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Chers amis de l’IDEI et de TSE, année 2011 fut riche en défis passionnants et en succès pour notre communauté. Renforcés par l’étroite collaboration des nouvelles équipes de direction scientifique et administrative, TSE et l’IDEI ont continué à prospérer. Pour ne citer que quelques faits saillants : nous avons lancé l’École TSE, apportant une nouvelle approche innovante à nos programmes acadé- miques réputés ; nous nous sommes renforcés de plus d’une dizaine d’excellents nouveaux collaborateurs, recrutés parmi les meilleurs centres de recherche mondiaux ; et nos collègues déjà présents ont fait preuve d’une intense activité qui a été maintes fois reconnue, par l’attribution de nombreux prix, le succès de plusieurs candidatures à des projets européens, des nominations pres- tigieuses, etc. L’année 2012 connaît un excellent départ, avec un grand nombre d’événements enthousiasmants à venir pour cette année. Ce mois-ci, nous avons célébré le prix annuel “Jean-Jacques Laffont”, décerné à Robert M. Townsend du MIT à l’occasion de la 18 e conférence annuelle de l’IDEI. La campagne de recrutement de chercheurs dite “Job market 2012” est bien engagée, avec 550 candidatures reçues par rapport à 350 en 2011. Le nombre et la diversité des conférences, workshops et séminaires de TSE et de l’IDEI continuent de croître, avec une augmentation notable dans les séminaires de forma- tion que nous offrons à nos partenaires industriels. Nous sommes heureux d’annoncer qu’en 2013 nous allons accueillir la conférence annuelle EAERE (1) , et en 2014 le congrès annuel EEA-ESEM (2) , tous deux prévoyant d’accueillir plus de 700 participants. Alors que les perspectives sont brillantes, nous devons continuer à renforcer notre structure et son financement, en nous concentrant particulièrement sur nos partenariats, actuels et futurs. Nous attendons avec impatience les résultats de notre récente candidature aux appels à projets LABEX (3) , IDEFI (4) et IDEX (5) , dont le succès va déterminer la mesure dans laquelle nous pouvons déployer le programme ambitieux prévu pour 2012. Ainsi nous profitons de cette occasion pour vous remercier très sincèrement pour votre soutien continu en 2011, et nous vous souhaitons le meilleur pour une année 2012 remplie de belles aventures ! Christian GOLLIER et Hervé OSSARD SOMMAIRE Les informations de cette Newsletter sont une sélection des activités de l’IDEI et de TSE de novembre 2011 à janvier 2012, que vous retrouverez dans leur intégralité sur les sites web de l’IDEI (www.idei.fr) et de TSE (www.tse-fr.eu) ou en contactant : [email protected] Janvier 2012 Page 1 d Éditorial d Tribunes de presse Page 2 d Zoom sur les chercheurs TSE Page 3 d Conférences et prix Page 4 d L’Europe a besoin d’Eurobills Tribunes de presse L c “Climat : de nouvelles pistes” Frédéric Cherbonnier et François Salanié, Les Echos, 18 janvier 2012. c “Énergies : une bataille de chiffres stérile” Norbert Ladoux, L’ Expansion, n°770, janvier 2012. c “L’assurance-vie, un produit d’épargne à repenser” Christian Gollier, Les Echos, 29 décembre 2011. c “Le “Sarko trade” en débat” Augustin Landier et David Thesmar, Les Echos, 21 décembre 2011. c “On ne rase plus gratis” Bruno Biais, La Croix, 19 décembre 2011. c “La rigueur, potion amère et inefficace” Paul Seabright, Le Monde, 12 décembre 2011. c “Restaurer la crédibilité de l’euro” Frédéric Cherbonnier et François Salanié, Les Echos, 7 décembre 2011. c “Eurobills, not Eurobonds” Christian Hellwig et Thomas Philippon, voxeu.org, 2 décembre 2011. c “Elections : quand les minorités l’emportent” Paul Seabright, L’ Expansion, n°769, décembre 2011. c “Débat : faut-il baisser les salaires des fonctionnaires en France” Gilles Saint-Paul, Liaisons sociales, décembre 2011. c “Crédit, parole et crise” Bruno Biais, Revue Banque, n°742, décembre 2011. c “Verbatim : la révolution de l’open data” Augustin Landier, La lettre du secteur public, 18 novembre 2011. c “Pas d’Europe sans le peuple” Augustin Landier et David Thesmar, Les Echos, 16 novembre 2011. c “Haro sur l’évasion fiscale !” Emmanuelle Auriol, Le Monde, 14 novembre 2011. c “La science économique : une discipline intellectuelle modeste” Gilles Saint-Paul, La documentation française, 9 novembre 2011. c “Et si les brevets étaient nuisibles...” Frédéric Cherbonnier et François Salanié, Les Echos, 2 novembre 2011. c “Finance: Attention, transactions éclairs” Sophie Moinas, L’ Expansion, n°768, novembre 2011. c “Réglementation des paiements par cartes : une application de l’analyse économique à la politique de concurrence” Jean Tirole, Revue Banque, novembre 2011. 1) EAERE: European Association of Environmental and Resource Economists - 2) EEA-ESEM: European Economic Association and the Econometric Society European meeting - 3) LABEX: Laboratoires d’excellence 4) IDEFI: Initiatives d’excellence en formations innovantes - 5) IDEX: Initiatives d’Excellence

