GPG 2003 et dans leGL 200623. Il convient aussi dappliquer des techniques rduisant les biais au minimum,mme si les sources de donnes changent au fil du temps (voir l'encadr 8 et lasection 3.6). Un rsum dtaill des orientations du GIEC figure lannexe A.

    1.4 Points prendre en compte pour la conception dunsystme national de surveillance des forts

    sa dix-neuvime session24, la Confrence des Parties (Varsovie 2013) a raffirm, danslesprit de la dcision 4/CP.15, que les systmes nationaux de surveillance des forts(SNSF) devraient suivre les lignes directrices les plus rcentes du GIEC, ainsi que lesorientions adoptes ou encourages par la COP. Les SNSF devraient fournir des donneset des informations transparentes, cohrentes sur la dure et adaptes aux MNV desactivits REDD+. Leurs donnes devraient aussi tre cohrentes avec les dcisionsconcernant les mesures nationales dattnuation pertinentes. De plus, les SNSF devraientsappuyer sur des systmes existants, permettre lvaluation de divers types de fort, ycompris les forts naturelles, (selon la dfinition qu'en donne le pays concern), treadaptables et se prter des amliorations. Au besoin, un SNSF devrait s'appuyer sur uneapproche par tapes. Il convient tout dabord dlaborer, lchelle nationale, une stratgie,un plan daction, une politique ou des mesures, ainsi que de renforcer les capacits. Puisvient une phase de mise en uvre, qui peut saccompagner dun nouveau renforcement descapacits, dun perfectionnement technologique, dun transfert de technologies et dactivitsde dmonstration axes sur les rsultats. La dernire tape est celle des actions axes surles rsultats, qui doivent tre pleinement mesures, notifies et vrifies25. La COP, sadix-neuvime session, a estim que les Parties pourraient prciser dans les SNSF comment

    22Lannexe B comporte une liste des satellites disponibles lors de la rdaction du prsent document.

    23Voir la section 5.6 du 2003GPG (Cohrence des sries temporelles et changement de mthodologie) ou lechapitre 5 du volume 1 du GL 2006 (Cohrence des sries temporelles).

    24Dcisions -/CP19: Modalits des systmes nationaux de surveillance des forts. Le prsent rsum vise clairer les considrations qui suivent. Pour comprendre pleinement laccord conclu Varsovie sur laREDD+, consulter le texte intgral de la dcision.

    25Voir les paragraphes 73 et 74 de la dcision 1/CP.16.

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    les garanties mentionnes dans la dcision 1/CP.16 sont prises en compte et respectes. la mme session, la COP a par ailleurs dcid que, une fois la mise en uvre des activitsREDD+ amorce, il convenait dindiquer dans les communications nationales (et, titrevolontaire, sur la plate-forme web du mcanisme REDD+ de la CCNUCC26) comment cesgaranties sont prises en compte et respectes. Elle a aussi considr que cette informationdevrait tre une condition pralable pour obtenir et recevoir des crdits lis aux rsultats.

    Bien que la COP ne lait pas prcis, le prsent document part du principe que, tout enprenant appui sur des systmes existants, un SNSF pouvait solliciter divers partenaires, ycompris des autorits nationales comptentes dans le domaine des forts27, des organismeschargs de recueillir des donnes nationales (notamment des donnes de recensement), lesagences responsables de lestimation des sources et des puits de GES lis aux forts dansle contexte des estimations des inventaires nationaux de GES et, ventuellement, desreprsentants des parties prenantes, y compris des reprsentants de la population et dusecteur priv. Selon les circonstances nationales, le SNSF pourrait assurer des fonctionssupplmentaires.

