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UR092 RESULTATS DES TRA VAUX DE PROSPECTION ET DE FOUILLES REALISES ENTRE 1999 ET 2004 DANS LA PROVINCE DE ZAMORA CHINCHIPE - EQUATEUR Résultats des travaux de recherche La vallée du rio Pindo - La vallée du rio Mayo -Chinchipe - La vallée du rio Zamora Jean Guffroy Rédaction rapport 2004 1

Jean Guffroy Rédaction rapport 2004 1 - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers16-06/... · leurs sources dans le massif oriental (Contrafuerte de Tzunantza)

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UR092

RESULTATS DES TRA V AUX DE PROSPECTION ET DE FOUILLES REALISES ENTRE 1999 ET 2004 DANS LA PROVINCE DE ZAMORA

CHINCHIPE - EQUATEUR

Résultats des travaux de recherche La vallée du rio Pindo

- La vallée du rio Mayo -Chinchipe - La vallée du rio Zamora

Jean Guffroy

Rédaction rapport

2004

1

RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES DANS LES PROVINCES DE ZAMORA-CHINCHIPE ET LOJA (EQUATEUR)

Introduction

La compréhension des phénomènes culturels et la caractérisation de la nature des adaptations humaines requièrent en premier lieu une bonne définition des contextes environnementaux et sociaux dans lesquels ils s'inscrivent. Ils réclam!!llt également un traitement précis des données, souvent complexes, recueillies à l'occasion des prospections et fouilles réalisées, ainsi qu'une description des vestiges collectés. Sur la base de ces analyses, il est possible d'inscrire ces connaissances dans des problématiques archéologiques et anthropologiques plus complexes. Les recherches présentées dans ce chapitre concernent en premier lieu les versants tropicaux humides situés dans les contreforts orientaux des Andes septentrionales.

1. CONTEXTES ENVIRONNEMENTAUX ET CULTURELS

1.1 • Caractéristiques géographiques

Les missions de prospection et de fouille, réalisées entre 1999 et 2004, dans l'extrême sud de l'Equateur, ont concerné les vallées hautes et moyennes des rios Zamora et Chinchipe, situées sur le versant oriental de la cordillère andine, ainsi que la vallée du rio Pindo, appartenant au versant occidental. Nous avons choisi d'inclure cette vallée dans notre programme de prospection, à cause de sa position intermédiaire entre la région lojanaise, étudiée dans les années 1980 (Guffroy, 2004), et nos autres zones d'étude. Les occupations humaines de cette zone, qui n'avait pas été prospectée antérieurement, sont susceptibles d'éclairer les relations existant entre les groupes des vallées interandines occidentales et ceux implantés dans les secteurs plus orientaux.

1.1.1. La vallée du rio Pindo (province de Loja)

Le rio Pindo, qui prend sa source dans le massif du Cerro Colombo (3097 m), suit un cours orienté grossièrement nord-sud et forme, avec ses affluents, une petite vallée interandine située à r ouest de la cordillère orientale. Son cours est relativement encaissé dans ses parties inférieures et supérieures ; alors que le secteur moyen correspond à une zone plus ouverte. Ses affluents méridionaux forment une dépression qui s'étend, au sud, sur une vingtaine de kilomètres, jusqu'à Amaluza. Le Pindo se joint ensuite au rio Espindola, qui marque la frontière entre Pérou et Equateur, pour former le rio Calvas. Dans le secteur moyen de la vallée, qui fut plus particulièrement prospecté, prédomine une végétation arbustive à Acacia, proche des formations végétales lojanaises. Les secteurs les plus bas, situés sur la rive est, sont marécageux. Les indices d'une assez forte érosion marquent les zones en élévation.

1.1.1. La vallée du rio Chinchipe (province de Zamora-Chinchipe)

Situées sur le versant oriental de la Cordillère, les sources les plus septentrionales du rio Mayo­Chinchipe correspondent à celles du rio Numbala qui prend naissance sur les flancs du Cerro Cuco (3806 m), à une vingtaine de kilomètres au Sud de la ville de Zamora. Orienté nord-sud, il court dans une vallée étroite aux pentes escarpées. Ses principaux affluents, les rios Loyola et V ergel, prennent leurs sources dans le massif oriental (Contrafuerte de Tzunantza). Un second système affluent, correspondant aux rios Valladolid et Palanda, naît à l'ouest, dans les contreforts de Sabanilla et de Silvan. Les rios Numbala et Palanda, séparés par une étroite crête montagneuse, suivent, sur plusieurs dizaines de kilomètres, un parcours parallèle.

• De la jonction de ces deux systèmes orographiques naît le rio Mayo-Chinchipe. Sa vallée reste toutefois relativement étroite sur les trente kilomètres qui le sépare de la frontière, puis s'élargit sur son cours inférieur (50 km) jusqu'à sa jonction avec le rio Maraîion, affluent de l'Amazone. Avant de franchir la frontière, il reçoit sur ses deux rives de nombreux affluents dont le plus important est le rio

lsimanchi, long d'une cinquantaine de kilomètres. Deux autres affluents: les rios Canchis (rive ouest) et San Francisco (rive est) servent de délimitation frontalière.

1.1.3. La Vallée du rio Zamora (province de Zamora-Chinchipe)

Le rio Zamora prend naissance au sud de la ville de Loja sur les flancs du Cerro Uritunsiga (3022 m). Son cours supérieur (environ 30 km), orienté de sud au nord, se déroule dans une vallée interandine relativement étroite, formant par endroits_ (tel l'emplacement actuel de la ville de Loja) un paysage plus ouvert. Il bifurque ensuite à 90° vers 1' est, pour rejoindre le versant oriental de la cordillère à travers une gorge étroite. Peu après sa bifurcation il reçoit les eaux d'un important système affluent venu du nord (rio Las Juntas). La vallée s'élargie à la hauteur de la ville de Zamora (environ 1000 m snm), où le fleuve prend un cours méandreux souvent encaissé par d'anciennes terrasses Il court alors, jusqu'à sa jonction avec le rio Santiago soit sur environ 150 km, de sud-ouest à nord-est.. Il reçoit durant son trajet de nombreux affluents dont les plus importants sont les rios Bombuscara, Jamboe et Nangaritza, en rive sud, et les rios Yacuambi, Chuchumbleza et Bomboisa, en rive nord. La basse vallée connaît son élargissement maximal (environ 10 km de largeur) à la hauteur de la ville actuelle de El Pangui et se rétrécit légèrement dans son cours inférieur. Le rio Zamora constitue avec le rio Namangoza les deux principales sources du rio Santiago, lui-même affluent du rio Marafion. Des populations Shuars vivent encore, de manière plus ou moins dispersée, le long du cours du rio Zamora et de quelques tributaires principaux. Une colonisation importante d'origine andine s'est établie sur les affluents de la rive nord (particulièrement le cours du rio Yacuambi) durant les dernières décennies.

1.1.4. Vallée du rio Nangaritza

Le rio Nangaritza est le plus important affluent de la rive droite du rio Zamora. D'une longueur d'environ 90 km, il prend naissance dans le contrefort de Tzunantza et court, du sud au nord, au pied de la cordillère du Condor, dont la ligne de crête constitue la frontière entre Equateur et Pérou. Sa vallée, très étroite dans son cours supérieur, forme une plaine large et méandreuse dans son cours moyen (sur environ 35 km, entre les villages de La Wantza et Nueva Esperanza) pour se refermer une quinzaine de kilomètres avant son embouchure, portion occupée par de nombreux rapides. Cette vallée est actuellement occupée par des populations d'origine Shuar, qui forment plusieurs communautés importantes (Centros Shaime, Yayu, Yawi) le long de son cours supérieur, et par des colons d'origines diverses, installés dans la région ces dernières décennies.

1. 2. Etat des connaissances archéologiques

Notre région d'étude appartient à un secteur des Andes, compris entre les 2° et 6° de latitude sud, caractérisé par une faible élévation, un élargissement de la cordillère et une topographie complexe et accidentée. Le régime climatique y est intermédiaire entre le régime équatorial, aux fortes pluies, et les climats andins, plus contrastés. Ces caractéristiques environnementales singulières, qui entraînent une réelle diversité des paysages, avaient fondé, en l'absence de recherches archéologiques approfondies, la thèse de l'existence d'une zone inhospitalière, difficilement franchissable, impropre à l'établissement de sociétés humaines complexes. Cette supposée frontière anthropogéographique aurait rendu difficile les contacts et les interactions des sociétés situées au nord et au sud de cette région (Burger 1984).

Les recherches menées depuis les vingt dernières années en divers points de cette zone et dans les secteurs voisins ont permis de remettre en question cette vision préconçue du développement local, en mettant en évidence l'existence d'un développement socioculturel important, fortement intégré à celui des régions voisines (Guffroy, 2003). Les données recueillies dans la.province de Zamora-Chinchipe confirme ce point de vue et permettent d'élargir la problématique.

Si l'on considère en premier lieu le versant oriental, des indices d'une occupation relativement ancienne de la région ont été recueillis en divers points de la basse vallée du rio Chinchipe, sur le

territoire péruvien. Les recherches menées sur le site de Tomependa (Olivieira, 1996), près de la jonction· des rios Chinchipe et Maraiion, ont ainsi confirmé la présence de cette zone de traditions formatives, associées à des structures cérémonielles monumentales et appartenant à la tradition culturelle Bagua (Shady, 1987), également présente sur la rive sud du rio Maranon et datée du premier millénaire avant notre ère. Cette tradition est stylîstiquement assez proche des traditions présentes à la même époque au sud ouest dans la cordi11ère andine (Pacopampa) et jusqu'au versant occidental (Cerro Naiiaiiique). Plus près de la frontière, les découvert~s faites à l'occasion de la fouille de sauvetage du monticule constituant la HU!,!Ca Huayurco, dans la basse vallée du rio Tabaconas (Rojas Ponce, 1969), témoignent de la présence d'importants dépôts rituels de coquillages d'origine marine (Strombus) associés à des bols en pierre, entiers et fragmentés, dont certains décorés de motifs serpentiformes. Bien que certaines comparaisons stylistiques (Shady, 1987) semblent les associer à une phase formative tardive (phase El Salado de Bagua- fin du premier millénaire avant notre ère), 1 'attribution chronologique de ces dépôts reste incertaine. Les vestiges récemment mis au jour dans le Haut-Chinchipe (voir infra) permettent en tout cas de mieux caractériser cette tradition lapîdaire débutant dès le III ème millénaire BC (Zeidler, ).

Le matériel céramique recueilli par Miasta (1979) sur différents monticules situés à proximité d'aftluents du rio Chinchipe (sites de Michimal et Cerezal), correspond soit à une phase finale de la période Formative, soit plus probablement à la période suivante et aux premiers siècles de notre ère. Il est distinct du matériel contemporain de Bagua et stylistiquement plus proche des traditions céramiques produites à la même époque sur le versant occidental de la cordillère. Ces mêmes recherches ont mis en évidence la présence, sur de nombreux sites dispersés dans la basse vallée du rio Chinchipe et de ses affluents, d'un ensemble céramique différent des précédents, caractérisée par la présence de bande apparentes décorant le col et parfois la panse des récipients, et connu sous le nom de style « Corrugado ». Ce matériel parait associé aux populations établies dans la région jusqu'à l'arrivée des Incas et des espagnols et regroupées dans les textes ethnohistoriques sous le nom de « Bracamoros ». Ce style Corrugado est également présent dans d'autres sectems du versant oriental des Andes, au nord, à l'est et au sud de notre zone d'étude, ainsi que dans la province occidentale de Loja (Gu:ffroy, 2004). Il semble être régionalement associé aux déplacements et installations de différents groupes appartenant à la famille linguistique Jivaro, dont certains ont survécus jusqu'à l'époque actuelle (Shuars, Achuars, Huambisas ... )

Dans la vallée du rio Zamora, la présence d'un matériel de la période Formative a été signalé par P. Porras (198.), sans que la collection de référence ait été décrite. Il se rattacherait, selon l'auteur, à la tradition Machalilla, caractérisée, entre autre, par la décoration de bandes peintes en rouge sur fond crème. Les travaux de prospection menés par P. Lederberger (1995) dans la basse vallée du rio Zamora et les versants avoisinants semblent confirmer l'existence d'une occupation relativement ancienne encore très mal définie. Ils attestent également la forte présence du matériel « Corrugado », à la fin de la période précolombienne. Les vestiges découverts, plus à l'est, dans la grotte de Los Tayos, située dans la vallée du rio Coangos présentent également des éléments comparables aux traditions formatives Machallilla et Chorrera. Les datations par thermoluminescence et C14 obtenues situent cette occupation entre 1000 et 1500 BC. La présence d'objets en nacre atteste l'existence de systèmes d'échange avec la côte Pacifique. Les recherches réalisées, sur le cours du rio Huasaga (Porras, 1975, Athens, 1984, 1986), et au nord, sur le cours supérieur de l'Upano (Salazar, 199 , Rostain, 199 ), confirment une occupation relativement importante de la zone, au moins dès la fin de la période formative et jusqu'aux VIT-VIII siécles de notre ère, par des sociétés relativement complexe associées à des styles céramiques divers (cultures Pastaza et Upano) et l'arrivée postérieure de groupes porteurs de la céramique de style Corrugado.

Les études réalisées dans les vallées interandines et sur le versant occidental de la cordillère confirment l'existence d'un développement régional ancien et reJativement diversifié. Dans la province de Loja (Guffroy 2004) les premières traces d'établissement d'agriculteurs sédentaires, porteurs de matériel céramique, datent du début du 2ème millénaire avant notre ère. Les évolutions stylistiques postérieures attestent de l'existence de relations avec les groupes établis dans les Andes et régions côtières plus septentrionales (traditions Chaullabamba, Cerro Narrio, Chorrera) mais

également avec les régions méridionales (Pacopampa) et orientales (Bagua). Ces groupes connaissent, après l'époque formative, un certain nombre d'évolutions, marquées par l'introduction de la métallurgie et de la domestication des camélidés, ainsi que par une dissémination du peuplement probablement associée à une certaine croissance démographique. Une rupture culturelle importante intervient dans tout le bassin supérieur du rio Catamayo, vers le VIlI éme siècle de notre ère. Elle est marquée par la disparition des traditions culturelles antérieures et l'apparition des porteurs du style céramique Corrugado.

-Au sud-ouest, enfm, en limite du désert de Sechura, l'établissement, à la fm du second millénaire avant notre ère, du centre civique et cérémoniel de Cerro Nanafiique (Guffroy et al, 1995) est probablement lié à sa position géographique et à l'établissement de routes de commerce nord-sud, et est-ouest. Les caractéristiques stylistiques du matériel témoignent de relations de filiation avec les traditions septentrionales (style local B), de liens relativement étroits avec les traditions andines et orientales proches (style local A) (particulièrement Pacopampa et Bagua), ainsi que de contacts et d'influences provenant des vallées côtières du nord du Pérou. Ces influences se maintiendront durant les siècles postérieurs et singulariseront le développement culturel de cette zone (VicUs/Moche/Cajamarca, dans les premiers siècles de notre ère, Chimu!Tallân à la fm de l'ère précolombienne).

2. LES DONNEES DE FOUILLE ET DE PROSPECTIONS

2.1. Problématique et méthodologie

La province de Zamora-Chinchipe est une région intermédiaire, qui présente des caractéristiques environnementales singulières et diversifiées et met en relation les domaines andin et amazonien. Sa position géographique et ses réseaux hydrographiques facilitent les comtmmications avec des teritoires aux ressources contrastées, susceptibles d'avoir été intégrés dans des systèmes d'interactions complexes. Ces données permettent de développer des problématiques transversales concernant le rôle de l'environnement et l'influence des conditions et variations climatiques; le développement des teclmiques agricoles tropicales; les phénomènes de peuplement; les relations d'échanges et les structurations sociales. Il s'agissait, en résumé, d'intégrer cette zone charnière entre Pérou et Equateur aux problématiques plus larges relevant de l'histoire des civilisations andines.

Ces questionnements avaient été regroupés, lors de Ja formulation du projet, en trois grands thèmes : a -Nature et rythme des évolutions culturelles b- Influence des conditions environnementales sur le peuplement c -Impact des événements climatiques

Compte tenu du caractère pionnier des recherches archéologiques dans cette région, les travaux de terrain ont eu pour première finalité la découverte de gisements permettant d'établir la séquence chronologique des occupations précolombiennes, ainsi que la nature des systèmes socioculturels associés à ces occupations.

Nous avons dans un premier temps effectué une reconnaissance des différents secteurs, afin de déterminer le potentiel archéologique et les stratégies de terrain à appliquer. Nous avons à cette occasion recueuiJli une première série d'informations, qui ont pu être partiellement vérifiées les années suivantes. La visite des petites collections publiques et privées nous a également fourni de précieux renseignements sur les types de vestiges rencontrés plus ou moins fortuitement dans la province.

La seconde phase du travail de terrain s'est caractérisée par uqe prospection plus ou moins systématique des secteurs précédemment choisis. Le relevé des traces d'anthropisation du paysage (plates-formes, terrasses, monticules, murets) s'est accompagné d'un ramassage sélectif des vestiges céramiques et lithiques, ainsi que de sondages de dimensions et profondeurs variées. Plus d'une

centaine de sites ont ainsi pu être enregistrés et plusieurs milliers de tessons, dans des états de conservàtion divers, ont pu être étudiés en laboratoire.

Quelques sites, et tout particulièrement celui de Santa Ana-La Florida, ont fait l'objet de travaux de fouille plus étendus. Ceux-ci ont donné lieu à la récupération de vestiges de natures diverses dont l'analyse et la caractérisation sont en cours.

2.2. Les sites archéologiques

2.2.J .. La vallée du rio Pindo

Les travaux de recherche ont concerné les contreforts et terrasses situés de part et d'autre du rio Pindo, entre les villages actuels de El Lucero y El Ingenio, ainsi que différents secteurs situés au sud et à l'ouest de ce transect. Plusieurs visites ont également été réalisées à une vingtaine de kilomètres au sud de cette première zone aux alentours d' Amaluza et jusqu'à Jimbura.

Fig. 2 : Carte de la l'allée du rio Pindo et emplacement des sites enregistrés

Les prospections menées en différents secteurs de cette vallée ont livré des résultats mitigés. Sur la rive ouest, les sites sont relativement nombreux et étagés sur le versant, depuis 1200 m d'altitude (GPS 408) jusqu'aux basses terrasses du rio Pindo (GPS 253) et de ses affiuents (GPS 254). Sur la rive est, quelques sites ont été enregistrés sur des élévations situées de part et d'autre de la vallée (GPS 183, 256, 257), mais plusieurs grands secteurs ont été parcourus sans qu'apparaisse aucune trace d'occupation notable. C'est particulièrement le cas de la zone basse inondable située le long de la rivière, mais également du cours des petites vallées situées au sud et à l'est du village de l'Ingenio, zones actuellement exploitées par l'agriculture. Cette absence de vestiges dans plusieurs secteurs paraissant aptes à l'occupation humaine peut traduire une réelle sous occupation à l'époque préhispanique ou résulter d'une très forte érosion. La mauvaise préservation générale des sites et l'état de conservation des vestiges découverts soutiendraient plutôt la seconde hypothèse.

