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« Jouer, jouer, jouer . . . » Jouer au fil des jours avec des enfants de 3 à 6 ans Yvette Poli & Albert Varier Fédération Internationale des CEMEA UNESCO Recherche-action sur la Famille et la Petite Enfance juin 1999

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« Jouer, jouer, jouer . . . »

Jouer au fil des jours avec des enfants de 3 à 6 ans

Yvette Poli & Albert Varier

Fédération Internationale des CEMEA

UNESCO

Recherche-action sur la Famille et la Petite Enfance

juin 1999

Les auteurs sont responsables du choix et de la présentation des faits contenus dans cette publication ainsi que des opinions exprimées, qui ne sont pas nécessairement celles de 1 ‘UNESCO et n ‘engagent nullement 1 ‘Organisation.

Des ‘exem laires supplémentaires de cette publication peuvent être obtenus auprès de lTJNESC8 à l’adresse suivante.

Unité « Petite Enfance et Education Familiale » ED/BAS/ECF, UNESCO 7 Place de Fontenoy 75352 Paris 07 SP, FRANCE

Imprimé en 1999 dans les Ateliers de l’UNESCO.

ED-99/WS/22

Préface

Petite enfance en Afrique Francophone : Partenariat UNESCO/FICEMEA

L’Unité Petite Enfance et Education Familiale de l’UNESCO L’Unité Petite Enfance et Education Familiale coordonne les études, les activités et les initiatives entreprises par l’UNESCO dans le domaine des soins et de l’éducation de la prime enfance, de l’éducation des parents et de la famille, et en faveur de la Convention des Nations Unies sur les Droits de l’Enfant. Les actions de l’UNESCO en faveur de la petite enfance cherchent à :

améliorer l’accès aux programmes de soins et d’éducation de la petite enfance en les rendant beaucoup plus disponibles et accessibles, et en améliorant la préparation à l’école;

soutenir l’éducation familiale et la formulation de politiques en matière de famille en encourageant la participation et en promouvant le rôle des familles et des communautés dans les programmes d’éducation de base;

améliorer le contenu des programmes pour la petite enfance, notamment leur conception et leur qualité.

redéfinir et renforcer les programmes de formation pour la petite enfance;

renforcer la base d’information sur la petite enfance en améliorant la disponibilité et la qualité de l’information, de la recherche et des données sur les jeunes enfants;

promouvoir la législation en faveur des enfants et des familles, notamment la Convention sur les Droits de 1 ‘Enfant, par la sensibilisation et le plaidoyer; collaborer à des manifestations artistiques, intellectuelles et culturelles qui favorisent la réflexion sur l’enfance et la famille.

Le Secteur Petite Enfance de la FICEMEA Le Secteur Petite Enfance de la FICEMEA s’adresse à tous les professionnels qui gravitent autour de l’enfance, au service d’une éducation globale pour leur permettre d’inscrire leurs démarches au sein d’une dynamique de développement local.

En relation avec la recherche en psychologie et en éducation, en collaboration avec des chercheurs et des praticiens, la FICEMEA travaille à :

promouvoir la conception de l’enfant, comme une personne à part entière, un individu unique qui a un rythme de vie et de développement propre, un sujet qui agit, se construit et construit ses savoirs.

promouvoir et développer la qualité de l’accueil des jeunes enfants, quelles que soient les structures.

encourager la mise en place d’activités variées, adaptées à l’âge et aux capacités des enfants, et d’aménagements appropriés, suscitant l’activité autonome de l’enfant.

aménager les structures d’accueil pour mieux répondre aux besoins des enfants et de leur famille.

organiser des structures ouvertes sur le quartier, la communauté, prenant en compte le milieu de vie de l’enfant et à l’écoute des parents.

susciter le travail en équipes multidisciplinaires regroupant des professionnels aux fonctions et aux statuts divers, disponibles, offrant à l’enfant une relation sécurisante et les moyens de son développement. souligner l’importance de la petite enfance dans une politique de prévention et de développement social et culturel.

Les objectifs de ce partenariat Soutenir l’action des professionnels qui se préoccupent du sort des jeunes enfants (de la naissance à 7 ans) en :

l concentrant nos efforts sur l’accueil et l’éducation du jeune enfant, l’éducation familiale, et la mobilisation de ressources modernes et traditionnelles pour améliorer le développement et le bien-être des enfants.

l rassemblant dans des séminaires régionaux des équipes pour comparer leurs pratiques et les faire évoluer.

l incitant la recherche de solutions innovatrices bien adaptées aux besoins des enfants et aux conditions de vie des familles.

l élaborant des modules de formation pour des sessions de formation initiale et de recyclage sur différents sujets concernant la petite enfance.

l encourageant la réflexion et l’échange d’information sur les jeunes enfants et les familles, par le biais d’enquêtes sur la situation de la petite enfance et d’inventaires nationaux de ressources pour la petite enfance.

Les idées force de ce partenariat Le développement d’un enfant dépend en grande partie de la qualité des relations qu’il entretient avec les adultes qui s’occupent de lui, ceci dès sa naissance et même avant. Parallèlement à son développement social et cognitif, des besoins de base tels que la nutrition, les soins médicaux et la sécurité sur le plan affectif, doivent aussi être satisfaits. De quoi a-t-il besoin? Quel rôle peuvent jouer les professionnels de la petite enfance vis à vis des autres intervenants, des familles, des mères?

