Investir Au Cameroun 20

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  • Nov

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    N

    20

    GRANDS CHANTIERSAGRICULTURE

    ENERGIEMINES

    INDUSTRIESERVICES

    FINANCE

    Nouvel eldorado des cimentiers

    Cameroun

    CAMEROUNINVESTIR AU

    Douala : Paul Biya fait dune pierre

    deux coups

    Cacao : Objectif 50 000 tonnes transformes

  • -3-Novembre 2013 / N 20

    EditeurMediamania Srl6, rue du Lman

    1201Genve - Suisse Directrice de la publication

    Yasmine BAHRI-DOMONRdaction

    Beaugas-Orain DJOYUM, Ayissi LE BEAU, Mamadou CISS, Muriel EDJO, Brice R.

    MBODIAM, Dominique FLAUX. www.agenceecofin.com

    Oprateur Mdiamania Srl

    www.mediamania.pro Maquette : Jrmie FLAUX,

    Ralisation web : Christian ZANARDI, Corrections : Xavier MICHEL

    Rgie publicitaire Mediamania Sarl, Genve

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    Au CamerounAlbert MASSIMB

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    Impression Rotimpres, Aiguaviva, EspagneDistribution Cameroun

    Albert MASSIMB [email protected]

    Tel : 00 237 94 66 94 59 ou 00 237 77 75 13 98

    En Afrique centrale, dans les trois pro-chaines annes, le Cameroun sera le principal producteur et exportateur de ciment, avec une capacit de production denviron 5,5 millions de tonnes par

    an. Du moins, si tous les projets de construction dusines de production de ciment sont concrtiss. Les indicateurs sur le terrain, notamment lvolu-tion des chantiers de certains, augurent des lende-mains meilleurs. Mme si lon met de ct quelques projets qui tardent se concrtiser, comme le pro-jet dextension du leader actuel du march, le Fran-ais Lafarge, travers sa filiale locale CIMENCAM qui, depuis prs de 50 ans, domine le march.Ce dernier na dailleurs devant lui que quelques mois encore pour exercer son leadership, tant le Nigrian Dangote Cement arrive grande vitesse et affiche ses ambitions : un million de tonnes ds 2014 et une extension importante chaque anne. Le Marocain Addoha (Cimaf) lui aussi arrive, et son chantier est dj bien avanc. A noter gale-ment les ambitions de lAllemand G Power Cement et du Sud-Coren Afko Cement. Comment ne pas saluer linitiative du Camerounais Emmanuel Bopda, le PDG dAfrique Construction, qui sest dcid construire sa propre cimenterie, baptise Boem Steel Industry ? Tous investiront au total 219 milliards de francs CFA.

    Avec ces projets, les grands chantiers comme celui du port en eaux profondes de Kribi nauront plus besoin dimporter le ciment de Chine. Et le Came-roun, plaque tournante de lAfrique centrale, sera le principal carrefour dapprovisionnement en ciment pour les pays voisins. Plus encore, comme le reconnaissent les experts, les cimentiers figurent parmi les employeurs les plus importants du monde. Un plus pour les jeunes Camerounais. Soit.La disponibilit du ciment permettra non seule-ment aux investisseurs qui sont au Cameroun et ceux qui envisagent de sy installer de mener la construction de leurs immeubles avec des mat-riaux de construction de qualit et en quantit. Aussi, les Camerounais ordinaires auront en face une gamme varie de ciments, sans doute bon mar-ch. Et cest l le point culminant. Les prix doivent baisser. Cest ce quattendent les Camerounais. Les pouvoirs publics doivent veiller cela. Car, nos-talgiques sont-ils, ces hommes et femmes qui ra-content comment ils achetaient un sac de ciment 3800 francs CFA il y a encore quelques annes. De nos jours, il faudrait dbourser 5000 FCFA pour le mme sac. Un vrai fardeau pour le Camerounais moyen qui veut construire une maison. Vivement que cela change. Nen dplaise Lafarge, adieu le monopole, vive la concurrence !

    Lhorizon en bton

    INVESTIR AU CAMEROUN

    Gratuit Ne peut tre vendu

    Par Beaugas-Orain Djoyum

  • -4- N 20 / Novembre 2013

    18 CIMAF Cameroun : lusine marocaine de Bonabri est en phase de finition

    19 Cimenterie de Mintom : 3 millions de tonnes annuelles toujours attendues

    20 Cimenterie de Nomayos : bluff en bton du groupe Lafarge ?

    22 Boem Steel Industry : la 1re initiative camerounaise nest encore quun projet

    23 G-Power Cement : la seconde cimenterie de Limb devrait livrer 800 000 tonnes ds 2015

    24 Luc Magloire Mbarga Atangana : Cet afflux de capitaux tmoigne de lattrait de la destination Cameroun

    26 Importations : les oprateurs mettent la pdale douce

    27 Cameroun : la subvention des produits ptroliers atteindra 420 milliards FCFA en 2013

    06 CASTING08 Infrastructures et nergie : le prsident Paul

    Biya fait dune pierre deux coups

    10 Chaque pont, chaque route est un pas de plus vers lmergence

    10 Lnergie est la reine de la bataille du dveloppement et du progrs

    11 Ciment : une concurrence en bton annonce sur le march camerounais

    12 Historique : des pnuries rptes ont conduit louverture du march

    14 CIMENCAM : la fin du monopole sur un air daugmentation de la production

    15 Afko Cement : la partition corenne sur le march du ciment au Cameroun

    16 Dangote Industries : les premiers sacs annoncs au premier trimestre 2014

    AU SOMMAIRE

  • -5-Novembre 2013 / N 20

    27 BRM : Le gouvernement impose 13 rgles environnementales CEW dans le projet de Lom Pangar

    28 EDF, la SFI et Rio Tinto sassocient au Cameroun pour la construction dune centrale de 400 MW

    28 AES quitte le Cameroun et cde ses parts Actis pour environ 110 milliards FCFA

    29 Le droit de transit du ptrole tchadien au Cameroun passe de 195 618 FCFA le baril

    29 Le ptrole nigrien sera export travers le pipeline Tchad-Cameroun

    30 Tlcoms : le rgulateur camerounais prpare la portabilit des numros mobiles

    30 Camtel va dployer 4000 nouveaux kilomtres de fibre optique

    30 MTN Cameroun revendique 8,2 millions dabonns

    31 Cinq banques et un fonds de garantie au secours des PME camerounaises

    31 Le dlai de restructuration de la CBC prorog pour la 2me fois

    32 Cameroun : le gouvernement lance le projet de mga-complexe touristique de Yoyo

    32 La construction du port en eaux profondes de Limbe se prcise

    33 Le Cameroun veut transformer 50 000 tonnes de cacao la fin de la campagne 2013-2014

    33 La SOCAPALM table sur un rsultat de 7,5 milliards FCFA en 2013

    33 Cameroun : SAFACAM redoute un 2me semestre 2013 difficile

    34 Andr Siaka nomm prsident par intrim du groupe panafricain Ecobank

  • -6- N 20 / Novembre 2013

    CASTING

    Le directeur gnral de la Caisse Natio-nale de Prvoyance Sociale (CNPS), Alain Nol Mekulu Mvondo, a lanc en novembre 2013 un processus de dparts volontaires, afin de se sparer denviron 1000 employs sur la priode 2013-2017. Il sera question, prcise-t-

    on dans cette entreprise publique, dencourager, au moyen de conditions de sparation trs allchantes, les dparts de 250 employs chaque anne. Selon Simon Meyanga, le chef de la cellule de communication de la CNPS, ces dparts volontaires visent simplement arrimer cette entreprise de scurit sociale aux normes et standards internationaux. La CNPS est oblige de sarrimer ces normes, qui prescrivent, par exemple, que les charges de fonctionnement de lentreprise soient de 15%. La CNPS en est 43% avec environ 3400 employs, explique-t-il.

    A en croire Karl Olutokun Toriola, le DG de MTN Cameroon, la mauvaise qualit de la connexion Internet com-mercialise par cette filiale du gant sud-africain de la tlphonie mobile est le fait de la technologie que le gouver-nement nous autorise utiliser, qui est la

    deuxime gnration (2G). Et cette politique a un impact sur la productivit des travailleurs, quels quils soient, a-t-il affirm dans une interview au quotidien gouvernemental Came-roon Tribune. Et ce dernier de poursuivre: La 3G, qui est la plus rpandue en Afrique, permettrait de rsoudre ce problme et davoir des communications plus fluides. Cest dans cette optique que, a annonc Karl Toriola, MTN Cameroon est actuellement en discussion avec le gouvernement pour lobtention dune licence 3G.

    ALAIN NOL MEKULU MVONDO

    KARL OLUTOKUN TORIOLA

  • -7-Novembre 2013 / N 20

    Selon Mathieu Mandeng, le DG de la Standard Chartered Bank Cameroon, par ailleurs prsident de lAssociation professionnelle des tablissements de crdits du Cameroun (APECCAM), trois principales raisons, savoir la proximit, l image et le cot, expliquent

    le faible taux de bancarisation du pays, que lon estime dsor-mais 13,8%, selon les derniers chiffres de lAPECCAM, contre environ 20% pour des pays comme le Gabon. A ct de ce taux de bancarisation encore trs faible, le prsident de lAPECCAM confesse que l infrastructure bancaire au Ca-meroun est encore dsquilibre, dans la mesure o 85% des actifs et passifs sont grs par des banques commerciales. Pour inverser la tendance, Mathieu Mandeng en appelle au dveloppement du crdit-bail, de laffacturage et de socits de capital risque.

    Le directeur pour lAfrique de lAgence japonaise de coopration internationale ( JICA), Inui Eiji, vient dannoncer, au sortir dune audience avec Laurent Serge Etoundi Ngoa, le ministre came-rounais des PME, que le Japon travaille actuellement la cration au Cameroun

    de centres de dveloppement des PME. Selon ce dernier, le Cameroun est un terrain fertile au dveloppement des PME, parce que le pays regorge dimportantes ressources naturelles et humaines. Inui EIji a, par ailleurs, dclar quil souhaite voir de grosses firmes japonaises telles que Toyota, qui tra-vaille beaucoup avec les PME, simplanter au Cameroun, ds que ces centres seront oprationnels. Reconnues comme principaux moteurs de la croissance conomique, les PME constituent 90% des entreprises recenses au Cameroun.

    Daprs le communiqu ayant sanc-tionn un conseil de cabinet du gouver-nement camerounais tenu le 31 octobre 2013 Yaound, le ministre de lEco-nomie Emmanuel Nganou Djoumessi a rvl que le budget dinvestissement public (BIP) franchira en 2014 le cap de

    30% de lenveloppe globale du budget de lEtat , contre 25% en 2013. Pendant plusieurs annes, les bailleurs de fonds in-ternationaux et les analystes ont toujours fait le reproche au gouvernement camerounais de consacrer limmense majo-rit de son budget annuel aux dpenses de fonctionnement, juges inaptes catalyser une croissance conomique forte et durable. En raction ces rcriminations, lEtat du Came-roun, depuis au moins deux ans, augmente progressivement le BIP, qui ne dpassait pas souvent 15% de lenveloppe bud-gtaire globale.

