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Ti-Jean et la boule de ter Écoute maintenant Ti-Jean etia boule de fer. C’est un récit captivant rempli d’actions et d’aventures. Essaie de te rappeler de toutes les péripéties. Tu devras par la suite dégager le schéma narratif de ce récit. Reporte-toi à la fiche «Le schéma narratif du conte» que te remettra ton enseignant ou ton enseignante. Questions de compréhension 1. Résume l’action du conte en t’inspirant du modèle du schéma narratif. Reporte-toi à la fiche sur schéma narratif. : 2. Remplis la fiche «Les éléments constitutifs du conte» qu’on te remettra : 3. Le registre de langue : a) Quel est le registre de langue utilisé par ce conteur? b) Trouve trois exemples de mots ou d’expressions qui relèvent de ce registre de langue. Transpo ces expressions dans un registre courant. Amuse-toi à récrire ces expressions dans un registi soutenu. : , Trouve des exemples des figures de style suivantes I répétitions, onomatopées, comparaisons. : 5. Quelle morale ou quel message peut-on tirer de ce conte? 6. Au début de l’enregistrement que tu as écouté, on entend les paroles du père Germain Lemieux me rappelle qu’un vieux conteur me disait après son conte «Des folies, des blagues, dE “menteries”, mais qu’il faut respecter parce qu’elles viennent de très loin.» a) Crois-tu qu’il est important de conserver ces récits pour les générations à venir? Seront-ils encoi : pertinents dans cent ans? Explique ta réponse. : b) Crois-tu qu’il existe des récits modernes, des émissions de télévision, des films qui seront encoi aussi pertinents dans cent ans? Explique ta réponse. MISE EN Avant l’ère moderne, les contes et légendes se SITUATION transmettaient surtout verijalement, d’une personne à l’autre. Aujourd’hui, un grand nomljre (le ces récits traditionnels ont été mis par écrit. Laisse-toi prendre au charme de ces contes I même ne sont que des histoires inventées. I Envole-toi Jans un monde qui existait il y a longtemps, longtemps, dans un pays loin, loin -. j:. Pour t aider a te replonger dans 1 amhiance ... imaginaire J 05 contes, amuse-toi à remanier un conte populaire ou féerique que tu connais. Sur les a,les de l’imaginaire

j:. - esna.cscmonavenir.ca · conte» que te remettra ton enseignant ou ton enseignante. ... I était une fois un homme et une ... monte à cheval sur un de ses chiens, suivi des

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Ti-Jean et la boule de ter

Écoute maintenant Ti-Jean etia boule de fer. C’est un récit captivant rempli d’actionset d’aventures. Essaie de te rappeler de toutes les péripéties. Tu devras par la suitedégager le schéma narratif de ce récit. Reporte-toi à la fiche «Le schéma narratif duconte» que te remettra ton enseignant ou ton enseignante.

Questions de compréhension1. Résume l’action du conte en t’inspirant du modèle du schéma narratif. Reporte-toi à la fiche sur

schéma narratif.

: 2. Remplis la fiche «Les éléments constitutifs du conte» qu’on te remettra: 3. Le registre de langue: a) Quel est le registre de langue utilisé par ce conteur?

b) Trouve trois exemples de mots ou d’expressions qui relèvent de ce registre de langue. Transpoces expressions dans un registre courant. Amuse-toi à récrire ces expressions dans un registi

• soutenu.:

, Trouve des exemples des figures de style suivantes I répétitions, onomatopées, comparaisons.

: 5. Quelle morale ou quel message peut-on tirer de ce conte?6. Au début de l’enregistrement que tu as écouté, on entend les paroles du père Germain Lemieux

• me rappelle qu’un vieux conteur me disait après son conte «Des folies, des blagues, dE“menteries”, mais qu’il faut respecter parce qu’elles viennent de très loin.»a) Crois-tu qu’il est important de conserver ces récits pour les générations à venir? Seront-ils encoi

: pertinents dans cent ans? Explique ta réponse.

: b) Crois-tu qu’il existe des récits modernes, des émissions de télévision, des films qui seront encoi• aussi pertinents dans cent ans? Explique ta réponse.

MISE EN Avant l’ère moderne, les contes et légendes seSITUATION transmettaient surtout verijalement, d’une

personne à l’autre. Aujourd’hui, un grandnomljre (le ces récits traditionnels ont été mis parécrit. Laisse-toi prendre au charme de ces contes Imême ne sont que des histoires inventées. IEnvole-toi Jans un monde qui existait il y alongtemps, longtemps, dans un pays loin, loin -. —

j:.Pour t aider a te replonger dans 1 amhiance ...

imaginaire J05 contes, amuse-toi à remanier unconte populaire ou féerique que tu connais.

Sur les a,les de l’imaginaire

IMPROVISATION «À LA MANIÈRE D’UN CONTE»

Tu as déjà fait du théâtre d’improvisation? C’est un jeu qui met à profit tes talents) de comédien ou de comédienne. Développe, avec d’autres élèves, un courtspectacle divertissant en partant d’un conte. Prépare une courte dramatique

‘ originale en suivant la fiche que te remettra ton enseignant ou ton enseignante«Improvisation “A la manière d’un conte”».

Maintenant que tu as eu l’occasion d’entendre des contes et de t’amuser à les dramatiser, explorcdavantage ce genre littéraire par le biais de la lecture. Il existe plusieurs genres de contes. Ton enseignaniou ton enseignante te distribuera la fiche «Les genres de contes».

1. Voici les titres des contes liés à cette activité.

La bête-à-sept-têtes Le vieux chêne

Kwaku Ananse et le python Des vacances pas comme les autres

: La Belle et la Bête

: Peux-tu anticiper leur genre? Vérifie tes hypothèses à mesure que tu en feras la lecture.

2. D’après toi, les contes sont-ils uniquement pour les enfants? Y a-t-il des genres qui correspondeni• mieux à d’autres destinataires? Lesquels?

• 3. À quel âge crois-tu qu’on devrait commencer à raconter des contes aux enfants?

• 4. Quelles sont les qualités d’un bon conte?5. Quels contes seraient susceptibles d’intéresser des personnes de ton âge?

: 6. Tu as sûrement eu l’occasion d’entendre ou de lire un ou plusieurs contes célèbres Blanche Neige• Belle au bois dormant, Pinocchio, Boucle d’Or et les Trois Ours, Hansel et Grethel, Le vaillant peth

: tailleur, La fileuse d’or• Aladin, Ah Baba et le: quarante voleurs, Le vil

: ain petit canard.

: À qui s’adressent ce• contes? Explique. Amuse: toi à interpréter les mes

: sages des contes dans l• liste ci-dessus.•••••••••••••••

Les textes narratif>

À vrai dire, les contes issus de la tradition orale ne sont pas nécessairement la réalisation d’uncseule personne. Ce sont des récits qui évoluent parce qu’ils sont racontés comme l’interprète lesa compris et imaginés. Très souvent, l’origine exacte des contes traditionnels est impossiblcà déterminer. On ne peut retracer la personne qui en aurait été à l’origine. Ils n’appartiennent. enpropre, à personne mais à tout le monde. On dit que l’origine des contes se perd dans la nuit destemps.

Au Canada français, de nombreux folkloristes tels Germain Lemieux, Marius Barbeau et LucLacoursière ont recueilli, enregistré, transcrit et archivé des milliers de contes transmis par dcvieilles conteuses et de vieux conteurs. Les collectionneurs et collectionneuses de contes oniaccompli ce travail pour que cette partie précieuse de notre patrimoine oral ne se perde pas. Lisles deux contes folkloriques ci-dessous. Le premier est d’origine franco-ontarienne et met envedette le personnage de Ti-Jean, que tu connais déjà, tandis que le deuxième provient du Ghana,en Afrique.

La bête-à-sept-têtes

habile et intelligent, nommé Ti-Jean.Un jour. celui-ci dit à ses parents«J’ai vingt et un ans, il est temps pourmoi de partir pour gagner ma vie!»

Son père lui répondit : «Je suis désolé, Ti-Jean, quetu veuilles partir mais, si tu le désires, jet’encourage à tenter ta chance dans la vie!»Et Ti-Jean quitte. n’emportant pour tout bagage qu’unpeu de nourriture. Après trois jours de marche, aumoment où il se sentait à bout de forces, il rencontreune vieille femme : «Bonjour mon petit garçon!— Bonjour, grand-mère! Dites-moi donc ce quevous faites dans cette forêt?— Ah! moi, répond la vieille, je voyage d’un endroità l’autre : je découvre du pays, je rencontre desgens... Mais toi, où vas-tu?— Moi, reprend Ti-Jean, je cherche du travail...Vous avez sans doute faim?— Oui, j’ai un peu faim!— Il me reste encore deux ou trois galettes de sarrasin;elles sont dures comme des cailloux mais, si vous envoulez, vous n’aurez qu’à les faire tremper dansl’eau!»La vieille femme prend une galette. la fait tremperdans l’eau et la mange. Ti-Jean allait reprendre saroute : «Mon garçon, je te souhaite de la chance.Continue ton chemin; tu es à la veille de trouver ceque tu cherches!

LES CONTES FOLKlORiQUES

I était une fois un homme et unefemme : ils n’avaient qu’un fils, très

— Merci, reprend Ti-Jean avec un certaincontentement!»

Le long de son chemin, Ti-Jean voit une chèvre.Après avoir cheminé un certain temps, il s’aperçoitque l’animal le suit : «Dis-moi donc! Pourquoi cettebête me suit-elle?»

Ti-Jean commence à traire la chèvre. Satisfait. ilsonge à tirer parti de cette source providentielle denourriture.

Puis. il repart, l’animal le suit toujours. Il marchependant trois jours et trois nuits sans arrêter,survivant grâce au lait de la chèvre; il parvientfinalement au carrefour de trois chemins où ilrencontre un homme accompagné de trois chiens,ah! des chiens d’une grosseur imposante!«Bonjour mon petit garçon, lui dit l’homme.— Bonjour, monsieur l’homme-aux-chiens! luirépond Ti-Jean.

— Mon garçon. je vais t’échanger ta chèvre contremes trois chiens, propose l’homme.— Ces tiois chiens ne me nourriront pas, eux,rétorque Ti—Jean.— Oui, ces chiens vont étrangler tout le gibier quetu voudras : tu n’auras qu’à le leur ordonner.— Comment s’appellent-ils vos chiens?— Il y en a un qui s’appelle (<Dévore-tout», un autres’appelle «Vas-y» et le troisième «Défends-ton-maître.» En les nommant tous les trois, rien nepourra leur résister!»

Sur es aiIE,S de ‘irnagnaire

—k-,,—

Ti-Jean accepte le marché. L’homme dit alors aux

trois chiens : «Maintenant, allez avec ce nouveau

maître et faites ce qu’il va vous ordonner!»

Ti-Jean reprend la route avec ses chiens et arrive

finalement à une ville où il découvre un château.

Comme il n’a jamais vu de palais de cette sorte, il

est étonné par les proportions de l’édifice.

«Je cherche du travail... À qui ça appartient ce gros

bâtiment-là?— Ça appartient à un roi; nous, nous sommes les

gardiens des propriétés du roi.

— Nous défendons le château contre tous ceux qui

pourraient le menacer.— Je voudrais voir le roi! Pouvez—vous me conduire

jusqu’à lui?»Les gardes accompagnent Ti-Jean. On sonne une

cloche et bientôt le roi apparaît. « Bonjour.

monsieur! dit le roi à Ti-Jean.