L’environnement matériel favorise ou non le développement des enfants. Il faut organiser le milieu d’accueil, créer des matériels éducatifs, des aires d’activités, à partir des possibilités et des matériaux offerts par le milieu.

Le jeune enfant a des besoins particuliers d’apprentissage. Il faut favoriser les actions adaptées à ses besoins et à son processus d’apprentissage. Une attention particulière doit être accordée aux interactions stimulantes, à l’initiation aux gestes de la vie quotidienne, au jeu, au développement du language et des aptitudes. L’enfant peut alors être conduit à partager des valeurs culturelles et humaines communes.

Les conditions de vie matérielle des parents, en particulier des femmes, leur niveau de savoir-faire et d’éducation, leur capacités à être parents, ont une grande influence sur l’enfant. Les professionnels qui travaillent dans des structures «à côté» de la famille, doivent tenir le plus grand compte des conditions de vie des familles, des femmes, .des mères et définir leur rôle dans une approche globale mère - enfant - famille et nutrition - santé - éducation. La coopération est indispensable entre tous ceux qui s’occupent d’un enfant. Le travail en équipes pluridisciplinaires doit s’installer pourtant. Il faut identifier des interêts communs et créer des partenariats dynamiques entre les services d’accueil publics et privés; entre les soins et l’éducation du jeune enfant et l’école; entre les familles, les communautés et les structures d’accueil; entre la réussite scolaire et les valeurs socio-culturelles - en un mot, une concertation des efforts pour le bénéfice des enfants est nécessaire.

Renseignements complémentaires

Unité Petite Enfance et Education Familiale Secteur Petite Enfance ED/BAS/ECF, UNESCO Fédération Internationale des CEMEA 7 Place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP, France 22-24 rue Marc-Séguin tel: (33-l) 45 68 08 12 75883 Paris Cedex 18, France fax: (33-l) 45 68 56 27 / 28 tel: (33-l) 53 26 24 63 fax: (33-l) 53 26 24 19

Table des matières

Préface

Des citations pour soutenir notre réflexion

C’est l’enfant lui-même qui construit sa personne, ses savoirs

“Jouer, jouer, jouer . ..”

Pour construire du matériel

A - Les jeux de paires

B - Mettre de l’ordre

C - Les dominos

D - Les puzzles

E - Les jeux d’adresse

F - La boite de découverte

En guise de conclusion . . .

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« Jouer, jouer, jouer . . . »

Jouer au fil des jours avec des enfants de 3 à 6 ans

Des citations pour soutenir notre réflexion

Jean. Jacques Rousseau :

Un enfant est moins grand qu’un homme, il n’a ni sa force ni sa raison mais il voit et entend aussi bien que lui, ou à peu près. Les premières facultés qui se forment et se perfectionnent en nous sont les sens : ce sont les premières qu’il faudrait cultiver, ce sont celles qu’on oublie et qu’on néglige le plus.... Exercer les sens c’est apprendre pour ainsi dire à sentir, car nous ne savons ni toucher, ni voir, ni entendre que comme nous avons appris.

Maria Montessori : L’enfant

Le mouvement n’est pas seulement l’expression du Moi, il est le facteur indispensable à la construction de la conscience, parce qu’il est le seul moyen tangible qui établisse des rapports clairs entre le Moi et la réalité extérieure. Le mouvement est; par conséquent, le facteur essentiel dans la construction de l’intelligence qui se nourrit et vit des connaissances prises dans l’ambiance extérieure. Les idées abstraites elles-mêmes naissent du contact avec la réalité, et la réalité se saisit dans le mouvement. Celui-ci est donc le trait d’union entre l’esprit et le monde.

André Michelet : Les outils de l’enfance 2 - la conquête de l’intelligence - Delachaux et Nestle

L’enfant qui dispose de la liberté et des objets matériels nécessaires à ses expériences s’enrichit doublement :

Piaget nous montre sa marche vers l’intelligence

Minkowski l’approfondissement de son monde intérieur

C’est au milieu des objets que l’enfant élabore sa pensée, c’est aussi au milieu des objets qu’il accumule les richesses affectives, plus encore, peut-être. qu’il contribue à former l’intelligence, le matériel contribue à structurer le psychisme.

Docteur Myrian David : “l’enfant de 2 à 6 ans”

--- Les enfants sont curieux de tout, Gardant leur goût d’exploration et d’indépendance, ils continuent à explorer ce monde allant d’émerveillement en émerveillement, ils regardent, ils écoutent, ils observent, ils contemplent..

--- toutes ces activités, ces jeux, ces rêveries de l’enfant remplissent son existence. Il n’arrête jamais. Même quand il mange, quand il prend son bain, il continue de jouer, parle tout seul.. .etc.

--- Cette activité est à encourager, car étant pour l’enfant une source de très grand plaisir, elle lui permet de se passer un peu de ses parents ; elle l’aide à devenir plus indépendant et favorise en même temps le développement de ses facultés intellectuelles, imaginatives et manuelles,.

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MONOGRAPHIES FAMILLE & PETITE ENFANCE

Jean Chateau : “L’enfant et l’imaginaire dans le jeu de l’enfant”

L’invention mentale est un achèvement, elle émerge lentement de l’invention motrice. Toujours elle gardera quelques traits de cette exploration première dont elle est née et c’est à elle queue reviendra bien souvent..

W innicott : “Jeu et réalité”

C’est en jouant et peut être seulement quand il joue que l’enfant ou l’adulte est libre de se montrer créatif.