    Le commissaire europen charg du Commerce, Karel De Gucht, a effec-tu une visite au Cameroun du 12 au 13 novembre 2013. Le diplomate eu-ropen, selon un communiqu publi par la Commission europenne depuis Bruxelles, avait pour but dencourager

    les progrs sur les accords de libre-change et sur la facilitation du commerce. Larrive de M.Karel De Gucht au Came-roun est intervenue aprs le lancement, le 8 novembre 2013 Douala, du Programme dappui lamlioration de la com-ptitivit de lconomie camerounaise (Pacom), financ par lUE. Avec pour but de permettre de faire face aux besoins daccompagnement du gouvernement camerounais dans la mise en uvre de laccord dtape de lAccord de partenariat cono-mique (APE) sign le 15 janvier 2009 entre lUnion europenne et le Cameroun, souligne lUE.

    MATHIEU MANDENGLAURENT SERGE ETOUNDI NGOA

    EMMANUEL NGANOU DJOUMESSI KAREL DE GUCHT

  • -8- N 20 / Novembre 2013

    FOCUS

    Les 14 et 15 novembre 2013, le chef de lEtat camerounais a lanc Douala les travaux de construc-tion du 2me pont sur le Wouri et inaugur la premire usine de trai-tement de gaz naturel du pays.

    800 mtres de long, 2 km de voies de raccordement, une largeur de 25 mtres, cinq voies routires et deux voies ferroviaires. Telles sont les principales caractristiques du second pont sur le fleuve Wouri, r-vles par le chef de lEtat camerou-nais lui-mme au cours de la cr-monie de pose de la premire pierre de cette infrastructure quil a prsi-de le 14 novembre 2013 Douala, la capitale conomique du pays.

    Le pont actuel ntait plus mme de supporter le trafic en constante augmentation. Il tait urgent den construire un autre pour fluidifier les changes entre les rives du fleuve Wouri , a prcis le prsident Biya. Coupl aux travaux de construction des pntrantes est et ouest de la ville de Douala, le second pont sur le Wouri, selon Paul Biya toujours, va permettre de rendre la traverse de notre mtropole conomique plus rapide et dassurer la comptitivit de nos entreprises . Tout en met-tant le vu que lesthtique de cet ouvrage dart fasse sa rputation au-del de nos frontires , le chef de lEtat a prcis que lancien pont, g de plus de 40 ans, sera ddi

    aux pitons et aux deux roues , une fois le second livr en septembre 2016, au bout de 44 mois de tra-vaux, dont 36 pour la construction proprement dite.Selon le ministre des Travaux pu-blics, Patrice Amba Salla, ce chan-tier contribuera la dynamisation de lconomie camerounaise, no-tamment travers le recrutement de 95% des employs (550 emplois au total) localement et lutilisation des matriaux achets sur place. Financ par lAFD hauteur de 110 milliards de francs CFA, cet ouvrage rclam par les oprateurs cono-miques depuis au moins vingt ans sera construit par lentreprise Sogea Satom, qui sest mise en groupe-

    Infrastructures et nergie : le prsident Paul Biya fait dune pierre deux coups

  • -9-Novembre 2013 / N 20

    FOCUS

    ment avec dautres entreprises. Il sagit de Lavigne Chevron, Eiffage, Greisch et Soletanche Bachi.

    LOGBABA MET LES PLEINS GAZ

    Aprs les berges du fleuve Wouri le 14 novembre, le prsident Paul Biya a mis le cap le 15 novembre 2013 sur lusine de traitement du gaz naturel de Logbaba-Ndogpassi, construite dans cette banlieue de la capitale co-nomique du Cameroun. Lnergie est la reine de la bataille du dvelop-pement et du progrs. Et cette bataille, nous allons la gagner , a promis lhomme du 6 novembre 1982, juste avant de couper le ruban symbo-lique marquant louverture officielle de la toute premire unit de traite-ment de gaz naturel du pays, que le ministre de lEnergie, Basile Atan-gana Kouna, a dailleurs prsent comme tant une grande premire dans toute lAfrique subsaharienne . Tout en remerciant les responsables de la socit Rodeo Developement Ltd, dont il a apprci leur juste valeur les investissements raliss dans le champ gazier de Ndogpassi , le chef de lEtat camerounais a indiqu que ce projet aura des effets positifs aux plans conomique, technologique et social, pour les populations et les entreprises de la ville de Douala .Lunit de traitement du gaz naturel de Logbaba-Ndogpassi est le fruit dun partenariat public-priv, no-tamment entre la Socit Nationale des Hydrocarbures (SNH) et len-treprise Rodeo Developement Ltd, filiale de la Britannique Victoria Oil & Gas. Depuis le mois de jan-vier 2012, travers un pipeline long de 16 km, cette unit de traitement du gaz naturel livre son produit 18 entreprises industrielles dans la capitale conomique du Came-roun. Investissement dun montant total de 50 milliards de francs CFA, cette unit de traitement du gaz naturel, qui a gnr 100 emplois directs, revendique une capacit de production journalire denviron 1,4 million de m3. Les responsables de Rodeo Developement Ltd envi-sagent par ailleurs de forer de nou-

    veaux puits ds 2014, et daccrotre ainsi la production, comptant sur des rserves actuellement estimes 11 milliards de m3 de gaz. Ainsi, vous le constatez, nous avan-ons. Prudemment mais rsolu-ment, dans le domaine de lnergie, comme dans dautres domaines ,

    a fait remarquer le chef de lEtat camerounais Ndogpassi, en citant ple-mle les projets nergtiques en cours dans le pays : construc-tion des barrages de Lom Pangar, Memvel, Mkin, des centrales gaz de Kribi, Natchigal, etc.

    Brice R. Mbodiam

  • -10- N 20 / Novembre 2013

    FOCUS

    () La construction du deu-xime pont sur le Wouri fait partie des grandes infrastructures visant faciliter les transports travers notre pays. Complte par lamnagement des entres est et ouest de Douala, elle permettra de rendre la traver-se de notre mtropole conomique plus facile et plus rapide et ainsi, en gagnant du temps, de contribuer la comptitivit de nos entreprises.() Ltat de notre rseau routier a longtemps t un handicap pour notre conomie. Il a t sensible-ment amlior au cours des dernires annes. Je saisis loccasion pour vous confirmer que dautres travaux rou-tiers dimportance vont tre entrepris bref dlai.() Et ce nest l quune partie de notre programme de construction

    () Je vous lai souvent dit, lner-gie se situe au cur de tout proces-sus de dveloppement. Sans elle, il ne peut y avoir dindustrie, ni de trans-formation de matires premires, et donc, pas dconomie moderne. Cest pourquoi jai mis la question de lnergie au centre de notre politique des Grandes Ralisations.() La construction des barrages de Lom Pangar, Memveele, Mekin, montre bien que ce programme est en voie de ralisation. Lamnage-ment hydrolectrique du cours de la Sanaga viendra complter ce disposi-tif. Quant la valorisation de notre potentiel gazier, il est encore en cours dans la rgion de Kribi. Lactivit de la socit Rodeo Ndogpassi se situe bien dans cette perspective.Cest le lieu pour moi de saluer la participation du partenaire britan-nique, la Victoria Oil and Gas PLC

    dinfrastructures indispensables la modernisation de notre pays. Sans y revenir en dtail, je rappellerai les ouvrages en voie de ralisation ou en projet dans les domaines de lnergie, de lamnagement de notre faade maritime Kribi ou Limb, des constructions scolaires et universi-taires, sanitaires et de limmobilier social.Chaque pont, chaque route, chaque

    qui, travers sa filiale camerounaise Rodeo Development Limited, sest associe nos efforts pour dvelopper notre secteur nergtique. Je compte sur cette dernire pour assurer, en liaison avec les autorits et les popu-lations riveraines, un impact socio-environnemental adquat et une offre demplois raisonnable.() Ainsi, vous le constatez, nous avanons. Prudemment mais rsolu-

    hpital, chaque cole, chaque loge-ment est un pas de plus vers la mo-dernit et, au bout du compte, vers lmergence. Cet objectif vital que nous nous sommes fix ne concerne pas que le gouvernement. Il est laf-faire de tous. () Construisons en-semble, quels que soient les obstacles, un pont vers un meilleur avenir pour notre pays. ()

    ment, dans le domaine de lnergie, comme dans dautres domaines, les routes, le secteur minier mais aussi lducation et la sant.Il fut un temps o lon disait que linfanterie tait la reine des batailles. Aujourdhui, lon pourrait dire, en paraphrasant la formule, que lner-gie est la reine de la bataille du dve-loppement et du progrs. Ensemble, cette bataille, nous allons la gagner.

    Chaque pont, chaque route est un pas de plus vers lmergence

    Lnergie est la reine de la bataille du dveloppement et du progrs

    DIXIT PAUL BIYA

  • -11-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Aprs presquun demi-sicle de monopole du groupe Lafarge, pas moins de sept cimenteries sont ac-tuellement en construction ou alors en phase de projet au Cameroun. Cette ouverture du march suit non seulement lvolution de la courbe de la demande nationale, mais est aussi en droite ligne des contraintes du libralisme conomique, qui finit toujours par imposer ses rgles dans un monde moderne. Ainsi donc, ds le premier trimestre 2014, les consommateurs camerou-nais de ciment auront le plaisir de goter autre chose, en dehors du clbre CPJ35 des Cimenteries du Cameroun (CIMENCAM), dont les professionnels du BTP, les com-merants et les Camerounais tout court, connaissent presque toutes les saveurs. Bonnes ou mauvaises.La Nigriane Dangote Cement et

    la Marocaine Ciments de lAfrique (CIMAF), les deux projets de ci-menteries les plus avancs, sont les principaux artisans de ce nouveau jour qui sapprte se lever sur le march du ciment au Cameroun. Entre janvier et mars 2014, ces deux oprateurs africains, qui tutoient dsormais les plus grands et les plus anciens du secteur du ciment, devraient ajouter un peu plus dun million de tonnes au million et demi de tonnes de CIMENCAM. Diversifiant ainsi une offre jusquici fige.Mais ces deux oprateurs, malgr leurs projets dextension respec-tifs, nauront pas encore russi satisfaire une demande qui est trs rapidement passe de 1,3 million de tonnes en 2008 2,5 millions de tonnes en 2010, pour se situer au-jourdhui, selon les statistiques du

    Ministre de lindustrie, 8 millions de tonnes. Considration prise de la position gographique du Came-roun, qui est la mamelle nourricire des six pays de la zone Cemac, mais surtout des projets structurants en cours dans ce pays revendiquant plus de 40% du tissu conomique de cet espace communautaire. Do limportance des autres projets de construction de cimenteries, dont la concrtisation a pris du retard.Ce dossier fait le tour dhorizon de tous ces projets, en gestation ou en cours dachvement, pour en dres-ser ltat des lieux, et explorer les opportunits conomiques quils reclent pour le Cameroun, pays qui sapparente dsormais un v-ritable eldorado pour les cimentiers du monde entier. Bonne lecture.

    Brice R. Mbodiam

    Ciment : une concurrence en bton annonce sur le march camerounais

  • -12- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Pendant 48 ans, et malgr les pro-jets de construction de cimente-ries envisags par des oprateurs conomiques, CIMENCAM, filiale du groupe franais Lafarge, a rgn sur le march camerounais du ciment. Avant dtre rattrape par certaines ralits.