    1.4.1 Mesure, notification et vrification

    La Confrence des Parties, sa dix-neuvime session, a convenu28 que les donnes et lesinformations utilises par les Parties pour estimer les sources et les puits anthropiques lisaux activits REDD+ devaient tre transparentes, cohrentes sur la dure et cohrentesavec les niveaux dmission de rfrence pour les forts (NERF) et les niveaux de rfrencepour les forts (NRF) que les Parties doivent soumettre en application des dispositions de ladcision 12/CP.17. Par la dcision quelle a prise sa dix-neuvime session concernant lesMNV la COP recommande damliorer les donnes et les mthodologies au fil du temps,tout en maintenant leur cohrence avec les NERF et les NRF. Les Parties sollicitant descrdits carbone pour des activits REDD+ doivent soumettre une annexe technique leurrapport biennal actualis comprenant des informations sur les NERF et les NRF valus, lesrsultats de la mise en uvre des activits REDD+ (exprims en tonnes dquivalentdioxyde de carbone par an), une dmonstration de la cohrence entre les rsultats, lesNERF et les NRF, les lments permettant la reconstitution des rsultats et une descriptiondu SNSF. Les informations contenues dans lannexe technique seront analyses. Lesrsultats seront publis et les domaines amliorer seront dtermins. La COP, sadix-neuvime session, a estim quil pourrait tre ncessaire de dfinir de nouvellesmodalits de vrification dans le contexte des dmarches axes sur le march.

    1.4.2 Niveaux de rfrence

    En 2011, il a t dcid (12/CP.17) que les NERF et les NRF serviraient de rfrences pourvaluer lefficacit de la mise en uvre des activits REDD+ et quils devraient tre fixs demanire transparente, compte tenu des donnes historiques, tre ajustables en fonction descirconstances nationales et rester cohrents avec les estimations dmissions etdabsorptions anthropiques de linventaire des gaz effet de serre du pays concern. Il agalement t dcid dinviter les pays en dveloppement soumettre des niveaux de

    26Voir http://unfccc.int/redd

    27Ces organismes pourraient comprendre ceux qui sont comptents pour la foresterie, lagriculture etlenvironnement.

    28Dcision -/CP.19: Modalits de mesure, de notification et de vrification.

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    rfrence titre volontaire. En 2013, la COP, runie Varsovie, a dcid que les NERF etles NRF soumis en application des dispositions de la dcision 12/CP.17 feraient l'objetd'une valuation technique. Une annexe la dcision de la COP prise sadix-neuvime session fournit des informations sur ltendue de lvaluation; parmi lescritres dvaluation figurent la cohrence avec les quantits estimatives dmission etdabsorption lies aux activits REDD+, la manire dutiliser les donnes historiques(y compris d'ventuels modles labors), la transparence, lexhaustivit et lexactitude desdonnes, la cohrence de la dfinition de la fort avec celle qui est utilise aux fins desnotifications lchelle internationale, lintgration dans les niveaux de rfrencesdhypothses sur lvolution des politiques nationales, les bassins et les gaz pris en compte,les motifs justifiant l'omission des bassins et des gaz jugs ngligeables, et les perspectivesdactualisation des informations au cours du processus par tapes tabli dans ladcision 12/CP.17.

    La COP, sa dix-neuvime session, a soulign limportance de prendre en considration lesfacteurs dterminants du dboisement et de la dgradation des forts, leur complexit etleurs liens avec les moyens de subsistance, les dpenses et les ressources nationales. LesParties, les organisations comptentes et le secteur priv sont encourags collaborer pourprendre en compte les facteurs dterminants du dboisement et de la dgradation desforts, ainsi qu schanger des informations, notamment sur la plate-forme web dumcanisme REDD+ de la CCNUCC. Dun point de vue technique, recueillir des donnesdobservation pour valuer les corrlations exige de quantifier lincidence des facteursdterminants sur les missions et les absorptions. Parmi les causes directes figurent lapression exerce par lagriculture commerciale ou de subsistance, lexploitation forestirecommerciale, le ramassage de bois de chauffage, la production de charbon, les politiquesde protection et de gestion durable, ainsi que dautres facteurs de nature politique. La priseen compte des facteurs dterminants peut tre utile pour la stratification et pour garantir unecohrence entre donnes historiques et niveaux de rfrence.

