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GRATUIT - Numéro 139 - Edition du Lundi 14 Juin 2010 Journal Israélien en langue française Erdogan ... le nouveau leader du monde arabe Page 4 Interview : Démission de Dov Zerah Joël Mergui Nouveau président du consistoire de Paris Pages 12-13 Page 6 Nasser ... Cela ne vous rappelle rien ?

Israël Actualités n° 139

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Toute l'information en provenance d'Israël

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Page 1: Israël Actualités n° 139

GRATUIT - Numéro 139 - Edition du Lundi 14 Juin 2010 Journal Israélien en langue française

Erdogan ...le nouveau leader du monde arabe

Page 4

Interview :Démission de Dov Zerah

Joël MerguiNouveau président

du consistoire de Paris

Pages 12-13

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Nasser ...Cela ne vous rappelle rien ?

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3L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Directeur de la publication

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Le plus gros tirage de la communauté juive

Retrouvez-nous le journal en téléchargement sur Internet www.israel-actu.fr

Comme je l’avais annoncé lors de notre numéro concernant le comparatif de prix entre plusieurs grandes marques de distribution de produits cachers, je m’étais en-gagé à informer la communauté lorsque des efforts seraient faits dans ce domaine. Bravo M. Naou-ri, la chaîne de magasins NAOURI a décidé de s’aligner sur les prix de la concurrence, ce qui permet-tra, je l’espère, à ce que plus de co-religionnaires puissent faire leurs courses en toute tranquillité.

Félicitations à M. Joël Mergui pour l’élection en tant que prési-dent du consistoire de Paris en es-pérant que le chantier entrepris par Dov Zerah sera poursuivi.

Bonne chance Dov et Mazel Tov pour ta nomination en tant que directeur de l’AFD (Agence Fran-çaise pour le Développement). Un

homme comme toi, charismatique et aux qualités multiples n’a pu échapper à l’œil avisé de notre président de la République, Ni-colas Sarkozy. Le Consistoire de Paris perd à cette nomination un visionnaire et surtout la survie de notre belle institution vieille de plus de 200 ans. En espérant que son successeur prenne la même voie que celle prise ces derniers mois.

Encore une fois, Dov, j’espère que ce poste te permettra de faire de grandes choses.

Nous avons également appris cette semaine le décès l’ancien Grand Rabbin d’Israël, le Gaon Mordehai Eliyahu à l’âge de 81 ans. Nos pensées se tournent vers sa famille et ses proches. Is-raël pleure aujourd’hui un grand homme de religion.

Bravo Franck Naouri, félicitations Joël Mergui, bonne chance à Dov Zerah & adieu au Rav Eliyahu Mordehai

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4L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Tayyip Erdogan, nouveau héros du monde arabe

La fermeté affichée par le Premier ministre turc Tayyip Erdogan à l’égard d’Israël à la suite de l’assaut contre la flottille d’aide à Gaza la se-maine dernière lui vaut une popula-rité croissante dans le monde arabe.

Son gouvernement a riposté immédia-tement à l’abordage par la marine is-raélienne du «Mavi Marmara», navire amiral turc de la flottille, le 31 mai. Après l’opération israélienne qui s’est soldée par la mort de neuf militants turcs, l’ambassadeur turc en Israël a été rappelé et des manoeuvres mili-taires communes avec l’Etat juif ont été annulées.

Cette réaction prompte et cinglante a promu Erdogan au rang de véritable héros populaire dans le monde arabe et son nom a régulièrement été scandé lors des rassemblements de protesta-tion contre cet assaut.

Pour bon nombre d’Arabes, l’abor-dage de la flottille et la réaction de la Turquie ont contribué à attirer l’atten-tion de la communauté internationale sur le blocus de la bande de Gaza, alors que militants et diplomates pei-nent parfois à atteindre cet objectif.

«Allah le miséricordieux, protège Er-dogan pour nous», psalmodiaient des manifestants à Beyrouth, reprenant les expressions qu’ils réservent habituel-lement au chef du Hezbollah libanais, le cheikh Sayyed Hassan Nasrallah.

Tayyip Erdogan s’est même vu attri-buer le surnom de «Calife des Mu-sulmans» dans un commentaire posté par un internaute sur le site du journal égyptien Al Masri al Youm.La bande de Gaza n’est pas en reste, et au moins un nouveau-né y a déjà été prénommé en hommage au Premier ministre turc.

NOUVELLE VOIE

Au-delà du monde arabe, les Iraniens, dont les dirigeants ne font pas mystère de leurs positions anti-israéliennes, semblent également apprécier l’ap-proche du Premier ministre turc.

«(Le président Mahmoud) Ahmadine-jad a isolé l’Iran avec sa féroce rhé-torique antioccidentale. Mais regardez Erdogan, il recourt à des méthodes ci-vilisées pour faire ce qui est le mieux pour son pays sans transiger avec les valeurs de l’Islam», estime Ali Sadri, un architecte iranien de 35 ans.

En s’opposant à Israël sans adopter l’attitude menaçante affichée par Té-héran ou le Hezbollah, Tayyip Erdo-gan offre une solution de rechange aux Arabes déçus par l’inaction de leurs dirigeants mais ne se reconnaissant pas dans des positions radicales.

Pour Oussama Safa, du Centre d’études politiques libanais, Erdogan ne va pas prendre la place d’Ahmadi-nejad ou de Nasrallah mais va plutôt probablement remplacer «l’absence

d’intervention des dirigeants arabes, en particulier des modérés».

FIN DE LA MÉDIATION

Le fait qu’un dirigeant politique ap-porte son soutien à une initiative non gouvernementale, initiée par des membres de la société civile, est parti-culièrement rare dans le monde arabe, souligne pour sa part Hady Amr, di-recteur de l’antenne à Doha du pres-tigieux Brookings Institute, un groupe d’experts basé à Washington.

En adoptant une approche totalement nouvelle, Erdogan a évidemment at-tiré l’attention dans le monde arabe, indique-t-il.

«Il a occupé le devant de la scène mondiale et je suis sûr que cela a aga-cé Washington».

Mais la prise de position d’Erdogan ne comporte pas que des avantages.

La Turquie, seul pays musulman membre de l’Otan, cherche à regagner de l’influence dans la région, un siècle après la chute de l’Empire ottoman. Elle entretenait jusqu’ici des relations privilégiées avec Israël, même si le lien entre les deux pays avait déjà pâti de l’offensive de Tsahal à Gaza en dé-cembre 2008-janvier 2009.

Ankara avait notamment joué le rôle de médiateur dans les négociations in-directes israélo-syriennes en 2008.

«La niche qu’occupait la Turquie -cette position d’équilibre, l’avan-tage qu’elle avait- était son aptitude à mettre en contact des (représentants) du Hamas et d’Israël. C’est terminé», observe Ezzedine Choukri Fishere, de l’université américaine du Caire.

La région a perdu un médiateur mais «en même temps, le camp arabe a ga-gné un nouvel acteur, avec toutes les complications que cela peut apporter».

Israël prêt à alléger son blocus sur la bande de Gaza?

PROCHE-ORIENT - En échange, la communauté internationale doit accepter son enquête interne sur l’assaut meurtrier de la semaine dernière...

Israël serait prêt à accepter un allège-ment du blocus maritime sur la bande de Gaza en échange de l’acceptation par la communauté internationale d’une commission d’enquête interne sur le raid sanglant contre une flottille d’aide pour Gaza, rapporte ce mercre-di le Daily Telegraph.«Un accord donnant-donnant est en perspective»

Selon le quotidien britannique, la Grande-Bretagne a fait circuler la se-maine dernière un document propo-sant d’alléger le blocus. Le quotidien cite une source occidentale ayant re-quis l’anonymat et proche des négo-ciations avec Israël affirmant: «Un accord donnant-donnant est en pers-pective».

Mardi, l’Etat hébreu a annoncé la création d’une commission d’enquête civile après son raid meurtrier, dont le mandat sera limité aux aspects ju-ridiques du blocus et de l’opération en mer, mais sans parvenir à calmer les appels à une enquête indépendante à dimension internationale.Une «participation internationale» est «essentielle»

Le chef de l’ONU Ban Ki-moon a réclamé une «participation internatio-nale crédible» à l’enquête israélienne tandis que les Etats-Unis ont jugé qu’une telle participation serait «es-sentielle» pour apaiser la crise.

Concernant le blocus, le Daily Tele-graph affirme qu’il a été demandé à Israël de faciliter l’accès à Gaza aux points de passage et d’autoriser les Nations unies à convoyer du maté-riel pour la reconstruction de 60.000 habitations détruites pendant l’offen-sive israélienne à Gaza fin 2008-début 2009.Une enquête mais pas de coopération

«Israël pourrait être flexible concer-nant les produits à destination des civils», a indiqué un responsable is-raélien ayant requis l’anonymat, cité par le quotidien. Selon le journal, les responsables israéliens nient toutefois tout lien entre leur volonté de coopé-rer et la question de l’enquête sur le raid au cours duquel neuf Turcs ont été tués.

La Turquie réclame également la constitution d’une commission d’en-quête indépendante sous l’égide de l’ONU. Seule la mise en place d’un tel mécanisme peut améliorer les rapports bilatéraux, a averti Ankara.

L’État d’Israël était dans son droit en interceptant les pro-palestiniens turcsL’État d’Israël affirme aujourd’hui, en réponse aux multiples recours déposés devant la Cour supreme du pays qui contestaient la légalité de l’arrestation des militants turcs pro-palestiniens, avoir agi en toute légalité au regard des actes d’une violence inouïe perpétrés par ces derniers contre les soldats de Tsahal. Les autorités israéliennes ajoutent que ces pseudos pacifistes avaient tenté de lyncher les soldats présents sur le pont du paquebot.

Les grandes puissances rendent leur copie à l’AIEALes Etats-Unis, la France et la Russie ont remis à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) leur réponse officielle quant à l’accord d’échange d’uranium passé par l’Iran avec la Turquie et le Brésil, a indiqué mercredi à Vienne un diplomate proche de l’AIEA. Pour la quatrième fois en près de quatre ans, le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à sanctionner l’Iran mercredi pour ses activités nucléaires suspectes mais, loin de céder, Téhéran a prévenu que dans ce cas il arrêterait de dialoguer avec les grandes puissances.

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5L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Propos anti-Israël: Helen Thomas, la doyenne des médias à la Maison Blanche démissionne

Helen Thomas, doyenne des cor-respondants de presse à la Maison Blanche où elle avait commencé à travailler au début du man dat de John F. Kennedy, a démissionné lundi après que ses propos anti-is-raéliens eurent provoqué polémique et consternation.

A deux mois de son 90e anniversaire, Mme Thomas a annoncé sa décision de prendre immédiatement sa retraite du groupe de journaux Hearst, a fait savoir son employeur.

Quelques heures plus tôt, elle avait présenté ses excuses, dans un com-muniqué diffusé sur son site Helen-Thomas.org, pour un entretien qu’elle avait accordé le 27 mai au site Rab-biLive.com, qui lui avait demandé si elle avait «des commentaires à faire sur Israël».

Elle avait répondu: «Dites-leur de foutre le camp de la Palestine». «Sou-venez-vous que ces gens-là sont occu

pés et qu’il s’agit de leur terre, que ce n’est pas l’Allemagne ni la Pologne», avait-elle ajouté à propos des Palestiniens.

L es Israéliens «peuvent rentrer chez eux, en Allemagne, en Pologne, en Amérique et n’importe où ailleurs», avait lancé Mme Thomas, qui a tra-vaillé pour l’agence United Press International (UPI) de 1943 à 2000, avant d’être embauchée par Hearst comme éditorialiste.

Mais elle n’a jamais quitté sa place de correspondante à la Maison Blanche, où elle est entrée dans le sillage du président Kennedy, élu en 1960.

En 50 ans, elle aura couvert 10 prési-dents, dont Barack Obama, né 41 ans jour pour jour après elle et qui lui avait présenté en personne en août dernier un gâteau d’anniversaire à l’occasion de ses 89 ans.

Entourée d’attentions par ses collè-

gues, Mme Thomas, silhouette voûtée et démarche hésitante mais regard tou-jours perçant, effectuait régulièrement des visites dans la salle de presse de la Maison Blanche, une pièce de 49 p laces assises très convoitées, toutes attribuées à un organe de presse et dû-ment étiquetées.

Elle était la seule à posséder un siège à son nom, situé au premier rang, juste devant le podium du porte-parole de la Maison Blanche, un poste actuel-lement occupé par Robert Gibbs, et ne manquait jamais de lui poser des questions «poil-à-gratter», en particu-lier sur le maintien des troupes améri-caines en Afghanistan.

Interrogé lundi sur cette affaire, M. Gibbs a indiqué ne pas avoir «directe-ment parlé» avec le président Obama à ce sujet, mais a estimé que «ces dé-clarations étaient choquantes et répré-hensibles».

«Je pense qu’elle a eu raison de pré-senter des excuses, parce qu’évidem-ment ces déclarations ne reflètent cer-tainement pas l’opinion de la plupart des gens ici, et certainement pas celle de l’administration» Obama, a ajouté M. G ibbs.

L’association des correspondants de la Maison Blanche a pour sa part qualifié les propos de Mme Thomas d’»indé-fendables», et souligné que les journa-listes «qui connaissent Helen depuis des années ont été attristés par ces dé-clarations», tout en rendant hommage à une «pionnière».

Nucléaire : Téhéran menace de rompre les négociations

La République islamique d’Iran en-tend rompre les négociations sur son programme nucléaire si le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une nouvelle série de sanctions à son en-contre, ce qui semble imminent.

C’est du moins ce qu’a affirmé le pré-sident iranien Mahmoud Ahmadine-jad, mardi, en marge d’un sommet sur la sécurité dans l’hémisphère asiatique tenu à Istanbul, en Turquie. M. Ah-madinejad exige que la communauté internationale adopte la proposition d’entente développée au début du mois par la Turquie et le Brésil, deux membres non permanents du Conseil de sécurité.

Le Conseil de sécurité a décidé d’al-ler de l’avant malgré cette nouvelle proposition d’entente. « J’ai déjà dit que l’administration américaine et ses alliés se trompent s’ils pensent qu’ils peuvent brandir le bâton d’une résolu-tion et ensuite s’asseoir pour discuter avec nous. Une telle chose ne se pro-duira pas », a-t-il dit.

« Nous discuterons avec tout le monde », a-t-il souligné, demandant « respect et justice ». Mais, a-t-il averti, « si l’on essaye de nous parler de manière bru-tale, sur un ton dominateur, notre ré-ponse est déjà connue ». Ces déclara-tions ont été faites alors que le Conseil de sécurité se réunit mardi pour dis-cuter de la question. La nouvelle sé-rie de sanctions pourrait être adoptée dès mercredi matin. Une source russe proche du Conseil de sécurité a décla-ré à Reuters mardi avant-midi qu’une entente avait déjà été conclue.

Plus tôt dans la journée, le premier ministre russe Vladimir Poutine avait lui aussi soutenu que l’adoption de ces mesures n’était qu’une formalité. « Nous avons beaucoup travaillé et nous pensons qu’un accord a pratiquement été trouvé sur la résolution », a-t-il dit lors d’une conférence de presse avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. « Notre point de vue est que ces décisions ne doivent pas être

excessives et ne doivent pas mettre le peuple iranien dans une position dif-ficile qui pourrait créer des obstacles sur le chemin d’un usage pacifique de l’énergie nucléaire », a poursuivi M. Poutine, selon l’agence russe Itar-Tass.

La résolution devrait imposer un em-bargo sur les armes à l’Iran et inviter tous les États à inspecter les cargai-sons à destination de la République islamique, s’ils soupçonnent que du matériel interdit s’y trouve, que ce soit dans leurs ports, leurs aéroports ou même en haute mer. Selon Associated Press, la résolution interdirait à l’Iran de poursuivre tout développement de missiles balistiques à tête nucléaire et d’investir dans l’exploitation de mines d’uranium.

