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J’me souviens, j’texplique ce que j’kiff … Marion bao Fournier

J’me souviens, j’texplique ce que j’kiff …

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J’me souviens, j’texplique ce que j’kiff … > Inclus dans le digipack «Capter la vérité» - dans le cadre du DNSEP 2011 - École Supérieure d’Art de Quimper Imprimé à Nantes en mode Do It Yourself en 30 exemplaires sur papier evercopy+100% recyclé - 80g.Marion bao Fournier

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J’me souviens, j’texplique ce que j’kiff … Marion bao Fournier

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J’me souviens, j’texplique ce que j’kiff …

> Inclus dans le digipack «Capter la vérité» - dans le cadre du DNSEP 2011 - École Supérieure d’Art de Quimper Imprimé à Nantes en mode Do It Yourself en 30 exemplaires sur papier evercopy+100% recyclé - 80g.Marion bao Fournier

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C’était une suite logique, un enchaînement de choix qui ont fait que … Qui ont fait que je suis là aujourd’hui, à l’École Supérieure d’Art de Quimper.

Classe !

Un CAP en banlieue parisienne, le cliché. Oui mais un CAP DECG (dessinateur d’éxecution en communication graphique), c’est là que je découvre la sérigraphie. De nombreux stages en entreprises, « une véritable insertion ». Envie d’avoir le bac, alors je continue direction Nantes pour un BAC pro artisanat et métiers d’arts option communication graphique. On nous avait pourtant prévenu .. « cette filière ne vous ouvrira que les portes du pôle emploi ! »

Mytho !

Quand on veut, on peut. DNAP Arts Brestois s’il vous plait. Ça me plait. Les Beaux-Arts, bonheur. Un nouveau rythme. Au fil du temps je commence à mener une réflexion autour de mes déplacements, le quotidien dans mon quartier. Je dessine, sérigraphie toujours, m’intéresse à l’édition, à la photo …

J’exploiteRéexploiteDécouvre

Je ne prends pas réellement conscience de ce qui ce passe, ce que je peux produire, ni comment … je produis, sans vraiment interroger ce qui m’entoure, j’avance.

Après le DNAP, c’est à Quimper que je débarque.

Au sein de l’école je me sens mieux, des ateliers différents, une autre ambiance. Un stage au Québec en tant que graphiste pour un festival de film sur l’écologie – j’y rencontre des gens, beaucoup. Des réalisateurs, des web masters, des ingénieurs du son, des bénévoles, des passionnés … Les enjeux de mon travail changent, évoluent … les médiums très peu.

En dehors de mes études, j’ai plusieurs contacts, je fais du graphisme depuis 2003, et de l’animation avec des enfants et des jeunes. Le BAFA, le BAFD … des étapes encore.

Je ne conçois pas de ne pas travailler en dehors de mes études. J’ai multiplié les petits boulots, et je suis certaine qu’ils n’ont fait que m’enrichir, grandir, évoluer. Mes déplacements également, tout cela m’a permis de découvrir de nouvelles choses; de mieux capter la vérité de la vie.

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Capter la vérité.

Ma vérité, véritable, véridique … Capter le délire. Le délire de la vie, l’absurdité aussi. J’prétends pas éveiller les consciences. J’suis pas dans l’optique de changer le monde, peut-être juste d’ouvrir certains yeux, de faire esquisser des sourires, sûrement.

J’aime les choses simples, faciles, les trucs qui glissent tout seul. J’aime prendre conscience de ce qui m’entoure, de ceux qui m’entourent, j’aime les rencontres. La vérité, c’est le naturel, c’est ce qui agit vraiment, concrètement. C’est toutes ces choses, que l’ont fait quotidiennement, si banales, que l’on ne remarque pas … plus. Que l’on n’interroge pas. Et que beaucoup de gens n’ont jamais interrogées.

J’ai envie d’interpeller, de faire capter quelque chose, de montrer que ce qui ce passe réellement tous les jours est important. C’est ce que j’appelle la vérité, la base, le noyau.

J’interroge mon quotidien. Je dessine, sérigraphie, conçois des fanzines, des éditions, je fais ce qu’on appelle aussi du «street art». Mes questionnements tournent autour entre autres de la diffusion, de l’échange, de l’échange avec les anges*.

Créer des échanges, des liens. Est ce que j’attends quelque chose des autres ? Si oui, quoi ? Partager mon univers, prouver que le banal, l’ordinaire … (l’infra-ordinaire) n’est pas quelque chose de péjoratif. Le rap français non plus, au contraire. J’veux montrer aux gens que les choses simples sont primordiales, que c’est ce qui fait qu’on avance. J’veux tuer les préjugés, prouver qu’on peut tenter de s’approcher de la vérité sans tricher.

J’suis OK avec Georges Perec quand il parle de vérité, de capter le banal. Je trouve son texte fort. J’trouve OP les textes d’Oxmo Puccino, Mc Solaar, ou de Keny Arkana et tant d’autres lorsqu’en ligne de mire leur rimes frappent, claquent, débarquent, s’installent dans les têtes, via casque casé sous capuche … Des mots criant des maux mais motivés viennent se placer, répliquent, expliquent, font tilt.J’ai comme envie de montrer aux gens, aux anges, que quelque chose est possible. Qu’on peut partir de ce qu’on a, pour faire, agir, décider. Parce que c’est le départ, la base, je suis qui je suis, grâce à ce que j’ai fait, ceux qui m’ont fait. Je suis, car j’ai rencontré, j’ai échangé, j’avance. Je suis ces escaliers que je descends tous les matins, et que je grimpe tous les soirs, je suis cette musique que j’écoute, je suis ce que je consomme, ce qu’on me donne …

Je décide, je choisis. Je choisis de déballer un peu le «vrak» journalier, le pointer, l’extraire … le recontextualiser, le garder, le collecter, le montrer, l’échanger, le distribuer, en discuter. Faire les choses pour soi, ou pour ceux qu’on aime. Semer les trucs relou, zapper les gens chelou.

Concevoir des processus de travail. Précis, quotidiens, essayer de garder «ma vie», la contrainte : faire ce travail journalier et d’être consciente en permanence (le plus possible) de ce qui ce passe. * «Les Anges s’habillent en caillera» - Roman de Rachid Santaki 2011. Les anges, verlan de gens.

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J’vis, du moins jusqu’à aujourd’hui. Je sais pas demain, alors … demain c’est loin. Mon quotidien m’importe, m’apporte tout.Je sais que le collectif prime, brille. Parce qu’ensemble tout va mieux, uni tout prend un sens, plus facile de faire face aux conséquences.

La solitude est présente malgré tout, mais pas vraiment, j’suis toute seule mais entourée … des anges et dans mon casque, il y a tous ces rappeurs, toutes ces instrus, toute cette musique, qui rythme mon quotidien. La musique est ma porte d’échappement.

Les textes en gras font référence à des punchlines de textes de rappeurs français ou des phrases d’écrivains. ici (dans l’ordre) : Georges Perec, «Je me souviens» - NTM, «That’s my people» - Keny Arkana, «Ça nous correspond pas» - Rachid Santaki, «Les Anges s’habillent en caillera» - NTM, «That’s my people» - IAM, «Demain, c’est loin». Oxmo Puccino, «j’ai mal au mic».

