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Introduction générale - metiers-btp.fr · Introduction générale Contexte de l’étude Le Grenelle de l’Environnement marque un tournant important dans la politique de construction

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Introduction générale 1

Introduction générale

Contexte de l’étude

Le Grenelle de l’Environnement marque un tournant important dans la politique de construction publique. Ses conclusions, rendues en novembre 2007, mettent en avant les enjeux majeurs de la protection de l’environnement et du développement durable pour les années à venir. Les travaux publics, de par l’envergure des projets concernés et la nature de ces projets (routes, bâtiments publics, électricité, grandes infrastructures…), sont naturellement concernés par ces orientations. Les économies d’énergie dans le bâtiment, les modifications de l’urbanisme, la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les transports, le développement des énergies renouvelables, la protection de la biodiversité, les économies d’eau, l’amélioration de la gestion des déchets sont autant d’enjeux mentionnés dans le cadre du Grenelle de l’Environnement auxquels les Travaux Publics doivent faire face.

Ces orientations politiques prennent une dimension opérationnelle avec une incitation forte pour que les collectivités territoriales et l’Etat modifient leur politique d’achat et la fassent évoluer vers une meilleure prise en compte des solutions plus respectueuses de l’environnement. De façon concomitante, les entreprises de Travaux Publics s’efforcent d’anticiper et d’accompagner ces évolutions en proposant des solutions innovantes, en introduisant des clauses environnementales dans les contrats, et en faisant évoluer leur méthode.

Ces évolutions des stratégies d’entreprises sont susceptibles d’avoir un impact sur le terrain en modifiant le contenu des métiers ou les métiers eux-mêmes. Il est devenu commun de parler des « métiers verts », ces métiers qui apparaîtront en réponse aux enjeux environnementaux et dont beaucoup attendent un réservoir de croissance et d’emploi. A travers cette attente transparaît une interrogation, celle des mutations des métiers et des compétences qu’impliquent les évolutions liées au Grenelle de l’Environnement.

Quels nouveaux métiers peuvent émerger des orientations du Grenelle de l’Environnement ? Quelles compétences nouvelles faudra-t-il maîtriser pour avoir les moyens de répondre aux nouvelles politiques d’achats ? Quelles sont les formations qui permettraient d’accompagner ces évolutions et de maintenir l’adéquation entre les compétences des salariés et les besoins des entreprises ?

Ainsi, les moyens humains en termes de compétences conditionnent en partie la capacité de réponse des entreprises aux enjeux du développement durable. La profession, à travers la Fédération Nationale des Travaux Publics, l’OPCA TP, le GFC-BTP et le réseau des AREF BTP, a souhaité étudier et comprendre les impacts du Grenelle de l’Environnement sur les activités, les métiers et les compétences et en déduire les besoins de formation afin d’accompagner les évolutions du secteur.

Afin de restreindre le champ de l’étude aux implications du Grenelle de l’Environnement, celle-ci ne s’intéresse donc qu’à la dimension environnementale du développement durable et laisse de côté les deux autres volets du développement durable identifiés par la FNTP : le volet économique et le volet social. La délimitation du champ de l’étude n’est toutefois pas aussi nette que ce découpage semble laisser supposer. En effet, en fonction de la spécialité, les enjeux environnementaux peuvent se confondre en partie avec les enjeux économiques ou sociaux. Ainsi, les entreprises de génie électrique font face à des enjeux importants en matière de réduction des consommations électriques, mais cet enjeu, du fait des contrats de performance énergétique, prend une dimension économique évidente. La question de la sécurité des personnes sur les chantiers est parfois traitée directement en lien avec la question environnementale.

Cette étude s’appuie sur le travail existant mené par les différentes spécialités et par la FNTP. En effet, à l’issue du Grenelle de l’Environnement, nombreuses sont les spécialités qui avaient déjà entamé une réflexion dans ce domaine. L’existence de commissions de développement durable au sein des syndicats de spécialité, les études précédentes, les documents de synthèse voire les conventions ou chartes signées avec les pouvoirs publics montrent le dynamisme de la réflexion des entreprises et acteurs de Travaux Publics dans le domaine du développement durable.

