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L’examen de l’œil par l’urgentiste
Jean François KOROBELNIK
Groupe Hospitalier Pellegrin - Université Bordeaux 2
Bordeaux, France
ŒIL ROUGE
ŒIL ROUGE TRAUMATIQUE
ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
ŒIL ROUGE DOULOUREUX NON
TRAUMATIQUE
ŒIL ROUGE
Il s’agit d’un signe d’appel fréquent et totalement aspécifique, de la simple conjonctivite au glaucome aigu
L’œil rouge est la situation d’urgence oculaire la plus commune. La première chose à faire est de rechercher et d’éliminer un facteur … traumatique car la démarche sera totalement différente.
ŒIL ROUGE
TRAUMATIQUE
Les traumatismes les plus
fréquents A. L’érosion cornéenne
B. Le corps étranger
C. La contusion oculaire
D. La brûlure
E. La plaie perforante avec ou sans CEIO
Les traumatismes les plus
fréquents A. L’érosion cornéenne
B. Le corps étranger cornéen ou intra
oculaire.
C. La contusion oculaire
D. La brûlure
E. La plaie perforante avec ou sans CEIO
L’érosion de l’épithélium cornéen
Elle est consécutive à un traumatisme
minime (coup d’ongle ou page de livre)
L’érosion est visualisée par l’instillation
d’une goutte de collyre à la fluorescéïne.
Plus facile à examiner après instillation
d’oxybuprocaïne
Elle ne doit jamais être négligée car elle
peut mener à une pathologie très
ennuyeuse : la kératalgie récidivante.
Les traumatismes les plus
fréquents A. L’érosion cornéenne
B. Le corps étranger cornéen ou intra
oculaire.
C. La contusion oculaire
D. La brûlure
E. La plaie perforante
Le corps étranger
Superficiel, souvent suite à un meulage, la
douleur est très vive, associée à une
photophobie et un larmoiement. (anneau de
rouille = brûlure). Parfois la gène ne survient que
24 à 48 heures plus tard.
Le corps étranger superficiel doit être recherché
à 3 endroits :
fiché en pleine cornée (l’extraction est d’autant plus
délicate que le corps étranger est central et ancien car
il va rouiller très vite),
Le corps étranger
Au niveau du limbe : difficile d’anesthésier
suffisamment
Le corps étranger
sous la paupière supérieure qu’il faut savoir
retourner systématiquement,
DEMANDER AU PATIENT DE REGARDER
VERS LE BAS;
Saisir les cils avec la main droite.
Placer une unidose ou mieux un coton tige,
horizontalement dans le pli palpébral.
Retourner la paupière sur le coton tige qui fait
charnière.
LE PATIENT DOIT CONSTAMMENT
REGARDER VERS LE BAS
Les traumatismes les plus
fréquents A. L’érosion cornéenne
B. Le corps étranger cornéen
C. La contusion oculaire
D. La brûlure
E. La plaie perforante.
La contusion oculaire
Les lésions induites par une contusion ( balle de squash, coup de poing...) sont de gravité variable :
hyphéma (première cause d’hospitalisation, niveau de sang sédimenté dans la chambre antérieure qu’il faut bien rechercher),
rupture de l’iris,
luxation du cristallin,
cataracte traumatique,
oedème ou hémorragie rétinienne ou encore décollement rétinien contusif...
Les traumatismes les plus
fréquents A. L’érosion cornéenne
B. Le corps étranger cornéen ou intra
oculaire.
C. La contusion oculaire
D. La brûlure
E. La plaie perforante
1.Les brûlures ultraviolettes lors du coup d’arc ou
de l’ophtalmie des neiges sont fréquentes et
bénignes et guérissent rapidement et sans
séquelles.
2.Les brûlures thermiques sont plus rares à cause
du réflexe de clignement.
3.Les brûlures chimiques par projection de produits
basiques ou acides sont très fréquentes et parfois
graves.
La brûlure
2 TYPES DE BRULURES
CHIMIQUES
ACIDE : Pas de tendance à s’aggraver
dans les heures qui suivent le
traumatisme.
BASE : Malgré un bon rinçage la base
continue à s’ inflitrer dans le tissu
cornéen (Tyndall vert).
La brûlure
Elles nécessitent un lavage immédiat, sur le lieu de
travail Un nouveau lavage abondant, facilité par un écarteur et l’instillation d’un collyre anesthésique (, Cébésine, disponible en ophtadoses jetables) doit être refait par le médecin généraliste avant de montrer à l’ophtalmologiste.
si la brûlure est voisine du pourtour de la cornée, celle-ci peut se nécroser partiellement. L’evolution se fait vers l'opacification et l'insensibilité de celle-ci et vers une réduction de l'acuité visuelle.
Dans les culs-de-sac de la conjonctive, la nécrose est remplacée dans les jours qui suivent la brûlure par des adhérences empêchant la fermeture des paupières : c'est le symblépharon, dont le risque est l'ulcération cornéenne
Les traumatismes les plus
fréquents A. L’érosion cornéenne
B. Le corps étranger cornéen ou intra
oculaire.
C. La contusion oculaire
D. La brûlure
E. La plaie perforante et le corps étranger
intra oculaire
La plaie perforante
Attention !, les perforations oculaires ne
sont pas forcément les plus
douloureuses. Il peut exister ainsi une
plaie de cornée avec hernie de l’iris
(penser à regarder la pupille) ou encore
une plaie sclérale avec issue de vitré
sans douleur oculaire majeure.