Ligne 1 : Quotidien - Hip Hop - Langage - Energie - Tchek -

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Lignes 1 : Quotidien - Hip Hop - Langage - Energie - Tchek - Gang Hand Signs - Blaze - Identité 2 : Hip Hop - Street Art - Pochoir - Graff - Stickers - Tag - bao 3 : Quotidien - Musique - Rap - Rap Français 4 : Langage - Reprise - Texte - Punch Line - Instru - Bande son 5 : Rap Français - Bande son - Casque - Vinyles 6 : Rap Français - Vinyles 7 : My Hip Hop Distrib - Oxmo Puccino - Stickers 8 : Langage - Verlan - Ouf - OP - Crew 9 : Quotidien - Carnet de dessin 10 : Noir - Orange - Blanc 11 : Édition - Vrak - BANK N/O12 : Édition - La maison&13 : Édition - Sérigraphie Affiche - Dessin - Graphisme - Internet/Blog14 : Carnet de dessin - Papier - Feutre - Stylo - Marqueur - Posca - Bombe 15 : Quotidien - Les anges - Phrases 16 : Quotidien - Les anges - Animation - Ville - Banlieue17 : Vrak - Instantané - Spontanéité - Do it yourself18 : Quotidien - Collection/Accumulation - Absurdité - Processus19 : Quotidien - Collectif - Projets

Map of my Words Invasion* Plan de mots relatif à mes kiff et mon taff. Sur la base formelle du plan des RER et trains du Val d’Oise.

* en référence à l’oeuvre «Map of the Blue Invasion» du street artiste Space Invader, un plan du musée californien MOCA avec l’emplacement de ses mosaïques. Le terme «Blue» fait très probablement référence à un autre street-artist, Blu.

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Gang Hand Signs - Blaze - Identité

Quotidien

Le quotidien c’est ce que nous réalisons chaque jour. C’est ce à quoi nous ne faisons pas attention. Ce qui est à mes yeux primoridal.

«Bien des gens acceptent de faire de grandes choses. Peu se contentent de faire de petites choses au quotidien.»Mère Teresa

hip-hop

Le Hip-Hop est entré dans ma vie depuis longtemps déjà. Issue du Val d’Oise, de la ligne nord et de ses trains gris, de ces graff, de ces groupes de jeunes errants sur les quais, en bas des tours, aux arrêts de bus ... le Hip-Hop est très présent autour de moi à ces moments là. Il fait partie de mon quotidien. C’est une culture que j’apprécie énormément. «Le Hip hop, c’est juste un esprit positif» - Hocus Pocus Titre «Hip Hop».

Les définitions du terme Hip-Hop sont nombreuses, certains disent qu’il s’agit d’un rappel de «BEBOP» le mouvement JAZZ apparu après la seconde guerre mondiale. Ou bien ce terme aurait été créé par le rappeur Keith Cowboy Wiggins pour imiter le son de la marche du soldat. D’autres disent que c’est en rapport avec la danse, la sonorité des mots «HIP» et «HOP».Mais «Hip» est le synonyme de l’intelligence dans la nuance de débrouillardise. «Hop» est bien sûr l’onomatopée d’un saut... Le Hip-Hop signifie donc aussi progresser, avancer d’un point de vue social mais créatif grâce à son intelligence. Le Hip-Hop, l’intelligence qui bouge. Le rappeur américain KRS-One l’explique :

«Hip means to know It’s a form of intelligence To be hip is to be up-date and relevant Hop is a form of movement You can’t just observe a hop You got to hop up and do it

Hip and Hop is more than music Hip is the knowledge Hop is the movement Hip and Hop is intelligent movement»

KRS-One et Marley Marl, Hip-Hop lives, sur l’album «Hip-Hop lives» (2007)

Souvent amalgamé au rap, le Hip-Hop est un mouvement culturel et artistique qui nait dans le Bronx au milieu des années 1970 et qui, depuis, s’est diffusé dans le monde entier. Sans culture Hip-Hop, le rap n’existerait pas : elle le contient et non l’inverse. Le rap n’est en réalité qu’une discipline du Hip-Hop, certes la plus exposée, tout comme l’est le graffiti, le deejaying et la breakdance.

La culture hip-hop regroupe quatre principaux modes d’expression :

* Le rap * Le deejaying * Le graffiti * La danse

Les années 1950 et 1960 creusent le fossé entre la majorité blanche américaine qui profite du rêve américain et les minorités (en particulier noires et hispaniques) dont les conditions de vie se dégradent. Les mouvements identitaires se forment et sont réprimés (notamment les Black Panthers) et leurs leaders disparaissent (Martin Luther King, Malcolm X). Les communautés des grandes villes, en particulier New York, se replient sur elles-mêmes dans des ghettos où les gangs prennent une importance sociale de plus en plus marquée. L’insécurité, la délinquance et la drogue font alors partie du quotidien.

Dans le même temps, la musique noire américaine affirme son identité et le funk et la soul deviennent des modes d’expression et de revendication privilégiés. Les pionniers de cette culture posent les fondations sur lesquelles sera bâti le hip-hop : James Brown, The Last Poets, Sly and the Family Stone, Gil Scott Heron ou Stevie Wonder. Le Hip Hop est né d’un environnement défavorisé, de tensions raciales et politiques de l’époque... L’extrême économie des moyens à mettre en œuvre, l’utilisation de la rue comme scène ou lieu d’exposition, la spontanéité de l’improvisation contribuent à l’élaboration et à la propagation de ce mouvement culturel qui va dominer la fin du XXe siècle.

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Langage

Le Hip Hop c’est un langage. Comme toute communauté originale et anticonformiste, le monde du hip-hop a généré son propre langage, souvent d’origine américaine... Mais pas seulement. Issu de la rue, des quartiers de la banlieue où apparaît primordiale la rage de dire, d’exprimer cette énergie qui déborde, cette envie de vivre. Un acte volontaire, qui avec le temps, mûrit, croise des courants de pensée multiples, se nourrit de tous ces éléments et devient art.

Energie

Qui dit «art», «langage» dit ENERGIE. Du mot Grec energeia, qui signifie «force en action». L’énergie c’est la vie. C’est ce qui nous éveille, ce qui nous donne la force. Ce que l’art, la culture Hip Hop dégage ...

Je suis sensible au travail de Jenny Holzer qui travaille par séries. Elle aborde les thèmes «du sexe, de la mort et de la guerre». Ses œuvres sont chargées émotionnellement et violentes, elles se traduisent en proverbes (par exemple : «If you had behaved nicely, the communists wouldn’t exist») ou bien en récits. Elle utilise souvent des enseignes lumineuses, des rubans à cristaux liquides pour crier sa colère ou ses frayeurs. Elle tient à diffuser ses messages dans la sphère sociale de la façon la plus large possible. Elle se revendique elle-même comme artiste publique,.Pour elle l’art doit être non seulement dans la rue, mais doit utiliser les moyens de communication les plus visibles, afin d’être perçu par le plus grand nombre de personnes, et par des publics différenciés. Elle est en cela héritière du pop art, d’Andy Warhol, et de toute la génération imprégnée de la culture des médias, de la télévision et de la publicité.Au début des années 1980, elle s’intéresse au graffiti et fait peindre à la bombe ses slogans par Lady Pink.