    1.4.3 Approches infranationales

    Telle que la CCNUCC l'a conue, la REDD+ doit tre mise en uvre lchelle nationale.En dautres termes, les missions et les absorptions sont quantifies dans les inventairesnationaux des gaz effet de serre, communiques dans les rapports biennaux actualiss, etlefficacit des activits est value laide des niveaux de rfrence nationaux (les NERFet les NRF). Une mise en uvre lchelle nationale rduit les imprcisions lies unequantification opre dans la perspective dun seul projet, en particulier pour ce qui est desrisques de fuite29. Toutefois, les activits de dmonstration infranationales (dont ltendueest importante mais sans couvrir toute la superficie du pays) sont considres comme unetape intermdiaire sur la voie de la mise en uvre de la REDD+ lchelle nationale,y compris en ce qui concerne la surveillance infranationale des forts. Selon les Accords deCancn, la pleine mise en uvre des mesures axes sur les rsultats exigera des systmes

    29La fuite se dfinit comme le dplacement dune activit forestire lextrieur de la zone surveille. Lesapproches nationales facilitent le traitement des fuites, car elles couvrent toute la superficie du pays. Lorsque,dans le cadre dun projet, seule la zone sur laquelle il porte est surveille, des missions risquent davantagede ne pas tre prises en compte en raison de fuites.

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    nationaux de surveillance des forts. D'autres difficults sassocient aux mesuresinfranationales; il peut par exemple tre ncessaire dvaluer les fuites au sein dun pays, oudans les limites dune province, dun district ou dun projet. Lors de ltablissement dunsystme infranational, il est important dexaminer comment celui-ci s'intgrera dans lacohrence du systme national dfinitif et quels lments (en particulier parmi les donnesde tldtection) peuvent tre produits sans difficult l'chelle nationale et tre utilisspour des estimations infranationales.

    1.4.4 Dfinition de la fort

    Une dfinition de la fort est ncessaire pour dterminer sil y a eu dboisement, boisementou reboisement, ainsi que pour dfinir les zones exposes une dgradation ou propicesaux autres activits REDD+.

    Dans le document GPG 2003, le GIEC dfinit la fort comme comprenant toutes les terres vgtation ligneuse conformes aux seuils utiliss pour dfinir les terres forestires danslinventaire national des gaz effet de serre, subdivise au niveau national en terresexploites et inexploites, et galement par type dcosystme comme spcifi par leslignes directrices du GIEC. Elle inclut galement des systmes dont la vgtation estactuellement infrieure au seuil de la catgorie des terres forestires, mais qui devrait ledpasser. Dans les Lignes directrices de 2006, la dfinition des terres forestires sarticuleautour de divers seuils. Le GIEC s'attend donc ce que les pays aient dfini le terme sur labase de seuils quantitatifs.

    La CCNUCC na pas convenu d'une dfinition particulire de la fort aux fins de la REDD+.Considrant que la plupart des pays avaient probablement dj la leur, la COP a dcid deprvoir dans les lignes directrices que les Parties indiquent leur propre dfinition du termelorsquelles transmettent leurs informations sur les niveaux de rfrence pour la fort. Dansle cas o il y aurait une diffrence entre cette dfinition et celle qui a t utilise pourlinventaire national des gaz effet de serre ou les valeurs communiques dautresorganisations internationales, les Parties doivent expliquer pourquoi et comment elles ontchoisi leur dfinition pour l'laboration des NERF et des NRF30.

    Les pays qui ne disposent pas encore dune dfinition de la fort peuvent se fonder sur cellequi a t tablie aux fins du Protocole de Kyoto (PK): La fort est un terrain dune surfaceminimum de 0,05 1,0 hectare, o la couverture des cimes des arbres (ou la densit depeuplement quivalente) est suprieure 10-30 % et o les arbres peuvent atteindre unehauteur minimale de 2 5 mtres lge adulte. La fort peut consister en formations forestiresdenses, o les arbres des diffrents tages et le sous-bois couvrent la majeure partie du sol, ouen formations forestires claires. On considre aussi comme des forts les jeunes peuplementsnaturels et toutes les plantations dont la densit de couvert atteindra 10-30 % ou encore o lesarbres atteindront une hauteur de 2 5 mtres, de mme que les secteurs faisant normalementpartie dune zone forestire qui ont t temporairement dboiss par suite dune interventionhumaine ( des fins dexploitation, par exemple) ou de causes naturelles, mais qui devraienttre, terme, reconvertis en fort31.

    30Voir lannexe la dcision 12/CP.17, Lignes directrices relatives la communication dinformations sur lesniveaux de rfrence.

