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Comme d'hab de belles petites choses à déguster sans modération...
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Bulletin ESPERANZA T-M a.s.b.l.
Trimestriel n° 2/3 - 2013
Editeur responsable : Jérôme de Roubaix
5, chemin de Gabelle – 4500 HUY
Votre participation
constitue une
aide précieuse
sur les comptes
ESPERANZA
TIERS-MONDE,
Commun :
000-025.77.36-07
Bolivie :
088-067.95.10-20
Pérou :
792-534.83.62-28
ESPERANZA T.M.
TABLE DES MATIÈRES
Nouvelles du groupe Esperanza-J (BELGIQUE) p. 3
Escuela Puckllay à Carabayllo (PERÚ) p. 3-4
Le monde a changé (MUNDO) p. 5-7
Nouvelles du CEP (PERÚ) p. 7
Centre d’éducation pour adultes Alcides Vásquez (PERÚ) p. 8
Lettre de Rolando Estela (PERÚ) p. 9
25 vérités sur l’affaire Evo Morales/Edward Snowden (BOLIVIA) p.10-11
Impressions de voyage en Bolivie (BOLIVIA) p. 12-13
« Les voyages forment la jeunesse » (PERÚ-BOLIVIA) p. 14
Festival de gastronomie—Mistura (PERÚ) p. 15
El rincon de cosas buenas (BELGIQUE) p. 16
Souper Pérou : 19 octobre - Marchin
Informations au dos de ce journal
NOUVELLES DU GROUPE
ESPERANZA-J
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EDITO
Puckllay
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Puckllay
“Merci pour entrer dans nos vies … pour effacer les frontières de nos rêves. Voir la vie à travers les yeux d’un enfant nous donne un
monde de beauté, cependant notre réalité est autre, voir à travers les yeux de Puckllay est une expérience que je ne changerais pour
rien”
“Je pense que c’est une initiative culturelle, créative et sociale, de grande valeur et qui a déjà démontré sa présence et son leadership
dans le bidonville. Elle donne aux jeunes des milieux urbains défavorisés l’occasion de se surpasser, de donner toute leur énergie et leur
effort à une création artistique.”
“L’art a contribué à transformer les gens … Nous ne sommes plus seulement ceux qui veulent se présenter et montrer leurs capacités,
mais nous voulons aussi donner aux gens des messages éducatifs. Dans notre communauté, il y avait beaucoup de bandes et depuis que
nous avons fait tout cela, les bandes sont en baisse.”
“Pour les jeunes de Puckllay, le jeu est le meilleur moyen pour apprendre et peu à peu être une partie du changement qui est nécessaire
pour améliorer le pays. Il est temps que les autorités suivent des exemples comme Puckllay et pour qu’elles prennent en compte
l’éducation, l’art et la culture comme les meilleures options pour la croissance personnelle et le développement social dans notre pays. “
“Dans ce contexte, 20 enfants de la première et de la deuxième classe de l’école Puckllay, peuvent rêver d’un autre monde, grâce à
l’art. Leurs buts, leurs objectifs, leurs rêves, leurs passions, leurs peurs, leur espoir, sont reflétés par le « bruit » du théâtre, de la
musique, de la danse et des mouvements.”
Washington 1963, Santiago 1973, Damas 2013, Martin Luther King il y a 50 ans, Chili il y a 40 ans, Syrie
aujourd’hui, …
…. nos attitudes militantes sont bien différentes
Le monde a changé
Le 11 septembre 1973, le coup d’Etat au
Chili survient sur un fond de conscientisation
de nos pays. Depuis l’arrivée au pouvoir de
Salvador Allende et de son gouvernement
d’Unité populaire en 1970, tous les milieux
politiques suivaient l’actualité chilienne
comme si c’était la leur. Elle était au cœur
d’interrogations essentielles sur les moyens et
la fin de l’action politique, la réforme et la
révolution, la liberté et le socialisme, les
relations entre l’Amérique latine et « l’Empire
américain » ou encore la théologie de la
libération. En fait, toutes les forces politiques
européennes avaient « leurs » correspondants
chiliens : la gauche, dans toutes ses formes,
révolutionnaire, social-démocrate ou
catholique ; la Démocratie chrétienne qui, ni
chicha ni limonada, hésitait entre le légalisme
et le recours à l’armée; la droite, pour qui le
Chili socialiste était devenu un épouvantail,
un lieu maudit marqué par des occupations
d’usines et « l’extorsion des possédants ».