Elle développe, il me semble, une énergie forte au sein de la rue. Plastiquement son travail me touche, l’impact de la typographie sur les bâtiments m’interpelle, me fascine. De nombreux artistes tout comme elle évoquent une certaine énergie qui me donne l’envie de produire à mon tour. Me laisse croire que tout est possible.

«Tout est possibleRien ne paraît impossibleSi tu dors faut qu’tu te lèves mecFaut qu’tu crois en oit défends ta cause et tu t’adaptesFaire ce que t’as à faireTout est possible si t’as les idéesMarche ne cours pasTu peux t’en déciderTu cherche, ne parle pasProtège tes idéesSois déterminé»

Tout est possible - MAFIA K’1 FRY

«Le thème c’est art de rue dédié à ceux qui pratiquent et ceux qui aiment ce putain d’art de rueCeux qui dansent sur la piste sur la pierre ou à la zonCeux qui mixent ceux qui parlent sur la zic et c’qui taguent sur le fourgonC’est un mode de vie,quelque chose qui nous rend sérieuxUn besoin unique vécu jour et nuitOn désire toujours faire mieux, vu que la vie n’est qu’un testEt que toutes les situations sont complexesOn pense et l’esprit dit fais-le, fonce tant qu’on respire et qu’on est libreY’a qu’à oser vieux !Savourer l’existence comme on peut, l’essentiel est de faire c’qu’on aime et comme on veutMorveux le rap c’est bon quand tu fais ça par amour mais pas quand y a beaucoup de fric en jeuOn s’en rend compte qu’une fois coincé dans le cercle vicieux,c’est un salut aux Anges et aux DangereuxC’est un salut aux jeunes de France de la zone et de l’opéraAux anciens qui ont pratiqué l’art de la danse comme 5.D.ACeux qui taguent sur les trains les murs crades et là où ça craint

Comme sur les palais ou commissariatsSalut à ceux qui parlent sur d’la musique, ceux qui décrivent joie, angoisse, haine et amourSans méthode précise, sans être alléchés par l’appât du gainMais juste parce qu’ils en éprouvent le besoinOn en a marre de rire, gloire à l’art de rueDédié aux gens durs et à tous ceux de ta rueLe thème c’est art de rueDédié à ceux qui pratiquent et ceux qui aiment ceux putain d’art de rue»

Fonky Family, «Art de rue».

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«Les rappeurs sont les héritiers des poètesNotre poésie est urbaine, l’art est universel

Notre poésie est humaineNos textes sont des toiles que dévoilent nos mal-êtresdes destins sans étoile»Kery James - «A l’ombre du showbuisness».

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tchek

C’est à la base une action, un jeu de mains pour saluer. Un ensemble de gestes qui s’effectuent assez rapidement dans l’ensemble. Le tchek fait parti de l’identité d’un groupe. Un tchek claque, fait claquer.

Gang Hand SignS

Ce sont ces gestes que les gangs font avec leurs mains. Beaucoup utilisés dans le monde du Hip Hop mais pas que. Par exemple, en politique, le V de victoire (C’est durant la Seconde Guerre mondiale que le signe V prend toute son ampleur et devient un symbole patriotique de la lutte anti-nazie.) Il n’existe pas de terme français pour désigner cette gestuelle.Mon Hand Signs représente un M ou un 3 (ou W).

Blaze

Nom inventé. Comme un pseudonyme.

Identite

Marion bao Fournier. Fournier pour les documents officiels, obligatoires ( genre banque - passeport ... bien que ma signature soit seulement «bao») le nom de mes parents, sur la toile (le web) c’est Marion bao, de même que dans la vie. Mon nom ne regarde que ma famille et moi. C’est personnel. Je ne me verrai pas taguer FOURNIER partout - or bao si!

Ligne 2 : Hip Hop - Street Art - Pochoir - Graff - Stickers - Tag - Bao

Street Art

Street art ou l’art urbain, c’est un mouvement artistique contemporain issu de la culture Hip Hop. Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue ou dans des endroits publics et englobe diverses méthodes telles que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers ou les installations. C’est principalement un art éphémère souvent illégal. C’est un mode d’expression qui m’interpelle toujours. Qui m’attire, peut-être par son côté illégal, dangereux. Ce désir d’être subversif, de provoquer, de représenter ce que tout le monde pense tout bas.

Le street art c’est aussi je pense, une méthode (parmi d’autres) afin de sortir l’art des musées, des centres d’art pour rencontrer un nouveau public, pour interpeller le spectateur urbain. La rue étant la plateforme la plus large et la plus puissante dans un but de visibilité, l’art doit être montré, partagé et je désire qu’il le soit pour tous. Je n’entends pas par le terme «street art» le terme la dégradation. Les Street Artistes en général n’ont pas le souhait d’abîmer, au contraire. Ils ont pour but de rendre attractif l’environnement urbain, c’est également un souhait de dynamisme. Comme par exemple le collectif Chat maigre qui fait des interventions sur du mobilier urbain et qui accompagne son travail d’une inscription qui dit «Attention, ceci n’est autre qu’une décoration de bien public (et non une détérioration ni une dégradation), Mieux que ça, cette opération est une action pour soutenir Toulouse candidate pour la ville de la culture 2013».L’art dans la ville, une façon de montrer son travail à un public pas toujours ouvert au monde de l’art.Généralement, le street art relève de la communication pure et sert donc à diffuser un message (par exemple un message politique.) Mais il relève parfois de l’art visuel, de la littérature ou encore de l’humour. Il constitue alors une manifestation de l’esprit humain, poétique de par son aspect éphémère et altruiste de par son mode de diffusion.

Enfin, certaines personnes se servent néanmoins de ce moyen d’expression pour vandaliser, des actions qui pour certains

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sociologues sont une manière d’affirmer son existence («je casse donc je suis»).

Jean-Michel Basquiat a commencé comme street-artiste, et est devenu ensuite un artiste d’avant-garde très populaire et pionnier de la mouvance dite «underground». Son style est très original, nerveux, violent et énergique. Ses graffs, ses toiles sont régulièrement accompagnées de symboles de la culture hip hop tel la couronne, ou la flèche.

Pochoir

Le pochoir est une forme de street art. Mes premiers pochoirs datent de 2006. J’ai réalisé beaucoup de pochoirs sur des écoles primaires. Des motifs, des visuels simples d’une ou deux couleurs. J’abordais à ce moment des thèmes liés au rascisme et à l’égalité.

Graff

Le graff se distingue de la fresque par son statut illégal ou clandestin. Je ne fais pas de graff, mais c’est toujours avec plaisir que je peux en observer de nouveaux, ou que j’achète des magazines liés à cette pratique. Je pense que beaucoup d’artistes graffeurs ont nourri ma vision du street art, ont influencé mon style de dessin.

Stickers

J’utilise cette méthode depuis peu de temps. Mes stickers sont plutôt réalisés en grand format (environ 2m de hauteur) et placés à des endroits stratégiques. Je les placarde dans le but d’interpeller les passants.Je réalise également de petits stickers du style les traditionnels «hello my name is» de New York sur lequel j’inscris «bao» ou des messages afin que les passants qui s’y attardent puissent lire une phrase positive. (citations, punchlines ...) Des stickers réalisés sans grande prétention.