La présence de grandes pierres ayant été utilisées comme meules (batanes) a été enregistrée sur deux gisements (GPS 254, 256). D'assez nombreux :fragments d'instruments lithiques (hache, sarcloir, mortier) ont été découverts sur un site (GPS 253) qui, de par sa position sur une terrasse proche du rio Pindo, pourrait avoir eu une destination agricole. Des haches en pierre et les vestiges de récipients coloniaux sont assez :fréquents dans les collections privées locales. Une datation radiocarbone provenant du site de Los Lotes (GPS 183), associée à du matériel de l'Horizon Corrugado, a fourni une date de 614+/- 30 BP (cal.1299-1401 a.D.)

On retrouve également dans plusieurs zones, tant dans la partie haute de la vallée (lieu dit Cachaco-El Lucero) que sur les versants (GPS 399), des alignements de pierre, appelés Pircos. L'absence de vestiges associés ne permet pas de leur attribuer une position chronologique ni une fonction précise. Certains d'entre eux pourraient marquer l'emplacement d'anciens chemins.

2.2.2. La région trAmaluza

Une série de prospection a été également menée à bien dans la partie sud du bassin aux alentours de la ville actuelle d' Amaluza, située sur un petit plateau au pied de la cordillère orientale. Toute la zone environnante présente d'importants dénivelés et précipices. Bien que les gisements ne paraissent pas très abondants dans cette région, quelques données ont pu être recueillies .

• A proximité du village de Santa Teresita, il existe des alignements de pierre sur, au moins, une cinquantaine de mètres de longueur. D'autres alignements seraient présents dans le même secteur; on ne peut exclure qu'il puisse s'agir de vestiges liés à un important chemin incaïque, qui, selon les

Résultats des travaux de recherche

La vallée du rio Pindo (province de Loja)

Le rio Pindo, qui prend sa source dans le massif du Cerro Colombo (3097 m), suit un cours orienté grossièrement nord-sud et forme, avec ses affluents, une petite vallée interandine située au pied de la cordillère orientale. Son cours est relativement encaissé dans ses parties inférieures et supérieures ; alors que le secteur moyen correspond à une zone plus ouverte. Ses affluents méridionaux forment une dépression qui s'étend, au sud, sur une vingtaine de kilomètres, jusqu'à Amaluza. Le Pindo se joint ensuite au rio Espindola, qui marque la frontière entre Pérou et Equateur, pour former le rio Calvas. Dans le secteur moyen de la vallée, qui fut plus particulièrement prospecté, prédomine une steppe arbustive à Acacia, proche des formations végétales lojanaises. Les secteurs les plus bas, situés sur la rive est, sont marécageux. Les évidences d'une assez forte érosion marquent les zones en élévation. Bien que cette vallée n'appartienne pas au versant oriental de la cordillère, nous avons choisi de l'inclure dans notre programme de prospection, à cause de sa position intermédiaire entre la région lojanaise, étudiée dans les années 1980, et la vallée du rio Chinchipe, à l'étude. Les occupations humaines de cette zone, qui n'avait pas été prospectée antérieurement, sont susceptibles d'éclairer les relations existant entre les groupes des vallées interandines occidentales avec les secteurs plus orientaux.

Les gisements

Les prospections ont concerné les contreforts et terrasses situés de part et d'autre du rio Pindo, entre les villages actuels de El Lucero y El Ingenio ; ainsi que différents secteurs situés au sud et à l'ouest de ce transect. Plusieurs visites ont également été réalisées à une vingtaine de kilomètres au sud de cette première zone aux alentours d' Amaluza et jusqu'à Jimbira.

GPS Coordonnées Inv. Dénomination Attitude Effectif Datations 183 79°27'08" 159/237 Los Lotes 1150 58 AMS

04°25'33" Site n°12 En cours 253 79°26'33 '·' 166 Cuartel El fngenio 1100 59?

04°24'22" Site n°19 254 79°26'50" 167 Vega del Pindo 1167 41

04°24'26" Site n°20 182 79°27'45,53 168 Falda Oeste Pindo 1200 75 255 4°23'58,20 Siten°21 256 79°26'03" 169 LosBatanes 1200? 106

04°24'31" Site n°22 257 79°26'31" 170 El lngenfo 1170 22

04°24'38" Siten°23 399 17M0671ll3 36 Quebrada Pungami 920 27?

9514857 401 17M0671955 41 Rio Curayacu 900 14?

95112265 402 17M0672236 38,45 Colina Pindo alto 950 241?

9511941 403 11M0673633 'l?'I? Domo fito Pindo 1000 Sac égaré?

950963 404 17 M 0671174 43/44 Falda baja El Lucero 950 136

9512832 406 l7M 0670972 47 Falda medias del Pindo • 960 129

09512021 407 t7M 0671087 48 Primera terraza Pindo 920 17

9511721 408 l7M0672333 200 I ~anRoque 1240 222

9514623

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409 17M0671959 - lngapirca ? 5 9513504

553 235 Centro Civico ? 28 ?

? l 7M06755533 E237 El Jngenio/ Algodonal ? 9 9511144

Fig. Emplacement et dénomination de sites enregistrés dans la vallée du rio Pindo

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Les pro~pections menées en différents secteurs de cette vallée ont livrés des résultats mitigés. Sur le rive ouest, les sites sont relativement nombreux, étagés sur le versant, depuis 1200 m d'altitude (GPS 408), jusqu'aux basses terrasses du rio Pindo (GPS 253) et de ses affluents (GPS 254). Sur la rive est, quelques sites ont été emegistrés sur des élévations situées de part et d'autre de la vallée (GPS 183; 256,257), mais plusieurs grands secteurs ont été parcourus sans qu'apparaisse aucune trace d'occupation notable. C'est particulièrement le cas de la zone basse inondable longeant la rive, mais également des cours de petites vallées situés au sud et et à l'est du village de l'Ingenio, zones actuellement exploitées par l'agriculture. Cette absence de vestiges dans plusieurs secteurs paraissant aptes à l'occupation humaine peut traduire une réelle sous occupation à l'époque préhispanique ou résulter d'une très forte érosion des sites. La mauvaise préservation générale des sites et l'état de conservation des vestiges découverts par ailleurs soutiendraient plutôt la seconde hypothèse.

La présence de grandes pierres ayant été utilisées comme meules (batanes) a été enregistrée sur deux gisements (GPS 254, 256). D'assez nombreux fragments d'instruments lithiques (hache, sarcloir, mortier) ont été découverts sur un site (GPS 253) qui, de par sa position sur une terrasse proche du rio Pindo, pourrait avoir eu une destination agricole. Des haches en pierre et les vestiges de récipients coloniaux sont assez fréquents dans les collections privées locales.

On retrouve également dans plusieurs zones, tant dans la partie haute de la vallée (lieu dit Cachaco-El Lucero) que sur les versants (GPS 399), des alignements de pierre, appelés Pircos. L'absence de vestiges associés ne permet pas de leur attribuer une position chronologique ni une fonction précise. Certains d'entre eux pourraient marquer l'emplacement d'anciens chemins.

Le matériel céramique

Les tessons céramiques récoltés dans cette vallée présentent une certaine diversité, qui parait témoigner d'une occupation longue.

a- Un premier ensemble de vestiges appartient à l'époque coloniale ou moderne. Ils sont caractérisés par la présence de céramique tournée, de formes de type urne et de tessons vernissés. Ce matériel représente l'unique occupation de certains sites (GPS 401), alors qu'il est mélangé à du mobilier précolombien sur d'autres (GPS 255, 256, 402). Des restes probables d'équidés ont été mis au jour lors du sondage du site 402

b- L'Horizon corrugado est représenté par ses trois attributs les plus caractéristiques. La présence d'une bande aplatie située sous la lèvre à l'extérieur de jarres ou de bols est caractérisée sur six sites, alors que les bandes apparentes multiples sont rares. Des tessons portant des bandes modelées sinueuses décorées d'impressions circulaires ont été découverts sur 3 sites. Les anses présentant un double colombin sont également présentes sur deux sites.

Les pâtes associées à ce matériel présentent une couleur relativement homogène variant de brun clair à brun rouge. Elles contiennent généralement d'assez nombreuses particules minérales (quartz, feldspath, micas). Leur épaisseur varie entre 0,6 et 1,2 cm. Elles présentent très fréquemment les traces d'un lissage à l'intérieur et à l'extéri~ur des récipients.

Le mobilier céramique correspond à des jarres de différentes dimensions, à col droit ou évasé, ainsi qu'à de grands bols. Mais il existe d'autres formes de récipients représentés par

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de rares exemplaires (Fig. ). Sur plusieurs sites (GPS 159, 257) sont présents des fragments de bords à section terminale très évasée (Fig. ), présentant différents diamètre d'ouverture (entre 15 cm et plus de 30 cm). Cette forme pourrait être associée à une phase tardive contemporaine de l'occupation Inca. Les fragments d'anses (simples ou doubles) sont relativement fréquents. On peut également noter l'existence d'un tesson de base annulaire et d'un fragment de récipient polypode.

Bien que la relative rareté des éléments diagnostiques ne permettent pas d'établir de comparaisons détaillées, ce matériel présente de grandes similitudes avec le mobilier caractéristique des groupes Paltas de la région de Cariamanga. On doit toutefois noter l'absence de céramique fine à décor peint en rouge brun, relativement fréquente sur certains sites de la région, et possiblement associée à une phase tardive (période incaïque ?) de l'occupation Palta.

c- Un petit groupe de matériel semble caractériser des traditions céramiques antérieures à !'Horizon corrugado. Il est présent sur 3 gisements situés sur la rive ouest du rio Pindo (GPS 406, 408, 553). Sur le site 406, où prédominent les tessons brun-rouge de l'Horizon corrugado, ont également été récoltés des tessons en pâte très fine, de couleur intérieure blanc/gris (kaolinite ?). Ils présentent fréquemment une surface engobée de couleur rouge, à l'intérieur, et parfois à l'extérieur, des récipients. Cinq bords similaires sont associés à ce matériel. Ils possèdent tous une lèvre arrondie ou en biseau légèrement épaissie à l'extérieur. Un petit élément de préhension fut également collecté sur ce site. Sur le gisement de San Roque (GPS 408), où le matériel de différentes époques est également mélangé, une vingtaine de tessons présentent des pâtes fines de couleur variant de brun clair à brun foncé. Un de ces tessons est engobé en rouge. Deux tessons, de pâte très fine (0,2-0,3 cm) de couleur crème, correspondent à de possibles fragments de bouteilles. Leur extérieur poli porte des bandes de couleur rouge foncée sur fond crème. Deux autres fragments appartiennent plus vraisemblablement à des panses de jarres, décorées de bandes peintes en rouge/brun et blanc sur fond naturel brun. Il existe également sur ce site un fragment de base formant piédestal de 4 cm de hauteur.

Sur le troisième site (GPS 553), le matériel est homogène et globalement très différent de la tradition corrugada. Les pâtes, dont l'épaisseur varie entre 0,2 et 0,6 cm, ont une couleur variant entre crème et brun rouge et contiennent d'abondantes particules minérales, particulièrement du mica. Les éléments diagnostiques associés correspondent à : un petit col évasé; à un petit col droit à lèvre épaissie (1,4 cm de hauteur), portant des traces d'incisions larges parallèles à la lèvre et à la partie supérieur de la panse ; et à un tesson présentant deux incisions larges parallèles.

S'il parait probable que ce matériel est antérieur à !'Horizon corrugado, il est difficile d'établir, sur la base des rares éléments collectés, si ces tessons représentent une seule ou plusieurs phases céramiques distinctes. Toutefois le matériel semble assez différent d'un site à l'autre. Ainsi, les tessons incisés sont présents sur un seul site (GPS 553), ou n'apparaît pas le matériel peint. Les fragments de bouteille, peints en rouge sur fond crème, se rattachent, quant à eux, à une tradition présente durant la période formative (traditions Machalilla, Cerro Narrio, Catamayo C), dans différentes régions andines et côtières <l'Equateur. Des fragments similaires à ceux de San Roque ont été collectés sur le site de La Vega dans la province de Loja, en association avec la phase Catamayo C (900-500 BC). Les petits bords épaissis présents sur le site du GPS 553 rappellent quant à eux le matériel de tradition Tacana du bassin du Chinchipe (voir infra). L'absence de la tradition céramique à décor peigné (période de Développement régional (300 B.C.-600 a.D)), présente dans la quebrada Trigopampa,

5

située à une quinzaine de kilomètres au nord ouest du Pindo, est également notable. Elle semble èonfirmer le caractère souvent limité de la diffusion de certains traits stylistiques à cette époque.

d- Un outil taillé dans un silex noir présentant de fines retouches latérales et pouvant être utilisé comme couteau ou grattoir a été ramassé sur le site GPS 402.

183 253 254 255 256 257 399 401 402 406 407 408 553 GPS Caractères t.YPQlmtiaues Eebantmon Effectif 58 59 41 15 6 22 27 14 241 136 129' 17 222 28 Horno1renéité - + + + - + - 1 + 1 + + - + - + Pa tes lnf.à6mm tjj X X X X 6--12 mm X IX X X X X X X X X X Sun 12mm X X Couleur uu BR BR CR D B D D BN BR D B B C,B,R Formes Jarres m-and col éversé X X X X X Jarres, petit col éversé X X X X X X X Jarreil col entrant X X X Jarres arands cols. droits X X X X Jarres netits co.ls droits X X X

Urnes X Bas<:: :nl/an/od/1Jo Pl,An Po Pd Bols diam/5-10 X Bols diam 15120 X Déeorationstéléments Lèvre éllaissie ext. X X 1 bande apparente aplatie X X X X X sous la lèvre exl 2-3 bandes X Sun à 3 bandes Elément modelé s s s Elêment modelé zoomorohe Anses : SID ; Elément de s s S,D Bp D préhension Motifs incisés : FIL ! L Motifs excisés ' Li1mes cordées hnnressions c c c Zones ou liimes neintes X Vernis/émail X X Attribution Pal ta ? Pal ta Pal ta Palta Pal ta Col. Col. Col. Palt.a DR ? Pal ta DR? chronoloofoue tentative Col Form

Fig. Caractéristiques des échantillons céramiques collectés dans la vallée moyenne du rio Pin do

Légende des tableaux descriptifs du matériel céramique : Couleurs : C crème ; B =Brun; R =rouge ; G = Gris N =Noir Bases : P plane ; A= Annulaire ; Pd= piédestal ; Po =polypode Anses : S simple ; D double ; T =triple ; Ep =élément de préhension Eléments modelé : S= sinueux ; R =rectiligne ; 0 =oval ; Z =zoomorphe ; A= antropomorphe Incisions : F = fine ; L Large ; Impressions : C= circulaire ; O= ovale ; V =végétale

Région d' Amaluza

La ville actuelle d' Amaluza est située sur un petit plateau au pied de la cordillère orientale. Toute la zone environnante présente d'importants dénivelés et précipi~es.

6

554

+

X

0

X

X

HC?

Les gisements

Bien que les gisements ne paraissent pas très abondants dans cette région, quelques données ont pu être recueillies et en partie-vérifiées.

A proximité du village de Santa Teresita, il existe des alignements de pierre sur, au moins, une cinquantaine de mètres de longuel.ll'. D'autres alignements seraient présents dans le même secteur; on ne peut exclure qu'il puisse s'agir de vestiges liés à un important chemin incaïque, qui, selon les données ethnohistoriques (Caillavet, 1987), aurait traversé ce secteur. Un fragment de récipient à anse double, appartenant à 1 'Horizon corrugado, provient de ce même village.

L'existence d'abris sépulcraux nous a été signalée en différents points et particulièrement dans la zone de paramo, située au dessus de Jimbura et de Cofradia, où une cinquantaine de crânes auraient été recueillis. Une petite grotte à destination sépulcrale, située dans la quebrada du rio Quingo, au lieu dit Los Cienegos, a pu être visitée. Elle présente une ouverture d'environ 3 m de large pour une hauteur maximale d'l,10 m. L'intérieur de l'abri contenait un remplissage sédimentaire hétérogène d'entre 1,5 et 2 m d'épaisseur, profondément perturbé par des actions, probablement répétées, de pillage. Des ossements humains fragmentés, appartenant apparemment à plusieurs individus d'age différents, et quelques fragments céramiques purent être récoltés. Il existerait un site de même nature de l'autre côté de la frontière au lieu-dit cerro Mayordomo.

Deux autres gisements ont été enregistrés à proximité du village de Cofradia, où est présente une pierre à cupules. On peut enfin signaler la probable existence d'un cimetière précolombien tardif à Bellavista en face d' Amaluza, ainsi qu'un important ensemble de pierres gravées situé sur le versant péruvien, au lieu-dit El Toldo/Samanga.

GPS Coordonnées N° Inventaire Dénomination Altitude Effectifs 4l2 17M0670995 46 Los Cienagos 2300 29

9481319 413 17M0671071 49 Filocamino 2350 109

9481308cc 415 17M0675897 50 Centro Civico Cofradia ? 99

9493088 416 17 M 0676151 51 Cofradia ? 8

9491845

Fig. Coordonnées et dénomination des sites enregistrés dans la région d'Amaluza

Le matériel archéologique

Les vestiges provenant de cette région sont trop rares pour permettre U!\C définition précise des occupations précolombiennes. Une occupation ancienne et diffuse de la zone est probable, mais demanderait à être mieux caractérisée. •

7

Panni les tessons récoltés à l'intérieur de l'abri sépulcral de Los Cienegos, sont présents un fragment de bord évasé engobé en rouge et un fragment de panse de petit pot au lissage irrégulier. Ils pourraient correspondre à des vestiges d'offrandes funéraires. Un autre ensemble, provenant de la même zone (GPS 413), correspond a un matériel homogène de pâte brune à rouge, relativement fine {0,3-0,7 cm). On reconnaît la présence d'un bord de grande jarre (diamètre d'ouverture de 25 cm) à lèvre épaissie arrondie; d'un fragment de bol; et d'un tesson de panse portant 3 lignes incisées parallèles. Ce matériel ne parait pas attribuable à !'Horizon corrugado, mais possède qutlques points communs avec le mobilier plus ancien du gisement GPS 406 de la vallée du Pindo.

Il pourrait en être de même avec les vestiges récoltés dans la région de Cofradia. Leur pâte est relativement épaisse (0,8-1,4 cm) et présente également un dégraissant abondant. Les formes identifiables correspondent à des petites jarres à col évasé ou droit; ainsi qu'à une jarre sans col à lèvre épaissie. Sont apparus, sur le même site, plusieurs fragments de silex jaspoïde, dont un outil de forme triangulaire (2,5 x 1,6 cm), travaillé au moyen d'enlèvements bifaciaux et de fines retouches sur les tranchants latéraux et distaux. Il pourrait s'agir d'une pointe de flèche ou d'un petit racloir.

Des haches de formes variées, panni lesquelles prédominënt les haches à tenons, sont :fréquentes dans les collections locales.