La proposition turco-brésilienne

Le projet d’accord présenté par l’Iran, la Turquie et le Brésil le 17 mai dernier a été négocié sans implication directe du groupe 5+1, qui regroupe les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne. Les négociations entre ce groupe et Téhéran avaient redémarré en octobre 2009.

L’entente reprend en quelque sorte les termes de celle propo-sée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à cette époque : Téhéran enverrait 1200 kilos d’uranium enrichi à 3,5 % à l’extérieur du pays, et les grandes puissances lui retourneraient 120 kilos de combustible enrichi à 20 % pour son réacteur nucléaire de recherche.

L’une des nouveautés de l’accord est que cet échange d’uranium aurait lieu en Turquie. L’entente originale prévoyait que l’uranium serait enrichi en Russie et trans-formé en barres de combustibles en France. Téhéran avait finalement refusé que l’uranium faiblement enrichi quitte le pays.

Ce projet présente deux problèmes principaux, selon les puissances occidentales. D’abord, l’Iran a considérablement accru son stock d’uranium faiblement enrichi de-puis que le premier accord a été proposé. Les 1200 kilos évoqués représenteraient 50 % du stock ira-nien, et non plus 70 %, comme en octobre.

Plus important encore, l’idée même d’enrichir l’uranium iranien avait pour objectif d’empêcher que Té-héran ne se mette lui-même à l’en-richir. Or, non seulement la Répu-blique islamique s’est-elle mise à enrichir son uranium depuis, mais elle a réitéré qu’elle continuera de le faire, même si la proposition turco-brésilienne était retenue.

Rencontre Abbas / Obama

Barack Obama reçoit mercredi le di-rigeant palestinien Mahmoud Abbas pour faire le point sur les négociations de paix indirectes israélo-palesti-niennes parrainées par les Etats-Unis, une semaine après l’arraisonnement par Israël d’une flottille pour Gaza.La visite du président de l’autorité pa-lestinienne à la Maison Blanche devait faire suite à celle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Mais ce dernier a coupé court à son voyage en Amérique du Nord pour s’occuper

des conséquences du raid israélien qui a fait neuf morts le 31 mai.Sans aller jusqu’à condamner l’assaut, le président Obama a affirmé que «le statu quo est intenable» au Proche-Orient.

Outre les négociations indirectes, dites «de proximité» ayant repris il y a un mois, premier timide résultat en-grangé sur ce dossier pourtant érigé en priorité de la politique étrangère de M. Obama, la situation humanitaire à

Gaza devrait être à l’ordre du jour de la rencontre, selon un haut responsable américain.MM. Obama et Abbas, qui vont se re-voir pour la première fois depuis sep-tembre 2009, «vont passer en revue les progrès des négociations de proximité et discuter des efforts communs pour parvenir à une paix au Proche-Orient», a expliqué ce responsable sous couvert d’anonymat, le but étant de parvenir à obtenir des deux parties qu’elles par-lent sans intermédiaire.

Mais il s’agira aussi d’»examiner les idées pour une stratégie à long terme qui fasse progresser la cause d’une meilleure existence pour les gens de Gaza», territoire subissant un blocus israélien, sauf pour les produits de première nécessité, depuis que le Ha-mas en a pris le contrôle en évinçant le Fatah de M. Abbas en 2006.M. Abbas avait annoncé la semaine dernière qu’il demanderait à Barack Obama «des décisions courageuses pour changer la face» du Proche-Orient.

Le Rabbin Mordekhai Eliahou est décédétL’ancien Grand-Rabbin d’Israël, le Rav Mordekhai Eliahou zal, est décédé ce lundi 7 juin, à l’âge de 81 ans. Il avait été hospitalisé, il y a quelques mois, au centre médical Shaarei Tzedek de Jérusalem, en raison de son état de santé difficile.Lundi soir, les rues de Jérusalem étaient noires de monde. Plus de 100 000 personnes étaient réunies pour rendre un dernier hommage au Rabin Mordekhai Eliahou. Venus de tout le pays, issus de tous les courants religieux et de toutes les classes sociales, des milliers d’Israéliens ont assistés aux funérailles. Toutes les rues du quartier ont été fermées à la circulation ainsi que les artères du parcours jusqu’au cimetière.Sommité religieuse d’une très grande érudition, son influence était considérable. «C’était une personnalité pure et emplie d’amour» se souvient l’un de ses disciples, le rabbin Arie Levy, «il ne faisait aucune distinction entre religieux et non-religieux, entre une personne d’origine polonaise ou algérienne, entre un juif et un non-juif. Pour lui, un être humain était quelqu’un qui fallait honorer et respecter»Le rabbin Eliahou a occupé pendant dix ans les fonctions de grand rabbin séfarade d’Israël. Il a alors dirigé les affaires religieuses du pays avec le grand rabbin ashkénaze de l’époque.

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6L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Après la catastrophe des-méraguilim-explorateurs, qui entraînera l’errance dans le désert et la disparition de toute la génération sortie d’Egypte, voici que survient, la scission au sein du peuple, avec comme chef de la révolte Kora’h.

Kora’h était un des plus grands sages de sa génération, cet homme fortuné de l’époque, qui selon le midrach s’était emparé des trésors de Yossef en Egypte, était descendant de la tribu des Levi. Ce personnage embléma-tique entraînera avec lui les figures les plus prestigieuses du peuple d’Israël, les Chefs du Sanhédrin et d’autres fi-gures tels que Datan et Aviran.

« Mêel Kora’h » « Riche comme Ko-ra’h ! » dit un dicton judéo-arabe.

La Mahlokhet-controverse de Ko-ra’h n’était pas « Léchim chamaîm » comme il est écrit dans les maximes des pères, contrairement à celle qui opposait Beth Hillel et Beth Chamaî ! Les commentateurs de la paracha nous révèlent qu’à son niveau Kora’h com-mit la faute de la Gaava-l’orgueil !

La délit de Kora’h et de ses partisans est si grave, si terrible que même Moise ne pourra intercéder en leur faveur devant HM ! Pire même, il demandera que leur peine soit exem-plaire aux yeux de tout le peuple

Voila pourquoi,ils seront engloutis vi-vants dans la terre. Pourtant, raconte la Guemara, Kora’h engendrera des Tsadikims qui iront plus tard étudier et enseigner la thora à Bné-Brak.

De plus le roi David dans un de ses psaumes fait l’éloge du prophète Sa-muel descendant célèbre de Kora’h , dont il dit qu’il valait plus que Moise et Aaron réunis ! « De l’épine sort la rose dit encore un dicton… »

Selon le Ari Akadoch, lorsque le Ma-chiah viendra Kora’h sera nommé Co-hen Gadol en lieu et place de Aaron le Grand prêtre ! Et d’où le tient-il ? d’un verset des Téhilim : « Tsadik Katamar Yéfrah » les dernieres lettres du ver-set forment en effet le nom de Kora’h. Ceci fait allusion au « Tikoun Aolam » la fin des temps dans lequel Kora’h prendra la place qui lui reviendra…

Dans le langage qui est le sien, le Zohar nous apprend que l’erreur de Kora’h indépendamment du fait qu’il voulait modifier les règles dans les sphères d’en haut et changer la donne d’en bas…fut de vouloir brûler les

étapes, malheur lui en a pris !

Lorsqu’il affirme à Moise que « tout le peuple est saint », il ne fait que re-prendre à son compte ce qu’HM avait déclaré au moment du Matane thora… mais cette sainteté n’est acquise que grâce naturellement à un travail achar-né sur soi ! Il faut d’abord gravir un à un les échelons de la connaissance d’HM. Kora’h pensait que l’on pou-vait atteindre ce niveau sans avoir be-soin d’intermédiaires entre D-ieu et le peuple. Il s’est trompé ! L’histoire ne faisait que commencer, et les Béné Is-raël étaient à un niveau où ils avaient encore besoin d’un guide pour leur montrer le chemin, et ce guide spiri-tuel était Moise.

Dans sa controverse avec Moise, Kora’h soutenait que notamment la mitzvah des Tsitsith et de la Mézouza étaient sans grande importance !

Pourtant le Choulhan aroukh dit que celui qui n’observe pas ces comman-dements, verra Haz vechalom ses jeunes enfants disparaître. Par contre, celui qui les observe mérite de prolon-ger ses jours et ceux des siens…

La mitsva de la mézouza et des Tsit-sith a été donnée par HM pour le bien le l’homme. D’ailleurs dans son com-mentaire Rachi écrit que le comman-dement des Tsitsith englobe tous les autres !

On raconte dans la Guemara (Avoda Zara 11a) que Onkelos le prosélyte était caché chez des sages à Jérusalem pour apprendre la Thora. Son oncle l’Empereur l’apprit et dépêcha un groupe de soldats pour le ramener à Rome, par deux fois ces soldats, non seulement ne retournèrent pas, mais ils se convertirent au judaïsme ! Au bout de la troisième fois, il dépêcha à un bataillon et décréta qu’on l’amena de force…Lorsqu’ils le saisirent pour traverser la porte de la maison où il se trouvait, Onkelos mit rapidement sa main sur la Mézouza et l’embrassa. Les soldats lui demandèrent quelle en était la signification de ce geste ? Il leur donna l’explication suivante : « La plupart du temps, les rois du monde sont en sécurité à l’intérieur de leur demeures gardés et protégés par leurs sujets. Mais le D-ieu d’Israël lui se tient à l’extérieur pour veiller » Ces derniers soldats se convertirent égale-ment ! Peine perdue, l’empereur cessa d’envoyer des émissaires…

Cette révolte contre Moise et ses « mitzvot » s’avérait légitime aux yeux

de Kora’h et ses partisans, d’autant que Moise semblait avoir échoué dans sa mission d’amener le peuple en Erets Israël ! Sans parler qu’il se fit critiquer par Myriam sa propre sœur dans l’épi-sode précédent ! Souvent dans la vie des situations analogues hélas se re-produisent et un vieux dicton judéo-arabe dit : « Lorsque la vache est a terre…les couteaux se préparent au festin! »

HM comme chacun sait avait ordonné à Moise de nommer un conseil de 70 sages pour faire avancer les multiples requêtes du peuple. En voyant la mise en place de ce conseil Kora’h pensait que Moise était désavoué par D-ieu et peut-être était-ce là le signe pour Kora’h que son heure était arrivée ! Il voulait en quelques sortes prendre des initiatives pour remettre en question la légitimité de Moise! Mais à travers Moise c’est aux directives de D-ieu qu’il veut s’attaquer !

D’après le Ramban il existe dans la Thora une interdiction formelle de s’enorgueillir (Devarim 17-20) Pour-tant c’est une tendance qui existe en l’être humain, pourquoi donc l’avoir créé pour ensuite l’interdire ? La ré-ponse est comme toutes les Midot (traits de caractères) cette tendance fut créer pour son utilisation positive et saine, pour que l’homme puisse dire : « le monde entier fut créer pour moi ! » Les sages enseignent ainsi que grâce à son identité exclusive, chaque Bné Israël mérite que le monde entier soit créé pour lui.

Le rôle des justes de la stature de Moise - étant capital dans toute l’his-toire- tout allait se jouer à partir de ce moment là !. Moise demande à HM de faire disparaître les pécheurs de la sur-face de la terre, d’une façon non natu-relle, pour bien prouver aux yeux des Béné Israël et du monde entier, que les directives d’HM s’articule autour des ses « Chlihim » de ses envoyés, de ces Justes, et ce durant les six mille ans que durera l’histoire de l’humanité.

L’enjeu est de taille pour le créateur, tel qu’il n’y a pas d’autre choix que de faire disparaître Kora’h et toute sa clique ! Pour bien montrer qu’à travers les justes de chaque génération, même si l’ordre naturel semble proéminent, que c’est D-ieu et lui seul qui dirige le monde avec justice et sagesse et accomplit les événements qui s’y dé-roulent, y compris ceux de nos vies personnelles.

Yvan Lellouche

Le Président Dov ZERAH a présenté sa démission de la Présidence du Consistoire de Paris, lors du Conseil du 3 juin 2010, convoqué de façon exceptionnelle. Le Conseil du Consistoire de Paris, au complet, a procédé à l’élection de son nouveau Président. Le Président Joël MERGUI a été élu par 18 voix contre 7 voix à M. David REVCOLEVSCHI, un bulle-tin blanc et un bulletin nul. Il a proposé à l’ensemble des Membres du Bureau de conserver leurs attributions. Face à l’urgence causée par le départ du Président en début de mandat, situation inédite dans l’histoire de l’Institution Consistoriale, le Président Joël MERGUI et Monsieur Moïse COHEN, Président d’Honneur et ancien Président du Consistoire de Paris, ont décidé de joindre leurs efforts dans la conduite des affaires du Consistoire de Paris.

Parachat Kora’h – La contestation

Dov Zerah & Joël Mergui

David Messas, Dov Zerah, Joël Mergui & David revcolevschi

Michèle Rotman & Peguy LevyPhotos Alain Azria

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7L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Les Juifs de Shanghai racontés par leurs voisins chinois

Ils sont chinois. Ils ne sont jamais allés à l’université. Ils ne parlent que quelques mots d’anglais, mais sur l’histoire des juifs de Shanghai, ils sont incollables. Dans les années 1940, ils ont partagé le destin de ces Juifs venus se réfugier aux confins de la Chine. De fin 1941 à 1945, 20 000 Juifs ont quitté l’Europe et les grondements de la guerre pour ve-nir s’installer dans la ville occupée par les Japonais, la seule au monde que l’on pouvait rejoindre sans visa. Là-bas, ils vivaient dans une zone assignée de 2,5 km2, dans le quar-tier populaire de Hongkou, au mi-lieu des autres Chinois.

Peu de Chinois ont parlé de cette époque, ni en public, ni en privé. Mais ils n’ont pourtant rien oublié. Au-jourd’hui, trois habitants de Hongkou se souviennent.

Zhuang Xiumei : ils me disaient «Hel-lo»

Il y a 63 ans, Zhuang Xiumei emmé-nage au 71, rue Zhoushan, dans une maison de trois étages qu’elle partage avec deux voisins juifs. A l’époque, Zhuang se lève à l’aube pour aller tra-vailler dans une usine de chaussures, elle rentre tard et n’a pas vraiment l’occasion de faire connaissance avec ses voisins du dessus. Alors quand ils se croisent dans les escaliers, c’est tou-jours la même conversion : «Hello», lance le grand Juif en hochant la tête. «Hello», répond Zhuang sans avoir la moindre idée de ce que signifie ce mot. Et c’était tout. Elle n’avait que 20 ans et trop de timidité pour oser pour-suivre la conversation. Mais pourtant, elle observait avec curiosité l’homme du troisième étage et la femme du se-cond.«La femme portait toujours des lon-gues robes et un manteau, l’homme était toujours en costume, peut-être était-il dans les affaires», se souvient Zhuang. Ils mangeaient de la nour-riture très exotique pour la jeune Chinoise, notamment du pain.

Comme la plupart de leurs coreli-

gionnaires, les voisins de Zhuang ont quitté la Chine dans les années 1950. En partant, ils laissent à Zhuang et son mari une table en bois, qu’ils ont toujours dans leur appartement noirci de la rue Zhoushan. «Parfois je re-garde par la fenêtre les gens passer dans la rue et je me demande ce que qu’ils sont devenus. Je me dis que si nous nous retrouvions ils ne me re-connaîtraient pas, je suis devenue une vieille femme aux cheveux blancs et j’ai perdu toutes mes dents», souffle Zhuang. Ses voisins juifs ne sont ja-mais revenus, mais la vieille femme affirme avoir vu de jeunes Juifs visiter l’immeuble. «Sûrement des enfants ou des petits-enfants», déduit-elle. «Et en me voyant sur le pas de ma porte, ils m’ont dit ‘Hello’.»