— Bonjour. monsieur. Sire mon roi. Je cherche du

travail!—Eh bien! dit le roi, j’ai besoin d’un bon jeune

homme pour prendre soin de nies animaux.— Vous pouvez VOUS fier à moi, mon roi. J’ai

l’habitude de surveiller et de prendre soin des

animaux» lui répond Ti -Jean.

Le roi confia donc son troupeau à Ti—Jean. Le

lendemain malin, le jeune vacher conduisit les bêtes

dans le pâturage. Pendant des jours. il s’occupa

soigneusement du troupeau.Un jour, Ti—Jean rencontre le roi et lui fait part de

ses impressions : «Sire mon roi, la ville semble bien

tranquille, les gens ont l’air triste!

— Ah! les gens ont raison d’être triste! [)emain. ma

dernière fille va se Ltire dévorer par la hête-à-sept

têtes, lui répond le roi. On va la mener dans la forêt

où la bête—à—sept-têtes habite en se cachant sous une

montagne.»Le lendemain matin. Ti—Jean aperçoit le chariot qui

vient chercher la princesse. Puis les gens

accompagnent la princesse dans la forêt et lui font

escorte. «Quand ces gens seront revenus, je vais aller

voir ce qui se passe dans la forêt» se dit Ti-Jean.Après que les gens ont regagné le village. Ti-Jean

monte à cheval sur un de ses chiens, suivi des deux

autres; il arrive bientôt à une clairière où le monstre

doit se montrer.Àla vue de la fillette. il crie: «Bonjour. belle princesse!

— Bonjour. Ti-Jean! Pourquoi es-tu venu ici?

Va-t-en! La bête-à-sept-têtes doit bientôt se montrer.

— Quoi! La bête-à-sept-têtes? demande Ti-Jean.

— Oui! Si la bête arrive, tu te fais dévorer toi aussi.>

Ti-Jean avait laissé deux chiens à l’orée du bois e

s’était avancé avec le troisième. Tout à coup. j

entend un grondement sourd, la montagne se fen(

en deux et, dans un vacarme de tonnerre, la bête-à

sept-têtes apparaît. «C’est ça qu’ils appellent L

bête-à-sept-têtes? demande Ti-Jean.

— Oui, murmure la princesse.»À ce moment, Ti-Jean lance un coup de sifflet à se

chiens qui accourent: puis le monstre lui siffle à soi

toLir : «Au lieu d’en manger un seul. je vais fair

tout un festin : trois chiens. un petit homme et un

princesse.— Pas si vite! Avant de flOUS dévorer, tu devras nou

battre tous les cinq!» réplique le petit homme.

Ti-Jean. à ce moment, lâche ses chiens et le comba

s’engage : un afironteinent sauvage! Les chien

réussissent à déchirer cinq têtes de la bête, et très té

celle-ci demande quartier Jusqu’au lendernair

«Accepté! A demain!» répond Ti-Jean, puis il s

tourne vers la princesse.

«Demain, avec un peu de chance, la victoire estnous et VOUS pourrez regagner le château.»

La princesse paraissait rassurée, mais. paprudence. Ii-Jean lui laisse cIeux chiens pour I

protéger durant la nuit. A cheval sur le troisième,

retourne vers ses animaux.

En passant près du château, il remarque que le roises sujets portent le deuil. Le lendemain, très tôson travail terminé, Ti-Jean va retrouver 1

princesse avant le retour de la bête-à-sept-tête

Encore une fois le monstre apparaît et lance un

remarque : «Aujourd’hui. ce sera notre dernièr

rencontre. C’est une question de vie ou de mort!»

Au bord dc la prairie, ii y avait deux sources; J

première diminuait la force et la deuxièml’augmentait. Comme la bête avait grand peur de

chiens, elle s’abreuva à la première source, pendai

que les chiens buvaient à la deuxième. Puis le conib

s’engagea. En peu de temps. les chiens mirent la bêl

à mort en étranglant ses deux dernières têtes.

Ti-Jean. satisfait de sa victoire, demanda à I

princesse de lui donner son mouchoir pour y dépose

les sept langues du monstre. Le mouchoir portait leinitiales de la princesse inscrites en lettres d’or. «I

maintenant, princesse, donne-moi ta bague!»Ti-Jean reconduit la princesse jusqu’à une mine ccharbon. située sur le chemin du châteai

Les textes narrat

«Retourne au château, dit-il; moi, je rentre dans laforêt avec mes chiens.»Et Ti-Jean quitta la princesse. Près de la mine, unvieux charbonnier travaillait au transport ducharbon au moyen d’un tombereau attelé à uncheval. En apercevant la princesse, il lui demandeoù elle va. «Je retourne au château!» répond laprincesse.Le charbonnier, qui l’a reconnue, continue soninterrogatoire : «Comment peux-tu être encorevivante? Est-ce que la bête-à-sept-têtes est morte?— Oui, répond la princesse! Un jeune homme estvenu à mon aide et il a tué la bête-à-sept-têtes.— Je ne te crois pas! Il faut que j’aille vérifier tontémoignage. et tu vas venir avec moi.»Le charbonnier fait monter lajeune fille dans le tombereau etparvient au lieu du combat. IIconstate les faits. et il décide des’emparer des têtes. Il dépose lessept têtes dans son tombereau etfait monter la princesse pardessus la charge.Sur le chemin du retour, lecharbonnier dit à la princesse : <Ilfaut que tu me promettes de direque c’est moi qui ai tué la bête-àsept-têtes! Autrement. je te mets àmort!— Je te promets que je ne dirai àpersonne que c’est un autre»répond la princesse sentant sa vieen danger.La princesse signe sa promesse et la jeune fillearrive au palais en compagnie du charbonnier. Ah!si vous aviez vu la princesse au sortir du tombereauplein de poussière de charbon! Toute barbouillée desuie, sa belle robe de bal devenue un vulgairetorchon! Le charbonnier était optimiste : il avaitcomme preuve de sa bravoure imaginaire les septtêtes du monstre.Le roi est très ému, à la vue de sa fille revenue saineet sauve au château. Il s’informe auprès de laprincesse : «Dis-moi donc ce qui s’est passé dans laforêt?— Pourquoi cette question? Le charbonnier s’estprésenté à moi et il a tué la bête-à-sept-têtes. Si vousen doutez, regardez dans le tombereau; les septtêtes sont là!»

Ce dernier file vers la voiture rustique et découvola preuve de bravoure. «Je n’aurais jamais cru à uitel exploit, redisait le roi au charbonnier! Vous alle;recevoir ma princesse en mariage et la moitié dmon royaume. Je m’étonne qu’un homme de votrcâge ait pu tuer la bête-à-sept-têtes!— Oui! reprend le charbonnier; grâce à ma barre dfer que je plantais dans la gorge d’une des têtes et imon pic qui assommait. j’ai vaincu la terrible bête.>Quelques jours plus tard, la princesse dit au roi«Vous devriez souligner l’exploit du charbonnierFaites annoncer, à la porte des églises, que hcharbonnier a tué la bête-à-sept-têtes et invitez legens à venir écouter le récit de cet exploit de I;bouche même de celui qui a montré tant de courage

— Tu as raison!» dit le roi.Mis au courant de l’événeinenpar la criée du roi, tous les gerese réunissent au château pouiécouter le récit du charbonnierParmi les auditeurs, il y avaiaussi le véritable héros, Ti-JeanMais le roi ne soupçonnailmême pas son vacher d’avoimtrempé dans l’affaire. Ti-Jearétait assis dans un coin eiécoutait tous les invités émettftleur opinion : un homme si âgavait pu tuer seul une bête qmdes milliers de chasseursn’avaient pu maîtriser!«Charbonnier, dit le roi

explique-leur comment tu as tué la bête-à-sept-têtesMes gens comprennent difficilement comment tut’y es pris!— Eh bien, je suis plus fort qu’on ne le croit, reprille charbonnier. D’une main, grâce à ma barre de fer.je lui perforais la gorge et l’autre main maniait le picet lui broyait la tête. Ce fut une tâche difficile, maisj’ai réussi!— Ah! dit le roi. je suis heureux que tu aies détruilla bête: tu nous libères tous de grandes inquiétudes.La bête-à-sept-têtes venait, chaque année, dévoreiune fille du royaume et. si on lui refusait cette proie,elle menaçait de détruire la ville.»Le roi aperçoit Ti-Jean assis tout seul, muet depuisle début de la cérémonie. «Tu ne parles pas, TiJean? Tu as le droit, toi aussi, de t’exprimer!

Sur les ailes de lirnagnaire

— Une bête-à-sept-têtes. Sire mon roi, ça doit avoirune langue! Peut-on trouver un animal qui n’ait pasde langue?» demanda le vacher.À ce moment, le charbonnier commence à se plaindre : «Je me sens mal.j’ai des coliques. Laissez-moisortir!»Mais le roi poursuit sa conversation avec Ti-Jean«Tous les animaux ont une langue, la bête-à-septtêtes ne devrait pas faire exception!— J’ai ici les sept langues de la bête. reprend TiJean.— C’est impossible, dit le roi.— Allez vérifier, dit Ti-Jean, dans les têtes dumonstre si les langues sont encore là!»

Questions de compréhension

1 Présente le résumé de l’action de ce conte sousforme d’un schéma narratif. C’est-à-dire la situationinitiale, l’événement déclencheur, les péripéties, lepoint culminant, le dénouement, la situation finale.

2. Qu’est-ce qui motive Ti-Jean à quitter la demeurefamiliale?

3. De quelles qualités et valeurs Ti-Jean fait-il preuve?Quelles actions prouvent sa valeur?

4. Dans le texte de ce conte, on ne fournit pas beaucoupde détails sur l’apparence physique de cette bête.

a) Comment l’as-tu imaginée en lisant ce conte?

b) Fais-en une caricature.

5. Que pourrait symboliser le combat de Ii-Jean aveccet adversaire si imposant?

Aide-mémoire

les verbes : usage correct destemps de verbes associés auxtextes narratifs (passé simple,imparfait, passé composé, etc.)

1. À quel temps et à quel mode sont conjuguésles verbes en caractères gras dans leparagraphe ci-dessous?

Ti-Jean accepte le marché... Il reprend la routeavec ses chiens et arrive finalement à une ville oùil découvre un château. [...] Il est étonné par lesproportions de l’édifice. Puis, il dissimule seschiens dans la forêt, et se rend au château. Ilaborde les gardes: «Bonjour; monsieur; luidisent-ils. »

La foule se dirige vers les têtes: et tous constatenque les langues avaient été arrachées. Le charbonnier gémissait de plus belle.«Ce n’est pas tout, ajoute Ti-Jean. Regardez, sur htable, le mouchoir dans lequel j’ai enveloppé lesept langues! Comptez les langues. lisez les initialede la princesse dans le coin du mouchoir!— Tu sembles avoir raison, Ti-Jean, réplique le roi

— Et de plus, regardez cette bague! Le nom de hprincesse y est gravé.— Ti-Jean, dit le roi. la princesse est à toi!Tu hérites aussi de la moitié de mon royaume!»On renvoya piteusement le charbonnier chez lui; emoi, on m’a expédié ici!

