8
Jean-F. Bertrand: Président "En avant, avec Bertrand'' tel était le slogan dont se parait le communiqué de ce candidat que nous venons d'élire à la prési- dence de 1'AGESSJ. 1 ean-François Bertrand: nouoeau p;ésident de notre "bourgeoisie" etudian te. En avant1 Et comment? Ce réel goût pour l'avancement, ce pouvoir de tout mettre en ac- tion pour avancer, nous l'avons trouvé chez Jean-François Ber- trand et c'est précisément ce qui lui a donné ce poste qu'il n'était pas seul à convoiter. ïi est re- grettable, un peu, qu'on ait eu A faire face à une si grande majo- rité 064 contre 67). Car en fait, ce n'est vraiment pas 18 la véri- table différence qui existait entre nos deux candidats J.P. Beaulieu et J.F.B. (il est déjà assez connu par ces initiales que plusieurs ont portées!) J'espère, si c'est encore une chose qui se fait, que notre président saura adéquate- ment employer la valeur de Jean- Pierre. Au courant? Jean-François a toujours (en commençant sur les genoux de papa) été vivement in- téressé par la politique. Devenu étudiant, on l'a vu un peu par- tout s'informer sur la politique étudiante, et surtout, ce qui de- vient essentiel pour lui à présent, il a toujours fait son possible pour nous renseigner. Le nouveau cours desciences Politiqwsn'est- il pas-dû, en grande partie, a sa ténacité? On reconnait bien là son dynamisme. J.F.B. responsable? J.F.B. me- neur? On sent bien chez lui cette ambition qui lui fait des reins forts, comme dit si bien Balzac, cedésir de réussir, de ne rien faire à moitié. Car en fait, nous allons bénéficier de ce congrèsdu paras- M. Paul Paradis ex-directeur M. Gilles René ex-di recteur ortisti w e Nominations à L'Aiglon Le 25 mors dernier, Aloin Gervois succédait à P w l Paradis au poste de directeur de l'AIGLON, alors w e de son côté Gilles René cédait ses fonctions de directeur artistiwe à Michel Bonnette. Gilles Trudeau occupera désormais le poste de secrétaire. Serge Lefebvre et Paul ~rchamboult continueront de remplir leurs fonctions res- pectives soit celles de rédacteur en chef et de directeur technique. L'abbé André Guillet agira comme éducateur conseil. Nous ne pouvons que nous réjouir de ces récentes nominations. Par son dévouement ou sein de diverses organisations, Aloin Ger- vais O su s'affirmer dons notre milieu collégial, même s'il ne s'est joint à nous que I'm dernier. II O su imposer son nom par Io voleur de ses articles qui ont aidé le iournal à présenter un contenu aussi intéressant qu'éducotif. Nul doute que le nouveau directeur de l'Al- GLON swro travailler à un épanouissement plus complet du joumol. II pourra d'ailleurs trouver un colloborateur précieux en la per- sonne de Michel Bonnette. L e nouvew directeur artistique saura affirmer ses talents d'artiste et caricaturiste ou profit de tous les lecteurs. Enfin Gilles Tnideau qui s'est signalé surtout dans le mou- ment scout, opportero son expérience en compl,étont les cadres du comité de direction renouvelé. (L'INFORMATION) - CO, de ce pavillon des activités pa- rascolaires en septembre, de ce vaste programme dPEducation Po- litique et enfin de la suite du comité conjoint d'éducation. Nous allons en bénéficier parce que nous y tenons et que la parole est nous. Nous savons qu'il saura l'écouter. Puis-je enfin faire mention de la grande qualité d'orateur que nous lui connaissons tous. J'ai toute confiance qu'il saura nous mettre dans le coupl Pour terminer, on ne peut s'em- pêcher de signaler que ce qu'il entreprend, il ne l'entreprend pas sur du vide, du "chiqué", mais sur une politique propre à lJAGE SSJ, une politique qu'ont établie, au meilleur de leur capacité, des gars de la trempe de Denis For- tin, Serge Barriére, Jean Getty et Jacques Benjamin. Il n'est peut-être pas bon d'a- voir des préférences, mais il m'est impossible de mentionner ces qua- tre noms sans m'srrêter 3 ce que j'appellerais le cas D e ~ s Fortin" En somme, le cas du gars res- ponsable qui a beaucoup plus tra- vaillé pour 250 étudiants que ces étudiants n'ont pu travailler pour lui. Nous avons besoin d'un prési- dent, mais avec son conseil, il a beaucoup plus besoin de nous1 Gy1 Favro. Le 8 avril 1965. VALPARAISO J e veux par ces quelques mots me faire l'interprète de tous ces gens frappés par le terrible trem- blement de terre surveyi à Val- paraiso. Je veux vous remercier, vous tous prêtres , professeurs, reli- gieuses, employés et é18ves du Séminaire pour la belle collabo- ration que vous avez apportée pour faire un succès de la petite en- treprise mise sur pie& pour venir en aide 8 ces gens dans la misère. Les membres des équipes mis- sionnaires ont voulu faire en sorte que ce soit toute la communauté du Séminaire qui participe à cette souscription. Vraiment oh sentait que c'était tous les membres de la grande famille de cette maison qui s'étaient donnés le mot pour faire vraiment un effort de géné- rosité qui leur coûtait. Je serai très content de mon collège et de tous ceux qui l'ha- britent lorsque je présenterai un chèque au montant de $500. aux membres de la fraternité St-Jean- Valparaiso. Nous avons posé un acte de charité chrétienne dont le Seieneur vous saura gré. Merci de tout coeur au nom de ces malheureux de Valparaiso, victimes d'un accident de la natu- re. Jacques Lefebvre, responsable des équipes mis- sionnaires. RESULTATS: A la présidence, contre Jean-Pierre Beaulieu, Jean-François Bertrand élu à 3 contre 1. A la première vice- présidence, Luc Jourdenais surpasse Raymond O'Meara à 3 contre 2. A la seconde vice-p~ésidence, Pierre Cappiello cède le pas à Alain Gervais (3 contre 1). Secteur Education physique: Michel Trudeau élu 2 pour 1 contre André Gouthie!. Sont aussi élus Jacques Boulerice à la trésorerie, Gilles Thuot comme secrétaire publiciste ainsi que MM Jean-Marie Poupart, Serge Lefebvre et Serge Bissonnette respectivement aux dépar- tements culturel et artistique, civique et social, spirituel et a- postolique. par Gyl Favro <<Aleal'? Je ne crois pas. Mê- bri, peut-être, plus d'un visage? me s i 8% des étudiants ne se Ce fut d'abord le cas de Michel sont pas prévalus de leur droit Bonnette au secrétariat, puis ce- de vote, j'ai la vive impression lui d'Yves Landry aux activités que les votes ont été en général sportives. Enfin j'ai dû aussi re- réfléchis et posés sérieusement. tirer ma candidature à la vice- C'est un réel choix aue nous a- résidence extérieure. BlSmer? vons fait. Non, d'abord parce que j'en suis, et surtout parce que ce défi, ce J.F. Bertrand nous a dit sa n'est pas à nous seuls de pren- fierté d'avoir assisté à une Cam- dre la responsabilité de le rele- pagne électorale du tonnerre. Oui ver. mais je ne partage pas entière- ment son avis. Combien nombreux (ce qui ne devrait pas existerl) ont été ceux qui ont vécu cette période avec la même tranquillité de toujours? Puis-je signaler aussi le fait que certains élèves, même non vo- tants, ont agi un peu sauvagement oui, sauvagement1 Pourquoi par- ler de période spéciale alors? Ii faut plutôt chercher à connai- tre, à réellement connaitre nos candidats. Ce que d'ailleurs beau- coup ont su faire. Parce qu'en fait Jean-François Bertrand avait raison de parler d'un dépasse- ment de nos espérances. Nous venons de vivre nos pre- mières réelles élections, qui en fait ne sont pas tout à fait finies. il nous faut sûrement regretter qu'il n'y ait pas eu, à tous les postes, un vrai choix a faire en- tre au moins 2 candidats. Désin- téressement? Non, d'abord le mot est trop long et ensuite il nous faut penser que quel que soit le poste, c'est, pour un étudiant un dur défi A relever. Heureux ceux qui savent s'y prendre! Puis-je aussi mentionner les quelques retrwits qui ont assom- Nous avons quand même as- sisté a un véritable effort. Nous avons vu passer devant nous, ac- crochés à l'une des seules bouées de sauvetage qu'était le micro, des étudiants qui voulaient vrai'- ment mériter notre confian c e . Beaucoup ont réussi. Bravo pour ceux-là1 Bravo aussi pour ceux qui ont voulu, avec nous, relever le gant. Si nous leur avons fait défaut, ce n'est sûrement pas quJ ils n'aient fait un réeleffort. C'est la régle du jeu1 (si jeu il y a). CSJR qui laisse ses émissions et la salle des grands, centre in- contesté, ajoutés à un Comité d1é- lectiops qui a su prendre en main ses responsabilités (merci à Ser- ge Barrière en particulier) nous ont bien montré que tous nous de- vons tout mettre en branle pour permettre à tout le monde d'éli- re des représentants dignes de nous, En terminant je reprends le mot de Michel Trudeau, un mot vrai partout, toujours si utile quel- le que soit la circonstance.

Jean-F. Bertrand: Présidentrd.uqam.ca/AASSJ/Aiglon/Cappiello/1965.03/complet.pdf · beaucoup plus besoin de nous1 Gy1 Favro. Le 8 avril 1965. VALPARAISO Je veux par ces quelques

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Page 1: Jean-F. Bertrand: Présidentrd.uqam.ca/AASSJ/Aiglon/Cappiello/1965.03/complet.pdf · beaucoup plus besoin de nous1 Gy1 Favro. Le 8 avril 1965. VALPARAISO Je veux par ces quelques

Jean-F. Bertrand: Président "En avant, avec Bertrand'' tel

était le slogan dont se parait le communiqué de ce candidat que nous venons d'élire à la prési- dence de 1'AGESSJ.

1 ean-François Bertrand: nouoeau p;ésident d e notre "bourgeoisie" etudian t e .

En avant1 Et comment?

Ce réel goût pour l'avancement, ce pouvoir de tout mettre en ac- tion pour avancer, nous l'avons trouvé chez Jean-François Ber- trand et c'est précisément ce qui lui a donné ce poste qu'il n'était pas seul à convoiter. ïi est re- grettable, un peu, qu'on ait eu A faire face à une si grande majo- rité 064 contre 67). Car en fait, ce n'est vraiment pas 18 la véri- table différence qui existait entre nos deux candidats J.P. Beaulieu et J.F.B. (il est déjà assez connu par ces initiales que plusieurs ont portées!) J'espère, si c'est encore une chose qui se fait, que notre président saura adéquate- ment employer la valeur de Jean- Pierre.

Au courant? Jean-François a toujours (en commençant sur les genoux de papa) été vivement in- téressé par la politique. Devenu étudiant, on l'a vu un peu par- tout s'informer sur la politique étudiante, et surtout, ce qui de- vient essentiel pour lui à présent, il a toujours fait son possible pour nous renseigner. Le nouveau cours desciences Politiqwsn'est- il pas-dû, en grande partie, a sa ténacité? On reconnait bien là son dynamisme.

