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IOUNOU NEWS MAI - JUILLET 2014 N°004 Fête de la Mère Fête de la Terre... Fête du retour à la Nature Exclusif WESAK ou Pensée et Amour Initiation et communication sociale

Iounou News Mai - Juillet 2014

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N°004 de notre revue bimestrielle IOUNOU NEWS - Célébrer la Mère, la Terre... et la Nature. IOUNOU NEWS pour les mois de mai à juillet, nous propose de retourner à nos origines, celles qui nous ont faits. Dans le même numéro, retrouvez : - Initiation et communication sociale - Gouvernement, nombres, poids et mesures - Initiation, mort et engagement politique

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IOUNOU NEWSMAI - juIllet 2014 N°004

Fête de la MèreFête de la terre...Fête du retour à la Nature

exclusif

WeSAK ou Pensée et Amour

Initiation et communication sociale

Salve regina coeli,Dei mater alma

Edito

Nous voici au mois de Mai. Le mois le plus beau de l’année comme le chante une antienne catho-

lique, le mois de Marie. Marie, Myriam, MERI-AMON, la bien-ai-mée d’Amon, la Mère du Cosmos qui est éternel, mais changeant. En réalité, si l’on se rapportait au calendrier solaire, ce mois com-mencerait au 21 Avril pour se ter-miner au 21 Mai, en respectant la succession calendaire solaire après le mois du signe du Bélier, désigné Amon en Egypte antique. Mais bon, gardons donc la conven-tion actuelle, pour dire plutôt le plus important : C’est le mois qui célèbre la Divine Mère (ASET) qui enfante le Cosmos, et qui porte en elle (en tant que HATHOR) tous les Soleils du monde. C’est donc le mois où notre humanité dit fêter toutes les mères. Et c’est certainement le moment indiqué pour nous, de comprendre qui est cette Mère, première d’entre toutes : ASET, ou ISIS, comme la nommèrent les grecs copiant ceux du pays de KEM, l’archétype de la FEMME, la FEMINITE par excel-lence.

Pendant très longtemps, trop longtemps même, notre humani-

té s’est focalisée uniquement sur l’aspect masculin du Tout, Dieu, le Néter des Nétérou. Elle a déci-dé, sous l’hégémonie masculine, d’ignorer ou de minimiser son autre face égale, la partie féminine du Tout. Elle a même pris soin, sous la conduite de doctes mâles, de fabriquer des cosmogonies pour conforter ce choix hégémo-nique. Un choix malheureusement handicapant, et finalement mortel pour nous tous. Si mortel, que la gente féminine s’est bien coulée dans le costume à elle confection-née par eux, objet de toutes leurs convoitises, cible de multiples violences. Tellement séant qu’elle n’est plus la première à savoir qui elle est. Au point même qu’elle ne se contente plus que par accident (nature oblige) de porter des en-fants, qui a leur tour ne savent pas qui ils sont, les filles se prenant désormais pour des garçons et les garçons pour des filles. Erronée et hérétique recherche de l’androgy-nat !

Ceux du MBOG KÔBA NI KWAÑ qui instruisirent le pays de KEM, sa-vaient que l’UN, le Néter des Né-térou, et à fortiori tout Néter qu’il engendre et contient, est Père/Mère à la fois. Que pour les be-

soins de la création, l’Unique qui est ‘’Totale fusion’’ se dédouble en un aspect ‘’Père’’, et en un aspect ‘’Mère’’, et qui s’unissent à nouveau pour engendrer. Cette loi de la Chiralité se perpétue dans toute la création. Et il n’y a que ‘’l’homme moderne’’ de certaines époques civilisationnelles, comme c’est le cas actuellement, pour tenter de pervertir et remettre cet ordre créateur en question. Mais pour nos anciens, revenir à l’ordre du Cosmos, revenir à l’ordre du Créateur et de la Création, était la démarche que tout initié adop-tait. Et dans un monde extérieur dominé par une conception ma-chiste de la vie et de l’univers, nos ancêtres du Mystérieux Pays de Pount indiquèrent aux initiés apprenants, et à leurs légataires de façon récurrente et sans cesse renouvelée, toute la place que devait occuper la Mère : Source de Vie, Commencement et fin de l’Initiation, Mère du Nombre d’Or, qui garantit l’harmonie et le déve-loppement véritable et durable. Pour ramener OSIRIS à la vie, pour faire naître HORUS, pour porter, instruire et faire évoluer ce der-nier, il y eut donc nécessairement ISIS et HATHOR dans la légende.

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HATHOR et ISIS sont les deux déesses qui font circuler le fluide cosmique. En vérité, elles sont les deux aspects fondamentaux de cet océan de vie qu’est l’Ether cosmique, et qui revêt le nom de NOUN, pour en exprimer le mou-vement. Cet océan, ce fleuve pri-mordial, en vibrant sous l’action d’ATOUM, se condense en divers états et forme les agglomérations atomiques qui font apparaître ce que nous nommons convention-nellement, et quelques fois abusi-vement : la matière.

D’ailleurs, l’appellation ancienne d’ETHER a la même signification que l’EÏTHER, l’ESTHER, l’ISTHAR, l’ASTHAR, ou encore le terme STAR. Ils se rapportent tous à la ‘’matière’’ constitutive des étoiles, et ils dérivent tous du nom de la Reine du Cosmos : ASET.

Avant le commencement de toute manifestation, l’un est ‘’le Point Absolu’’. Dans la conception géo-métrique, il est sans dimension. Le Père est contenu dans la Mère et celle-ci est totalement présente en lui. Le 1 est contenu dans, et confondu avec le 0. La première séparation se perçoit alors comme une ouverture, le point se dédou-blant dans le cercle. Hermès, trois fois grand, parla de cela comme l’ouverture du compas : la pointe fixe continue à marquer l’origine de tout, en personnifiant désor-mais le Père, et la pointe traçante, qui s’en écarte en engendrant le mouvement premier, définit le cercle (ou la sphère, si l’on regarde en 3 dimensions) de l’existence, et qui personnifie désormais la Mère. Le Père désigné ATOUM est le « I », et la Mère désignée NOUN est le « O ». Atoum vibre en Noun, l’Océan Primordial, et en créant ainsi la vibration primordiale, met en branle le processus créateur qui manifeste le Cosmos.

Ce schéma se duplique, se perpé-tue sans cesse dans tous les pro-cessus créateurs ultérieurs. Dans la constitution de tout univers, OSIRIS en sera le centre invisible (le Dieu Noir), et ISIS en sera le corps galactique. Dans tout sys-tème solaire, HORUS en sera le centre visible et HATHOR, sœur ju-melle d’Isis (la génisse qui produit le lait, autrement dit la voie lac-tée) en sera le corps systémique. En toute planète, il y aura le noyau central d’une part et l’écorce por-tant sa vie manifestée d’autre part. On peut par ailleurs obser-ver en ce qui concerne la nôtre, que tandis que le pôle sud est fixe, marquant ainsi le « 1 », le pôle nord trace le cercle du point ver-nal, marquant ainsi le « 0 ». Et ce processus de la duplication chirale se continue dans l’ordre humain, initiatique et social, où il doit être compris et respecté, le masculin exprimant le 1, et le féminin expri-mant le 0, couple binaire sans le-quel la numérisation de notre ère informatique ne serait pas. Parce qu’en vérité, il y a toujours le « 1 » dans le « 0 », et toujours le « 0 » dans le « 1 », et c’est la présence et l’activité de l’un qui permet à l’autre de se découvrir et de s’ex-primer. Il faut donc l’Homme pour ‘’re-créer’’ toute femme, et il faut donc la Femme pour ‘’re-créer’’ tout homme. C’est cela « Conci-lier les oppositions nécessaires et fécondes, et Vivre en harmonie avec les lois du Créateur et de la Création ».