Janvier 2012 L - TSE

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Chers amis de l’IDEI et de TSE,année 2011 fut riche en défis passionnants et en succès pour notre communauté. Renforcés par l’étroite collaboration des nouvelles équipes de direction scientifique et administrative, TSE et l’IDEI ont continué à prospérer. Pour ne citer que quelques faits saillants : nous avons lancé l’École TSE, apportant une nouvelle approche innovante à nos programmes acadé-miques réputés ; nous nous sommes renforcés de plus d’une dizaine d’excellents nouveaux

collaborateurs, recrutés parmi les meilleurs centres de recherche mondiaux ; et nos collègues déjà présents ont fait preuve d’une intense activité qui a été maintes fois reconnue, par l’attribution de nombreux prix, le succès de plusieurs candidatures à des projets européens, des nominations pres-tigieuses, etc.

L’année 2012 connaît un excellent départ, avec un grand nombre d’événements enthousiasmants à venir pour cette année. Ce mois-ci, nous avons célébré le prix annuel “Jean-Jacques Laffont”, décerné à Robert M. Townsend du MIT à l’occasion de la 18e conférence annuelle de l’IDEI. La campagne de recrutement de chercheurs dite “Job market 2012” est bien engagée, avec 550 candidatures reçues par rapport à 350 en 2011. Le nombre et la diversité des conférences, workshops et séminaires de TSE et de l’IDEI continuent de croître, avec une augmentation notable dans les séminaires de forma-tion que nous offrons à nos partenaires industriels. Nous sommes heureux d’annoncer qu’en 2013 nous allons accueillir la conférence annuelle EAERE(1), et en 2014 le congrès annuel EEA-ESEM(2), tous deux prévoyant d’accueillir plus de 700 participants.

Alors que les perspectives sont brillantes, nous devons continuer à renforcer notre structure et son financement, en nous concentrant particulièrement sur nos partenariats, actuels et futurs. Nous attendons avec impatience les résultats de notre récente candidature aux appels à projets LABEX(3), IDEFI(4) et IDEX(5), dont le succès va déterminer la mesure dans laquelle nous pouvons déployer le programme ambitieux prévu pour 2012.

Ainsi nous profitons de cette occasion pour vous remercier très sincèrement pour votre soutien continu en 2011, et nous vous souhaitons le meilleur pour une année 2012 remplie de belles aventures !

Christian GOLLIER et Hervé OSSARD

SOMMAIRE

Les informations de cette Newsletter sont une sélection des activités de l’IDEI et de TSE de novembre 2011 à janvier 2012, que vous retrouverez dans leur intégralité sur les sites web de l’IDEI (www.idei.fr) et de TSE (www.tse-fr.eu) ou en contactant : [email protected]