    31Dans son valuation de 2010 des ressources forestires, la FAO dfinit la fort comme une terre d'unesuperficie suprieure 0,5 hectare, avec un couvert arbor (ou une densit de peuplement) suprieur

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    Lors de llaboration dun SNSF, les pays doivent tablir s'il existe une dfinition du termefort et, dfaut, en adopter une. Les dfinitions diffrent parfois du point de vue descosystmes considrs, ce qui peut avoir une importante incidence sur lestimation dessources et des puits associs aux activits REDD+, ainsi que la manire de classer lesactivits (voir lencadr 2). Il convient donc de rester cohrent dans lutilisation desdfinitions au fil du temps et dtablir le NERF, le NRF et, ultrieurement, les MNV selon unemme dfinition.

    La CCNUCC met de plus en plus laccent sur la diversit et sur le caractre multifonctionnelde la fort, ainsi que sur la diffrence entre les forts naturelles et les plantations. LesAccords de Cancn prcisent que les mesures dattnuation de la REDD+ ne devraient pasencourager la conversion des forts naturelles et que la dfinition retenue devrait doncpermettre de distinguer celles-ci.

    Les pays devraient imprativement se fonder sur une dfinition de la fort qui facilite uneclassification fiable de l'utilisation des terres et de leur raffectation, de manire pouvoirestimer aisment les principales missions ou variations de stocks. La dfinition donne parle pays devrait en particulier permettre de dtecter les conversions entre diffrentescatgories de terres. Par exemple, la superficie minimum retenue dans la dfinition de lafort peut avoir des incidences sur la rsolution spatiale des images utilises pour dtecterles changements. De plus, lchelle, lintensit et la distribution spatiale peuvent avoir uneincidence sur la possibilit de suivre lvolution des facteurs de variation dterminants.

    La dfinition du GIEC exige que les forts soient subdivises en terres exploites etinexploites. Cela tient au fait que les lignes directrices du GIEC ne prvoient pas lanotification des variations de stocks de carbone et des missions de GES sur les terresinexploites, alors mme quelles exigent la notification de toute conversion de terresinexploites un autre usage32. La dfinition prcise de ce quest une terre inexploite peutdiffrer dun pays lautre, mais les dfinitions nationales devraient sappliquer de manirecohrente sur la dure, faute de quoi une simple diffrence dans lapplication des dfinitionsrisque damener conclure une modification des missions lies aux activits REDD+.

    Les dfinitions nationales de la fort qui ont t retenues et sont utilises par les SNSFdevraient tre documentes, justifiables et cohrentes sur la dure. Elles devraient aussipermettre de rendre compte des missions et des absorptions lies aux activits cls.

    10 pour cent et des arbres pouvant atteindre une hauteur minimum de 5 m maturit in situ. La dfinitionexclut les terres dont la vocation prdominante est agricole ou urbaine. La superficie minimale sinscrit danscelle que prvoit la dfinition du PK et la hauteur minimale correspond la fourchette haute de celle du PK.

    32GPG 2003 chapitre 2, page 2.5

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    Encadr 2: Considrations sur les dfinitions de la fort et leur incidence surllaboration des niveaux dmission de rfrence de la REDD+. tude de cas pourlIndonsie (Rominjin, E., et al., 2013).

    Une tude comparative a montr leffet de lapplication de trois dfinitions du terme fort dans le cas delIndonsie. Selon les estimations de ltude, la superficie totale de dboisement entre 2000 et 2009 tait de4,9 millions dhectares en utilisant la dfinition de la FAO, soit 18 % de plus quen utilisant une dfinition axe surles forts naturelles et 27 % de plus quen utilisant la dfinition nationale.

    Ltude a tabli limportance de disposer dune catgorie distincte pour les plantations forestires afin de prendreen compte la conversion dune fort naturelle en plantation forestire, car celle-ci a dimportantes incidences pourlestimation et lattribution des missions. Selon ltude, seule la dfinition de la fort naturelle amne considrer la conversion d'une fort naturelle en plantation forestire comme relevant du dboisement.L'application des deux autres dfinitions fait apparatre cette conversion comme relevant de la dgradation.