Tag

Le Tag se différencie du Graff. Il s’agit là d’une simple écriture (parfois difficile à décrypter) de blaze. Je tague «bao» (en minuscule - c’est important) un peu partout - sur papier, sur stickers, sur les chèques, rarement en ville. Je ne souhaite pas dégrader. Je tague mes stickers, comme une signature.

Bao

Mon Blaze personnel. bao - prononciation simple. Blaze que j’ai trouvé lors de la création d’un collectif en 2000. Collectif né de l’ennui et créé pour mettre de l’action aux journées lycéennes. bao - tout simplement car à cette époque je faisais pousser beaucoup de baobabs. Bien qu’issu d’une absurdité totale, le blaze «bao» est resté.

Ligne 3 : Quotidien - Hip Hop - Musique - Rap - Rap Français

Musique

«La musique est ma porte d’échappement, chaque note m’apporte un rythme cardiaque, suffit que le beat reparte pour que mon mic batte». Oxmo Puccino - j’ai mal au mic.

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J’écoute de la musique, tout le temps, j’écoute de la musique partout. J’entends par musique pas seulement le rap français (même si c’est ce que j’écoute le plus souvent). La grande musique c’est aussi pour moi le classique : Chopin, Tchaikovsky ou encore Fauré ... C’est également la chanson française : Mylène Farmer, Mathieu Chedid, Noir Désir ... J’écoute beaucoup de musiques du monde. Sans la musique, la vie serait bien triste. La musique ouvre l’esprit.

«La musique, c’est du bruit qui pense.»Victor Hugo.

Rap

«Donc il était une fois des gens simples crois-moiQui avaient la foi en cette musique-làMusique poétique, rythmique, angéliqueAmusante ou militante, elle déclenche un déclicNée d’une volonté issue du mouv’Evolué par le bas, désormais il grooveLes racines des bases à savoir le jazz, le swing du futurEst entré dans sa phase ascendante,Il monte, il est temps de faire les comptesSi le rap excelle, le jazz en est l’étincelleQui flambe les modes qui sont toujoursÀ temps partiel»Mc Solaar - «À temps partiel».

Le mot rap est parfois interprété comme le rétroacronyme des expressions anglaises rhythm and poetry (rythme et poésie) ou R.AP pour rage against police (rage contre la police) ou encore comme une utilisation du verbe anglais to rap signifiant parler sèchement. Au XVIIIe siècle, le verbe to rap en anglais britannique signifiait «dire». Dans l’Anglais vernaculaire afro-américain des années 1960, to rap signifie «discuter». En argot britannique, le mot rap signifie baratiner.Aujourd’hui, le mot rap est si étroitement associé à la musique hip-hop que beaucoup inversent ces deux termes.

Le rap est une expression vocale sur fond musical appartenant au mouvement culturel hip-hop, apparu au milieu des années 1970 dans les ghettos noirs aux États-Unis. Le rap consiste le plus souvent à égrener des couplets rimés

séparés par des refrains, accompagnés de rythmes (beat, scratching, échantillonnage). Ayant été influencé par d’autres genres musicaux appartenant à la culture noire (reggae, blues, jazz…), le rap a acquis une popularité de plus en plus grande au fil des années 1980. Il me semble que le rap est issu même des work song. J’ai été très frappée par la sonorité de ceux que j’ai pu entendre, j’y vois là une liaison directe et où l’esclavagisme est forcément lié.

Rap Francais

Le rap devient visible en France à partir de 1984 en étant diffusé par les nouvelles radios libres, puis par la télévision, notamment avec l’émission H.I.P. H.O.P. présentée par Sidney sur TF1, grâce à laquelle le Hip hop devient rapidement très populaire et se répand partout en France. H.I.P. H.O.P. est la première émission au monde entièrement Hip-hop. Sidney fut le premier rappeur français connu du «grand public». Il fut également le premier présentateur de télévision noir de FranceLe rap français a vu le jour avec l’arrivée de groupes comme IAM, Suprême NTM, Assassin ou MC Solaar. Tout en restant continuellement inspiré par les rappeurs d’outre-Atlantique, le rap français élabore progressivement sa propre personnalité, oscillant entre revendications sociopolitiques, messages positifs ou festifs et tentation commerciale.

Il existe plusieurs sortes de rap français. Tous ne m’intéressent pas. (je pense notamment au rap dit «égo trip» ou «bling-bling»). Je parle du rap «conscient», «hard core», «poétique», «jazz», «alternatif» ... Les grands rappeurs que j’apprécie sont des hommes et des femmes. Il y a des grands noms, que le grand public connait certainement, mais d’autres également.

Si je souhaite parler du rap français, c’est parce que je le côtoie depuis très longtemps, mais surtout pour prendre sa défense. Le rap français n’est pas que négatif, violent, mauvais. Bien sûr certaines personnes font en sorte que cela soit perçu ainsi ... la ghettoïsation du rap existe, c’est certain. Le rap a puisé une partie de son énergie dans les rues malfamées. Toute une mythologie s’est construite autour de la notion de ghetto. Plus qu’une simple zone géographique, le ghetto renvoie à des codes, à une certaine école de la vie. Cet univers a forgé le

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caractère de bon nombre de rappeurs, leur permettant de réussir par la musique. Mais le ghetto est aussi une forme d’enfermement mental, et le rap n’y a pas échappé, «se vautrant dans ses propres excès» Olivier Cachin. (journaliste, écrivain spécialisé dans la culture hip hop)

Si le rap français, et les magazines qui vont avec, se vendent moins bien qu’à la fin des années 90, c’est qu’ils touchent aujourd’hui un public plus restreint. Les curieux qui achetaient parfois un disque de rap se font moins nombreux, lassés d’une musique qui se répète. Car l’essor du rap de rue, après avoir redynamisé le genre, a fait du ghetto le seul terrain de jeu de nombreux rappeurs.Je pense que la ghettoïsation est due au rejet des jeunes des banlieues qui, considérés comme déviants, finissent découragés, et font du rap pour la banlieue uniquement. Heureusement tous les rappeurs n’ont pas baissé les bras.

Ligne 4 : Langage - Reprise - Texte - Punch Line - Instru - Bande son

Reprise

Dans mon travail la reprise a une place importante. Je reprends ce que je peux, ce qui m’attire. Des phrases, des mots, des flyers, des chansons ... Je collecte en quelque sorte. Je reprends dans le but de ne pas oublier, de ne pas perdre toutes les données qui me semblent importantes. Reprendre pour ré exploiter, sortir du contexte afin de garder en mémoire. Reprendre et archiver.C’est un travail long et quotidien. Reprendre est essentiel dans mon travail.

Texte

J’aime les textes. Les textes des rappeurs français surtout. Les lire comme des histoires. Écouter du rap ne me suffit pas. Lire c’est prendre encore plus conscience, ne garder que les mots, les extraire, retirer l’instrumental, le flow ... C’est une autre dimension, un décallage ... en parallèle.