Cer,,,ai,, LEIVI I E I f\, Les 1 ,,, ,ut se,,»I3sllarinir

VocabulaireTrouve la définition des mots encaractères gras

a) La mère de Ii-Jean lui donna desgalettes de sarrasin.

b) Le lait de la chèvre était une sourceprovidentielle de nourriture.

c) La bête demanda quartier jusqu’aulendemain.

d) Les gens avaient été mis au courantpar la criée du roi.

e) Le charbonnier commence àsouffrir de coliques.

2. As-tu l’impression que ce conte a d’abord étécréé pour être raconté de vive voix ou pourêtre lu? Explique.

3. Récris le passage de la question 1 en changeant les verbes au passé simple de l’indicati

4. Quel en est l’effet linguistique provoqué?

5. Quel est le registre de langue employé parchaque personnage dans les extraits suivants

La princesse à Ti-Jean : «Pourquoi es-tu venu ici?Ti-Jean à la princesse : «Demain, avec un peu de

chance, [...] vous pourrez regagner le château.La princesse au roi : «Vous devriez souligner

l’exploit du charbonnier.»Le roi à Ti-Jean : ‘<Tu sembles avoir raison,

Ii-Jean.»Ti-Jean au roi : «Regardez cette bague.»

Les textes narratif

I

Quelques jours après la bataille, Ii-Jean se rend au château etentend le charbonnier raconter que c’est lui qui a tué la BêteAprès tous ces mensonges, notre héros relate les détaihimportants qui prouvent que c’est plutôt lui qui a abattu hmonstre. Récris ces phrases en conjuguant correctement leverbes demandés en accord avec leur sujet.

— Charbonnier : Sire, c’est moi qui

____________

(tuer, indicatif passé composé) ce monstre et voici letêtes qui

___________

(prouver, indicatif futur simple) que j’ai sauvé la vie de la princesse. La pluparde vos sujets (savoir, indicatif présent) que je dis vrai.

— Valet du roi : Majesté, quelqu’un d’autre veut vous adresser la parole. Mais ni mes gardes ni personrudu royaume ne le

____________

(connaître, indicatif présent).— Ii-Jean C’est la princesse et moi qui I’

___________

(voir, indicatif passé composé) en premier. Dplus, voici ses sept langues, le mouchoir de la princesse et sa bague.

: — Princesse : C’est vous qui (devoir, indicatif présent) décider lequel d’entre nous dit la vérité— Roi : Ti-Jean, c’est toi qui (épouser, indicatif futur simple) la princesse.

La tradition de raconter est un phénomène universel, pratiqué par tous les peuples de la Terre. Lescontes d’origine africaine transmettent l’importance de l’entraide, de l’harmonie, du respect et del’honnêteté. Les héros se servent surtout de la ruse et de la sagesse pour vaincre leurs ennemis.Certains contes font appel à des situations d’épreuves dangereuses qui peuvent être terrifiantespour de jeunes enfants. C’est autour du feu, à la tombée du jour, que commençaient ces récitslégendaires livrés par les conteurs et les conteuses qui transportaient leur auditoire dans le mondede l’imaginaire en disant «C’était au temps où les animaux et les hommes se parlaient...»

Kwaku Ananse et le python

- coutez. écoutez, nies enfants. e omment cevieux coquin de Kwaku Ananse attrapa le

.‘ python.Il était une fois un village ashanti, sur les

rives du Niger, en Afrique. Hélas, hélas!un énorme nuage noir faisait peser sa menace sur leshabitants (lu village, car un python géant vivait surles berges du fleuve et dévorait bêtes et gens quis’approchaient de l’eau. Parfiis. il se laissait tomberd’un arbre sur un petit enfant. enroulait ses lourdsanneaux autour du malheureux et l’avalait tout

S.<r les ailes de l’imaginaire

rond, d’une seule bouchée. Ou encore, il emportaitune chèvre, un mouton ou même une vache quis’ étaient approchés pour boire.Les gens se lamentaient sans fin. On en arriva àréunir tous les Anciens du village et l’on décidad’envoyer un message à Nyame, le dieu du Ciel quine lralt manquer de prendre pitié, et débarras-serait le pays (le ce serpent abominable.Lorsque le grand dieu du Ciel entendit leur requête,

(il se gratta la tête et se mit à réfléchir «Voyons,VOOflS, (lit-Il perplexe. Comprenet-moi, mes

Aide-mémoire

accord du verbe selon certainesparticularités(p. ex., avec le pronom «qui»,avec «ni... ni», «la plupart»).

.

.

.

.

.

.

.

Aide-mémoire

emploi de l’adjectif qualificatifcomme adverbe

.

1. a) Dans la phrase «La princesse était tort jolie», quelle esla nature et la fonction du mot «tort»?

b) Pourquoi ne s’accorde-t-il pas, comme le mot «jolie»avec le nom «princesse»?

: 2. Lis la phrase suivante : «Ti-Jean portait des gants et des bottes qui lui allaient juste.». Quelle est lnature et la fonction du mot «juste» dans cette phrase.«Fort» et «Juste» peuvent également prendre la nature d’adjectifs qualificatifs.

3. Compose deux phrases où ces mots sont des adjectifs qualificatifs.

.

.

.

enfants, ce python est lui aussi mon fils; et bien que

je condamne ses manières déplorables, je ne puis

me faire juge entre vous. Mais dans le village voisin

habite un nominé Kwaku Ananse qui se croit très

malin et très sage. Je suis plus que las de ses

fanfaronnades. Va donc, toi, le trouver et dis-lui

ceci : s’il vient à bout de ce python. alors en effet je

croirai en sa grande sagesse et le rendrai plus sage

encore. S’il échoue, il sera puni.»À son retour, le messager rapporta ces paroles, puis

se dirigea vers le village voisin et se mit en quête de

Kwaku Ananse, l’Homme Araignée. Il le trouva

chez lui : un vieillard maigre qui prenait son repas

en compagnie de sa femme.—Aha! Oho! Tout le inonde sait combien je suis

malin, dit-il. Pour sûr, je vais tous vous sortir de là.

Voyons, quelle est la taille de ce python? Est-il plus

long que la circonférence de ma case’?

— Beaucoup, beaucoup plus long, répondit le

messager.— Encore plus long que la circonférence de la case

de notre chef?— Beaucoup. beaucoup plus long.— Six fois plus long?— A peu près. reprit le messager, mais, en plus. il

est énorme et d’une force exceptionnelle.

Le visage de Kwaku Ananse s’éclaira d’un très

large sourire : «Ecoute-moi bien, dit-il, demain, à la

première heure. les hommes de ton village

apporteront sur la rive du fleuve un grand bol

d’igname pilée, des oeufs, une calebasse de bon vin

de palme, et je m’occuperai de ce serpent de

malheur. Mais il faut me promettre une chose : si la

bête a raison du vieux Kwaku. je veux des

funérailles splendides : vos filles se raseront les

cheveux et vous m’ensevelirez dans un linceul de

kente fin, avec des pots de kuduo près de la tête et

un anneau d’or au doigt.»Le marché fut ainsi conclu.Le lendemain à l’aube. Kwaku prit sa hache et

pénétra dans la jungle. Il coupa un jeune arbre bien

droit, et plusieurs lianespour s’en faire des cordessolides. Déjà l’attendaientsous un palmier le grandbol d’igname pilée, lesoeufs et la calebasse remplie (le vin; les gens duvillage avaient tout laissé

là, et s’étaient enfuis chez eux à toutes jambes d

peur d’être avalés par le python.Dans le lointain. Kwaku Ananse entendait le tam

tam rythmer un chant funèbre. Il sourit en lui-

même : tout le monde était sûr de sa mort prochaine

et déjà on l’annonçait.Si l’on était resté à observer Kwaku Ananse, oraurait été bien surpris. D’abord, il s’assit sur unc

souche. juste au-dessus du trou du serpent. Puis isimula un dialogue en faisant à lui seul les deu

voix. L’une était aigué, et flatteuse: l’autre grave

très grave, et méprisante. Le python, réveillé par ce

bruits incongrus, prêta l’oreille à cet étrang

querelle.— Je t’assure, je t’assure. disait la voix aigu. Il es

gigantesque et tellement, tellement beau! Je m

demande pourquoi les gens du village ne l’aimen

pas. Crois-moi. il est superbe.— Tu mens, tu mens, répondait l’autre. Il es

minuscule, maigrelet, et affreusement vilain. Pa

étonnant que tout le inonde lui en veuille.— Non, non, ma parole, reprenait la première, c

python est mon ami. Il est vraiment exceptionnel

Ce n’est pas sa faute s’il a faim: si ces Ashanti

mesquins lui offraient de l’igname pilée, des oeufs e

une calebasse de bon vin, il ne serait pas tenu d

voler pour se nourrir.— Qui a dit que les Ashantis étaient mesquins

gronda la voix grave, soudain devenue furieuse.

Le python les entendit se battre. et l’un d’eu:

s’enfuit en courant. La voix grave s’était tue. Foi

intrigué, il jeta un oeil pour voir qui avait dit tant d

bien de sa personne. Car tout cela n’était que pur

vérité, bien entendu!Il sortit de sa cachette, se glissa lourdement sur 1

rive, ses énormes anneaux luisait dans le soleil d

matin. C’était sans nul doute un spectacle terrifian

Même Kwaku Ananse se mordit la langue d

frayeur, mais il n’en fit rien voir et salua très chr

leureusement le python monstrueux«Eh bien, merci, merci d’apparaître. Frère Pythor

lui dit-il. Tu es en véritconforme en tout point à eque je disais. Mas-tu ertendu remettre à sa placcet imbécile? Il fallait Ivoir déguerpir! Viens donmaintenant prendre Irepas que je t’ai apporté.>

L s text€s narat

Le python avait tellement faim après son longsommeil qu’il avala avec joie tout ce qu’on luioffrait.Lorsqu’il eut vidé le bol et la calebasse, le serpentremercia Kwaku Ananse et écouta avec ravissementde nouveaux compliments.Au bout d’un moment, le vieillard lui dit : «FrèrePython, j’ai une faveur à te demander. Avec cetimbécile, nous n’étions pas d’accord sur ta véritablelongueur. Il affirmait que tu n’atteignais même pasla circonférence de sa case, et moi je soutenais quetu étais bien six fois plus long. Veux-tu me laisser temesurer avec ce tronc d’arbre?»Le python se sentait maintenant extrêmement las, etd’excellente humeur, si bien qu’il accéda volontiersà cet étrange requête. A la demande de Kwaku, ils’étira de tout son long contre le jeune arbre biendroit, mais il était tellement grand que sa têtedépassait d’un côté.— Eh bien, mon ami, quelle est ma taille?— Pas si vite! répliqua Kwaku. Il me faut te mesurerà la manière des Ashantis. Pour ne pas me tromper.je dois te ligoter à l’arbre.Et ce faisant, ce vieux malin de Kwaku Anansecomptait à haute voix en arpentant le sol de long enlarge, comme s’il prenait vraiment très sérieusement

la mesure du python. Bientôt, l’énorme bête setrouva bel et bien ficelée.Cette tâche accomplie. Kwaku Ananse alla cherchersa hache. Cette fois, le python commença às’alarmer.— Allons, allons, mon ami, lui dit-il. Délivre-moi,délivre-moi! Ces cordes me serrent et le soleil mebrûle. Tu dois avoir fini de me mesurer maintenant.