Cao Xingfu : leur vie était aigre-douce

Assis au milieu de la synagogue Ohel Moshé, Cao Xingfu fredonne une chanson que les Juifs lui avaient ap-prise dans les années 1940. A l’époque il tenait la droguerie qui faisait face à la synagogue. Il aidait souvent, répa-rait un tuyau et leur apprenait quelques mots de chinois. Il s’est fait des amis, et même de bons amis. Encore au-jourd’hui, certains Juifs qu’il ne connaît pas viennent le voir et lui of-frent de petits présents. Lorsqu’on lui demande son impression sur la vie de cette communauté de réfugiés, sa ré-ponse est aussi courte qu’intelligente, simple que joyeuse : «aigre-douce».

D’après Cao, de nombreux Juifs te-naient des magasins de vêtements ou de cigarettes dans le quartier. Cer-tains offraient toute sorte de services, comme son ami juif qui avait inventé une technique pour nettoyer les ou-tils, qui faisait fureur dans le quartier. Pour d’autres, la vie était beaucoup plus difficile. «Un jour j’ai vu un Juif qui voulait se faire engager comme tailleur de pierres, un boulot vraiment épuisant que même un âne ne pour-rait pas faire. Deux jours plus tard, le tailleur de pierres chinois démissionne et le Juif prend sa place. Vous pouvez imaginer ça ? Il devait être plus pauvre

que pauvre», se souvient Cao.

Riches ou démunis, il semble que les Juifs de Shanghai aimaient leur vie d’alors. Le soir, ils allaient prendre un café, bavarder dans la rue. Parfois, ils dansaient et chantaient dans la syna-gogue du quartier. Soixante ans plus tard, le vieillard de 83 ans se souvient toujours d’une de ces chansons, et la fredonne au milieu de la synagogue déserte : «Je ne me rappelle plus bien les paroles, mais je me souviens de leur joie lorsqu’ils la chantaient.»

Xu Zhaodi : les Juifs, nos charmants voisins

C’est presque un «frère» qu’a connu Xu lorsqu’elle vivait dans le même immeuble qu’un réfugié juif de Shan-ghai. «Quitte à être à Shanghai, autant faire comme les Chinois» : telle était la devise du voisin de Xu, un Juif d’une quarantaine d’année qui appe-lait les anciennes «nainai» et les an-ciens «yeye», une marque de respect selon la coutume chinoise. Quant à la petite fille, il l’appelait «meïmeï», «ma sœur» en chinois. Lorsqu’il la croisait dans la rue il lui lançait : «Meïmeï, tu vas à l’école, dis ?» D’après Xu, sa famille aimait beaucoup ce voisin étranger : «En fait, ni ma famille, ni aucune famille n’a jamais eu de pro-blèmes avec les Juifs du quartier. Tout le monde appréciait leur courtoisie», précise-t-elle.

Courtois, mais surtout bienveillants, les Juifs s’occupaient souvent des en-fants du quartier. «Ils nous offraient des friandises. Jamais mes voisins chinois n’auraient fait ça !», se sou-vient Xu. «J’étais triste lorsqu’ils sont partis», regrette Xu qui a maintenant76 ans et plus aucun contact avec les anciens réfugiés juifs. Elle aimerait sa-voir ce qu’est devenu son «frère» juif. «A l’époque, nous n’avions rien, mais maintenant nous avons des retraites et des pensions», poursuit-elle. «Les Juifs ont aussi vécu des moments dif-ficiles, j’espère que maintenant tout va bien pour eux, et même mieux encore que pour nous.»

La synagogue de Shangai

la seule israélienne présente dans la liste Time 100 est une psychologue qui a révolutionné le traitement des troubles de stress post-traumatiques. Sa méthode est utilisée massivement aux USA et en Israël. Le quotidien Time vient de publier sa fameuse liste Time 100, qui présente la liste des per-sonnes les plus influentes de l’année. Cette année, aucun politique israélien n’est présent, mais on y découvre Edna Foa, une académique israélienne et une spécialiste de psychologie qui a développé une thérapie spéciale pour traiter les troubles de stress post-trau-matiques (SSPT).

“Je me suis sentie insultée », aurait affirmé le professeur Foa au quoti-dien Ynet, après que certains médias israéliens aient déclaré l’”absence d’Israéliens» dans la liste cette année. Le fait qu’ Edna Foa soit présente dans cette liste reflète l’importance de ses travaux : c’est seulement la 2ème per-sonne du monde de la psychologie a être présente dans ce classement. «Je comprends que ce soit généralement des politiciens, des responsables mi-litaires et des personnalités culturelles qui soient plutôt choisis pour figurer dans la liste, mais je suis la deuxième personne du monde de la psychologie à y être inscrite », a-t-elle expliqué. Foa, qui enseigne à l’Université de Pennsylvanie, est diplômé de l’Uni-versité Bar-Ilan.

Après la la 2ème intifada en 2000, Foa décide de mettre de côté son travail sur les syndromes liés aux viols et décide de se consacrer au stress post-trauma-tique.

La méthode de traitement elle a dé-veloppé, que l’on appelle exposition prolongée, consiste à identifier les

pensées et les sentiments qui déclen-chent le plus haut niveau de peur chez les patients, puis de les exposer à ces facteurs déclenchant. Ce traitement développé par Foa est très rapide et présente un taux de réussite particuliè-rement élevé.

Le magazine Time explique son choix : «L’armée américaine – qui n’est pas facilement impressionnée – utilise lar-gement la méthode. « Aux États-Unis, il y a près d’un demi-million d’anciens combattants du Vietnam qui souffrent du SSPT, et 300.000 anciens combat-tants d’Irak et d’Afghanistan qui en souffrent également.

La méthode de Foa connaît un grand succès aux États-Unis et en Israël, et elle partage son temps entre les deux pays. «En Israël, je travaille avec les militaires et le ministère de la Défense, et je forme les psychothérapeutes à la façon de traiter nos soldats. Je fais des recherches en Israël, je travaille avec Université de Tel Aviv et l’Université hébraïque, et j’organise des séminaires deux ou trois fois par an. Plusieurs centaines de personnes travaillent déjà avec ma méthode de traitement en Is-raël «, a déclaré Foa à Ynet.

“Il s’agit d’un traitement à court terme dont l’efficacité a été démontrée”, a expliqué le professeur Foa. «Il s’agit d’un traitement réalisé entre 8 et 15 séances avec un taux de réussite de 80-85%. Les patients israéliens sont des soldats de la guerre de Kippour, de la première guerre du Liban, et des victimes du terrorisme. Il y avait des gens qui n’avaient pas réussi à se soigner pendant 30 ans et qui ont été guéri en seulement deux ou trois mois avec cette méthode. «

La liste du TIME 100:une seule Israélienne

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8L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

SIMULATION DE GUERRE ELECTRONIQUE ET D’ATTAQUES DE SITES RADARSETONNANT. Pourquoi donc le Canard Enchaîné traite-t-il d’un sujet aussi sensible actuellement, la semaine où l’Etat Hébreu est attaqué avec une rare virulence ? La raison est assez simple : des acteurs français tentent de faire dérailler la fructueuse et assez récente (?) coopération militaire France-Israël. Un article signé par Claude Angeli (anti-israélien modéré) décrit cette semaine des opérations militaires réalisées entre militaires français et Israéliens. Ce genre d’informations est en général mis sous le couvert du “Secret Défense”. Les sources de ce journaliste (que nous suivons toutes les semaines) sont le plus souvent assez crédibles. Elles proviennent presque certainement d’informateurs qui sont au centre des décisions.

Le Canard Enchaîné raconte, sans trop de détails, que les Généraux Gaby Ashkenazi et Jean-Louis Georgelin ont signé un accord secret de coopération militaire. Des officiers de Tsahal se rendent en France pour réaliser des opérations de formations destinées aux soldats d’élite français. Les bases de Biscarosse et de Cazaux accueilleraient les soldats-formateurs israéliens.

En Israël, la censure militaire n’autorise pas la presse à traiter des détails de cette coopération. Israël Actualités a un devoir de réserve sur ce sujet très sensible.

Téhéran dit détenir la preuve de «l’enlèvement» d’un scientifique par les États-UnisL’Iran dit vouloir utiliser toutes les voies légales afin d’obtenir la libéra-tion par les États-Unis d’un scienti-fique qui aurait, selon Téhéran, été enlevé par les services secrets amé-ricains. L’Iran détiendrait une vidéo prouvant ses allégations.

L’Iran a dit mardi vouloir faire usage des «voies légales» dans l’affaire de Shahram Amiri et obtenir des Etats-Unis eux-mêmes des informations sur ce physicien nucléaire iranien enlevé selon Téhéran par les services de ren-seignement américains.

Les autorités iraniennes ont remis à l’ambassadrice de Suisse à Téhéran Livia Leu Agosti, qui représente les intérêts américains en Iran, une lettre de protestation accompagnée de do-cuments «confirmant l’enlèvement» du scientifique, a rapporté par ailleurs l’agence officielle Irna.

Ces annonces interviennent au lende-main de la diffusion par la télévision d’Etat iranienne d’une vidéo dans la-quelle un homme se présentant comme M. Amiri affirme avoir été enlevé par les services secrets américains et être actuellement détenu près de Tucson

(Arizona, ouest des Etats-Unis).

«Ce film confirme que ce ressortis-sant iranien a été enlevé par les ser-vices de renseignement américains et saoudiens», a dit le porte-parole des Affaires étrangères Ramin Mehma-naparast lors d’un point de presse à Téhéran.

«Il s’agit d’une action inhumaine qui viole les lois internationales, et nous allons user des voies légales pour les suites de l’affaire», a-t-il ajouté sans préciser ces «voies légales».

L’ambassadrice de Suisse a été convo-quée dans la journée au ministère des Affaires étrangères et des documents «confirmant l’enlèvement de Shahram Amiri et accompagnant une lettre de protestation a été remise à la partie suisse», selon Irna.

Shahram Amiri a disparu en juin 2009 à son arrivée en Arabie saoudite où il se rendait en pèlerinage.

Les dirigeants iraniens affirment qu’il a été enlevé par les Etats-Unis avec l’aide des services de renseignements saoudiens. Ils ont exigé sa libération

de même que celle de dix autres Ira-niens «illégalement détenus», selon eux, par les autorités américaines.

Washington n’a jamais réagi officiel-lement aux accusations concernant M. Amiri. Fin mars, la chaîne de télévi-sion américaine ABC a affirmé que le physicien iranien avait fait défection et collaborait avec la CIA.

En mai, le ministre iranien des Ren-seignements Heydar Moslehi a claire-ment lié le sort des 11 Iraniens à celui de trois Américains arrêtés en juillet 2009 en Iran, à la frontière avec l’Irak après s’être apparemment égarés lors d’une randonnée au Kurdistan irakien.

M. Mehmanparast a toutefois affirmé que le cas des randonneurs américains et celui de M. Amiri n’étaient pas de même nature, et qu’il n’existait «au-cun projet pour un échange» entre ces personnes.

En l’absence de relations diploma-tiques entre Washington et Téhéran, les intérêts iraniens aux Etats-Unis sont représentés par le Pakistan, et ceux des Etats-Unis en Iran par la Suisse.

Gaza : Les mercenaires d’ObamaL’arraisonnement de la flottille d’ac-tivistes pro-palestiniens aura fait au moins 10 morts dans les rangs de ces derniers et blessé au moins six sol-dats israéliens dont deux gravement. Il semble bien que l‘action menée par les Commandos Marines israéliens a rapidement dérapé dans une série d’erreurs techniques … On indique à la tête de l’État Major de Tsahal qu’on ignore qui a donné les ordres de feu tout en précisant que défendre sa vie est aussi valable dans les eaux inter-nationales. Les informations, on peut s’en douter seront, de toute façon, d’un côté comme de l’autre totalement contradictoires et le sympathisant de telle ou telle cause prendra évidem-ment, pour argent comptant, les in-formations de son camp. Il n’en reste pas moins qu’en dehors des scènes macabres médiatisées et des consé-quences désastreuses pour l’image d’Israël et sur le terrain à Gaza, la ré-solution nécessairement politique de la question palestinienne n’avancera pas d’un pouce.

Nous avons, plus que jamais, un gou-vernement bicéphale déchiré, une diarchie où s’opposent dans la plus grande cruauté deux pouvoirs inconci-liables le Fatah laïque et le Hamas is-lamique. On semble oublier dans cette pitoyable et tragique affaire, comme

l’indiquait Mark Regev , que les acti-vistes pro Hamas « prétendent militer en faveur des droits de l’Homme mais restent silencieux dès lors qu’il s’agit d’attaques du Hamas délibérément ciblées contre des civils israéliens ou des brutalités de ce régime envers ses propres citoyens en vue d’anéantir toute opposition politique, de suppri-mer tout média indépendant, ce qui a entraîné l’arrestation ou l’exécution de centaines d’opposants politiques.

S’ils s’intéressaient sincèrement et surtout honnêtement au bien-être de la population de Gaza, ils souligneraient les 15 000 tonnes d’aide humanitaire expédiées chaque semaine y compris par l‘État d‘Israël. » On pourrait se contenter de se nourrir des tragédies de ce matériel humain, juifs ou mu-sulmans, jeté en pâture aux politiques débordés des deux camps.

Cependant, ne convient-il pas de po-ser, une fois encore, les questions qui dérangent ?Pourrions-nous prendre connaissance des télex secrets, génialement cryp-tés, entre Ankara et Jérusalem via Washington ?

Quels sont les derniers ordres de mis-sion donnés à la confrérie religieuse turque «Nurcus» par la CIA qui a per-

mis à celle -ci et aux fonctionnaires du Département d’État, grâce à leurs ma-drasas, d’opérer clandestinement dans les nouvelles républiques turcophones d’Asie Centrale, dont l’Azerbaïdjan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Rus-sie ?

La Turquie a armé, approvisionné,entraîné, dirigé la flot-tille et couvert la coque du navire de tête - au cas où nous n’aurions pas compris- d’un gigantesque drapeau turc.

Invraisemblable retournement de si-tuation ?

Quoi ? L’allié turc, indéfectible ami de Sion prenant le commandement d’un convoi voulant forcer le blocus de Gaza territoire ennemi d’Israël ?

Oui mais dira-t-on de deux choses l’une : Ou la Turquie n’avait pas to-talement l’aval des USA pour mener une telle opération aventureuse et ceci indique, à n’en plus douter, qu’elle est devenue une véritable république is-lamique autonome ou bien la Turquie avait bien le feu vert US et elle joue le rôle de puissance régionale faisant pression sur Israël pour le compte des USA qui ne digèrent plus le turbulent,

incontrôlable et imprévisible Ex allié.

Compte tenu de l’histoire et de la mé-fiance envers les dirigeants sionistes, les USA ont réalisé qu’ils ne pour-raient pas obtenir le contrôle direct de la région, et auraient par conséquent besoin d’utiliser un mandataire pour faire passer cette zone « sous contrôle », rapidement et effectivement. La Turquie est ce parfait mandataire : membre de l’OTAN, candidat à l’en-trée dans l’UE … De parfaits merce-naires pour l’Oncle Sam.

Les deux hypothèses se confondent donc. Un pays islamique sert les in-térêts US pour écraser un résistant au Nouvel Ordre Mondial qui ne peut s’imposer qu’après l’écrasement de tous les nationalismes.

Oui ! On nous refait le coup du Ko-sovo pour écraser l’identité nationale serbe !

Dites-vous bien, humanistes bien intentionnés pour les misérables po-pulations Gaza ouis que vous aurez bientôt, d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement, le plai-sir de voir l’Air Force bombarder, faire bombarder ou laisser bombarder Tel Aviv, Herzlia, Netanya, Ashdod ou Haïfa ...

Mais si, aujourd’hui, nous, nous pleu-rons tous les morts, c’est ne prendre aucun risque que d’affirmer que les morts israéliens n’obtiendront de votre part qu’un rictus malsain de dégoût sa-tisfait.