Tout système qui se prétend tra-ditionnel et à fortiori initiatique et qui exclut, ignore, minimise, réduit, ou appauvrit la présence et l’opérativité féminines, est contraire à ce fondement même du Cosmos et donc contraire à la Maât. Inutile de s’étendre sur les inventions humaines équiva-

lentes qui échafaudent des initia-tions et des traditions féminines exclusives. Toutes ces démarches ne peuvent être considérées que comme des stades puérils, et tout au plus élémentaires, de la Voie Universelle d’accomplissement. Et nous ne parlerons donc pas de la contre-initiation et son instrument de fonctionnement et d’expansion : l’homosexualité. Il est donc plus que temps que la présence opé-rative de la féminité, et la partici-pation effective et conjointe des hommes et des femmes aux for-mulations traditionnelles de nos sociétés soient (re)mises en place, bien plus que par le passé, car comme il est dit dans ‘‘Mbômbôlè 1 – Les Légendes’’:Tout d’abord et sachant que les membres de la communauté ou du clan n’étaient ou ne sont pas tous initiés, à quoi pouvait ou devait bien servir l’initiation ?A conduire ceux des Hommes et Femmes qui se préparaient volon-tairement et qui étaient ensuite éprouvés et choisis, à réaliser leur humanité en se conduisant selon les règles de la Vérité et de la Justice, afin de bâtir une Société humaine fondée sur ce principe : ANE I MALIGA NI TELEP SÉP. Cette intense, longue et ardue prépa-ration des êtres, relevant tantôt de la Voie Sèche, Masculine, ou Eléphantine, et tantôt de la Voie Humide, Féminine, ou Dauphine, était une formation tout à la fois Royale et Sacerdotale, et n’était pas simplement et uniquement al-légorique. Elle mettait et met tou-jours le néophyte aux prises avec la réalité de la vie, avec les trois grandes réalités de la vie. Celle sur la transcendance, celle sur l’imma-nence et celle sur la vie initiatique.

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Edition et RédactionFondation mbômbôlèClinique de l’Aéroport, bonaprisobureau de me Sandjonb.P. 10042 Douala - [email protected]

Responsable de publicationDieudonné IYODI

Conception et réalisation webDIPmAN

DIPmAN1.067 Rue Kitchener,Immeuble SITAbACDouala - Cameroun+237 97879936+237 [email protected]

Sommaire3 Editorial

Salve regina coeli, Dei mater alma

6 le monde... vu de mbômbôlè

WESAK ou Pensée et Amour

10 la vie de la Fondation

Le voyage-découverte de l’Ouest Cameroun

14 Santé et bien-être

La santé par les élé-ments

16 Traditions et Développement

Fête de la Mère, Fête du retour à la Terre

24 Traditions et Développement

Gouvernement, nombres, poids et mesures

32 Réponses aux questions des lecteursAbonnement

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Initiation et communi-cation sociale

Initiation, mort et engagement politique

WeSAK ou Pensée et AmourFête de l’union de la Pensée et de l’Amourdu Nétèr planétaire... union du Nétèr Homme

le monde...vu de mbômbôlè

La Tradition bouddhiste fête WESAK à la pleine lune du mois zodiacal du taureau, convenu comme la pleine

lune du mois de Mai, par ailleurs mois de la fête de notre Mère Terre. De manière conventionnelle, l’on dit que c’est la fête du Christ et du Bouddha réunis, adoptée comme telle depuis les lendemains de cette deuxième guerre mondiale où notre humanité s’est donné les moyens de s’effacer totalement de la surface de notre monde, et même d’anéantir la planète elle-même. Un potentiel destructeur

qui s’est alourdi et généralisé par ailleurs.

Le Bouddha, comme le signifie ce terme en sanscrit, est celui qui a atteint l’illumination. En somme, celui qui, à travers le processus de la Voie Initiatique Antique et Cosmique du MBOG KÔBA NI KWAÑ, s’est embrasé dans le Feu de Lumière du corps AKH, selon la terminologie de l’Egypte Antique. Son évolution l’a donc conduit à l’accomplissement dans le constituant SA-HU, ce qui du point de vue du langage boudd-

histe, signifie le retour à la porte du “néant pré-création”, désignée par le terme NIRVANA : la félicité absolue. Cet état du Nirvana cor-respond au cheminement, dans le système de l’Arbre de Vie des Kabbalistes, de ceux qui ayant in-tégré (ou devrions-nous dire réin-tégré) le stade de KETHER, s’en retournent à AÏN SOPH AUR, puis AÏN SOPH, puis AÏN. Mais tout ce cheminement, désigné par diffé-rentes expressions et différents langages, n’est que le processus intégral de la Christification, s’ac-complissant dans l’illumination du

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KHI-RÊ (comme nous l’ont légué nos ancêtres de KEM), par lequel la sublimation des énergies de l’humain permet alors son adom-brement complet par le KA de RÂ et sa fusion en lui. Le Christ, en tant que principe qu’il est vérita-blement, bien avant d’être un indi-vidu, est donc bien le Bouddha. Et bien évidemment, le Bouddha est bien le Christ.

Historiquement, les grandes reli-gions que sont le christianisme et le bouddhisme (grandes sur-tout par les effectifs de leurs fi-dèles), ont donné au Christ et au Bouddha, ces personnifications qui ont fini par figer durablement dans l’imagination humaine de cette planète, l’idée que ce prin-cipe d’illumination différemment nommé, désignait des individus.

Et guerre de religions obligeant, la logique partisane a perdu de vue les principes et s’est mise à cher-cher laquelle des figures humaines l’emportait sur l’autre. Pourtant, le même processus de libération, d’illumination, ou d’accomplisse-ment que ces deux termes repré-sentent (tout comme les êtres à qui nous reconnaissons ces titres), impose tout à la fois que la Sa-gesse et l’Amour soient réalisés en chacun de nous. L’expression « le Bouddha de Compassion » que la tradition bouddhiste attri-bue à MAITREYA, le Bouddha qui doit venir, signifie simplement que notre humanité doit atteindre ce stade où Sagesse et Compas-sion (l’Amour véritable), sous la conduite du Régent de notre Pla-nète, fusionnent en tous les êtres. Tel est le vœu de ceux qui savent

et de ceux qui veillent……

Du point de vue de l’humain, le cerveau (traditionnellement considéré comme le siège de la sagesse) semble bien éloigné du cœur (traditionnellement consi-déré comme le siège de la com-passion) ! Il n’en est rien, en ce qui concerne le Soleil, dont le centre et toute sa globalité sont tout autant la source de la Lumière qui procure notre illumination, que de cette chaleur et cette compassion qui réchauffe nos cœurs. Hélios est fusion de la Sagesse et de l’Amour. Et ainsi en est-il de tous les Etres Solaires. C’est pour cela qu’au-delà de l’aspect extérieur de cette fête de WESAK, tous les initiés de notre monde reconnaissent, célèbrent et participent à l’action combinée des plans de Lumière et d’Amour,

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dirigés par ces êtres solaires en vue de la restauration de notre vil-lage planétaire.

Il s’agit d’un moment où l’opportu-nité se présente pour que se réa-lignent convenablement en notre planète, mais aussi en chacun des humains que nous sommes tous sans exception, le cerveau et le cœur. En fait, WESAK en tant que fête religieuse rituelle du Bouddha, arrivant juste après la fête de Pâques, fête du Bélier et fête religieuse rituelle du Christ, tourne désormais notre regard vers notre Terre, l’Humanité, et dont la fête se célèbre en la pleine lune de Juin, ou en la ‘’Saint Jean d’Eté’’, ‘’Saint Jean le Baptiste’’, apothéose de cet accomplisse-ment.

Les Initiés les plus accomplis de Iounou-Héliopolis, fidèles à la tra-dition de leurs ancêtres venus du Mystérieux Pays de Pount, por-taient sur leur pectoral, un sca-rabée sacré en or et en argent. A leur mort, sur l’organe du cœur préservé (lieu qui fut le siège du Soi pendant l’incarnation), était alors posé ce scarabée. Le scara-bée sacré, image de notre crâne, avons-nous rappelé dans un nu-méro précédent de Iounou News, nous enseigne l’impératif de notre ultime accomplissement initia-tique par lequel, le Lotus aux mille pétales éclot en SA-HU, afin que l’être prenne son envol pour sa patrie éternelle : le Cosmos.

L’Initié qui a atteint ce stade ar-bore le scarabée sur son pectoral pour nous dire l’amour qu’il porte désormais pour chaque parcelle et chaque lieu du cosmos, car BA TUU PÉG y est partout présent et perpétuellement agissant. Le prin-cipe d’Hermès Trismégiste ne nous prescrit-t-il pas : “Enferme la Véri-té dans ton cœur, et qu’elle parle

par tes œuvres”, répondant ainsi tout autant à l’oraison du disciple pour l’ouverture du centre AKH : “Ange de la Lumière, illumines mon esprit de vérité et donnes-moi la joie de voir à travers l’œil éternel de Dieu”, qu’à celle pour l’ouverture du centre AB : “Ange de l’Amour, réchauffes mon cœur de tendresse, afin que je puisse donner à mon prochain, le bien éternel que tu nourris et donnes pour la gloire éternelle de Dieu ?”