J.F.B. responsable? J.F.B. me- neur? On sent bien chez lui cette ambition qui lui fait des reins forts, comme dit si bien Balzac, cedésir de réussir, de ne rien faire à moitié. Car en fait, nous allons bénéficier de ce congrèsdu paras-

M. Paul Paradis ex-directeur

M. Gil les René ex-di recteur ortisti w e

Nominations à L'Aiglon L e 25 mors dernier, Aloin Gervois succédait à P w l Paradis au

poste de directeur de l 'AIGLON, alors w e de son côté Gilles René cédait ses fonctions de directeur a r t i s t iwe à Michel Bonnette. Gi l les Trudeau occupera désormais l e poste de secrétaire. Serge Lefebvre et Paul ~rchamboul t continueront de remplir leurs fonctions res- pectives soit cel les de rédacteur en chef et de directeur technique. L'abbé André Guil let agira comme éducateur conseil.

Nous ne pouvons que nous réjouir de ces récentes nominations. Par son dévouement ou sein de diverses organisations, Aloin Ger- vais O su s'affirmer dons notre milieu collégial, même s'il ne s'est joint à nous que I 'm dernier. II O su imposer son nom par Io voleur de ses articles qui ont aidé l e iournal à présenter un contenu aussi intéressant qu'éducotif. Nul doute que l e nouveau directeur de l 'Al- GLON s w r o travailler à un épanouissement plus complet du joumol.

II pourra d'ailleurs trouver un colloborateur précieux en l a per- sonne de Michel Bonnette. L e nouvew directeur artistique saura affirmer ses talents d'artiste et caricaturiste ou profit de tous les lecteurs. Enfin Gi l les Tnideau qui s'est signalé surtout dans l e mou- ment scout, opportero son expérience en compl,étont les cadres du comité de direction renouvelé.

(L ' INFORMATION)

- CO, de ce pavillon des activités pa- rascolaires en septembre, de ce vaste programme dPEducation Po- litique et enfin de la suite du comité conjoint d'éducation.

Nous allons en bénéficier parce que nous y tenons et que la parole est nous. Nous savons qu'il saura l'écouter.

Puis-je enfin faire mention de la grande qualité d'orateur que nous lui connaissons tous.

J'ai toute confiance qu'il saura nous mettre dans le coupl

Pour terminer, on ne peut s'em- pêcher de signaler que ce qu'il entreprend, il ne l'entreprend pas sur du vide, du "chiqué", mais sur une politique propre à lJAGE SSJ, une politique qu'ont établie, au meilleur de leur capacité, des gars de la trempe de Denis For- tin, Serge Barriére, Jean Getty et Jacques Benjamin.

Il n'est peut-être pas bon d'a- voir des préférences, mais il m'est impossible de mentionner ces qua- tre noms sans m'srrêter 3 ce que j'appellerais le cas D e ~ s Fortin" En somme, le cas du gars res- ponsable qui a beaucoup plus tra- vaillé pour 250 étudiants que ces étudiants n'ont pu travailler pour lui.

Nous avons besoin d'un prési- dent, mais avec son conseil, il a beaucoup plus besoin de nous1

Gy1 Favro.

Le 8 avril 1965.

VALPARAISO J e veux par ces quelques mots

me faire l'interprète de tous ces gens frappés par le terrible trem- blement de terre surveyi à Val- paraiso.

Je veux vous remercier, vous tous prêtres , professeurs, reli- gieuses, employés et é18ves du Séminaire pour la belle collabo- ration que vous avez apportée pour faire un succès de la petite en- treprise mise sur pie& pour venir en aide 8 ces gens dans la misère.

Les membres des équipes mis- sionnaires ont voulu faire en sorte que ce soit toute la communauté du Séminaire qui participe à cette souscription. Vraiment oh sentait que c'était tous les membres de la grande famille de cette maison qui s'étaient donnés le mot pour faire vraiment un effort de géné- rosité qui leur coûtait.

Je serai très content de mon collège et de tous ceux qui l'ha- britent lorsque je présenterai un chèque au montant de $500. aux membres de la fraternité St-Jean- Valparaiso. Nous avons posé un acte de charité chrétienne dont le Seieneur vous saura gré.

Merci de tout coeur au nom de ces malheureux de Valparaiso, victimes d'un accident de la natu- re.

Jacques Lefebvre, responsable des équipes mis-

sionnaires.

RESULTATS: A la présidence, contre Jean-Pierre Beaulieu, Jean-François Bertrand élu à 3 contre 1. A la première vice- présidence, Luc Jourdenais surpasse Raymond O'Meara à 3 contre 2. A la seconde vice-p~ésidence, Pierre Cappiello cède le pas à Alain Gervais (3 contre 1).

Secteur Education physique: Michel Trudeau élu 2 pour 1 contre André Gouthie!.

Sont aussi élus Jacques Boulerice à l a trésorerie, Gilles Thuot comme secrétaire publiciste ainsi que MM Jean-Marie Poupart, Serge Lefebvre et Serge Bissonnette respectivement aux dépar- tements culturel et artistique, civique et social, spirituel et a- postolique.

par Gyl Favro

<<Aleal'? Je ne crois pas. Mê- bri, peut-être, plus d'un visage? me si 8% des étudiants ne se Ce fut d'abord le cas de Michel sont pas prévalus de leur droit Bonnette au secrétariat, puis ce- de vote, j'ai la vive impression lui d'Yves Landry aux activités que les votes ont été en général sportives. Enfin j'ai dû aussi re- réfléchis et posés sérieusement. tirer ma candidature à la vice- C'est un réel choix aue nous a- résidence extérieure. BlSmer? vons fait. Non, d'abord parce que j'en suis,

et surtout parce que ce défi, ce J.F. Bertrand nous a dit sa n'est pas à nous seuls de pren-

fierté d'avoir assisté à une Cam- dre la responsabilité de le rele- pagne électorale du tonnerre. Oui ver. mais je ne partage pas entière- ment son avis.

Combien nombreux (ce qui ne devrait pas existerl) ont été ceux qui ont vécu cette période avec la même tranquillité de toujours? Puis-je signaler aussi le fait que certains élèves, même non vo- tants, ont agi un peu sauvagement oui, sauvagement1 Pourquoi par- ler de période spéciale alors? Ii faut plutôt chercher à connai- tre, à réellement connaitre nos candidats. Ce que d'ailleurs beau- coup ont su faire. Parce qu'en fait Jean-François Bertrand avait raison de parler d'un dépasse- ment de nos espérances.

Nous venons de vivre nos pre- mières réelles élections, qui en fait ne sont pas tout à fait finies. il nous faut sûrement regretter qu'il n'y ait pas eu, à tous les postes, un vrai choix a faire en- tre au moins 2 candidats. Désin- téressement? Non, d'abord le mot est trop long et ensuite il nous faut penser que quel que soit le poste, c'est, pour un étudiant un dur défi A relever. Heureux ceux qui savent s'y prendre!

Puis-je aussi mentionner les quelques retrwits qui ont assom-

Nous avons quand même as- sisté a un véritable effort. Nous avons vu passer devant nous, ac- crochés à l'une des seules bouées de sauvetage qu'était le micro, des étudiants qui voulaient vrai'- ment mériter notre confian c e . Beaucoup ont réussi. Bravo pour ceux-là1 Bravo aussi pour ceux qui ont voulu, avec nous, relever le gant. Si nous leur avons fait défaut, ce n'est sûrement pas quJ ils n'aient fait un réeleffort. C'est la régle du jeu1 (si jeu il y a).

CSJR qui laisse ses émissions et la salle des grands, centre in- contesté, ajoutés à un Comité d1é- lectiops qui a su prendre en main ses responsabilités (merci à Ser- ge Barrière en particulier) nous ont bien montré que tous nous de- vons tout mettre en branle pour permettre à tout le monde d'éli- re des représentants dignes de nous,

En terminant je reprends le mot de Michel Trudeau, un mot vrai partout, toujours si utile quel- le que soit la circonstance.

Page 2: Jean-F. Bertrand: Présidentrd.uqam.ca/AASSJ/Aiglon/Cappiello/1965.03/complet.pdf · beaucoup plus besoin de nous1 Gy1 Favro. Le 8 avril 1965. VALPARAISO Je veux par ces quelques

2 AIGLON Mars 1965

' éditorial Rédacteur en chef par Serge Lefebvfe

Signes du temps D e p u i s q u e l'AIGLON, n o u v e l l e formu-

le, se c o m p a r e a v a n t a g e u s e m e n t a u x a u t r e s p u b l i c a t i o n s é t u d i a n t e s , d e p u i s a u s s i qu ' i l s u s c i t e un p l u s g r a n d i n t é r ê t d a n s le mi- l i eu , je c r o i s qu ' i l n ' e s t p a s s u p e r f l u de s ' a t t a r d e r q u e l q u e s i n s t a n t s pour e n p r é c i - s e r la p o l i t i q u e d a n s l ' a n n é e à veni r . C a r s i les p r é v i s i o n s b u d g é t a i r e s n o u s p e r m e t - t e n t les d i x n u m é r o s q u e la d i r e c t i o n a pré- v u ~ p o u r la f u t u r e a n n é e s c o l a i r e , i l n o u s s e r a p l u s aisé de c o l l a b o r e r é t r o i t e m e n t a v è c l ' e s p r i t de l ' a s s o c i a t i o n g é n é r a l e des é t u d i a n t s .

E v e i l du mi l ieu , in format ion m a s s i v e , a p p r e n t i s s a g e du s y n d i c a l i s m e , fo rmat ion du c i t o y e n : ces t h è m e s s o n t , ie le c r o i s , b ien f o n d é s d a n s le c a n t e x t e a c t u e l où n o u s v ivons . Ils s o n t des s i g n e s du t e m p s , di- s o n s - n o u s a v e c r a i s o n . T o u t e f o i s i l est m a l h e u r e u x q u e p l u s i e u r s é t u d i a n t s n'en p r e n n e n t p a s c o n s c i e n c e au iourd 'hu i ( re- m a r q u o n s q u e le s y m p t ô m e n ' e s t p a s p a r t i - c u l i e r qu 'à n o t r e s e u l c o l l è g e ) c a r le mou- m e n t qui c a r a c t é r i s e a c t u e l l e m e n t I 'évolu- t ion de n o t r e société q u é b é c o i s e , q u ' e l l e soit d 'o rdre é t u d i a n t , o u v r i e r o u a u t r e , est bel et b ien u n m o u v e m e n t i r r é v e r s i b l e a u s e i n d u q u e l n o u s s o m m e s e m p o r t é s s a n s s a v o i r où n o u s a l l o n s , ni quand , n i c o m m e n t n i pourquoi . E t d a n s ce s e n s I'atti t u d e de se c r a m p o n n e r à u n e i n d i f f é r e n c e qui , s u p - pose-t-on, t r o u v e r a ses c a d r e s p a c i f i q u e s l o r s d 'une v i e p r o f e s s i o n n e l l e , est u n e pu- r e u t o p i e où n o u s t a b l o n s des m i s e s d i r e c - t e m e n t c o n t r e n o t r e p r o p r e - j e u . I I est à c r o i r e q u ' e n se f a i s a n t t a x e r de c r o u l a n t s , de c r é t i n s o u de "hors c i r c u l a t i o n " à I'â- g e de t r e n t e a n s p a r u n e a u t r e j e u n e s s e , p é t r i e celle-là d ' i d é o l o g i e s s o c i a l i s a n t e s , i l est à c r o i r e , d i s - i e q u e le r é v e i l d e v i e n - d ra p o u r n o u s bru ta l s i n o n f u n e s t e .