Punchline

Punchline est un terme utilisé par les rappeurs pour désigner des rimes formant une phrase au contenu cinglant.Pour être efficace, une Punchline doit être percutante et rester dans la tête de l’auditeur. Une punchline est une phrase choc.Dans le graffiti, une punchline est une phrase écrite dans ou à côté d’une production. Il peut s’agir d’une citation de chanson ou de film, d’une maxime ou de n’importe quelle interjection issue de la pensée de l’artiste.

On sait ce que tu es quand on voit ce que tu possèdes, petit frère le sait et garde ce fait en tête. IAM «petit frère».

On m’a tellement fait de promesses que pour moi tout le monde fait de l’escrime avec son nez. Soprano «Le son des bandits».

La rage car le mal tape sans cesse trop et que ne sont plus mis au goût du jour tant de grands savoirs ancestraux. Keny Arkana «la rage».

Bande-son

Pour mon projet «casque» j’ai souhaité réaliser une bande son. Celle-ci reprend des phrases et autres punchlines de rappeurs français. Globalement, elles traitent de «pourquoi le rap», «pour qui», «contre qui». Ces phrases sont assemblées de façon à former un texte fluide. Il est prononcé calmement, sans aucun autre son. On peut entendre seulement une voix suave, qui murmure toutes ces phrases. Comme un secret, quelque chose de précieux, auquel on doit faire attention. J’ai souhaité créer un décallage total entre cette bande-son et les rap originaux de ces extraits. Il s’agit ici d’apporter quelque chose de nouveau au spectateur, (surtout à ceux qui disent ne pas aimer le rap) d’extraire ces phrases afin d’enlever la «complexité», l’attention que demande le rap en général, la vitesse, l’agressivité, pour une prise de conscience du texte plus forte.

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Ligne 5 : Rap Français - Bande son - Casque - Vinyles

Casque

Ce projet est avant tout une invitation. J’ai conçu un dispositif sonore, dans le but de dénaturer complètement le rap français, afin que le spectateur puisse le percevoir autrement. Une voix suave énonce des paroles de rappeurs, (phrases qui traitent de «pourquoi le rap, pour qui et contre qui» ...). Ce sont deux sièges, reprenant la forme d’une oreillette de casque audio. Forme arrondie, simple, qui désire être confortable. Une invitation donc, à se «lover» dans ce «cocon», se laisser porter par cette voix qui prononce finalement des phrases de rap, pour penser différemment cette musique, souvent stigmatisée comme musique de banlieue, de complainte, de violence et de vulgarité. Le positif est aussi dans le rap.

Vinyles

Le vinyle est un objet qui me fascine. Inventé en 1946 aux États-Unis, il est à l’honneur dans les années 1990 par son utilisation en boîte. C’est l’objet fétiche des DJ pour un usage en scratching. Beaucoup d’artistes l’ont beaucoup exploité.Pour ma part, je l’utilise comme support de dessins gravés. Mes dessins sont des sortes de «punchlines» visuelles. J’entends par là, des sortes d’images ancrées dans les mémoires. (par exemple la paire basket de Stan Smith d’Adidas). Les vinyles que je grave sont vierges et donc sans sillon. Le fait de retirer de la matière est important. Graver toute une série de vinyles qui ne produira pas de son. Les graver d’images issues de la culture Hip-Hop.

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Ligne 7 : My Hip Hop Distrib - Oxmo Puccino - Stickers

My Hip Hop Distrib

Exemple d’un stickers, que j’ai stické dans une rue du centre ville de Quimper. C’est un distributeur qui propose des objets liés au Hip Hop. On peut y trouver les célèbres baskets Stan Smith de Adidas, ou Air Max de Nike, les cds de Keny Arkana, Oxmo Puccino, Mc Solaar, Kery James, IAM et NTM, des posca et autres marqueurs, des bombes Montana, une casquette New Era, un casque audio, le DVD de la Haine de Mathieu Kassovitz et le livre «La petite cité

dans la prairie» de Rachid Santaki. Au dessus du monnayeur la phrase : «je me fous de ce que tu gagnes, ce qui m’importe est ce que tu partages.» de Kery James.

Oxmo Puccino

Autre exemple de stickers posé dans une rue passante de Quimper.

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Ligne 8 : Langage - Verlan - Ouf - Op - Crew

Verlan

Le verlan est un mode de langage que j’utilise parfois ... souvent. Le verlan consiste à créer des mots argotiques selon des procédés formels. Le succès du verlan dans les couches populaires et jeunes de la société, son emploi dans les films ou les chansons a répandu l’usage du verlan bien au-delà des quartiers défavorisés ou d’une partie de la population. Le verlan est, sans aucun doute, l’un des procédés argotiques les plus productifs, mais c’est aussi parce qu’il est fortement typé, aisément identifiable. Un grand nombre de termes ont donc été repris par des jeunes de tous milieux sur tout le territoire. Ils sont pour une part entrés dans le langage familier et ont depuis vingt ans perdu leur connotation argotique.

Ouf

C’est un truc de ouf.

OP

Adj, Opérationnel - prêt.

Crew

en Français : équipage - équipe -bande. La team.

Ligne 9 : Quotidien - Carnet de dessin

Carnet de dessin

Je dessine quotidiennement, mes dessins sont très spontanés, irréfléchis et j’y tiens. Je peux dessiner tout en discutant, tout en travaillant. J’ai établi un processus de travail pour ces carnets (ou cahiers) de dessin. Il s’agit de prendre des feuilles blanches, orange, et du papier calque. Je les assemble dans un ordre que je décide (souvent aléatoire). Puis je les plie et les agraphe ensemble. Le format une fois plié est un peu plus petit que A5.Par la suite je trouve un titre que je mets en forme. Puis je dessine en utilisant essentiellement le noir, le orange et le blanc. (feutres, stylo, posca). J’obéis à mon humeur lorsque je dessine, Je laisse libre cours à mon inspiration quand je commence une nouvelle page. Mes dessins sont des choses déjà vues, des histoires inconscientes, des choses que je veux raconter, ou au contraire, des choses complètement abstraites, sans logique. Ils traitent de ce qui m’inspire, des images rencontrées sur internet, dans la ville, des photos que j’ai pu prendre ... la vie. Les titres, eux, sont des phrases entendues, des phrases que j’ai pu pronconcer, ou des paroles de chanson. L’artiste Silvia Bachli a une pratique de dessin assez importante et qui me touche particulièrement. En prenant pour point de départ sa propre vie, elle observe le monde dans ses moindres détails et tente de comprendre le fonctionnement de toute chose. Elle établit, dans cette recherche, un certain ordre. Sa pratique du dessin, quasi rituelle, inchangée depuis ses débuts voilà plus de vingt-cinq ans, s’élabore en plusieurs temps : à une création spontanée, presque automatique, d’images aux formes simples, tantôt abstraites, tantôt aux accents figuratifs, succède une construction attentive et réfléchie.

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Ligne 10 : Noir - Orange - Blanc

Noir

Le noir, le posca noir, le feutre noir ... j’associe le noir et le orange. Cette assemblage a d’après moi un impact fort, puissant. Une claque. Le noir c’est la profondeur. J’utilise le noir, également par souci d’économie. Imprimer mes éditions à l’encre noire me permet de réduire les tarifs, et donc de pouvoir les distribuer gratuitement, ou à moindre coût.