Satisfait que les youpins s’en prennent encore plein la gueule !

Alors nous n’aurons plus rien à nous dire et plus rien à faire que de plaindre votre logorrhée antisioniste pauvre paravent hypocrite de l’antisémitisme qui vous colle à la peau comme une lèpre.

Vous aurez définitivement choisi votre camp. Celui des mercenaires d’Oba-ma, des mercenaires de l’Empire, des idiots utiles et couards. Il n’y aura plus d’Israël pour vous protéger pauvres crétins et vous vous gorgerez, obliga-toirement, la peur au ventre, de Mac Do Hallal entourés de Hidjab.

A moins que l’Odyssée manipulée de la petite armada vers Gaza ne marque le début d’une prise de conscience de chacun : arabes, juifs, chrétiens et que de cette misère naisse une nouvelle Ligue, cette fois trois fois sainte qui infligera à l’Empire et à ses épigones une nouvelle Bataille de Lépante.

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9L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Nous savons qu’il y a une collabo-ration poussée sur ce domaine entre Israël et la France, comment se passe cette collaboration ? est-ce fertile ?

DA : Oui, cette relation est fertile car nos produits ont désormais prouvé leur efficacité. Nous avons développé des drones stratégiques d’observation et des drones offensifs, nous excellons dans ce secteur. Ce fait est probable-ment lié au contexte du Proche-Orient qui nous a permis d’avoir cette avance technologique. Aujourd’hui, je consi-dère que nous n’avons qu’un concur-rent majeur qui est américain…

DR : Avez-vous l’impression que la politique joue un rôle important dans vos tractations commerciales ?

DA : C’est vrai que la politique joue un rôle important, mais nous tra-vaillons quand même d’une manière fluide. Il faut montrer que nous appor-tons un plus avec nos produits, et c’est le cas ! Tout le monde est satisfait de nos produits et de nos systèmes !

DR : Les Israéliens travaillent souvent en partenariats avec les USA, et cette image leur colle généralement à la peau… Cette image, l’avez-vous sur-monté en Europe ?

DA : Franchement oui. Nous avons axé notre collaboration avec des acteurs européens sur de vraies complémen-tarités technologiques et aujourd’hui nous pouvons avancer sereinement. Nous avons actuellement beaucoup de programmes en cours d’analyse avec Airbus et EADS, je suis très optimiste.

DR : Vos drones sont notamment uti-lisés en Afghanistan par l’armée fran-çaise…

DA : Comme je vous l’ai expliqué, nos drones ont deux fonctions, la sur-veillance et le combat. Nos drones de surveillance permettent notamment aux membres de la coalition en Afgha-nistan de surveiller et de gagner la guerre de l’information. Nos drones sont utilisés là-bas par l’armée fran-çaise, l’armée australienne et l’armée canadienne. Seuls les USA utilisent d’autres drones. Nous jouons un rôle central là-bas, nos drones voient la nuit, par tout temps, nous sommes les meilleurs et nous sommes très deman-dés.

DR : Toulouse est réputée pour son dynamisme, comment sont les rela-tions entre Israël et le tissu industriel local toulousain ?

DA : la région toulousaine présente une grande force d’innovation, dans le domaine des PME notamment. Le conseil régional est un catalyseur pour notre Chambre de Commerce France Israël locale. Nous avons planifié 2 missions en juin et en novembre 2010 qui toucheront tous les secteurs : agroalimentaire, textile, immobi-lier, etc… On trouve aujourd’hui une réelle demande dans les 2 sens (ac-tions économiques entre Israël et la France, ndlr) pour ce type de manifes-tation. Les deux pays se ressemblent lorsqu’on parle d’innovation.

DR : J’ai présenté récemment le baro-mètre des relations France – Israël et j’ai prononcé le mot boycott… Qu’en

pensez-vous ? Y êtes-vous confronté ?

DA : Je n’y crois pas beaucoup car dans les faits il n’y a pas de boycott. Même les pays arabes demandent à la France de jouer le rôle d’intermédiaire pour acheter du matériel israélien. Il y a vraiment des collaborations sur-prenantes, qui restent toutefois mar-ginales. Quoi qu’il en soit, nous ne ressentons pas ce type de boycott en Europe.

IAI débarque à Parispour présenter ses technologies militaires et civiles

Cette année, le groupe IAI viendra en force au Salon Eurosatory qui se tien-dra à Paris à partir du 14 Juin 2010. Traditionnellement tous les grands patrons de cette entreprise leader as-sistent au Salon et sont sur le terrain pour présenter les nouveaux produits et technologies. Selon des informa-tions Israelvalley, quatre divisions du groupe partciperont à l’événement. Espérant confirmer leurs visées sur la cinquième place mondiale pour les marchés de la Défense et de la Sécu-rité, les professionnels israéliens de ces secteurs préparent une participa-tion record de 44 exposants au Salon Eurosatory 2010.

La manifestation qui se tiendra à Paris du 14 au 18 juin prochains présentera les dernières nouveautés les plus per-fectionnées en matière d’armement terrestre, aéroterrestre et de protection du territoire.

Difficile de citer toutes les sociétés israéliennes prévues, mentionnons entre autres le géant Israel Aircraft Industries, la plus grande entreprise industrielle du pays, Elbit Systems la plus importante entreprise du secteur privé, Tadiran le vétéran des drones et engins sans pilotes à Corner Shot par-ticulièrement remarquée pour son fusil à tir latéral, sans oublier les entreprises actives dans les secteurs plus fonda-mentaux comme Kata, spécialiste des gilets de protection ou Azimuth Tech-nologies leader pour les équipements de localisation des cibles.

Toutes ces firmes rencontreront à Pa-ris les professionnels du monde entier et les décideurs en matière de défense et de sécurité : journalistes venant des cinq continents, visiteurs spécialisés attendus de 145 pays et des exposants et confrères venant de 45 états produc-teurs.—

ISRAELVALLEY PLUS DANS NOS ARCHIVESUne émission “Israël Start-up” ani-mée par Daniel Rouach et Carmella Sarfati sur Radio Shalom a été l’occa-sion d’échanger avec Daniel DANIEL ABEHSERA, Président France d’Is-rael Aerospace Industries.

Cette interview exclusive avait pour thème : “Israël et les drones”.

Après avoir présenté la carrière brillante de Daniel Abehsera – In-génieur en aéronautique spécialisé dans les matériaux, il a travaillé chez Messier (Groupe Safran) et chez Zo-diac avant d’être Responsable chez Goodrich (anciennement Rohr) et CS Communication – Daniel Rouach en-tame l’interview sur une question liée au nouvel emploi de Daniel Abehsera : PDG d’IAI France

DR : vous avez connu de nombreux postes au sein de l’industrie aéronau-tique et de la Défense, ma question est donc la suivante : considérez-vous ce nouveau job comme plutôt facile ou plutôt difficile ?

DA : Il n’est pas possible de dire que ce nouveau job est facile. Même si cet élément est très subjectif, il y a diffé-rents aspects à prendre en compte, no-tamment l’aspect politique. Pour tout ce qui est lié à la commercialisation de nos produits, il y a une forte com-posante politique. En ce sens, nous sortons du domaine de l’industrie tra-ditionnelle.

DR : Tout le monde sait aujourd’hui qu’IAI est l’un des plus grands groupes israéliens, est-ce aussi votre perception ?

DA : c’est vrai, IAI est l’un des plus grands groupes israéliens et nous nous disputons régulièrement la pre-mière place avec le géant pharma-ceutique Teva. Pour donner une idée d’IAI, je peux vous donner quelques chiffres. Nous sommes plus de 17000 personnes répartis dans 20 divisions. Nous générons un chiffre d’affaires de 4 milliards de dollars et nous avons un carnet de commande de 8 milliards de dollars. IAI est un groupe résolument tourné vers l’export, l’international re-présente environ 80% de notre activi-té. Nous intervenons dans les secteurs civils (appelé secteur « commercial »), dans le secteur de la maintenance – plus de 4000 personnes – dans le secteur militaire où nous dévelop-pons et commercialisons des avions de combat et des avions sans pilotes, les drones. Nous avons également 2 autres fleurons : « missiles et espace » et la division Elta (équipements et systèmes électroniques pour environ-nements sévères) à Ashdod.

Le groupe traverse aujourd’hui une période de crise dans le domaine « commercial », mais en aucun cas dans les autres secteurs. Je dirais même le contraire, nous sommes en très forte croissance dans les autres secteurs, notamment grâce à l’explosion des marché Asie et Amérique du Sud.

DR : David Harari, votre prédéces-seur qui n’avait pas la langue de bois m’avait un jour affirmé que le marché français de la Défense et de l’Aéro-nautique était particulièrement diffi-cile… Qu’en pensez-vous et quel est votre rôle en France ?

DA : Je dirais plutôt, contrairement aux apparences, que la France n’est pas un marché difficile. C’est vrai qu’il existe aujourd’hui une énorme concurrence avec des acteurs tels que Dassault, Airbus ou encore Thales. Avec juste 50 ans d’existence, IAI doit prouver sa réelle valeur ajoutée. Lorsque l’on est compétitif, je pense que l’on peut travailler efficacement avec les sec-teurs civils et militaires français. Cette collaboration est d’ailleurs facilitée si vous tissez des liens et des partenariats avec les industries françaises du sec-teur.

DR : IAI devrait travailler avec EADS… Quelles sont vos relations avec EADS ?

DA : Nous avons eu des relations difficiles avec EADS il y a quelques années, mais aujourd’hui la collabo-ration se passe très bien, notamment dans le domaine des drones, mais nous y reviendrons probablement dans la suite de l’interview. L’armée française est très satisfaite de nos drones…

DR : En effet, parlons des drones, où Israël a vraiment gagné l’image de lea-der mondial de ce type d’équipement.

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10L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Le «J’accuse» de Bernard-Henri Levy

Avec un éditorial exceptionnel BHL assome le journal Libération qui a, depuis, quelques jours horrifie les amis d’Israël.

Libération avait la semaine dernière mis en une un titre aberrant «Israël, Etat pirate» qui ne faisait pas honneur à ce journal. Le quotidien a certaine-ment ainsi perdu de très nombreux lecteurs. Bernard-Henri Lévy a écrit un article paru hier et qui semble com-penser les égarements de son rédacteur en chef. Le plus étonnant est le “détail qui tue” : BHL signe avec la mention “actionnaire du journal”.

BHL : «Je n’ai évidemment pas chan-gé de position. Je continue de juger «stupide», comme je l’ai dit le jour même, à Tel Aviv, dans un débat mus-clé avec une ministre de Netanyahu, la façon dont a été mené, au large de Gaza, l’assaut contre le Mavi Marma-ra et sa flottille.

Et me serait-il resté le moindre doute que l’arraisonnement du 7e navire, ce samedi matin, sans violence aucune, aurait achevé de me convaincre qu’il y avait d’autres façons d’opérer pour éviter que ne se referme ainsi, dans le sang, le piège tactique et médiatique tendu à Israël par les provocateurs de Free Gaza.

Cela dit et redit, on ne peut pas ac-cepter non plus, et pour autant, le flot d’hypocrisie, de mauvaise foi et, à la fin des fins, de désinformation qui

semblait n’attendre que ce prétexte pour, comme chaque fois que l’Etat juif commet une erreur et trébuche, s’engouffrer dans la brèche et déferler dans les médias du monde entier.

Désinformation, la formule, ressassée jusqu’à la nausée, du blocus imposé «par Israël» alors que la plus élémen-taire honnêteté voudrait déjà que l’on précise : par Israël et par l’Egypte ; conjointement, des deux côtés, par les deux pays identiquement frontaliers de Gaza ; et ce, avec la bénédiction à peine déguisée de tous les régimes arabes modérés – trop heureux de voir autrui endiguer, pour le compte et la satisfaction de tous, l’influence de ce bras armé, de cette base avancée, un jour, peut-être, de ce porte-avions de l’Iran dans la région.

Désinformation, l’idée même d’un blocus «total et impitoyable» (Laurent Joffrin, éditorial de Libération du 5 juin) prenant «en otage» (Dominique de Villepin, le Monde du même jour) «l’humanité en danger» de Gaza : le blocus, il ne faut pas se lasser de le rappeler, ne concerne que les armes et les matériaux pour en fabriquer ; il n’empêche pas que passent, tous les jours, depuis Israël, entre 100 et 120 camions chargés de vivres, de médica-ments, de matériel humanitaire en tout genre ; l’humanité n’est pas «en dan-ger» à Gaza ; c’est mentir que de dire que l’on «meurt de faim» dans les rues de Gaza-City ; que le blocus militaire soit, ou non, la bonne option pour af

faiblir et, un jour, abattre le gouverne-ment fascislamiste d’Ismaïl Haniyeh, on peut en discuter – mais indiscu-table est le fait que les Israéliens qui officient, jour et nuit, aux points de contrôle entre les deux territoires sont les premiers à faire l’élémentaire mais essentielle distinction entre le régime (qu’il faut tenter d’isoler) et la popu-lation (qu’ils se gardent de confondre avec ce régime ni, encore moins, de

pénaliser puisque l’aide n’a, encore une fois, jamais cessé de passer).

Désinformation : le silence, en France comme ailleurs, sur l’incroyable atti-tude du Hamas qui, maintenant que la cargaison de la flottille a rempli son office symbolique, maintenant qu’elle a permis de prendre l’Etat juif en dé-faut et de relancer comme jamais la mécanique de sa diabolisation (dans Libération encore, ce titre terrible et qui, si les mots veulent encore dire quelque chose, ne peut qu’aller dans le sens de la délégitimation de l’Etat hébreu : «Israël, Etat pirate»), mainte-nant, en d’autres termes, que ce sont les Israéliens qui, inspection faite, entendent acheminer l’aide vers ses destinataires supposés – le silence qui se fait donc, alors, sur l’attitude d’un Hamas bloquant la dite aide au check point de Kerem Shalom et l’y lais-sant doucement pourrir : au diable les marchandises passées entre les mains des douaniers juifs ! à la poubelle les «jouets» qui ont fait pleurer les bonnes âmes européennes mais qui ont été

rendus impurs par les trop longues heures passées dans le port israélien de Ashdod ! les enfants gazaouis n’ayant jamais rien été d’autre, pour le gang d’islamistes qui a pris le pouvoir par la force il y a trois ans, que des bou-cliers humains, de la chair à canon ou des vignettes médiatiques, leurs jeux ou leurs désirs sont la dernière chose dont on ait, là-bas, le souci – mais qui le dit ? qui s’en indigne ? qui se risque à expliquer que s’il y a, à Gaza, un pre-neur d’otages, un profiteur sans scru-pule et froid de la souffrance des gens et, en particulier, des enfants, bref, un pirate, ce n’est pas Israël mais le Ha-mas ? Désinformation encore – risible mais, compte tenu du contexte straté-gique, catastrophique désinformation : le discours, à Konya, dans le centre de la Turquie, d’un Premier ministre qui fait jeter en prison quiconque ose publiquement évoquer le génocide des Arméniens mais qui a le culot, là, face à des milliers de manifestants chauffés à blanc et vociférant des slogans an-tisémites, de dénoncer le «terrorisme d’Etat» israélien.

