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Huitième Année. r*araît; tous les Mercredis*'— ÏST 6 29. 19 Juillet 1882. JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES. ABO3ST3STE1VEENTS : Un an, pour Issoire, . . . 5 fr. id. pour le Département, . 6 fr. id> hors du Département, . T fr. -, - •, Un Numéro 1 O c. •• .. . On s'aTbonxie à, Issoire, à l'Imprimerie BOUNOURE & OLLIBR RUE DE CHATEAUDUN ET BOULEVARD DE LA MANLIÈRE. Les annonces sont reçues à PARIS, à. l'Agence EWIG, n° 9, rue d'Âmboise-Richelieu. Annonces Judiciaires, 2 O c. la ligne Réclames et Avis divers, 3 5 c. la ligne Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont insérés gratuitement. CAISSE Jj La Caisse d'Epargne d'Issoire, a reçu samedi dernier de 521 déposants dont 18 nouveaux, la somme de 20,540 fr. Le lendemain dimanche elle a remboursé 36,078 francs 79 cent. ISSOIRE, LE 19 JUILLET 1882. CAUSERIES D'UN FLANEUR AU SALON DE 1882. XII A. APPIAN. M. LALANNE. — F. BRACQUEMOND. — H. GuÉRARD.—A. DELÎERRE.—J. CnEVRIER.—W. HAUSSOU- LIER.—A. et II. LAMOTTE.—C.-A. LALY.—C BAUDE. E.-G. BOCOURT.—E. FROMENT.— A. LALAUZE.— V. FOULQUIER.—Jules DIDIER.—H. FANTIN-LATÔUR.— E. CICERI. —M 11 ' M.-P. CIIAPRON. R.-P. HUET. P . TEYSSONNIÈRES. — G.-R. SOTAIN.'—Une Vingtaine tout à fait••finale.—Appendice: Louis DESCHAMPS.— E. CHABOD.—Fr. ZUBER-BUHLER.—Louis GRÉGOIRE.— N. LECORNEY. A Messieurs BOUNOURE ET OLLIER, directeurs du Moniteur d'Issoire. .Chers confrères et amis, Pardon! je ne veux pas abuser. Mais la gravure est si attrayante; elle nous offre tant de pages destinées aux riches publications d'aujourd'hui, que nous trouvons juste de vous signaler quelques-uns des artistes aux- quels ont doit: burins, bois et eaux-fortes.—Notre coup a'oeil sera rapide, mais au moins nous, n'aurons pas . oublié .une branche l'art a des merveilles. Commençons par M. APPIAN, qui, avec son talent ordinaire, s'est fait son propre interprête. Il nous donne deux eaux-fortes d'après ses tableaux Environs de Car-, queranne et de Moùrillon. En deux^ eaux-fortes également, M. LALANNE a traduit de Daubigny, Coucher de soleil, et Clair de lune. Nous connaissons le faire de cet artiste, au trait si sobre, si sûr et si puissant. M. BRACQUEMOND expose deux charmantes études de basse-cour: Le coq, et Ebats de canards, puis une poétique traduction de Th. Rousseau, Le soir, délicieu- sement traitée. Signalons les cadres plantureux de M. GUÉRAHD: l'un contenant Quatorze marines, l'autre huit gravures de sujets de verrerie et d'orfèvrerie, qui sont tout simple- ment de petits chefs-d'oeuvre. Important bagage que celui de M. DELIERRE, donl les deux cadres contiennent chacun neuf eaux-fortes, com- positions de l'auteur pour une splendide édition des-Fables de La Fontaine. Un aquafortiste qui vit en province avec un talent qui le ferait dix fois parisien, M. Jules CIIEVRIER, a deux planches d'un intérêt tout spécial : Donjon de Taizey, et Rue du Pont, à Chalon-sur-Saône. Ces vues, pit- toresques et vigoureuses, font partie d'un magnifique - livre-album, qui se prépare chez un de nos premiers éditeurs et aura pour titre: Le Vieux Chalon. L'artiste a déjà donné sa mesure dans Les Amoureux du Livre. Son futur volume le consacrera. Une remarquable gravure est YApollon et Marsyas, que M. HAUSSOULIER a exécutée d'après P. Baudry. Dans ce travail il y a tout à la fois finesse et force. Nous ayons quelques beaux burins à voir: un de M. A. LAMOTTB, Le centenaire, d'après A. Moreau;—puis.de M. H. LAMOTTE, Le Huascar capturé par les navires chiliens, d'après Gallard-Lépinay, et la Jeune mère, d'après Willems. Planches très délicatement incisées. Encore deux burins très remarquable de M. LALY, Charles VI et Odette, d'après E. Zier, et Le prieur de St-Jean venant chercher Charles-Quint pour ses funé- railles, d'après E. Delpérée. •A côté de portraits sur bois, d'après Bastien-Lepage et Sargent, M. BAUDE a un superbe fragment du Christ devant Pilate, de Munkacsy. On regrette que l'oeuvre ne soit pas entière. M. BOCOURT s'est signalé, lui, par deux excellents por- traits, celui de J.