Le scarabée vient ainsi nous rap-peler que notre accomplissement dans la vérité, par l’acquisition de la Sagesse, doit nous conduire à l’amour absolu envers le Tout, afin que toute notre vie redevienne “juste de Maât”, et que Sagesse et Amour résultent immanquable-ment en Action bénéfique, parce que Puissance parfaite de BA TUU PÉG en nous. Ce scarabée vient nous dire l’impérieuse nécessité de l’harmonie entre Compas (Sa-gesse), Equerre (Amour) et Règle (Puissance résultant de l’énergie en Action).

Telle est la mission de ceux qui savent (parce qu’ils œuvrent sur le rayon de la Sagesse), qui sont aussi ceux qui veillent (parce qu’ils œuvrent sur le rayon de la Compassion), et qui en définitive règlent et régulent la Puissance de Vie planétaire (mais aussi celle des individus que nous sommes, et des nations que nous consti-tuons), afin que s’accomplisse ce qui doit l’être, et que soit écarté ce qui doit l’être aussi. L’embrase-ment de la presque totalité de la surface de notre planète dans des conflits interhumains, et le déchaî-nement de plus en plus violent des éléments de la nature en tous lieux nous disent plus que jamais, l’im-pératif pour toutes celles et tous ceux qui se réclament de la Voie Initiatique Antique et Cosmique

du MBOG KÔBA NI KWAÑ, de tout mettre en œuvre pour imposer l’Ordre au Chaos. Et seule une union, une harmonie nouvelle du cerveau et du cœur peuvent nous ramener la Paix. Paix en chacun de nous ! Paix entre tous les humains ! Paix sur le monde !

Que le Cameroun, dans une repro-grammation voulue en Mai (1972), se soit fixé une Unité à accomplir par une ‘’Union-Fusion’’ de ses (280) composantes ethnolinguis-tiques, culturelles et cultuelles de son espace géographique, ceci doit être considéré comme une urgence nationale, puis continen-tale et enfin planétaire. Ce n’est pas le hasard, c’est le plan Divin ! Et il est désormais un impératif pour nous tous !

Et cinquantenaire pour cinquante-naire, celui de cette proclamation de 1972 coïncide en 2022, avec un rendez-vous systémique impor-tant ! A la Fondation Mbômbôlè, en appui à l’association “Synergie de la Jeunesse Camerounaise”, WESAK nous donne cette année 2014, en déambulant en corps ou en esprit à travers l’Ouest Came-roun, l’occasion de nous appro-prier le message d’union de la Sagesse et de l’Amour que certains nobles êtres ont récemment por-té sur la terre d’Afrique centrale. Dans la limite de leurs propres faiblesses humaines qu’ils s’effor-çaient tous les jours de surmonter, ces formidables âmes ont compris et nous ont montré en toute hu-milité et en toute simplicité, que la spiritualité sans la compassion n’est qu’une posture et un dis-cours hypocrites.

Dans leurs vies qu’ils ont données pour que les autres vivent, ils n’ont nullement cherché à être des ve-dettes exhibées en exemples. Ils se sont seulement efforcés d’être

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: Le Docteur Albert SCHWEITZER à Lambaréné au Gabon, et l’Abbé Simon MPECKE (Baba Simon) à To-kombéré au Cameroun. Si l’un et l’autre étaient des théologiens et prédicateurs chrétiens, ils avaient pourtant l’un et l’autre, une ap-proche fondamentalement com-passionnelle de l’évangile et de la foi en Jésus leur Seigneur. Ils ont compris, puis accepté et fait leur, l’impératif de traduire simplement dans leurs vies de tous les jours, les recommandations du discours sur la montagne, en prenant la condition de leurs semblables humains : « J’avais faim et tu m’as donné à manger. J’avais soif et tu m’as donné à boire. J’étais nu et tu m’as vêtu. J’étais malade et tu m’as soigné… » Et nous enten-dons encore le Prix Nobel de la Paix SCHWEITZER, un protestant imprégné de l’enseignement de Sagesse du Seigneur Bouddha, dire à la face du monde le jour de sa consécration à Oslo : « Je suis une vie qui veut vivre, au milieu de vies qui veulent vivre. Quand on a compris cet impératif, on doit vivre pour préserver la vie ! » Et nous

revoyons encore l’humble Baba Simon MPECKE, s’en allant dans l’extrême-nord du Cameroun, n’emportant ni seconde tunique, ni réserve de nourriture, dormant à la belle étoile et acceptant ce que Dame Nature ou les humains lui offraient, et n’ayant pour eux en retour que sa foi chrétienne, portée par une compréhension et une compassion presque sans limites.

C’est cette compassion qui per-met de se mettre véritablement à la place de ses concitoyens et de prendre la mesure de leurs détresses et de leur désir de vivre pleinement. C’est cette Sagesse qui, s’appuyant sur les lois éter-nelles du Cosmos et de la Vie, permet de concevoir ces plans de développement qui, comme le proclamaient ceux de l’Antique Egypte au passage du Pharaon, le Pèr-Râ, permettent d’assurer au peuple, à tous les peuples : Vie, Force, Santé !

Puissions-nous méditer à partir de cette période de WESAK, et sans

doute redire à la suite de nos ins-tructeurs, ces merveilleuses pa-roles de la Grande invocation de la Fondation LUCIS TRUST (que nous avons quelque peu “rectifiées”, pour des raisons de clarté énergé-tique) :Du Point de Lumière dans la Pen-sée de Dieu, que la Lumière afflue dans la pensée des hommes, et que la Lumière descende sur toute la Terre

Du Point d’Amour dans le Cœur de Dieu, que l’Amour afflue dans le cœur des hommes, et puisse le KA de RÂ (le Christ) se manifester sur toute la Terre

Du Centre où la Volonté de Dieu est connue, que le Dessein guide le vouloir des humains, le dessein que connaissent et servent “Ceux qui savent et Ceux qui veillent”

Des Centres d’Unité et d’Action au milieu de la Race des Humains, que le Plan de Lumière et d’Amour s’épanouisse, et que soient scel-lées définitivement les portes de la demeure du mal

Que Lumière, Amour et Puissance restaurent notre Terre

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la vie de la Fondation

le voyage-découvertede l’Ouest Cameroun

La Fondation MBÔMBÔlè a été du voyage-découverte qui a conduit la Synergie de la Jeunesse Camerounaise

et plusieurs sympathisants à la rencontre des Rois et Sultan de l’Ouest Cameroun.

Nous serons passés par FOUM-

BAN, BAMENDJIDA, BAHAM, BANDJOUN et BAMENDJOU et aurons séjourné dans la ville de Sa Majesté SIKAM HAPPI, Roi des Bana.

De notre illustre parcours des chefferies, musées et sites sacrés de l’Ouest du Cameroun, nous

vous envoyons ces cartes offertes par NO TABOO, le studio profes-sionnel de production dont les photographes nous ont suivis tout au long de l’excursion.

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la santé par les eléments...en DjeD et ANKH

Santé et bien-être

La pratique de la semaine sacrée de 5 jours conservée à MBÔMBÔLE par les Bati (chez les Nsaa du Cameroun)

rappelle fort à propos que les 4 éléments symboliques et constitu-tifs du Cosmos originent de l’Ether cosmique (EÏTHER, ESTHER, ISH-TAR, ASET, ISIS), et retournent à lui au terme de la manifestation. Mais elle nous dit aussi tout le mystère de la régénération que le principe créateur BA TUU PÉG accomplit en recréant sans cesse. Constitution du Cosmos et donc aussi, consti-tution de l’humain. Régénération

(ou reconstruction) du Cosmos, et donc aussi, régénération (ou reconstruction) de l’humain. Une constitution éternelle que nous rappelle ce symbole (prétendu) énigmatique de l’Egypte ancienne : DJED, le pilier qui établit. Une régénération éternelle que nous rappelle cet autre symbole de cette même Egypte, bien banali-sé, et pourtant si insuffisamment compris : ANKH, la croix de vie.