Désinformation, encore : le lamento des idiots utiles tombés, avant Israël, dans le piège de ces étranges «huma-nitaires» qui sont, au IHH turc par exemple, des adeptes du jihad, des fanatiques de l’apocalypse anti-israé-lienne et antijuive, des hommes et des femmes dont certains, quelques jours avant l’assaut, disaient vouloir «mou-rir en martyrs» (Guardian du 3 juin, Al Aqsa TV du 30 mai) : comment un écrivain de la trempe du Suédois Hen-ning Mankell a-t-il pu se laisser ainsi abuser ? Comment, quand il nous dit songer à interdire la traduction de ses livres en hébreu, peut-il, lui, pour le coup, oublier la sacro-sainte distinc-tion entre un gouvernement fautif ou stupide et la foule de ceux qui ne se reconnaissent aucunement en lui et qu’il associe pourtant dans le même projet de boycott insensé ? Comment le réseau de salles Utopia peut-il, en France, exactement de la même fa-çon, décider de déprogrammer la sor-tie d’un film (A cinq heures de Paris) au seul motif que son auteur (Leonid Prudovsky) est citoyen israélien ? Dé-sinformateurs, enfin, les bataillons de tartuffes regrettant qu’Israël se dérobe aux exigences d’une enquête interna-tionale quand la vérité est, à nouveau, tellement plus simple et plus logique : ce qu’Israël refuse c’est l’enquête demandée par un conseil des droits de l’homme des Nations unies où règnent ces grands démocrates que sont les Cubains, les Pakistanais et autres Ira-

niens ; ce dont Israël ne veut pas c’est d’une démarche du type de celle qui aboutit au fameux rapport Goldstone commandé, après la guerre de Gaza, par la même sympathique commission et où l’on vit cinq juges, dont quatre n’avaient jamais fait mystère de leur antisionisme militant, boucler en quelques jours 575 pages d’interviews de combattants et de civils palesti-niens menées (hérésie absolue, sans précédent, dans ce type de travail !) sous l’œil des commissaires politiques du Hamas ; ce à quoi Israël a prévenu (et comment le lui reprocher ?) qu’il n’apporterait pas sa caution à la mas-carade de justice internationale que serait une enquête bâclée, aux conclu-sions connues d’avance et ne visant qu’à traîner, comme d’habitude, de fa-çon parfaitement unilatérale, la seule et unique démocratie de la région au banc des accusés.

Un dernier mot. Pour un homme comme moi, pour quelqu’un qui s’ho-nore d’avoir, avec d’autres, aidé à in-venter le principe de ce type d’actions symboliques (Bateau pour le Vietnam ; Marche pour la survie au Cambodge de 1979 ; boycotts antitotalitaires ; ou encore, plus récemment, violation dé-libérée de la frontière soudanaise pour briser le blocus à l’abri duquel se per-pétraient les massacres de masse du Darfour), pour un militant, en d’autres termes, de l’ingérence humanitaire et du tapage qui va avec, il y a dans cette épopée misérable comme une caricature, ou une grimace lugubre, du destin. Mais raison de plus pour ne pas céder. Raison de plus pour re-fuser cette confusion des genres, cette inversion des signes et des valeurs. Raison de plus pour résister à ce dé-tournement de sens qui met au service des barbares l’esprit même d’une po-litique qui fut conçue pour les contrer. Misère de la dialectique antitotalitaire et de ses retournements mimétiques. Confusion d’une époque où l’on com-bat les démocraties comme s’il s’agis-sait de dictatures ou d’Etats fascistes. C’est d’Israël qu’il est question dans ce tourbillon de haine et de folie – mais c’est aussi, que l’on y prenne garde, quelques-uns des acquis les plus précieux, à gauche notamment, du mouvement des idées depuis trente ans qui se voient mis en péril. A bon entendeur, salut».

Bernard-Henri Lévy

Alain Finkielkraut et Bernard-Henri Lévy défendent Israël contre la «désinformation»Les intellectuels français Alain Fin-kielkraut et Bernard-Henri Lévy réa-gissent vivement aux accusations portées contre Israël après l’arraison-nement de la flottille pour Gaza, lundi 31 mai. «Je vois la haine, soudain, se donner libre cours», a réagi Alain Finkielkraut à propos des réactions de la communauté internationale face à l’intervention israélienne, vendredi 4 juin sur la chaîne télévisée Public Sé-nat. Bernard-Henri Lévy s’élève, lui, dans une tribune dans le quotidien Li-bération contre la «désinformation» à propos du blocus de Gaza.

Les deux hommes, signataires de «l’appel à la raison», rédigé par des juifs français et exhortant Israël à re-considérer sa politique envers les Pa-lestiniens, disent ne pas soutenir l’opé-

ration israélienne contre la flotille. «Je continue de juger ‘stupide’ (...) l’as-saut contre le Mavi Marmara», écrit Bernard-Henri Lévy dans sa tribune intitulée Pourquoi je défends Israël. Mais ils disent voir dans les réactions internationnales un déchaînement «délirant» contre l’Etat hébreu. «Je ne veux pas servir de caution juive à une haine, à une diabolisation d’Israël», explique Alain Finkielkraut.

«ÉPOPÉE MISÉRABLE»

Bernard-Henri Lévy tente tout d’abord de rectifier les explications du blocus données notament par les médias fran-çais. «Le blocus, il ne faut cesser de le rappeler, ne concerne que les armes et les matériaux pour en fabriquer», avance-t-il. Il s’attaque ensuite à la

politique du Hamas à Gaza, selon lui passée sous silence, «en France comme ailleurs». «Qui se risque à ex-pliquer que s’il y a à Gaza, un preneur d’otage, (...) ce n’est pas Israël, mais le Hamas ?» demande-t-il.

Les deux hommes s’en prennent di-rectement aux organisateurs de la flot-tille. Une «épopée misérable», selon Bernard-Henri Lévy, «caricature» des actions symboliques comme les «ba-teaux pour le Vietnam», qu’il rappelle avoir contribué à créer. Pour Alain Finkielkraut, ce sont les organisateurs eux-mêmes les responsables des dé-bordements du 31 mai. «Les Israéliens ne voulaient pas de ce bain de sang. Ils sont tombés dans un piège. Ce bain de sang a été délibérement provoqué par les organisateurs», estime-t-il,

accusant directement la Turquie, «où Mein Kampf est un best seller», dit-il, de jeter de l’huile sur le feu.

Les deux hommes dénoncent enfin «les bataillons de tartuffes regrettant qu’Israël se dérobe aux exigences d’une enquête internationale», comme l’écrit Bernard-Henri Lévy. «Il y a dans cette attitude un mélange de mauvaise foi et d’angélisme qui me fait très peur», explique Alain Fin-kielkraut, alors que Bernard-Henri Lévy défend la position israélienne : «Ce que refuse Israël c’est l’enquête demandée par un conseil des droits de l’homme des Nations unies où rè-gnent ces grands démocrates que sont les Cubains, les Pakistanais et autres Iraniens.»

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11L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Les kamikazes humanitairesCe que le kamikaze humanitaire guette, ce n’est pas les dégâts qu’il va faire, mais les dégâts qu’on va lui faire. Et ce sont ces dégâts inversés qui sont censés faire des dégâts.

Le kamikaze humanitaire est un ka-mikaze d’un genre mutant, tout à fait neuf, parfaitement inédit : c’est un kamikaze oxymore. C’est l’idée que les dégâts seront extrêmement col-latéraux, diffus, les explications très confuses, les analyses rendues très compliquées puisque le mot huma-nitaire, lâché comme une bombe, est brandi comme l’arme à laquelle on ne peut rien rétorquer : on ne fait pas la guerre à la paix.

Le mot humanitaire est un mot qui a tout dit. Son drapeau est intouchable, son pavillon est insouillable. C’est l’idée que, déguisé en pacifiste, le terroriste aura de son côté, tout blotti contre la coque de son navire naïf rem-pli de gentillesse gentille et d’idéaux grands, d’ambitions fraternelles, la communauté internationale. Car c’est le monde entier qui, tout à coup, forme une communauté.

Le mot humanitaire, forcément inof-fensif, ne saurait être offensé, attaqué : c’est une paix qui avance sur les flots, on ne bombarde pas une paix, on ne crible pas de flèches, de balles, une colombe qui passe, même si cette colombe est pilotée par Mohammed Atta, je veux dire ses avatars paisibles, ses avatars innocents, ses avatars gen-tils, ses avatars qui avancent avec des sentiments plein les poches et la rage entre les dents, et la haine dans les yeux au moment même du sourire.

Il y avait les kamikazes volants, voici les kamikazes flottants. Les kamikazes de la vitesse du son ? Démodées. Voici les kamikazes, déguisés en bonnes fées, de la langueur des flots, voici les kamikazes de la vitesse de croisière. Les kamikazes comme des poissons

sur les flots, dont l’aide qu’ils appor-tent est un costume, une panoplie, un déguisement. Ils attendent qu’Israël riposte, autrement se donne tort. Ka-mikazes qui voudraient non seule-ment nous faire accroire qu’ils sont pacifistes, mais qu’ils sont passifs. Kamikazes déclencheurs de bavures officielles, au fil de l’eau. Non plus descendant des nuages, s’abattant comme autant de foudres, mais des kamikazes bien lents, bien tranquilles, bien plaisanciers.

Des kamikazes bercés par la vague, et qui savent ce qu’ils viennent récol-ter : des coups, et par conséquent de la publicité. Des kamikazes au long cours qui viennent, innocemment, fa-briquer de la culpabilité israélienne. Des kamikazes en liège qui viennent déclencher la pluie de la riposte pour clamer que l’orage est scandaleux, que les tonnerres devraient être interdits, que la météo internationale n’a plus le droit de se laisser dicter le temps qu’il fera par le ciel. Les kamikazes du ciel sont tous morts, voici les kamikazes de l’eau. Des kamikazes doublement vic-times : victime de leur folie, comme les kamikazes d’hier, et victimes offi-cielles sur le terrain mondial.

Carnaval : les coupables déguisés en victime sont considérés comme vic-times, c’est la victoire du masque, c’est l’inversion, c’est le rouleau d’Esther qui une nouvelle fois se dé-roule, c’est le bourreau qui devient victime parce qu’il est arrivé en Ar-lequin de victime, en Arlequin de la paix, et c’est celui qui ôte le masque, qui sait reconnaître le cyclope derrière la sirène, c’est celui-là qui, dans notre histoire toute neuve, conviendra une fois encore dans le rôle, sur mesure décidément, du méchant.

De l’inique, de l’aveugle, du déclen-cheur de guerre. Voici les kamikazes, déguisés en lenteur, des temps nou-veaux. Voici les kamikazes, déguisés

en contraires de kamikazes. Voici des ami-kazes. Voici les kamikazes sans haine et sans reproche, voici les guer-riers qui, dans la lenteur et la torpeur, dans la paresse et l’allégresse, dans la sérénité et la gaité, viennent lancer des attaques à têtes de défense, des défis à têtes d’innocence, des menaces à têtes de fraternité.

Nous n’allons pas aller ce soir au bal masqué : sans loup sur les yeux, sans haine dans le regard, la tête froide et non maquillée, nous allons dire une chose inadmissible dans la cour de récréation des médias qui tour à tour s’imitent et se copient, se plagient, font chorus ; nous allons dire que nous n’allons pas tomber dans le panneau, que tout cela est une mascarade, et ces mots nous les assumons, puisque sans courage, sans vérité, sans convictions, la vie ne serait qu’une mer d’huile.

Or nous aimons la mer, vraiment. Mais pas l’huile.

yann moix

Elie Barnavi, devenu chroniqueur de Marianne, traite les leaders israéliens de «PAUVRES D’ESPRIT»Le bateau de «la paix» était un piège. Il est devenu le bateau de la haine, même de la haine de soi.

Je me suis souvent demandé pourquoi l’ex-Ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi avait autant changé. Cet homme tant aimé (au moins par une frange de la Communauté juive de France!) lors de son passage à Paris avait soutenu avec un réel talent son pays. Je viens de lire sur Marianne sa chronique. Pour lui, le Premier mi-nistre d’Israël est un nul et la plupart des décideurs israéliens des incom-pétents. Cet ex-ambassadeur devenu donneur de leçons à Bruxelles est en

train d’afficher son avis dans tous les médias… sans aucune pudeur. Ses mots sont insultants : “On peut tou-jours se consoler en se disant que ce peuple mérite mieux que le troupeau de pauvres d’esprit qui le conduit de Charybde en Scylla.”

Cet homme qui a eu accès aux secrets d’Israël frappe encore plus fort que les autres car il connaît mieux que tous les faiblesses du pays. Pour quelques piges dans le magazine Marianne cet ex-ambassadeur passe la ligne rouge et fait du mal à Israël.

Malheureusement les Israéliens

comme Barnavi se retrouvent assez souvent en première ligne dans les médias pour critiquer. Ils font la joie des fanatiques qui publient sans cesse leurs diatribes. Ils font le jeu des pro-pagandistes antisionistes.

Au moment où Israël fait des erreurs, il faut savoir contenir son désespoir. Cette indécence à critiquer Israël est inadmissible. Le bateau de “la paix” était un piège. Il est devenu le bateau de la haine même de la haine de soi. Le “terrorisme humanitaire” est né au large de Gaza. Israël ne l’a pas créé.

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Dov Zerah, nouveau directeur général de l’Agence française de Développe-ment :« Ma nomination ne pouvait s’envisa-ger au détriment du Consistoire. »

Conseiller maître à la Cour des comptes, Dov ZERAH, 55 ans, a été nommé le 2 juin Directeur général de l’Agence française de développe-ment. Cette nomination l’a conduit à démissionner de son poste de Président du Consistoire de Paris et d’Ile-de-France, auquel il avait été élu en janvier dernier. Un renoncement difficile qui n’implique pas, pour lui, un désengagement de l’action com-munautaire. Entretien…

Vous venez de prendre la direction de l’AFD, fonction à laquelle vous a appelé le Président Sarkozy. Vous attendiez-vous à cette nomination ?Depuis quinze ans, j’ai, à trois re-prises, été candidat à ce poste. Cette fois-ci, nous étions 14 candidats, la décision finale incombant au Chef de l’Etat. Il y a environ 7 semaines, j’étais donné perdant. Mes responsa-bilités communautaires, en tant que Président du Consistoire de Paris et d’Ile-de-France ont constitué un han-dicap, comme me l’ont confié certains soutiens.

Justement, vos nouvelles fonctions s’avérant incompatibles avec celle de Président du Consistoire de Paris, vous avez fait le choix de démission-ner. Une décision difficile ?C’est une décision que j’ai prise la mort dans l’âme, c’est certain. Mais en termes de disponibilité, il n’est pas possible pour moi d’assumer les deux rôles. L’AFD est présente dans 70 pays ainsi que dans tous les départe-ments et territoires d’Outre-Mer, par le biais de projets d’aides au déve-loppement. J’étais hier en Tunisie. Je serais, la semaine prochaine au Séné-gal, dans deux semaines au Burkina

Faso et au Mali… Impossible, donc, de parcourir le monde et de mener à bien les projets dont je me suis fait le chantre.

Lors de votre élection au Consistoire, vous étiez le candidat du rassemble-ment avec un projet porteur d’espoir. Votre démission est-elle synonyme d’abandon ?Non, justement. J’aurais pu, comme certains me l’ont recommandé ou demandé, diriger l’institution par procuration, et recourir à des formules de mise en congé, ou de désignation d’un premier vice-président ou d’un président délégué...Que de débats ont ainsi été évités ! Par intégrité et respect de l’espoir qu’avait suscité mon élection, je n’ai pas voulu entrer dans ce type d’organisation Ma position claire et rapide a permis de transmettre le témoin en 24 heures, sans drame ni heurt !

Vos projets pour le Consistoire étaient nombreux et importants. Seront-ils abandonnés ?Je ne l’espère pas. Je ressens la déception de tous ceux qui m’ont élu et soutenu. J’étais à la fois le candidat du Chalom, du rassemblement et de la rénovation. Certaines choses ont d’ores et déjà été menées à bien, comme la modification des statuts et du fonctionnement du Consistoire pour aller vers plus de démocratisa-tion, de transparence et d’éthique. Une assemblée extraordinaire doit se tenir le 27 juin qui examinera cette rénovation.