Après le coup d’Etat, la solidarité avec les
réfugiés politiques chiliens fut immédiate et
intense. Le Chili du général Pinochet devint
un marqueur politique majeur. Avec, en
Europe, François Mitterrand et Willy Brandt
exprimant leur solidarité avec l’opposition
démocratique, tandis que Margaret Thatcher
courtisait le général. Avec, à Washington, le
sénateur démocrate Edward Kennedy militant
pour des sanctions contre le régime militaire,
alors que Richard Nixon et Henry Kissinger se
félicitaient d’un coup d’Etat qu’ils avaient en
partie manigancé.
Retour en arrière
Quarante ans ont passé et l’attention que l’on vient
de porter aujourd’hui à cet anniversaire, qui pour
une fois a réussi à détrôner dans les médias les
tours du WTC, souligne l’importance historique et
emblématique de l’événement. Mais ce retour en
arrière met aussi en exergue l’immense changement
qui s’est effectué sur le terrain de la solidarité
internationale.
En effet, pendant quelques années encore, après le
putsch de 1973, l’opinion publique occidentale se
mobilisa pour des causes politiques
géographiquement lointaines mais politiquement
proches. Pour le Brésil régenté depuis 1964 par un
régime militaire, pour l’Argentine terrorisée par le
général Videla, pour le Nicaragua sandiniste se
rebellant contre le satrape Tachito Somoza, pour le
Salvador plongé dans la guerre civile.
Certains militaient par idéologie partisane, d’autres
parce qu’ils étaient inspirés par la « doctrine des
droits de l’homme », mais tous croyaient que leur
action valait la peine et que l’après Pinochet ou
l’après Somoza déboucheraient inévitablement sur
le progrès, la liberté ou le socialisme.
Aujourd’hui, presque personne ne manifeste pour
défendre une cause rebelle ni même pour dénoncer
la violence, le putschisme ou la barbarie. Personne
pratiquement ne marche pour la Syrie ou l’Egypte.
Comme, hier, presque personne ne protesta contre
la sale guerre en Algérie, le génocide au Rwanda
ou les massacres de civils au Sri Lanka.
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“Notre sang, meilleur marché que le vôtre?”
« Pourquoi ce silence ?, s’interrogeait un
réfugié syrien interviewé. Parce que nous
sommes musulmans ? Parce que notre sang
est meilleur marché que le vôtre ? » La même
question avait été posée lors des tragédies de
l’Afrique centrale : « Pourquoi cette
passivité ? Parce que nous sommes Noirs ? »
Il est difficile et délicat de tenter de répondre
à ces questions légitimement indignées. Sans
doute y-a-t-il dans ce silence ou cette
indifférence une méfiance à l’égard de
l’islamisme, voire même de l’islam. Sans
doute y-a-t-il une dose d’ethnocentrisme,
voire de racisme. Lors du génocide rwandais,
le secrétaire général des Nations unies,
Boutros Boutros Ghali, avait d’ailleurs
stigmatisé « l’indignation sélective », en
comparant l’inaction occidentale en Afrique
centrale à l’attention portée au conflit des
Balkans.
Et pourtant, la mobilisation contre l’apartheid
dans les années 80 et 90 nuance dans une
certaine mesure ces explications et
accusations. En Europe et aux Etats-Unis, des
millions de personnes marchèrent,
protestèrent, pour Nelson Mandela. Comme
elles l’avaient fait, quelques années plus tôt, pour
Martin Luther King et l’égalité raciale aux Etats-
Unis.
