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 Publié le 20/02/2015 Mieux connaître les mécanismes moléculaires qui président à la cancérogenèse peut modifier le pronostic des patients. Une voie de signalisation peut être une cible thérapeutique complémentaire d'un récepteur cellulaire. Dans le sein, le poumon ou le mélanome, cette médecine de précision a sa place. Où en sommes-nous dans le cancer de la prostate? Sur quelques années, la pratique oncologique s'est profondément modifiée avec l'identification des anomalies moléculaires qui président à la cancérogenèse. Les mutations, amplifications, pertes ou translocations chromosomiques sont aujourd'hui des cibles thérapeutiques reconnues et accessibles comme HER2 et le trastuzumab dans le cancer du sein, la mutation EGFR et l'erlotinib dans le poumon ou encore le vemurafenib et la mutation BRAF dans le mélanome. Dans le cancer de la prostate, les solutions thérapeutiques ne sont pas de longue durée avec une progression inéluctable vers des formes métastatiques résistantes à la castration qui seront traitées par l'acétate d'abiratérone ou l'enzalutamide sur base du statut clinique et sans connaître le profil génétique de la tumeur. L'idée est aujourd'hui d'explorer les altérations génomiques pour mieux sélectionner les traitements et les patients les plus susceptibles d'en bénéficier. Les nouvelles technologies de séquençage et d'exploration du génome apportent des informations qui sont déjà utilisables en pratique clinique (from bench to bedside, ou du laboratoire au lit du patient). La mutation F876L  AR entraîne une résistance à l'enzalutamide e t explique la faible réponse chez des patients porteurs. La présence du variant ARV7 est associée à une survie sans progression plus courte que chez les patients ARV7-. Sont aussi explorés les réarrangements du facteur de tr anscription ETS et des aberrations de plus faible f réquence comme RB1, AKT, BRAF et KRAS. Parmi les autres gènes candidats, il faut citer le gène de fusion TMPRSS2-ERG présent dans plus de 50 % des cancers de la prostate, qui en association avec le PCA3, permet d'affiner le diagnostic. Parmi les facteurs pronostiques, le statut du PTEN, l'expression de MYC et de Ki-67 recherchés dans la tumeur primitive, sont des facteurs prédictifs de survie sans progression dans le cancer de la prostate à risque élevé traité par une hormonothérapie adjuvante après prostatectomie. Certains cancers résistants à la déprivation androgénique activent en fait une voie alternative pour poursuivre leur croissance comme la voie de signalisation PI3K/AKT/mTOR. Il est dès lors cohérent de cibler cette voie et des études préliminaires avec un inhibiteur des complexes TORC1/TORC2 montrent un effet synergique avec le docétaxel ou le cisplatine. L'étude IMPACT du MD Anderson Cancer Center montre que les patients dont on a apparié le traitement aux anomalies génétiques, ont un taux de réponse plus élevé et une médiane de survie allongée par rapport au groupe contrôle (13,4 mois vs 9 mois, p = 0,017). Pour poursuivre dans cette voie d'avenir, il faudra d'autres essais cliniques associant bénéfice et screening génétique. L'espoir est que dans les 5 années à venir, le clinicien connaisse la génétique de la tumeur, son hétérogénéité et son microenvironnement en préalable au choix thérapeutique. JIM. fr - Cance r de la prosta te : qu'ap porte la connaiss ance des altératio ... http:/ /www .jim.fr /medec in/ac tualit es/medica le/e-d ocs/c ance r_de_l a_pr ... 1 sur 2 21/02/2015 18:57

JIM.fr - Cancer de La Prostate Qu'Apporte La Connaissance Des Altérations Génomiques

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Cancer de la prostate et altération génomique

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  • Publi le 20/02/2015

    Mieux connatre les mcanismes molculaires qui prsident la

    cancrogense peut modifier le pronostic des patients. Une voie de

    signalisation peut tre une cible thrapeutique complmentaire d'un

    rcepteur cellulaire. Dans le sein, le poumon ou le mlanome, cette

    mdecine de prcision a sa place. O en sommes-nous dans le cancer de

    la prostate?

    Sur quelques annes, la pratique oncologique s'est profondment

    modifie avec l'identification des anomalies molculaires qui prsident

    la cancrogense. Les mutations, amplifications, pertes ou translocations

    chromosomiques sont aujourd'hui des cibles thrapeutiques reconnues et

    accessibles comme HER2 et le trastuzumab dans le cancer du sein, la

    mutation EGFR et l'erlotinib dans le poumon ou encore le vemurafenib et la mutation BRAF dans le mlanome.

    Dans le cancer de la prostate, les solutions thrapeutiques ne sont pas de longue dure avec une progression

    inluctable vers des formes mtastatiques rsistantes la castration qui seront traites par l'actate d'abiratrone

    ou l'enzalutamide sur base du statut clinique et sans connatre le profil gntique de la tumeur.

    L'ide est aujourd'hui d'explorer les altrations gnomiques pour mieux slectionner les traitements et les

    patients les plus susceptibles d'en bnficier.

    Les nouvelles technologies de squenage et d'exploration du gnome apportent des informations qui sont dj

    utilisables en pratique clinique (from bench to bedside, ou du laboratoire au lit du patient). La mutation F876L

    AR entrane une rsistance l'enzalutamide et explique la faible rponse chez des patients porteurs. La prsence

    du variant ARV7 est associe une survie sans progression plus courte que chez les patients ARV7-. Sont aussi

    explors les rarrangements du facteur de transcription ETS et des aberrations de plus faible frquence comme

    RB1, AKT, BRAF et KRAS. Parmi les autres gnes candidats, il faut citer le gne de fusion TMPRSS2-ERG prsent

    dans plus de 50 % des cancers de la prostate, qui en association avec le PCA3, permet d'affiner le diagnostic.

    Parmi les facteurs pronostiques, le statut du PTEN, l'expression de MYC et de Ki-67 recherchs dans la tumeur

    primitive, sont des facteurs prdictifs de survie sans progression dans le cancer de la prostate risque lev trait

    par une hormonothrapie adjuvante aprs prostatectomie. Certains cancers rsistants la dprivation

    andrognique activent en fait une voie alternative pour poursuivre leur croissance comme la voie de signalisation

    PI3K/AKT/mTOR. Il est ds lors cohrent de cibler cette voie et des tudes prliminaires avec un inhibiteur des

    complexes TORC1/TORC2 montrent un effet synergique avec le doctaxel ou le cisplatine.

    L'tude IMPACT du MD Anderson Cancer Center montre que les patients dont on a appari le traitement aux

    anomalies gntiques, ont un taux de rponse plus lev et une mdiane de survie allonge par rapport au groupe

    contrle (13,4 mois vs 9 mois, p = 0,017).

    Pour poursuivre dans cette voie d'avenir, il faudra d'autres essais cliniques associant bnfice et screening

    gntique. L'espoir est que dans les 5 annes venir, le clinicien connaisse la gntique de la tumeur, son

    htrognit et son microenvironnement en pralable au choix thrapeutique.

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  • Dr Claude Biva

    Dr Claude Biva

    Galazi M, et coll. : Precision medicine for prostate cancer. Expert Rev Anticancer Ther. 2014;14:1305-15.

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