412 413 415 416 412 413 415 416 GPS Caractères Décorations/éléments tvooloofr•ues Echantillon Lèvre eruri uie ext. Effectif 29 109 99 8 1 bande apparente

aplatie sous la lèvre ext

Homo!lénéité + + 2-3bandes Pa tes Sup à 3 bandes Inf.à6mm X Bande modelée

sinueuse Impressions circulaires

6-12mm X X X X Elêment modelé zoomorphe

Sup llmm Anses : SID ; Elément ' de préhension

Couleur B BR BR B Motifs incisés : FIL F Formes Motifs excisés Jarres grand col Lignes cordées éversé Jan-es, petit col X X Zones ou lignes éversé ueintes Jarres col entrant Vernis/émail Jarres grands Attribution cols droits Chronolollfoue ? Jarres petits cols X droits Urnes Base :tlllanlodfoo Bols diam/5-10 Bols diam 15/20 X

Fig. Caractéristiques du matériel céramique récolté dan1 la région d~maluza

8

La vallée du rio Chinchipe

Les sources les plus septentrionales ·du rio Mayo-Chinchipe correspondent à celles du rio Numbala qui prend naissance sur les flancs du Cerro Cuco (3806 m), à une vingtaine de kilomètres au Sud de la ville de Zamora. La totalité de son cours (env. 50 km), orienté nord-sud, se déroule dans une vallée étroite aux pentes escarpées. Ses principaùx. affluents les rios Loyola et V ergel prennent leurs sources dans le massif oriental (Contrafuerte de Tzunantza). Un second système affluent, correspondant aux rios Valladolid et Palanda, naît à l'ouest dans les contreforts de Sabanilla et de Silvan. Les rios Numbala et Palanda, séparés par une étroite cordillère, suivent, sur plusieurs diz.aines de kilomètres, un parcours parallèle.

De la jonction de ces deux systèmes orographiques naît le rio Mayo-Chinchipe. Sa vallée reste toutefois relativement étroite sur les trente kilomètres qui le sépare de la :frontière, puis s'élargit sur son cours inférieur (XX km) jusqu'à sa jonction avec le rio Marafion, affluent principal de l'Amazone. Avant de franchir la :frontière, il reçoit sur ses deux rives de nombreux affluents dont le plus important est le rio Isimanchi, long d'une cinquantaine de kilomètres. Deux autres affluents: les rios Canchis (rive ouest) et San Francisco (rive est) servent de délimitation frontalière.

A- Les affluents septentrionaux do rio Chincbipe

-Les sites

De nombreux vestiges archéologiques, témoignant d'une occupation d'une chronologie des occupations longue et complexe, ont été découverts dans les bassins des principaux affluents supérieurs du rio Chinchipe.

Rios Numbala et V ergel

On peut ainsi attester l'occupation, durant !'Horizon corrugado »d'élévations et de terrasses dominant le rio Numbala, depuis son cours supérieur, jusqu'à sa confluence. Sur la rive ouest, d'assez nombreux gisements sont présents dans la cordillère séparant les bassins du Valladolid et du Palanda, à proximité des villages de San Gabriel et de Tapala (GPS 617·623}, ainsi que sur la crête située que plus au sud (GPS 421, 422, 609), à la hauteur de la ville de Palanda. Les niveaux contenant du matériel céramique peuvent atteindre 60 cm de profondeur (sites 619-620). Les vestiges archéologiques ne sont jamais très abondants. Une pierre à moudre de 0, 70 cm de longueur est visible sur le site GPS 618.

Une importante densité d'occupation semble également caractériser la rive orientale du rio Numbala (GPS 274) et le secteur proche du village del Porvenir del Carmen (GPS 624·628). Un abri sépulcral a été signalé dans ce secteur.

Des vestiges épars sont aussi présents sur les contreforts orientaux du rio Numbala, situés au nord du rio Vergel (GPS 450, 451, 485). La dispersion et la rareté du matériel céramique témoignent d'une assez forte érosion de la plupart des gisements. Sur le site proche du village de la Cruz (GPS 451) le matériel, appartenant à plusieurs phases céramiques, est présent jusqu'à 90 cm de profondeur. Une pierre à moudre est visible sur la terrasse supérieure.

La prospection de la vallée moyenne du rio Verge! a permis d'enregistrer 14 sites, situés sur la rive sud, de part et d'autre du village actuel de San Francisco del Vergel. Ils occupent différents étages de la vallée, depuis les rives (GPS 475, 481. 484), jusqu'aux pentes moyennes (GPS 473-475 et hautes (GPS 477-479). Sur un grand nombre de ces sites (GPS 473, 474, 476, 481, 484) le matériel céramique apparaît dans des niveaux situés entre 15 et 20 cm sous le sol actuel. Des vestiges précolombiens ont également été découverts à l'emplacement du village actuel de San Francisco. Dans

les champs situés au nord-est de l'église (GPS 477) sont conservés de nombreux vestiges de construction en pierre. Les structures visibles sont de forme rectangulaire, avec des murs conservés atteignant 1, 10 m de hauteur par 2 m de large. Des vestiges semblables auraient initialement occupé une bonne partie de l'extension actuelle de la ville. Il pourrait s'agir des ruines d'une des cités espagnoles, fondées au XVI ème siècle et abandonnées quelques décennies plus tard.

Des grandes pierres à moudre apparaissent sur plusieurs gisements (GPS 478, 479, 484). Sur les flancs supérieurs (GPS 479, 480) sont visibles des restes de terrasses agricoles, aménagées à une époque indéterminée. Fut également fouillée unë zone dépotoir, probablement associée à un site d'habitat (GPS 482).

GPS Coordonnées No Dénomination Altitude Effectifs 1 Datations Inv. céramiaues

274 W79°07'37" 197 Pont de Numbala ? 13 84°53'32" Site 29

421 17M071212 55 Terrasse du Numbala ? 5 9486345

422 17M0709103 56 Terrasse au dessus du Numbala ? 285 9485630

619 17 M 291 Dessous Tapala 16 0711967-UTM9496522

620 17 M 292 Chemin à Porvenir del Carmen 11 0713485-UTM9496996

621 17 M 293 San Gabriel 41 0709682-UTM94934

622 17 M 294 Chemin au sud de San Gabriel 23 0709535-UTM9491016

623 17 M 295 La Independencia 40 0709460-UTM9490138

624 17 M 296 Chemin à El porvenir del 39 0715337- Carmen UTM9497202

625 17 M 297 Chemin à El porvenir del 21 0716153- Carmen UTM9496699

626 17 M 298 Chemin à El porvenir del 31 0716818- Carmen UTM9496642

627 17 M 299 Chemin à El porvenir del 11 0717624- Carmen UTM9496895

628 17 M 300 Village El Povenir del Carmen 21 0718331-UTM9497266

450 17M0711095 85 Chemin à La Cruz 1250 19 9485301

451 17M0711126 86 Chemin à La Cruz 1300 27 9485301

452 17M0715166 87 El Vergel, Terrasse 1170 146 9482583 •

472 17M0716807 117 Terrasse au dessus du village 1155 57 9482317 de San Francisco del V en;:el

473 17M0716606 118 Terrasse SFV 1180 1~

9481956 474 17M0716486 119 2•m• terrasse SFV 1210 19

9481760 475 17M0716040 120 1 ere terrasse rio Vergel 1080 16

9482812 476 17M0716322 121 Terrasse basse rio V ergel 1065 40

9482719 477 17M0718447 122 Terrasse haute SFV 1180 19

9480463 Ville coloniale ? 478 17M0718818 123 Ensemble de terrasses SFV 1460 23

9481280 ,13 1

479 17M0718993 124 Terrasse dans la forêt 1560 56 9481540

480 17M0717831 125 Terrasse 1240 13 942603

481 17M0716804 126 Terrasses au NE du village 1115 74 9482843

482 17M0716683 116 Zone dépotoir sous le village 1115 760 9482990

483 17M0717338 127 2°""' terrasse rivière 1115 31 9482961

484 17M071543 128 zeme terrasse, Est de la vallée 1125 311 9483319

485 17M0711601 129 Chemin à La Cruz 1425 67 9484527

Fig. Sites enregistrés dans les vallées des rios Numbala et Vergel

Rios Valladolid et Palanda

Une importante densité de sites caractérise également les affluents nord-occidentaux du rio Chinchipe. Des vestiges précolombiens ont été découverts à l'emplacement actuel de la ville de Valladolid (GPS 434), ainsi qu'aux alentours de cette bourgade (GPS 612-613; 629-630). Les tessons sont dispersés sur d'assez vastes étendues planes, où ils apparaissent jusqu'à une profondeur de 30 cm sous le sol actuel. Sur le site GPS 613, situé au nord de la ville, à la confluence du rio Valladolid et de son principal affluent, on note la présence d'un monticule d'une hauteur de 1,50 m, ayant 11 m de long par 10 m de large. Il présente un dallage de surface très bien conservé fait de grosses pierres. Aucun vestige céramique n'est apparu sur le site. Au sud de Valladolid (GPS 615-616), sur les terrasses dominant la rivière sont visibles de nombreux vestiges de murets de pierre organisés suivant un plan orthogonal. Il pourrait s'agir des ruines d'un village colonial. D'autres murets ont été repérés au nord­ouest de Valladolid (Site GPS 630), site d'où proviendrait une hache en cuivre, et un petit polissoir en pierre de couleur chocolat. Dans le secteur de Crucero bajo (GPS 629), ont été découverts un petit mortier en pierre rouge, non décoré, et un matériel céramique caractéristique de ! 'Horizon corrugado. Des pierres à moudre d'assez grandes dimensions sont visibles sur plusieurs sites (GPS 615-616, 629, 630).

Un autre ensemble de sites (GPS 602-607) ont été enregistrés au nord de la ville de Palanda sur des collines dominant la rivière aux alentours du village de Pueblo Viejo, ainsi que sur les collines et terrasses dominant le cours inférieur du rio Palanda (GPS 192, 193). Le matériel, disséminé en petites quantités sur d'assez vaste étendues, semble attester une occupation diffuse qui reste difficile à caractériser. D'autres sites (GPS 419-420, 423, 601) ont été découverts sur les terrasses proches de la ville actuelle de Palanda.

Carte de la vallée du rio Chinchipe et emplacements des sites étudiés (2001-2004)

La présence de grottes ou abris sépulcraux a été signalée dans les contreforts dominant le village de Valle Hennoso. Semble également attesté l'existence d'une structure de forme circulaire formé de terrasses concentriques, dominant le cours moyen du rio Blanco, à proximité de la ville de Fatima. Cette structure serait comparable à celle enregistré sur le site de Cachayacu dans la haute vallée du rio Yangana. Il pourrait s'agir de petits établissements stratégiques de l'époque Inca, situés en périphérie des zones soumises à l'empire.

GPS Coordonnées N°Inv. Dénomination Altitude Effectifs Datations m Céramiques

192 W79°08'14'' 162 Collines chemin Palanda Fatima 1506 8 s 04°36'52" Site 17

193 W79°08'47" 162 Collines chemin Palanda-Fatima 1630 7 so4°3ro2 " Site 18

419 17M0707359 52 Terraza bajo Palanda ? 5 9484506

420 17M0707442 53,54 ElNaranjal ? 218 9484861

423 17M0706582 57 Terrasse au dessus du Palanda ? 18 9487297

434 17M0707274 ? Plaza escuela Valladolid 1700 43 94966835

454 17M07997445 Santa Ana-La Florida 1000 - 7 dates 948206

601 17 M 0707314- 270 Dessous Palanda 26 UTM9486036

602 17 M 0707314- 271 Barrio Santa Ana 107 UTM9486036

603 17 M 0707793- 272 Pueblo Viejo 57 UTM9492660

604 17 M 0708023- 273 Sector Pueblo Viejo 11 UTM9492

605 17 M 0707088- 274 El Crucero 19 UTM9493480

606 17 M 0708061- 275 Pueblo Viejo (Sr Capa) 39 UTM9491975

607 17 M 0706727- 277 La Argelia (Abdon Luzuriaga) 26 UTM9492199

608 17 M 0706382- 278-283 La Argelia - arriba 31 UTM9492234

609 17 M 0708508- 279 San Augustin 183 UTM9485641

610 17 M 0707008- 280 Secteur réservoir eau potable 26 UTM9496930 Valladolid

611 17 M 0706859- 281 En amont de Valladoliçl 14 UTM9497109

612 17 M 0706372- 282 Confluent du rio Valladolid 1740 7 UTM9497522

613 17 M 0706605- 284 En aval de Valladolid 1720 26 UTM9498394

614 17 M 0707301- 286 V ertiente a la salida de Valladolid 27 UTM9495772 Pylone é]ectrique 94

615 17 M 0706930- 286bis Zonapirca::; 31 UTM9495205

616 17 M 0707037- 287 Grande planicie 8 UTM9494943 Zona pircas 25

617 17 M 0707233- 289 Plateau au dessus de la rivière 22 UTM9494447

618 17 M 0707736- 290 Pinea Sr Luzuriaga 39 UTM9493963

629 17 M 0706691- 301 Los cruceros Bajos (Rojellio Jamon) 146 UTM9493026

630 17 M 0706693- 303 Plan de Numbila 129 UTM9496450 •

631 17 M 0708438- 304 Secteur Huambuco 55 UTM9494827

Fig. : Sites des bassins des rios Valladolid et Palanda

Le site de Santa Ana-La Florida (GPS 454), situé en amont de la confluence des rios Valladolid et Palanda, présente des caractéristiques tout à fait singulières, tant par l'état de conservation que par la qualité et l'ancienneté des aménagements qui y ont été réalisés. Cet établissement occupe une surface plane, de forme subtriangulaire, d'uµe superficie d'environ 1 hectare. Cette surface est circonscrite, à l'ouest, par un versant relativement abrupt, à l'est par le rio Valladolid (Fig. ) et au sud par une zone marécageuse, en dépression. Elle a été coupée dans le courant des années 90 par une route, orientée nord-sud, ayant une emprise de 11 m de l~geur sur un profondeur maximale de 2 m.

La complexité du site, les destructions occasionnés par les travaux de voirie et de pillage ainsi que l'état d'avancement des fouilles ne permettent pas une reconstitution définitive de l'historique du gisement, et de nombreuses incertitudes demeurent Des diverses campagnes de fouilles réalisées sur ce site depuis sa découverte en septembre 2002, il ressort :

a) Cette surface aplanie, située à environ 10 m au dessus du niveau du rio Valladolid, a été occupée à différentes phases de la période précolombienne. Plusieurs niveaux situés entre 15 et 25 cm de profondeur ont ainsi livré un matériel se rattachant clairement à l 'Horizon corrugado. Le matériel céramique associé aux structures enfouies appartient quant à lui à plusieurs styles correspondant vraisemblablement à différentes phases de la période Formative. Les datations 14 C, obtenues à ce jour, situent les plus anciens vestiges dans le courant du 3 ème millénaire BC. Des occupations, sans doute plus sporadiques, ont également eu lieu plus tardivement dans le courant du premier millénaire BC.

b) Les travaux routiers ont occasionné la destruction d'une partie des structures anthropiques et la mise au jour d'au moins lll1 dépôt d'offrandes contenant une quinzaine d'objets et de récipients en pierre polie (et peut être une bouteille en céramique). Il s'agissait de bols et de plats de formes et dimensions diverses, dont deux au moins étaient finement gravés de motifs figuratifs ou géométriques complexes.

c) Sur la zone plane située à l'ouest de la route, sont visibles en superficie au moins 7 monticules de forme ovale ou circulaire de différentes dimensions .. Elles sont délimitées par un alignement de pierres jointives et sont recouvertes par un dallage de pierres pouvant atteindre 20 cm d'épaisseur. Leur élévation maximale ne dépasse pas 1 m La disposition de ces petits monticules n'obéit à aucun schéma actuellement reconstituable. Un de ces monticules (tola 1 :6 x 9 m) a été partiellement endommagée par le creusement de la route. Trois autres tertres couverts de pavages superficiels ont été relevés dans la partie plane située à l'ouest du chemin. Un autre de ces monticules (Tola 2) est situé à une trentaine de mètres de distance à l'ouest du précedent. TI mesure 14 m de long par 8 m de large et présente également une partie en élévation. Un gros bloc rocheux occupe la partie sommitale et une pierre présentant des cupules gravées se trouve à proximité. Les autres élévations empierrées ont des dimensions inférieures et des formes variables. Ces structures représentent très vraisemblablement les derniers aménagements importants réalisés sur le site. Leurs relations avec les constructions enfouies, qui semblent correspondre à un plan d'aménagement différent, restent à établir. La présence de vestiges céramiques caractéristiques de l'Horizon corrugado dans la couverture pierreuse de la Tola 2 paraît justifier une attribution chronologique tardive.

d) L'étude de la coupe ouest du chemin et la fouille des secteurs avoisinants ont permis une première reconstitution de certaines des activités réalisées antérieurement. Au Sud, un premier mur (A) d'une hauteur de plus d'l,50 m délimite clairement un espace extérieur, où apparaît entre 65 et 75 cm un niveau d'occupation cendreux, de l'espace intérieur, comblé par des sédiments anthropiques sur environ 1,80 m d'épaisseur. Un mur de pierre recouvert extérieurement d'un revêtement argileux (D) situé à 9 m•au nord du précédent semble correspondre à la paroi opposée de la structure. Les aménagements anthropiques se poursuivent cependant plus au nord, où deux petites structures circulaires de pierres ont été aussi coupées par la route.

Les sédiments de comblements comprennent plusieurs strates diversifiées. La partie inférieure, jusqu'à 1 m de profondeur, qui repose sur un couche de galets apparemment naturelle, a été comblée par des sédiments plus ou moins homogènes de couleur brun foncée, contenant une très faible quantité de tesso:µs céramiques fragmentés et des particules de charbons. Aucune structure construite n'était visible dans ces couches inférieures. Sur ce socle, au centre de l'espace délimité par les murs A et D, a été élevée une structure ovale ou circulaire haute d'une soixantaine de centimètres, délimitée par un petit muret d'argile (B-C) soigneusement lissé, épais d'un dizaine de centimètres. L'intérieur de cette structure a été comblé par une couche de sédiments brun- jaune fin, surmontée par un lit de gros galets de rivière, épais de plus de 30 cm. Un niveau de cendres et charbons couvre, par endroit,s ces galets et indique l'existence d'un évènement de combustion important. Celui est confirmé par la très forte altération thermique subie la couche immédiatement supérieure, épaisse d'une trentaine de centimètres. Cette forte altération pourrait être due à un recouvrement rapide, alors que les charbons étaient encore incandescents, ou/et à l'existence d'un foyer supérieur dont les cendres seraient aujourd'hui disparues. Ces feux ont par ailleurs donné lieu à la dispersion de cendres à la périphérie de la structure où ils forment des accumulations éparses. L'extérieur de la structure de combustion a été ensuite comblé par des sédiments argileux de couleur jaune, le tout étant actuellement recouvert par la couche humique superficielle. La coïncidence des datations obtenues à partir des prélèvements de charbons de bois effectués à une profondeur de 40 cm à l'intérieur de la structure et de 90 cm à l'extérieur (4000 BP), paraît témoigner de la brièveté de l'évènement. Une seconde structure, aux contours circulaire, délimitée par un muret d'argile est conservée immédiatement à l'ouest de la précédente. Sa superficie ne présentait aucun indice de combustion. Les éléments de construction présents sous le pavage superficiel de la Tola 2, située à l'est du site ne paraissent pas avoir de relations structurelles étroites avec le monticule. Sont apparus à quelques dizaines de cm sous le sol actuel, des murets concentriques qui paraissent délimiter l'angle sud-ouest du site. Ces vestiges sont associés à des tessons de style Tacana.

e) La coupe située du côté est de la route, à 11 m de distance de la précédente, montre un schéma d'aménagement comparable, bien que sensiblement différent. On y retrouve des murs de contention latéraux en pierre, bien conservés au nord, écroulés au sud et une structure de combustion large de XX m, dont la stratigraphie est assez distincte de la précédente. Au nord, la couche rubéfiée, épaisse de XX cm, est comprise entre deux lits composés d'un seul niveau de galets de taille moyenne, alors que la partie sud présente, sur 2 m de largeur, une accumulation de gros galets, qui semble former des marches latérales. Des vestiges de murets d'argile, peu élevés et mal conservés, sont présents en périphérie. Des sédiments de remplissage alternant des couches argileuses de couleur jaune et gris-noir apparaissent sous le niveau inférieur de galets, ainsi qu'à l'extérieur de la structure. Une grande partie de cet aménagement paraît avoir été détruit par la route et on ignore son extension initiale. Il semble toutefois peu probable que les évidences de combustion observées de part et d'autre de la route correspondent à une seule structure. Il existait plus vraisemblablement dans ce secteur plusieurs structures voisines, de forme circulaire ou ovale, ayant une largeur de 6 à 8 m. Une datation de 2930 +/-150 BP a été obtenue à partir de charbons provenant de l'extrémité sud de la coupe est, à-145 cm de profondeur (provenance confirmée?).

f) Est également apparu, entre 115 et 120 cm de profondeur, dans la coupe dominant la rivière, un dépôt contenant un récipient en pierre grise, non décoré ; près d'un millier de petites perles de turquoise perforées; ainsi qu'un fragment de crâne humain. Ces éléments semblent avoir été contenus dans un caisson en pierre.

g) Les fouilles menées dans le secteur situé à l'est du chemin, à l'extrémité d'une terrasse qui surplombe le lit de la rivière Valladolid ont permis la découverts d'ensembles architecturaux complexes étagés sur plusieurs niveaux. En surface, on retrouve des terrassements qui ont nivelé une partie important du site ; des restes de murs d'une structure rectangulaire, d'une vingtaine de mètres de long ; ainsi que des accumulations des galets qui auraient pu servir de fondation à des structures d'habitat en torchis.