Janvier 2012

Page 1d Éditorial

d Tribunes de presse

Page 2 d Zoom sur les chercheurs TSE

Page 3d Conférences et prix

Page 4d L’Europe a besoin d’Eurobills

Tribunes de presse

L’

c “Climat : de nouvelles pistes”Frédéric Cherbonnier et François Salanié, Les Echos, 18 janvier 2012.c “Énergies : une bataille de chiffres stérile” Norbert Ladoux, L’ Expansion, n°770, janvier 2012.c “L’assurance-vie, un produit d’épargne à repenser” Christian Gollier, Les Echos, 29 décembre 2011.c “Le “Sarko trade” en débat” Augustin Landier et David Thesmar, Les Echos, 21 décembre 2011.c “On ne rase plus gratis” Bruno Biais, La Croix, 19 décembre 2011.c “La rigueur, potion amère et inefficace”Paul Seabright, Le Monde, 12 décembre 2011.c “Restaurer la crédibilité de l’euro”Frédéric Cherbonnier et François Salanié, Les Echos, 7 décembre 2011.c “Eurobills, not Eurobonds” Christian Hellwig et Thomas Philippon, voxeu.org, 2 décembre 2011.c “Elections : quand les minorités l’emportent” Paul Seabright, L’ Expansion, n°769, décembre 2011.

c “Débat : faut-il baisser les salaires des fonctionnaires en France” Gilles Saint-Paul, Liaisons sociales, décembre 2011.c “Crédit, parole et crise”Bruno Biais, Revue Banque, n°742, décembre 2011.c “Verbatim : la révolution de l’open data” Augustin Landier, La lettre du secteur public, 18 novembre 2011.c “Pas d’Europe sans le peuple” Augustin Landier et David Thesmar, Les Echos, 16 novembre 2011.c “Haro sur l’évasion fiscale !” Emmanuelle Auriol, Le Monde, 14 novembre 2011.c “La science économique : une discipline intellectuelle modeste” Gilles Saint-Paul, La documentation française, 9 novembre 2011.c “Et si les brevets étaient nuisibles...”Frédéric Cherbonnier et François Salanié, Les Echos, 2 novembre 2011.c “Finance: Attention, transactions éclairs” Sophie Moinas, L’ Expansion, n°768, novembre 2011.c “Réglementation des paiements par cartes : une application de l’analyse économique à la politique de concurrence”Jean Tirole, Revue Banque, novembre 2011.

1) EAERE: European Association of Environmental and Resource Economists - 2) EEA-ESEM: European Economic Association and the Econometric Society European meeting - 3) LABEX: Laboratoires d’excellence 4) IDEFI: Initiatives d’excellence en formations innovantes - 5) IDEX: Initiatives d’Excellence

Question à Ingela ALGER, Directrice de recherche CNRS et membre du laboratoire TSE-LERNA :

Pourquoi avez-vous choisi de travailler à TSE ?Premièrement, TSE offre un environnement de travail remar-quable. Deuxièmement, dans ce contexte, mon recrutement a une saveur particu-lière puisque je suis chargée de pro-mouvoir le dialogue entre différents domaines de recherche, et en par-ticulier entre les biologistes et les économistes. Finalement, le fait de revenir en Europe me rapproche de ma famille.

ZOOM SUR LES CHERCHEURS TSEDécouvrez la nouvelle série d’interviews avec les chercheurs TSE - un aperçu rapide de leurs profils et leurs travaux en cours, à travers 5 questions courtes. Voici quelques extraits des premières interviews - en apprendre plus avec les interviews complètes sur le site internet de TSE : www.tse-fr.eu

Question à Christoph RHEINBERGER, chercheur post-doctoral INRA au laboratoire TSE-LERNA :

Un point phare actuel ou à venir dans votre travail ?Je travaille actuellement sur une enquête de préférences déclarées, m’occupant de la conception d’une expérimentation des choix permettant de simuler la façon dont les consommateurs français perçoivent les risques pour la santé générale liés à la consommation de poisson. Les consommateurs seraient-ils préparés à payer une prime pour avoir un meilleur contrôle du poisson au point de vente, tel qu’un test immédiat de fraîcheur ou bien un test sur la quantité de mercure ?

Question à Pascal LAVERGNE, Professeur d’Économétrie à l’Université Toulouse 1 Capitole (UT1) et membre du laboratoire TSE-GREMAQ :

Vous avez travaillé 5 ans au Canada. Comment était cette expérience ?Professionnellement, j’ai beaucoup apprécié l’organisation, la simplicité et l’efficacité du système universitaire canadien et son infrastructure. La gou-vernance est transparente et très collégiale. C’était difficile de se réadapter au système hiérarchique et bureaucra-tique typique à la France, bien qu’il s’améliore ! Au Canada, j’ai apprécié la beauté de la nature, mais à Vancouver on se sent un peu isolé à cause du paysage insulaire et des longues distances avec les autres villes.

