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Journal des maisons St André, Ste Jeanne Elisabeth, Saint Joseph bimestriel Mai Juin 2009 La Vie Chez Nous

Journal des maisons St André, Ste Jeanne Elisabeth, … · ... Recette de cuisine EVENEMENTS ... une signification métaphysique et mystique en devenant le thème central de leur

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Journal des maisons St André, Ste Jeanne Elisabeth, Saint Joseph

bimestriel Mai Juin 2009

La Vie Chez Nous

SOMMAIRE

Echo bimestriel Mai /Juin 2009 EDITORIAL EVENEMENT 2) mot d’accueil pour les nouveaux résidents CULTURE 3) réflexion autour d’un mot POEME 4) En vers ou en prose TEMOIGNAGE 5) Propos d’une famille, d’un aidant, d’un bénévole HISTOIRE/histoire 6) La fête des mères, la fête des pères, la St Jean QUESTIONNAIRE DE PROUST 7) A LA BONNE FOURCHETTE 8) Recette de cuisine EVENEMENTS 9) Compte rendu des manifestations et sorties FAIRE-PART 10) Décès INFOS PRATIQUES 11) Quoi de neuf

EDITORIAL

Par Mr Philippe Duboé

Nous apprenons les alphabets et nous ne savons pas lire les arbres. Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, les vignes sont des

psaumes, les plantes grimpantes des proverbes, les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier

une prophétie.

(Erri de Luca, Trois chevaux, trad. Danièle Valin, p.43, Folio n°3678)

Le thème des jardins me permet à l’occasion de ce journal de vous proposer une réflexion sur la symbolique des jardins et de vous partager un

projet qui est au stade du rêve…Toutefois, il nous appartiendra de le réaliser avec le temps…qu’elle est la signification des jardins au fil des

siècles et des cultures ?

" e jardin est le symbole du Paradis terrestre ou du cosmos, Paradis céleste dont il est l'illustration des états spirituels; la condition

première où vivait Adam avant sa chute.

Le Prades est le domaine de la connaissance, les jardins d'Extrême Orient, le résumé de l'ordre cosmique, le monde de la nature réduit à son

état originel; ce qui fait dire au poète: " Quel plaisir de se promener dans le jardin! Je fais le tour de l'infini..."

Le cloître des monastères, les jardins clos médiévaux et des maisons musulmanes, avec une fontaine centrale, sont des images du Paradis, et

n'avons nous pas dit que les jardins de la Rome Antique étaient des souvenirs du paradis perdu?

On peut y voir également le symbole de la culture opposée au sauvage, le réfléchi au spontané, l'ordre au désordre, le conscient à l'inconscient.

Mais c'est en Perse que le jardin prit une signification métaphysique et mystique en devenant le thème central de leur vision du monde.

Dans les civilisations amérindiennes et notamment chez les Aztèques, le jardin était également conçu comme un microcosme avec, certes ses

charmes et sa beauté, mais aussi avec toute sa violence et sa cruauté.

Il n'y a que chez l' homme à la peau rouge où il n'était pas question de modifier l'ordre sacré du monde; il n'avait nul besoin de clôtures pour

aimer et respecter la nature: il était libre...

éjà les Grecs avaient fait du jardin d'Héra le lieu où l'océan "ouvre ses flots aux coursiers haletants du Soleil et reçoit son char

fatigué" (Ovide) le lieu des épousailles de Zeus et d'Héra et dont la garde des pommes d'or fut confiée aux Hespérides.

Le mythe de l'Eden était si ancré en Occident que jusqu'au XVIe siècle, on le rechercha. Saint Augustin, Saint Thomas d'Aquin et même Luther

en affirmèrent l'existence et il fallut, les découvreurs de la Renaissance pour se rendre à l'évidence: nulle part ils n'avaient trouvé ni l'Eldorado, ni

l'Eden; on en déduisit alors que ce dernier avait disparu avec le déluge.

Plus tard, mis à l'index, Teilhard de Chardin écrivit: «Il n'existe pas le moindre vestige à l'horizon, pas la moindre cicatrice, indiquant les ruines

d'un âge d'or ou notre amputation d'un monde meilleur.»

ans la religion musulmane, il est dit qu'Allah est le jardinier. Elle a aussi "le jardin parfumé", jardin secret de l'intimité, qui s'appuyant sur

le Coran permet d’évacuer toute culpabilité à l'égard de la condition féminine. La Kabbale donne au Paradis l'aspect d'un jardin ravagé par ceux

qui y entrèrent. Dans la religion chrétienne, Saint Jean de la Croix écrit:"l'épouse (l'âme) le nomme ainsi à cause de l'agréable demeure qu'elle

trouve en Lui. Elle entre en ce jardin lorsqu'elle se transporte en Dieu."

uant au Christ, c'est sous l'aspect d'un jardinier qu'il apparaît aux yeux de Madeleine éplorée. A partir de là, s'épanouit le culte et on

assimile l'église à un jardin, un nouvel Eden au centre duquel est la croix. En effet au IIIe siècle, Hippolyte de Rome écrit:

" Eden est le nom du nouveau jardin de volupté planté à l'Orient, orné de toutes sortes de bon arbre, et qu'il faut comprendre comme la réunion

des justes et le lieu saint sur lequel est édifiée l'Église".

Mais c'est au juif Philon que la tradition doit le thème de l'âme jardin spirituel, qui doit mener au bonheur parfait.

Ce qui fera dire à Saint Paulin: "Que grâce à vos prières le souverain le Père de famille, le cultivateur céleste et le jardinier diligent, visite

fréquemment et bénisse le jardin de notre âme, comme celui lequel il a enseigné, prié et ressuscité; qu'il affermisse en nous le lien de la charité,

afin que nous vivions comme des sarments qui demeurent en lui."