W innicott : “Le bébé et sa mère”

Viens vers ‘le monde de façon créative, crie le monde..

Il n’y a que c’e que tu crées qui a du sens pour toi

Piaget : Psychologie - Pédagogie

L’enfant qui joue développe ses perceptions, son intelligence, ses tendances à l’expérimentation, ses instincts sociaux. C’est pourquoi le jeu est un levier si puissant de l’apprentissage chez les petits

Raymond Murcia : Conférence “Jeu, tonus, intégration des conduites motrices”

Un enfant qui joue est un enfant qui développe des possibilités extraordinaires, la passion la précision, la volonté, la patience, la persévérance, la communication, l’amour de ce qui est fait par soi, tout y est. Mais nous nous inquiétons parce qu’il <<s’amuse» parce que ce n’est pas sérieux, parce qu’il n’intègre pas les acquis de la civilisation, C’est là où nous nous trompons, car lorsque nous lui impwons des situations qui ne correspondent pas à l’optimum de ses désirs et possibilités, il ne se «construit» pas du dedans, il prend un vernis, un faire semblant qui n’est pas sien du tout, et cet enfant qui n’aura pu être un enfant pleinement avec ses jeux, ses rêves, aura du mal à être un homme.

C’est l’enfant lui-même qui construit sa personne, ses savoirs1 Pour beaucoup de personnes, l’enfant qui apprend est conçu plus ou moins consciemment comme un vase qu’on remplit ou une argile qu’on modèle. Cette représentation, combattue par l’éducation active depuis plus d’un siècle, est reconnue fausse par la science contemporaine.

L’enfant se développe par sa propre activité. Ceci est vrai sur le plan physique. Il faut donc créer un m ilieu qui suscite des activités physiques adaptées à son âge.

Vrai sur le plan social et affectif Il faut donc favoriser les échanges entre enfants et accorder la plus grande importance aux échanges adultes - enfants.

Vrai sur le plan intellectuel. Il faut que l’enfant observe, cherche, réfléchisse, fasse des essais, . . . . y compris sur le plan des savoirs scolaires. C’est lui qui doit agir. Ceci, vrai pour l’enfant, l’est aussi, évidemment, pour l’adulte.

Cette perspective modifie considérablement les pratiques pédagogiques traditionnelles et déconcerte les éducateurs Si l’enfant est l’acteur principal,. l’enseignant, l’éducateur n’ont-ils plus d’importance ?

Leur rôle, au contraire, reste fondamental, différent de l’image traditionnelle du professeur, mais fondamental.

’ Extrait des Actes du Séminaire Inter-Etats sur la Prime Enfance, Ouagadougou, 10-20 septembre 1996

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« JOUER,JOUER, JOUER . »

L’enfant a des capacités - différentes selon l’âge - mais des lim ites. Il ne demande qu’à agir. Encore faut-il qu’il trouve les lieux, le matériel, l’atmosphère, . ,, qui lui permettront de le faire. C’est l’éducateur qui organise ce m ilieu. On y reviendra.

L’éducateur (< nouveau H regarde et & les enfants. On pourrait dire (( les observe )), si ce verbe ne déclenchait pas une attitude trop rigide. Banalité ! dira-t-on. Pourtant, est-ce que la matière enseignée n’est pas, souvent, aux yeux de tous, plus importante que la personne enseignée ? Il voit les enfants, s’aperçoit du mal-être de celui-ci, dont il parlera avec la mère, de l’intérêt de celui-là, qui va permettre de lui proposer telle activité.

L’éducateur (( nouveau )) écoute les enfants et dialogue avec eux. Banalité encore ! Oui, mais l’idéal n’est-il pas souvent la classe bien alignée et silencieuse ? On est surpris lorsqu’on dialogue avec les enfants, même jeunes, de la richesse des échanges. Le dialogue, en plus de son contenu, apporte la j oie et le stimulant d’être un interlocuteur reconnu ?

L’éducateur encourage celui qui ne réussit pas et qui est tenté de renoncer. Il stimule celui qui a tendance à rester passif. Il organise et dirige certains apprentissages.

L’action éducative par l’organisation du milieu

L’éducateur a deux modes d’action : l’un direct, par sa parole et son exemple, l’autre indirect, par la création de situations formatrices dans un m ilieu qui s’y prête. Le premier n’est pas à exclure, le second est à privilégier car c’est lui qui donne à l’enfant la possibilité d’agir, en prenant des initiatives (et pas seulement en suivant des consignes).

La salle de classe traditionnelle est conçue comme une salle de conférence : quelqu’un parle, les autres écoutent. La salle de classe (( active )) est à la fois une bibliothèque, un atelier, un laboratoire, une aire d’activité.

S’agissant de l’accueil des jeunes enfants (3 à 6 ans), quelles préoccupations avoir en tête’? On réfléchira:

l aux plans de travail, surfaces qui permettent les activités,

l aux dispositifs de rangement, l aux matériels et matériaux m is à disposition l aux éléments de confort de vie, l à l’agencement général de l’espace et aux circulations.

Les plans de travail

Ils doivent permettre des activités pour un enfant seul ou pour un petit groupe (8 au maximum), quitte à installer, exceptionnellement, plusieurs espaces identiques, Ce peut être :

l des espaces au sol matérialisés par un tapis, une bâche, . . . . pour les mêmes activités ou des jeux de construction;

l des plans verticaux accrochés aux murs intérieurs et extérieurs, pour des pistes graphiques: des tableaux collectifs à fabriquer ou compléter, des images à explorer et à comprendre, ou pour fixer les cibles des jeux d’adresse,

Des espaces libres doivent être préservés pour permettre le regroupement de tous les enfants au moment du conte, d’un chant ou pour se mettre d’accord sur une décision ou se rappeler les règles de vie.

