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SS’ 13 COUTURE

Iris Van Herpen

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Iris Van Herpen

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Son ascension n’est pas fulgurante, mais elle est d’une stabilité rare. Depuis plusieurs saisons, la jeune Néerlandaise Iris van Herpen, née en 1984 et basée à Amsterdam, défile à chaque édition de la Couture en tant que «membre invitée», remportant toujours davantage de suffrages. Lundi, dans les salons de l’hôtel Intercontinental, elle installait un mannequin en combinaison sur une bobine Tesla, une drôle de machine électrique simulatrice d’éclairs.

Une quinzaine de filles tournaient autour dans des robes métalliques, manteaux striés, tenues en picots de plastique ou lanières de simili-vinyl. La collection était baptisée Voltage, en hommage, dixit la créatrice, «à l’électricité qui traverse nos corps et que nous n’utilisons pas» , citant l’ouvrage de vulgarisation scientifique

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Une histoire de tout, ou presque… de Bill Bryson. Quand les autres designers ont des inspirations très classiques (photographies, voyages, égéries), Iris van Herpen évoque telle revue scientifique, ou la dernière élucubration d’un savant fou. Tout au plus nomme-t-elle feu Alexander McQueen, ou Riccardo Tisci chez Givenchy, comme «des créateurs [qu’elle] admire».

Depuis sa sortie de l’école d’Artez à Arnhem, en 2006, et ses premières collections à la Fashion Week de Londres, puis à Paris, la patte de cette jeune femme aux grands yeux rieurs s’est affirmée : une silhouette très travaillée, lorgnant vers l’architecture, qui lui vaut un succès grandissant dans la mode comme dans le maelström des arts numériques actuels. Elle est pourtant d’une modestie précieuse. Notamment sur les ventes de ses créations, difficilement portables, qui s’emballent doucement, ou sur ses défilés où se retrouve le gratin du milieu (rédactrices, consultants).

Malgré ses affinités futuristes, elle dit «adorer la couture, l’artisanat, le fait main». Et, en fille de son temps, se passionne pour les imprimantes 3 D, le sur-mesure, tout ce qui relie l’avant-garde et la tradition.Celle qui s’amuse de son propre uniforme noir, «banal», aimerait que tout un chacun porte «une seconde peau dessinée à sa taille exacte». Elle est venue à la mode par passion pour les matières : «Je collectionnais des bouts de tissu, de bois, de plastique. Il fallait bien que j’en fasse quelque chose !» Elle travaille avec des laboratoires de recherche, notamment le Massachusetts Institute of Technology de Boston, pour développer des

supports inédits. A l’image de cette robe présentée lundi, qui «contient» la première impression 3 D souple. «Cela a pris huit mois à se réaliser. J’aime travailler avec des scientifiques ou des architectes, parce que je m’inscris dans un temps plus long, loin des saisons de la mode. Et en d essinant, je pense à un corps en mouvement plutôt qu’à une femme précise», dit-elle, ajoutant son enthousiasme de voir ses clientes - Björk ou la socialite Daphne Guinness - enfiler ses tenues. Le mois prochain, elle lancera sa première collection de prêt-à-porter (tricots, robes, quelques accessoires) avec, en égérie, la jeune chanteuse Grimes (Next de décembre) : «Je veux faire passer la haute couture à un autre niveau, appliquer ses leçons à un univers plus accessible.»

Mais sa grande ambition est tout autre. Elle rêve de robes non-solides, dématérialisées, réalisées en projections, aplats de lumières ou nuages de fumées entourant le corps. «Peut-être vais-je un peu trop loin» , dit-elle avec humour. Avant d’ajouter : «Mais après tout, pourquoi pas ?»

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