Plus tard, à l'époque médiévale, le jardin clos est associé à la spiritualité mariale et un disciple de Saint Bernard dira: «Comme Marie, l'Église se

désigne comme le jardin du Bien-aimé, elle, qu'arrosent les sources du Sauveur...." et Guerric d'Igny adresse une prière au Christ jardinier qu'il

met sur les lèvres de Marie et de l'Eglise:

«Tu es le véritable jardinier, toi qui est le créateur, le cultivateur et le gardien de ton jardin, toi qui plantes par ton verbe, qui irrigues par ton

esprit, qui fait croître la vertu... Tu est le jardinier du monde entier, le jardinier du ciel, le jardinier de l'Église..." (Sermon dans Cant.-8,13)

Mais c'est dans le Cantique des Cantiques que le jardin est le plus chanté.

ans la religion bouddhiste et principalement dans le Zen, le jardin est un monde de symboles où le sable soigneusement ratissé représente

l'eau et ses ondulations, les pierres, les montagnes, etc. Les jardins sont la représentation du paradis d'Amida et le pont permet de passer du

monde de souffrance à la Terre pure du Bouddha. C'est un espace métaphorique ou le minéral et le végétal sont l'essence du Nirvana,

l'impermanence du monde et de l'homme.

Le jardin de Ryōan-ji serait l'image de l'absolu où l'on ne pourrait y entrer qu'en disparaissant, seul y est permis la contemplation pour y voir

l'invisible...

Cette longue réflexion a pour but de vous partager notre projet de transformation des jardins de nos établissements, ce projet en est au stade

du rêve.

LE JARDIN DES CINQ SENS (pour Nay et Igon) :

Aujourd’hui nous faisons le rêve que, les jardins de nos maisons soient restaurés selon l’art et la symbolique du Moyen Age : Labyrinthes pour

les Cinq Sens, arbres fruitiers palissés, roses anciennes, cloître végétal avec plantes médicinales et aromatiques, fontaines, volières ...

Un univers de couleurs, de parfums, de sons et de textures évoluant au fil des heures et des saisons. Il s’agirait de promenades « initiatiques » hors du temps pour petits et grands.

Le Jardin des Cinq Sens serait une succession de petits jardins de charme: les haies formeraient quatre « salons » composés de plantes et de fleurs correspondant à la vue, au toucher, au goût et à l’odorat. Le cinquième sens, l'ouïe, est représenté par le chant de l'eau et des oiseaux dans l’environnement de nos chères montagnes. Le Jardin des Cinq Sens inciterait à la découverte de la nature, à son respect, à la compréhension du travail de l'homme, ainsi qu'au calme et à la méditation.

Ces jardins seraient ouverts largement aux personnes âgées, aux personnes désorientées, aux familles, au public, aux enfants des écoles et des villages, ils seraient une invitation à une visite à une rencontre. Chacun y entrerait, les sens en éveil, à la recherche de beauté, de la sérénité de la paix intérieure…

Merci de nous aider suivant vos initiatives à la réalisation de ce rêve.

Si vous avez construit des châteaux dans les nuages, votre travail n'est pas vain ; À présent, donnez-leurs des fondations. Henry David Thoreau

BIENVENUE

Il nous tient à cœur d’accueillir chaleureusement Mme Beaurenault Ginette, Sœur Rose Gabrielle, Mme Rolande Biès et Mr Jean Biès , Sœur Christiane à Nay , Mr et Mme Lascabettes à Igon et souhaitons grandement qu’ils s’épanouissent dans leur nouvelle maison.

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CULTURE Réflexion autour du mot « Jardin »

L'épouse Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, dans le parterre des plantes aromatiques, pour se nourrir dans ses jardins et pour y cueillir des lis. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi, lui qui se nourrit parmi les lis. L'épouse Je suis descendue dans le jardin des noyers pour voir les fruits des vallées, pour considérer si la vigne avait fleuri, et si les pommes de grenade avaient poussé. Je n'ai plus su où j'étais; mon âme s'est trouvée toute troublée dans moi à cause des chariots d'Aminadab. CANTIQUE DES CANTIQUES (l'école des lettres -SEUIL p-26-28)

Un jour, il vous arrive de planter vous-même de votre propre main une fleur (dans mon cas, ce fut une joubarbe);au cours de l'opération, par quelque écorchure ou autrement, un peu de terre pénètre dans votre organisme et détermine une sorte d'inflammation ou d'intoxication; bref, vous devenez un jardinier fanatique.Seule une griffe s'est engluée et c'est l'oiseau tout entier qui est pris.D'autres fois, on devient jardinier parce qu'on est contaminé par les voisins; vous voyez par exemple chez votre voisin une plante magnifique et vous vous dites : « Au diable, pourquoi n'en aurais-je pas aussi? Et il ferait beau voir que chez moi elle ne réussît pas mieux ! » Dès lors, le jardinier s'enlise de plus en plus profondément dans cette passion nouvelle,alimentée par les succès et surexitée par les échecs ultérieurs; la convoitise du collectionneur naît en lui, qui le pousse à cultiver toutes les plantes en suivant l'ordre alphabétique depuis l'acaena jusqu'à la zauschneria.Plus tard se développe en lui la passion de la spécialisation , qui fait d'un homme jusqu'alors réfractaire un maniaque exalté qui ne vit que pour les roses, les dahlias ou quelque autre plante Karel Capek- l'année du jardinier (domaine étranger,10/18 p12)

Mme Lacoste : Vous êtes grande, c’est bien pour ramasser les cerises et nous qui sommes petites (reprend Mme Soulié), c’est plutôt les pommes de terre. Mme Firre : La renaissance…les bourgeons éclatent, le chant des oiseaux, les hirondelles. J’ai quitté l’appartement, l’hirondelle avait fait son nid, j’ai vu la femelle couver et le mâle partait chercher la nourriture à tour de rôle ; puis avec les oisillons, ils se parlaient et enfin ils ont pris leur envol en novembre. C’est la fête des fleurs que l’on cueille en rêvant. Le changement d’habits….

