JANIN, C, GRASSET, E et LAPOSTOLLE, D. Ingénierie territoriale et apprentissage collectif le cas de territoires AOC

INGENIERIE TERRITORIALE ET APPRENTISSAGE COLLECTIF : DE LA COMPETENCE COLLECTIVE A LA COMPETENCE TERRITORIALE

14 OCTOBRE 2011

Conférence Intercontinentale en Intelligence Territoriale - Gatineau

Janin Claude ; Lapostolle Dany ; Ingeterr Rhône-Alpes - Gatineau 14 Octiobre 2011

Postulats et définitions Enseignements des terrains Vers la notion de compétence

territoriale


La notion de compétence associe homme et travail, acteur et action


La compétence serait une combinaison et mise en interrelations

- d’intelligence, en termes de connaissance et compréhension d’une situation, - de légitimité à décider et agir, au sens de posture de responsabilité ou

de reconnaissance sociale, - de savoir être et savoir-faire pour associer, mobiliser les ressources pertinentes

et nécessaires à la décision et à l’action.


L’ingénierie territoriale est du domaine du prédictible, et a pour fonction d’accompagner la mobilisation de connaissances pour aider les acteurs à réfléchir et décider dans des situations empreintes d’imprédictible.


L’ingénierie territoriale peut être identifiée comme faite de dispositifs, de savoir-faire, de méthodes et d’outils, produits et mis en œuvre par des professionnels se définissant par leurs métiers. Se dessine ainsi la sphère technique territoriale.


Intelligence, ingénierie et légitimité sont constitutives de la notion de compétence.Elles prennent un sens territorial par les dimensions historiques et spatiales.


Compétences : -Individuelles-Collectives-Institutionnelles

-Territoriales ?


Compétence territoriale : vers un territoire apprenant :

-Evolution de l’individuel au collectif : agrégation de compétences,-Co-construction de savoirs et savoir-faire partagés : apprentissage collectif-Territorialisation par la transversalité et la légitimation spatiale


Deux dynamiques d’activation de ressources :

Châtaigne des Monts d’Ardèche, Bleu du Vercors

Quelles compétences se sont construites ?


Situation des terrains d’étude


CHÂTAIGNE DES MONTS D’ARDÈCHE

Projet d’activités culturelles de mise en valeur de la châtaigne

13

une histoire longue

13

Avant les années 1980 : des activations successives, … mais sans activation territoriale

Valeur nourricière

Valeur marchande

Valeur sylvicole Valeur industrielle

XIVe Fin XIXe 1950-19601914-1918

Crise sanitaire

Guerres mondiales

1939-1945

Usine d’extraction de tanin

1980

Le fruit

Le bois

III

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Processus concourrant à la spécification et l’appropriation par les acteurs des ressources :

Ass Parc

Interprof

Parc

Interprof

Parc


Une appropriation forte par les acteurs locaux (professionnels, élus, habitants…)

Une construction collective autour du produit et de ses valeurs

Une coordination des ressources (par le Parc et dans une moindre mesure l’interprofession)


Une ingénierie organisationnelle et polyvalente portée par le Parc « montant »

Des relations entre acteurs professionnels des communes et ingénierie du Parc


BLEU DU VERCORS

Projet d’ancrage territorial d’AOC


une histoire longue avec des ruptures

18

Avant les années 1980 : des activations successives, … mais sans activation territoriale

Valeur nourricière

Valeur marchande

Valeur d’échange Valeur industrielle

XIVe Fin XIXe 1950-19601914-1918

Guerres mondiales

1939-1945

Concentration de la filière

1980

III –

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APAPSYVER

APAPSYVER

APAP

PARC


Une appropriation modeste par les acteurs et agriculteurs Une ressource identifiée mais à mettre en relation avec d’autres Une entrée en jeu du Parc et des collectivités (fête du Bleu, Tourisme)


Une ingénierie du lien présente et en réseaux L’implication nouvelle de l’ingénierie du Parc Vers une coordination ?