    Entre 2006 et 2008, les Cimente-ries du Cameroun (CIMENCAM), filiale locale du groupe franais Lafarge, le leader mondial des ma-triaux de construction, ont donn du fil retordre au gouvernement camerounais. Tout commence en 2006, avec des pnuries spora-diques du ciment dans les grandes mtropoles du Cameroun, notam-ment Douala et Yaound. Alors que le ciment disparat des tals des quincailleries, CIMENCAM pointe un doigt accusateur vers les trans-porteurs du produit, dont de nom-breux camions ne sont plus chargs lusine de Bonabri, dans la ban-lieue de la capitale conomique du Cameroun, cause de leur tat jug dfectueux.Selon CIMENCAM, qui lorgne dj vers une hausse des prix, selon des sources autorises, lentreprise sest lance dans un projet daugmenta-tion de la scurit aussi bien lusine quen matire de transport de ses produits. Do la rduction du parc de camions autoriss tre chargs lusine de Bonabri afin dappro-visionner les villes du pays. Une concertation entre les responsables de la socit cimentire, leader du march camerounais et mme en Afrique centrale, permet cependant de lever cette mesure dinterdiction de transporter le ciment qui frappe certains partenaires de CIMEN-CAM, de mme quun moratoire leur est accord pour remettre leurs vhicules en tat.Pendant quelques semaines, le ci-

    ment revient sur les tals, mais dis-parat quelques temps aprs. Le pic est atteint partir du mois de mai 2006, priode au cours de laquelle, apprend-on lpoque, la capitale camerounaise ne parvient plus recevoir ses 100 tonnes de ciment par jour. Cette fois-ci, les distri-buteurs sont accuss de siphonner les cargaisons destines au march local, pour exporter une bonne par-tie vers la Guine quatoriale, o les prix sont plus rmunrateurs. CI-MENCAM nchappe pas non plus cette accusation de privilgier le march quato-guinen, au dtri-ment du march camerounais.

    PRODUCTION INSUFFISANTELa situation va saggraver au point o le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga

    Atangana, va effectuer une descente lusine CIMENCAM de Bonabri pour toucher du doigt la ralit de la production. Le constat est cin-glant : face une demande de plus en plus croissante, la production annuelle denviron un million de tonnes du leader du march du ciment au Cameroun, qui est par ailleurs en situation de monopole dans le secteur, ne parvient plus satisfaire une demande estime environ 1,3 million de tonnes. La direction gnrale de CIMENCAM est presque somme deffectuer des importations en urgence afin dem-pcher le durcissement de la pnu-rie, et dviter des remous sociaux.Dans la foule, un programme dapprovisionnement de la capitale du pays est arrt. Luc Magloire Mbarga Atangana lui-mme, ainsi que ses collaborateurs, deviennent pendant plusieurs semaines des convoyeurs et contrleurs des car-gaisons de ciment en provenance de Douala pour la ville de Yaound et ses environs, ainsi que les rgions de lEst et du Sud. Il est question de sassurer que les sacs destins lap-provisionnement des distributeurs de la capitale ne sont pas dtourns de leur destination finale des fins de spculation. Le stratagme fonc-tionne pendant un moment, puis les pnuries refont surface. Nous sommes dj en 2007.Cette fois-ci, CIMENCAM passe aux aveux : lentreprise fait parvenir au gouvernement une proposition daugmentation du prix du sac de 50 kg de ciment, qui passerait alors de 4500 4800 FCFA. Motif : laug-mentation des cots de production de la socit, denviron 40% depuis un an, apprend-on, ne permet plus denvisager lactivit de production du ciment avec srnit. Une hausse des prix de 7% est donc, selon les responsables des Cimenteries du

    Historique : des pnuries rptes ont conduit louverture du march

    Alors quelle tait denviron 1,3 million de tonnes en 2007, la demande nationale en ciment est aujourdhui estime 2,5 millions de tonnes. Le Minis-tre de lindustrie la projette cependant dj 8 millions de tonnes avec le lancement des projets structurants actuelle-ment en cours au Cameroun.

  • -13-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Cameroun, la seul boue de sau-vetage pour que la filiale camerou-naise du groupe Lafarge ne fasse pas banqueroute.

    BRAS DE FERRefus catgorique du gouverne-ment camerounais, qui invoque la conjoncture actuelle, marque par la baisse du pouvoir dachat des popu-lations , tranche le ministre du Commerce. Ce dernier est convain-cu que seule la concertation peut conduire une solution quili-bre et mutuellement avantageuse . Ctait au cours dune runion avec les responsables de CIMENCAM en mars 2007 Yaound. Mais, ap-prend-on de bonnes sources, le ci-mentier multipliera les manuvres dans les hautes sphres de lEtat pour convaincre le gouvernement dune hausse des prix, sur fond de pnurie de ciment et de rationne-ment des quantits mises en vente (un maximum de 20 sacs est autori-s par acheteur au dpt de Yaoun-d, par exemple).

    De guerre lasse, CIMENCAM va unilatralement annoncer une hausse du prix du sac de 50 kg de ciment la mi-octobre 2007. La riposte du gouvernement ne se fera pas longtemps attendre. Un com-muniqu rendu public par le mi-nistre du Commerce somme aus-

    sitt lentreprise de surseoir cette augmentation des prix du ciment, et invite nouveau CIMENCAM la table des ngociations. Mais ce bras de fer, visiblement, va occa-sionner une rupture des bans entre le pouvoir de Yaound et la filiale locale du groupe Lafarge. Surtout que, en fvrier 2008, vont surve-nir les meutes de la faim, dans un contexte marqu par les pnuries du ciment, une augmentation des prix des carburants et une hausse gnralise des prix dans les mar-chs du pays.Au sortir dun Conseil des ministres de crise organis le 7 mars 2008, bien quil baisse le droit de douane sur le clincker (matire premire pour la fabrication du ciment) import par CIMENCAM, le chef de lEtat, dans une srie de mesures visant lutter contre la vie chre, prescrit galement des mesures incitatives au profit des oprateurs conomiques, en vue de stimuler les importations de ciment sur le Cameroun. Louverture du mar-ch du ciment vient dtre lance. Avec, en prime, ce qui sapparente un rglement de comptes avec le DG de CIMENCAM, Jean-Pierre Le Boulicaut, qui continue dexiger une hausse du prix du ciment au gouvernement, malgr la baisse des tarifs douaniers sur le clincker.

    UN DG LIMOG SUR INSTRUCTION DU CHEF

    DE LETATDans ce contexte de frictions entre le leader du march du ciment et le gouvernement, une lettre signe le 29 aot 2008 par le secrtaire gn-

    ral de la prsidence de la Rpublique dalors, Laurent Esso, est rvle le 24 septembre 2008 par le quotidien priv Mutations. Ce courrier confi-dentiel est adress au ministre de lIndustrie de lpoque, Badel Ndan-ga Ndinga, avec ampliation au nou-veau PCA de CIMENCAM, Pierre Moukoko Mbonjo, qui a remplac Emmanuel Nganou Djoumessi. Ce dernier, souffle une source dans les services du Premier ministre, aurait lui-mme pay de son poste le prix de son soutien la filiale de Lafarge, dans le bras de fer contre le gouver-nement autour de la hausse du prix du ciment. Jai lhonneur de vous demander, sur hautes instructions du chef de lEtat, de bien vouloir faire appliquer les dispositions rglemen-taires pertinentes, afin de remplacer Monsieur Jean-Pierre Le Boulicaut, dont le contrat est arriv expira-tion , crit Laurent Esso. Cest sur ces entrefaites que Ravi Iyer arrive la tte de CIMENCAM le 20 d-cembre 2008.Ce remplacement est intervenu quelques heures seulement avant la crmonie dinauguration du BK5, le nouveau broyeur qui a permis de faire passer la production dun million 1,6 million de tonnes. Soit 300 000 tonnes de plus que la demande nationale cette poque, demande actuellement estime 2,5 millions de tonnes, mais que le Ministre de lindustrie projette dj 8 millions de tonnes avec le lan-cement des projets structurants ac-tuellement en cours au Cameroun. Parmi ces projets, la construction de plusieurs nouvelles cimenteries.

    Brice R. Mbodiam

    Le cimentier multipliera les manuvres dans les hautes sphres de lEtat pour convaincre le gouvernement dune hausse des prix, sur fond de pnurie de ciment et de rationnement des quantits mises en vente.

    En 2007, la situation saggravera au point o le ministre camerou-nais du Com-merce, Luc Magloire Mbarga Atangana, effectuera une descente lusine CIMEN-CAM de Bona-bri pour toucher du doigt la ralit de la production.

  • -14- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Depuis que la filiale du groupe Lafarge a install son nouveau broyeur (BK 5), elle revendique une production totale de 1,6 mil-lion de tonnes par an. Officielle-ment, 7% de cette production sont exports vers des pays voisins du Cameroun, tels que le Tchad et la Rpublique Centrafricaine.

    Les Cimenteries du Cameroun (CIMENCAM) figurent parmi les entreprises qui ont marqu lhis-toire du pays en 2008, avec la mise

    en service de leur nouvelle ligne de fabrication du ciment, un projet qui a cot 30 milliards FCFA au groupe Lafarge, lactionnaire majo-ritaire de lentreprise. Appele tech-niquement BK 5 (broyeur clinker n5), cette nouvelle ligne de fabrica-tion a t inaugure le 20 dcembre 2008. Le projet ayant t lanc le 20 novembre 2006. Aprs des tudes diverses, le chantier proprement dit a dmarr le 23 novembre 2007 par la pose de la premire pierre.Le BK 5 a augment la produc-tion annuelle de CIMENCAM de 600 000 tonnes. Ce qui a permis cette entreprise de porter ses capa-cits de 1 1,6 million de tonnes de ciment par an. En termes de sacs,

    on parle dune production journa-lire de 85 90 000 sacs de ciment, contre 60 75 000 sacs auparavant. En ajoutant ce chiffre la produc-tion actuelle de 50 000 sacs par jour de lancienne ligne de fabrication, lentreprise produit ainsi prs de 150 000 sacs de ciment chaque jour.Ce volume tait jug suffisant pour grer sans tensions le march na-tional jusquen 2011. Cest--dire avant le lancement des grands pro-jets dinfrastructures dans le pays. Par ailleurs, toujours dans le cadre

    de son programme de dveloppe-ment, CIMENCAM envisageait lhorizon 2011-2012 daugmenter sa production par la mise en place dune nouvelle ligne de production lusine de Figuil, dans la rgion du Nord. Ce qui devait permettre de porter la capacit de production de cette unit de 180 000 tonnes actuelles un million de tonnes.

    La concurrence arrive 48 ans aprsLe BK 5, qui pse 104 tonnes, a t positionn en mai 2008 sur un berceau prs de ses massifs. Cest galement le cas du silo 11 de stoc-kage de 5000 tonnes, ainsi que de la nouvelle ensacheuse, qui sont aussi oprationnels depuis cette anne-l.

    Dans lensemble, plus de 500 per-sonnes ont contribu la ralisa-tion de ce projet historique, qui est venu mettre un terme au problme de pnurie et de spculations qui a jalonn le secteur cimentier durant lanne 2008. Lautre retombe, non des moindres, a t le recrutement de 50 nouveaux employs.CIMENCAM, cre en 1963 et unique producteur national jusquici, est le leader du march du ciment au Cameroun, au Tchad avec Cimentchad et en Afrique cen-

    trale. Avec 500 employs, lentre-prise a ralis un chiffre daffaires de 93 milliards FCFA en 2010. La filiale camerounaise du groupe Lafarge assure lapprovisionnement en ciment avec deux usines, Bona-bri et Figuil, et un rseau de dix dpts, avec une capacit annuelle de 1,6 million de tonnes. La gogra-phie du capital de CIMENCAM se prsente comme suit : Lafarge 55%, Etat du Cameroun 43%, person-nel de CIMENCAM 2%. Lentre-prise, qui existe depuis 48 ans, dici quelques mois, sera face plusieurs concurrents de taille. Aprs un mo-nopole cinquantenaire.