— Pour sûr, j’ai fini, dit en riant Kwaku, et il fitvenir tous les habitants du village.C’est à peine s’ils purent en croire leurs yeux : lemonstre était là, ficelé comme un poulet à rôtir. Et

.

.

clac! fit la hache de Kwaku Ananse. coupant net 1queue du python: «Voilà pour le premier enfant qutu as dévoré!» dit le vieillard sans prêter l’oreillaux supplications et aux jurons de l’animal.Clac! Clac! la hache tomba à nouveau, une foideux fois, dix fois. jusqu’à ne plus laisser que Imoitié du corps du serpent.«Et voilà pour le cochon que tu as mangé, et pour Imouton, et pour la vache, et pour la chèvre

»Chaque nouveau coup était accueilli par leacclamations et les applaudissements des gens dvillage. Bientôt, le python monstrueux se trouvdébité en petits morceaux, et, pour finir, clacKwaku lui trancha la tête tout net!Après avoir été récompensé par les villageoireconnaissants, Kwaku Ananse. l’Homme Araign&tissa un fil pour monter au ciel.«Ô Nyarne, maintenant j’ai fait la preuve de mgrande sagesse, dit-il. N’oublie pas ta promesse.»Nyame, le dieu du Ciel, sourit. Il rassembla tous leguerriers de sa cour céleste et s’adressa à eu:solennellement : «Admirez l’Homme Araignée, ditil. Il s’est montré plus rusé que le python, et je doitenir ma parole envers lui. Dorénavant, vouchanterez ses louanges. Telle est ma volonté.»Et il tendit à Kwaku Ananse une cassette d’or

«Prends ce coffret rempli de sagesse, lui dit-il. Tutrouveras bien des ruses et des tours qui te seronutiles sur la terre. Et l’on racontera partout sur toicompte des foules de récits que l’on appellenanansesein, les légendes de l’Homme Araignée.»Le vieillard redescendit sur la terre avec le préciewcoffret de Nyarne. et depuis lors, en effet, on rucesse de raconter des histoires sur la remarquabhruse et l’extraordinaire sagesse de Kwaku Anansel’Homme Araignée.

Co,2»s d \îondc entic,FIn,,e

Q Questions de compréhension1. Trouve l’expression au début du conte qui indique les destinataires de ce conte.2. Quel mot annonce l’événement déclencheur de ce conte?3. Qu’est-ce que Kwaku Ananse voulait qu’on fasse pour lui s’il ne réussissait pas à débarrasser le

villageois du python? Compare les coutumes associées aux rites funéraires expliqués dans ce cont: à ceux pratiqués par la société nord-américaine.

4. Comment le héros de ce conte traditionnel du Ghana ressemble-t-il à Ti-Jean, le héros de plusieurcontes du Canada français? Ces deux héros se servent-ils des mêmes techniques pour CombattrEl’ennemi? Illustre la distinction à l’aide d’exemples.

Sur es ailes de lwnaginaire

5. Quels indices nous permettent de situer l’origine géographique de ce conte?

6. D’où Kwaku tient-il son nom? Quelles sont les caractéristiques, les qualités et les défauts qui ont pu

: lui faire mériter son sobriquet d’Homme Araignée?

: 7. Explique la ruse du dialogue simulé par le héros pour attirer le python.

8. À quoi sert la virgule entre les expressions «Voyons, voyons» au quatrième paragraphe?

: 9. Connais-tu d’autres contes qui ont comme toile de fond un pays d’Afrique? (Indice : Si tu manques• d’inspiration, pense un peu à des films populaires projetés au cinéma.) Comment ces contes

: exploitent-ils les éléments de l’environnement?

: 10. Si tu devais transposer le conte de Kwaku, l’Homme Araignée, pour le faire correspondre à ta région

: quels éléments changerais-tu?

: ii. Compare la motivation de Kwaku Ananse à combattre le python à celle de Ti-Jean à combattre s• bête-à-sept-têtes?

Vocabulaire1. Consulte un dictionnaire pour trouver la définition des mots en caractères gras dans les phrases

suivantes.

a) «Je suis las de ses fanfaronnades.»

b) «Les hommes de ton village apporteront sur la rive du fleuve un grand bol d’igname pilée, des oeufs,une calebasse de bon vin de palme, et je m’occuperai de ce serpent de malheur.»

c) «Vous m’ensevelirez dans un linceul de kente fin, avec des pots de kuduo près de la tête et unanneau d’or au doigt.»

2. Pourquoi a-t-on employé l’interjection «Hélas, hélas!» retrouvée au deuxième paragraphe?

Aide-mémoire Lorsqu’on raconte oralement, on choisit parfois de sservir de répétitions de mots et d’expressions pour créeun effet de style particulier. Parfois, on se sert trop souvendu même mot pour désigner un nom. Il est possibk

_________________________________________

d’employer d’autres mots qu’on appelle «étiquettes» poune pas avoir à toujours répéter les noms des personnages

On remarque que l’auteur appelle le python «le serpent». C’est un exemple d’étiquette.

Mais tu remarqueras qu’on utilise presque toujours la même expression pour désigner le personnagprincipal, Kwaku Ananse. Pour créer de la variété, on aurait pu écrire, par exemple, «le brave homme»,

1. Pourquoi Kwaku appelle-t-il le serpent «Frère Python» lorsqu’il le rencontre pour la première fois’Quelle intention peut-on lui attribuer?

2. Par quelles autres étiquettes désigne-t-on Kwaku Ananse dans ce conte?

3. Choisis trois autres étiquettes qui pourraient désigner cet homme?

4. Récris les phrases ci-dessous en substituant tes étiquettes au nom de Kwaku Ananse.

: «À son retour, le messager rapporta ces paroles, puis se dirigea vers le village voisin et se mit et• quête de Kwaku Ananse.»

«Lorsqu’il eut vidé le bol et la calebasse, le serpent remercia Kwaku Ananse et écouta ave

: ravissement de nouveaux compliments.»

«Et clac! fit la hache de Kwaku Ananse, coupant net la queue du python.»

procédés de manipulation stylistiqueremplacement, étiquette pourdésigner une personne

••••••••••

••

Les textes n»rratif

lES CONTES MERVEillEUX

1 y avait une fois un riche marchand. Il avait‘sSIX enfants, trois garçons et trois filles.Ses filles étaient très belles; mais la cadettesurtout se faisait admirer et on l’appelait

«Belle Enfant»; ce qui donna beaucoup de jalousieà ses soeurs. Les deux aînées avaient beaucoupd’orgueil parce qu’elles étaient riches. Elles allaienttous les jours au bal, à la comédie. à la promenade,et se moquaient de leur cadette, qui employait laplus grande partie de son temps à lire de bons livres.Comme elles étaient fort riches, plusieurs marchands les demandèrent en mariage, mais les deuxaînées répondirent qu’elles ne se marieraientjamais, à moins qu’elles ne trouvent un duc ou uncomte. La Belle remercia ceux qui voulaientl’épouser; mais elle leur dit qu’elle était trop jeuneet qu’elle souhaitait tenir compagnie à son pèrependant quelques années.Tout d’un coup, le marchand perdit son bien et il nelui resta qu’une petite maison de campagne, bienloin de la ville. Il dit en pleurant à ses enfants qu’illeur fallait aller dans cette maison et qu’entravaillant comme des paysans ils y pourraient vivre.

Détermine les types de marqueurs de relation (en caractèregras) qui servent à préciser le sens des phrases ci-dessouIndique s’il s’agit de marqueurs de relation de cause, dconséquence, d’addition, d’explication, de but. dcomparaison, de condition, de temps ou d’opposition.a) «Ce n’est pas de ma faute s’il a faim, si ces Ashanti

mesquins lui offraient de l’igname pilée, [...] il ne serait patenu de voler pour se nourrir.»

Il y eut même plusieurs gentilshommes qui voulurent l’épouser. quoiquelle n’eût pas un sou. Maiselle leur dit qu’elle ne pouvait se résoudreabandonner son pauvre père dans son malheur, etqu’elle le suivrait à la campagne pour le consoler etl’aider à travailler.Lorsqu’ils furent arrivés à leur maison decampagne, le marchand et ses trois fils s’occupèrentà labourer la terre. La Belle se levait à quatre heuresdu matin et se dépêchait de nettoyer la maison et depréparer le dîner pour la famille.Ses deux soeurs, au contraire. s’ennuyaient à mort;elles se levaient à dix heures du matin, se promenaient, perdaient leur temps à regretter les beauxhabits et leurs amis. Elles insultaient leur cadette àtout moment— Voyez notre cadette, elle est si stupide qu’elle estcontente de sa malheureuse situation.Il y avait un an que cette famille vivait dans lasolitude, lorsque le marchand reçut une lettre parlaquelle on lui annonçait quun vaisseau, sur lequelil y avait des marchandises, venait d’alTiver à bonport. Cette nouvelle faillit tourner la tête à ses deux

Aide-mémoire

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marqueurs de relationde cause, de conséquence,d’addition, d’explication, de but,de comparaison, de condition,de temps, d’opposition

: b) «f...] un énorme nuage noir faisait peser sa menace sur les habitants du village, car un python géan: vivait sur les berges du fleuve et dévorait bêtes et gens...»

: c) «Ou encore, il emportait une chèvre, un mouton ou même une vache qui s’étaient approchés pour boire.

: d) «Lorsque le grand dieu du Ciel entendit leur requête, il se gratta la tête et se mit à réfléchir.»

: e) «Puis il simula un dialogue en faisant à lui seul les deux voix.»

: f) «Le monstre était là, ficelé comme un poulet à rôtir.»

Savais-tu que l’auteure véritable de La Belle et la Bête est madame Leprince de Beaumont. Tu apeut-être déjà vu la version cinématographique produite par la compagnie Disney, qui a remaniéce conte pour le grand écran. Ce n’est pas cette version que tu liras, mais bien la version originaleC’est le premier conte merveilleux que nous aborderons.

La Belle et la Bête

Sur i» ailes de .‘sginaire

aînées. Quand elles virent leur père prêt à partir,

elles le prièrent de leur apporter des robes, et toutes

sortes de bagatelles. La Belle ne lui demandait rien.

car elle pensait en elle-même que tout l’argent des

marchandises ne suffisait pas pour payer ce que ses

soeurs souhaitaient.— Tu ne me pries pas de t’acheter quelque chose?

lui demanda son père.— Puisque vous avez la bonté de penser à moi, lui

dit-elle, je vous prie de m’apporter une rose. car il

n’en pousse point ici.Le bonhomme partit, mais quand il fut arrivé en

ville, on lui fit un procès pour ses marchandises: et

il revint aussi pauvre qu’il était auparavant.

11 n’avait plus que dix lieues pour arriver à sa

maison quand il se perdit. Ilneigeait horriblement; le ventétait si grand qu’il le jeta deuxfois à bas de son cheval. Lanuit étant venue. il pensa qu’ilmourrait de faim ou de froid.ou qu’il serait mangé par desloups qu’il entendait hurlerautour de lui.Tout d’un coup, en regardantau bout d’une longue alléed’arbres, il aperçut un grandpalais qui était tout illuminé.Le marchand se hâta d’arriverà ce château: il attacha soncheval dans l’écurie et marcha vers la maison. où il netrouva personne: mais étantentré dans une grande salle, il

y trouva un grand feu et unetable chargée de viandes, où il -

n’y avait qu’un couvert.Le marchand s’approcha du feu pour se sécher et il

disait en lui-même : «Le maître de la maison, ou ses

domestiques, me pardonnera la liberté que j’ai prise,

et sans doute ils viendront bientôt.» Il attendit pen

dant un temps considérable; mais onze heures ayant

sonné sans qu’il vît personne, il ne put résister à la

faim et prit un poulet qu’il mangea en deux bouchées,

il but aussi quelques gouttes de vin. Il sortit de la salle

et traversa plusieurs grands appartements magnifi

quement meublés: à la fin, il arriva à une chambre où

il y avait un bon lit; comme il était minuit passé, et

qu’il était las, il se coucha.

