J’aime à me souvenir de ces doux Noëls d’autrefois, de cette époque heureuse où les grands magasins à rayon et les vendeurs de trucs «Made in Taiwan» n’avaient pas encore monopolisé à leurs seuls profits les beautés de cette grande fête de la chrétienté. En ces temps heureux, Noël était une fête familiale et non pas une foire commerciale.

J’aime à me souvenir de ces doux Noëls d’autrefois que l’on célébrait en famille, avec les enfants et les grand parents, et non pas au restaurant, au milieu d’étrangers plus avides de plats relevés et d’alcool que de sentiments humain. En ce temps-là, la chaleur humaine était plus importante que celle des plats...

J’aime à me souvenir de ces doux Noëls d’autrefois, à la maison, où la visite inattendue de l’oncle Henri et de ses deux gamins turbulents était plus importante que tous les feuilletons insipides de la télévision ou la partie hebdomadaire de quilles dans un sous-sol enfumé du centre commercial...

J’aime à me souvenir de ces doux Noëls d’autrefois où les décorations électriques des maisons ne cherchaient pas à concurrencer celles des grands magasins à rayon. En ce temps-là une simple guirlande de sapin et un bonhomme de neige enrubanné d’écarlate valaient davantage que tous ces gadgets lumineux importés de Hong Kong.

J’aime à me souvenir de ces doux Noëls d’autrefois alors que les services de voirie laissaient un peu de neige blanche dans les rues et les fossés, et de cette belle époque où l’on pouvait fort bien survivre à l’hiver sans avoir à déverser des tonnes de sel et de chlore sur la voie publique... En ce temps-là l’homme était encore plus important que la voiture.

J’aime à me souvenirs de ces doux Noëls d’autrefois où il n’était pas nécessaire d’hypothéquer trois mois de salaire avec des cartes de crédit pour combler tout le monde de cadeaux souvent aussi inutiles que dispendieux...

J’aime à me souvenir de ces doux Noëls d’autrefois alors que la messe de minuit était le rendez-vous de tout le quartier et de tout le village. En ce temps-là le spectacle de la crèche et la naissance de l’enfant de Bethléem avaient plus d’importance que la joute de hockey télévisée du 24 décembre, à coups de grosses commandites de bière...

J’aime à me souvenir de ces doux Noëls d’autrefois, célébrés au sein des familles nombreuses où régnaient la joie, la chaleur humaine et la fidélité. C’était l’époque heureuse où l’on savait encore se réjouir dans la simplicité du bonheur familial. Mais où sont donc passés ces temps bénis?

Où sont passés mes doux Noëls d’autrefois...?

Minuit chrétien – Synthétiseur

Création Florian BernardTous droits réservés – 2004

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Florian Bernard

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