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Objectifs de l’étude

Cette étude a pour objectif d’identifier les enjeux environnementaux du développement durable pour les différentes spécialités des Travaux Publics, d’en analyser les impacts sur l’activité et les conséquences de ces impacts sur les métiers, les compétences et les besoins de formation. Ainsi, pour chaque spécialité, la réflexion suit un cheminement commun : les orientations du Grenelle de l’Environnement modifient la demande émanant de l’État, des collectivités territoriales, du secteur privé et l’activité des entreprises de travaux publics. Ces modifications peuvent avoir des conséquences sur les métiers et les compétences (apparition de nouveaux métiers, nouvelles compétences à mettre en œuvre, nouvelle organisation des chantiers ou des entreprises…) qui nécessiteront parfois des formations afin de faire correspondre les besoins des entreprises et les compétences des salariés des Travaux Publics.

Cette suite logique implique que tous les enjeux environnementaux n’ont pas d’impact sur l’activité, tous les impacts sur l’activité n’ont pas de conséquence sur les métiers et les compétences et les évolutions des métiers et des compétences ne s’appuient pas toutes sur des formations. Ainsi, l’étude s’efforce de faire la part des choses entre les vastes orientations du Grenelle de l’Environnement et les conséquences opérationnelles en matière de formation.

Méthodologie et organisation de l’étude

La méthode choisie pour cette étude part des enjeux de développement durable, analyse les impacts de ces enjeux sur les activités, en déduit les conséquences pour les métiers et les compétences afin d’identifier les besoins de formation.

L’étude est le résultat des échanges de groupes de travail qui se sont réunis entre juillet 2008 et février 2009. Pour chaque spécialité, trois groupes de travail ont été réunis. Le premier groupe de travail avait la charge d’identifier les impacts du développement durable sur les activités des entreprises de travaux publics, le second groupe de travail a analysé les conséquences de ces impacts sur les métiers et les compétences, le troisième et dernier groupe de travail a échangé sur les besoins de formation. Ces groupes de travail réunissaient des opérationnels, des responsables QSE, des responsables formation ou ressources humaines des entreprises, des représentants du syndicat de spécialité et des conseillers des AREF partenaires.

66 personnes ont ainsi participé aux groupes de travail dans le cadre de cette étude.

Chacun des groupes a été animé avec le même support et la même logique de travail. Le schéma ci-dessous illustre la répartition du travail des groupes :

Identification des enjeux et 

des orientations

Identification des impacts sur les compétences et les métiers

Identification des besoins de formation prioritaires

Synthèse et restitution

1 2 3 4

ETAPE

S

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Introduction générale 3

A l’issue de ce travail, un recoupement entre le travail des différents groupes a permis de dégager des conclusions d’ensemble et d’identifier les besoins de formations communs.

Ainsi, l’étude s’articule autour de deux temps principaux : l’analyse par spécialité, puis les conclusions générales portant sur l’ensemble des spécialités des travaux publics accompagnées des préconisations de formation. Cette organisation suit le déroulement du travail réalisé avec les différents syndicats de spécialité.

Spécialités participantes

Si l’étude était ouverte à toutes les spécialités des travaux publics, selon la maturité de la réflexion de la spécialité, la disponibilité des entreprises et la capacité de mobilisation du syndicat, toutes n’ont pu participer à l’étude. Ainsi, des 12 spécialités initialement pressenties pour participer à l’étude, 8 ont poursuivi le travail jusqu’à son terme. Cette étude porte donc sur les huit spécialités suivantes :

- Canalisations

- Entreprises de génie électrique

- Entreprises générales

- Entreprises spécialisées dans l’utilisation d’explosifs

- Industrie et construction routières

- Terrassements

- Travaux de voies ferrées

- Travaux maritimes et fluviaux Les conclusions de l’étude portent sur l’ensemble des spécialités des travaux publics en faisant l’hypothèse que les spécialités participantes sont suffisamment représentatives des travaux publics pour que leurs conclusions communes aient une portée générale. Il convient toutefois de garder à l’esprit que ces conclusions pourraient éventuellement être complétées ou affinées grâce à l’apport d’autres spécialités n’ayant pas participé à l’étude.