La semaine sacrée, nous est contée dans le mystère de la main. Qui ne se souvient de cette récitation

bien apprise à l’école maternelle sur la main ? « Ma main a 5 doigts : en voici deux, en voici trois… ». Mais nous pourrions tout autant dire : en voici un (le pouce), et en voici quatre (les autres : l’index, le majeur, l’annulaire et l’auricu-laire).

L’ETHER est donc le fondement du DJED : TUMBE (prononcé ‘’toum-bè’’), comme le nomment si bien les Bati (et nous croyons entendre les anglais désigner le pouce : thumb). C’est le socle de la sta-bilité, de l’établissement, de la

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constitution, que porte et exprime si bien le fût de ce pilier DJED, que les anciens de KEM représentè-rent verticalement. Comme ils ne pratiquaient pas la perspective cavalière, ils superposèrent au fût, les quatre émanations élémen-taires. En élévation, tout en haut du pilier DJED, 4 “plateaux-som-mets” identiques, les uns après les autres (comme les 4 autres doigts qui se suivent, après le pouce). Mais en vérité, ils doivent être vus de dessus, comme les 4 branches de la croix potencée templière, ou comme les branches de la Swas-tika, dans une rotation unie et équidistante du centre de gravité (le point G de la Physique, ou de l’étoile des hermétistes), tout au-tant que comme les 4 radiances du KALACHAKRA. Ces émanations élémentaires agissent simultané-ment dans les quatre directions, et donc plutôt sur le plan horizontal.

La colonne du pilier DJED a son pendant dans la plupart des ter-roirs des peuples héritiers de KEM, dans la Pierre Sacrée du fon-dement et des serments, qui se trouve au centre de la place du vil-lage. En l’humain, il est la colonne vertébrale. Selon le symbolisme végétal équivalent, c’est aussi la souche sacrée ou le Fromager du centre du village, devenus avec la dérive symbolique (et surtout pour les ethnologues peu connais-sants des traditions d’Afrique), « l’arbre à palabres ». Le nom égyp-tien DJED renvoi au Douala “Dja”, au Bassa “Yén”, “Yéd”, “Djél”, et “Djéé” correspondant aux verbes “résider”, “s’asseoir”, “peser”, au substantif “pilier”, et à l’exclama-tion “lourdement tombé !”. TUM-BÈ, fondement du DJED, est donc d’un point de vue traditionnel et initiatique : Silence, Immobilité, et Obscurité fondatrices et régénéra-trices, le Moyeu qui fait tourner la Roue, sans tourner lui-même.

C’est dans le fonctionnement de cet autel DJED (colonne + plateau à 4 branches), que s’opère sans cesse la création (ou la re-créa-tion), et donc naturellement la génération (ou la re-génération). Cette structuration de la création la fait apparaître, la manifeste. Mais cette création résulte d’une union entre l’éternel féminin et l’éternel masculin, union à travers laquelle la vie se manifeste dans tous les plans, dans les 9 consti-tuants de l’être. L’éternel féminin est le plateau, et l’éternel mascu-lin est le fût vertical. DJED fut donc gardé comme symbole, mais aussi instrument de fixation sur le corps planétaire, et donc le territoire. Et c’est un autre symbole qui fut uti-lisé pour traduire l’action créatrice et régénératrice sur le plan Cos-mique : ANKH. Dans cette croix, l’éternel masculin est la branche verticale, et l’éternel féminin, la branche horizontale. Et à leur jonction, s’opère cette Union-Fu-sion qui crée et qui régénère, et qui est symbolisée par la boucle qui lance le souffle cosmique (ou encore le rayon cosmique) et le réabsorbe à la fin de son cycle. Ici, se manifeste la VIE, et pas seule-ment la vie biologique. Elle est vie de la matière, parce qu’elle est vie de l’esprit : ANKH

Dans ‘’Mbômbôlè – Les Fonde-ments des Rites’’, nous extrayons cette citation : C’est la vie même des Dieux, c’est la vie de DIEU, que concentre et irradie sans cesse ATON dans notre système. Les égyptiens l’appelèrent ANKH, car en elle il y a AKH la lumière, qui procède d’elle, et dont Saint Jean, héritier des Esséniens, dit dans le prologue de son évangile, avec ses propres mots, qu’elle était au commencement, qu’elle provient du LOGOS et éclaire tout homme qui vient en ce monde. Il ajoute

qu’elle confère à celui qui croit en elle et la reçoit, le pouvoir de naître de nouveau et d’être fils de DIEU. La lettre N contenue dans ANKH, signifie NUN le fils, mais dé-signe par ailleurs NOUN, le fleuve primordial. Elle rappelle que cette vie de DIEU qu’est ANKH s’écoule sans cesse dans l’Univers, et par-ticulièrement depuis ATON, tel un torrent, pour permettre une nou-velle naissance.

ANKH génère en nous cette ten-dresse qui porte avec elle la véri-table puissance divine, celle dont parle la première de toutes les pro-clamations de l’Islam : « Au nom de DIEU Tout-puissant, Clément et Miséricordieux ». C’est pour cela qu’autrefois dans les temples secrets, les disciples demandaient à l’Ange de l’Amour : « Réchauffe mon cœur de tendresse, afin que je puisse donner à mon prochain, le Bien éternel que tu nourris et donnes sans cesse pour la Gloire de DIEU ».

La pratique de l’art du souffle vise donc à donner au disciple sur la Voie, la maîtrise de la captation, de la gestation et de l’émission de ANKH en lui et autour de lui, afin qu’il naisse de nouveau et qu’il vive et partage l’état divin, selon la formule des anciens : « Ad majorem Dei gloriam ! ». Dans ces exercices respiratoires, par la visualisation et la direction de sa propre pensée, l’initié absorbe et irradie ANKH dans les différents constituants de son être et dans le monde, jusqu’au plus profond de la matière dense…

Il est fermement recommandé à l’initié de pratiquer assidûment et régulièrement l’art du souffle, autant que possible quotidien-nement, afin de conserver un fonctionnement harmonieux des constituants de l’être.

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Traditions et Développement

Fête de la Mère, Fête de la terre...Fête du retour à la Nature

Initiation et communication sociale

«T u as été au com-mencement de ma Religion, et à sa fin tu seras. Ta

couronne zodiacale de 12 étoiles, et la Lune sous tes pieds, disent ta Nature Cosmique et ton rôle fon-damental pour le devenir de notre Terre. ASET ou ISIS comme te nom-mèrent ceux de l’Antique Egypte, tu portes HOR, l’enfant Dieu, dans tes bras, et tu l’offres à tous et à cha-cun, afin que la paix demeure au milieu de nous, et Dieu avec nous, selon l’éternelle exclamation: « Pax vobis » ! « Emmanuel » ! Tu es MYRIAM, MERI-AMON, Epouse parfaite de BA TUU PÉG, Mère du nombre d’OR, la Divine Mère por-teuse de toutes les Grâces.

De toi il est dit : « ISIS, créatrice de l’Univers, Souveraine du ciel et des étoiles, Maîtresse de la vie, Régente des divinités, Magicienne aux excellents conseils, Soleil fémi-nin, qui scelle toute chose de son sceau ! Les hommes vivent sur ton ordre, rien n’est réalisé sans ton accord. » Tu m’as appris à te reconnaître, à te respecter, puis à t’adorer en la Mère, en la Sœur, en l’Amie, en l’Amante, en l’Epouse, en la Fille, et au-delà d’elles, en la Nature si aimante et si généreuse, que malheureusement notre hu-manité ne cesse d’offenser et de violenter. Je connais la Puissance

rédemptrice et réparatrice de ton Amour, et je l’ai vue chaque fois restaurer toutes choses, car de toi vient toute Miséricorde, toi qui engendre ces atomes qui forment tous nos corps. »

Nous avons à dessein choisi de commencer par cet extrait des “Rencontres, Apprentissages et Témoignages”, tiré de l’ouvrage “MBÔMBÔLÈ – Les Légendes”, et concernant la Mère Divine. Un choix déterminant pour dire la nécessité, et pas seulement pour l’auteur de cette série, mais pour toutes les filles et tous les fils d’Afrique, et à leur suite, toutes les femmes et tous les hommes de notre monde, de revenir à la Nature. Ce retour à la Nature est impératif et il est urgent qu’il se fasse, ICI ET MAINTENANT ! Il ne concerne pas seulement les res-ponsables traditionnels ou ini-tiatiques. Il concerne chacune et chacun de nous, par ses attitudes et ses actes de la vie de tous les jours. Nous faisons appel à cet autre extrait, tiré cette fois de l’ou-vrage “MBÔMBÔLÈ – Les Fonde-ments des Rites” :

« Les paroles d’exhortation du « Seigneur des éléments », adres-sées à la Communauté de Find-horn en octobre 1969, et destinées à la race humaine, restituent ces

vérités éternelles connues de nos Anciens. Elles suffisent, sans nul doute, à faire comprendre cette présence unitaire de BA TUU PĒG dans les matières, substances et supports mis en œuvre dans les rites et dans l’art médical. Nous ne pouvons qu’inviter ceux qui aspirent à une saine pratique des rites, à méditer ces paroles, et sur-tout à les mettre en pratique.«Vous êtes des enfants des élé-ments. Ils entrent dans votre constitution physique, et vous faites partie d’eux. Le monde et vos corps furent créés pour que vous puissiez trouver et exprimer la Joie du Créateur dans toutes ses manifestations. L’homme se détruit lui-même, parce qu’il se pense en terme de séparation ; il se croit seul, isolé.