S a n s ê t r e h o m o g è n e s , les d i f f é r e n t s s e c t e u r s d ' u n e société s o n t n é a n m o i n s dé- p e n d a n t s et c o m p l é m e n t a i r e s les u n s des a u t r e s , ce q u i i m p l i q u e t o u t un jeu d ' in te r - r a p p r o c h e m e n t s et d'in ter-rel a t i o n s . C'est, à l ' â g e où n o u s s o m m e s , le difficile pro- b l è m e de n o t r e i n t é g r a t i o n à la société, ce- lui des r e l a t i o n s , des d r o i t s et des d e v o i r s , du m o n d e é t u d i a n t v i s - à - v i s les a u t r e s sec- t e u r s s o c i a u x . S i t u a t i o n b ien c o n n u e l s o n - g e r o n s - n o u s , m a i s d o n t la s o l u t i o n est main t e n a n t i m p é r a t i v e . Et c ' e s t ici a u s s i q u e le i o u m a l p e u t se r é c l a m e r d'un r ô l e fo r t c o n s i d é r a b l e . I I s ' a g i t e n effet de dé- f a i r e l ' h a b i t u d e d'un minde clos et d'ou- v r i r les f r o n t i è r e s s a n s pour cela n o u s c r o i r e s e u l s c h a p e r o n s de la v é r i t é m a i s b i e n e n la c h e r c h a n t t o u s e n s e m b l e cette v é r i t é , i n i t i a l e a u - d e l à de ses a s p e c t s di- v e r s . Elle s e u l e qui est à l ' o r i g i n e des m o u v e m e n t s de p e n s é e a c t u e t s et p o u r la- q u e l l e i l i m p o r t e a b s o l u m e n t de r e f a i r e v i - v e l u m i è r e s o u s c r a i n t e de s o m b r e r d a n s t o u s ces n é o - p s e u d o - s y s t è m e s po t i t i q u e s , n a t i o n a l i s t e s , s o c i a u x et a u t r e s .

N o u s d e v o n s a v a n t t o u t "éc la i re r" la v é r i t é .

L'AIGLON, i l v a s a n s d i re , d e m e u r e r a de p a r sa n a t u r e , b i e n m o d e s t e l à - d e s s u s m a i s , c o m m e ie l'ai dit p l u s h a u t , s o n r ô l e p e u t d e v e n i r c o n s i d é r a b l e s ' i l établit u n e l i g n e de c o n d u i t e c o n c r è t e et e f f i c a c e . P o u r cela, i l est n é c e s s a i r e que , t o u t e n d e m e u - r a n t le r e f l e t du m i l i e u , u r ~ mi l ieu qui est é t u d i a n t , i l s ' o c c u p e d'ouv#r les p e r s p e c - t i v e s à ses l e c t e u r s s u r l ' e n s e m b l e des p r o b l è m e s c o n c e r n a n t I 'étudian! et, e n c o r e p l u s , d ' e x i g e r de ses r é d a c t e u ~ s u n e c o n - n a i s s a n c e a p p r o p r i é e de l e u r t r a v a i l et des s u j e t s qu'i 1s t r a i t e r o n t s e l o n les p r i n c i p e s r e c o n n u s d u i o u r n a l i s m e .

A l a i n GERVAIS

Après avoir fourni un travail constant, leur temps e t leurgersonne a" développement du journal du collège, Paul Parad is e t Gilles René nous quittent. Il n'est que t r e s convenable d e leur consacrer l e bloc- notes. Ce s e r a notre façon de l e s remercier de leurs loyaux services e t de leur rendre un hommage bien mérité.

PAUL PARADIS

Malheureusement je devrai me limiter a l'activité journalistique d e Paul Paradis bien qu'il s e soit affirmé dans de nombreux domaines; d'ailleurs je ne saurais faire apprécier (t sa juste valeur une telle ac- tivité.

S'il e s t devenu directeur du journal c'est bien grace à toutes s e s qualités personnelles qui en faisait l'homme tout désigné pour pren- d r e e n main l e s destinées d e l'AIGLON. J e ne ci terai que son arna- bflité envers tous, son jugement, son respect de l a vérité, de l a per- sonne e t des opinions, son sens d e s responsabilités, son dévouement, son talent journalistique. Toutes c e s qualités e t combien d'autres lui ont permis de s'acquitter de s a tâche d e directeur avec l a plus haute distinction et l a plus grande efficacité.

C'est sous l'inspiration de Paul que l e journal a pu présenter un contenu qui avec les mois s'avérait de plus en plus consistant. C'est sous son instigation que L'AIGLON cette année, a pu s'offrir sous une nouvelle présentation. Ii ne s'est pas contenté d e lancer l'idée; il e s t passé à l'action, s'appuyant s u r d e s collaborateurs te ls que MM. Barr ière , Benjamin e t René. Ils ont lutté jusqu'a obtenir gain d e cau- se. Le collège avait désormais un journal d'un format plus convena- ble. Il fallait que l e contenu sléleve au niveau de l a forme extérieure.

MM. Bar r iè re et Benjamin ont dû démissionner a cause d e leur t ra - vail à llAGE. Paul a p r i s en main l e nouveau Comité de Direction e t l'a incité (t produire un journal dynamique, éducatif, agréable qui serai t représentatif du milieu e t qui aussi serai t un stimulant pour l e s élèves du collgge. Là aussi il a réussi.

J1ai t racé et t r è s sommairement encore l e s grandes lignes de l'ac- tivité de Paul Paradis au sein d e l'AIGLON. Pendant ces deux années il a su nous diriger; toujours il nous a stimlilés dans les moments difficiles; toujours fl nous a poussés (t faim mieux e t davantage. En plus d'être un chef véritable, Paul s'est avéré un collaborateur des plus précieux. Ses articles toujours (t point ont fourni de nombreuses occasions d e réfiexion aux élèves consciencieux. Ses éditoriaux ont toujours montré cette volonté d'affirmer les valeurs immuables et ils ont contribué au réveil d'une partie du milieu. Paul Paradis a fait sa marque (t l'AIGLON comme journaliste e t comme directeur.

Devant un type tel que Paul Parad is je tire mon chapeau. J e l e r e - mercie d e tout c e qu'il a apporté (t l'AIGLON et au celiège. Je le cib en exemple (t tous.

GILLES RENE

Pour accomplir un travail aussi gigantesque, Paul Paradis a eu (t s'entourer d e collaborateurs aptes à l'aider dans l a poursuite du but fixé. L'un d'eux a été Gilles René. Humoriste, caricaturiste, directeur artistique il s'est vite range aux côtés du directeur et s'est mis 5 l'oeuvre sans hésiter.

La renommge de Gilles es t solidement établie. e t c e bloc-no'tes nJa-

Est-il besoin de dire que sans doute s a chronique était la plus lue surtout chez l e s élèves du secondaire. Signalons encore que <#LE CA- On a beaucoup versé d'encre s u r l e s exercices ~ o t r e retrai te s'est clôturée Par un palabre en NADA FRANCAIS" a publié une caricature de notre confrère. de St-Ignace. Certains, après expérience, s e sont équipe, le tout se terminant par un forum géné-

plaints de s 'être embarqués dans une aventure ral. En guise de témoignage, voici quelques com- A cette activité journalistique ajoutons l a besogne qu'il a abattue exaltante qui l e s avait déséquilibrés face au monde. mentaires s u r la question lancée: "Qu'est-ce que en tant que directeur artistique. Dans c e domaine qui lui avait é té D'autres considèrent l e s Exercices comme une l a retraite m'a donné?" confié il a su maintenir le journal à l a hauteur. mauvaise e t flagrante utilisation de procédés psy- chanalistes s e rapprochant étrangement du l'lava- ge d e cerveauJ'. Enfin, plusieurs s e plaignent que la spiritualité de haute voltige que l'on inculque sous pression s'effrite quelques semaines plus tard. L'attitude e s t compréhensible, mais anorma- le. Elle e s t compréhensible en songeant que l a retraite de 6 jours e s t établie avec l a même ri- gueur depuis 1548. Elle es t aussi anormale, en pensant que l a Sainte Eglise recommande l e s Exercices depuis ce temps, e t que l a joie ne peut exister sans l a paix. Cette paix, nous l'acquérons (t force de silence e t de recueillement.

Le but d e cet article n'est pas d e refuter tous ces arguments, mais de l ivrer nos impressions e t nos expériences personnelles, l e plus simple- ment du monde. Et pour apaiser un peu l e s lec- f-nrs qui ne croiraient pas (t la Méthode de St- Ignace, nous avons attendu plus d'un mois, afin d e vous l iv re r nos découvertes, une fois descen- dus des nuees.

llJ'ai appris à méditer, à réfléchir, bref, à faire l e point dans ma vie."

llLa retrai te a dissipé m e s doutes, mes inquié- tudes de foi".

llJ'ai p r i s conscience du rôle de Jésus, d e Ma- r ie et des Saints non seulement dans l'Eglise, mais aussi dans ma vie".

llJ'ai découvert une orientation de la vie".

llJ'ai compris que l a religion catholique était positive".

l'Dieu ne m'a pas aimB pour r i re; il es t mort pour moi..."

DANS L E V E N T (suite à l a p. 8) , LO Directeur: Alain Gervais

Rrdac teur en chef : Serge Lefebvre Directeur technique: Paul Archambault Directeur ar t i s t ique: Michel Bonnette Secrétaire: Gilles Trudeau Educateur-Consei l : M. l'abbé André Guillet

Comité de rédaction: Arts: Michel Lemieux. Cinéma: Denis Foucrault. Affaires étudiantes: Cyl Favro. Sport: Pierre L'Ecuyer. Informa- tion: Pierre Bertrand. Section des jeunes: Louis J o l i n . Y v e s Trhan, C i l l e s Pel le t ier . Photographie: Michel Lemieux Francois Raymond. Dactylographie: Alain Luss ier , Fernand Jomphe. Richelieu.

Gilles René est le type du collaborateur indispensable qui sai t s'effacer pour s e rendre utile aux autres.

A c e s deux travailleurs acharnés, à c e s deux hommes conscients d e leurs responsabilités e t de l eurs devoirs, à c e s deux étudiants en- gagés, à c e s deux précieux collaborateurs, nous disons merci e t nous leur souhaitons bon succès dans la nouvelle étape od ils vont bientôt s'engager.

Maquette: L E CANADA FRANCAIS

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Mars 1965 AIGLON 3

I E R PRIX

En attente En attente Comme balancier d'horloge Hésitant Entre le temps. En attente au petit matin Dans la lumière laiteuse Soudain L e balancier reprend son souffle Tic, tac, tic, tac. Et i e me rendors au pet i t matin

PEME PRlX Confiant dans le temps retrouvé.

"John" Jean-Paul Benoit. II s'agit d'ouvrir ses volets De laisser entrer la io ie enluminée D'éclairer les recoins poussiéreux De tenir 1.9 io ie prisonnière.

LDAIGLnN publie aujourd'hui l e s &mes primés lors de son concours de poésie. Le premier prix de dix dollars va P Jean-Paul Benoit pour son poè- me "L'attente", signé du pseudonyme de6'JOHN". Le second prix de cinq dollars est décerné a celui qui cache son nom réel sous le pseudonyme de "BOUCANIER", Guy Sylvestre.