-F. Millet, et celui de Corot. Il est difficile d'avoir des hachures plus souples et plus onctu- euses. Encore deux jolis bois, de M. FROMENT, l'un, Janissaire, d'après Benjamin Constant ; l'autre pou* M. M me et Bébé, d'après Ed. Morin. Nous revenons à l'eau-forte par La sentinelle, d'après Bargue, M. LALAUZE a mis tant de charme et aussi un accent si profond. Grande délicatesse et effet très pénétrant dans les deux sujets mordus par M. FOULQUIER, La prière, et,La rentrée des pêcheurs. Une lithographie des plus vigoureuses et des plus vi- vantes nous est offerte par M. Jules DIDIER, qui a repro- duit d'un maître crayon des Vaches de Van Marcke. A bien regarder aussi les-trois lithographies de M. FAN- ' TIN-LATOUR, Prélude de Lohengrin, Baigneuses, et Soli- tude, inspirée par une mélodie de Schumann. M. E. CICEIU nous a aussi lithographie, de son crayon si exact et si coloré, trois croquis d'après nature, où l'oeil plonge avec délice. Chez les pauvres, tableau de Boucherville, a été renda sur bois, par M lle CnAPRON, avec une grande intelligence et surtout un remarquable sentiment. L'eau forte domine la situation ; nous y revenons avec M. HUET, pour sa Virginie Water, d'après son tableau, et pour ses trois beaux paysages, d'après Paul Huet. Une autre, très belle, est le Pierre Corneille, qne M. TEYSSONNIÈRES a si expressiyement fouillé d'après le portrait original de Lebrun. M. SOTAIN a gravé au burin L'ami Daubray, d'après ce pauvre Gill, et Oiseaux et Papillons, d'après les dessins si légers, si poétiques et si vrais de Giacomelli. Continuer de la sorte .ne nous serait guère possible ; toute modeste qu'elle parait être, la gravure ne compte pas moins de 471 numéros.—Nous allons donc encore vous citer quelques noms, et ce sera forcément fini. Regardez la charmante eau-forte, L'effroi, d'après Greu- ze, de M. E.-F. SALMON;—la CharlotteCorday, d'après P.- Baudry, lithographie de M. LETOULA;—l'imprimeur ItVnard et son fils, très beau bois de M. C.-E. BELLENGER, d'après le fusain de Lhermitte;—les quatre gravures au burin, 'tirées du roman La misère, par M. J.-J. TINAYRE;—l'eau- forte représentant La femme et les enfants d'Holbein, d'après Hans Holbein, habilement traitée par M. COUR- TRY;—une autre, très puissante, Tobie et l'Ange, d'après Rembrandt, par M. DAMMAN;—de M. LAGUILLERMIE, celle "où il a traduit Les deux familles, de Munkacsy ; — le cadre aux neuf gravures, si variées et pittoresques, de M. BAUDOIN;—les trots de M. PIERDON, qui rend aussi bien les maîtres anciens que les modernes ;—Ze Furan à Andrézieux, de M. BEAUVERIE;—La prière de la femme . du marin, burin très senti, de M. LAUWERS, d'après Jos Dyckmans;—Le greffeur, d'après Millet, par M. GAU- JEAN; La leçon de lecture de Lecluse, que Mlle H. FonMSTECHER a gravée à la pointe d'après Terburg;—deux eaux-fortes très vaillamment enlevées, A St-Clément (Mâcon), et Un chemin à Fuisse, près Mâcon, de M. P. MARTIN ;—les doux lithographies de M. PIRODON, La toi- lette du nourrisson, d'après Lobedez, et Ophélie, d'après Hébert ;—Le chapeau de paille, d'après Rubens, eau forte de Mlle M'« WAGREZ ;—les deux eaux fortes de M. CHAUVEL, Solitude, d'après Daubigny, et Le batelier, d'après Corot;—la très jolie lithographie à la plume de M. FRAI- PONT, A la plus belle, d'après Vinea ;—les quatre por- traits de M. DE^BOUTIN, particulièrement celui à la pointe sèche, du docteur CHONNOW;—les dix eaux-fortes, pleines de grâce et d'originalité, que M. BOILVIN a composées pour les poésies deCoppée;—etc., etc. Et, malgré tous ceux que nous omettons, c'est fini, bien fini ! L'année y passerait, et l'intérêt n'y serait plus. Il ne me reste, à cette heure, qu'à vous donner l'Ap- pendice promis. Cet Appendice consiste en Triolets et Sonnets, inspirés à M mo Julie Fertiault par des oeuvres de ce dernier Salon et dont je vous ai déjà