Les autres grands chantiers qui vous tenaient à cœur avait trait à la cashe-route, les conversions et la réintégra-tion du Consistoire au sein du CRIF. Quid de ces projets ?En cinq mois, beaucoup a été fait. La réorganisation du service des conversions et la mise au point de procédures et livret pour que ce sujet

sensible pour beaucoup de personnes soit traité avec tact et humanité. Avec l’appui du Grand Rabbin de Paris, M. David MESSAS, à qui j’adresse mon éternelle gratitude, la clarification des conditions de déroulement de la bat-mitsva, l’ouverture à la synago-gue consistoriale des Tournelles d’un beth hamidrash pour femmes, la mise au point d’un numéro de téléphone dédié aux hagounot…L’ouverture du chantier de la transparence et de la professionnalisation des procédures de prise de décision par la mise au point d’un livre des procédures. La finalisation d’un projet de protocole d’accord avec les CCJ qui permet d’entrevoir la résolution d’un vieux problème, et la construction d’une solide et institutionnelle coopération entre le Consistoire et les CCJ. Les actions de partenariat avec le Beth Loubavitch qui ont permis d’œuvrer ensemble pour la diffusion et l’ob-servance de nos traditions et mitsvot. L’organisation de nombreuses mani-festations populaires, et notamment, pour Yom Haatsmaout, la magnifique manifestation unitaire avec toutes les institutions communautaires, à la sy-nagogue consistoriale de la Victoire, et avant Chavouot, l’exceptionnel Yom Hatorah qui restera gravé dans nos mémoires… Enfin, depuis cinq mois, le secrétaire du Comité d’entre-prise siège au Conseil d’administra-tion. Comme cela se fait dans toute entreprise, le personnel est informé, en temps réel, des débats du conseil d’administration.Quant au retour du Consistoire central au CRIF, je continuerai à défendre cette perspective. Le Consistoire est un organe en charge du cultuel. Sa réintégration au sein du CRIF permettrait au Conseil Représentatif d’assumer pleinement les fonctions qui lui sont dévolues, notamment dans le cadre politique. C’est une mesure qui influerait sur la voix que fait entendre la Communauté juive

dans le débat public.

David Revcholevschi, trésorier du Consistoire, s’est présenté aux élections lors de votre démission. En vain. Quel est votre sentiment sur cet échec ?Je suis fier d’avoir contribué à faire venir David au consistoire. C’est un homme prometteur. Il a eu le courage de se présenter pour porter un pro-gramme dont je partageais les orien-tations. C’est un homme qui a une réelle fibre communautaire, et il a, je pense, marqué les esprits. Nul doute qu’il a pris date pour les prochaines échéances.

C’est Joël Mergui, votre prédéces-seur qui a été réélu. Vous êtes vous entretenu avec lui lors de sa prise de fonction ?Bien sûr. Nous avons un premier ren-dez-vous avec l’Assemblée générale extraordinaire d’examen des statuts, le 27 juin prochain.

Votre nomination à la tête de l’AFD a provoqué des remous. L’un des re-proches qui vous est fait est justement votre engagement communautaire. Votre sentiment à cet égard ?Quelques commentaires médiatiques alimentés par certains concurrents se sont fait l’écho de cette critique. Mon parcours en tant que Haut fonction-naire parle pour moi. J’ai, au cours de mes précédentes fonctions, eu l’oc-casion de négocier la fin des conten-tieux nucléaires que nous avions avec l’Iran et le Pakistan, des protocoles financiers avec les pays du Maghreb, le Yémen. Je me suis rendu en Arabie Saoudite. Ma confession, pas plus que mon engagement communautaire, n’a jamais constitué un problème. Bien au contraire. On a trop tendance à placer Juifs et Arabes dans une opposition irréductible. C’est une erreur. Je suis à la fois un enfant juif, né à Tunis, et pur produit de notre

système méritocratique. Ma richesse personnelle est d’être à la croisée de plusieurs influences. C’est pour cela que je suis un homme de dialogue, et cela va m’aider dans mes nouvelles fonctions.

C’est ce qui a, à votre avis, convaincu le président de vous nommer à ce poste ?Peut être. Je ne suis pas en mesure de présenter les raisons du Président de la République sur cette décision.

On vous a présenté aussi comme le candidat de la renaissance de la « FranceAfrique ». Un argument qui vous touche ?Je voudrais que l’on m’explique ce que l’on entend par le terme Fran-ceAfrique ! Une certaine forme de paternalisme français à l’égard de nos anciennes colonies ? Ce n’est pas pour moi une critique. La France ne peut pas ne pas aider ses amis.

Le terme implique peut-être une cer-taine forme de complaisance à l’égard de certains dirigeants africains…Quelle est la solution dans ce cas ? Envoyer des troupes pour renverser les chefs d’Etat dont le mandat dure trop longtemps…On a pu constater l’efficacité d’une telle politique…

A ce titre, dans quelle mesure, l’AFD peut-elle peser dans le conflit proche-oriental ?L’agence mène, dans les territoires palestiniens, un certain nombre de projets permettant de réduire les écarts de niveau de vie et d’améliorer les conditions de vie des populations. A mon sens, le développement écono-mique permet de conduire à la paix, même si cela ne suffit pas.

Propos recueillis par Ruth Nabet pour Israël Actualités

13L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Dov Zerah, nouveau directeur général de l’Agence française de Développement

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14L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Dieudonné condamné pour diffamation envers la Licra

L’humoriste Dieudonné a été condam-né mardi par le tribunal correctionnel de Reims à 5.000 euros d’amende pour des propos jugés diffamatoires envers la Licra, tenus dans le journal l’Union en avril 2009. Le tribunal l’a également condamné à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à l’as-sociation.

Dans une interview publiée par le journal régional le 25 avril 2009, Dieudonné --qui devait se produire à Reims quelques jours après-- qualifiait les associations comme la Licra «d’as-sociations mafieuses qui organisent la censure, qui nient tous les concepts du racisme, à part celui qui concerne les juifs. En fait, ce ne sont que des offi-

cines israéliennes».

La Ligue contre le racisme et l’anti-sémitisme avait réclamé 10.000 euros de dommages et intérêts lors de l’au-dience du 9 mars où Dieudonné avait lui-même assuré sa défense, niant avoir tenu de tels propos.

«La Licra se félicite de cette juste dé-cision», a déclaré sans plus de com-mentaires le service communication de l’association.

Le jugement sera publié dans le Monde, le Figaro et Libération ainsi que dans toutes les éditions du journal régional l’Union.

L’animateur Arthur assigné devant les prud’hommes

«Avant, Arthur faisait partie de mes animateurs de télévision préférés. Mais je trouve son comportement inadmissible. » Françoise ne regardera plus jamais l’animateur de la même façon. Cette habitante de Gouvieux (Oise) l’accuse de l’avoir fait tra-vailler durant quatre mois en temps que femme de ménage sans jamais la déclarer.

Elle lui reproche aussi de l’avoir li-cenciée sans motif réel et en violation de toutes les obligations légales en matière de droit du travail. Elle a de-mandé à un avocat creillois, Me Ali Hassani, de s’occuper de cette affaire.

« Ma cliente a été recrutée en tant qu’employée de maison pour s’occu-per de la résidence d’Arthur, située à Luzarches, confie Me Hassani. Elle a pris ses fonctions le 30 décembre 2009. Depuis cette date, elle a réguliè-

rement réclamé son contrat de travail et les bulletins de salaires afférents. En vain. En revanche, elle a bien été payée pour son travail. Mais en es-pèces. Puis, du jour au lendemain, la personne qui l’avait recrutée a sou-dainement décidé de se passer de ses services. Le tout sans entretien préa-lable ni indemnité légale. Ma cliente a alors adressé une lettre avec accusé de réception à l’animateur. Mais, si le courrier a bien été réceptionné, preuve à l’appui, celui-ci n’a jamais été suivi de réponse. J’ai à mon tour adressé une lettre, avec accusé de réception, à Arthur. Là encore, le document a bien été réceptionné mais personne n’a daigné prendre contact avec moi. J’ai donc décidé d’assigner Arthur devant le conseil des prud’hommes de Mont-morency afin d’obtenir réparation. »

Un préjudice estimé à 21 750 €

En tenant compte de toutes les indem-nités légales, y compris celles dues au titre de licenciement abusif, Me Has-sani demande 21750 € pour sa cliente.

Dans l’entourage d’Arthur, on semble tomber des nues. « Nous n’avons ja-mais entendu parler de cette affaire, assure ainsi l’une de ses proches colla-boratrices. Mais ce n’est vraiment pas dans les habitudes d’Arthur d’agir de la sorte. C’est quelqu’un qui respecte les lois et qui fait en sorte de ne rien avoir à se reprocher. Cette histoire me paraît pour le moins étrange… Et ses avocats ne sont pas au courant d’une éventuelle procédure. »

L’assignation de Me Hassani a été en-voyée vendredi à Montmorency. Les avocats d’Arthur devront donc être in-formés rapidement de la démarche de leur confrère.

Le BNVCA condamne les nou-velles agressions antisémites

Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme salue l’action de la police du Val d’Oise qui a in-terpellé dans un temps très proche de l’infraction l’auteur d’une agression violente , à caractère antisémite, com-misse ce 7/6/2010 gare d’Argenteuil.

Selon la victime, Mr Maurice A… 45 ans,un individu qu’il décrit comme d’origine maghrébine est passé dans les travees du wagon en interrogeant les voyageurs ‘T ES JUIF T ES JUIF « et arrivé à sa hauteur, lui a lancé « J AIME PAS LES JUIFS …je vais te taper … »TU AS VU CE QUE TES COUSINS FONT A GAZA /// »puis le frappe au visage, et le met à terre…La victime blessée a été conduite à l’hopi-tal pour y recevoir des soins.

L’auteur arrête sera déféré le 8/6/2010 au TGI de Pontoise.

Le BNVCA a décidé de se porter par-tie civile aux côtes de la victime.

Nous condamnons également l’agres-sion antisémite commise le 4 JUIN vers 14 H au préjudice de 5 jeunes écoliers de l’école juive de Brunoy -91-PORTANT LA Kippa menaces

de mort par 2 passants sur le quai de la gare. Selon les victimes les auteurs de 25 et 30 ans les ont insultés,ont brandi un couteau, et scandé le nom de FOFANA « A MORT JUIFS ON VA TOUS VOUS TUER »Nous saluons là encore l’action de la police de l’Es-sonne qui a très rapidement interpellé les auteurs.

Nous condamnons cet acte, comme les autres agressions antisémites qui se sont produites ces derniers jours : Un coktail Molotov a été lancé dans la cour du Home israelite de Metz,le 7 juin, heureusement sans faire de dé-gâts ni blesse.

Le vendredi 4 juin,vers 17 h gare de Bobigny, un religieux juif israelien a été attaqué et dépouillé par quatre individus décrits comme de couleur d’origine africaine.

Ces faits confirment la thèse selon laquelle les évènements du proche orient et la stigmatisation d’Israel et des Israeliens,a des répercussions sur la sécurité des citoyens de confession juive sur notre sol.

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L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Roland Dumas

Dans ses Mémoires de guerre, Le général de Gaulle évoquant la triste forfaiture de Philippe Pétain a ce mot : « La vieillesse est un naufrage ». Nul probablement n’a mieux at-testé ce jugement que Roland Du-mas – figure emblématique de cette exception culturelle française ap-pelée « gauche caviar » – qui dans un pitoyable numéro médiatique a identifié la façon dont Israël se dé-fend… à Hitler.

Disons-le d’emblée : le procédé du reductio ad Hitlerum est aussi usé que les neurones de ce sédiment du mitterrandisme. Et les scribouillards, journaleux et autres plumitifs tous mé-dias (ou presque) confondus, nous en ont déjà gavés comme des procureurs de la décadence romaine.

Mais pour le coup, il nous faut dire quelques mots de cette forfaiture, car 1) elle a été fulminée par un ancien représentant de la diplomatie française 2) un ancien président du Conseil constitutionnel – qui en sortit, il est vrai, par la porte de service… 3) un homme dont le père, Résistant, a été exécuté par la Gestapo sur dénoncia-tion en mars 1944 et 4) last but not least, un homme qui est censé savoir ce qu’est l’hitlérisme, puisqu’il siégeait à côté de Serge Klarsfeld avec les avo-cats de la partie civile, lors du procès du chef de la Gestapo de Lyon : Klaus Barbie. Un procès exceptionnellement filmé et diffusé par la suite… dans un but pédagogique (dit-on)…

Pouvait-on mieux traîner dans la boue la mémoire de la Shoah et celle de la France libre ?

Alors Israël et Hitler c’est kif-kif, hein M. Dumas ? Sans blague ? Et pourtant c’est à l’époque où ce commentateur chevronné de l’actualité était au Quai d’Orsay que ce grand ami de la France qu’était Saddam Hussein a perpé-tré l’essentiel du génocide du peuple kurde qui a fait en 15 ans 400 000 morts. Notre grand contempteur du satanique Israël a-t-il bronché à cette époque ? Car nul doute que toutes les chancelleries occidentales avaient per-tinemment connaissance de ces hor-reurs. D’une part des correspondants iraniens relayés par des journalistes américains en avaient fait circuler les images à travers le monde. De plus, l’affreux Ali Hassan al-Majid, dit « Ali le chimique », cousin du dicta-teur et responsable du nettoyage eth-nique, avait fait filmer les massacres, lesquels, tombés aux mains de la ré-sistance kurde avaient été transmis à l’organisation internationale Human Rights Watch.

Il ne craignait d’ailleurs ni les com-mentaires de Dumas ni les autres. « Je vais les tuer tous avec des armes chimiques ! Qui va dire quelque chose ? La communauté internationale ? Je l’emm... ! » Avait-il dit lors d’une

réunion. (Source : Le Monde diploma-tique – mars 1998)

Et l’auteur de ces lignes s’aventure à ajouter que ce ne serait pas un luxe coupable pour Israël de commencer à traiter la « communauté internationale » avec le mépris que sa pitoyable par-tialité mérite.

Il demeure que ce grand spécialiste du droit – dont en son temps la justice a révélé les coups tordus (Cf. l’affaire Giacometti) – a le droit de choisir ses amis. Et il le fait.

Jean-Michel Aphatie de RTL rapporte sur son blog les propos tenus par Du-mas à propos du défunt dictateur et pilleur du Gabon, Omar Bongo : « C’était un ami et nous avons toujours travaillé en bonne intelligence. » Le même Bongo dont la justice française a fait saisir certains comptes bancaires à la suite de la révélation par Le Monde en 2008 d’une véritable caverne d’Ali Baba de biens immobiliers sur le terri-toire national, issus de détournements de fonds publics.

« En bonne intelligence »… Il est vrai que le nom du kleptocrate appa-raît dans l’affaire Elf (suite à quoi la juge Eva Joly a fait saisir ses comptes suisses…)

Alors Netanyahou c’est Hitler mais Bongo c’est quelque part à mi-che-min entre Blanche neige et Charlie Brown…

Mais le pire est à venir bien-aimés lecteurs…

La photo que vous voyez apparaître et sur laquelle monsieur Israël-c’est-Hitler donne l’accolade fraternelle à Dieudonné a été prise à l’occasion du spectacle donné par notre grand comique, le 18 décembre 2006 au Ze-nith. Mais tenez-vous bien ! Dans le carré VIP, où il avait sa place, l’ancien ministre de François Mitterrand était assis à quelques coudées du gotha du FN : Bruno Gollnish, Jany le Pen (l’épouse de l’affreux du même nom), Eric Iorio, ex gendre de Le Pen, res-ponsable de la propagande FN, Alain Soral un rouge-brun devenu conseiller du président du FN. Rien que du beau linge, comme on disait à la Mondaine.

Et notre humaniste en diable était pré-sent lorsque Dieudonné a revendiqué la « liberté de parole » pour le néga-tionniste Robert Faurisson et lorsque la salle a ri à gorge déployée quand le monstre a raconté l’histoire de toto contestant « l’existence de chambres à air ».

Au fait, je parlais de Pétain ?... Ça y est, vous pouvez tirer la chasse.