En sous-sol, l'élément architectural le plus remarquable correspond à un ensemble concentrique de murs de contention, de grande extension, qui semblent délimiter un secteur central du site. Ici, un de ces murs se termine par une spirale, dont le cœur était occupé par une cuvette en pierre, qui servait de base a un foyer d'environ 80 cm de diamètre. Un cache avec un petit bol en pierre poli et un ou plusieurs colliers en turquoises avec des médaillons en pierre verte ont été trouvés à l'intérieur de ce foyer.

Non loin de cette structure, une fosse conique, aux paroisses recouvertes de pierres, a été fouillée. À l'intérieur, sur trois niveaux juxtaposés, ont été trouvés trois dépôts funéraires accompagnés des riches offrandes. L'acidité des sédiments n'a pas permis la bonne conservation des restes organiques (dont les squelettes ou des textiles), mais leur emplacement était signalé par des couleurs et des textures différentes. Les vestiges le plus nombreux qui ont été rencontrés dans la fosse sont des éléments en parure en turquoise, malachite et autres pierres vertes. Ces éléments décoraient sans doute des textiles et formaient partie des colliers ou bracelets. Dans chaque un des dépôts funéraires il y avait des fragment d'une seule conche marine (Strombus ou Malea sp.) qui avait été divisé ex profeso. Il est fort probable qu'il y a eu plusieurs épisodes d'inhumations dans le site, les trois enterrements fouillés dans la fosse doivent correspondre à une des étapes plus tardives de l'occupation. Ces dépôts ont perturbé des contextes antérieurs, qui sont encore très mal définis.

Des restes des offrandes antérieures sont représentés par des larges fragments de récipients en céramique et peut être aussi par trois bols en pierre polie, dont un gravé à une iconographie symbolique remarquable. Ce bol était probablement enveloppé par une bande textile, orné de paillettes de turquoise.

La stratigraphie de ce secteur peut se synthétiser comme suit : Une couche de terre organique brune foncée qui descend jusqu'à 25 cm ; Un empierrement proche de la surface qui originalement devait recouvrir l'ensemble de la terrasse; 25/35 cm: une strate brune-grise claire, avec des taches de charbon et terre rougeâtre qui se généralise dans l'ensemble de la terrasse à partir de ce niveau. 35/ 40 cm :Une couche épaisse de terre brûlée de couleur orange - rouge, parsemée des taches importantes de charbon. 48/60 cm: un niveau d'argile brun foncé tres compact. 65170 cm: un deuxième empierrement (à grands galets) limité sur l'extrême sud-est, est et nord par un mur de pierres en forme de spiral. 70/130 cm: couche épaisse d'argile rougeâtre, niveau de remplissage à contenu hétérogène. Dans le coté nord de l'unité fouillé on note la présence d'une structure de combustion en spiral et 1' ouverture d'une fosse circulaire entourée des pierres. Le remplissage de ces deux structures est fait avec des couches d'argile rougeâtre. 130/ 180 cm: continuation du niveau de remplissage à contenu hétérogène, mais les sédiments devient plus foncés jusqu'à devenir noirâtres et tres compacts. 180 / 230 cm : Sédiments gris - noirs tres compacts et homogènes. Sur le fond noir

contrastent deux autres structures de combustion de plus petite taille, dont une a les parois rubéfiées par la chaleur. Ces structures contiennent nombreuses pierres à l'intérieur de ces cuvettes. 230 cm : socle géologique, ancienne terrasse fluviatile, galets des tailles diverses, sable et limons argileux.

Les offrandes sont apparues jusqu'à une profondeur de 2,30 m sous le sol actuel. Il s'agit principalement : des colliers comportant des grosses turquoises, décorées de motifs animaliers (oiseaux et serpents), de trois bols en pierre dont un décoré" de figures anthropomorphes et zoomorphes, de deux bouteilles en céramique à anse étrier. La présence, dans les trois cavités fouillées de fragments osseux humains très mal conservés, confirme la fonction funéraire de la fosse.

Neuf dàtations (Fig.) ont été obtenues des contextes de construction et des niveaux d'occupation situés à l'intérieur et à l'extérieur des structures architecturales, dans les esecteurs est et ouest du site. Les sept datations les plus anciennes proviennent d'échantillons de charbons de bois associés à des sols brûlés et à un foyer rituel. Les deux dates les plus récentes correspondent à des échantillons collectés dans des dépôts d'occupation situés à l'extérieur des ensembles architecturaux. Elles paraissent témoigner d'une occupation relativement régulière du site dans le- courant du 3ème millénaire B.C. et, plus sporadique, durant la période Formative tardive. Aucune datation n'est associée, jusqu'à présent, aux vestiges de l'Horizon corrugado.

alibration 2 si 857 - 2301 BC (4807

9BP 841 - 2294 BC (4791 22BP

460 - 2300 BC (4410 250BP 470 - 2040 BC (4420

eta- 188265 990 BP) 395 - 2375 BC (4345

eta- 188263 325 BP) 190 - 2170 BC (4140

eta- 188266 120BP) 205 - 1735 BC (4155

eta- 188264 0 685BP 930+/- 1485 - 800 BC (3435

eta- 181459 150 750BP BC (2345

Beta - 188267

Fig. : Dates 14 C corrigés et calibrées du site Santa Ana -La Florida.

L'ensemble de ces données attestent du caractère singulier de ce gisement et de la richesse et grande qualité artistique des vestiges qui y ont été' enfouis. Ils confirment également le caractèr novateur et la complexité de l'iconographie associée à cette tradition culturelle, impliquant la présence de systèmes idéologiques et religieux développées sur le versant oriental de la cordillère andine dès le milieu du 3ème millénaire avant notre ère. Les analyses de provenance et les comparaisons stylistiques en cours devraient permettre de reconsidérer la nature et l'ancienneté des relations existant entre les Andes septentrionales et centrales, ainsi que les modalités d'émergence des premières grandes civilisations andines

Le matériel archéologique

Rios Numbala et Vergel

Le matériel recueilli sur le cours supérieur du rio Numbala (GPS 274, 619-621) et dans la vallée du rio Loyola (GPS 622-628), présente peu de caractères diagnostiques. L'Horizon corrugado y est représenté par des fragments de cols à bandes apparentes, un petit bord de récipient présentant une bande aplatie sous la lèvre et de petits bords de récipients fermés de taille moyenne. De rares fragments portant des impressions digitées et impressions végétales existent également. Le site GPS 422, qui occupe une haute terrasse dominant le rio Numbala, située dans la cordillère séparant les rios Palanda et Numbala, a fourni un important matériel , aux caractéristiques singulières, se rattachant à l'Horizon corrugado. La couleur des pâtes varie de rouge à brun noir et leur d'épaisseur de moyenne

à grosse. On y reconnaît un premier ensemble de jarres à col droit, et lèvre arrondie ou en biseau, d'une hauteur de 6 cm pour un diamètre d'ouverture d'entre 12 et 20 cm. Ces cols sont décorés de bandes apparentes peu saillantes, oblitérées verticalement par des lignes lissées au doigt. D'autres fragments de cols plus évasés présentent des bandes apparentes saillantes assez larges (entre 1 et 1, 5 cm). ll existe également des fragments de bols, d'un diamètre d'environ 25 cm, dont l'extérieur est couvert de bandes apparentes superposées. Le matériel comprend aussi : des fonds plats, sans rupture marquée avec la panse; des anses simples et des tessons portant, à l'extérieur, des empreintes d'écorces végétales.

Le matériel céramique récolté au nord (GPS 485) et à l'ouest du rio Vergel (GPS 452 témoigne de la présence de plusieurs ensembles stylistiques appartenant à des périodes précolombiennes différentes. Un premier groupe, correspondant à l 'Horizon corrugado, est bien représenté sur ces sites, par des jarres, de taille moyenne à grande, à col droit ou évasé (diamètre d'ouverture entre 12 et 35 cm). Sont également présents des fragments de petites urnes, d'un diamètre d'ouverture de 15-20 cm, présentant une bande aplatie sous la lèvre entrant (diamètre 20 cm) et de bols ayant un diamètre d'ouverture de 18 à 24 cm. Les pâtes associées, de couleur brun rouge ont une épaisseur variant entre 0,5 cm et l, 4 cm. Sur plusieurs exemplaires, la bande apparente située sous la lèvre porte des empreintes de compressions faites au doigt. Des tessons présentant des bandes apparentes multiples ou des lignes incisées sont également présents, ainsi que des fragments de fond plat (avec empreinte de colombin en spirale sur le fond) et d'anses simples et doubles. Un fragment de col droit à lèvre aplatie présente des bandes apparentes oblitérées découpées verticalement par des incisions fmes formant un registre. Sur un autre tesson, a été appliquée une bande modelée avec impression punctiformes. Au côté de ce matériel est apparu, sur le site GPS 452, un ensemble vraisemblablement plus ancien présentant des pâtes de couleur diverses, avec une prédominante brun clair, dont l'épaisseur varie entre 0,5 cm et 1 cm. On y reconnaît : des petites jarres à col droit et lèvre épaissie extérieurement ; des petits bols portant des décors incisés très fins (diamètre d'ouverture = 12 cm); des fragments de grandes jarres avec des motifs incisés ou modelés; un col de bouteille; et un fragment modelé représentant un tête d'animal vue de profil, avec le pourtour des yeux peint en rouge. Un autre tesson porte des traces de peinture blanche et d'incisions. Ce matériel se rattache, tant par les pâtes que par les formes et les techniques décoratives, au matériel découvert sur le site de Tacana dans la vallée moyenne de l'Isimanchi. Sur le site de la Cruz (GPS 485), un petit ensemble de matériel présente également des pâtes et traitements de superficie d'apparences singulières. Le type de récipient le plus fréquent correspond à une jarre à grand col droit (diamètre d'ouverture d'environ 15 cm) dont la séparation du col et de la panse est soulignée par une bande modelée d'une largeur d'environ 1 cm présentant des impressions punctiformes alignées sur deux ou trois rangs superposés. On reconnaît également la présence de petits jarres à col droit et lèvre épaissie et arrondie extérieurement (diamètre d'ouverture d'environ 15 cm); de jarres sans col à décor incisé; et de fragments de bols de différentes formes, engobés en rouge et incisés. Des fragments de panse portent des incisions formant des lignes entrecroisées ou des chevrons, un autre un motif appliqué en forme de grain de café. Ce matériel est nettement différent des tessons de style Tacana, précédemment décrits. Il présente de nombreuses similitudes avec le matériel des phases formatives de Catamayo (principalement les phases A et C).

Les gisements situés aux alentours du village de San Francisco del Vergel contiennent un matériel relativement homogène correspondant majoritairement, sinon exclusivement, à à l'Horizon corrugado. Sur le site GPS 482, où le matériel est le plus abondant, on reconnaît la présence de trois grandes groupes de pâtes, correspondant à des récipients de dimensions variées. Les pâtes les plus fines ont entre 0,4 cm et 0,6 cm d'épaisseur et une couleur variant du rouge clair au brun rouge ; les pâtes moyennes (0,6-1 cm) ont une couleur dominante brun rouge et contiennent des particules minérales fines à moyennes; tandis que les tessons les plus épais (entre lem et 1,3 cm), appartenant à des panses de très gros récipients, ont une couleur extérieure variant de crème à brun rouge. Des traces de lissage sont visibles sur toutes les catégories de tessons. Sont bien représentés: des jarres de différentes dimensions à col droit ou évasé, avec une ou plusieurs bandes apparefltes sous la lèvre; ainsi que des fragments de panses avec des bandes apparentes de largeur régulière (entre 0,7 et 0,9 cm). Les fragments de bols sont relativement nombreux. Leur diamètre d'ouverture varie entre 15 et 25 cm. Ils sont décorés de plusieurs bandes apparentes et, dans un cas, d'une bande modelée sinueuse. Il existe

également un assez grand nombre d'anses, formées d'un, de deux et jusqu'à trois colombins juxtaposés ; des éléments de préhension, perforés ou non perforés ; ainsi que des fonds plats Des incisions parallèles relativement larges sont visibles sur plusieurs tessons et quelques exemplaires portent des impressions d'écorce végétale.

Sur plusieurs sites (GPS 455, 475, 479) sont présents des tessons de couleur brun noir, présentant des traces de lissage, qui pourraient correspondre à un matériel différent, datant de l'époque coloniale ou moderne. Aucune forme n'a pu être associé à cette pâte. Des tessons vitrifiés sont également présents sur un de ces sites (GPS 455).Un dernier ~sement, situé à l'extrémité est de la zone prospectée (GPS 484) contient un matériel singulier représentant un style, et une peut-être une phase, différent du matériel corrugado. Les tessons présentent une certaine hétérogénéité de couleurs (de crème rouge à rouge brun) avec de fréquents traces de lissage. Les fragments diagnostiques correspondent majoritairement à des cols de jarres ou de bols, légèrement évasés, portant une lèvre simple ou épaissie soulignée par des petites encoches profondes. Plusieurs fragments, correspondant à la séparation du col et de la panse, portent des encoches similaires. Furent également collectés sur ce site : deux fragments de bouteille et 5 fragments de fonds plats présentant une rupture marquée avec la panse.

GPS

~:21 422 619 620 621 622 623 624 625 626 627 628

Echantillon Effectif 285 16 11 41 23 40 39 21 31 11 21 Homogénéité + + - + + + - - + + + + + Pates

E3i: lnf. à6mm X 6-12 mm

x~x X X X X X

Sup 12mm Couleur RB RB OB CR 1 UH B B CO Formes Jarres m'lllld col éversé Jarres, oetit col éversé Jarres col entrant Jarres grands cols droits X X Jarres petits cols droits X ±=f Urnes Base :ol/an/pd/po 1 Pl Bols diam/5-10 Bols diam 15120 X X X X

Décorationsféléments -Lèvre épaissie ext. 1 bande apparente X X X aolatie ' -2-3 bandes X X X Sun à 3 bandes X X X

, X

Elément modelé X =+= Anses : S, D,T,Ep s Eo Motifs incisés : F,L,En Impressions : C,0,D ,V D V Lignes cordées Zones ou fümes peintes B Vernis/émaîl

Attribution ? ? HC Mo? HC ? I HC HC HC HC chronololrioue ? +?

1

HC HC HC

• IWS 450 451 452 455 472 473 474 475 Caractères typolomaues i.'1? Echantillon Effectif 19 27 146 57 18 19 16

Homo2énéité - + - - - + - + Pates Inf.à5mm X 5-12mm X X X X X X X X $up 12 rrun X X X X Couleur D D D BR D R Formes Jarres grand .col éversé X X Jarres, petit col éversé X Jarres col entrant Jarres grands cols droits - X Jarres oetits cols droits X Urnes Base :pl/an/pd/po p Bols diam/5-10 X X Bols diam 15120 X X Plat, Coupelle Bouteille X Décorations/éléments Lèvre éoaissie ext. X l bande apparente aplatie X X X sous la lèvre ext.

2-3 bandes X X Sup à 3 bandes X X X Bande modelée sinueuse Jmnressions circulaires Elément modelé : B, c ?Z s C,Z X Anses : S/D ; Elément de préhension D D EP Motifs incisés : FIL F F Motifs excisés D Impressions X V V Lignes cordées Zones ou lignes peintes X Vernis/émail X

Attribution chronologique? HC+ HC HC HC DR +

COL

GPS 476 477 478 479 480 481 482 483 484 485 485B Caractères typologiques i,?A

V Echantillon Effectif 40 19 23 56 13 74 760 31 311 67 Homogénéité + - + - + + + - + -Pat es Jnf. à5mm X X 5-12rnm X X X X X X X X X X Sup 12nnn X X X X X Couleur R R B D BR R BR BR C,R D Formes Jarres l!Tand col éversé X X Jarres, petit col éversé X X X Jarres col entrarit X X Jarres l!Tands cols droits X X Jarres petits cols droits X X X Urnes Base :p llan/pdlpo Pl, Pl

Po Bols diam/5-15 X Bols diam 15125 X X . X Counelle, Plat Bouteille X Décorations/élément Lèvre épaissie ext. X X 1 bande apoarente aolatie X X X X

sous la lèvre ext. 2-3 bandes X X Su à3 bandes X X X X Elément modelé s S,B B,X Anses: S/D s S,D, s S,D,

E E Motifs incisés : FIL F,L L L F,L

V c V D,V p

in tes R,Bl Bl,R

Attn'butlon ? HC ? HC ? HC HC HC Fo ehronolo · ue ?

Fig. Matériel céramique des bassins des rios Numbala et Vergel

Rios Valladolid et Palanda

Le matériel récolté dans la région proche de Valladolid appartient majoritairement à l'Horizon corrugado. Les pâtes céramiques présentent une certaine diversité avec une couleur extérieure variant d'orange à brun. Les particules minérales sont généralement assez abondantes et de dimensions parfois importantes. De très nombreux fragments portent des traces de lissage extérieur et parfois intérieur, assez soigneusement exécutées. On reconnaît la présence de jarres globulaires à grands cols· droits d'un diamètre d'ouverture variant de 12 à 15 cm et jarres à col entrant de corps plus ovoïde. Les tessons présentant des bandes apparentes multiples sont fréquents; sur certains d'entre eux les bandes sont recoupées par des incisions larges alors que d'autres exemplaires portent des impressions digitales alignées. Cette dernière modalité est particulièrement commune sur le site GPS 630, qui pourrait représenter une phase tardive de cet horizon. Les bandes modelées sinueuses appliquées sous la lèvre sont également fréquentes sur les sites de cette région; l'ajout d'impressions circulaires n'y est pas systématique. La présence d'impressions végétales n'a été signalée que sur deux sites. Les anses simples sont relativement fréquentes mais la modalité a double colombin n'est pas apparu dans l'échantillon collecté. On doit également signaler la présence fréquente de bols d'entre 15 et 20 cm de diamètre portant une bande aplatie sous la lèvte.