parlé. L'auteur avait fait choix, pour son Journal des Jeunes Mères, de quelques scènes enfantines et maternelles. Elle s'est rencontrée avec nous plus d'une fois, et nous avons pensé que, comme nous, les lecteurs trouveraient piquant d'être à môme d'établir la comparaison. Les pièces n'ont donc pas besoin de commentaire. Nous vous les soumettons, en vous priant tout simple- ment de vous reporter à ce qui a été ait, dans ce journal, des oeuvres et des artistes. Voici le groupe des poésies: •" , . LE PREMIER PAS (Peinture.) ~ : : A M. Louis Desclmmps ; — « Quoi! te voilà déjà lancé, Cher bébé, mon bel ange rosé ! - '. . Il réfléchit, hésite et n'ose...* Un pied pourtant s'est avancé. .. = •. ' « L'autre paraît moins empressé. Premier pas n'est point peu de chose. Courage ! Que ce pied se pose, Et ton Rubicon est passé ! « Va, tu peux, ta main dans la mienne, < Sans qu'aucun malheur ne survienne, Affronter un pareil danger. «Combien, au delà de l'enfance, Pourront troubler ton existence Sans maman pour te protéger ! » ,. POUR LA FÊTE DE MAMAN (Peinture) A M. E. Chabod. • Petit lutin et son grand frère Ont, en leur juvénile ardeur, Ce matin cueillant fleur à fleur, Moiîsormé tout un frjiis parterre. \ L'air triomphant, que vont-ils faire . Des gerbes, fruit de ce labeur ? L'un portant l'autre, joie au coeur. Ils vont fêter leur tendre mère. Ils volent, délaissant leur jeux Aujourd'hui sans attrait pour eux, Au doux aimant qui les attire. « ' Heureux foyer, .les moments S'ensoleillent des sentiments Que l'amour maternel inspire ! MOISSON DE ROSES (Peinture) TRIOLETS A M. Fr. Zuber-Buhler Tu reviens, le front radieux, D'une excursion vagabonde. Livrant à l'air tes blonds cheveux, Tu reviens, le front radieux. De bonheur rit ta bouche ronde. Oui, te croyant reine du monde, Tu reviens, le front radieux, D'une excursion vagabonde. N'est-ce pas, mignonne, il fait bon A butiner la fleur éclose? Puis, libre d'aller bond par bond, N'est-ce pas, mignonne, il fait bon? La moisson qui sur ton bras pose Comme ta joue est fraîche et rosé. N'est-ce pas, mignonne, il fait bon A butiner la fleur éclose? Prends-y bien garde, belle enfant, Point n'est de rosé sans épine ; Point n'est de bonheur triomphant. Prends-y bien garde, belle enfant! «Pourquoi?» dis-tu... Nul ne devine. Ainsi le veut la loi divine. Prends-y bien garde belle enfant, Point n'est de rosé sans épine. LA PREMIÈRE DENT (Sculpture) A M. Louis Grégoire Bébé, cher bébé, doux trésor. Ouvre à maman ta bouche rosé. Tu souffres? J'en connais la cause; Laisse mon doigt toucher encor. J'en rirai si ta dent le mord. Mutin ! ta lèvre reste close ; Suppliant, ton regard se pose Sur le mien. Petit homme fort ! Déjà tu saisis la puissance Qu'il exerce sur mon amour. Mais, attends, quand viendra le jour De t'enseigner l'obéissance, II deviendra, ce faible coeur, L'arme qui vaincra son vainqueur. . PETITE QUÊTEUSE (Sculpture) A M. N. Lecorney. Harpagon serait désarmé Par cette gentille quêteuse; Elle s'est faite sérieuse En faveur du pauvre affamé. Puis, pour lui, de son coeur aimé, Bras tendus, elle adresse, heureuse, Une requête chaleureuse, Au passant, bien vite charmé, Et par son regard qui l'implore Dit: «Donnez, oh! donnez encore, «Pitié! c'est pour les malheureux!» Allons! cédez à sa prière. : Que jusqu'au bord son aumoniôre ;•. S'emplisse de dons généreux! M me Julie FERTIAULT. Après la citation, je laisse le lecteur se prononcer. Je ne veux pas qu'il m'appartienne de prendre la pa- role... D'ailleurs quel si grand besoin ai-je d'appeler l'attention sur le doux charme de ces vers ?... Et, maintenant, le Journal baisse la toile. Même pour lui, qui a prolongé autant qu'il a pu, le Salon est fermé. Il l'a fait aussi complet que possible. Remettons notre plume au fourreau, et, tant qu'il nous plaira, rêvons peinture et sculpture jusqu'à l'annéa pro- chaine. Adieu tout cordial. . F. FERTIAULT. ! S i , : S ,,-„.»* U-»«**>»<» '*** J* f ïi '(.«tl <£!*«. .—

JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES. · 2013. 7. 31. · M. H. LAMOTTE, Le Huascar capturé par les navires chiliens, d'après Gallard-Lépinay, et la Jeune mère, d'après Willems. Planches

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Page 1: JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES. · 2013. 7. 31. · M. H. LAMOTTE, Le Huascar capturé par les navires chiliens, d'après Gallard-Lépinay, et la Jeune mère, d'après Willems. Planches

Huitième Année. r*araît; tous les Mercredis*'— ÏST6 29. 19 Juillet 1882.

JOURNAL D'ANNONCES JUDICIAIRES.

ABO3ST3STE1VEENTS :Un an, pour Issoire , . . . 5 fr.

id. pour le Département, . 6 fr.id> hors du Département, . T fr.-, - •, Un Numéro 1 O c. •• .. .

On s'aTbonxie à, Issoire, à l'ImprimerieBOUNOURE & OLLIBR

RUE DE CHATEAUDUN ET BOULEVARD DE LA MANLIÈRE.Les annonces sont reçues à PARIS,

à. l ' A g e n c e E W I G , n° 9, rue d'Âmboise-Richelieu.

Annonces Judiciaires, 2 O c. la ligneRéclames et Avis divers, 3 5 c. la ligneLes Articles d'Agriculture et de Littérature

sont insérés gratuitement.

CAISSE J jLa Caisse d'Epargne d'Issoire, a reçu samedi

dernier de 521 déposants dont 18 nouveaux, lasomme de 20,540 fr.

Le lendemain dimanche elle a remboursé 36,078francs 79 cent.

ISSOIRE, LE 19 JUILLET 1882.

CAUSERIES D'UN FLANEURAU SALON DE 1882.

XIIA. APPIAN. — M. LALANNE. — F. BRACQUEMOND. — H.

GuÉRARD.—A. D E L Î E R R E . — J . CnEVRIER.—W. H A U S S O U -

LIER.—A. et II. LAMOTTE.—C.-A. LALY.—C BAUDE.— E.-G. BOCOURT.—E. FROMENT.— A. LALAUZE.—V. FOULQUIER.—Jules DIDIER.—H. FANTIN-LATÔUR.—E. CICERI. —M11' M.-P. CIIAPRON. — R.-P. HUET. —P. TEYSSONNIÈRES. — G.-R. SOTAIN.'—Une Vingtainetout à fait••finale.—Appendice: Louis DESCHAMPS.—E. CHABOD.—Fr. ZUBER-BUHLER.—Louis GRÉGOIRE.—N. LECORNEY.