    Herv B. Endong

    CIMENCAM:lafindumonopolesurunairdaugmentation de la production

    Le BK 5 avait augment en 2008 la production annuelle de CIMEN-CAM de 600 000 tonnes, portant les capacits de lentre-prise de 1 1,6 million de tonnes de ciment par an.

  • -15-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Aprs de nombreux blocages, une seconde crmonie de pose de la premire pierre de cette usine corenne a eu lieu en juin 2013 Limbe. Production attendue : 800000 tonnes au dpart.

    Afko Cement Production Company a dmarr la construction de son usine de production de ciment Limbe le 10 juin 2013 la faveur de la pose de la premire pierre effectue par Fuh Calistus Gentry, le secrtaire dEtat auprs du ministre des Mines, de lIndustrie et du Dveloppement technologique (Minmidt). Ce der-nier tait accompagn, pour locca-sion, de Cho June Hyuck, lambas-sadeur de la Rpublique de Core au Cameroun. Linvestissement, qui slve plus de 30 milliards FCFA, est destin produire entre 800 000

    et un million de tonnes de ciment par an, une fois que lusine sera en-tre dans sa phase de production.Promue par un consortium consti-tu de Corens et de Singapouriens, Afko Cement est situe prcisment une dizaine de kilomtres de la ville de Limbe, dans la localit de Nguema, et doit tre associe au futur port en eaux profondes de Limb. Question bien entendu de faciliter limportation de la matire premire par la cimenterie. A terme, le chantier prvoit aussi de gnrer directement quelque 100 emplois, et environ 300 autres indirectement. La mise en uvre de ce projet na pour-tant pas t de tout repos. En 2008, Ephram Inoni, le Premier ministre de lpoque, avait dj procd la pose de la premire pierre pour ldification de cette usine. Mais,

    aprs, plus rien ne stait pass et le site devant labriter avait mme ensuite t abandonn Avant cette nouvelle pose de la premire pierre par le secrtaire dEtat au Ministre des mines et de lindustrie.Afko Cement, apprend-on, est lun des tout premiers projets de cimenterie au Cameroun, lre du monopole de CIMENCAM, filiale locale du groupe franais Lafarge. Les premires discussions entre les investisseurs corens et certains par-tenaires camerounais, dune part, et les autorits publiques camerou-naises dautre part, avaient, pendant un moment, conduit la projection de lentre en activit effective de lusine en juin 2010.

    Julien Chongwang

    Afko Cement : la partition corenne sur le march du ciment au Cameroun

    Afko Cement est lun des tout premiers projets de cimen-terie au Cameroun, lre du monopole de CIMEN-CAM.

  • -16- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Daprs la direction gnrale du groupe Dangote, les travaux de construction de la cimenterie du milliardaire nigrian au Came-roun sont dj excuts plus de 60%. Malgr de nombreuses pri-pties.

    Depuis lonction obtenue finale-ment du prsident de la Rpublique du Cameroun, Paul Biya, aprs une opposition des chefs Sawa, qui revendiquaient la paternit du site octroy au milliardaire nigrian sur les berges du Wouri, Douala, le groupe Dangote a mis les bouches doubles. Ce vendredi 4 octobre 2013, le chantier fourmille dactivi-

    ts. Plusieurs ingnieurs de Sinoma International, lentreprise chinoise qui construit cette cimenterie, sont pied duvre. Aux cts dune vingtaine douvriers camerou-nais appartenant aux entreprises sous-traitantes. Des engins vont et viennent. Au centre de limmense chantier, on peut apercevoir une gigantesque grue. Cest elle qui fa-cilite la construction des broyeurs qui, apprend-on, est dans sa phase terminale.Les travaux de construction des btiments administratifs sont quasi achevs. Ces btiments nattendent

    que de recevoir les couches de peinture. Le site sest vritable-ment transform. Mais aucun res-ponsable ne veut parler. Nous ne pouvons vous donner aucune infor-mation. Il faut vous rfrer notre service de communication, qui est habilet vous donner tous les dtails relatifs ce projet , confie le res-ponsable des ressources humaines. Daprs le service de la communi-cation, actuellement bas au sige du groupe au Nigeria, les travaux sont excuts un peu plus de 60%. Toutes les structures de ce projet sont en cours dexcution et se-ront acheves bientt. Nous esprons que dici le premier trimestre 2014,

    lusine devrait tre acheve , confie un responsable de ce service. Pour lui, si tout marche bien, les premiers sacs de Dangote sortiront de lusine entre janvier et mars 2014.

    SUR LES TRACES DE LUSINE DIBESE AU NIGERIA

    Le cot de lusine de Douala est valu un peu plus de 52 milliards FCFA. Aliko Dangote compte com-mencer dabord par un broyeur dune capacit de production annuelle de 1,2 million de tonnes, avant de poursuivre quelques se-maines plus tard avec les autres

    compartiments. Cet investissement intgre un projet dautonomie en matire dnergie, par le biais de linstallation de groupes lectro-gnes. De faon spcifique, cette so-cit vise la production dun ciment compos de 60% de clinker, 35% de cendre volcanique ou de pouzzo-lane achetes localement, et 5% de gypse. Le projet rpond souhait loption gouvernementale de promo-tion de lindustrie, dont la stratgie sous-sectorielle est la transformation

    des matires premires locales, pour crer plus de valeur ajoute et dem-plois , avait indiqu Badel Ndanga Ndinga, le ministre de lIndustrie, au moment de la pose de la pre-mire pierre.Aliko Dangote souhaite que Dan-gote Industries Cameroon Limited suive les traces de son usine dIbese, au sud-ouest du Nigeria. Selon les

    Dangote Industries : les premiers sacs annoncs au premier trimestre 2014

    Nous travaillerons Douala comme nous le faisons Ibese. Notre objectif, cest de toujours progresser dans la pro-duction , a indiqu Sunday Adondua

    Cette propo-sition arrive au bon moment, dans la mesure o le Cameroun vient de lancer lexcution des grands projets structurants port en eaux profondes de Kribi, barrages hydrolec-triques, auto-routes, 2me pont sur le Wouri, entre autres.

  • -17-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    ingnieurs nigrians, les infrastruc-tures modernes de la cimenterie dIbese, avec par exemple un point de chargement de camions permet-tant 18 camions de charger en mme temps, permettront cette cimenterie du groupe Dangote de doubler sa production annuelle court terme. Nous travaillerons Douala comme nous le faisons Ibese. Notre objectif, cest de toujours progresser dans la production , a indiqu Sunday Adondua, directeur adjoint en charge de la production la cimenterie dIbese, au cours dune visite de presse en septembre 2012. Situe dans lEtat dOgun, cette cimenterie stend sur une superficie de 2000 hectares et a une capacit de production annuelle de 5 millions de tonnes, soit pratique-ment le cumul des productions de toutes les cimenteries annonces au Cameroun.

    FIN DU MONOPOLELe Cameroun est le troisime pays en Afrique centrale, aprs le Gabon et le Congo, dans lequel le groupe nigrian dpose ses valises. Louver-ture de lusine de Douala mettra fin au monopole de CIMENCAM, et beaucoup y voient dj plu-sieurs avantages. Cest le cas des associations de dfense des droits des consommateurs. Louverture dune deuxime cimenterie va di-versifier loffre, et surtout crer une situation de concurrence, et donc forcment une baisse du prix du pro-duit de ce matriau de construction, dont les prix restent trangement levs , commente un responsable dune association de protection des consommateurs. Ce mme senti-ment doptimisme tait partag par le ministre camerounais du Com-merce, Luc Magloire Mbarga Atan-gana, au lendemain de la pose de la premire pierre de ce chantier, en septembre 2011. Cette propo-sition arrive au bon moment, dans la mesure o le Cameroun vient de lancer lexcution des grands projets structurants port en eaux profondes de Kribi, barrages hydrolectriques, autoroutes, 2me pont sur le Wouri, entre autres qui ncessitent lutili-

    sation dnormes quantits de ciment dans le cadre de la mise en uvre de la politique des grandes ambitions

    du chef de lEtat, et dans la perspec-tive de faire du Cameroun un pays mergent lhorizon 2035 , avait-il comment.

    PLUS DE 600 EMPLOIS DIRECTS

    Sur le volet consacr aux ressources humaines, le milliardaire nigrian emploie environ 1500 personnes pour les travaux de construc-tion de sa cimenterie Douala. Il compte employer 200 personnes lors du dmarrage des activits de

    la cimenterie Dangote sur les berges du Wouri, et plus de 600 employs un deux ans aprs louverture de lusine. Sans compter les emplois indirects.Cest en principe en dcembre 2013 qutaient attendus les premiers sacs de cette cimenterie, qui sera la

    seconde du pays, aprs les Cimen-teries du Cameroun (CIMENCAM) du groupe franais Lafarge. Mais le

    projet a connu un retard justifi par les difficults dimplantation . La principale difficult restant lie aux revendications de certains chefs traditionnels Sawa, qui exigeaient la dlocalisation du projet du site actuel, rserv, daprs eux, aux festivits du Ngondo, la fte tradi-tionnelle du peuple Sawa. Il a fallu lintervention du chef dEtat came-rounais Paul Biya pour lever ce ver-rou, derrire lequel certains obser-vateurs du landernau conomique camerounais nont pas hsit

    voir la main du groupe Lafarge. Ce dautant que ces mmes chefs tradi-tionnels avaient joyeusement assist et bni la crmonie de pose de la premire pierre de cette nouvelle cimenterie, quelques mois aupara-vant. Avant de se rtracter.

    Herv B. Endong

    Louverture dune deuxime cimenterie va diversifier loffre, et surtout crer une situation de concurrence, et donc forcment une baisse du prix du produit de ce matriau de construc-tion, dont les prix restent trangement levs , commente un responsable dune association de protection des consommateurs.

    Il a fallu linterven-tion du chef dEtat camerou-nais Paul Biya pour lever ce verrou, derrire lequel certains observa-teurs du landernau cono-mique camerou-nais nont pas hsit voir la main du groupe Lafarge.

  • -18- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Selon les promoteurs, la chane de production et les bureaux, qui sont presque achevs, vont crer prs de 200 emplois, pour une pro-duction initiale de 500000 tonnes par an.

