Inventaire des chiroptères Ozoir-la-Ferrières – avril 2019

Association R.E.N.A.R.D.

Rassemblement pour l’Etude de la Nature et l’Etude de Roissy-en-Brie et son District

Le bois briard 3 rue des aulnes 77680 Roissy-en-Brie

Association-renard@orange.fr / 01 60 28 03 04

https://www.renard-nature-environnement.fr/

1 / 6 Inventaire chiroptère – Ozoir-la-Ferrières, avril 2019 Association R.E.N.A.R.D.

1. Présentation de la zone d’étude

Localisation de la zone d’étude

Une planche photo se situe à la fin du document afin d’illustrer la description du site.

Le site étudié se trouve dans la commune de Ozoir-la-Ferrière (77330, Seine-et-Marne) et couvre une

surface d’environ 2000 m² (parcelles 218 et 148 sur le plan). Il s’agit d’une propriété privée constituée

de jardins et de bâtiments.

Situé en centre-ville, la pression urbaine est importante. La zone d’étude se trouve au sein de quartiers

résidentielles et de lotissements. Il se trouve à l’angle de l’avenue du Général de Gaulle au Nord et la

rue de Chevry à l’Est, rues passantes tant pour les voitures que pour les piétons.

Les alentours restent assez aérés avec des espaces verts, notamment le Parc de la Doutre, situé à 200 m

au Nord-Ouest et formant un espace de respiration importante. Il s’y trouve notamment des Tulipes

sauvages (Tulippa sylvestris) protégées.

218

148

Parc de la Doutre

2 / 6 Inventaire chiroptère – Ozoir-la-Ferrières, avril 2019 Association R.E.N.A.R.D.

Description de la zone d’étude

Il n’a pas été possible de procéder à un inventaire botanique exhaustif du site du fait du caractère privé

des parcelles. Les parties visibles de l’extérieur montre un jardin entretenu, bordé de haies plus ou

moins taillées.

Ces haies sont constituées d’espèces exotiques notamment des Thuyas, des Ifs, des Lauriers cerises,

des Bambous, des Lilas ou encore des Aucubas du Japon. Un Cèdre imposant à récemment été abattu.

Un Charme (Carpinus betulus) intéressant par sa taille a été observé. Il serait intéressant d’y

rechercher des cavités ou autres éléments permettant l’abri des chiroptères.

Le mur à l’est de la propriété est intéressant pour la flore qu’il abrite. Outre des bryophytes se

développant sur le toit du mur, on observe une fougère : la Rue des murailles (Asplenium ruta-

muraria), ainsi que la grande Chélidoine (Chelidonium majus) et la Pariétaire couchée (Parietaria

judaica).

Un escalier et un muret – en pierre – délimitant la terrasse pourraient abriter des Lézards, tout comme

le mur décrit précédemment.

Plusieurs bâtiments sont construits sur la parcelle. Ils présentent de par leur ancienneté et leur mode de

construction des cavités, des recoins et des accès vers des parties abritées (combles, abri de jardin …)

favorable à la présence de chiroptères.

2. Protocole et matériel utilisé pour l’inventaire des chiroptères

Toutes les espèces de chiroptères sont protégées. Il est donc interdit de les capturer pour les identifier.

Ainsi, l’inventaire a été réalisé avec un détecteur à

ultrason, l’ANABAT « walkabout », en photo ci-contre. Il

permet de capter les ultrasons produits par les chiroptères

afin de s’orienter, de communiquer et de chasser.

L’analyse des enregistrements sous forme de sonogrammes

permet de déterminer les espèces présentes.

Les inventaires ont été effectués les 19 et le 24 avril 2019.

La météo était idéale pour observer les chiroptères (ciel

clair, températures douces) bien qu’il faisait un peu froid le

24 avril 2019.