Nous publions aussi dans cette page les po6mos jugés dignes de mention.

Nos félicitations vont d'abord aux deux auteurs gagnants et aussi tous les participants chez qui on constate beaucoup de talent. Nous les encou-

rageons continuer dans cette voie. Peut-être un jour, quelques-uns de ceux-là produiront-ils de grandes oeuvres. Nous l'espérons vivement.

Nous tenons 5 remercier sincèrement M. l'ab- bé André Guillet et MM. Jacques Boulerice 'Jean- Marie Poupart, Gilles Trudeau qui ont s i aimable- ment consenti a constituer le jury de ce concours. Merci aussi a tous les participants qui ont fait preuve d'une très grande collaboration et qui ont largement contribué la réussite de ce concours.

Et maintenant place aux po8tes.

Galaxies

Interroge le temps, interroge l'espace Remonte le courant des i lots nébuleux Dans la mer étoilée des astres tubuleux Où dort la voie lactée des soleils qui s'enlacent

Chaque point lumineux dans un écrin s'enchas- sent Noyé dans l e velours de I ' infini houleux L'astériode blanc, éteint et globuleux Comme en trainée de feu balaie ce qu'il dépasse

Le dieu lunaire et vert avec farce d'amant Dans un dur entrechoc de fluide et d'aimant Epouse I ' infini dans l'horreur de sa flamme

Pour son cortège, un cosmos, l'étoile dans la mort Pour naitre d'autres mers de gaz et d'oriflam- mes Que le même néant dans sa lave, rehdort.

"Grêle" L ise Pilon.

Aube Aube pesante. II n'y a plus de temps Personne, et jamais plus, ne chante Un futur qu'on ne voi t pas. Pesant... L'aube s'écrase sur nous. C'est l e lourd présent Qui se choisit un temps, bien à lui: Et seul, il peut être... Rien, rien n'est; sauf cette aube; Et i'aime une tel le chose. ..qui coupe tout. C'est l'oasis du coeur gupeur et torpeur Tout s'arrête. Tout me suspend Aux rayons futi les qui me feront Et aussi tout.

"Geste" Michel Lemieux.

21 mars Une larme de ioie, de vie, perle au seleil L'aurore espérée nait; e l le ouvre un oeil, soupire En quelques bai llements tout voilés de sommeil El le étire les bras, éclate en mil le rires.

L'aurore espérée nait, e l le ouvre un oeil soupire Délices simples, pures, merveilles, doux espoirs Elle étire les bras, éclate en mi l le rires Au loin s'évanouit I'ombre du désespoir

Délices simples, pures, merveilles, doux espoirs Mon coeur se réiouit et mon âme tressail l e Au loin s'évanouit I'ombre du désespoir De I'hiver on se rie; vivent ses funérailles!

Mon coeur se réiouit e t mon âme tressaille, Mon visage se perd en sourires vermeils De I'hiver on se rit; vivent ses funérailles! Une larme de ioie, de vie, perle au soleil.

"Perplexe" Jeannine Sondack.

Il s'agit d'écraser tourments Et peines, et pleurs, et chagrins D'arracher de son existence iusqu'aux Résonnances des verbes ternes Sans écho, des mots tristes, di Sans écho, des mots tristes, vides

II s'agit de gagner la lumière Et de perdre ces encres noircies De dissiper les fumées ôcres de la vie Et de boire la rosée d'une aube nouvelle

II s'agit de s'assoeir dans I'eau Claire du ruisseau et de chanter San coeur aux mouettes d'azur De percer ces nuages friands De bonheur blanc

II s'agit de se tremper de confiance De chasser ces mufles incertains Et de balayer les toi les sinistres Et de naviguer sur le fleuve De ieunesse

II s'agit de croire aux goélands De rire aux embruns de lassitude De porter sur son visage l a simplicité Et d'étreindre notre fiancée d'espoir

Il s'agit de respirer la terre chaude sous jui l let De s'envoler sur des plages d'amitié Et de laisser entrer sa colombe De pleurer d'amour et de vivre et puis De fermer les volets.

"Boucanier" Guy Sylvestre.

Si je peux empêcher un coeur de se briser Je n'aurai pas vécu en vain Si i e puis d'une vie la peine o léger, Ou aider un rouge-gorge, un petit En le replafant dans son nid Je n'aurai pas vécu eir vain.

"Sernine" Robert Gaboriault.

Le printemps L e soleil s'agite à la vie printanière Mi l le éclairs ia i l l issent de I'eau

\

D'invisibles rayons de lumière Plongent, s'entrechoquent, transmettent la v ie au ruisseau, Paresseux, éthéré, purif ié . Un jet puissant de parfum s'échappe de la fleur oubliée L a neige durcie s'écrase b u s le f lot de lumière El le transpire, se tord, pleure au creux de ses rides. L e bourgeon pense à l a feuil le L'arbre au bourgeon L a terre à l'arbre, Et moi, au Créateur. ..

"Daniel Gilles" Bernard Guay

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4 AIGLON Mars 1965

L1integration de l'étudiant dans la société pose d e nombreux points d'interrogation. L'étudiant est-il en marge de 1 a société ou bien y est-il intégré? Quel place occupe-t-il dans notre monde? Comment peut-il agir? Quels sont l e s motifs qui l e poussent à étudier?

Ces questions nous nous les sommes posées. Nous avons interrogé notre milieu étudiant e t l e s réponses reçues laissent croire que t r è s peu d9é10ves s e soient jamais a r rê tés à ce problème. SJils l'on fait, on peut douter qu'ils aient apporté réponse aux questions.

R es t d'extrême importance, croyons-nous, que l'étudiant s 'arrête de temas P autre pour s e demander c e qu'il fait. Il doit savoir précisé- ment ce qu'est l a société. R lui faut prendre conscience de la place qu'il a 3 y occuper. Il doit ê tre convaincu de la nécessité de sa participation à ia communauté humaine.

Tel e s t l e but que nous nous proposons aujourd'hui: faciliter l a r é - flexion de l'étudiant. Nous voulons qu'il s'interroge s u r le r61e qu'il es t appelé à jouer dans la société. Nous désirons surtout quJil apporte une réponse personnelle aux questions posées. c'est-à-dire, qu'il s'engage effectivement vis-à-vis l es autres.

Ce but nous l'atteindrons si l e lecteur veut bien collaborer. C'est A lui qu'il revient d'accepter ce que nous lui proposons. Pour que lJinté- gration de liétudiant dans la société se réalise plus totalement encore, nous osons espérer qu'il n'y aura pas trop de refus. POURQUOI ETUDIONS -NOUS ?

reçues a lors que le rapport de l a JEC souligne que l'étudiant n'y pense pas beaucoup. A un autre endroit on signale "le manque d'ouverture su r l e s autres1', tandis que dans notre enquête une grande partie invoque comme motif qui pousse à l'étude le service d'autrui. Ajoutons encore que l e s t rois derniers1 motifs soulignés par l e rapport ne s e sont pas rencontris dans les réponses A l'enquête. ,

il est aussi intéressant de constater qu'au cours des discussions les membres des équipes de JEC du niveau collégial ont fourni comme ra i - sons qu i poussent l'étudiant à l'étude, des motifs qui "manquent tota- lement d'ouverture su r l e s autres". Or la tendance générale des ré - ponses venant du collégial es t davantage à l'opposé. C'est en effet chez l e s élèves de dixième e t onzième année que l'on rencontre davantage de s motifs plus "terre à terre". Est-ce qu'en veillissant on devient plus idéaliste? Ou peut-être ne fait-on pas la distinction entre les mo- tifs éventuels qui devraient avant tout pousser l'étudiant à l'étude e t l e s raisons qui effectivement l'incitent à s'instmire? Jugez-en par vous- mêmes.

Nous croyons et ce sera la notre conclusion s u r cette question, que la réalité n'est pas totalement conforme à ce qu'on pense qu'elie de- vrait être. Ainsi on peut s'être fixé un but tel que l'étude pour l e s e r - vice de l a société e t en fait étudier pour ce que la culture, l'instruction une riche personnalité pourrait nous apporter un jour. Ce qui veut d i re que nous nous objectons à un noble idéal. Tout au contraire. Nous sou- haitons que tous e t chacun s e mettent au service de la société e t que dè s aujourd'hui ils conforment leur vie A cet idéal.

Plusieurs nous parlent du terme révol dultes taxent l es jeunes. Certes il y en pouvons qualifier tous l e s jeunes ainsi pa ge. A nous de prouver à ce s adultes que nl à façonner la société sans passer par joratif du terme). Quelques-uns ont so daient dlidées frafches e t neuves; c'est ju mettre.

Les adultes gardent un r61e de guides leurs idées, et plus que de guides, mais c part du temps. Ce qui ne l e s e m d c h e c!e c propositions des jeunes.

Brefs dans l'enquête la plupart a vu p< l e trop uniquement passif, individualiste. diant soit procéder à s a formation e t joue société, il ne doit pas attendre à 25 ans poi de. il s e r a trop tard. C'est maintenant qulE Souvent on s'est plaint qu'on nous apprena: pratique. Alors quoi, devons-nous 'lvivr

Nombreux sont ceux qui ont émis l'op: diant n'était pas intégré, mais qu'ils espéi s'accentuant . Espérons que l a collabori

Quelles sont l es raisons qui incitent quelqu'un A étudier? Cette pre- mière question qu'il importe de poser dès le début, nous a valu l e s QU'EST-CE QUE LA SOCIETE? LES M O Y E ~ D'ACTION:

réponses l e s plus diverses. Les différentes raisons invoquées peu- Nous avons reçu à cette question des I vent s e ranger selon deux tendances: l'altruisme en comprenant ce Repondre à une telle question s'avère fort ardu pour nous tous. santes et même nouvelles. Celui ou cellc mot service des autres et l'égocentrisme, dans ce sens que l e s moti- Définir vraiment ce qu'est l a société comporte des nuances qu'on siasme ,, a grandement raison, (Ma St-l vations sont sans références à autrui. Notons toutefois que plusieurs oublie facrilement. A t ravers l e s réponses recueillies, nous trouvons son exposé au panel de JECI. La meilleu réponses s e classent aussi bien dans l'une que dans l'autre. l e s définitions certes spontanées, où la logique sèche e t formelle e s t tramer un groupe, se situe au mise de côté, mais qui ne révèlent pas moins que la t r è s grande ma- chance nous avons encore de ce s gars qui

La premi0re catégorie comprend ceux qui étudient pour en avoir da- jorité a compris qu' elle es t l'union des individus(union des forces) avec les autres devant le vantage et pa r l a Btre vraiment utiles A l a société, en comprenant, en en vue du bien cornmiin. Tous ou à peu près y ont décelé au moins se multiplient ceux-^ et la société sera aimant e t en aidant l e s autres. I ls considèrent que l'étude leur permet un des deux éléments. mée.

de devenir plus complètement hommes e t d'aider le voisin à le devenir. ' Rs aspirent à réaliser entièrement leur nature c'est-A-dire devenir

des ê t res personnels et sociaux.