Orange

Ma couleur c’est le orange. La limite, c’est pas trop autorisé, mais y’a moyen de négocier, de se faufiler, s’caler. Un jeu, une feinte. Le orange, c’est la feinte. La tchatch, le blabla, les mots dits qui embrouillent … les maudits. Ce qui dévoile les non-dits mais discrètement, avec tact, pour laisser une trace, un impact correctement pensé.

Blanc

Opposition au noir, une réelle rupture. L’utilisation du papier blanc, pur, vierge.

Ligne 11 : Édition - Bank N/O - Vrak

Edition

L’édition est un médium que j’utilise depuis longtemps, parce que les livres, les livres d’artistes, les fanzines, les magazines ... m’intéressent, la gratuité dans l’édition également. La question de la diffusion est je pense très importante, même si aujourd’hui, pour des questions de coût je publie au maximum à 100 exemplaires. J’espère plus tard pouvoir m’intéresser de plus près à ces questionnements, publier pour qui ? Combien d’exemplaires ? Comment diffuser ? Mes premières éditions sont telles des catalogues, des images répertoriées, bien classées, rangées, assemblées. J’utilise souvent l’édition comme un point final d’un projet. Laisser une trace, ranger les choses ensemble. Beaucoup de maisons d’édition me fascinent, des éditeurs indépendants aussi. Je pense entre autres à Eloiza cartonera, (maison d’édition en Argentine, où les ouvrages sont réalisés très simplement), aux Éditions Délimitées (spécialisées dans l’impression sérigraphiée)., aux éditions Zédélé (j’apprécie les divers supports qu’ils exploitent, leur rapport à la gratuité ...), l’artiste Luke Best qui autoproduit ses livres ... et tant d’autres. J’apprécie la littérature de cordel qui est apparue quand les troubadours venaient clamer sur les places des villages des histoires populaires, mais également les nouvelles quotidiennes. C’est donc une littérature orale.C’est à partir de 1450, avec l’apparition de l’imprimerie, que cette littérature à été retranscrite sur des petits feuillets, que l’on appelle en portugais «folhetos». On l’appelle littérature de cordel parce que les auteurs brésiliens de folhetos vont les accrocher sur des ficelles (cordel) dans les marchés et les foires populaires, notamment dans le Nordeste brésilien.Cette littérature est imprimée sur des petits feuillets de papiers bon marché, de 8, 16 ou 32 pages, rarement plus, sur les couvertures des folhetos sont reproduites des xylogravures, gravées à l’origine sur du bois généralement par les poètes eux-mêmes. À la différence de la littérature de cordel européenne écrite en prose, la littérature de cordel brésilienne est écrite en vers. Les auteurs de folhetos, souvent analphabètes, créent leurs textes mentalement et les font transcrire par la suite ; ils sont souvent à la fois poètes, compositeurs, improvisateurs et vendeurs de leurs folhetos sur les foires.

BANK N/O

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Bank N/O (suite) ...Depuis toujours je capture des images via internet. Images que j’aime, qui m’interpellent de par leurs formes, leurs couleurs, leurs sujets ... Dans un premier temps je les gardais seulement dans un dossier. Puis j’ai souhaité les imprimer - ce sont souvent de petites images. Je n’arrivais pas à leur donner de statut. J’ai alors décidé de créer une identité graphique, de les assembler, de les confronter entre elles. BANK N/O est une sorte de fanzine de mes images avec pour texte uniquement le titre, le numéro du fanzine et «toutes les images de BANK N/O proviennent de mes errances internet». Ces banques d’images imprimées en Noir sur un papier Orange (d’où BANK N/O) sont vendues via internet uniquement. Le nombre d’exemplaires n’est donc pas arrêté. On peut les acheter sur le blog : http://bankno.canalblog.com

Vrak

Les éditions Vrak sont des fragments bimensuels imprimés sur un papier très «cheap». Mise en page très aléatoire de papiers collectés quotidiennement, phrases retenues, notées, tickets déchirés, abîmés ... C’est un moyen d’archivage du quotidien.Vrak est un support qui permet de réunir tous les fragments complètement inintéressants aux yeux des gens. Éditées en 12 exemplaires, ces éditions gratuites sont distribuées aux 12 premières personnes qui le souhaite. L’artiste graphiste, typographe et professeur Canadienne Marian Bantjes a un travail fou. En parallèle de son travail, elle fait des millions de croquis sur des bouts de papier sans valeur. Ceux-ci ne sont pas rangés, entassés dans des tiroirs ... ils contiennent des traces de son quotidien comme un numéro de téléphone par exemple. Elle est dans l’attente qu’ils valent plus que le papier sur lequel ils ont été déssinés.

Phrases

On entend, lit, écrit ... tous les jours des tonnes de phrases. Une fois lues, prononcées, elles disparaissent, même les plus intéressantes. J’ai cette envie de conserver ces choses souvent crues futiles, toujours éphémères. Parfois drôles, parfois sérieuses, fausses, sincères, relou ...Elles nourrissent mon travail, ce sont les titres de mes carnets de dessins, elles nourrissent les textes dans les éditions Vrak ...

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Ligne 12 : Édition - La maison&

La maison&

Cette année, avec Léa Bénétou, Morgane Besnard, Marie L’Hours et Coralie Mézières nous avons créé une maison d’édition (interne pour le moment au sein de l’école, mais avec un réel souhait de développement). La maison& propose aux étudiants des beaux arts d’investir une boîte (au format défini). Un étudiant (ou un groupe d’étudiants) = un projet = une boîte.

Les projets sont divers, il s’agit de travaux d’étudiants, il peut y avoir des livres, des flyers, des posters, des cartes ... le support papier est privilégié, mais de petits objets peuvent avoir leur place au sein de la boîte. Nous attendons des étudiants qu’ils pensent la boîte comme objet dans lequel ils doivent intervenir et non pas comme seul support. Les boîtes sont sérigraphiées et numérotées. Chaque projet est réalisé en 13 exemplaires. (10 destinés à la vente - 3 pour archivage). Les boîtes sont vendues lors d’un évènement où nous convions tout le monde. Les invendues sont alors basculées dans des lieux autres (centre d’arts - librairies ... sur Quimper, Rennes, Nantes et peut-être Berlin). Les projets sont totalement pris en charge par la maison&. Par la suite, nous souhaiterions poursuivre le projet, pourquoi pas en dehors de Quimper.

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Ligne 13 : Édition - Sérigraphie - Affiche - Dessin - Graphisme - Internet/Blog

Serigraphie

J’ai rencontré la sérigraphie lors de mon CAP. J’ai continué de pratiquer ce moyen d’impression dès mon entrée aux beaux-arts. J’ai aussi toujours aimé les ateliers, le papier. La sérigraphie permet une qualité différente de tout autre système d’impression. La sérigraphie manuelle c’est aussi de la débrouille, du faire soi-même. Le rendu n’a rien à voir au toucher… et ça reste un travail artisanal manuel (pour ma part). La gravure et la lithographie m’intéressent également, mais je n’ai pas beaucoup pratiqué ces méthodes, j’espère pouvoir le faire plus tard. Les sérigraphes que j’apprécie sont surtout les collectifs comme El Shopo, Arrache toi un oeil, All over, Le dernier cri ...