Stratégies de spécialité et conséquences sur le périmètre de l’étude

Le Grenelle de l’Environnement a mis en exergue un certain nombre d’orientations qui représentent autant d’enjeux pour les entreprises de travaux publics, en particulier :

- Construction o La rupture technologique attendue dans les travaux neufs (économies d’énergie) o La rénovation énergétique des bâtiments existants (isolation, systèmes intelligents) o Le développement des éco-quartiers o Les CPE

- Transports o Le développement des transports multimodaux o Le développement du réseau à grande vitesse o Le développement du fret ferroviaire et fluvial

- Energie o Le développement du photovoltaïque o L’évaluation des émissions de GES et des consommations d’énergie

- Diversité et milieux naturels o La limitation de la pollution lumineuse o La préservation des espèces o La limitation des pollutions maritimes

- Préservation de la santé et de l’environnement o La lutte contre le bruit o Le recyclage des déchets

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Les orientations du Grenelle de l’Environnement sont fixées par les pouvoirs publics. Certaines ont déjà été converties en actions concrètes ou en réglementations, d’autres sont liées à une échéance plus lointaine ou n’ont pas vocation à avoir un impact direct sur les entreprises de travaux publics. Ainsi, les enjeux du développement durable identifiés dans le cadre de cette étude ne recouvrent que partiellement les orientations du Grenelle de l’Environnement. Le Grenelle de l’Environnement marque un mouvement d’ampleur dont les entreprises des travaux publics sont un des acteurs. Les entreprises et les salariés des travaux publics sont affectés à divers niveaux par ces évolutions. Certaines ont un impact immédiat parce que la demande des collectivités territoriales et de l’Etat a évolué, ou parce que de nouvelles contraintes ont émergé, d’autres ont un impact plus indirect sur les activités. L’analyse des résultats des groupes de travail des différentes spécialités laissent apparaître quatre grands enjeux communs :

- Participer à la recherche et diffuser l’innovation

- Maîtriser la dimension réglementaire qui découle de l’évolution législative, liée notamment au Grenelle de l’Environnement

- Faire évoluer les évolutions des relations avec les donneurs d’ordre

- Limiter les impacts environnementaux des chantiers (limitation des prélèvements – énergies, fluides, matériaux ; limitation des nuisances – bruits, vibrations, poussières, émissions de GES ; traitement des eaux usées ; gestion des déblais ; gestion des déchets)

Les évolutions attendues des compétences

Les évolutions attendues des compétences découlent en partie des enjeux communs identifiés. L’étude permettra de montrer que le périmètre défini amène à considérer des évolutions des compétences liées aux domaines suivants (résultats détaillés en partie 2) :

- La participation à la recherche et la diffusion de l’innovation est logiquement un enjeu commun puisque les économies d’énergie et le respect de l’environnement font souvent appel à de nouvelles solutions techniques. Toutefois, cet enjeu relève essentiellement d’activités de R&D classiques. Ponctuellement, les groupes de travail ont soulevé la question de la transmission interne de l’information sur les nouvelles solutions, en particulier auprès des chargés d’affaires. La fonction achat est également concernée puisqu’elle doit développer des partenariats avec les fournisseurs et fabricants pour obtenir des matériels et matériaux plus respectueux de l’environnement.

- La maîtrise de la dimension réglementaire et normative qui découle de l’évolution législative liée notamment au Grenelle de l’Environnement a été systématiquement mentionnée comme un enjeu important pour les entreprises. En effet, l’inflation législative et réglementaire issue des orientations posées dans le cadre du Grenelle de l’Environnement contraint les entreprises à une veille juridique importante. Cette veille concerne différents champs de l’activité : règles et documents à établir en lien avec les déchets de chantier, prévention des pollutions, limitation des nuisances, protection de l’environnement. Les acteurs de l’entreprise (bureaux d’études, chargés d’affaires, chefs de projet, services environnement, chefs de chantier, conducteurs de travaux), chacun à leur niveau, doivent comprendre les principes, les enjeux et la structuration de la réglementation environnementale, leur niveau de responsabilité, le fonctionnement des services de contrôle à vocation environnementale. La maîtrise de la dimension réglementaire dépasse la connaissance des textes pour intégrer une capacité de l’ensemble des acteurs intervenant sur un projet à traduire de façon opérationnelle les réglementations environnementales : innover ou développer des solutions techniques, argumenter, construire des plans de prévention, développer une activité officieuse de conseil à MOA, affiner des procédures et des organisations de chantiers, voire participer à l’élaboration ou à la révision de normes.