    Ltablissement de plantations dans des forts naturelles peut entraner d'importantes missions de CO2, enparticulier dans les tourbires. Il est important que ces missions de CO2 soient prises en compte, en tant quedboisement ou en tant que dgradation, selon la dfinition applique. Il convient dharmoniser les dfinitions dela fort l'intrieur dun mme pays. La mme dfinition devrait tre utilise dans tout le pays et sur une priodepluriannuelle pour le suivi des activits REDD+, les estimations portant sur les zones de dboisement ou dedgradation, les estimations des principaux facteurs de dboisement, et ltablissement des NERF et des NRF.

    1.4.5 Lutilisation des informations existantes

    Avant d'laborer un systme de surveillance des forts, il convient de dfinir quellesinformations font dfaut, de dterminer les donnes requises et dtablir en consquencedes priorits parmi les tches. Les informations disponibles, renforces si ncessaires,peuvent tre utilises pour acclrer et optimiser llaboration dun systme de surveillancedes forts si les lacunes peuvent tre combles sans faire apparatre de biais sensibles.Ltablissement dune base de donnes runissant toutes les informations disponibles,ventuellement par lintermdiaire du SNSF, permet dobtenir une vue densemble et facilitela dfinition de priorits.

    Le GIEC nexige llaboration ni dun IFN ni dun autre systme de recensement et demesurage des placettes, mais, sil en existe, ils peuvent tre intgrs dans le systme desurveillance des forts. Les IFN existants (voir lencadr 3) ou dautres donnes sur desplacettes peuvent tre utiliss dans le cadre de la mthode de changement des stocks ou degains-pertes (voir les sections 2.1.1 et 2.1.2), bien quil puisse tre ncessaire dajouter desplacettes (si certaines parties du peuplement sont sous-reprsentes par les placettesdorigine) ou dutiliser des donnes auxiliaires (si lon adopte une approche fonde sur unmodle). Lannexe D donne un aperu gnral de l'chantillonnage, des mthodesstatistiques et des mthodes fondes sur un modle.

    Les placettes qui ne sont pas utilises pour l'estimation des missions et des absorptionspeuvent tre utiles des fins de vrification. Ltablissement de modles, allomtriques ouautres, sera ncessaire pour estimer la biomasse et le carbone partir des donnesrelatives aux arbres et aux placettes, car il est peu probable que danciens inventaires desforts rendent directement compte du carbone total de la biomasse (voir la section 2.1.1.).Il existe peut-tre dj des modles, allomtriques ou autres, permettant de convertir desdonnes dinventaire forestier en estimations de la biomasse (arienne ou souterraine) et ducarbone, et des tudes complmentaires peuvent combler les lacunes lies dautresespces, types de fort ou placettes dtermines. Par ailleurs, des essais de croissance etde rendement, des expriences sur les forts et dautres sources fiables de donnes dontdisposent les universits ou dautres instituts de recherche peuvent tre utiles pour laborerou prouver des modles. Il convient de dterminer les limites (spatiales, environnementales

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    ou dautre nature) de ces modles pour garantir quils ne soient pas appliqus en dehors dudomaine pour lequel ils sont pertinents, sous peine dintroduire des biais. Toute lacune, enparticulier dans lallomtrie racine-tige ou souterraine, pourrait tre comble par denouvelles tudes cibles.

    Une application efficace des stratgies dchantillonnage et des modles repose souvent surune stratification en fonction du climat (prcipitations, temprature) ou des conditionsenvironnementales gnrales (altitude, topographie, type de sol), qui peut parfois treintgre dans des zones bio-go-climatiques. Ces donnes peuvent galement tre utilisesdirectement pour dfinir des indices de croissance (par exemple la production primairenette), complter des modles de croissance ou prvoir les ratios dattribution du carbone.Des rseaux de stations mtorologiques et des archives peuvent tre renforcs par destechniques de modlisation spatiale pour laborer des surfaces climatiques qui serontutilises dans des modles ou pour optimiser la stratification.

    Les donnes spatiales, y compris les cartes archives et les bases de donnes du Systmed'information gographique, peuvent comprendre des donnes sur les types de fort,lhistorique de leurs perturbations, leur ge et leur tat de sant. Les donnes detldtection, y compris celle qui ont t archives, constituent une source utiled'informations spatiales pour tablir une stratification, mieux dfinir les zones o les stocksde carbone pourraient connatre des variations sensibles et dterminer les zones nonreprsentes dans les modles allomtriques. Lorsque les donnes nationales sontincompltes ou peu cohrentes, par exemple en raison des limites administratives oufoncires ou de lapplication de mthodes de collecte de donnes divergentes, solliciter desspcialistes locaux peut tre une solution rentable.