    Le 19 mai 2012, le Premier ministre, Philmon Yang, et le prsident du groupe marocain Addoha, Anas Sefrioui, procdaient, dans la zone industrielle de Bonabri, Doua-la, la pose de la premire pierre pour la construction de lusine de Ciments de lAfrique (CIMAF). La crmonie stait alors droule sur un terrain broussailleux et marca-geux, difficilement praticable. Au-jourdhui, un an et demi aprs, le d-cor a compltement chang. Dune part, les marcages ont cd la place un terrain stable et praticable, o de gros camions vont et viennent longueur de journe. Nous avons

    d remblayer le sol avec plus de deux mtres dpaisseur de pouzzolane , explique un ouvrier en service sur le chantier. Lon apprend dailleurs que cette opration de stabilisa-tion du terrain a ncessit plus de temps que prvu, et a entran un petit retard que lentreprise dit avoir rattrap maintenant. Dautre part, la broussaille a t substitue par dimposants btiments qui ont pouss du sol et qui affichent ce jour un taux de ralisation de plus

    de 90%, daprs les estimations de techniciens travaillant sur le chan-tier. Ces btiments sont entre autres le bloc administratif, le laboratoire, la salle de commande lectrique et les constituants de la chane de pro-duction que sont le hall de stockage de la matire premire, la ligne de transport, le broyeur, lunit densa-chage, etc. Nous nous efforons de mettre en place une usine qui respecte les rgles de lart et qui offre toutes les garanties de scurit , indique un cadre de la socit sous le couvert de lanonymat. Ajoutant au passage que les quipements en cours dins-tallation sont fabriqus par lAlle-mand Polysius, dont les machines ont une bonne rputation travers le monde entier .Forts de ce rythme davancement des travaux, les responsables de CIMAF Cameroun annoncent que lusine entrera dans sa phase de

    production ds le dbut de lanne 2014. Elle mettra alors sur le mar-ch ses premiers sacs de ciment pour une production annuelle de 500 000 tonnes. Lentreprise nex-cluant pas la possibilit de porter plus tard cette performance un million de tonnes. Dailleurs, elle nexploite pour le moment que 7 hectares de terrain sur les 10 hec-tares qui lui ont t concds Bonabri ; les trois hectares restant devant permettre cette extension le

    moment venu, apprend-on dune source interne.Investissement de 30 millions deu-ros (environ 20 milliards FCFA), CIMAF Cameroun devra employer, pendant sa phase dexploitation, une main duvre denviron 200 personnes aprs en avoir utilis prs de 1000 autres au cours de sa priode dinstallation. Lentre-prise, qui va importer sa matire premire du Maroc, affirme que lusine de Douala est conue selon les derniers standards de technologie, permettant entre autres le respect de lenvironnement, loptimisation de la consommation nergtique et la production de ciment rpondant aux normes en vigueur et aux exigences du march .

    Julien Chongwang

    CIMAF Cameroun : lusine marocaine de Bonabriestenphasedefinition

    DJ UNE PRSENCE SUR LE MARCH

    En attendant de terminer la construction de son usine de Douala et dentrer dans sa phase de production, le groupe Ad-doha a tenu marquer dj sa prsence sur le march camerou-nais du ciment. Cest ainsi que depuis le dbut de lanne 2013, il distribue sur le march local du ciment de marque Ciments de lAtlas (CIMAT), avec la men-tion produit au Maroc, distri-bu par CIMAF .Selon un cadre de la direction de CIMAF Cameroun, ce sont environ 15 000 tonnes de ce ciment de marque CIMAT qui sont ainsi introduites chaque mois au Cameroun. Cette source, qui a requis lanonymat, indique que limportation de ce ciment CIMAT ne sarrtera que lorsque lusine de Douala sera oprationnelle.

    Forts de ce rythme davance-ment des travaux, les respon-sables de CIMAF Cameroun annoncent que lusine entrera dans sa phase de production ds le dbut de lanne 2014.

  • -19-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Lespoir de 500 emplois promis aux populations est en passe de tourner au vinaigre. Pourtant, cette unit de production serait devenue la seule du pays jouxter un gisement de calcaire.

    Laccord sign entre le ministre de lIndustrie, des Mines et du Dveloppement technologique de lpoque, Badel Ndanga Ndinga, et la socit chinoise CATIR pour implanter une unit dextraction et de transformation du calcaire pour produire du clinker Min-tom, localit de la rgion du Sud-Cameroun, avait charri beaucoup despoirs au sein des populations. Depuis lors, ce projet na connu aucune volution sur le terrain. Le site est toujours dans la brous-saille. Personne ne nous donne lin-formation sur la ralisation de ce projet que le gouvernement nous a promis , explique un jeune origi-naire de Mintom au tlphone. Le projet devait gnrer entre 200 et 500 emplois. Une aubaine pour les populations locales, et mme celles des autres rgions du pays, qui avaient commenc se ruer vers la petite bourgade du sud. Voici plus de cinq ans que cela dure. Lespoir dhier est en passe de tourner en dsillusion au sein des populations qui piaffent dimpatience.Au Ministre de lindustrie, des mines et du dveloppement tech-nologique, difficile davoir la moindre explication sur le devenir de ce projet dinvestissement qui tait estim 45 millions de dollars, soit environ 23 milliards FCFA, pour une production d1 3 mil-lions de tonnes de ciment par an. Les tudes de faisabilit et de mar-ch avaient dj t faites en 2008, et les rsultats taient favorables. Je crois que le projet devrait rebondir bientt, une fois que le partenaire chinois et le gouvernement se seront

    entendus sur les dernires modalits pratiques. Avec les nombreux projets structurants qui sinstallent dans la rgion du Sud, ce projet est plus que dactualit , confie un cadre du Ministre des mines.Le site de la cimenterie de Min-tom stend sur une superficie de 7 km2, avec une capacit de produc-tion de calcaire de lordre de 350 millions de m3, potentiellement exploitable pendant une dure de 30 ans. Cest le fruit de deux ans de fouilles menes sur le terrain par une quipe dune vingtaine de chercheurs camerounais de lIns-titut de recherches gologiques et minires (IRGM). Le rapport de ces tudes a pu tablir une carte gologique prcise du bassin sur la

    base des donnes satellitaires et des travaux de leve de terrain. Malgr ces normes potentialits dont dis-pose le site de Mintom, le projet de construction de sa cimenterie prend encore du retard. Avec ce qui sest pass sur le site du projet de construction du port en eaux pro-fondes de Kribi (controverse autour des indemnisations, ndlr), je crois que cest judicieux que le gouverne-ment prenne son temps pour viter les contestations sur les indemni-sations des populations riveraines. Cest un processus lent et complexe qui fait intervenir plusieurs admi-nistrations , explique pour sa part un cadre lIRGM.

    Yaouba Djaligu

    Cimenterie de Mintom : 3 millions de tonnes annuelles toujours attendues

    Une pro-duction d1 3 millions de tonnes de ciment par an.

  • -20- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Depuis le 23 septembre 2011, date de la pose de la premire pierre du chantier de construction de cette cimenterie situe prs de Yaoun-d, la capitale politique du Came-roun, aucun ouvrier na t aperu sur le site

    La cimenterie de Nomayos ne sera pas oprationnelle au premier semestre 2014, comme lavait an-nonc le prsident du conseil dad-ministration des Cimenteries du Cameroun (CIMENCAM), Pierre Moukoko Mbonjo, lors de la cr-monie de pose de la premire pierre du chantier, le 23 septembre 2011. Sauf miracle, bien sr. En effet, cette crmonie reste jusquici la seule ralisation de ce projet, depuis plus de deux ans. Aprs le balai forte-ment mdiatis des responsables de CIMENCAM, du groupe franais Lafarge, actionnaire majoritaire de cette entreprise, et des membres du gouvernement dans le village

    de Nkol Fone-Nomayos, le projet semble avoir t abandonn. Ainsi qua pu le constater lagence Eco-fin sur place, le site devant abriter lusine est envahi par la broussaille. Tout comme la route cre pour les besoins de la crmonie de pose de la premire pierre. Depuis sep-tembre 2011, nous navons aperu aucun ouvrier sur le site. Actuelle-ment, cet endroit est dans la brous-saille. Pour permettre aux autorits de prsider la pose de la premire pierre, la route a t cre et cette dernire nexiste mme plus , a confi un riverain de Nkol Fone-Nomayos. Nous ne connaissons pas exactement ce qui se passe avec ce projet qui faisait dj saliver les populations locales, puisque lentre-prise nest plus jamais passe par l , ajoute notre source.Seulement, les populations de Nkol Fone ne sont pas les seules faire face cette situation dincerti-tude. Contact une dizaine de fois

    par lAgence Ecofin, le service de la communication de CIMENCAM a brill par des faux-fuyants. Nous navons pas dinformations vous donner ce sujet. Laissez-nous le temps de contacter le directeur gn-ral pour savoir si lon peut parler de ce projet , a ragi un responsable de ce service, en promettant de revenir vers nous pour la conduite tenir. Ce retour na jamais eu lieu. Mal-gr nos multiples relances. Mme la prsidence de la Rpublique, par courrier adress au ministre de lIndustrie en 2012, et dont lAgence Ecofin a pris connaissance, sest in-terroge sur le devenir de ce projet.

    DIFFICULTS FINANCIRESDaprs plusieurs analystes finan-ciers, ce quasi-abandon du projet de Nomayos sexpliquerait par des difficults rencontres par le groupe franais Lafarge. Comme le signa-lait il y a quelques mois lagence Ecofin, qui reprenait ainsi des in-

    Cimenterie de Nomayos : bluff en bton du groupe Lafarge ?

    Nombreux sont ceux qui pensent quen septembre 2011 le lancement en grande pompe du projet de Lafarge Nomayos ntait quune riposte communi-cationnelle, en rapport avec lan-nonce de la pose de la premire pierre de la cimenterie de Dangote Douala.

  • -21-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    formations relayes par les mdias franais, Lafarge est confront des difficults financires, et le groupe est cit parmi les entreprises les plus endettes de la cote parisienne. Le groupe a subi des rvisions la baisse de son bnfice net par action atten-du pour les deux prochains exercices. Affect par la crise conomique et ses consquences sur le secteur de la construction, Lafarge a ralis en 2009 un rsultat net part du groupe en repli de 54% 736 millions deu-ros. Le rsultat dexploitation cou-rant accusait une baisse de 30% 2,477 milliards deuros, tandis que le chiffre daffaires dclinait de 17% 15,8 milliards , apprend-on.Dun cot de 50 milliards FCFA, la

    cimenterie de Nomayos tait cense produire plus de 600 000 tonnes de ciment par an, afin de faire passer la capacit de production globale annuelle de CIMENCAM 2,2 mil-lions de tonnes de ciment dans ses trois units de fabrication : Doua-la, Yaound et Figuil. Les travaux taient supposs prendre fin au pre-mier semestre 2014. La cration de cette nouvelle usine rentre dans le cadre de la stratgie de renforcement de sa prsence sur le march, afin de mieux faire face laugmentation continue de la demande nationale et sous-rgionale en ciment , pou-vait-on lire dans le communiqu de presse sign le 20 septembre 2011 par le PCA de CIMENCAM.

    Ctait 24 heures seulement aprs le lancement officiel des travaux de construction de la cimenterie du milliardaire nigrian Aliko Dan-gote sur les berges du Wouri, juste en face de lusine CIMENCAM de Bonabri. Aussi, nombreux sont ceux qui pensent aujourdhui, au Cameroun, quen septembre 2011, le lancement en grande pompe du projet de Lafarge Nomayos ntait quune riposte communication-nelle, une sorte de diversion en rap-port avec lannonce de la crmonie de pose de la premire pierre de la cimenterie de Dangote Douala.

    Herv B. Endong

    Daprs plusieurs analystes financiers, ce quasi-abandon du projet de Nomayos sexplique-rait par des difficults rencon-tres par le groupe franais Lafarge.

  • -22- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Il est port par Emmanuel Bouo-pda, PDG dAfrique Construc-tion, qui veut passer de limpor-tation la production du ciment. Mais la matrialisation du projet reste attendue, aprs la signature des documents y relatifs.