- L’évolution des relations avec les donneurs d’ordre implique une évolution des compétences. En effet, si le Grenelle de l’Environnement pose que l’État et les collectivités territoriales doivent modifier leurs politiques d’achats afin de favoriser les solutions les plus respectueuses de l’environnement, dans les faits, il est parfois nécessaire de convaincre les donneurs d’ordre de l’intérêt d’une solution plus respectueuse de l’environnement et parfois plus chère. Conseil, sensibilisation événementielle, calculs prévisionnels et bilans de consommations énergétiques ou d’émissions de GES, proposition et argumentation de solutions alternatives, les compétences des directions d’entreprises et des chargés d’affaires ou technico-commerciaux sont fortement sollicitées dans ce travail de valorisation des solutions imaginées par les entreprises. Cependant, ces compétences ne sont pas entièrement nouvelles.

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Introduction générale 5

- Le développement des partenariats public-privé sur nombre de grands chantiers place l’entreprise en situation de co-concepteur de l’ouvrage, elle doit alors être en mesure de participer à la prise en compte des objectifs environnementaux de l’ouvrage dès sa conception.

- La limitation de l’impact environnemental des chantiers est un enjeu qui concerne l’ensemble des spécialités de façon variable en fonction des activités exercées. Globalement, les entreprises cherchent à instaurer de meilleures pratiques environnementales ce qui se traduit rarement par de nouvelles techniques et plus souvent par une organisation différente en amont du chantier. Ces compétences d’organisation du chantier sont déjà présentes dans les entreprises, elles sont ici mobilisées dans une autre perspective : limitation des nuisances, protection de l’environnement direct du chantier, prévention des pollutions accidentelles etc. Ces modifications peuvent éventuellement avoir un impact sur les opérationnels sur le chantier, mais les compétences à mobiliser relèvent souvent plus de la sensibilisation aux bonnes pratiques environnementales que de la formation.

- La gestion des déchets représente un enjeu qui concerne toutes les spécialités plus ou moins directement selon les cas. Les entreprises se sont généralement saisies de cette problématique et ont identifié les différents déchets afférents à leurs activités (déblais, déchets de chantiers, déchets issus de la réhabilitation…). Reste que les filières de retraitement n’existent pas toujours ce qui limite parfois les efforts que les entreprises sont en mesure de faire dans ce domaine. La gestion des déchets mobilise des compétences liées à la connaissance de la typologie des déchets, des modalités d’enlèvement, des compétences d’organisation de chantier afin d’anticiper le tri et l’enlèvement. De manière générale, les entreprises ont intégré ces éléments aux actions de sensibilisation aux bonnes pratiques environnementales. Ces compétences représentent rarement un ensemble suffisamment important pour faire l’objet de formations dédiées et impliquent plutôt une adaptation des formations existantes.

- La mesure et le suivi des performances environnementales représentent également un enjeu important à deux niveaux. Tout d’abord, la plupart des grandes entreprises ont mis en œuvre une démarche environnementale dans laquelle le suivi des performances énergétiques prend une place importante : bilan d’émissions de CO2, bilans énergétiques, etc. Ensuite, certaines entreprises évaluent, en amont des chantiers, les consommations énergétiques afin de guider leur choix entre deux alternatives technologiques. L’ensemble de ces évaluations implique d’utiliser des outils et des méthodes de calcul, d’interpréter leurs résultats. Ces compétences peuvent être acquises dans des formations dédiées auprès des organismes ayant créé ces méthodes de calcul (ADEME, FNTP, etc.).

Il est important de souligner que si l’étude vise à identifier des besoins de formation, les échanges ont montré que, partant d’un enjeu environnemental, plusieurs issues étaient possibles :

- Des enjeux ont un impact sur l’activité mais n’ont pas de conséquences sur les métiers ou les compétences : soit l’impact sur l’activité suppose de développer des activités relativement classiques dans les entreprises (R&D par exemple), soit les compétences qu’implique l’impact sur l’activité existent déjà dans l’entreprise et elles ne nécessitent donc pas de formations spécifiques (négociation, prise de parole en public par exemple), soit l’enjeu de développement durable affecte l’activité de façon marginale.