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Mme Carrazé : c’est la fête de la vie Mr Lascassies : plutôt les labours et les semailles avec espoir de bonne récolte mais elles étaient comme elles pouvaient. Mme Moreau : le parfum du printemps, le changement du temps, les odeurs. Mme Bayrou : le renouveau Mme Lascurettes : je suis née le 2 Mars, le commencement du beau temps, le printemps, c’est la fête, c’est bientôt l’été mais plus facile à vivre car c’est sans les grandes chaleurs de l’été. Mr Condou : le beau temps, la verdure, se promener Mme Aubuchou : la chanson de l’amour de Tino Rossi Mme Roncalli : La vie, mais aussi la mort de mon mari en Février et celle de mon fils Robert à l’âge de 4 ans Me Lacoste : Ma fille cultive un potager « La terre se réveille après avoir été endormie » « Petit à petit l’oiseau fait son ni « Sifflera bien mieux le merle moqueur « Voici le printemps la douceur du temps » Mme Fradet « le ciel est bleu Tout est Joyeux C’est le printemps C’est la fête Si tu le veux Partons tous deux Je connais une guinguette Viens au Bal d’amour Profitons des beaux jours D’ici –bas s’en vont sans détour Si tu veux le bonheur Laisse bercer ton cœur Au son d’une valse, Il n’est rien de meilleur Entends-tu cette chanson troublante C’est l’amour qui chante et qui danse Viens au bal, viens au bal de l’amour » il y avait des chanteurs de rue qui nous vendaient les phonos. Ces chanteurs s’accompagnaient à l’orgue de barbarie, j’ai appris cette chanson à l’âge de dix ans. Mme Bur : Ces jardins ?... Des carrés bien bêchés où l’on faisait des légumes et des bordures d’ignas, entourés de fleurs

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Mme H. : J’avais un jardin, un parc (largement aussi grand) Il était en coteau. Il y avait des terrasses, un escalier unique, des pelouses, trois cèdres : à chaque naissance de mes enfants : on l’appelait le coteau des trois frères (en Sèvres Nantaise), on avait quelqu’un deux jours par semaine. Je restais avec lui. J’y avais mes poules. Un coteau avec un hortensia bleu, des cytises, un sous-bois. Un escalier bordé de rhododendrons, de cytises jaunes, ca n’était pas des parterres. Vingt poules : un jour je vais au marché, la poule avait le ventre dans une flaque d’eau, « vous la vendez combien ? » je l’ai achetée. La poule déprimait, j’en ai acheté d’autres pour lui faire de la compagnie. J’avais aussi deux oies, un jars, je faisais le tour du parc le jars dans les bras. Deux canards qui ne supportaient pas les oies, des pigeons paons, trois ou quatre couples blancs et trois ou quatre noirs qui s’étaient accouplés : « il fallait que ça vive » Mme Piquer : Nous avions des poules, des lapins, des canards de toute sorte. Mme Bur : J’avais des fraisiers, differentes variétés, ça poussait très bien..On a eu des poules et des cochons. Mme Aubuchou : j’avais des légumes, tous les légumes et des arbres fruitiers. Tout le monde mettait la main à la pate et il, y avait des légumes en toute saison. On travaillait à la fourche, à la binette, au râteau et à la bêche. La terre était toujours fumée. Il y avait toujours le même ordre dans les légumes. On changeait de lieu pour les pommes de terre. Mme David (fille de Me Aubuchou) : j’ai eu des fleurs, des légumes, à la maison, le jardin c’était maman elle y passait ses journées avec le lavage du linge au lavoir. Maintenant, je travaille à Pau donc je rentre fatiguée et j’ai laissé le jardin de coté. Mme Jarné : maman avait un jardin et le cultivait à Saint Abit : légumes et fleurs, moi, je tournais la terre, elle est morte à 98 ans, elle était d’Aubertin, il y avait des vignobles, nous avions 16 barriques : on gardait les sarments de vigne pour faire cuire les cotes d’agneau pour Pâques et le reste pour allumer. MmeBur : on a eu les motoculteurs après Dans le jardin de Mme Dussol, il y a : - de la chicorée plantée en profondeur dans un sillon qui donne l’endive - des asperges: le sillon est bombé - de la barbe de capucin qui est une espèce de chicorée, une salade qui pousse en hauteur - des topinambours - des rutabagas - des choux - des poireaux - des tomates - des pommes de terre avec des plumes de volaille étalées au fond du trou. - des radis dont les fanes se mettent en soupe avec des pommes de terre et de la crème - des rosiers de toutes les couleurs où du marc de café est versé en guise de fumier - des arcades de pois de senteur - des parterres de fleurs en losange qui attirent les abeilles La sciure de bois est répandue au niveau du potager pour repousser les limaces