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Création d’un fonds d’urgence pour la zone euro Les Européens ont finalisé lundi la création d’un fonds d’urgence pour la zone euro d’une ampleur histo-rique de 440 milliards d’euros, et se sont entendus pour durcir leur discipline budgétaire via de nou-velles sanctions, afin de regagner la confiance des marchés.Les ministres des Finances de la zone euro, réunis à Luxembourg, ont signé les documents mettant of-ficiellement en place le mécanisme de soutien aux pays utilisant la mon-naie unique qui seraient confrontés à de graves difficultés financières. Prévu pour rester en place pendant trois ans, ce «véhicule spécial», basé au Luxembourg, prévoit 440 milliards de garanties de prêts pour les Etats qui, comme la Grèce, seraient dans l’incapacité de trouver de l’argent frais sur les marchés financiers. Les ministres des Finances européens s’étaient mis d’accord le 9 mai sur le principe d’un tel fonds, décidé dans l’urgence alors que la crise budgétaire grecque menaçait de s’étendre à l’Es-pagne et au Portugal et de saper les fondements mêmes de l’union moné-taire créée en 1999. Mais depuis de délicates discussions se sont déroulées au niveau des ex-perts pour régler les détails.L’Allemagne a obtenu gain de cause sur un point important pour elle en faisant en sorte que chaque pays ne garantisse que sa part de contribution dans les prêts qui seraient octroyés. Une autre formule, la garantie soli-daire de tous les Etats pour l’intégra-lité des prêts, avait été un temps en-visagée. Mais elle serait revenue pour

Berlin à une «Union de transferts bud-gétaires» inacceptable à ses yeux. Avec la finalisation de ce mécanisme, les ministres espèrent pouvoir rassurer sur la capacité de la zone euro à faire face à la crise. Le directeur général du FMI, Domi-nique Strauss-Kahn, présent à Luxem-bourg, s’est félicité de la réaction eu-ropéenne «forte, puissante, organisée» et a dit s’attendre désormais à une atti-tude des marchés «plus sereine». Le temps presse car la monnaie unique reste sous pression. Elle est tombée dans la journée sous 1,19 dollar pour la première fois en plus de quatre ans, sur fond d’inquiétudes sur la situation budgétaire de la Hongrie. Malgré tout, les ministres se sont vou-lus rassurants. «Je ne suis pas préoc-cupé par l’euro», a déclaré le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Junc-ker. Les ministres des Finances de toute l’UE se sont par ailleurs mis d’accord sur un certain nombre de propositions concrètes pour durcir la discipline budgétaire: ils vont créer de nouvelles sanctions contre les pays trop endettés, et faire examiner leurs projets de bud-get nationaux au préalable par l’UE. «Nous allons améliorer le Pacte (de stabilité européen) en créant des sanc-tions intervenant plus tôt», a annoncé le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy, à l’issue d’une réunion sur le sujet, qui a permis de concrétiser des décisions de principe prises le 21 mai.

L’accord envisage ainsi la possibilité de sanctions même lorsque la limite actuelle de 3% du PIB fixée par le Pacte pour les déficits publics n’est pas encore dépassée, si un pays ne tient pas compte de mises en garde ou laisse sa dette s’envoler. Ces sanctions, qui restent à définir, pourraient être décidées si un pays n’a pas tenu compte de mises en garde de ses partenaires sur la dérive de ses comptes publics, ou si le niveau global de sa dette gonfle trop vite. Il s’agira aussi de mettre davantage à l’avenir l’accent sur la surveillance de la dette globale, censée ne pas dépas-ser 60% du PIB, et pas seulement les déficits annuels.L’idée serait de pouvoir déclencher des procédures pour déficit excessif plus tôt pour les pays dont la dette ne recule pas assez rapidement.

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16L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

La fin probable d’une grande aventure militaire

A l’heure de comptes, Ankara cherche un nouveau partenaire stratégique.

La mort, la semaine dernière, de 9 acti-vistes turcs à bord du ferry Mavi Mar-mara qui faisait route vers Gaza a pro-bablement sonné le glas de l’alliance stratégique entre Jérusalem et Ankara. La Turquie cherche désormais un nou-veau partenaire pour son industrie mi-litaire. « Nos relations bilatérales ne seront pas complètement gelées mais réduites au strict minimum », a averti le vice-Premier ministre turc Bulent Arinc.

Dans l’immédiat, après avoir rappelé au pays son ambassadeur à Tel Aviv, la Turquie annulait trois entraînements conjoints prévus pourtant de longue date avec Tsahal. Cette semaine, le MGK, le Conseil de sécurité national turc, doit se réunir pour discuter des suites à donner à plusieurs contrats militaires en cours avec Israël. Selon toute vraisemblance, Ankara devrait décider d’honorer les accords déjà signés ou entamés, puis, dans un deu-xième temps, de suspendre toute coo-pération militaire.

Pour l’Etat hébreu, qui aura bien du mal à se trouver un nouvel allié au Moyen-Orient, il s’agit d’une perte majeure dont l’Iran pourrait se servir pour renforcer son positionnement ré-gional. A ce stade, seul un apaisement des tensions politiques avec la Turquie pourrait éviter une rupture totale. Le chef du gouvernement turc Recep Er-dogan a posé ses conditions : une le-vée rapide du blocus contre la bande de Gaza qu’il serait d’ailleurs prêt à briser en personne… accompagné par sa marine !

Les échanges militaires israélo-turcs ne se limitent pas à de simples opéra-tions d’import-export mais s’étendent aussi à des alliances pour la pénétra-tion de marchés tiers. En Colombie, par exemple, le consortium IMI-Asel-

san est engagé dans la vente à Bogota de chars M 60A1 améliorés.

Le groupe israélien IMI (Israel Mili-tary Industries) a ainsi mis au point l’électronique du tank, tandis qu’Asel-san effectuait l’assemblage. Le résul-tat est probant : un tank à la pointe de la technologie et deux fois moins coû-teux que le Abrams américain, le Leo-pard allemand ou même le Merkava 4.

La détérioration des rapports israé-lo-turcs se fait déjà ressentir depuis plusieurs mois sur le plan militaire. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 du parti AKP (parti de la Justice et du Développement), défini comme islamo-conservateur, les responsables israéliens de la défense sont de plus en plus réticents à transférer des arme-ments avancés à la Turquie.

Dernièrement, la livraison d’une di-zaine de drones Heron a été conclue après de longs mois d’âpres négocia-tions et de retards accumulés pour des raisons qui restent confuses. Idem pour la modernisation d’avions de combat F-4 et de tanks M-60. Ces contrats ont néanmoins rapporté des sommes juteuses à l’industrie militaire israélienne : 850 millions de dollars.

Autre illustration du refroidissement constaté depuis quelques années, l’ar-mée de l’air turque a annulé sa parti-cipation au projet « LOROP » (Pho-tographie oblique de longue portée), ainsi que le développement du drone Harpy-2, des programmes évalués respectivement à 38 et 40 millions de dollars.

D’après le ministre turc de la Défense Vedci Gonul, Israël et la Turquie sont actuellement liés par 16 accords mili-taires, notamment des entraînements conjoints. La coopération militaire entre les deux pays remonte au dé-but des années 80 et a atteint son pa-roxysme en 1996, suite à la signature d’une alliance stratégique.

Une centaine de récipients vieux de 3.500 ans découverts intacts en Israël

Une centaine de récipients vieux de 3.500 ans et utilisés pour des céré-monies païennes ont été découverts intacts dans le nord d’Israël, a an-noncé lundi une équipe d’archéolo-gues.

Cette découverte, par son âge et son bon état, est «extrêmement rare», ont expliqué Edwin van den Brink et Uzi Ad, responsables des excavations qui ont duré deux semaines dans la cuvette naturelle d’un substrat rocheux à Tel Qashish, près de Haïfa.

«On n’avait jamais découvert de tels objets datant de 3.500 ans, et il est aussi extraordinaire de les retrouver dans un tel état de préservation», ont-ils expliqué.

Parmi les objets retrouvés figurent un vase pour brûler l’encens et une coupe ornée d’une moulure représentant une femme, qui pourrait avoir été utilisée pour des offrandes ou des libations à une divinité.

Des objets fabriqués à Mycènes, dans l’actuelle Grèce, ont également été dé-couverts, prouvant selon les archéolo-

gues l’existence de liens commerciaux entre les deux régions.

«A cette période, il existait un danger d’invasion militaire et notre théorie est que les prêtres ont caché les objets utilisés dans les temples de peur qu’ils soient détruits», a dit à l’AFP M. Van den Brink.

«Un site, sur une colline à proximité et qui date de la même période, a été détruit et enterré, donc il y a peut-être eu une guerre ici», a-t-il précisé.

Tel Qashish, ou Tell al-Qassis en arabe, est une cité biblique située près du mont Carmel, sur les hauteurs de Haïfa. Selon l’Ancien testament, c’est à Tell al-Qassis ou près de là que le prophète hébreu Elie a égorgé 450 prophètes du dieu païen Baal.

Flotille : Une commission non d’enquête mais d’examens des faitsEli Avidar, ancien conseiller politique d’Ariel Sharon, dit ne pas comprendre où est le problème quant à l’accepta-tion d’une commission d’enquête in-ternationale, suivant la formule propo-sée par le secrétaire général de l’ONU. Son raisonnement est implacable : « Nous disons, nous répétons que nous n’avons rien à cacher, que les faits témoignent en notre faveur. Alors, pourquoi hésiter ? Nous avons tout à gagner, au plan international, que soit décortiqué le caractère pseudo-huma-nitaire des activistes de l’IHH turc.»

Une opinion partagée par un vieux routier de la politique, à savoir le mi-nistre de l’Industrie et du Commerce, Binyamin Ben Eliezer, ancien ministre de la Défense du gouvernement Sha-ron, qui l’a exprimée samedi après midi-midi, au cours de l’émission té-lévisée « Face à la presse».

Et c’est aussi le point de vue des ex-

perts du ministère des Affaires étran-gères, qui ont conseillé au gouver-nement d’aller dans ce sens. Mais ce n’est pas celui du ministre de la Jus-tice, Yakov Neeman, et du conseiller juridique du gouvernement, qui prô-nent eux une commission chargée d’examiner l’enchaînement des faits qui ont conduit au clash sur le ferry Mavi Marmara. Avec une restriction, soutenue par Binyamin Netanyahou et Ehud Barak : les soldats qui ont participé directement à l’opération ne seront pas convoqués par la commis-sion.

Hier, le forum des sept a planché lon-guement sur la question, sans parvenir à dégager une marche à suivre. Il re-prendra ses travaux aujourd’hui. Deux courants semblent s’opposer. Le mo-déré, et minoritaire, mené par Avigdor Lieberman et Dan Méridor, incline pour une commission internationale; le dur, majoritaire, avec en première

ligne Ehud Barak et Moshe Ayalon, refusent toute immixtion internatio-nale, tout au plus, la présence de deux observateurs américains, au sein d’une commission d’examen des faits. Autre possibilité envisagée : confier l’en-quête au Contrôleur de l’Etat. Il est aussi question de revoir et la légalité du blocus maritime imposé par Israël sur Gaza, et celle de toute action desti-née à faire respecter ce blocus.

En attendant, la pression internatio-nale s’accentue sur le Premier ministre israélien pour l’inciter à accepter la proposition du secrétaire général de l’ONU. Une pression, il faut le souli-gner, qui ne vient pas des adversaires de l’Etat hébreu, mais de ses amis : le vice-président américain Joe Biden, le président français Nicolas Sarkozy, l’envoyé spécial Tony Blair, les Pre-miers ministres canadien, bulgare, géorgien…

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17L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Jean-Louis Beffa nommé chez Lazard

Surprise dans le monde des affaires. L’une des figures emblématiques du “French Business” rejoint une des banques mythiques qui a toujours su garder un discret lien avec Israël. La banque Lazard a signé un accord avec une banque d’affaires israélienne très connue sur la place publique (accord confidentiel). Selon Le Figaro : “La retraite de Jean-Louis Beffa n’aura duré que vingt-quatre heures. Le pa-tron historique de Saint-Gobain – qui a laissé jeudi en assemblée générale sa casquette de président à son dauphin Pierre-André de Chalendar – a signé hier un contrat de «senior advisor» chez Lazard. A ce titre, Jean-Louis Beffa apportera en particulier son expérience d’industriel et sa connais-sance des marchés internationaux, notamment des pays émergents où ses homologues à la tête des entreprises sont de plus en plus nombreux à vou-loir réaliser des opérations de fusions et acquisitions”.

Lazard est une banque d’affaires fran-co-américaine dont les trois principaux bureaux se situent à New York, Paris et Londres, par ordre d’influence. La banque a été fondée aux États-Unis en 1876 par trois banquiers juifs ashké-nazes émigrés aux États-Unis depuis leur ville natale de Phalsbourg en Lor-raine : Alexandre, Elie et Simon La-zard, bientôt associés à leur beau-frère Alexandre Weill.

Bien que son métier historique soit la gestion d’actifs, Lazard est surtout connue pour son métier de conseil en fusions-acquisitions. Son caractère se-cret, la qualité des connexions de ses associés-gérants et de ses conseils, et dans une moindre mesure, ses tarifs plutôt en dessous de ceux du marché lui ont permis pendant longtemps de maintenir une influence sans com-mune mesure avec la taille de la banque elle-même. Sur le marché

français, elle a même été incontour-nable jusqu’en 1997, date de son der-nier classement comme numéro un des banques-conseils en fusions-acquisi-tions. Certains de ses associés-gérants, parmi lesquels Antoine Bernheim, Felix Rohatyn, Raymond Philippe et André Meyer, sont à l’origine d’em-pires industriels tels que LVMH ou Cap Gemini, ou ont été décisifs dans des dossiers très délicats tels que la re-mise en ordre des finances de la ville de New York, la défense du franc dans les années 1930, ou encore la gestion du portefeuille de valeurs mobilières de Jackie Kennedy.

La culture de la banque Lazard, sa structure de capital (société de per-sonnes), ses légendaires conflits entre associés ont fini par limiter les op-tions de la société et écorner l’image de toute-puissance dont a longtemps bénéficié la banque. Son P.-D. G. pen-dant presque 25 ans, Michel David-Weill (1977-2001), qualifié de « Der-nier Empereur » à Wall Street tant son influence a été décisive jusque dans les années 1980, et dernier héritier d’une fabuleuse dynastie de banquiers, a dû finalement céder sa place à Bruce Wasserstein, un deal-maker américain qui a pris une part active à la restruc-turation des entreprises américaines dans les années 1980 et 1990 au sein de First Boston (devenu CSFB) puis de Wasserstein, Perella & Co (devenu Dresdner Kleinwort Wasserstein). Wasserstein a pris « à la hussarde » le contrôle capitalistique de la banque en introduisant certaines de ses activités en Bourse, afin de racheter la partici-pation au capital des familles histo-riques, non sans difficultés puisque cette opération s’est soldée par le dé-part de certains associés décisifs, tel Gerardo Braggiotti (qui avait propul-sé Lazard au rang de numéro un des banques-conseils en Italie en quelques années).

La fin des crashs ?

La société Opgal optronics basée à Carmiel, détenue conjointement par Elbit et Rafael, vient de développer un nouveau système de détection sensible permettant à des avions d’atterrir par tous les temps, même lorsque la visi-bilité est nulle, par exemple lorsqu’un brouillard épais règne sur la piste ou lorsqu’il pleut à verse. Elle propose ainsi de résoudre des problèmes fré-quents auxquels sont confrontés les pilotes, qui doivent poser leur appareil sans heurt sur la piste d’atterrissage quelles que soient les conditions at-mosphériques au sol.

Grâce au système de vision amélio-rée EVS, fourni par Kollsman (filiale américaine d’Elbit System), Opgal optronics permet au pilote de voir des images vidéo du terrain sur un écran placé dans sa cabine.