- Des enjeux dont le degré de maturité est insuffisant pour aboutir à des conclusions en terme de formation, mais qui pourraient aboutir un jour à des besoins de formation : le développement encore inabouti d’outils de calcul des bilans d’émissions de GES, l’établissement des bonnes pratiques d’éco-conduite des engins par exemple.

- Des enjeux qui génèrent des besoins d’information/sensibilisation, de formation interne ou externe

Ainsi, il est possible de positionner les enjeux identifiés dans un processus de décision menant à la formation. Il est en effet difficile de déterminer si les enjeux amènent à de la formation à court terme, moyen terme ou long terme dans la mesure où l’horizon de temps dépend de la rapidité avec laquelle les entreprises se saisissent d’une problématique, identifient des solutions nouvelles puis décident de les mettre en œuvre. Il paraît donc plus pertinent d’identifier le stade du processus de décision auquel l’enjeu se positionne.

Le processus peut être schématisé ainsi : la prise de conscience de la profession, celle des pouvoirs publics et des MOA se traduisent par une phase d’interaction. Les entreprises, en général à travers leur syndicat de spécialité, participent à l’élaboration des réglementations, mènent des actions de lobbying pour faire valoir leurs intérêts et leur spécificité. L’émergence de la réglementation est généralement le point de départ des démarches environnementales des entreprises dans le domaine concerné. Ces démarches débouchent sur des actions de R&D afin d’identifier les solutions techniques à proposer, sur de nouvelles organisations de chantier et sur une négociation auprès des MOA et des fournisseurs. Auprès des MOA, les entreprises négocient et proposent de nouvelles solutions, valorisent leur savoir-faire en matière environnementale, et s’efforcent d’infléchir le choix du MOA vers une solution plus respectueuse de l’environnement et plus avantageuse pour l’entreprise. Auprès des fournisseurs, les entreprises développent des partenariats afin de développer des produits plus performants sur le plan énergétique, moins polluants ou plus aisément recyclables. Ce n’est que lorsque la solution est

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identifiée (R&D), que l’organisation de chantier a été adaptée et que fournisseurs et MOA ont permis de réunir les conditions de sa mise en œuvre que l’on débouche éventuellement sur des formations internes ou externes, ou une information/sensibilisation.

Ainsi, schématiquement, la problématique environnementale émerge, elle est réglementée, elle est prise en compte par les entreprises qui développent de nouvelles solutions et les vendent, puis mettent en regard de ces solutions les moyens de formation nécessaires. Le schéma ci-dessous rend compte de ce processus de décisions successives menant à la formation.

Positionnement des actions à mener dans le processus de décisionà mener dans le processus de décision

Dans le cadre de l’étude, afin de rendre compte de l’évolution des différents enjeux environnementaux auxquels font face les spécialités, nous positionnons les différents enjeux dans un schéma simplifié. L’objectif de ce schéma est de montrer que si certaines spécialités n’ont pas encore de besoins de formation sur un champ donné, cela ne signifie pas pour autant qu’une réflexion n’a pas été entamée et qu’elle ne débouchera pas un jour sur des besoins de formation.

Schéma simplifié

Une vignette placée sous « R&D » signifie que les entreprises ou le syndicat doivent développer des solutions via la R&D avant de déclencher d’éventuelles formations.

Une vignette placée sous « Réglementation » signifie que des évolutions réglementaires (simplification, précisions, transformation…) sont nécessaires ou attendues avant de déclencher d’éventuelles formations.

Réglementa-tion

Lobbying auprès des

pouvoirs publics

Information Sensibilisa-

tion

Formations externes

Démarche environne-

mentale des entreprises

Développe-ment de

compéten-ces éven-tuellement

nécessaires

Formation interne

R&D

Négociation et

prescription auprès des

MOA et fournisseurs

Organisation de chantier

Elaboration des réglementations

Démarche environnementa

le des entreprises

Mise en œuvre des solutions : R&D, organisation de chantier, valorisation

de nouvelles solutions auprès des clients, négociation de nouvelles solutions auprès de fournisseurs

Formation interne et

sensibilisation

Formation externe

Prise de conscience

de la profession

Prise de conscience des MOA

Prise de conscience

des pouvoirs publics