Des vestiges appartenant probablement à des phases antérieures sont présents sur quelques sites. Un petit groupe de matériel récolté à Pueblo viejo {GPS 606) parait se rattacher à la tradition stylistique Tacana. Ces tessons présentent une pâte fine, contenant de nombreuses particules de mica ; tm

d'entre-eux présente de traces de peinture blanche à l'intérieur et des incisions fines à l'extérieur. Deux fragments de bols récoltés sur le site GPS 611 présentent également des caractères distincts de l 'Horizon corrugado. On doit enfin rappeler la présence de bols et objets en pierre, qui pourraient se rattacher à la tradition formative Mayo-Chinchipe, sur les sites 629 et 630.

Les tessons sont rares et relativement érodés sur les sites dominant la vallée du rio Palanda à l'exception des GPS 420 et 454. Les pâtes ont une couleur dominante variant de rouge à brun noir avec des particules minérales abondantes. Les éléments diagnostiques se rattachent majoritairement à l 'Horizon corrugado. Sont présents des fragments de cols de jarres et de bols avec une bande apparente extérieure, des fragments de panses à bandes apparentes de largeur variable (0,5cm-lcm), oblitérées ou saillantes, ainsi que des fragments d'anses. Le matériel céramique mis au jour lors des fouilles du site de Santa Ana-La Florida (GPS 454) appartient à plusieurs ensembles, de styles et d'époques différentes. L'analyse typologique du matériel collecté permet de distinguer quatre ensembles céramiques distincts.

a- Le matériel récolté en surface Gusqu'à 25/30 cm de profondeur) appartient clairement à l'Horizon stylistique «corrugado ».

b- Dans la partie ouest du site, un dépotoir associé à des struCtures architecturales a livré un matériel dont les éléments les plus caractéristiques correspondent à des bols aux parois peu épaisses délicatement décorés d'incisions fines sur un fond engobé rouge-orange. Des charbons provenant de ce contexte ont été datés du IV-illeme siècle B.C. Ce style céramique,

également présent sur d'autres sites de la région, a été baptisé« Tacana »du nom du premier gisement où il a été découvert.

c- Un assemblage céramique beaucoup plus ancien, associé aux premières périodes d'occupation du site (III ème millénaire B.C.) a également été identifié. Son état de conservation est en règle général très mauvais, mais on a pu le caractériser par une pâte mince de couleur marron/rougeâtre, utilisée dans la fabrication de jarres décorées en d'impressions ponctuées et d'incisions parallèles réalisées sur pâte fraîche. Certains éléments montrent une ressemblance avec la poterie, un peu plus tardive, de Loja (phase Catamayo A: 1800-1300 B.C.) ; ainsi qu'avec les phases médianes et terminales de la culture de Valdivia .. Compte tenu des datations respectives, cette tradition parait être plus ancienne dans le rio Chinchipe, et pourrait représenter l'origine du peuplement agricole sédentaire de la région lojanaise. Les contacts entre les deux zones ont pu être facilitées par l'existence d'un col situé à l'est du contrafuerte de Sabanilla, où les rios Catamayo et Chinchipe, aux cours divergents, prennent leur origine.

d- Enfin, quelques tessons et surtout deux très belles bouteilles céramiques, déposées dans des contextes d'offrande, semblent correspondre à une céramique de fabrication non locale, obtenue sans doute par commerce ou échange. Il s'agit de deux récipients à anse en étrier, d'environ 30 cm de haut, possédant une pâte marron-gris, polie, très bien conservée. L'un de ces récipients porte deux visages anthropomorphes, façonnés en relief, occupant deux faces opposées, et entourés d'un décor formé d'un pastillage de petites boulettes d'argile. L'autre récipient a une forme aussi originale: sans décor, la panse est annulaire et creuse. Cette forme en « chambre à air » est analogue à celles connues pour le Formatif plus tardif du site de Cotocollao, près de Quito (phase IIb: 800-500 B.C.). La forme en anse à étrier et certains motifs décoratifs rappellent également la culture côtière Machalilla comprise entre 1600 et 900 B.C. [5].

Les objets en pierre Les travaux routiers réalisés au début des années 1990 ont occasionné la mise au jour d'un ou de plusieurs dépôts d'offrandes contenant plus d'une vingtaine de bols, de plats et de mortiers zoomorphes en pierre polie, dont la présence dans une collection privée nous a permis de localiser le site de Sta. Ana-La Florida. La fouille des contextes non altérés et des dépôts funéraires ont livré de nouvelles pièces lithiques attestant le développement d'un important art lapidaire, s'exprimant par des formes arrondies, élégantes et finement polies. Ces récipients, aux dimensions diverses, étaient vraisemblablement considérés comme des biens de prestige et ont servi de support à la transmission d'une idéologie complexe et sophistiquée. Plusieurs de ces bols, de couleur rouge-brun, présentent une face extérieure gravée de motifs figuratifs ou géométriques (Fig. ). On remarquera notamment une iconographie représentant des figures symboliques (Fig. ) où l'on reconnaît des serpents, des oiseaux (rapaces), des félins, ainsi que des représentations anthropo-omithomorphes (Fig.). Un second type de vestiges correspond à des éléments de parure de couleur vert-bleu, en turquoise et malachite, dont la composition chimique est en cours d'analyse au laboratoire Ernest Babelon du CNRS (Orléans), pour tenter d'en définir la provenance. Deux séries de médaillons (Fig.), percés de trous périphériques, représentent des visages anthropomorphes aux traits figés ou grimaçants. D'autres pendentifs remarquables se présentent sous la forme de petits nodules de turquoise, d'environ 4 cm de diamètre, sculptés de visages humains simplifiés et de serpents (Fig.). Un d'entre-eux a été scié par la moitié et gravé, à 1 'intérieur, de motifs d'oiseaux (Fig. ), et, à l'extérieur, de serpents enroulés. Deux autres éléments tubulaires, au décor« torsadé» (Fig.), d'une longueur de 5 cm ont été découverts dans le même contexte, ainsi que près d'un millier des petites perles de forme circulaire ou rectangulaires. La disposition primaire des perles rectangulaires, tantôt dispersées, tantôt rangées en mosaïque (notamment dans un des dépôts), suggèrent qu'elles étaient cousues sur des textiles plutôt

d ' fù que pen ues a un GPS 192 193 419 420 423 434 454 601 602 603 604 605 606 607 Caracteres tvnololfinues i. Echantillon LF Effectif 5 218 18 43 26 107 57 li 19 39 26 Homogénéité + + + + + - + - - + - - -Pa tes lnf. à 6mm X X 6-12mm X X X X X X X X X X X X

Sup 12 mm X X X X X X X X Couleur RB RB R D 0 0,B D B BR D B Formes Jarres grand col éversé X Jarres, petit col éversé Jarres col entrant X X X Jarres grands cols droits X Jarres petits cols droits X Urnes Base :oVanfod/oo Pl Pl Bols diam/5-10 -Bols diam 15120 X X X

Décorations/éléments Lèvre épaissie ext. 1 bande apparente aplatie X X X X sous la lèvre ext.

2-3 bandes X X X Sup à 3 bandes X X X X Bande modelée s s Elément modelé : B, Z ,A s s Anses : S/D ; Elément de préhension s L,En L L F,L Motifs incisés: F/L F Motifs excisés c V lmnressions: C,0,D ,V Lignes cordées Zones ou limes peintes BI Vernis/émail

Attribution chronologique ? HC ? HC HC ? HC HC+ HC DR?

GPS 608 609 610 611 612 613 614 615 616 617 618 629 630 631 Caractères tvoololrioues Echantillon Effectif 31 183 26 14 7 26 121 31 33 22 39 146 129 55 Homogèneité - - + + + - - - + + + + - + Pates Inf. à6mm X 6-12mm X X X X X X X X X X X X X X Sup 12mm X X X X X Couleur O,B BR D CB B OB CO OB B CR OB OR D OB Formes Jarres grand col évasé X X X Jarres, petit col évasé X X Jarres col entrant X X X X Jarres grands cols droits X X X Jarres netits cols droits Urnes X Base :pl/an/pd/oo Pl Pl Pl Bols diam/5-10 Bols diam 15120 X X X X X X X X

Décorations/dialmDstiques Lèvre épaissie ext. 1 bande apparente aplatie X X X X X X 2-3 bandes X X X X Sun à 3 bandes X X X X X X X X X Elément modelé : S, B, Z ,A s X s s s s Anses:S,D,Ep s s Motifs incisés : F , L ? En L Motifs excisés c V C,D Impressions : C,O,D ,V Lignes cordées Zones ou lignes peintes Vernis/émail

Jic ? HC HC HC HC Attribution chrono]oolnue? HC Mo? DR Fo? HC HC HC HC HC

Fig. : Caractéristiques du matériel céramique récolté dans les bassins des rios Valladolid et Palanda

B- Le cours moyen du rio Chinchipe

La jonction des rios Numbala et Palanda forme le rio Mayo-Chinchipe. D'assez nombreux gisements témoignant d'une occupation dense de certaines parties de ce territoire ont été découverts au sud de cette confluence, et jusqu'à la frontière. Les prospections ont particulièrement concerné la vallée basse et moyenne des rios Isimanchi et Zumbayacu, affluents de la rive ouest ; la région comprise entre Zumba et la frontière ; ainsi que les environs de Chito, sur la rive occidentale du fleuve (Fig. )

Les sites archéologiques

Un site important (Bellavista - GPS 424) occupe la partie sommitale et les flancs supérieurs d'un grand éperon dominant le rio Mayo, à quelques kilomètres au sud de la jonction des rios Numbala et Palanda. Le sommet de cette butte paraît avoir été aménagé pour former une succession de terrasses planes superposées. Ce gisement, fortement érodé par des occupations modernes, est, de par son extension, susceptible d'avoir hébergé une population relativement importante. Des gisements aurifères seraient présents à la base de l'élévation.

Rio lsimanchi

Plusieurs gisements ont été découverts dans la basse vallée du rio Isimanchi, tant sur la rive sud (GPS 430, 432, 459-461) que sur la rive nord (GPS 430, 457-458). Ces sites, sur lesquels le matériel céramique est généralement assez rare, sont étagés sur divers à-plats dominant la vallée depuis les basses terrasses (GPS 432), jusqu'aux flancs plus élevés (GPS 457-458). Cette distribution témoigne d'une occupation assez dense qui se poursuit dans la vallée moyenne (GPS 455, 460-462). La majorité du matériel céramique associé appartient à ! 'Horizon corrugado, mais des vestiges de traditions stylistiques antérieures sont également présents.

Le site de Finca Tacana (GPS 433), situé sur la rive nord du cours moyen rio Isimanchi, a donnée lieu à des travaux de fouille plus étendus. Le gisement principal est situé sur une terrasse présentant une partie plane, longue d'une cinquantaine de mètres par 17 m de largeur. La stratigraphie du site est relativement hétérogène d'un secteur à l'autre. Il apparaît toutefois de façon récurrente: une couche humique superficielle de couleur foncée, épaisse de 5 à 20 cm ; une seconde couche de couleur café à brun rouge, dont l'épaisseur varie; suivant les secteurs entre 10 et 55 cm; puis le sous sol stérile de couleur jaune correspondant à des matériaux rocheux décomposés. Les vestiges céramiques associés présentent une certaine hétérogénéité. Des tessons appartenant à l'Horizon corrugado apparaissent dans la partie supérieure des sondages (jusqu'à 20 cm), alors que le matériel présent dans la couche inférieure présente une facture plus fine et appartient clairement à une tradition différente. Des vestiges d'un possible structure d'habitat ont été mis au jour. Ils correspondent à un sol endurci présentant d'importantes traces d'altération par le feu situé à -20 cm de profondeur; Ainsi qu'à un trou de poteau et une préforme de hache utilisée commé pierre de calage. La datation AMS obtenue à partir de charbons recueillis entre 25 et 30 cm de profondeur a donné une datation de 620 +/-60 BP, ce qui correspondrait à un age calendaire de XXX a.D. Cette date semble plus vraisemblablement associée à l'occupation de }'Horizon corrugado. Compte tenu des évidences recueillies et de l'extension du gisement, ce site parait avoir hébergé un nombre réduit d'unités domestiques.

Un dépôt d'offrande de récipients lithiques a été découvert, il y a une vingtaine d'année à quelques kilomètres à l'ouest du site précédent (GPS 54 7), dans une fosse de plus 1,90 m de profondeur remplie de terre remaniée. Selon les informations recueillies, le matériel, aujourd'hui dispersé, contenu dans ce dépôt comprendrait : 8 haches ; 1 iguane de pierre avec une perforation dorsale ; 1 plat ; 2 anneaux en pierre verte ; 6 bols, dont 3 en pierre verte et 3 de couleur chocolat ; 1 ~tatuette. Cette pièce, de couleur café chocolat, présenterait des mains jointes sur la poitrine, avec 4 petites perforations sur le torse et une autre au sommet de la tête. Une pierre présentant une perforation de 32 cm de diamètre pour 16 cm de profondeur est visible sur ce site.

Bien què la partie supérieure du cours de l'Isimanchi n'ait pas été prospectée systématiquement, de nombreuses informations attestent d'une occupation diffuse des deux versants. Sur la rive sud, un site important (Romerillos, GPS XXX) occupe toute la partie sommitale d'un éperon dominant la rive sud de la vallée. Ce gisement présente qes secteurs aplanis, ainsi que des terrasses de culture étagées. Ce type d'aménagement, qui couvre plusieurs hectares, semble avoir concerné un grand nombre de parties sommitales, où ils restent encore actuellement visibles dans le paysage. Il pourrait correspondre à des établissements comprenant quelques unité~ domestiques.

Un dernier gisement a été repéré dans la haute vallée de l'Isimanchi, au lieu dit El Porvenir (GPS XXX). Y est présente une pierre gravée portant trois figures représentant schématiquement des têtes humaines. Aucun vestige céramique n'est apparu dans ce secteur.

GPS Coordonnées N° Inv. Dénomination Altitude Effectifs Datations céramiaues

424 17M0710988 58 Loma Bellavista alto ? 108 9472890 Site 15

430 17M0709588 1 63 146? Finca Zapotal-Isimanchi ? 20 9464444

432 17M0709221 64 60 m au dessus rio Isimancbi ? 3 9463892

433 17M0706492 ? Finca Tacana 780- 1680 620 +/- 60 9467837 815 BP

455 17M0708300 88 Terrasse moyenne Isimanchi 845 88 9465514

456 1 !~~0710187 1- Terrasse haute Isimanchi 950 -312

457 17M0710610 84 Terrasse haute Isimanchi 1000 113 9464205

458 17M0710214 89 Terrasse haute Isimanchi 950 22 9464296

460 17M0708224 90, 97? Colline au dessus du village 790 17 9465897 d'Isimanchi

461 17M0707991 91, 99? Terrasse rio Isimanchi 920 171 9466091

462 17M0707453 92 El Naranjal 920 22 9466066

545 17M0708701/ 225 Isimanchi en descendant de Zumba 101 UTM9465399

546 17M0708693- 226 El Guayabal 4 UTM9467719

547 17M07995275 227 LaLibertad 8 UTM9451284 W79°10'1T' 15? Romerillos 1890 35 04°51'l7" Site n°6 W79°17'08" - El Porvenir 1934 -so4°4s•19" Site n°16

Sites de la vallée du rio lsimanchi

Région de Zumba

D'assez nombreux gisements ont été enregistrés dans la zone environnant la ville actuelle de Zumba, étagés depuis les hauts versants jusqu'aux rives du rio Zµmbayacu. •

Un première ensemble de sites et de structures (GPS 268, 463-467) occupent le sommet du massif (Cerro Colorado) dominant la ville et la rive sud de 1 'lsimanchi. La partie orientale de cette élévation

et les moyens versants proches ont été occupés par un ou plusieurs sites d'habitat, d'extension apparemment importante, aujourd'hui fortement altérés par des travaux de construction et l'exploitation agricole (GPS 268). Une forte densité et diversité de tessons céramiques et de fragments d'outillage lithique ont été collectés dans la couche superficielle épaisse, par endroits, de quelques dizaines de centimètres. (on a eu beaucoup de mal à reconstituer l'ensemble, bien vérifier la description)Plus à l'ouest (GPS 467), sont visibles trois? petits monticules aménagés d'une largeur d'environ 5 m pour une longueur de 14 à 18 m. Leur aménagement consiste principalement en la découpe d'un talus vertical coupant la cime. En suivant la crête vers l'ouest, sont présentes une série de terrasses aménagées (463, 465, 466) pÙis une dernière structure (GPS 464) qui présente une forme circulaire et un profil conique avec une rampe d'accès périphérique en spirale. Son diamètre est d'environ 10 m pour une hauteur d'environ 2 m. Aucune paroi de pierre n'est visible dans ces aménagements. Les vestiges céramiques sont très rares en superficie de ce secteur. On ignore la fonction de ces aménagements dont l'usage ne paraît pas domestique. Leurs caractéristiques architecturales sont sensiblement différentes de celles des « Pucaras » de l'époque incaïque, présents dans d'autres secteurs de la cordillère. Leur association au site d'habitat de !'Horizon corrugado occupant la partie orientale du Cerro (GPS 268) parait plus probable. Elle confirmerait le caractère singulier, reflétant peut être une position hiérarchique majeure, de ce gisement.

Un autre ensemble important est situé à l'est de la vallée, au lieu dit El Pite (GPS 426) et sur les collines avoisinantes (GPS 428-429), dominant les bassins des rios Mayo et Isimanchi. La présence d'un abri sépulcral, mais également d'enterrements en urne ont été signalés à proximité de cette colline sans que l'information ait pu être vérifiée.

D'autres gisements ont été repérés sur les versants et éperons entourant Zumba (GPS 266, 527, 540) jusqu'à la vallée du rio Zumbayacu (GPS 273). Certains de ces sites (GPS 266) occupent d'assez importantes superficies et présentent une accumulation stratigraphique de quelques dizaines de centimètres d'épaisseur, tandis que d'autres (GPS 273) sont de plus petites dimensions. Des restes de fondation en pierre d'une construction de forme quadrangulaire ont été observés sur un de ces sites (GPS 273).

Gps Coordonnées N°Inv Dénomination Altitude Effectifs Datation céramiques

268 W79°07' 4 7" 192-194 El Reino 1515 627 s04°s1 ·24" Site n°25

463 17M0706099 - Ci.tnesaplaniesZumba 1675 -9463838

464 17M07006082 - StructurecrrculaireZumba 1675 -9463946

465 17M0706250 - Cime ovoide Zumba 1675 -9463926

265 W79°08'48" 150 La Guarra/Zumba 1135 17 S04°52'48" Site n°4

266 W79°07'57" 151 ,179- La Cruz/Zumba 1200 323 AMS encours S04°52'43" 187 Site n°5

273 W79°07'35" 155 La Vega de la huaca 1000 114 AMS en cours ? 04°53'34" Site 9

272 W79°08'10" 196 Laquebrada 945 58 S04°53'20" Site 28

425 17M0707270 196 Zumba-piscina municipal 1000 58 0707270

426 17M0711139 Zapotal-El Pite 1100 71 946231

427 17M0711389 60 Terrasse rio Zumbayacu 500 12 9460099

428 17M0708454 61 Collines Pueblo La Cordillera 1000 38 9462101

429 17M0709454 62 Piste d' atterrissage LC 1000 3

94621027 525 17M0708566- 201 La Tolosa 35

UTM9460952 540 17M0706070- 220 El Rejo, Iadrillero 18

UTM9461722 541 17M0704737- 221 Nueva Esperanza 5

UTM9459612 542 17M0703952- 222 Terrasse 16

UTM9459159 -543 17M0703275- 223 ElGuadual 20

UTM9458238 544 17M0704334- 224 10

UTM9457882

Fig. : Sites enregistrés dans la région de Zumba

La zone frontalière

Les prospections réalisées dans la zone située au sud du rio Zumbayacu, jusqu'à la frontière n'ont pas permis de découvrir de gisements importants. Cette région aux sols pauvres ne paraît pas avoir connu d'occupation dense. Six sites appartenant à !'Horizon corrugado ont toutefois été découverts au sud du rio Zumbayacu {GPS 528-530; 537-539), sur des surfaces au pendage parfois important. Ont également été signalés, sans pouvoir être vérifiés : la présence de vestiges de construction à proximité du village de La Chonta, ainsi que l'existence d'enterrements en urne dans la cordillère proche de Pucapampa et d'un abri ou grotte sépulcrale près de la frontière au lieu-dit Gramalotal.