Pour le PDG d’Opgal optronics Dror Sharon, l’installation du système EVS dans les avions améliorera de façon significative la sécurité de l’appareil, au moment de l’atterrissage, si une tempête fait rage à l’extérieur, et pour-rait éventuellement éviter au pilote de faire atterrir son appareil dans un autre aéroport. EVS serait le seul système de vision thermique au monde agréé par l’agence américaine FAA (Federal Aviation Administration) chargée de la régulation aérienne aux USA.—

Opgal optronics vient de remporter un contrat de 10 millions de dollars d’un intégrateur européen souhaitant utili-

ser ses systèmes d’imagerie thermique EYE R25. Basée à Carmiel, Opgal Optronics est détenue conjointement par Elbit et Rafael. Elle compte 100 employés.

La technologie thermique sensible uti-lisée dans les systèmes EYE R25 est capable de déceler la température des passagers en transit dans un aéroport, une gare ou tout autre foyer de trans-port.

Le système de barrière thermique vir-tuelle utilise un réseau maillé de ba-lises et d’algorithmes, pouvant repérer dans une foule les personnes ayant une température élevée (au-delà de 38°C, symptôme avéré de la grippe porcine).

A une précision d’1/2 degré près, le système signale tout individu dont la température thermique élevée peut déclencher l’alarme qui permettra au personnel de sécurité sanitaire de le mettre immédiatement en quarantaine pour interrogatoire et prise en charge médicale éventuelle.

Pour rappel, un autre système réputé de détection sensible, créé par Op-gal, est déjà utilisé pour assister les pilotes de vols privés (également en test dans certains vols commerciaux américains) pour faciliter l’accès aux pistes d’envol ou d’atterrissage lors de tempêtes ou de situation climatique soudaine réduisant sérieusement la vi-sibilité.

La firme du jour : OSEMOsem est l’une des plus grandes so-ciétés d’agroalimentaire d’Israël. Fon-dée en 1942, la compagnie de vente construit quatre ans plus tard sa pre-mière usine à Bnei Brak où elle pro-duit des pâtes alimentaires, ainsi que des flocons cuits au four selon une recette originale afin de satisfaire les besoins des juifs Mizrahis, qui suivent un régime en grande partie composé de riz et de couscous.

En 1964, une succursale de restau-ration rapide est fondée à Holon. La même année, le produit phare de la compagnie est lancé – le Bamba. En 1970, la compagnie démarre la pro-duction d’aliments cuits au four. Elle produit également des potages et des sauces lyophilisés.

L’usine principale de la compagnie est construite en 1976 à Petah Tikva où se trouvent actuellement les bureaux de l’administration de la compagnie, le centre serveur de distribution et l’usine de sauces.Osem acquiert plu-sieurs petites compagnies de nourri-ture, accroissant et diversifiant ainsi ses produits, tels que Promin, usine de magasins de boulangerie, d’Argal et de Magdanot HaBait (où se trouve la chaîne de production de gâteaux).

En 1995, Osem commercialise des produits Nestlé, dont le café, des cé-réales au chocolat et pour le petit déjeuner. Aujourd’hui Nestlé est pré-sent à hauteur de 50% dans le capital d’Osem.

Le chiffre du jou : 93% d’or

Lors de fouilles archéologiques pour le compte de l’Autorité des Antiquités d’Israël, menées rue Koifman au nord de Jaffa en préalable à des travaux d’infrastructure, une impressionnante pièce de monnaie d’or datant du règne de Napoléon III a été découverte. La pièce de 10 francs a été frappée à Paris en 1856 à l’époque du second empire en France, elle est constituée de 93% d’or pur. Elle porte en effigie le profil de Napoléon III. En 1848 Napoléon III a été élu président de la seconde république et s’est proclamé lui-même Empereur des Français à la suite du coup d’état de 1852, comme l’avait fait avant lui son oncle Napoléon Bo-naparte.

Selon Robert Kool, numismate de l’Autorité des Antiquités d’Israël, « La découverte de pièces d’or lors de fouilles archéologiques se produit ra-rement. C’est la première fois qu’une telle pièce est trouvée lors de fouilles

à Jaffa. Cependant nous savons que les pièces d’or européennes étaient cou-rantes dans l’empire Ottoman du fait d’une sévère crise financière à la fin du 19éme siècle. »

« Les documents et les pièces qui ont été trouvés dans le passé à Tel-Aviv et Beer-Sheva témoignent de la populari-té de l’or européen, spécialement dans les provinces reculées de l’empire Ot-toman comme la Palestine, jusqu’à la fin de la première guerre mondiale ».

La fouille de la rue Koifman qui a pris fin la semaine dernière a été conduite par l’archéologue Eriola Jakoel de l’Autorité des Antiquités d’Israël. Du-rant les fouilles ont aussi été décou-vertes les fondations de bâtiments da-tant de l’époque Ottomane, des pièces de plusieurs périodes et des morceaux de vase datant de l’époque de la Bible jusqu’à celle de l’empire Ottoman.

Soutien de l’industrie High-TechLe ministre des Finances, Youval Stei-nitz, a dévoilé hier son plan destiné à accélérer le développement des in-dustries de pointe en Israël. Ce plan, intitulé “avantage comparatif”, est le fruit de la réflexion d’une commission interministérielle qui a planché sur les mesures à prendre pour soutenir l’in-dustrie high tech en Israël.

Le nouveau plan gouvernemental a été exposé par le ministre des Finances à l’occasion du congrès annuel de l’As-sociation des Industries de Haute tech-nologie qui s’est tenu hier à Jérusalem. Les 10 volets du plan de soutien à l’in-dustrie de pointe sont les suivants:

* Fusions et acquisitions de socié-tés pour favoriser les entreprises de grande échelle; * Meilleur ciblage de la R&D finan-cée sur fonds publics; * Renforcement des relations entre universités et industries; * Meilleure adaptation de l’aide pu-blique aux besoins des « serres tech-nologiques »; * R&D communs aux secteurs civil et militaire; * Développement de nouvelles tech-nologies; * Recherche de nouvelles sources de financement; * Renforcement de l’éducation scientifique et technologique dans les lycées; * Intégration des Juifs ultraortho-doxes et des Bédouins dans le high tech; * Retour en Israël des « cerveaux » expatriés à l’étranger.

Ce plan s’appuie sur les avantages comparatifs du high tech israélien qui ont été identifiés par la commission interministérielle: un fort capital hu-main, une recherche à la pointe mon-diale, une forte présence de sociétés étrangères en Israël, l’importance de la R&D militaire, et une culture d’en-trepreneur développée.

En revanche, les rédacteurs du plan de soutien ont décelé certaines faiblesses du high tech israélien qui justifient au-jourd’hui l’attention des pouvoirs pu-blics; il s’agit notamment de la baisse des investissements de capital-risque en Israël et de leur hausse parallèle dans les pays émergents, d’une mau-vaise utilisation de l’aide publique à la R&D, et de la baisse continue du nombre des diplômés de l’enseigne-ment supérieur dans les matières tech-nologiques.

Dans un communiqué de presse, You-val Steinitz a déclaré qu’il est « per-mis d’être ambitieux et d’œuvrer par la création d’une “Nokia israélienne” dans un avenir pas trop lointain ». No-kia est une entreprise de télécommu-nications finlandaise qui est devenue, en 2008, le plus grand constructeur mondial de téléphones mobiles, de-vant Motorola et Samsung, avec près de 39 % de parts du marché mondial.

Paradoxalement, ce plan pour sou-tenir l’industrie israélienne du high tech ne prévoit aucun financement supplémentaire de la part des pou-voirs publics. Il se contente de tracer de grandes orientations, mais ne se donne pas les moyens pour les mettre en œuvre. En fait, le ministre des Fi-nances compte sur la bonne volonté des investisseurs privés pour accroître leurs initiatives dans le secteur de l’in-dustrie de pointe.

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18L’information en provenance d’IsraëlEdition du 14 Juin 2010

Le président Shimon Pérès en visite de trois jours en Corée du Sud

Le président Shimon Pérès effectue une visite de trois jours en Corée du Sud à la tête d’une délégation de 60 patrons israéliens; le Vietnam a de-mandé au président Pérès d’ajour-ner sa venue.

Une importante délégation écono-mique accompagne le président Shi-mon Pérès à Séoul, la capitale de la Corée du Sud. Cette visite, qui durera trois jours, a lieu alors que l’isolement international d’Israël s’accentue. Pour marquer son désaccord avec l’arrai-

sonnement des flottilles étrangères, la Corée a demandé au dernier moment, de changer l’intitulé de la visite: doré-navant, il ne s’agit plus d’un « voyage officiel », mais d’une « visite de tra-vail ».

Malgré la reformulation de la visite, rien n’a été modifié à l’ordre du jour des Israéliens. Le Président Shimon Pérès rencontrera son homologue sud-coréen, le président Lee Myung-bak, et il visitera notamment le fameux “Korea Advanced Institute of Science

and Technology” (KAIST) qui se classe parmi les meilleures universités en Asie et dans le monde.

Selon un communiqué de la prési-dence de l’Etat à Jérusalem, le but de la visite est de « renforcer la coo-pération politique, militaire et éco-nomique, entre les deux pays ». Le volet économique sera abordé par les 60 patrons qui accompagnent la délé-gation israélienne à Séoul. Parmi les entreprises israéliennes qui ont fait le déplacement, on trouve: ECI Telecom,

Elbit, Elisra, IAI, Elta, Radcom, Ra-fael, etc. Deux ministres se sont joints à la délégation israélienne: Benyamin Ben Eliezer (Industrie et Commerce) et Moché Kahlon (Communications).

En 2009, la Corée du Sud a représenté un débouché de 840 millions de dollars pour les marchandises israéliennes. En sens inverse, Israël a acheté aux entre-prises coréennes pour 870 millions de dollars de marchandises. Sur les quatre premiers mois de 2010, le com-merce bilatéral connaît une forte pro-gression: les exportations israéliennes vers la Corée ont fait un bond de 39% alors que les fournitures coréennes à Israël ont progressé de 31%.

Les observateurs estiment que les pays de l’Asie du Sud-est, et la Corée du Sud en particulier, pourraient prendre le relais du commerce défaillant avec la Turquie. En 2009 déjà, la Corée était un des principaux partenaires économiques d’Israël en Asie, après la Chine, l’Inde et Hong Kong.

Après trois jours de visite en Corée du Sud, le président Shimon Pérès de-vait poursuivre sa tournée asiatique au Vietnam, mais l’arraisonnement des flottilles en a voulu autrement: le gou-vernement vietnamien a demandé au président israélien d’annuler sa visite à Hanoï.

Jacques Bendelac

Discours intégral et en français de Netanyahu sur la Flottille

Voilà ce qu’a dit le Premier Ministre israélien ce matin, lors du Conseil des Ministres. Son discours parle de la fameuse affaire de la Flottille, mais aussi de l’affaire du MV Ra-chel Corrie.

«Je tiens à remercier les soldats de Tsahal, les officiels de la sécurité et les responsables gouvernementaux qui ont tous été impliqués dans la pré-

vention de l’entrée des navires dans la bande de Gaza. Hier, le monde entier a vu la différence entre une flottille humanitaire et une flottille de haine, regie par la violence et le soutien au terrorisme extrémiste. Dans les deux cas, Israël a utilisé une procédure iden-tique: Nous avons proposé aux navires de décharger leur cargaison dans le port d’Ashdod, où ils feraient l’objet d’une vérification de sécurité pour em-

pêcher l’entrée d’armes à destination du Hamas, après quoi les biens civils seraient livrés aux Gazaouis. Pour la flottille précédente, nous avons même proposé que sa cargaison soit vérifiée par des organisations internationales à El Arish en Egypte.

Nous ne pouvons pas nous tromper. En ce qui concerne navire d’hier et cinq des six navires de la flottille précé-dente, ce processus a pris fin sans faire de victimes ou d’incidents fâcheux. Ce n’est que sur un seul navire, sur lequel des dizaines de voyous d’une organi-sation terroriste – ou, pour être plus précis, une organisation soutenant le terrorisme – avait préparé à l’avance des haches, des couteaux et d’autres armes de poing ; ce n’est que sur ce navire ou nos soldats ont été contraint de se défendre contre un danger inte-nable sur leur vie.

Selon les informations actuellement en notre possession, ce groupe a em-barqué son bateau séparément, dans une ville différente de tous les autres groupes, il s’est organisé séparément de tous, et ses procédures d’embar-quement ont été différentes de celles de tous les autres navires. En effet, ils n’ont pas subi les contrôles. L’inten-tion claire de ce groupe hostile était de lancer un violent affrontement contre les soldats de l’armée de défense d’Is-raël. Cette vérité se répand à travers le monde. Il faut comprendre que ce n’était pas un incident unique. Il s’agit d’un processus continu que les enne-mis d’Israël ont orchestré depuis des

années dans le but de nier le droit d’Israël à se défendre. Il a débuté en 2001, avec une tentative d’arrestation des officiers israéliens à l’étranger et s’est poursuivi en 2004, avec des tentatives similaires. Puis il y a eu le rapport Goldstone, qui est né après l’Opération Plomb Durci. Ce proces-sus se poursuit aujourd’hui avec la tentative d’empêcher Israël de stopper la contrebande de missiles et de ro-quettes dans la bande de Gaza.

Je tiens à souligner: Nous ne permet-trons pas la création d’un port iranien à Gaza. Nous ne permettrons pas la libre circulation des matériels de guerre et de contrebande au Hamas. D’autre part, nous n’avons aucun désir de rendre les choses difficiles pour la population civile à Gaza. Nous vou-drions empêcher uniquement que les marchandises dangereuses n’entrent pas à Gaza. C’est ainsi que nous avons agi aujourd’hui.

Je tiens à souligner que, encore au-jourd’hui, le Hamas empêche l’entrée des marchandises dans la bande de Gaza, ce qui prouve qu’il ne se soucie pas de l’aide aux habitants de Gaza. Ce qui l’intéresse, ce sont les provo-cations.Je voudrais saisir cette occasion pour exprimer à nouveau son soutien aux soldats de Tsahal et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Ils ont effectué une mission difficile avec détermination, avec retenue et responsabilité. Ils sont tous dignes de louange.

RencontreObama-Netanyahu

Le Premier ministre israélien Benja-min Netanyahu doit rencontrer d’ici la fin du mois le président américain Barack Obama, a indiqué mercredi un haut responsable israélien.

«M. Netanyahu doit se rendre à la Maison Blanche d’ici fin juin pour s’entretenir avec M. Obama», a indi-qué à l’AFP ce haut responsable qui a requis l’anonymat.

«La date de cette rencontre n’est pas encore arrêtée. Initialement, elle aurait du se tenir au début du mois et a in ex-tremis été reportée», a-t-il ajouté

Le 31 mai, M. Netanyahu a écourté une visite officielle au Canada et re-porté sa rencontre prévue le lendemain avec M. Obama, à la suite d’un raid des commandos de la marine israé-lienne contre une flottille humanitaire internationale en route pour Gaza qui a fait neuf tués parmi les passagers.

Selon la radio publique israélienne, M. Netanyahu devait convoquer mercredi matin les sept ministres de son cabinet restreint pour discuter de la constitu-tion d’une commission juridique d’en-quête sur ce raid.

M. Netanyahu cherche à éviter une commission d’enquête internationale sur cet assaut et devrait indiquer mer-credi aux Etats-Unis que son gouver-nement a opté pour une commission juridique d’enquête comportant des juristes israéliens de renom ainsi que des experts étrangers, notamment américains, a précisé la radio.

Les commandos de la marine impli-qués dans le raid ne devraient pas être interrogés par cette commission, selon la même source. En revanche, M. Ne-tanyahu, son ministre de la Défense, Ehud Barak, et le chef d’état-major, le général Gaby Ashkenazi, pourraient répondre aux enquêteurs.

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