Deux causes à la démobilisation d’aujourd’hui:
D’abord, l’évolution du « progressisme »
actuellement découragé par les expériences
décevantes des dernières décennies. Ce désamour a
commencé il y a longtemps déjà, au fur et à mesure
que les « victoires révolutionnaires », à Cuba, en
Algérie, au Vietnam ou au Nicaragua, se sont
enlisées dans les désillusions, les trahisons,
l’autoritarisme et la corruption.
…Ensuite, la complexification apportée par les
dimensions ethnico-religieuses dominantes dans les
conflits modernes. A cette perdition des mouvements
« progressistes », s’ajoute depuis quelques années le
désarroi provoqué par des conflits, souvent de nature
ethnique ou religieuse, au sein desquels il est
extrêmement difficile de trouver un camp à défendre
et auquel s’identifier. Pratiquement partout, de l’Irak
à la Syrie, du Congo à l’Egypte, les factions en
présence brouillent les repères qui, hier, avaient
balisé la solidarité : l’espoir d’un monde meilleur ou
le sentiment de partager des mêmes valeurs de
progrès ou d’humanité. Même si, dans ces pays, il y a
de nombreuses personnes porteuses de valeurs
universelles, elles semblent écrasées, mises hors-jeu.
Elles sont aussi presque invisibles, tant
l’information se focalise sur le choc
des extrêmes et néglige les voix de
ceux, démocrates et modérés, qui
refusent la stratégie de la terreur et la
politique du pire.
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Dès lors, la solidarité, hier politique ou
idéologique, est, au mieux, humanitaire : elle se
porte sur les victimes civiles broyées par la
guerre et s’éloigne de rebelles et d’opposants que
l’on craint autant que le pouvoir en place. Mais,
les citoyens d’ici restent chez eux, détournant le
regard, résignés à l’impuissance, au bord de
l’indifférence. Damas est devenue le cimetière de
l’espérance et de la solidarité.
I have a dream…
Et si, précisément, la phrase de Martin Luther
King, son fameux I have a dream,
prononcée il y a cinquante ans devant le
Lincoln Memorial à Washington,
résonnait aujourd’hui comme un rêve
impossible. « Il n’y a pas de bonne
alternative », semblent dire ceux qui,
aujourd’hui, rechignent à se mobiliser.
…. d’après JP Marthoz ds
le Monde
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QUELQUES QUELQUES NOUVELLESNOUVELLES DESDES PROJETSPROJETS AUAU PÉROUPÉROU
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Un grand ami nous écrit :
« Comme vous le savez, je vis aujourd’hui dans la paroisse la plus éloignée de l’évêché de Cajamarca, à 6 ou 7 heures de route, celle de Cascas, en fait beaucoup plus près de la côte (à une heure et demi de Trujillo), que du siège épiscopal. C’est une tout autre réalité au niveau du climat, de la production agricole et de la mentalité des gens, que tout ce que j’ai connu jusqu’ici. J’ai un peu de peine à m’habituer au peu de demandes ecclésiales de la population (la vie sacramentelle est ici beaucoup plus pauvre que dans la sierra). Heureusement je vis en très bonne entente avec un jeune prêtre très sympathique, arrivé un peu avant moi et l’aide tout à fait conviviale de la famille du frère de ce dernier dans une grande maison très agréable, ce qui me permet de résister quelque peu à l’abandon dans lequel nous laisse l’évêque. Les mille euros (3.150 soles) qu’Esperanza m’a fait parvenir en juillet 2012 (encore mille mercis d’ailleurs à vous tous pour ce don) ont été investis en formation de catéchistes. C’est ainsi qu’en octobre, cinq personnes (coût 1.500$) ont pu participer à une rencontre de lecture biblique pastorale à Ñaña, dans les locaux d’une communauté bénédictine d’origine belge de la banlieue est de Lima, alors que début février dernier c’est une dizaine de jeunes (pour 2.000$) qui purent aller en formation de dirigeants juvéniles. Et voilà, toute la somme et même un peu plus s’est ainsi envolée, cela peut paraître beaucoup d’argent investi pour peu de monde (nourriture, logement et transport inclus tout de même), mais je suis convaincu que cela en vaut vraiment la peine. Les formations étaient de grande qualité, tous sont revenus extraordinairement enthousiastes et décidés à s’engager à fond dans le travail avec les jeunes de la paroisse. Restons en contact et n’hésitez pas à nous envoyer des visiteurs d’Europe, les lieux sont agréables, nous avons un peu de place, et les rencontres toujours enrichissantes, tant pour nous que pour vous, c’est mon avis et je vous le partage !