Dix heures du matin sonnaient quand il s’éveilla le

lendemain; il fut bien surpris de trouver un habit fort

propre à la place du sien. «Assurément, pensa-t-il. ce

palais appartient à quelque bonne fée qui a eu pitié de

ma situation.» Il regarda par la fenêtre et ne vit plus

de neige, mais des fleurs qui enchantaient la vue.

Le bonhomme sortit pour aller chercher son cheval

et. comme il passait sous un rosier. il se souvieni

que la Belle lui avait demandé une rose; il cueillii

une branche où il y en avait plusieurs. En même

temps, il entendit un grand bruit et vit venir à lui um

bête horrible.— Vous êtes bien ingrat. lui dit la Bête d’une voi

telTible : je vous ai sauvé la vie en vous recevan

dans mon château et. pour ma peine, vous me volemes roses que j’aime miemque toutes choses au monde:faut mourir pour réparer cewfaute.Le marchand se jeta à genou,et s’écria en joignant lemains— Monseigneur. pardonnezmoi. je ne croyais pas vouoffenser en cueillant une rospour une de mes filles.— Je ne m’appelle poinMonseigneur, répondit 1monstre, niais la Bête : airisne croyez pas me toucher pavos flatteries. Mais voum’avez dit que vous aviez defilles. Je veux bien vous pardonner, à condition qu’une dvos filles vienne volontairement pour mourir à votrplace; partez! Et si elles refu

sent, jurez que vous reviendrez dans trois mois.

Le bonhomme ne voulait pas sacrifier une de sefilles à ce vilain monstre; mais il dit en lui-même

«Du moins j’aurai le plaisir de les embrasser encor

une fois.» Il jura donc de revenir, et la Bête ajouta

— Je ne veux pas que tu t’en ailles les mains vide

Retourne dans la chambre où tu as couché, t

y trouveras un grand coffre vide, tu peux y metti

tout ce qui te plaira. je le ferai porter chez toi.

En même temps, la Bête se retira. «S’il faut que jmeure, réfléchit le bonhomme, j’aurai la cons

lation de laisser du pain à mes pauvres enfants.»

Les textes naeati

11 retourna dans la chambre où il avait couché, et.ayant trouvé une grande quantité de pièces d’or, ilremplit le coffre dont la Bête lui avait parlé, le fermaet, ayant repris son cheval, il sortit du Palais. En peud’heures, le pauvre père arriva dans sa petite maison.Ses enfants se rassemblèrent autour de lui; lemarchand se mit à pleurer en les regardant. Il tenait àla main la branche de roses qu’il apportait à la Belle;il la lui donna et lui dit— La Belle, prenez ces roses! Elles coûteront biencher à votre malheureux père.Et, tout de suite, il raconta à sa famille la funesteaventure qui lui était arrivée.A ce récit. les deux aînés dirent des injures à la Belle.Elle va causer la mort de notre père.— Il ne périra point, répondit la Belle. Puisque lemonstre veut accepter une de nous, je désire me livrerà toute sa furie et je me trouve fort heureuse puisque,en mourant, j’aurai la joie de sauver mon père et de luiprouver ma tendresse.— Non, ma soeur. lui dirent ses trois frères, vous nemourrez pas; nous irons trouver ce monstre et nouspérirons sous ses coups si nous ne pouvons le tuer.— Mes enfants, leur dit le marchand, la puissance decette bête est si grande qu’il ne me reste aucuneespérance de la faire périr. Je suis charmé du bon coeurde la Belle, mais je ne veux pas l’exposer à la mort.— Je vous assure, mon père. répliqua la Belle, quevous n’irez pas àce palais sans moi:j’aime mieux êtredévorée par ce monstre que de mourir du chagrin queme donnerait votre perte.On eut beau dire. la Belle voulut partir pour le beaupalais. et ses soeurs en étaient charmées. parce qu’ellesétaient jalouses.Le marchand était si occupé de la douleur de perdre safille qu’il ne pensait pas au coffre qu’il avait remplid’or; mais aussitôt qu’il fut enfermé dans sa chambrepour se coucher, il fut bien étonné de le trouver à côtéde son lit. Il résolut de ne point dire à ses enfants qu’ilétait devenu si riche, mais il confia le secret à la Belle.Elle pria son père de marier ses soeurs: car la Belleétait si bonne qu’elle les aimait et leur pardonnait detout son soeur le mal qu’elles lui avaient fait.Ces deux méchantes filles se frottèrent les yeux avecun oignon pour pleurer lorsque la Belle partit avec sonpère; mais ses frères pleuraient pour de bon, aussi bienque le marchand.Le cheval prit la route du palais, et, sur le soir, lepère et la fille l’aperçurent illuminé comme la

Sur les ailes de l’irnaoinsire

première fois. Le cheval alla tout seul à l’écurie, e’le bonhomme entra avec sa fille dans la grandesalle, où ils trouvèrent une table magnifiquemenservie avec deux couverts. Le marchand n’avait pale coeur de manger; mais la Belle, s’efforçant dparaître tranquille, se mit à la table et le servit.Quand ils eurent soupé, ils entendirent un grand bruitC’était la Bête qui venait. La Belle ne put s’empêcheide frémir en voyant cette horrible figure. Le monstreliii demanda si c’était de bon coeur qu’elle étau

venue, elle lui répondit en tremblant que oui.— Je vous en suis bien obligée, poursuivit la Bête,Bonhomme, partez demain matin, et ne vous avise2jamais de revenir ici. Bonsoir, la Belle!— Bonsoir la Bête, répondit-elle, et tout de suite icmonstre se retira.— Ah! ma fille, dit le marchand en embrassant laBelle. Croyez-moi, laissez-moi ici.— Non, mon père, lui dit la Belle avec fermeté, vompartirez demain matin. Peut-être aura-t-il pitié de moi.Ils allèrent se coucher. Pendant son sommeil, laBelle vit une dame qui lui dit— Je suis contente de votre bon coeur, la Belle. Labonne action que vous faites, en donnant votre viepour sauver celle de votre père, ne demeurera passans récompense.La Belle, s’éveillant, raconta ce songe à son père et,quoiqu’il le consolât un peu, cela ne l’empêcha pasde jeter de grands cris quand il fallut se séparer desa chère fille.Lorsqu’il fut parti, la Belle, qui avait beaucoup decourage, résolut de ne se point chagriner pour le peude temps qu’elle avait à vivre, car elle croyaitfermement que la Bête la mangerait le soir.Elle résolut de visiter le beau château; elle ne pouvait

s’empêcher de l’admirer. Mais elle fut bien surprise

de trouver une porte sur laquelle il y avait écrit

«Appartement de la Belle». Elle ouvrit cette porte

avec précipitation et fut éblouie de la magnificence

qui régnait dans cet appartement. Mais ce qui frappa

le plus sa vue fut une grande bibliothèque, un

clavecin et plusieurs livres de musique. La fille du

marchand vit un livre où il y avait écrit en lettres

d’or : «Souhaitez, commandez : vous êtes ici la reine

et la maîtresse.» «Hélas! murmura-t-elle en sou

pirant. je ne souhaite rien que de voir mon pauvre

père, et de savoir ce qu’il fait à présent.> I

Quelle fut sa surprise, en jetant les yeux sur un grandmiroir, d’y voir sa maison où son père arrivait avec

A,

un visage extrêmement triste! Ses soeurs venaient au-

devant de lui. Un moment après, tout cela disparut.

À midi. la Belle trouva la table mise et, pendant sondîner, elle entendit un excellent concert, quoiqu’ellene vît personne. Le soir, comme elle allait se mettreà table, elle vit paraître la Bête et ne put s’empêcherde frémir.— La Belle, lui dit le monstre, voulez-vous bien queje vous regarde souper?— Vous êtes le maître, répondit la Belle en tremblant.— Non, reprit la Bête. il n’y a ici de maîtresse quevous. Dites-moi, n’est-ce pas que vous me trouvezbien laid?— Cela est vrai, dit la Belle, car je ne veux pasmentir; mais je crois que vous êtes fort bon.— Vous avez raison, dit le monstre. Mais je sais bienque je ne suis qu’une Bête. Mangez donc, la Belle,commanda le monstre, et tâchez de ne point vousennuyer dans votre maison, car tout ceci est à vous.et j’aurais du chagrin si vous n’étiez pas contente.— Vous avez bien de la bonté, dit la Belle. Je vousavoue que je suis contente de votre coeur. Quand j’ ypense, vous ne me paraissez pas si laid. Il y a biendes hommes qui sont plus monstres que vous, et jevous aime mieux avec votre figure que ceux qui,

Il n’y avait qu’une chose qui faisait de la peine à laBelle, c’était que le monstre, avant de se coucher,lui demandait toujours si elle voulait être sa femmeet paraissait pénétré de douleur lorsqu’elle luirépétait que non. Elle lui dit un jour— Je serai toujours votre amie; tâchez de vouscontenter de cela, ajoutait-elle.— li le faut bien, reprit la Bête. Je sais que je suisbien horrible. Aussi. je suis trop heureux de ce quevous voulez bien rester ici. Promettez-moi que vousne me quitterez jamais!La Belle rougit à ces paroles. Elle avait découvert,dans son miroir, que son père était malade duchagrin de l’avoir perdue, et elle souhaitait le revoir.— Je pourrais bien vous promettre de ne jamaisvous quitter tout à fait: mais j’ai tant envie de revoirmon père, que je mourrai de douleur si vous merefusez ce plaisir.— J’aime mieux mourir moi-même, dit le monstre,que de vous donner du chagrin. Je vous enverraichez votre père, vous y resterez, et votre pauvreBête perdra la vie.— Non, lui dit la Belle en pleurant. Je vous prometsde revenir dans huit jours. Mon père est malade.Souffrez que je reste chez lui une semaine.— Vous y serez demain au matin, dit la Bête. Maissouvenez-vous de votre promesse; vous n’aurezqu’à mettre votre bague sur une table en vouscouchant dès que vous voudrez revenir. Adieu. L

Quand la Belle se réveilla, le matin, elle se trouvrdans la maison de son père qui manqua mourir djoie en revoyant sa chère fille.La Belle pensa qu’elle n’avait point d’habits pour slever, mais la servante lui dit qu’elle venait drtrouver dans la chambre voisine un grand coffrrplein de robes d’or, garnies de diamants. Bellrremercia en pensée la Bête de ses attentions. Ellrprit la moins riche de ces robes et dit de serrer leautres, dont elle voulait faire présent à ses soeursMais à peine eut-elle prononcé ces paroles que kcoffre disparut. Le marchand lui dit que la Bêtevoulait que Belle gardât tout cela pour elle, eiaussitôt les robes et le coffre revinrent à la mêmeplace.La Belle s’habilla, et, pendant ce temps, on alk

avec la figure d’homme, cachent un coeur faux,

corrompu, ingrat.