Les matières étudiées enrichissent leur personnalité. ils veulent en- t r e r en possession d'une culture assez vaste, posséder une connaissance approfondie dans plusieurs domaines afinde-pouvoir établir des contacts avec tous l e s membres de la société et solutionner l e s problèmes qu'ils auront A affronter.

Bref, c e s étudiants se caractérisent par une volonté de don aux au- t r e s , de service A la société. Une phrase peut résumer les réponses qui s e rangent dans ce premier groupe: l1Connaitre et servir".

L'autre catégorie groupe ceux qui fournissent des motifs qui n'ont pas de résonnances sur l e s autres, en tout c a s directement. Une raison quJo n invoque assez souvent, c'est ce désir de '(devenir quelqu'un". P a r l à on entend posséder une culture générale assez poussée pour pouvoir devenir une personnalité qui s'imposera dans la société. Un autre motif qui pousse à l'étude e t que l'on rencontre fréquemment, c'est avoir une 'Cbgnne position". On désire" un avenir meilleur i.e. certains gains menérairesJ' On veut une profession qui nous procure- ra un bon salaire e t nous évitera tout souci sous ce point de vuec<ar- gent". E t on espère que l'instruction nous permettra d'obtenir une po- sition confortable.

On invoquera aussi des motifs corn-ne la satisfactionpersomeik, l e s notes, l'intérêt, l e devoir d'état. Onpourrait caractér iser ce groupe par une des réponses qui a été faite: <<J1étudie pour avoir une place au so- leil e t l'avoir comme je la désire."

D'autre part la JEC au niveau collégial s'est aussi posé la question. On en a discuté dans l e s équipes. On en est arr ivé -à ceci: *<Les motifs qui poussent a r emde nous apparaissent bien t e r r e A terre... Voici l es principaux: l e bel avenir, l e gout, les bonnes notes, l'obligation (parents), le fait de voir travailler l es jeunes de son age, l'absurdité de tout l a i sser tomber. Ajoutons que l'étudiant ne pense pas beaucoup à l'aspect *<argent9' de s a profession future. Il s'intéresse aux matiè- res de classes autant qu'il a de bonnes notes. Inutile de mentionner que les motifs invoqués manquent totalement d'ouverture s u r les autres''.

La confrontation des réponses notre enquête et des résultats de ce s discussions laissent voir quelques divergences. Ainsi <ll'aspectargent" de la profession future apparafi souventdans les réponses que nous avons

L'idée de la société comporte d'abord l'idée d'union. Tous l e s indi- vidus coordonnent leurs talents, l eu r s aspirations, l eursdés i r se t l eurs besoins. Tous s e liguent pour former un front commun, qui nécessaire- ment, à condition d'avoir une bonne coordination e t non seulement une juxtaposition, ne pourra qu'accentuer la valeur de la recherche, e t celle de l a découverte. L'union fait l a force entendons-nous souvent répéter. L'homme dans s a découvérte de la création, dans s a recherche de la puissance de Dieu, aura d'autant plus de succès qu'il aura combiné tou- tes s e s ressources e t l es aura centrées su r ce seul but.

Seul but: voilà l e deuxième élément essentiel. Trop recherchent à t ravers la société des fins égoistes. Si l'individu e t son mystère pro- pre ne doivent jamais ê t re oubliés, c a r ils constituent l a base même de la société, celle-ci tend tout de même versun et un unique bien commun. Et c'est dans ce bien commun que l'individu trouvera son bien propre. En se l'adaptant peu à peu. Mais dans la société, il doit d'abord viser le bien qui s'offre à tous.

il y aurait d'autres éléments à développer, tel le fait que la société se campo* d'êtres raisonnables, qui doivent agir comme tels. Mais tenons-nous -en aux deux points essentiels, union e t bien cornmiin, que beaucoup ont décelés.

L'ETUDIANT EST-IL INTEGRE A LA SOCIETE?

Ici l e s réponses vagues montent proportionnellement avec l a com- plexité de la question. Ce fait de l'incompréhension du problèmi! chez beaucoup, découle, nous croyons de la nouveauté du problème. Ca r l'intégration comme telle, en action, ne remonte pas à tellement longtemps, cette action soutenue es t nouvelle.

Trop, à notre avis, considèrent la classe étudiante dans son rôle uniquement passif: acquérir une bonne formation par l'étude. (On ou- blie d'ailleurs chez plusieurs tout l e côté %ducation de l'homme"). Certes l'élément primordial de notre classe s e situe ici; celui qui l e négligerait serai t en tort e t manquerait à son devoir d'état. Mais ou- blier que l'étudiant regorgé d'une foule de richesses qu'il doit dè s maintenant transmettre A l a société, tant étudiante que générale, nous semble un manqu e vraiment déplorable. La classe étudiante a trop de fougue, de goût de la nouveauté, d'idéal pour ne pas s e mêler aux problèmes de la communauté étudiante e t adulte, dans l a mesure de s e s forces. Il ne suffit pas de clamer4<Je suis un homme, donc je fais partie de la société". En théorie c'est excellent. A quoi se r t toutefois l a théorie si elle ne conduit pas avec plus ou moins de justesse à l a pratique.

Un autre nous a dit s'intéresser aux p d'essayer de les résoudre''. C'est un fai refusons de nous informer d'une foule de concernent hautement. P a r exemple, tout au Québec. Quand l'information personne' tique constructive devient possible. Le n problème e t l a plupart du temps l e défau ge. Oui, s'intéresser aux problèmes de second moyen d'intégration.

Enfin n'oublions pas tous l e s mouverne I'UGEC e t l e s nombreux mouvements rel i C'est à t ravers eux que nous nous ferons ( C'est d'ailleurs l e but des associations me le cas de notre AGE. C'est déjà unepremii personnalité qu'A un étudiant face à un mi dra juger de 1 a valeur d'un homme et sérieusement), il apprend à s e prévaloir vincial, à par t i r de 18 ans. Il s:arrête pou pe de direction vraiment representative ai sociations provinciales.

On nous parle aussi de panel e t de b r u i qu'on sache en t i re r un profit dans la pressions qui découlent du principe d'w fameux, s'il e s t bien utilisé par l e s organi:

Bref beaucoup ont compris que l e mon dépourvu de tout instrument pour jouer r en plus.

LE ROLE FUTUR EN TANT QU'ADULTE,

Nous pouvons déceler chez presque tous ment l e meilleur d'eux-mêmes à la socié dont cela s e fera, est t r è s vague chez tc déal général sans plus de précision. Nous donné qu'on juge à partir de son monde é reste un monde non-adulte. Puisse cet ic dans la société, malgré toutes l e s égois biant. En tout cas il ne révèle pas l'intent ta rd.

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Mars 1965' AIGLON 5

mlutionnaire dont plusieurs a- m a quelques-uns mais nous ne parce qulils aiment que ça bou- ! nous sommes -capables d1aider ir des révolutions( au sens pé- souligné que l e s jeunes débor- justement cela qu'il faut trans-

tes quant à l a concrétisation de s des vrais rbalisateurs l a plu- 3 conserver tout l e bon &té des

pour l a c lasse étudiante un rô- te. Si, nous l e répétons, llétu- uer là son premier rôle dans l a pour penser à s'ouvrir au mon- ildo doit l e faire, selon s a taille. m i t foule de théories, sans lien tvrel' c e reproche maintenant?

opinion que présentement llétu- >&raient que l e mouvement i rai t oration de tous ira en c e sens.

s remarques tout à fait intéres- 911e qui a répondu " son enthou- it-Denis l l a aussi souligné dans teure façon d e réveiller e t d1en- i niveau de l'enthousiasme. P a r luilivrent à tous l a joie de vivre ! monde et son Créateur. Qu'ils -a pour une bonne part transfor-

x problèmes de la société avant fait que nous oublions e t même de problèmes, qui pourtant nous ut le problème de lléducation melle s'améliore, a lors l a c r i - ? manque de connaissance d'un faut des pleurnichards de collè- de notre société es t cer tes un

tments t e l s 18AGE, la FAGECCQ J i g i e u x civ iques et artistiques rs entendre e t que nous agirons. mentionnées plus haut. Prenons mière pr ise de conscience de la milieu. P a r son vote il appren- et d'un programme, (s'il l e fait

oir de son droit de vote au pro- mur él i re e t soutenir une équi- ! aupres a e s au tor i t ése tdes as -

rum; nous appuyons & condition la vie sociale. Les groupes de I1iinion, forment un instrument lnismes qui l'adoptent.

ionde étudiant nlétait un inonde r son rôle-et s'intégrer de plus

)us l e vif dés i r d'apporter vrai- :iété. Toutefois l a façon précise : tous. On ne fait quténoncer l'i- us croyons c e fait normal, étant ? étudiant qui, si riche qu'il soit : idéal noble s e produire un jour ~ i s t e s incitations du monde am- !ntion d'exploiter la société plus

L'ETUDIANT DIICI.

Dans l e s lignes qui ont précédé nous avons tenté de.présenter l a conception que l'étudiant de notre milieu s e fait d e l a société. Pour cela nous nous sommes appuyés s u r l es réponses faites à l'enquête menée au niveau de tout l e collège. Etant donné que c e n'est que l a mi- norité qui a bien voulu répondre nous avons dû considérer l e s opinions émises comme représentatives de tout l e milieu. On pourra constater par l a suite que l e s faits nous permettent une telle extrapolation.

Dans l e s réponses des étudiants on a pu noter quelques constantes: la plus for te est cette attitude d e croire que la société "c'est plus tardu. De iP découle qu'on pense que laétudiant devait faire partie de l a société mais qu'en fait l e monde étudiant vit en marge. Un co- rollaire d e cette conception estudiantine d e la société: qu1on étudie pour s e r v i r l a société ou pour y trouver un profit personnel, c e n'est jamais pour aujourdlhui mais toujours pour plus tard.

On peut d é j l prévoir l'attitude générale de notre milieu. Toutefois il nous faut admettre qulun certain réveil a e u tendance s e manifester au cours de cette année. Ainsi l o r s des dernières élections à l'AGE, 9% des élèves du collégial se sont prévalus de leur droit de vote. I l faut aussi signaler un intérét grandissant pour c e qui touche l e monde étudiant. Signe d e s temps croyons-nous.

Ces quelques sursauts semblent manifester l a volonté de notre milieu de sortir de s a torpeur béate. Mais ce mouvement e s t encore bien fai- ble. Différents faits, diverses attitudes nous obligent &constater qu'une trop grande indifférence e s t malheureusement encore l e lot de plusieurs Pour l e démontrer deux faits suffiront.

Le premier: l a deuxi6me session de llassemblée généralede 1'AGESSJ A cette assemblée on devait terminer l'adoption de l a nouvelle charte qui avait déjà été votée en partie P l a première session. On devait aussi procéder à l'approbation du rapport annuel du comité de direction pour l'année 1964-65.

O r à cet te assemblée il n'y avait pas assez de membres pour avoir quorum. On ne comptait qulune soixantaine de présents. On a quand même procédé à l'adoption de la charte. Une telle procédure aura sû- rement d e s conséquences assez désagréables pour certains petits bourgeois indifférents et, bien malgré eux, ils devront sor t i r de leur passivité. E t cela parce qulun amendement adopté à 33 voix contre 30 stipule qu'un étudiant membre de 1'Agessj devra nécessairement faire partie d'au moins une organisation parascolaire. Ceci ne s e r a pas sans en déranger certains dans leur égoisme.