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V oilà environ 25 ans que j’ai été pour la première fois en Bolivie : c’est vrai, à
cette époque, partir à la découverte d’un petit bout du monde était, il faut bien le reconnaître, une sacrée aventure. Depuis, la Bolivie fait petit à petit son chemin. Je suis toujours émerveillé du courage de ces femmes et de ces hommes qui n’ont jamais, au fil du temps, renoncé à défendre leurs droits ; ils ont toujours gardé à cœur la volonté de promouvoir la justice et la solidarité.
Pourtant, la situation est difficile : l’exploitation de leurs richesses laisse chez eux des montagnes de déchets industriels et chimiques dont le mercure et le plomb. Ces montagnes de déchets sont lavées par la pluie et polluent ainsi ruisseaux et rivières. Cette pollution provoque des maladies chez les campesinos, ravage leurs troupeaux, empoisonne leurs eaux d’irrigation. Les conséquences de l’exploitation de la Bolivie, je les constate chaque année lors de mon passage. C’est vrai, Evo Morales, président indien élu démocratiquement de la Bolivie, a doublé les recettes du pétrole ainsi passées de 3 à 7 milliards de dollars. Mais désolé cela ne représente même pas une semaine du PNB de la Belgique. Tel est un peu le décor dans lequel se situent les projets que nous soutenons. Au début de notre participation à Esperanza, notre aide était orientée vers des projets de
captage d’eau. Dans un pays semi-désertique, s’occuper de ce problème d’approvisionnement en eau me semblait élémentaire. Vers le milieu des années 90,
nous avons eu connaissance du fait qu’un prêtre belge, Jean Claessen, se lançait dans un projet d’éducation alternative dans les quartiers miniers de Potosi d’où le nom de NIDELBARMI , niños de los barrios mineros. Il faut dire que le système scolaire en Bolivie est encore insuffisant. Beaucoup d’enfants et adolescents sont livrés à eux- mêmes ou astreints à des tâches professionnelles dès leur plus jeune âge. Il était donc indispensable de mettre en route des initiatives d’éducation alternative. Cette éducation est basée sur une pédagogie proche de la vie. Son slogan : « éduquons par le jeu ». Elle utilise des méthodes ludiques convenant très bien à des enfants dont les parents souvent ne savent ni lire ni écrire. Au Nidel l’ensemble du matériel ludique et une bibliothèque permettent aux enfants de
progresser . Depuis 1997, le Nidel a fait du chemin, cinq centres se sont ouverts dans les quartiers les plus pauvres de Potosi et cinq autres à El Alto la banlieue très défavorisée mais gigantesque qui domine La Paz . Le Nidel compte 50 éducateurs tous boliviens, formés à ces méthodes éducatives et il profite à environ un millier d’enfants tous centres confondus. De visite en visite nous pouvons constater, avec joie, une permanente évolution positive. Des enfants qui participèrent au Nidel sont maintenant des éducateurs sur qui on peut compter et bien des anciens bénéficiaires, devenus parents, amènent aujourd’hui leurs enfants aux centres. Ce qui nous a le plus marqué c’est le croissant intérêt porté par la plupart des parents à l’éducation de leurs enfants ; ils s’y impliquent et font pour cela des sacrifices. Cela se voit à la participation des parents aux séances d’information organisées dans les centres. De plus en plus de parents savent maintenant lire et donc peuvent aider plus efficacement leurs enfants en encourageant et renforçant leurs apprentissages.