ŒIL ROUGE
ŒIL ROUGE TRAUMATIQUE
ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
ŒIL ROUGE DOULOUREUX
ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
Hémorragie sous conjonctivale
Episclérites
Conjonctivites :
1. Bactériennes
2.Virales
3.Allergiques
ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
ou presque
Hémorragies sous conjonctivales
Episclérites
Conjonctivites :
1. Bactériennes
2.Virales
3.Allergiques
Hémorragie sous conjonctivale
L’acuité visuelle est normale,
Pas de photophobie.
La rougeur est franche en nappe, homogène,
localisée à diffuse, et n’est pas due à une
dilatation des vaisseaux conjonctivaux.
ETIOLOGIE
Fragilité capillaire du sujet âgé le plus souvent.
Les efforts violents à glotte fermée responsable d’une hyperpression veineuse cave supérieure (constipation, opiniâtre, accouchement, toux violentes),
L’HTA maligne
Les troubles de la coagulation.
CONDUITE A TENIR
1. Rechercher un syndrome hémorragique
cutanéo-muqueux,
2. Eliminer un traumatisme et
3. Se méfier de l’hémorragie du sujet jeune
hors contexte (sarcome de Kaposi).
ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
ou presque
Hémorragie sous conjonctivale
Episclérites
Conjonctivites :
1. Bactériennes
2.Virales
3.Allergiques
EPISCLERITE
inflammation touchant le tissu compris entre
la sclérotique (la coque fibreuse de l'oeil) et
la conjonctive (la pellicule la plus superficielle
de l'oeil).
Si récidive bilan étiologique assez poussé
ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
ou presque
Hémorragie sous conjonctivale
Episclérites
Conjonctivites :
1. Bactériennes
2.Virales
3.Allergiques
CONJONCTIVITES
L’acuité visuelle est peu ou pas modifiée,
il y a peu ou pas de photophobie.
La rougeur est due à une hyperhémie des
vaisseaux conjonctivaux diffuse, plus ou
moins soutenue avec sensation de sable.
- Conjonctivite bactérienne :
sécrétions purulentes abondantes.
- Conjonctivite virale :
sécrétions moins abondantes, non purulentes,
prurit. Rechercher une adénopathie pré-tragienne,
notion épidémique avec contagiosité importante
(manuportage). association parfois à un catharre ou
un malaise général (asténie, fébricule),. Attention,
elles peuvent se compliquer de kératites
(adénovirus surtout),
- Conjonctivite allergique : antécédents, prurit
important, peu de sécrétions, notion saisonnière.
Parfois à la suite de frottements intempestifs,
apparition brutale d’un œdème conjonctival majeur
(chémosis) impressionnant mais bénin
ŒIL ROUGE
ŒIL ROUGE TRAUMATIQUE
ŒIL ROUGE NON DOULOUREUX
ŒIL ROUGE DOULOUREUX NON
TRAUMATIQUE avec baisse d’acuité
visuelle (BAV)
ŒIL ROUGE DOULOUREUX
NON TRAUMATIQUE AVEC BAISSE
D’ACUITE VISUELLE
Dans tous les cas, un oeil rouge avec
douleurs et baisse visuelle nécessite un
examen ophtalmologique urgent. Il existe 3
causes de gravité et de degré d’urgence
décroissants. Fait important, ces 3 atteintes
donnent un « cercle périkératique »
CERCLE PERI KERATIQUE
une rougeur qui prédomine autour de la
cornée dite rougeur ou cercle
" périkératique ", signe d’atteinte sévère du
segment antérieur de l’œil
Voici les 3 causes
1. Glaucome aigu par fermeture de l’angle
2. Uvéites
3. Kératites
La douleur et la baisse d’acuité visuelle dominent le
tableau fonctionnel, avec une acuité inférieure à 1/20
souvent réduite aux perceptions lumineuses, une douleur
majeure oculaire, rétro oculaire et péri oculaire décrite
parfois comme des céphalées diffuses si intenses qu’elles
peuvent occasionner des nausées, vomissements pouvant
faire égarer le diagnostic.
La cornée a perdu sa transparence, elle apparaît
«glauque ».
La rougeur est intense, due à une hyperhémie marquée
des vaisseaux conjonctivaux, avec un renforcement autour
de la cornée : le cercle périkératique.
Glaucome aigu par fermeture de l’angle
Il existe une semi-mydriase aréactive.
L’œil est dur classiquement comme une bille de bois (on le palpe à 2 doigts à travers la paupière supérieure, regard en bas, en comparant avec l’autre œil ou son propre œil).
C’est une urgence ophtalmo absolue (à traiter dans les 6 heures sinon risque de séquelles graves).
UVEITE
La baisse d’acuité visuelle est variable souvent marquée,
la cornée reste transparente avec un reflet brillant, la pupille est en myosis.
La douleur est présente, intense mais sans commune mesure avec un GFA.
Les causes sont variées, locales, régionales ou générales.
Il faut encore une fois éliminer un épisode traumatique plus ou moins récent
Uvéite torpide :Signes d’uvéite à minima avec œil pas ou peu rouge.
La baisse d’acuité visuelle est modérée,
la douleur est marquée à type de PHOTOPHOBIE, avec sensation de corps étranger. ( atteinte cornée)
La cornée peut paraître normale ou présenter une ou plusieurs opacités plus ou moins intenses, fixant la plupart du temps la fluorescéine.
KERATITE
Il peut s’agir :
d’une kératite virale à adénovirus le plus souvent,
fluo – TTT : antiseptique (DESOMEDINE*)
d’une kératite herpétique avec fluorescence en
carte de géographie ou dendritique.
Dans la trousse d’urgence:
Oxybuprocaïne collyre
Fluorescéine collyre
Diamox IV
Pansement oculaire