Jean-Marie Poupart fa isant un discours

De plus à cette assemblée on a fait beaucoup de bruit autour du bud- get. E t 18 on ne veut même pas s e déranger pour venir vérifier l e s comptes de 1'Agessj. Et lorsque qu'avant l a fin de l'année le nouveau secrétaire viendra présenter l e budget pour l'exercice financier 1965-66 on viendra 5 nouveau crftiqder pour l e srmple p l a i a r de critiquer & d e démolir.

Le second fait que nousvoulons signaler, c'est l a façon dont on répond aux diverses enquêtes. Le nombre de réponses e s t généralement t r è s faible. Ainsi CSJR n'a reçu que 148 réponses P s a dernière enquête e t l'AIGLON P peine 80. Limitons P c e dernier.

Signalons tout d'abord que l a majorité des réponses nous viennent du collégial. Quant au secondaire, il a fallu que pendant l'étude du so i r on demande aux élèves de 10e et l le année de bien vouloir répondre au questionnaire. Toutefois il y a deux points qui doivent ê t re p r i s en con- sidération e t qui peuvent atténuer cet état de choses. abord une partie des élèves de l le année étaient en retraite. Ensuite, rappelons que les élèves du cours secondaire ont un devoir à c e moment-la. Nous étions Un 'On

quand même en droit d'attendre plus que ce que nous avons reçu: deux réponses à s ix heures.

Certains nlont nullement invoqué le devoir pour expliquer un tel com- portement. On nous a dit qu'il aurait failu ramasser l e s réponses avant la fin de l'étude et non de demander aux élèves de l e s remettre s u r l e dernier bureau de la rangée P l a sor t ie & six heures. Notre faute aura donc été dlavoir fait confiance aux élèves. .. Et pourtant l e s questions ne demandaient pas tant de réflexions, puisque tout étudiant devrait sa- voir l e s raisons qui motivent s e s actes e t au moins avoir une petite idée de c e qu'est l e milieu. la société où il vit.

Ce sont quand même ces étudiants du secondaire qui ont critiqué le journal & maintes e t maintes reprises quelqueç fois avec raison. On nous a dit qulon ne voulait pas de ''cartoons1' mais des ar t ic les sérieux, a- daptés & tous l e s niveaux du collège. Nous avons modifié notre politique pour pouvoir contenter tout l e monde e t lorsque nous demandons & ces élèves de s e montrer sérieux, lorsque nous l e s invitons & collaborer, on refuse.

Ehl bien messieurs du secondaire, vous ê tes bien p r è s dlavoir tous l es t ra i t s de vos afnés du collégial; avec eux, vous êtes s u r l a bonne voie pour cont inwr l a bonne vieille tradition bourgeoise de notre milieu étudiant: tout recevoir, rien donner.

Notre enquête procurait & tous lloccasion de s 'arrêter e t de réfléchir s u r votre rôle dlétudiant. Ca demandait peut-être t rop dlefforts. Vous auriez peut-être découvert que la société c?est avant tout l e s autres e t c'est l e "je'1 avec d'autresccjel'. Dans une telle situation ltun ne peut s e passer de l'autre, ni l'autre de l'un. Vous vous ser iez sans doute aperçus que la société a un pressant besoin dlhommes généreux e t ac- tifs. Ce sont vos études qui vous préparent & cette mission de chef, de meneur dlhommes. Vous en se r iez enfin venu à vous convaincre que la société c e n'est ni demain, ni plus tard: l a société c'est aujourd'hui, dans notre collège, dans notre milieu.

, Notre génération a de nombreuses tâches exaltantes & accomplir. Nous devons prouver & l a société québécoise que l e s chemins de l'a- venir lui sont grandsouverts e t llenconvaincre. Etudiants, nous sommes membres de l a société: à l a mesure de llétudiant travaillons & son total épanouissement.

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6 AIGLON Mars 1965

César César s'en allait à l'école, un

sourire reposait su r ses lèvres. C'était un jour faste, c a r m n coq avait pondu un oeuf e t sous la co- quille César avait lu que le résul- tat de l'intra sortait c e matin-18.

. ïi se plaisait à l'école, c a r il ai- mait donner des répliques comi- ques 8 s e s professeurs. Comme tous l e s élèves modèles, i l avait toujours en main l e rapport Pa- rent (des extrémistes ne cessaient de dire qu'il n'avait pas le rapport en main, mais bien en tranches).

Arrivé au collège, l e professeur l'apostropha dès qu'il mit l e pied dans la classe, aussitôt il s'em- pressa d'y mettre l'autre. Le pro- fesseur lui dit: "Fais pas de GRACQUES aujourd'hui, c'est moi seul qui su i s capable de faire des farces ici". Césard s'était lavé l e s oreilles avec de l'huile e t l e s paroles glissaient 8 côté de lui, n'ayant pas t r è s bien compris, il approuvai t par l a négative.

Le professeur débutait l e cours mais l e s étudiants couraient au-

' tour du professeur comme l e s chiens dans "A bout de souffle". Voyant la situation, il prit un ton viril, mais faible: "Hic e t nunc, silencioJ'. Ce fut un silence par- fait, on ne pouvait pas entendre deux mouches voler. Le professeur dit: "Aujourd'hui, je voudrais que vous me disiez c e que vous avez aimé l e plus en latin. J e vais prendre des notes. Commencez. Un 6 1 t h regardait l a réponse s u r le col de sa chemise etdit:"Char- l e s Aznavour". Ses confrères s e mirent 8 r i re , non pas 8 cause de La réponse, mais c'était qu'ils s e retenaient depuis un bon moment e t ils ~ r o f i t è r e n t de l'occasion.

professeur ,lui demanda: "Pour- César dit tout bas a c e dernier: quoi?". Pe3dant que son confrére l d ~ ~ ~ ~ é ~ ~ i donc du jus de tomî- cherchait l a réponse César dit: tes pendant que c l é 0 ne me voit "Il a toujours aimé le latin de pas, c a r elle pense que je s a i s cuisine". Son confrère enchaina: lacor,Jaire". Le bar tender ajouta: "J'ai bien aimé la verve de Plau- "Je comorends, ça arr ive dans te dans l e R'idens, l a Marmite..." les familles, TU peux César s'adressa à son confrère: me faire confiance, je suis jour- "Parle Pas trop vite- l e profes- d i s t e , personne ne le saura, mais suer, c'est pas un élève, il va si TI BERE la tête, je n'y suis vite pour donner des notes, mais pour rien". pas pour en prendre."

La classe continua ainsi jusqu'à ce que C é s a r quittat la classe. Aussitôt parti, personne ne pou- vait fa ire d e s farces, ni même le professeur. Vu que la classe devint monotone, l e s éléves dor- mirent s u r l e s bureaux. Dès l o r s l e professeur s e mit à par le r aux murs, c a r il avait entendu dire dans s a tendre jeunesse que les murs avaient des oreilles (en temres sportifs, on dit: il s e pra- tiquait s u r l e miirL. La classe continuait s u r ce train-18. Comme dit l a chanson: "pJtit train va loin, e t l a journée passa. Il en fut de mêmo pour l a semaine.

u samedi so i r César était invi- té 8 un party. II avait demandé 8 Agrippine de l 'accompagner, mais el le n'était PO LYBE c e soir-là, Toutes l es belle:; filles qu'il connaissait lui refusaient cet honneur. il ne lui resta plus qu'à demander CléopStre. Ce n'était pas que César avait un penchant pour elle, c a r on pouvait l'enten- d re dire:llSi l e nez de Cléo eut été plus court, s a face aurai t changé. Je vous d i s qu'elle n'a pas l e NE RON".

Ce n'était pas un party comme on avait offert à BlancheéNeige, i.e. jus d'orange e t gommes ba- lounes...César arrivait en smo-

L'éléve s'était trompé dematière, il lui fallait regarder sir l a se - melle de son soulier. Pour savoir l a réponse il s e mit 8 stepper et dit: "Moi j'aime le théStrel'. César qui ne dormait pas s'é- veiiia e t dit: llC'est vrai il e s t ar t is te (Prononcez tartiste)". LE

king, c'était un prétexte pour ne pas porter l a toge virile. Pour montrer qu'il était un vrai mon- sieur, il demanda du jus au bar tender:140 VIDE -moi donc du jus" "Quelles sor tes de jus, on a du ju ... gurtha, du ju ... lien, du ju.. . vénal?" demanda le bar tender.

Quelqu'un venait vers eux, Cé- sar dut cacher son ver re de jus de tomates e t changer de m î s - que. César balbutia: CI CE RON, quelle sorte de VER EST-ce?". Le bar tender lui répondit: l'C'est du v e r s de terre..." Et l a dis- cussion s'envenima jusqu'8 c e que le bar tender provoquat César en duel.

César désarma le bar tender e t accrocha le dentier de c e dernier 8 sa ceinture en signe de victoi- re. Dans l e coin, l 'orchestre com- mençait 8 jouer le nouveau pas, le CALI GULA. César s'y donnait à coeur joie, c a r il ne savait pas l e pas. ïi mottait en pratique le principe de Pascal: il ne faut pas savoir s u r quel pied danser. Les pas de danse s e multiplièrent jus- qu'B c e que César fut lancé en o r - bite.

Un concours d'amateurs était annonce: César entonnait l a chan- son populaire Un clair de Lune 8 CinqSabines. Cl60 lui demsn- da de chanter un OCTAVE plus bas. La soirée se finit p a r un goûter. César remplit s e s poches de sandwiches pour en avoir à l'occasion du prochain party qu'il ferait chez lui.

Cléo e t César s'en allaient. Elle lui demanda: "A quelle place TH.4 M L'CAR'' César r6pondit:"Sur la voie d'HannibalJ'. "Fais pas l e spirituel" "Je fais comme d'ha- bitude''...

Gilles René.

p a r M iche l Lemieux (en collaboration)

N'oubliez pas: il reste encore un numéro de l'Aiglon ... Si l e prin- temps inspire 8 votre entourage quelque chose d'intéressant, fai- tes-vous un devoir de la rappor- t e r à la communauté... pa r l'Ai- glon évidemment. Remettez votre texte l e plus court possible à un rédacteur de l'Aiglon ou 8 moi personnellement. Il paraîtra sous vos initiales. Merci.

Un acte extrêmement courageux s'est accompli à Montréal récem- ment e t l'Aiglon se doit de l e s a - luer. Kamaradsl Enlevez nos cha- peaux! Notre deuxième journal lé- niniste-marxiste de la province(a- p rès Par t i -Pr i s évidemment ...) je veux ici nommer l e Quartier-latin vient de publier l a nouvelle qie voi- ci: elle s e trouve dans l a l is te des collaborateurs au Quart ier comml.. pardon: Latin, dernier numéro.

Nous citons: "Chargés de chro- niques: Claude Bachand, Claude Blouin, Daniel Latouche, Fran- çois Le Duc.

Chef de l a PORNOGRAPHIE: (sic, s i c e t re-s icperge Proulx

Oui 1 Bravoll! Avant l a Pie, l e Chameau e t Play Boy, le Quar- t ier Latin a eu le courage d'a- vouer qu'il aval t un département que dis-je4'un département", une organisation centrale de pornogra- phie. Quel courage d'avouer cela en face des quelques r a r e s e t der- niers spécimens-Kamarads qui li- sent encore l e Quartier-Latin!