    Boem Steel Industry (BSI). Cest le nom commercial de la cimenterie que compte implanter le Camerou-nais Emmanuel Bouopda Douala. Il sagit dune station de broyage,

    qui rpond aux mmes caract-ristiques que la station de broyage des Cimenteries du Cameroun (CI-MENCAM) de Bonabri, apprend-on. Cest la seule information tech-nique obtenue pour linstant de ce projet. Car ses initiateurs nont donn aucune autre information dans ce sens depuis la signature du cahier des charges relatif la mise en uvre de ce projet entre Emma-

    nuel Bouopda et le ministre came-rounais de lIndustrie, Emmanuel Bonde.Ce vendredi 4 octobre 2013, sol-licit par lagence Ecofin, le PDG dAfrique Construction a gale-ment brill par le silence. Quest-ce que vous voulez savoir ? Il ny a rien dire pour linstant , a r-pondu Emmanuel Bouopda, ren-contr dans son bureau Douala. Rien donc se mettre sous la dent officiellement au sujet de ce projet

    dont les documents ont t para-phs en aot 2012 et qui, selon de fiables indiscrtions, devait dmar-rer avant la fin de lanne 2012. En cette fin danne 2013, les travaux de construction de cette cimenterie restent attendus. Pour des raisons qui ne sont pas connues officielle-ment.Mais, selon des sources crdibles, cest un problme de site qui

    plombe le projet. A ma connais-sance, ce projet tarde dmarrer parce que le promoteur na pas en-core trouv un espace portuaire pour

    construire la station. Celle-ci doit tre au bord du fleuve Wouri, comme cest le cas de CIMENCAM, et dans le domaine portuaire. Cet espace na pas encore t trouv , renseigne un proche du promoteur.Pour lheure, Emmanuel Bouopda se contente de son statut dopra-teur majeur dans limportation du ciment sur le Cameroun, travers Afrique Construction, une chane de distribution de matriaux de construction. Laquelle structure est dailleurs prsente comme tant le 2me plus grand vendeur de ciment du pays, aprs CIMENCAM. Le Camerounais russira-t-il jouer sa partition dans le secteur de la ci-menterie au Cameroun, aux portes duquel se bousculent dj de gros acteurs venus de ltranger ?

    Herv B. Endong

    Boem Steel Industry : la 1re initiative camerounaise nest encore quun projet

    A ma connais-sance, ce projet tarde dmar-rer parce que le promoteur na pas encore trouv un es-pace portuaire pour construire la station , renseigne un proche du pro-moteur.

    Pour lheure, Emmanuel Bouopda se contente de son statut doprateur majeur dans limpor-tation du ciment sur le Cameroun, travers Afrique Construction, une chane de distribu-tion de matriaux de construction.

    Le Came-rounais russira-t-il jouer sa partition dans le secteur de la cimen-terie au Cameroun, aux portes duquel se bousculent dj de gros acteurs venus de ltranger ?

  • -23-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Daprs le coordonateur du projet, Bernd Stiehl, lusine aura une ca-pacit de production dun million de tonnes de ciment par an. La convention y relative a t signe le 15 fvrier 2013 avec le gouver-nement camerounais.

    La pose de la premire pierre de la cimenterie G-Power, fonde par des investisseurs suisses, a finalement eu lieu le 10 juin 2013 Bakingili, et non plus en mars 2013, comme lavait souhait Bernd Stiehl, le coordonnateur de ce projet, lors de la signature de la convention dinvestissement avec lEtat du

    Cameroun. La crmonie de Bakin-gili tait prside par Fuh Calis-tus Gentry, le secrtaire dtat au Ministre camerounais des mines de lindustrie et du dveloppement technologique. Fuh Calistus Gentry a rassur les populations prsentes

    la crmonie que lusine produira le ciment ncessaire pour la construc-tion du chemin de fer, des routes et dautres projets dinfrastructures .Le complexe de G-Power va stendre sur 6 hectares et procu-rera terme environ 1000 emplois directs et indirects aux Camerou-nais. Daprs Bernd Stiehl, lusine aura une capacit de production initiale de 800 000 tonnes de ciment par an, et les premiers sacs sont attendus en principe ds 2015. Ce projet est soutenu par le gouver-nement camerounais, qui a dores et dj accord G-Power Cement des exonrations sur certaines ma-

    tires premires importes pour la fabrication du ciment. Pour rappel, la convention relative la construction de cette cimenterie a t signe entre le gouvernement et la socit G-Power Cement le 15 fvrier 2013 Yaound. Le docu-

    ment a t paraph ct camerou-nais par le ministre dlgu aux Finances charg du Budget, Pierre Titti, tandis que la socit G-Power

    Cement tait reprsente par son directeur gnral, Bernd Stiehl. La crmonie de signature tait prsi-de par Philmon Yang, le Premier ministre. A travers cette convention, la socit G-Power Cement senga-geait construire Limb, dans la rgion du Sud-Ouest, une cimen-terie dune capacit de production annuelle de 800 000 tonnes, exten-sible un million de tonnes.Estim 30 milliards FCFA (plus de 45 millions deuros), le cot de la cimenterie est entirement financ sur fonds propres par G-Power Cement et ses actionnaires suisses, sur lesquels peu de dtails ont t donns. Tous les types de ciment y seront fabriqus pour rpondre une demande nationale en hausse de 8% par an. Ce projet est le 2me du genre dans la cit balnaire de Limbe (aprs Afko Cement), dont la construction du port en eaux profondes est ltude.

    Herv B. Endong

    G-Power Cement : la seconde cimenterie de Limb devrait livrer 800 000 tonnes ds 2015

    G-Power Cement senga-geait construire Limb, dans la rgion du Sud-Ouest, une cimen-terie dune capacit de production annuelle de 800 000 tonnes, extensible un million de tonnes.

    Le complexe de G-Power va stendre sur 6 hectares et procu-rera terme envi-ron 1000 emplois directs et indi-rects aux Came-rounais.

  • -24- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Le ministre du Commerce appr-cie le foisonnement de projets de cimenteries au Cameroun et relve les incidences conomiques de cette mtamorphose dun sec-teur rest sous le monopole pen-dant 48 ans.

    Investir au Cameroun : Au moins cinq projets de cimenteries sont en cours de finalisation au Cameroun, aprs plusieurs annes de mono-pole dun oprateur. Quelle appr-ciation faites-vous du boom actuel dans le secteur du ciment ?Luc Magloire Mbarga Atangana : Vous connaissez ce principe scien-tifique qui veut que le besoin cre lorgane. Pour tous ceux qui, comme vous et moi, ont vcu la pnurie du ciment des annes 2007/2008, il est clair que le boom des inves-tissements dans ce secteur est une rponse logique au besoin exprim par le march. Pour ma part, je suis pleinement satisfait de cet afflux de capitaux, qui tmoigne de lattrait de la destination Cameroun et de la justesse de loption de librali-sation dans cette filire stratgique, impulse par le gouvernement, en excution des trs hautes directives du prsident de la Rpublique, Son Excellence Monsieur Paul Biya.

    IC : Quest-ce qui, selon vous, a pu concourir la persistance du mo-nopole dans le secteur du ciment au Cameroun pendant tant dannes, et quest-ce qui a guid louverture dudit march ces derniers temps ?LMMA : Faut-il rellement parler de monopole dans cette filire ? Que je sache, depuis que notre conomie a t libralise en 1990, ni la production, ni limportation du ciment nest soumise aucune autorisation spciale des pouvoirs

    publics. A mon avis, il y a un halo de prsomptions et de tabous qui, pen-dant longtemps, ont inhib lesprit dentreprise de nos compatriotes et les ont empchs dinvestir dans la commercialisation du ciment, au motif erron que lindustrie locale bnficierait de certaines protec-tions occultes au niveau du gou-vernement. Louverture du march nest pas un fait rcent. Elle dcoule dun changement de politique co-nomique intervenu il y a plus de deux dcennies, tant rappel que le Cameroun est pass en 1990 du dirigisme au libralisme.

    IC : Il se dit que le gouvernement camerounais en avait assez des ca-pacits de production limites de lunique oprateur, voire du chan-tage de ce dernier, qui a souvent t accus, tort ou raison, de crer des pnuries pour obtenir une hausse du prix du produit

    LMMA : Ce genre de spculations ne saurait rsister lanalyse cri-tique. Je rappelle ici afin que nul ne lignore que lEtat reste action-naire de la socit CIMENCAM travers la SNI, et que son conseil dadministration est prsid par un haut commis de lEtat nomm par le prsident de la Rpublique. Toute manuvre de chantage serait donc voue lchec. Plutt que daccabler la CIMENCAM, je pense au contraire quil conviendrait de rendre un hommage mrit cette entreprise qui a accompagn notre pays dans la ralisation des grands chantiers infrastructurels, offrant de nombreux emplois la jeunesse et valorisant certaines de nos ma-tires premires, lexemple de la pouzzolane.La fixation du prix du ciment, quant elle, na jamais fait lobjet de marchandage. En effet, en matire dhomologation des prix, proc-

    Luc Magloire Mbarga Atangana : Cetaffluxdecapitaux tmoigne de lattrait de la destination Cameroun

  • -25-Novembre 2013 / N 20

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    dure laquelle le ciment est soumis, ladministration valide les proposi-tions de barmes de prix sur la base des donnes objectives lui four-nies par les entreprises concernes. IC : Ces cimenteries en cours de construction vont dsormais garan-tir la disponibilit du ciment au Cameroun. Affichez-vous la mme assurance en matire de qualit de ce matriau de construction, qui va abonder sur le march camerounais ?LMMA : Mme dans le contexte o le march tait domin par un oprateur, la qualit du ciment camerounais na jamais t prise dfaut ; a fortiori dans un environ-nement concurrentiel qui offre g-nralement lavantage de diversifier les sources dapprovisionnement

    et de stimuler la capacit dcoute des vendeurs face leurs clients potentiels. Qui plus est, lEtat a cr des structures de contrle de qualit, lexemple de lANOR et du LABOGENIE, qui devraient en principe mettre le consommateur labri de toute mauvaise surprise.Nous fondons lespoir que lav-nement de nouveaux produc-teurs saccompagne de la mise en consommation de multiples vari-ts de ciment, car chaque type de ciment correspond un usage spci-fique. Il convient de souligner ce propos que la norme camerounaise a prvu cinq types de ciments : le CEM1, ou ciment Portland simple,

    le CEM2, dit ciment Portland com-pos, le CEM3, ou ciment des hauts fourneaux, le CEM4, qui regroupe les ciments pouzzolaniques dont fait partie le CPJ35 produit par la CIMENCAM, et le CEM5 ou ci-ment laitier.

    IC : Est-il possible quavec la multi-tude de cimenteries qui vont voir le jour au Cameroun partir de 2014, le prix de ce matriau de construc-tion soit revu la baisse ? Si oui, quelle proportion, par exemple ?LMMA : Avant daborder la probl-matique de la baisse des prix, sans doute conviendrait-il de rappeler que le prix du ciment CPJ 35, fabri-qu par la CIMENCAM, na pas boug depuis 2008, et que le ciment import, de varit 42.5, est pass

    en quelques annes de 7300 francs le sac de 50 kg en 2008 4800 francs aujourdhui Yaound. Cela dit, le prix du ciment est li lvolu-tion de plusieurs facteurs dont les plus significatifs sont le cot des matires premires, et singulire-ment le clinker, et celui de lnergie. Comme je lai dit plus haut, le prix du ciment est soumis la procdure dhomologation pralable par lad-ministration, et le moment venu, nous nous attacherons toujours comme par le pass promouvoir le juste prix dans cette filire.