Aff che

L’affiche est un support de publicité ou de propagande destiné à être vu dans la rue et les lieux publics. Mes affiches sérigraphiées sont des remerciements. Remerciements donnés à mes amis, à mes proches, ou à des personnes rencontrées dans ma vie. Certaines reprennent donc des phrases qui ont été prononcées par ces gens là. Ce sont également des invitations pour les personnes qui n’ont a priori rien à voir avec ces phrases, invitation à s’interroger sur ces phrases, peut-être lui sont elles adressées, ou quelqu’un les le lui a déjà dites ? Elles sont éditées en 3 exemplaires, une pour la personne qui a prononcé la phrase, une destinée à être montrée et la dernière pour moi. L’idée de l’échange, de leur diffusion est importante pour moi. Je donne un autre statut à toutes ces phrases. Une nouvelle vie, dans le but de les faire circuler, d’interpeller le spectateur.

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Dessin

La pratique du dessin me permet d’extérioriser des choses, de raconter des histoires, à moi ... ou aux autres. Ce travail est aussi une sorte de recherche visuelle autour des éléments de base du dessin, le point et la ligne mais aussi de la typographie. J’interroge la surface, la place du blanc, du noir, du orange, la page, le lien entre toutes ces choses. Beaucoup d’artistes m’influence, l’artiste, producteur de film d’animation et graphiste Peter Girardi par exemple, où l’usage de la typographie est très présent dans ses dessins, Stéphane

Carricondo (membre du 9eme concept) pour les qualités graphiques, DRAN pour son humour ... et tant d’autres.

Graphisme

Ayant fait un bac pro en communication graphique, j’ai réalisé de nombreux stages dans des boîtes de comm’. J’ai rencontré beaucoup de graphistes. Le graphisme est quelque chose que j’apprécie, c’est aussi une source de revenus. J’ai été graphiste pour beaucoup d’entreprises, de sociétés qui se sont lancées - par exemple la société Sailkart (char à voile tout terrain) de 2003 à 2008, pour un cinéma dans Paris Le Chaplin (ouvert en 2010) pour des écoles primaires, des centres d’accueil pour mineurs, une société de packaging d’engrais ... et aujourd’hui grâce à mon stage l’an passé pour le Festival de Film de Portneuf sur l’Environnement.Les demandes sont surtout de la création de logo, d’affiches, de

flyer, de graphisme pour web ...

Les graphistes qui m’influencent sont entre autres Dan McPharlin, graphiste et illustrateur australien inspiré par l’univers fantastique et la science fiction des années 70. Il adapte ses réalisations rétro futuristes à divers supports, comme les magazines ou les pochettes de disques. En plus de ces créations graphiques, il crée des machines d’enregistrement et synthétiseurs miniatures d’un autre temps, ses réalisations sont en carton et papier. 123klan, graffeurs et graphistes français basés à Montréal. Spécialisé dans la création de grandes fresques représentant des lettrages droits et clairs ainsi que des personnages inspirés par la culture manga et Hip-Hop, le 123klan est parmi les premiers à mélanger graffitis et graphisme sur Internet. Le 9ème concept, qui depuis une vingtaine d’années, a pour activité principale la création collective. Les membres du 9ème concept sont des peintres, dessinateurs, graphistes, tatoueurs, photographes, et des personnes issues des écoles d’art. Ils s’expriment dans des galeries, des musées ou dans la rue, par des expositions pluridisciplinaires et interactives. Je trouve leurs interventions toujours très ludiques et proches du spectateur, chose que j’apprécie chez eux. Il y a évidemment beaucoup d’autres graphistes qui me plaisent ...

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Internet/blog

Je passe un temps de ouf sur internet. (d’où mon nombre important de BANK/NO) J’y vais pour communiquer avec mes amis, artistes, collectifs de sérigraphe ... j’èrre. Je me balade de site en site, je capture tout ce qui me plait. L’utilisation du blog, est pour moi un moyen de communiquer mes projets ou mon travail avec le monde du web. D’avoir une autre visibilité accessible du monde entier. Mon blog : http://marionbao.canalblog.com/ Blog du projet re-garde : http://projetregarde.canalblog.com/Blog du projet BANK N/O : http://bankno.canalblog.com/

Ligne 14 : Carnet de dssin - Papier - Feture - Stylo - Marqueur - Posca - Bombe

Cette ligne compile le matériel que j’utilise le plus souvent. Papier blanc, souvent recyclé, ou orange. Papier calque, feutres, marqueurs, posca noirs, oranges, blancs ... Le carton est également un matériau que j’apprécie beaucoup. On en trouve partout, dans la rue, je trouve qu’il dégage quelque chose de puissant. Ses bruns, ses imperfections, ses marques de «vie» font de lui un objet pauvre, mais chaleureux, que je trouve précieux.

Ligne 15 : Quotidien - Les anges - Phrases

Les anges

Les Anges ... les gens. Mon travail est pour eux. (cf «Les Anges s’habillent

en caillera» - Roman de Rachid Santaki 2011. Les anges, verlan de gens.) J’ai cette envie de prise de conscience du quotidien, de ce qui compose notre environnement, de notre entourage. Envie de leur faire capter leur vérité. Je crois qu’avec un peu plus de conscience sur ce qui nous entoure, tout irait mieux.

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Ligne 16 : Quotidien - Les anges - Animation - Ville/Banlieue

L’animation

Je possède le BAFA et le BAFD. J’anime depuis l’âge de 16 ans en colo, en centre aéré, dans des écoles primaires, maternelles (découverte de l’art numérique - et atelier d’arts plastiques). Animer : Donner l’âme, la vie. J’ai pas cette prétention. Être en contact avec les jeunes, les enfants m’est important. Essayer de leur apporter quelque chose. Mes intentions éducatives se dirigent vers le plaisir, le respect et l’égalité.

Ville - banlieue

J’ai habité dans plusieurs villes, mon travail y est né ... Né de l’ennui des villes. Dans l’ennui on ne voit rien, on ne prend conscience de rien, on ne fait rien ... on s’ennuie juste. Envie que ça change, alors j’ai ouvert mes yeux, et commencé à extraire, à lister ce qui m’interpellait, des couleurs, des matières ... qui habitent mon quotidien. Prise de conscience du territoire. Il y a quelques temps maintenant, j’ai «espionné» l’usager urbain. J’ai eu ensuite envie d’interpeller les anges aux yeux fermés, tout comme moi il y a encore quelques temps. Un peu à la manière de Sophie Calle qui suivait les gens pour redécouvrir Paris, ou de Vito Hannibal Acconci et son oeuvre «Following piece» - j’espionnais donc les gens dans la rue, utilisais la description, l’écriture ...

J’apprécie tout particulièrement le travail de Pierre Huyghe, son travail mêlant réalité et fiction «la fiction permet de saisir le réel» et surtout son oeuvre chantier Barbès-Rochechouart. Il joue avec le temps et l’espace, et amène le spectateur à remettre en question sa propre vision des choses qui l’entourent et son rapport à la mémoire collective.