Comment pouvez-vous ignorer que le souffle du vent, c’est vous, ou encore chacun des rayons que le soleil vous envoie, que vous êtes issus de l’eau, et qu’elle relie tous vos tissus, que vous ne pouvez vivre sans l’air que vous respirez ? Com-ment pouvez-vous être assez ob-tus pour ignorer que lorsqu’un être souffre ou se réjouit, la conscience toute entière de la Terre partage sa souffrance ou sa joie ? Cette notion d’unité est soulignée partout, interprétée partout. Nous aimerions mettre l’accent sur son

Fête de la Mère, Fête de la terre...Fête du retour à la Nature

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aspect concret, sur le fait que vos corps sont indissociables de leur environnement, et que vous ne pouvez abuser de la Terre sans vous nuire. L’unité ne s’adresse pas uniquement aux plus hauts ni-veaux, ou aux domaines intérieurs où Dieu est ; elle existe aussi ici et maintenant. Déranger le modèle subtil de la Terre, l’équilibre des saisons, les échanges entre tous les aspects de la matière, c’est trancher au cœur de l’ouvrage or-donné par le Créateur, et ruiner les promesses d’avenir de l’homme. Nous vous le répéterons encore et encore, nous ne vous exhorterons jamais assez.Etes-vous surpris par la violence des éléments ? Elle sera plus ter-rible si l’homme ne se saisit de cette vérité et n’agit en conséquence. Aimez la vie sous tous ses aspects et ainsi vous y participerez. Gardez présent à l’esprit qu’elle manifeste le Créateur, mais aussi ce que vous

êtes ! » A ces paroles d’exhortation du « Seigneur des éléments », nous n’avons rien à ajouter, sinon de rappeler que la sagesse qu’elles contiennent fut connue de tous temps par les initiés véritables, comme le rapporta l’initié APULEE au XIème Livre des Métamor-phoses : Je suis la Nature, la Mère des choses, Maîtresse de tous les élé-ments, Origine et Principe des siècles, Divinité suprême, Reine des Mânes, Première entre les habitants du Ciel, type uniforme des dieux et des déesses. C’est moi dont la volonté gouverne les voûtes lumineuses du Ciel, les souffles salutaires de l’Océan, le silence lugubre des Enfers. Puis-sance unique, je suis par l’univers entier adoré sous plusieurs formes, avec des cérémonies diverses, avec mille noms différents. Les Phrygiens, premiers nés sur la

Terre, m’appellent Déesse de Pessi-nonte et Mère des dieux ; les Athé-niens autochtones me nomment Minerve Cécropienne. Je suis Vé-nus de Paphos chez les habitants de l’ile de Chypre ; Diane Dictynne chez les crétois habiles à lancer des flèches ; Proserpine Stygienne chez les Siciliens qui parlent trois langues ; je suis Cérès, la vieille divinité chez les habitants d’Eleu-sis ; Junon chez les uns, Bellone chez les autres ; Hécate chez ceux-ci, Rhamnusie chez ceux-là. Mais ceux qui les premiers sont éclairés des divins rayons du soleil levant, les peuples de l’Ethiopie, de l’Arie, et les Egyptiens puissants par leur antique devoir, m’honorent seuls du culte qui m’est propre, seuls ils m’appellent par mon nom véri-table, à savoir ISIS, la Reine. »

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Initiation etcommunication

Traditions et Développement

sociale

Pourquoi (et comment) communiquer sur l’Initiation ? Telle est la question fondamentale à laquelle de plus en plus nous sommes ramenés, depuis

que la Fondation a décidé de traiter ouverte-ment et même publiquement de la question relative à l’Initiation Universelle, tant à partir des ouvrages « MBÔMBÔLE », qu’à travers le Journal Iounou News, voire des médias publics et privés. Avec la Jeunesse Africaine, et à travers elle la Jeunesse du Monde, nous osons poser la question fondamentale de la contribution des traditions de nos peuples à notre développement harmonieux. A la Fon-dation MBOMBOLE, nous avons fermement énoncé les 4 conditions à remplir pour arriver à cet accomplissement :• Reconnaître et rectifier les Legs Ini-tiatiques Africains (les autres peuples devant

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en faire de même, en ce qui les concerne)• Restaurer les Hauts Sanc-tuaires et les sanctuaires secon-daires de ces Legs• Redonner à la Femme, sa place véritable dans l’Initiation en Afrique• Introduire la Doctrine Ini-tiatique dans les programmes d’Education Nationale, et dans ceux d’Education Populaire à tra-vers les médias.

RAPPEL DE LA MISSION DE LA FONDATION MBOMBOLEEn choisissant de désigner par le vocable MBÔMBÔLÈ, l’œuvre de dévoilement et de réhabilitation

de NGOG LITUBA et de la tradition qui s’y rattache, nous marquons délibérément la volonté de nous situer, par-delà la matérialité du site, au cœur même de l’Essence et par là même, au centre de notre Humanité, afin de l’aider à mieux se connaître et comme disait So-crate, à connaître l’Univers et les Dieux.

MBÔMBÔLÈ désignera égale-ment la série des écrits qui seront consacrés à l’œuvre de réhabilita-tion de la Tradition Universelle, en s’étendant au-delà de la formula-tion particulière faite par les BAS-SA-MPÔÔ-BATI, pour s’adresser à toutes les expressions de cette

Tradition éparpillées en terre afri-caine et sur la surface de notre monde.

MBÔMBÔLÈ sera enfin cette Fon-dation, en tant qu’institution à caractère culturel, qui aura pour objet, non seulement de réunir et faire travailler ensemble les per-sonnes désirant se consacrer à cet œuvre, mais aussi de rassembler les moyens nécessaires et d’assu-rer la promotion des publications et des évènements y relatifs.

L’HERITAGE COMMUN A NOTRE HUMANITE L’héritage conservé par les BASSA, et par les autres peuples déposi-

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taires des parcelles de la Tradition Cosmique éparpillés sur la surface de notre planète, apparaît consti-tué de très hautes connaissances concernant l’éveil de la conscience de l’homme et la maîtrise des énergies en lui et autour de lui, y compris dans la nature et le cos-mos.

Ce système de connaissance est donc le MBOG Véritable, MBOG KÔBA NI KWAÑ, désignation co-dée de l’Ordre de MELKISEDEK, ce Grand Être autrement désigné par divers titres et différents noms tels MAHA, ou encore METATRON (MAÂT-YTRÔ). C’est lui qui assume la fonction de Régent de notre pla-nète, et en constitue le point focal de la Totale Conscience, au centre du KALACHAKRA, le Cœur Chris-tique planétaire à partir duquel est structuré pour nous, le KA de RÂ. Afin de tenir compte des mu-tations qui allaient survenir tout au long du temps dans l’humanité, et tout au long des pérégrinations des BASSA, cette connaissance fut synthétisée et condensée dans des éléments simples inscrits dans l’homme et dans la nature, et ce depuis près de 12 000 ans.

Toutes les civilisations, les an-ciennes comme les actuelles, tous les peuples, ont reçu et conservé une part de notre héritage com-mun, certains sans doute mieux que d’autres, mais aucun en plé-nitude. Notre humanité doit dé-sormais faire face au plus grand défi de son existence : s’anéantir dans une apocalypse dont tous les ingrédients sont réunis, ou rassembler ce qui est épars dans la conscience enfin restaurée de QUI elle est, et entrer dans le cycle cosmique de la Véritable Frater-nité Universelle, au moment où va s’opérer une grande mutation systémique.