La Belle soupa de bon appétit. Elle n’avait presqueplus peur du monstre, mais elle manqua mourir defrayeur lorsqu’il lui demanda : Belle!— La Belle, voulez-vous être ma femme?Elle fut quelque temps sans répondre : elle avaitpeur d’exciter la colère du monstre en le refusant;elle lui répondit en tremblant— Non, la Bête.Dans le moment, le pauvre monstre voulut soupirer.et il fit un sifflement si épouvantable que tout lepalais en retentit: mais la Belle fut bientôt rassurée.car la Bête, lui ayant dit tristement : «Adieu donc, laBelle!», sortit de la chambre. Belle. se voyant seule.sentit une grande compassion pourle pauvremonstre. <Hélas. murmurait la jeune fille, c’est bien \

dommage qu’il soit si laid, il est si bon!»Belle passa trois mois dans le palais avec assez detranquillité. Tous les soirs, la Bête lui rendait visite,et l’entretenait pendant le souper. Chaque jour,Belle découvrait de nouvelles bontés dans ce avertir ses soeurs qui accoururent. Les soeurs de L

monstre; Fhabitude de le voir l’avait accoutumée à Belle manquèrent mourir de douleur quand elles k

sa laideur. virent habillée comme une princesse, et plus belk

Les textes narretf

que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne putétouffer leur jalousie. Elles descendirent dans lejardin pour y pleurer tout à leur aise.— Ma soeur, dit l’aînée, il me vient une penséetâchons de l’arrêter ici plus de huit jours: sa sotteBête se mettra en colère de ce qu’elle lui aura manqué de parole et petit-être qu’elle la dévorera.— Vous avez raison, ma soeur, répondit l’autre.Ayant pris cette résolution, elles remontèrent etfirent des amitiés à leur soeur. Quand les huit joursfurent passés, les deux soeurs s’arrachèrent lescheveux, et firent semblant qu’elles étaient affligéesde son départ; la Belle promit donc de rester encorehuit jours.Cependant Belle se reprochait le chagrin qu’elleallait donner à sa pauvre Bête qu’elle aimait de toutson coeur, et elle s’ennuyait de ne la plus voir.La dixième nuit qu’elle passa chez son père, elle rêvaqu’elle était dans le jardin du palais, et qu’elle voyaitla Bête cotichée sur l’herbe, et prête à mourir, qui liiireprochait son ingratitude. La Belle se réveilla ensursaut et versa des larmes. «Ne suis-je pas bienméchante, disait-elle, de donner du chagrin à une bêtequi a pour moi tant de complaisance! Elle est bonne,cela vaut mieux que tout le reste. Pourquoi n’ai-je pasvoulu l’épouser? Ce n’est ni la beauté ni l’esprit d’unmari qui rendent une femme contente, c’est la bontédu caractère, la vertu, la complaisance, et la Bête atoutes ces bonnes qualités.»A ces mots, Belle se lève, met sa bague sur la tableet revient se coucher. A peine fut-elle dans son litqu’elle s’endormit; et quand elle se réveilla, lematin, elle vit avec joie qti’elle était dans le palaisdu monstre. Elle s’habilla magnifiquement pour luiplaire, et s’ennuya à mourir toute la jotirnée, enattendant neuf heures du soir; mais l’horloge eutbeau sonner. la Bête ne parut point. La Belle alorscraignit d’avoir causé sa mort.Belle se souvint de son rêve, et courut dans le jardinvers le canal. Elle trouva la pauvre Bête étendue,sans connaissance et elle la crut morte. Elle se jetasur son corps sans avoir horreur de sa figure. et.sentant que son coeur battait encore, elle prit del’eau dans le canal et lui en répandit sur la tête. Lemonstre ouvrit les yeux, et dit à la Belle

Vous avez oublié votre promesse! Le chagrin devous avoir perdue m’a fait résoudre à me laissermourir de faim: mais je meurs content puisque j’aile plaisir de vous revoir encore une fois.

— Non, ma chère Bête, vous ne mourrez points’écria la Belle. Vous vivrez pour devenir morépoux. Dès ce moment, je vous donne ma main!À peine la Belle eut-elle prononcé ces parole5qu’elle vit le château brillant de lumière. Les feuxd’artifices, la musique. tout annonçait une fête: elkse retourna vers sa chère Bête. Quelle ne fut pas sasurprise! Le monstre avait disparu, et elle ne vit plusà ses pieds qu’un prince plus beau que le jour, qui laremerciait d’avoir fini son enchantement. Elle neput s’empêcher de lui demander où était la Bête.— Vous la voyez à vos pieds, lui dit le prince. Uneméchante fée m’avait condamné à rester sous cettefigure jusqu’à ce qu’une belle fille consentît àm’épouser. Ainsi il n’y avait que vous dans le mondeassez bonne pour vous laisser toucher de la bonté demon caractère.Ils allèrent ensemble au château; et la Belle fut près des’évanouir de joie en trouvant, dans la grande salle,son père et toute sa famille, que la belle dame qui luiétait apparue en songe avait transportés au château.— Belle, lui dit cette dame, qui était une grande fée.venez recevoir la récompense de votre bon choixvous avez préféré la vertu à la beauté. Vous méritezde devenir une grande reine : j’espère que le trônene détruira pas vos vertus. Pour vous, mesdemoiselles, dit la fée aux deux soeurs de Belle, je connaisvotre coeur et toute la malice qu’il renferme. Devenez deux statues, mais conservez toute votre raisonsous la pierre qui vous enveloppera. Vousdemeurerez à la porte du palais de votresoeur, et je ne vous impose pointd’autre peine que d’être témoins deson bonheur. Vous ne pourrezrevenir dans votre premier étatqu’au moment où vous reconnaîtrezvos fautes.La fée donna un coup de baguettequi transporta tous nos personnages dans le royaume du prince.Ses sujets le virent avec joie, etil épousa la Belle, qui vécutavec lui fort longtemps, etdans un bonheur parfait.parce qu’il était fondésur la vertu.

-‘sIaptaior d ontcJu Charles Purrauli..

Sur les ailes de l’iryiainsire

Questions de compréhension

1. Présente le résumé de l’action de ce conte sous forme d’un schéma narratif, c’est-à-dire la

situation initiale, l’événement déclencheur, les péripéties, le point culminant, le dénouement et la

• situation finale.

: 2. Ce conte s’inscrit-il bien dans le genre du conte merveilleux? Justifie ta réponse.

: 3. On peut repérer plusieurs personnages contrastants dans La Belle et la Bête comme dans bien

• d’autres contes merveilleux. Peu de personnages sont neutres; ils sont les amis ou les ennemis

des héros. Classe les personnages en les mettant du côté des «bons» ou des «mauvais>’.

4. Conçois une autre punition que la fée aurait pu faire subir aux deux soeurs arrogantes. Choisis un

: châtiment approprié à leurs actions.

: 5. Pourquoi dit-on que Belle portait bien son nom? Décris les qualités qui font que la beauté de Belle

• vient aussi de l’intérieur.: 6. Le thème principal de ce conte est celui de la beauté. Selon toi, qu’est-ce qui fait la beauté d’une

: personne?

Vocabulaire

1. Sers-toi du contexte de la phrase et des indices morphologiques pourtrouver la signification de ces mots magnificence, clavecin.

2. Trouve d’autres mots qui proviennent de la même origine que ces mots?

Aide-mémoire

le style direct et indirect, techniqueet ponctuation, proposition incise

: Lis ces deux phrases qui rapportent les paroles de• personnages.

• Le style direct: «Dès que je le pourrai, promit la jeune fille, je

: reviendrai vous retrouver, ma Bête.»

: Le style indirect

La jeune fille promit à la Bête qu’elle reviendrait dès

: qu’elle le pourrait.

: 1. Dans les deux phrases ci-dessus

: a) Quels changements sont apportés aux• verbes conjugués?

b) Qu’arrive-t-il à la position du complémentcirconstanciel de temps?

c) Quelle est la proposition incise?

2. a) Trouve, dans ce conte, un exemple de

: discours direct.

: b) Transforme la phrase que tu as trouvée en• style indirect.: c) Repère la proposition incise indiquant qui

: parle.

3. Les extraits ci-dessous sont écrits en styliindirect parce qu’on rapporte ce que lepersonnages ont dit sans donner leurs paroleexactes.

«Le marchand lui dit que la Bête voulait que BelIgardât tout cela pour elle, et aussitôt les robes et Icoffre revinrent à la même place. »

«li y eut même plusieurs gentilshommes quvoulurent l’épouser, quoiqu’elle n’eût pas un SOL

Mais elle leur dit qu’elle ne pouvait se résoudreabandonner son pauvre père dans son malheurqu’elle le suivrait à la campagne pour le consoler 6

l’aider à travailler»

Sers-toi de trois méthodes différentes poutransposer ces extraits en style direct. Dans toules cas, n’oublie pas la ponctuation et les signeappropriés (guillemets, virgules, etc.).

— D’abord, en plaçant la proposition incise adébut. (N’oublie pas le deux-points qui annoncdes paroles rapportées.)

— Ensuite, en mettant la proposition incise amilieu, entre virgules.

— Enfin, en plaçant la proposition à la fin dephrase.

Les textes narratj

Aide-mémoire

emploi correct des temps deverbe associés aux textesnarratifs (passé simple,imparfait, passé composé, etc.)

1 À quels temps et à quels modes sont écrits lesverbes dans le paragraphe suivant

«Mais elle fut bien surprise de trouver une portesur laquelle il y avait écrit.• “Appartement de laBelle”. Elle ouvrit cette porte avec précipitation etfut éblouie de la magnificence qui régnait danscet appartement. Mais ce qui frappa le plus sa vuefut une grande bibliothèque, un clavecin etplusieurs livres de musique.»2. Dans les phrases ci-dessous, à quel temps et à

quel mode sont écrits les verbes en caractèresgras? Transpose les verbes de cette phrase àl’imparfait de l’indicatif.

«Il but quelques gouttes de vin. li sortit de la salleet traversa plusieurs grands appartementsmagnifiquement meublés; à la fin, il arriva à unechambre et se coucha. »

a) Quelle est la différence entre les temps deverbe de ces deux phrases?

b) Transpose cette même phrase au passé composé. Fais attention à ton choix d’auxiliaires.

3. Lis ces deux phrases «Tous les soirs, la Bêtelui rendait visite, et l’entretenait pendant lesouper. Chaque jour, Belle découvrait denouvelles bontés dans ce monstre.»a) À quel temps et à quel mode sont les

verbes en caractères gras?b) Que suggèrent les expressions «Tous les

soirs» et «Chaque jour»?4. Lis cette phrase «Il y avait un an que cette

famille vivait dans la solitude, lorsque lemarchand reçut une lettre par laquelle on luiannonçait qu’un vaisseau, sur lequel il y avaitdes marchandises, venait d’arriver à bon port.»a) Lesquels de ces verbes suggèrent une

action prolongée?b) Explique pourquoi le verbe «reçut» est au

passé simple.5. Retranscris la liste des verbes suivants

devenir, prendre, tomber, aimer, dormir, jaser,venir, éternuer, transporter, marcher, mourir,monter, comprendre, mentir, naître.a) Lesquels se conjuguent avec l’auxiliaire

«être» et lesquels se conjuguent avecl’auxiliaire «avoir»?

b) Y a-t-il des verbes qui pourraient se conjugueravec l’un ou l’autre. Explique la différence.