Question à Jérôme BOLTE, Professeur de Mathématiques à UT1 et membre du laboratoire TSE-GREMAQ :

Comment décririez-vous votre recherche au grand public ?Je regarde les processus dynamiques qui peuvent contribuer à optimiser la prise de décision. Imaginez une fourmi au sommet d’une montagne qui doit atteindre la vallée par ses propres moyens. La fourmi a besoin de diminuer son

altitude, mais ignore l’exacte configuration géographique de la montagne, et donc n’est pas sûre du chemin à emprun-

ter. Je peux donc utiliser des algorithmes pour aider la fourmi à faire des choix locaux optimaux afin de trouver la meilleure direction vers la vallée, plutôt que d’avoir à choisir uniquement par sa propre intui-tion. Appliqué à l’industrie, ce processus d’optimisa-tion pourrait aider à réduire les coûts, de la même manière que des choix locaux optimaux ont permis à

la fourmi de réduire son altitude.

Question à Alexander GUEMBEL, Professeur de Finance à UT1 (IAE) et membre du laboratoire TSE-GREMAQ :

Comment votre recherche impacte-t-elle la société ?

Dans le sillage de la crise financière de nombreux régulateurs ont interdit les ventes à découvert, sans doute parce qu’ils font baisser les prix des stocks et conduisent à des effets de rétroaction négative. À l’époque, les régulateurs ont été confrontés à une situation nécessitant des décisions rapides, et peu d’indications étaient disponibles à partir des recherches d’alors. Ma recherche fournit un argument clair pour savoir quand est-ce que l’interdiction de ventes à découvert pourrait être souhaitable. Les régulateurs pourraient donc utiliser les résultats fournis pour les aider à prendre des décisions.

Question à Anne RUIZ-GAZEN, Professeure en Statistique à UT1 et membre du laboratoire TSE-GREMAQ :

Que pensez-vous de la réforme actuelle de l’éducation à la TSE ?Comme vous le savez, “l’École TSE” a été lancée cette année académique. En tant que membre du personnel enseignant, je pense que la création de cette structure qui réorganise complètement la scène économique éducative française est un véritable défi. C’est une opportunité pour un changement positif, et j’espère pouvoir mettre en œuvre un appren-tissage actif en vue d’impliquer davantage les étudiants dans ce processus. C’est une aventure pas-sionnante dans laquelle je suis vrai-ment heureuse d’être fortement impliquée !

Question à Farid GASMI, Professeur d’Economie à UT1 et membre du laboratoire TSE-ARQADE :

Comment votre recherche impacte-t-elle la société ?Un exemple est l’orientation que ma recherche peut don-ner aux institutions financières internationales comme la Banque mondiale en fournissant des fonds pour le développement du secteur des infras-tructures dans les pays du tiers monde. Plus concrètement, cela peut aider à identifier les domaines de l’éco-nomie de ces pays (à la fois dans les industries d’infrastructure mais aussi dans les institutions qui les soutiennent) dans lesquels l’aide devrait être concentrée afin d’opti-miser le développement de ceux-ci.

Le prix Jean-Jacques Laffont a été remis le jeudi 12 janvier 2012 à l’économiste Robert M. Townsend, professeur au MIT, à l’occasion de la 18ème conférence annuelle de l’IDEI.

En 2011, la Banque de France et TSE ont lancé conjointement deux prix pour récompenser des économistes de premier plan dans les domaines de l’économie monétaire et de la finance : un prix annuel “Junior” et un prix biennal “Senior”.