Les dispositifs de rangement

Ils sont essentiels pour que le matériel soit toujours en ordre et ne se perde pas. Ils doivent être conçus pour que les enfants se servent eux-mêmes, dans la majorité des situations. Il faut beaucoup d’étagères étroites à hauteur de main, des ficelles tendues avec des systèmes de crochets où l’on peut suspendre des boîtes ou des sacs. D’autres idées sont à trouver

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MONOGRAPHIES FAMILLE & PETITE ENFANCE

Les rangements, facilement compréhensibles et utilisables par les enfants, doivent être dispersés et non concentrés dans un seul point. L’armoire n’est pas un meuble adapté à nos besoins. Seuls les deux ou trois planches basses sont accessibles aux enfants et sont, le plus souvent, utilisées comme des coffres à jouets, où l’on ne range rien.

Matériels et matériaux

Quelques idées . . . non lim itatives ._.

l des matériaux de construction

Un grand carton ou une caisse servira à les recueillir. On y trouvera des boîtes de toutes formes et de toutes matières, des chutes de tissu de tailles différentes, des capsules que l’on peut percer, des couvercles, des tiges de diamètre plus ou moins grand etc. Ce matériel, souvent apporté par les enfants, sera rendu parfaitement propre, bien présenté, ne pouvant pas blesser.

l des matériaux transformables

- argile dans une bassine, recouverte d’un tissu humide,

- graines, racines, fruits secs dans des récipients divers,

- papiers, cartons, tissus, crayons, cires, instruments pour tracer, découper, assembler,

l du matériel uédagogioue qui .pose des situations-problèmes : puzzle, dominos, , à fabriquer en partie avec les enfants.

l des « aires ludiques » permanentes ou temporaires, qui invitent les enfants à exercer leur motricité, à acquérir adresse, équilibre, et répondent au besoin - vital - de mouvement.

Le confort de vie

L’enfant se développera s’il se sent bien. Par exemple, il est important que, dans cet univers où il peut se sentir perdu, il ait quelque chose (( à lui )), son siège par exemple (chaise, tabouret, tapis individuel) qu’il trouve toujours en arrivant, qu’il range toujours quand il part.

Par exemple encore, il doit pouvoir boire quand il a soif. Une (( fontaine H lui permet d’aller se servir, seul. Cette (( fontaine », bien repérée par tous, peut être une jarre peu profonde avec, sur le plateau qui protège l’entrée, trois ou quatre cuillères à bouillie, posées tout simplement. Il doit être clair pour tous que cette eau n’est là que pour être bue.

L’agencement général et les circulations

Ils doivent permettre des activités pour un enfant seul ou pour un petit groupe (8 au maximum), quitte à installer, exceptionnellement, plusieurs espaces identiques. Ce peut être :.

Des espaces libres doivent être préservés pour permettre le regroupement de tous les enfants au moment du conte, d’un chant ou pour se mettre d’accord sur une décision ou se rappeler les règles de vie.

Plusieurs dizaines d’enfants, le plus souvent vont vivre, agir, circuler, dans un espace lim ité. Le bon agencement de cet espace est la première condition pour que tout se passe bien.

Il faut d’abord essayer d’agrandir l’espace le plus possible. Si l’on dispose d’une salle, essayer de disposer également d’un espace extérieur équipé, en créant de l’ombre, si nécessaire.

Réfléchir ensuite à la disposition des matériels et matériaux, en groupant les activités qui peuvent se côtoyer et en séparant celles qui se gêneraient (activités salissantes et non salissantes, par exemple).

Laisser libres des espaces de circulation suffisants pour que les enfants puisse se déplacer sans se bousculer ni gêner ceux qui travaillent. Autant il est nécessaire d’avoir des tables (individuelles d e préférence, car elles peuvent aussi se regrouper, se superposer), autant elles peuvent être une gêne si elles remplissent entièrement l’espace. Par contre, comme on l’a dit plus haut, il est souhaitable que chaque enfant dispose d’un siège, individuel et déplaçable.

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« JOUER, JOUER, JOUER ,.. »

***

Mais le m ilieu, c’est aussi des personnes les enfants, les adultes. On a parlé du rôle de l’éducateur attentif, encourageant. Avec les autres adultes éventuellement, il créera un climat de calme et de confiance. Dans ce climat, les échanges entre enfants seront favorisés. L’apprentissage de la sociabilité, de la coopération se fait à propos d’événements simples de la vie.

Tout ce qui précède dessine l’image d’une classe bien différente de la classe traditionnelle. Nous sommes maintenant dans un espace riche d’objets stimulants, dans lequel les enfants vivent, se parlent et parlent avec les adultes.

Mais ceci ne signifie pas que les enfants font n’importe quoi. Les Anglais parlent, à propos des classes actives, de (( bruit productif 1) et de G bruit improductif )). La classe est une collectivité qui a besoin - comme toutes les collectivités - de règles pour fonctionner harmonieusement. L’éducateur fait ce qu’il faut pour que les enfants connaissent les règles et les comprennent. Il les rappelle autant que nécessaire.