Des occupations précolombiennes ont.été enregistrées plus à l'est, sur les contreforts (GPS 535, 536) et jusqu'aux basses terrasses (GPS 271) de la rive occidentale du rio Mayo. Une occupation diffuse des sommets des élévations dominant la rive orientale du fleuve à proximité des villages de Chito et El Laurel est également attestée (GPS 269, 270, 531, 548-549). Le matériel céramique y est rare, mais paraît dispersé sur de grandes superficies. Un dernier ensemble de sites (GPS 550-552) ont été découverts dans la vallée du rio Sangola, situé au nord de Chito. La majorité de ces sites présente un matériel céramique se rattachant à l'Horizon corrugado. Des informations convergentes ont signalées la présence de mines d'une« ciudad perdidad »à proximité du lieu dit Chinangana, à plusieurs heures de marche, à l'est de Cbito. ·

269 w19°02·29" 153 Village de Chito 1280 804°56'09" Siten°?

270 W79°02'50" 199 El Laurel 1415 804"57'00 Site n°8

271 W79°04 '06" 195 La gabarra del Mayo 720 49 804°56'45" Site27

526 17M0706582· 202 Pueblo de la Huaca 5 UTM9459341

527 17M0708707- 203 Moyuchi 43 UTM9458940

528 l 7M0708747- 204 Chemin à Zapanga 1 UTM9458212

529 17M0709898- 205 El Tablon 31 UTM9456456

530 17M0709331- 206 Au sud del Chorro 36 UTM9455811

531 17M0716725- 207 Route à Chito 9 UTM9454195

532 17M0717080- 208 La Cruz de Chito 6 UTM9455005

534 l 7M0713367- 209-214 Sondages!- 3 114 UTM9452892

535 17M0708973- 215 Avant la Balsa 50 UTM9451102

536 17M0709317- 216 Avant la balsa sur crête 7 UTM9450879

537 17M0708815- 217 Caserne militaire de 29 UTM9453598 Pucapamba

538 17M0709884- 218 llinca Oyada 46 UTM9458910

539 17M0710004- 219 El Chontal 55 UTM9458892

548 17M0716058- 228,229 San Luis 16 UTM9451284

549 17M0716216- 230 San Luis 7 UTM9450592

550 l 7M0717994- 231 Chito, Chemin en construction 26 UTM9454686

551 17M0718195- 232 Depuis Guitico 6 UTM9458526

552 l 7M0717078- 233-234 Palo Blanco 44 UTM9455877

Fig. : Sites enregistrés dans la zone frontalière

Les vestiges archéologiques

Le matériel collecté sur le site de Bellavista (GPS 424) appartient majoritairement à l'Horizon corrugado. Les pâtes céramiques ont une couleur variant du brun rouge à brun noir et une épaisseur comprise entre 0,6 et 2 cm. Trois grandes catégories de dimensions de récipients semblent représentées. Des traces de lissage soigné sont visibles sur une majorité de fragments.

Les formes reconstituables correspondent majoritairement à des jarres à col droit, d'un diamètre d'ouverture variant de 12 à 15 cm, décoré de bandes apparentes d'épaisseur régulière. D'autres fragments présentent des bandes apparentes parfois oblitérées, dans d'autres cas très saillantes. Sur un tesson, la séparation du col et de la panse est marquée par de petites incisons fines. Un autre exemplaire présente des traits incisés assez fins, organisés en lignes parallèles obliques, sur un fond de bandes apparentes. On note également la présence de plusieurs tessons présentant des impressions d'écorce, ainsi que des fragments d'anses simples. Un denier tesson porte deux bandes modelées parallèles décorées de fines impressions circulaires.

Un petit groupe de tesson provenant de ce même site (GPS 424) semble toutefois témoigner d'une occupation antérieure à !'Horizon corrugado. Ils présentent une pâte fine et correspondent à une base de col droit décoré de ponctuations alignées; d'un tesson portant des incisons douces parallèles et d'un petit élément de préhension portant une tête anthropomorphe modelée, appartenant à une coupelle.

Le matériel céramique de l 'Horizon corrugado récolté sur les différents sites enregistrés dans la basse vallée du rio Isimanchi présente une assez grande diversité et permet une bonne caractérisation de la tradition stylistique locale .. Les pâtes céramiques présentent une certaine diversité de couleur avec une dominante brun rouge. Les particules minérales sont génén:.iement abondantes et correspondent aux minéraux naturellement associés aux argiles locales. Les J 'l..rres se répartissent en deux grandes catégories de forme produites chacune en diverses dimensions. Un pfemier groupe correspond à, des récipients globulaires, à col droit ou légèrement évasé, d'un diamètre d'ouverture variant entre 25 et 35 cm. Un fragment de panse appartenant à cette forme présente une rupture marquée au niveau du diamètre maximal, estimé à 28 cm. Le second groupe correspond à des récipients de corps plus

ovoïde, à col entrant, dont le diamètre peut varier entre 12 et 40 cm. Une empreinte d'anse est visible sur un tesson de ce type. Le col de ces jarres parait avoir été systématiquement décoré de bandes apparentes multiples Gusqu'à 9 éléments superposés), généralement peu saillantes, pouvant atteindre sur certains récipients 1,5 cm de large. D'autres modalités décoratives leur sont fréquemment associées. Un certain nombre de te&sons portent des impressions végétales appliquées sur les bandes supérieures du récipient. Sur d'autres fragments, sont visibles des impressions de doigts ayant exercé une compression sur les bandes apparentes. Des lignes incisées parallèles obliques sont parfois présentes sur ces mêmes bandes, ou sous le registre corrugado. Ont également été identifiés: différents fragments d'anses, formées d'uii ou de trois colombins, ainsi deux éléments de préhension ou de fond polypode.

Les bols sont relativement fréquents et majoritairement d'assez grandes dimensions (entre 15 et 20 cm de diamètre pour une hauteur de 7 à 9 cm). Certains exemplaires portent une seule bande apparente ; alors que sur d'autres, le corps est entièrement décoré. Des empreintes d'écorce sont également présentes sur un de ces récipients. Existe également une forme de récipient globulaire sans col, d écoré d'incisions parallèles obliques sous la lèvre.

Le matériel mis au jour dans les niveaux inférieurs du site de Tacana présente des caractéristiques nettement différentes. Les pâtes sont généralement fines et de couleur beige à brun clair .... (à compléter). Les formes dominantes correspondent à de petites jarres à lèvre épaissie, de section ronde ou triangulaire; à des récipients à col droit; et, principalement, à petits bols, d'un diamètre variant entre XX et XX cm, décorés de fines lignes incisées. Des motifs incisés délimitant des zones peintes en rouge sont également présents sur des fragments de panse. (à compléter). En dehors du site éponyme, la céramqiue de style Tacana est présente, en petite quantité, sur au moinsd deux autres sites de la vallée (GPS 424 et 545).Une bouteille à col anthropomorphe, de style et époque indéterminée, a été récoltée sur le site GPS 461.

Les tessons récoltés sur les collines et terrasses, situées à l'est de Zumba (GPS 426-429), présentent une moindre diversité mais des caractéristiques similaires à ceux de la vallée basse et moyenne de l'Isimanchi. Une très importante quantité de matériel provient du site d'El Reino (GPSS 268), situé sur l'élévation dominant la ville. Les pâtes ont une couleur dominante brun rouge. On y reconnaît les deux grandes formes de jarres, précédemment décrites : à col éversé et entrant, de tailles moyennes a grandes (diamètre d'ouverture jusqu'à 40 cm); ainsi qu'une forme de bouteille à petit col droit (diamètre d'ouverture de 5 cm).· Les techniques décoratives associées présentent une diversité supérieure au matériel de L 'Isimanchi, avec toutefois une moindre fréquence des impressions végétales. Les bandes sont généralement saillantes et très apparentes ; certaines portent des incisions profondes, d'autres des lignes lissées au doigt ou encore des impressions alignées ovales. Un tesson porte une bande modelée sinueuse ; un autre correspond à une anse à double colombin et deux fragments à des petits pieds de récipients polypodes.

Il existe également une plus grande diversité dans les formes des récipients ouverts. Au côté des grands bols à bande extérieure apparente, est présente une catégorie de bols de petites dimensions en pâte fine (0, 4 ~O, 5 cm), d'un diamètre d'ouverture de 10 à 15 cm. Ils sont fréquemment décorés de lignes d'impressions cordées (Fig. ), auxquelles sont parfois associés de fines lignes incisées en chevron. On note la présence sur les bols de plus grand dimension d'une bande apparente portant des incisions sous la lèvre, ou d'une bande modelée sinueuse.

Le matériel provenant du site de La Cruz (GPS 266) présente des caractéristiques assez similaires avec une prédominance des jarres de taille moyenne et l'absence des petits bols à décor cordé. Les tessons portant de impressions végétales sont relativement fréquents. Près de ce site, a été trouvé un tesson de bord de jarre décoré d'un petit sujet anthropomorphe modelé~ Deux grands tessons appartenant à des cols de grandes jarres à bandes apparentes, décorés d'une figure modelée représentant probablement un reptile ont été découverts sur deux sites de la région (GPS XXX et,X:X:X).

Un ensemble de matériel relativement singulier a été récolté sur le site de La Vega de La Huaca (GPS 273). Les tessons de pâte beige à brun noir ont une épaisseur régulière (entre 0,7 et 0,8 cm). Sont représentés une forme de petite jarre à col évasé, parfois épaissi extérieurement, et des bols à parois évasées, portant une bande aplatie sous la lèvre. Des lignes incisées sont visibles sur trois tessons. Bien que ce matériel présente quelql,les points communs avec l 'Horizon corrugado, il est bien distinct du matériel décrit antérieurement et occupe une position chronologique indéterminée.

426 427

Effectif ? 12

Homo énéité + + + + + Pates Jnf. à6mm X 6-12mm X X X X X X X Su 12mm X X X X Couleur B BR BR RB RB D D

X X Jarres, etit col éversé Jarres col entrant X

ndscols droits X X X

X X X X X X X

Lèvre aissie ext. X X 1 bande a arente ext. X X X X X 2-3 bandes X X ? X Su à 3 bandes X X ? X Bande/élément modelé s Anses I réhension D a D Motifs incisés : F/L L F s L F L Motifs excisés F Impressions o,c, D,0, X?, VO X?

V V Lignes cordées X c,o

,V Zones ou li es eintes X Vernis/émail Attribution HC HC ? ? HC+ HC HC Hl'+ chronologique ? DR DR

?

456 457 458 459 460 461 462 545 546 547 463- 525 540 541 542 543 465

Caractères typolosriaues Echantillon Effectif ? 113 22 ? 17 71 22 101 4 8 ? 35 18 5 16 20 Homogénéité + - - - - - + + + + + - -Pates Inf. à6mm X X 6-12 mm X X X X X X X X X X X X X Sup 12mm X X X X X Couleur RB BR D D D D O,B O,B O,B O,B O,B O,B D Formes Jarres grand col évasé X X X X X Jarres, petit col évasé X X Jarres col entrant X Jarres grands cols X droits Jarres petits cols X X X X droits Urnes Base :pl/an/pd/po Pl Bols diarn/5-15 X Bols diam 15120 X X X X Plats, coupelles X X Décorations/éléments Lèvre épaissie ext. 1 bande apparente X X X X X X X 2-3 bandes X X X X X Sup à 3 bandes X X X X X X X X X Elément modelé Anses : SID ; Elément S,DT s s Ep de préhension Motifs incisés : FIL L L F,L L Motifs excisés lmoressions T,D,V V V V D,V V V Lignes cordées X Zones ou lignes peintes Vernis/émail

Attribution HC HC HC HC HC HC HC HC HC HC HC chronolo1!'ioue ? +Tac

Fig. : Caractéristiques des vestiges céramiques du moyen Chinchipe

Zone frontalière

Le matériel recueilli dans la zone frontalière appartient majoritairement à !'Horizon corrugado. Les tessons diagnostiques sont toutefois généralement rares et ne;: permettent pas rme comparaison détaillée avec le matériel de Zumba ou de l 'lsimanchi. Le matériel récolté au sud de Zumba et dans la région de Chito, sur la rive oriental du rio Chinchipe posséde des caractères assez similaires. On note la présence fréquente de bords de jarres à décor corrugado, de fragments de bols et de tessons présentant des techniques décoratives précédemment décrites : incisions larges obliques sur col corrugado , impressions digitées, impressions végétales. Les particularités les plus remarquables correspondent à l'extrême rareté des anses de tout type et des bandes modelées sinut•uses. Un autre élément singulier tient à la relative fréquence des encoches situées sous la lèvre des récipients, modalité décorative rare par ailleurs dans le bassin du Chinchipe à l'exception du site GPS 484 de la vallée du rio Vergel. Sur le site GPS 549, qui correspond au remplissage perturbé d'un abri sous roche, sont associés à ces éléments des décors d'incisions fines peignées des incisions larges parfois formant en motif en chevron ; ainsi que des encoches alignés ou disposées en arêtes de poisson. Des tessons représentatifs

544

10 +

O,B

Pl

X

L

HC

d'une phase d'occupation antérieure à 1 'Horizon corrugado correspondant à des jarres à petit col droit ou versé ·décorées d'incisions larges parallèles ont été découverts sur un seul site {GPS 553)

269 270 271 526 527 528 529 530 531 532 534 535 536 Caractères tvnnloainues Echantillon Effectif 49 5 43 1 31 36 10 13 114 50 7 Homol!ènéité + + + - + - + - - + + - + + Pates Inf. à6mm X X

~ X X IX X X X X X X X X X X

X X X Couleur J,0 O,R G G,R 0 c O,B C,B 0,8 B,G O,R,B O,B C,R Formes Jarresl!l'll.ndcol évasé X X Jarres, petit col évasé X Jarres col entrant Jarres grands cols droits Jarres petits cols X droits Urnes t=t An,PJ Base :ol/anfod/oo Pl Pl Pl Bols diam/5-10 X X Bols diam 15120 X X ±:jx X X X Plats, couoelles Décorations/éléments Lèvre épaissie ext. X X 1 bande apparente X X X X X X aplatie sous la lèvre ext. 2-3 bandes X X X X X Sut> à 3 bandes X X X X Elément modelé Anses I élements de o. En Motifs incisés : FIL L L 1 L 1 F,L F Motifs excisés En En En Imoressions V P, D,V, u,v, Lianes cordées Zones ou lignes neintes Vernis/émail X

1 Attribution ? HC ? HC HC HC HC ? HC HC cbronoloulnue ?

537 538 539 548 549 550 551 552 Caractères tvnoloaïaues Ecbantlllon Effectif 29 46 55 16 7 26 6 44 Homoeénéité + + + - + + -Pa tes Inf. à6mm X X 6-12 mm X X X X X X Sun 12mm Couleur B CB C,B D D 0 B 0,R Formes Jarres lmlnd col évasé X X Jarres, oetit col évasé Jarres col entrant X Jarres grands cols X droits Jarres oetits cols droits • Urnes Base :uVan/ndluo Pl An Bols diam/5-10

~crnmelles X X

Décorations/éléments Lèvre épaisltie ext. 1 bande aonarente X X 2-3 bandes X X Sup à 3 bandes X X X X X Elément modelé s A Anses I élements de p. Ep En ED Motifs incisés : FIL L P,L Motifs excisés En En lmt1ressions c,v D,V V V D Lignes cordées -Zones ou lignes oeintes Vernis/émail X

Attribution HC HC HC ? HC HC HC s: chronologique ?

Fig. :Matériel céramique de la région frontalière

Synthèse des données concernant l'occupation précolombienne du bassin du rio Cbinchipe.

Les vestiges découverts sur le site de Santa Ana-La Florida, et les datations associées, témoignent d'une occupation ancienne du haut bassin du ri@ Chinchipe par des populations agricoles, organisées dans des systèmes sociaux probablement assez complexes. L'absence d'autres sites contemporains clairement identifiés, et tout particulièrement de sites d'habitat, ne permet pas de détenniner la densité de ce peuplement, ni les modalités d'occupation de l'espace. Le matériel céramique provenant des niveaux inférieurs du site (contemporain ou antérieur-à 4500 BP) constitue la plus ancienne tradition céramique clairement datée, dans le contexte de l'Amazonie occidentale. Bien que la description de cet assemblage céramique reste très limitée, il présente de nombreux points de comparaisons avec le matériel caractéristique des premiers groupes d'agriculteurs installés sur le versant occidental de la cordillère, dans la vallée de Catamayo (à moins de 100 km à vol d'oiseau). Les datations.actuellement connues pour ces deux secteurs ( 4500 BP pour le Chinchipe ; 3900 BP pour Catamayo) semblent attester une nette antériorité des manifestations les plus orientales. Ce point paraît confirmer les hypothèses précédemment formulées sur la possible origine amazonienne des premiers occupants du territoire lojanais (Guffroy, 1987: 122). La qualité des vestiges, la complexité des aménagements architecturaux et des rituels dont ils témoignent, laissent par ailleurs supposer qu'ils représentent une tradition culturelle déjà bien développée et ayant sans doute une sphère d'influence relativement étendue. Il est donc probable que l'apparition de ces traits dans le Haut-Chinchipe constitue un moment d'un développement culturel complexe dont l'origine est probablement encore plus ancienne et sans doute extérieure à notre zone d'étude. En l'état actuel des connaissances, ce foyer pourrait se situer dans le bassin supérieur de l'Amazone. La présence de coquillages d'origine marine prouve l'existence de systèmes d'échanges à courte ou moyenne distance. Cette époque marque également 1' apparition d'une tradition du travail de la pierre, qui se maintiendra, sans doute, sur une longue période, dans la vallée du rio Chinchipe. La similitude existant entre certaines représentations iconographiques et les éléments constitutifs des premières grandes civilisations péruviennes côtières (Cupisnique) et andines (Chavin) constitue un point important, dont l'interprétation est étroitement liée aux positionnements chronologiques respectifs. S'il est confirmé que ces éléments apparaissent dès 4500 BP sur le versant oriental, ils créditeraient l'hypothèse de l'origine amazonienne des systèmes religieux andins de l'époque formative, précédemment soutenue par D.Lathrap (1970), sur la base de données recueillies dans le Pérou central. S'ils apparaissent plus tardivement dans l'histoire d'occupation du site, ils témoignent tout au moins de relations étroites et d'échanges idéologiques entre les versants occidentaux et orientaux des Andes à un ou plusieurs moments de la période Formative récente (3500-2300 BP). •

L'évolution postérieure de cette tradition ·~t la nature de l'occupation du Haut-Chinchipe durant la période formative récente restent à définir. 'Les vestiges découverts sur le site de La Cruz, sur la rive

orientale du rio Numbala, appartiennent très vraisemblablement à cette période. Ils semblent attester le maintien de relations assez étroites avec les sociétés établies au nord ouest, dans la vallée supérieure du rio Catamayo. La rareté des sites de ces périodes anciennes s'explique probablement en partie par les conditions climatiques locales susceptibles d'avoir provoqué de fortes érosions et destructions. Elle pourrait aussi traduire un peuplement limité aux secteurs les plus favorables et d'une densité faible à moyenne.

