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Les districts ornithologiquesdes Petites Antilles
GÉODE CaraïbeGéographie Développement Environnement de la Caraïbe - Université des Antilles et de la Guyane, B.P. 7207 - 97275 Schoelcher - Martinique - Tel : 05 96 72 75 02 - Fax : 05 96 61 18 69 - email : [email protected] a r a ï b e
Jean-Raphaël GROS-DESORMEAUX
www.sig972.org
Géod
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de S
IG97
2
60° W
LA BARBADE
DOMINIQUE
GUADELOUPE
MARTINIQUE
Marie-Galante
La Désirade
Les Saintes
ST-VINCENT
B arbuda
ANTIGUENevis
STE-CROIX
ST THOMAS
ANGUILLA
MONSERRAT
ST MARTIN
SABA
GRENADE
ST KITTS
ST-EUSTACHE
T ORTOLA
V ieques
C ulebra
O c é a n A t l a n t i q u e
Anégada
I l e s V i e r g e s
PUERTORICO
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100 km0
M e r C a r a ï b e
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en
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s
Virgin Gorda
B equia
C anouan
C ariacou
Redonda
15° N
STE-LUCIE
St Barthelémy
ST JOHN
VENEZUELA
La biogéographie est une discipline dont l’objet est de décrire et d’expliquer la répartition des organismes à la surface du globe. Elle tente de mettre en évidence les causes qui régissent cette répartition. Véritable science de synthèse, elle fait appel à la géographie, à la la botanique, à la zoologie, à la pédologie,
à la climatologie et bien plus encore à l’écologie. La diversité du monde vivant est une problématique mondiale. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (U.C.I.N) dresse un inquiétant état des lieux. La liste des espèces disparues ou en voie d’extinction recense approximativement 584 espèces de
plantes éteintes et 641 espèces animales disparues depuis l’an 1600. L’homme passe pour le principal responsable. Les activités humaine s (agriculture, industrie, énergie et commerce) entraînent la modification des terres, l’apparition de cycles biogéochimiques dérégulateurs ainsi que l’introduction et
l’extinction d’ espèces. Ces problématiques environnementales ont desconséquences encore plus dramatiques lorsqu’elles concernent les îles, reconnues comme étant des «hot-spots » soit des hauts lieux de la diversité biologique. Ces zones offrent une extraordinaire concentration d’espèces, tout en
étant soumises à une perte accélérée d'habitats. . Elles sont considérées comme des zones sensibles en matière de conservation. Les Petites Antilles font partie des régions dont l'exeptionnelle diversité biologique est menacéé par les activités humaines.
Représenter la diversité biologique de ces espaces insulaires au travers de leurs richesses en espèces d'oiseaux est une manière de faire apparaître les ressemblances et les dissemblances entre les îles.Cette classe zoologique est en effet l'un des indicateurs biologiques les plus pertinents afin de connaître l'état d'un
écosytème. L'approche descriptive proposée consiste à mettre en évidencees régions insulaires les plus semblables et les plus dissemblables dans leur composition en espèces d'oiseaux : ce sont les districts ornithologiques des Petites Antilles.
La méthode consiste à rassembler par un procédé de partitionnement statistique les îles présentant entre elles la plus grande similarité ornithologique. Pour chaque paire d’îles a été calculé un coefficient de similitude des listes d'espèces communes. Puis, des regroupements ont été effectués sur la base de la
similitude des oiseaux communs présents sur les îles.
Il est fréquent que la délimitation géographique des districts soit en harmonie avec leur délimitation biologique. Des îles du centre comme sainte-Lucie, Martinique et Guadeloupe ont de fortes similarités dans leur composition spécifique en oiseaux communs. Ce constat est encore plus vrai pour les îles du Sud.
Néanmoins, des îles distantes de plusieurs kilomètres se retrouvent dans le même district. En effet, si l'on se référe au postulat de Hengeveld (1992), les unités biogéographiques ne sont pas nécessairement des entités géographiquement circonscrites, avec des frontières bien définies. Ainsi, malgré sa position
d'interface entre Martinique-Guadeloupe, la similarité entre Martinique-Guadeloupe est plus forte que celle entre Dominique-Martinique et Dominique-Guadeloupe. Ce constat se vérifie pour Anguilla : bien qu'elle fasse partie des îles du nord, sa composition en espèces d'oiseaux communs est beaucoup plus proche de
celle des îles du centre. Les facteurs explicatifs peuvent être variés. Dans le cas présent, contrairement à la Dominique, les Départements Français d'Amérique (Martinique et Guadeloupe) ont tous deux connu d'importants déboisements.
L'île de Montserrat constituerait à elle seule un district. Cette particularité résulterait probablement de l'activité volcanique continuelle enregistrée depuis 1995.
Une analyse plus précise de la carte et du dendogramme suscite d'autres questionnements : Pourquoi la similarité n'est-elle pas plus forte entre Saba et le district comprenant SaintEustache et Saint-Martin ? Comment une île basse comme la Barbade peut-elle présenter tant de similitude avec des îles montagneuses ?
Montserrat
Saint-Martin
Saint-Eustache
Saint-Vincent
Grenade
Saba
Antigua
Saint-Kitts
Anguilla
Dominique
Guadeloupe
Martinique
Sainte-Lucie
Barbade
10,800,600,40