Ligne 17 : Vrak - Instantané/Spontanéité - Do It Yourself

Instantaneé - Spontaneite

Tout a commencé c’est sûr, avec l’appareil Fujifilm Instax Mini, (type polaroid au format carte de visite), il me servait à «capturer» des fragments urbains. Le hasard, l’instantané, la spontanéité. L’archivage du quotidien fait naître ces notions.

Do It Yourself

Le DIY a sans doute commencé avec le mouvement punk des années 1970 L’appellation Do It Yourself, abrégé en DIY (dont une traduction littérale en français serait Faites-le vous-même) désigne à la fois :

* certains musiciens ou mouvements culturels ; * des activités visant à créer des objets de la vie courante, des objets technologiques, ou des objets artistiques.

Les groupes de musique (ou des auteurs de Bande dessinée, des cinéastes, des metteurs en scène de théâtre, etc.) DIY tentent de faire tout eux-mêmes, depuis la production de l’album jusqu’aux concerts, en passant par les actions de communication. Si ces choix sont souvent imposés par un manque de budget, ils sont pour les artistes DIY une véritable volonté de marquer leur indépendance face aux majors et à l’industrie du disque en général.

Au-delà d’une simple volonté de récupération, le mouvement Do It Yourself (il ne s’agit pas d’un mouvement constitué) se voit comme une alternative politique en opposition au monde d’ultra-consommation dans lequel il baigne. Ses membres sont ainsi souvent liés à l’anarchisme, l’autogestion et aux mouvements squat et punk. Le besoin de créer, d’avoir une certaine indépendance par rapport à l’industrie et aux grands groupes commerciaux, de retrouver un savoir-faire abandonné les pousse à trouver des solutions pour faire le maximum de choses par eux-mêmes, en opposition à la marchandisation dominante, tout en recherchant la gratuité ou les prix faibles.

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Evidemment, le terme Do It Yourself me fait penser à Andy Warhol et ses tableaux «Do It Yourself» datant de1962, exprès, pour se moquer des artistes qui se prennent au sérieux et pour dire que tout le monde peut faire de l’art !J’aime les idées de ce mouvement, les notions de récupération, d’autogestion, du faire soi-même, de la gratuité, de l’échange. On retrouve un peu ces notions dans mon travail. Le fait d’utiliser du papier recyclé, de donner des éditions ... Je suis assez en accord avec ces principes.

«Un piano, une voix tu vois l’art des pauvres n’a besoin que de caJe rappe à la force des mots sans artificeMoi c’est à force de maux que j’suis artisteJ’pratique un art triste, tristement célèbreCar c’est à travers nos disques que la voix du ghetto s’élèveMon rap est un art prolétaire alors les minorités y sont majoritaires.»Kery James, «A l’ombre du show business».

Ligne 18 : Collection/Accumulation - Absurdité - Processus

Collection/Accumulation

Je peux dire que je collectionne mon quotidien. Je collectionne ce que les gens oublient, ce qui n’intéresse que peu de monde. Je collectionne, les images, les papiers que je ne veux pas jeter, je collectionne les trèfles à quatre feuilles, les objets oranges, je collectionne les livres, les flyers que je trouve cool. J’accumule toutes ces choses, tente de leur donner une nouvelle vie. (l’édition m’aide beaucoup pour ça). Collecter, c’est aussi garder une trace. Conserver jusqu’à l’overdose, à l’absudité.. Je conserve dans le but de me souvenir, de ne pas oublier. Ce goût vient certainement du désir de ne pas jeter. Je fais souvent des inventaires, des listes. J’aime classer, ranger, répertorier dans mon travail, comme dans mon fonctionnement, dans ma vie

quotidienne. Je suis intéressée par le travail de Sophie Calle, j’apprécie ce qu’elle fait, ses inventaires, ses descriptions (genre reportage) de la réalité des situations. Hamish Fulton a également beaucoup fait de listes, de classements ... lors de ses marches à travers le monde. Décrire la moindre chose. Je me sens proche de ce genre de démarche artistique. Je vois également des liens avec le processus de travail de Raymond Hains, il collecte des informations qu’il réunit quotidiennement aussi bien par la fréquentation de lieux, d’espaces et d’univers différents que par la collecte d’images ou de textes. À la fois «débroussailleur» et «documentaliste», il construit une œuvre complexe mais non dénuée d’humour, établit des connexions entre les mots, les noms, les images, tout en les détournant.

Absurdite

Je trouve qu’il y a une part d’absurdité dans mon travail. Comme Claude Closky qui s’amuse à répertorier ses codes, à compter, juxtaposer, compiler, comme un taxinomiste, pour en décanter l’absurdité. L’accumulation y est, il me semble, pour quelque chose. Collecter m’amuse, je ris de mon travail, de mes VRAK qui prouvent mon «bordel» quotidien. C’est un travail «perché» (mais bien haut) perçu par beaucoup de monde. L’art est aussi un jeu. J’aime jouer. L’absurde me fait rire, sourire ... et c’est là mon désir : esquisser des sourires.

Processus

Établir des processus de travail, c’est rassurant. Des contraintes, oui mais choisies, que je fixe. Créer un cadre de travail est important pour moi. Je considère ce que je fais comme la continuité de ce que j’ai déjà fait ... j’aime réexploiter sans cesse ... Mes processus varient en fonction du travail, des sujets ... Mais l’édition est souvent une finalité ... même si jamais rien n’est fini ... «l’avenir est à nous». Kool Shen «l’avenir est à nous».

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Ligne 19 : Quotidien - Collectif - Projets

Collectif

Avec des anciens étudiants nous créons une association qui nous permettra d’avoir un lieu, un atelier, pour y travailler mais aussi pour créer des évènements, des expos ... Ce projet se réalisera sur Nantes dès cet été. Faire parti d’un collectif, travailler, échanger ... avancer ensemble. Créer des projets, partager nos expériences, nos savoirs. J’ai cette envie de projets communs, de lieu «d’ébullition», de création ... Parce qu’ensemble tout va mieux, uni tout prend un sens, plus facile de faire face aux conséquences.

Projets

Mon souhait pour l’an prochain est de créer une maison d’édition spécialisée dans la sérigraphie (en parallèle à mon travail de graphiste). De faire des ateliers de découverte, d’initiation dans les écoles primaires, les collèges ou lycées, dans les MPT ... d’imprimer, d’éditer des flyer, des affiches ... Continuer à produire, publier mes éditions également, de participer aux salons du livre, de l’édition, de la micro-édition ...

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Merci’

À ma Mifa, mes frères, Tom, Bin, Luk, Tima, mes parents, mes grands-parents. Mylène et Titia. Mes potes, Aël, Aline, Astrid, Beom, Ionel Dante (parce qu’il est trop retif), Julien, Katy, Malag, Marie L, Marie L’H et sa voix, Nath, Natasha Yougo, Omaya, Pam. Siméon, Sun. La team toute entière de la maison& (sans oublier Gwenn), tous les gens qui ont permis ce projet et les participants. L’équipe du festival de films de Portneuf sur l’environnement. Les 5ème année et tous les autres, à tous les profs et personnel de l’École Supérieure d’Art de Quimper qui nous ont suivis ou supportés. Mamlek, Marie-Michelle Lucas. Merci à Rachid Santaki, Oxmo Puccino, Keny Arkana ... et tant d’autres qui m’influencent chaque jour.

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