Deux points d’écoute ont été effectués. Le premier avenue Charles de Gaulle et le deuxième à

proximité de la limite sud de la parcelle, dans le lotissement. Le tableau suivant présente une

description succincte des deux points d’écoute :

3 / 6 Inventaire chiroptère – Ozoir-la-Ferrières, avril 2019 Association R.E.N.A.R.D.

Poin

t 1

▫ Devant la maison du notaire

▫ Trafic routier important

▫ Eclairage important, nombreux

lampadaires

▫ Végétation assez rare dans cette partie

Poin

t 2

▫ Présence de lampadaires éclairant

correctement la zone

▫ Parking fréquenté par les résidents

▫ Présence de chats et promenade de

chiens

▫ Quelques arbres et haies dans les

environs

Chaque point a été inventorié durant 10 minutes, au cours desquelles toutes les chauves-souris passant

à proximité ont été enregistrées et par la suite identifiées.

3. Résultats Des chiroptères ont été observés et enregistrés aux deux points d’écoute.

L’analyse des fichiers obtenus avec l’ANABAT, les sonogrammes, a permis d’identifier une espèce de

chiroptère : la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus). Le sonogramme ci-dessous montre le cri

caractéristique de la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus), en forme de virgule (cri modulé

puis quasi-constant entre 45 et 50 kHz en général).

Le tableau ci-dessous décrit son statut :

Nom

vernaculaire Nom scientifique Statut UICN

Protection

nationale

Protection

communautaire

Pipistrelle

commune

Pipistrellus

pipistrellus NT Art. 2 Annexe IV

4 / 6 Inventaire chiroptère – Ozoir-la-Ferrières, avril 2019 Association R.E.N.A.R.D.

Au vu de son aire de répartition (photo ci-dessous),

l’espèce semble commune. Cependant, la Pipistrelle

commune (Pipistrellus pipistrellus) était classée « LC »

(préoccupation mineure) jusqu’en 2017 mais l’évolution

inquiétante de ses populations ont entraîné la modification

de son statut en « NT » (quasi-menacée).

En effet, cette évolution est appuyée par le statut de

conservation, noté « défavorable inadéquat » dans la

Directive Habitat, Faune, Flore.

L’Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères

terrestres protégés sur l'ensemble du territoire et les

modalités de leur protection les classe dans l’annexe 2.

Ainsi l’espèce et son habitat sont protégés.

Il est donc interdit de détruire les gîtes abritant des Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) au

même titre qu’il est interdit de détruire un individu – sans avoir au préalable obtenu une dérogation et

prévu des mesures d’évitement, de réduction et de compensation validée par l’autorité compétente.

La Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus) est l’une des espèces les plus adaptées aux milieux

anthropiques. Elle s’abrite régulièrement dans les bâtiments : derrière les volets, dans les combles, les

fissures … Ubiquiste, elle peut aussi se réfugier dans les cavités des arbres ou sous l’écorce décollée.

Elle profite de l’attraction lumineuse des lampadaires pour y chasser les insectes s’y rassemblant.

La parcelle, ainsi que les bâtiments qui y sont construits et le charme (Carpinus betulus)

potentiellement constituent des abris permettant le repos et la reproduction de la Pipistrelle commune

(Pipistrellus pipistrellus).

d

5 / 6 Inventaire chiroptère – Ozoir-la-Ferrières, avril 2019 Association R.E.N.A.R.D.

Abri de jardin offrant un interstice entre le toit

et le mur permettant l’accès à l’intérieur du

bâtiment.

Manoir ancien

Murs accueillant de la végétation et

potentiellement des Lézards, espèces

protégées.

Escalier en pierre pouvant accueillir des

Lézards, espèces protégées.

6 / 6 Inventaire chiroptère – Ozoir-la-Ferrières, avril 2019 Association R.E.N.A.R.D.

Pariétaire couchée (Parietaria judaica) Rue des murailles (Asplenium ruta-muraria)

Le Charme (Capinus betulus), intéressant par

sa taille, pourrait accueillir des chiroptères.