Au moment où notre monde est mis en péril par l’homme, et que les civilisations s’affrontent avec une issue qui pourrait nous être fa-tale à tous, regarder la vie du point de vue du MBOG KÔBA NI KWAÑ permet de redimensionner les différents concepts qui façonnent nos sociétés, en les débarrassant de leur gangue pour en dégager les joyaux. C’est aussi rassembler ce qui est épars, pour rétablir la Paix et l’Harmonie.

Accomplir ce grand œuvre est non seulement nécessaire, mais dans nos possibilités humaines. Les conditions systémiques et plané-taires sont telles, aujourd’hui, que notre héritage commun peut enfin émerger de sa longue nuit, pour autant que l’homme, qu’il soit de la tribu BASSA ou non, redevienne NSA selon MAÂT comme disaient les égyptiens, en édifiant en lui et autour de lui, le Règne de Vérité et de Justice : ANE I MALIGA NI TELEP SĒP, Principe Fondateur de l’Ordre de MELKISEDEK (MAÂT-YTRÔ), dé-positaire de la Tradition Cosmique Antique et Eternelle.

LE NECESSAIRE REDIMEN-SIONNEMENT DE L’ETRE ET DE LA SOCIETE

L’entraînement de l’homme et de la Société pour atteindre l’éveil de la Conscience et la perfection de la maîtrise de l’Energie requiert la connaissance de la constitution complète de celle-ci, et pas sim-plement celle de la matière dense, comme a pu le croire une certaine science. Selon MBOG KÔBA NI KWAÑ, l’homme est une image du Cosmos, qui est la formulation intégrale de l’Energie Universelle, et les composants de celle-ci sont également ceux de l’homme. Ain-si, les constituants de l’homme sont en réalité des condensations spécifiques de l’énergie cosmique, et MBOG KÔBA NI KWAÑ fait donc accéder l’apprenant à la connais-sance véritable de lui-même en rapport avec celle du Cosmos.

Selon cette approche, cette Connaissance effective et efficace résulte d’une méthode d’appren-tissage et d’action tout à la fois réflexive, méditative et opérative. En ce qui concerne ce troisième aspect, il s’agit d’introduire l’ap-prenant en toute lucidité dans l’univers des Rites, une élabora-tion rigoureuse et par là-même délicate, en se débarrassant de tout ce qui est pompe, fantaisie, élucubrations et fantasmagories.

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C’est aussi ici que la nature secrète du temps et de l’espace sont dé-voilées.

Mais par delà la pratique des rites, le MBOMBOG (le Prophète) qui s’est réalisé et a rencontré DIEU (comme le fit Moïse et tous les guides de notre humanité tant avant qu’après lui), doit consa-crer désormais sa vie à la formu-lation de la Nouvelle Loi de Vie pour l’avancement de l’humanité. Il redescend volontairement dans la plaine où règnent le malheur, la division, la tristesse, la misère et la maladie pour accomplir sa mis-sion au milieu des siens. Car s’il est vrai que l’adage se vérifie souvent « il est venu parmi les siens et les siens ne l’ont pas reconnu », il est encore plus vrai « qu’il n’y a pas de plus grand Amour que de donner sa Vie pour ceux que l’on Aime ».

Formuler la loi sociale, c’est ce que rappelle la plume du Scribe en Egypte. Mais plus que la loi sociale, c’est l’exigence de Justice et de Vérité qu’impose la plume MAÂT, par laquelle chacun doit être jus-tifié lors du jugement des Âmes, en fin d’incarnation. Et MAÂT, c’est la règle de vie qu’indique la plume du perroquet qui couronne la calotte portée par MBOMBOG selon l’antique maxime : « Vitam impendere Vero ! ». Le perroquet est le pendant de l’oiseau QUET-ZAL, emblème du Christ d’Amé-rique Centrale : QUETZALCOATL, le perpétuateur des mystères d’ATL. Chez les BASSA, le nom du perro-quet est NGÔSSÔ, car il est l’oiseau de la Voix. Cette voix est le verbe créateur du Prologue de l’Evangile de Saint Jean, le LOGOS, mais c’est aussi la Voix de Jean le Baptiste qui crie dans le désert : « Redressez la Voie du Seigneur, aplanissez ses sentiers ! »

Ayant parcouru le chemin de l’HER-

MITE, tenant la canne de l’ascèse initiatique d’une main et la lampe de la Sagesse de l’autre, l’Initié NSA (Humain) va donc retourner vers les siens, à ses origines, et accomplir ainsi en lui et autour de lui, le mystère des mystères : LA QUADRATURE DU CERCLE et LA CIRCULATURE DU CARRE

NOTRE ENGAGEMENT DANS LA COMMUNICATION SO-CIALEDans “MBÔMBÔLE – Les Fon-dements des Rites”, l’auteur de la série « Mbômbôlè » examine les concepts et les moyens que la Tradition met à la disposition des individus et des peuples afin qu’ils puissent réaliser leur Réin-tégration Cosmique. Il s’agit d’un programme d’accomplissement à la fois spirituel et matériel qui concerne toute notre humanité. Les évènements actuels, et à ve-nir, qui prennent chaque jour une ampleur et une importance plané-taire, quelque soit le lieu où ils se produisent, annoncent clairement que nous ne pourrons que passer par là. Nous nous anéantirons, ou alors nous réaliserons ensemble notre accomplissement « entre l’équerre et le compas », quelque soit l’angle sous lequel chacun voudra bien regarder cette réali-sation.

Il est tout à fait compréhensible que les lecteurs des ouvrages « Mbômbôlè », ou ceux du Jour-nal Iounou News, soient pris d’un certain vertige, suite à notre re-lecture particulière de toutes les légendes que les peuples ont por-tées en eux, mais aussi de tous les rites qu’ils en ont tirés, mais dont l’interprétation et l’usage ont été maintes fois orientés par ceux qui trouvaient un intérêt à occulter l’antique connaissance. Il est tout aussi compréhensible que des réa-justements que nous avons ainsi

opérés dans plusieurs données d’ordre ésotérique, afin d’en mon-trer la nécessaire rectification ou les compléter pour les mettre à la portée de la multitude à laquelle elle est destinée, puisse engen-drer une levée de boucliers.

Mais ces changements s’im-posent, comme le rappela si bien Jean le Baptiste, Yah-Yah le Pro-phète au don des larmes, le plus Grand de “tous les fils nés de la Femme”, celui qui assuma et as-sume toujours la Fonction sacrée de “l’Annonciateur”. Il y a un peu plus de deux mille ans, il annonça et prépara le programme de l’ère des Poissons, tout comme il y a quelques décennies, il a annoncé et achève la préparation du pro-gramme de l’ère du Verseau. Il est clair et certain que nous ne pour-rons achever le franchissement du seuil de cette nouvelle ère sans dé-chirures. Une ère nouvelle où les données d’ordre solaire doivent booster la conscience lunaire qui a été jusque-là la caractéristique de notre humanité.

Afin de ne pas créer une nouvelle mystification de la race humaine, et afin de permettre à tous de comprendre le dessein que porte la Tradition Primordiale et Eter-nelle, il importe de communiquer clairement sur le programme de réalisation de notre humanité, que nos diverses traditions ont porté, quoique souvent à l’insu des peuples. Et il faut donc sans aucune équivoque, et en se gar-dant de toute confusion, apporter des indications sur les contours de ce Dessein planétaire. Il est impé-ratif de faire voir à l’ensemble de notre humanité, l’étape très pro-chaine qu’il nous faut atteindre. Telle est l’essence et la dynamique de notre communication sociale à la Fondation MBÔMBÔLÈ.

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Traditions et Développement

Gouvernement, nombres,poids et mesures

Initiation, mort et engagement politique

Gouvernement, nombres,poids et mesures

Traditions et Développement

La Tradition Universelle af-firme que l’Eternel, le Néter des Nétérou, se crée (et re-crée sans cesse) avec

Nombres, Poids et Mesures. Cette loi de création universelle s’ap-plique donc à tout Néter, elle s’ap-plique à notre planète, elle s’ap-plique à l’humain. En reprenant les propos de MICHAËL D’ESTISSAC dans son ouvrage « DE L’USAGE DES HERBES, POUDRES ET ENCENS EN MAGIE » au chapitre nommé LE POUVOIR DES PLANTES, nous lisons : Le mystère des différentes

formes ou choses existant dans l’Univers réside dans la différence de leur fréquence vibratoire res-pective… Dans l’Univers, toutes choses, « matérielles » ou « imma-térielles », (conglomérat, donc, de vibrations à fréquences diverses) entretiennent des liens précis. Chaque mode de manifestation est lié aux autres. Ainsi, chaque forme est-elle en relation avec une couleur, un son, une odeur et un nombre. Alors que le nombre res-sort de l’Esprit Divin, les couleurs, les sons, et les odeurs sont La Ma-

nifestation, c’est-à-dire tout ce qui existe pour nous. Ils sont l’expres-sion des Quatre Eléments dans le monde terrestre.