Son action ne passe plus - sauf exception - par des leçons qu’il dispense. Elle passe par la création de situations éducatrices, qu’il met en place grâce au m ilieu décrit plus haut et à sa connaissance des enfants. Une situation éducatrice, c’est celle qui permet à l’enfant de se construire (sa personne - ses compétences). C’est une situation dans laquelle l’enfant agit. Mais que met-on derrière ce mot ? Toutes les activités ne sont pas également éducatrices. Les plus riches sont celles qui sollicitent sa réflexion, sa créativité, sa ténacité, la coopération avec d’autres, Les moins intéressantes sont celles qui se contentent d’occuper les enfants, stéréotypées, répétitives. Tous les matériels éducatifs, non plus, ne sont pas également porteurs de réflexion, de créativité,

“Jouer, jouer, jouer . ..” Jouer est l’activité privilégiée de l’enfance. Un enfant qui va bien est actif en permanence, et, si nous lui en laissons le loisir, nous le voyons explorer, expérimenter nous pensons même qu’il n’arrête jamais et recommence toujours, sans se lasser, les mêmes scènes. Jouer, c’est vivre tout simplement.

Ainsi :

l au bac à sable, seul ou avec d’autres, avec ou sans adulte, <<Joueur)> lui aussi, il «prépare)).

l à la balançoire, il joue avec les équilibres

l d’une boite, il fait son portable et téléphone

Lui proposer de l’eau, du sable, de l’argile, etc. tous ces matériaux qui se transforment, sur lesquels il peut agir, à partir desquels son imagination l’emmène ailleurs, c’est lui permettre de jouer. Voir les images pages suivantes.

Si nous ajoutons à cet univers des ((jouets )) c’est à dire quelques objets - tels une bouteille, une cuvette, une cuiller, une petite marmite - il joue encore et encore. Son jeu se transforme sans cesse.

Si nous rassemblons avec lui des morceaux de bois (chutes récupérées chez le menuisier), des bâtons, des tissus, des fils, il construit des mosquées, il charge des taxis brousse... Ou invente autre chose qu’il ne nomme pas, car, souvent, absorbé par sa création, il «bruite )>, il vit les situations, il joue...

Jouer est un signe de bonne santé. Un enfant qui ne joue pas doit nous alerter.

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MONOGRAPHIES FAMILLE ai PETITE ENFANCE

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«JOUER. JOUER. JOUER ,,. »

MONOGRAPHIES FAMILLE & PETITE ENFANCE

Les adultes peuvent permettre le jeu. Ils peuvent également le susciter (voir le texte précédent sur l’action éducative par l’organisation du m ilieu).

Ils savent que :

l materiels, matériaux suscitent l’activité.

l l’environnement offre matériels et matériaux, C’est une source inépuisable qu’il faut apprendre à utiliser et aussi à sauvegarder.

l les matériaux fournis par le m ilieu environnant sont de faible coût.

l des jeux «à règle )) peuvent être proposés. Cette règle est découverte par l’enfant et/ou énoncée par l’adulte : si nous regardons ensemble un jeu de (paires », il est évident que les images vont par deux.

l la présentation matérielle soignée, la proposition d’un rangement fonctionnel, l’emplacement prévu pour jouer (une natte, un morceau de tissu) font partie des apports éducatifs du jeu : habitudes d’ordre et de soin au matériel, éducation esthétique.

l une place particuliére doit être accordée à la «parole D. L’enfant qui joue, à un moment ou à un autre, parle. Si on l’écoute et qu’on lui réponde, c’est sa pensée qu’on lui permet d’exercer et d’affermir.

Les intérêts des enfants sont multiples, leurs compétences variables, Pour un enfant précis, il faut souligner les interactions entre : ses expériences personnelles utilisant son corps, ses sens - ses émotions (son plaisir, ses craintes) - son état physique et mental - autant de facteurs qui freinent ou aident son développement.

Mais, pour tous, la relation est étroite entre le plaisir de jouer et le développement de la personne fait :

l de l’affinement des sens et de l’intelligence

l de la conquête de l’agilité corporelle et de la maîtrise des gestes

l de l’utilisation, comme partenaire, des autres personnes, enfants et adultes

C’est là le véritable objet de la préscolarisation.

Pour construire du matériel

A - Les jeux de paires (des objets, des images qui vont par 2)

1. Reconnaître 2 objets identiques : JEU DES TRESORS

Il est intéressant d’utiliser des objets familiers et le plus souvent apportés par les enfants. Se demander avec eux où il faut chercher puis ce qu’il faut choisir est, en soi, une activité qui fait partie du jeu.

Il faut des objets de grandeurs, formes, matières, couleurs différentes - qui ne se détériorent pas avec le temps - qui sont repérables au toucher.

Mettre une vingtaine de paires dans un sac de toile, où elles tiendront toutes à l’aise et où deux mains chercheuses pourront trouver leur place.

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--- ----- ._- -

« JOUER, JOUER, JOUER ,.. H

Jeu pour 2 à 5 joueurs.

A gagné celui qui a trouvé - sans erreur - le plus grand nombre de paires

Un enfant peut jouer seul.

2. Reconnaître deux tissus identiques : JEU DES DRAPEAUX

Ces drapeaux sont de formes et de dimensions identiques. Deux formes découpées dans des chutes récupérées chez les tailleurs. Chaque forme est enserrée dans un carton plié. Les variables SC situent au niveau des textures, des dessins, des couleurs. Les différences peuvent être ténues et difficiles à percevoir ou au contraire facilement distinguées.