• Le prix Senior s’accompagne d’une récompense de 30,000 €.• La remise du prix aura lieu à la Banque de France, à Paris, le 16 mars 2012.• L’annonce du lauréat du prix Junior 2011 se fera très prochainement. • Pour plus d’informations, visitez le site internet du partenariat BdF-TSE : www.tse-fr.eu/bdf

Robert M. Townsend a déclaré : “C’est un immense honneur de recevoir ce prix, j’en suis flatté. Je suis ravi d’être associé au nom de Jean-Jacques Laffont, car ses travaux s’appuyaient à la fois sur la théorie, les données et le développement, et j’espère aussi pouvoir dire que mon travail s’inscrit dans cette même tradition.” Le prix Jean Jacques Laffont récompense chaque année un écono-miste de haut niveau international dont les travaux de recherche combinent à la fois les aspects théoriques et empiriques.Cette cérémonie s’est déroulée dans la salle des illustres de la Mairie de Toulouse, en présence de Pierre Cohen, Député-maire de Toulouse, de Hervé Ossard, Directeur de l’IDEI, et de Jean Tirole, Président de la Fondation Jean Jacques Laffont.

Agendab 7th bi-annual conference on the Economics of the Postal Sector in the Digital World, organisé par Helmuth Cremer, Philippe De Donder et Jean-Pierre Florens, Toulouse, 22-23 mars 2012

b CSIO/IDEI “11th Joint Workshop on Industrial Organization”, organisé par Doh-Shin Jeon, Northwestern University (USA), 3-4 mai 2012

b Financial Econometrics Conference, organisé par Nour Meddahi, Toulouse, 10-12 mai 2012

Prix et distinctionsb Bruno Biais, Bourse ERC “Advanced” 2011

b Thierry Magnac, Bourse ERC “Advanced” 2011

b Marc Ivaldi, Membre de la commission Economie des Assises du ferroviaire, septembre - décembre 2011

b Claude Crampes, Carole Haritchabalet, Bruno Jullien, prix JIE du meilleur article

Conférences récentesb Conférence en l’honneur de Michel Moreaux,

Toulouse, 18 novembre 2011

b Stochastic Control and Optimal Stopping in Finance, Toulouse, 8-9 décembre 2011

b Quality Labels in Agrofood Industry, Toulouse, 15-16 décembre 2011

b Workshop on Health and Pharmaceutical Economics, Toulouse, 15 décembre 2011

b BdF-TSE Conférence sur la dette souveraine, Paris, 19 décembre 2011

b Workshop en l’honneur de Robert Townsend, lauréat du prix 2011 Jean-Jacques Laffont, Toulouse, 13 janvier 2012

b Crise économique : dette souveraine et éthique en recherche,

Toulouse, 24 janvier 2012

Prix IDEI “Jean-Jacques Laffont” décerné à Robert M. Townsend

Banque de France - TSE Prix en Économie

Monétaire et Finance

Le prix Senior 2011 a été décerné au Professeur

Bengt Holmström

Hervé OSSARD, Colette LAFFONT, Robert TOWNSEND, Pierre COHEN, Jean TIROLE, Bruno SIRE

L’Union budgétaire est désormais officiellement sur l’agenda européen, mais la question des euro-obliga-tions reste controversée. La zone euro a besoin d’euro-bills, un mécanisme permettant de partager une dette d’échéance à court-terme. Délivrer des eurobills, d’un montant pouvant aller jusqu’à 10% du PIB de la zone Euro, aiderait la gestion de la crise de la même façon que la régulation financière et la politique monétaire, tout en minimisant les risques d’aléas moral.

Les évènements récents ont souligné le besoin d’une coordi-nation plus forte de la provision en liquidités et d’une régula-tion financière dans la zone euro. Certains vont plus loin en soutenant que la crise démontre la nécessité d’une intégration budgétaire plus profonde incluant peut-être une intégration fiscale et l’utilisation d’euro-obligations.

L’intégration budgétaire reste controversée car les risques en-courus sont difficilement estimables par les contribuables et les politiciens. Les pays plus forts sont naturellement réticents à ac-cepter des engagements à durée indéterminée pouvant mena-cer leur propre stabilité. En l’absence de surveillance adéquate, des euro-obligations délivrées conjointement exposeraient les pays membres à des aléas moraux potentiellement élevés.

Les promoteurs des euro-obligations, d’autre part, soulignent que les obligations communes pourraient atténuer l’actuelle crise de la dette publique et renforcer la stabilité financière dans la zone euro. Les deux camps sont loin de s’accorder sur une ligne d’action.

Pourtant, un regard impartial sur le problème à travers le prisme de la théorie économique permet d’aboutir à une solu-tion de compromis. L’introduction d’eurobills (dette partagée avec échéance de moins d’un an) pourrait fournir une grande partie des avantages tout en permettant une vérification im-portante des risques, tant en terme d’étendue qu’en terme de contrôle effectif.