    Bien que la dynamique du carbone des sols dans divers types de fort et au cours dediffrents types de raffectation des terres soit souvent mal comprise, on trouve parfois desinformations recueillies dans le cadre dtudes rgionales ou de travaux de recherche quiune fois synthtises, permettent de reconstituer la couverture spatiale, des facteursdmission ou dabsorption sur les terres forestires ou les variations la suite deperturbation ou de lexploitation des sols. Dvelopper un petit jeu de donnes nonreprsentatives sur les sols pour crer une couverture spatiale adquate peut tre onreuxcompte tenu de la variabilit du carbone du sol et du cot de mesures prcises lemplacement de chaque chantillon. Un certain nombre de modles fonds sur desprocessus permettent destimer les paramtres du sol partir de principes physiques etphysiologiques. Ces modles ncessitent un talonnage pouss laide de donnesclimatologiques et environnementales, mais celui-ci peut revenir moins cher que le recoursau seul chantillonnage. Les jeux de donnes existants peuvent tre utiliss pourltalonnage sils correspondent aux variables du modle et sont suffisamment documents.

    Encadr 3: Inventaires forestiers nationaux (IFN)

    De nombreux pays disposent dinventaires forestiers nationaux (IFN), qui facilitent la planification des terresforestires l'chelle nationale et le respect des engagements ou accords internationaux pour la notification desdonnes. En rgle gnrale, les IFN prennent la forme dune srie de placettes (ou densemble de sous-placettes) allant de 0,02 ha plus de 1 ha de superficie, qui sont tablies de manire systmatique sur la zoneobserve. Les observations et les mesures de ces placettes varient considrablement dans le monde, mais, engnral, elles comprennent des donnes sur la diversit des espces darbres et darbustes, les dimensions desarbres (en tout cas le diamtre hauteur de poitrine, mais aussi la hauteur et ltat du tronc ou de larbre) et la

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    topographie gnrale. Moins frquemment, les observations ou mesures comprennent aussi des aspects de lalitire ou de la matire organique morte, lhistoire du site et les caractristiques du sol et de la canope. Lorsqueces donnes dIFN sont intgres dans des modles allomtriques ou autres, elles permettent lestimation desparamtres concernant le peuplement des forts le plus souvent lis la production ou au dveloppement un degr de prcision pertinent pour la planification lchelle nationale.

    Quand les mesures des placettes sont prises en plusieurs points simultanment, les variations annuelles (et lesvariations du carbone qui sy associent) peuvent tre calcules pour chaque placette

    a. Lintervalle entre deux

    mesures dune placette dans le cadre dun IFN va de 1-2 ans (dans les environnements croissance rapide) 5 ou 10 ans (dans les environnements croissance plus lente ou dont laccs est difficile, ce qui rend lemesurage plus cher). lordinaire, un ensemble de placettes (une grappe) est mesur chaque anne, de sorteque lintgralit du systme est mesure sur une priode de 5 10 ans. Cela permet de rpartir les dpensesannuelles des mesures. Heikkinen et al. (2012) dcrivent des mthodes pour effectuer des estimations plusprcises laide de donnes de grappe

    b(multidimensionnelles) de grappe et des donnes obtenues selon

    dautres modes dchantillonnage de l'IFN.

    En tant que systmes dchantillonnage statistiques, ces estimations de totaux, de changements et de variancesdans le cadre des IFN ne sont pas biaiss tant que les probabilits de slection des placettes restent adaptes.Les estimations du total ou de la variance des sous-placettes sur une aire forestire donne sont possibles sisuffisamment de placettes peuvent tre regroupes en domaines ou en strates et si tous les points du domaineavaient une probabilit suprieure 0 dtre slectionns pour tre intgrs dans lchantillon dorigine. Lenombre de placettes ncessaires dpend de la variabilit et de la prcision requises, ainsi que de la ncessit dedtecter des phnomnes tels que le dboisement. Une augmentation ou une rduction slective ou nonalatoire de la superficie forestire examine auraient pour consquence que certaines zones auraient uneprobabilit nulle d'tre incluses ou, linverse, que la somme de toutes les probabilits dpasserait 1, ce quiserait contraire aux principes dchantillonnage statistique et invalideraient donc les conclusions sur lesestimations non biaises.