Les sites de la phase Tacana restent peu nombreux, avec toutefois une aire de dispersion des vestiges connus supérieure à celle de l'époque préèédente. Du matériel céramique se rattachant à ce style est apparu dans la haute vallée du rio Chinchipe, à proximité de Valladolid; ainsi que: sur le site de La Florida; dans la vallée du rfo Verge! à l'est, et au sud dans la vallée du rio Isimanchi. Il s'agit d'une tradition originale probablement issue d'un développement socioculturel local antérieur. L'absence de datations C14 fiables ne permettent pas encore un positionnement chronologique précis. Elle présente toutefois de nombreux points de comparaison avec les traditions lojanaises caractéristiques de l'époque Fmmative finale et du début de la période de développement régional, ainsi qu'avec le matériel collecté au Pérou: dans la vallée du rio Chirinos affluent du bas Chinchipe (sites de Michimal et Cerezal); sur la rive sud du Marafion (phase El Salado de Bagua) et dans le Haut-Piura (Phase Chapica). Ces traditions sont toutes situées entre 2500 BP et 1500 BP. Il est possible que le travail lapidaire se poursuive à cette époque. On ignore si cette occupation a perduré jusqu'à l'arrivée des groupes porteurs de la céramique corrugada, qui représentent, comme dans la province voisine de Loja, un bouleversement socioculturel majeur.

Bien qu'il existe des différences assez notables d'un secteur à l'autre, quelques éléments semblent attester tme relative homogénéité du peuplement tardif de la vallée. Globalement, le mobilier céramique de ! 'Horizon corrugado présente, dans le bassin du rio Chinchipe, une qualité de fabrication et une diversité des formes et des décors nettement supérieures à ce qui a été observé tant dans la sierra lojanaise que dans la vallée des rios Zamora et Nangaritza. Un élément, qui est totalement absent des bassins voisins, marque cette singularité. Il s'agit de l'imposition d'empreintes végétales, très probablement d'écorce, sur la pâte fraîche des récipients, dont on retrouve la trace tant dans les cours supérieurs des rios Valladolid et Numbala que dans la vallée du rio Vergel, la vallée de L'Isimanchi et jusqu'à Chito. Cette modalité décorative est toutefois présente dans des proportions sensiblement différentes d'un secteur à l'autre, avec une popularité et une fréquence moindre dans la partie supérieure du bassin. D'autres traits connaissent une répartition singulière. Au nord, dans la région de Valladolid, on remarquera la :fréquence des bandes modelées sinueuses et des applications digitales et l'absence d'anses faites de deux colombins superposés. Les anses sont également rares dans la région de Chito, où prédominent les éléments de préhension. Certains sites de la région de Zumba sont singularisés par l'existence de petits bols à décors cordés ou incisés, destinés à la libation; ainsi que de grandes jarres portant sur le col corrugado des éléments modelés zoomorphes. Ces particularités, parfois notables d'un gisement à l'autre, pourraient résulter de différents facteurs: l'existence de traditions locales «tribales», l'appartenance à des phases chronologiques différentes, ou l'importance relative des différents sites. Les données recueillies ne permettent toutefois pas d'établir la nature des éventuelles évolutions du matériel durant les nombreux siècles d'occupation. La bonne qualité générale du mobilier céramique, en comparaison à celle d'autres secteurs, paraît impliquer l'existence d'artisans potiers.

Tout le bassin du rio Chinchipe semble avoir connu, durant cette période, une occupation dense, dont les traces sont encore visibles dans le paysage. Des sites d'habitat aménagés par aplanissement et terrassement occupent une grande partie des secteurs sommitaux, mais également les promontoires, collines et terrasses fluviatiles. Les différences marquées existant d'un site à l'autre dans l'extension, la quanti té et nature des vestiges laisse toutefois entrevoir des concentrations de population sans doute diverses et une possible hiérarchisation des établissements. Les structures en monticule présentes sur les sites GPS 463-465, dominant les vallées de l'Isimanchi et ~ Zumba, pourraient traduire 1 'existence de sites publics aux fonctions singulières.

Ces. éléments semblent en accord avec les données etbnohîstoriEJlles (Taylor, 198()) concetna:nt les modes dè vie et P extension. du gro1.lpe connu au XVI ème siècle sous le nom. de. Braçamoros. Contrairement à ce qui avait été observé dans la province voisine de Loja~ les éléments caractéristiques des influences cnltarelles et de la présence incaïqµe semble absents ou extrêtnemêtlt. ~. d$ns• cettç. vallée. On, ne peut t01ltefois ~clur,e l'®stènce d'é®anges avec les groupes Pattas ou Malacatos incaisés, dont témoigneraient les haches en cui'\fre provenant des secteurs de Palanda et Valladolid. La présence de sites stratégiques Inca paraît par ailleut$ biett attestée à la périphérie dti haut bassin, dans la. hatite vallée du rio Catamayo, en amont de Yangana (site de Cacbi Yaçu) et dans la cordillère voisine (sites de Tarram.a et de Balcon dei Inca). L'existence d'Un,site de cette Çpoque dans le has$ÎI1 du rio '.Blanco demande à ·être vérifiée, Les ruÏlles dè bitiments présênts à proximité des villagèS actuels de Valladolid et de San Francisco del Vœgel pourraient correspondre· aux. vestiges d' établissements espag11ols, ion.dés après 1550 et abandomts tm. lS99.

La Vallée du rio Zamora (province de Zamora-Chinchipe)

Le rio Zamora prend sa naissance au sud de la ville de Loja sur les flancs du Cerro Uritunsiga (3022 m). Son cours supérieur (environ 30 km), orienté de sud au nord, se déroule dans une vallée interandine relativement étroite, formant par endroits (tel l'emplacement actuel de la ville de Loja) un paysage plus ouvert. Il bifurque ensuite, à 90° vers l'est, pour rejoindre le versant oriental de la cordillère à travërs une gorge étroite. Peu après sa bifurcation il reçoit les eaux d'un important système affluent venu du nord (rio Las Juntas). La vallée s'élargie à la hauteur de la ville de Zamora (environ 1000 m snm), où le fleuve prend un cours méandreux souvent encaissé par d'anciennes terrasses Il court alors, jusqu'à sa jonction avec le rio Santiago soit sur environ 150 km, de sud-ouest à nord-est.. Il reçoit durant son trajet de nombreux affluents dont les plus importants sont les rios Bombuscara, Jamboe et Nangaritza, en rive sud, et les rios Yacuambi, Chuchumbleza et Bomboisa, en rive nord. La basse vallée connaît son élargissement maximal (environ 10 km de largeur) à la hauteur de la ville actuelle de El Pangui et se rétrécit légèrement dans son cours inférieur. Le rio Zamora constitue avec le rio Namangoza les deux principales sources du rio Santiago, lui-même affluent du rio Marafion. Des populations Shuar vivent encore, de manière plus ou moins dispersée, le long du cours du rio Zamora et de quelques tributaires principaux. Une colonisation importante d'origine andine (groupe Saraguro) s'est établie sur les affluents de la rive nord (particulièrement le cours du rio Y acuambi) durant les dernières décennies.

A- La vallée moyenne

Les sites archéologiques

a- Aucune prospection n'a été réalisée en amont de la ville de Zamora, ni sur son territoire où la forte urbanisation a probablement détruit de nombreux gisements. Des travaux de sauvetage menés à bien par B. Camino (2001 ), a environ 15 km en amont ont toutefois permis la découverte de plusieurs gisements situés entre 1500 et 1000 m d'altitude, au sommet d'éperons et de petites élévations. Des meules et des mortiers, ainsi que des pilons de mortier étaient présents in situ. Le matériel céramique se compose principalement de fragments de petits cols de jarres décorés de bandes et de points peints en rouge, et/ou d'impressions d'ongles. Sont également fréquents les fragments de panses décorées d'incisions parallèles, entrecroisées, ou en zigzag. Selon l'auteur (ibid., 24), ce matériel présente des points communs avec les récipients céramiques, datés de la période de Développement Régional, provenant de Cariamanga, Catacocha et Macara, et avec la tradition Sangay de l'Upano. Au­delà de ces relations générales, ce matériel forme un style particulier, sensiblement différent des traditions lojanaises. Son degré de relation, qui paraît plus étroit, avec le matériel de l'Upano, suggère l'existence de contacts suivis entre les contreforts et les basses terres.

b- L'existence d'une grotte sépulcrale contenant de nombreux squelettes a également été signalée à proximité du village de San Juan de El Oro dans le haut bassin du Zamora. La présence dans une collection conservée à l'université technique de Zamora, de pièces de collier en spondyle, de forme carrée, semblable à des pièces provenant de Catamayo et de Cerro Narrio ; ainsi que la référence à la présence de matériel de type Machallila, mentionnée par Porras (1982: ) laisseraient supposer l'existence d'une occ11pation formative, non encore caractérisée, à proximité de cette ville.

c- Nous avons relevé l'existence de plusieurs gisements présentant un matériel céramique comparable distribués le long de la rive nord, sur les terrasses alluviales dominant la rivière, sur la rive nord du rio Zamora, ainsi que dans la basse vallée du rio Yacuambi.

Trois sites d'extension importante ont été découverts, à proximité de la localité de Tzunantza. Les vestiges apparaissent dans les coupes de terrain et à la superficie des terrasses dominant la rivière. Un autre gisement de même type fut découvert, quelques kilomètres plus en aval entre Cumbaratza et Namirez Bajo.

Dans la vallée du rio Y acuambi, il existe une concentration importante de sites à proximité de la localité de Piuntza. Les éléments présents sont de nature diverse. Sur la seconde terrasse de la rive est du rio Y acuambi, (Piuntza A) sont visibles de petits monticules dispersés longs de 6 à 7 m pour une largeur d'entre 4 et 5 m. Leur hauteur par rapport au sol actuel peut atteindre 70 cm. Un sondage réalisé à l'intérieur d'une de ces structures a mis en évidence la présence de matériel céramique mélangé à des particules charbonneuses jusqu'à une profondeur de 85 cm. Une concentration importante de vestiges est apparue à une profondeur moyenne de -20 cm. La datation obtenue à partir d'échantillons des niveaux superficiels (post 0 BP) paraît avoir été contaminée par les racines et fragments végétaux modernes.

A un kilomètre au nord du gisement antérieur, sur la même rive, apparaissent des restes de levées de terre parfois délimitées par des parois de contention en pierres, disséminées sur une aire de plusieurs hectares (Piuntza B). Leur altitude conservée est comprise entre 0,80 et lm, pour une largeur de 1,50 m. Bien que la hauteur du couvert végétal rende difficile la reconstitution d'un plan d'ensemble, la planification orthogonale des éléments architecturaux apparaît assez clairement. Il existerait des structures quadrangulaires de dimensions assez modestes, fermées sur trois de leurs côtés, et des aménagements plus importants pouvant atteindre 75 m de long sur 45 m de large. Des fossés, orientés perpendiculairement à la rivière, sépareraient les constructions. Cette zone est encore actuellement exploitée artisanalement pour ses ressources aurifères.

Un dernier gisement fut enregistré dans cette même vallée, plus en amont, dans la ville actuelle de Guadalupe.

d- En rive sud, deux sites archéologiques ont été découverts dans la vallée du rio Jamboe. Ils sont situés sur les premières terrasses à proximité de la rivière. Un niveau d'occupation contenant une faible quantité de matériel céramique était présente sur ces deux gisements. Des traces d'occupation précolombiennes sont également présentes dans la vallée du rio Nambija.

e- Les données concernant l'occupation des aires situées plus en aval restent rares. Un gisement présentant deux roches gravées a été étudié à proximité du village de El Padmi, à 25 km en aval de Yantzatza. Les pierres portant des pétroglyphes mesurent entre lm et 1,60 m On y reconnaît des traits géométriques et des motifs plus figuratifs (anthropomorphes). Il existe sur ces même roches des petites cupules alignées, ainsi qu'une perforation cylindrique plus profonde (l 7cm). Un sondage réalisé à proximité, dans la plate-forme de la terrasse a mis

• en évidence la présence d'un niveau d'occupation humaine situé à une dizaine de cm sous le sol actuel.

Emplacement des sites enregistrés dans la vallée moyenne du rio Zamora

f-Au lieu dit El Pincho (communauté indigène Shakay) fut mise au jour il y a quelques années une urne de couleur rouge et de grande taille (1,80-2 m de hauteur). Elle contenait deux :figurines anthropomorphes en terre cuite, une hache en pierre, un bol, et des pièces de collier en céramique. Il s'agit probablement d'un dépôt funéraire. D'autres enterrements comparables se seraient trouvés à proximité. Des urnes de grandes tailles ont également été signalées sur d'autres sites de la basse vallée telles Washikiat et Los Encuentros, ainsi que dans la haute vallée du rio Quimi. La présence de deux récipients superposés est probable dans deux de ces cas.

g- Le site le plus oriental enregistré lors de nos prospections se situe dans la vallée du rio Quimi, où des traces d'occupation humaines sont présentes depuis les premières terrasses jusqu'aux versants plus élevés. Sur le site de Cabo Kennedy furent mises au jour, à l'occasion de travaux de construction, plusieurs urnes semi-globulaires, à fonction probablement funéraire, contenant des pièces lithiques (haches et pierre à moudre). Deux petites haches polies provenant de ce site ont pu être étudiées. La première, d'une longueur de 6 cm et d'une largeur maximale de 5 cm, présente un talon plat et deux tenons. La seconde de plus grande dimension (0,5 par 7 de largeur) présente deux petites encoches latérales. Légèrement asymétrique, elle présente des traces d'usage répété.

Les résultats de la prospection de la vallée du rio Nangaritza, le plus important affluent de la rive sud seront présentés séparément.

h- Des jarres à bandes apparentes multiples sont :fréquentes dans les collections provenant de la région de Gualaquiza. P.Liedesbergher (1995) a également signalé l'existence de vestiges d'occupations précolombiennes dans la basse vallée du rio Zamora et le long du cours de ses affluents.

GPS Coordonnées N°Inv. Dénomination Altitude Effectifs ? W78C>56'26" 144 LaPituca 1125 10

804°07440" Site n° 1 W78°55'53" 145 Jamboebajo 1342 10 so4°03·59" Site n.0 2 W78°53' 15" 156 Guadalupe 950 11 S03°50'27" Site n°10 W78°53 '45'' 155-158, 188-190 Piuntza 930 33 803°52'38" Siten° 11 W78°37'00" 160 ElPadmi 1150 21 03°44'18" Siten°13 W78°26'22" ? EIQuimi -so3°31 ·os" Siten°14 960 w 93-96 Tzunantza A-C 950 108 s w 97 CumbaratzaA 900 3 s

Fig. Localisation et dénomination des sites enregistrés dans la vallée du rio Zamora

Matériel archéologique

a- Le matériel récolté sur les sites de la rive nord {entre les villes de Zamora et de Yantzaza) présente des caractéristiques relativement similaires. Les pâtes céramiques sont de couleur dominante rouge à rouge bran. Elles ont une épaisseur variant entre 0,6 et 2 cm. Les particules minérales sont généralement abondantes et peuvent dépasser un centimètre de longueur. On reconnaît la présence de quartz, de micas, de feldspaths, et sur certains exemplaires de grains de chamotte. Bien que la superficie des tessons soit généralement érodée, la présence d'un lissage paraît généralisée.

• Les formes reconnaissables présentent une certaine diversité. Elles correspondent à des bols et des jarres de différentes dimensions. La :fréquence des bases annulaires constitue une caractéristique de cette tradition. Elles 'semblent être associées tant à des récipients ouverts

que fermés. Leur section est fréquemment triangulaire. Leur diamètre varie entre 7 et 9 cm et leur hauteur entre 2 et 5 cm. Les bols ont un diamètre d'ouverture compris entre 15 et 24 cm.

Les cols des jarres présentent une certaine diversité de formes avec la prédominance de bords légèrement évasés à lèvre arrondie. Il existe aussi de petits cols droits probablement associés à des jarres à petites anses. On a reconnu également la présence de récipients de grandes dimensions, dont le col représente une hauteur supérieure à 9 cm pour un diamètre d'ouverture d'environ 18 cm.

Malgré la forte érosion du matériel, des éléments de décoration sont encore visibles sur plusieurs tessons. La modalité la plus fréquente correspond à des alignements de perforations ovales (Fig. ). On a également reconnu la présence, sous la lèvre d'un bol, d'éléments modelés associés à des perforations circulaires plus profondes. Une décoration peinte composée de bandes parallèles de couleur rouge disposées à la séparation du col et de la panse et sur le col a été conservée sur de rares tessons de jarres.

Le matériel lithique est peu abondant sur ces sites. Une hache à talon et à perforation circulaire très abîmée a toutefois été récoltée sur un des gisements de Tzunantza.

b- Deux ensembles de matériel pourraient appartenir à des traditions différentes. Les tessons récoltés dans le sondage effectué à proximité des levées de terre de Piuntza B, entre 10 et 30 cm de profondeur, présentent des pâtes et formes différentes (Fig. ). Un col entier en pâte crème à dégraissant fin possède un bord épaissi de section triangulaire et un diamètre d'ouverture de 10 cm. Un autre fragment de col en pâte noire, de forme différente, est décoré de lignes fines incisées sur pâte fraîche.

Le matériel provenant du site d'El Padmi présente également des caractéristiques singulières. Les pâtes sont plus fines (de 0,4 à 1,1 cm) et ont une couleur dominante brun claire avec une abondance de particules de micas. L'absence de tessons diagnostiques ne permet pas une meilleure définition de ce style.

Aucun vestige clairement associable à !'Horizon corrugado n'est apparu jusqu'à maintenant dans ce secteur.

c- Sur les gisements de la rive sud du rio Zamora, les pâtes de couleur brune ont une épaisseur variant de 0,4 à 1 cm. Les particules minérales sont moyennement abondantes. Les éléments diagnostiques sont rares. On note la présence d'un grand col présentant des bandes apparentes et d'un fragment de bord à lèvre épaissie, ayant un diamètre d'ouverture de 25 cm. Malgré la rareté du matériel, ces tessons semblent clairement correspondre à une tradition céramique différente de la tradition Piuntza. Les rares éléments diagnostiques collectés les rattachent à l'Horizon « corrugado ». Aucun tesson à décor modelé ou anse à double colombin n'a été collecté sur ces sites. Ce matériel paraît peu diversifié et beaucoup plus frustre que celui récolté dans les autres régions prospectées.