Comment fonctionnerait notre propositionLes eurobills seraient délivrés par une agence européenne indé-pendante qui remplacerait les équivalents nationaux pour les dettes d’échéance à court-terme (moins d’un an). Les pays de la zone euro continueraient à émettre leur propre dette pour les échéances de deux ans et plus.Aucun pays, à aucun moment, ne pourrait avoir plus de 10% de son PIB en eurobills impayés. Les eurobills seraient à respon-sabilité solidaire des membres de la zone euro, et les pays ne seraient admissibles à participer seulement s’ils répondent aux critères stricts de gouvernance économique et de discipline budgétaire. Les règlements des banques seraient ajustés afin d’inciter les banques à garder les eurobills et ainsi répondre aux nouvelles exigences de liquidité de Bâle III. Renforcer les politiques fiscales et monétaires européennesLes eurobills ne visent pas à remplacer une gouvernance éco-nomique et une discipline budgétaire améliorées, mais à être complémentaires à ces mesures. En effet, en rendant les bonnes politiques fiscales de long-terme un pré-requis pour entrer dans le schéma des eurobills, notre proposition renforce le cadre exis-tant. La caution solidaire de tous les pays de la zone euro ren-drait les eurobills aussi sûrs que la dette court-terme du meilleur des emprunteurs de la zone euro, voire plus liquide. Si un pays fait défaut sur ses eurobills, d’autres pays sont responsables.

Financement public sécurisé à court-termeLes eurobills auraient un impact immédiat sur la stabilité finan-cière des gouvernements de la zone euro, donnant ainsi aux pays un meilleur accès au marché du crédit au travers des taux d’intérêt à court-terme plus bas et moins volatiles. Prenons l’exemple de l’Italie, qui emprunte aujourd’hui à un taux annuel de 4%. Ce taux a même atteint des sommets aussi élevés que 7%. Les eurobills permettraient à l’Italie d’économiser directe-ment 5 milliards d’euros par an, en baissant le taux d’intérêt à court-terme. On estime que cela réduirait et stabiliserait indi-rectement le taux à long-terme.

Meilleure régulation des liquiditésLes eurobills sont justifiés pour des raisons de régulation de la stabilité financière. Le cadre Bâle III impose aux banques de nouveaux ratios de liquidité, créant ainsi une forte demande supplémentaire d’actifs liquides. Les eurobills sont un type d’ac-tif unique très liquide qui peut respecter les ratios de liquidité du cadre Bâle III avec facilité et sécurité, et ceci sans risque. En ajustant la règlementation des banques européennes, les eurobills peuvent être utilisés pour protéger les réserves de liquidités des banques de la rétroaction financière négative si la banque ou un état connaît des difficultés.

Moins d’aléa moral, plus de transparenceLa dette conjointe doit être prioritaire en crédibilité à toute autre dette, afin de limiter l’aléa moral et assurer une discipline de marché efficace. Les eurobills sont de facto prioritaires à toute autre dette souveraine en vertu de leur proche échéance, de la surveillance continue et du renouvellement des garan-ties. Par ailleurs, les eurobills augmentent la transparence des risques transfrontaliers existants en les transférant des bilans des banques vers le domaine public, et en remplaçant les garan-ties implicites de sauvetage des banques par une responsabilité solidaire explicite. Les eurobills de court-terme offrent donc une solution de compromis naturel aux euro-obligations ; ils sont simples et transparents, facilitant le suivi et atténuant ainsi l’aléa moral.

ConclusionL’intégration européenne est toujours plus facile quand elle peut être faite en petites étapes, particulièrement au cœur d’une crise. Si la dette à responsabilité conjointe et solidaire doit faire partie de la solution, alors notre argument est que les eurobills sont l’instrument qui minimise l’aléa moral et ainsi de-vrait être considéré en premier lieu. Les eurobills peuvent aider à améliorer la stabilité financière et la régulation bancaire, en plus de fournir la liquidité tant nécessaire aux pays solvables. A tous ces égards, les eurobills font l’affaire.

Christian Hellwig (TSE) et Thomas Philippon (New York University)

L’Europe a besoin d’eurobills