    Lorsque les donnes de lIFN sont (ou peuvent tre) regroupes selon les strates utilises pour lestimationREDD+, elles peuvent souvent constituer une source prcieuse de donnes sur les facteurs dmissions.Toutefois, tant donn que la zone de terres pertinente pour le carbone forestier peut ne pas correspondre aupeuplement chantillonn lorigine dans lIFN et que les terres pouvant faire lobjet dun dboisement oudactivits REDD+ sont peu susceptibles dtre rparties de manire alatoire sur le territoire, il nest paspossible dexclure que les estimations fondes sur les peuplements concernant les quantits totales de carboneou les facteurs dmission, ainsi que la variance des IFN, soient dnues de biais. dfaut, l'IFN peut surtouttre mis profit en tant que source de donnes sur des placettes individuelles bien mesures et localisesspatialement dans des environnements trs divers, susceptibles dtre utilises pour la formation, ltalonnage etla vrification en matire de tldtection ou pour complter des systmes de double chantillonnage oudchantillonnage fond sur un modle.

    Il reste possible d'appliquer la mthode d'chantillonnage statistique pour les IFN qui ont t tablis selon unprincipe systmatique. La structure peut tre tendue en utilisant le mme systme afin d'y inclure toutes lesterres pertinentes pour linventaire du carbone forestier (en incluant par exemple les forts situes sur des terresexploites titre priv ou dans des zones classes comme agricoles, urbaines ou autres, alors quellescorrespondent la dfinition adopte du terme fort). Il faut parfois aussi augmenter le taux ou le nombre deplacettes pour garantir quil y ait suffisamment de placettes sur le domaine o des changements (tels qu'undboisement ou une dgradation) ont lieu ou pourraient intervenir. Toutefois, moins quil ny ait d'autres raisonsde maintenir un IFN indpendant, cette simple expansion dun rseau peut tre relativement onreuse compare dautres solutions, telles que lchantillonnage fond sur un modle pour des niveaux de prcision donns.

    c

    Si elles sont mises en uvre adquatement, les mthodes fondes sur lIFN rpondent aux exigences duniveau 3 pour les bassins de biomasse arienne selon les critres dfinis dans le GPG 2003: (i) la prioritabsolue est que les terres forestires restent des terres forestires, (ii) les donnes de lIFN sont utilises leurplus haut niveau de dtail et (iii) il faut adapter les modles aux circonstances nationales et veiller ce que lesestimateurs statistiques non biaiss utiliss par les IFN rpondent lexigence de ne jamais surestimer ni sous-estimer les changements vritables, autant que possible. Les modles dIFN tablis de longue date sont biendocuments pour ce qui est de la validit et de lexhaustivit des donnes, des hypothses et des modles. Bienque les nouveaux IFN tropicaux naient pas une histoire aussi longue et quils puissent saccompagner dedifficults supplmentaires lors de la distribution des placettes dans les pays tropicaux en raison de laccsmalais dans les forts naturelles, il est possible de concevoir leurs mthodes et leur type de documentation ens'inspirant des anciens IFN pour la conception des chantillons, les protocoles sur le terrain et les estimateursstatistiques.

    aLutilisation de placettes permanentes augmente la prcision de la dtection du changement voir GPG 2003

    section 5.3.3.3. Si une placette permanente est dboise, une nouvelle placette est tablie, conformment lamthode dchantillonnage de lIFN.

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    bDans ce contexte, les donnes de grappes sont des donnes relatives des placettes permanentes recueillies

    plus frquemment que ne le prvoit la priode de rotation de lIFN.

    cLa FAO expose les considrations fondamentales sur la relation entre la taille et la prcision dun chantillon;

    voir le document National Forest Assessments Knowledge Reference sous http://www.fao.org/forestry/13447/en/

    1.4.6 Choix de lapp