Aide-mémoire

le point-virgule pour séparer despropositions de même nature quisont liées par le sens et quiexpriment une opposition, unecomparaison ou un contraste

Indique à quoi sert le point-virgule dans chacune dephrases suivantes.a) Je pourrais bien vous promettre de ne jamais vous quitte!

tout à fait; mais j’ai tant envie de revoir mon père.b) Contrairement à ses filles, le marchand ne trouvait pa

Belle stupide; il admirait la vertu de cette jeune fille eisurtout sa patience.

c) Ces deux méchantes filles se frottèrent les yeux avec un oignon pour pleurer lorsque la Bel16: partit avec son père; mais ses frères pleuraient pour de bon.

d) La plus jeune des filles était si belle; on aurait dit une princesse.

À cause de l’universalité de ce genre littéraire, un conte peut avoir diverses versions selonle milieu. Par exemple, Cendrillon a la même racine que Cucendron, Cendrouillon. Leshéroïnes de ces contes se ressemblent. La version popularisée par les livres et le film deDisney s’inspire d’un conte scandinave. Mais une panoplie de versions de ce même conteexistent déjà et font partie du folklore traditionnel de plusieurs autres cultures. On le retrouveaussi en Inde, aux Philippines, en Afrique, en Indonésie où il est apprécié et connu depuisbien avant l’avènement de la télé, de la radio et du cinéma. Curieux, n’est-ce pas, comme leshistoires voyagent...

Sur les ailes de lirnsnaire

LES CONTES POÉTiQUES

Sources de sagesse, ces contes élèvent l’âme et éveillent les sentiments. Ils transmettent desleçons, des morales et ils font réfléchir. Lis le conte poétique ci-dessous et découvre lepersonnage du chene bien enracine.

Le vieux chêne

ur la Montagne-aux-cenelles. chez mononcle Adjutor, accroché aux failles du

rocher, tout au sommet sur le cran, j’aiconnu un vieux chêne tenace, entêté

comme un vieux loup de mer.Mon père et mon grand-père, qui ont grandi surcette terre, m’ont déjà dit qu’il est là, immuable etimpassible, dans leurs souvenirs les plus lointains.Exposé à toutes les avaries, il a peigné les nuages, ils’est cabré contre les ouragans, il a frissonné sous leverglas et la poudrerie, il a enduré la chaleur écrasante et la sécheresse de juillet. Fouetté par la foudre, il est tordu, cicatrisé, rabougri, ridé, pelé parplacards, mais noble comme un vieux sage.Plus bas, dans le flanc de la montagne. dans labonne terre fertile, à l’abri des coups durs, il poussedes chênes bien plus gros, bien plus grands etfeuillus et chargés de glands. Les écureuils et lesoiseaux les fréquentent régulièrement. Ils fontbonne compagnie, tous ensemble, les chênes, lesoiseaux et les animaux ils dansent et ils jasent etfêtent en parfaite harmonie. Ils ont l’impression devivre la belle vie.Le vieux chêne isolé, lui, de sa retraite exposée,s’arrache péniblement, pauvrement la vie d’une terrechiche et aride, Il vit sans compagnie, dans l’ennui.avec le crui-crui du grillon et la longue trille aigu dela cigale. Il ne produit rien, il n’accomplit rien : il estlà, à vivre tranquillement sa contemplation.Vu qu’il est loin et haut et difficile d’accès, les gensne prennent pas le temps d’aller le voir. D’ailleurs,en soi, il n’est pas tellement beau, pas bien gros et ilne produit pas de gland, lui. Mais de loin, on leregarde. on l’envie et on se dit : «Ah. ce vieuxchêne, il doit en voir, en savoir des choses. Unebonne fois, je voudrais monter jusque-là!» Mais ilsn’y vont jamais. ils sont trop pressés.Oui, il en a vu des cortèges de mariage et desenterrements, tout en bas dans la vallée, et desenfants qui glissent l’hiver, et des amoureux l’été

<22

qui se mettent en route vers lui : «Allons jusqu’aJ.vieux chêne qu’on voit là-haut!» Mais ils ne srendent jamais, les amoureux.11 a vu des «voliers» d’outardes qui passaient eirepassaient. criardes, au printemps et à l’automne..et des hommes. Il a vu des avions de guerre. La nuitil consultait la Lune et les comètes, les étoilefilantes et les aurores boréales. Il en voyait dechoses. Il en savait des choses, ce vieux chêne. touseul au sommet de sa Montagne-aux-cenelles. E

pourtant. il ne parlait jamais à personne. sauf auenfants.Seuls les enfants avaient le temps et le goût, l’étéde faire l’ascension jusqu’au haut et le courage dse rendre.Souvent, quand j’étais petit, j’allais le visiterC’était un événement...

Les textes narratif

Quand j’arrivais à lui, j’étais tout essoufflé, j’avaisles jambes mortes de monter et le coeur me battaitlourdement dans les oreilles. D’une roche à sonpied, je m’étirais et même, les premières fois, jedevais sauter un peu en m’étendant les bras et lesmains pour saisir sa première branche. Je grimpaispéniblement en m’égratignant les jambes... etje meblessais les mains sur ses noeuds rugueux. mais jemontais jusque sur son épaule et là-haut, le brasautour de son cou rugueux, tout plein de plis, jem’assoyais sur une grosse branche confortable et jeregardais et j’écoutais.Ah Ce qu’il m’en a montré, ce qu’il m’en aenseigné des choses... Le vent me flattait la joue etme jouait dans les cheveux en même temps quedans ses feuilles, et là mon oeil se posait et sereposait loin, loin.. ..jusqu’aux montagnes bleufumée de l’horizon. Et le bleu clair du ciel qui semirait dans le lac bleu — le nôtre que l’on voyaitd’un bout à l’autre jusqu’à Bonfield, là-bas, à septmilles, m’a ait dit papa. Deux clochers, SaintThomas et Sainte-Philomène. alignés de la tête aupied du lac.Et de l’autre côté, vers l’ouest, la fumée du mouline..à scie où travaillaient les hommes de chez nous etpuis le lac Nipissing et les îles Manitou.., et NorthBay qu’on devinait, diffuse à sa fumée.Et tiens. un train minuscule qui passait sur le viaduclà-bas. en toussotant des touffes drues de fumée etqui s’ en allait en criant, loin, loin, loin.

Et je me trouvais bien, si bien d’être là-haut et dtvoir et surtout de deviner au-delà de mconnaissance et de désirer, comme le font parfoilles enfants, que ça se continue toujours...Et ensuite je me mettais à désirer d’aller au loinplus loin, au-delà de l’horizon et de voir et dconnaître partout où vont les trains, les nuages et lesoiseaux... jusqu’au bout du chemin.., car jcroyais, à cette époque, que les chemins avaient desbouts plutôt que de toujours tourner en rond.Vers quatre heures, quand je revenais à la maison.maman me grondait souvent parce que j’avaisdéchiré ma chemise ou mon pantalon ou parce quej’étais plein de chardons. J’essayais de lui expliquerce que j’avais vu et ce dont j’avais rêvé... «J’aigrimpé dans le vieux chêne sur la Montagne-auxcenelles et de là on voyait loin, loin, loin.» Mais ellen’avait pas le temps, pauvre maman, de regarder auloin. Elle en avait plein de choses à faire à lamaison.Et alors, je me retirais avec mon rêve...Il m’en a montré des choses, ce vieux chêne, isolé,ce vieil ermite de chêne sage... Il m’a donné, danssa sagesse, la soif de savoir.

caniille l’errol,

Ouestions de compréhension •P,1. Comment définirais-tu le ton du narrateur (neutre, triste, joyeux, humoristique, moqueur,

dramatique, ludique, badin, mélancolique)?

: 2. Ce conte suit-il le schéma narratif habituel des contes? Explique ta réponse.

: 3. La solitude peut changer les personnes.

: a) Comment le fait de vivre seul a-t-il influé sur la façon de penser du vieux chêne?

: b) Décris d’autres effets que peut avoir la solitude sur les êtres vivants.

: 4. Décris une personne de ton entourage qui te fait penser au vieux chêne. Trace son portrait• physique et psychologique. Si tu es habile à dessiner, fais un croquis de ton arbre-personne.

5. Comment le narrateur perçoit-il les adultes et les enfants? Lui donnes-tu raison?

: 6. Quels indices nous permettent de situer l’emplacement géographique de ce conte?• 7. Dans un atlas ou sur une carte géographique de l’Ontario, trouve le nom du village qui: correspond à l’emplacement approximatif du vieux chêne.

Sur es eues de Iunagunaure

Vocabulaire

1. De quelle expression le narrateur se sert-il pour faire ressortir ces caractéristiques du vieux

chêne? Comment décrit-il

a) son caractère solitaire?

b) sa force et son endurance?

c) sa sagesse?

2. Trouve la définition des mots suivants cenelle, immuable, impassible. rabougri, ermite.

3. Certains mots correspondent à des réalités très canadiennes. Trouve la définition de ces trois

mots poudrerie, des voliers d’outardes.

4. Lis l’extrait suivant : «Seuls les enfants avaient le temps et le goût, l’été, de faire l’ascension

jusqu’au haut etle courage de se rendre.» Explique l’expression «faire l’ascension». Trouve

un mot de la même famille.

Aide-mémoire

les figures de style (la répétition,

la personnification, l’onomatopée, Ici comparaison, lamétaphore, l’énumération)

.

: 1. Par ses descriptions, l’auteur donne la vie à des objets inanimés. Quels objets prennent la forme d

personnes? De quels mots l’auteur se sert-il pour leur attribuer des qualités humaines?

2. Comment l’auteur personnifie-t-il le vieux chêne?

3. Lis l’énumération suivante «Fouetté par la foudre, il est tordu, cicatrisé, rabougr ridé, pelé pa

: placards, mais noble comme un vieux sage.» Quel mot sert à marquer l’opposition entre les défaut

• et la qualité de l’arbre?

: 4. Trouve et retranscris une énumération dans ce conte. Par quel moyen isole-t-on les divers élément

de l’énumération?

: 5. Relève une onomatopée présente dans ce conte. Conçois des onomatopées qui pourraient décrire I

• son que feraient le train, le bruit des feuilles et celui du vent.

: 6. À quoi l’auteur compare-t-il l’entêtement du vieux chêne? De que genre de figure de style s’agit-il

7. Trouve deux métaphores dans ce conte. Transcris-les dans ton cahier. En tes propres mots, exprim

l’idée que l’auteur veut transmettre.

8. Tu es auteur/e. En te servant de métaphores, exprime l’idée

a) du vent qui souffle sur les feuilles du vieux chêne;

b) de la terre recouverte de neige;

c) du soleil qui brille et réchauffe la terre.

9. Rédige un paragraphe dans lequel tu décris un lieu, une personne ou un objet que tu aimes beaucou

• Sers-toi de nombreux éléments descriptifs et d’abondantes figures de style pour brosser un tablea

très imagé à l’intention des lecteurs et lectrices.