Préparer une vingtaine de paires

Sorties d’un sac. elles sont posées sur une nappe. 1, 2 ou 3 enfants peuvent jouer.

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MONOGRAPHIES FAMILLE & PETITE ENFANCE

3. Reconnaître deux images identiques

Le plus difficile est d’avoir, dans les récupérations, deux images identiques. On peut s’orienter vers les emballages de différents produits, les journaux, la publicité.

On peut aussi dessiner un animal, un personnage et jouer sur la position du corps, de la tête, des membres, afin d’obtenir des images dessinées très peu différentes les unes des autres. Ce jeu est évidemment plus diffkile que le précédent.

4. Reconnaître les deux tubes ayant la même sonorité

Tous les tubes ont le même aspect mais deux contiennent du sable, deux autres des graines, deux autres des clous, etc. et sonnent différemment. Il faut trouver les deux qui sonnent de la même façon.

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« JOUER, JOIJER, JOUER .., »

Les tubes (de médicaments par exemple ) sont récupérés auprès de certains services (dispensaires, croix rouge, hôpital) ou obtenus à partir de chutes de tuyau plastique (PVC ou autre ) découpées à la même longueur et bouchées aux deux extrémités.

5. Reconnaître les deux tubes ayant le même poids

A partir des même tubes, on prépare six paires - du très léger au très lourd.

6. Reconnaître deux images qui s’associent : JEUX DE COUPLES

Par exemple le mortier et le pilon

le cadenas et la clé

le jeu des enfants de tous pays

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MONOGRAPHIES FAMILLE & PETITE ENFANCE

Il faut associer le costume du petit garçon et le costume de la petite fille.

Trois enfants peuvent jouer ensemble. Un enfant peut jouer seul. Chacun tire une carte de la (pioche )) (pas de cartes en réserve). Dès qu’il trouve la carte partenaire, il affiche la paire. Sinon il aligne sa carte avec les autres cartes solitaires.

C’est le même jeu mais on joue à deux. Chaque joueur possède une série de demi couple.

7. Le mémory

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« JOUER, JOUER, JOUER __. n

C’est un jeu de ((paires 1) où on entraîne sa mémoire, en effet les cartes images vont par deux, mais l’image n’est pas visible d’entrée de jeu.

Avec des enfants de 5 ans proposer au début une dizaine ou une douzaine de cartes (c’est à dire 5 ou 6 paires), un adulte et 4 enfants ce qui fait 5 joueurs.

A tour de rôle, chaque joueur retourne deux cartes :

l si ce sont les deux même cartes, il les garde, ((il a gagné 1) puisqu’il a constitué une paire Il rejoue

l Si ce ne sont pas les mêmes cartes, il les repose à leur place initiale, image non visible (mais chaque joueur a vu et essaye de se souvenir) et le joueur suivant retourne une carte puis une deuxième.. ainsi de suite.

Remarque: Pour ranger le jeu chaque carte trouve une place dans la réglette qui peut contenir deux paires images. Ici le jeu complet est de douze paires.

B - Mettre de l’ordre (trier, faire des ensembles)

1. Avec un jeu de cartes banales

Classer les trèfles, piques, co3irs, carreaux

les rois, valets, reines

les 10, les 9, les 8, etc.

2. Du plus court au plus long, du plus petit au plus grand

l Avec des herbes des feuilles des brindilles etc.

que l’on va recueillir, qu’on compare et qu’on classe du plus petit au plus grand OU du plus grand au plus petit

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MONOGRAPHIES FAMILLE & PETITE ENFANCE

l On peut aussi utiliser du tuyau d’arrosage découpé

qu’on range sur une feuille avec repères ou sans repères, à même le sol.

C - Les dominos

C’est un jeu à plusieurs. Des enfants de 3 à 6 ans peuvent y jouer tout seul.

Ce qu’il faut comprendre et qui devient la règle à observer :

Jouer aux dominos, c’est construire un chemin, sans début ni fin. Chaque domino est fait de 2 images différentes. On ne peut raccrocher que 2 images identiques.

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« JOUER, JOUER, JOUER »

1. Les dominos «silhouettes »

2. Les dominos «éléments naturels »

3. Les «dominos nuances »

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MONOGRAPHIES FAMILLE & PETITE ENFANCE

4. Les dominos « tactiles »

5. Les dominos «universels »

Il s’agit de plaquettes (ou planchettes) de bois ou de carton, divisées en leur m ilieu par un trait réalisé avec du tissu, du cuir, une liane, un fil: etc.

11 faut une vingtaine de plaquettes d’environ 10 cm x 30 cm.

Des contenants contiennent des collections d’objets identiques (cailloux, graines. coquillages, capsules, vis etc.)

Le 1”’ joueur décide de la composition de son domino

rien un caillou

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-----

G JOUER, JOUER, JOUER .,, »

Le 2”“” joueur doit obligatoirement «accrocher )) rien ou un caillou mais il décide pour l’autre moitié du domino, par exemple

un caillou 2 petites graines

A chaque fois, chaque joueur est, à la fois conduit par... et décideur de. sauf le dernier !

D - Les puzzles

Un puzzle, c’est un jeu de patience fait de fragments qu’il faut ressembler et ajuster pour reconstituer une image plane ou en relief ou un objet.