    IC : En dehors du prix, de la qualit et de la disponibilit du produit,

    quelles autres attentes peuvent tre celles du gouvernement et des op-rateurs conomiques camerounais en rapport avec ce foisonnement de cimenteries que le Cameroun sapprte vivre ?LMMA : Du point de vue de mon dpartement ministriel, les at-tentes que vous venez de formuler semblent fondamentales. Evidem-ment, comme le reste des Came-rounais, nous attendons aussi de ces industriels la cration de nombreux emplois et la pntration des mar-chs extrieurs, qui pourraient alors absorber les excdents de la pro-duction nationale et assurer ainsi la survie de ces entreprises.

    IC : La construction tous azimuts des cimenteries au Cameroun, pour ainsi dire, peut-elle sonner le glas des autorisations dimporta-tion ?LMMA : Ce nest pas ladminis-tration de spculer sur le comporte-ment futur des acteurs du jeu com-mercial. Limportation du ciment au Cameroun tant libre, je suppose que les oprateurs conomiques concerns continueraient cette activit tant quils y trouveraient un intrt. Par ailleurs, la mission de mon dpartement ministriel nest pas dencourager les impor-tations de ciment. On produit pour vendre et non pour stocker. Le ci-ment tant un produit prissable, quoi cela servirait-il de disposer de stocks massifs qui trouveraient dif-ficilement preneur ? La priorit du gouvernement est dassurer un ap-provisionnement rgulier du mar-ch dans des conditions de saine concurrence entre les diffrents protagonistes du march, et subsi-diairement, de protger lindustrie locale en cas de pratique avre de dumping de la part de ses concur-rents. Je signale toutes fins utiles quen raison de lenvironnement concurrentiel actuel, mme lindus-trie locale ne produit plus pleine capacit.

    Propos recueillis par Brice R. Mbodiam

    Plutt que daccabler la CIMENCAM, je pense au contraire quil conviendrait de rendre un hommage mrit cette entreprise qui a accompagn notre pays dans la ralisation des grands chantiers infrastructurels, offrant de nombreux emplois la jeunesse et valorisant certaines de nos matires premires, lexemple de la pouzzolane.

  • -26- N 20 / Novembre 2013

    CAMEROUN : NOUVEL ELDORADO DES CIMENTIERS

    Avec la production en hausse des Cimenteries du Cameroun depuis lentre en production dun nou-veau broyeur fin 2008, les impor-tateurs semblent de moins en moins dynamiques sur le march du ciment.

    13 971 tonnes de ciment Portland, 17 322 tonnes dautres ciments hy-drauliques , soit un total denviron 31 317 tonnes. Cest, selon les statis-tiques de la Douane camerounaise,

    la quantit de ciment importe sur le territoire camerounais entre jan-vier et septembre 2013. Je suis trs surpris par ces chiffres. En 2010, on avait pratiquement atteint les 200 000 tonnes dimportations. Mais malgr cette baisse des importations, vous pouvez constater que les tensions sur le march du ciment au Cameroun relvent dsormais du pass , confie Valentin Mbarga Bihina, le directeur du Commerce intrieur au Minis-tre du commerce.En effet, aprs la priode faste des importations, cest--dire entre mars et aot 2008 avec la baisse ponctuelle des droits de douanes sur ce produit pour booster lap-provisionnement du march ca-merounais en proie des pnuries rptes, et la priode 2009-2010, qui correspond aux travaux prli-minaires et au dmarrage effectif dimportants chantiers tels que le barrage de Lom Pangar et le port en eaux profondes de Kribi, les impor-tations de ciment sur le Cameroun ont srieusement ralenti. De mme que la catgorisation des importa-

    teurs semble avoir chang. Une ob-servation de la liste des oprateurs communique par ladministra-tion douanire rvle, par exemple, que de nombreux particuliers et des PME importent dsormais du ciment quoiquen faible quantit aux cts de gros distributeurs de matriaux de construction, lins-tar de Fokou, Cogeni et de la socit Quifeurou, qui ont respectivement import 347, 52 et 140 tonnes de ciment au 30 septembre 2013. Sur

    ce segment du ciment Portland, dont un total de 13 971 tonnes a t import au cours des neuf premiers mois de lanne 2013, la palme dor des importations, rvlent les chiffres de la Douane, revient lentreprise JD Distribution, avec 12 500 tonnes.En ce qui concerne les ciments spciaux, le hit-parade des impor-tations hisse sur le podium deux principaux oprateurs. Il sagit dabord de CIMENCAM, qui a fait venir 7182 tonnes de ciments hy-drauliques de ltranger entre jan-vier et septembre 2013. Le leader du march du ciment au Cameroun est cependant devanc, sur ce segment, par China Harbour Engineering Company (CHEC). Lentreprise chinoise adjudicataire du march de construction du complexe indus-trialo-portuaire de Kribi a, en effet, import 8028 tonnes de ces ciments spciaux entre janvier et septembre 2013. Une fois de plus, des particu-liers figurent sur la liste des impor-tateurs de ces types de ciment, avec des quantits qui atteignent souvent

    5 tonnes. Ces derniers pointent cependant loin derrire des entre-prises du BTP comme Razel (26,4 tonnes), ou encore des socits ptrolires linstar de Perenco Cameroun, des industriels comme ALPICAM, ou encore des opra-teurs chinois (Yan Chan Logone, Mission chinoise, etc.).Bref, la mise en service dun nou-veau broyeur par la filiale came-rounaise du groupe Lafarge le 22 dcembre 2008 a considrablement rsorb les pnuries jadis observes sur le march camerounais. Une nouvelle donne laquelle semblent stre arrims les importateurs, les-quels pourraient davantage refroi-dir leur dynamisme sur le segment des importations du ciment avec lentre en activit prochaine de nouvelles cimenteries sur le terri-toire camerounais.

    Brice R. Mbodiam

    Importations : les oprateurs mettent la pdale douce

    QUELQUES IMPORTATEURS (JANV-SEPT 2013)

    Ciment PortlandJD Distribution 12 500 tonnesCogeni 52 tonnesEts Cic 28 tonnesPaint Cam 558 tonnesMaison DG 28 tonnesSIT Sarl 28 tonnesQuifeurou 140 tonnesSt Fokou 347 tonnesSte Rep et CCE 270 tonnesUnion Trade 15 tonnes

    Autres ciments hydrauliquesCIMENCAM 7182 tonnesCHEC 8028 tonnesRazel 26 tonnesSte MIRA Sarl 1080 tonnesYang Chang 8,7 tonnesPlacages du CAM 3,3 tonnes

    Source : DGD MINFI

    La mise en service dun nouveau broyeur par la filiale camerounaise du groupe Lafarge le 22 dcembre 2008 a considrablement rsorb les pnuries jadis obser-ves sur le march camerounais.

  • -27-Novembre 2013 / N 20

    Au cours dun conseil de cabinet tenu le 31 octobre 2013 Yaound, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, a rvl que le poste budgtaire consacr la subvention des prix des carburants atteindrait environ 420 milliards FCFA

    en fin dexercice, soit 4% du produit int-rieur brut (PIB) . Lon se souvient qu la suite dune hausse des prix des pro-duits ptroliers qui avait conduit aux meutes de la faim en fvrier 2008, le gouvernement camerounais a, depuis lors, dcid du gel des prix la pompe. Ce malgr laugmentation progressive du prix du baril du brut linternatio-nal.Ce blocage des prix veut que le gap entre le prix rel du produit raffin obtenu partir du brut import et celui pratiqu la pompe soit support par le gou-vernement, via la Socit Nationale de Raffinage (SONARA). Cette entreprise publique, depuis ces annes-l, croule sous le poids dun manque gagner qui

    atteint dj 200 milliards de francs CFA, selon des sources autorises. Depuis 2012, le FMI a suggr au gouvernement camerounais de supprimer ces subven-tions. Une posture que ne partagent pas nombre dorganisations de la socit civile, et mme des regroupements pa-tronaux tels que le GICAM, ce dernier subordonnant la suppression de la sub-vention la mise en place de certaines mesures daccompagnement clairement proposes au gouvernement.Selon les statistiques de la Caisse de Sta-bilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH), cette subvention, qui est pro-jete 420 milliards FCFA cette anne, tait seulement de 145 milliards FCFA en 2010, contre 300 milliards en 2012.

    Au cours dun change avec la presse le 28 octobre 2013 Yaound, le ministre de lEnvironnement, Pierre Hl, a dclar que beaucoup defforts ont t faits dans le respect des rgles environnementales par la CEW, lentre-prise chinoise qui construit le barrage de Lom Pangar, dans la rgion de lEst. Cependant, a rvl Pierre Hl, 13 recommandations ont t faites cette entreprise afin de corriger les manque-ments au respect de certaines rgles environnementales dj relevs par les bailleurs de fonds, et principalement la Banque mondiale, au cours dune descente sur le terrain au mois de juin 2013. Ces recommandations, a-t-on ap-pris, concernent la gestion des dchets,

    le traitement des eaux uses et lam-lioration des conditions de vie dans la cit des ouvriers engags sur le chantier. Concrtement, il sagira damliorer le systme de collecte, de transport et de traitement des dchets ; danalyser les

    eaux uses et denvoyer les rsultats au Ministre de lenvironnement ; de tenir jour le registre des dchets dangereux ; damliorer lassainissement dans la cit des ouvriers

    Cameroun : la subvention des produits ptroliers atteindra 420 milliards FCFA en 2013

    BRM : Le gouvernement impose 13 rgles environnementales CEW dans le projet de Lom Pangar

    GESTION PUBLIQUE

  • -28- N 20 / Novembre 2013

    LEtat camerounais, Elec-tricit de France (EDF), la Socit financire interna-tionale (SFI) et le groupe canadien Rio Tinto ont sign le 8 novembre 2013 Yaound un accord pour le dveloppement du projet de construction du barrage hydrolectrique de Natchi-gal, dans la rgion du Centre. Cet investissement, dun montant total de 400 mil-liards FCFA, a-t-on appris, va permettre daccrotre la production nergtique au Cameroun grce 400 MW dlectricit supplmentaire produire par la centrale de Natchigal, qui sera construite

    sur le fleuve Sanaga.A la construction de cette in-frastructure nergtique est troitement li le projet dex-tension de lusine de la soci-t Aluminium du Cameroun (ALUCAM), la filiale locale du gant canadien Rio Tinto. En effet, ALUCAM, consom-matrice de prs de la moiti de llectricit actuellement produite au Cameroun, am-bitionne de faire passer sa production annuelle dalu-minium de 90 000 300 000 tonnes. Il est galement pr-vu la construction dune raf-finerie daluminium Kribi, dans la rgion du Sud.