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Mme Aubuchou : on sulfatait à la bouillie bordelaise pour traiter les pommes de terre, quand le coucou chantait, on faisait attention pour les semis. Mme Fradet : en Algérie, ma mère avait un beau jardin, mon père retournait la terre, elle semait légumes et fleurs. Elle avait beaucoup de choux dont elle faisait ensuite de la choucroute, mon mari faisait aussi le jardin, moi je ne le faisais pas, ma mère ne nous le laissait pas faire. Ma mère faisait là-bas (en Algérie), "la poule au pot de Henri IV", c'était le repas du dimanche, du retour de messe, c'était un repas vite fait. Ma mère ne mettait jamais d'engrais dans son jardin. Mon père était agriculteur, on ne disait pas « paysan » : il avait des vaches et des bœufs Mme Piquer : nous aussi, on avait un jardin en coteau. Il y avait des arums de chaque côté de l'entrée. Il y avait de tout dans mon jardin : à chaque saison ses légumes. J'avais beaucoup de fraises à la saison, la belle fraise bien allongée, pour notre consommation du dimanche et on faisait des confitures. Les légumes, c'était ma grand-mère : à sa guise, elle les préparait. On avait des géraniums tout le long du perron. Mme Moreau : on avait un jardin à la maison avec des légumes, des salades, des haricots verts. Les endives, on les faisait dans les fermes voisines. Mme Bur : vous ne parlez pas des tomates : il y a beaucoup de variétés, on les sulfatait préventivement. «Regarder pousser son jardin" Mme Piquer : Maman faisait une très bonne salade de tomates. Mme Bur : on travaillait avec les lunes, sans y croire trop. On laissait passer le premier quart de lune, on ne semait pas à la lune noire. Mme Sanglar : à la place du parking actuel de la maison de retraite, il y avait un jardin potager, on ramassait les petits pois, les haricots verts et les fèves. Avec les pommes, les poires et les cerises, on faisait des confitures. Mme Piquer : chez nous, on aurait presque promené le porc en laisse. On s'est vu pleurer au moment de le tuer : il avait une chair fine. Mme Aubuchou : on avait cinq ou six cochons. Je faisais la lessive et le jardin. En bordure des allées du jardin, il y avait des fleurs Mme H : Camomille, céleri, thym, persil, mâche, "boursette" Mme Bur : "œil d'oiseth" (œil d'oiseau) Mme Cancé : je ne plantais pas, c'était quelqu'un de la maison qui plantait fleurs et légumes : poireaux, salades et betterave. Le jardin, c'est des plantations, de la verdure et des couleurs, des fleurs aussi : j'allais au jardin parce qu’il était joli. Mr Céa : j'ai grandi dans l'agriculture, on avait des jardins, un peu de tout, dans des étendues immenses en Afrique du Nord. On travaillait à la terre, on produisait des céréales et des légumes secs, l'élevage de moutons et de vachettes. On produisait des pois chiches et des lentilles, c'est une plante, il faut qu'elle pousse, fleurisse, la graine se forme, il faut un climat sec, En revenant ici, j'avais un jardin ouvrier. C’est une parcelle que l'on loue à la commune, on la travaille, il faut qu'il y ait de l'eau. On recueillait l'eau dans de gros fûts, en les plaçant sous des gouttières.

3 Mme Soulié : Les jardins ouvriers : ce sont de grandes parcelles de terre comme il y en avait autrefois au quartier St Roch à Nay .C'est un jardin

qui n'est pas personnel. Mr Condou : on faisait de tout : des fleurs : hortensias, géraniums .En automne, on produisait des fèves. En Février, je faisais les pommes de terre roses et les petits pois à ramée, des poireaux, des oignons, des carottes et des salades, des haricots verts, je faisais un peu de tout. J'avais la motobineuse pour préparer la terre et du fumier que je mettais pendant l'hiver. Au moment de retourner la terre, on faisait la pomme de terre de Beauvais, la Béarn, la Punta, il y en avait assez comme ça. L’automne, on faisait les navets, les raves et les choux. Mme Pédemarie : Dans mon jardin, il y avait du poireau, du chou, ça, il en fallait tous les jours. Des fleurs, il y en avait aussi. Mme Carrazé : j'étais fille de commerçants, mais il y avait un jardin avec des fleurs. Des dahlias, des clématites, un lilas (violet) que j'aime particulièrement. Mme Fradet : j'ai regardé une émission, on y parlait des fleurs en cuisine, comme la fleur de courgette, d'aubergine, le sureau, l'acacia. Le muguet, au contraire est un véritable poison. Je vivais dans le département de Constantine. Je suis allée au Sahara. Pas question d'y faire des jardins. Lorsqu’elle est revenue à Bosdarros, ma mère avait aussi un jardin où elle cultivait le chou cœur de bœuf, elle faisait une choucroute dont elle seule avait le secret. La sœur de Mme Levesque : je n’ai jamais aimé le jardin ; je le faisais par obligation, en revanche ma sœur y passait tout son temps et faisait de nombreuses boutures. Mme Bonnassiolle : un grand jardin du coté de Morlaas, à Saint Castin-les Bains-quand-il-pleut-, les patates, les poireaux, carottes, tous les légumes plantés après achat des plants (salade, piment, tomate, les fleurs ; un grand grillage clôturait le jardin avec des fleurs autour (tulipes, chrysanthèmes, dahlias), le matin : aller garder les vaches puis faner chacun avait son travail, mais on s’aidait mutuellement. Les légumes pour la consommation de la famille, mes parents étaient agriculteurs, mon frère a pris la suite, il avait du bétail et mon travail était de le garder. Je ne me suis pas mariée parce que je n’en ai jamais trouvé un… et moi non plus de toute façon, je n’en voulais pas.

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POEME

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E.B

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TEMOIGNAGE

MON METIER ? CHEF DE CHŒUR Par Monsieur Jacques Rastoul…

J’aurais pu être chef de gare, chef de chantier ou chef cuisinier… Je suis chef de chœur.

Mais comment devient-on chef de chœur ? Au-delà de l’apprentissage technique indispensable, je me suis interrogé pour comprendre comment j’en étais venu là. Je ne pense pas que ce soit le coté « chef » qui m’ait attiré et d’ailleurs je n’ai jamais beaucoup apprécié cette dénomination. Serait-ce alors le coté « chœur » ? En tout cas, avec ou sans « h », le mot est bien plus sympathique.