Le Cosmos, Matière et Esprit de DIEU, est véritablement DIEU dans sa globalité, BA TUU PÉG qui est en tout lieu, le seul vrai DIEU. Il est l’ « AMON des AMEN », comme le désigne l’antique incantation du SPHINX. De lui est né l’homme, et particulièrement l’initié qui se connait alors comme image et ressemblance de DIEU, et qui doit

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donc organiser les énergies en lui, et leur circulation en lui et autour de lui, comme une ressemblance de la circulation des énergies du Cosmos. Et ainsi, quand l’humain entreprend de créer, y compris des territoires et des organisa-tions, devrait-il toujours se souve-nir que c’est la loi éternelle Maât qui fonde l’harmonie, les rapports entre les parties, et entre chaque partie et le Tout.

Le Nombre est la marque sen-sible de la fréquence sur laquelle va vibrer la création ainsi conçue.

Le poids, synonyme de masse, est représentatif de la densité consti-tutive de cette création, tandis que la mesure indique non seule-ment la géométrie, la forme que revêt cette création, mais sur-tout, situe-t-elle les distances que les éléments constitutifs de cette création maintiennent entre eux. Nombres, Poids et Mesures, sont donc des éléments indispensables et incontournables dont les initiés tiennent compte, y compris dans l’organisation matérielle et terri-toriale du monde dans lequel ils

entendent vivre selon Maât ! Et au cœur de cette création, se trouve son siège, qui est à la fois sa tête (capitale – venant de ‘’capite‘’, ou encore de ‘’caput’’), et aussi son cœur, son centre de gravité (la fa-meuse lettre G) qui tient tout en équilibre autour de lui.

Les Initiés de tout temps, au-jourd’hui, comme le savaient hier celles et ceux de Iounou-Hélio-polis en la Terre bénie de KEM, reconnaissent planétairement la nature des courants telluriques et électromagnétiques transconti-

nentaux, mais aussi continentaux et locaux de notre Terre, tout au-tant qu’en chaque lopin de terre sur cette Mère qui nous porte et nous donne Vie, Force, Santé. Et ainsi connaissaient-ils et recon-naissent-ils les types d’énergie qui sont émises et peuvent être re-çues et mises en mouvement, ou en œuvre, en chaque lieu du terri-toire où les hommes doivent vivre et s’épanouir harmonieusement.

C’est d’ailleurs cette connaissance qui détermina à l’origine, les

Nomes de territoires sur lesquels les Pharaons organisèrent l’Egypte Antique. C’est cette connaissance qui a déterminé dans tant de vil-lages africains, les lieux des acti-vités spécifiques, voire exclusives ou réservées. La Structuration des Temples sacrés d’Egypte fut une application, soit incitative, soit corrective, des influences des territoires qui correspon-daient à cette connaissance. Dans ‘’Mbômbôlè – La Danse de RÂ’’ nous lisons : … En effet, pour « opérer » convenablement l’orga-nisation et la circulation des éner-gies du Cosmos (y compris celles du petit cosmos qu’est l’homme), les Initiés d’Egypte copièrent en quelque sorte cette structure du Cosmos telle que perçue depuis notre monde. « La Maison de Vie », PER-ANKH, tel est véritable-ment le nom qu’ils donnèrent à ce lieu organisé par eux à l’image du Cosmos, et où la Vie Univer-selle ANKH se déploie éternelle-ment. C’est là, la mission dévolue au Temple, au Sanctuaire : être le lieu protégé, au cœur de la cité, où ceux qui savent et qui en ont reçu formation et développé aptitude, appellent, reçoivent et mettent en mouvement les énergies du Cosmos, et par correspondance, celles des initiés, pour le bien et le bien-être de toutes les femmes et de tous les hommes de la Nation.

Ce fut ainsi à KEM, ce doit être ainsi dans nos pays. Reprenons un texte de Raymond BERNARD dans ‘’L’Empire Invisible de l’Atlantide secrète’’, cité dans « Mbômbôlè 1 – Les légendes », et se rapportant à certaines retombées positives de l’organisation territoriale : « L’At-lantide connaissait parfaitement la nature et la puissance de cer-taines forces cosmiques, particu-lièrement celles des courants tel-luriques et ce peuple l’appliquait avec attention à l’agriculture et, de

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plus peut-être surtout, au main-tien harmonieux de l’ensemble de ces courants pour éviter toute ca-tastrophe géologique qu’il était du pouvoir de l’homme de conjurer. Les pyramides remplissaient aussi ce but par l’endroit dûment étudié où elles étaient édifiées. Ailleurs, des « points de protection » suf-fisaient et c’est le cas des dolmens et menhirs qui marquaient en même temps avec précision les lieux de « conjonction des forces » de focalisation de l’énergie univer-selle, où d’efficaces cérémonies pouvaient se dérouler. Il en est de même de ces pierres de grosseur plus ou moins importante que l’on voit encore, nombreuses à travers le monde, dans des domaines, des champs, voire des cités mais en ce qui les concerne, elles avaient pour rôle exclusif, disons « d’am-plifier » l’énergie cosmique et de favoriser les récoltes. »

Gouverner ne porte pas que sur la structuration des territoires. Il y a lieu de porter l’attention requise sur la circulation des fluides (Air, Lumière, Eaux, etc…). Et pour par-faire tout ce qui vient d’être dit, il faut évidemment la structuration des services et des organisations des hommes et femmes qui com-posent la société, en complément du sacro-saint principe éternelle-ment rabâché : « La personne qu’il faut, à la place qu’il faut ». Les articulations qui sont données aux Services, aux Organisations, dans tout Gouvernement (des choses de la Terre, tout comme des choses du Ciel), et nécessairement les nombres qui les composent, sont du point de vue de la Tradi-tion, des mises en vibrations qui doivent être sources d’Harmonie, et peuvent être source de chaos, si les lois universelles et éternelles qui en régissent la vie et les com-binaisons ne sont pas prises en compte.

Comme il est clairement rappelé dans « Mbômbôlè 2 – Les Fonde-ments des Rites » : «… la plupart des organisations humaines que sont les religions, les associations philosophiques ou politiques, les clans et les états, forment natu-rellement des entités vivantes, traditionnellement désignées par le mot « égrégore », et qui se com-posent des constituants de même nature que ceux des êtres humains qui y appartiennent. L’état de ces égrégores, leur croissance ou leur survie dépendent de la qualité des énergies assimilées et émises par les individus qui y adhèrent, mais aussi et surtout par celles construites collectivement en tant que communautés.

La conséquence de ce qui précède est que le devenir de notre huma-nité dépend donc maintenant de notre capacité collective à élabo-rer consciemment un égrégore planétaire cohérent, harmonieux et puissant. Désormais, il est in-dispensable que des déchirures, voire des ruptures, s’opèrent dans

les différents systèmes politiques, économiques, culturels, philoso-phiques et religieux qui ont struc-turé jusque-là nos sociétés hu-maines.

Ce qui apparaît pour certains comme une confrontation an-noncée des civilisations, doit en fait déboucher sur une meilleure connaissance de la Vérité éter-nelle, sur laquelle va nécessai-rement reposer la construction incontournable de notre village planétaire. Et cette certitude est contenue dans l’aphorisme an-tique transmis par nos pères : « MBOG KÔBA NI KWAÑ, ANE I MA-LIGA NI TELEP SĒP ».

Il importe donc désormais qu’une attention, reposant sur la connais-sance des Nombres, Poids et Me-sures, soit portée sur la manière dont nous entendons désor-mais gouverner nos sociétés, en Afrique, et bien entendu dans le Monde.