A Messieurs BOUNOURE ET OLLIER, directeursdu Moniteur d'Issoire.

.Chers confrères et amis,Pardon! je ne veux pas abuser. Mais la gravure est

si attrayante; elle nous offre tant de pages destinéesaux riches publications d'aujourd'hui, que nous trouvonsjuste de vous signaler quelques-uns des artistes aux-quels ont doit: burins, bois et eaux-fortes.—Notre coupa'œil sera rapide, mais au moins nous, n'aurons pas

. oublié .une branche où l'art a des merveilles.Commençons par M. APPIAN, qui, avec son talent

ordinaire, s'est fait son propre interprête. Il nous donnedeux eaux-fortes d'après ses tableaux Environs de Car-,queranne et de Moùrillon.

En deux^ eaux-fortes également, M. LALANNE a traduitde Daubigny, Coucher de soleil, et Clair de lune. Nousconnaissons le faire de cet artiste, au trait si sobre, sisûr et si puissant.

M. BRACQUEMOND expose deux charmantes études debasse-cour: Le coq, et Ebats de canards, puis unepoétique traduction de Th. Rousseau, Le soir, délicieu-sement traitée.

Signalons les cadres plantureux de M. GUÉRAHD: l'uncontenant Quatorze marines, l'autre huit gravures desujets de verrerie et d'orfèvrerie, qui sont tout simple-ment de petits chefs-d'œuvre.

Important bagage que celui de M. DELIERRE, donl lesdeux cadres contiennent chacun neuf eaux-fortes, com-positions de l'auteur pour une splendide édition des-Fablesde La Fontaine.

Un aquafortiste qui vit en province avec un talentqui le ferait dix fois parisien, M. Jules CIIEVRIER, a deuxplanches d'un intérêt tout spécial : Donjon de Taizey,et Rue du Pont, à Chalon-sur-Saône. Ces vues, pit-toresques et vigoureuses, font partie d'un magnifique -livre-album, qui se prépare chez un de nos premierséditeurs et aura pour titre: Le Vieux Chalon. L'artistea déjà donné sa mesure dans Les Amoureux du Livre.Son futur volume le consacrera.

Une remarquable gravure est YApollon et Marsyas,que M. HAUSSOULIER a exécutée d'après P. Baudry.Dans ce travail il y a tout à la fois finesse et force.

Nous ayons quelques beaux burins à voir: un de M. A.LAMOTTB, Le centenaire, d'après A. Moreau;—puis.deM. H. LAMOTTE, Le Huascar capturé par les navireschiliens, d'après Gallard-Lépinay, et la Jeune mère,d'après Willems. Planches très délicatement incisées.

Encore deux burins très remarquable de M. LALY,Charles VI et Odette, d'après E. Zier, et Le prieur deSt-Jean venant chercher Charles-Quint pour ses funé-railles, d'après E. Delpérée.

•A côté de portraits sur bois, d'après Bastien-Lepage etSargent, M. BAUDE a un superbe fragment du Christdevant Pilate, de Munkacsy. On regrette que l'œuvrene soit pas entière.

M. BOCOURT s'est signalé, lui, par deux excellents por-traits, celui de J.-F. Millet, et celui de Corot. Il estdifficile d'avoir des hachures plus souples et plus onctu-euses.

Encore deux jolis bois, de M. FROMENT, l'un, Janissaire,d'après Benjamin Constant ; l'autre pou* M. Mme et Bébé,d'après Ed. Morin.

Nous revenons à l'eau-forte par La sentinelle, d'aprèsBargue, où M. LALAUZE a mis tant de charme et aussi unaccent si profond.

Grande délicatesse et effet très pénétrant dans les deuxsujets mordus par M. FOULQUIER, La prière, et,La rentréedes pêcheurs.

Une lithographie des plus vigoureuses et des plus vi-vantes nous est offerte par M. Jules DIDIER, qui a repro-duit d'un maître crayon des Vaches de Van Marcke.

A bien regarder aussi les-trois lithographies de M. FAN-' TIN-LATOUR, Prélude de Lohengrin, Baigneuses, et Soli-

tude, inspirée par une mélodie de Schumann.M. E. CICEIU nous a aussi lithographie, de son crayon

si exact et si coloré, trois croquis d'après nature, où l'œilplonge avec délice.