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J’ai frappé à la porte de ma mémoire. J’ai retrouvé un petit garçon de sept ou huit ans, vêtu d’une aube blanche et balançant un encensoir

fumant : un enfant de chœur ! La piste semble intéressante, poursuivons. C’est un soir de Noël, la messe de minuit. Tout en officiant, l’enfant de chœur rêve sûrement aux cadeaux à venir… À la tribune, une belle voix féminine s’élève, chantant une louange à l’enfant nouveau-né. Je suis sous le charme. C’est beau. Puis soudain, le choc ! Voilà qu’une deuxième chanteuse rejoint la première mais chante une autre mélodie ! Je n’en reviens pas. Je me souviens très clairement que ma première réaction fût de croire à une erreur : cette deuxième chanteuse s’était trompée de partition ! Bien qu’étrange, je trouve ça captivant et mes oreilles prennent plaisir à suivre les deux mélodies. Je ne sais si c’est beau ou pas, mais je suis fasciné : je viens de découvrir la polyphonie.

Dans les années 50, à la campagne et dans un milieu modeste, l’idée de pratiquer la musique n’avait aucune chance d’arriver jusqu’au

cerveau de gens normalement constitués. Les occasions même d’écouter de la musique étaient fort rares. Hormis la fanfare locale qui sévissait lors des cérémonies au monument au mort et de la fête du village. Les grandes personnes disaient même qu’elle faisait des canards, ce qui m’avait laissé fort perplexe, ne comprenant pas ce que ces volatiles venaient faire dans l’histoire. C’est à cette époque là que se produisit pour moi le deuxième choc musical. Ma grand-mère m’avait amené à Lourdes où se trouvait aussi, ce jour là, un pèlerinage écossais. Ainsi au détour d’une rue je vis, médusé, une vingtaine d’hommes curieusement accoutrés, marchant au pas et cramponnant sous leur coude une sorte de sac d’où sortaient plusieurs tuyaux noirs, le tout produisant un boucan d’enfer (si j’ose dire…) ! Je ne sais ce qui m’a le plus étonné des kilts ou des cornemuses. Nous les rencontrâmes à maintes reprises ce jour là et à chaque fois ce fût le même effet, je fus fasciné par ces sons âpres et puissants, ces harmoniques pleines et rondes qui résonnèrent longtemps dans mes oreilles.

Vint ensuite la délicate période de l’adolescence. L’envie de pratiquer la musique se précisa. Bien sur comme la plupart de ceux de ma

génération, la musique qui m’attirait venait d’outre atlantique ou d’outre manche et nécessitait d’avoir les cheveux longs … Pensant que cela nuirait à mes études et que la musique ne menait à rien de convenable, mon père s’opposa à tout cela. Comme souvent, et a fortiori à cet âge là, un désir réprimé n’en prend que plus de force. J’achetais (en cachette) une vague guitare et en jouais pendant son absence. Je me renseignais auprès de camarades qui prenaient des cours, à chaque fois que je voyais un guitariste je photographiais mentalement les positions de ses mains et rentré chez moi je tachais de reproduire tout ça. La méthode manquait sûrement de rigueur et j’ai dû mettre deux à trois fois plus de temps qu’il en aurait fallu pour obtenir un résultat somme toute bien piètre. Mais le plaisir était là. Et je ne savais pas encore que tous ces petits acquis, péniblement glanés ça et là, qui s’amoncelaient dans un coin, prendraient un jour, à la manière des pièces d’un puzzle, toute leur importance.

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Cette situation dura assez longtemps. Bien trop longtemps pensai-je au moment où je décidai de m’y prendre autrement. Je découvris par le biais d’un ami des œuvres de compositeurs contemporains. Ce fût certainement le troisième choc, celui qui fut déterminant : je devais tout mettre en œuvre pour devenir musicien. Je me procurais quelques livres de solfège, un mauvais piano et je me mis à l’étude. En dehors du job que je faisais à l’époque j’y consacrais au moins 4 heures tous les jours.

Puis j’appris l’existence d’une section musique à l’université de Pau où l’on pratiquait la musique contemporaine et où il n’était pas nécessaire d’avoir fait le conservatoire pour s’inscrire. Une aubaine. C’est ainsi que je débarquais dans la capitale de ce beau pays béarnais d’où je ne devais plus repartir… Avec surtout une formation pour un métier dont je rêvais depuis si longtemps ! L’enseignement de la musique à l’université de Pau avait été mis au point par un pédagogue hors pair : Guy Maneveau. Considérant que chacun pouvait développer des aptitudes de musicien s’il en avait la motivation, il démystifiait l’enseignement de la musique, et à son contact tout devenait simple et compréhensible. Ce qui eut pour effet de décupler ma motivation et mon enthousiasme au travail. La direction de chœur et le chant choral servaient de base à son enseignement. Je passais là quatre années formidables d’apprentissage et de pratiques. Ma gratitude et ma reconnaissance sont sans bornes pour ce génial professeur que fût Guy Maneveau (ceux qui étaient à notre séance de chant ce dernier jeudi de juin comprendront quelle fut mon émotion lorsque je le vis arriver et se joindre à nous).