Les constructions collectives de connaissances, ont concerné essentiellement les savoir-faire et référentiels de production pour le Bleu du Vercors.

s’est faite entre acteurs de milieux sociaux différents –agriculteurs, artistes, restaurateurs, élus…en mobilisant des registres de valeurs propres à ces

milieux et en les mêlant dans diverses activités.


La capacité de mobiliser des ressources a été forte dans les deux terrains observés. Ressources plutôt spécifiques au produit dans le cas du bleu, puisque la nécessité de recomposer des référentiels y était nécessaire. Cette capacité a été d’abord à un niveau individuel pour les agriculteurs ayant lancé l’idée de l’AOC, pour ensuite aller solliciter des ressources institutionnelles, Profession Agricole, Interprofession, ou techniques. Elle s’est peu à peu élargie à une dimension collective, autour des producteurs fermiers.

Dans le cas de la châtaigne, la montée progressive est mise en interrelations des réseaux a été favorisé par le fait que le socle commun, de connaissance et de reconnaissance du produit et de sa place dans le territoire, était plus avérée.


Le rôle de l’ingénierie diversifié et complexe. Peut-être plus classique dans le Vercors, où les expertises techniques ont d’abord aidé les producteurs dans leur démarche de requalification de leur produit. Les capacités d’animation, de mise en lien ont été importantes pour favoriser un travail collectif notamment des producteurs fermiers.

Dans les Monts d’Ardèche, l’ingénierie s’est constituée progressivement au cours de la démarche. En effet le processus intéressant est celui de mobilisation de figures d’ingénierie « du lien » qui a conduit à combiner des compétences pré-existantes comme celles des communes ou intercommunalités déjà impliquées dans les castagnades de villages, avec les capacités des acteurs culturels ou culinaires par exemple. Cette mise en réseau a pu se faire grâce à la montée en situation des ingénieries pluridisciplinaires du Parc naissant. Est à souligner à nouveau non seulement ce rôle essentiel d’une compétence collective technique, celle du PNR et des organisations partenaires, mais aussi celle de l’ensemble des acteurs inscrits dans la démarche.


Collectivité territoriale porteuse de la compétence institutionnelle :

pré-existante au processus des acteurs, mais intervenant en cours de processus, c’est le cas du PNR du Vercors dans le cas de la démarche liée au Bleu.

Constituée concomitamment au processus dans le cas des Monts d’Ardèche La dimension territoriale s’y est construite progressivement à la fois par l’apprentissage collectif des acteurs et par la construction d’un collectif qui s’érige peu à peu en collectivité qu’il devient lorsqu’il est doté d’une compétence institutionnelle.


Légitimité de l’acteur public

Dans les deux terrains observés, les Parcs ont joué un rôle clé. Par leur compétence institutionnelle, ils ont conféré aux processus entre acteurs la dimension territoriale de leur espace d’intervention et de compétence. La légitimité aussi auprès des acteurs pour donner une dimension transversale entre les réseaux. Ainsi restaurateurs, agriculteurs, artistes, se sont-ils plus aisément reconnus dans l’interlocuteur commun.


Légitimité de l’acteur public

A ce titre la compétence institutionnelle s’est manifestée par son rôle politique et la légitimité qui lui est liée, par son rôle technique d’agents intervenant concrètement dans le lien et le partage de connaissances.


Compétences individuelles initiales

Compétences individuelles réflexives et compétences collectives


Compétence territoriale : transversalité, spatialité, institutionnalisé


Compétence territoriale : passer de dimension collective à dimension territoriale

Mise en interrelations des sphères citoyennes, techniques et politiques

Est-elle nécessaire si territorialités identifiables par marqueurs de lieux communs (exemple de l’AOC)

Reste la question de la légitimité pour initier la transversalité entre acteurs


Compétence territoriale : passer de dimension collective à dimension territoriale

Mise en interrelations des sphères citoyennes, techniques et politiques

Compétences partagées : compétences techniques, mais aussi des acteurs


Compétence territoriale :

Composantes ont chacune une lecture allant de l’individuel au collectif et au territorial

Documents

JANIN, C, GRASSET, E et LAPOSTOLLE, D. Ingénierie territoriale et apprentissage collectif le cas de territoires AOC