1 2 11 11 13 Tz Cu 1 2 11 11 GPS A B A B Caractères Décorations/éléments typoloITTaues • Echantillon 1 èvre épaissie ext. X Effectif 10 10 11 33 21 27 3 1 hnde apparente X X Homogénéité + + + - + 2-3 L'un.des X

13 T c

Pa tes Sup à 3 bandes In. 6mm X X Eléments modelés 6-12mm X X X X X Anses s Supà 12 mm X X Couleur B B R D B BR BR Motifs incisés: FIL L . Formes Motifs excisés Jarres grand col X Impressions 0 évasé Jarres, petit col w Zones ou lignes peintes X E évasé Jarres X ' Attribution Culturelle HC HC Piun ? col entrant tentative Jarres grands X X X cols droits Jarres petits cols X X droits Urnes Base A A A,P Bols diam/5-10 Bols diam 15/20 X

Fig. Caractéristiques du matériel céramique récolté dans la vallée moyenne du rio Zamora

Synthèse des données

L'état encore parcellaire des connaissances concernant l'occupation précolombienne de la vallée moyenne du rio Zamora laisse ouvertes de nombreuses interrogations. Une occupation diffuse pourrait avoir existé dès l'époque Formative et durant la période suivante de développement régional.

La grande majorité des vestiges découverts semblent toutefois appartenir à des époques plus tardives. La présence de populations proto-Jivaros semble attesté le long des affluents de la rive sud, ainsi que sur le cours inférieur du Zamora. Les densités d'occupation actuellement reconnues paraissent assez faibles. L'absence de vestiges attribuables à !'Horizon corrugado sur la rive nord du secteur central pose par ailleurs problème et demande à être confirmée. Elle pourrait traduire la présence dans cette zone de populations d'origine ethnique différente porteuses d'une tradition céramique singulière (tradition Piuntza). Cette hypothèse présente une certaine cohérence avec les données ethnobistoriques (Taylor, 198X : ) qui suggèrent l'existence de populations d'appartenance linguistique autre (non proto-jivaros) dans cette région. Mais on ne peut exclure que le matériel de tradition Piuntza corresponde à une période historique encore plus récente.

? P. P.

B-Vallée du rio N angaritza

Le rio Nangaritza est le plus important affluent de la rive sud du rio Zamora. D'une longueur d'environ 90 km, il prend naissance dans le contrefort de Tzunantza et court, du sud au nord, au pied de la cordillère du Condor, dont la ligne de crête constitue la frontière entre Equateur et Pérou. Sa vallée, très étroite dans son cours supérieur, forme une plaine large et méandreuse dans son cours moyen (sur environ 35 km, entre les villages de La Wantza et Nueva Esperanza) pour se refermer une quinzaine de kilomètres avant son embouchure, portion occupée par de nombreux rapides. Cette vallée est actuellement peuplée par des populations d'origine Shuar, qui forment plusieurs communautés importantes (Centras Shaime, Yayu, Yawi) le long de son cours supérieur, et par des colons, d'origines diverses, installés dans la région ces dernières décennies.

Les gisements archéologiques

Le cours supérieur du rio Nangaritza n'a pas été prospecté. Plusieurs informateurs nous ont signalé l'existence de ruines connues sous le nom de« cuidad perdida », situées au sommet d'une élévation dominant la rivière, a proximité de la Quebrada Mariposa et au pied du Cerro Guayusa. Les descriptions indiquent la présence des restes de constructions en pierres relativement bien conservées et de pavements. Il pourrait s'agir des vestiges d'un village espagnol installé durant les premières décennies de la conquête et abandonnées à l'occasion du soulèvement indigène de 15XX. Cette région constitue également le seul passage naturel possible entre les bassins des rios Zamora et Chinchipe ; quelques kilomètres de distance séparant les sources des affluents méridionaux du Nangaritza de celle du rio Verge!.

Quatorze sites ont été enregistrés et étudiés dans le secteur central, le plus ample de la vallée. Ils sont distribués depuis la basse vallée (située à environ 800 m d'altitude) jusqu'aux terrasses et collines plus éloignées (au moins jusqu'à 1200 m). Le matériel céramique est rare (inférieur à 10 tessons) sur environ 30% de ces sites, et seuls 4 d'entre eux présentent des effectifs supérieurs à 100 tessons. Des niveaux d'occupation enfouis (jusqu'à une profondeur maximale de 55 cm), contenant des fragments de charbons de bois, ont été mis en évidence sur 4 de ces sites (GPS 375, 380, 384, 387). Des vestiges de possibles constructions (parois, trou de poteau sont apparus sur un site (GPS 375). La présence de grandes pierres présentant des aires de polissage (batanes) ont été signalés sur 3 gisements (GPS 384, 885, 386) situés sur la rive est, à quelque distance de la rivière.

Dix autres sites ont été découverts dans le secteur terminal plus étroit et sur les deux rives du fleuve, depuis la basse plaine (GPS 368, 370) jusqu'aux collines plus éloignées (GPS 371, 375). Des niveaux d'occupations enfouis (jusqu'à 40 cm de profondeur) sont présents sur 4 sites au moins et de probables vestiges de construction ont été mis au jour sur l'un d'entre eux (GPS 372). La présence de batanes n'a pas été signalée dans cette zone, mais des petits mortiers ont été découverts sur un gisement (GPS 372). La présence d'urnes funéraires a également été signalée dans ce secteur, proche du village de La Tapaza. Des effectifs céramiques supérieurs à 1 OO tessons ont été récoltés sur 4 des sites. Des travaux de terrassement et d'aménagement pourraient avoir été réalisés sur certains gisements .

Quatre datations 14C ont été obtenues à partir de charbons de bois récoltés sur 4 sites (Fig.). Elles sont distribuées entre 1752+/-125 BP et 140+/-70 BP, ce qui correspond à des ages

calibrés ,probables compris entre et de notre ère. Elles paraissent indiquer une occupation continue de ce bassin durant les deux derniers millénaires

GPS Coordonnées N°Inv. Dénomination Altitude Effectifs 14C Céramiques

1, 365 17M 0760027 30/31/32 Nankais ? 122 UTM9583310 33/178 Pinea Nankais 74

366 17M 0759777 1 Terrasse à 100 m au dessus du rio 890, 960 ?? 28 1070+/60BP UTM9582297

367 ? 2/3/4 Colline avec terrasse 860 386 368 17M 0759164 5 Première terrasse Nangaritza 809 61

UTM9582189 369 17M 0759137 6 Chemin/maison Shuar 824 31

UTM9581930 370 17M 0757139 7 Terrasse plane 846 4

UTM9581930 371 17M 0756442 8 LaMerced 840 30

UTM9579422 372 17M 0756620 9 La Merced/Las Naranjas 857 35

UTM9579327 373 17M 0757830 10 Terrasse rivière 785 73

UTM9571352 374 17M 0756792 11 Terrasse au sud du pont 840 126

UTM9578614 375 17M 075692 12/13/14 Haute terrasse 980 185 270+/-80BP

UTM9578614 376 17M0756234 15 Rive gauche du Nangaritza 780 4

UTM9564265 377 17M0758034 16 Terrasse proche de Guayzimi 820 3

UTM9557573 378 17M0761214 17 Ouest de Santa Elena 867 3

UTM9549341 379 17M0760516 18 Colline, méandre Nangaritza 875 54

UTM9545126 380 17M 0757984 19/20 Sud de Paquisha 780 375

UTM9571128 381 17M 0758306 21 Terrasse 8 ?? 458 140+/-70BP

UTM9571027 382 17M0760077 22 Quebrada Chichi 8 ?? 2

UTM9572000 383 17M0758673 23/24/25 Sud du cimetière Paquisha 8 ?? 59

UTM9564587 384 17M0758607 26 Plaine haute de Paquisha 8 50 134

UTM9565220 385 17M 0761299 27 Zone haute du piémont 1015 59

UTM9563878 386 17M 0762616 - Pachacutza 830 -

UTM9546155 387 17M0760437 28 2eme terrasse Nangaritza 820 45 1752+/-125 BP

UTM9561367 388 17M0762616 29 3ç11

"' terrasse Nangaritza 850 8 UTM9546155

Fig. : Liste des sites enregistrés dans la vallée du rio Nangaritzâ

Emplacement des sites enregistrés dans la vallée du rio Nangaritza

Le matériel archéologique

Les vestiges céramiques provenant de ce bassin présentent une certaine diversité et posent plusieurs problèmes d'attribution. Les tessons est généralement très :fragmentés et assez fortement érodés. L'hétérogénéité du matériel récolté sur prè~ de la moitié des gisements pourrait traduire l'existence d'occupations d'époques diverses, dont le mélange complique également les classifications typologiques.

a- Un premier ensemble, présent sur 3 sites, situés à proximité les uns des autres (GPS 373, 380, 381) appartient à une tradition singulière distincte du reste du matériel. Les tessons sont très abondants dans les niveaux superficiels de ces sites, entre 3 et 6 cm de profondeur. Il s'agit d'un matériel céramique homogène, singularisé tant par la composition des pâtes que par les formes associées. La pâte présente un cœur de couleur blanc crème et des surfaces variant de blanc gris à gris noir. Les argiles utilisées semblent appartenir à la famille des kaolinites. La densité des particules minérales est variable ; abondante avec des particules de chamotte, sur le site 373, beaucoup pius rare sur le matériel des sites 380 et 381, d'allure cependant comparable. L'épaisseur moyenne des tessons varie entre 0,5 et 0,7 cm.

Trois formes de récipients sont représentées dans l'échantillon. La première forme correspond à des jarres de dimension moyenne dont le fond présente une rupture marquée avec la panse. Les fragments de la partie supérieure de la panse sont également abondants, alors que les fragments de bord sont rares. Les 3 tessons de ce type récoltés (Fig. ) présentent des formes diverses : petit col évasé avec incisions à l'intérieur de la lèvre, col droit à lèvre évasée, col sinueux. Cette diversité ne permet pas d'établir l'existence d'un type commun de bord.

Plusieurs fragments de bols ont également été récoltés. Leur forme paraît relativement standardisée avec un diamètre d'ouverture variant entre 15 et 20 cm (Fig. ). Il existe également un fragment de coupelle (Fig. ) d'une quinzaine de centimètres de diamètre.

D'assez nombreux tessons présentent une face (intérieur des bols, extérieur des jarres) recouverte d'un dépôt noir, d'aspect vernissé, assez épais. Selon une pratique répandue dans la région amazonienne, ces dépôts résultent vraisemblablement de la carbonisation volontaire d'une bouillie végétale (fréquemment à base de maïs) destinée à assurer l'étanchéité des récipients. Cette préparation était appliquée avant le premier usage.

La datation de 140 +/- 70 BP, directement associée à ce matériel, semble indiquer qu'il s'agit d'une tradition céramique datée des derniers siècles. Il est, par ailleurs, clair que ce mobilier n'appartient pas à l'horizon corrugado, ni au mobilier européen. Il se rattache à une tradition différente, également assez largement diffusée en Amazonie occidentale, et représentée en Equateur par le matériel traditionnel des groupes Quechuas-Canelos. La proximité des gisements où apparaît ce matériel, et son absence dans le reste du bassin, posent également problème. Deux hypothèses semblent plausibles. Cette situation peut caractériser l'installation durant la période historique (et pour un laps de temps indéterminé) de groupes non Shuars dans la basse plaine du rio Nangaritza, ou l'adoption par des groupes Shuars d'une tradition céramique «non corrugada ». Les données recueillies ne permettent pas actuellement de trancher la question, qui relève également de l'analyse ethnohistorique.

b- Des vestiges caractéristiques de l 'Horizon corrugado ont été découverts sur un assez grand nombre de gisements, dispersés sur les deux rives du fleuve, tant à proximité de la rivière que sur les terrasses et collines plus éloignées. Les tessons les plus diagnostiques, généralement assez érodés correspondent à des fragments de cols ou de panses de jarres et de bols. Les pâtes présentent une couleur dominante brun rouge et ont une épaisseur moyenne variant entre 0,6 et 1,5 cm. Elles contiennent généralement d'assez nombreuses particules minérales naturellement présentes dans les roches et sédiments locaux (quartz, orthose, micas ... ).

On remarquera en premier lieu l'absence, dans cette régioii, de plusieurs des attributs couramment associés à l'Horizon corrugado dans les aires voisines, et, tout particulièrement, des anses à colombins apparents et des bandes modelées sinueuses avec impressions

circulaires. Cette absence, et la rusticité relative du matériel, constituent une caractéristique importante, apparemment partagée par les groupes installés sur les autres affiuents méridionaux du cours moyen du Zamora.

Dans une grande majorité des cas, on note la présence d'une seule bande apparente située sous la lèvre, à 1' extérieur du récipient. Les tessons présentant des bandes multiples restent très rares (moins de 5 cas clairement attestés), mais sont associés à des formes diverses: cols droit ou évasé de jarres, panse de jarre et de petits bols. Les colombins sont peu saillants et assez fins (entre 0,3 et 0,4 cm).

Parmi les récipients à lèvre épaissie aplatie, on peu reconnaître également une certaine diversité de formes : jarres à grands cols droits ou évasés (Fig. ) ; jarres sans col ou à col entrant (Fig. ) ; grands bols (Fig. ). Des impressions profondes, de forme ovale, sont directement associées à des bandes apparentes sur quelques tessons. Des fragments de panses de jarres de grandes dimensions présentant un bourrelet, et/ou des zones en dépression, paraissent appartenir à la même tradition

Bien qu'aucun tesson diagnostique n'ait été collecté sur le site 366, d'où provient une datation de 1070 +/-60 BP, cet âge pourrait correspondre à une phase plutôt ancienne de l'Horizon corrugado, bien représenté sur le site 367, voisin.

c- Il existe, sur les sites ou le matériel corrugado est présent mais aussi sur des gisements où il n'apparaît pas, d'autres ensembles de matériel dont il est difficile de déterminer s'ils appartiennent à la même tradition ou s'ils représentent des phases d'occupation singulières.

On peut tout d'abord noter l'existence de nombreuses bases annulaires et bases planes, souvent présentes sur des sites ou les récipients à bandes apparentes sont absents (GPS 369, 371, 372). Une partie de ces éléments semble être associée à de petites jarres à col droit sans lèvre apparente (Fig. ). La fréquence des bases annulaires et des cols droits rappelle le mobilier de tradition Piuntza, découvert sur la rive nord du rio Zamora. Le fait que les gisements d'où provient ce matériel se situent tous dans la partie basse de la vallée semble confirmer l'existence d'une tradition singulière.

Un second groupe de tessons est caractérisé par la présence de motifs formés par des lignes incisées ou excisées, parallèles (Fig. ). Les formes associées reconstituables sont rares. Un tesson appartient à un bol en pâte rouge de diamètre indéterminé ; un autre à un col droit de jarre; la majorité d'entre eux à des panses de jarres ou de bols. Ce matériel est représenté sur environ 1/3 des sites enregistrés, parfois sous la forme d'un tesson isolé. Il est particulièrement fréquent sur deux gisements, dont les caractéristiques et les datations diverses attestent des difficultés à lui assigner une position chronologique précise. Ainsi sur le site GPS 375, qui occupe une haute terrasse du Nangaritza, ces tessons incisés apparaissent jusqu'à 20 cm de profondeur, mélangés à des tessons à colombins apparents. De ce même niveau proviennent des charbons de bois qui ont fourni une date de 270 +/-80 BP. Mais ce même matériel prédomine également sur le site GPS 387, où les récipients à bandes apparentes sont absents, et d'où provient une datation de 1752 +/-125 BP qui correspond à un age calibré probable de XXX. Le matériel récolté sur ce site présente une facture homogène .

• Il ressort de ces données que ce matériel incisé/excisé pourrait correspondre soit à une tradition ancienne, antérieure à l'arrivée des populations proto-Jivaros, soit être associé à

! 'Horizon corrugado durant une phase précolombienne, ou durant une phase historique. De nouvelles fouilles sont nécessaires pour résoudre cette importante question.

Il existe sur certains sites (et en particulier le GPS 484) des tessons fins (en pâte grise) incisés de fines bandes parallèles, ou présentant de petites impressions circulaires, qui pourraient également être représentatifs d'une tradition ancienne antérieure à !'Horizon corrugado.

Effectif 28 Homogénéité + +

! ~ . K ,~ •• J~,.,t,::~?"•n""-"""' - il!':.t: j i::M .a Inf. à 6mm 6-12 mm X X Sup 12 mm Couleur Formes Jarres grand col éversé Jarres, petit col éversé Jarres col entrant Jarres 1m1nds cols droits Jarres petits cols droits Urnes Base :pl/an/od/po Bols diam 5-10 cm Bols diam 15/20 Plats, coupelles cm Décorations/éléments Lèvre épaissie ext. l bande apparente aplatie sous la lèvre ext. 2-3 bandes Sup à 3 bandes Bande modelée sinueuse + Impressions circulaires Eléments modelés : B, Z,A Anses : S/D ; Elément de préhension Motifs incisés: FIL Motifs excisés Impressions Lignes cordées Zones ou lignes peintes Vernis/émail

Attribution chronologique?

BR D

X

X X

X

HC

386 61 31 +

X X X X

X BR D D

X

X X

Pl An An,Po

X

X X

X

HC HC

4 +

X

c

30 35 73 126 185 + +

X X X X X X X

X X CB RB CG BR BR

X X X

X X X X

An,PI An,PI PI X

X X X X X

F X

X

X

X X X X X

B B,A

FIL FIL X X X

HC HC HC +? +?

Fig. Distribution des différents éléments diagnostiques par site

GPS 376 377 378 379 380 381 382 383 384 385 387 388

Echantillon Effectif 4 3 3 54 375 458 2 51 154 59 45 8 Homogénéité - + - - + + + - + - + + Pa tes lnf. à6mm X X X 6-12 mm X X X X X X X X X X Sup 12mm X X Couleur D ? D D CG CG BR BR B D BR

Formes Jarres lmlnd·col éversé X X Jarres, uetit col éversé X Jarres col entrant X Jarres l?l'ands cols droits Jarres petits cols droits X Urnes X Base :pl/an/pd/po Pl Pl aN Bols diam/5-10 X Bols diam 15120 X Plats, coupelles - X Décorations/éléments Lèvre épaissie ext. 1 bande apparente aplatie X ,_ sous la lèvre ext. 2-3 bandes X X X Sup à 3 bandes X Bande modelée sinueuse Elément modelé Anses : S/D ; Elément de préhension Motifs incisés : FIL F F,L F,L F L Motifs excisés X X X X Tmoressions c Lignes cordées Zones ou li~es peintes Vernis/émail X

Attribution chronololrioue ?

Fig. Distribution des différents éléments diagnostiques par site

Synthèse des données

Les éléments recueillis durant cette prospection paraissent attester une occupation relativement ancienne, et probablement continue, de la vallée basse et moyenne du rio Nangaritza. Les densités de cette présence humaine, sans doute variables suivant les époques, restent toutefois difficile à estimer. Une occupation antérieure à l'installation des populations proto-jivaros paraît probable, mais demande à être mieux caractérisée. Le style de décoration excisée, qui pourrait correspondre à cette période, n'est apparu dans aucune autre des régions prospectées. Il n'entretient par ailleurs aucune relation stylistique étroite avec les traditions des régions voisines.

Les groupes associés à ! 'Horizon corrugado présentent quant à eux un mobilier céramique relativement frustre, dépourvu de nombreux traits stylistiques communément employés dans les vallées plus occidentales. Ces singularités notables sont susceptibles de traduire des clivages ethniques, mais également des états de développement et des systèmes d'organisation sociaux sensiblement différents d'une aire à l'autre. Ce matériel pourrait avoir évolué durant la période historique, durant laquelle est également probable l'adoption locale de traits céramiques d'autres origines, ou l'installation momentanée de populations différentes des Proto-Jivaros. L'existence probable de sites d'enterrements en urne témoigne également des relations existantes avec les groupes établis sur le cours moyen et la rive sud du rio Zamora.