Et c’est ainsi que depuis un peu plus d’un quart de siècle j’exerce le métier de chef de chœur. Je n’aurais pas assez de place ici pour raconter toutes les joies que cette activité m’a procurée et me procure encore, tant sur le plan

musical que sur le plan humain. Que ce soit dans l’interprétation d’une grande œuvre du répertoire ou simplement autour d’une table et de quelques chansons, comme nous le faisons tous les jeudi à la maison de retraite à Nay, le partage du chant est un moment toujours exceptionnel, au cours duquel il semble que tout le reste passe au second plan. C’est peut être ce qui a fait dire au poète Eugène Guillevic : « quand on chante, on ne vieillit pas »

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HISTOIRE/ histoire

Un peu d'histoire... Saint Honoré (mort le 16 mai 600) est le patron des boulangers et des pâtissiers. Il est fêté le 16 mai chez beaucoup de boulangers à travers toute la France : c'est la Fête du Pain. L'occasion de célébrer une fois l'an sur le lieu des moissons, au moulin et au fournil, le travail des céréaliers, des meuniers et des boulangers qui maintiennent la tradition du bon pain français. Honoré naquit au village de Port-le-Grand, en Ponthieu (Picardie), au début du VIe siècle. Dés son jeune âge, l'enfant témoigna de pieuses dispositions. A la mort de son père spirituel Saint Béat, évêque d'Amiens survenue vers 554, le peuple et le clergé, édifiés par son zèle et ses vertus, le désignèrent pour lui succéder. il refusait cet honneur, un rayon céleste et une huile mystérieuse descendirent sur sa tête, signe de la volonté divine. Il se trouva ainsi miraculeusement consacré. La légende rapporte qu'à ce moment même, sa nourrice était occupée à cuire le pain dans le fournil du château paternel. Au récit de ce prodige, surprise et incrédule, la vieille femme s'écria, en manière de défi, qu'elle croirait en ces paroles insensées si le fourgon qu'elle venait de jeter sur le sol prenait racine. Dans l'instant, il fut transformé en un mûrier qui se couvrit de feuillage et de fleurs. C'est pourquoi en mémoire de ce miracle, associé à la préparation du pain, les boulangers l'ont choisi pour patron.

La fête des mères Ô mère : ô toi, l'unique, qui a masqué ce silence jadis, quand j'étais enfant. Celle qui le prend sur elle et dit : ne t'effraie pas, c'est moi. Celle qui a le courage , au plus profond de la nuit, d'être ce silence pour ce qui a peur, qui meurt de peur. Tu allumes une bougie, et le bruit, c’est déjà toi. Tu la tiens devant toi et tu dis : c'est moi, ne t'effraie pas. Et tu la poses, lentement, et il n'y a pas de doutes : c'est toi, tu es la lumière autour des choses accoutumées et cordiales qui sont là, dépourvues de sens caché, bonnes, simples, univoques. Rainer Maria Rilke Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (Pages et Toiles Maman ed.france loisirs p.35) La fête des mères est célébrée lors d'un dimanche de la fin mai ou de début juin en fonction de la date de la Pentecôte. La fête des mères est devenue nationale par une loi du 24 mai 1950 : des actions ponctuelles pour rendre hommage aux mères de familles nombreuses eurent lieu à partir de 1897.Une journée des mères instituée en 1919 pour célébrer les femmes méritantes fut promue journée nationale en 1941 par le Maréchal Pétain qui voulait encourager la natalité. Elle s'inspirait du modèle américain de la fête des mères devenue officielle en 1914.

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La fête des pères Mon cher papa, Je t'annonce avec plaisir qu'il vient de me pousser une dent. Bien que je n'ai pas l'âge, je crois que c'est une dent de sagesse précoce. J'ose espérer qu'elle ne sera point la seule et que je te satisferai toujours par ma bonne conduite et mon application. Ton fils affectionné Mon cher Poil de Carotte, juste comme ta dent poussait, une dent des miennes se mettait à branler. Elle s'est décidée à tomber hier matin. De telle sorte que si tu possèdes une dent de plus, ton père en possède une de moins. C'est pourquoi il n'y a rien de changé et le nombre des dents de la famille reste le même. Ton père qui t'aime. Jules Renard lettres choisies (Mon cher Papa.... Folio p40-41) La fête des pères, le troisième Dimanche de Juin, célèbre les pères de famille. D'institution récente, répond avant tout à des critères commerciaux .Lancée en France en 1949 par la marque de briquets "Flaminaire" : elle est calquée sur le modèle de fête des mères.

La fête de la Saint Jean La Saint Jean, le 24 juin, est la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste, qui a baptisé Jésus dans le Jourdain. Placée au moment du solstice d'été, quand les jours sont les plus longs de l'année dans l'hémisphère Nord, cette fête a remplacé des pratiques magiques liées à la course du soleil. Elle est marquée par des feux de joie connus dans toute l'Europe. Rassemblant les habitants d'une commune en plein air, la Saint Jean a une fonction sociale importante. Noël, son pendant au moment du solstice d'hiver, est à l'inverse une fête familiale qui se déroule dans les maisons autour d'une bûche dans la cheminée.

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QUESTIONNAIRE DE PROUST

1) Ma vertu préférée : L’honnêteté 2) Le principal trait de mon caractère : L’amabilité 3) La qualité que je préfère chez les hommes : L’humour 4) La qualité que je préfère chez les femmes : La discrétion 5) Mon principal défaut : La rancune 6) Ma principale qualité : Le sourire 7) Ce que j’apprécie le plus chez les amis : La sincérité 8) Mon occupation préférée : les ouvrages manuels divers 9) Mon rêve de bonheur : Revivre mes jeunes années et ma vie 10) Quel serait mon plus grand malheur : Celui que j’ai vécu dernièrement 11) A part moi-même qui voudrais-je être : personne ! 12) Le pays où j’aimerais vivre : celui que j’ai perdu 13) La couleur que je préfère : Le bleu 14) La fleur que je préfère : L’orchidée 15) L’oiseau que je préfère : L’ara (perroquet des îles) ou le canari 16) Les faits historiques que je méprise le plus : Les guerres 17) Le fait militaire que j’estime le plus : 18) Comment j’aimerais mourir : dans mon sommeil, paisiblement, comme ma mère. 19) L’état présent de mon esprit : pacifique-paisible 20) La faute qui m’inspire le plus d’indulgence : Le stress