Julien Nickmans nous relate ses impressions de voyage en Bolivie
L’enthousiasme des tout petits est impressionnant, ils se bousculent pour nous expliquer l’histoire d’un petit livre de la bibliothèque, qu’ils veulent regarder avec nous, alors même qu’ils ne savent pas encore lire. Ces bambins de 4 ou 5 ans savent aujourd’hui presque tous déjà écrire leurs noms alors qu’auparavant personne n’osait imaginer qu’ils en soient capables. L’épanouissement des tout petits, cette sensation d’envol, procure une grande joie. L’évolution est là. Et c’est bien le moment de continuer notre effort de soutien depuis l’Europe. D’autant plus que les temps sont durs vu que nos amis ont récemment perdu plusieurs salaires de professeurs qui étaient assurés par l’Etat. Ces techniques éducatives, l’esprit et le matériel fabriqué, les jeux, j’essaie modestement de les porter dans les villages du nord Lipez, communautés perdues dans
l’immensité de l’Altiplano, tout au sud du pays. Ces écoles sont dans ces régions encore bien plus dépourvues de tout et donc le moindre matériel pédagogique est le bienvenu. Au début cependant les enseignants se faisaient un peu prier, méfiants ils n’étaient guère demandeurs, aujourd’hui ils me connaissent et se montrent bien plus intéressés par cette idée d’éducation par le jeu. Beaucoup se prennent au jeu littéralement ! La question que souvent les amis rencontrés me posent c’est : « Mais, Julien qu’est- ce qui
te fait courir ? »Ce sont toujours de petites choses. Il y a quelques années, dans un village pourtant peu éloigné d’Uyuni, juste de l’autre côté du salar, les petits n’avaient jamais vu un puzzle. Une autre fois, en jouant au bingo, les enfants m’ont fait remarquer qu’un des plus grands ne connaissait pas les chiffres. Après quelques leçons particulières, ce garçon a pu jouer avec les autres. Une autre fois, une dame m'expliquait : « Lorsque la saison des pluies est bonne, la nourriture des lamas est suffisante, la récolte de quinoa est bonne. Que nous faut-il de plus ? » Il faut savoir qu’il n’y avait pas d’ électricité dans le village et pas d’ eau courante dans la maison ! Parfois, en découvrant certains enfants très intelligents, on rêve qu’ils puissent faire des études supérieures. Dans le village, ils sont maire, instituteur ou simples campesinos. Les jeunes sont éblouis par les feux de la ville,
pourtant, en ville, ils ne sont qu’une ombre dans la rue. Cette année, j’ai eu le plaisir d’être invité dans la région de Mouneca, dans les villages de Titicachi et Ayata où vivait le regretté Padre Francis. C’est une région très isolée, qui reste riche de sa culture puisque 90% des personnes y portent le costume traditionnel. La vie y est très difficile, mais on y rencontre des gens extraordinaires, souvent discrets ; Je vais me permettre d’en citer trois : Adolfo, Francis et André.
Lorsque j’étais là, j’aurais aimé pouvoir faire vivre à chacun de vous quelques minutes de ces moments privilégiés, partager ces rencontres intenses, dans leurs yeux lire l’espérance d’une vie meilleure qu’ils mettent en nous. Vous, nous, n’avons pas le droit de les décevoir, d’éteindre l’espérance que nous avons allumée. Le sourire et la joie de vivre, c’est ce que je souhaite de tout cœur à chacun d’entre vous.
Julien Nickmans
Julien Nickmans nous relate ses impressions de voyage en Bolivie
« Les voyages forment la jeunesse »
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MISTURA
(LE NOUVEL OBSERVATEUR)
Cinema