N.B. Après de longues réflexions nous avons émis l'hypothèse que peut-être cela fut une coquille (révolutionnaire(?) pour: "Photo- graphie". Quoi qu'il en soit, cela "M.4RXP' l'histoire de notre jour- nalisme étudiant .... (M.L.-A.G.)

Les élèves de Belles-Lettres mon- tent actuellement une des pièces les plus difficiles du répertoire théâtral; i l s'agit de "CE S o m , ON IMPROVISE", de Pirandello.

Mlle Jeannine Sondack, M. Mi- chel Bonnette e t M. Yves Leblanc en tiennent l e s principaux rôles. Bonne chance! !!

Le concours de poésie organise par l'Aiglon a eu des petis a-cô- tés amusants. Témoin une char- mante poésie qui intrigua forte- ment l e s juges jusqu'à c e qu'elle apprenne qu'elle était de Rimbaud e t même signée de son nom... Té- moin aussi cette lldélicieuse " po- ésie que l'un des juges du concours M. Jacques Boulerice trouva un bon matin s u r son bureau d'étude(?). Nous l a reproduisons textuelle- ment:

BOULERICE, oh! t r è s cher e t t rés génial Boulerice, combien Ylysse lui-même se serai t dé- lecté de tes vers de tes poèmes Le héros grec aurait ce r tes beaucoup voyagé dans s a vie Et il aurait cherché partout ton illustre recueiluAvenues" Regarde-moi grelotter de froid dans la nuit d'été e t prends pi- tié. Incite, je t'en conjure, l e vote des juges en faveur de ma poé- s ie Car , si tu m'écoutes, sois-sors qu'une part de c e s dix dol lars se ra pour toi. E t de l'autre j'achèterai 1) de quoi me chauffer, 2) e t ton re - cueil de poésie.(on sait que M.

Boulerice va publier avec quel- ques a m i s quelques -uns de s e s poèmes prochainement remarquez aussi l 'acrostiche ...) on ignore en- core l'identité de l'auteur du char- mant morceau. ..)

On a maintenant terminé l'instal- lation dans l e s sous-sols a r r i è - re de l'auditorium d'un studio de cinéma presque idéal. L'ensemble comprend décors mobiles, sup- ports pour projecteurs, etc.. On y tourne entre autres dès main- tenant un film intitulé "Le Dis- trait". Voir 8 c e propos l'article dans c e même numéro.

On vient de lancer dans la Belle Province une nouvelle revue. Elle a pour titre: AUJOURD'HUI QUE - BEC. Elle s'est donnée pour mis- sion de combattre l'infiuence d e s revues marxistes P ARTI-PRIS, QUEBEC LIBRE, e t les autres du genre. C'est un rude combat en perspective mais espérons que ce: jeunes rédacteurs y feront deprou- esses . N'oubliez pas: AUJOURD' HUI QUEBEC: à surveiller.

Le 25 avril, l e s élèves de la sec- tion féminine de Belles-Lettres présenteront au profit des sinis- t rées de Valparaiso, un beau spec- tacle de folklore. On chuchotte mêm,? qu'il y aura du jazz..Lpen- t rée s e r a de cinquante sous. A ne pas manquer, on compte s u r vous..

Michel Lemieux.

Un étudiant soigne à sa façon une grippe lors du regretté congé du début de mars. ( P h o t o blichet L e n i c u x )

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Mars 1965 AIGLON 7

L'excellent spectacle que nous l'heureuse idée d'insérer un duo offrent chaqueannée les Folkloris- dans l e s suites tziganes et russe, tes de St-Jean est déjà chose d~ passé et rangé dans notre mémoi- re comme l'une des meilleures représentations artistiques en son genre.

Une fois de plus, aucune décep- tion chez l e public. Enthousiasme effréné ou quelque peu réticent mais où l'indifférence n'avait pas sa place. E t pour cause: c'était une véritable découverte de l a France avec l e s suites 1900 et berrychonne. Bien que l a premiè- re comportait parfois des 1 o n - gueurs dues à un manque d'entrain l e jeu des mimiques n'en fut pas moins t r è s apprécié. Les danses du Berry, p a r contre, brillèrent par leur originalité, leur char- han te simplicité e t leur vie.

Malgré certaines faiblesses, la suite ukrainienne fut quand même pfisentée avec brio. La compé- tition des garçons, au même t i t re que l a danse des faucilles exécu- tée par l e s jeunes filles remgor- ta un vif succès. Quelques mots aussi s u r la suite canadienne qui, pour une fois, représentait typi- quement notre pays. En face de ces danses que nos ancêtres mê- me savaient rendre si vivantes et gaies, nous ne pouvions nous em - pêcher d'éprouver une certaine fierté, quoi qu'on en dise.

Mals l e succès sans contredit fut la suite tzigane où s'alliaient la grâce des jeunes filles e t l a virilité des cosaques en un mer- veilleux ensemble. Mêmes carac- téristiques dwns la suite russe: l a douce poésie qui se dégageait de l a première valse plut autant que la finale endiablée. A noter

leur but de détente psychologique fut pleinement atteint.

L'Ensemble S O k o l é accompa- gnait l e s Folkloristes de St-Jean. Cette troupe nous fit visiter en un tourbillon de joie la Croatie, l a Serbie, la Macédoine, la Hongrie et l'Espagne.

L'orchestre e t l a chorale fu- rent des plus appréciés par leur apport de typique et de vrai aux suites présentées. De ce côté, une déficience: plusieurs des dan- ses avaient déjà été exécutées aux spectacles des années précé- dentes mais on relevait quanc même une pointe d'originalité dan2 la présentation de cette année. DE toute façon, il ne s'agissait guère d'une répétition fastidieuse pour le public: qu'on s e rappelle quelle vie et quel entrain! Undernier mot s u r l a véracité et l'éclat des cos- tumes qu'on ne pouvait qu'admirer. En somme, l e spectacle était l a preuve évidente d'un travail d'é- quipe formidable, d'une représen- tation variée et au pQint. Une froideur parfois révoltante chez l e public e s t peut-être la seule ombre au tableau...Je pense qu8il ne reste qu'à s e perdre en féli- citations chaleureuses tant aux chorégraphes qu'aux danseurs. I ls nous laissent s u r une invitation pour l'an prochain: l'équipe d e St- Jean fêtera a lo rs son dixième an- niversaire e t présentera l e spec- tacle à elle seule.

"Jeunesse 66" est donc un ren- dez-vous à ne pas manquer!

Jeannine Sondack.

L'émission de J.P. Nodeau, la plus dans le vent! Par Jacques Benjamin

L'enquête de CSJR à laquelle à son emisslon du jeudi l e s entre- 148 g a r s ont répondu a montré vues e t Paul Savoie reali'sera 1'6- que l'émission "Le lendemain de mission du mardi maintenant con- la veille" était la plus appriciée sacrée à l a suggestion de ~ I u s i e u r s

L'art. réalité souv "Une oeuvre d'art e s t un coin de l a création

vue à t r avers un tempérament". (Emile Zola)

Combien d'entre nous, si grands humanistes que nous soyons, ne comprennent pas ce qu'est une oeuvre d'art. Personnellement, j'avoue que j'essaie de réal iser l'Art, sachant pourtant que je n'y parviedlrai jamais. D'ailleurs, je c r o i s qu'il n'est pas un homme qui puisse s e permettro de dire qu'il e s t initié en totalité à c e vaste monde de l'Art.

L'art cJest prendre une matière, un rien e t c réer de ceux-ci un symhole ou une réalité - il serai t peut-être plus juste d e dire: c r é e r le sym- bole d'une réalité, puisqu'en effet, l'oeuvre d'art c'est l a regrhsentation d'une réalité intérieure ou extérieure, visible ou invisible, réalité' toujours conforme avec l'idée. Cette création exige qu'elle soit analysée, comprise, appliquée selon un état d'esprit un temgéram.int: puisqu'il n'y a pas dans ce monde deux ê t res qui aient une même conformi- té d'esprit, de pensée e t d'agir, toute oeuvre a r - tistique possède donc un caractère personnel que même l'im!tation ne peut rendre. L'artiste, lors- qu'il conçoit un travail, n'englobe pas toute l'exis- tence; il t i re de l a création un élément particu- l i e r qu'il traduit dans une oeuvre selon Une vie intérieure e t une exigence qui lui sont personnel- les.

L'ai'tiste, c'est l'être qui, lorsqu'il travaille, n'est plus lui-même. Il s e détruit, en effet, en détruisant l a nature: il s e l ivre à nu, assujetti à son oeuvre comine l a bête sans défense menée à l'abattoir. En peinture, en sculpture, en musique comme en tout autre ar t , il ne peut reprendre l a réalité dans s a pleine exactitude, avec sa vie, sa chaleur, s a grandeur: il doit l a détruire en la

par Michel BONNETTE

.ent incomprise propre destruction. Mais s'il S e détruit, c'estpour vivre; son oeuvre, c'est s a personne, sa vie.

Ii e s t souvent difficile de comprendre un a r - tiste, surtout si nous ne sommes pas déjà adap- t és à son style, à çon genre. Mais, chacun a s a valeur laquelle nous ne pouvons nier surtout si nous considérons l'effort d'extériorisation e t d'ex- pression qu'il fournit à son travail. Certes il ne nous es t pas permis de Ies admirer tous, certains ne répondent pas à notre état d'esprit personnel, à nos sentiments intéreieurs, à notre gofit quoil Ce qu'il faut cependant, c'est savoir accepter une oeuvre, si insignifiante qu'elle puisse nous parai- tre, parce qu'elle est l e reflet d'une personnali- té humaine. Nous est-il possible de rejeter tota- lement un homnie.

Et, nous est-il possible de rejeter également une oeuvre parce qu'elle ne correspond pas à nos aspirations personnelles? Tous l e s a r t s ont ea eux une valeur de richesse et de grandeur que c e soit en musique comme en a r t s plastiques, en littérature comme en cinéma, le "septième artJ' qui en réalité n'en e s t pas un, puisquJil n'y a au- cune véritable création: l'auteur ne fait qu'agen- c e r certains éléments naturels sans plus ou mains chercher à cr%er. En peinture, il m'est arr ivé à plusieurs reprises d'entendre certaines gens r i r e méchamwent devant divers tableaux; et pour- tant. combien d'entre eux p ~ s s è d e n t quelque con- naissance artistique? Moi-même, je n8accpte pas volontiers toute toile figurative ou non. Cependant il va d e soi, je crois, d'apprendre à accepter l e travail d'autrui e t d'y découvrir l es bons e t l e s mauvais côtés.