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A LA BONNE FOURCHETTE

Jardinière de légumes pour 4 personnes : - 8 carottes nouvelles - 8 pommes de terre nouvelles - 12 oignons nouveaux - 1,5 kg de petit pois - 4 ventrêche - 1 cœur de laitue - des fèves - 1 navet rave pas très cuit et croustillant - une pointe d’ail - un bouquet garni - du persil - une branche de céleri - un peu de farine pour lier Faire cuire la ventrêche. Récupérer le jus. Faire revenir les oignons dedans. Recouvrir d’eau les légumes. Mettre le cœur de laitue 10 minutes avant la fin. La jardinière de légumes : « c’est délicieux et copieux et ça a le goût de l’amitié. » Mme Lacrampe

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EVENEMENTS

Mandala de fleurs réalisé avec les enfants du Relais d’assistantes Maternelles Jeudi 12 Juin 2009 Le mandala a été réalisé entre les enfants, leurs parents et les résidents de la Maison de Retraite. La semaine qui a précédé la réalisation de ce mandala nous avons collecté des végétaux et des minéraux, des épices. Avec les enfants, c’était charmant, nous les sentions heureux de participer, c’est surprenant de les voir s’ouvrir aussi facilement. Nous avons déjeuné en plein air, sous les arbres. Le contact avec les jeunes mamans était très agréable, très positif. Le temps du repas était ponctué de chants.

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Lourdes Mardi 16 Juin

Nous sommes partis vers 10h30, accompagnés d’Isabelle Brodart, Pépita Béchat et Mme Cayéré (fille de Mme Dussol),Nous avons pris notre déjeuner à l’abri du pèlerin, nous nous sommes ensuite rendus à la grotte où nous avons prié pour l’ensemble des personnes vivant à St Joseph. Pendant notre prière, nous avons été surpris par une averse. Nous avons effectué le retour par le bois de Lourdes. Fête de la Musique Jeudi 18 Juin Nous avons célébré ce jour-là la fête de la musique à Saint joseph en compagnie de cette chorale oloronaise : La chorale Chorasane est composée de 25 choristes (chœur exclusivement féminin) sous la direction de Jacques Rastoul. Leur répertoire est composé de musiques du Monde : Negro Spirituals, chants hébreux, croates, espagnols mais aussi français, avec eux nous avons partagés quelques morceaux du répertoire commun. La musique et les chants sont vraiment appréciés par l’ensemble des résidents qui, chaque semaine se retrouvent autour du chef de chœur, même en son absence, nous nous retrouvons bien joyeusement pour le bonheur de chanter ensemble. Le répertoire des carnets de chants est très varié et se renouvelle au fur et à mesure des semaines…et des demandes des uns et des autres.

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EVENEMENTS

EXPOSITION QUE L'EY HEYT

Nous accueillons pour la troisième année l’exposition « que l’ey heyt », quatre artistes se succèdent pendant deux mois, proposant des rencontres avec les résidents. Cette année, Caroline François-Rubino et Véronique Apt ont proposé respectivement un atelier de découverte de la technique de l’encre et du pastel sec. Annick Delarue et Patrick Abadie ont proposé d’échanger avec les résidents sur leur démarche artistique.

Véronique Apt

Illustratrice de livres pour enfants

L’atelier de Véronique Apt sur le pastel sec 9

EVENEMENTS

EXPOSITION QUE L'EY HEYT

Annick Delarue

Entretien avec Mme Annick Delarue -artiste-peintre-

Le choix des couleurs est une façon de véhiculer des émotions, une symbolique particulière. Le bleu exprime une chose plus spirituelle. Le rouge est pour moi une couleur terrestre. Mes toiles sont basées sur les mythes. Le plus important pour moi : aller à la rencontre du temps passé pour parler du temps présent. Quand je peints, c'est pour communiquer. Pourquoi ce thème de la tauromachie ? Avant, le taureau était considéré comme la déesse-mère, la déesse terre : je ne parle pas de violence mais de force de vie.Ca n'est pas l'acte héroïque qui m'intéresse, mais la dynamique, le mouvement. Ma première rencontre avec la lettre ALEPH, c'est le "a" hébraïque, je suis partie de là, je trouvais cette lettre très belle esthétiquement, c'est aussi le taureau dans l'iconographie égyptienne. Au départ, un pictogramme, aleph, le silence, la force, la lettre s'est retournée pour donner notre "A" (dessiner une tête de taureau qui, à l'envers donne le A) Si en partant d'une lettre je remonte l'histoire, je peux remonter l'histoire des relations de l'homme avec le taureau et rechercher la symbolique de cette relation. L'élevage est arrivé. Il a permis l'évolution de l'homme .Ce dernier a dompté l'animal.