    La nouvelle qui, jusque-l, tait donne au condition-nel, est dsormais officielle. LAmricain AES, qui est cot sur le New York Stock Exchange, a annonc le 7 novembre 2013 avoir cd la totalit de ses activits au Cameroun au fonds dinves-tissement britannique Actis, pour la somme de 220 mil-lions de dollars, soit environ 110 milliards de francs CFA. Nous sommes convaincus quavec sa vision durable et sur le long terme, Actis pour-suivra les investissements dans le domaine de linfrastructure lectrique au Cameroun et continuera de sappuyer sur les quipes locales pour la conduite des affaires , a d-clar Andrs Gluski, le PDG de la firme amricaine.Laccord concerne la totalit des actifs dAES au Came-roun, et englobe ainsi, outre

    AES Sonel, les filiales Kribi Power Development Corpo-ration (KPDC) et Dibamba Power Development Cor-poration (DPDC). Ct camerounais, les officiels, qui ont contractuellement un dlai de 90 jours pour se prononcer sur cette transac-tion, nont pas encore ragi. Cependant, cette transaction survient dans un contexte o le pays doit faire face de gros dfis nergtiques, avec une demande difficilement comble par loffre.Si AES se dit fire du bilan de ses douze annes passes au Cameroun, cet avis nest pas largement par-tag, notamment par certains acteurs de la socit civile qui pensent que le groupe amricain nest pas parvenu donner la rponse ner-gtique quon tait en droit dattendre de lui.

    EDF, la SFI et Rio Tinto sassocient au Cameroun pour la construction dune centrale de 400 MW

    AES quitte le Cameroun et cde ses parts Actis pour environ 110 milliards FCFA

    ENERGIE

    Andrs Gluski.

  • -29-Novembre 2013 / N 20

    Le gouvernement camerounais et la Cameroon Oil Transportation Com-pany (COTCO), lentreprise qui gre le pipeline Tchad-Cameroun ct came-rounais, ont sign le 29 octobre 2013 Yaound un avenant la convention dtablissement de COTCO qui revalo-rise le droit de transit du ptrole tcha-dien sur le territoire camerounais. Ce droit de transit passe ainsi de 195 francs Cfa (0,41 dollar) le baril 618 francs Cfa (1,30 dollar) le baril, permettant ainsi la partie camerounaise de tirer plus de revenus de lexploitation de loloduc Tchad-Cameroun. Cest depuis 2010 que le gouvernement camerounais avait annonc son intention de rengocier ce droit de transit. Mais les dernires ngo-

    ciations, apprend-on, se sont droules en prsence de la partie tchadienne, entre le 7 fvrier et le 1er aot 2013.Lide de rengocier le droit de transit du ptrole tchadien sur le territoire ca-merounais travers le pipeline Tchad-Cameroun dcoule dun constat : trois annes seulement aprs la mise en ser-vice de loloduc en 2003, profitant de lembellie des cours mondiaux du ptrole brut, le consortium Exxon Mo-bil-Petronas-Chevron Texaco avait dj russi rembourser des dettes de plus de 2400 milliards FCFA contractes auprs de bailleurs de fonds pour la ralisation de ce gigantesque projet. Dans le mme temps, le Cameroun se contentait de revenus annuels moyens de 6 milliards

    FCFA, au titre du droit de transit du ptrole tchadien. A titre dillustration, entre le 1er janvier et le 15 mai 2013, le Trsor public camerounais na encaiss que 2,3 milliards FCFA pour avoir vu transiter sur son territoire 10,4 millions de barils de ptrole tchadien, selon les statistiques officielles.Dans les prochains mois, apprend-on du Comit de pilotage et de suivi des pipe-lines (CPSP), la Britannique Griffiths et la China Petroleum vont galement va-cuer leurs productions au Tchad grce au pipeline Tchad-Cameroun, contri-buant ainsi procurer un peu plus de ressources financires au Trsor public camerounais.

    Brice R. Mbodiam

    Foumakoye Gado, le ministre nigrien de lEnergie et du Ptrole, et le ministre camerounais des Mines, Emmanuel Bonde, ont sign le 30 octobre 2013 Yaound un accord bilatral fixant les conditions de transit du ptrole nig-rien en terre camerounaise travers le pipeline Tchad-Cameroun. La pro-duction du Niger nest pas trs impor-tante. Dans un premier temps, il sagit de 60 000 barils par jour, et il fallait, pour la valoriser, choisir le chemin le plus court, qui va ncessiter les investissements les moins coteux. Il se trouve quavec le pipeline Tchad-Cameroun, il nous suffira de construire un pipeline d peu prs 600 km pour faire la jonction , a expliqu le ministre nigrien.Les autorits camerounaises et nig-riennes, apprend-on, souhaitent que les dtails financiers, techniques et cono-

    miques de cet accord soient finaliss au plus vite, au cours des ngociations qui vont se poursuivre entre le Cameroun, le Tchad et le Niger. Mais a priori, in-

    diquent des sources autorises, le droit de transit du ptrole nigrien sur le sol camerounais devrait tre au moins le mme que celui du ptrole tchadien.

    Le droit de transit du ptrole tchadien au Cameroun passe de 195 618 FCFA le baril

    Le ptrole nigrien sera export travers le pipeline Tchad-Cameroun

    MINES

  • -30- N 20 / Novembre 2013

    Jean-Louis Beh Mengu, le directeur gnral de lAgence de rgulation des tlcommunications (ART) du Came-roun, vient de rendre public un com-muniqu portant avis de consultation international pour la fourniture, lins-tallation et lexploitation dune base de donnes centralise, en vue de la gestion de la portabilit des numros mobiles au Cameroun . Cet avis de consultation, qui est lanc pour le compte des opra-teurs de rseaux mobiles au Cameroun , savoir MTN et Orange, apprend-on, est en droite ligne de la loi de 2010 rgis-

    sant les communications lectroniques au Cameroun, et du dcret du 14 juin 2012 fixant les conditions de portabilit des numros mobiles au Cameroun.Les soumissionnaires, qui doivent sas-surer davoir dj ralis une prestation similaire dans au moins trois pays dans le monde, dont un en Afrique , sont invits dposer leurs offres au plus tard le 7 dcembre 2013 la cellule des marchs de lART. Le dpouillement desdites offres est prvu pour le 21 janvier 2014 dans la salle des runions de cette agence de rgulation Yaound.

    Grce la caution et la garantie du gouvernement camerounais, le direc-teur gnral de la Standard Chartered Bank Cameroun, Mathieu Mandeng, et le directeur gnral de la Cameroon Telecommunications (CAMTEL), Da-vid Nkotto Emane, ont conclu le 13 novembre 2013 Yaound un accord de prt dun montant total de 3 milliards de francs Cfa. Au cours de la crmo-nie laquelle a pris part le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, lon a

    appris que ce financement va permettre lextension du rseau fibre optique du pays, grce la construction de 4000 nouveaux kilomtres de cette infras-tructure de pointe.Le Cameroun dispose actuellement de 6000 km de fibres optiques. Les 4000 km supplmentaires construire, en plus de ce crdit de la Standard Charte-red Bank, ont dj bnfici dun prt de 99 milliards de francs CFA dEximbank of China.

    Loprateur de tlphonie mobile MTN Cameroun revendique le nombre de 8,2 millions dabonns au second trimestre 2013. MTN dit avoir galement enregis-tr une croissance de 30,9% des abonns Mobile Money. Cest Sifiso Dabengwa, le prsident directeur gnral du groupe, qui a dvoil ces chiffres le 24 octobre 2013, lors de la prsentation des rsul-tats financiers de la multinationale des tlcommunications Johannesburg.Au Cameroun, apprend-on, MTN a augment sa base dabonns de 7%, tout en maintenant, devant Orange Came-roun, ses parts de march estimes 58,1%. Ce qui permet cet oprateur de consolider sa place doprateur lea-der au Cameroun. Son succs, MTN lattribue la large gamme doffres de bonus, la gestion efficiente de la base de clients inactifs et lamlioration du canal de distribution. A ct de ces rsultats, Karl Olutokun Toriola, le DG de MTN Cameroon, a rvl que le Cameroun vient dtre dsign, pour la 2me anne conscutive, meilleure filiale du groupe pour son engagement social . MTN Cameroon est dsormais, ct du Nigeria, de lIran, de lAfrique du Sud et du Ghana, lune des filiales de rfrence du groupe MTN , a-t-il ajout.

    Tlcoms : le rgulateur camerounais prpare la portabilit des numros mobiles

    Camtel va dployer 4000 nouveauxkilomtresdefibreoptique

    MTN Cameroun revendique 8,2 millions dabonns

    TELECOMS

  • -31-Novembre 2013 / N 20

    Le 29 octobre 2013, le prsident du Groupement interpatronal du Came-roun (GICAM), Andr Fotso, a procd la signature dun protocole daccord pour le financement et laccompagne-ment des PME camerounaises, avec un pool de cinq banques et un fonds de garantie. Il sagit dAfriland First Bank, de la SG Cameroun, dEcobank, de BGFI, de la BICEC et de lAfrican Guarantee Fund. Grce ce proto-cole daccord, fruit dune initiative du GICAM visant permettre aux entre-prises camerounaises de financer leurs projets de modernisation et dextension, dans loptique de pouvoir bnficier de la nouvelle loi portant incitations linvestissement priv, des lignes de cr-

    dits dun montant total de 50 milliards de francs CFA seront ouvertes en faveur des PME. Ces crdits garantis 50% par African Guarantee Fund, a appris lagence Ecofin de sources proches du dossier, seront octroys des taux din-trt de 10%, soit 8% pour la banque et 2% pour le fonds de garantie susmen-tionn. Lchance de remboursement de ces concours financiers oscillera entre 18 mois et 5 ans, apprend-on.En plus du financement, indiquent nos sources, les bnficiaires des appuis fi-nanciers dans le cadre de ce projet pilote initi par le GICAM vont bnficier de formations sur des modules de base tels que la gestion des projets, et surtout dun accompagnement devant leur per-

    mettre daccder aux incitations prvues dans la loi du 13 avril 2013, qui prvoit diverses exonrations allant de cinq dix ans, au profit dentreprises remplis-sant certaines conditions.

    Le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, a sign le 12 novembre 2013, titre de rgularisa-

    tion, un arrt prorogeant de trois mois le dlai de la mise en uvre du plan de restructuration de la Commercial Bank

    of Cameroun (CBC), compter du 14 aot 2013. Calculette en main, cette dernire prorogation sest mathmati-quement acheve le 14 novembre 2013. Il sagit de la seconde prorogation, aprs celle intervenue le 17 juin 2013 qui ral-longeait ce dlai de grce jusquau mois daot 2013.La CBC est un tablissement de cr-dit cr par le milliardaire camerou-nais Victor Fotso. Il a t plac sous administration provisoire depuis 2009 cause des indlicatesses constates dans la gestion de cette banque capi-taux majoritairement camerounais. Il sagit notamment de la dilapidation de ses fonds propres et du volume important des crdits compromis, le tout imput des manuvres dYves-Michel Fotso, le fils de lactionnaire majoritaire de la banque.

    Cinq banques et un fonds de garantie au secours des PME camerounaises

    Le dlai de restructuration de la CBC prorog pour la 2me fois

    FINANCE

  • -32- N 20 / Novembre 2013

    Un site de 10 000 hectares, 1000 mil-liards de francs CFA dinvestissements, 250 000 emplois pendant la phase dins-tallation et 120 000 pendant la phase dexploitation Voil quelques chiffres rvls au terme de la runion du 30 oc-tobre 2013 du Comit interministriel de pilotage du projet de construction du mga-complexe conomique et touris-tique de Yoyo, prs de Mouanko, dans la rgion du Littoral au Cameroun.Ce comit de pilotage, prsid par