Chez les pauvres, tableau de Boucherville, a été rendasur bois, par Mlle CnAPRON, avec une grande intelligenceet surtout un remarquable sentiment.

L'eau forte domine la situation ; nous y revenons avecM. HUET, pour sa Virginie Water, d'après son tableau,et pour ses trois beaux paysages, d'après Paul Huet.

Une autre, très belle, est le Pierre Corneille, qneM. TEYSSONNIÈRES a si expressiyement fouillé d'après leportrait original de Lebrun.

M. SOTAIN a gravé au burin L'ami Daubray, d'aprèsce pauvre Gill, et Oiseaux et Papillons, d'après lesdessins si légers, si poétiques et si vrais de Giacomelli.

Continuer de la sorte .ne nous serait guère possible ;toute modeste qu'elle parait être, la gravure ne comptepas moins de 471 numéros.—Nous allons donc encorevous citer quelques noms, et ce sera forcément fini.

Regardez la charmante eau-forte, L'effroi, d'après Greu-ze, de M. E.-F. SALMON;—la CharlotteCorday, d'après P.-Baudry, lithographie de M. LETOULA;—l'imprimeur ItVnardet son fils, très beau bois de M. C.-E. BELLENGER, d'aprèsle fusain de Lhermitte;—les quatre gravures au burin,

'tirées du roman La misère, par M. J.-J. TINAYRE;—l'eau-forte représentant La femme et les enfants d'Holbein,d'après Hans Holbein, habilement traitée par M. COUR-TRY;—une autre, très puissante, Tobie et l'Ange, d'aprèsRembrandt, par M. DAMMAN;—de M. LAGUILLERMIE, celle"où il a traduit Les deux familles, de Munkacsy ; — lecadre aux neuf gravures, si variées et pittoresques, deM. BAUDOIN;—les trots de M. PIERDON, qui rend aussibien les maîtres anciens que les modernes ;—Ze Furan àAndrézieux, de M. BEAUVERIE;—La prière de la femme

. du marin, burin très senti, de M. LAUWERS, d'après JosDyckmans;—Le greffeur, d'après Millet, par M. GAU-JEAN; — La leçon de lecture de Lecluse, que Mlle H.FonMSTECHER a gravée à la pointe d'après Terburg;—deuxeaux-fortes très vaillamment enlevées, A St-Clément(Mâcon), et Un chemin à Fuisse, près Mâcon, de M. P.MARTIN ;—les doux lithographies de M. PIRODON, La toi-lette du nourrisson, d'après Lobedez, et Ophélie, d'aprèsHébert ;—Le chapeau de paille, d'après Rubens, eau fortede Mlle M'« WAGREZ ;—les deux eaux fortes de M. CHAUVEL,Solitude, d'après Daubigny, et Le batelier, d'aprèsCorot;—la très jolie lithographie à la plume de M. FRAI-PONT, A la plus belle, d'après Vinea ;—les quatre por-traits de M. DE^BOUTIN, particulièrement celui à la pointesèche, du docteur CHONNOW;—les dix eaux-fortes, pleinesde grâce et d'originalité, que M. BOILVIN a composées pourles poésies deCoppée;—etc., etc.

Et, malgré tous ceux que nous omettons, c'est fini, bienfini ! L'année y passerait, et l'intérêt n'y serait plus.

Il ne me reste, à cette heure, qu'à vous donner l'Ap-pendice promis.

Cet Appendice consiste en Triolets et Sonnets, inspirésà Mmo Julie Fertiault par des œuvres de ce dernier Salonet dont je vous ai déjà parlé.

L'auteur avait fait choix, pour son Journal des JeunesMères, de quelques scènes enfantines et maternelles. Elles'est rencontrée avec nous plus d'une fois, et nous avonspensé que, comme nous, les lecteurs trouveraient piquantd'être à môme d'établir la comparaison.

Les pièces n'ont donc pas besoin de commentaire.Nous vous les soumettons, en vous priant tout simple-ment de vous reporter à ce qui a été ait, dans ce journal,des œuvres et des artistes.