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Le taureau paissait la terre, faisait ainsi repousser l'herbe. On a commencé à le diviniser : apparaissent les cultes basés sur la fertilité, sur le pouvoir. Les cornes sont le symbole de la puissance, on voit des prêtresses qui combattent les taureaux (cultes grecs, romains et espagnols) : cela deviendra plus tard la tauromachie Dans l'imaginaire de l'homme combattant de taureau, on peut citer le Minotaure, Minos, Ariane, le labyrinthe : après la mort, la renaissance. Ce sont les mythes du pourtour de la Méditerranée. la représentation des taureaux est très ancienne : on voit les ancêtres des taureaux déjà représentés sur les parois des grottes. Dans les toiles bleues, je suis dans quelque chose qui laisse place à l'imaginaire du spectateur, C'est une peinture ouverte à toutes les interprétations, ouverte au hasard. Dans "les papillons", je suis partie de l'idée de pouvoir tourner et retourner le tableau en conservant des images identiques. Le papillon représenterait l'enfance puis l'adolescence. Le papillon au dessus -tel qu'il se pense- et au dessous -tel qu'il est-, le troisième papillon est ce qu'il est. Pourquoi le papillon? il est mystérieux, il subit des transformations comme l'être humain. Il est très difficile de rendre la nature, de la reproduire, alors je vais procéder à des ajouts de matière. La peinture doit voyager, elle a un devenir. Le côté tactile est développé. Parler matière avec l'aquarelle était difficile. J'ai toujours à l'esprit de communiquer quelque chose, je suis à la recherche de la symbolique, pas dans le décoratif. Si je tombais dans le décoratif, alors j'arrêterai la peinture : la peinture est un moyen de faire passer un message. Je travaille l'huile et le collage, c'est une technique exigeante, l'huile est noble, je peux iriser les couleurs, je suis une coloriste. Je me situe entre figuration et abstraction. Le spectateur devient acteur

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EVENEMENTS EXPOSITION QUE L'EY HEYT

L’œuvre de Caroline François-Rubino tout en s’inscrivant dans la tradition picturale propose une démarche de création

tout à fait contemporaine.

Caroline François Rubino

Son intérêt pour la perception de l’espace et sa traduction en deux dimensions oriente ses recherches sans cesse renouvelées autour de la fenêtre comme cadre, réseau ou écran.

Sa passion pour le paysage et son désir de rendre manifeste le passage du temps l’amènent à diversifier ses toiles qu’elle présente souvent en diptyques ou en triptyques. L’idée de série est présente sans toutefois devenir un procédé. Son langage pictural tire son origine des lumières des teintes et des matières, mais aussi des vides, des silences et des passages inachevés encore en devenir. Le dessin, compagnon de toujours, et la pratique régulière de l’aquarelle l’aident dans ce cheminement vers une peinture qui montre ce qu’elle est depuis la toile vierge jusqu’à des effets de transparence qui évoquent le rêve d’un rêve. Ainsi, même dans ses peintures à l’huile, l’aspect graphique demeure et l’eau qui a véhiculé les pigments de ses aquarelles semble vouloir encore s’y diffuser. Caroline François-Rubino dit « peindre ce qu’elle ne pourrait photographier » : un nouvel espace aux multiples sentiers pour le parcourir ou y passer du temps.

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EVENEMENTS

EXPOSITION QUE L'EY HEYT

Entretien avec Monsieur Patrick Abadie (photographe amateur) Mme Montalibet : qu'est-ce que ça représente? Mme Arteaga : la terre? Mr Abadie : Les collines près de Lourdes : des traces et marques du temps depuis l'époque glaciaire. On peut le voir à l'œil nu. J'ai passé beaucoup de temps à observer. Fille de Mme Escalera : le passage du temps sur la roche ressemble aux marques du temps sur la peau. Mr Abadie : j'ai essayé de donner à la roche l'aspect de quelque chose de vivant .La roche est aussi marquée par le temps .C'est le passage des saisons .I l est important de ne pas nier l'effet du temps sur les éléments C'est toute l'histoire. Quand je fais ces images c'est aussi en fonction des gens rencontrés : ils avaient le temps de parler. Enfant, j'avais un appareil photo et je constatais que cela ne reproduisait jamais ce que j'avais dans la tête, j'ai voulu savoir pourquoi. Je me suis intéressé à l'aspect technique, j'ai visité les expositions de photographie, consulté les revues spécialisées, j'ai alors trouvé mon travail pas si mal que ça. La photographie, je l'exerce par goût, par passion, pas pour en faire un métier-la contrainte empêche parfois de faire ce que l'on aime. Mme Guillemassé : j'y vois des nuages. Mr Abadie : C'est le Béout, on y accède à pied, il n'y a plus de téléphérique. J'ai aussi travaillé sur le thème du végétal et de l'eau. Fille de Mme E : vous ne vous laissez jamais surprendre par un autre sujet ? Mr Abadie : il est important de choisir un thème et de s'y tenir, de le retravailler pour l'aboutir. Lorsque le spectateur voit mes photos, il n'a que l’image, pas le contexte de création de l'image : il faut donc toujours se mettre à la place de son spectateur. Qu'est-ce que la photo? C'est apprendre à regarder, regarder les effets colorés de la lumière sur la roche. La photographie est pour moi un espace de liberté totale.

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ILS NOUS ONT QUITTES

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INFOS PRATIQUES

Maison de Retraite d’Igon Mme Rose-Marie Inçaby partira à la retraite en Septembre. Nous souhaitons la bienvenue à la nouvelle infirmière Catherine Gaona Maison de Retraite de Nay L’Inauguration de la Maison de Retraite Saint Joseph aura lieu le 5 Septembre Nous sommes heureux d’avoir accueilli et accompagné temporairement Mme Duval, Mme Toulet, Mme Urban.

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Rédaction

Les résidents, les familles, bénévoles et aidants sont totalement garants du contenu de ce journal par propositions de thèmes,de recettes, d’histoires. Les documents, chroniques et photographies, ne sont publiés qu’avec accord préalable de leurs auteurs pour leur libre publication.

Diffusion

Foyer Sr Marie Raymonde – Foyer Sr Reine St Henri – Bureau – Sur site internet – (en projet ) A l’entrée de la salle à manger – A la salle à manger du personnel Un exemplaire sera apporté aux résidents hospitalisés ou aux membres du personnel en maladie de longue durée.

Vente

1€50 Versement à adresser à Nadine ou à Anne.