1. A partir de cartes postales

l Avec une carte témoin - voir le petit ours (il a été découpé dans une publicité et collé sur un carton)

l Sans carte témoin.- les cartes ont été découpées en 2, 3, 4, 6 ._ morceaux

On peut présenter une seule carte découpée mais aussi mélanger les morceaux de 2, 3, 4.. cartes.

Veiller à ce que le découpage ait suffkamment de repères pour que le sens de l’image s’impose au jeune enfant.

Sur la figure suivante, des mères éducatrices jouent. Elles ont fabriqué des puzzles à partir de cartes postales représentant des scènes de la vie quotidienne. 6 cartes donc 6 scènes très différentes. 6 cartes témoin non découpées en 2, 3, 4, 5, 6, 7 morceaux. Tous les morceaux sont mélangés. Elles doivent reconstituer les 6 scènes sans, de préférence, s’aider des cartes témoins.

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2. Avec des pierres

Utiliser des pierres est intéressant car elles ont un grand pouvoir d’évocation. Il faut choisir la pierre qui convient et la placer où il faut sur la silhouette.

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(( JOUER, JOUER, JOUER . . . »

On peut faire le même puzzle mais à côté de la silhouette.

A partir de cet exemple, chacun peut inventer d’autres images, d’autres sujets (outils, objets familiers - animal.. etc.). On peut aussi reproduire avec les pierres à côté de l’image’silhouette.

3. Associer un objet avec sa ou ses silhouettes

Dans un premier temps partir à la chasse et choisir 5 objets (10 étant un maximum) dans un environnement. Sur une planchette ou un carton (21 x 15 environ) les agencer et obtenir une image en relief Jouer et inventer plusieurs images avec ces mêmes 5 objets.

On en choisit une, on décide de la conserver. On trace soigneusement sur la planchette support le contour des 5 objets, dans leur position. On peut faire remarquer que chaque objet possède plusieurs silhouettes.

On peut jouer à reconstituer la même image avec les mêmes objets/avec des objets différents. On peut inventer plusieurs images différentes avec les mêmes objets. On peut mélanger les images et les objets et proposer de remettre tout en ordre

4. Puzzle maison

C’est un puzzle très particulier puisque chaque morceau :

l à une place spécifique sur la plaque de bois où il peut se poser ou s’encastrer

c3 puzzle image . à une place également spécifique puisqu’il permet de construire la maisonnette

Q puzzle en volume

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- -. - - ” . .--..-- .._...” ..<-.. “,- -.-__ - _..._.-.. I.

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5. Puzzle objets

Il s’agit de démonter et remonter certains objets usuels

Daba - marteau - moulin à lkgume - lampe de poche -jouet

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«JOUER, JOUER,JOUER .._ D

E - Les jeux d’adresse

1. La tour des bûchettes ou badaboum

Il s’agit de construire une tour la plus haute possible. Il faut être 4 ou 5 joueurs maximum, avec ou sans adulte.

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On décide du l”‘, 28me, 3èmç, 4ème, 5émz joueur.

On décide, au départ, de se donner 10 bâtonnets (par exemple).

A tour de rôle chacun essaye de déposer un bâtonnet sans faire tomber ceux qui sont dejà en place.

Tout bâtonnet qui tombe est repris par le joueur qui vient juste de le déposer (quelquefois la tour entière s’effondre !) badaboum !

A gagné le 1”’ qui a réussi à placer ses 10 bâtonnets

Remarque :

l Un enfant seul peut aimer jouer à construire un tour la plus haute possible, en plaçant ainsi les bâtonnets un à un et il crie badaboum lorsque tout ou partie de sa construction s’effondre.

l La bouteille peut servir de volume de rangement

2. Un Autre Badaboum !

Deux façons de jouer :

1. 3 ou 4 joueurs tenant chacun 1 ou 2 objets. Chacun, à son tour, est invité à poser son objet pour monter une tour la plus haute possible. Si, posant son objet, le joueur fait tout dégringoler tous crient badaboum ! et on recommence.

2. Une tour est fabriquée la plus solide possible et pas forcément la plus haute. A gagné celui qui arrive à déplacer toutes les pièces en utilisant 1 ou 2 balles en chiffon. A tour de rôle chaque joueur «seul )) propose de construise ((sa» tour inébranlable ! mais les joueurs peuvent décider ensemble de monter leur tour inébranlable !

3. Les Echasses : jeu d’adresse et d’équilibre

On fabrique les échasses : avec 2 boites de conserve et une ficelle qui traverse chaque boîte et qui permet de la plaquer contre son pied.

l Marcher partout, comme on veut, ou on veut avec les deux échasses ou une ((échasse N à un pied et non à l’autre, on peut même courir.

l Même chose, à plusieurs.

l décider avec les enfants d’un circuit à obstacles que l’on peut parcourir en partant de n’importe où fera partie du jeu.

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4. Des jeux de quilles

Le nombre de quilles varie de 4 à 10.

Les quilles :

l Bâtons (minimum 2 cm de diamètre) piqués dans le sol (plus ou moins groupés) d’au moins 15 cm.

l Bouteilles plastiques de récupération (genre bouteille d’eau).

l Boites de boisson en métal.

l Tuyau de PVC (il n’est pas indispensable qu’ils soient tous de la même hauteur. Ils peuvent être aussi de diamètres différents).

Pour pouvoir s’en servir plusieurs fois, essayer de trouver des objets assez solides et mettre un bout de tissu noué autour de chaque objet qui ainsi est transformé en ((quille D. Il est intéressant d’avoir une lim ite matérialisant la surface à l’intérieur de laquelle on plante les quilles (une liane, un cordon, une bande de tissu).