Il e s t d6nc essentiel, que chacun de nous s'in- tègre dans l e monde de l'Art e t déveloo~e en .- -

disséqqant, en l'adaptant à lui-même; il doit l'a- lui une sensibilité e t un goût de participation à nalyser e t la compre~dre , l a viv&. n accepte cette culture artistique, humanisme apprécié mais de se dévoiler lui-même, permettant ainsi sa trop souvent inconnu et incompris.

dans l e t09 l généra et par !es aux 0rganisaGons paras-colaires. Comme vous pouvez le voir, pmchainement. Comme les deux plus long; d9ailleurs, ,,en a i dé- gars des Arts. L'ém.ssion du sa - Merci de VOS S~ggeStiOnS! 11 mc la distraction n'existe pas qu'au autres, cpest un film 16 mm. en jà beaucoup trop dit. medi de J.F. Bertrand termine au semale pas que les autres puis- Cinéma. Le monde des l e t t res noir et blanc. La durée n'en est premier, rang chez les gars de sent ê t re réalisées; nous les R t e - compte aussi s e s distraits...Mais pas encore déterminée. 8e et 9e, e t l'émission de R. Ga- nons pour l'an prochain. l e distrait dont je veux parler, La réalisation, l'écIairage, l e s boriau du mercredi, première en appartient au Cinema, ce qui es t Qu'est-ce que l e distrait? Le décors, la photographie e t l'inter- 10e e t l l e . C'est l'émission CSJR s'excuse auprès de s e s beaucoup plus intéressant. distrait, c'est essentiellement une prétation Sont tous des produits consacrée aux chansonniers qui auditeurs des difficultés techni- comGdie, e t ce se ra à vous d e ju- maison que vous saurez sûrement termine deuxième dans l e total ques qui empêchent l es émissions ~ e r n j e r d'une sér ie d e t rois ger si c'est une drôle de comodie apprécier. général. d'être présentées et le président courts longs métrages, réal isés ou une comédie drôle. Lpaction

de CSJR, auprès des réalisateurs dans les studios du Séminaire de s e déroule dans un restaurant, à... Serge Lefebvre qui airait hérité qui n i e n t mis leur coeur 5 pré- St-Jean, à St-Jean même, le dis- rue. .., et l'année. ..Je crois qulil D;>'lc à t r è s bientôt, e t soyez

d'une succession difficile, ajoute parer ces émissions. trait vous se ra présenté assez e s t plus sage de ne pas en d i re patients!

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8 AIGLON Mars 1965

"Sport extra" (par ALADIN)

Question de chandails ... ! Ce mot, formé de toutes piè- ces pour l e s besoins de l'article, désigne une véritable religion, un véritable culte porté au dieu Sen- sationnel. Cette religion groupe l e plus d'adeptes, près de 3 mil- liards d'humains.. .

il e s t t r è s probable que vous avez tous entendu parler de ce fait...à savoir qu'un f rè re ensei- gnant pour faire travailler s e s élèves à bati une armhe du Christ selon la forme nazie e t a rem- placé le fameux salut <'Heu Hit- ler" par "Heil Christ1'.

par Pierre BERTRAND

Directeur de l'Information Le meilleur exploit sportif de cette année, au Séminaire, sera, sans

contredit, l'étonnante victoire du 9nidget1', au ballon panier. Pour une équipe qui a reapor té 12 victoires en 12 joutes, décroché le cham- pionnat de son circuit, je ne trouve pas de mots assez forts pour qua- lifier l eur magnifique performance. Cependant qu'il me soit permis de leur d i re combien nous sommes f iers d'avoir une telle équipe pour nous représenter e t aussi de l e s féliciter. Mais il leur reste encore toute une sé r ie d'éliminations à entreprend m... 1

Presque tous l e s hommes, mê- me vous, même moi, aiment le dieu Sensationnel, aiment lui res - sembler, aiment dire des choses comme lui, pour épater leur en- tourage.

Fait de peu d'importance qu'un journaliste <<sQrement grand-prê- t r e du dieu Sensa t i o~e l " a ex- ploité pour en faire un drame où la réputation du f r è r e e t du di- recteur de l'école était en danger. Les parents des élèves avaient compris, le directeur aussi. il fallait un journaliste.. pour l e s im- ple plaisir d'épater, d'attirer lJat- tention. Jpadmets que le f r è r e jouait peut-être avec le feu, mais il avait bien expliqué à s e s 618- ves qu'ils devaient travailler pour le Christ, toujours bon e t éternel, comme l e s Allemands travaillaient pour Hitler, méchant, orgueilleux, éphémère. ..Alors, pourquoi ameu- t e r toute l'opinion publique pour un fait fondamentalement bon?

CIN E-CU LTU RE Et même s'ils parvenaient à gagner, ils se devront probablement de

faire leur preuve devant d'autres champions. Ainsi l e Collège Saint- Viateur, champion du district de Montréal, désirerai t une rencontre La joute se devrait d'être t r è s intéressante car , avec une fiche de 15 en 15, il s'avère un adversaire de taille.

Au programme du ciné-culture, l e 13 avri l prochain, t rois courts

métrages, avec textes en français, réalisés aux Etats-Unis: c e sont: Dimanche à New -York - LaRégion des lacs - Le siècle du rococo.

Aussi, l a plupart des légendes sont c réées à partir du fait que les hommes vénèrent, pour ne pas dire adorent l e dieu Sensationnel. Ainsi, une belle pomme juteuse tombe d'un pomm'or s u r un dix dollars perdu pa r un paysan dis- trait. Un enfant, quelques jours après, l a ramasse e t trouve l e dix dollars. V i t e l es prêtres du dieu Sensationnel s'apprêtent àd i - r e qu'il existe un pommier <'fai- seur d'argent".

PRONOSTICS POUR LA COUPE STANLEY

Si les joutes du <'Juvénile" ont soulevé passablement d'intérêt dans le monde du hockey collégial, celles de l a ligue nationale n'en demeu- rent pas moins intéressantes. il es t de mise que tout bon rédacteur sportif fasse officiellement son choix; voici l e m!en...I EXPOSITION COUTEUSE

L'exposition des l ivres de la librairie Richelieu s'est avérée t rès intéressante, mais l e service du livre déplore le fait que des volumes sont disparus: avis fi ceux qui l e s auraient <aerppruntésm par mégarde.

Certains admirateurs des '*Wingsn m'accuseront peut-être de par - tisannerie, mais même si le <<Canadienw a vu l e championnat lui glis- ser entre l e s doigts l e mois dernier, j'opte en sa faveur. Normale- ment il devrait l'emporter en 7 joutes contre Toronto, alors que Chi- cago vaincrait Détroit. Finalement les joueurs de Toe Blake devraient remporter l a <Foupe Stanley" en 6 ou 7 joutes contre Chicago.

Si l a dévotion portée au dieu Sensationnel restait d e m e n t au fait, cettC de ro- stade des légendes extraordinaires ou des contes pour amuser e t fai-

t r e milieu e t qui se rép3te sou- vent, e s t la présentation de ce r - r e r i re , je n'y verrais pas d'in- taines émissions de CSJR, <<le

convénients. ost te dans l e vent',. Combien d'é-

taQui vivra, verra";

DEMENAGEMENT ET VENTE D'ECOULEMENT missions ne sont que critiques

Mais, ce qui e s t infiniment plus destructives, que nouvelles sans grave, c'est que cette dévotion va, pour le simple matli de faire importance, qui devraient ê t r e te-

nues cachées! On voit bien que les plaisir au dieu Sensatiorinel, jus- élèves qui animent c e s émissions qu'à sa l i r l a réputation de quel- ne veulent pas faire de tort,., qu'un, jusqu'à causer du tort au mais, que voulez-vous, ils obéis- prochain. sent au dieu S e n s a t i o ~ e l .

Le nouveau local du service du livre est maintenant l'ancienne chapelie des philosophes, p ~ e S d e l'étude de 10e et l l e a ~ é e . Une vente d'écoulement a présente- ment lieu dans leur nouveau local en c e qui concerne l e s vieux vo- lumes, l e s vieilles éditions, bref l es l ivres qui ne se vendent pa?. - Le rabais e s t de 50%. Pensez-y e t allez-y.

Alors pour remédier à ce malai- se qui r b e un peu partout, je c ro is que chacun d e mus devrait laisser son orgueil de côté e t ou- blier un peu l e dieu Sensationnel.

D e w faits m'ont amené à par- l e r et à critiquer cette religion.

Le premier fait fut lorsque, dans la P re s se d e fin de semaine, il y avait un article à peu près in- titulé comme cela ' 9 e s éléves de 7e année travaillent au c r i de <<Heu Christ" ou <<Hitler côtoie l e Christ..."

Nous devrions tous avoir fi l a mémoi., l'appel du Christ: <'La Charité d'abord."

- .Ce président de Io campagne pour les sinistrés de Volporoiro en profite pour faire cirer ses chaussures. (photo Miche l L e m i e u x ) LE LIVRE DE DANIEL JOHNSON

Tous les éléves qui sont inté- ressés au probléme épineux de l'avenir de <<la belle province'' peuvent trouver, su r ce sujet, un t r è s bel ouvrage dans le l iv re de Daniel Johnson '<égalité ou ind8- pendance". Pour vous le procurer adressez-vous à Les Editions Re- naissances Enrg. 427 est rue Sher- brooke, Montréal. Le prix $l.OOet

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DANS LE V E N T (suite de l a p. 2)

h u i s Jolin.

<<Jpai approfondi l'attitude que je dois avoir à l'égard de Dieu et des autres: par l'amourmI

<<JPai fait l a découverte du silence".

"Votre carte d'identification, s'il vous pl&?"

\ . / '

<<La retraite m'engage à me surpasser, à me dépasser c~nt inue l lement .~~

il en vaut l a peine. <<LPEvangile m'est apparu comme étant réel- lement l a parole de Dieupp.

<<La retrai te m'a aussi permis de mieux sai- sir e t l e message de la Bible et l e s écr i t s des grands auteurs tels Pascal, Bossuet..." CONCOURS JMC

Les 23 e t 24 avri l prochains au- ront lieu, à l'auditorium du Sé- minaire, l e s concours annuels JMt3 pour le secteur de St-Jean. Le 27

<<J'ai p r i s conscience de l'importance que doi- vent avoir l a messe e t l a pénitence dans mc. vie d e chrétien".

courant les gagnants semnt offi- ciellemcnt proclamés e t ils nous

<V'ai constaté que le Christ e s t une personne vivante, un ami pour moi..."

donnerant un concert.

<'Le fait que le prédicateur donne de menus détails s u r l a vie de Jbsus, d e s a mère e t des apdtres a facilité ma compréhension à leur é- gard". PERTE CONSIDERABLE

il est impossible de savoir quand nous reverrons, du moins dans l'exercice de leur fonction, M. le recteur e t M. le directeur. Cela porte un dur coup au Sém!.- naire qui devra s e passe de leurs services mais non de leur appui msral e t spirituel. C'est dans de telles difficultés que l'on peut ont pu accomplir pendant qu'ils étaient it leur poste respectif.

"Ces s ix jours de retrai te marquent un pas de ma vie e t je suis prêt à renouveler cette ex- périence merveilleuse l'an prochain.,'

<<Il faut faire au moins une retraite de ce gen- r e dans s a vie*,.

De toutes l e s retraites faites depuis le début de nos études, l'expérience ignatienne es t sans doute celle qui nous mnrquera l e plus, celle oii nous viendrons constamment puiser au cours de notre rude montée vers le Christ. L'expérience des c e s 6 jours ne peut que nous emballer, ou du moins nous faire toucher un peu le monde difficile de Dieu chez les hommes. SINCERES C CNDOLEANCES

L'AIGLON offre ses plus sin- cères condoléances à M. lJab5é Landry, à l'occasion du décès de sa mère, Mme Nolasque Landry.

Toi, qui ntas pas fait l a retraite, pourquoi ne pas l'essayer quand tu s e r a s en 2e Arts? Tu m'en donneras des nouvelles!

lies retraitants de 2e Arts.