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Initiation, mortet engagement

Traditions et Développement

Rudolph Dualla Manga Bell, Martin Paul Samba, Ngos-so Din, Madola, Ruben Um Nyobè, Yém Mback, Félix-

Roland Moumié, Ernest Ouand-jié….des noms d’êtres exception-nels qui ont fondé, dans leur sang, le patriotisme de la Nation Came-roun. Ils ne furent pas les seuls, mais seulement la partie visible de l’iceberg qui s’appelle : LIBERTE. Ils ont tous quelque chose en com-mun avec d’autres patriotes, non camerounais cette fois, mais pour-tant tout aussi célèbres : Thomas

Sankara, Patrice Eméri Lumum-ba, Nelson Rohihlahla Mandela ! Cette passion pour la Patrie, pour la conduite de leur peuples vers leur liberté et leur épanouisse-ment harmonieux, pour la protec-tion des intérêts suprêmes de leur Pays, et au-delà de lui, de l’Afrique notre Mère !

Tous ces héros ont su, dès le com-mencement de leur lutte publique, qu’ils s’attaquaient à un système terriblement plus puissant que chacun d’eux pris individuelle-

politique

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ment. Ils savaient des traîtres dans leurs propres rangs. Ils savaient la mort individuelle au bout de leur vie de combat. Et pourtant, ils ont lutté, sans peur, même si avec de terribles angoisses, sans haine, avec une détermination à faire pâlir les dieux des mytholo-gies étrangères. Comment donc des humains noirs africains ont-ils pu réussir pareille œuvre ? A ce stade, on ne parle plus de témé-rité. Soit c’est de la folie, soit alors ils avaient traversé de leur vivant, le voile de l’ignorance, avaient connu la Vérité, et s’étaient défi-nitivement affranchis de la mani-pulation, pour connaître et vivre la Vie vraie, qui ne connait plus la mort.

En toute vérité, c’est cette deu-xième certitude qui est la réponse. Leur KA s’était purifié et s’était terriblement ennobli, à travers l’action irradiante de RÂ, par le processus de l’Initiation, d’abord clanique, puis nationale et conti-nentale vraie, une initiation qui

est véritablement universelle. C’est une des raisons essentielles de la jonction qui fut énergé-tique, bien plus que politique ou militaire, et qui eut lieu entre Mandela (circulant sous un nom d’emprunt), Ouandjié et N’Kru-mah, à Accra, avant que Madiba ne s’en retourne en Afrique du Sud affronter ce tribunal qui allait l’envoyer près de trois décennies dans le pénitencier le plus infect et le plus inhumain que l’histoire humaine ait connu. Oui, Ils avaient tous reçu et réalisé, chacun de manière effective et fort poussée, l’Initiation qui fait de l’humain, un Homme Véritable, puis un Homme Transcendant : Un Homme qui ha-bite parmi les étoiles.

Si les autres ne sont plus là pour nous conter leur vie initiatique, et si la nécessité du secret à pré-server a imposé le silence à Man-dela qui, contrairement à eux, ne fut pas assassiné, certains indices ne peuvent tromper. La première chose que fit Madiba à sa sor-

tie de prison, fut de demander à venir au Cameroun. Malgré le silence et l’obstruction du pouvoir de Yaoundé, la “jonction pour le retour énergétique” eut lieu des années plus tard, sur un plan se-cret, quand Mandela se présenta au sommet de l’OUA à Yaoundé.

Le dernier “indice non vu” par le public, fut son enterrement à Midi, à cette heure où le Soleil est au Zé-nith, et comme le savent tous les véritables porteurs de traditions, « quand est ouvert l’Axe du Monde qui va du Ciel aux enfers, et que Dieu et Diable confèrent », dans ce village peu connu du monde, mais où pourtant il naquit initiati-quement aux jours de son adoles-cence, qu’il qualifia bien plus tard comme les plus beaux de sa vie.

Pour aider à comprendre ce que permit l’Initiation à ces êtres d’ex-ception, et ce que permirent parti-culièrement les rites initiatiques, à celles et ceux qui aspirent à porter la charge de leurs peuples, citons ‘’MBÔMBÔLÈ – Les Légendes ‘’ : « Quand on observe l’Afrique de nos jours, avec sa cohorte d’initiés, ou ceux qui se désignent ainsi, on est surtout frappé par leur obsession de l’acquisition et de l’usage des pouvoirs, sans qu’ils ne se soucient d’énoncer les devoirs. Et c’est ce manque de prise de conscience du devoir des initiés qui fit le malheur du pays d’ATL et de l’Egypte, et qui fait le malheur de notre conti-nent aujourd’hui, y compris sur le plan le plus profane de l’organisa-tion politique et de la gestion de nos sociétés. Pour réparer le mal, il est important et indispensable de comprendre la destination des rites en tant que devoirs et missions. Toute personne avertie pourra alors découvrir les pouvoirs qui y sont rattachés. Ces devoirs et ces missions portent sur le dérou-lement de la Vie, déroulement lié

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à l’écoulement du Temps……

Ainsi, par ses rites, MBOG nous montre comment BA TUU PĒG a assigné une fonction au temps, et il importe que l’homme, et par-ticulièrement l’initié, accède à cette connaissance à travers leur pratique consciente et éclairée. Mais par delà la pratique des rites, le MBOMBOG qui s’est réalisé et a rencontré DIEU comme Moïse, doit consacrer désormais sa vie à la formulation de la nouvelle loi pour l’avancement de l’humanité. Il redescend volontairement dans la plaine où règnent le malheur, la division, la tristesse, la misère et la maladie pour accomplir sa mis-sion au milieu des siens. Car s’il est vrai que l’adage se vérifie souvent « il est venu parmi les siens et les siens ne l’ont pas reconnu », il est encore plus vrai « qu’il n’y a pas de plus grand Amour que de donner

sa Vie pour ceux de l’on Aime ».

Formuler la loi sociale, c’est ce que rappelle la plume du Scribe en Egypte. Mais plus que la loi sociale, c’est l’exigence de Justice et de Vérité qu’impose la plume MAAT, par laquelle chacun doit être jus-tifié lors du jugement des Ames, en fin d’incarnation. Et MAAT, c’est la règle de vie qu’indique la plume du perroquet qui couronne la calotte portée par MBOMBOG selon l’antique maxime : « Vitam impendere Vero ! ». Le perroquet est le pendant de l’oiseau QUET-ZAL, emblème du Christ d’Amé-rique Centrale : QUETZALCOATL, le perpétuateur des mystères d’ATL. Chez les BASSA, le nom du perro-quet est NGÔSSÔ, car il est l’oiseau de la Voix. Cette voix est le verbe créateur du Prologue de l’Evangile de Saint Jean, le LOGOS, mais c’est aussi la Voix de Jean le Baptiste qui

crie dans le désert : « Redressez la Voie du Seigneur, aplanissez ses sentiers ! »

Ayant parcouru le chemin de l’HERMITE, tenant la canne de l’ascèse initiatique d’une main et la lampe de la Sagesse de l’autre, l’Initié NSA va donc retourner vers les siens, à ses origines, et accomplir ainsi en lui et autour de lui, le mystère des mystères : LA QUADRATURE DU CERCLE et LA CIRCULATURE DU CARRE. Ce n’est qu’ainsi qu’à son tour, il deviendra PHREE HARMAKIS, « le Père de Lumière qui annonce au monde que le corps du Saint ne peut plus connaître la corruption », selon l’antique incantation du Sphinx. »

Il est absolument indispensable que celui qui aspire à diriger sa communauté, soit formé à l’image du Roi, et donc du Pharaon : celui qui est habité de RÂ, “Pèr-Râ”, l’être qui était conçu comme l’exemple humain accompli. Il est donc impératif que l’aspirant à la charge suprême soit préalable-ment arrivé à la connaissance de lui-même, tout comme au som-met de la connaissance des piliers sur lesquels repose la vie manifes-tée, mais aussi la vie secrète de sa communauté, de son royaume. La réclusion initiatique que l’on retrouve dans nos communautés (Labi, Bilab, Laakam etc..), rémi-niscence de la démarche ancienne du MBOG éternel, n’est déjà plus qu’une forme très édulcorée de la formation initiatique véritable que nous invoquons ici. Et nous ne parlons pas des pseudo-initiations extraverties qui pullulent ci et là, ni de ces intronisations théâtrales qu’on observe partout en Afrique de nos jours, où l’on fabrique des notables et initiés à la petite se-maine, comme d’autres font des “ceintures noires de Karaté en douze leçons” !

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