La boule ou la balle ou le palet que l’on va lancer pour faire tomber les quilles :

l Ce peut être une «balle )) plus ou moins grosse : un sac bourré de paille/de chiffons.

l Ce peut être un morceau de bûche (moins de 500g) que l’on tient bien dans sa main.

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«JOUER, JOUER, JOUER . »

l Ce peut être une boîte de boisson solide, un peu lestée aussi repérée par son emballage en tissu (différent du tissu des quilles).

Mais il y a une autre façon de jouer. Dans ce cas il faut bien choisir la branche à laquelle on va suspendre «notre balle )) et sa longueur de fil pour que la balle dans son aller et retour abattre le maximum de quilles.

5. Croque Souris. ou Margouillat

un jeu de réaction rapide, d’agilité, d’adresse qui se joue obligatoirement à plusieurs (de 4 à 6).

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Attention ! c’est ma bestiole qui risque d’être prise au piège

l Le piège : une boîte

Un joueur va essayer d’attraper la bestiole avec la boîte.

l Les bestioles : souris, margouillats, papillons de 5 à 6 cm

Chaque bestiole a «sa N couleur.

Chaque bestiole a une queue. Chaque queue est tenue par un joueur.

Plusieurs fabrications sont possibles à partir :

l d’un petit morceau de bois, taillé en pointe pour faire le museau, et qu’on colorie. Plus une ficelle pour la queue

l d’un tube en carton

l d’une capsule qui ferme les bouteilles d’eau

l etc.

On peut inventer d’autres bases de départ mais il faut toujours une couleur et une queue.

. Le dé : cube dont les faces portent la couleur de chaque bestiole. S’il y a trois bestioles 1 bleue, 1 rouge, 1 jaune, on trouvera sur le dé 2 faces bleues, 2 faces rouges, 2 jaunes. La bestiole à attraper est désignée par le déjeté par un joueur.

Le dé est lancé par un joueur, c’est le rouge qui sort et :

1 er cas

La bestiole rouge (tenue par un joueur) est attrapée par le piège. Dans ce cas les joueurs changent de rôle et on recommence tout le scénario.

2’me cas

La bestiole rouge n’est pas prise au piège, on recommence.

Remarque:

L’adulte doit présenter le jeu avec soin pour que les enfants en comprennent bien le déroulement.

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« JOUER, JOUER, JOUER »

Par exemple : trois enfants choisissent chacun une bestiole, l’adulte lance le dé et tient le piège... L’adulte prévient de ce qui va se passer «attention la jaune ! .._ ou rouge ! de telle façon que la règle soit bien comprise : quand je vois ma couleur, je tire sur la queue pour ne pas me faire prendre.

Puis l’adulte garde le dé, prend une bestiole et donne son piège à un enfant. Il peut ensuite demander à un autre enfant de s’occuper du dé. Avec des enfants de six ans, le groupe de cinq personnes (trois bestioles plus un dé plus un piège) peut parfaitement fonctionner sans adulte.

6. Dans la vie quotidienne...

l Manipuler, transvaser, faire la vaisselle

l Transporter

l Se servir

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F - La boîte de découverte (qu’est-ce qu’il y a dedans ?)

« Découvrir/Chercher/Expérimenter/Comprendre »

La ((boîte de découverte )), comme le montrent les photos, c’est une série de contenants et de contenus.

Ici il s’agit d’une boîte en plastique très légère avec son couvercle bien arrimé et deux anses pour la transporter. Cette boite contient toute une série d’autres boîtes et d’autres sacs contenant à leur tour d’autres contenants, et, pour finir dans le dernier contenant, il y a un objet ou un produit choisi dans l’environnement plus ou moins familier des enfants, autant de choses à reconnaître ou à connaître.

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-.-..-

«JOUER. JOUER. JOUER... »

L’intérêt de cette activité ludique :

l on est intrigué, on se demande ce qu’on va découvrir, on se parle

l le plaisir de voir, de toucher... tous les sens sont sollicités : les couleurs, les formes, les poids, les sonorités, les odeurs... des produits, des matériaux judicieusement proposés.

l il ne faut pas «deviner )) mais nommer, décrire, s’assurer que ceci est bien du métal, du verre, du bois... etc. que cette poudre blanche, c’est du sel et celle ci du lait... parce que..

l pour connaître, il faut ouvrir les contenants et il y a à se familiariser avec différents modèles de fermeture: dénouer un lien, dévisser, retirer un bouchon en liège. , ce n’est pas la même chose que retirer le couvercle de la boîte qui contenant la pellicule photo.

l Faire revivre tout ou partie de ces objets dans leurs lieux d’origine procure aux enfants l’occasion d’échanger sur leurs lieux de vie (moi, chez moi, il y a.. ) mais. surtout d’établir des liens entre là-bas et ici.

l D’autres liens se mettent en place quelque fois. Par exemple le petit panier en métal est décoré : c’est toute une famille de coqs, poules, poussins et dans ce panier il y a un œ uf en bois : . . Ça alors quel heureux hasard ! ! pourquoi ? .

l Après avoir tout déballé, il faut refermer soigneusement tous les récipients, les remettre dans les contenants et tout doit tenir à nouveau «sans forcer» dans la grande boîte. Toutes les pièces du «puzzle» après avoir été étalées retrouvent leur place.

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« JOUER,JOUER, JOUER... »

En guise de conclusion . . .

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