\24 .Les textes nsrat

r

OES CONTES RL&IJSTES

Contrairement aux contes merveilleux et aux contes traditionnels, les contes réalistes font le récid’événements de la vie de tous les jours. Les personnages sont des gens ordinaires. Ces contesgardent le rythme et le ton oral, mais ils sont plus éloquents, enrichis d’une langue plus raffinéeDe plus, le conte réaliste peut faire appel à plusieurs événements liés qui s’enchaînent pouidévelopper une action principale. Dans le conte réaliste, on exploite l’évolution psychologique depersonnages. Le point de vue de la narration teinte généralement le ton du récit. Les auteurs/es dccontes réalistes chercheront à donner un ton d’authenticité à leur façon de relater l’histoireà révéler quelque chose de la nature et du caractère des humains, ce qui les préoccupe et lepassionne, ce qui les pousse à agir.

abienne aspire aux vacances d’étédepuis Pâques. Enfin, l’y voilà! Elle atrimé tellement dur pour finir en beauté sa

première année de cours secondaire quil luisemble maintenant que seul un repos bien

mérité comblera tous ses voeux. Comblera,aussi, elle l’espère, l’espèce d’impatience de vivrequi bouillonne en elle à certains moments et qu’ellene comprend pas plus qu’elle ne comprend lesétonnantes dépressions qui la suivent.Les premiers jours, c’est le parfait bonheur : pas delevers matinaux, pas de longs trajets en autobusbondé, pas de travaux écrits ni d’étude. La vraie vie,quoi! Mais juin n’est pasencore terminé que. déjà.Fabienne s’ennuie à mourir. Sa mère, qui trime dulever au coucher. inultiplie les suggestions«Va à la bibliothèque...Organise un pique-niqueclans le parc... Aide tonpère à repeindre les boîtesà fleurs... Tricote-toi unchandail avec la laine queta marraine t’a donnée...»Encore heureux qu’ellene lui demande pas sonaide à la cuisine ou auménage! Rien ne sourit àladolescente. Elle sepromène comme une âmeen peine, traînant partoutson vague à l’âme et se

demandant : «Qu’est-ce que j’ai. mais qu’est-ce qucj’ai donc?»«Pauvre enfant! la plaint sa mère, comment peux-tugâcher ainsi tes plus belles heures?»Fabienne sent que sa mère a raison; elle voudraitbien retrouver son coeur de l’année précédente, avecses satisfactions faciles et ses joies d’enfant, maison ne commande pas ses sentiments. Elle s’y essaie,quand même, mettant en chantier dix projets qu’elleabandonne à la première difficulté. «Après tout, sedit-elle en guise d’excuse, les vacances, c’estinventé pour qu’on se repose. Je me repose. Voilà!»Le départ de ses amies pour la campagne augmente

son insatisfaction. Sesparents n’ont pas lesmoyens de lui offrir unchalet: il lui faut donc secontenter de la banlieue.«Tu devrais t’abonner àla piscine du quartier.suggère sa mère. etprendre des cours denatation. Ou te balader àbicyclette, m’accompagner aux concertspopulaires...»Fabienne la laisse diresans l’écouter et continue de s’ennuyer. Sansargent, on ne va guèreloin, et aucun travaildans ses cordes ne seprofile à l’horizon.

Des vacances pas comme les autres

1---

Sur les ailes de ‘ImsgnaIre

Elle lit bien un peti, mais les romans, même les

mieux faits, lui font détester davantage ses quatorze

ans. Quel âge embêtant! On n’est plus une enfant et

pas encore une jeune fille. Sa mère elle-même ne

s’y reconnaît pas. Quand elle interdit à Fahienne de

rentrer tard, le soir, de se maquiller les yeux ou derecevoir le beau Serge au salon, elle la traite

évidemment en petite fille. Mais que celle-ci laisse

traîner ses vêtements ou se tienne mal à table...métamorphose! La voilà jeune fille. Allez donc

savoir sur quel pied danser.Un matin de juillet, une sorte de miracle se produit

dans la vie de Fabienne. La tante Suzanne, samarraine, infirmière chez les enfants infirmes,

arrête à la maison, en passant. Fabienne se sent enconfiance avec cette jeune tante dynamique etchaleureuse qui la traite en adulte et qui propose,

dans un sourire, de l’emmener«Je suis venue te chercher pour la journée. Accompagne-moi au camp de vacances; tu connaîtras mespetits patients.»Fabienne accepte avec enthousiasme : une

promenade en montagne dans une voiture sport,

c’est «cool», ça ne se refuse pas.Que découvre-t-elle, au bout du voyage? Ununivers inattendu. Des enfants s’amusent au bord d’un lac, sans souci deleurs membres tordus. de leursappareils orthopédiques, deleurs béquilles. Ils rient despitreries de la monitrice etchante en choeur «Le petitcordonnier». Ça sonne clair, çasonne joyeux, même le couplet,cruel pour la plupart, des«souliers pour demoiselles etpour les petits garçons».Fabienne a honte de ses jambesparfaites et de ses bras dorés desoleil devant leurs corps malingres et leurs teints tropblancs. Ils acceptent pourtantleur sort avec une simplicitéqui n’a rien de fiictice. Malgréleurs handicaps. ils s’emploient

7 “‘.

à tirer le maximum de leurs membres valides aveune persévérance, un acharnement bouleversants.«Qu’est-ce que tu penses de mes petits patients’interroge tante Suzanne. surprise du mutisme de snièce.— Ils sont formidables. Je ne savais pas qu’i

existait, près de chez moi, tant d’enfants sdémunis.»

Les yeux de l’adolescente brillent de larmeretenues.«Ça m’a donné un coup de les voir si vaillants

Comme si une petite bombe atomique éclataiquelque part au-dedans de moi.— Ainsi, tu consentirais à nous aider, de temps

autre?— Tout l’été, si tu veux, tante Suzanne.»Fabienne part tout à l’heure pour le camp. Ses petitamis ont besoin d’elle. A son retour. elle a deplans, des plans!... Maintenant, elle est si occupéqu’elle ne sait plus où donner de la tête. Elleretrouvé son enthousiasme d’antan et un tel appétide vivre qu’elle prend les bouchées doubles pourattraper le temps perdu. La vieille Fabienn

indolente et morose est morte. Bien morte.«Je suis contente d’avoir retrouvé ma grande fill

heureuse, lui souffle sa mère, au départ, e‘embrassant.

— Remercie ta soeur, réplique Fahiennetaquine. La magicienne, c’est elle.»

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1. Le schéma narratif du conte Des vacances pas comme les autres ressemble un peu au modèledu conte merveilleux.a) On y retrouve un personnage en quête de quelque chose. Qu’est-ce que Fabienne recherche?b) On y retrouve des personnages qui conseillent l’héroïne. De qui s’agit-il?c) On y retrouve des personnages «magiques». De qui s’agit-il?d) Le personnage principal reçoit sa récompense. De quoi s’agit-il?

2. Décris les changements d’atmosphère de ce conte depuis le début jusqu’à la fin.3. Dans les contes réalistes, ‘auteur/e s’assure de décrire l’évolution psychologique de ses

personnages. Réponds aux questions ci-dessous qui t’aideront à vérifier dans quelle mesurel’auteure réussit à capter les changements d’attitude de Fabienne.a) Au début, pour quels motifs Fabienne part-elle avec sa tante?

: b) Qu’est-ce qui entraîne la transformation de l’état émotif de l’adolescente?

: C) Est-ce que l’auteure a réussi à décrire de façon réaliste la métamorphose des états d’âme de• Fabienne?: 4. Explique comment une personne ayant un handicap peut aider les autres personnes de son

entourage à s’adapter à sa différence.

: ouC’est peut-être toi qui vis avec un handicap! Décris une situation humoristique ou une situation

: pénible qui découle de la difficulté que les autres éprouvent à s’adapter à ton handicap.• 5. As-tu déjà eu à travailler, à jouer, à vivre auprès d’une personne atteinte d’un handicap quelconque?

Dans quelle mesure les contacts que tu as eus avec cette personne t’ont permis de te transformer?6. Comme Fabienne, dans ce conte, as-tu déjà fait du bénévolat? Quel avantage y a-t-il à travailler: bénévolement avant de s’engager pleinement dans un emploi? (Prends en compte le point de vue

• de la personne bénévole et celui de l’employeur.)

Vocabulaire1. Comment I’auteure exprime-t-elle

a) que Fabienne a travaillé fort? (premier paragraphe):b) que Fabienne n’est plus triste comme avant?

2. Explique le sens des expressions en caractères gras.a) «Elle se promène comme une âme en peine, traînant partout son vaque à l’âme et se demandant:

“Qu’est-ce que j’ai?”»b) «Sans argent, on ne va guère loin, et aucun travail dans ses cordes ne se profile à l’horizon.»c) «Ils acceptent pourtant leur sort avec une simplicité qui n’a rien de factice.»

Sur les ales de l’irnaginare

..

.Sais-tu écrire correctement ces homophones? Réponds aux questions ci-dessous. Ensuite, P0

montrer ta compréhension, compose des phrases en te servant de ces homophones.

a) «Elle se sent triste. Sans argent, on ne va guère loin.»

— Trouve un homophone au mot «se» et quatre homophones au mot «sent».

— Comment écrit-on l’homophone du mot «guère»? Quelle en est la signification?

b) «Ça m’a donné un coup de les voir si vaillants, dit Fabienne à sa tante.))

— Trouve la nature des mots «Ça» et «sa».

— Trouve un homophone au mot «tante».

c) «C’est l’heure de jouet Des enfants s’amusent au

: tordus. Rien ne leur enlèvera le plaisir de jouer»

• Quelle est la nature des mots «l’heure», «leurs» et

: «leur»?

: d) «Ses petits enfants ont besoin d’elle.»

: Trouve cinq homophones au mot «ses» et un homo

phone au mot <‘ont».

Aide-mémoire

accord du participe passéemployé seul et avec «être»

1. Justifie l’accord des participes passés dans les phrases suivantes

a) <“Je suis venue te chercher pour la journée” dit tante Suzanne.

b) «Fabienne a honte de ses jambes parfaites et de ses bras doré

_____________________________

de soleil...»

c) «Maintenant, elle est si occupée qu’elle ne sait plus où donner de la tête.»

: d) «{ il lui semble maintenant que seul un repos bien mérité comblera tous ses voeux.»

e) «Mais juin n’est pas encore terminé que, déjà, Fabienne s’ennuie à mourir.»

: 2. Accorde les participes passés.

: a) Épuisé......_ de son année scolaire, l’adolescente avait hâte à l’été.

b) L’excursion terminé_, les enfants fatigué sont retourné à la maison, heureux de lei

: journée.

c) Fabienne a appris une leçon qui lui est resté__ toute sa vie.

d) La jeune femme ne savait pas qu’il y avait, près de chez elle, tant d’enfants si démunL...

e) Tante Suzanne et sa nièce sont ravi de l’excursion.

f) Les amies de Fabienne seraient allé_ si elles n’étaient pas parti......_ à la campagne.

Aide-mémoire

les homophones (sans, s’en,sent, sens, sang; se, ce; ces,sait, sait, c’est, s’est, ses; leur,leurs, l’heure; ont, on; ça, sa)

.•.

.

.

••••••

bord d’un lac, sans souci de leurs membr

RÉVISION

En plus des genres de contes que tu

viens d’étudier, il existe un autre gent

: qui plaît particulièrement aux: adolescents et aux adolescentes ce

le conte fantastique. En 10< année, ti

: auras la chance d’étudier des nouvell

: littéraires fantastiques.

Le» tex:es narre