Voici le groupe des poésies: •" , .LE PREMIER PAS (Peinture.) ~:

:

A M. Louis Desclmmps ;— « Quoi! te voilà déjà lancé,Cher bébé, mon bel ange rosé ! - '. .Il réfléchit, hésite et n'ose...*Un pied pourtant s'est avancé. .. = •. '

« L'autre paraît moins empressé.Premier pas n'est point peu de chose.Courage ! Que ce pied se pose,Et ton Rubicon est passé !

« Va, tu peux, ta main dans la mienne, <Sans qu'aucun malheur ne survienne,Affronter un pareil danger.

«Combien, au delà de l'enfance,Pourront troubler ton existenceSans maman pour te protéger ! »

,. POUR LA FÊTE DE MAMAN (Peinture)A M. E. Chabod.

• Petit lutin et son grand frère• Ont, en leur juvénile ardeur,

Ce matin cueillant fleur à fleur,Moiîsormé tout un frjiis parterre. \ •

L'air triomphant, que vont-ils faire .Des gerbes, fruit de ce labeur ?L'un portant l'autre, joie au cœur.Ils vont fêter leur tendre mère.

Ils volent, délaissant leur jeuxAujourd'hui sans attrait pour eux,Au doux aimant qui les attire. « '

Heureux foyer, où .les momentsS'ensoleillent des sentimentsQue l'amour maternel inspire !

MOISSON DE ROSES (Peinture)TRIOLETS

A M. Fr. Zuber-BuhlerTu reviens, le front radieux,D'une excursion vagabonde.Livrant à l'air tes blonds cheveux,Tu reviens, le front radieux.De bonheur rit ta bouche ronde.Oui, te croyant reine du monde,Tu reviens, le front radieux,D'une excursion vagabonde.

N'est-ce pas, mignonne, il fait bonA butiner la fleur éclose?Puis, libre d'aller bond par bond,N'est-ce pas, mignonne, il fait bon?La moisson qui sur ton bras poseComme ta joue est fraîche et rosé.N'est-ce pas, mignonne, il fait bonA butiner la fleur éclose?

Prends-y bien garde, belle enfant,Point n'est de rosé sans épine ;Point n'est de bonheur triomphant.Prends-y bien garde, belle enfant!«Pourquoi?» dis-tu... Nul ne devine.Ainsi le veut la loi divine.Prends-y bien garde belle enfant,Point n'est de rosé sans épine.

LA PREMIÈRE DENT (Sculpture)

A M. Louis GrégoireBébé, cher bébé, doux trésor.Ouvre à maman ta bouche rosé.Tu souffres? J'en connais la cause;Laisse mon doigt toucher encor.

J'en rirai si ta dent le mord.Mutin ! ta lèvre reste close ;Suppliant, ton regard se poseSur le mien. Petit homme fort !

Déjà tu saisis la puissanceQu'il exerce sur mon amour.Mais, attends, quand viendra le jour

De t'enseigner l'obéissance,II deviendra, ce faible cœur,L'arme qui vaincra son vainqueur.

• . PETITE QUÊTEUSE (Sculpture)A M. N. Lecorney.

Harpagon serait désarméPar cette gentille quêteuse;Elle s'est faite sérieuseEn faveur du pauvre affamé.

Puis, pour lui, de son cœur aimé,Bras tendus, elle adresse, heureuse,Une requête chaleureuse,Au passant, bien vite charmé,Et par son regard qui l'imploreDit: «Donnez, oh! donnez encore,«Pitié! c'est pour les malheureux!»

Allons! cédez à sa prière.: Que jusqu'au bord son aumoniôre;•. S'emplisse de dons généreux!

Mme Julie FERTIAULT.

Après la citation, je laisse le lecteur se prononcer.Je ne veux pas qu'il m'appartienne de prendre la pa-role... D'ailleurs quel si grand besoin ai-je d'appelerl'attention sur le doux charme de ces vers ?...

Et, maintenant, le Journal baisse la toile. Même pourlui, qui a prolongé autant qu'il a pu, le Salon est fermé.

Il l'a fait aussi complet que possible.Remettons notre plume au fourreau, et, tant qu'il nous

plaira, rêvons peinture et sculpture jusqu'à l'annéa pro-chaine.

Adieu tout cordial.. F. FERTIAULT.

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